Un roman policier

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Un roman policier
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Séquence
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Un roman policier
Étudier le dialogue dans Le Chien des Baskerville
Cette séquence présente de larges extraits du Chien des Baskerville, et, bien qu’il ne
s’agisse pas à proprement parler d’une œuvre intégrale, la lecture successive des textes
retenus permet de suivre la trame narrative du roman.
Les angles retenus pour cette lecture sont le genre policier, la description (en réinvestissement de la séquence 2) et le dialogue (principalement les fonctions du dialogue). Seuls
deux textes de la séquence, nécessaires à la compréhension, ne sont pas des dialogues
(p. 72-73 et 77-78 du manuel).
Ce travail pourra être complété par la lecture personnelle d’un roman policier. C’est pourquoi le chapitre offre deux autres extraits de romans policiers (p. 76 et 95) et suggère
d’autres titres (« Lectures coups de cœur », p. 96-97).
Cette séquence peut clore en début d’année une révision de la narration mais aussi
s’inscrire dans une étude des genres romanesques avec les séquences 4, 8 et 9 (« Le
roman de chevalerie », « Le récit de voyages », « Le roman d’aventures »). Elle peut aussi
être suivie d’un travail sur le dialogue théâtral (séquence 6).
Des activités de langue ou d’écriture prolongent ici l’étude des textes.
Concernant Conan Doyle et Sherlock Holmes, les deux sites suivants offrent des renseignements intéressants.
http://daheros.ifrance.com/sherlock.htm propose une biographie et une bibliographie
de Conan Doyle ainsi qu’une fiche sur le personnage de Sherlock Holmes. Il comporte
en outre un lien vers la Petite Encyclopédie des détectives privés.
http://www.sshf.com/ : ce deuxième site est celui de la société de Sherlock Holmes en
France. Très riche, il propose une filmographie et une bibliographie BD d’œuvres inspirées
par le personnage ainsi que des repères holmésiens et de nombreux articles critiques.
Enfin, le site suivant, recensé dans les ressources pédagogiques de l’IUFM de Grenoble,
offre en ligne des enquêtes à résoudre (inspecteur Lafouine).
http://ecole.toussaint.free.fr/lafouine/lafouine.htm
Le texte proposé dans le manuel est extrait de l’édition Librio.
Image d’ouverture
p. 69
◗ L’observation des illustrations, des titres, des
couleurs utilisées (jaune et noir par exemple) permettront aux élèves de dégager quelques éléments
caractéristiques des romans policiers.
◗ Les couvertures, les pistes et les échanges permettront d’évaluer les connaissances de la classe
sur le genre policier, les grands enquêteurs. À noter
qu’Agatha Christie résiste bien à l’invasion d’histoires de sorcier.
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palement des phrases interrogatives mais aussi
une phrase impérative (ordre, consigne) et une
phrase exclamative (encouragement).
1. Un enquêteur en action :
les fonctions du dialogue
Un dialogue qui présente
les personnages
p. 70-71
Ce passage commence page 7 de l’édition Librio.
LECTURE
Pour commencer
1. Cette question sur les enquêteurs paraîtra
redondante pour ceux qui ont déjà traité les questions des pistes d’ouverture mais elle permet aussi
d’affiner et de distinguer les détectives privés (voir
site proposé page précédente), les policiers, les
amateurs (journalistes, employés pris dans une
affaire mystérieuse) et les enfants curieux (très présents dans la littérature jeunesse).
L’insertion du dialogue dans le récit
2. Les deux personnages sont Sherlock Holmes, le
détective privé, et Watson, son ami et colocataire,
médecin de formation. Le narrateur est Watson, qui
s’est fait le biographe de Holmes, comme permet
de le comprendre la réflexion de Holmes : « dans
tous les récits que vous avez bien voulu faire de
mes petits exploits » (l. 39-40). On trouve donc
dans le texte les temps du récit d’événements passés, l’imparfait et le passé simple.
3. C’est le détective qui interpelle le narrateur: « Eh
bien, Watson, qu’est-ce que vous en dites ? »
(l. 11). Bien entendu, dans les paroles rapportées
directement, le temps principal est le présent de
l’indicatif.
4. Dans un dialogue, on comprend qui parle à qui
en observant :
– les termes d’adresse « Eh bien, Watson » (l. 11)
– les sujets des verbes introducteurs : « dit
Holmes » (l. 24)
– les tirets qui marquent la prise de parole d’un
autre personnage.
Les relations des personnages
5. C’est Sherlock Holmes qui prend l’initiative de la
conversation. Il interroge Watson comme un maître
interroge un élève (l. 11, 17, 27), lui donne des
consignes (l. 18), l’approuve (l. 24) pour l’encourager. Dans la première partie, Holmes utilise princi-
6. a. Sherlock Holmes paraît ravi de voir son élève
briller, il l’approuve, le pousse à continuer : « Bien !
Excellent ! » (l. 24), « Tout à fait bien raisonné »
(l. 32). Mais le lecteur entend l’ironie que Watson
n’anticipe pas : « Réellement, Watson vous vous
surpassez » (l. 37).
b. Devant les rares compliments de Holmes,
Watson s’épanouit, il est heureux que ses mérites
soient reconnus et s’enhardit. Au départ, il nuance
ses propositions : « Je pense » (l. 20), « autant que
possible » (l. 20), « Je crois » (l. 25). Ensuite il supprime les précautions oratoires : « Je devine »
(l. 33). Les compliments de Sherlock Holmes sont
à double tranchant et ramènent Watson à l’humilité : « Il se peut que vous ne soyez pas vous-même
lumineux » (l. 42-43), « Certaines personnes, sans
posséder le génie » (l. 44-45)
7. Sherlock Holmes est le génie (qui apparaît assez
prétentieux) et le maître, Watson l’élève, le biographe, le confident. D’ailleurs, dans la suite du roman,
les élèves constateront que Holmes laisse son ami
dans l’ignorance de son plan, quand bien même il
lui confie une mission de confiance. D’un bout à
l’autre, le détective veut rester le maître d’œuvre.
La méthode de Sherlock Holmes
8. Les deux hommes se penchent sur une canne
oubliée par un visiteur et tentent par l’observation
de la canne de déduire l’identité du visiteur. La
canne est « une belle et forte canne en bois » (l. 5),
« Juste au-dessous du pommeau, il y avait un bel
anneau d’argent » (l. 6-7), comportant une dédicace gravée. La canne est abîmée par l’usage.
9. De cet examen, Watson déduit que le propriétaire de la canne est médecin (M. R. C. S., l. 8), le
docteur James Mortimer. L’usure lui laisse penser
que le médecin est âgé, qu’il exerce à la campagne
et la dédicace qu’il attribue à un club de chasseurs
lui prouve que le docteur Mortimer est un notable
estimé.
Cependant, Watson a commis plusieurs erreurs.
