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MAXIMISER LA QUALITE DE VIE Comprendre et répondre à l'impact complet du cancer sur le bien-être social, affectif et physique permettra de maximiser la qualité de vie des patients, de leurs familles et des soignants. LA DECLARATION MONDIALE SUR LE CANCER AFFIRME QUE D'ICI A 2025 : • • • La stigmatisation associée au cancer sera réduite, et les mythes et les idées reçues sur la maladie o auront été dissipés (Objectif n 5) L’accès à un diagnostic exact du cancer, à un traitement multimodal, à des services de réadaptation et à des soins de soutien et des soins palliatifs de qualité, notamment la mise à disposition des médicaments et technologies essentiels à un prix abordable, aura été amélioré (Objectif n°7) Des services efficaces de contrôle de la douleur et de prise en charge de la détresse seront accessibles à tous (Objectif n°8) RELEVER LE DEFI N'EST PAS HORS DE NOTRE PORTEE SI NOUS TRAVAILLONS ENSEMBLE POUR : • • • Permettre aux personnes de maximiser leur qualité de vie Promouvoir les communautés et les systèmes de santé qui soutiennent la meilleure qualité de vie Encourager les gouvernements à permettre l'accès aux soins palliatifs LE DEFI Aujourd'hui, dans beaucoup de cultures et de sociétés, le cancer reste tabou et les personnes atteintes d'un cancer font même l'objet d'une stigmatisation et d'une discrimination pouvant les dissuader de chercher à se faire soigner. Même au sein de communautés très engagées, la perception négative du public vis-à-vis du cancer peut étouffer un débat public éclairé, et la prise de conscience de l'impact du cancer sur le bien-être émotionnel et social peut être limitée (1). La plupart des gens ont des réactions émotionnelles très fortes, des sentiments de peur, de colère, de tristesse, de solitude et d'anxiété sont courants, particulièrement lors du diagnostic du cancer, au cours du traitement, durant la période d'ajustement après le traitement et au moment de la transition vers des soins palliatifs. Les personnes ayant survécu au cancer présentent le risque d'une réduction de leur qualité de vie, jusqu'à plusieurs années après le diagnostic, et ont souvent des besoins non satisfaits liés à leur image corporelle, leur santé sexuelle, leur isolement social, leur fonction cognitive et leur peur d'une récidive (2-7). Les effets physiologiques de certains traitements du cancer, tels que l'altération de la fertilité, le dysfonctionnement sexuel, la perte de cheveux et la prise de poids peuvent également conduire à la stigmatisation et la discrimination et, dans certains cas, peuvent être la cause du rejet du partenaire. Le fardeau psychologique, qui est le lot de ceux qui s'occupent d'une personne vivant avec le cancer, peut aussi être énorme ; de nombreux soignants souffrent de détresse et d'un déclin de leur santé physique et mentale (8). La douleur liée au cancer en raison de l'accès insuffisant aux médicaments analgésiques a d'énormes conséquences sur la qualité de vie des patients atteints de cancer ; elle est souvent liée à la détresse psychologique, y compris des taux plus élevés de dépression, d'anxiété et de peur (9). Même si l'Organisation mondiale de la santé (OMS) considère que la morphine est un médicament essentiel, il existe des disparités inacceptables concernant l'utilisation d'opioïdes dans le monde pour le traitement de la douleur, les pays à revenu élevé consommant 93 % de la morphine disponible dans le monde tandis que 65 % des décès liés au cancer surviennent dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire (10). RELEVER LE DEFI PERMETTRE AUX PERSONNES DE MAXIMISER LEUR QUALITE DE VIE Obtenir le soutien des autres Maintenir des réseaux de soutien social et parler du cancer peuvent constituer d'importantes stratégies pour faire face à l'impact social et affectif du cancer, à la fois pour la personne vivant avec le cancer comme pour son soignant. L'aide peut provenir de nombreuses sources : partenaires, amis, membres de la famille, professionnels de la santé. Certaines personnes choisissent de participer à des groupes de soutien ou d'autoassistance. Les groupes de soutien peuvent constituer un environnement compréhensif et de soutien pour les personnes qui vivent avec un cancer, et leur permettre d'exprimer leurs émotions et réduire leur peur et anxiété (11). Parfois, les collègues de travail constituent un autre réseau vital de soutien et leur parler du cancer et rester en contact avec eux pendant les arrêts de travail peuvent