Floreal F730, site officiel de la marine nationale
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Floreal F730, site officiel de la marine nationale
Site officiel de la marine nationale Frégate de surveillance Floréal (F 730) Port-des-Galets parraine le Floréal. Le Floréal est le prototype de la série des six frégates de surveillance de la marine nationale. Construit par les Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire, puis armé à Lorient par la Direction des constructions navales, mis en chantier le 2 avril 1990, lancé le 6 octobre 1990, le bâtiment est admis au service actif le 27 mai 1992. Affecté aux forces maritimes de la zone sud de l'océan Indien, il est basé à La Réunion (Port-des-Galets). Les cinq autres frégates de surveillance sont : Prairial (F731) ; Nivôse (F 732) ; Ventôse (F733) ; Vendémiaire (F734) ; Germinal (F735). Missions Les frégates de surveillance répondent à un besoin opérationnel précis : le contrôle des espaces maritimes éloignés de la métropole sur lesquels la France étend sa souveraineté et l'action en zone de crise limitée. De nombreuses missions peuvent leur être confiées : permanence à la mer avec la capacité de surveiller, renseigner ou s'opposer à un perturbateur police de la navigation et surveillance des pêches en zone économique exclusive (ZEE) mise à terre d'éléments d'intervention évacuation de ressortissants Dotées d'équipements de qualité, avec notamment un hélicoptère embarqué, les frégates de surveillance disposent du potentiel de détection et d'armement optimal pour renforcer la présence française outre-mer. 1 sur 7 Site officiel de la marine nationale Caractéristiques - Déplacement : 2 900 tonnes - Dimensions : 93,5 x 14 x 4,4 mètres - Vitesse maximale : 20 noeuds - Distance franchissable à 15 nœuds (vitesse économique) : 10 000 milles Nota : le bâtiment est ravitaillable à la mer, en flèche comme à couple Énergie et propulsion - propulsion : 4 diesels Pielstick 6 P.A.6 de 6 470 kW chacun, 2 hélices à pales orientables - énergie électrique : 3 diesels-alternateurs de 590 kW chacun Équipements électroniques - radar de veille DRBV 21 - radar de navigation RACAL DECCA - radar d'approche RACAL DECCA - émetteurs/récepteurs radio UHF - VHF - HF - station de transmission par satellite - récepteur GPS Armement - 1 x 100 mm Cadam - 2 x 20 mm ou 2 x Simbad (missile Mistral) - 2 missiles MM 38 Exocet - 2 lance-leurres Dagaie - 1 hélicoptère Panther Drome - 1 ETN 90 - 1 pneumatique Zodiac Hurricane de 10 places - 1 pneumatique Zodiac de 10 places Équipage - 83 personnes (12 officiers, 49 officiers mariniers et 22 quartiers-maîtres et matelots), dont 9 du détachement aéronautique de la flottille 36F - nombre de passagers sur une longue durée : 25 2 sur 7 Site officiel de la marine nationale Fanion avers revers Tape de bouche 3 sur 7 Site officiel de la marine nationale Transit dans le Pacifique sud ( brève Cols bleus du 20 septembre 2003 ) Après 6 mois d’Iper à Papeete, le Floréal quitte la Polynésie le cœur lourd et, pour la plupart des membres de l’équipage avec un collier de coquillages autour du cou. La frégate a débuté le 25 juin son transit retour vers sa terre d’adoption, l’île de la Réunion. La première étape de ce long périple ne manque ni d’originalité ni de charme. Peu de temps avant de quitter Papeete, le Floréal a été désigné comme bâtiment support pour transporter les autorités en charge de la signature des accords de délimitation de la ZEE entre Wallis et les îles Tokelau, État indépendant administré par la Nouvelle-Zélande. À Apia le bâtiment fait sa première escale pour embarquer l’ensemble des personnalités devant parapher ces accords, dont M. Jacky Musnier, ambassadeur de France en Nouvelle-Zélande et Mme Pénélope Ridings, haut commissaire de Nouvelle-Zélande aux Samoa occidentales. Signature d'un accord Quelques heures plus tard, la frégate de surveillance est en vue d’Atafu, l’un des trois atolls émergeant des eaux qui composent le territoire de Tokelau. Sur place, une délégation du bord conduite par le commandant en second accompagne l’ambassadeur. Pendant que l’ambassadeur et ses interlocuteurs paraphent l’accord, danses locales, chants traditionnels, et échanges de cadeaux se succèdent et rythment un après-midi exotique sur cet atoll du bout