Le tourisme d`affaires sur-mesure
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Le tourisme d`affaires sur-mesure
UNIVERSITÉ TOULOUSE - JEAN JAURES INSTITUT SUPERIEUR DU TOURISME, DE L’HÔTELLERIE ET DE L’ALIMENTATION MASTER 2 « TOURISME ET HÔTELLERIE » Parcours « Management des Industries du Tourisme » MÉMOIRE DE DEUXIÈME ANNÉE Le tourisme d'affaires sur-mesure Création d’un outil d’aide à décision pour évaluer le potentiel de nouvelles destinations touristiques: La Havane Présenté par : Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Année universitaire : 2014 – 2015 Sous la direction de : Francis VAYRE UNIVERSITÉ TOULOUSE - JEAN JAURES INSTITUT SUPERIEUR DU TOURISME, DE L’HÔTELLERIE ET DE L’ALIMENTATION MASTER 2 « TOURISME ET HÔTELLERIE » Parcours « Management des Industries du Tourisme » MÉMOIRE DE DEUXIÈME ANNÉE Le tourisme d'affaires sur-mesure Création d’un outil d’aide à décision pour évaluer le potentiel de nouvelles destinations touristiques: La Havane Présenté par : Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Année universitaire : 2014 – 2015 Sous la direction de : Francis VAYRE L'ISTHIA de l'Université Toulouse Jean Jaurès n'entend pas donner aucune approbation, ni improbation dans les projets tutorés et mémoires de recherche. Les opinions qui y sont développées doivent être considérées comme propres à leur auteur(e). REMERCIEMENTS J'adresse mes remerciements à toutes les personnes qui m'ont aidée dans la réalisation de ce mémoire. En premier lieu, je remercie Monsieur Francis VAYRE, mon maître de mémoire, pour son encadrement tout au long de ce travail, ainsi que pour sa disponibilité, ses conseils et le temps qu'il a bien voulu consacrer à cette étude. Un grand merci à toute l’équipe de l’Agence Profil Organisation de m’avoir accueillie et partagé ses expériences et ses connaissances avec moi tout au long de ces cinq mois de stage. Mes remerciements s’adressent aussi à tous les professionnels du tourisme qui m'ont consacré du temps lors des entretiens faits, pour leur collaboration à ce projet. Je souhaite également remercier l'ensemble des professeurs de l'ISTHIA, dont les enseignements ont contribué à la progression de cette recherche. Enfin, je remercie mes proches, famille et amis, spécialement Willy RODRÍGUEZ, pour son soutien et sa compréhension éternelle. SOMMAIRE INTRODUCTION GÉNÉRALE.......................................................................................7 Partie I. Tourisme d’affaires et notion « sur-mesure » : définitions et contextualisation.....10 Chapitre 1. Présentation de l'Agence Profil Organisation et la mission de stage confiée .........................................................................................................................................12 1. Historique et évolution de l'Agence Profil Organisation (APO)............................12 2. L'agence actuelle.....................................................................................................13 3. La mission de stage : développement de nouveaux séjours sur-mesure et de nouvelles destinations.................................................................................................17 Chapitre 2. Un panorama du tourisme d'affaires.............................................................19 1. Approche générale du phénomène touristique........................................................19 2. Qu’est-ce que le tourisme d’affaires ?....................................................................23 Chapitre 3. Le sur-mesure dans le marché du tourisme d'affaires...................................41 1. La notion de sur-mesure..........................................................................................41 2. La place du sur-mesure dans le marché des voyages touristiques..........................42 Partie II. Diagnostic du marché du tourisme d'affaires. Création d’un outil d’évaluation du potentiel de nouvelles destinations.......................................................................................56 Chapitre 1. Le tourisme d’affaires, un marché en constante adaptation..........................58 1. Analyse de la demande : la clientèle française........................................................58 2. L’offre : les destinations privilégiées du marché du tourisme d'affaires.................69 3. Grandes tendances du marché du tourisme d’affaires français...............................76 Chapitre 2. Le sur-mesure, porteur de valeur sur le marché du tourisme d'affaires........82 1. La notion « sur-mesure » et le tourisme d’affaires.................................................82 2. Quelle relation entre sur-mesure et fidélisation ?...................................................84 Chapitre 3. Un outil d'aide à la décision, instrument nécessaire pour évaluer le potentiel des nouvelles destinations de proposer de produits sur-mesure destinés au marché du tourisme d’affaires...........................................................................................................87 1. Présentation de la méthodologie mise en œuvre.....................................................88 2. Analyse descriptive des résultats............................................................................90 Partie III. Mise en œuvre de l’outil d’aide à la décision : évaluation de La Havane comme destination pour le tourisme d’affaires. Préconisations pour l’Agence Profil Organisation 99 Chapitre 1. Diagnostic de Cuba en tant que destination touristique..............................101 1. Analyse générale de la situation de Cuba.............................................................101 2. Cuba : la destination touristique............................................................................111 3. Le marché français à Cuba..................................................................................................124 Chapitre 2. Test de l'outil d'aide à la décision : La Havane.........................................................127 1. La fiche d'identité de la destination : La Havane................................................................128 2. Evaluation de l’attractivité de La Havane comme destination pour le tourisme d’affaires sur-mesure...............................................................................................................................131 3. Création d'une offre des produits sur-mesure destinée au marché du tourisme d'affaires : quelques formules à proposer.................................................................................................136 Chapitre 3. Suivi évaluatif et correctif de l'outil créé..................................................................144 1. Les qualités de l'outil d’aide à la décision créé...................................................................144 2. Les besoins de l'outil d’aide à la décision créé...................................................................145 CONCLUSION GÉNÉRALE......................................................................................................147 BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................................................151 TABLE D’ANNEXES.................................................................................................................154 TABLE DES FIGURES...............................................................................................................181 LISTE DES TABLEAUX............................................................................................................182 TABLE DES MATIÈRES............................................................................................................183 RÉSUMÉ.....................................................................................................................................189 ABSTRACT.................................................................................................................................189 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ INTRODUCTION GÉNÉRALE À une époque de crise économique, où les nouvelles technologies de l’information et les communications NTIC sont des protagonistes, quel avenir pour les réunions professionnelles ? Effectivement, la vie des entreprises a été fortement marquée par la crise financière et économique de 2008. Par conséquent, elles se sont vues obligées de faire beaucoup plus d’attention à leurs dépenses qu’auparavant. D’autre part, les NTIC se développent davantage depuis des années, permettant aux personnes se trouvant dans des endroits très éloignés de communiquer virtuellement dans quelques secondes. Dans ce contexte, on pourrait penser que les réunions professionnelles n’ont plus d’avenir. Néanmoins, le contact humain l’emporte sur le virtuel. Les réunions des collaborateurs sont toujours considérées comme une opportunité pour faire progresser les affaires. Alors, les entreprises et associations sont d’autant plus intéressées à les mettre en place dans des cadres agréables et originaux davantage, de manière personnalisée, afin d’assurer la satisfaction des participants. Dans un tel cadre, ce mémoire de Master 2 « Management des Industries Touristiques », fera l’objet d’une étude sur le marché du tourisme d’affaires, ainsi que le développement de nouvelles destinations pour ce marché. C’est, en effet, la mission principale d’un stage de cinq mois, effectué dans l’Agence Profil Organisation (APO), une agence du tourisme d’affaires et événementielle, avec un sens particulier du sur-mesure. L’agence s’occupe de la conception et la réalisation de tous les événements qui constituent la vie de l'entreprise, entreprises françaises majoritairement. Cependant, l'APO n’a pas de catalogue, puisque chacune des manifestations professionnelles est organisée vraiment sur-mesure, donnant lieu à la création d'un produit unique. Ce sens de la personnalisation est l’une des raisons pour lesquelles l’agence est toujours intéressée au développement de nouveaux produits. Compte tenu du contexte général et de ses enjeux, cette recherche portera sur le développement de nouvelles destinations pour le tourisme d’affaires sur-mesure. Ainsi, une question de départ nous semble pertinente : qu’est-ce qui serait une destination appropriée pour le développement de produits d'affaires sur-mesure ? 7 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Une démarche exploratoire a été tout d'abord adoptée, afin de mieux comprendre la pertinence et l'actualité du sujet. La recherche documentaire a notamment englobé des articles de presse et des revues liés au domaine touristique, aussi bien que des bilans statistiques publiés par les institutions françaises et cubaines, généralistes et spécialisées. Une fois que le sujet de recherche a été validé, nous avons commencé la révision bibliographique (revue de littérature et entretiens exploratoires), afin de mieux comprendre les concepts clés et de nous approprier des définitions abordées tout au long de notre travail. Nous avons donc accordé plus d'importance à la littérature scientifique, telle que les dictionnaires spécialisés, les encyclopédies du tourisme et les articles publiés dans des revues spécialisées, ainsi que certains chapitres des ouvrages incontournables. C’est l’exploration du champ d’étude ce qui nous a permis d'apprendre ce que se dit du sujet et de confronter les opinions des différentes auteurs. Les cadres théoriques de notre sujet de recherche étant identifiés, nous avons par la suite reformulé notre question de départ initiale dans une vraie problématique de recherche à laquelle renvoie la mission de stage : dans un contexte de changement et d’individualisation des besoins et des attentes des consommateurs, comment évaluer la capacité d’une destination de proposer de produits touristiques sur-mesure destinés au marché du tourisme d’affaires ? C’est donc à partir de cette problématique que nous avons mis en place une méthodologie, pour tenter de répondre à la question de recherche, tout en répondant aussi à la mission de stage. Parallèlement, nous avons identifié plusieurs hypothèses, parmi lesquelles nous avons choisi celles qui nous semblent les plus pertinentes, en tant que pistes de réflexion pour le développement de notre travail. Ces hypothèses ont été par la suite validées, à partir du travail effectué sur le terrain ainsi que des entretiens effectués auprès des professionnels du tourisme. Afin de présenter cette analyse d'une manière cohérente, nous l'avons structurée en trois parties principales : Dans une première partie, une présentation générale de l’Agence Profil Organisation sera faite, non seulement pour présenter la structure mais aussi pour mieux comprendre la 8 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ mission confiée, le contexte et les enjeux. Un cadrage théorique sera également défini pour analyser le sujet de recherche. Ainsi, les positions des différents auteurs par rapport aux principaux concepts contenus dans la problématique sera analysée afin de nous les approprier, puisque ce sont des concepts qui seront abordés tout au long de ce travail. Nous rentrerons donc plus en détail dans des notions comme « tourisme d’affaires » et « surmesure ». Dans un deuxième temps, nous aborderons les trois hypothèses, dont la validation nous permettra de répondre à notre problématique d’étude. C’est ainsi que nous mettrons en place un diagnostic général du marché du tourisme d’affaires. Nous aborderons également la valeur du sur-mesure dans le marché du tourisme d’affaires. Enfin, notre analyse nous amènera à la nécessité d’un outil capable d’évaluer le potentiel des nouvelles destinations touristiques pour développer une offre sur-mesure destinée à ce segment de marché. La dernière partie sera totalement consacrée au test de l’outil d’aide à la décision créé. Nous le testerons sur La Havane, étant une des nouvelles destinations que l’Agence Profil Organisation voudrait développer dans le cadre de son activité. Cette analyse fera émerger certaines pistes de réflexion concernant la création d’une offre touristique adaptée aux particularités, tant de l’APO comme de ses clients. 9 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Partie I. Tourisme d’affaires et notion « sur-mesure » : définitions et contextualisation 10 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Introduction à la Partie I C omme nous l’avons déjà abordé dans l’introduction générale, ce travail de recherche s’appuie sur l’accomplissement d’un stage-mission. Dans notre cas, le stage de cinq mois a eu lieu chez l’Agence Profil Organisation, structure que nous allons présenter dans un premier temps, ainsi que la mission qui nous a été confiée. Puis, nous allons reformuler la mission de stage, afin de disposer d’une question de départ à partir de laquelle nous pourrons faire une première approche théorique du sujet. En effet, une partie importante de cette première partie sera consacrée au cadrage théorique du tourisme d'affaires sur-mesure, en tant que sujet de notre mémoire, notamment à partir de la revue de littérature et des entretiens exploratoires. Cela nous permettra de mieux comprendre les concepts contenus dans la question de départ et donc à aborder par la suite. Dans un premier temps, nous analyserons le concept « tourisme d’affaires », ses catégories, ses principaux acteurs, etc. Ensuite, nous aborderons la notion « sur-mesure » appliquée au tourisme. À la fin de cette première partie, nous aurons identifié les cadres théoriques auxquels renvoie la mission de stage confiée, ainsi que la problématique à travailler. Nous serons également en mesure de formuler les hypothèses générales à développer dans la deuxième partie de ce mémoire, qui seront le fil conducteur de notre étude. 11 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Chapitre 1. Présentation de l'Agence Profil Organisation et la mission de stage confiée « L'aventure a commencé par l’association de deux amis, cadres commerciaux chargés d'événements qui ont toujours souhaité mettre en avant une idée qualitative de l’événement d’entreprise. 20 ans plus tard, c’est toujours cette valeur qui anime l’agence et nous enrichissons nos compétences dans le tourisme d’affaires et l’événementiel en organisant des manifestations sur mesure en France comme à l’étranger. »1 1. Historique et évolution de l'Agence Profil Organisation (APO) Denis SAURA et Philippe BUGAREL, deux amis Tarnais, se sont connus en BTS technicocommercial. Par la suite, ils ont été tous les deux engagés par des sociétés différentes. Chacun de son côté, et même si l'événementiel ne constituait pas le cœur de leur travail, ils ont été tous les deux chargés de l'organisation des différents événements de leurs sociétés respectives, tout au long de leurs parcours professionnels (journées portes ouvertes, etc.). Ils sont ainsi devenus passionnés de ce type de travail. Plus tard, ils ont décidé de créer leur propre agence, en qualité de collaborateurs associés. C'est en tant que fruit de cette association que l'Agence Profil Organisation voit le jour, en 1992. Dès sa création, l'agence de voyages s'est spécialisée dans la production d'événements d'entreprises (logistique, réservation, coordination et prise en charge des participants). Dans un premier temps, l'activité était plutôt concentrée sur un marché local. Ses principaux clients étaient donc des sociétés toulousaines, qui organisaient des événements et des séjours sur Toulouse et dans la région Midi-Pyrénées. À ce moment-là, les principaux produits étaient conçus autour des activités gastronomiques, culturelles, le team-building, etc. C'était une période, d'environ trois ans, pendant laquelle la petite agence (quatre collaborateurs et cinq ou six opérations par an) a traversé des moments assez compliqués du point de vue économique (cf. Annexe D. ). 1 Agence Profil Organisation. Profil Organisation [en ligne]. Disponible sur : <http://www.profilorganisation.fr/profilorganisation.html>. (Consulté le 03-03-2015). 12 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Après cette période de mise en place, l'agence est arrivée au point de départ de ce qu'elle est actuellement. Ainsi, entre 1998 et 2000, suite à la décision de l'équipe d'élargir et de diversifier son marché cible, l'APO ouvre une seconde implantation à Paris. C'est le vrai décollage de l'agence, lorsqu’elle est sollicitée pour des opérations beaucoup plus nombreuses (environ 20 opérations par an) et importantes, comme celles de Pierre Fabre ou celle liées à la Coupe du Monde de football. Grâce à ces opérations, dont le volume de participants et de revenus était bien plus important que les précédentes, l'agence a doublé son chiffre d'affaires. Le nombre d'opérations continue à augmenter après 2000 (environ 30 par an), ainsi que le nombre de collaborateurs, qui est passé à 12. Quelques années plus tard, « 85 % de sa clientèle est francilienne, les régionaux ne représentent que 15 % de ses clients »2. 2. L'agence actuelle Aujourd'hui, l'Agence Profil Organisation est une société commerciale, sous la forme juridique de Société par actions simplifiées (SAS), localisée à Toulouse (31 000), qui bénéficie d'une très forte ancienneté (cf. Tableau 1). Depuis plus de 20 ans de créée, l'activité principale de l'APO est toujours la conception et la réalisation de tous les événements qui constituent la vie de l'entreprise. Ainsi, l'agence est toujours positionnée sur l'événementiel et le tourisme d'affaires sur-mesure pour les grands groupes français (« 98 % de la clientèle actuelle de Profil Organisation est française »3) et en B to B, le nombre de PME étant très marginal. En effet, la notion de « sur-mesure » occupe un rôle essentiel dans l'activité de l'agence, vu qu'elle n'a pas de catalogues. Chacune des demandes donne lieu à la création d'un produit unique. Ainsi, dans une philosophie d'implication totale dans les enjeux stratégiques des clients, l'APO produit plus de 60 événements d'entreprise exclusifs par an. Parmi ses principaux 2 3 clients se trouvent les industries aéronautiques, pharmaceutiques, FAGOTAT Isabelle. Profil Organisation fait danser les salariés. La Dépêche du Midi [en ligne], 6 mai 2003. Disponible sur : <http://www.ladepeche.fr/article/2003/05/06/410071-profil-organisation-fait-danser-lessalaries.html>. (Consulté le 04-03-2015). M. B, directeur associé, Agence Profil Organisation, extrait d'entretien du 27-03-2015. 13 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ cosmétologiques et de services, comme : Airbus, Pierre Fabre, Crédit Agricole, Groupama, Nutrition et Santé et Rolex (cf. Annexe D. ). Tableau 1: Renseignements juridiques Agence Profil Organisation en 20134 Dénomination Adresse Téléphone Fax SIREN SIRET (siège) Catégorie Description de l'activité de l'entreprise Forme juridique Date immatriculation RCS Date création entreprise Date création siège actuel Effectifs moyens en 2013 Capital social Chiffre d'affaires 2013 Résultat net 2013 Agence Profil Organisation (APO) Hall B – Le Phénix 118 route d'Espagne, 31 100 Toulouse, France +33 (0)5 61 20 56 09 +33 (0)5 61 20 72 74 388 452 575 38845257500052 Voyage Activités des agences de voyage (7911Z) société par actions simplifiée 03-09-1992 07-09-1992 01-10-2008 16 salariés 150 000 € 5 660 169 € 279 045 € Source : Société SAS, 2015 En ce qui concerne l'équipe de travail, elle est composée de 15 professionnels. L'importance donnée à leurs qualités et compétences dans le tourisme d'affaires et l'événementiel est primordiale, notamment à leur enrichissement et amélioration continue (cf. Figure 1). Actuellement, les professionnels de l'APO sont tous expérimentés et à l'écoute des leurs clients. C'est un des facteurs qui, avec la qualité des prestations offertes, contribue à renforcer sa notoriété. Malgré son expérience dans l'activité touristique, le contexte concurrentiel de l'APO est fort. Ils comptent environ 6 436 sociétés concurrentes au niveau national, dont 107 dans le département Haute-Garonne5. Cependant, celles auxquelles ils font spéciale attention, ce sont les agences de tourisme d'affaires et événementielles localisées à Paris et à Toulouse, bien que l'APO soit la deuxième plus grosse agence de la « ville rose »6. 4 5 6 Société SAS. Agence Profil Organisation APO [en ligne]. Disponible sur : <http://www.societe.com/societe/agenceprofil-organisation-a-p-o-388452575.html>. (Consulté le 04-03-2015). Société SAS. Agence Profil Organisation APO [en ligne]. Disponible sur : <http://www.societe.com/societe/agenceprofil-organisation-a-p-o-388452575.html>. (Consulté le 04-03-2015). M. B, directeur associé, Agence Profil Organisation, extrait d'entretien du 27-03-2015). 14 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Figure 1: Valeurs partagées chez l'Agence Profil Organisation Source : Profil Organisation, 2015 D'autre part, avec une rentabilité moyenne, et même si en décembre 2013 le bilan est toujours favorable, la situation financière de l'entreprise présente certaines fragilités depuis 2011 (cf. Annexe A. ). La cause principale de cette situation semble être l'évolution peu favorable du chiffre d'affaires de l'entreprise ces dernières années (en baisse de 16,45 % par rapport à 2012)7. En effet, même si le volume d'activité est beaucoup plus important qu'auparavant, sa rentabilité est plus faible, à cause des facteurs externes (effets de la crise économique, application de la loi DMOS8, etc.). Bien que cette décroissance soit assez importante par rapport à la moyenne des entreprises françaises, l'APO dégage des résultats assez corrects dans le cadre de son activité principale, c'est-à-dire la vente de voyages. Malgré ces constats, le niveau de capitalisation ou richesse accumulée de l'agence est élevé, ce qui lui donne les moyens pour faire face à ses dettes (cf. Annexe A. ). Comme ces moyens (immeubles, créances clients, trésorerie, etc.) sont conséquents, on peut très bien comprendre pourquoi sa capacité de remboursement de la dette bancaire est élevé et son niveau d'endettement financier, ainsi que le coût de sa dette par rapport à la rentabilité sont faibles. Ainsi, la rentabilité nette finale de l'entreprise est bonne, même si elle a été aussi en 7 8 Société SAS. Agence Profil Organisation APO [en ligne]. Disponible sur : <http://www.societe.com/societe/agenceprofil-organisation-a-p-o-388452575.html>. (Consulté le 04-03-2015). Loi DMOS ou Anti-cadeaux, du 27 janvier 1993: interdiction de proposer ou de procurer des avantages (directs, indirects, en nature ou en espèces) aux professionnels de santé, aux étudiants se destinant aux professions de santé et aux associations représentant les membres des professions médicales, ainsi qu'aux entreprises commercialisant ou produisant des produits de santé, ou procurant des services pris en charge par la Sécurité Sociale ; sauf celles qui se font dans le cadre des manifestations professionnelles ou personnelles, d'activités de recherche ou d'évaluation scientifique, de contrat de relations normales de travail ou de formation médicale continue. 15 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ baisse (de 4,12 %)9 en 2012. L'APO est, par conséquent, moyennement capable de générer assez de trésorerie pour pouvoir maintenir ou même développer son activité. Pour ce qui est des perspectives de développement, l'entreprise vise à inverser la proportion des clients, surtout de l'industrie pharmaceutique, par rapport à leur rentabilité (cf. Annexe D. ). Ainsi, l'objectif pour les deux prochaines années est de diminuer le nombre de clients provenant de ce secteur, tout en produisant une rentabilité suffisante, permettant de valoriser le savoir-faire de l'agence. 2.1 Filiale « Tourisme d'affaires » Cette filiale, la première de l'APO, est consacrée à la production du tourisme d'affaires : séminaires, congrès, conventions, symposiums, voyages de motivation, etc. L'activité de cette équipe comprend, entre autres, les préconisations des destinations, l'affrètement d’avions et acheminements sur-mesure, les réservations d’hôtels et de salles de réunions, l'élaboration des programmes de réunions et/ou scientifiques, l'organisation des soirées de clôture dans des sites exceptionnels, la proposition d’activités ludiques et originales, etc. 2.2 Filiale « Profil Événement » (PE) Constituée en 2003, cette filiale de l'APO a la mission « d'apporter une nouvelle dimension dans la conception et la réalisation d'événements »10. Il s'agit d'une équipe composée, parmi d'autres, de directeurs artistiques, techniques, régisseurs, scénographes, concepteurs et réalisateurs de clips d'entreprises. Ces experts arrivent ensemble à s'approprier des besoins des clients pour ensuite conceptualiser et mettre en scène des thématiques qui représentent les moments forts de la vie des entreprises, sous la forme d'un événement exceptionnel et sur-mesure : inaugurations, lancement de produits, soirées de Gala, fusions d'entreprises, assemblées générales, événements grand public, etc. Parmi les résultats proposés : productions audiovisuelles, spectacles vivants, etc. comprennant la possibilité de transferts des participants en voiture d'époque, des animations insolites correspondant exactement à l’esprit d’entreprise, parmi d'autres. 9 Société SAS. Agence Profil Organisation APO [en ligne]. Disponible sur : <http://www.societe.com/societe/agenceprofil-organisation-a-p-o-388452575.html>. (Consulté le 04-03-2015). 10 Agence Profil Organisation. Profil Événement [en ligne]. Disponible sur : <http://www.profilorganisation.fr/profilevenement>. (Consulté le 03-03-2015). 16 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ 2.3 Label « Voyage d'exception » Cette nouvelle filiale est le résultat du « savoir-faire de 20 années de tourisme d’affaires au service de l’organisation de voyages exceptionnels, à destination de petits groupes corporate ou particuliers »11. Parmi les voyages d'exception qui ont été proposés aux entreprises, se trouvent des thématiques associées aux événements du monde, golf, trekking, safaris photos, pêches sportives, raids découvertes, séjours éco-lodges, etc. 2.4 Réceptif « Destination Management Company » ( DMC ) L'APO compte sur un réseau de partenaires privilégié en France, « qui permet à l’agence de se positionner comme un véritable partenaire logistique pour la mise en œuvre d’événements correspondant exactement aux attentes des entreprises »12. Ce réseau, très diversifié, fiable et performant, enrichi tout au long de ces 20 ans d'expérience, est composé de : lieux d'exception (hôtels de charme, châteaux, villas privées, yachts, etc.), nombreux lieux insolites, transferts du plus classique au plus étonnants, programmes surmesure, recommandations toujours en lien avec l'actualité (nouvelles tendances culinaires, adresses incontournables, événements culturels et sportifs, etc.) Ainsi, l'agence est en mesure de proposer un service de coordination, de gestion et de production d'événements à la carte, sur le territoire français et les DOM-TOM. Parmi d'autres exemples, nous pouvons citer : un programme de découverte de la région pour une clientèle chinoise, l'accueil de délégations étrangères à Paris, une soirée course de cheveux ou même une soirée sur le thème James BOND. 3. La mission de stage : développement de nouveaux séjours sur-mesure et de nouvelles destinations Dans les conditions actuelles, l'Agence Profil Organisation vise à développer son activité dans les différentes filiales. C'est ainsi qu'elle mise sur la production de nouveaux séjours sur-mesure et le développement des nouvelles destinations, comme Cuba. 11 Agence Profil Organisation. Notre expertise [en ligne]. Disponible sur : <http://www.profilorganisation.fr/notreexpertise.html>. (Consulté le 03-03-2015). 12 Agence Profil Organisation. Réceptif DMC [en ligne]. Disponible sur : <http://www.profilorganisation.fr/r %C3%A9ceptif-dmc>. (Consulté le 03-03-2015). 17 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Il s'agit d'un projet, dont le but est d'étudier des nouvelles destinations pouvant répondre à une demande actuelle ou potentielle. Parmi les aspects prioritaires se trouvent : la capacité d'accueil (hébergement, espaces de réunions, accessibilité, etc.) ; l'attractivité en termes de coûts ; l'exotisme, comme facteur de motivation ; etc. Cette mission, reliant recherche et action, constitue en effet la mission principale d'un stage d'intégration en entreprise auquel elle a donné lieu. Le stage, d'une durée de 20 semaines à temps plein, aura comme thème : la production et commercialisation de voyages d'affaires sur-mesure et d'événementiel d'entreprise. Pendant la période comprise entre le 15 avril et le 2 septembre 2015, les travaux à réaliser ont donc été les suivants : • assistance dans la préparation, l'organisation et la production d'événements packagés ; • préparation des documents et du matériel nécessaires au bon déroulement des voyages ; • suivi et fidélisation de la clientèle professionnelle dans sa relation avec l'agence ; • étude sur la production de nouveaux séjours sur-mesure et le développement de nouvelles destinations, comme Cuba. Ce sera l'occasion de mettre en application l'enseignement reçu et de mobiliser les compétences acquises, telles que : la connaissance du milieu professionnel touristique ; la maîtrise des langues étrangères, comme l'anglais et l'espagnol ; ainsi que d'autres qualités, comme l'écoute, la rigueur, l'implication personnelle, la proactivité, etc. ҉ Le fait de connaître plus profondément l'Agence Profil Organisation, ses origines, ses caractéristiques, son fonctionnement et les produits qu'elle propose nous a permis de mieux comprendre la mission de stage principale proposée. Ainsi, afin de répondre à une telle mission, une première approche du sujet, c'est-à-dire du tourisme d'affaires sur-mesure, visera à comprendre ce que serait une destination appropriée pour le développement des produits d'affaires sur-mesure. 18 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Chapitre 2. Un panorama du tourisme d'affaires Un des concepts les plus importants contenus dans notre question de départ, c’est « tourisme d’affaires ». C’est donc précisément au tourisme d’affaires que ce chapitre sera consacré. Nous essayerons de mieux comprendre ses origines, ses catégories principales, ainsi que les principaux acteurs sur ce marché. 1. Approche générale du phénomène touristique De nombreux auteurs associent l’origine des pratiques touristiques au « Grand Tour » de l’Europe, au XVIIIe siècle. C’était une pratique dont l’objectif était principalement éducatif. Alors, les destinations visitées étaient les hauts-lieux culturels du continent. Ces voyages étaient faits par les aristocrates britanniques et constituaient un moyen de distinction, d’où leur caractère élitiste. D’ailleurs, les individus concernés (bourgeois et aristocrates) n’avaient pas besoin de travailler pour les faire, puisqu’ils avaient de ressources suffisantes. C’est pourquoi ils étaient généralement liés à la futilité et à l’oisiveté. Enfin, ils privilégiaient l’hiver, afin d’échapper au froid britannique, tout en profitant d’autres destinations plus chaleureuses (le Sud de la France ou l’Égypte, par exemple). Nous nous apercevons donc, dès le début des voyages « touristiques », de leur caractère saisonnier. C’est à ce moment-là que le terme « tourisme » voit le jour. Emprunté à l’anglais tourism, il était utilisé pour « désigner l’activité de voyage d’agrément »13. Au XXe siècle, il connaît un nouvel usage, lorsqu’il désigne non seulement le voyage en tant que tel, mais aussi tout un secteur d’activité associé aux voyages touristiques. Selon l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), le tourisme est : « un phénomène social, culturel et économique qui implique le déplacement de personnes vers des pays ou des endroits situés en dehors de leur environnement habituel à des fins personnelles ou professionnelles ou pour affaires. Ces personnes sont appelées des visiteurs (et peuvent être des touristes ou des excursionnistes, des résidents ou des non-résidents) et le 13 Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales. Étymologie [en ligne]. Disponible sur : <http://cnrtl.fr/Étymologie/tourisme>. (Consulté le 28-04-2015). 19 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ tourisme se rapporte à leurs activités, qui supposent pour certaines des dépenses touristiques »14. Des notions importantes se dégagent de ce concept : le déplacement, la durée et le motif du séjour. Bien que cette définition soit l'une des plus utilisées, notamment lors de l'évaluation des flux touristiques internationaux, plusieurs auteurs lui reprochent d'être trop généraliste et de ne pas répondre à « l'intensification et la complexification croissante des déplacements touristiques » actuels (MESURE et SAVIDAN, 2006, p.1167). On y repère pourtant les notions « fins professionnelles » ou « affaires », en tant que motif principal d'un voyage touristique, c'est-à-dire « dans l'absence duquel le voyage n'aurait pas lieu »15. D’autre part, tant KNAFOU & STOCK (2002)16, comme LOZATO-GIOTART et al. (2012, p. 5), définissent le tourisme comme : « un système d'acteurs, de lieux et de pratiques permettant aux individus la recréation par le déplacement et l'habiter temporaire d'autres lieux ». C’est, en effet, les performances et la cohérence entre les différentes prestations et secteurs concernés (hôtellerie, restauration, transport, animation, etc.) ce qui construit la chaîne de valeur associée au produit touristique. À partir de la définition de l'OMT, HOERNER (2008, p. 5) reprend cette notion de système et essaye de définir le tourisme de manière plus claire. Pour lui, on fait du tourisme lorsqu’on fait une dépense touristique, mais on devient touriste dans la durée, c’est-à-dire rarement moins d’une journée toute entière. Une dépense touristique résulte soit de la nature touristique de l’établissement concerné, soit d’un séjour, même court, hors de son environnement habituel. Dans ces conditions, on fait plusieurs actes touristiques, soit directement auprès des établissements ad hoc, soit dans le cadre d’un déplacement touristique impliquant autant les commerces liés au tourisme que le séjour dans une résidence secondaire, voire chez des parents ou des amis. La consommation de produits touristiques, qui transforme les clients en touristes, est alors liée, soit à des dépenses auprès des établissements touristiques, soit à des séjours aboutissant à des dépenses touristiques indirectes, soit aux deux à la fois. 14 Organisation Mondiale du Tourisme OMT. Comprendre le tourisme : Glossaire de base [en ligne]. Disponible sur : <http://media.unwto.org/fr/content/comprende-le-tourisme-glossaire-de-base>. (Consulté le 13-03-2015). 15 ibid 16 Cité par LOZATO-GIOTART et al. (2012) 20 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ À ce jour, plusieurs études ont été faites par de disciplines comme la géographie, l’économie, l’histoire, le marketing, la sociologie, etc., afin de mieux définir le tourisme. Chacune des approches scientifiques apporte de perspectives d’analyse différentes mais aucune d’entre elles ne peut, par elle-même, définir ce terme de manière satisfaisante, ce dernier s’avérant vague et complexe. Il est donc nécessaire d’intégrer d'éléments de plusieurs domaines d'étude différents, de manière à trouver une complémentarité entre eux et arriver ainsi à une définition multidisciplinaire du concept. 1.1 Temps de travail, temps libre, loisir, tourisme : quelle relation ? Bien qu’au début le tourisme ait été considéré comme purement élitiste, il se répand dans la société par la suite. En effet, avec les premiers congés payés et la loi des 35 heures en 1936, toutes les classes sociales peuvent désormais accéder au temps libre, c’est-à-dire, celui dont on peut disposer en dehors du travail. Cette pratique est devenue de plus en plus populaire et collective dans les années 1950-1960. Des auteurs parlent même d’une démocratisation du temps libre. Une grande partie du temps libre est, comme nous pouvons supposer, consacrée à faire ce que nous souhaitons faire, sans contraintes, pour le simple plaisir de le faire et la satisfaction propre. Les loisirs peuvent donc avoir de formes très différentes, selon les caractéristiques et les intérêts des individus : éducation, militantisme, santé, etc. D’ailleurs, ils peuvent être pratiqués, tant à domicile, comme à l’extérieur. Il faut pourtant noter que tous les loisirs pratiqués à l’extérieur ne sont pas touristiques. On pourrait en parler seulement des cas où les éléments énoncés par HOERNER (2008, p. 5) soient présents (déplacement, environnement différent à l’habituel, durée, consommation de produits touristiques, etc.). C’est à ce moment-là où nous sommes en mesure de parler de pratiques touristiques, c'està-dire le type d'activité que les touristes mettent en place dans leurs destinations pour leurs loisirs, c'est une notion importante à prendre en compte. En effet, c'est une notion très dynamique car les motivations de voyages des touristes sont diverses et complexes. Ainsi, nous pourrions en citer quelques-unes, parmi les plus traditionnelles : balnéaire ; naturelle, montagnarde ; culturelle, religieuse ; de santé, thermalisme, thalassothérapie ; affinitaire 21 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ (visite à la famille et aux amis) ; sportive ; etc. D’autre part, le tourisme pourrait être aussi vu comme faisant partie du temps du travail, lorsqu’on parle de « tourisme d’affaires », par exemple, un concept qu’on développera par la suite. Enfin, selon la durée du voyage touristique, l’OMT remarque trois types de voyageurs : les excursionnistes, qui ne passent même pas une nuit dans la destination ; les touristes courtséjour, qui restent entre une et trois nuits dans la destination et les touristes long-séjour, qui y restent entre quatre nuits et une année. Le schéma de Georges CAZES (1992), simplifié par Christine DEMEN-MEYER (2005) et cité par SIMON (2012, p.9), illustre et résume de manière synthétique la complexité de la relation tourisme – loisir (cf. Figure 2). Figure 2: Schéma simplifié des temps et des activités de loisirs-tourisme Source : SIMON, 2012 Nous pouvons donc conclure que le tourisme est, bien évidemment, un composant du temps de loisirs mais il l’est également du temps de travail. 22 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ 2. Qu’est-ce que le tourisme d’affaires ? Tenant compte des définitions du terme « tourisme » précédemment abordées, on pourrait bien essayer de définir le tourisme d'affaires, même si cela s'annonce comme une tâche assez compliquée. De manière générale, le tourisme d'affaires regroupe « les déplacements individuels ou organisés, effectués pour des motifs professionnels et dont la durée est d'au moins 24 heures »17. Ces voyages professionnels doivent pourtant avoir une double vocation, professionnelle mais aussi touristique, pour qu'ils soient considérés comme du tourisme d'affaires (DUPUY, 2005, p.8). D'une part, nous parlons de « tourisme », généralement associé aux vacances, au divertissement, à la recréation et aux loisirs. D'ailleurs, nous considèrons comme touriste, le visiteur, « dont le motif principal de la visite (affaires, loisirs ou autre motif personnel) est autre que celui d'exercer une activité rémunérée dans le pays ou le lieu visité »18. D'autre part, les « affaires » sont très souvent liées au travail, aux obligations et aux responsabilités. Ce sont aussi des activités de nature industrielle ou commerciale, dont le but et de créer de richesses.19 Ce sont deux concepts pouvant ainsi sembler très contradictoires, tenant compte des motifs de voyages complètement différents, mais qui peuvent aussi avoir des points en commun. Par exemple, tant les activités touristiques comme celles d'affaires impliquent de déplacements temporaires vers un endroit situé en dehors de l'environnement habituel ou l'utilisation des services touristiques (hébergement, restauration, transport, etc.). C'est peut-être afin d'atténuer l'écart entre les termes « tourisme » et « affaires », dans leur état pur, que l'OMT a décidé de regrouper les voyages pour affaires et motifs professionnels sous le nom de MICE (Meetings, Incentives, Conferencing, Exhibitions). Il 17 Direction du Tourisme, DE SÈZE Bénedicte. Panorama du tourisme d'affaires, 2002, 28 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.veilleinfotourisme.fr/medias/fichier/panorama-du-tourisme-d-affaires-note-de-synthese-benedicte-deseze-092002-_1360938189373-pdf>. (Consulté le 13-03-2015). 18 Organisation Mondiale du Tourisme OMT. Comprendre le tourisme : Glossaire de base [en ligne]. Disponible sur : <http://media.unwto.org/fr/content/comprende-le-tourisme-glossaire-de-base>. (Consulté le 13-03-2015). 19 Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales. CNRTL [en ligne]. Disponible sur : <http://cnrtl.fr/Étymologie/affaires>. (Consulté le 18-03-2015). 