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Dossier de presse
11 septembre 2015
Inauguration du radar
de l’Aéroport Nice Côte d’Azur
Contacts presse Météo-France
Anne Orliac 01 77 94 71 36
Sarah Bardis 01 77 94 71 32
[email protected]
@meteofrance
Une plateforme est considérée
« à forts enjeux » lorsqu’elle
cumule un trafic important et
une exposition particulière à
des phénomènes
météorologiques dangereux ou
perturbant fortement
l’exploitation, comme le
brouillard, le cisaillement, les
orages, les vents forts et rafales,
la turbulence de sillage, ou
encore le givrage.
Sur le territoire métropolitain,
cinq aéroports répondent à ces
critères : les aéroports Nice
Côte d’Azur, Paris-Charles de
Gaulle, Paris-Orly, Lyon-Saint
Exupéry et Bâle-Mulhouse.
Avec l’accroissement du trafic aérien, les services météorologiques
de pointe sont devenus décisifs pour la gestion optimale des
capacités des grandes plateformes aéroportuaires. L’information
météorologique constitue en effet une aide précieuse à la décision,
notamment lorsque les conditions atmosphériques sont susceptibles
d’affecter la sécurité des vols et d’imposer des réductions
significatives de capacité.
Prestataire certifié et désigné par l’administration au titre du "Ciel
unique européen" (CUE), Météo-France est chargé de rendre le
service météorologique à la navigation aérienne dans l’espace aérien
français.
Dans le contrat d’objectifs et de performance qu’il a signé avec l’État
pour la période 2012-2016, l’établissement s’est fixé comme objectif
d’enrichir l’aide à la décision sur les plateformes aéroportuaires à
forts enjeux, notamment en améliorant ses capacités de détection et
de prévision des phénomènes à fort impact sur la sécurité des vols
dans les phases d’approche, d’atterrissage et de décollage des
aéronefs. Ces améliorations nécessitent le déploiement de nouveaux
moyens d’observation, plus adaptés à la mesure des paramètres
caractéristiques des phénomènes météorologiques spécifiques
rencontrés sur ces sites. Fin 2011 a ainsi été lancé le projet Léopard
qui prévoit d’installer, sur les principales plateformes à enjeux, de
nouveaux radars d’ici 2018.
L’Aéroport Nice Côte d’Azur a été le premier à être équipé, en 2014,
d’un radar météorologique Doppler bande X qui permet aux
prévisionnistes d’appréhender au plus près la nature et l’importance
des précipitations, ainsi que les phénomènes de turbulence et de
cisaillement à l’approche et à l’intérieur des orages. Les
prévisionnistes de Météo-France ont depuis testé les produits et
diagnostics fournis par le radar, qui leur permettront de rendre un
service plus riche aux usagers de l’Aéroport Nice Côte d’Azur sur la
connaissance des vents en altitude en situation pluvieuse.
Météo-France,
prestataire
exclusif du
service météo
dans l’espace
aérien national
Repères
Près de 350 prévisionnistes et
techniciens de maintenance de
Météo-France sont affectés à
la mission aéronautique en
métropole et outre-mer.
L’établissement consacre près
d’1/4 de ses moyens à cette
mission.
67
Météo-France
sert
aérodromes ouverts au trafic
national et international, en
métropole et outre-mer, à
partir
de
32
centres
météorologiques spécialisés
en aéronautique (25 en
métropole, 7 outre-mer).
Le service est rendu sur la
durée
journalière
totale
d’ouverture des aérodromes,
soit 24h/24 pour 43 d’entre
eux.
L’assistance météorologique à la navigation aérienne est l’une des
principales missions de Météo-France. L’établissement est en effet le
prestataire exclusif du service météorologique dans l’espace aérien
national. Il met ainsi en œuvre son expertise en matière
d’observation, de prévision et de recherche, pour fournir aux usagers
aéronautiques les informations météo dont ils ont besoin pour
assurer la sécurité et la régularité des vols, et améliorer leur
pertinence et leur performance.
Une assistance au quotidien sur les aérodromes
En métropole, Météo-France fournit aux aérodromes un service
météorologique totalement conforme à la règlementation OACI et
CUE (messages d’observation et de prévision servant à la
planification des vols, messages d’avertissement sur des phénomènes
dangereux pouvant affecter l’aérodrome, réponses téléphoniques
aux contrôleurs, aux pilotes et aux exploitants d’aérodrome...).