avoir un impact important sur la guérison (12). Même entre les patients, parler du cancer n'est pas toujours facile, et trouver des environnements détendus et informels en dehors d'un contexte clinique où partager son vécu peut aider à faire face au cancer. Pour certains patients atteints d'un cancer, la prise en charge de leur apparence physique peut être un moyen de reprendre le contrôle et de préserver un degré de normalité, de sorte que l'accès aux services de soutien du cancer dédiés peut améliorer l'estime de soi des patients atteints d'un cancer et renforcer leur confiance pour faire face au cancer. Le cancer peut aussi avoir un impact significatif sur la santé sexuelle des hommes et des femmes. Cela comprend des éléments physiques découlant de certains traitements contre le cancer qui ont un impact direct sur la fonction sexuelle, tels que l'insuffisance ovarienne prématurée résultant de la chimiothérapie pour le cancer du sein, ou des lésions nerveuses qui peuvent survenir à la suite d'une intervention chirurgicale ou de la radiothérapie pour le cancer de la prostate. En outre, les effets secondaires du traitement tels que la fatigue, la douleur et la prise de poids peuvent contribuer à la détresse et aux réponses émotionnelles négatives, notamment des sentiments de manque d'attrait sexuel. Demander de l'aide à des professionnels de la santé et des services de soutien du cancer pour s'adapter aux changements dans la fonction sexuelle et améliorer l'intimité sexuelle peut réduire la détresse et améliorer la qualité de vie des patients et de leurs partenaires (13). Pouvoir faire des choix Les patients atteints d'un cancer et leurs familles devraient être habilités à avoir un plus grand degré de contrôle sur les choix qui influencent leur santé et leur bien-être et préserver leur dignité à tous les stades du cancer. Les professionnels de la santé doivent être dotés de compétences et de ressources de communication pour transmettre des informations compréhensibles et fiables sur les options de traitement et la capacité à contrôler les symptômes, notamment la douleur et la détresse liées au cancer. Ceci est essentiel pour permettre aux patients atteints d'un cancer de participer activement dans la prise de décision tout au long du continuum des soins oncologiques. Par exemple, préserver la fertilité est souvent une préoccupation majeure pour les jeunes femmes atteintes du cancer du sein. Les professionnels de santé doivent veiller à ce que ces jeunes femmes soient conscientes qu'il est souvent possible de préserver la fertilité. Différentes approches doivent être discutées le plus tôt possible avant le début du traitement (7). Pour les patients atteints d'un cancer avancé, il est essentiel de prendre des décisions relatives à l'accès aux services de soins palliatifs et de veiller à ce que leurs besoins soient satisfaits. Par exemple, permettre à un patient de mourir dans la dignité à l'endroit de son choix, y compris à son domicile. Les personnes vivant avec un cancer doivent également être encouragées à faire des choix personnels qui leur permettront d'améliorer leur qualité de vie, par exemple avoir une bonne alimentation quotidienne et se reposer suffisamment, en essayant de maintenir un rythme de sommeil régulier et une vie sociale, et accepter toute aide disponible. ETUDES DE CAS Women in Action (Femmes en action) et soutien pour les patients Women in Action ont organisé leur groupe de soutien où elles ont fait participer des patients atteints de cancer à une séance de beauté dans leur Cénacle à Soweto, Johannesburg (Afrique du Sud). Le but était de redonner le moral aux patients, pour qu'ils se sentent appréciés et beaux. Souvent, quand ils reçoivent un traitement, ils ont besoin de ce genre de cajoleries, mais ils se sentent fatigués et malades. L'accent a été mis sur l'importance de dialoguer avec leur médecin avant de commencer tout type d'exercice. Avant de commencer tout exercice, on leur a également suggéré de découvrir quel est leur passe-temps préféré afin 2 qu'ils puissent profiter de ce qu'ils font, et qu'il est important qu'ils se reposent suffisamment, prennent l'air et boivent 8-10 verres d'eau. Look Good Feel Better (Beau et bien dans sa peau) Look Good Feel Better (LGFB) est un programme de service public qui enseigne les techniques de beauté aux personnes atteintes d'un cancer pour les aider à prendre en charge les effets secondaires du traitement sur leur apparence. LGFB est dédié à l'amélioration de l'estime de soi et de