23 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ s'agit d'un acronyme en anglais, internationalement reconnu, pour designer l'« industrie des congrès, réunions, foires et salons »20. Le terme « tourisme d'affaires » englobe ainsi tous les voyages à but professionnel (formation, information et communication, récompense et stimulation), tout en excluant la nature lucrative de ces activités. Or, d'après DUPUY (2005, p.8), le tourisme d'affaires sert à « qualifier cette industrie très particulière du voyage, le plus souvent touristique, réalisée pour encadrer, stimuler, développer, créer des affaires et communiquer ». Il s'agit bien d'une filière de l'immense, très variée et complexe industrie du tourisme. Après avoir abordé différentes approches, institutionnelles et d'experts, aucun des concepts étudiés ne nous semble satisfaisant pour définir le tourisme d'affaires. En effet, nous avons constaté que, comme le terme « tourisme », celui de « tourisme d'affaires » s'avère, lui aussi, très polémique, vague et extrêmement difficile à définir de façon homogène et précise. C’est d’ailleurs une « notion mal maitrisée, justement pour (…) le fait que cela comprend des éléments très hétérogènes »21. Néanmoins, il nous faudra essayer de définir ce terme, afin d'avoir une base sur laquelle continuer ce travail. Alors, dans le cadre du présent mémoire, nous avons décidé de donner une définition nouvelle, autre que celles que nous avons étudiées mais élaborée tout de même à partir de ces dernières. Notre définition propre du terme « tourisme d'affaires » et celle dont nous tiendrons compte par la suite de ce mémoire sera la suivante : « ensemble de pratiques et des infrastructures liées aux déplacements de personnes, individuels ou en groupe ; d'une durée d'au moins 24 heures ; vers des endroits situés en dehors de leur environnement habituel ; dont le motif est principalement (mais non exclusivement) les affaires, en excluant sa nature lucrative ; et durant lesquels des prestations touristiques sont consommées ». 20 Organisation Mondiale du Tourisme OMT. Comprendre le tourisme : Glossaire de base [en ligne]. Disponible sur : <http://media.unwto.org/fr/content/comprende-le-tourisme-glossaire-de-base>. (Consulté le 13-03-2015). 21 Mme. A, Maître de conférences en Géographie et responsable du groupe de recherche Tourisme dans une université française, Nice, extrait d’entretien du 16-06-2015. 24 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ 2.1 À l'origine des manifestations d'affaires Le tourisme d'affaires, tel qu'on le connaît actuellement, est certainement un terme assez récent. Cependant, le besoin de se réunir pour partager de critères, échanger de connaissances ou même prendre de décisions, date du début de l'humanité. Certains auteurs parlent même des premiers groupes tribaux, ainsi que des forums politiques, populaires ou représentatifs des civilisations grecques et romaines. Ainsi, vers l'an 273, une réunion a eu lieu après laquelle l'empereur Aurélien a autorisé le peuple Galois (aujourd'hui, les Parisiens) à transporter de l'eau. C'est un événement connu comme « Congrès de la Confrérie de Nautes » et il est rentré dans l'histoire comme le premier congrès dans l'histoire de cette catégorie (PLASAIT, 2007, p.57 ; KHALLAD, 2010, p.8 ; BOSSU, 2013, p.11). C'est d'ailleurs la première manifestation ayant abouti à une solution des affaires entre plusieurs parties prenantes. D'autres manifestations similaires mais d'ampleur différente ont eu lieu plus tard. Le Congrès de Westphalie (aujourd'hui, l'Allemagne), par exemple, célébré le 24 octobre 1648, est considéré comme « la première forme moderne de conférence intergouvernementale » (KHALLAD, 2010, p.8) puisqu'il a mis fin, après quatre ans de négociations, à la guerre de Trente Ans22. Par la suite, entre 1681 et 1682, le premier congrès médical a eu lieu en France (Conseil national du tourisme, 2000, p.9). C'est donc compte tenu de ces événements et de leur importance que les auteurs situent l'origine des congrès à la fin du XVIIe siècle. Le développement des moyens de communication et de transport et la création des systèmes de coopération internationale dans différents domaines ont par la suite facilité la réalisation des réunions, de plus en plus demandées, tant au niveau de l'entreprise comme au niveau associatif. 22 TAPIE Victor-Lucien. Guerre de Trente Ans. Encyclopédie Universalis [en ligne]. Disponible sur : <http://www.universalis.fr/encyclopedie/guerre-de-trente-ans/4-le-congres-et-la-paix-de-westphalie/#>. (Consulté le 18-03-2015). 25 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ 2.1.1 XX e siècle : une nouvelle connotation des manifestations d'affaires On arrive ainsi à 1929, pour assister à la naissance d'une toute nouvelle forme de voyage à l'époque : les voyages de stimulation, aux États-Unis (KHALLAD, 2010, p.9 ; BOSSU, 2013, p.11). Il s'agissait, et il s'agit toujours, des voyages offerts par les entreprises à leurs employés, notamment à la force de ventes, comme moyen de récompense pour leurs performances. C'est à ce moment-là que les auteurs commencent à parler du « tourisme d'affaires » proprement dit. La notion de stimulation ou récompense du personnel de certaines entreprises est arrivée en France depuis les années 1960. Le modèle mis en place était inspiré de l'américain mais il cherchait à avoir un style propre. C'est le cas de la première action de ce type, mise en place par l'aujourd'hui Union des Transports Aériens, lorsqu'elle « essayait de pénétrer le marché des affaires et du grand tourisme » (DUPUY, 2005, p.3) et d'initiatives, comme : les premiers charters français vers les destinations touristiques traditionnelles de la Méditerranée ; les premiers tours du monde en un mois, avec le Touring Club de France et l'Automible Club d'Allemagne. C'est également l'époque des premiers publi-voyages, c'est-à-dire des « opérations de relations publiques, (…), où un sponsor invitait, en signe de reconnaissance, les dirigeants de sociétés particulièrement importantes pour lui et des prospects qu'il fallait gagner à sa clientèle » (DUPUY, 2005, p.3) à des voyages de luxe, extrêmement personnalisés et tout à fait exceptionnels à l'époque. Parmi les exemples les plus remarquables illustrés par DUPUY (2005, p.4), nous retrouvons : le voyage aux Baléares, en deux DC6, de l'élite de la publicité française de l'époque, par Paris Match ; l'invitation des meilleurs photographes de presse à une destination inconnue pour le lancement de la nouvelle caméra super 8, par Kodak ; et l'avion fleuri survolant la Côte d'Azur pour le lancement d'un nouveau parfum, par Christian Dior. Parallèlement, d'autres formes de stimulation ont été mises en place, celles-ci concernant notamment les réseaux de ventes des sociétés. Par exemple, des chèques-cadeaux ou des points valables sur des catalogues présentant à la fois cadeaux classiques (appareils électroménagers, appareils photo, ligne de maison, etc.) et voyages (un week-end à 26 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Londres, une mini-croisière en Grèce, une visite de New York, etc.). Néanmoins, les voyages, réservés aux meilleurs, sont très vite devenus peu valorisants pour le lauréat à cause du manque de distinction à l'intérieur des sociétés (DUPUY, 2005, p. 4-5). Comme nous l'avons vu, l'origine des voyages est étroitement liée à l'intention de développer les affaires. Le but était, en effet, de motiver et récompenser, de former et informer, d'échanger et fédérer, ainsi que de communiquer (DUPUY, 2005, p.9) ; clairement des objectifs d'affaires. Ils étaient pourtant construits sur la base d'un produit touristique, c'est-à-dire « une combinaison de biens et services dont la vocation est de constituer, pour un touriste, une réponse globale et cohérente à l'ensemble de ses attentes » (BOTTI, PEYPOCH et SOLONDRASANA, 2008, p.15). Il ne s'agissait donc pas de n'importe quel voyage mais des voyages touristiques, puisque les voyageurs auxquels on fait référence, c'était des touristes, qui consommaient des produits touristiques, malgré le but professionnel de leurs voyages. 2.2 Catégories de tourisme d'affaires À partir de notre définition, le marché du tourisme d'affaires peut être divisé en plusieurs secteurs ou manifestations, chacun d'entre eux avec des caractéristiques particulières. Par la suite, nous les aborderons en deux grands groupes : les manifestations internes à l’entreprise et les manifestations externes à l’entreprise (cf. Annexe E. ). 2.2.1 Manifestations internes à l’entreprise Les manifestations internes à l'entreprise sont celles où seul les membres de l'institution sont acceptés comme participants : a) Conventions d'entreprise Les conventions sont des manifestations, très souvent d'une ampleur importante, organisées à l’initiative de l'entreprise, qui réunissent l'ensemble de ses collaborateurs (salariés, revendeurs, concessionnaires, clients, etc.), le plus souvent sans contribution financière des participants ou seulement partielle. ARCHAMBAULT (2003, p. XIX) remarque pourtant certaines particularités, comme le fait d'être internes (seuls les membres de l'organisme y peuvent participer) ; pour un groupe restreint des personnes (membres d'un conseil 27 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ d'administration, etc.) ; de courte durée (une ou deux journées) et à caractère obligatoire. L'objectif étant de diffuser un message unilatéral d’information, éventuellement médiatisé, à l'extérieur du collectif (résultats, orientation de l'année à avenir, lancement d’un produit, campagne de communication, etc.). Nous comptons dans cette catégorie : les conférences (assemblées de personnes qui discutent d’une ou plusieurs questions d'importance d’intérêt commun aux participants, dont les intervenants) ; les symposiums (discussions autour des sujets différents mais apparentés, traités en quelques jours pour déboucher sur des recommandations) ; les colloques (échange des points de vue sur un sujet donné entre spécialistes sélectionnés d’une même discipline) ; les journées d’études (réunions se déroulant sur une journée ou demi-journée, sans hébergement) ; etc.23 b) Incentives ou voyages de stimulation ou de récompense Ce type de voyages professionnels s'adressent tant aux membres d'une entreprise et ses partenaires professionnels (cadres, vendeurs, distributeurs, etc.), comme aux clients. Ils constituent des remerciements, destinés à entretenir la motivation des collaborateurs, à apporter de la cohésion à l'équipe (team-building), à valoriser les meilleurs acteurs d'une entreprise et à les récompenser pour leurs résultats qualitatifs et quantitatifs (DUPUY, 2005, p.25). Il s'agit donc de la plus « touristique » des manifestations professionnelles. Des voyages extraordinaires sont offerts au personnel, comme récompense pour avoir atteint les objectifs fixés. D'ailleurs, certains clients peuvent en bénéficier aussi, par exemple, dans le cadre d'une politique de fidélisation. Il s'agit, en effet, d'un « outil marketing au service de la politique des ventes et de communication des entreprises » (AMATE, 2002, p.12). Par conséquent, une grande importance est accordée au choix des activités proposées, ainsi qu'à la destination des voyages choisie, celle dernière n'étant pas imposée. Bien que les moyens de stimulation du personnel ne soient pas toujours de voyages (soirées, activités en groupe, augmentation de salaire, etc.), les incentives sont effectivement « le moteur idéal d'expansion d'une entreprise » (DUPUY, 2005, p.30). 23 Direction du Tourisme, DE SÈZE Bénedicte. Panorama du tourisme d'affaires, 2002, 28 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.veilleinfotourisme.fr/medias/fichier/panorama-du-tourisme-d-affaires-note-de-synthese-benedictede-seze-092002-_1360938189373-pdf>. (Consulté le 13-03-2015). 28 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ c) Événementiel d’entreprise Selon le Conseil régional du tourisme, un événement est « toute animation se déroulant sur une période bien délimitée et capable d’attirer un flux de fréquentation inhabituel »24. Comme tout événement n’est pas forcement du tourisme (fêtes locales, etc. d’ampleur notamment locale), les manifestations professionnelles composant le tourisme d’affaires ne sont pas toutes des événements non plus (séminaires de formations et autres). Dans le marché du tourisme d’affaires, l’événementiel concerne de plus en plus les entreprises qui organisent ce type de manifestations pour célébrer un événement en particulier (anniversaires, lancements de produits, soirées de gala, etc.). Ainsi, ce sont de manifestations non répétitives (comme le cas des congrès ou autres) et donc ponctuelles ou occasionnelles (cf. Annexe E. ). C’est également « un vecteur d’image et un support de communication qui s’intègrent dans une stratégie globale de communication »25. 2.2.2 Manifestations externes à l’entreprise Les manifestation externes à l'entreprise sont celles où des participants non-membres de l’entreprise peuvent y participer également : a) Congrès Les congrès sont généralement considérés comme des réunions « rassemblant un nombre important de participants d'une même corporation, fédération ou association, qui n'exercent pas obligatoirement la même profession, et qui se regroupent autour d’un thème d’intérêt commun, directement lié à leurs préoccupations ou activités »26. Selon ARCHAMBAULT (2003, p. XIX), ces événements regroupent généralement un nombre important de participants, de manière périodique, avec la participation financière des congressistes, et se prolongent sur une période de trois jours ou plus. Ils peuvent avoir lieu à l'échelle d'une société, locale, régionale, nationale ou internationale. Le but est souvent 24 Cité par CHRISTOFLE Sylvie (2008, p. 4) 25 COACH OMNIUM. Étude exclusive sur la demande en tourisme d’affaires « MICE 2015 », 2015, 46 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.coachomnium.com/component/content/article/40-bonus/80-Étude-tourismedaffaires.html>. (Consulté le 04-05-2015). 26 Direction du Tourisme, DE SÈZE Bénedicte. Panorama du tourisme d'affaires, 2002, 28 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.veilleinfotourisme.fr/medias/fichier/panorama-du-tourisme-d-affaires-note-de-synthese-benedictede-seze-092002-_1360938189373-pdf>. (Consulté le 13-03-2015). 29 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ de partager des connaissances et de confronter des points de vue autour des sujets d'intérêt commun (scientifiques, politiques, sociaux, etc.), d’où la forte valeur ajoutée pédagogique ou cognitive. On y retrouve donc, tant des membres d'un même réseau, comme des participants extérieurs, qui payent pour leur participation27. Parmi les thématiques les plus traitées lors des congrès internationaux, nous comptons : les médicales, paramédicales et pharmaceutiques ; la science ; la technologie et l'énergie28. Les congrès sont considérés comme internationaux lorsque que les critères suivants sont remplis : une durée minimum de deux jours ; regroupant au moins 250 participants, dont 40 % proviennent des pays différents à celui qui est le siège de la manifestation ; avec la représentation d'au moins cinq pays. Sont exemptées de cette règle les réunions organisées ou sponsorisées par des organismes internationaux compris dans l'annuaire de l'UAI (comme les organisations internationales non-gouvernementales ou les organisations intergouvernementales), dont le nombre minimum de participants est seulement de 50 personnes.29 b) Séminaires Les séminaires sont « de groupes de travail, ouverts à des spécialistes d’une certaine discipline, organisés par des professionnels pour parfaire la formation spécifique des participants en développant le travail en équipe »30. Sauf certains cas, ce sont des réunions de moins de 50 personnes, ouvertes à tous les intéressés, internes ou externes à l'entreprise, souvent payées par les entreprises. La motivation première des participants est le travail (formation, information, recherche, motivation, brainstorming, etc.) (DUPUY, 2005, p.26). Ainsi, « les entreprises baptisent séminaires ou réunions toutes sorte de manifestations professionnelles où les participants réunis sont isolés de leur milieu professionnel habituel pendant une journée entière ou plus »31 27 VAYRE Francis. Stratégie de production touristique. Cours de Master 2 MIT, ISTHIA, Université Toulouse JeanJaurès, 2015. 28 International Congress and Convention Association (ICCA). 2013 ICCA Statistics Report, juin 2014, 55 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.iccaworld.com/npps/story.cfm?nppage=3537>. (Consulté le 16-03-2015). 29 Union des Associations Internationales (UAI). 2013 Associations Survey Final Report, novembre 2013, 91 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.uia.org/sites/uia.org/files/survey/UIA-Meetings-Survey-2013.pdf>. (Consulté le 16-03-2015). 30 Direction du Tourisme, DE SÈZE Bénedicte. Panorama du tourisme d'affaires, 2002, 28 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.veilleinfotourisme.fr/medias/fichier/panorama-du-tourisme-d-affaires-note-de-synthese-benedictede-seze-092002-_1360938189373-pdf>. (Consulté le 13-03-2015). 31 COACH OMNIUM. Étude exclusive sur la demande en tourisme d’affaires « MICE 2015 », 2015, 46 p. [en ligne]. 30 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ c) Foires ou expositions et salons Les foires sont des manifestations commerciales se caractérisant par les regroupements périodiques (semestriels, annuels, biennaux, triennaux, etc.) des spécialistes d'un même domaine ou secteur. Leur but est de « présenter aux acheteurs professionnels ou au grand public des échantillons de produits ou de services dans l'intention d'en faire connaître les qualités et d'en provoquer l'acquisition »32. Elles peuvent être d'intérêt et reconnues à l'échelle nationale ou internationale. Les foires et expositions ne comportent aucune opération commerciale organisée mais les retombées économiques directes, indirectes ou induites sont très importantes, notamment pour les territoires qui les accueillent. C'est pourquoi ce sont des événements très sollicités par certaines destinations. Lorsqu'il s'agit des foires spécialisées dans une catégorie de produits ou secteur précis (voire une activité ou un petit groupe des secteurs), elles sont qualifiées de salons. Ces derniers sont organisés dans le but de : « réunir au même moment et dans un même lieu l’offre et la demande d’un même secteur d’activité ; permettre une information directe, actuelle et personnalisée des visiteurs et des exposants ; placer les acheteurs nationaux et internationaux en situation de voir, comparer et passer des commandes »33. Ainsi, ils sont très davantage adressées (parfois strictement) aux professionnels et donc non accessibles au grand public, sauf dans certaines conditions (soirées, journées, etc.) 2.2.3 Les voyages d'affaires Les voyages d'affaires ou corporate travel ou encore business travel sont des déplacements réalisés vers le lieu d'implantation d'une entreprise ou d'un secteur d'activité déterminé, soit en petits groupes, soit individuellement. Le but est « strictement professionnel (un rendezvous d'affaire dans une autre ville, un déplacement pour rencontrer les interlocuteurs d’une entreprise cliente ou encore une réunion internationale entre plusieurs partenaires etc.) »34. En aucun cas, l'objectif sera de participer à un événement. Disponible sur : <http://www.coachomnium.com/component/content/article/40-bonus/80-Étude-tourismedaffaires.html>. (Consulté le 04-05-2015). 32 Direction du Tourisme, DE SÈZE Bénedicte. Panorama du tourisme d'affaires, 2002, 28 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.veilleinfotourisme.fr/medias/fichier/panorama-du-tourisme-d-affaires-note-de-synthese-benedictede-seze-092002-_1360938189373-pdf>. (Consulté le 13-03-2015). 33 ibid 34 ibid 31 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Les voyageurs d'affaires ont généralement très peu de temps libre en dehors de leur mission de voyage, celle dernière étant souvent comprise dans un espace de temps assez court. D'ailleurs, ils sont rémunérés lors de ces déplacements et tout est décidé et pris en charge par leurs entreprises, ne laissant pas le choix au voyageur d'affaires par rapport à aucun élément de son voyage (cf. Annexe E. ). Alors, les aspects touristiques liés aux loisirs (visite des sites touristiques, souvenirs, etc.) ne sont pas pris en compte dans cette catégorie car ils sont difficilement quantifiables. Un exemple donné par DUPUY (2005, p.8) illustre très bien la distinction entre les deux termes : « Voici un homme d'affaires prenant le premier avion du jour pour rejoindre Munich ; sitôt arrivé, il s'empare d'une voiture de location, se dirige vers des bureaux, une usine, un laboratoire, pour traiter ses affaires et revient le soir même (ou le lendemain après une nuit d'hôtel), sans même être allé boire une bière à la Hofbrauhaus ; celui-là effectue bien un voyage d'affaires et non du Tourisme d'Affaires. Par contre, le même individu prenant l'avion pour Abidjan, y restant plusieurs jours et s'y trouvant en week-end toutes affaires cessantes, profitera de ce laps de temps pour explorer le pays, sera invité par ceux qu'il a visités à une partie de campagne, à une journée de pêche ou de chasse. Il effectue bien là un voyage touristico-professionnel, mêlant le travail et les loisirs. » C'est pourquoi, selon l'avis de certains auteurs, les voyages d'affaires ne constituent pas une partie du tourisme d'affaires. D’ailleurs, L’écho touristique (2013)35 considère cette relation d’une manière différente, lorsqu’elle soutient que c’est le voyage d’affaires qui englobe le tourisme d’affaires, le premier comprenant notamment les voyages professionnels individuels et le second étant pratiqué pour les groupes. Dans tous les cas, cela dépendra du point d'analyse : si c'est du point de vue touristique ou si c'est du point de vu de l'entreprise. Dans le but de réduire la confusion dans la poursuite de ce mémoire, notamment face à des données statistiques très hétéroclites et imprécises, les nombreuses catégories du tourisme d'affaires précédemment abordées ont été rassemblées en deux grandes familles, précédemment abordées36, composées des manifestations les plus importantes, tenant compte de leur ampleur souvent internationale (cf. Figure 3). 35 Les faces cachées du voyage d’affaires. L’écho touristique, juin 2013, hors-série, p. 24-25. 36 Les voyages d'affaires ne seront pas inclus dans l'analyse comme faisant partie du marché du tourisme d'affaires. 32 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Figure 3: Schéma des catégories du tourisme d'affaires Source : l’auteur, 2015 Cette classification, même si elle n'est pas très exhaustive, a été élaborée à partir d'autres existantes. Cependant, ce n'est qu'une parmi d'autres car, même chez les professionnels, il n'y a pas une division homogène de ce marché. D'ailleurs, ils travaillent souvent sur plusieurs segments et non sur un secteur en particulier. En effet, le marché du tourisme d'affaires s'avère extrêmement complexe car il regroupe tant les petites réunions de quelques dizaines de personnes comme les grands événements de plusieurs milliers de participants. Tous les projets à orientation événementielle ayant pour cible les professionnels d'un secteur peuvent donc lui être associés. Par conséquent, des confusions subsistent encore, non seulement par rapport aux catégories pouvant aller ensemble ou non (comme le marché des congrès et celui des séminaires, par exemple), mais aussi concernant les segments pouvant ou non faire partie de ce marché (voyages d'affaires, etc.). 2.3 Principaux acteurs sur le marché du tourisme d'affaires Le marché du tourisme d'affaires est très hétérogène, tenant compte des diverses manifestations qui le composent. Par conséquent, l'offre est elle aussi très variée. 33 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Figure 4: Architecture de l'organisation d'une destination affaires Source : DE SÈZE, 2008 À partir du schéma de DE SÈZE (2008, p.12) (cf. Figure 4), les principaux acteurs concernés par les manifestations professionnelles, au-delà des prestataires touristiques, seront regroupés en deux groupes : les structures d'accueil et les entreprises spécialisées dans l'organisation des événements professionnels. Une autre partie sera par la suite consacrée à la clientèle d'affaires. 2.3.1 Les structures d'accueil Parmi les établissements pouvant accueillir des manifestations professionnelles, on peut citer : a) Hôtels Au-delà des prestations traditionnelles (hébergement, restauration, animation, etc.), les hôtels offrent davantage des prestations et des services adaptés à la demande de la clientèle d'affaires. D'ailleurs, il y en a beaucoup qui se sont spécialisés dans ce type de clientèle. Parmi les services les plus appréciés lors de la réalisation d'une manifestation professionnelles se trouvent : la location des salles de réunions avec un équipement de qualité, dont la capacité et les dimensions permettent d'accueillir de manifestations 34 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ différentes en même temps (salles plénières, sous-plénières, de commissions, etc.) ; l'accès gratuit à Internet à haut débit dans tous les espaces ; des centres d'affaires équipés des logiciels spécifiques ; etc. Ces forfaits « affaires » sont généralement proposés par des hôtels de standing (4 étoiles ou plus), appartenant à des chaînes hôtelières ou indépendants, situés notamment dans des milieux urbains. Il s'agit, en effet, des produits très complets et avantageux pour les clients, lorsqu'ils comprennent la location des salles (par jour ou demi-journée), l'équipement (écrans, projecteurs, fournitures de bureau, etc.), des pauses-café et parfois de déjeuners. Ainsi, les participants ont tout ce dont ils ont besoin concentré dans un même endroit, ce qui facilite l'organisation et la réalisation des événements, tout en optimisant la gestion du temps (pas besoin des transferts entre le lieu d'hébergement et celui de la réunion, plus d'assiduité des participants, etc.) en limitant les frais. b) Centres de congrès Les centres de congrès sont des immeubles généralement construits spécifiquement pour accueillir des manifestations d'affaires. Leur objectif premier est donc de « fournir l'espace et les services nécessaires à la tenue de séminaires, de réunions d’affaires, de conférences et de congrès » (ARCHAMBAULT et HUAD, 2003, p. XX). Bien que leur taille soit variable, ils sont composés « d'au moins un auditorium, de salles de commissions, de bureaux pouvant être mis à la disposition des organisateurs, d’une surface d’exposition et d’un espace de restauration »37. D'ailleurs, ils peuvent aussi disposer d'amphithéâtres, salons VIP, salles de presse, etc. c) Parcs d'expositions Ces sont des espaces variés, principalement composés des halls, conçus pour accueillir des foires et des salons. Leurs tailles pouvant varier, ils sont capables de s'adapter à des événements très différents, grâce à leur modularité. Les prestations proposées par ces installations sont diverses mais, en général, elles comptent des grandes surfaces éclairées, équipées de plusieurs points d'alimentation (en électricité et eau) et d'options techniques 37 Direction du Tourisme, DE SÈZE Bénedicte. Panorama du tourisme d'affaires, 2002, 28 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.veilleinfotourisme.fr/medias/fichier/panorama-du-tourisme-d-affaires-note-de-synthese-benedictede-seze-092002-_1360938189373-pdf>. (Consulté le 13-03-2015). 35 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ spécifiques (sonorisation, audiovisuelles et informatiques, etc.) ; un nombre important de places de stationnement ; etc. d) Autres lieux de réunions Des nouvelles structures « alternatives » apparaissent également sur le marché d'affaires. Ce sont des complexes spécialisés, regroupant différents services adaptés aux réunions professionnelles, comme : d'espaces de rencontre (avec de salles de réunion et d'expositions) ; d'espaces affaires (avec de salles de travail et le matériel nécessaire) ; etc. Ils se situent généralement dans les grandes villes, à proximité des hôtels ou des restaurants, ou des grands axes de communication, comme les centres d'affaires des aéroports.38 2.3.2 Les organisateurs professionnels Plusieurs entreprises assument l'organisation de leurs événements en interne, à l'aide d'un comité organisateur ou d'un coordonnateur. Dans d'autres cas, les structures d'accueil disposent d'équipes qui prennent en charge aussi l'organisation des manifestations professionnelles. Cependant, les entreprises ou associations peuvent aussi faire appel aux entreprises spécialisées dans l'organisation des manifestations d'affaires, comme : a) Organisateurs Professionnels de Congrès ( Professional Congress Organisers - PCO's ) Comme son nom le dit, ce sont des sociétés dédiées à la création d'événements, notamment de congrès, pour des entreprises, sociétés scientifiques, fédérations professionnelles, etc. Les PCO's sont des organismes accrédités et habilités à prendre en charge la logistique d'un congrès (ARCHAMBAULT et HUAD, 2003, p. XIX). Ils sont d'ailleurs très présents, surtout lorsqu'il s'agit de manifestations internationales. b) Agences réceptives ( Destination Management Companies - DMC's ) Les DMC's sont des agences de voyages réceptives, spécialisées dans le tourisme d'affaires, qui « conjuguent les compétences d'un voyagiste classique et celles d'une agence organisatrice d'événements, prenant ainsi en charge la totalité de la conception du 38 ibid 36 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ voyage, en intégrant un volet commercial et/ou marketing adapté à l'entreprise cliente »39. Elles jouent ainsi le rôle d'intermédiaires entre les fournisseurs (hébergement, transport, structures de réunions, guides, etc.) et les clients (organisateurs de manifestations d'affaires). Bien que dans certains cas, les DMC's assument pleinement l'organisation des manifestations d'affaires, ARCHAMBAULT et HUAD (2003, p.XX) soutiennent qu'elles s'occupent principalement des activités pré- et post- événement. c) Agences événementielles Même si le rôle des agences de création d'événements peut parfois sembler similaire à celui des DMC's, les premières « organisent principalement des réunions corporatives et des contenus relatifs à des voyages de motivation, voyages offerts par des entreprises dans le but de récompenser ou de motiver les employés ou les distributeurs » (ARCHAMBAULT et HUAD, 2003, p. XX). Tant les DMC's comme les agences événementielles s'impliquent dans l'organisation des manifestations d'affaires lorsque la destination a déjà été sélectionnée. Cependant, elles participent aussi activement, toutes les deux, à des efforts visant à développer à long terme la destination, notamment par la mise en place des stratégies de développement et de marketing. d) Offices de Tourisme (OT) et Bureaux de Congrès Ce sont des organismes ayant pour mission principale la promotion et la commercialisation d'une destination spécifique, ville ou région, auprès des organisateurs et entreprises régionales, nationales ou internationales, mais aussi des voyagistes et des touristes. De plus, ils sont généralement en coopération avec d'autres professionnels de la destination, ce qui leur permet de conseiller et d'assister, tant les organisateurs dans la préparation d'un événement d'affaires, comme la clientèle potentielle (provision du matériel promotionnel, d'un accès rapide à un ensemble de services, vérification des disponibilités, etc.). D'autre part, ils observent et étudient la clientèle de ce secteur afin de dégager les priorités en matière de vente et de marketing de la destination. Plusieurs d'entre eux possèdent même des équipes de vente spécialisées dans le tourisme d'affaires. (ARCHAMBAULT, 2003, p. XX). 39 ibid 37 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ De manière générale, quel que soit le type d'organisateur, ils planifient, gèrent, et coordonnent les tâches liées à la tenue des différentes manifestations d'affaires. En outre, ils disposent tous d'une influence significative quant à la sélection des destinations, des centres de congrès ou autres lieux de réunion, ainsi que des établissements d'hébergement où logeront les participants. 2.3.3 La clientèle d'affaires La typologie de la clientèle d'affaires, comme ses besoins, diffèrent selon le type d'organisme, le type de manifestation, leur ampleur, etc. Actuellement, la clientèle d'affaires est composée de deux grands segments40 : a) Marché des entreprises ou corporate « Le marché corporatif est constitué d’événements organisés par des entreprises privées visant la réunion de leurs clients, de leurs partenaires ou de leur personnel » (ARCHAMBAULT, 2003, p. XIX), pour traiter des questions internes d’organisation, de production et de vente ; comparer des résultats, étudier de nouvelles méthodes ou stimuler la contribution de chacun au progrès de la firme. Ce type de réunions professionnelles peut donc être interne, externe ou interne-externe. Les espaces pour les manifestations corporate se sont beaucoup développés depuis les dernières années. Les acteurs des mêmes secteurs d'activités ont de plus en plus besoin de rencontres et d'échanges entre les professionnels. Alors, elles attirent un nombre élevé de participants. D'ailleurs, ce marché a beaucoup évolué, non seulement au niveau quantitatif mais aussi qualitatif, devenant des outils de communication plus performants. b) Marché associatif Ce marché est principalement composé de fédérations professionnelles, organisations syndicales et d'autres associations, regroupant des professionnels (médicaux, scientifiques, etc.), des syndicats, des organisations religieuses, etc. Les associations peuvent être tant gouvernementales comme non-gouvernementales. Les événements du marché associatif diffèrent, eux aussi, les uns des autres, notamment concernant leur budget, taille, durée ou 40 International Congress and Convention Association (ICCA). 2013 ICCA Statistics Report, juin 2014, 55 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.iccaworld.com/npps/story.cfm?nppage=3537>. (Consulté le 16-03-2015). 38 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ difficulté. Néanmoins, on identifie certaines similarités : périodicité des manifestations, changement des destinations d'un événement à un autre, délais importants de mise en œuvre, etc. Tableau 2: Caractéristiques des marchés corporatif et associatif Marché corporatif Marché associatif Nombre élevé de réunions Nombre restreint de congrès Nombre généralement restreint de participants Nombre élevé de participants Réunions visant à satisfaire les besoins des entreprises Objectifs variés reflétant la diversité des besoins des membres Nombre limité de décideurs impliqués dans la sélection d'une destination Plus grand nombre de décideurs impliqués dans la sélection d'une destination Délai de planification assez court (en général, de quelques moins à un an seulement) Longues périodes de planification se poursuivant sur plusieurs années Centre d'intérêt géographique plus localisé Intérêts géographiques diversifiés et sélection des destinations selon un principe de rotation géographique Processus de décision assez rapide Processus de décision lent et soumis à la fréquence des rencontres des comités administratifs Possibilité de répétition d'achat d'un site et d'une Possibilité d'accueil du même groupe ne se destination représente qu'après plusieurs annés Source : ARCHAMBAULT et HUARD, 2003 Le nombre de participants aux manifestations associatives est généralement plus important que les corporate, plus de 50 personnes en général (ARCHAMBAULT, 2003, p. XIX), mais ces événements accroissent plus en taille qu'en nombre, leur ampleur devenant de plus en plus internationale41. Ainsi, l'International Congress and Convention Association (ICCA) estime l'organisation d'environ 24 000 manifestations associatives en 201442. Pourtant, selon ARCHAMBAULT (2003, p.XIX), la plupart des associations organisent elles-mêmes leurs événements. Nous pouvons conclure avec le tableau précédent (cf. Tableau 2), nous permettant d'avoir une synthèse comparative des deux types de clients d'affaires que nous venons d'analyser. ҉ 41 Direction du Tourisme, DE SÈZE Bénedicte. Panorama du tourisme d'affaires, 2002, 28 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.veilleinfotourisme.fr/medias/fichier/panorama-du-tourisme-d-affaires-note-de-synthese-benedictede-seze-092002-_1360938189373-pdf>. (Consulté le 13-03-2015). 42 International Congress and Convention Association (ICCA). The International Association Meetings Market 2014, juin 2015, 52 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.iccaworld.com/npps/>. (Consulté le 30-06-2015). 39 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ La multiplicité des intervenants permet bien évidemment de mieux satisfaire la demande du marché du tourisme d'affaires, toujours à la recherche de plus de personnalisation. Cependant, cette concentration d'acteurs sur un même environnement entraîne aussi une forte concurrence sur ce marché. Dans un tel contexte, une stratégie envisageable pourrait donc être de travailler ensemble (gouvernements, offices de tourisme, centres de congrès, hôteliers, agences de voyages du secteur réceptif, fournisseurs de services, etc.) afin d'améliorer l'offre en tant que destination et de mieux la mettre en valeur pour se démarquer de la concurrence extérieure. 40 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Chapitre 3. Le sur-mesure dans le marché du tourisme d'affaires Le second concept contenu dans notre question de départ, le « sur-mesure », semble être un peu plus simple à traiter. Dans ce troisième chapitre, nous analyserons cette notion, tout en abordant ses perceptions et valeurs, ainsi que sa place dans le tourisme. 1. La notion de sur-mesure La notion de « sur-mesure » fait inévitablement référence à « ce qui est particulièrement bien adapté »43 aux spécificités du client. Les origines du terme sont étroitement liées à la couture, notamment, lors de la création de vêtements. Historiquement, ces derniers étaient réalisés par les couturières, qui réceptionnaient des demandes de proximité. Les fabricants étaient ainsi en relation directe avec les clients, afin d’adapter leurs réalisations à la morphologie des ces derniers et à leurs désirs. Le sur-mesure était donc partie intégrante de la confection. À partir du XXe siècle, après la révolution industrielle, « l'image du couturier, un style établi, ou la marque prennent le dessus au détriment de la relation personnelle et locale. Avec la délocalisation, la fabrication s'éloigne, tout comme la responsabilité du client de s'impliquer dans la conception d'un produit »44. 1.1 Customisation = personnalisation ? Certains auteurs précisent la différence entre customisation et personnalisation, au niveau de la participation plus ou moins active du client dans la création du produit demandé. Ainsi, « la customisation (ou sur-mesure) donne à l'utilisateur la capacité de dicter activement l'information (…). Dans le cas de la personnalisation, aucune action n'est requise de la part du visiteur. Le contenu est déduit de son comportement. » (VIOT, 2006)45. Dans le cas d'un site Internet, par exemple, on pourrait différencier personnalisation et customisation selon les techniques appliquées (cf. Tableau 3) : 43 LAROUSSE. Dictionnaires de français [en ligne]. Disponible sur : <http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/surmesure/75780>. (Consulté le 20-03-2015). 44 GAUTRAND Pascal. L'approche du sur mesure : l'exemple romain contemporain. Mode de recherche, juin 2011, nº 16, p.49-54. 45 Cité par DE WASSEIGE Olivier (2007, p.131). 41 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Tableau 3: Exemples de techniques de personnalisation et de customisation sur Internet Personnalisation Customisation Cookies (habitudes de navigation) Formulaires électroniques (préférences) Extranet (identification de la personne connectée) L'extranet (informations données sur le profil et souhaits d'informations) Déduction d'un profil (par l'analyse comportementale de la navigation) Le choix d'un profil par l'internaute (de manière claire et volontaire) Source : DE WASSEIGE, 2007 Néanmoins, lorsqu’on applique ces concepts au tourisme, ils ont tendance à se mélanger et il est souvent très difficile de les démarquer. 2. La place du sur-mesure dans le marché des voyages touristiques Selon l'OMT, « un voyage désigne le déplacement d'une personne depuis le moment où elle quitte son lieu de résidence habituelle jusqu'à son retour : il s'agit donc d'un voyage aller-retour »46. Les voyages touristiques constituent, bien évidemment, une composante de ce concept. Ils sont généralement regroupés en quatre catégories principales47 : séjours : offres packagées et non modifiables, dont chaque prestation touristique est préalablement choisie ; circuits : offre composée d'un nombre limité de choix possibles concernant les prestations touristiques, dont les dates de départ et l'organisation sont fixes ; voyages à la carte : offre composée d'un nombre assez varié de choix possibles concernant, tant les prestations touristiques, comme l'organisation, tout en restant assujetti à un catalogue disponible ; voyages sur-mesure : même si on part toujours d'une base des données, le produit final, totalement flexible, ne dépend que des souhaits des clients, souvent au-delà du dit catalogue. En effet, dans plusieurs cas, il n'y a pas de catalogue. Or, nous pourrions regrouper ces catégories en deux groupes principaux : le tourisme organisé et le tourisme sur-mesure. « Le premier est un produit fini que le client achète, tandis que le second est un produit en devenir dans le sens où il s’ajuste aux envies du client » (SIMON, 2012, p.15). 46 Organisation Mondiale du Tourisme OMT. Comprendre le tourisme : Glossaire de base [en ligne]. Disponible sur : <http://media.unwto.org/fr/content/comprende-le-tourisme-glossaire-de-base>. (Consulté le 20-03-2015). 47 Bourse des voyages. Glossaire du tourisme [en ligne]. Disponible sur : <http://www.bourse-desvoyages.com/glossaire-tourisme/voyage-sur-mesure.html>. (Consulté le 23-04-2015). 42 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Le « sur-mesure » émerge donc comme une offre dont le but premier est de satisfaire pleinement les besoins et les attentes spécifiques de chaque voyageur. Le principe réside ainsi dans l'échange entre un agent de voyages spécialisé, qui conseillera le client par rapport à la faisabilité et les possibilités du projet désiré, et le client. C'est pourquoi la participation active de ce denier est requise, non seulement en tant que consommateur mais aussi en tant que « consom’acteur » (SIMON, 2012, p.15). Pour les agences, l’aspect fondamental sera la qualité du service. D’ailleurs, grâce à ses multiples partenaires, elles se donnent pour objectif de s'éloigner des voyages standardisés, tout en se renouvelant et s'enrichissant, avec toujours plus de possibilités. Ainsi, chaque produit est différent du précédent. 2.1 Des voyages organisés au tourisme sur-mesure Le tourisme a pendant très longtemps été associé aux voyages organisés. En effet, même les premiers voyages se faisaient en groupes d'aristocrates et bourgeois. Ensuite, avec la démocratisation des vacances, le tourisme de masse fait son apparition. C’est une notion qui continue à se développer énormément, pendant les années 1970-'80, jusqu'à ce que l'offre touristique sature la demande, notamment, dans les espaces balnéaires. Les impacts négatifs dans l'économie, la culture et, surtout, l'environnement des territoires d'accueil se font ressentir fortement. Le XXe siècle s'achève ainsi avec une crise du tourisme de masse, face à la prise de conscience environnementale des touristes. Ils sont désormais plus actifs et à la recherche de nouveaux espaces et produits, propres à chacun, leur permettant de profiter d'une expérience unique. Par conséquent, l'offre se diversifie et se personnalise davantage.48 2.1.1 L'attractivité des niches Comme dans d'autres secteurs, dans le tourisme, on trouve souvent une offre assez diversifiée. Cependant, certaines prestations se vendent toujours beaucoup mieux que d'autres, vu le volume de clients qui les sollicitent. Alors, l'impact de ce nombre limité de services sur le chiffre d'affaires est remarquable. 48 BESSIÈRE Jacinthe. Sociologie du tourisme. Cours de Master 1 MIT, ISTHIA, Université de Toulouse Jean Jaurès, 2013. 