Pour assurer ce service, Météo-France a équipé les aérodromes de
stations météorologiques automatiques et de matériels spécifiques :
télémètres pour mesurer la hauteur de la base des nuages,
diffusomètres mesurant la visibilité, capteurs mesurant l'état du sol.
Ces capteurs détectent si le sol est sec, mouillé, gelé ou enneigé et
fournissent des informations sur la nature des précipitations
verglaçantes.
Des outils d’aide à la décision pour les usagers
aéronautiques
Météo-France développe des outils d’aide à la décision destinés aux
usagers aéronautiques. L’établissement a ainsi mis au point Aspoc, un
outil de visualisation et de suivi des zones orageuses convectives en
métropole, qui permet aux contrôleurs aériens d’améliorer la gestion
du trafic en anticipant les répercussions attendues des phénomènes
météorologiques en cours. Un enrichissement du service est attendu
avec la mise en œuvre d’une nouvelle version de cet outil qui
permettra de visualiser l’altitude du sommet des cellules convectives
et son évolution.
Météo-France a aussi développé, en lien avec les aéroports
concernés, des sites Internet dédiés pour plusieurs plateformes à
forts enjeux reprenant les concepts du « Collaborative Decision
Making » préconisés par l’Organisation européenne pour la sécurité
de la navigation aérienne (Eurocontrol). Ces sites permettent aux
différents acteurs, prévisionnistes et usagers aéronautiques, de
partager en temps réel l'information afin de fluidifier l'écoulement du
trafic aussi bien en conditions nominales qu'en situations dégradées.
Des activités de R&D pour construire le futur du Ciel
unique européen
L’évolution du service aéronautique se construit dans le contexte du
programme SESAR coordonné par l’Union européenne et
Eurocontrol. L’objectif majeur est de développer progressivement,
d’ici 2020, un système de gestion du trafic aérien capable :
d’accroître la sécurité d’un facteur 10 ;
de réduire de 10 % l’impact environnemental de chaque vol ;
de tripler le nombre de vols contrôlés ;
de diviser par deux les coûts unitaires.
Cela suppose d’innover en matière de services météorologiques
dédiés à l’aviation. Météo-France collabore ainsi avec ses
homologues européens pour développer des services sans couture
aux frontières, standardisés, utilisables par l’ensemble des
utilisateurs (compagnies aériennes, services à la navigation aérienne
et exploitants d’aérodrome) et disponibles en temps réel au sol et en
vol, intégrant une information quantitative sur l’incertitude des
prévisions.
Une première palette de ces nouveaux services a été testée dans des
conditions réelles de vol en 2014, lors d’un projet de démonstration
coordonné par Thales et mené en collaboration avec Brussels
Airlines, la Direction des services de la navigation aérienne de la
Direction générale de l’aviation civile et les services météorologiques
nationaux allemand et anglais (DWD et MET Office). Les tests ont
permis de valider un nouveau processus de prise de décision, de
sélectionner les données météorologiques les plus pertinentes et
d’évaluer les bénéfices de l’utilisation de tels systèmes à échelle
opérationnelle (meilleure prévision des temps de vols et des heures
d’arrivée, sécurité et confort supplémentaire pour l’équipage et les
passagers, bénéfices économiques et environnementaux...).
Un nouveau projet a pris le relais en 2015, impliquant un panel plus
large de partenaires institutionnels et industriels (Thales, Airbus,
Aéroports de Paris, DSNA, Croatia Control, Austro Control, Air France,
Brussels Airlines, Air Corsica, Météo-France, Finnish Meteorological
Institute et DWD). L’objectif est d’approfondir la mise au point du
concept et d’accélérer son déploiement, notamment grâce à une
communication par satellite rendant possible une connectivité
continue et permanente entre le sol et le poste de pilotage.
L’Aéroport
Nice Côte
d’Azur :
des conditions
météo
spécifiques
Avec onze millions et demi de passagers annuels, l'Aéroport Nice
Côte d'Azur est le troisième de France en termes de trafic après les
aéroports Paris-Charles-de-Gaulle et Paris-Orly.
