Biographie de Valéry Giscard d`Estaing

Transcription

Biographie de Valéry Giscard d`Estaing
Biographie de Valéry Giscard d'Estaing
Copyright: (c) CVCE.EU by UNI.LU
Tous droits de reproduction, de communication au public, d'adaptation, de distribution ou de rediffusion, via
Internet, un réseau interne ou tout autre moyen, strictement réservés pour tous pays.
Consultez l'avertissement juridique et les conditions d'utilisation du site.
URL: http://www.cvce.eu/obj/biographie_de_valery_giscard_d_estaing-fr-f18cad10b8b5-47a2-8d1b-e706c80facd4.html
Date de dernière mise à jour: 08/07/2016
1/3
Biographie de Valéry Giscard d'Estaing
Valéry Giscard d’Estaing est né le 2 février 1926 à Coblence où son père, Edmond Giscard d’Estaing, est en
poste, alors qu’une partie de la Rhénanie est occupée au titre des dispositions du traité de Versailles. Après
avoir effectué l’essentiel de sa scolarité aux lycées Janson-de-Sailly et Louis-le-Grand à Paris, il s’engage à
18 ans dans la première armée française du général de Lattre de Tassigny. Il combat en France et en
Allemagne, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il est décoré de la Croix de guerre. Il intègre, ensuite,
l’École polytechnique puis l’École nationale d’Administration. Classé dans la «botte», il rejoint, en 1952,
l’Inspection Générale des Finances.
En juin 1954, il devient directeur adjoint du cabinet d’Edgar Faure, alors ministre des Finances, des Affaires
économiques et du Plan dans le gouvernement de Pierre Mendès-France. Il est élu député en 1956, dans la
circonscription du Puy-de-Dôme où avaient été élus son grand-père Jacques Bardoux, sénateur sous la IIIe
République, et son arrière-grand-père Agénor Bardoux, ancien ministre. Il y est réélu sans discontinuité
jusqu’à ce qu’il accède à la Présidence de la République en 1974. Il retrouve son siège parlementaire de
1984 à 2002, date à laquelle son fils, Louis, lui succède.
Valéry Giscard d’Estaing occupe ses premières fonctions ministérielles en janvier 1959, comme secrétaire
d’État aux finances, dans le gouvernement de Michel Debré. Il remplace ensuite Antoine Pinay comme
ministre des Finances et des Affaires économiques, en janvier 1962. Il conserve ce portefeuille dans le
gouvernement de Georges Pompidou jusqu’en janvier 1966. Michel Debré lui succède.
Il retrouve, alors, les bancs de l’Assemblée nationale où il préside la Commission des Finances, de
l’Économie générale et du Plan. Valéry Giscard d’Estaing préside, aussi, la Fédération nationale des
républicains indépendants qu’il oriente vers un soutien conditionnel au président De Gaulle et devient une
personnalité incontournable du centre et de la droite française.
Lorsque Georges Pompidou est élu président de la République en 1969, Valéry Giscard d’Estaing récupère
le portefeuille des Finances et des Affaires économiques jusqu’en 1974. Il participe au sommet de La Haye
qui relance la construction européenne, notamment dans le domaine monétaire. Il prend part, également, aux
discussions internationales sur le futur du Système monétaire international (SMI). Il fait partie des
négociateurs des accords du Smithsonian Institution en décembre 1971, censés relancer le SMI alors que le
dollar est de moins en moins capable de maintenir la position centrale qu’il y occupe.
Valéry Giscard d’Estaing doit ainsi affronter le délitement du SMI et l’échec de la première tentative de
coordination des monnaies européennes, le serpent monétaire européen, qui a été créé à la suite du rapport
Werner publié en 1970. En accord avec Georges Pompidou, il en fait sortir le franc, décision qu’il reprend
au début de son septennat. Les accords de la Jamaïque en 1976 consacrent la fin du SMI tel qu’il a été
élaboré à la conférence de Bretton Woods en 1944.
En 1974, il est élu président de la République. Il choisit Jacques Chirac comme Premier ministre et mène
une politique de relance européenne, avec notamment la création du Conseil européen, réunion des chefs
d’État et de gouvernement de la Communauté économique européenne, et l’élection au suffrage universel
direct du Parlement européen. Avec Helmut Schmidt, chancelier de la République fédérale d’Allemagne
avec lequel il se lie d’amitié, il perpétue l’entente franco-allemande voulue par le général De Gaulle et le
chancelier Adenauer. Un nouveau Système monétaire européen (SME) peut être proposé par Bonn et Paris,
soutenus par Roy Jenkins, président de la Commission, et les États du Benelux.