43 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Cette concentration commerciale répond, en effet, à ce que nous connaissons comme le principe de distribution de Pareto ou la règle de 20/80 (cf. Figure 5), selon laquelle « pour la plupart des activités commerciales une partie réduite de la clientèle représente l'essentiel du chiffre d’affaires »49. Figure 5: Représentation du modèle 80/20 et de Longue traîne Source : ANDERSON, 2007 Au-delà des prestations les plus demandées des catalogues touristiques, le reste de l'offre est composée de beaucoup d'autres produits qui, eux aussi, sont intéressants pour certains. Dans ce secteur, la diversité de produits est bien plus conséquente. En revanche, ils se vendent en plus petite quantité, le nombre de clients étant très souvent plus réduit. Nous parlons ici d'une autre théorie, plus moderne que celle de Pareto : la Longue traîne (cf. Figure 5). FLORENCIO (2012, p.20) explique que « le nombre de prestations touristiques qui se multiplient constitue la traîne, et de leur côté, les trois grands services de base que sont le transport aérien, les chaînes d'hôtel et la location de voiture, composent la tête ». DE WASSEIGE (2007, p.163) et FLORENCIO (2012, p.20) expliquent cette théorie, à partir des trois conditions : démocratisation des outils de production : grâce à l'existence de plus de produits de niche que de succès, les premiers étant plus diversifiés et plus performantes visà-vis des coûts de production, ce qui fait que la traîne s'allonge ; baisse des coûts de consommation, due à la démocratisation de la distribution : grâce au progrès technologiques offerts par Internet, les produits de niches deviennent accessibles davantage, par exemple, sous la forme de produits low-cost, etc., ce qui fait que la traîne s'épaissie ; 49 BARTHELOT Bertrand. Définitions Marketing [en ligne]. Disponible marketing.com/Definition-Regle-des-20-80>. (Consulté le 01-04-2015). 44 sur : <http://www.definitions- Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ connexion entre l'offre et la demande : l'offre est de plus en plus importante et accessible, en accord avec une demande de plus en plus diversifiée, ce qui fait que les ventes glissent des succès vers le niche. Selon ANDERSON (2007)50, « notre culture et notre économie ne sont plus focalisées sur un nombre restreint de produits à succès, qui forment la tête de la courbe de la demande, mais se tournent vers les très nombreuses niches de sa traîne ». D'ailleurs, « l'acheteur est prêt à payer plus cher ce qui est rare » (DE WASSEIGE, 2007, p.164). Alors, malgré la concentration autour de la tête, ce modèle devrait répondre à l'épaississement de la traîne et, par conséquent, à une croissance de la rentabilité des niches. Dans un tel cadre, le tourisme sur-mesure, étant composé notamment de beaucoup de produits de la traîne, devrait continuer à croître et la personnalisation des voyages pourrait bien être envisagée liée à des offres économiquement viables. 2.1.2 Mass-Customization ? Lorsque les auteurs parlent d'adapter la notion de sur-mesure non à un client ou à un petit groupe de clients, mais à des masses de touristes, nous sommes en présence de ce qui est connu comme la « mass-customization ». Bien évidemment, les modes de gestion de la demande ne sont pas les mêmes. Dans le cas des masses, il s'agit d'un « processus par lequel les firmes appliquent les technologies et méthodes de management pour produire de la variété au produit et de la personnalisation à travers une flexibilité et une capacité de réponse rapide » (KOTHA, 1995, p.22). L'objectif premier est de « produire suffisamment de variété afin que pratiquement tout le monde puisse trouver exactement ce qu'il désire à un prix raisonnable ». (KOTHA, 1995, p.22) Alors, nous ne parlons plus d'un produit conçu dans sa totalité pour une personne en particulier, et donc différent de tout autre produit, mais des produits suffisamment flexibles pour pouvoir répondre à une demande des masses. Ainsi, les clients pourraient choisir librement les dates, les lieux, les activités, etc. de leurs séjours. Par conséquent, il se peut que l'offre ait un caractère unique, vu le traitement de la part des tour-opérateurs (TO), 50 Cité par DE WASSEIGE Olivier (2007, p.163). 45 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ mais il ne s'agit pas d'offres uniques dans leur totalité. Alors, bien que cette démarche puisse ressembler les voyages sur-mesure, pour être faite conjointement avec le client, elle constitue réellement une manifestation des voyages à la carte. 2.2 Perception et valeurs des voyages sur-mesure Une offre touristique de base est composée du minimum requis et attendu par les clients pour être considérée comme un choix possible. Bien évidemment, ce qui est « requis et attendu par les clients » est une notion très dynamique, qui varie d'une époque à l'autre, d'un marché à l'autre et même d'un individu à l'autre au sein d'un même marché. Néanmoins, il s'agit de ce qui est considéré comme prioritaire par les consommateurs (valeur rationnelle) et qui est généralement accordé sous la forme d'un contrat de base (cf. Figure 6). Figure 6: Grille d'analyse de la valeur de l'offre touristique Source : DGCIS, 2010 Cependant, dans les conditions actuelles du marché touristique (contexte économique tendu, nouvelles attentes et aspirations des clients, etc.), une source de valeur ajoutée, 46 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ parfois subjective (psychologique, fonctionnelle et expérientielle), devient primordiale pour attirer et mieux satisfaire les consommateurs (cf. Figure 6). 2.2.1 La crise, un facteur d'accélération du changement socioculturel Selon la DGCIS (2010, p.18), « par son ampleur, sa durée, mais aussi sa nature, la crise actuelle n'est pas une crise comme les autres ». En effet, ils parlent de : crise du modèle capitaliste, face aux mutations de la valeur du travail et de l'argent dans les sociétés postindustrielles ; crise de la mondialisation, vu l'interdépendance croissante des économies et des cultures ; crise du modèle de consommation, du fait de la montée des inégalités et l'épuisement des ressources ; crise de civilisation, lors de la perte des repères traditionnels d'appartenance et l'évolution technologique. Ainsi, elle est considérée comme « une crise systémique et structurelle, qui interroge le modèle sociétal-économique et le modèle d'hyperconsommation qui caractérise les sociétés occidentales en ce début de millénaire ». (DGCIS, 2010, p.18) Figure 7: Un « laboratoire du changement » d'où émergeront les tendances de demain Source : DGCIS, 2010 47 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Même s'il ne s'agit pas d'un phénomène inédit, « au-delà des phénomènes conjoncturels, la crise actuelle agit donc comme un révélateur et un accélérateur de changement : révélateur, au sens où elle met en lumière, et de manière éclatante, les dysfonctionnements, les excès et les limites du système consommatoire dominant… et un rôle de transformateur, en ce qu'elle pousse les consommateurs à expérimenter de nouvelles manières de penser, de vivre et de consommer » (DGCIS, 2010, p.19) (cf. Figure 7). Malgré ce changement évident, la base sociétale globale et le modèle de consommation de nos jours s'appuient sur les mêmes dimensions structurantes. De plus, ils sont dominés par les technologies numériques, concernant notamment l'information et les communications, comme avant la crise. Il ne s'agit donc pas d'une rupture radicale ou d'un changement de société, mais plutôt d'une évolution dans les approches, qui cherchent à trouver de nouveaux équilibres au sein du même modèle de consommation existant. Néanmoins, il faudrait suivre attentivement ces manifestations, afin de mieux anticiper les prochaines évolutions dans les sensibilités et les modes de vie des consommateurs. 2.2.2 Nouvelles perceptions de la valeur des offres touristiques En ce qui concerne l'offre touristique, le DGCIS51 concentre les nouvelles perceptions de la valeur notamment autour de : a) Prix Face à une diminution du pouvoir d'achat, et dans le but de ne pas payer que ce qu'on consomme et de consommer ce qu'on paye, tout en refusant « les logiques de package qui enferment dans des offres non personnalisées » (DGCIS, 2010, p.30), les stratégies d'adaptation concernant la consommation englobent : l'hiérarchisation de la consommation, en démultipliant les stratégies prix en fonction des bénéfices attendus (préservation des vacances principales au détriment des nombreuses vacances « secondaires », etc.) ; la recherche du prix le plus juste, sans sur-qualité, et le contrôle des dépenses, par évitement des tentations, renoncements aux circuits marchands et aux intermédiaires (préférence par le « tout compris », produits d'entrée de gamme, low-cost, etc.) et en privilégiant les achats 51 DGCIS. Nouvelles perceptions de la valeur des offres touristiques, 2010, 102 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.veilleinfotourisme.fr/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw? ID_FICHIER=1333691713006>. (Consulté le 01-04-2015). 48 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ de dernière minute ; les comportements d'achats « malins » (moindre recours aux intermédiaires, offres non marchandes, recours accru aux comparaisons de prix, promotions, réservations de dernière minute, anticipées ou hors saison, etc.). Ces stratégies s'appliquent à toutes les sphères de la vie des individus : privée, professionnelle, au sein de la société, etc. Ils repensent les différentes dimensions du passé et expérimentent de nombreuses initiatives à travers une ouverture sans précédent. Cependant, ils le font différemment, selon la personne et la population concernés (niveau d'éducation, de revenus, etc.). b) Sécurité Au-delà de la volonté d'ouverture à de nouvelles pratiques de consommation, les individus font preuve d'adaptabilité. Cependant, face à un contexte de plus en plus incertain et complexe, très médiatisé, une des priorités reste toujours la prévention et la minimisation des risques concernant la sécurité des personnes et de biens, afin d'éviter les mauvaises surprises. Du point de vue de la consommation, le client se retrouve au milieu d'un modèle gigantesque, complexe et standardisé, régis par les politiques de marketing, duquel il se méfie énormément. Il a donc plus que jamais besoin de comprendre le système et d'être rassuré (sécurisation de l'achat, de la prestation, des équipements, etc.). C'est pourquoi il est à la recherche d'un encadrement clair et simple, des structures dont il connaît le fonctionnement et des racines sources de sécurité. On observe donc une tendance à : l'attrait pour le connu, le proche, au détriment de la nouveauté, avec une revalorisation des « valeurs sûres » intemporelles ; la préférence pour les structures « à taille humaine », au détriment des grandes structures considérées comme déshumanisées et trop standardisées ; l'attrait pour le passé, la culture, le retour aux sources, l'authentique, etc. ; le besoin de transparence, lisibilité, simplicité, d'offres bien définies, avec des partis pris identifiables et qui invitent à aller à l'essentiel, aux fondamentaux des envies et des besoins ; etc. 49 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ c) Relation qualité-confort Même avant la période de crise, les consommateurs ont tendance à contrôler de plus en plus activement leur consommation de manière autonome. Souvent, cette « maturité consommatrice » se traduit par une augmentation des exigences lors des choix ou même une participation active lors de la création des produits consommées. Les nouvelles technologies émergent ainsi comme de facilitateurs et moyens d'expression des souhaits et des besoins, ainsi que de la créativité des consommateurs. Les clients participent activement « à la vie des marques, en exerçant son pouvoir d'influence, de prescription, de concertation, mais également de contribution et de création » (DGCIS, 2010, p.25). De plus, plusieurs prestataires (entreprises et indépendants) se servent des nouvelles technologies pour faire participer les consommateurs à la création du produit souhaité. Ils deviennent ainsi « co-producteurs » du produit acheté, ce qui assure la personnalisation de ce dernier, puisque c'est en partie le propre client qui l'a créé. Dans tous les cas, bien que le désir de consommer soit toujours présent et très fort d'ailleurs, les individus ne consomment plus comme auparavant. Actuellement, ils sont plus à la recherche des produits qui répondent vraiment à leurs besoins, face aux consommations impulsives ou peu raisonnées ; ainsi que des offres avec personnalité propre et personnalisées, loin de grandes marques et de l'influence des campagnes marketing, et porteuses des valeurs émotionnelles. d) Plaisir et bien-être Certains aspects de notre vie quotidienne, telles que le besoin d'être toujours accessible, les rythmes de vie accélérés et la disposition à faire plusieurs choses à la fois, au-delà du gain de temps qu'ils représentaient auparavant, commencent à être perçus comme de facteurs de stress. Par conséquent, les individus gagnent en conscience et font plus d'attention à euxmêmes, tout en recherchant de nouveaux équilibres entre la vie privée et professionnelle. La tendance est donc à minimiser l'impact des facteurs stressants, grâce à la mise en place de stratégies, comme : prévoir des temps vides de choses à faire ou pour faire de choses simples sources de plaisir ; consacrer plus d'importance au présent ; valoriser davantage la 50 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ qualité de vie, notamment l'hygiène de vie (alimentation, sommeil, repos, etc.), même si cela implique dépenser plus de temps ; mieux gérer le temps et doser l'énergie, pour anticiper et mieux répondre aux éventuelles pressions de l'environnement ; etc. Le but, c'est de trouver le bonheur et d'assurer la santé physique et mentale pendant le plus longtemps possible et pendant toutes les étapes de la vie. Dans ce cadre-là, les vacances et les loisirs émergent comme de solutions très favorables. e) Étique Face à la montée des inégalités économiques, sociales, etc. au sein de la société actuelle, les individus sont davantage concernés par la situation de l'Autre. Ils sont de plus en plus ouverts à l'échange et au partage des émotions et de nouvelles expériences ; la recherche de contacts authentiques ; création de projets collectifs, solidaires et altruistes, plutôt qu'individuels ; etc. Cela, nous le remarquons, tant au sein des couples et des familles, comme au niveau de la société (voisins, collègues de travail, etc.) et même à un niveau plus large (organisations non gouvernementales, associations, etc.). Malgré le succès de la sociabilité virtuelle, on cherche à établir ou rétablir de liens plutôt physiques, et donc humains, entre les personnes, les communautés, les sociétés, etc. D'autre part, l'attention à l'environnement est incontestable (effets sur la santé, impact économique, etc.). En effet, la question environnementale est, à l'heure actuelle, considérée comme un fort argument de vente. Les consommateurs se sentent de plus en plus impliqués dans les démarches de durabilité et de protection de l'environnement, tant naturel comme humain. Une prise de conscience se ressent donc, notamment, en ce qui concerne les actions individuelles, telles que : le recyclage, le non-gaspillage, la protection de ressources, le choix des services et des produits écologiques, etc., afin d'assurer l'avenir des futures générations. Bien que cela reste encore loin du grand public, nous constatons que les individus consomment de manière plus responsable, ce qui implique des bénéfices économiques, mais aussi la protection de l'environnement et les bénéfices des communautés. 51 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ À partir de l'explication précédente, il nous semble pratique de montrer la pyramide construite par la DGCIS (2010, p.73), qui résume clairement les nouvelles perceptions de la valeur des offres touristiques (cf. Figure 8). Figure 8: Nouvelles perceptions de la valeur des offres touristiques Source : DGCIS, 2010 Dans un contexte de changements et d'individualisation des besoins et des attentes, l'innovation devient une nécessité de premier ordre, notamment pour les entreprises touristiques. En effet, même aujourd'hui, l'offre repose toujours sur des valeurs classiques d'ordre pratique, comme le prix (face à la crise économique) et la sécurité (instinct de base), mais ces valeurs sont généralement assurées par la plupart des acteurs touristiques. Les facteurs de différenciation sur lesquels ces derniers pourraient miser seraient donc ceux qui se trouvent sur les étapes supérieures de la pyramide, étant très valorisés par les clients, puisqu'ils sont liés à la « multiplicité de 'bénéfices' qui mêlent émotion, esthétique, identité, appartenance, ergonomie, fiabilité, accessibilité... » (DGCIS, 2010, p.34). Ce sont de termes qui, d'ailleurs, s'intègrent parfaitement dans la notion de tourisme sur-mesure. 2.3 Une demande d'offres touristiques toujours plus individualisées « Le sur-mesure, la customisation et la personnalisation de produits de vacances sont devenus ces dernières années des attentes de base, qui traversent l'ensemble du secteur, y 52 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ compris le tourisme de groupe » (DGCIS, 2010)52. Ils varient en fonction des circonstances, de la personnalité et des modes de vie des individus mais, dans tous les cas, ils touchent l'ensemble de la chaîne de valeur. Les consommateurs cherchent ainsi à se différencier des autres et à faire du tourisme « autrement », loin des sentiers battus, des offres standardisées, etc. L'originalité et l'innovation que les professionnels puissent proposer dans leurs produits constitueront donc des facteurs de choix très conséquents. Néanmoins, face à un tel défis, ils ne sont pas seuls, puisque les consommateurs sont de plus en plus ouverts et disponibles à s'impliquer activement dans la création des offres touristiques. C'est, en effet, un besoin de collaborer et de devenir « acteur de leurs vacances » dans toutes leurs étapes. C'est ainsi que le consommateur devient aussi « un véritable prescripteur-évaluateur, que ce soit en positif ou en négatif, qui produit désormais son propre discours sur l'offre, complémentaire ou contradictoire à celui de l'offre elle-même » (DGCIS, 2010)53. L'ancienne technique de la bouche-à-oreille est, encore une fois, mise en avant mais, cette fois-ci, avec énormément de pouvoir, grâce à Internet (forums, blogs, sites d'avis, etc.), et encouragée par la méfiance croissante du marketing commercial. D'autre part, cette tendance des consommateurs de gérer eux-mêmes l'élaboration des vacances, à sa propre manière, afin que le produit final réponde entièrement à leurs attentes individuelles, tout en respectant les nouvelles perceptions de la valeur des offres touristiques, peut parfois devenir forte concurrente des offres marchandes. En effet, plusieurs individus proposent leurs biens ou services à la demande touristique (covoiturage, chambres chez l'habitant, etc.). Ils deviennent ainsi créateurs, opérateurs et même animateurs de leurs propres offres. Ce sont d'ailleurs des offres non marchandes, pas du tout standardisées et donc très attrayantes vis-à-vis des consommateurs. Le caractère insolite des produits est une autre qualité très appréciée des consommateurs. Malgré leurs contraintes budgétaires, ils sont toujours à la recherche d'offres de vacances exceptionnelles et enrichissantes. Cela comprend, non seulement les attentes en termes de qualité des prestations, mais aussi de personnalité de l'offre par rapport à l'originalité et la 52 53 ibid ibid 53 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ valeur de l'expérience qu'elle propose (renforcement des liens affectifs, épanouissement individuel, etc.). Enfin, la personnalisation des offres englobe aussi les stratégies de prix : « Dans une volonté de plus en plus marquée de personnalisation de la prestation prix, les consommateurs souhaitent de plus en plus concilier les avantages des prix négociés du package et la consommation à la carte de prestations choisies, que l'on dose soi-même. Cette évolution se traduit, (…), par un mouvement d'hybridation entre le package et les offres à la carte, avec des demandes d'aménagement au sein d'une offre packagée » (DGCIS, 2010, p.48). Dans un environnement peu favorable aux agences de voyages traditionnelles (multiplication des acteurs de e-tourisme, comparateurs de vols, sites de réservation hôtelière, prix cassés, etc.), cette tendance se traduit par un double enjeu : avoir un développement exponentiel tout en garantissant un service de qualité. ҉ À la fin de cette première partie, nous avons présenté l’Agence Profil Organisation, en tant que structure d’accueil pendant les cinq mois qui a duré le stage-mission. Dans un premier temps, nous avons reformulé la commande professionnelle (développement de nouveaux séjours sur-mesure et de nouvelles destinations) sous la forme d’une question de départ, afin de mieux envisager le travail exploratoire à mettre en place par la suite. Cela nous a permis d’identifier les principaux concepts à étudier dans une première approche du sujet. Il nous semble donc opportun de rappeler la question de départ : qu'est-ce qui serait une destination appropriée pour le développement des produits d'affaires sur-mesure ? La revue de littérature ainsi que les entretiens exploratoires menés par la suite nous ont permis d’approfondir le sujet de recherche et de mieux comprendre le champ d’étude dans lequel la mission de stage allait s’inscrire. De plus, nous avons identifié les principaux cadres théoriques concernés, tout en les situant dans le contexte spécifique de notre recherche. Ainsi, nous avons déterminé une problématique principale à laquelle renvoie la mission de stage et autour de laquelle nous allons développer notre recherche : dans un contexte de changement et d’individualisation des besoins et des attentes des 54 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ consommateurs, comment évaluer la capacité d’une destination de proposer de produits sur-mesure pour le marché du tourisme d’affaires ? Nous allons étudier cette problématique tout au long de ce travail et pour ce faire, nous allons l’aborder à partir des trois hypothèses générales : 1. Le tourisme d’affaires, un marché en constante adaptation 2. Le sur-mesure, porteur de valeur sur le marché du tourisme d'affaires 3. Un outil d'aide à la décision, instrument nécessaire pour évaluer le potentiel des nouvelles destinations de proposer de produits sur-mesure destinés au marché du tourisme d’affaires. Ces hypothèses seront abordées dans la deuxième partie de ce mémoire, dans le cadre de l’investigation terrain. 55 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Partie II. Diagnostic du marché du tourisme d'affaires. Création d’un outil d’évaluation du potentiel de nouvelles destinations. 56 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Introduction à la Partie II A près avoir compris les cadres théoriques de la problématique auxquels renvoie la mission de stage, et dans le but de suivre la logique de réflexion, chacune des hypothèses formulées sera à l'origine d'un chapitre de cette deuxième partie. Alors, nous les analyserons séparément afin d'identifier les éléments qui nous permettront de les vérifier. Nous consacrerons un premier temps de cette partie à l’analyse du tourisme d’affaires en tant que marché en perpétuelle évolution. Nous pourrons ainsi mieux comprendre les caractéristiques, tant de la demande comme de l’offre, ainsi qu’avoir un aperçu des grandes tendances de ce segment de marché. Ensuite, nous étudierons la place du sur-mesure dans le marché du tourisme d'affaires, face à une demande de produits davantage personnalisés et originaux de la part de ce segment. Une solution pour satisfaire ces demandes d’originalité et personnalisation pourrait être l’étude de nouvelles destinations, comme complément des classiques. Dans un dernier temps, nous proposerons la création d’un outil d’évaluation du potentiel de nouvelles destinations touristiques de proposer de produits sur-mesure adaptés au tourisme d’affaires. Cela sera d’ailleurs, l’application concrète du travail de recherche réalisé. 57 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Chapitre 1. Le tourisme d’affaires, un marché en constante adaptation Depuis l’avènement de la crise en 2008, le marché du tourisme d’affaires des groupes, « c’est la montagne russe où toute prévision conjoncturelle est désormais totalement impossible d’établir, sans se tromper ou sans mentir » (COACH OMNIUM, 2015, p.3)54. Nous essayerons pourtant d’aborder certains éléments qui caractérisent ce marché, ainsi que ses tendances les plus visibles, afin de mieux comprendre notre première hypothèse donnant titre au présent chapitre : le tourisme d'affaires, un marché en constante adaptation. Pour cela, nous nous appuierons notamment sur les études sectorielles consultées et sur l’analyse des entretiens fait aux professionnels du tourisme d’affaires, à trouver intégralement en Annexes (cf. Annexe C. Annexe D. Annexe E. Annexe F. ). 1. Analyse de la demande : la clientèle française En ce qui concerne les entreprises « clientes », plusieurs types de structures sont comptées, selon leur taille (petites, moyennes, grandes ou très grandes) ; leur ampleur (régionales, nationales, multinationales, etc.) ; leur nature (privées, publiques, etc.) ; parmi d’autres. Bien que le budget ou l’ampleur de la demande soit différent selon le type d’entreprise, elles constituent toutes des cibles à considérer. Le but sera donc de s’adapter aux diverses particularités et de fournir un service personnalisé et sur-mesure. Vu le manque des données relatives à chacune d’entre elles et que les PME-PMI sont l’une des structures les plus présentes en France, notre recherche se concentrera sur ces dernières. 1.1 Motifs de rassemblement Les motifs de rassemblement est l’un des aspects qui a très peu évolué depuis des années (cf. Tableau 4). Tableau 4: Principaux motifs de réunions professionnelles 54 L’étude annuelle exclusive réalisée par Coach Omnium dans sa 23 e édition porte tant sur l’offre que sur la demande en matière de réunions professionnelles. Lorsque que cette institution utilise les appellations « réunions professionnelles » ou « MICE », c’est pour englober les congrès, séminaires, conventions, incentives, événementiel et toutes autres manifestations concernant le monde des entreprises et des associations. 58 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Plusieurs réponses possibles Information / annonces Motivation collaborateur / réseau Fidélisation / stimulation Comité de direction Lancement de produits / services Formation Relations presse ou publiques 2010 50 % 43 % 27 % 14 % 12 % 15 % 3% 2014 44 % 36 % 21 % 15 % 15 % 6% 7% Source : Coach Omnium, 2015 En effet, nous avons constaté aussi auprès de M. B (cf. Annexe D. ), que les entreprises se réunissent toujours principalement pour informer leurs collaborateurs, clients, partenaires et autres membres de leurs réseaux, notamment, sur le développement de ventes et des parts de marché, etc. Ensuite, l’objectif est de motiver leurs collaborateurs internes, ainsi que fidéliser les prescripteurs et clients. D’autre part, les réunions de formation ont beaucoup diminué ces dernières années ; tandis que les lancements de produits et les relations presse restent assez faibles. 1.2 Lieux de réception privilégiés « L’hôtel reste, depuis plus de 20 ans, le premier lieu d’accueil de manifestations professionnelles. Ce type d’infrastructure présente l’avantage d’offrir dans un même espace les salles, la restauration et l’hébergement, limitant ainsi les déplacements et facilitant grandement l’organisation. » 55 C’est aussi un constat de Mme. D (cf. Annexe F. ) Nous observons pourtant que l’hôtellerie perd de parts de marché du tourisme d’affaires (cf. Figure 9) face à d’offres concurrentes depuis des années, principalement à cause du nombre de participants de plus en plus important ; le raccourcissement des durées des manifestations ; le développement d’une offre alternative concurrente diversifiée et professionnalisée davantage ; la recherche par les entreprises de lieux toujours plus originaux ; etc. 55 COACH OMNIUM. Étude exclusive sur la demande en tourisme d’affaires « MICE 2015 », 2015, 46 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.coachomnium.com/component/content/article/40-bonus/80-Étude-tourismedaffaires.html>. (Consulté le 04-05-2015). 59 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Figure 9: Les lieux de réception privilégiés Source : Coach Omnium, 2015 Ainsi, « les entreprises se tournent de plus en plus vers d’autres types d’infrastructures comme les salles polyvalents, les salles de réception, les monuments historiques, les restaurants et traiteurs, les châteaux et demeures de caractère… pour leur aspect pratique (…) et de proximité (…) mais aussi, (…), pour leur originalité qui est destinée à casser la routine et à séduire » 56. Enfin, les locaux et salles de réunions des entreprises ont connu une augmentation remarquable de la demande (cf. Figure 9), essentiellement pour de raisons de coûts, mais aussi de logistique et de gain de temps (peu d’anticipation, etc.). « L’idéal pour tenir un séminaire reste cependant de sortir de son quotidien et du cadre hiérarchisé de l’entreprise » 57. 1.3 Critères de choix Indépendamment du lieu de réception privilégié, il y a certains critères de recherche et de sélection à prendre en compte. Ce sont d’ailleurs des critères validés à la fois par la plupart d’experts que nous avons interrogés (cf. Annexe D. , Annexe E. , Annexe F. ). 56 ibid 57 ibid 60 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Dans un contexte économique morose, ce n’est pas une surprise que le prix soit le premier critère de choix d’un prestataire ou lieu pour développer des manifestations professionnelles (cf. Figure 10). « Il ressort qu’à l’échelle mondiale, c’est la maîtrise des coûts qui prend le pas en tant qu’enjeu prioritaire » (PARENTI, 2014, p. 40). « Il ne s’agit pas nécessairement du prix le plus bas, mais plutôt du prix conforme au budget défini préalablement par l’entreprise, qui peut, cependant, être bas » 58. Ensuite, l’accessibilité et la localisation occupent la deuxième place, la sélection de la destination étant le premier pas avant d’entamer la recherche (cf. Figure 10). À ce niveaulà, « les entreprises privilégient les destinations proches, dont l’acheminement soit le plus simple possible, sachant que les destinations changent régulièrement pour plus de la moitié des entre elles »59. Figure 10: Les critères privilégiés pour le choix d’un prestataire / lieu, en 2014 Source : COACH OMNIUM, 2015 D’autre part, le cadre constitue le premier facteur de satisfaction des participants dans les manifestations professionnelles (cf. Annexe F. ). Ainsi, « l’originalité, la notoriété et la gamme du site seront déterminantes, en fonction du type d’entreprise, public, manifestation et message à faire passer »60. Parallèlement, les salles de réunions optimisées et professionnelles (agencement, équipement technique, matériel, éclairage, etc.) représentent un des principaux centres d’intérêt des organisateurs. 58 ibid 59 M. B, directeur associé d’une agence de tourisme d’affaires et événementielle française, Toulouse, extrait d’entretien du 27-03-2015. 60 Mme. D, spécialiste commerciale dans une agence réceptive cubaine, La Havane, extrait d’entretien du 21-07-2015. 61 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ 1.4 Profil des voyageurs d’affaires français Selon l’étude menée par COACH OMNIUM en 201261, ce sont généralement les cadres dirigeants (90.4 %), et les cadres supérieurs et moyens (67.5 %) qui voyagent le plus pour des motifs professionnels au sein des PME-PMI. En effet, ils sont concernés par plusieurs des principaux motifs de déplacements, tels que : les réunions de travail ; les formations ; les congrès, colloques, salons ; ainsi que les événements d’entreprise. Le nombre et la fréquence des déplacements professionnels des autres catégories de collaborateurs, comme les commerciaux (47.9 %), concernés plutôt par les visites commerciales, de prospection ou de suivi de clientèle ; les techniciens (32.9 %) ; les consultants, ingénieurs, chercheurs, etc. (11.3 %) dépendent essentiellement de la nature d’activité des entreprises (services, industrielle ou autre). La même étude62 montre également que la fréquence annuelle des déplacements varie selon la catégorie professionnelle : « globalement tous se déplacent plus de 6 fois par an. Ce sont les cadres dirigeants et les commerciaux qui voyagent le plus dans l'année où plus de la moitié ont une fréquence de déplacements de plus de 1 voyage par mois »63. Néanmoins, quelles que soient les catégories professionnelles concernées, la durée moyenne des réunions est généralement autour de deux journées64. Mais ce constat s’applique principalement aux déplacements en France ou en Europe car, plus lointaine est la destination choisie, plus longue sera la durée du voyage. 1.5 Caractéristiques des voyages d’affaires français Comme pour d’autres types de déplacements, les principaux frais des voyages d’affaires sont ceux qui sont liés à l’hébergement, le transport, la restauration ou même de frais annexes. Globalement, la majorité de ces frais de déplacements sont pris en charge par les entreprises. 61 COACH OMNIUM. Étude sur les voyages & déplacements professionnels des PME-PMI, 2012, 33 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.coachomnium.com/images/pdf/rapportamex2012.pdf>. (Consulté le 12-05-2015). 62 ibid 63 ibid 64 XERFI. Les foires et les salons, mars 2015, 85p. [en ligne]. Disponible sur : <http:/www.xerfi.com>. (Consulté le 2005-2015). 62 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ 1.5.1 L’hébergement D’après les résultats de l’étude faite par COACH OMNIUM en 201265, le mode de logement privilégié par la majorité des professionnels est l’hôtel (98.2 %). Plus récemment, une autre étude rajoute que les entreprises (74 % d’entre elles) 66 n’ont plus de préférence par rapport aux hôtels de chaîne ou indépendants, ces derniers considérés comme professionnels et originaux davantage, tandis que les premiers jouent notamment sur leur capacité d’accueil. Cependant, elles préfèrent (71.7 %)67 que les participants, notamment à des grandes manifestations, soient tous hébergés dans un même hôtel. Tableau 5: Catégories d’hôtels privilégiées par les voyageurs d’affaires des PME-PMI françaises Catégories d'hôtels % de citations 3% 38 % 72 % 14 % 2 étoiles - économique 3 étoiles – moyenne gamme 4 étoiles – haut de gamme 5 étoiles – luxe Source : COACH OMNIUM, 2015, p.14 Au-delà de la taille ou le secteur d’activité de l’entreprise, la catégorie d’hôtel choisie est souvent imposée par cette dernière selon le statut du cadre. On trouve ainsi que les cadres (ceux qui voyagent le plus dans les entreprises), notamment les dirigeants, se dirigent plutôt vers la catégorie intermédiaire (cf. Tableau 5). En effet, plus de la moitié d’entre eux privilégient l’hôtellerie 4 étoiles (la plupart d’entre eux anciens 3 étoiles ayant bénéficié du nouveau classement hôtelier) . Les raisons principales : l’image, le niveau de prestations et de confort, ainsi que l’offre plus diversifiée et adaptée en salles. D’autre part, « les hôtels de luxe son de moins en moins sollicités »68, essentiellement à cause des coûts et de l’image de prestige, ce qui n’est pas toujours accepté par toutes les entreprises, notamment en période d’austérité (cf. Annexe D. ). 65 COACH OMNIUM. Étude sur les voyages & déplacements professionnels des PME-PMI, 2012, 33 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.coachomnium.com/images/pdf/rapportamex2012.pdf>. (Consulté le 13-05-2015). 66 COACH OMNIUM. Étude exclusive sur la demande en tourisme d’affaires « MICE 2015 », 2015, 46 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.coachomnium.com/component/content/article/40-bonus/80-Étude-tourismedaffaires.html>. (Consulté le 04-05-2015). 67 ibid 68 M. B, directeur associé d’une agence de tourisme d’affaires et événementielle française, Toulouse, extrait d’entretien du 27-03-2015. 63 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Tableau 6: Plafonds de tarifs hébergement acceptés (personne / jour) par les PME-PMI françaises Plafonds % de citations 34 % 24 % 10 % 16 % 16 % 50 € à 100 € 101 € à 150 € 151 € à 200 € Pas de restrictions NSP Source : COACH OMNIUM, 2012 D’ailleurs, « les PME-PMI font preuve de pragmatisme et de flexibilité dans le choix de l’établissement. Ainsi, plus que la catégorie d’hôtel, c’est le plafonnement des dépenses que les PME-PMI privilégient à 84 % »69(cf. Tableau 6). C’est pourquoi elles sont très sensibles aux tarifs négociés ou spéciaux, surtout lorsqu’il s’agit des destinations coûteuses comme les capitales et les grandes villes européennes et américaines. Au-delà du tarif, d’autres codes sont aussi devenus déterminants lors du choix de l’hôtellerie, comme : le cadre, le référencement sur Internet et les sites d’avis, entre autres. 1.5.2 Le transport L’étude faite par Coach Omnium en 201270 montre qu’aucun moyen de déplacement n’est privilégié sur les autres (cf. Tableau 7). En effet, tenant compte de la distance à parcourir et de la destination, le critère prépondérant est avant tout « le gain du temps dans les déplacements »71 suivi par la notion de « bien voyager ». Tableau 7: Moyens de transport utilisés par les PME-PMI françaises Moyens de transport Train Voiture (de fonction, de service, co-voiturage, etc.) Avion Autocar % de citations 22.6 % 21.4 % 11.9 % 10.7 % Source : COACH OMNIUM, 2015, p.24 En ce qui concerne le train, les principaux critères de choix lors des déplacements professionnels sont, dans cet ordre : la distance (voyages en France et à moins de 300 Km en voiture), le temps de trajet trop long (> 2/4 heures en voiture), la desserte et 69 COACH OMNIUM. Étude exclusive sur la demande en tourisme d’affaires « MICE 2015 », 2015, 46 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.coachomnium.com/component/content/article/40-bonus/80-Étude-tourismedaffaires.html>. (Consulté le 04-05-2015). 70 COACH OMNIUM. Étude sur les voyages & déplacements professionnels des PME-PMI, 2012, 33 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.coachomnium.com/images/pdf/rapportamex2012.pdf>. (Consulté le 13-05-2015). 71 M. B, directeur associé d’une agence de tourisme d’affaires et événementielle française, Toulouse, extrait d’entretien du 27-03-2015. 64 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ l’accessibilité, la préférence du voyageur, les heures de départ pratiques et le prix. La plupart des voyages ferroviaires se font en 2 e classe, ceux en 1ère classe étant réservés essentiellement aux cadres dirigeants et, dans le cas de certaines entreprises et de certains trajets, aux autres catégories de collaborateurs. D’autre part, la voiture et/ou le co-voiturage est utilisée principalement dans le cadre des déplacements de proximité (rayon de 200 à 350 Km), notamment lorsqu’elle pourrait être utilisée sur place, ou pour les transferts. Généralement, il s’agit des voitures de location ou des véhicules de fonction ou de services, plutôt que de véhicules personnels. Pour ce qui est de l’avion, les principaux critères de choix pour l’utilisation de l’avion lors des déplacements professionnels sont, dans cet ordre : la distance (voyages hors France et de long courrier), le temps de trajet trop long par un autre moyen (> 4/5 heures en train), les horaires, le prix, l’accessibilité, la convenance et le statut du voyageur. Ainsi, les entreprises préfèrent majoritairement les compagnies classiques, tant en classe économique pour la plupart d’entre elles, comme en classe Business, celle dernière réservée notamment aux cadres et aux déplacements hors de l’Europe. Néanmoins, les compagnies « low-cost » ont connu un relatif succès aussi dans le marché du tourisme d’affaires, principalement pour les déplacements en France et vers certaines grandes villes européennes. En effet, « presque 1/3 des entreprises (…) préfèrent cette option quand cela s'avère possible par rapport aux voyages programmés »72. Enfin, le taxi est réservé essentiellement aux cadres pour les transferts de l’aéroport ou la gare à l’hôtel ou le site fréquenté, ou en cas d’absence de transport en commun ou pour les trajets en milieu urbain. Tandis que l’autocar concerne plutôt les grands groupes. 1.5.3 La restauration Selon l’étude de COACH OMNIUM en 201273, de manière générale, les entreprises prennent en charge les repas des leurs collaborateurs en déplacement professionnel (100 % des entreprises offrent le déjeuner et le dîner et 94.4 %, le petit-déjeuner). Cependant, la très grande majorité des PME-PMI (75 % d’entre elles) déterminent un plafond de dépenses 72 COACH OMNIUM. Étude sur les voyages & déplacements professionnels des PME-PMI, 2012, 33 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.coachomnium.com/images/pdf/rapportamex2012.pdf>. (Consulté le 13-05-2015). 73 ibid 65 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ (cf. Annexe D. ). Dans ce cas-là, « elles ne doivent pas dépasser 100 € par jour, même s’agissant des cadres dirigeants »74. 1.5.4 Les frais annexes et l’équipement technologique Lorsqu’il s’agit des voyages d’affaires, les entreprises (77.4 % d’entre elles)75 prennent en charge quasiment intégralement les frais annexes (cf. Annexe E. ). On parle ici des dépenses concernant strictement le cadre des voyages professionnels, comme : les nouveaux services facturés par les fournisseurs (excédent de bagage, choix du fauteuil, etc.), le confort et l’expérience du voyageur d’affaires (parking, Wi-Fi, etc.). Alors, les frais liés plutôt aux loisirs (bar, sorties, excursions, etc.) ne sont pas généralement remboursés. D’autre part, les outils technologiques d’information et de communication sont devenus indispensables au prolongement de l’activité des collaborateurs tout au long de leurs déplacements, notamment dans le cas des cadres et des commerciaux. C’est pourquoi, selon COACH OMNIUM (2012)76, ils sont fournis, dans la plupart des cas, avec un ordinateur portable (82.2 % des collaborateurs), suivi d’un smartphone (61.9 % des collaborateurs) et d’un téléphone portable (26.3 % des collaborateurs) par leurs entreprises. 1.6 La place des agences de voyages auprès des PME-PMI françaises Selon les données de COACH OMNIUM77, il y a quelques années, 78 % des entreprises géraient les déplacements professionnels de leurs collaborateurs, intégralement ou partiellement, par l’intermédiaire des agences de voyages. Aujourd’hui, « la situation économique morose (...) a incité les entreprises à diminuer leurs dépenses en tourisme d’affaires (réservation de dernière minute, restriction du nombre de convives, etc.). Elles ont notamment été trois sur quatre à internaliser l’organisation de leurs voyages d’affaires plutôt qu’à faire appel à une agence spécialisée »78 (cf. Annexe F. ). 74 M. B, directeur associé d’une agence de tourisme d’affaires et événementielle française, Toulouse, extrait d’entretien du 27-03-2015. 75 COACH OMNIUM. Étude sur les voyages & déplacements professionnels des PME-PMI, 2012, 33 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.coachomnium.com/images/pdf/rapportamex2012.pdf>. (Consulté le 13-05-2015). 76 ibid 77 ibid 78 XERFI. Le marché du voyage d’affaires [en ligne]. Disponible sur : <http://www.xerfi.com/presentationÉtude/Lemarche-du-voyage-d-affaires_4SME46>. (Consulté le 20-05-2015). 