la qualité de vie des personnes qui suivent un traitement contre le cancer. Le but est d'améliorer l'image de soi et l'apparence à travers des groupes gratuits, individuels, et des séances de beauté d'auto-assistance qui créent un sentiment de soutien, de confiance, de courage et de communauté. Les programmes connexes internationaux Look Good Feel Better fonctionnent dans le monde entier et ont aidé plus d'un million de femmes dans le monde depuis 1989. Pour plus d'informations, rendez-vous sur : http://lookgoodfeelbetter.org/ PROMOUVOIR LES COMMUNAUTES ET LES SYSTEMES DE SANTE QUI SOUTIENNENT LA MEILLEURE QUALITE DE VIE Sensibiliser le public sur l'impact émotionnel du cancer Les personnes, les communautés et les professionnels de la santé doivent être conscients que l'impact du cancer va au-delà du bien-être physique, et que les effets psychosociaux du cancer et son impact sur la qualité de vie doivent être pris au sérieux. Il est essentiel de bien communiquer afin de briser le cycle de la désinformation. Les survivants du cancer, en particulier ceux qui ont une influence dans la communauté ou une célébrité nationale, peuvent apporter de l'espoir à ceux ayant reçu récemment un diagnostic de cancer et réduire la peur et la stigmatisation en partageant leurs vécus. Utiliser plusieurs canaux de communication pour diffuser l'information et sensibiliser la population sur l'impact du cancer sur le bien-être à la fois émotionnel et physique peut également être efficace pour changer les comportements et sensibiliser. Créer un milieu de travail compréhensif Pour les patients comme pour leurs soignants, assurer une transition en douceur vers un retour au travail peut constituer un facteur important pour eux et pour leurs soignants, d'un point de vue personnel et pratique. Un travail peut restaurer une certaine normalité, une routine, une stabilité, des contacts sociaux et des revenus (12). Une approche compréhensive de la part des employeurs peut réduire l'anxiété et donner la confiance et les compétences nécessaires pour gérer le cancer au travail. Pour les employeurs, faire des ajustements tels que des changements dans les tâches, les heures, ou la fonction et maintenir une communication ouverte peuvent être des facteurs importants permettant aux gens de réussir à retourner au travail. Pour les collègues, être sensible aux besoins et aux sentiments de la personne affectée par le cancer au travail et rester en contact avec cette dernière au cours du temps passé loin du lieu de travail peuvent être très utiles. Certains lieux de travail possèdent un programme d'aide aux employés ou d'autres types de réseau de soutien pour aider les employés affectés par le cancer ou d'autres maladies (12). La lutte contre la discrimination sur le lieu de travail doit également être soutenue par l'application de politiques et de lois qui protègent les patients atteints d'un cancer et leurs soignants. Dans certains pays, le cancer est considéré comme un handicap, ce qui signifie que des ajustements raisonnables doivent être adoptés pour que les survivants ne soient pas désavantagés en raison de changements physiques ou psychosociaux liés à leur traitement (14). Rendre les systèmes de santé ouverts à des soins holistiques Au niveau national, les systèmes de santé doivent être axés sur le patient et fournir les meilleurs soins à travers le continuum du cancer pour tous les âges. Trop souvent, le traitement du cancer est fragmenté et désorganisé, renforçant la détresse du patient. Les efforts visant à améliorer la coordination des soins par une approche pluridisciplinaire, combinés à un meilleur soutien psychosocial dès le diagnostic du cancer, sont nécessaires pour aider les patients, leurs familles et leurs soignants à faire face à tous les impacts émotionnels, mentaux et physiques de la maladie. 3 Le modèle d'équipe multidisciplinaire utilise un large éventail de professionnels de soins de santé médicaux et paramédicaux qui tiennent compte de toutes les options de traitement et de soins pertinentes en adoptant une approche holistique, centrée sur la personne, pour élaborer un plan de traitement personnalisé pour chaque patient en se basant sur les lignes directrices cliniques des meilleures pratiques fondées sur des données factuelles. Souvent, l'équipe comprend un coordonnateur dévolu aux soins contre le cancer ayant la fonction d'aider les gens à naviguer dans le système de l'hôpital et comprendre les différents aspects du traitement et d'assurer leur bonne prise en