du monde au goût de paradis. Même si la signature de l’accord constitue pour eux une première historique, puisque le territoire n’a jamais été le théâtre de la signature d’un quelconque traité, les Tokelans conservent une fraîcheur et une spontanéité étonnantes. Cap sur Nouméa Trop tôt, il faut prendre congé, et l’ensemble de la délégation reprend la mer direction Apia pour un deuxième séjour samoan. En ville, l’équipage du Floréal apprécie l'hospitalité de la population locale, majoritairement maorie, qui n'est pas sans rappeler celle rencontrée à Papeete. Sa mission d’appui à la signature du traité remplie, le Floréal quitte à regret les rivages samoans pour faire désormais route vers une destination mieux connue des bâtiments de la Marine : Nouméa et la Nouvelle-Calédonie, dernière halte avant de rejoindre les marines australienne et néo-zélandaise dans le cadre de l’exercice Kakadu 2003 . L’équipage du Floréal Stage Méco à La Réunion ( brève Cols bleus du 22 novembre 2003 ) La Réunion a été le cadre d’une activité d’entraînement majeur pendant laquelle tous les bâtiments de la Marine de la zone sud de l’océan Indien ont subi leur stage de mise en condition opérationnelle. Ainsi, les frégates Nivôse et Floréal, le patrouilleur austral Albatros, le Batral La Grandière, les patrouilleurs La Boudeuse et La Rieuse, et le patrouilleur de gendarmerie Jonquille ont effectué leur stage Méco sous la tutelle de la division "Entraînement" de la Fan et des 26 entraîneurs détachés à La Réunion pour la circonstance. Véritable tour de force, dans les conditions actuelles d’entretien, à mettre à l’actif notamment, de l’antenne du SSF de la Réunion et des nouveaux ateliers de la base navale, ces bâtiments sont restés disponibles durant tout le stage, à l’exception du Batral qui a néanmoins fait une apparition remarquée de trois jours avant un départ programmé de longue date, vers un bassin de l’île Maurice. Les adieux de La Garonne Au cours de ce stage de deux semaines, les activités intenses d’entraînement dans les domaines de la navigation, de la manœuvre, de la lutte contre les avaries de combat ont été suivies par des entraînements majeurs de remorquage, de récupération de ressortissants et de mise en œuvre d’hélicoptères, en particulier les Fennec de l’armée de l’Air, et l’Alouette III de la gendarmerie. La coque de l’ex bâtiment de soutien mobile Garonne, désarmé à la Réunion après transfert de ses ateliers à la base navale de Port-des-Galets, a donné une dernière fois la mesure de la vocation de ce bâtiment à servir ses camarades en servant de cible et de point d’orgue de ce stage Méco 35/3/S. Le 9 octobre, après avoir été remorquée au large par le remorqueur-ravitailleur Rari, elle a vaillamment fait face à des tirs de missiles mer-mer, et des tirs d’artillerie. Trop endommagée, elle a été achevée par le GPD de Cherbourg. CC Stéphane Collot 4 sur 7 Site officiel de la marine nationale Paru dans Cols bleus N°2693 du 06 mars 2004 Par l"équipage du Floréal Plus coutumier des zones australes de l'océan Indien, le Floréal a piqué vers le Nord pour participer pendant 2 mois à la lutte antiterroriste en mer d'Oman. Intégrée à la TF 150, la frégate a enchaîné les interventions sur un rythme haletant. "Prévenez le commandant : le Levante sort à l’instant des eaux territoriales, nous allons pouvoir procéder à la visite ! Préparez-vous à rappeler les équipes de visite et de mise à l’eau du Zodiac !" Pour le chef de quart du Floréal, les longs quarts de nuit passés à patrouiller dans le golfe d’Aden, au large de Djibouti et de la fameuse Corne d’Afrique, prennent leur sens. En effet, la visite de ce bâtiment d’intérêt militaire permettra peut-être de découvrir un indice, un embryon de piste, une information quelconque, qui pourra se révéler importante, ou peut-être rien. Mais ce travail de fourmi, le seul possible pour lutter efficacement contre le terrorisme et tous les types de trafics illégaux, les marins du Floréal y auront participé, à leur échelle certes, mais avec les valeurs de professionnalisme et d’enthousiasme qui les caractérisent. Revenons quelques semaines en arrière. Ce matin du 30 novembre 2003, le soleil n’est pas encore haut dans le ciel lorsque le Floréal quitte la darse de Port des Galets, son port-base, laissant derrière lui des souvenirs forts et hauts en couleurs. Cette campagne, cette année sans famille pour tous ces volontaires, a commencé sur les chapeaux de roues. Le Pacifique, l' Australie et Singapour puis un mois dans les TAAF (Terres Australes et Atlantiques françaises), ainsi que six semaines d’entretien à la Réunion. 