66 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ D’après l’étude publiée par COACH OMNIUM79, dans les cas où les entreprises font encore appel aux agences de voyages, dans sept cas sur dix, il s’agit des agences des voyages ou des réseaux spécialisés en voyages d’affaires. En ce qui concerne les agences événementielles, elles interviennent principalement lors de l’organisation des grosses manifestations, comme les conventions, les incentives ou les événements d’entreprise. Les entreprises restantes (28 %) font appel aux agences de voyages généralistes. Dans tous les cas, les entreprises considèrent que faire appel à une agence est plus efficace, pratique et performant que tout organiser directement auprès des prestataires, notamment lorsqu’il s’agit d’un volume d’activité important. « Véritable tour de contrôle, l'agence, par sa capacité à intégrer et gérer l'ensemble de la chaîne de valeur est la seule entité à pouvoir apporter une réponse à cette complexité de reporting et de consolidation notamment. »80 Parmi ses avantages les plus appréciés, les entreprises citent notamment le gain de temps, la limitation d'erreurs, le conseil et l’accompagnement. C’est pourquoi elles sont tout à fait d’accord pour privilégier les services des professionnels des voyages d’affaires, malgré le surcoût que cela pourrait représenter par rapport à l’organisation directe auprès des prestataires (cf. Annexe D. ). Pour ce qui est des entreprises qui organisent les déplacements professionnels de leurs collaborateurs en interne, la raison principale d’un tel choix est de mieux maîtriser leurs dépenses (70.4 %), selon l’étude menée par COACH OMNIUM81. Dans ces cas-là, comme pour d’autres marchés touristiques, Internet constitue largement l’outil de recherche privilégié d’une grande majorité. Les commanditaires utilisent notamment les moteurs de recherche, les comparateurs de prix et les sites d’avis, les réseaux sociaux restant réservés exclusivement à la sphère privée. Bien que la recherche d’information sur les prestations soit faite plutôt via le Net, la réservation est faite essentiellement de manière directe (par mail ou par téléphone), ce qui permet aux entreprises d’avoir des informations supplémentaires et, surtout, d’être rassurées dans leur gestion. 79 COACH OMNIUM. Étude sur les voyages & déplacements professionnels des PME-PMI, 2012, 33 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.coachomnium.com/images/pdf/rapportamex2012.pdf>. (Consulté le 13-05-2015). 80 PERRONNET Céline. Ce que veulent les voyageurs d'affaires [en ligne]. Disponible sur : <http://www.lechotouristique.com/article/ce-que-veulent-les-voyageurs-d-affaires-23-novembre-2012,53419? preview=11>. (Consulté le 19-05-2015). 81 COACH OMNIUM. Étude sur les voyages & déplacements professionnels des PME-PMI, 2012, 33 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.coachomnium.com/images/pdf/rapportamex2012.pdf>. (Consulté le 13-05-2015). 67 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ 1.7 Les politiques voyages D’après l’étude de COACH OMNIUM de 201582, 95 % des entreprises françaises ont mis en place une politique de voyages ces dernières années. L’objectif de mettre en place davantage une telle politique est avant tout de contrôler les coûts associés aux déplacements de leurs collaborateurs mais aussi d’assurer leur sécurité et leur confort et bien-être. C’est pourquoi, lors des déplacements professionnels, c’est généralement l’entreprise qui donne des orientations et fixe des plafonds, tout en laissant une marge de flexibilité auprès de leurs collaborateurs, plutôt que tout réglementer ou de laisser libre choix aux voyageurs. Malgré l’existence des politiques des voyages chez la plupart des entreprises, les besoins et les attentes spécifiques de leurs collaborateurs lors des déplacements professionnels occupent une place primordiale. Mme. A (cf. Annexe C. ), M. B (cf. Annexe D. ) et Mme. C (cf. Annexe E. ) partagent l’avis de les résumer en cinq éléments : • l’accompagnement de la part des DMC, afin d’assurer un service personnalisé et adapté ; • le confort, malgré la tendance à réduire et à globaliser les coûts ; • la sécurité, notamment lorsqu’il s’agit des destinations internationales ; • la praticité, concernant surtout la logistique ; • la mobilité et l’autonomie, avec le développement et la généralisation des NTIC et la dématérialisation. « Après ces dernières années, les PME-PMI semblent avoir tiré les leçons de la crise et se sont adaptées aux nouveaux enjeux et outils du Voyage d’affaires en privilégiant la simplicité et les coûts dans leurs choix. Conscientes de leur besoin d’échanger et de rencontrer leurs clients, fournisseurs ou filiales pour assurer et maintenir leur croissance, les PME-PMI affichent ainsi un vrai pragmatisme et une flexibilité en matière de déplacements professionnels avec 82 COACH OMNIUM. Étude exclusive sur la demande en tourisme d’affaires « MICE 2015 », 2015, 46 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.coachomnium.com/component/content/article/40-bonus/80-Étude-tourismedaffaires.html>. (Consulté le 04-05-2015). 68 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ de grandes orientations et des plafonds définis (…) pour contrôler et faire appliquer plus facilement leur PVE (Politique Voyages d’Entreprise). »83 2. L’offre : les destinations privilégiées du marché du tourisme d'affaires Depuis les dernières années, les statistiques des organismes chargés de la veille du secteur du tourisme d'affaires montrent une croissance du nombre de réunions et congrès internationaux. En effet, selon l’UAI84, la plupart des entreprises et associations (95,6 %) ont organisé au moins une réunion internationale en 2013, un nombre encore plus important que celui de 2009 (93,8%). Bien évidemment, ces chiffres représentent le total des événements, toutes les manifestations confondues. On observe pourtant plus de diversification par rapport au type de manifestations qu'en 2009. La plupart des réunions d'entreprises et associatives ont été internes à l'entreprise ou association, c'est-à-dire sous la forme des conférences, réunions exécutives, réunions d'affaires ordinaires, ateliers professionnels et assemblées générales. Néanmoins, en ce qui concerne les réunions internationales, on retrouve d'abord les congrès (33 %), suivis des séminaires (28,2 %) et des symposiums (23,3 %). 2.1 Réunions et les congrès internationaux Selon les données statistiques de l'UAI85, le nombre de réunions internationales86 a augmenté ces dernières années, au moins depuis 2009. À l'exception de l'Amérique du nord, tous les continents ont connu une évolution positive du secteur. Ainsi, le plus grand nombre de réunions des entreprises et associations en 2013 ont eu lieu en Europe (cf. Tableau 8). En effet, le continent européen concentre plus de la moitié des plus importantes réunions faites pendant l'année. D'ailleurs, la popularité de l'Europe s'est 83 COACH OMNIUM. Étude sur les voyages & déplacements professionnels des PME-PMI, 2012, 33 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.coachomnium.com/images/pdf/rapportamex2012.pdf>. (Consulté le 12-05-2015). 84 Union of International Associations. 2013 Association Survey: International meeting organization and issues, novembre 2013, 91 p. [en ligne]. Disponible sur : <www.uia.org/sites/uia.org/files/survey/UIA-Meetings-Survey2013.pdf>. (Consulté le 29-06-2015). 85 ibid 86 Les manifestations observées par l’UAI se limitent à des manifestations uniquement organisées par des associations internationales, excluant les manifestations organisées par des entreprises, ainsi que les manifestations commerciales, politiques, sportives, etc. Ce sont d’ailleurs de manifestations ayant lieu toujours au même endroit. 69 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ développée depuis les années précédentes (cf. Annexe C. ), avec une augmentation du pourcentage total des réunions de 2,5 % par rapport à 2009. Tableau 8: Classement des continents avec le plus de réunions internationales organisées en 2013 Classement 1 2 3 4 5 6 Continent Europe Amérique du nord Asie Afrique Amérique du sud Australie et Pacifique % du total des réunions 51.2 % 11.8 % 10.6 % 6.3 % 5.8 % 5.2 % Source : UAI, 2013 Même si l’Europe est en tête du classement des continents, les pays européens n’apparaissent qu’à partir de la cinquième position (cf. Tableau 9). D’ailleurs, ils sont en forte concurrence. D’autres destinations plutôt classiques, comme les États-Unis, restent entre les premières parmi les plus sollicitées, mais ils sont suivis et même dépassés par d’autres destinations considérées comme émergentes, telles que le Singapour. Tableau 9: Classement des pays avec les plus de réunions internationales organisées en 2013 Classement 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Pays Singapour États-Unis Corée du sud Japon Belgique Espagne Allemagne France Autriche Royaume-Uni Nombre de réunions 994 799 635 588 505 505 428 408 398 349 Source : UAI, 2013 Il faut pourtant noter qu'un nombre assez important de réunions changent de destination d'une rencontre à l'autre. C'est pourquoi elles ne sont pas comprises dans le tableau cidessus car non comptabilisées par l’UAI, cette dernière comptant seulement les manifestations ayant lieu dans un lieu fixe. Alors, tenant compte des données de l’ICCA87, le classement varie (cf. Tableau 10). Pour ce qui est des réunions associatives qui n’ont pas toujours lieu dans la même destination mais qui tournent (au moins par trois pays), on retrouve les États-Unis en première place, 87 International Congress and Convention Association. The Inernational Association Meetings Market 2014, 2015, 52p. [en ligne]. Disponible sur : <www.iccaworld.com/dcps/doc.cfm?docid=1696>. (Consulté le 30-06-2015). 70 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ avec le plus grand nombre de manifestations professionnelles organisées en 2014 (Annexe C. ). Ensuite, on retrouve l’Allemagne, en tête des pays européens, suivis des pays asiatiques et même du Brésil, qui vient occuper la dixième position du classement. Tableau 10: Classement des pays avec les plus de réunions internationales organisées en 2014 Classement 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Pays États-Unis Allemagne Espagne Royaume-Uni France Italie Japon Chine Pays-Bas Brésil Nombre de réunions 831 659 578 543 533 452 337 332 307 291 Source : ICCA, 2015 Bien que jusqu’à présent on parle du nombre de réunions internationales, et non forcement de leur taille, il faut noter que le classement des pays accueillant le plus des réunions de ce type est en rapport avec leur capacité d’accueil (cf. Tableau 11). Tableau 11: Répartition des capacités d’accueil des dix principaux pays au monde Pays États-Unis Chine Allemagne Italie France Japon Brésil Russie Royaume-Uni Espagne Capacité d’accueil 41.1 % 13.7 % 8.7 % 5.9 % 5.7 % 3.2 % 3.0 % 2.9 % 2.8 % 2.8 % Source : XERFI, 2015 Ainsi, on retrouve encore les États-Unis, comme le pays avec la plus grande capacité d’accueil des réunions professionnelles au monde. En effet, ils peuvent accueillir presque la moitié du nombre total des participants à de manifestations professionnelles du monde. Ensuite, au-delà des pays européens, on retrouve aussi la Chine et le Japon, ou même le Brésil et la Russie, le premier occupant la deuxième position, même si sa capacité d’accueil est assez éloignée de celle des États-Unis. Il faut pourtant noter que la Chine et la 71 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Russie ne sont pas très sollicitées pour les réunions internationales, malgré leur capacité d’accueil non négligeable (cf. Annexe D. ). Tableau 12: Classement des villes accueillant les plus de réunions internationales organisées en 2013 Classement 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Pays Singapour Bruxelles Vienne Séoul Tokyo Barcelone Paris Madrid Busan Londres Nombre de réunions 994 436 318 242 228 195 180 165 148 144 Source : UAI, 2013 Tableau 13: Classement des villes accueillant les plus de réunions internationales organisées en 2014 Classement 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Pays Paris Vienne Madrid Berlin Barcelone Londres Singapour Amsterdam Istanbul Prague Nombre de réunions 214 202 200 193 182 166 142 133 130 118 Source : ICCA, 2015 Pour ce qui est des villes accueillant les plus de réunions internationales, tant celles ayant lieu dans des destinations fixes (cf. Tableau 12), comme celles qui changent de destination (cf. Tableau 13), la situation est assez similaire. En général, il s’agit des grandes capitales, notamment européennes (Bruxelles, Paris, etc.) ; des cités internationales (Singapour, etc.) ainsi que des villes touristiques mondiales (Barcelone, etc.). C’est au niveau des villes les plus demandées que les États-Unis disparaissent de nos tableaux pour laisser la place à d’autres destinations de plus en plus à la mode (cf. Annexe D. ). 2.2 Réunions professionnelles internationales des entreprises françaises Pour ce qui concerne les PME-PMI françaises, malgré la nette régression sur les 12 dernières années, la proportion d’entreprises françaises et étrangères établies en France réalisant leurs opérations en dehors du territoire français reste plutôt stable depuis plusieurs 72 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ années88. Actuellement, les entreprises françaises sont près d’un quart à dépasser, même rarement, les frontières de la France pour la tenue de leurs événements, selon l’étude faite par COACH OMNIUM en 201589. D’ailleurs, le choix des destinations de leurs déplacements professionnels, tous les motifs confondus, est assez varié (cf. Tableau 14). Tableau 14: L'organisation des MICE à l’étranger ou dans les DOM-TOM Plusieurs réponses possibles Europe Amérique du Nord Pays du Maghreb Amérique du Sud Proche et Moyen orient Afrique noire Asie et Océanie DOM-TOM 2012 70 % 18 % 27 % 4% 5% 11 % 20 % 4% 2014 88 % 21 % 14 % 7% 8% 6% 5% 2% Source : Coach Omnium, 2015 « L’Europe reste la valeur sûre, (…), car elle propose du dépaysement à un coût moindre et à distance / temps d’acheminement raisonnables, le tout couplé à des contraintes administratives et monétaires réduites. Les autres destinations restent dans les mêmes niveaux de demande, exceptés les pays du Maghreb qui voient une chute importante de leur activité MICE, tout comme l’Égypte en raison des conflits localisés ou de l’instabilité politique. »90 Bien évidemment, la destination du déplacement est étroitement liée à la nature de l’entreprise. Ainsi, celles qui ont une vocation internationale ou des collaborateurs (filiales, maison mère, etc.) à l’étranger privilégieront les déplacements à l’international. 2.3 Manifestations professionnelles organisées par l’APO Pour ce qui est des clients de l’Agence Profil Organisation, la tendance et plutôt similaire à celle française et internationale, les marchés corporate et associatif confondus (cf. Annexe D. ). Cela n’est pourtant pas une surprise, la totalité des clients de l’APO étant d’entreprises et d’associations françaises. 88 COACH OMNIUM. Étude exclusive sur la demande en tourisme d’affaires « MICE 2015 », 2015, 46 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.coachomnium.com/component/content/article/40-bonus/80-Étude-tourismedaffaires.html>. (Consulté le 04-05-2015). 89 ibid 90 ibid 73 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Tableau 15: Principaux motifs de réunions professionnelles, en 2014 Motifs de réunions Information / annonces Motivation collaborateur / réseau Fidélisation / stimulation Comité de direction Lancement de produits / services Formation Relations presse ou publiques Tendance générale 50 % 43 % 27 % 14 % 12 % 15 % 3% Agence Profil Organisation 71.2 % 14.4 % 13.5 % 0% 0.9 % 0% 0% Source : COACH OMNIUM, 2015 et APO, 2015 On retrouve l’information / annonces comme premier motif de réunions, dans presque trois quarts des manifestations organisées par l’APO en 2014 (cf. Tableau 15). En effet, l’organisation de congrès et de conventions d’entreprise (séminaires, symposiums, colloques, etc.) constituent le cœur d’activité de l’Agence Profil Organisation. Ensuite, la motivation des collaborateurs et la stimulation du réseau ont aussi une représentation importante du volume d’activité de l’agence. Pour ce qui est des lieux de réception, les hôtels sont toujours les établissements les plus sollicités pour les manifestations professionnelles, suivis des locaux polyvalents et les centres de conférences / palais de congrès (cf. Annexe D. ). Enfin, le prix reste le critère principal de choix des entreprises et associations faisant appel à l’agence (cf. Annexe D. ). En effet, elles publient un appel d’offre sur lequel elles informent, entre autres (nombre de participants, délais de réponse, etc.), les critères de sélection et leur niveau d’importance, et c’est le prix celui qui porte le plus de poids, accompagné de la qualité de la prestation. En général, l’appel d’offre contient aussi d’alternatives de lieux (même s’ils laissent la place aux recommandations de l’agence), déjà évaluées par l’entreprise mais l’accessibilité joue tout à fait un rôle décisif sur le prix, étant l’un des éléments déterminants (avec l’hébergement). Une fois les critères premiers (prix, accessibilité et capacité des endroits) remplis, l’habitude peut déterminer le choix d’une agence sur d’autres. 74 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Tableau 16: Les destinations travaillées par l’APO, entre 2010 et 2014 Classement 1 2010 France 2011 France 2012 France 2013 France 2014 France 2 Italie États-Unis États-Unis États-Unis Grèce 3 4 5 6 7 États-Unis Allemagne Espagne, Maroc, Royaume-Uni, Hongrie Turquie Royaume-Uni Canada, Grèce Allemagne Italie Espagne Allemagne Espagne, PaysBas, Japon, Chili, Argentine, Belgique, Brésil, Mexique, Corée République du Sud, Tchèque République Tchèque, Afrique du Sud Espagne Pays-Bas, Canada, Suisse Emirats-Arabes, Pologne États-Unis, Allemagne, Espagne, Maroc, Australie, PaysBas Belgique, Italie, Japon, Suède, Chili 2015 (e) France Allemagne, Espagne États-Unis Cuba, Irlande Autriche, Danemark République Tchèque, Canada, Italie, RoyaumeUni, Pays-Bas, Maroc, EmiratsArabes, Hongrie Autriche, Italie, Argentine, Maroc, Turquie Irlande, Chili, Malaisie Source : l’auteur La plupart des manifestations professionnelles organisées par l’Agence Profil Organisation en 2014 ont eu lieu en Europe (cf. Tableau 16). Comme nous l’avons déjà annoncé, sa clientèle est française dans presque sa totalité. Alors, toujours en correspondance avec les tendances mondiales, elles préfèrent rester dans leur territoire national pour la réalisation de leurs réunions. En effet, dans 66 % des cas, les entreprises françaises organisent leurs réunions professionnelles dans l’Hexagone, principalement dans Paris. En ce qui concerne celles qui choisissent de partir à l’international, elles ont privilégie toujours les grandes capitales, cités internationales et villes touristiques mondiales. C’est le cas, notamment, d’Athènes, Berlin, Copenhague, Marrakech, Amsterdam, Boston, San Francisco, Barcelone ou Madrid. 75 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ 3. Grandes tendances du marché du tourisme d’affaires français Selon les données de 2013 de l’UAI (cf. Annexe G. ), de manière générale, les plus grands événements d'entreprises et associations ont lieu une fois par an (45,1 %) ou deux fois par an (22.2 %) ; autrement, la fréquence ne dépasse que très rarement les cinq ans (0,1 %). D’ailleurs, la plupart d'entre eux sont organisés entre septembre et octobre et entre mai et juin, étant la période comprise entre janvier et février est la moindre sollicitée (cf. Annexe D. ). Ces événements ont généralement une durée d'entre deux et trois jours (46,9 %) ou d'entre quatre et cinq jours (35,6 %) (cf. Annexe C. ). Une part plus petite des entreprises et associations consacrent plus de six jours à leurs réunions, tandis que le moindre nombre y consacre seulement une journée. En ce qui concerne le nombre de participants, il se trouve généralement entre 101 et 250 (24,9 %). On retrouve ensuite des événements plus petits, d'entre 51 et 100 participants (19,2 %) et d'autres plus grands, d'entre 251 et 500 participants (18,2 %). Ceux dont le nombre de participant est inférieur à 50 a assez diminué par rapport à 2009 (13,1 % au lieu de 18 %). Cependant, dans la plupart de ces événements, quelle que ce soit la taille, seule une minorité de participants voyagent accompagnés d'autres personnes (cf. Annexe D. ). Bien que la plupart de ces éléments (fréquence, saisonnalité, etc.) n’aient pas beaucoup changé, Xerfi constate en 201591 que la politique de voyages de nombreuses entreprises a évolué ces dernières années. Les principales modifications se concentrent autour du contrôle renforcé et des cadres de plus en plus strictes. Ainsi, bien qu’on observe de tendances relativement habituelles depuis quelques années, les effets de cette crise économique sont perceptibles, surtout en termes comportement d’achat (cf. Annexe F. ). a) Les entreprises continuent à se réunir Malgré le contrôle davantage autour des coûts, les entreprises continuent à se réunir, comme le moyen de « mobiliser les troupes, contribuer à l’accroissement des ventes et informer »92. Elles sont également conscientes du bénéfice que les déplacements des cadres 91 XERFI. Le marché du voyage d’affaires [en ligne]. Disponible sur : <http://www.xerfi.com/presentationÉtude/Lemarche-du-voyage-d-affaires_4SME46>. (Consulté le 20-05-2015). 92 COACH OMNIUM. Étude exclusive sur la demande en tourisme d’affaires « MICE 2015 », 2015, 46 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.coachomnium.com/component/content/article/40-bonus/80-Étude-tourismedaffaires.html>. (Consulté le 04-05-2015). 76 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ et commerciaux apporte à la croissance et la pérennité de leur activité. Côté équipes, « pour 71 % des entreprises (…), les collaborateurs sont toujours aussi motivés et enthousiastes à l’idée de participer à des rencontres professionnelles ; 14 % le sont même d’avantage »93. Pour eux, c’est l’occasion de se retrouver avec d’autres collaborateurs et leurs patrons, hors du cadre quotidien de l’entreprise. D’ailleurs, les perspectives futures semblent être plutôt optimistes selon COACH OMNIUM94, lorsque 69 % des PME-PMI françaises déclarent que leurs dépenses en matière de déplacements professionnels de leurs collaborateurs resteront stables, tandis que pour 20.7 % d’entre elles ils seront probablement à la hausse. « On peut donc penser que si la demande et les niveaux de dépenses des grandes entreprises et des PME/PMI se présentent en « yo-yo », il y aura encore durant longtemps des réunions professionnelles » 95. b) Demande instable et imprévisible La demande du marché du tourisme d’affaires français est toujours très hésitante (cf. Annexe D. ), avec « des hausses de la demande en 2013, 2012 et 2010 » succédées par des baisses en 2014, 2011 et 200996. Elle « reste très forte, mais très irrégulière et imprévisible, y compris dans les entreprises elles-mêmes »97. c) Réduction des budgets consacrés aux manifestations professionnelles Concernant les dépenses des entreprises, COACH OMNIUM identifie également une instabilité « après un regain progressif en 2010, 2011 et 2013 et une rechute en 2012 »98 (cf. Tableau 17). Malgré une légère hausse des dépenses moyennes par participant depuis 2011 (notamment à cause des tarifs plus élevés des prestataires), le budget consacré aux réunions professionnelles est plus réduit pour plus d’une entreprise sur deux (- 5.2 % par rapport à 2013) 99 et les plafonds ont été révisés à la baisse (- 0.5 % par rapport à 2014 et - 7.4 % par rapport à 2008) 100. 93 94 95 96 97 98 99 100 ibid ibid ibid ibid ibid ibid ibid ibid 77 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Tableau 17: Dépenses des entreprises françaises dans le tourisme d’affaires (en €) Année 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Dépenses 97.7 101.8 103.1 98.0 99.1 93.9 Source : XERFI, COACH OMNIUM, 2015, p.21 En effet, sous les effets conjugués de la crise économique de 2008 et les progrès permanents des NTIC, la recherche de réduction des coûts à tout prix concernent : les salles moins chères et prestigieuses ; la restauration moins coûteuse ; la suppression ou la limitation d’activités périphériques ; le choix de transports plus économiques ; l’hébergement moins coûteux ; le choix de destinations plus proches ; la réduction de la durée des manifestations et la limitation du nombre de participants (cf. Annexe D. ). Cependant, dans plus de la moitié des entreprises (54.2 %), il s’agit de plus ou moins toutes ces solutions (cf. Annexe F. ). Parmi les conséquences les plus évidentes de la réduction budgétaire, Mme. C nous confirme les suivantes (cf. Annexe E. ) : réduction du nombre de manifestations (presque 50 % d’entreprises en 2014, au lieu de 21 % en 2008)101, dont la saisonnalité est bien marquée en mai, juin et octobre (sauf pour les incentives) ; réduction du nombre de participants, notamment dans le cas des petits rassemblements (moins de 50 participants), tandis que la moyenne de participants aux gros événements augmente davantage ; réduction sensible de la durée des manifestations, privilégiant le format à la demijournée ou à la journée, au lieu de plusieurs jours ; réduction de la distance entre le lieu de résidence et celui de la réunion professionnelle et donc du temps de déplacement ; suppression importante des activités périphériques (ludiques, sportives et culturelles), face à celles considérées comme « productives » ; mise en concurrence des prestataires, qui sont prêts à certains « gestes » pour attirer les clients (baisse des prix, remises, gestes commerciaux, prestations offertes, suivi commercial, etc.) ; 101 ibid 78 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ choix des produits meilleur marché et des prestataires moins onéreux ; renégociation des contrats fournisseurs. « On se réunit moins loin car moins longtemps, avec par conséquent moins de temps pour pratiquer des activités périphériques et en veillant généralement à ne rester que dans l’utile, même s’il ne faut pas négliger de valoriser les participants, pour les motiver. » (COACH OMNIUM, 2015, p.3). Ainsi, toujours dans le but de réduire les coûts, les entreprises françaises ou étrangères établies en France restent plutôt dans l’Hexagone. Néanmoins, elles donnent aussi beaucoup d’importance à l’image. C’est pourquoi, même si elles continuent à choisir des hôtels 3 et 4 étoiles, et non de gammes économiques, les choix sont visiblement plus austères et loin de l’ostentation. Actuellement, ces conséquences sont devenues de nouvelles habitudes et une réelle stratégie pour les entreprises, afin de mieux gérer leurs dépenses. d) Demande davantage d’originalité Pour les entreprises, « le lieu semble compter autant que le contenu »102, dès lors qu’elles visent à marquer les esprits et valoriser les participants (cf. Tableau 18). Alors, « elles recherchent de plus en plus des lieux originaux davantage pour leurs réunions professionnelles »103, liant sécurité et exotisme et s’éloignant de la centralisation. Tableau 18: La recherche de lieux originaux pour les réunions professionnelles Fréquences de recherche de lieux originaux Jamais Rarement Occasionnellement Souvent % de citations 21 % 17 % 25 % 37 % Source : COACH OMNIUM, 2015 Les lieux privilégiés seront donc ceux qui, au-delà des prestations de qualité, sont charmants, conviviaux, plus informels ; personnalisés, « dont le décor et l’ambiance sont travaillés »104 ; qui sortent du commun ; insolites ou atypiques ; détournés de sa vocation originelle pour en faire un lieu de rencontre ; etc. La demande se tourne ainsi vers « des 102 ibid 103 M. B, directeur associé d’une agence de tourisme d’affaires et événementielle française, Toulouse, extrait d’entretien du 27-03-2015. 104 PARENTI Catherine. Tendances séminaires : plus de sens, plus de couleurs. Réunir : le magazine des organisateurs de réunions professionnelles, mai 2014, n°90, p.35-41. 79 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ environnements plus stimulants et accueillants »105, et cela, tant au niveau de l’hébergement comme des salles de réunions. Dans tous les cas, la recherche s’éloigne davantage des hôtels de chaîne très standardisés, des palais de congrès traditionnels et d’autres lieux impersonnels (cf. Annexe F. ). Cette évolution de la demande est aussi, et avant tout, technologique, au niveau de l’équipement des salles et des lieux de réception (réseau WiFi, domotique, etc.). e) Internet est le principal outil de recherche de lieux de réunions « Internet est devenu sans surprise en quelques années l’outil n°1 dans la recherche d’informations » 106, notamment concernant les moteurs de recherche (70.3 %) et les sites spécialisés dans les offres des prestataires MICE (44.6 %), tels que Bedouk ou Réunir. Il ne reste pourtant qu’une première approche de l’information. « Une fois que les interlocuteurs ont visé différents produits, le contact commercial direct avec les prestataires devient primordial avant la prise de décision »107. Pour ce qui est des réseaux sociaux, ils ne sont pas utilisés. « Les organisateurs étant pour la plupart amenés à effectuer ce type de démarche fréquemment, l’habitude sert de point de départ dans la recherche de lieux d’accueil, pour bon nombre d’entre eux (53 %) » 108. Cela, avec les recommandations faites par un tiers, constituent pour les entreprises une garantie de qualité de service, gagne du temps, reconnaissance et avantages éventuels (tarifs avantageux, etc.). Ainsi, « 25.8 % des organisateurs –seulement- font toujours appel au(x) même(s) prestataire(s) pour la tenue de leurs réunions professionnelles »109, tandis que « 38.7 % en changent systématiquement » 110. À ce niveau-là, Internet joue encore une fois un rôle important pour enrichir les bases de données des entreprises. Enfin, d’autres moyens, comme les 105 LEJAL Damien-Serge. Prestataires : les tendances 2015. Evénements et conventions, avril 2015, n°8, p.60-70. 106 COACH OMNIUM. Étude exclusive sur la demande en tourisme d’affaires « MICE 2015 », 2015, 46 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.coachomnium.com/component/content/article/40-bonus/80-Étude-tourismedaffaires.html>. (Consulté le 04-05-2015). 107 Mme. C, chargée de promotion et développement dans un Bureau de conventions, Toulouse, extrait d’entretien du 01-06-2015. 108 COACH OMNIUM. Étude exclusive sur la demande en tourisme d’affaires « MICE 2015 », 2015, 46 p. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.coachomnium.com/component/content/article/40-bonus/80-Étude-tourismedaffaires.html>. (Consulté le 04-05-2015). 109 ibid 110 ibid 80 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ prospectus, l’e-mailing, les guides touristiques (spécialisées ou non) et les offices de tourisme sont très peu consultés. ҉ Malgré le manque de visibilité et de précision dans les chiffres (car faute de définition uniforme du tourisme d'affaires, ainsi que des manifestations professionnelles comptabilisées par chaque organisme), on y retrouve des éléments devenus plus ou moins récurrents depuis ces dernières années, notamment, en ce qui concerne les destinations classiques sollicitées et le standing des prestations. On retrouve également de nouvelles tendances et de nouveaux comportements d’achat des clients du tourisme d’affaires. Ainsi, les réunions professionnelles réunissent davantage de participants, durent moins longtemps et servent surtout à informer et à motiver ; les hôtels sont de moins en moins demandés par les commanditaires de MICE et de plus en plus d’entreprises restent chez elles pour leurs réunions professionnelles ; les budgets sont plus restreints ; et les prises de décisions s’effectuent plus tardivement quant à la sélection d’une destination. On constate ainsi que, malgré certains éléments qui restent tout de même assez invariables tout au long des années, le marché du tourisme d’affaires est effectivement en perpétuelle adaptation, notamment face aux conséquences de la crise économique de 2008, ce qui nous a permis de valider notre première hypothèse. 81 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Chapitre 2. Le sur-mesure, porteur de valeur sur le marché du tourisme d'affaires « Après des années de suprématie d’un modèle industriel reposant sur la vente massive de produits standardisés à prix cassés, le marché touristique prend un nouveau tournant et laisse une place croissante pour un segment plus qualitatif, plus personnalisé et finalement plus artisanal. Ce segment c’est celui du sur-mesure. »111 Dans un segment de marché en constante adaptation, comme celui du tourisme d'affaires, la demande davantage d'originalité semble être aussi valable. C'est ce que nous essayerons de démontrer dans ce deuxième chapitre, lors de l'analyse de notre deuxième hypothèse : la valeur du sur-mesure dans le marché du tourisme d'affaires. 1. La notion « sur-mesure » et le tourisme d’affaires Le tourisme d’affaires, lui aussi, progresse « au rythme de l'évolution des méthodes commerciales du monde de l'entreprise »112. Il se réoriente vers des produits de plus en plus différenciés, en dehors de l’ordinaire, plus simples et authentiques. « Les clients d’affaires sont de plus en plus à la recherche des produits davantage personnalisés »113, exclusifs et surtout de qualité dans le tout premier but de frapper les esprits. Ils sont d’ailleurs prêts à payer plus cher afin de voyager selon leurs propres conditions. Alors, ils attendent des professionnels du tourisme « une grande disponibilité, une forte réactivité et des garanties financières solides ».114 C’est pourquoi, il est « primordial de bien connaître les produits et les services de la destination »115. Lorsqu'on adapte le concept « sur-mesure » au tourisme d'affaires, indépendamment de la manifestation professionnelle concernée, le niveau d'exigence augmente. Le principe est que tout est possible, indépendamment du budget ou de l’ampleur de la demande (cf. 111 VAINOPOULOS Richard. Tourisme : la révolution du sur-mesure [en ligne]. Disponible sur : http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-81303-tourisme-la-revolution-du-sur-mesure-1002141.php#. (Consulté le 30-05-2015). 112 ROSE Léna. Tourisme d'affaires : du voyage à l'outil de communication [en ligne]. Disponible sur : <http://www.emarketing.fr/Marketing-Magazine/Article/Tourisme-d-affaires-du-voyage-a-l-outil-de-communication-5375-1.htm>. (Consulté le 03-05-2015). 113 Mme. D, spécialiste commercial dans une agence réceptive cubaine, La Havane, extrait d’entretien du 21-07-2015. 114 CLUB AFFAIRES. Tendances MICE et prévisions 2012 [en ligne]. Disponible sur : http://www.club-affaires04.com/tendances-mice-2013-2014.html. (Consulté le 30-05-2015). 115 Mme. C, chargée de promotion et développement dans un Bureau de conventions, Toulouse, extrait d’entretien du 01-06-2015. 82 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Annexe E. ). Bien évidemment, l’offre part des prestations que l’organisateur maîtrise et qu’il pourrait avoir dans ses bases de données (infrastructures d’accueil, structures d’hébergement, etc.). « Donc, on ne peut pas dire que ce soit du sur-mesure à 100 % mais en moyenne, cela reste des éléments qu’on a et qu’on va adapter pour faire un produit qui sera à la fin considéré comme étant du sur-mesure »116. Le premier pas est donc de comprendre la problématique du séjour. Le client, qu’il provienne du marché corporatif ou associatif, lorsqu’il fait appel à une agence, il envoie généralement un appel d’offre, accompagné d’un cahier de charges (cf. Annexe D. ). C’est dans ce document-là où les organisateurs trouvent toutes les conditions de la manifestation professionnelle (thème central, objectif, audience attendue, dates, lieu, budget, etc.). Bien comprendre la thématique centrale autour de laquelle tout va s'organiser et s'y adapter sera donc essentiel face aux concurrents. C'est à ce moment-là que le rôle de conseil et d'accompagnement des agences spécialisées dans le tourisme d'affaires et l'événementiel commence. Ensuite, l'hôtellerie reste le premier élément à prendre en compte, notamment en ce qui concerne les aspects plus techniques (caractéristiques et équipement des salles de réunions, capacité d'accueil, situation géographique, etc.) (cf. Annexe C. ). Une attention primordiale est tout de même consacrée au « caractère » des infrastructures fréquentées (châteaux, sites historiques, etc.), ainsi qu'à l'originalité des lieux et des activités périphériques proposées. Enfin, un bilan de l'opération, généralement sous la forme d'enquête de satisfaction auprès des participants est indispensable. « Le but du voyage est avant tout de faire plaisir, d'emmener les participants dans un endroit qu'ils ne pourraient pas fréquenter en temps normal »117, tout en s'adaptant à leurs profils (âge, sexe, niveau socioculturel, origine géographique, centres d'intérêt, etc.). « Pour des actions de ce type, nous attendons des agences qu'elles nous accompagnent 116 Mme. A, Maître de conférences en Géographie et responsable du groupe de recherche Tourisme dans une université française, Nice, extrait d’entretien du 16-06-2015. 117 ACTION COMMERCIALE. Tourisme d'affaires : hôtellerie ou lieux moins conventionnels ? Disponible sur : <http://www.actionco.fr/Action-commerciale-Guide-de-la-Motivation/Article/Tourisme-d-affaires-hotellerie-oulieux-moins-conventionnels—38701-1.htm>. (Consulté le 01-05-2015). 83 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ dans toutes les actions qui permettent d'atteindre l'objectif recherché, qui est à 90 % la motivation de la force de vente. La clé du succès est de surprendre les gens »118. Néanmoins, la destination ne constitue pas en elle-même une finalité, malgré l'émotion et l'imaginaire dont elle soit porteuse. Pour Sylvie PASTRE, gérante de l'agence SoBe Incentive en 2010, « il est essentiel que le contenu prenne le pas sur la destination. À une époque où les personnes sont habituées à voyager, il est nécessaire de leur proposer des activités qu'elles n'auront pas toujours l'occasion de faire (…). Autrement dit réaliser ce que ne peut pas vous vendre l'agence de voyage en bas de chez vous »119. 2. Quelle relation entre sur-mesure et fidélisation ? Chaque manifestation professionnelle est différente des autres, que ce soit par rapport au thème ou aux conditions imposées par le client. La proposition des agences doit donc être aussi différente pour chaque manifestation mais, surtout, satisfaire et, si possible, surpasser les expectatives des clients. C’est une question d’adaptabilité aux spécificités de la manifestation et du client, toujours en proposant de l’originalité et de l’innovation dans les produits. C’est, enfin, du sur-mesure appliqué au tourisme d’affaires. Bien évidemment, si la demande du client est satisfaite et si ce dernier est satisfait du service du prestataire, il est très probable qu’il revienne les années suivantes. En effet, « quand on répond au 100 % des besoins, forcément, cela va entraîner une satisfaction et puis, le client reviendra »120. Par contre, « si vous ne lui donnez pas ce qu’il (le client) vous a demandé, il ira ailleurs, surtout dans un milieu très concurrentiel »121. Après tout, comme nous l’avons vu dans le premier chapitre de cette partie, la souplesse et l’adaptation du prestataire, ainsi que les habitudes des clients font partie des critères de choix d’un prestataire. 118 ROSE Léna. Tourisme d'affaires : du voyage à l'outil de communication [en ligne]. Disponible sur : <http://www.emarketing.fr/Marketing-Magazine/Article/Tourisme-d-affaires-du-voyage-a-l-outil-de-communication-5375-1.htm>. (Consulté le 03-05-2015). 119 ACTION COMMERCIALE. Tourisme d'affaires : hôtellerie ou lieux moins conventionnels ? Disponible sur : <http://www.actionco.fr/Action-commerciale-Guide-de-la-Motivation/Article/Tourisme-d-affaires-hotellerie-oulieux-moins-conventionnels38701-1.htm>. (Consulté le 01-05-2015). 120 Mme. C, chargée de promotion et développement dans un Bureau de conventions, Toulouse, extrait d’entretien du 01-06-2015. 121 ibid 84 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Ainsi, « si l’agence réussie à bien s’adapter à la demande du client, cela jouera un rôle important dans la fidélisation de ce dernier, malgré la multitude et les qualités des concurrents »122. C’est ce que nous avons pu constater chez l’Agence Profil Organisation, où, en moyenne, presque 90 % des manifestations professionnelles organisées ces dernières années, correspondent à des clients avec lesquels l’agence avait déjà travaillé auparavant (cf. Tableau 19). Tableau 19: Le sur-mesure comme outil de fidélisation des clients chez l’APO Année 2010 2011 2012 2013 2014 Taux de fidélité 95.5 % 87.7 % 94.1 % 87.1 % 83.0 % Source : l’auteur, 2015 Il ne faut pourtant pas oublier que d’autres critères comme le prix notamment, sont déterminants à l’heure de choisir un prestataire pour presque trois quarts des entreprises et associations. En effet, face aux contraintes budgétaires, les entreprises se montrent de moins en moins sensibles au sur-mesure, privilégiant surtout l’efficacité de l’événement. C’est aussi un constat de l’APO lorsqu’elle a vu le taux de fidélité de ses clients se comporter de manière instable, pour finaliser avec une baisse de 12.5 % entre 2010 et 2014 (cf. Tableau 19). Les faits démontrent qu’un seul critère, même s’agissant de critères très importants comme l’adaptabilité de l’entreprise ou les habitudes des clients, ne suffit pas du tout pour assurer la fidélisation de ces derniers. Une option pourrait donc être la combinaison de plusieurs critères à la fois, tout en respectant l’ordre des priorités que les clients confèrent à chacun d’entre eux. ҉ Dans un contexte d’insécurité et de crise, la seule alternative possible pour les prestataires face aux mutations du marché du tourisme d’affaires semble être la recherche constante de l’amélioration de l’offre, de la valeur perçue, et une maximisation des efforts de vente et de 122 M. B, directeur associé d’une agence de tourisme d’affaires et événementielle française, Toulouse, extrait d’entretien du 27-03-2015. 85 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ marketing. « L'enjeu aujourd’hui est donc de créer les conditions nécessaires pour renouveler en permanence l'attractivité de cette offre, ce qui passe naturellement par le renforcement de la qualité, le développement intensif de la promotion, mais aussi par l’investissement. Cela suppose de l'ingénierie, de la coproduction public-privé et le renforcement de la culture de l'évaluation et de l'intelligence économique et concurrentielle ». (DE SÈZE, 2008, p. 16) Pour ce qui est du segment « affaires », chaque demande est généralement faite sous la forme d'un cahier des charges, où les attentes spécifiques du client sont bien définies. Puisque les attentes varient d'un client à un autre, même lorsqu’il s’agit de manifestations professionnelles similaires, les demandes sont aussi différents les unes des autres ; les cahiers des charges seront donc, eux aussi, tous différents entre eux. Le sur-mesure devient ainsi l'occasion de mettre en valeur ce que les agences de tourisme d'affaires peuvent proposer à leurs clients pour se différencier des concurrents. D'ailleurs, lorsqu'une agence réussit à satisfaire les expectatives des clients, ceux derniers n'hésiteront pas à solliciter à nouveau ses services par la suite, comme nous l'avons pu confirmer chez l'Agence Profil Organisation. Nous pouvons donc valider notre deuxième hypothèse : le sur-mesure est effectivement porteur de valeur sur le marché du tourisme d'affaires, notamment en tant qu'élément essentiel de différenciation et de fidélisation des clients. 