Construit sur une zone partiellement gagnée sur la mer dans le
prolongement de la promenade des Anglais, non loin de massifs
montagneux et proche de la vallée du Var, il est soumis à des
conditions météorologiques spécifiques :
les orages violents
Le pourtour méditerranéen est régulièrement soumis à des épisodes
orageux intenses. Ces "épisodes méditerranéens" se produisent de
façon privilégiée en automne, moment où la mer est encore chaude
et où coïncident des vents de secteur sud près du sol et la présence
d’air froid en altitude. La rencontre entre le courant rafraîchi
d'altitude et le courant encore chaud et humide venant de
Méditerranée rend l'atmosphère instable et provoque souvent le
développement d'orages. Le relief joue également un rôle
déterminant : il accentue le soulèvement de l’air méditerranéen et
bloque les nuages. Les orages de ce type, bloqués par le relief et
alimentés en air chaud et humide, se régénèrent. L'équivalent de
plusieurs mois de précipitations peut alors tomber en seulement
quelques heures ou quelques jours.
le cisaillement
Il arrive que le vent souffle dans des directions opposées à proximité
et/ou sur la plateforme de Nice. Ce phénomène peut parfois
conduire à des retards de décollage, des déroutements ou des
remises de gaz pendant la phase d’atterrissage.
Le radar
de Nice
Repères
Type : radar Doppler
bipolarisé en bande X
Date d’installation :
12 décembre 2014
Date de mise en service :
11 février 2015
Diamètre de l’antenne :
1,8 m
Portée :
50 km
Qu'est-ce qu'un radar hydrométéorologique ?
Un radar est un instrument de mesure constitué d'une antenne
parabolique, d'un système d'émission-réception et d'un calculateur.
L'antenne est équipée de plusieurs moteurs destinés à l'orienter
verticalement et horizontalement, et d'un radôme, enveloppe
sphérique qui protège l'ensemble en cas de forts coups de vent. Le
calculateur assure le contrôle de l'antenne et de l'émetteur, le
traitement du signal reçu et la diffusion des données radar vers
l’ensemble des stations de Météo-France.
Comment fonctionne-t-il ?
L'antenne parabolique du radar émet un faisceau d'ondes
électromagnétiques très courtes et de forte puissance. Ces ondes
sont rétrodiffusées par les gouttes de pluie, les grêlons ou la neige
rencontrés sur leur trajet. L’analyse de l’écho reçu par le radar
permet de calculer l'orientation, l'éloignement et l'altitude des
précipitations dans un rayon pouvant atteindre 50 km. L’antenne du
radar tourne en continu (vitesse de l’ordre d’un tour par minute)
pour effectuer des observations à 360°. De plus, plusieurs angles
d’élévation sont explorés, ce qui offre une observation en 3
dimensions.
A quoi servent les données recueillies?
Le radar implanté sur l’Aéroport Nice Côte d’Azur permet de localiser
les précipitations et de mesurer leur intensité en temps réel dans un
rayon de 50 km.
Il fournit également, en exploitant l'effet Doppler, des informations
sur le vent dans les cellules précipitantes. L’utilisation d’un signal
bipolarisé permet par ailleurs d’enrichir et d’améliorer la
caractérisation des précipitations en corrigeant certains défauts de la
mesure radar (atténuation du signal en cas de fortes précipitations
par exemple) et en identifiant les types d’hydrométéores (pluie,
neige, grêle…).
L’utilisation du radar permet ainsi de mieux suivre l’évolution des
orages à proximité et sur l’Aéroport Nice Côte d’Azur ainsi que
l’intensité des phénomènes associés, comme les précipitations ou les
cisaillements liés aux cellules orageuses. Cette information plus
complète est destinée aux contrôleurs et aux pilotes afin d’améliorer
la sécurité et la gestion des vols.
Au-delà des services rendus à la navigation aérienne, le radar de
Nice, en étendant la zone de couverture du réseau de Météo-France,
contribuera à améliorer les prévisions produites sur la région
Provence-Alpes Côte d’Azur, notamment aux courtes échéances.
Un réseau couvrant tout le territoire
Le réseau de Météo-France compte
actuellement 29 radars en métropole.
Parmi eux, 24 radars "en bande C" ou
"en bande S" répartis sur l'ensemble du
territoire, qui ont une portée d'environ
100 km pour la mesure quantitative des
précipitations et de 150 à 200 km pour
la
détection
de
phénomènes
potentiellement dangereux. Les 5 autres
radars du réseau, parmi lesquels celui de
Nice, sont des radars en bande X. Ces
instruments ont une portée de 50 km
pour la mesure quantitative des
précipitations et de 100 à 120 km pour
la
détection
des
phénomènes
dangereux. À l’horizon 2020, le réseau
de Météo-France comptera 33 radars,
20 en bande C, 5 en bande S et 8 en
bande X.
Les radars en bande X, de
portée plus faible que les
radars en bande C ou en
bande S, sont adaptés aux
zones où la portée du
radar est limitée par les
constructions ou
montagnes avoisinantes.