Les initiales C. C. H. correspondent au Charing
Cross Hospital, un hôpital londonien dans lequel
James Mortimer était interne et qu’il a quitté pour
s’établir à la campagne. Le docteur Mortimer n’est
donc pas un médecin d’âge mûr.
10. Watson marque les étapes de ses déductions
« Je pense » (l. 20), « Je crois » (l. 25), « je peux
difficilement imaginer » (l. 29), « Je devine » (l. 33).
Il modalise aussi ses propos « autant que possible » (l. 20), « peut-être » (l. 35). Lorsqu’il est sûr, le
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doute disparaît : « il est évident » (l. 30). Watson
articule son raisonnement par des compléments de
cause : « puisque que ceux qui le connaissent lui
donnent cette marque de respect » (l. 22-23),
« parce que cette canne […] a été tellement malmenée que » (l. 28).
Pour conclure
L’importance des témoignages p. 72-73
Ce passage commence page 21 de l’édition Librio.
LECTURE
Pour commencer
11. Ce dialogue inaugural nous présente les personnages dans leurs relations et dans leurs façons
de penser, essentiellement par leurs paroles.
Physiquement, nous ne savons rien d’eux.
12. La méthode de Holmes, telle qu’elle est imitée
par Watson, repose sur l’observation minutieuse
qui débouche sur des déductions présentées
comme des hypothèses à confirmer.
1. D’après les séries de télévision, les policiers
passent énormément de temps à recueillir les
témoignages, à les croiser, à les vérifier pour établir
autant que possible les faits avec précision et faire
avancer l’identification des suspects. Cependant,
les témoignages s’avèrent souvent peu fiables car
fragmentaires, contradictoires ; ils doivent être corroborés autant que possible par d’autres preuves,
matérielles par exemple.
EXPRESSION
Les circonstances de la mort
13. Écriture Ce travail assez amusant donne de
bons résultats quand les élèves ont déjà travaillé
sur la description. Pour corser l’exercice et obliger
les élèves à recourir à d’autres sens que la vue, on
peut leur bander les yeux. Cet exercice peut donner
lieu à un ajustement du vocabulaire, notamment
celui du toucher ; on peut par exemple donner cette
fiche guide au préalable :
– Un contact : gluant, gras, poisseux, sec, humide,
mouillé, trempé, détrempé, mousseux, piquant,
pointu, acéré, aiguisé, cassant, coupant, froid
– Un relief : râpeux, rugueux, rêche, granuleux, bosselé, accidenté, grenu, lisse, doux, velouté, pelucheux, sableux, creux, poudreux
– Une résistance : souple, tendre, dure, molle,
élastique, flexible, raide, moelleuse
– Frotter, pincer, tordre, tripoter, tâter, soupeser,
frapper, écraser, frôler, effleurer
– Bosse, creux, relief, balafre, picot
2. Sir Charles de Baskerville est mort dans la soi-
EXERCICE SUPPLÉMENTAIRE
14. Orthographe Imaginez que Watson et Holmes
se tutoient. Procédez aux modifications nécessaires de la ligne 11 à la ligne 19.
→ – Eh bien, Watson, qu’est-ce que tu en dis ? […]
– Comment as-tu su ce que je faisais ? Il fait vraiment que tu aies les yeux derrière la tête !
– […] Mais dis-moi, Watson, qu’est-ce que tu dis de
la canne de notre visiteur ? […] Voyons un peu
comment tu reconstruis l’homme en examinant la
canne.
rée du 4 juin au cours de la promenade nocturne
qu’il effectuait chaque soir. Il est mort avant minuit.
Les empreintes montrent qu’il a suivi l’allée des ifs
du manoir jusqu’à la moitié, que là il s’est arrêté
quelques instants puis qu’il a poursuivi jusqu’à
l’extrémité de l’allée au-delà de la barrière qui
sépare le jardin de la lande. L’article précise que la
victime avait fait préparer ses bagages pour partir
à Londres le matin du 5 juin.
3. L’entourage de sir Charles se composait d’un
couple de domestiques, les Barrymore, lui maître
d’hôtel et elle, femme de charge. Le médecin qui
est venu consulter Sherlock Holmes se déclare
l’ami de sir Charles. Ce dernier n’avait ni femme ni
enfants, pas de frères ou de neveux déclarés.
Une mort mystérieuse
4. Selon l’article, sir Charles serait décédé d’une
crise cardiaque. Ce diagnostic a été corroboré par
le témoignage de son médecin et ami, Mortimer :
« depuis quelque temps, la santé de sir Charles
s’était altérée, principalement du fait d’une affection cardiaque qui se manifestait par des changements dans la couleur du visage et de violentes crises de dépression nerveuse. » (l. 13-19). D’autre
part, le corps ne présentait aucune trace de violence.
5. Certains faits ou témoignages mettent en cause
cette version officielle. Un témoin, qui avoue avoir
été saoul, dit avoir entendu des cris. Les traces de
pas de sir Charles changent d’aspect, comme s’il
avait marché « sur la pointe des pieds » (l. 42).
Enfin, l’article mentionne des causes surnaturelles,
des rumeurs nées de la légende locale : le chaSéquence 3
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peau précise qu’il s’agit de la présence d’un chien
terrifiant lors de la mort de chacun des héritiers
Baskerville.
souligne son intérêt marqué et son exclamation
finale : « C’est évidemment une affaire qui présente un intérêt extraordinaire ! » (l. 54-55).
6. Le journaliste écarte la version surnaturelle : « Il
3. a. Les questions de Holmes sont pour la plupart
des recherches de confirmation, des questions fermées. Par exemple : « Des empreintes de pieds ? »
(l. 9), « Il y a de nombreux chiens de berger sur la
lande ? » (l. 19), « Pourtant il ne pleuvait pas ? »
(l. 27).
b. Holmes cherche à établir les faits avec un maximum de précision : le docteur Mortimer devient ses
yeux.
n’y a aucune raison de parler […] de causes surnaturelles » (l. 4-5) ; « rumeurs » (l. 3), « superstition » (l. 4) et « malveillance » (l. 5) marquent le
jugement du journaliste, il nie toute autre version :
« Il n’y a aucune raison… » (l. 4). De plus, il insiste
sur les antécédents médicaux du défunt. Selon le
journal, sir Charles et mort de causes naturelles.
Pour conclure
7. L’enquête a conclu que sir Charles est mort
naturellement. Mais certains faits demeurent mystérieux : les traces, les cris. Sir Charles a-t-il été
assassiné ? Pour quels motifs ? Comment ? Quel
est le fondement de la légende ? Pourquoi sir
Charles s’est-il arrêté au cours de sa promenade ?
C’est pour éclaircir tous ces points que le docteur
Mortimer est venu consulter le détective privé.