86 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Chapitre 3. Un outil d'aide à la décision, instrument nécessaire pour évaluer le potentiel des nouvelles destinations de proposer de produits sur-mesure destinés au marché du tourisme d’affaires Jusqu'ici, nous avons étudié les principales caractéristiques et les tendances du marché du tourisme d’affaires, tant de manière générale comme dans le cas particulier de l’Agence Profil Organisation, ainsi que la place que la notion de sur-mesure y occupe. Nous avons ainsi constaté que le tourisme d'affaires est effectivement un marché en perpétuelle adaptation. Nous avons également remarqué la place du sur-mesure dans ce segment de marché, comme un élément de différenciation et de fidélisation dans cet environnement en constante évolution. À partir de ces deux principes, plusieurs destinations pourraient être susceptibles de proposer de produits touristiques sur-mesure destinés à ce segment de marché. Alors, comment déterminer ou évaluer le potentiel d'une certaine destination touristique, surtout nouvelle, de proposer du sur-mesure au marché du tourisme d'affaires ? Malgré l'existence de certaines conditions « de base » que les destinations faisant partie d’une offre touristique destinée au marché du tourisme d’affaires doivent remplir (abordées en chapitre 1 de cette Partie II), les tendances du marché évoluent et la notion sur-mesure est, par nature, l’opposé de la standardisation. Il est donc très improbable de pouvoir prédéterminer laquelle parmi la multitude de destinations existantes, sera la plus appropriée pour une demande en particulier, vu que toutes les manifestations sont différentes entre elles. Ainsi, une destination qui ne répond pas du tout à une certaine manifestation professionnelle peut tout à fait correspondre à une autre. Dans un tel contexte, il nous semble donc évident ce qui constitue notre troisième et dernière hypothèse : la nécessité d'un outil permettant d'évaluer le potentiel des destinations de proposer de produits sur-mesure destinés au marché du tourisme d’affaires. L’objectif de ce chapitre sera donc d’élaborer un véritable outil, capable de guider les chargés de dossier des différentes agences de tourisme d'affaires, dont l’Agence Profil 87 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Organisation, vers les meilleures décisions à prendre, notamment lors qu’il s’agit de « bien » choisir une destination pour la proposer aux clients face à de demandes très hétérogènes. Nous considérons opportun de rappeler que les destinations touristiques étudiées sont des villes et que la clientèle est composée de grandes entreprises françaises dans presque sa totalité, dont environ 85 % sont parisiennes. L’idée n’est en aucun cas de proposer une solution miracle mais un véritable outil d’aide à la décision, conçu à partir de ce qui a été notre problématique initiale : dans un contexte de changement et d’individualisation des besoins et des attentes des consommateurs, comment évaluer la capacité d’une destination de proposer de produits sur-mesure pour le marché du tourisme d’affaires ? À partir de la dite problématique, qui est en effet le fil conducteur de notre étude, nous chercherons à établir une méthodologie probatoire applicable à cette étude en particulier. 1. Présentation de la méthodologie mise en œuvre Afin de mieux comprendre et d'approfondir les grandes dimensions de notre problématique, nous aurions voulu mettre en place une étude qualitative et quantitative, afin d'avoir suffisamment d'éléments pour valider nos hypothèses. Cependant, en raison du temps disponible et tenant compte qu'il s'agit d'une première approche au sujet (à mieux développer ultérieurement), nous avons décidé de concentrer notre travail sur une étude entièrement qualitative, visant à mieux aborder les dimensions de la problématique à partir de laquelle nous avons développé ce mémoire, ainsi qu'à valider les hypothèses énoncées. De plus, nous considérons qu'il est plus effectif de mettre en place une démarche qualitative dans un premier temps. Ainsi, on aura plus d'éléments d'analyse, même s'ils ne sont pas directement chiffrables, qui permettront de mieux comprendre les besoins, les motivations, les représentations et autres jugements de valeur des acteurs du marché du tourisme d'affaires par rapport aux différentes manifestations professionnelles. La méthodologie comprendra tout de même certains éléments quantitatifs (issus de l'administration d'un formulaire créé aux agences réceptives cubaines), compte tenu du traitement des réponses chiffrées de la population interrogée. En revanche, les réponses ne 88 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ servent pas à valider concrètement les hypothèses énoncées mais à tester l'outil d'aide à la décision créé, malgré le fait d'avoir réussi à interroger la totalité de la population (il existe seulement quatre agences de voyages réceptives à Cuba). C'est pourquoi nous ne considérons pas ces résultats comme issus d'une étude quantitative mais plutôt qualitative. L'étude entièrement quantitative devra donc être prochainement mise en place. 1.1 Étude qualitative : entretiens directifs et semi-directifs Vu que l’étude à mettre en place sera qualitative, l’objectif premier de notre méthodologie a été d’identifier les acteurs majeurs concernés par le tourisme d’affaires sous différents angles, tant en France comme à Cuba, afin de comprendre leur visions, perceptions, préoccupations, etc. Étant donné que les échantillons de population objet des études qualitatives sont plutôt réduits, et peu accessibles (surtout en si peu de temps), nous avons eu l'occasion d'interroger quatre professionnels du tourisme, étroitement liés au tourisme d'affaires. Néanmoins, leurs points de vue par rapport à ce sujet sont différents car ils l'abordent de manière aussi différente, ce qui nous a permis d'enrichir énormément cette étude. Nous avons interviewé un Maître de conférences dont l'un des thèmes de recherche majeurs est le tourisme de réunions et de congrès ; une des personnes chargées de la promotion et du développement d'un Bureau de conventions d'une des principales villes de France ; le directeur d'une agence de tourisme d'affaires et événementiel française ; ainsi qu'un spécialiste commercial dans une agence réceptive cubaine spécialisée dans le tourisme d'affaires. Ces entretiens ont été et seront analysés tout au long de cette deuxième partie, dont certains éléments ont été très utiles pour la validation de nos deux premières hypothèses. D'autres éléments de réponse ont été aussi utiles pour valider ce qui est notre troisième hypothèse, ainsi que pour la conception de notre outil d'aide à la décision et les pistes de réflexion proposées par la suite. 89 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ 1.1.1 Collecte et traitement des données L'élément principal de notre étude qualitative a été les entretiens effectués auprès des professionnels liés au tourisme d'affaires. Il s'agit d'entretiens semi-directifs, c'est-à-dire composés des questions envisagées plutôt comme thèmes et effectués personnellement. Un guide d'entretien défini par les objectifs de la recherche et structuré à partir des hypothèses a toujours été le fil conducteur (cf. Annexe B. ). Les entretiens ont été effectués individuellement et toujours respectant l'anonymat des professionnels, afin de leur donner l’opportunité de s’exprimer librement, ainsi que de connaître leurs opinions par rapport à la problématique énoncée, toujours à partir de leur expérience personnelle dans le domaine. Les entretiens, ont également été enregistrés, afin de ne pas déformer l'information fournie. Puis, nous avons procédé au rassemblement de cette multitude d'opinions et de points de vue différents. Le résultat de ces entretiens, avec la recherche documentaire et technique réalisée (études sectorielles récentes de plusieurs cabinets d’étude, comme Coach Omnium ou Xerfi), nous a apporté beaucoup d'éléments importants, non seulement pour valider nos hypothèses mais aussi pour la création de l'outil de décision que nous allons présenter dans ce chapitre, notamment les possibles scénarios. Ainsi, pour ce qui est de la mise en place de notre outil d’aide à la décision, c’est-à-dire la phase d’opérationnalisation de notre projet, elle se fera sous la forme d’une plateforme Web, rassemblant les résultats produits. Nous passerons donc par le développement numérique et informatique du site ; la rédaction du contenu ; la définition des mécanismes d’évaluation des destinations et la traduction informatique de ces derniers. Notre plateforme permettra donc de mieux s’informer sur les critères pris en compte pour la création de l’outil et d’évaluer la capacité ou le potentiel d’une destination de proposer de produits touristiques sur-mesure destinés au marché du tourisme d’affaires. 2. Analyse descriptive des résultats À partir des données collectées et traitées (cf. Annexe C. , Annexe D. , Annexe E. et Annexe F. ), notre analyse nous a permis de mieux définir les conditions essentielles ou « de base » à remplir par les destinations afin d’être considérées comme susceptibles d'intégrer une offre touristique sur-mesure adaptée au tourisme d’affaires. Nous avons 90 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ également été en mesure de proposer certaines préconisations et possibles scénarios à prendre en compte lors d’une prise de décision de la part de l’Agence Profil Organisation. Nous voudrions préciser que, lorsque nous parlons de destinations, nous faisons référence à des villes et non des pays, ces derniers pouvant être extrêmement divers en passant d’une ville à une autre. 2.1 La situation idéale : le cadre de référence L’outil d’aide à la décision que nous avons créé vise à évaluer la capacité d’une destination touristique de satisfaire la demande d’un marché comme celui du tourisme d’affaires, notamment en ce qui concerne les produits touristiques sur-mesure. Le but de projet est donc d’étudier et d’analyser la prise en compte des caractéristiques des destinations susceptibles d’intégrer une offre sur-mesure destinée à ce segment de marché. Pour cela, nous avons déterminé ce qui serait la situation idéale, c’est-à-dire ce qui serait une destination tout à fait appropriée pour le développement des produits touristiques surmesure destinés au marché du tourisme d’affaires, principalement pour celui qui est travaillé par l’Agence Profil Organisation. Ainsi, une destination se trouverait dans cette « situation idéale » si elle remplit trois conditions nécessaires : 1. L’offre est pertinente : la destination propose de structures d’accueil capables de satisfaire la demande des entreprises ou associations pour la réalisation de leurs manifestations professionnelles. Cela se traduit par une bonne accessibilité ; une capacité d’accueil convenable, tant des hôtels comme des salles de réunions ; des espaces bien aménagés et accessibles aux personnes à mobilité réduite ; une offre originale et attractive d’activités touristiques annexes ; le tout au meilleur prix. 2. La destination est bien positionnée par rapport à la concurrence : la destination, tant en elle-même comme ses structures d’accueil, sont à égalité, voire mieux positionnées que ses concurrents (au niveau géographique, du prix, types de prestations, etc.). Le positionnement sera déterminé à partir du rapport qualité-prix, tenant compte le référencement sur Internet et les sites d’avis, mais aussi le 91 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ bouche-à-oreille, toujours à partir des conditions de base pour déterminer la pertinence de l’offre. 3. Il existe une dynamique territoriale : la dynamique territoriale se traduit principalement par la situation politique, économique, sociale et environnementale de la destination. Nous tiendrons compte d’éléments comme : la taille de la population, le lieu d’implantation, les risques potentiels, etc. 2.2 Critères d’évaluation : le formulaire À partir de la situation idéale précédemment abordée et toujours selon l’avis des professionnels interrogés, nous avons déduit les critères principaux sur lesquels le cadre de référence s’appuie. a) Critères quantitatifs Ce sont les critères de base lors de l’organisation d’une manifestation professionnelle. • prix : tenant compte notamment de la loi DMOS pour le secteur médical français ; • accessibilité : temps de déplacement et nombre de correspondances, que ce soit en avion, train, voiture ou autre ; • infrastructures de réunions : quantité et capacité des infrastructures, etc. ; • hébergement, (notamment pour les hôtels 4 et 5 étoiles) : localisation, capacité, équipement, etc. ; • restauration : quantité, notoriété, etc. ; • transport : public et touristique ; • organisateurs professionnels : types d’organisateurs, expérience, etc. b) Critères qualitatifs Ce sont les critères qui influencent la prise de décision mais qui ne sont pas « de base » lors de l'organisation d'une manifestation professionnelle. • sécurité et risques : politiques, sociaux, naturelles, etc. ; • attractions touristiques : historiques, culturels, naturels, etc. ; 92 Le tourisme d'affaires sur-mesure • Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ réputation et notoriété : sites d’avis, expérience des prestataires, etc. Tant les critères quantitatifs comme qualitatifs, constituent les éléments de base fondamentaux qui feront partie du formulaire (cf. Annexe H. ) à faire remplir et à mettre à jour fréquemment par le chargé de la plateforme web auprès des agences réceptives. Le formulaire sera rempli par les agences réceptives des destinations évaluées, étant les structures les plus capables de répondre à toutes les questions nécessaires. Enfin, l'information recueillie grâce au formulaire administré, sera traitée et codée afin de regrouper les réponses en quatre catégories préalablement définies. Cela permettra de créer des fiches d'identité des destinations évaluées. Ces fiches constitueront en effet notre base de données. Toute l'information de la dite base de données sera codée à partir de formules adaptées pour le traitement des réponses, permettant de fournir des synthèses informatives correspondantes à chaque critère et de manière générale. 2.3 Catégories afférentes aux possibles scénarios Avec notre cadre de référence préalablement défini et, une fois le formulaire rempli avec toutes les données requises concernant une destination en particulier, l’outil sera capable d’évaluer les différentes situations possibles (cf. Tableau 20). Chaque réponse sera classée dans une des quatre catégories possibles définies, allant de la catégorie 1, correspondant à la situation la plus défavorable, jusqu’à la catégorie 4, correspondant à la situation la plus favorable. Ensuite, notre outil permettra de faire une moyenne par chaque critère, à partir desquelles une synthèse finale unique sera fournie. Tableau 20: Catégories afférentes aux possibles scénarios CATÉGORIE 1 : « Destination pas du tout adaptée au tourisme d’affaires » Prix moyen des prestations très élevé, au-delà de ce qui est souvent accepté par ce segment de marché : acheminement : supérieur à 1 000 € chambres individuelles, petit déjeuner et taxe de séjour éventuel compris : supérieur à 160 € pour les hôtels 4* et supérieur à 250 € pour les hôtels 5* repas (3 plats hors boissons) : supérieur à 70 € journée d’études : supérieur à 100 € Accessibilité très limitée, la destination est très peu accessible depuis la France : l’environnement ou territoire d’implantation n’est pas du tout diversifié moyens d'accès à la destination depuis la France : 1 en train : plus de 6h de voyage et plus de 2 correspondances en voiture : plus de 5h de voyage 93 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ en avion : très peu de lignes aériennes, voire aucune, pas d’aéroport en ville lignes classiques : plus de 8h de vol avec plus de 2 correspondances lignes low-cost : aucune ou très longs trajets de plus de 4h de vol en autocar : plus de 3h de voyage en bateau : plus de 5h de voyage Il n’y a pas d’infrastructures de réunions, que ce soit de centres de congrès, de parcs d'expositions ou de salles de réunions dans les hôtels. L’offre d’hébergement n’est pas du tout attractive : hôtels 4* : moins de 10 hôtels, avec une capacité inférieure à 100 personnes, ne proposant pas Wifi hôtels 5* : moins de 10 hôtels, avec une capacité inférieure à 100 personnes, ne proposant pas Wifi Le transport public est très limité et la ville compte très peu d’autocaristes : nombre d’autocaristes : moins de 2 moyens de transport public : 1 Il y a très peu de restaurants, n’ayant pas une bonne visibilité et notoriété : nombre de restaurants en ville : moins de 50 aucun restaurant a une note moyenne égale ou supérieur à 4 sur 5 sur les sites d'avis La ville ne compte aucune attraction touristique significative. La notoriété de la destination concernant la réalisation des manifestations professionnelles n’est pas du tout favorable : pas d’organisateurs professionnels, que ce soit PCO, DMC, agences événementielles ou autres nombre de manifestations professionnelles (par an) pas du tout significatif : moins de 10 nombre de participants internationaux par an (moyenne des 5 dernières années) très bas : moins de 25 000 la ville ne figure pas sur les sites de référencement spécialisés (ICCA, UAI, etc.) C’est un territoire avec très peu de population, très sensible aux risques divers et qui demande de formalités concernant l'entrée des citoyens français sur le territoire : nombre d’habitants : moins de 100 000 habitants environnement instable : destination sensible à plus de 3 types de risques (politique, naturels, sociaux, sanitaires, économiques ou autres) besoin de visa pour les citoyens français : oui CATÉGORIE 2 : « Destination peu adaptée au tourisme d’affaires » Prix moyen des prestations assez élevé, susceptibles de ne pas être accepté par ce segment de marché : acheminement : entre 601 € et 1 000 € chambres individuelles, petit déjeuner et taxe de séjour éventuel compris : entre 121 € et 160 € pour les hôtels 4* et entre 201 € et 250 € pour les hôtels 5* repas (3 plats hors boissons) : entre 51 € et 70 € journée d’études : entre 81 € et 100 € Accessibilité limitée, la destination est peu accessible depuis la France : l’environnement ou territoire d’implantation n’est pas du tout diversifié moyens d'accès à la destination depuis la France : 2 en train : entre 3h et 6h de voyage et 2 correspondances maximum en voiture : entre 3h et 5h de voyage en avion : quelques lignes aériennes desservent l'aéroport de la ville, situé entre 1h et 1h30 du centre-ville lignes classiques : entre 2 et 4 lignes, entre 5h et 8h de vol, avec 2 correspondances maximum lignes low-cost : 1 ligne low-cost, entre 2h et 4h de vol en autocar : entre 2h et 3h de voyage 94 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ en bateau : entre 3h et 5h de voyage Nombre d'infrastructures de réunions très limité types de structures de réunions : 1 centres de congrès : 1 capacité d'accueil globale du plus grand centre de congrès : moins de 5 000 participants capacité d'accueil de la plus grande salle des centres de congrès : moins de 1 500 personnes pas d'interlocuteur parlant français pas d'accès aux personnes handicapées pas de Wifi, que ce soit payant ou gratuit parc d’expositions : 1 capacité d'accueil globale du plus grand parc d’expositions : moins de 20 000 participants superficie d'exhibition totale du plus grand parc d'expositions : moins de 100 000 m² capacité d'accueil de la plus grande salle du parc d’expositions : moins de 1 000 participants pas d'interlocuteur parlant français pas d'accès aux personnes handicapées pas de Wifi, que ce soit payant ou gratuit salles de réunions dans les hôtels : moins de la moitié des hôtels proposent de salles de réunions, généralement, entre 1 et 2, avec capacité pour moins de 300 personnes et pouvant aller jusqu’à 450 personnes maximum L’offre d’hébergement est peu attractive : hôtels 4* : entre 10 et 20 hôtels, avec une capacité totale inférieure à 300 personnes, très peu d’entre eux proposant Wifi hôtels 5* : entre 10 et 20 hôtels, avec une capacité totale inférieure à 300 personnes, très peu d’entre eux proposant Wifi La ville n’est pas bien desservie au niveau de transport public et il y a peu d’autocaristes touristiques : nombre d’autocaristes : entre 2 et 4 moyens de transport public : 1 Il y a peu de restaurants en ville, moins de la moitié ayant une bonne notoriété : nombre de restaurants en ville : entre 50 et 120 nombre de restaurant dont la note moyenne sur les sites d'avis est égale ou supérieur à 4 sur 5 : moins de 50 % La ville ne compte qu'une attraction touristique significative (culturelles, balnéaires, naturelles, etc.) nombre d’attractions touristiques : 1 La notoriété de la destination concernant la réalisation des manifestations professionnelles est peu favorable : types d’organisateurs professionnels : 1, avec moins de 5 ans d’expérience dans le domaine nombre de manifestations professionnelles (par an) : entre 10 et 50 nombre de participants internationaux par an (moyenne des 5 dernières années) : entre 25 000 et 100 000 présence sur les sites de référencement spécialisés C’est un territoire moyennement peuplé et sensible aux risques divers, qui demande de formalités concernant l'entrée des citoyens français sur le territoire : nombre d’habitants : entre 100 000 et 500 000 habitants environnement peu instable : destination sensible à 2 ou 3 types de risques besoin de visa pour les citoyens français : oui CATÉGORIE 3 : « Destination assez adaptée au tourisme d’affaires » Prix moyen des prestations correct, susceptibles d’être accepté par ce segment de marché : acheminement : entre 300 € et 600 € chambres individuelles, petit déjeuner et taxe de séjour éventuel compris : entre 80 € et 120 € pour les hôtels 4* et entre 150 € et 200 € pour les hôtels 5* 95 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ repas (3 plats hors boissons) : entre 30 € et 50 € journée d’études : entre 60 € et 80 € Accessibilité correcte, la destination est accessible depuis la France : l’environnement ou territoire d’implantation est assez diversifié moyens d'accès à la destination depuis la France : 3 en train : entre 1h et 3h de voyage et 1 correspondance maximum en voiture : entre 1h et 3h de voyage en avion : plusieurs lignes aériennes desservent l'aéroport de la ville, situé entre 30 min et 1h du centre-ville lignes classiques : entre 5 et 7 lignes, entre 2h et 5h de vol, avec 1 correspondance maximum lignes low-cost : 2 lignes low-cost, entre 1h et 2h de vol en autocar : entre 1h et 2h de voyage en bateau : entre 1h et 3h de voyage Nombre correct d'infrastructures de réunions types de structures de réunions : 2 centres de congrès : 2 capacité d'accueil globale du plus grand centre de congrès : entre 5 000 et 10 000 participants capacité d'accueil de la plus grande salle des centres de congrès : entre 1 501 et 2 500 personnes plus de la moitié disposent d'au moins un interlocuteur parlant français plus de la moitié disposent d'accès aux personnes handicapées plus de la moitié disposent d'accès Wifi parc d’expositions : 2 capacité d'accueil globale du plus grand parc d’expositions : entre 20 000 et 30 000 participants superficie d'exhibition totale du plus grand parc d'expositions : entre 100 000 et 200 000 m² capacité d'accueil de la plus grande salle du parc d’expositions : entre 1 001 et 1 500 personnes plus de la moitié disposent d'au moins un interlocuteur parlant français plus de la moitié disposent d'accès aux personnes handicapées plus de la moitié disposent d'accès Wifi salles de réunions dans les hôtels : plus de la moitié des hôtels proposent de salles de réunions, généralement, entre 3 et 8 salles, dont la capacité est assez importante (entre 301 et 600 personnes), pouvant aller jusqu’à 900 personnes L’offre d’hébergement est attractive : hôtels 4* : entre 21 et 30 hôtels, avec une capacité d'entre 301 et 500 personnes, la plupart d’entre eux proposant Wifi hôtels 5* : entre 21 et 30 hôtels, avec une capacité d'entre 301 et 500 personnes, la plupart d’entre eux proposant Wifi La ville est bien desservie au niveau de transport public et il y a assez d’autocaristes touristiques : nombre d’autocaristes : entre 4 et 6 moyens de transport public : 2 Il y a assez de restaurants en ville, plus de la moitié ayant une bonne notoriété : nombre de restaurants en ville : entre 121 et 200 nombre de restaurant dont la note moyenne sur les sites d'avis est égale ou supérieur à 4 sur 5 : entre 50 % et 75 % La ville compte plusieurs attractions touristiques différentes : nombre d’attractions touristiques : entre 2 et 4 types (culturelles, balnéaires, naturelles, etc.) La notoriété de la destination concernant la réalisation des manifestations professionnelles est favorable : types d’organisateurs professionnels : 2, avec entre 5 et 10 ans d’expérience dans le secteur nombre de manifestations professionnelles (par an) : entre 51 et 100 nombre de participants internationaux par an (moyenne des 5 dernières années) : entre 100 000 et 200 000 présence sur les sites de référencement spécialisés 96 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ C’est un grand territoire assez peuplé et pas très sensible aux risques divers, qui pourrait demander de formalités concernant l'entrée des citoyens français sur le territoire : nombre d’habitants : entre 500 000 et 1 000 000 habitants environnement stable : destination sensible à 1 type de risques besoin de visa pour les citoyens français : oui CATÉGORIE 4 : « Destination tout à fait adaptée au tourisme d’affaires » Prix moyen des prestations très correct pour de prestations tout à fait correctes, susceptibles d’être accepté par ce segment de marché : acheminement : moins de 300 € chambres individuelles, petit déjeuner et taxe de séjour éventuel compris : moins de 80 € pour les hôtels 4* et moins de 150 € pour les hôtels 5* repas (3 plats hors boissons) : moins de 30 € journée d’études : moins de 60 € Accessibilité très correcte, la destination est très accessible depuis la France : l’environnement ou territoire d’implantation est très diversifié moyens d'accès à la destination depuis la France : plus de 3 en train : moins d’1h de voyage sans correspondances en voiture : moins d’1h de voyage en avion : beaucoup de lignes desservent la ville, qui compte plus d’1 aéroport, situé à moins de 30 du centre lignes classiques : plus de 7 lignes, moins de 2h de vol, sans correspondances lignes low-cost : plus de 2 lignes, moins d’1h de vol en autocar : moins d’1h de voyage en bateau : moins d’1h de voyage Il y a beaucoup d’infrastructures de réunions, toutes bien aménagées : types de structures de réunions : plus de 2 centres de congrès : plus de 2 capacité d'accueil globale du plus grand centre de congrès : plus de 10 000 participants capacité d'accueil de la plus grande salle des centres de congrès : plus de 2 500 personnes centres de congrès ont au moins un interlocuteur parlant français : plus de 75 % accès aux personnes handicapées : plus de 75 % accès Wifi, que ce soit payant ou gratuit : plus de 75 % parc d’expositions : plus de 2 capacité d'accueil globale du plus grand parc d’expositions : plus de 30 000 participants superficie d'exhibition totale du plus grand parc d'expositions : plus de 200 000 m² capacité d'accueil de la plus grande salle du parc d’expositions : plus de 1 500 personnes parcs d’expositions avec au moins un interlocuteur parlant français : plus de 75 % accès aux personnes handicapées : plus de 75 % accès Wifi, que ce soit payant ou gratuit : plus de 75 % salles de réunions dans les hôtels : plus de 75 % des hôtels proposent de salles de réunions, généralement, plus de 8 salles, dont la capacité est assez importante (plus de 600 personnes), pouvant aller au-delà de 900 personnes L’offre d’hébergement est très attractive : hôtels 4* : plus de 30 hôtels, avec une capacité supérieure à 500 personnes, la plupart d’entre eux proposant Wifi hôtels 5* : plus de 30 hôtels, avec une capacité supérieure à 500 personnes, la plupart d’entre eux proposant Wifi La ville est très bien desservie au niveau de transport public et il y a beaucoup d’autocaristes : nombre d’autocaristes : plus de 6 moyens de transport public : plus de 2 types Il y a beaucoup de restaurants, plus de 3/4 d’entre eux ayant une bonne notoriété : nombre de restaurants en ville : plus de 200 97 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ nombre de restaurants dont la note moyenne sur les sites d'avis est égale ou supérieur à 4 sur 5 : plus de 75 % La ville compte beaucoup d’attractions touristiques (culturelles, balnéaires, naturelles, etc.) nombre d’attractions touristiques : plus de 4 types La notoriété de la destination concernant la réalisation des manifestations professionnelles est très favorable : nombre d’organisateurs professionnels : plus de 2, avec plus de 10 ans d’expérience dans le secteur nombre de manifestations professionnelles (par an) : plus de 100 nombre de participants internationaux par an (moyenne des 5 dernières années) : plus de 200 000 présence sur les sites de référencement spécialisés C’est un territoire très peuplé et pas du tout sensible aux risques divers, qui ne demande pas de formalités concernant l'entrée des citoyens français sur le territoire : nombre d’habitants : plus d’1 000 000 habitants environnement très stable : destination pas du tout sensible à aucun type de risques besoin de visa pour les citoyens français : non Selon les caractéristiques de chaque destination et la note de chaque critère, une fois chacun des éléments qui le composent catégorisé. plusieurs scénarios sont possibles. Dans tous les cas, les synthèses, de chaque critère et générale, seront présentées de manière assez précise et accompagnées d’éléments visuels, pouvant intégrer de symboles, graphiques, baromètres ou autres. ҉ À ce stade de la recherche, après avoir pris du recul sur le travail réalisé, nous avons constaté la nécessité d’un outil permettant d'évaluer le potentiel des nouvelles destinations de proposer de produits sur-mesure destinés au marché du tourisme d’affaires, ce qui a été notre troisième hypothèse. Nous pouvons dès à présent consolider ce travail en amenant chacune des demandes vers le choix de la destination idéale, en proposant de réponses plus approfondies et de pistes de réflexion par rapport à des situation plus concrètes. Un exemple d’application de notre outil sera ainsi expliqué dans la troisième partie de ce mémoire, lors que notre outil sera testé avec une destination en particulière. Cela permettra, bien évidemment, de mieux comprendre son fonctionnement. 98 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Partie III. Mise en œuvre de l’outil d’aide à la décision : évaluation de La Havane comme destination pour le tourisme d’affaires. Préconisations pour l’Agence Profil Organisation 99 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Introduction à la Partie III À ce point de notre étude, nous considérons opportun de rappeler la problématique qui a été à son origine : dans un contexte de changement et d’individualisation des besoins et des attentes des consommateurs, comment évaluer la capacité d’une destination de proposer de produits sur-mesure destinés au marché du tourisme d’affaires ? Cette problématique a été, en effet, la reformulation de la commande de l'Agence Profil Organisation sous la forme d'une question de recherche, nous permettant de faire le lien entre la mission de stage et la recherche scientifique à réaliser, basée sur trois hypothèses générales : 1. Le tourisme d’affaires, un marché en constante adaptation 2. Le sur-mesure, porteur de valeur sur le marché du tourisme d'affaires 3. Un outil d'aide à la décision, instrument nécessaire pour évaluer le potentiel des nouvelles destinations de proposer de produits sur-mesure destinés au marché du tourisme d’affaires. Nous avons tout de même pu valider nos trois hypothèses. Les résultats issus des entretiens auprès des professionnels du tourisme d'affaires, nous ont permis de constater, que le marché du tourisme d'affaires ne cesse effectivement pas d'évoluer, afin de mieux s'adapter à un environnement toujours changeant. Dans un tel contexte, la seule alternative de réussite des opérateurs des voyages dans ce segment de marché semble être l'adaptation aux demandes aussi changeantes des entreprises et/ou associations clientes, sous la forme d'une offre sur-mesure capable de satisfaire leurs demandes. C'est donc dans le cadre de l'évaluation du potentiel touristique des nouvelles destinations de proposer ce type de produits, que notre outil d'aide à la décision acquiert son importance. Après avoir expliqué la méthodologie mise en place pour la création notre outil d'aide à la décision, son fonctionnement à partir du traitement de données fournies, ainsi que les possibles résultats qu’il est capable de fournir lors de l'évaluation d'une destination en particulière, nous considérons qu'il est temps de le tester. Le test constituera, en effet, l'aboutissement de notre travail, en tant qu'application concrète et lien entre la commande initiale et le travail de recherche effectué. Ce test nous permettra aussi de l'évaluer et de le contrôler de manière concrète, afin de définir les possibles axes d’amélioration. 100 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Chapitre 1. Diagnostic de Cuba en tant que destination touristique 123 La mission de stage proposée par l’Agence Profil Organisation comprend, entre autres, la création de nouveaux produits et séjours sur-mesure et le développement de nouvelles destinations pour le tourisme d’affaires, comme Cuba. C’est donc précisément avec la destination Cuba que nous avons décidé de tester notre outil d’aide à la décision, non seulement car il s'agit de la mission commandée mais aussi parce que c'est l'occasion de mettre en avant mes compétences et connaissances de la destination. 1. Analyse générale de la situation de Cuba Cuba est un pays autour duquel il existe une polémique très riche, surtout en termes de politique interne et de relations avec les États-Unis. En effet, c'est un territoire avec des caractéristiques très singulières que nous essayerons d'aborder de manière générale, lors de l'analyse de son environnement. Nous pourrons ainsi mieux comprendre ce qui représente les opportunités et les menaces externes, ainsi que les forces et les faiblesses internes de la destination, afin de déterminer quels sont les facteurs les plus influents capables de nuire ou de favoriser le développement de la destination. 1.1 Approche géographique La République de Cuba, est composée de 15 provinces, dont La Havane constitue la capitale. Le territoire compte 11 163 924 habitants, selon le recensement national de la population qui a eu lieu en 2012124. La langue officielle est l'espagnol. Cuba est un pays insulaire qui se trouve au centre des Caraïbes, à l'entrée du Golfe du Mexique (cf. Figure 11). Il s'agit d'un archipel composé de l'île principale, appelée Cuba, de l'île de la Jeunesse, et d'autres 4 195 îlots et îles adjacentes. Avec une superficie totale de 109 886 km2, il est l'État le plus grand des Antilles. Il est bordé au nord avec le détroit de Floride (à 145 km environ de la Floride) ; au sud avec la Mer des Caraïbes (140 km de 123 Le chapitre 1 de la partie III a été intégralement extrait, puis mis à jour, de: ABREU MARTÍNEZ Yeny Dainy. La destination Cuba et le marché touristique français. Mémoire de Master 1 Management des Industries Touristiques. Toulouse: Université de Toulouse II – Le Mirail, Département ISTHIA, 2014, 107 p. 124 Oficina Nacional de Estadísticas e Información. ONE [en ligne]. Disponible sur : <http://www.one.cu/estadisticapoblacion/estadisticapoblacion.asp>. (Consulté le 30-01-2014). 101 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ la Jamaïque) ; à l'est avec le canal du Vent (à 77 km d'Haïti) et à l'ouest avec le Golfe du Mexique (à 210 km de la péninsule de Yucatan). Figure 11: Carte géographique de Cuba Source : Encyclopédie Encarta (2008) Le territoire est composé de superficies planes, ce qui favorise l'agriculture et l'élevage (près de 80 % des sols sont utilisables). Néanmoins, il y a trois chaînes montagneuses importantes : la cordillère de Guaniguanico (699 m d'altitude), l'Escambray (931 m d'altitude) et la Sierra Maestra (1 975 m d'altitude). Située au sud du tropique du Cancer, l’Île jouit d'un climat subtropical. Il est généralement très humide (au-dessus de 60 %) et la moyenne des températures est de 25 ºC. Il y a seulement deux saisons qui sont vraiment distinctes : la saison sèche, de décembre à mai, et la saison humide, de juin à novembre, caractérisée par des pluies violentes mais de courte durée et des cyclones. Sachant que Cuba est un territoire insulaire, avec une diversité importante des sols, l’endémisme (42,7 %) et la biodiversité terrestre dont il dispose constituent des ressources précieuses pour le pays. La flore et la faune marine sont aussi très riches. Par ailleurs, aucun animal dangereux pour l'homme n'est recensé. En outre, le pays dispose de 5 746 km de littoral et, grâce à sa forme, aucune ville ne se trouve à plus de 100 km de la côte. En ce qui concerne la configuration du littoral cubain, 102 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ ses éléments les plus remarquables selon leur abondance et originalité sont les baies (200 environ), les terrasses marines et les récifs coralliens. De plus, la température moyenne de l'eau et de 26 ºC. En revanche, les rivières sont plutôt courtes, rapides et à faible débit. 1.2 Approche politique À Cuba, le Parti communiste constitue la force dirigeante supérieure de la société et de l'État. Il s'agit, en effet, d'un régime socialiste à parti unique. C'est un État anti-impérialiste, dont la basse de ses relations internationales sont : l'égalité des droits ; la libre détermination des peuples ; l'intégrité nationale ; l'indépendance des États ; la coopération internationale ; la solution pacifique aux conflits et le respect aux autres principes énoncés dans la Charte des Nations Unies et autres traités internationales dont Cuba fait partie. 125 Néanmoins, la politique de l'État cubain est fréquemment sujet de débat : d'un côté, elle est considérée démocratique et tolérante, tandis que de l'autre, elle est jugée dictatoriale et autoritaire par ses détracteurs. Malade depuis 2006, et après 45 ans au pouvoir, Fidel CASTRO a délégué le pouvoir à son frère, Raúl CASTRO. Ce dernier devient officiellement chef d'État, Président du Conseil d’Etat et du Conseil des ministres et Premier secrétaire du Parti communiste cubain (PCC) en 2008. Il démarre un processus de changements structurels et conceptuels qui vise à augmenter la productivité agricole et industrielle, ainsi qu'à alléger les prohibitions jugées excessives jusqu'à ce moment-là, comme les conditions de sortie du territoire des citoyens cubains, par exemple. D'autre part, « l’opposition n’est pas reconnue (...), mais quelques secteurs de la société civile (Église catholique, blogueurs) parviennent à faire entendre leur voix »126. C'est ainsi que, malgré une évolution positive très discrète de l'indicateur de liberté de presse en 2014 par rapport à 2013, Cuba occupe une des dernières places du rang mondial pour ce qui est des libertés politiques et individuelles127. Dans tous les cas, l'environnement politique du pays est stable. 125 République de Cuba. Constitution de la República de Cuba [en ligne]. Disponible sur : <http://www.cuba.cu/gobierno/cuba.htm>. (Consulté le 27/11/2013). 126 France Diplomatie. Présentation de Cuba [en ligne]. Disponible sur : <http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossierspays/cuba/presentation-de-cuba/>. (Consulté le 12-08-2015). 127 Planet Expert. Cuba: contexte politico-économique [en ligne]. Disponible sur : <http://www.planetexpert.com/fr/pays/cuba/gouvernement-et-politique>. (Consulté le 12-08-2015). 103 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Dans le cas particulier des États-Unis, l'administration du Président OBAMA assouplit sa politique envers Cuba. Sur le plan du tourisme, par exemple, les États-Unis élargissent la liste des voyages permis et d'organisations qui peuvent organiser ces types de voyages, en temps que le nombre de vols directs augmente 128. Cependant, malgré l'opposition de la plupart des pays membres de l'ONU, l'embargo économique et financier ne cesse d'impacter la réalité de Cuba. Actuellement, les relations diplomatiques entre les deux pays continuent à se rétablir doucement, notamment après le rapprochement diplomatique historique qui a eu lieu le 17 décembre 2014129. En effet, la récente réouverture des ambassades dans les deux pays, cubaine à Washington et américaine à La Havane, est seulement un des premiers pas de ce qui semble être le chemin vers la normalisation totale des relations entre les deux pays. D'autre part, de prisonniers politiques dans les deux pays ont este mis en liberté ; Cuba a été supprimé de la liste des pays soutenant le terrorisme ; certaines restrictions sur les voyages et le commerce continuent à s'alléger ; l'embargo sera examiné par le Congrès américain ; et une délégation américaine de très haut niveau visitera l'Ile dans les prochains jours. L'État cubain renforce aussi ses relations économiques et diplomatiques avec d'autres pays du monde, notamment les pays membres de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) et de la Communauté des États Latino-Américains et Caraïbes (CELAC), dont le Venezuela et le Brésil, entre autres. Il fait partie de nombreux projets de collaboration commune entre les pays d'Amérique latine et les Caraïbes en ce qui concerne l'éducation et la santé, ainsi que des plans d'intégration économique et financière. D'ailleurs, l'Île entretient de relations économiques et de coopération politique avec l'Union européenne, très dégradées en 2003, notamment en matière de sécurité alimentaire, d'environnement et de culture. Ainsi, « l’Union européenne est le premier partenaire commercial de La Havane (22 % des échanges commerciaux cubains, 1er rang pour les 128 Círculo de Periodistas Cubanos contra el Terrorismo. Cubadebate [en ligne]. Disponible sur : <http://www.cubadebate.cu/noticias/2012/01/15/the-new-york-times-recomienda-a-cuba-entre-los-diez-destinosturisticos-a-visitar-en-el-2012/>. (Consulté le 05-12-2013). 129 Le Monde, AFP, AP et Reuters. Rapprochement diplomatique historiqueentre Cuba et les États-Unis [en ligne]. Disponible sur : <http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2014/12/17/les-etats-unis-et-cuba-prets-a-normaliserleurs-relations-diplomatiques_4542184_3222.html#>. (Consulte le 12-08-2015). 104 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ importations cubaines, 2e rang pour les exportations) »130, suivie de de la Chine, le Canada, la Russie, entre autres. Enfin, les autorités cubaines se montrent très favorables au développement touristique du pays, en favorisant les investissements dans le secteur, avec une stratégie plus adaptée au contexte actuel. 