charge tout au long de leur cancer. De plus en plus pour les patients atteints d'un cancer, il existe également des options pour discuter de l'utilisation de la médecine intégrée (pratique coordonnée des traitements conventionnels et complémentaires dans le cadre d'une approche collaborative des soins aux patients tout au long de leur cancer). Les traitements complémentaires ne sont pas un remplacement des traitements tels que la chimiothérapie, la radiothérapie ou les interventions chirurgicales pour traiter le cancer. Au lieu de cela, ils peuvent être utilisés pour prendre en charge les effets secondaires des traitements tels que la fatigue et les nausées, et proposer des stratégies d'adaptation concernant la détresse émotionnelle dans le but d'obtenir une meilleure qualité de vie (15). La prestation de modèles de soins coordonnés est également un impératif pour maximiser les résultats et la qualité de vie des enfants atteints d'un cancer. La promotion d'un dépistage précoce, le traitement et les soins palliatifs pour les enfants ne devraient pas se produire sous forme de services « autonomes » non liés, mais dans le cadre d'une approche où les programmes contre le cancer infantile sont intégrés dans les services de soins de santé primaires avec des mécanismes d'orientation solides vers des niveaux plus élevés du système de santé pour les soins spécialisés. 4 ÉTUDE DE CAS Initiative d'antistigmatisation du cancer de LIVESTRONG, en Afrique du Sud En avril 2010, LIVESTRONG a lancé une Initiative principale de lutte contre la stigmatisation du cancer ciblant trois régions de l'Afrique du Sud : Mdantsane (Cap Est), Khayelitsha (Cap Ouest) et Soweto (Gauteng). L'initiative comportait un certain nombre d'activités, notamment : • Organiser des groupes de discussion et des entretiens • Permettre aux survivants de partager leurs vécus • Organiser des événements communautaires, notamment des concerts, des foires sur la santé, des concours de santé, et des tournois sportifs • Réaliser une campagne de porte-à-porte avec des bénévoles locaux pour éduquer la communauté • Former des travailleurs de santé communautaire et des personnalités des médias • Mettre en œuvre une campagne de SMS • Accueillir une émission-débat radiophonique en libre antenne, pendant neuf semaines • Créer des annonces télévisées et radiodiffusées de service public avec des survivants Ces efforts ont produit les résultats significatifs décrits ici dans l'infographique après seulement 18 mois. Pour plus d'informations, rendez-vous sur : http://blog.livestrong.org/2011/12/12/livestrong-announces-resultsof-successful-anti-stigma-initiative-in-south-africa/ et http://vimeo.com/35979042 5 ENCOURAGER LES GOUVERNEMENTS A PERMETTRE L'ACCES AUX SOINS PALLIATIFS Éliminer les barrières pour soulager la douleur Les disparités dans l'utilisation des opioïdes médicaux dans le monde sont choquantes, avec seulement quatre pays – les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et l'Australie – utilisant 68 % des opioïdes tandis que l'ensemble des pays à revenu faible et intermédiaire ne représente que 7 % de l'utilisation mondiale (10). Une étude mondiale complète de la disponibilité et de l'accessibilité aux opioïdes menée par l'Initiative mondiale sur les opioïdes (GOPI, Global Opioid Policy Initiative), une collaboration internationale, a conclu que, même lorsque les opioïdes sont disponibles, le coût pour le patient et la surréglementation omniprésente les rendent en pratique inaccessibles à des millions qui en auraient besoin (16). En Inde, par exemple, la quantité de morphine utilisée en 2008 était uniquement suffisante pour traiter adéquatement 40 000 sur 1 million de patients souffrant de douleur modérée à sévère due à un cancer avancé, soit environ 4 % des personnes en ayant besoin (16). Les efforts actuels au niveau fédéral se concentrent sur une révision majeure de la Loi sur les stupéfiants et substances psychotropes (NDPS pour Narcotic Drugs and Psychotropic Substances) de 1985 pour répondre à la surréglementation qui étouffe l'accès à la prise en charge de la douleur cancéreuse. L'UICC, à travers une autre initiative mondiale, la GAPRI (Global Access to Pain Relief Initiative ou initiative sur l'accès mondial au soulagement de la douleur) travaille en partenariat avec l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et l'OMS afin d'améliorer la disponibilité et l'accès aux médicaments sous contrôle international, tout en empêchant de les détourner et d'en abuser. Des efforts