4. Le détective cherche à s’assurer de la réalité
des empreintes, puis à en confirmer l’origine. Il
cherche ensuite à bien établir les circonstances et
la disposition des lieux. Il s’attarde plus spécialement sur les moyens d’accéder au lieu et sur la
porte qui donne sur la lande. Quelqu’un a-t-il eu la
possibilité de s’introduire dans la propriété ?
Les soupçons de Holmes
5. Pour Holmes, l’affaire est extraordinaire : un
EXPRESSION
8. Écriture Cette activité se prête à un travail de
groupe. Il faut d’abord élaborer un enchaînement
possible des faits et le corroborer dans l’article par
un ou deux témoignages.
Un dialogue qui fait progresser
l’action : l’interrogatoire
p. 74-75
Ce passage commence page 25 de l’édition Librio.
LECTURE
homme a été tué sans qu’apparemment personne
n’ait pu s’approcher, sans même avoir été directement attaqué. Les empreintes de chien excitent sa
curiosité : qui se sert de la légende ?
6. Holmes voudrait savoir si quelqu’un d’extérieur
s’est approché de la porte et quel peut être le
chien gigantesque qui effraie le raisonnable
Mortimer.
Pour conclure
7. Le témoignage du docteur, fondé sur l’observation chère à Holmes, remet en cause la version officielle : quelqu’un a peut-être aidé Sir Charles à
mourir en lui tendant un piège. Mais qui ? Quel est
le mobile ? Pourquoi a-t-on rappelé la légende ?
Pour commencer
1. La première question est le motif de consultation du docteur Mortimer : a-t-il des raisons de croire que son ami n’a pas succombé à une crise cardiaque alors qu’il avait lui-même diagnostiqué la
maladie ? A-t-il connaissance de faits nouveaux ?
S’est-il rendu sur les lieux ? Qu’a-t-il observé ?
Un interrogatoire serré
2. Holmes a connaissance d’un fait nouveau : des
empreintes, des traces fraîches et nettes ont été
observées par le docteur Mortimer. Pourquoi personne d’autre n’en a-t-il parlé ? Qui d’autre était
présent sur le lieu de la mort ? Holmes soupçonne
une entreprise criminelle d’envergure, comme le
ÉTUDE DE LA LANGUE
8. Grammaire Interrogations totales : « des
empreintes de pieds ? » (l. 9), « Il y a-t-il de nombreux chiens de berger sur la lande ? » (l. 19), « Vous
dites qu’il était gros ? » (l. 21), « Mais il ne s’est
pas approché du corps ? » (l. 23), « Pourtant il ne
pleuvait pas ? » (l. 27), « Entre les haies et le chemin, y a-t-il quelque chose ? » (l. 32).
Interrogations partielles : « D’un homme ou d’une
femme ? » (l. 11) « Comment se fait-il que personne d’autre ne l’ait vu ? » (l. 15), « Quelle sorte de
nuit était-ce ? » (l. 25), « À quoi ressemble l’allée ? »
(l. 29)
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Elle paraît plus dégourdie que son compagnon, elle
lui fait signe de se taire.
EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES
9. Orthographe Retrouvez les accords de ces participes et justifiez-les en rappelant les règles :
1. Sir Charles était-il parvenu… à cet endroit ? →
parvenu
2. Les marques que vous avez vu… étaient sur ce
chemin et non sur l’herbe ? → vues
3. Cette porte sur la lande était-elle fermé… ? →
fermée
4. – Grands dieux ! Personne n’a examiné… l’endroit ? → examiné
– Si je l’ai examiné… moi-même. → examiné
10. Écriture Dans cet interrogatoire mené par
Watson, les questions ont été supprimées. À vous
de les restituer en vous aidant des réponses.
(réponses p. 73 du Librio).
– ………
– Certainement, Monsieur, dit-il. J’ai fait remettre le
télégramme à Monsieur Barrymore, comme on le
demandait.
– ………
– Mon garçon que voici…..
– Oui, papa, je l’ai bien remis.
– …, demandai-je.
– Eh bien, il était dans le grenier à foin, à ce
moment-là.
– ………
– Non monsieur, je vous dis qu’il était dans le grenier.
– ………
– Mais sûrement sa femme doit savoir où il était,
dit le receveur des postes.
Un crime à reconstituer
2. Un homme, poursuivi par la police, se débarrasse de deux objets compromettants : il écrase le
premier pour le rendre inutilisable (c’est une cassette vidéo), il jette l’autre, un objet métallique et
lourd (c’est un pistolet), dans un frigo.
3. Le suspect, « ce type » (l. 1), a « le genre louche
qui avait quelque chose à cacher et qui n’avait
aucune envie d’être vu » (l. 2-4). Surnommé « Œil
de requin » (l. 16) par la narratrice, l’homme guette
pour s’assurer qu’il n’a pas de spectateurs.
4. Les deux adolescents vont s’empresser de récupérer les deux objets. Le titre du roman, Témoins
sur vidéo, laisse supposer qu’il s’agit d’une
cassette de circuit vidéo. Les deux personnages
ont vu le suspect.
5. Ces quelques lignes ne disent pas quel crime a
été commis, ne précisent pas qui est la victime.
11. Écriture De retour à la maison, vous réalisez
que vous êtes rentré avec un blouson deux fois
trop petit. Que s’est-il passé ? À qui ce blouson
appartient-il ? Où est votre blouson ? Choisissez
le ou les personnes que vous allez interroger pour
trouver la clé du mystère et rédigez un dialogue.
TEXTE ÉCHO
Le texte écho, tiré d’un roman policier jeunesse,
peut servir de bilan intermédiaire.
Le rôle du dialogue
1. Le dialogue, bien que composé d’une seule
réplique, permet cependant de comprendre que les
personnages, la narratrice et son ami, sont deux
adolescents. La narratrice parle un langage plutôt
familier : absence de négation, vocabulaire comme
« type » (l. 1) et « keufs » (l. 23). Elle est prudente
et méfiante, peu désireuse de rencontrer la police.
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2. Lieux du crime et suspects :
le rôle des descriptions
Une description pour créer
une atmosphère
p. 77-79
Ce passage commence page 64 de l’édition Librio.
LECTURE
– les maisons, seule présence humaine : l’habitat
est dispersé,« de temps en temps, nous passions
près d’une chaumière entourée de murs de pierre,
couverte en pierre » (l. 15-17)
– le relief : « énormes pentes », « rocs géants »
(l. 14-15), « dépression » (l. 18).
De ces notations descriptives, il ressort que c’est
un paysage sauvage, rude et tourmenté, où la vie
résiste mal. C’est un lieu qui semble un peu hostile aux étrangers, c’est un lieu davantage tourné
vers la mort que vers la vie, c’est un lieu violent.