1.3 Approche économique Selon la Constitution de la République de Cuba131, l'État régit l'économie basée sur la propriété socialiste des principaux moyens de production et la distribution socialiste. Ainsi, toutes les ressources naturelles, sauf les petites extensions de terre qui appartiennent aux petits agriculteurs ; les principaux moyens de communication et de transport ; et toutes les entreprises, les manufactures, les banques, les institutions scientifiques, sociales, culturelles et sportives acquises ou construites par l'État lui appartiennent. Par conséquent, c'est l'État qui organise, dirige et contrôle l'activité économique nationale et le commerce extérieur. Parallèlement, l'État reconnaît les propriétés des entreprises mixtes, sociétés et associations économiques constituées légalement. Ainsi, malgré le contrôle étatique sur l'économie et le commerce toujours présent en 2015, une modernisation du modèle économique est envisagée, notamment en renforçant le secteur privé. D'autre part, les principaux investisseurs étrangers opérant à Cuba, surtout après la nouvelle loi 118 sur les investissements étrangers de 2014 et la zone franche du port du Mariel, sont actuellement : le Venezuela, dans l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures et des mines ; la Chine, dans l'industrie pétrochimique ; l'Espagne, dans les approvisionnements, le commerce et le tourisme ; la France, dans le tourisme, le transport, la recherche, le médical et l'agroalimentaire ; le Brésil, acteur dans la construction du port franc de Mariel et autres ; le Canada ; et l'Italie.132 130 France Diplomatie. Présentation de Cuba [en ligne]. Disponible sur : <http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossierspays/cuba/presentation-de-cuba/>. (Consulté le 12-08-2015). 131 République de Cuba. Constitution de la República de Cuba [en ligne]. Disponible sur : <http://www.cuba.cu/gobierno/cuba.htm>. (Consulté le 27/11/2013). 132 DORÉ Christophe. Duel pour le soleil de Cuba. Le Figaro Magazine, 13 mars 2015, p. 26. 105 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Pour ce qui est de la France, il est « le quatrième investisseur étranger (IDE) avec 6% du total, derrière l’Espagne, le Canada et l’Italie, essentiellement grâce à la présence parfois ancienne de grands groupes comme Pernod-Ricard (et son rhum Havana Club), Alstom, Accor, Bouygues, CMA-CGM, Total, Sanofi, Soufflet, Alcatel-Lucent, etc. »133 Selon une étude économique faite par la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL)134, l'économie de Cuba est ouverte (les exportations et importations représentent 50 % du PIB). Elle est donc très influencée par divers facteurs, comme : l'environnement externe peu favorable à cause de la crise économique dans plusieurs pays européens ; l'embargo économique, commercial et financier imposé par les États-Unis, qui pénalise les compagnies étrangères faisant du commerce avec Cuba ; le ralentissement économique dans plusieurs pays de l'Amérique latine et le retard de Cuba dans son plan d'investissements, ainsi que les phénomènes naturels. Par conséquent, et malgré la croissance de 3,0 % du PIB en 2013 135, « la croissance a diminué en 2014, atteignant +1,2 % »136. En revanche, le pays sait bénéficier de ses principales sources de revenus, telles que l'exportation de nickel; des services médicaux et professionnels, l'envoi de fonds depuis l'étranger par la diaspora cubaine et le tourisme, etc. En ce qui concerne le taux de chômage (moins de 3 % en 2013), même s'il se trouve parmi les plus bas du monde, il est beaucoup plus haut que celui des années précédentes (CEPAL, 2013)137. L'une des causes pourrait être l'intention de l'État de déplacer environ un million de travailleurs (20 % du secteur public)138 de ses entreprises vers d'autres activités économiques, mais il pourrait diminuer grâce à la popularité croissante du secteur privé, même si la croissance de ce secteur est encore discrète au niveau de revenus nationaux. Dans tous les cas, le niveau de vie de la population reste toujours très bas. 133 SLATE. Cuba, la grande mutation [en ligne]. Disponible sur : <http://www.slate.fr/story/100865/cuba-grandemutation>. (Consulte le 13-08-2015). 134 Comisión Económica para América Latina y el Caribe (CEPAL). Estudio económico de América Latina y el Caribe. CEPAL, 2013, p. 1-5 [en ligne]. Disponible sur : <http://www.cepal.org/publicaciones/xml/4/50484/EEE-Cuba.pdf>. (Consulté le 01-12-2013). 135 ibid 136 Planet Expert. Cuba: contexte politico-économique [en ligne]. Disponible sur : <http://www.planetexpert.com/fr/pays/cuba/gouvernement-et-politique>. (Consulté le 12-08-2015). 137 Comisión Económica para América Latina y el Caribe (CEPAL). Estudio económico de América Latina y el Caribe. CEPAL, 2013, p. 1-5 [en ligne]. Disponible sur : <http://www.cepal.org/publicaciones/xml/4/50484/EEE-Cuba.pdf>. (Consulté le 01-12-2013). 138 ibid 106 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Dans le but d'avancer vers la normalisation et la modernisation de l'économie cubaine, le gouvernement a annoncé le début d'un processus d'unification monétaire dans une stratégie qui vise à rétablir la valeur du CUP et ses fonctions comme argent 139. D'ailleurs, on observe un croisement et une diversification importante de l'activité des autoentrepreneurs, encore discrète au niveau de revenus nationaux. Cependant, il s'agit d'une mission très complexe qui entraîne l'augmentation de la productivité et des salaires, ainsi que la substitution d'importations et qui est aussi liée à divers risques, tel que l'inflation. L'économie cubaine se modernise, surtout en matière de gestion (investissements étrangers, autoentrepreneurs, coopératives, etc.), mais cela ne représente en aucun cas un changement dans la structure de propriété. Les principaux moyens de production resteront toujours la propriété l'État.140 1.4 Approche socioculturelle Selon la Constitution de la République141, l'État garantit l'opportunité d'emploi pour tous les hommes et les femmes en mesure de travailler ; les conditions de subsistance pour les personnes incapables de travailler en raison d'un handicap ou de l'âge ; les services de santé et l'accès gratuit à l'éducation, les sciences, la culture et les sports pour tous. La discrimination raciale (la population cubaine est composée des blancs, métisses, noirs et asiatiques), sexuelle, religieuse et de tous les genres est sanctionnée par la loi. Classé 59 parmi 187 pays, selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)142, Cuba montre un Indice de développement humain (IDH) 143 toujours au-dessus de celui qui est considéré élevé par les Nations unies, supérieur aussi à l'IDH moyen de l'Amérique latine et à celui du monde. D'une part, la protection médicale a été l'une des priorités du gouvernement dès le début, malgré les conditions matérielles (équipements insuffisants, manque de médicaments, etc.). De plus, la mortalité infantile est la plus basse 139 Círculo de Periodistas contra el Terrorismo. CUBADEBATE [en ligne]. Disponible sur : <http://www.cubadebate.cu/noticias/2013/10/22/comienza-en-cuba-proceso-de-unificacion-monetaria-para-laspersonas-juridicas/>. (Consulté le 01-12-2013). 140 ibid 141 République de Cuba. Constitution de la República de Cuba [en ligne]. Disponible sur: <http://www.cuba.cu/gobierno/cuba.htm>. (Consulté le 27-11-2013). 142 PNUD. Indicateurs internationaux de développement humain. Disponible sur : <http://hdrstats.undp.org/fr/pays/profils/CUB.html>. (Consulté le 01-12-2013). 143 Selon l'ONU, l'IDH est composé par trois dimensions de base de développement humain: l'éducation, la santé et le revenu. 107 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ (7/1 000) et l’espérance de vie la plus haute (76 ans) de la région. D'autre part, l'éducation est considérée à Cuba comme un droit fondamental. Même si les ressources matérielles ne sont pas du tout suffisantes (matériels scolaires, etc.), le pays montre actuellement un des taux d’alphabétisation les plus élevés d'Amérique latine et du monde (sixième place). Si Cuba a été le premier pays au monde à signer la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination envers les femmes, en mettant en place l'égalité des sexes, il y a certaines inégalités, surtout d'ordre économique, qui subsistent encore au sein de la société cubaine. Dans un pays où le salaire moyen est d'environ 20 €, et malgré les nombreuses gratuités et subventions de l'État cubain, la population qui a accès à des devises, soit parce qu'elle a de la famille à l'étranger, soit parce qu'elle travaille dans le tourisme, a un niveau de vie beaucoup plus élevé que celle qui n'en a pas. Actuellement, avec la normalisation des relations entre La Havane et Washington et le relancement de l'économie nationale, « cela risque d'accélérer l’apparition d’une société à deux vitesses, avec des inégalités et, donc, des tensions »144. En ce qui concerne la culture cubaine, elle est la syncrétisation des trois racines principales : l'aborigène, l'espagnole et l'africaine, d'où sa richesse exceptionnelle très appréciée dans le monde entier. Cuba est reconnue au niveau international pour la qualité de sa musique, connaissant le développement le plus rapide et le plus marquant ; la danse145, tant au niveau des styles classiques comme des populaires ; la peinture, connue par son authenticité ; la littérature, notamment la poésie ; le cinéma, développé principalement à partir du triomphe de la Révolution cubaine ; la photographie, célèbre grâce à la beauté et le contenu des compositions ; l'artisanat, destinée notamment aux touristes ; l'architecture, mélange aussi de diverses styles ; la gastronomie, simple mais savoureuse, tant au niveau des plats comme des boissons ; etc. Enfin, la religion cubaine est, elle aussi, un reflet de la diversité culturelle du pays. Malgré une tradition catholique, présente depuis l'époque de la colonisation espagnole, Cuba est officiellement un pays laïc. Ainsi, plus de 50 % de la population est athée. Pour ce qui est 144 WITKOWSKY Stéphane, cité dans SLATE. Cuba, la grande mutation [en ligne]. Disponible sur : <http://www.slate.fr/story/100865/cuba-grande-mutation>. (Consulte le 13-08-2015). 145 Círculo de Periodistas contra el Terrorismo. CUBADEBATE [en ligne]. Disponible sur : http://www.cubadebate.cu/noticias/2013/12/03/dos-bailarines-cubanos-entre-los-mejores-del-2013/>. (Consulté le 05-12-2013). 108 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ de la population croyante et pratiquante, elle est regroupée en religions chrétiennes (catholiques et protestants), africaines (yoruba, lucumí, etc.) ou syncrétiques (Santería). 1.5 Approche technologique Depuis 1996, Cuba est connecté à Internet par satellite. Ce mode de connexion est très onéreux et représente le seul moyen d'accès à cette technologie en raison de l'embargo américain. Il est donc réservé aux institutions et aux entreprises d'État, ainsi qu'aux ressortissants étrangers qui habitaient à Cuba. En 2006, dans le but de faire face à cette situation, le gouvernement de Cuba et celui de la Venezuela ont entrepris l'installation d'un câble de fibre optique sous-marin afin de relier les deux pays. Ce projet a été achevé en 2011 pour un coût de 70 millions de dollars 146. C'est en juin 2013 que 118 salles de navigation publiques ont été inaugurées dans tous le pays147. Il est désormais possible, après authentification de l'utilisateur, d'accéder aux réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter et à la presse étrangère en ligne. Plus récemment, de zones de connexion Wi-Fi ont été habilitées pour que les Cubains se connectent à l'Internet, malgré un prix moins cher (2 cuc / heure) mais qui reste prohibitif. Globalement, les Cubains disposent de peu de matériel informatique et ont le taux de connexion à Internet le plus faible de toute l'Amérique Latine (3 % d'internautes dans le pays)148. Les principales causes sont les prix, toujours très élevés par rapport au salaire mensuel moyen et la presque impossibilité de disposer d'une connexion à domicile (seulement pour les médecins, scientifiques, journalistes, etc.), considérée toujours comme un luxe. Selon le vice-ministre des Communication, Wilfredo GONZÁLEZ, « ce n'est pas la paranoïa sécuritaire du régime, mais seulement des “difficultés techniques ou financières” qui expliqueraient les actuelles restrictions sur l'usage privé d'internet à Cuba »149. 146 Le Figaro. Des cybercafés ouvrent à Cuba. Disponible sur : <http://www.lefigaro.fr/international/2013/06/06/0100320130606ARTFIG00391-des-cybercafes-ouvrent-a-cuba.php>. (Consulté le 28-11-2013). 147 ibid 148 ibid 149 ibid 109 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ 1.6 Approche environnementale Face à la hausse du prix des combustibles et au fait qu'ils seront épuisés dans les prochaines années, Cuba fait particulièrement attention au développement des énergies renouvelables. En effet, le pays prévoit que 10 % de l'énergie électrique générée en 2030 soit créée à partir des ressources renouvelables150, ce qui permettrait, de réduire les émissions de gaz à effet serre, protéger l'environnement et réduire le nombre d'importations de combustibles fossiles. Dans ce but, la CEPAL151 annonce, par exemple, l'investissement dans les énergies renouvelables, telles que le photovoltaïque, l’éolien, le biogaz et la biomasse. D'autre part, le pays est assez sensible à l'impact du réchauffement climatique. Des phénomènes naturelles de type météorologiques, comme les fortes pluies ou les ouragans, notamment pendant la saison de pluie (entre juin et novembre), frappent assez souvent l'Île, provoquant de pertes considérables dans le logement, l'agriculture et autres. D'ailleurs, « le niveau de la mer a augmenté en moyenne de 10 centimètres à Cuba, selon les déclarations de M. Marcelino HERNÁNDEZ de l’Institut d’Océanologie de Cuba »152, ce qui pourrait entraîner la perte de milliers des km de terre et de maisons. À ce niveau-là, la stratégie du gouvernement met donc l'accent sur des mesures préventives : recherche des technologies peu polluantes, préservation et régénération des écosystèmes côtiers, protection des espèces menacées, etc. De manière générale, Cuba soutient une politique de préservation de l'environnement, limitant l'impact d'êtres humains sur le milieu naturel. De plus, il ne s'agit pas d'un pays avec de problèmes de surpopulation, bien au contraire. C'est pourquoi l'île n'est pas connue par des conflits humains autour des ressources naturelles. En ce qui concerne le tourisme, les projets d'investissements donnent une place très importante à la protection de l’environnement. En effet, la richesse et la variété du 150 Círculo de Periodistas contra el Terrorismo. CUBADEBATE [en ligne]. Disponible sur : <http://www.cubadebate.cu/noticias/2013/08/24/277209/>. (Consulté le 05-12-2013). 151 Comisión Económica para América Latina y el Caribe (CEPAL). Estudio económico de América Latina y el Caribe. CEPAL, 2013, p. 1-5 [en ligne]. Disponible sur : <http://www.cepal.org/publicaciones/xml/4/50484/EEE-Cuba.pdf>. (Consulté le 01-12-2013). 152 ROC Nancy. Climat : la montée des eaux à Cuba [en ligne]. Disponible sur : <http://nancyroc.com/climat-la-monteedes-eaux-a-cuba>. (Consulté le 13-08-2015). 110 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ territoire offrent un grand nombre de produits touristiques d'origine naturelle. Ainsi, l'aménagement touristique vise à développer les régions de manière homogène, en tenant compte de leur capacité de saturation et les différents niveaux de développement. Néanmoins, il y a certains problèmes dans les villes ou zones rurales en dehors des régions touristiques (tri des déchets, accès des routes, etc.), qui sont aussi accessibles aux visiteurs. 1.7 Approche législative En octobre de 2012, une nouvelle loi d'émigration a été approuvée afin de rendre plus flexible les voyages depuis et vers l'Île153. D'après cette loi, il y a actuellement une normalisation de l'entrée temporelle au pays pour la plupart de ceux qui l'ont quitté de manière illégale ; une extension des motifs de rapatriement ; l'élimination de la lettre d'invitation pour obtenir le permis de sortie du pays, ainsi qu'une extension de 11 à 24 moins dans le temps pour que les Cubains puissent rester à l'étranger sans être considérés émigrants. D'autre part, une nouvelle loi d'investissements étrangers a été approuvée en 2014154. Elle porte sur de nouvelles conditions et facilités qui seront données aux investisseurs, et qui rendent beaucoup plus flexible la loi précédente155, afin de favoriser les démarches et d'encourager les entreprises étrangères à investir leur capital sur le territoire national. 2. Cuba : la destination touristique Le tourisme constituant l'une des principales sources de revenus pour l'économie cubaine, depuis l'effondrement de l'Union soviétique jusqu'au présent, l'État cubain s'est toujours montré enclin à son développement. « La croissance des recettes du tourisme est remarquable, et il est très important de comprendre le besoin du tourisme pour le pays, même si cela signifie des sacrifices pour nous » (Castro, 1991)156. 153 Comisión Económica para América Latina y el Caribe (CEPAL). Estudio económico de América Latina y el Caribe. CEPAL, 2013, p. 1-5 [en ligne]. Disponible sur : <http://www.cepal.org/publicaciones/xml/4/50484/EEE-Cuba.pdf>. (Consulté le 01-12-2013). 154 Prensa Latina. Cuba ofrece plenas garantías a la inversión extranjera [en ligne]. Disponible sur : <http://www.prensalatina.cu/index.php?option=com_content&task=view&idioma=1&id=2544591&Itemid=1>. (Consulté le 05-042014). 155 Parmi les facilités offertes par la nouvelle loi d'investissement, se trouvent : la simplification des démarches de négociation, la garantie de non expropiation, la possibilité de prolonger la durée des investissements, ainsi que des facilités fiscales. 156 Cité par FIGUERAS Miguel Alejandro (2001, p. 9) 111 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Dans ce but, Fidel CASTRO a énoncé les principaux fondements du développement touristique du pays157 : le contrôle des investissements étrangers ; la notion de durabilité et de préservation du patrimoine naturel et culturel du pays ; l'amélioration des conditions de vie de la population locale ; l'interdiction d'activités liées aux jeux, à la drogue ou à la prostitution et la préservation de l'indépendance politique et économique du pays dans le respect de l'identité nationale. Ces fondements répondent tous au principe de la durabilité, dans les dimensions sociale, économique, culturelle et naturelle. Ils ont été énoncés dès le début du développement touristique à Cuba et ils sont toujours en vigueur. 2.1 Position de l'État cubain envers le développement touristique du pays Dans le cas de Cuba, l'État participe directement au développement touristique du pays car c'est lui qui définit, planifie, administre et contrôle l'offre touristique. Il est une des composantes de l'économie touristique non seulement comme organe directeur des politiques touristiques, mais aussi comme entrepreneur. Afin d’exercer cette fonction, l'État s'appuie sur le Ministère de Tourisme (MINTUR), l'organisme public responsable de gérer l'activité touristique à Cuba et l'autorité suprême dans le secteur ; ainsi que sur des entités hôtelières (Cubanacan, Gran Caribe, Islazul, Habaguanex, etc.) et non hôtelières (Cubatur, Transtur, Caracol, etc.) qui ont un certain niveau d'autonomie dans leur fonctionnement, bien que les orientations qu'elles suivent soient toujours orientées par l'État. Depuis l'ouverture de Cuba au tourisme, son objectif principal est de dynamiser l'économie du pays. Cependant, certaines problématiques sont encore à résoudre et constituent aussi le point de départ de la stratégie définie par l'État pour le futur du tourisme dans le pays. Ainsi, les lignes directrices de la stratégie nationale du développement touristique 158 s'articulent notamment autour de : l'amélioration de la compétitivité de la destination, grâce à une meilleure cohérence du rapport qualité-prix et au perfectionnement des actions de communication ; la diversification des marchés émetteurs et des segments de marchés, ainsi que des produits touristiques offerts, dont ceux proposés par le secteur privé ; 157 ALFONSO NICHAR Gladis. Tres lustros de turismo en Cuba. Instituto Nacional de Investigaciones Económicas, Grupo de Investigaciones Turísitcas, 2006, p. 1-50 [en ligne]. Disponible sur: <http://www.ftur.uh.cu/.../Tres%20Lustros %20de%20Turismo%20en%20Cuba.pdf>. (Consulté le 13-02-2014). 158 VI CONGRESO DEL PARTIDO COMUNISTA DE CUBA. Lineamientos de la política econóomica y social del Partido y la Revolución. Granma, 2011, p. 34-35 [en ligne]. Disponible sur: <http://www.granma.cubaweb.cu/secciones/6to-congreso-pcc/Folleto%20Lineamientos%20VI%20Cong.pdf>. (Consulté le 19-02-2014). 112 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ favoriser le développement du marché touristique national ; augmenter la part de l'industrie et des services nationaux dans les investissements touristiques tout en travaillant sur la notion de durabilité. La nouvelle stratégie touristique n'est plus le résultat de la spontanéité mais d'une planification rigoureuse. Face à une demande de plus en plus exigeante et hétérogène, l'objectif premier est celui de se consolider sur les marchés traditionnels mais, surtout, d'en pénétrer d'autres, comme l'Amérique latine. La politique touristique est désormais orientée vers la création de produits nouveaux et variés, vis-à-vis du tourisme de masse, même si le concept « plage et soleil » reste le produit phare ; à la qualité des produits et des services ; au respect de l'environnement et au renforcement de la compétitivité du secteur touristique. 2.2 Les principales régions touristiques de Cuba Cuba est une destination qui combine des belles plages avec une histoire très riche, ainsi que des endroits naturels remarquables. Afin de développer le tourisme de manière homogène dans tout le territoire, il a été divisé en régions touristiques, ayant pour critère les attractions communes (cf. Figure 12). Ce nouveau sous-chapitre abordera les généralités de chacune des régions où se concentrent les principales modalités touristiques. Figure 12: Principales régions touristiques de Cuba Source : MINTUR, 2013 a) La Havane Étant l'une des plus vieilles villes d'Amérique, La Havane est aujourd'hui le centre historique de Cuba, mais aussi de la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays. Classé Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco, son centre-ville historique donne l'impression d'être figée dans le passé. La Havane est depuis toujours une 113 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ destination touristique par excellence, fréquentée d'abord par les Américains et actuellement par la plupart de visiteurs internationaux qui arrivent au pays. De plus, elle se trouve en tête des destinations émergentes les plus populaires du monde 159 et figure parmi les Sept nouvelles merveilles du monde160. b) Varadero Avec plus de 20 km de plage de sable blanc et d'eau turquoise, Varadero est aujourd'hui une station balnéaire réputée dans le monde entier. Le développement touristique de la région date du début du XXe siècle, avec la construction des résidences secondaires pour les classes aisées. Actuellement, elle est de loin le lieu le plus touristique de Cuba, puisque 44 % des touristes qui visitent Cuba vont à Varadero 161, et il concentre donc le plus grand nombre d'hôtels (la plupart d'entre eux de 4 et 5 étoiles). D'ailleurs, c'est une région touristique qui montre encore des perspectives de croissance très intéressantes. c) Jardines del Rey Jardines del Rey est le nom de l'ensemble d'îlots qui composent l'archipel SabanaCamagüey, le plus grand des quatre qui entourent l'île de Cuba. Il est situé au nord du pays et s'allonge de Santa Clara jusqu'à Camagüey. C'est une région avec un énorme potentiel touristique, grâce à la beauté de son environnement naturel, notamment de ses plages de sable blanc, et de l'exotisme de la flore et la faune (iguanes, flamants roses, etc). De plus, il est bordé par un mur de corail d'environ 400 km de longueur, la deuxième plus grande barrière de corail au le monde. L'infrastructure hôtelière, avec une participation remarquable des chaînes étrangères, est aussi la meilleure du pays. Alors que l'ensemble est exploité depuis plus de 20 ans, il s'agit encore de l'une des régions les plus prometteuses à développer. 159 Tripadvisor. Traveler's Choice [en ligne]. Disponible sur: <http://www.tripadvisor.fr/TravelersChoiceDestinationsontheRise>. (Consulté le 03-03-2014). 160 Juventud Rebelde. La Habana clasifica entre las nuevas maravillas del mundo [en ligne]. Disponible sur: <http://www.juventudrebelde.cu/cuba/2013-10-22/la-habana-clasifica-entre-las-nuevas-maravillas-del-mundo/>. (Consulté le 04-03-2014). 161 BERMÚDEZ PRIETO Ronsendo. Perfil del turista cubano que visita Varadero [en ligne]. Disponible sur: <http://www.monografias.com/trabajos97/perfil-del-turista-cubano-que-visita-varadero/perfil-del-turista-cubanoque-visita-varadero.shtml>. (Consulté le 14-03-2014). 114 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ d) Nord de Camagüey Le littoral nord de la province de Camagüey est aussi l'une des principales destinations touristiques balnéaires de Cuba. Il abrite un écosystème marin et côtier qui n'a pas été très exploité dans le passé et qui est donc encore bien préservé. Ainsi, l'une des attractions principales sont les nombreux sites d’immersion, dont certains sur des épaves de bateaux naufragés aux XIXe et XXe siècles. La richesse de sa faune marine et l'absence d'espèces dangereuses font de cette région un endroit de plus en plus fréquenté. e) Nord de Holguín Caractérisée par la beauté de son environnement et la majesté de ses complexes hôteliers, très proches de la plage, la partie nord de la province de Holguín est considéré comme le troisième pôle touristique le plus important du pays. Région de nature vierge et exubérante, elle propose aussi une richesse historique et culturelle notable. Alors, bien que son développement touristique soit assez récent par rapport aux autres régions du pays, le nord de Holguín et la zone de Guardalavaca, est appelée à devenir encore plus important dans l'essor touristique de Cuba. f) Canarreos L'archipel de Canarreos est un ensemble de petites îles dont la plus grande est la Isla de la Juventud, suivie par Cayo Largo del Sur, qui concentre le développement touristique de la région. Même s'il est encore débutant, il présente déjà de résultats assez conséquents. g) Côté centrale sud Cette région est formée par les villes de Cienfuegos et Trinidad, incluant la Vallée de Los Ingenios et la zone de plage de la côte sud du centre du pays. D'une part, Cienfuegos, ville fondée par des Français, appelée aussi « perle du sud » pour son charme et sa beauté, est une ville qui attire des visiteurs grâce à son potentiel nautique et à la richesse de ses traditions. D'autre part, Trinidad, nommée aussi « la ville musée de Cuba », est souvent considérée « la plus belle ville du pays » (Le guide du routard, 2011, p. 285). Il s'agit d'une ville fondée il y a 500 ans, qui semble avoir été figée dans l'époque coloniale. Ces deux villes, classées Patrimoine de l'humanité par l'Unesco, offrent une grande diversité 115 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ d'attractions culturelles (traditions, architecture, etc.) et naturelles (parc naturel El Nicho ou Topes de Collantes, respectivement) très bien préservées, qui leur font mériter d'être parmi les principaux pôles touristiques du pays. h) Santiago de Cuba Considérée la seconde ville la plus importante de Cuba, et aussi connue comme « berceau de la révolution cubaine », Santiago de Cuba offre de nombreux atouts architecturaux et naturels. Privilégiée par l'histoire du pays, la ville est porteuse des traditions culturelles très riches, notamment en ce qui concerne la musique, héritées du métissage de sa population. Il s'agit enfin d'une ville qui a « un esprit antillais », ce qui lui confère une « âme » particulière162. Même si ces huit régions sont considérées comme les plus importantes selon le nombre de visiteurs qu'elles accueillent chaque année, d'autres sont tout aussi remarquables. C'est le cas de Pinar del Río, la région verte par excellence de Cuba. Cette région abrite deux des six Réserves mondiales de la biosphère du pays. D'ailleurs, elle compte sur la Vallée de Viñales est classée Paysage culturel de l'humanité par l'Unesco grâce à ses formations naturelles spectaculaires, sa faune et sa flore. Enfin, c'est la région où se concentrent les plantations de tabac qui servent à fabriquer les meilleures cigares du monde 163, et donc les plus sollicités, grâce aux conditions exceptionnelles de la terre et l'expertise des producteurs. 2.3 Analyse du portefeuille des produits touristiques cubains Le tourisme balnéaire est actuellement le produit ombrelle de Cuba, puisqu'il attire la plupart des visiteurs qui arrivent sur l'Île. Cependant, la stratégie touristique du pays vise à mettre en valeur d'autres ressources historico-culturelles et naturelles, les services nonhôteliers et les particularités des territoires, afin de diversifier le portefeuille-produits et de complimenter l'offre de plage traditionnelle. 162 Ministère du tourisme de Cuba. Auténtica Cuba [en ligne]. Disponible sur: <http://autenticacuba.com/fr/santiago-decuba-fr/#axzz2uwsKRBmW>. (Consulté le 04.03-2014). 163 Círculo de Periodistas Cubanos contra el Terrorismo. Cubadebate [en ligne]. Disponible sur: <http://www.cubadebate.cu/noticias/2013/12/05/el-tabaco-cubano-sigue-siendo-el-rey-2/#.UxZUmJhz5I0>. (Consulté le 04-03-2014). 116 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Dans ce contexte, il semble opportun d'analyser l'état actuel du portefeuille-produits de la destination Cuba. a) Tourisme balnéaire Cuba compte 900 km linéaires d'excellentes plages. En effet, c'est l'un des avantages naturels qui attire le plus grand nombre de visiteurs internationaux. Parmi les lieux les plus attractifs se trouvent : Varadero, Cayo Coco, Cayo Guillermo, Cayo Santa María, Playa Santa Lucía, Playa Guardalavaca et Cayo Largo del Sur. C'est donc la modalité qui concentre la plus grande partie des chambres destinées au tourisme (71% d'environ 60 500 chambres actuellement)164. b) Tourisme culturel Étant le résultat unique d'un métissage racial et religieux, la culture cubaine offre un héritage universel dans des manifestations comme la littérature, le cinéma, le théâtre, la danse, la musique, etc. C'est donc un atout qui a permis de proposer aux visiteurs une démarche beaucoup plus personnalisée, basée sur l'histoire et les traditions cubaines. Ainsi, le produit culturel est composé par la visite des endroits classés Patrimoine de l'humanité par l'Unesco, mais aussi par la participation à des événements culturels internationaux, comme le Festival del Nuevo Cine Latinoamericano, la Foire internationale du livre ou le Festival international du ballet. c) Écotourisme Cuba aborde l'écotourisme comme un concept générique qui englobe trois éléments de base : les paysages naturels, l'hébergement et les services complémentaires. Ainsi, la destination répond aux tendances actuelles du marché touristique en proposant une offre bassé sur l'aspect social et environnemental des territoires. C'est le cas des produits comme la Vallée de Viñales, la Sierra del Rosario et la Península de Guanahacabibes, la Ciénaga de Zapata, le Parque Baconao et Cuchillas del Toa. Ce sont des produits très attractifs grâce à la richesse de la flore et de la faune, présentant un bon niveau de conservation des écosystèmes, reconnus au niveau national et international en tant que Réserves de la 164 Revue Hosteltur. Cuba abre una nueva etapa para atraer inversiones turísticas [en ligne]. Disponible sur: <http://www.hosteltur.com/120150_cuba-abre-nueva-etapa-atraer-inversiones-turisticas.html>. (Consulté le 05-032014). 117 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ biosphère (7 sites), Paysages culturels de l'humanité par l'Unesco (2 sites), Sites naturel de l'humanité (1 site), sites RAMSAR165 (6 sites) ou Parcs nationaux (7 sites). En effet, environ un cinquième du territoire bénéficie d'une forme de protection environnementale. d) Tourisme de santé La réputation de Cuba en termes d’IDH, notamment en ce qui concerne le niveau de santé, est reconnue dans le monde entier, similaire à ceux des pays développés. Le pays profite ainsi de son prestige international pour mettre en place une stratégie de développement du tourisme de santé. Les avantages compétitifs sont nombreux : des prix modérés, une thérapeutique unique et le professionnalisme du personnel. Ainsi, Cuba reçoit environ 5 000 étrangers chaque année pour subir des interventions médicales spécialisées, telles que les traitements au laser et les greffes d'organes, pour des maladies aussi diverses que le cancer et les troubles neurologiques chroniques. Les principaux acteurs de cette politique sont le groupe Servimed, le Centre de restauration neurologique et le Centre de rétinites pigmentaire, ainsi que d'autres institutions dont le parcours scientifique est reconnu internationalement. e) Tourisme nautique Le tourisme nautique, ainsi que d'autres modalités plus spécialisées, comme la plongée sous-marine ou le snorkeling, ont toujours eu une place importante dans le développement touristique du pays, grâce à la richesse des fonds marins cubains. Ainsi, la destination favorise le progrès de cette modalité à travers des événements internationaux, comme le Championnat mondial d'activités sous-marines ou le concours de photographie sousmarine Fotosub, dans des lieux reconnus pour leur beauté sous-marine, tels que María la Gorda (à Pinar del Río) ou l'archipel Canarreos. f) Tourisme d'affaires (MICE) « Cuba a acquis une grande reconnaissance internationale qui situe le pays parmi les premiers en Amérique pour la modalité d'événements. Des éléments comme les centres de conventions, équipés des techniques les plus modernes de l'informatique et des communications ; les parcs d'expositions ; les hôtels et le professionnalisme du personnel 165 Zones humides de haute conservation. 118 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ assurent l'organisation et la mise en place d’événements et de congrès dans le pays. Les progrès de la science, la santé, la culture, l'environnement et les sports permettent à Cuba d'organiser plus de 300 réunions chaque année auxquelles ont assisté des participants de partout dans le monde. »166 Cette modalité touristique s'adresse plutôt à un segment d'élite, qui exige des services de haute qualité. Cependant, le pays a réussi à trouver une place importante parmi ses concurrents tout au long de ses 20 ans d'expérience. Ainsi, on peut citer FIHAV, qui attire de nombreux hommes et femmes d'affaires du monde entier. D'autre part, de nombreux événements et conférences professionnelles, ainsi que des congrès, sont organisés par le Bureau de conventions de Cuba chaque année, tels que le congrès international de Pédagogie, le congrès de médecine Santé pour tous et la Convention internationale de tourisme. Néanmoins, on perçoit une décroissance du segment d'affaires pendant les dernières années. La stratégie est donc de se positionner dans ce segment de marché. g) Tourisme sportif Chaque année, différents tournois et compétitions sportifs sont organisés à Cuba. Le Tournois de pêche du merlin Ernest Hemingway et le championnat international de boxe Giraldo Córdoba Cardín attirent de plus en plus de participants. En revanche, cette modalité n'est pas une priorité dans la nouvelle politique touristique du pays. C'est peutêtre pour cela qu'elle n'est pas assez mise en avant et qu'elle ne montre pas une croissance remarquable en termes d'arrivées et de recettes. h) Tourisme éducatif Cuba offre le plus haut niveau d'éducation, préparation professionnelle et culturelle d'Amérique latine. La destination développe donc la modalité de tourisme éducatif à partir de produits offerts par des centres d'éducation supérieure du pays, notamment en été, qui permettent aux visiteurs d'apprendre différentes spécialités, dont la langue espagnole. Comme le tourisme sportif, le tourisme éducatif n’en montre pas des chiffres assez 166 Solways CUBA. Convenciones, Eventos y Congresos en Cuba [en ligne]. Disponible sur : <http://www.congressesincuba.com/congresos-y-eventos/>. (Consulté le 30-07-2015). 119 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ intéressants, n'étant pas très favorisé dans la politique du développement touristique du pays. 2.4 Évolution des principaux indicateurs touristiques Dès la mise en place de la nouvelle stratégie du développement touristique, en 1994, par l'État cubain, la plupart des indicateurs touristiques ont démarré une évolution très favorable, malgré certaines irrégularités. Actuellement, on observe une tendance croissante d'arrivées de visiteurs qui a été relativement constante depuis 2007 (cf. Figure 13). En effet, le nombre d'arrivées a atteint 2 852 572 visiteurs internationaux en 2013. Même si l'objectif du ministère de Tourisme d'en accueillir trois millions en 2013 n'a pas été atteint, ce chiffre représente un record dans l'histoire du tourisme à Cuba. Nombre de touristes (en milliers) Figure 13: Évolution du nombre de touristes à Cuba 2851 3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500 0 Années Source : OMT (2000-2012), CTO (2003-2013), ONE (2001-2003)167 Toujours en rapport avec la stratégie d'accroître sa contribution à l'économie, le secteur touristique continue à apporter des recettes en devises importantes (cf. Figure 14). Parmi les contributeurs majeurs se trouvent, dans l'ordre suivant, les services gastronomiques, d'hébergement et de transport (ONE, 2014). Cependant, malgré sa capacité de résistance, le tourisme montre aujourd'hui un ralentissement perceptible. 167 OFICINA NACIONAL DE ESTADÍSTICA E INFORMACIÓN. Turismo internacional. Indicadores seleccionados. ONEI, 2000-2013, p. 5 [en ligne]. Disponible sur: <http://www.one.cu/publicaciones/06turismoycomercio/indturismointernac/publicaciondic12.pdf>. (Consulté le 2202-2014). 120 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Recettes en devises (en millions USD) Figure 14: Évolution des recettes en devises à Cuba 2322 2 500 2 000 1 500 1 000 500 0 Années Source : ibid En ce qui concerne les cinq principaux marchés émetteurs, (le Canada, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie et la France), le Canada occupe de loin la première place (cf. Figure 15). On aperçoit aussi une concentration assez importante autour de ces marchés depuis l'année 2000, avec plus de la moitié du total de visiteurs. En revanche, d'autres marchés comme la Russie et la Chine émergent à un rythme assez conséquent, ainsi que certains pays d'Amérique latine, comme le Mexique, l'Argentine, le Brésil et le Chili. D'ailleurs, malgré les restrictions de voyages imposées par l'embargo des États-Unis à ces citoyens, Cuba a reçu la moitié des Américains qui ont visité la région168. Figure 15: Principaux marchés émetteurs de touristes à Cuba, en 2013 Canada (38,7%) Allemagne (5,2%) Royaume-Uni (4,1%) Italie (3,4%) France (3,3%) Mexique (3,2%) Russie (3,0%) Espagne (2,6%) Argentine (2,5%) Venezuela (1,6%) Chine (1,3%) Colombie (1,2%) Suède (1,1%) Hollande (0,8%) Suisse (0,7%) Finlande (0,6%) Brésil (0,6%) Chili (0,5%) Autres (25,5%) Source : ONE, 2005-2013 168 Círculo de Periodistas Cubanos contra el Terrorismo. Cubadebate [en ligne]. Disponible sur: <http://www.cubadebate.cu/noticias/2013/12/04/la-habana-primer-destino-turistico-en-alza-del-mundo/>. (Consulté le 05-12-2013). 121 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Néanmoins, on aperçoit encore une saisonnalité marquée en ce qui concerne la fréquentation touristique de la destination. Le plus grand nombre de visiteurs, par rapport à la moyenne de l'année, arrivent entre décembre et avril ; tandis que les baisses de fréquentation touristique se concentrent entre mai et novembre. Les causes sont diverses et varient en fonction des marchés mais, parmi les plus importantes, se trouvent les conditions météorologiques (saison d'ouragans entre juin et novembre), les vacances scolaires dans l'hémisphère nord, etc. Même s'il ne s'agit pas d'une saisonnalité extrême, deux saisons touristiques sont très bien définies : la basse et la haute saison. Par rapport aux autres indicateurs qui ont eu une évolution plus ou moins stable pendant la période analysée (2005-2013), se trouvent le sexe, l'âge et les motivations des visiteurs. Ainsi, on aperçoit un équilibre entre les hommes et les femmes qui visitent le pays. Cependant, la plupart d'entre eux ont entre 25 et 44 ans, suivis de près par les visiteurs entre 45 et 59 ans. Néanmoins, les motivations de tous ces segments touristiques ont toujours, et très majoritairement, été les loisirs.169 2.5 Analyse SWOT Après avoir analysé l'environnement externe (dans la première partie de ce mémoire) et les caractéristiques propres de la destination Cuba, le produit touristique qu'elle propose et la zone de concurrence dont elle fait partie, on peut faire une synthèse de ce qui constitue les principales forces, faiblesses, opportunités et menaces de cette destination (cf. Tableau 21). 169 OFICINA NACIONAL DE ESTADÍSTICA E INFORMACIÓN. Turismo internacional. Indicadores seleccionados. ONEI, 2000-2013, p. 5 [en ligne]. Disponible sur: <http://www.one.cu/publicaciones/06turismoycomercio/indturismointernac/publicaciondic12.pdf>. (Consulté le 2202-2014). 122 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Tableau 21: Analyse SWOT de la destination Cuba Forces Faiblesses Tradition touristique du pays Concentration de l'infrastructure hôtelière et des investissements sur les pôles balnéaires, au détriment des autres pôles comme Varadero, devenue très touristique et peu authentiques ; mauvais état des certaines routes et le manque de signalisation ; détérioration de l'esthétique urbaine ; etc. Diversité d'attractions localisation géographique et climat privilégié ; environnement sain et préservé ; richesse historique, culturelle et naturelle ; etc. Faible dépendance des États-Unis Position favorable des autorités investissements dans le secteur hôtelier ; nouvelle loi d'investissement étranger ; incorporation du secteur privé dans l'offre touristique nationale ; etc. IDH très positifs ressources humaines très qualifiées ; niveau de sécurité élevé ; etc. Notoriété internationale participation régulière aux foires touristiques internationales ; Prix Traveller's Choice 2013170 (hôtel Iberostar Varadero, parmi les 25 meilleurs hôtels de plage du monde ; l'hôtel Royalton Cayo Santa María, parmi les dix complexes tout-compris les plus populaires au monde ; La Havane, considérée comme la destination émergente la plus populaire au monde) ; etc. Perception de « produit cher » face à d'autres destinations des Caraïbes faible rapport qualité-prix ; dégradation de nombreuses installations touristiques ; problèmes associés aux aéroports (le temps d'attente est parfois excessif, l'absence des connexions de transport public entre l'aéroport et le centre-ville) ; inexistence de Wi-Fi gratuit dans les établissements ; etc. Manque de vision et de réactivité en termes de renouvellement du portefeuille des produits communication déficiente ; non-correspondance de l'offre touristique non-hôtelière avec les attentes d'une grande partie des visiteurs ; etc. Difficultés économiques du pays dualité des monnaies ; intégration encore insuffisante entre l'industrie nationale et le secteur touristique ; etc. Opportunités Progrès vers la normalisation des relations avec les États-Unis suppression de Cuba de la liste des pays terroristes ; intention d'enlever l'embargo ; réouverture des ambassades respectives dans les territoires ; etc. Popularité internationale présence dans les principaux médias du monde ; etc. Relations diplomatiques et économiques très positives avec les États de l'Amérique latine et les Caraïbes contrats de collaboration avec des pays de la région, qui encourage les flux de personnes vers le territoire ;; etc. Essor des investissements étrangers loi d'investissements étrangers ; etc. Menaces Impact de l'embargo imposé par les États-Unis interdiction aux citoyens américains de voyager à Cuba ; interdiction à tout navire de toucher un port des États-Unis dans les six mois qui suivent leur visite à Cuba ; etc. Crise économique internationale récession de la zone Euro ; ralentissement économique en Chine ; faible croissance économique d'Amérique latine et les Caraïbes ; décroissance des flux touristiques vers les Caraïbes ; hausse du prix du combustible ; etc. Environnement fortement compétitif reconnaissance internationale des destinations concurrentes ; actions du marketing des concurrents basées sur la réduction du prix ; etc. Sensibilité aux impacts des phénomènes naturels Tendance croissante des flux touristiques au niveau mondial perception de l'activité touristique comme une pratique habituelle, etc. Baisse des prix liés à la communication diffusion des produits touristiques plus flexibles et personnalisés ; etc. 170 TripAdvisor LLC. Travellers' Choice [en ligne]. Disponible sur: <http://www.tripadvisor.fr/TravelersChoice>. (Consulté le 10-03-2014). 