5 sur 7 Site officiel de la marine nationale Participer à la lutte antiterroriste Aujourd’hui, c’est une autre mission qui les attend. Cap vers le Nord de l’océan Indien et le golfe d’Aden, pour rejoindre la Task Force 150 afin de prendre part à la mission Enduring Freedom. La tâche assignée au Floréal est simple. Surveiller le trafic maritime en identifiant le maximum de bateaux par les moyens d’interrogations radio, lutter contre toutes formes de trafics liés de près ou de loin au terrorisme en effectuant des visites à bord des bâtiments suspects si nécessaire, escorter les bâtiments d’intérêt en transit sur zone. Le cadre de cette mission s’étend du Nord du détroit de Bab el-Mandeb jusqu’au golfe d’Aden. C’est le 4 décembre 2003 que la mission commence officiellement, avec le passage sous tutelle de la TF 150, commandée par le CA Mazars, à bord du Tourville. La famille Floréal s’agrandit alors, accueillant six nouveaux venus, des commandos qui, outre leur goût prononcé pour les séances de sport sur le pont d’envol, apportent leur expérience des Boarding. Les premières patrouilles ne laissent pas de place à l’ennui ni en passerelle, ni au CO dont l’étroite collaboration s’avère d’une redoutable efficacité. En effet, les bateaux sont légions dans la zone, et les informations à récolter nombreuses. Nom, callsign, port d’attache, provenance, destination…La menace terroriste reste présente dans tous les esprits, la zone est un véritable lieu de convergence d’oppositions radicales exacerbées depuis septembre 2001. Les côtes proches constituent une rampe de lancement possible pour des attaques kamikazes d’embarcations rapides, ou des tirs d’artillerie légère. Un dispositif de veille d’alerte est en place, afin de tenir ce danger à distance, et des exercices spécifiques sont répétés chaque semaine. Communiquer avec les pêcheurs L’équipe de visite trouve bientôt à s’occuper avec des petits boutres de pêcheurs. L’objectif de ces Intelstop est de récupérer du renseignement sur la zone, le trafic, les pirates éventuels, en montant à bord de ces embarcations sommaires et en interrogeant l’équipage. L’efficacité de ces visites est limitée à cause des problèmes de communication. Ces pêcheurs, qui n’hésitent pas à s’éloigner à plus de 40 nautiques des côtes, vivant dans des conditions de précarité extrême pendant plusieurs jours, ne parlent généralement ni français ni anglais. C’est cependant toujours l’occasion d’afficher la présence de la Marine nationale dans la zone, de répéter les gestes nécessaires pour des visites de plus grosse envergure, mais aussi de mesurer la popularité de la France à l’aune de l’accueil cordial régulièrement constaté, et symbolisé par les nombreux cadeaux reçus : notamment des mérous et thons qui font ensuite le régal de tout l’équipage. Le 13 décembre, en fin d’après-midi, le CO est en ébullition. Le premier ordre de visite en provenance du CTF vient de tomber. Il concerne le Dorat Jeddah, navire battant pavillon saoudien et assurant la liaison de Port-Soudan à Djeddah en Arabie Saoudite. L’équipe de visite, remontée comme une horloge, s’engouffre dans le Zodiac et l’Hurricane qui poussent du bord dans la foulée. Il est 18 heures. Le capitaine du navire, qui s’est pourtant montré coopératif à la VHF, semble crispé, à l’image de son équipage. C’est qu’elle a fière allure cette équipe de visite ! Tandis que l’investigation commence dans les différents locaux du navire, l’atmosphère se détend, d’autant plus que le bâtiment ne révèle rien de suspect. Une heure et demie d’inspection minutieuse plus tard, l’équipe de visite, en contact permanent avec le Floréal, reçoit l’autorisation de rentrer au bercail. Débriefing de l’opération, anecdotes diverses, une certaine euphorie envahit le bord, tandis que la mission de patrouille reprend son cours. Les fêtes de fin d’année se déroulent à Djibouti, dans une ambiance familiale rare et salutaire en cette période où l’éloignement des proches se fait plus ressentir. Cet équipage a du cœur. Une visite du chef d’état-major de la Marine clôt les festivités et il faut bientôt reprendre la mer. La mission continue. 