Le manoir des Baskerville
Pour commencer
4. Le texte distingue l’entrée, la longue allée et la
1. Le changement d’humeur, le changement de
temps, l’heure, altèrent la perception des lieux qui
semblent hostiles, froids, effrayants ou réconfortants, gais. Les lieux deviennent des reflets des
états d’âme comme ce sera le cas, dans le texte,
pour sir Henry et Watson.
Des impressions contrastées
2. Les voyageurs découvrent le manoir à l’automne : « sur tout ce paysage qui portait si nettement
l’empreinte de l’année finissant. Des feuilles jaunes jonchaient les sentiers » (l. 8-9). Ils arrivent le
soir : « Dans la lumière mourante du soir » (l. 37).
Pour sir Henry, « tout paraissait splendide » (l. 7), il
« poussait une exclamation de joie et, regardait avidement autour de lui, posant d’innombrables questions » (l. 5-6).
Quant à Watson, il éprouve des appréhensions,
comme s’il percevait un danger, et « une nuance de
tristesse planait sur tout ce paysage », (l. 7-8). Il
est sensible au bruit « étouffé par l’amas de végétation pourrissante » (l. 10-11) et qui lui paraît
« comme les tristes présents que la Nature jetait
devant la voiture de l’héritier des Baskerville rentrant au foyer de ses pères. » (l. 12-13).
3. Après une première colline, ils traversent une
vallée où se niche une forêt puis accèdent à la
lande.
Les éléments décrits sont :
– le ruisseau : « bruyant », « bouillonnant », « écumant », « rugissant » (l. 2-3)
– les arbres de la vallée : « chênes et pins rabougris », « nombreux » (l. 4-5), sur les chemins leurs
feuilles s’accumulent en « amas de végétation
pourrissante » (l. 11)
– la route : « âpre et sauvage » (l. 14)
– la végétation de la lande : « pentes roussâtres
ou vert olive » (l. 15), « nulle plante grimpante ne
rompait la dure silhouette », « des pins et des chênes […] courbés et tordus » par « la fureur de longues années de tempête » (l.17-20)
maison. La description est progressive.
– l’entrée : « dédale de fantastiques lacis de fer
forgé », « piliers rongés par le temps », « surmontés
des têtes de sangliers », « ruine de granit noir avec
des poutres à nu comme des côtes », le bâtiment
neuf est « à demi achevé » (l. 26-30). L’entrée
donne une impression d’ancienneté et de destruction (« rongés, ruines »…), mais aussi de résistance
et de puissance entamée (« fer forgé », granit »…).
– l’allée : « vieux arbres », « sombre tunnel »,, « longue et noire avenue » (l. 32-34). Cette atmosphère
funeste, mortifère (« sombre », « noire »…) fait frissonner les voyageurs.
– la maison : « faiblement éclairée », « comme un
fantôme », « lourd bloc », « sombre draperie »,
« deux tours jumelles, anciennes et crénelées, percées de nombreuses meurtrières », « granit noir »,
« vague lumière », « aux lourds meneaux et des
hautes cheminées […] aux arêtes marquées »,
« une seule colonne, de fumée noire » (l. 35-45).
Là encore domine une impression d’ancienneté
mais aussi de défense (« crénelées », « meurtrières », « lourds », « arêtes marquées »). La maison
ne donne pas vraiment une impression de confort
et de vie (« faiblement éclairée », « fantôme », « faible lumière »…).
La maison révèle que la famille des Baskerville est
ancienne, autrefois puissante, mais en voie d’extinction.
5. C’est à travers les yeux de Watson que se fait la
découverte : « je pouvais voir » (l. 37). Son regard
part du centre pour se porter ensuite à droite et à
gauche.
6. Les détails architecturaux qui retiennent son
attention rappellent le Moyen Âge : « tours […] crénelées », « fenêtres (à) meneaux », « écu », « meurtrières » (l. 40-42).
7. Les deux comparaisons sont « comme des
côtes » (l. 29) et « comme un fantôme » (l. 35).
Elles évoquent la mort : le caractère sombre, la
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lourde draperie de lierre, les pierres rongées par le
temps, le granit noir (voir ci-avant).
Les yeux de Watson
Pour conclure
Stapleton et sa sœur, des voisins qui habitent
Merripit House depuis peu et dont le docteur
Mortimer a déjà parlé. La demoiselle a une réputation de grande beauté.
8. Comme la lande, la maison apparaît noire et
hostile, sur la défensive. L’une et l’autre font penser à la mort.
9. Cette description instaure une atmosphère de
menace.
EXERCICES SUPPLÉMENTAIRES
10. Vocabulaire Enrichissez les mots en gras de
cette description par des expansions du nom que
vous choisirez pour créer une impression de
réconfort.
« Le bruit des roues s’amortit dans l’avenue cependant que sir Henry et moi pénétrions dans le vestibule. C’était une vaste pièce. Dans la cheminée,
craquait et pétillait un feu. »
11. Vocabulaire Recherchez dans le texte tous les
mots qui nomment :
a. des éléments minéraux
b. des éléments végétaux
c. des éléments architecturaux.
Enrichissez chaque liste d’au moins trois mots
puis réemployez-les dans un court texte descriptif.
12. Vocabulaire Formez le verbe qui correspond
aux noms suivants : 1. bouillon – 2. impression –
3. frisson – 4. question.
13. Écriture « La fraîche beauté du matin qui suivit réussit un peu à effacer de nos esprits l’impression grise et triste que notre prise de contact
avec le manoir de Baskerville y avait laissée. »
(p. 71, éditions Librio). Réécrivez en une dizaine
de lignes la description précédente. Vous modifierez les caractérisations et créerez un réseau lexical qui évoquera la gaieté et la vie.
Des portraits pour nourrir
le suspense
p. 80-81
2. Les nouveaux personnages sont monsieur
3. a. Le frère est décrit comme « un homme au visage glabre, aux cheveux filasse, à la mâchoire maigre. » (l. 5-6). « Petit et svelte » (l. 5), il a « de trente à
quarante ans » (l. 6), les « cheveux clairs et [l]es yeux
gris » (l. 38-39). Sa sœur, d’une grande beauté, a « le
teint […] sombre » (l. 39), la peau mate, elle est, au
contraire de son frère, « Élancée, élégante et grande »
(l. 40). Elle a le visage fin et régulier, une « bouche
sensuelle et [d]es beaux yeux noirs et vifs. (l. 42).
b. Leur physique opposé surprend Watson : ils ne
semblent pas avoir de traits familiaux communs.
L’appréciation de Watson sur la demoiselle est très
flatteuse, il juge que c’est une belle femme,
comme le montre l’accumulation d’adjectifs, le
superlatif « si régulier que… » (l. 41). Le frère, au
contraire, semble banal et presque incolore, «
d’une teinte neutre » (l. 38).