123 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Source : Abreu Martínez, 2014 Pour conclure, on pourrait dire que Cuba compte actuellement de véritables forces qui lui permettent de compter parmi les principales destinations des Caraïbes. De plus, on assiste à une ouverture du pays à l'international, ce qui représente une énorme opportunité de développement pour le secteur touristique. En revanche, il y a plusieurs aspects à corriger dans la gestion touristique du pays, ce qui, face aux menaces de l'environnement externe, constitue une limite. Il faudra donc mettre en place des stratégies qui permettent d'atténuer les faiblesses au maximum et de renforcer son positionnement à partir de ses forces ; déterminer les moyens à partir desquels le pays tire le maximum de profit, ce qui permettra de compenser les inconvénients que les menaces représentent. 3. Le marché français à Cuba Le marché français est traditionnellement placé parmi les dix marchés les plus importants pour Cuba, et il l'est toujours (cf. Figure 16). Néanmoins, il montrait un comportement clairement décroissant jusqu'à 2010, lorsque le nombre de touristes français à Cuba est descendu presque à la moitié de ce qu'on a accueilli en 2003. Figure 16: Évolution des arrivées des touristes français à Cuba 160 000 144 548 Nombre de touristes français 140 000 120 000 100 000 96 640 80 000 80 470 60 000 40 000 20 000 0 Années Source: ONE (2000-2013) Parmi les principales causes de la baisse du nombre de touristes français à Cuba, expérimentée depuis 2004, l'Échotouristique énonce tout d'abord « un rapport qualité-prix médiocre »171, qui ne correspond pas aux services fournis, face à des concurrents très forts 171 L'Echotouristique. Palmarès 2004 – Caraïbes [en ligne]. Disponible sur: <http://www.lechotouristique.com/article/palmares-2004-caraibes,52163>. (Consulté le 20-03-2014). 124 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ dans les Caraïbes, ce qui fait du pays une destination difficile à commercialiser, malgré son potentiel exceptionnel. Cependant, on pourrait en citer d'autres, peut-être plus occasionnels mais avec des impacts très forts aussi, tels que : la position de la France par rapport aux Droits de l'Homme à Cuba, entre 2005 et 2008172 ; les ouragans qui ont impacté l'île et l'effet de mode vers d'autres destinations caribéennes. Ainsi, Cuba a décidé de diversifier son offre touristique et de communiquer autour de la culture, l'un de ses meilleurs atouts face aux concurrents dont le produit phare et la plage et le soleil. Cependant, les résultats de ces nouvelles politiques n'ont été observés que favorablement sur le marché français qu'en 2011, lorsque que l'offre aérienne est devenue plus confortable et la fréquence de rotation des vols, comme ceux d'Air France, a été augmentée. D'après le ministre de tourisme cubain, les Français qui visitent actuellement la destination cubaine sont plutôt à la recherche des sites patrimoniaux, des nouveaux paysages (naturels ou architecturaux), du contact avec la population et des produits locaux. Les tourismes urbain et culturel sont donc leur priorité. Cependant, la politique touristique actuelle vise aussi à diriger les flux vers les régions balnéaires173. De ce fait, un Club de vacances Lookéa 5*, le premier club francophone sur Cuba, a ouvert à Varadero en décembre 2014, région qui a compté des vols directs depuis Paris tout le long de la dernière haute saison touristique du pays174. Cuba continue à travailler afin de mieux stimuler le marché français: la Foire internationale de tourisme (FITCUBA 2014) a été consacrée à la France, en tant qu'invité d’honneur ; le premier Festival de la francophonie MUSICARTE, a eu lieu à Cayo Santa María, visant à mettre en valeur l'héritage français au sein de l'île de Cuba ; etc. Heureusement, nous notons une récupération du marché ces dernières années, même si elle ne se montre pas très solide, ce qui lui a permis d'être en quatrième position en 2013, avec 172 PEYRE Eric, représentant d'Accor à Cuba, cité par Groupe TourMag.com. Les amours contrariées de Cuba avec le marché français [en ligne]. Disponible sur: <http://www.tourmag.com/II-Les-amours-contrariees-de-Cuba-avec-lemarche-francais_a32094.html>. (Consulté le 20-03-2014). 173 Consorcio Prensa sin Límites. Cuba seguirá apostando por el turismo francés [en ligne]. Disponible sur : <http://www.costaricaon.com/noticias/economia/21740-cuba-seguira-apostando-por-el-turismo-frances.html>. (Consulté le 20-03-2014). 174 RODRÍGUEZ MILÁN Yisell. Tourismo francés triplicará su presencia en Varadero [en ligne]. Disponible sur : <http://oncubamagazine.com/economia-negocios/turismo-frances-triplicara-su-presencia-en-varadero/>. (Consulté le 16-08-2015). 125 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ 3,3 % du total d'arrivées touristiques (95 542 touristes)175. En effet, selon une étude menée par Opinionway, 49 % des Français voulaient aller à Cuba en 2013176. Nous pouvons donc confirmer les propos de Pascale Filliâtre, en 2012, lorsqu'elle a dit : « Cuba séduit de nouveau les Français »177. ҉ Le diagnostic général mis en place dans ce chapitre nous a donné assez d'éléments de base pour connaître Cuba : ses caractéristiques géographiques générales, politiques, économiques et autres ; ainsi que ses particularités en tant que destination touristique. De même, nous avons analysé la situation du marché français dans le pays, étant le marché cible de cette étude. Il ne s'agit pourtant pas de nous créer des a priori mais de mieux comprendre le contexte actuel d'un pays dont la capitale sera la première destination à évaluer lors de l'application pratique de notre outil d'aide à la décision. C’est donc La Havane la destination touristique avec laquelle nous allons tester notre outil d’aide à la décision, dans le chapitre suivant. 175 Oficina Nacional de Estadísticas e Información. Anuario Estadistico de Cuba 2012 [en ligne]. Disponible sur : <http://www.one.cu/aec2012.htm>. (Consulté le 17-03-2014). 176 Le Quotidien du tourisme. Cet incompréhensible touriste français! [en ligne]. Disponible sur : <http://www.quotidiendutourisme.com/site/destination-cet-incomprehensible-touriste-franca is70923.html>. (Consulté le 20-03-2014). 177 L'Echotouristique. Palmarès 2012 – Caraïbes [en ligne]. Disponible sur : <http://www.lechotouristique.com/mediatheque/6/9/5/000025596.pdf>. (Consulté le 20-03-2014). 126 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Chapitre 2. Test de l'outil d'aide à la décision : La Havane À ce stade de notre étude, nous avons expliqué la méthodologie mise en place pour la création notre outil d’aide à la décision, son fonctionnement à partir du traitement de données fournies, ainsi que les possibles résultats qu’il est capable de fournir lors de l'évaluation d'une destination en particulière. Nous avons aussi analysé le contexte et les caractéristiques générales de la destination Cuba, ainsi que son offre en termes de produits touristiques. Nous allons donc procéder à l’application pratique de notre travail de recherche. Le test de notre outil d'aide à la décision constituera, en effet, l'aboutissement de notre travail sous la forme d'une application concrète, étant le lien entre la commande initiale et le travail de recherche effectué. L'objectif de ce chapitre sera donc l'évaluation de l'attractivité de La Havane comme destination touristique. Néanmoins, le but final est que notre outil soit utile pour évaluer l'attractivité de toute destination nouvelle. La Havane n'est qu'un premier exemple. 1. La fiche d'identité de la destination : La Havane Nous avons décidé de tester l'outil plus précisément avec La Havane (et non Cuba), notre outil étant conçu pour tester des villes et non des pays. Pour cela, nous allons nous servir des données recueillies lors des entretiens et du formulaire administrés au personnel des agences réceptives cubaines, la seule structure à notre avis capable d'avoir une connaissance générale de tous les éléments requis pour le correct fonctionnement de notre outil. Nous avons interrogé les quatre agences réceptives existantes dans le pays (Cubatur, Cubanacan, Gaviota Tours et Havanatur). Les résultats présentés par la suite seront issus de l’analyse de leurs réponses (cf. Tableau 22). 127 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Tableau 22: Fiche d'identité de La Havane Critères Valeurs de La Havane Catégorie Prix Prix moyen de l’acheminement depuis La France entre 601 € et 1 000 € Prix moyen hôtels 4 étoiles inférieur à 80 € (chambre single, petit déjeuner et taxe de séjour compris) Prix moyen hôtels 5 étoiles inférieur à 150 € (chambre single, petit déjeuner et taxe de séjour compris) Prix moyen d’une journée d’études entre 60 € et 80 € (par personne et en moyenne) Prix moyen des repas extérieurs (3 plats hors boissons) inférieur à 30 € Accessibilité Environnement urbain, littoral Moyens d’accès à la destination depuis la France avion Nombre de lignes aériennes classiques plus de 7 Temps global minimum de déplacement plus de 8h (éventuelles correspondances incluses) Nombre minimum de correspondances 0 Nombre de lignes aériennes low-cost 0 Nombre d’aéroports internationaux en ville 1 Moyens d’accès à l’aéroport taxi Temps de déplacement entre l’aéroport et le centre-ville moins de 30 minutes Infrastructures de réunions centre de congrès, parc d’expositions, Types d'infrastructures de réunions salles de réunions dans les hôtels Nombre de centres de congrès 1 Capacité d’accueil globale du plus grand centre des congrès entre 1 000 et 5 000 participants Capacité d’accueil de la plus grande salle des centres des entre 1 501 et 2 500 participants congrès (disposition en théâtre) Nombre de centres de congrès avec au moins un plus du 75 % interlocuteur parlant français Accès aux personnes handicapées plus du 75 % Nombre de centres de congrès proposant Wifi plus du 75 % - payant Nombre de parc d’expositions 3 Capacité d’accueil globale du plus grand parc d’expositions entre 10 000 et 20 000 participants Superficie d’exhibition globale du plus grand parc moins de 50 000 m² d’expositions Capacité d’accueil de la plus grande salle des parcs moins de 500 participants d’expositions (disposition en théâtre) Nombre de parcs d’expositions avec au moins un moins de 50 % interlocuteur parlant français Accès aux personnes handicapées plus de 75 % Nombre de parcs d’expositions proposant Wifi plus du 75 % - payant Nombre d’hôtels 4* et 5* avec au moins une salle de 12 réunions Nombre d’hôtels avec 1 ou 2 salles moins de 50 % Nombre d’hôtels avec entre 3 et 8 salles moins de 50 % Nombre d’hôtels avec plus de 8 salles moins de 50 % Nombre maximum de salles de réunions dans un même plus de 8 salles hôtel Nombre d’hôtels pouvant accueillir entre 1 et 50 pax plus du 75 % Nombre d’hôtels pouvant accueillir entre 51 et 100 pax moins de 50 % Nombre d’hôtels pouvant accueillir entre 101 et 200 pax moins de 50 % Nombre d’hôtels pouvant accueillir plus de 200 pax moins de 50 % 128 2 4 4 3 4 2 1 4 1 4 1 3 1 4 4 3 2 3 4 4 2 4 2 1 1 1 4 2 2 2 2 2 4 4 2 2 2 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Critères Valeurs de La Havane Capacité d'accueil de la plus grande salle des réunions dans plus de 600 participants les hôtels (disposition théâtre) Superficie de la plus grande salle des réunions dans les plus de 900 m² hôtels Nombre d’hôtels avec au moins un interlocuteur parlant entre 50 % et 75 % français Accès aux personnes handicapées plus du 75 % Nombre de salles proposant Wifi plus du 75 % - payant Structures d’hébergement Nombre d’hôtels 4* 24 Nombre d'hôtels avec entre 1 et 100 chambres entre 50 % et 75 % Nombre d'hôtels avec entre 101 et 300 chambres moins du 50 % Nombre d'hôtels avec entre 301 et 500 chambres moins du 50 % Nombre d'hôtels avec plus de 500 chambres moins du 50 % Capacité du plus grand hôtel 4* 572 chambres Accès aux personnes handicapées plus du 75 % Nombre de salles proposant Wifi plus du 75 % - payant Nombre d’hôtels 5* 8 Nombre d'hôtels avec entre 1 et 100 chambres entre 50 % et 75 % Nombre d'hôtels avec entre 101 et 300 chambres moins du 50 % Nombre d'hôtels avec entre 301 et 500 chambres entre 50 % et 75 % Nombre d'hôtels avec plus de 500 chambres 0 Capacité du plus grand hôtel 5* 462 chambres Accès aux personnes handicapées plus du 75 % Nombre de salles proposant Wifi plus du 75 % - payany Transport Nombre d’autocaristes en ville moins de 2 Nombre de types de moyens de transport public bus Restauration Nombre de restaurants en ville 520 Nombre de restaurants dont la note moyenne sur les sites moins de 50 % d'avis est égale ou supérieure à 4, sur 5 Attractions touristiques historiques, artistiques, typiques et Nombre d’attractions touristiques folkloriques, balnéaires, nautiques, sportives Notoriété et réputation Types d’organisateurs professionnels PCO, DMC Nombre de DMC 4 Expérience (de la plus ancienne DMC) plus de 10 ans Nombre de DMC avec au moins un interlocuteur parlant plus de 75 % français Nombre de PCO 1 Expérience (du plus ancien PCO) plus de 10 ans Nombre de PCO avec au moins un interlocuteur parlant plus de 75 % français Nombre de manifestations professionnelles internationales entre 10 et 50 par an (en moyenne) Nombre de participants internationaux accueillis par an moins de 25 000 (moyenne) Présence sur les classements internationaux oui Le territoire Nombre d’habitants plus d’1 million 129 Catégorie 4 4 3 4 2 3 3 2 2 2 4 4 2 1 3 2 3 1 3 4 2 1 2 4 2 4 3 4 4 4 2 4 4 2 1 3 4 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Critères Types de risques auxquels la destination est sensible Besoin d’un visa pour les citoyens français Valeurs de La Havane naturels oui Catégorie 3 3 Source : Agences réceptives cubaines interrogées La pertinence de l'offre touristique constitue l'élément le plus important lors de l'évaluation du potentiel d'une destination touristique. Elle déterminera si la destination est effectivement capable de proposer de produits touristiques adaptés à la demande en perpétuelle évolution du marché du tourisme d'affaires, tant par rapport aux éléments considérés comme basiques, comme ceux qui constituent la valeur ajoutée de l'offre. Il s'agit, tout simplement, de déterminer si la destination touristique est capable de répondre entièrement à la demande. Alors, plus l'offre est pertinente plus il y a de chances que la destination soit choisie par le client. En revanche, moins la destination touristique est capable de proposer une offre pertinente, moins de chance il y aura que la destination fasse partie des catalogues des destinations à proposer par les organisateurs du tourisme d'affaires. Bien que la pertinence de l'offre soit le principe essentiel et donc premier lors de l'évaluation d'une destination touristique, le positionnement par rapport à la concurrence joue aussi un rôle important. Dans un environnement de mise en concurrence des prestataires par les clients, afin de trouver l'offre la plus intéressante par rapport à la relation qualité-prix, les destinations ont tout l'intérêt d'être visibles et porteuses d'une certaine notoriété aux yeux des clients. Plus une destination est connue et réputée, plus de chance il y aura que la décision du client lui soit favorable. Cependant, moins bien elle est positionnée par rapport à ses concurrents, moins de chances il y aura qu'elle soit choisie, voire étudiée, par ce dernier. La dynamique territoriale constitue le dernier aspect dont nous avons tenu compte pour évaluer l'attractivité d'une destination. Il s'agit de certains éléments qui pourraient sembler, et qui sont effet, plus éloignés du cœur de l'offre touristique pure d'une destination mais qui exercent une certaine influence sur cette dernière, notamment externe et à long terme. Ainsi, plus le territoire sera dynamique, plus la destination sera capable de proposer une offre touristique toujours nouvelle, adaptée et donc plus intéressante vis à vis des clients. 130 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ En revanche, moins la destination sera dynamique, plus forte sera la tendance au vieillissement de l'offre touristique et donc à la perte d'intérêt de la part des clients. 2. Evaluation de l’attractivité de La Havane comme destination pour le tourisme d’affaires sur-mesure Une fois le formulaire de remplissage de notre base de données rempli, selon les réponses des agences réceptives cubaines interrogées, nous sommes en mesure de présenter les premiers résultats de l'application de notre outil d'aide à la décision. Les dits résultats sont issus du traitement des données de notre base, tant par rapport à chaque critère, comme de manière générale. 2.1 Évaluation des critères La Havane, capitale de Cuba, est, de manière générale une destination assez adaptée au marché du tourisme d’affaires, son score global étant de 2,78/4. a) Prix Score : tout à fait adapté (score : 3,40/4) De manière globale, le prix des prestations pour se rendre à La Havane et sur place sont tout à fait adaptés au segment du tourisme d’affaires français. Vu que c’est une destination long-courrier et que le seul moyen de se rendre au pays est l’avion, le coût de l’acheminement peut être conséquent. Cependant, le coût des prestations sur place (hébergement en hôtels 4* et 5*, chambre individuelle petit déjeuner compris ; journées d’études ; repas ; etc.) est tout à fait attractif. b) Accessibilité Score : peu adaptée (score : 2,33/4) La Havane est un territoire privilégié, étant une ville urbaine et littorale. La capitale cubaine est seulement accessible en avion depuis la France, après un trajet plutôt long, de plus de 8h. En revanche, de nombreuses lignes desservent la destination, certaines d’entre elles en vols directs depuis la France. De plus, l’aéroport international de La Havane se 131 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ trouve très proche du centre-ville, à moins de 30 minutes en transfert direct en taxi, qui est d’ailleurs le seul moyen d’accès. c) Infrastructures de réunions Score : assez adaptées (score : 2,71/4) La Havane compte un centre de congrès et trois parcs d’expositions, ce qui apporte de la diversité concernant les lieux d’accueil des manifestations professionnelles. Cependant, leur capacité globale est peu adaptée au segment du tourisme d’affaires, notamment pour ce qui est des gros événements, compte tenu des standards internationaux. Pourtant, cela dépendra, bien évidemment, de la taille de la réunion. Dans tous les cas, il s’agit des lieux adaptés aux personnes handicapées et avec accès Wifi payant. Pour ce qui est des salles de réunions dans les hôtels, moins de la moitié des hôtels 4 et 5 étoiles comptent au moins une salle de réunion, la plupart d’entre eux ayant, soit entre 1 ou 2 salles, soit plus de 8. Leur capacité n’est pourtant pas toujours très importante, la plupart de salles pouvant accueillir 50 participants maximum, à exception de certaines dont la capacité est plus conséquente, pouvant aller jusqu’à 600 participants. Parmi ceux qui ont de salles de réunions, moins de la moitié comptent au moins un interlocuteur parlant français. Enfin, ils sont tous accessibles aux personnes handicapés et proposent un service de Wifi payant dans les salles de réunions. d) Structures d’hébergement Score : peu adaptées (score : 2,50/4) La Havane compte avec un nombre assez important d’hôtels 4 étoiles, ce qui n’est pas tout à fait le cas pour les hôtels 5 étoiles, ces derniers étant bien moins nombreux. Dans les deux cas, la grande majorité ce sont des hôtels de moins de 100 chambres, bien qu’ils en existent certains dont la capacité est assez conséquente (plus de 400 chambres), notamment dans le cas des hôtels 5 étoiles. Dans tous les cas, les hôtels respectent les règles d’accès aux personnes handicapés. Ils ont tous accès Wifi payant. 132 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ e) Transport Score : pas du tout adapté (score : 1,50/4) Le réseau de transport public de La Havane n’est pas du tout adapté au marché du tourisme d’affaires. En effet, c’est une ville qui ne compte que de bus comme moyen de transport public. Alors, la seule alternative est de faire appel aux autocaristes pour les services de transport. À ce point-là, il faut tenir compte qu’il n’y qu’un autocariste en ville, donc le choix des prestations est très limité. f) Restauration Score : assez adaptée (score : 3,0/4) Concernant la restauration, l’offre est assez adaptée par rapport au segment du tourisme d’affaires. La Havane compte un nombre important de restaurants (plus de 500). En revanche, seulement moins d’un quart d’entre eux sont référencés sur les sites d’avis (TripAdvisor ou autre) comme ayant une note de 4 ou plus sur 5 points. g) Attractions touristiques Score : tout à fait adaptées (score : 4.0/4) La Havane est bien connue internationalement pour ces valeurs touristiques. En effet, c’est une ville qui compte de nombreuses et très diverses attractions touristiques : historiques, artistiques, typiques et folkloriques, balnéaires, nautiques, etc. Cela permet de proposer une offre très variée de produits touristiques, selon les particularités de chaque client et le motif principal du voyage. h) Notoriété et la réputation Score : assez adaptées (score : 3,10/4) La notoriété et la réputation d’une destination touristique, dans le cas du segment du tourisme d’affaires, sont principalement mesurées par la qualité de ses organisateurs professionnels et l’amplitude des réunions organisées. Ainsi, La Havane compte de PCO et des DMC en qualité d’organisateurs professionnels. De plus, ils ont tous de l’expérience 133 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ dans le métier. Malgré le savoir-faire accumulé des organisateurs des manifestations professionnelles et sa présence sur les classements internationaux, La Havane n’accueillit peu de réunions internationales, avec moins de 25 000 participants en moyenne. i) Territoire Score : assez adapté (score : 3,3/4) La population de La Havane dépasse un million d’habitants. Il s’agit d’une ville peu sensible aux risques, n’étant affectée que par certains risques naturels (ouragans, pluies intenses, etc.). Elle est donc assez stable concernant les risques politiques, économiques, sociaux ou autres. Il s’agit pourtant d’un territoire qui demande un visa d’entrée dans le pays, même si les formalités d’obtention pour les citoyens français sont très simples. 2.2 Résultat global Nom de la destination : La Havane Date d'évaluation : 06-09-2015 Le score global de la destination évaluée est de : 2,87 / 4 La Havane (cf. Figure 17), en tant que destination, est assez adaptée pour le développement de produits sur-mesure destinés au marché du tourisme d'affaires. Figure 17: La Havane, Cuba Source : Wikipedia, 2015 134 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ 2.2.1 Synthèse générale Nous reprenons ici sous forme de graphique l'ensemble des résultats issus de l'évaluation des critères pour avoir une vision globale de la destination. Le graphique ci-dessous (cf. Figure 18) fait apparaître l'ensemble des critères évaluées par l'outil. Cela permet d'avoir une vision d'ensemble et de déterminer les éventuelles marges de progrès pour une destination adaptée pour le développement de produits sur-mesure destinés au marché du tourisme d'affaires. Les valeurs reprennent les scores des différents critères issus de la fiche d'identité. Ici, plus chaque section du graphique tend vers le bord et intègre de cercles concentriques, plus la destination sera adaptée. Inversement, plus chaque section du graphique tend vers le centre et intègre moins de cercles concentriques, moins la destination sera adaptée. Figure 18: Évaluation du potentiel de La Havane Source : Agences réceptives cubaines interrogées La Havane est une destination avec un énorme potentiel touristique et très attractive vis-àvis, tant du marché loisirs comme celui d’affaires. Elle est d’ailleurs très peu sensible aux risques politiques ou autres, donc assez sûre pour développer une offre touristique variée. C’est une destination long-courrier, donc le coût de l’acheminement peut être assez élevé (malgré les nombreuses lignes aériennes qui desservent la destination) mais les coûts des prestations sur place (hébergement, transport, restauration, etc.) sont corrects pour le marché d’affaires. L’offre d’hébergement 4 et 5 étoiles est assez variée, pouvant aller des 135 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ petits hôtels de charme jusqu’aux grands hôtels de plus de 500 chambres, ces derniers étant beaucoup moins nombreux. La destination n’est pas du tout bien desservie au niveau du transport public, donc il faut obligatoirement faire appel, soit aux services du seul autocariste en ville, soit à ceux des agences réceptives. L’offre de restauration est très variée et devient malgré le manque de notoriété. De plus, la destination n’est pas reconnue internationalement comme une ville « affaires ». En effet, elle accueillit très peu de manifestations internationales, avec un nombre de participants non très conséquent, principalement à cause de la petite taille des infrastructures de réunions. La Havane est donc une destination touristique ayant suffisamment d’attraits touristiques et l’infrastructure nécessaire pour accueillir de manifestations professionnelles de taille petite ou moyenne : certaines conventions d’entreprise (conférences, symposiums, colloques, etc.), séminaires, foires et salons ou incentives. Cependant, l’infrastructure, tant de réunions comme d’hébergement ne semble pas être assez adaptée pour accueillir de manifestations internationales très importantes en taille, comme les congrès ou certains séminaires. 3. Création d'une offre des produits sur-mesure destinée au marché du tourisme d'affaires : quelques formules à proposer À partir des résultats issus de l'application de notre outil d'aide à la décision et toujours afin de répondre à notre commande initiale, nous proposons par la suite un exemple d'offre des produits sur-mesure susceptible d'être proposée par l'Agence Profil Organisation à ses clients. Ce sont donc nos préconisations par rapport à une offre à proposer dans la destination évaluée. Vu que l'outil a déterminé que la destination La Havane est actuellement mieux adaptée aux voyages d'incentives et aux événements d'entreprise, plutôt qu'aux conventions, congrès, séminaires ou foires et salons, c'est donc les premiers segments de marché notre cible pour les produits à proposer. 136 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ 3.1 L'hébergement Selon les chiffres de l'ONEI178, la Havane comptait environ 87 établissements hôteliers en 2013 (pour un total de 28 448 lits), dont presque la moitié (35 hôtels) sont classés 4 ou 5 étoiles. La grande majorité d'entre eux se trouvent en centre-ville ou très proche du centre-ville, soit à environ 25 minutes de l'aéroport José Martí de La Havane. Il s'agit, dans la grande majorité, des gros hôtels de plus de 150 chambres, comptant plusieurs catégories de chambres, dont les standards, les junior suites et les suites sont les plus communes ; ainsi qu'avec des installations classiques dans des hôtels, comme de restaurants, bars, parking, etc. Certains d'entre eux proposent aussi de piscines et de salles de réunions, mais l'accès au Wi-Fi est dans tous les cas payant. Parmi les hôtels les mieux réputés sur les sites d'avis, notamment selon la clientèle française, se trouvent : • Dans le quartier colonial : l'hôtel Iberostar Parque Central 5*, un élégant hôtel de style colonial, considéré comme le meilleur hôtel de La Havane ; l'hôtel Saratoga 5*, construit dans une vieille demeure du XIXe siècle qui conserve toujours certains éléments d'origine ; l'hôtel Telégrafo 4*, l'un des premiers hôtels de la ville, datant du XIXe siècle ; l'hôtel Terral 4*, récemment construit et avec une décoration bien soignée. • Dans le quartier moderne : l'hôtel Melia Cohiba 5*, hôtel urbain, élégant et moderne, de référence pour les hommes d'affaires ; l'hôtel Nacional de Cuba 5*, avec 85 ans de fondé et classé monument national pour ses valeurs historiques et culturels ; l'hôtel NH Capri 4*, petit hôtel de 14 chambre, récemment rénové totalement. • Dans le quartier d'affaires : l'hôtel Melia Habana 5*, moderne, élégant et confortable ; l'hôtel H10 Panorama 4*, moderne et design. 178 ONEI. Anuario estadístico de Cuba 2013. Edición 2014 [en ligne]. Disponible sur : <http://www.one.cu/aec2013/esp/15_tabla_cuadro.htm>. (Consulté le 16-08-2015). 137 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Pour ce qui est des tarifs, le prix des hôtels 4* est autour de 110 € en moyenne ; tandis que celui des hôtels 5* est autour de 140 € en moyenne. Dans les deux cas, il s'agit du prix moyen par personne et par nuit, toujours en chambre individuelle, petit déjeuner compris (cf. Annexe F. ). Ce sont donc des hôtels qui, selon les critères du personnel des agences de voyages émettrices et réceptives interrogé (prix, accessibilité, standing des prestations, etc.), pourraient très bien intégrer une offre touristique destinée au marché du tourisme d'affaires français, notamment en voyages d'incentives ou d'événements d'entreprise. 3.2 Le transport À Cuba, il n'y qu'un prestataire des services de transport. Le service est donc centralisé par l'entreprise Transtur, qui possède plus de 7 000 véhicules de location et de 800 bus et minibus de circuits touristiques, dans toutes les succursales dans les principales villes du pays. Transtur propose donc les services de : location des bus et minibus, d'entre 10 et 40 places, sous la marque Transtur ; location des VANs et voitures, d'entre 4 et 10 places, sous les marques Cubacar, Havanautos et REX ; service des taxis, d'entre 2 et 5 places, sous les marques Cubataxi, Cocotaxi (petits véhicules motorisées à deux places en forme de noix de coco), GrandCar (vieilles voitures américaines) ou Transtur ; et bus panoramiques hop on hop off, dans les principales villes touristiques du pays, sous la marque BusTour (cf. Annexe F. ). Les services de transport peuvent être sollicités, soit directement auprès du prestataire Transtur, soit auprès d'une des agences réceptives du pays (Cubatur, Cubanacan, Havanatur ou Gaviota Tours), étant la deuxième solution la plus fréquente. 3.3 Les repas Pour ce qui est des services de restauration, les prestataires sont très divers et nombreux. Il s’agit généralement des restaurants proposant de la cuisine cubaine (relativement simple mais très savoureuse), mais aussi internationale, dont italienne ou asiatique. On y retrouve parmi eux des restaurants d’Etat, gérés par l’entreprise Palmares, et de plus en plus de restaurants privés ou paladares, notamment après l’ouverture économique du pays en 2008. Ces derniers ont d’ailleurs une meilleure réputation que les premiers, surtout par rapport à 138 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ la qualité des produits et du service. Parmi les plus renommés restaurants de cuisine typique de La Havane se trouvent : • Dans le quartier colonial : le San Cristobal, dans une ambiance pleine de réminiscences des années ‘50 ; le Dona Eutimia, gagnant du prix national Leader de la qualité en 2014 ; le 304 O’Reilly, très sympathique, originale et branché ; Los Mercaderes, proposant une cuisine de haut niveau et revisitée dans un cadre superbe ; La Guarida, lieu de pèlerinage pour les amateurs du cinéma cubain dans un cadre vraiment atypique ; le restaurant-bar Floridita, classique et célèbre ; etc. • Dans le quartier moderne : La Casa, un restaurant familial proposant une cuisine typique originale et différente ; le Café Laurent, proposant de menus très variés avec une des plus belles vues de La Havane ; etc. • Dans le quartier d'affaires : La Fontana, chic et sympathique, dans un cadre intime et convivial ; El Aljibe, restaurant extérieur au milieu de la verdure ; etc. Le prix moyen d’un menu à trois plats (entrée, plat et dessert) est généralement autour de 25 € par personne, boissons comprises (apéritif, eau minérale et café) (cf. Annexe F. ). Comme pour les services de transport, les restaurants peuvent être sollicités, soit directement dans tous les cas, notamment pour les restaurants privés ou paladares, soit auprès des agences réceptives du pays (Cubatur, Cubanacan, Havanatur ou Gaviota Tours), pour les restaurants d’Etat. 3.4 Les activités La Havane, centre de la vie culturelle et sociale du pays, propose une large offre d’activités à faire. Parmi les activités les plus appréciées des visiteurs se trouvent : • Visites pédestres de La Havane coloniale, à la découverte du patrimoine culturel Classée au Patrimoine mondial par l’Unesco, La Havane coloniale est un passage obligé pour tous ceux qui visitent Cuba. Une balade à pied permettra de découvrir cet agréable quartier, où les vieilles demeures datant du XVIIe siècle d’une valeur architecturale 139 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ extraordinaire (palais, églises et autres) se combinent avec les rues pavées pour constituer le décor naturel d’un cadre extrêmement charmant et romantique. Parmi les endroits les plus remarquables se trouvent : le Capitole de La Havane ; le Grand théâtre de La Havane, siège du ballet national de Cuba ; la rue Obispo, rue commerçante piétonnière au cœur de la vieille ville ; la place de la Cathédrale, considérée comme l’une des plus belles et harmonieuses de la ville ; la place d’Armes, la plus ancienne et l’une des plus belles de la ville ; la Plaza Vieja, l’une des plus vivantes en ville ; la place San François d'Asisse, remplie des richesses culturelles et historiques ; le musée du rhum Havana Club, conçu pour les amateurs du rhum ; l’Avenida del Puerto, vaste avenue sur le bord ouest de la baie de La Havane ; le musée de la Révolution ; la forteresse San Carlos de la Cabaña, l’une des plus vastes et importantes d’Amérique latine où chaque soir a lieu la cérémonie du coup de feu, typique de la ville coloniale ; entre autres. • Découverte en voitures américaines classiques de La Havane des années ‘50 Les voitures américaines datant de la première moitié du dernier siècle, exceptionnellement restaurées dans leur état d’origine, permettent aux voyageurs de s’immerger dans une découverte de la toujours séduisante Havane de cette époque-là, considérée comme son âge d’or. Parmi les visites incontournables se trouvent : le Paseo del Prado, considéré comme l’une des plus belles avenues de La Havane ; le Capitole, devenue symbole de La Havane ; le musée national des beaux-arts, un parcours par l’art cubain, de l’époque coloniale jusqu’à la contemporaine ; le cimetière Colón, devenue monument grâce à ses tombeaux œuvres d’art ; la place de la Révolution, endroit de rendez-vous de Cubains pendant les moments les plus importantes du pays ; des manufactures de cigares, qui montre le processus d’élaboration des cigares cubains, tous faits à la main ; l’université de La Havane, esprit et expression de la jeunesse ; le Callejón de Hamel, témoignage de l’art associé à la religion afro-cubaine ; La Rampa, l’une des avenue les plus fréquentées par les Cubains en centreville ; le Malecón, avenue au bord de la mer, très populaire et symbole aussi de La Havane ; entre autres. 140 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ D’ailleurs, de nombreux cabarets animent la vie nocturne de La Havane, où l’on peut avoir de dîners-spectacles, généralement avec musique cubaine live, comme : le Tropicana, l’un des premiers cabarets de Cuba et le seul en plein air ; le Parisien, situé dans le mythique Hôtel Nacional de Cuba ; le Gato Tuerto, avec une ambiance plus intime et romantique, appréciée des amateurs du bolero ; le Habana Café, décorée selon les années ‘50 ; le Jazz Café, pour le amateurs du jazz ; etc. Enfin, les petits restaurants proposent toujours d’ambiance musicale live, certainement beaucoup plus simple mais aussi authentique et agréable. • Ateliers de danse, de musique, de cocktails, de dégustation des cigares… La musique, les cigares, les cocktails, sont seulement quelques-uns des attraits les plus remarquables de Cuba, très réputés grâce à leur valeur dans la culture et les traditions cubaines. Tant pour les débutants comme pour les intermédiaires ou en perfectionnement, les ateliers donnés par de professionnels permettent toujours une immersion totale dans la culture cubaine. Alors, sans devenir expert, on peut très bien avoir un bon aperçu des traditions cubaines, tout en les vivants près des locaux. • Route Hemingway Bien qu’Hemingway n’ait pas été cubain, ses traces dans le pays sont évidentes, vu le temps qu’il y a vécu. Ainsi, pour les amateurs de cette personnalité de la littérature, plusieurs parcours sont proposés, combinant les visites, entre autres, de : la Finca Vigia, lieu de pèlerinage pour les amateurs de la littérature d’Hemingway et ancienne propriété de l’écrivain ; le bar Floridita, emblématique de la ville et berceau de la pina colada ; l’hôtel Ambos Mundos, la première résidence à La Havane du célèbre écrivain Ernest Hemingway ; la Bodeguita del Medio, célèbre grâce au Mojito, très aimée par Hemingway ; et Las Terrazas de Cojimar, ancien village des pêcheurs et lieu de résidence de celui qui a inspiré l’un de ses titres les plus célèbres. Enfin, la capitale cubaine a aussi l’avantage d’être très assez proche des deux lieux d’intérêt très importants et connus du pays, comme Vinales et Matanzas. Cela permet de faire des excursions d’une journée dans ces deux endroits-là, situés tous les deux à environ 2h de route de La Havane. 141 Le tourisme d'affaires sur-mesure • Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Viñales La vallée de Vinales, déclarée Parc national et Patrimoine naturel de l’humanité par l’Unesco est située dans la province Pinard el Rio, à l’ouest de La Havane. Il s’agit d’un paysage naturel vraiment exceptionnel, dont les endroits les plus visités sont : la Cueva del Indio, une grotte avec une petite promenade en bateau par la rivière qui coule à l'intérieur ; le Mural de la Prehistoria, qui montre le processus d’évolution de la vie dans la Sierra de los Órganos ; des plantations de tabac (puisqu’il s’agit de la région du tabac la plus prestigieuse au monde), pour visiter les séchoirs, apprécier le processus d’embrochement et cordonnerie, ainsi qu’une démonstration du roulage ; et le Mirador de l’hôtel Los Jazmines, offrant une vue unique sur la vallée. D’autres activités plus spécialisées sont proposées par les agences réceptives cubaines dans cette région, classée aussi Réserve de la Biosphère. C’est le cas de l’observation des espèces d’animaux endémiques de Cuba, comme : la ranita de Cuba, l’une des grenouilles les plus petites au monde, avec 8.5mm de longueur ; ou le chipojo, petit reptile très coloré. • Matanzas Première région développée pour le tourisme au Cuba, Varadero, situé dans le nord de Matanzas, est réputé surtout pour la qualité de ses plages. En effet, il s’agit d’une longue péninsule des plages de sable blanc, bien aménagée au niveau d’infrastructures et de services, idéale pour une journée de détente. Aussi à Matanzas mais dans le sud de la province, la péninsule de Zapata constitue la plus grande zone humide du pays (environ 300 000 ha), avec une richesse extraordinaire de flore et faune et déclarée aussi Réserve de la biosphère. Pour cela, la région est très appréciée par les observateurs d’oiseaux en général car refuge d’environ 65 espèces migratoires entre Octobre et Mars, ainsi que d’espèces endémiques et autochtones, comme le tocororo, le colibri abeja (l’oiseau le plus petit au monde), la gavilan batista, le flamant rose, entre autres. D’ailleurs, c’est l’un des endroits où l’on peut pratiquer la pêche sportive à Cuba, avec d’espèces d’eau doux, comme le barracuda, l’alose, etc. Dans les deux cas, des forfaits incluant l’hébergement en pension complète et l’activité ainsi que les différents permis sont proposés par les agences réceptives cubaines. 142 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Comme pour les services de transport et de restauration, les activités diurnes et nocturnes peuvent être sollicitées, soit directement, soit auprès des agences réceptives du pays, celles dernières proposant généralement de forfaits incluant le service de transport et de guide. ҉ Le test de l’outil d’aide à la décision créé, nous a permis d’évaluer l’attractivité de La Havane comme destination touristique susceptible de faire partie des propositions des agences de voyages de tourisme d’affaires. Nous avons compris que l’offre touristique que propose la destination est, de manière générale, assez adaptée aux demandes des clients d’affaires français. Nous avons aussi constaté que la destination est bien positionnée par rapport à ses concurrents, bien qu’il ait encore beaucoup de travail à faire sur cet aspect. Enfin, nous pouvons dire qu’il s’agit d’une destination assez dynamique, ce qui constitue un point très positif pour son futur développement touristique. Enfin, à partir de la synthèse générale issue de l’outil, nous avons pu faire de propositions ou de préconisations par rapport aux formules à proposer au marché du tourisme d’affaires. Nous voudrions rappeler pourtant que La Havane n’a été qu’une première destination avec laquelle notre outil a été testé, choisie au vu de la commande de l’Agence Profil Organisation. En effet, l’aspect essentiel de ce chapitre est le test de l’outil d’aide à la décision créé. Ainsi, même s’il y a certainement de points d’amélioration, nous avons pu vérifier que notre outil fonctionne comme nous l’avons prévu lors de sa création. Il pourra donc être utilisé par la suite pour évaluer l’attractivité d’autres destinations touristiques. 143 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Chapitre 3. Suivi évaluatif et correctif de l'outil créé Un premier test de l’outil d’aide à la décision créé nous a permis de contrôler son fonctionnement. Nous avons ainsi constaté qu’il répond effectivement à nos objectifs, étant capable de fournir une synthèse générale assez complète de la destination testé, que les agents commerciaux pourront approfondir par la suite s’ils le souhaitent. Cependant, nous avons remarqué certains points d’amélioration de notre outil. 