6 sur 7 Site officiel de la marine nationale Visiter les bâtiments de commerce Après avoir contrôlé le transit d’un bâtiment suspect jusqu’à Djibouti (le Jameel), le Floréal reçoit l’ordre de surveiller les mouvements du fameux Levante. Au jeu du chat et de la souris, c’est le Floréal qui finit par l’emporter. Après avoir annoncé puis modifié plusieurs fois la date de son appareillage, le Levante finit par quitter Djibouti le 6 janvier. Il est immédiatement pris en chasse par le Floréal, qui attend d’être sorti des eaux territoriales pour lancer une opération de visite. Celle-ci débute finalement vers 18h30. Alors que la nuit tombe et que la mer se creuse de plus en plus, le commandant décide d’effectuer la visite par treuillage en utilisant les capacités du Panther. Trois allers-retours sont nécessaires pour transporter l’équipe au complet vers le navire suspect. Le capitaine, un personnage fort en gueule, aux tempes grisonnantes et au visage buriné par la rudesse de la vie, se montre plutôt conciliant. Il fait part de sa lassitude, c’est la cinquième visite qu’il subit en 6 mois. L’équipage, composé d’Ukrainiens, de Grecs, d’un Pakistanais et d’un Géorgien, montre lui aussi son incompréhension. Finalement, au terme d’une inspection rondement menée, le navire reçoit l’autorisation de poursuivre sa route. Les soutes sont vides, les papiers sont en règle. Bref, le client est clair. Le ballet des rotations de l’hélicoptère et de ses treuillages peut reprendre avec brio alors que la nuit est déjà bien avancée. Après quelques paroles de bienveillance, l’équipe de visite quitte définitivement le Levante et ses hommes à minuit. Il reste alors à accomplir tout le travail administratif de compte rendu à la TF 150. Assister les marins en détresse Le lendemain, c’est une mission totalement différente dont hérite le bateau, preuve de sa polyvalence. Un message de détresse en provenance des îles Hanish annonce qu’un yacht italien, le Katharina M. est sans nouvelle de son Zodiac parti pêcher 24 heures plus tôt avec six personnes à bord, dont le skipper du bateau. A plus de 200 nautiques de la zone, le Floréal change de route immédiatement et fait cap vers le lieu de l’incident. Pendant le quart de quinze à dix-huit heures, un deuxième message est reçu sur VHF 16. Il s’agit cette fois d’un avion de patrouille espagnol qui a repéré l’embarcation à la dérive, mais qui est contraint de quitter la zone par les autorités yéménites. La réaction est immédiate. Malgré une distance totale de 150 nautiques à parcourir pour atteindre la zone, le Floréal lance son hélicoptère à la nuit tombée. Trente minutes de survol ne sont pas suffisantes pour repérer les six Italiens dans une nuit noire sans lune. On apprendra plus tard qu’ils avaient bien vu l’hélicoptère mais n’avaient aucun moyen pour signaler leur présence. L’histoire se finit bien grâce aux autorités yéménites qui finissent par retrouver le Zodiac en détresse une heure plus tard, tous ses passagers étant sains et saufs. Cet épisode a permis de mesurer la capacité de réaction du Floréal, soulignée par les autorités italiennes, et l’aptitude des forces de la coalition à coordonner leurs moyens pour réussir une mission. Les derniers jours aux ordres du CTF 150 sont marqués par des visites régulières de petites embarcations de pêche. Au total, en un mois et demi de présence dans les eaux de la corne d’Afrique, le Floréal a procédé à 439 interrogations de navires et effectué 9 visites dont deux sur des bâtiments d’intérêt militaire. La satisfaction du devoir accompli, le bâtiment peut reprendre sa route. Il a su répondre présent à toutes les opérations qui lui ont été assignées, quelle que soit leur nature, faisant preuve d’une rigueur, d’une solidarité et d’un dynamisme rarement pris en défaut, prenant à chaque instant la mesure de sa responsabilité dans une mission au service de la communauté internationale. C’est donc en toute sérénité que le Floréal peut se tourner vers d'autres destinations. Dubaï, pour une escorte de la Dague, puis l’Asie, avant de retrouver son port-base à l’approche de l’été. 7 sur 7