Le travail de l’enquêteur
4. Monsieur Stapleton semble extraordinairement
bien renseigné sur ses voisins, ce qui surprend
Watson : « une voix qui, derrière moi, m’appelait
par mon nom. […] à ma grande surprise, c’était un
inconnu » (l. 2-4). Watson le prend pour un original
mais il mentionne sa connaissance de la
tourbière : « sa marche lui donnait « l’aspect d’une
phalène gigantesque. Je restais là […] partagé
entre l’admiration pour son activité extraordinaire
et la crainte qu’il ne perdît pied dans le bourbier »
(l. 24-27).
La demoiselle lance des avertissements à Watson
« Retournez ! » (l. 48) mais elle ne souhaite pas
s’expliquer. Lorsque le frère revient, Watson
remarque que Stapleton n’accueille pas sa sœur
de façon très cordiale et que ses yeux inquisiteurs
cherchent à deviner sur les visages ce que Watson
et elle se sont dit.
5. L’intervention de la sœur laisse supposer qu’el-
LECTURE
le est au courant de la raison de la présence de
Watson, qu’elle souhaite l’écarter. Son avertissement peut constituer aussi bien une mise en garde
qu’une menace. En fait, mademoiselle Stapleton a
pris Watson pour l’héritier des Baskerville.
Pour commencer
Pour conclure
1. Ce « Pour commencer » – qui insinue que les
Stapleton ne sont peut-être pas totalement inoffensifs – peut passer par le mime.
6. Aucun personnage ne semble avoir de mobile,
mais plusieurs ont un comportement suspect. Le
docteur Mortimer est un témoin, il a observé les
Ce passage commence page 74 de l’édition Librio.
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traces qui mettent en cause la mort naturelle de sir
Charles et il est venu consulter Holmes parce qu’il
croit l’héritier sir Henry en danger. Monsieur et
madame Barrymore, les domestiques, ont certes
eu l’occasion d’intervenir. Barrymore a trouvé le
corps, n’a pas mentionné les empreintes. Quant
aux Stapleton, leur comportement semble étrange.
EXERCICE SUPPLÉMENTAIRE
3. Enquête et rebondissements
Un dialogue pour faire
avancer l’enquête
p. 82-83
Ce passage commence page 137 de l’édition Librio.
7. Écriture Vous avez croisé un(e) nouvel(le) élève
qui vous a plu au premier coup d’œil. Faites son
portrait enthousiaste à votre meilleur(e) ami(e) en
quelques lignes.
LECTURE
Pour commencer
1. Les enquêteurs doivent découvrir le coupable,
son mobile et réunir des preuves.
Des retrouvailles
2. Watson suit la progression de l’inconnu en
l’écoutant alors qu’il est dissimulé dans un refuge :
« je l’entendis » (l. 1), « je perçus le tintement clair
d’un soulier heurtant une pierre » (l. 1-2), « le pas
se rapprochait » (l. 2-3).
3. « l’inconnu » (l. 5), « l’homme » (l. 6), « une ombre »
(l. 7) sont employés dans les premières lignes du
texte pour désigner l’inconnu. Watson ne reconnaît
l’intrus que lorsqu’il parle : « une voix bien connue »
(l. 8), « Holmes, m’écriai-je, Holmes ! » (l. 9).
4. Le lecteur est aussi surpris que Watson car
Holmes avait prétexté une affaire à régler pour rester à Londres, Watson lui envoyant des rapports.
Pourquoi Holmes a-t-il choisi de se dissimuler dans
la lande ? L’heure des explications a sonné.
L’enquête est relancée
5. Holmes apprend à Watson que « cette dame »
(l. 20, Madame Laura Lyons) a une relation
amoureuse avec Stapleton, lequel Stapleton est
marié à la femme qu’il fait passer pour sa sœur.
Watson pose la question cruciale : « Comment
savez-vous… ? » (l. 31-32). Holmes révèle qu’il
s’est servi du rapport de Watson et qu’il a fait
enquêter sur Stapleton qui avait révélé qu’il avait
autrefois dirigé une école dans le nord. Les soupçons ont été confirmés par la passion de l’entomologie (l. 39-44).
6. La réponse de Holmes est une explication « Parce
que » (l. 33), « Or » (l. 36), « Une brève enquête m’apprit » (l. 39), « Quand j’ai su » (l. 42-43).
7. Watson est d’abord incrédule « êtes-vous sûr de
cela ? » (l. 31). Ensuite, il demande un éclaircissement en posant une nouvelle question.
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8. La métaphore est celle de l’ombre et de la
lumière : « L’obscurité se dissipait » (l. 45),
« cachées encore dans ses ombres » (l. 45-46),
« jeter un peu de lumière » (l. 49-50), « éclairci la
situation » (l. 50).
Pour conclure
9. Ce dialogue constitue un petit coup de théâtre,
fait rebondir l’enquête et apporte des éclaircissements : cette fois le suspect est identifié.
10. Reste à comprendre le mobile et à trouver des
preuves, à comprendre comment Stapleton s’y est
pris et à préciser le rôle du chien. Le lecteur comprend maintenant pourquoi les Stapleton avaient si
peu de ressemblances, pourquoi la belle mademoiselle Stapleton avait averti Watson, pourquoi monsieur Stapleton surveillait de près cette personne.
EXERCICE SUPPLÉMENTAIRE
11. Vocabulaire Les mots suivants appartiennent
à la famille de lux, lucis = la lumière. Précisez leur
sens puis employez-les pour compléter les phrases. : 1. élucider – 2. lucidité – 3. illuminée –
4. lumineux – 5. luxuriante – 6. allumette – 7. lumignon – 8. lueur
a. À ce moment, un rayon … vint frapper son visage. « Holmes ! m’écriai-je. »
b. Dans la serre du manoir, une végétation … se
déployait, lierre brillant, fougères touffues, buis
massifs.
c. Dans l’obscurité, l’éclat d’un … m’indiqua que
quelqu’un approchait de ma cachette. Je me tins
prêt, décidé à … le mystère des plantes disparues.
d. Au dernier moment, je craquai une …. Et la …
fugitive éclaira brièvement sa silhouette avant
qu’un coup ne m’assomme. Quand je revins à moi,
la serre était … mais je mis quelque temps à retrouver toute ma ….
Un dialogue pour intensifier
le suspense
p. 84-85
lé, et on voit sa victime insouciante venir vers lui.
Que va-t-il se passer ?
Un suspense insoutenable
2. La scène se déroule sur « la lande » (l. 2), dans
la nuit (« sonder l’obscurité », l. 7 ; « la plaine couverte d’ombre », l. 10 ; « dans les ténèbres », l. 17 ;
« la nuit silencieuse », l. 19 ; « le pesant silence de
la nuit », l. 29).