Le SME, soumis à la CEE en 1978 et mis en place en 1979, est différent du Serpent: il prévoit d’une part
une unité de compte commune, l’ECU, et d’autre part un système de défense des parités entre les monnaies
impliquant les banques centrales des pays à monnaie forte. Dans un monde devenu monétairement instable,
les Neuf cherchent ainsi à construire un îlot de tranquillité, dans le but de maintenir la cohérence du Marché
Commun.
Au cours de son septennat, Valéry Giscard d’Estaing doit affronter une crise économique marquée par la
2/3
«stagflation» qui commence quelques mois avant son élection avec le choc pétrolier. La situation politique
intérieure française est en outre difficile. L’Union de la gauche emporte des élections locales, son Premier
ministre Jacques Chirac démissionne en 1976, rentre dans une semi-opposition et conquiert la mairie de
Paris. Le gouvernement de Raymond Barre, successeur de Jacques Chirac, commence à juguler la crise
lorsque le deuxième choc pétrolier, en 1979, frappe de plein fouet à nouveau le pays malgré une politique
économique orthodoxe. Le bilan économique de la présidence de Valéry Giscard d’Estaing n’est cependant
pas uniquement marqué par ces difficultés: l’économie française est beaucoup plus libre en 1981 qu’elle ne
l’était en 1974, notamment grâce à l’abandon du contrôle des prix.
Valéry Giscard d’Estaing a toutefois évité une cohabitation avec la gauche en remportant les élections
législatives de 1978. Il structure la majorité présidentielle en créant l’Union pour la Démocratie Française
(UDF) qui remporte les élections européennes de 1979, alors que la liste du Rassemblement Pour la
République (RPR) menée par Jacques Chirac, devenu maire de Paris, obtient un score décevant.
Les difficultés du gouvernement de Raymond Barre et la candidature de Jacques Chirac à la magistrature
suprême empêchent Valéry Giscard d’Estaing de se faire réélire aux élections présidentielles de mai 1981.
François Mitterrand devient ainsi le premier président de la Ve République issu de la gauche.
Valéry Giscard d’Estaing ne se retire pas de la vie politique. Il retourne à l’Assemblée nationale à l’occasion
d’une élection législative partielle en 1984. De 1987 à 1989 et de 1993 à 1997, il préside la Commission des
Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Il fonde avec Helmut Schmidt « l’Association pour l’Union
monétaire de l’Europe ». En outre, il prend la tête des clubs Perspectives et réalités en 1984, qui deviennent
en 1995 l’un des composantes de l’UDF sous le nom de Parti Populaire pour la Démocratie.
Dans les années 1980 et 1990, il est élu Président de la région Auvergne – et est ainsi membre du Comité
des régions de l’Union européenne et président du Conseil des Communes et Régions d’Europe (19972004).
Député européen de 1989 à 1993, élu sur la liste d’Union RPR-UDF qu’il conduit, il est également président
du Mouvement Européen International de 1989 à 1997 et de l’UDF de 1989 à 1995.
En 2001, il reçoit la médaille d’or de la Fondation Jean-Monnet pour l'Europe, et en 2002 le prix
international Charlemagne d'Aix-la-Chapelle.
Il est nommé président de la Convention européenne par le Conseil européen de Laeken en décembre 2001.
En 2002, la Convention pour l’avenir de l’Europe démarre ses travaux, qui durent près d’un an et demi. La
convention inaugure une méthode nouvelle pour l’Europe, se souciant d’une meilleure représentativité que
celle des traditionnelles conférences intergouvernementales. En juillet 2003, Valéry Giscard d’Estaing
présente officiellement un projet de traité constitutionnel aux gouvernements des États membres de l’Union
européenne. Au terme d’une conférence intergouvernementale, ce traité sera signé en octobre 2004. Soumis
au referendum, il est rejeté au printemps 2005 en France et aux Pays-Bas.
Comme le prévoit la Constitution de la Ve République, Valéry Giscard d’Estaing est aujourd’hui membre de
droit du Conseil constitutionnel. Il a été élu à l’Académie française en 2004, au siège laissé vacant par le
décès de l’ancien président du Sénégal et poète Léopold Sédar Senghor. Il entretient un blog «pour la
démocratie en Europe» et écrit une «Chronique de la pensée multiple» pour l’hebdomadaire français Le
Point.
3/3