particuliers sont axés sur la révision et la réforme réglementaire ; la collecte de données ; la sensibilisation et l'éducation du public ; l'approvisionnement et la distribution ; la prestation de soins de santé à base communautaire ; et les normes de soins dans les établissements de soins de santé. Il est évident qu'une seule approche ne peut fonctionner dans toutes les régions. Cependant, on compte des pays dans chaque région, notamment l'Ouganda, le Vietnam, le Népal, la Jamaïque, où le leadership du gouvernement récent, l'engagement de la société civile et l'éducation et la mobilisation des cliniciens ont entraîné un changement politique important et reproductible, de même qu'un meilleur accès aux médicaments contre la douleur. Éduquer les professionnels de la santé au soulagement de la douleur et aux soins palliatifs Il existe un large consensus au sein de la communauté internationale stipulant que le manque d'éducation des prestataires de soins de santé est l'un des obstacles les plus courants et les plus urgents à résoudre. Une enquête récente de Human Rights Watch sur les obstacles aux soins palliatifs dans 40 pays a constaté que la plupart des pays avaient une formation médicale insuffisante sur les soins palliatifs et la prise en charge de la douleur, et quatre des pays étudiés n'avaient absolument aucun programme pertinent dans ces domaines (17). De même, les professionnels de la santé doivent recevoir une éducation et une formation afin de leur apporter les connaissances et les compétences nécessaires dans le dépistage et la prise en charge de la détresse pour améliorer le traitement des symptômes et le bien-être psychosocial (18). Faire des soins palliatifs une composante de la réponse des systèmes de santé La communauté internationale a démontré son engagement à cette approche, par l'adoption d'une résolution importante sur les soins palliatifs lors de la 67e Assemblée mondiale de la Santé, en mai 2014, qui engage les États membres de l'ONU à renforcer les soins palliatifs « en tant que composante d'un traitement intégré dans le continuum de soins » (19). La résolution énonce des recommandations claires pour améliorer l'accès et la disponibilité des soins palliatifs. Ces dernières consistent notamment à assurer que les soins palliatifs sont inclus dans l’ensemble des politiques et budgets nationaux de santé, et dans les programmes destinés aux professionnels de la santé. Essentiellement, ceci souligne également la nécessité, pour les pays, de veiller à ce que tous les médicaments essentiels pour les soins palliatifs pour adultes et enfants soient disponibles en quantité suffisante. Il est maintenant essentiel que la société civile profite de cette dynamique de croissance pour s'assurer que les gouvernements tiennent compte de ces engagements et plaident pour la mise en œuvre des politiques et programmes au niveau national. 6 ETUDES DE CAS Brésil - Projet « L'Art de l'entraide » - Étudiants enseignant d'autres étudiants Le projet « L'Art de l'entraide » est consacré à la création et l'élaboration de stratégies d'enseignement générées par les étudiants eux-mêmes, et vise à l'apprentissage sur les soins palliatifs à la fois au niveau académique ainsi que par le biais des professionnels fournissant ces soins. Le projet est dirigé et conçu par les étudiants de la Faculté de médecine Itajubá, Minas Gerais (FMIt), au Brésil. Il est structuré en cinq sousprojets : élaborer des vidéos, des manuels, des guides pédagogiques pour les étudiants pour rédiger des articles scientifiques, promouvoir des cours parascolaires et coordonner la prestation de stages dans les établissements de soins palliatifs au Brésil. En outre, d'autres activités peuvent être ajoutées lorsque l'intérêt des élèves croît ou lors d'un besoin de changement au sein de la communauté. À ce jour, les étudiants ont franchi plusieurs étapes : trois manuels, trois vidéos, huit études scientifiques, huit cours d'approfondissement, deux colloques en partenariat avec d'autres ligues universitaires FMIt, et six services de soins palliatifs qui proposent des stages pendant les vacances scolaires. Actuellement, les travaux se poursuivent sur l'édition d'une revue pour enfants qui abordera le sujet de la mort chez les enfants. Cette étude de cas provient d'un article du professeur Dr Graça Mota Figueiredo, Faculté de Médecine de Itajubá, Minas Gerais, Brésil. Pour plus d'informations, rendez-vous sur : http://hospicecare.com/aboutiahpc/newsletter/2014/6/featured-articles/. Hospice Africa