3. Holmes et Watson entendent la scène : « Un cri
terrible – un hurlement prolongé d’horreur et d’angoisse éclata » (l. 1-2), « Ce cri terrifiant » (l. 2), « Le
cri avait été retentissant » (l. 9), « Maintenant, il
frappait nos oreilles, plus rapproché, plus déchirant,
plus pressant que tout à l’heure » (l. 10-12), « De
nouveau le cri angoissé cingla la nuit silencieuse,
plus haut et beaucoup plus proche » (l. 19-21), « un
autre bruit s’y mêla, un grondement profond,
assourdi, musical et pourtant menaçant, qui s’élevait et retombait comme le murmure bas et continu
de la mer. » (l. 20-22), « un dernier hurlement désespéré, suivi du bruit mat d’un corps qui tombe. Nul
autre bruit ne rompit plus le pesant silence » (l. 2729).
À travers ces bruits, ils devinent qu’à quelques pas
d’eux, dans la nuit impénétrable, un homme a été
attaqué par un chien et que l’homme a succombé.
Cependant, en s’approchant, ils entendent « Un
sourd gémissement » (l. 33). Mais le temps qu’ils
parviennent à ses côtés, « Pas un murmure, pas un
frémissement » (l. 43) ne s’élève plus du corps,
l’homme est mort.
4. Les personnages sont au comble de l’inquiétude, ils se sentent impuissants : « Ce cri terrifiant
me glaça le sang » (l. 2), « au ton incertain de sa
voix je compris que lui, l’homme de fer, était ébranlé jusqu’au fond de son être. » (l. 13-14). Même
Holmes s’affole : « Venez, Watson, venez ! Grands
dieux ! Si nous arrivions trop tard ! » (l. 23-24). Les
répliques sont brèves, un échange de
questions/réponses qui traduit l’urgence de la
situation.
Un coup de théâtre
5. La victime, d’après ce que voient Holmes et
Ce passage commence page 148 de l’édition Librio.
LECTURE
Pour commencer
1. Le suspense est l’attente d’un événement prévisible dont la découverte est retardée. Par exemple, dans un film, un homme armé guette, dissimu-
Watson est sir Henry de Baskerville, l’héritier qu’ils
devaient protéger. L’identification est retardée par
la nuit noire. Guidés par le son, ils s’approchent et
découvrent progressivement : « quelque chose de
sombre et d’irrégulier » (l. 36-37), « le vague
contour de cette chose se précisait » (l. 38), « un
homme allongé » (l. 39), « corps sombre » (l. 44).
Quand Holmes gratte une allumette, il contemple la
victime : « le cadavre de sir Henry de Baskerville ».
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L’espoir s’amenuise au fur et à mesure que l’on
passe de « un homme » (l. 39) à la « victime »
(l. 47). Enfin, le mot « cadavre » (l. 49) confirme
qu’il n’y a plus d’espoir.
Watson signale que « par un suprême effort, il
triompha de son étonnement et de sa déception »
(l. 6-7). Cependant, il se trahit en expliquant qu’en
entendant le chien il a eu peur pour sir Henry.
6. Watson retient du spectacle : « la tête repliée
3. Stapleton dit que c’est le premier cri qui l’a fait
sous lui à un angle terrible » (l. 39-40), « le corps
ramassé comme pour un saut périlleux » (l. 40-41).
Cette attitude est qualifiée de « grotesque » (l. 41).
« une horrible flaque [de sang] s’élargissant lentement se formait près du crâne broyé » (l. 46-47).
Tous ces éléments suscitent l’horreur et traduisent
que la mort de cet homme a été violente, sa lutte
désespérée.
sortir. Il avait invité sir Henry et « Ne le voyant pas
venir, je fus surpris et, naturellement, j’ai appréhendé je ne sais quel danger » (l. 17-18).
Pour conclure
7. Les moyens utilisés pour créer ou amplifier le
suspense sont :
– la nuit qui oblige les personnages à deviner d’après les bruits, la nuit qui retarde l’identification
– le dialogue bref et les exclamatives soulignent
l’impuissance des personnages
– les caractérisations des bruits
– l’évolution des désignations du corps
– le vocabulaire de la peur qui dramatise la scène.
EXERCICE SUPPLÉMENTAIRE
8. Oral Procédez à une lecture de ce passage en
réfléchissant aux moyens de dramatiser : pauses,
ralentissements, changement de la force de la
voix. Pour créer l’ambiance, vous pouvez lire dans
le noir à la lueur d’une lampe torche.
4. Stapleton veut connaître l’opinion du détective
et de son acolyte car il redoute qu’ils aient compris
qu’il se servait d’un chien. Il est soulagé quand
Watson répond qu’« il courait sur la lande quand il
est tombé » (l. 21). D’autre part, il est extrêmement
satisfait d’apprendre le départ de Holmes dont il
craignait la perspicacité. Une fois encore, Stapleton
est extrêmement bien renseigné, il reconnaît
Holmes que Watson vient à peine de retrouver.
L’ultime rebondissement
5. Watson ment quand il tait la présence du chien
qu’ils ont entendu gronder. Holmes ment quand il
prétend repartir à Londres sans avoir de succès, en
abandonnant sa mission.
6. Stapleton semble au début suspicieux et souhaite connaître les conclusions de Holmes :
« J’espère que vous aurez jeté quelque lumière sur
ces événements » (l. 35). Cependant, il semble rassuré par la réponse, sa vanité l’empêche de croire
qu’il est réellement soupçonné.
7. Malgré la suggestion de Watson, Holmes refuse
de faire arrêter Stapleton car il manque de preuves.
Pour conclure
Un dialogue de confrontation p. 86-87
Ce passage commence page 149 de l’édition Librio.
LECTURE
Pour commencer
1. Il ne reste plus qu’à Holmes de démasquer le
coupable, maintenant identifié.
8. Stapleton est qualifié de « diabolique » (l. 55)
par Holmes. Il ne perd pas facilement son sangfroid, n’hésite pas à défier le détective, s’entend à
contrôler les gens (sa femme, madame Laura
Lyons, le docteur Mortimer) et se montre assez
habile pour ne pas agir directement.
9. La seule solution qui reste à Sherlock Holmes
est de lui tendre un piège en utilisant sir Henry
comme appât afin de le prendre en flagrant délit.
Un adversaire redoutable
EXPRESSION
2. En découvrant le corps, qui finalement n’est pas
10. Écriture Cette activité d’écriture courte repren-
celui de sir Henry mais celui de Sedlen, le bagnard
évadé, frère de madame Barrymore, Stapleton
marque de la surprise : il reprend vivement sa
respiration et laisse tomber son cigare. Enfin, il balbutie quand il prend la parole. Il ne s’attendait pas
à voir le cadavre de Selden mais celui de sir Henry.
dra la solution trouvée dans la question 9 et permettra de réinvestir les paroles rapportées directement (disposition du dialogue, verbes introducteurs, formes interrogatives).
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La clé du mystère
p. 88-89
Ce passage commence page 178 de l’édition Librio.
LECTURE
tution à partir des empreintes. Holmes déduit des
empreintes que le chien a couru sur la bande
gazonnée et que les marques repérées par le docteur Mortimer correspondent au moment où le
chien s’est approché de la victime pour la renifler.
7. Holmes emploie l’imparfait avec le passé simple
Pour commencer
1. Le roman ne peut se clore sur la mort de l’assassin car certains mystères n’ont pas encore été
éclaircis, comme les circonstances exactes de la
mort de sir Charles, le mobile de Stapleton. De
façon plus anecdotique, les incidents de Londres
(la disparition de la chaussure et la lettre d’avertissement, voir résumé p. 77 du manuel) n’ont pas
encore reçu d’explication.
Un adversaire de taille
2. Stapleton est en définitive un Baskerville, le fils
de Roger, frère de sir Charles, l’homme assassiné.
Revenu en Angleterre, il prend le nom de Vandeleur
et occupe les fonctions de directeur d’école. Il avait
dû s’enfuir parce qu’il avait détourné de l’argent.
Après la fermeture de l’école, il vient dans le
Devonshire pour tenter de s’emparer de l’héritage
des Baskerville.
3. Pour Holmes, la préméditation ne fait aucun
doute : « dès le début, il méditât un mauvais coup,
cela ressort clairement de la façon dont il emmena
sa femme en la faisant passer pour sa sœur. »
(l. 15-17). Ensuite, il s’installe près de la maison,
se lie d’amitié avec sa future victime
4. L’adversaire de Holmes est un homme dangereux et plein de ressources, capable d’improviser :
« il était prêt […] à courir tous les risques » (l. 2021), « il fallait agir tout de suite, sans quoi sa victime serait hors de sa portée. » (l. 29-30). Holmes le
désigne par « cet individu » (l. 2), ce qui marque sa
condamnation.
ou le passé composé. Les seuls passages au présent correspondent au moment d’énonciation
« Mes recherches prouvent » (l. 1), « Nous en arrivons maintenant » (l. 10), « je crois » (l. 14).
Pour conclure
8. Holmes n’a pu arrêter le meurtrier. Le chien et
son maître ont disparu. Seuls subsistent les témoignages des deux femmes et les éléments de l’enquête sur Stapleton. Holmes n’a pu éviter de mettre en danger la vie de sir Henry. Lors de l’attaque
du chien sur la lande, un homme a trouvé la mort.
Cependant, son intervention a été essentielle, elle
a permis de comprendre le mobile, d’identifier avec
certitude le coupable et elle a poussé Stapleton à
prendre des risques encore plus considérables qui
l’ont conduit à sa perte.
EXERCICE SUPPLÉMENTAIRE
9. Écriture Maintenant que vous connaissez les
faits principaux, résolvez ces deux dernières énigmes : qui a envoyé la lettre de menace à sir
Henry ? Comment expliquez-vous la disparition de
la chaussure de sir Henry lors de son escale londonienne ? Rédigez votre explication et soumettez-la au reste de la classe.
La chaussure a été subtilisée par Stapleton afin de
la faire renifler au chien. Quant à la lettre, c’était
plus une lettre d’avertissement que de menace :
madame Stapleton a tenté d’effrayer sir Henry pour
le soustraire à cette menace d’assassinat.
p. 90
Récit et commentaires
5. Madame Laura Lyons qui, en écrivant une lettre à
sir Charles, l’a attiré dehors, est innocentée par
Holmes : Stapleton a fait pression sur elle, lui a menti
pour qu’elle n’aille pas au rendez-vous, lui a menti en
lui faisant croire au mariage. Quant à sa femme, elle
a elle aussi été utilisée comme appât mais on se rappelle qu’elle a tenté d’avertir sir Henry.
6. Holmes reconstitue la soirée de la mort de sir
Charles : « il avait le temps de prendre son chien
[…] dans le bourbier de Grimpen ». (l. 35 à 51).
« Ce dut être, en vérité » (l. 40), « probablement »
(l. 47) soulignent que Holmes opère une reconsti-
ORTHOGRAPHE
L’accord des adjectifs
et pronoms interrogatifs
p. 90
1 1. À quel endroit as-tu mal ? – 2. Quelle robe préfères-tu ? – 3. À quelles personnes dois-je remettre ceci ? – 4. À quelle vitesse peut-on rouler ?
Quelle est la limitation de vitesse sur cette portion ? – 5. Quels sont vos horaires d’ouverture ?
2 1. Quels cols sont encore ouverts à la circulation ? – 2. Quel livre dois-je te prêter ? – 3. Avec
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quels amis sors-tu ce soir ? – 4. Quels achats veuxtu effectuer avec cet argent ? – 5. Dans quelle
poche as-tu rangé les clés ? – 6. Quelles sont vos
propositions de financement ? – 7. Pour quelle destination cet avion s’envole-t-il ?
3 1. Avec qui viendras-tu ? – 2. Que déclare-t-il ? –
3. Que proposez-vous ? – 4. À qui ce stylo appartient-il ? – 5. Pour quoi s’est-il éloigné ?
4 1. Parmi ces BD, laquelle / lesquelles me
conseilles-tu ? – 2. Voyons la liste des élèves,
duquel / desquels souhaitez-vous me parler ? –
3. Je connais deux Sébastien, auquel faites-vous
allusion ? – 4. Dix personnes attendent, laquelle
voulez-vous rencontrer en premier ? – 5. Vous avez
reçu dix lettres, à laquelle / auxquelles avez-vous
déjà répondu ?
5 1. Comment cet homme était-il ? / À quoi cet
homme ressemblait-il ? – 2. De quelle couleur la
voiture était-elle ? – 3. Comment le visiteur était-il
vêtu ? / Que portait le visiteur ? / Quels vêtements
portait-il ? – 4. Quel âge lui donnez-vous ? – 5. Que
faisait le suspect ? – 6. Pourquoi a-t-il retenu votre
attention ? – 7. Que regardait-il, à votre avis ? /
Dans quelle direction regardait-il ? – 8. Qui habite
dans cet appartement ? – 9. À quelle heure êtesvous arrivé ? – 10. Quel jour l’avez-vous revu ? –
11. Qu’a-t-il fait en vous voyant ? / Pourquoi pensez-vous qu’il vous a reconnu ?
VOCABULAIRE
Les verbes de parole
p. 91
1 Les verbes introducteurs et leur sujet sont : « ditelle », « demandai-je », « s’écria-t-elle ». Ils précisent qui parle, l’intention, le ton (le personnage
hausse la voix avec « s’écria-t-elle »). Toutes les
répliques ne comportent pas de verbes introducteurs car il s’agit d’un dialogue entre deux personnages et l’alternance des tirets suffit à préciser qui
parle.