Uganda : apporter une éducation et une formation en soins palliatifs à l'Afrique Hospice Africa Uganda (HAU) a été créé en 1993 pour s'occuper des patients atteins d'un cancer et du VIH/SIDA en apportant les méthodes modernes de la lutte contre la douleur et les symptômes, des conseils et un soutien spirituel aux patients et à leurs familles, principalement dans leurs propres maisons et les hôpitaux. Depuis vingt ans, HAU a soigné 21 818 patients. En 2012-13, 61 pour cent des nouveaux patients du programme de soins palliatifs présentaient un cancer. Le cancer du col de l'utérus était l'affection maligne la plus fréquente observée par HAU et la plus courante chez les femmes. Plus de huit pour cent des patients observés par HAU étaient des enfants en 2012-13, avec 178 sur 299 de ces enfants atteints d’un cancer. L'éducation de qualité et la formation des travailleurs de la santé en soins palliatifs font partie intégrante du travail de HAU, notamment la surveillance de l'Institut des soins en hospice et des soins palliatifs en Afrique (IHPCA pour Institute of Hospice and Palliative Care in Africa). L’IHPCA organise plusieurs stages de formation et soutien une plate-forme de e-learning pour améliorer l'efficacité des programmes d'apprentissage à distance de l'Institut, ce qui permet aux stagiaires d'envoyer et de recevoir les commentaires des conférences et des missions d'une manière plus systématique et en temps opportun. Les membres de l'équipe HAU ont également la possibilité de prendre part à de nombreuses opportunités de développement professionnel. En outre, HAU soutient des programmes internationaux qui favorisent l'éducation et la formation en soins palliatifs dans de nombreux pays africains, y compris la mise en place récente d'un des cours d'initiations aux soins palliatifs pour l'Afrique francophone qui offre une introduction aux soins palliatifs ainsi qu'une évaluation et une prise en charge de la douleur et des symptômes ; aux problèmes psychosociaux culturels et spirituels et aux soins de fin de vie ainsi qu'à la formation des éducateurs. La formation vise à renforcer les compétences spéciales en soins palliatifs au sein des organisations VIH/SIDA spécifiées, ainsi que les soins pour les patients atteints d'un cancer. Pour plus d'informations, rendez-vous sur : http://hospiceafrica.or.ug/index.php/academic.html. RELEVER LE DEFI N'EST PAS HORS DE NOTRE PORTEE SI... Les impacts sociaux et émotionnels du cancer sont pris avec autant de sérieux que les impacts physiques. Les personnes se sentent capables de parler du cancer et d'accepter de l'aide. Les patients atteints d'un cancer sont informés des symptômes liés au traitement et des effets secondaires afin qu'ils puissent soulever des questions qui leur tiennent à cœur et être mieux informés dans leurs choix. 7 Des approches globales et multidisciplinaires des soins du cancer centrées sur la personne sont accessibles afin d'améliorer l'issue et la qualité de vie des cancers pour les personnes de tous âges vivant avec le cancer, leurs familles et leurs soignants. Les gouvernements prennent des mesures pour mettre en œuvre des engagements mondiaux pour s'assurer que les soins palliatifs sont inclus dans tous les politiques et budgets nationaux de santé, et dans les programmes pour les professionnels de santé. Des efforts spécifiques sont engagés pour équiper les prestataires de soins de santé avec les compétences et les connaissances nécessaires pour s'assurer que tous les patients atteints de cancer ont accès à un soulagement suffisant de la douleur et à des soins palliatifs de qualité. 8 RÉFÉRENCES 1. LIVESTRONG. (2011). Cancer Stigma and Silence Around the World: A LIVESTRONG Report. Austin: LIVESTRONG. http://www.livestrong.org/What-We-Do/Our-Actions/Programs-Partnerships/Anti-StigmaCampaign 2. Mehnert, A., Koch, U., Schulz, H. et al. (2012). Prevalence of mental disorders, psychosocial distress and need for psychosocial support in cancer patients – study protocol of an epidemiological multi-center study. BMC Psychiatry, 12, 70. 3. Fiszer C, Dolbeault S, Sultan S, et al. (2014). Prevalence, intensity and predictors of the supportive care needs of women diagnosed with breast cancer: a systematic review. Psycho-Oncology. 23:361-74. 4. Fingaret MC, Teo I and Epner DE. (2014). 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La campagne 2015 de la Journée mondiale contre le cancer a été parrainée par la Société du cancer néerlandaise et le World Cancer Research Fund International. 10