2 2. dire – 3. approuver – 7. déclarer – 8. indiquer
– 9. répliquer – 10. rétorquer – 11. répondre –
12. affirmer – 17. ajouter – 18. préciser sont utilisés dans le cadre d’un dialogue argumentatif ; les
verbes en italiques supposent une prise de parole
préalable. « Répliquer » et « rétorquer » supposent
un désaccord.
1. s’énerver – 4. tonner – 5. râler – 13. crier indiquent un désaccord qui confine à la colère.
6. murmurer – 14. chantonner expriment une façon
particulière de parler.
16. s’émerveiller – 15. se réjouir expriment un sentiment d’étonnement ou de joie.
3 1. Parler indistinctement, de façon peu audible :
1. susurrer – 2. parler d’une voix faible – 4. parler
d’une voix douce – 10. parler d’une voix fluette –
11. parler d’une voix basse – 12. murmurer –
13. parler d’une voix mourante – 19. marmonner
Certaines expressions font référence à la qualité
de la voix (voix basse, fluette) ; d’autres s’emploient pour marquer un sentiment de timidité ou
de crainte (voix fluette, voix faible, marmonner) ou
un état physique (voix mourante, voix faible) ou un
trait de personnalité (voix douce). « Susurrer » laisse supposer une intimité mais peut exprimer une
menace ou la tendresse.
Parler distinctement : 9. parler d’une voix claire
Parler très fort : 3. tonner – 5. rugir – 6. hurler –
7. s’égosiller – 8. s’époumoner – 14. claironner –
15. tempêter – 16. trompeter – 17. gronder –
18. vociférer.
Certains verbes marquent clairement la colère ou
la menace (tempêter, gronder, vociférer), d’autres
verbes peuvent s’appliquer à un groupe comme
des supporters (s’égosiller, hurler).
4 1. Le verbe « s’enquérir » indique qu’il s’agit
d’une simple question sans sentiment ni arrièrepensée particulière. Il peut s’agir d’un homme
auquel on a signalé qu’un collègue le cherchait
pour lui parler va le trouver.
2. « Se réjouir » indique que la situation plaît à la
femme, il peut s’agir d’un jeu de séduction.
3. « Gronder » montre que l’homme est en colère, il
répond à une provocation.
4. « S’affoler » montre une grande émotion, une
panique. Il peut d’agir d’un employé auquel on
reproche de s’être montré négligent s’en inquiète.
5. « Soupirer » exprime la lassitude ou le souci d’un
homme qui prend connaissance d’un dossier criminel complexe, auquel on raconte un fait-divers
embrouillé ou consternant.
5 – Qu’ai-je donc tu ? se récria-t-elle.
–
–
–
–
… entre ces événements, insistai-je / précisai-je.
Il n’y a aucun rapport, s’obstina-t-elle.
… mais aussi sa femme, ironisai-je / l’avertis-je.
Sa femme ? s’écria-t-elle.
2
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PARCOURS MÉTHODES
Organiser un débat de lecture
p. 92
Le parcours est volontairement très guidé pour rassurer les élèves. Le débat peut être mis en place
progressivement, en commençant par une présentation de livres dès le début de l’année.
PARCOURS D’ÉCRIT
Enrichir un récit par le dialogue p. 93
L’exercice suppose que tous les éléments de la
boîte à outils soient maîtrisés. Le point le plus délicat consiste à faire supprimer toutes les répliques
qui ne donnent aucune information. La lecture commune des premiers jets réalisés en classe donne
de bons résultats lorsque la consigne est toujours
la même : Quels points sont réussis ? Quels passages sont à retravailler ? Pourquoi ?
BILAN
J. Harvey, Nick’s blues
emploie surtout des phrases interrogatives et cherche à faire dire précisément à l’inspectrice si son
fils est sérieusement soupçonné : « Et vous dites
que Nick est impliqué ? » (l. 15), « Et ils ont pris
Nick ? » (l. 21).
4. Nick est un adolescent qui vit seul avec sa
mère. Il est habillé comme n’importe quel adolescent.
5. Les points de suspension de la réplique de
madame Harman – qui reprend exactement les
mots de l’inspectrice – soulignent qu’elle est suspicieuse et inquiète. Elle espérait que l’inspectrice la
rassurerait davantage.
Un dialogue pour lancer l’action
6. « Inspecteur » (l. 1), « suspecté » (l. 9), « vol »
(l. 10), « est impliqué » (l. 15), « drame » (l. 18),
« patrouillé » (l. 19), « agresseurs » (l. 20) inscrivent
ce dialogue dans un cadre policier.
7. Un homme a été agressé par quatre ou cinq jeunes et dépouillé de sa montre, de son portefeuille,
de son téléphone portable. Nick pouvait être sur le
lieu à l’heure du vol, il a été identifié par la victime
car il a la même corpulence, la même taille, et il
porte les mêmes vêtements. Toutes ces similitudes le rendent suspect.
p. 95
ÉCRITURE
QUESTIONS
8. Les questions porteront sur le lieu et l’heure, ce
Un dialogue pour présenter
les personnages
1. Les deux personnages qui interviennent dans ce
dialogue sont l’inspecteur de police, Jackie Ferris,
qui se présente à la première réplique, et la mère
de l’adolescent arrêté, madame Dawn Harman. Ils
se trouvent au commissariat.
2. L’inspectrice de police a une poignée de main
rapide et ferme. Elle montre de l’assurance, son
attitude est très professionnelle mais non dénuée
de compassion. Elle se montre polie : « Avec votre
permission, […] nous voudrions » (l. 7). L’emploi du
« nous » souligne que l’inspectrice appartient à une
équipe d’enquête et qu’elle fait son travail en désirant interroger Nick. Elle répond aux questions de
la mère le plus simplement possible en soulignant
les éléments qui rendent Nick suspect.
que Nick a vu ou entendu, les raisons pour lesquelles il était sur place. De fait, dans le roman,
Nick a croisé un groupe peu avant l’agression, des
adolescents dangereux qu’il est capable de reconnaître. On peut préciser les formes des questions :
questions par inversion, questions partielles, utilisation des adverbes, des adjectifs et des pronoms
interrogatifs dans au moins une question.
RÉÉCRITURE
9. L’inspecteur Ferris répondit à Dawn qu’un vol
avait eu lieu l’après-midi, vers le moment où son
fils rentrait à la maison. Elle précisa qu’un groupe
de jeunes avait attaqué un homme, qu’ils étaient
quatre ou cinq et l’avaient plaqué au sol avant de
lui voler son portefeuille, sa montre, son téléphone
portable.
3. Madame Harman est inquiète et incrédule que
l’on puisse soupçonner son fils d’un vol et elle
entend batailler pour lui. Elle est aussi directe que
l’inspectrice : « Je veux voir mon fils » (l. 3), « De
quoi est-il suspecté ? » (l. 9). Madame Harman
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