1. Les qualités de l'outil d’aide à la décision créé La version présentée de l'outil d'aide à la décision créé est destinée à pouvoir être utilisée dans un maximum de destinations. Les critères étant définis à partir de l’étude faite au préalable, ils sont plutôt neutres. Ils sont donc parfaitement applicables à toute destination, tant aux plus importantes ou classiques par rapport à l’accueil des manifestations professionnelles, comme à celles qui sont moins connues ; et tant aux destinations que l’agence connaît pour avoir travaillé habituellement, comme celles qui sont complètement nouvelles. L’outil permettra aussi de gagner du temps, compte tenu qu’il prend en compte seulement les éléments majeurs d’intérêt. Cela permet de présélectionner les destinations à proposer aux clients de manière assez rapide. De même, comme l’outil est créé sous la forme d’une plateforme Web d’usage libre, son utilisation peut aussi s’étendre au-delà de l’Agence Profil Organisation, s’adaptant aux différents intéressés. Dans ce cas-là, il faudrait tout de même vérifier qu’il répond aux besoins de l’agence en question. Les critères faisant partie du formulaire sont aussi issus de la réalité du marché du tourisme d’affaires d’aujourd’hui. Ils ont été définis à partir des études sectorielles d’actualité (XERFI, COACH OMNIUM, ICCA et autres) et vérifiés auprès des professionnels du tourisme d’affaires (chargé du développement d’un important Bureau de conventions, chargé de dossiers et directeur d’une agence de tourisme d’affaires et événementielle, agent commercial d’une agence réceptive et autres). La base de données derrière notre outil est 144 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ donc d’actualité ; elle sera d’ailleurs constamment mise à jour. Alors, les résultats obtenus seront tout à fait en correspondance avec la situation du marché au moment de l’étude. D’autre part, le nombre et le type de critères définis permet d’affecter plusieurs sphères (la pertinence de l’offre, le positionnement parmi les concurrents et la dynamique territoriale), ce que nous avons défini comme les rapports d’influence. Le résultat obtenu sera donc une synthèse vraiment générale et assez complète sur différents points de vue de la destination étudiée. Bien évidemment, il y en aura quelques-uns qui auront un impact plus direct sur l’attractivité d’une destination que d’autres. Néanmoins, l’idée est que l’agence qui utilise notre outil ait une vision vraiment globale de la destination, et non centrée seulement autour d'un point en particulier, afin de ne pas perdre de vue tout ce qui pourrait influencer une prise de décision, tant à court comme à long terme. Enfin, l’utilisation est assez simple. Il suffit aux chargés de dossier de rentrer le nom de la destination qu’ils sont en train de travailler et l’outil lui donnera un panorama synthétique mais complet de tout ce qui est disponible sur la base de données, dans le plus court délai. Il sera présenté avec de textes courts, accompagnés des graphiques et d’autres éléments visuels, ce qui fera plus effective et agréable la lecture des résultats. D’ailleurs, s’ils préfèrent aller plus loin et avoir l’information plus détaillée et les chiffres exactes de la destination évaluée, c’est aussi possible en choisissant l’option à ce propos. 2. Les besoins de l'outil d’aide à la décision créé Malgré les qualités de ce projet, il faudra tenir compte du principe inhérent au sur-mesure : chaque manifestation est différente des autres. Alors, une destination peut être parfaite pour une certaine manifestation, tandis qu’elle n’est pas du tout recommandable pour une autre. Tout dépend du type de manifestation, d’entreprise ou association, du nombre de participants, etc. Alors, même si l’outil pourra donner une synthèse assez complète de la destination évaluée, cela sera toujours à l’utilisateur de déterminer si la destination correspond effectivement à la demande du client, toujours en fonction du cahier de charges. L’outil n’a pas la capacité de décider par lui-même si la destination en question est appropriée pour une demande en particulier. Pour le moment, il sera seulement un outil d’aide à la décision à prendre en compte par les agents de voyages. 145 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ D’autre part, le principal inconvénient d’un tel outil est la mise à jour constante, à partir des études régulières sur l’offre. Si l’on a de données obsolètes, l’outil ne sera pas capable de faire une synthèse générale correcte et donc l’agence ne pourra pas proposer la bonne destination. Il faudrait donc qu’une personne (chargé du management de la plateforme) s'occupe de la mise à jour régulière de la base de données, afin que notre outil puisse donner de résultats conséquents et, surtout, actuels. Cependant, cette tâche est facilitée par les présentations envoyées par e-mail ou effectuées personnellement par certains prestataires, qui s’occupent eux-mêmes de se faire connaître auprès des agences de tourisme d’affaires et événementielles. Sinon, une prise de contact régulière avec les agences réceptives sera nécessaire, étant l’une des très peu de structures pouvant remplir le formulaire dans sa totalité. Malgré le temps consacré à la mise en place de notre outil, nous avons eu la contrainte du temps. Nous aurions souhaité tester l’outil avec une ou deux autres destinations, afin de comparer les résultats des différentes destinations et valider la pertinence, tant des critères comme de l’outil en lui-même. Nous aurions voulu aussi que notre outil soit mieux abouti en termes techniques, esthétiques et autres. Mais, encore une fois en raison du temps, nous n’avons pas pu aller vraiment jusqu’au bout de sa réalisation par rapport à ces aspects-là. Ce sont donc des actions à mettre en place par la suite. ҉ Pour conclure, nous pouvons dire que, puisque notre outil d’aide à la décision est composé des critères plutôt neutres, il pourrait être appliqué à toute destination touristique envisagée par le segment du tourisme d’affaires. Il s’agit d’un site Internet, donc très accessible, vu sa simplicité d’utilisation. Cependant, un outil d’aide à la décision fait l’objet d’une amélioration continue, afin qu’il puisse toujours s’adapter aux différentes situations possibles, en constante évolution. Il est donc amené à évoluer en fonction du retour d'expérience de son utilisation et de la confrontation des critères avec les spécificités des territoires. Cela constitue donc le principal défi à réussir. 146 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ CONCLUSION GÉNÉRALE C e mémoire de Master 2 Management des Industries Touristiques est le résultat d’un stage de cinq mois, effectué chez l’Agence Profil Organisation, dont la mission principale était « l’étude sur la production de nouveaux séjours sur-mesure et le développement de nouvelles destinations, comme Cuba ». À partir de cette mission, qui a été le point de départ pour la mise en place de notre travail, notre étude a été structurée en trois parties principales. La première partie de notre recherche a été consacrée notamment aux définitions et à la contextualisation du tourisme d’affaires sur-mesure : Comme partie de notre dispositif d’étude, le premier pas a été l'étude des caractéristiques générales de la structure, afin de mieux comprendre le contexte dans lequel s’insérait la mission confiée. Nous avons ainsi appris que l’Agence Profil Organisation, agence de tourisme d’affaires et événementielle pour des clients essentiellement français, montre un comportement assez correct depuis sa création en 1992. Elle subit les conséquences de la crise économique actuelle mais s’adapte à la conjoncture toujours très tendue, grâce à la qualité et la quantité de sa production ainsi qu’à la fidélisation de sa clientèle. Dans le but d’insérer le travail de recherche que nous étions censés de développer dans le contexte professionnel propre de l’agence, nous avons mené un travail exploratoire important, notamment la revue de littérature et certains entretiens exploratoires, afin d’analyser les principaux concepts et définitions ayant un rapport direct avec la question de départ de notre étude. Nous avons d’ailleurs réussi à proposer une définition propre de « tourisme d’affaires » ainsi qu’un schéma illustrant de manière assez simple la complexité des manifestations et la multiplicité d’acteurs qui le composent, dont nous avons tenu compte tout le long de notre étude. Cela nous a permis de mieux comprendre les principaux cadres théoriques concernés, tout en les situant dans le contexte spécifique de notre recherche. Nous avons ainsi pu traduire la commande professionnelle de l’agence en question de recherche : « dans un contexte de changement et d’individualisation des besoins et des attentes des consommateurs, comment évaluer la capacité d’une destination de proposer 147 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ de produits sur-mesure pour le marché du tourisme d’affaires ? ». C’est, en effet, la problématique à partir de laquelle avons conçu le dispositif de notre étude. À partir du cadre théorique et afin de répondre à notre problématique de recherche, nous avons également défini trois hypothèses générales, nous permettant d’articuler travail de recherche, problématisation et expérience professionnelle pour tendre vers l’opérationnalisation et la prise de décision : 1. Le tourisme d’affaires, un marché en constante adaptation 2. Le sur-mesure, porteur de valeur sur le marché du tourisme d'affaires 3. Un outil d'aide à la décision, instrument nécessaire pour évaluer le potentiel des nouvelles destinations de proposer de produits sur-mesure destinés au marché du tourisme d’affaires Pour ce qui est de la deuxième partie de notre mémoire, composée de trois chapitres, elle a été consacrée à la validation de chacune des trois hypothèses formulées : Nous avons ainsi constaté que le marché du tourisme d’affaires est relativement stable concernant la réalisation des réunions professionnelles et donc l’existence d’une demande. En revanche, cette dernière est très instable et imprévisible, notamment suite à la crise financière et économique de 2008. Parmi les conséquences principales de la réduction du budget consacré aux manifestations professionnelles on trouve : la réduction du nombre de manifestations, des participants, de la durée des manifestations, des distances à parcourir, entre autres. Néanmoins, les réunions professionnelles ont toujours d’avenir, dans un contexte qui sera certainement différent à celui d’auparavant. En effet, les NTIC gagnent une place de plus en plus importante dans ce marché en demande davantage d’originalité, où le contact humain et la personnalisation des services l’emporte pourtant sur le virtuel. Les entreprises continuent donc à se réunir mais de nouvelles stratégies s’imposent, tant pour les entreprises comme pour les organisateurs des manifestations professionnelles. En effet, la réaction des entreprises et des associations françaises face aux impacts de la crise économique est évidente, vu la tendance générale plutôt à l’austérité. En revanche, et audelà du cahier de charges fourni, elles demandent davantage d’originalité et de personnalisation des produits, ce qui peut sembler contradictoire compte tenu des 148 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ tendances d’adaptation de ce marché touristique. C’est à ce moment-là que le sur-mesure devient primordial, comme le moyen d’assurer la satisfaction des clients et, par conséquent, leur fidélisation. Ainsi, afin d’assurer une offre toujours satisfaisante vis-à-vis des demandes des entreprises et des associations françaises, les organisateurs des manifestations professionnelles, quel que soit le type de manifestation concernée, ont tout l’intérêt à renouveler en permanence leurs produits. Si nous reprenons la mission principale du stage réalisé, nous constatons que l’Agence Profil Organisation cherche, elle aussi, à renouveler son offre, à partir du développement de nouveaux séjours et de nouvelles destinations. Pourtant, cela n’est pas une tâche facile, compte tenu de la diversité de manifestations professionnelles, de destinations touristiques et de critères qui déterminent la satisfaction des clients français. C’est pourquoi nous avons décidé de créer un outil d’aide à la décision permettant d’évaluer le degré d’adaptation des destinations touristiques, surtout des nouvelles destinations, et leur capacité de proposer de produits adaptés au marché du tourisme d’affaires français. Le but d’un tel outil ne sera pas de proposer de solutions « faites » mais de fournir une synthèse informative de chaque destination testée, permettant aux chargés de dossiers de disposer de critères homogènes, définis à partir des bases solides lors de la prise des décisions. Enfin, la troisième partie de ce mémoire a été destinée à tester l’outil d’aide à la décision créé sur une des destinations que l’Agence Profil Organisation envisage de développer, Cuba : Cuba, en tant que destination touristique, est particulièrement attractive, compte tenu de ses valeurs géographiques, historiques, artistiques, patrimoniales, etc. D’ailleurs, c’est une destination qui est en train de s’ouvrir actuellement, notamment après le rapprochement avec les États-Unis, et cela du point de vue économique principalement mais aussi politique. C’est tout de même une destination appréciée par les Français, notamment dans leur imaginaire, marché qui montre une évolution positive ces dernières années. Dans ce contexte, et tenant compte que notre outil a été conçu pour évaluer de villes, plutôt que de pays, nous avons procédé à évaluer le potentiel de La Havane en tant que destination touristique pour le segment affaires. À partir de la synthèse générale issue de 149 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ notre outil d’aide à la décision, nous avons de même pu proposer certaines formules à tenir en compte par l’Agence Profil Organisation ou autre, lors de la création d’une offre touristique concernant cette destination et destinée au marché du tourisme d’affaires. Une fois le fonctionnement de l’outil vérifié, nous avons constaté qu’il y a certainement plusieurs action encore à mettre en place, notamment le tester avec d’autres destinations pour comparer les résultats, par exemple. En effet, c’est un projet qui ne fait que débuter, les données d’autres destinations ne figurant pas encore dans la base de données. D’ailleurs, c’est un outil qui a besoin d’être constamment mis à jours, afin d’assurer son correct fonctionnement, ce qui, à première vue, semble être son principal inconvénient. Néanmoins, si les agences de tourisme d’affaires, au-delà de l’Agence Profil Organisation se sentent suffisamment impliquées et arrivent à comprendre son utilité, il leur sera sûrement d’une aide précieuse. Il leur permettra de compter sur une plateforme simple et accessible leur permettant de gagner du temps dans l’activité de tous les jours. C'est, en effet, un vrai outil capable de fournir une synthèse générale assez complète de chaque destination susceptible d’être proposée aux clients, en seulement rentrant leur nom. 150 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ BIBLIOGRAPHIE Ouvrages, thèses, articles de revues académiques et communications à un colloque ou congrès ANDERSON Chris. La longue traîne. La nouvelle économie est là ! Paris : Pearson, 2007, 280 p. ARCHAMBAULT Michel, HUARD Hélène. Les congrès, une industrie en transformation. Premier Colloque sur l'industrie des congrès, 18 novembre 2003, 40 p. ARROYO Jean-José, FUSILLER Emmanuel. 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B, directeur d’une agence de tourisme d’affaires et événementielle (Toulouse, 27-03-2015).........................................................161 Annexe E. Transcription de l'entretien fait à Mme. C, chargée de promotion et développement d’un Bureau de conventions (Toulouse, 01-06-2015)...............................166 Annexe F. Transcription de l'entretien fait à Mme. D, spécialiste commerciale dans une agence réceptive cubaine (La Havane, 21-07-2015)..........................................................171 Annexe G. Extraits de l'UAI's 2013 Survey Final Report..................................................174 Annexe H. Formulaire administré aux agences de voyages réceptives cubaines..............176 Annexe I. Réponses au formulaire administré à quatre agences réceptives cubaines........179 154 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Annexe A. État financier de l'Agence Profil Organisation entre 2011 et 2013 Equilibre bilan Capitalisation Endettement Fonds de roulement Performance Evolution de l'activité Taux de VA Rentabilité d'exploitation Rentabilité nette finale Capacité d'autofinancement Rentabilité financière Coûts de production Coûts du travail Poids de la dette Capacité de remboursement Coût de la dette Taux d'intérêt moyen apparent Gestion BFR Poids du BFR global Poids des stocks Délai clients Délai Fournisseurs Liquidité Liquidité immédiate 179 2013 24,19 % 7,26 % 72 200 € 2012 15,40 % 9,37 % -73 400 € 2011 27,42 % 6,76 % 61 200 € 83,56 % 10,76 % 0,62 % 4,93 % 3,51 % 57,40 % 90,51 % 10,01 % 0,80 % 4,30 % 3,74 % 63,76 % 113,95 % 11,15 % 3,63 % 4,40 % 5,19 % 46,64 % 10,16 % 8,94 % 7,53 % 0,18 an 5,38 % 5,38 % 0,17 an 4,04 % 5,14 % 0,12 an 0,92 % 5,24 % -41,03 jours 0,00 jour 35,79 jours 26,04 jours -56,98 jours 0,00 jour 47,43 jours 24,87 jours -33,03 jours 0,00 jour 42,55 jours 28,85 jours 45,69 jours 53,02 jours 36,01 jours 179 Société SAS. Agence Profil Organisation APO [en ligne]. Disponible sur : <http://www.societe.com/societe/agenceprofil-organisation-a-p-o-388452575.html>. (Consulté le 04-03-2015). 155 Annexe B. Guide d’entretien Thème Sous-thème Questions Description de la personne Information sur l'enquêté(e) Pour commencer, pouvez-vous me parler de vous au sein de cette entreprise ? Quel est votre domaine d'activité / fonction dans cette entreprise ? Description de l'entreprise Généralités de l'entreprise Pouvez-vous présenter votre structure ? (ancienneté, filiales, mission, vision...) Tourisme d'affaires Concepts et définitions généraux Qu'entendez-vous par « tourisme d'affaires »? (concept, catégories...) Certains auteurs excluent les voyages d'affaires du marché du tourisme d'affaires, vu le peu d'intérêt par la destination. Seriez-vous d'accord avec une telle affirmation ? Pourquoi ? Quels seraient pour vous les principaux acteurs sur ce marché ? (structures d'accueil, organisateurs, clients...) Diagnostic du marché Comment décririez-vous la situation actuelle du marché ? (typologie et caractéristiques de la clientèle, les destinations classiques et émergentes, SWOT...) Quelles sont pour vous les grandes tendances de ce marché ? (perspectives de développement, adaptation continue, besoin de personnalisation, NTIC...) La notion de « sur-mesure » Définition et contextualisation Qu'entendez-vous par « sur-mesure »? Comment ce concept s'applique à vos produits? (voyages d'affaires sur mesure, exemples...) Quel rôle donnez-vous à la notion « sur-mesure » de vos produits ? (perception, valeurs, différenciation, fidélisation…) Quels sont pour vous les enjeux majeurs des produits d'affaires sur mesure ? La mission de stage Définition et contextualisation Qu'entendez-vous par « nouveaux séjours sur-mesure » et par « développement de nouvelles destinations » ? Que serez pour vous une « bonne » destination pour le tourisme d'affaires sur mesure ? (critères) Dans quel contexte cette mission s'incrit-elle ? (état d'avancement du projet) Création d'un outil de décision Seriez-vous intéressé à la création d'un outil de décision pour évaluer le potentiel des destinations touristiques pour les voyages d'affaires sur-mesure ? Pourquoi ? (quel intérêt, utilité, avantages et inconvénients...) Qu'attendriez-vous d'un tel outil ? / d'une telle mission de stage ? Seriez-vous intéressé à étudier le potentiel de la destination Cuba comme destination touristique pour les voyages d'affaires surmesure ? Pourquoi ? (types de produits à développer...) Y a-t-il des éléments dont je n'ai pas parlé que vous souhaiteriez évoquer? Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Annexe C. Transcription de l'entretien fait à Mme. A, Maître de conférences en Géographie et responsable du groupe de recherche Tourisme dans une université française (Nice, 16-06-2015) Qu'entendez-vous par « tourisme d'affaires »? En ce qui concerne les définitions, catégories et enjeux du tourisme d’affaires, tout ce que je pense a été noté dans l’ouvrage que j’ai sorti à destinations des étudiants. En fait, pour cette sous-partie, à la limite, je ne pourrais que vous répéter ce que j’ai déjà est écris parce que c’est mon document, donc on va passer assez rapidement. Déjà l’idée importante que je souligne personnellement, au-delà des détails que vous trouverez dans l’ouvrage qui s’appelle « Tourisme de réunions et des congrès », c’est que je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette définition de tourisme d’affaires. Le tourisme dit « d’affaires », pour résumer rapidement, englobe des éléments extrêmement différents. Il s’agit de personnes qui voyagent vers de destinations touristiques, qui se considèrent de touristes, bien évidemment, mais qui ont de motivations de voyager, de profils, d’envies, de lieux et de pratiques de voyages très différentes. Donc, à partir de là, le terme « tourisme d’affaires » me paraît effectivement pas assez approprié. Alors, quoi qu’il en soit, je me permets de le décrire et de l’utiliser très globalement car, d’ailleurs, c’est une notion qui est très mal maitrisée. C’est, en fait, le deuxième point : c’est une notion mal maitrisée, justement pour les raisons que je vous ai précédemment explicitées ; c'est-à-dire le fait que cela comprend des éléments très hétérogènes. Donc, les personnes, que ce soit d’étudiants ou d’autres qui ne sont pas spécialistes du sujet, ont souvent tendance à les mélanger. Alors, cela entraîne de problèmes de compréhension. Si vous regardez beaucoup d’ouvrages sur le tourisme, il y a très peu d’espace consacré à cette rame touristique à l’intérieur et même les professionnels du secteur ont su mal à le comprendre. Les gens, en fait, ils ne savent pas de quoi il s’agit. Ils parlent souvent de tourisme d’affaires pour faire référence seulement au tourisme de réunions et de congrès, mais cela peut être des incentives, de l’événementiel, du congrès… cela peut être tout et n’importe quoi. Quels sont pour vous les enjeux majeurs du tourisme d’affaires ? Les enjeux sont très importants. D’une part, ils sont économiques, et je vous parle des congressistes car c’est le segment que je connaît mieux que la partie foires et salons, par exemple. Effectivement, on sait que globalement un congressiste dépense entre trois et cinq fois plus qu’un touriste landa, selon qu’il soit national ou international (ils sont plusieurs critères). Donc, évidemment, c’est un enjeu économique pour la destination. Ensuite, il y a des enjeux classiques du tourisme en général, et je vous rappelle que vous parle seulement du tourisme de réunions et congrès. Un congressiste voyage encadré mais, lorsqu’il voyage pour la première fois à une destination (par exemple, un congressiste chinois qui visite Paris ou un congressiste français à Chicago ou à Singapour), il y a certainement un enjeu culturel, communicationnel et de formation, qui est plus important 157 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ qu’économique. Et globalement, je vous dirais qu’il n’y va pas par tourisme de loisirs ; il y va parce que le lieu lui intéresse, il a envie de le visiter et de le voir. Tout cela veut dire que pour les destinations, c’est extrêmement important. On parle de touristes de loisirs qui viennent pour visiter la destination, pour dépenser leur argent dans la ville, pour apprécier la ville, pour en parler positivement par les réseaux sociaux ou autres. Mais les congressistes, à mon avis, c’est un agent encore plus important pour la destination parce que, à différence du touriste landa, le congressiste, notamment international, c’est quelqu’un qui est quand même leader d’opinion. Ce sont de professeurs d’université, chefs d’une entreprise… qui ont un poids dans ce qu’ils disent, et cela prend plus d’ampleur qu’un touriste landa qui en parlera à sa famille ou à ses amis proches, c’est donc ce qu’on appelle de prescripteurs. Alors, à partir de là, il y a un enjeu important pour la destination : si le congressiste est content parce que son congrès se passe bien, que la destination est intéressante, etc., il sera reconnaissant non seulement de la destination mais de l’organisateur du congrès (son PCO, son entreprise ou autres). Alors, il est fortement probable qu’il revienne, mais cette fois-ci, en famille en vacances. Donc, il y a également un enjeu touristique et de loisirs, et d’image de la ville. Donc, il y a des enjeux multiples et complexes : l’enjeu économique est évident ; mais il y aussi le culturel, communicationnel, informationnel, qui sont liés au congrès ; et des enjeux de destination Pourriez-vous faire un bref diagnostic de ce marché ? Le marché du tourisme d’affaires en général je le maîtrise assez peu. J’ai surement des idées de comment cela fonctionne mais je pourrai difficilement vous donner un diagnostic rapide sur ce marché. Sachant que globalement, il y a deux grandes prescripteurs ou donneurs d’ordre : je parle des acteurs privées et publiques ou parapubliques au sens large. D’une part, pour les acteurs privés, vous avez les entreprises. Pour les acteurs non privés, ils sont très variés, de différente envergure, à différente échelle : souvent des associations, les organisations nationales gouvernementales ou non, nationales ou internationales ; qui fonctionnent différemment. Ces derniers sont, par exemple, impactés par la baisse des subventions mais, globalement, les acteurs privés sont plus impactés. Tout ce qui est privé relève essentiellement du voyage d’affaires, de l’incentive donc, tout ce qui n’est pas tourisme de réunions et de congrès. C’est-à-dire, tout ce qui a un rapport véritablement avec les affaires, l’affaire de l’argent. Dans ce cas-là, tout ce qui est contexte de crise économique a un impact direct sur le marché. Donc, le privé, que ce soit de l’incentive, de l’événementiel d’entreprise, etc. est rapidement impacté par tout ce qui est économiquement fort. Le marché des congrès est très différent. Quelles sont pour vous les grandes tendances de ce marché ? Pour ce qui est de l’évolution, depuis 20 ans on l’ connaît. C’est-à-dire, il y a de plus en plus des parts de marché du secteur privé au détriment du secteur public (je vous parle du TRC, bien évidemment), et cela continue. Dans les années ‘70-‘80, c’était quasiment que 158 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ des organismes publics, nationaux et internationaux, gouvernementaux et non gouvernementaux, associations, fédérations ou autres ; et ensuite il y a de plus en plus de privé, et cela continue. Les tendances lourdes sont aussi les mêmes depuis des années. C’est-à-dire qu’en matière de congrès, notamment internationaux, multiples et mondiaux, c’est-à-dire les gros congrès, vous avez tendance à avoir (je ne dirais pas forcément moins de congrès, ce n’est pas vrai) une fréquence plus longue. Par contre, il y a plus de congrès intermédiaires ; par exemple, inter-asiatiques ou intereuropéen. Donc, comme il y a toute la communauté (le congrès, c’est le rassemblement d’une communauté, que ce soit sportive, intellectuelle, économique, sociétale, scientifique, etc.), le congrès a tendance à grossir. Pourriez-vous parler un peu de la notion « sur-mesure », ses avantages, ses inconvénients, ses enjeux… ? Par définition, un congrès est forcément sur-mesure. Même s’il peut y avoir de packages prêts, et pas toujours, sur les incentives, quand vous avez de milliers de congressistes, c’est forcément du sur-mesure… Après, quand on parle d’un congrès de 300 personnes, on sait dans quel Palais de congrès elles pourraient être, dans quel hôtel, etc. ; avec l’expérience de l’acteur qui coordonne et qui gère la manifestation, il y a des éléments qu’on connaît déjà, bien évidemment. Mais on ne peut pas dire que ce soit systématiquement packagé, ce n’est pas possible ; on ne peut pas packager un congrès parce que chaque communauté est différente. Donc, on ne peut pas dire que ce soit du sur-mesure à 100 % mais la moyenne, cela reste des éléments qu’on a et qu’on va adapter pour faire un produit qui sera à la fin considéré comme étant du sur-mesure. Ensuite, l’enjeu est que si je ne fais pas du sur-mesure, l’acteur va ailleurs. Si vous ne lui donnez pas ce qu’il vous a demandé, il ira ailleurs, surtout dans un milieu très concurrentiel. Parmi les principaux acteurs, on y trouve notamment les agences privés et les PCO’s, qui travaillent avec l’aide de la destination ; les palais de congrès, ou le lieu d’accueil en général. Quel est votre avis par rapport à la création d'un outil d’aide à la décision pour évaluer le potentiel des destinations touristiques pour les voyages d'affaires sur-mesure ? En ce qui concerne le potentiel des destinations, il y a deux types de critères à prendre en compte : qualitatifs, les plus importants... et quantitatifs. Les critères quantitatifs est tout ce qui concerne l’infrastructure : palais de congrès (capacité, matériel, confort), la technique (interprètes)… c’est tout ce qui englobe la logistique du congrès en soi-même et le paracongrès ou éléments touristiques, c’est-à-dire, l’hôtellerie, la restauration, le transport (avions, navettes), les animations sur place, etc. Les critères qualitatifs, c’est l’image du lieu, l’image par rapport à la communauté qui organisera le congrès… par exemple, pour un congrès scientifique, Montpellier a une meilleure image, que Nice ; le climat ; tout ce qui concerne l’aspect touristique et qui donne plus ou moins envie d’y aller ; mais aussi la fiabilité des personnes chargées de l’organisation des manifestations par rapport à la qualité des services, c’est-à-dire la confiance en soi, le savoir-faire, l’habitude de gérer des manifestations. 159 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Et pour ce qui est de l’outil, oui, je vois ce que vous voulez dire. Vous répertoriez, il faut faire une base des données avec les éléments principaux et après vous les croissez. Vous croissez les caractéristiques de la demande (nombre de personnes, etc.) et vous tombez sur la destination qui correspond ; ou l’inverse. J’ai fait un outil pareil en 1990 au Palais de congrès de Montpellier, avec des critères pondérés. Après, il faudra rentrer tous les éléments des différentes destinations. Pour cela, il faudra demander aux organisateurs des congrès ou des manifestations en général. Après, ce n’est pas très difficile mais c’est long. Enfin, si l’entreprise considère que c’est un outil opérationnel efficace et donc elle s’en sert régulièrement, il faut également que les gens prennent l’habitude de renseigner la base des données. Sinon, c’est un gros travail à emmener mais qui ne servira à rien. Dans tous le cas, vous êtes là pour apporter votre valeur ajoutée ; si l’entreprise ne s’en sert pas, ce n’est pas votre faute ; c’est la vérité et je vous le dis très clairement. C’est un outil mais cet outil ne sert que s’il est mis à jour, et cela fait partie des éléments de préconisations à marquer dans votre mémoire. C’est à vous de proposer les avantages et les inconvénients et c’est tout. 160 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Annexe D. Transcription de l'entretien fait à M. B, directeur d’une agence de tourisme d’affaires et événementielle (Toulouse, 27-03-2015) Pour commencer, pouvez-vous me parler de vous au sein de cette entreprise ? Je m’appelle M. B et je suis directeur associé de cette agence de tourisme d’affaires et événementielle. Depuis combien de temps occupez-vous ce poste ? Depuis 1992, donc 20 ans. Pouvez-vous présenter votre structure et son fonctionnement ? L’Agence Profil Organisation est une agence de tourisme d’affaires et événementielle, sur Toulouse. Elle a été fondée en 1992 et est actuellement composée de 15 collaborateurs. En ce qui concerne le fonctionnement, une fois que l’agence reçoit la demande, sous la forme d’appel d’offre, on fait une première lecture de la demande. Par la suite, un échange avec le client a lieu, afin de bien discerner ses attentes, les conditions et d’autres aspects essentiels au bon déroulement de la prestation. À la fin de ce partage, on arrive à définir un cahier de charges pour chacun des prestataires dont on aura besoin. Pendant un délai approximatif de 24h – 48h, le dossier est enrichit avec les différentes propositions reçues, tant des prestataires directs comme des réceptifs auxquels on a fait appel. On fait le tri et on sélectionne les plus intéressantes pour faire ensuite l’étude budgétaire. Une fois que les propositions sont validées, on consulte l’équipe et on passe à la création de la présentation de la proposition. Cette dernière se fait directement auprès du client, sous la forme d’une soutenance. Si elle est validée par le client, on procède à sa mise en place, tout en faisant très attention au suivi logique. Enfin, on passe à la facturation du service, tant au client comme aux prestataires, ainsi qu’au suivi comptable. Quelle a été l'idée / concept à l'origine de la création de l'entreprise ? La mission de l’agence est, depuis son origine, la création et la vente des prestations d’affaires sur-mesure. Comment l'agence a-t-elle évolué depuis qu'elle a été créée ? On peut parler de l’évolution de l’agence à partir de trois étapes principales. Au début, on proposait des séjours à Toulouse et dans la région Midi-Pyrénées, notamment. Notre clientèle, c’était des entreprises toulousaines, comme : les sociétés aéronautiques, pharmaceutiques, etc. Nos produits comprenaient, par exemple, des activités gastronomiques, culturelles, team-building, etc. A ce moment-là, surtout les trois premières années, la situation de l’agence était un peu compliqué. On était plus petit : avec quatre employés, on faisait cinq ou six opérations par an. Ensuite, en 1995, on a élargi la prospection vers Paris et, parallèlement, on a vécu une transition. Cela a été, en effet, un point de départ : nous sommes devenus une agence 161 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ indépendante. D’autre part, la loi DMOS a été mise en place, ce qui limitait notre activité. Trois ans plus tard, nous avons commencé des opérations beaucoup plus importantes, tant en qualité (Pierre Fabre, Coupe du monde, etc.) comme en quantité, puisque nous sommes passé à environ 20 opérations par an. La troisième étape commence en 2000, lorsque l’agence se développe encore plus. Le nombre d’opérations a augmenté à 30 et le nombre de collaborateurs, à 12. En quoi l'agence actuelle est différente (ou non) de celle d'il y a 20 ans ? Actuellement, notre mission est toujours la même : proposer des prestations liées au tourisme d’affaires sur-mesure. La plupart de nos clients sont des clients habituels, avec qui nous travaillons depuis longtemps, et 98 % de notre clientèle est française. Le nombre d’opérations a augmenté, vu que nous en faisons environ 60 par an. Cependant, nous sommes aussi impactés par l’environnement économique très tendu ces dernières années. Alors, face à une diminution de la rentabilité, nous nous sommes vus obligés de réduire le nombre de collaborateurs à 15 (au lieu de 17 l’année dernière). Quelles sont les perspectives de développement de l'agence ? On vise, principalement, à inverser la proportion des clients de l’industrie pharmaceutique, qui constituent la plus grande part de notre marché. Parallèlement, nous envisageons améliorer la rentabilité, afin qu’elle soit suffisante. Enfin, mais tout aussi important, le but est de valoriser les compétences et le savoir-faire de nos collaborateurs, tant dans le tourisme d’affaires comme l’événementiel. Qu'entendez-vous par « tourisme d'affaires »? Les principales manifestations du tourisme d’affaires que nous travaillons sont : les congrès, les séminaires, les conventions, les différentes réunions d’entreprise, les incentives, les lancements de produits, les soirées de gala ou d’anniversaire, le teambuilding, etc. Certains auteurs excluent les voyages d'affaires et les voyages de stimulation du marché du tourisme d'affaires, vu le peu d'intérêt par la destination. Seriez-vous d'accord avec une telle affirmation ? Nous ne travaillons pas les déplacements individuels. Nous sommes positionnés dans le tourisme d’affaires des groupes et l’événementiel. Alors, notre principale clientèle, c’est les grands groupes BtoB et certaines PME, mais cela reste assez marginal. Quels seraient pour vous les principaux acteurs sur ce marché ? Concernant les clients, dans le cas de notre agence, les principaux acteurs sont les entreprises pharmaceutiques, d’aéronautique, de cosmétologie, de services de banque, d’automatisme, etc. Par rapport aux concurrents, même si nous sommes considérées comme la deuxième agence de tourisme d’affaires la plus grosse de Toulouse, nos principaux acteurs, ce sont les autres agences de voyages spécialisées dans le tourisme d’affaires, de Toulouse et de Paris, comme : Vista, Publicis, Ecuatur, Connect Factory, SDT, entre autres. 162 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Pour ce qui est des clients, pourriez-vous caractériser brièvement la clientèle française ? Nos clients sont essentiellement des entreprises françaises, franciliennes dans presque sa totalité, qui se réunissent généralement pour diffuser une certaines information à l’ensemble de leurs collaborateurs. Cela peut donc passer par les congrès ou les séminaires jusqu’aux manifestations de moins d’envergure, comme les colloques, les symposiums ou les journées de formations. On a d’ailleurs une demande assez importante qui vient vers nous pour organiser de voyages de stimulation, de lancements de produits, etc. En général, nous sommes beaucoup plus sollicités les mois de Septembre, Octobre, Mai et Juin, beaucoup plus qu’en période de vacances, par exemple, en Août ou Décembre… C’est une clientèle qui, comme conséquence de la conjoncture économique actuelle et autres facteurs, fait spéciale attention au prix des prestations. Le prix est actuellement devenu l’un des premiers voire le premier critère de choix d’une agence. D’ailleurs, notre clientèle est majoritairement du secteur médical, donc il faut respecter la loi DMOS qui fixe de plafonds de dépenses. Par exemple, pour les repas, elles ne peuvent pas dépasser 100 € par jour, même s’agissant des cadres dirigeants… Mais d’autres aspects restent toujours d’importance, comme l’accessibilité ; les entreprises privilégient les destinations proches, dont l’acheminement soit le plus simple possible, sachant que les destinations changent régulièrement pour plus de la moitié des entre elles. La qualité et l’originalité du produit proposé et la réputation de l’agence, l’accompagnement, la logistique, etc. sont aussi très importants. Enfin, ils logent dans des hôtels quatre étoiles, les hôtels de luxe son de moins en moins sollicité. Ils n’ont pas spécialement de préférence par rapport au moyen de transport, ce qui est important est surtout le gain du temps dans les déplacements. Pour les restaurants et les activités, ils privilégient surtout l’originalité de la proposition. Quelles sont pour vous les grandes tendances de ce marché ? Au niveau de la clientèle, bien que les opérations continuent, les impacts de la crise économique sont évidents. Ainsi, on observe une tendance à mieux contrôler le budget, soit par une réduction de la durée de l’événement (périodes plus courtes), soit par une réduction du nombre de participants. Pourtant, on observe davantage un besoin de personnalisation et de différenciation des entreprises concernant les services proposés. Elles recherchent de plus en plus des lieux originaux davantage pour leurs réunions professionnelles. Concernant l’offre, la principale destination mondiale reste les Etats-Unis, tandis qu’en Europe, c’est plutôt la France. Comment le concept « sur-mesure » s'applique à vos produits? Nous n’avons pas de catalogue, ce qui donne aux clients le maximum de liberté de demander ce qu’ils souhaitent comme prestation. En effet, nous travaillons à partir du cahier des charges des clients, donc en fonction de leurs besoins. Par conséquent, chaque demande est différente et, même lorsqu’il s’agit des clients fidèles (on a des clients qui font le même événement plusieurs années consécutives), nous essayons de leur proposer de nouvelles idées à chaque fois. Quels sont les avantages et/ou désavantages de ne pas avoir de catalogues ? 163 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Le principal inconvénient, c’est le temps qu’on passe à travailler sur chacun des dossiers. Cela pourrait parfois être vu comme une perte de temps (si la proposition n’est pas retenue, par exemple), vu le temps consacré à la recherche. Cependant, il y a de nombreux avantages. Tout d’abord, la notion de que tout est possible, ce qui est, en fait, la signification du concept « sur-mesure ». Comme les demandes peuvent être très diversifiées, le nombre d’interlocuteurs est aussi très varié. En termes de bénéfice, la marge est assez conséquente et, vu que le taux de fidélisation de ce segment est élevé, cela nous permet d’avoir des contacts vraiment privilégiés. Enfin, le fait de travailler avec soin sur chacun des dossiers permet, non seulement une mieux maîtrise de la proposition mais aussi une marge de manœuvre plus importante. Et, si l’agence réussie à bien s’adapter à la demande du client, cela jouera un rôle important dans la fidélisation de ce dernier, malgré la multitude et les qualités des concurrents. Quels sont pour vous les enjeux majeurs des produits d'affaires sur-mesure ? Les deux problématiques principales auxquelles nous devons faire face aujourd’hui, ce sont le contrôle du budget de la part de clients et l’effet de saisonnalité de la demande. Que serez pour vous une « bonne » destination pour le tourisme d'affaires sur-mesure ? Face à une demande potentielle du tourisme d’affaires sur-mesure, une destination appropriée devrait remplir trois conditions essentielles : avoir une capacité d’accueil suffisante et de qualité (infrastructures d’hébergement, de réunions, accessibilité, etc.) ; être compétitive en termes budgétaires ; ainsi qu’être suffisamment exotique pour motiver et attirer nos clients. Dans quel contexte cette mission s'incrit-elle ? La recherche de nouvelles destinations et de nouveaux séjours d’affaires sur-mesure est une mission qui commence avec vous. Rien n’a été fait à ce sujet pour le moment. Seriez-vous intéressé à la création d'un outil de décision pour évaluer le potentiel des destinations touristiques pour les voyages d'affaires sur-mesure ? Si vous nous proposez un outil utile et intéressant à mettre en place, nous sommes ouverts. Par contre, il faudrait bien y réfléchir à sa conception car nous avons déjà des basses des donnés et, pour nous, le principal inconvénient reste toujours la mise à jour continue. Seriez-vous intéressé à étudier le potentiel de la destination Cuba comme destination touristique pour les voyages d'affaires sur-mesure ? Pourquoi ? Dans le cas de Cuba, par exemple, la distance n’est pas du tout important. Nous avons déjà des demandes, même pour quatre jours… Par contre, l’authenticité de la destination, son histoire et sa situation pourraient faire d’elle une destination émergente pour le tourisme d’affaires. Pour nous, c’est une destination nouvelle que nous aimerions mieux connaître. 164 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Annexe E. Transcription de l'entretien fait à Mme. C, chargée de promotion et développement d’un Bureau de conventions (Toulouse, 01-06-2015) Pour commencer, pouvez-vous me parler de vous au sein de cette institution ? Le Bureau des congrès de Toulouse a été créé en septembre 2009. Avant, il n’existait pas un bureau de congrès, c’était de structures associatives. Elles n’avaient pas de moyens, de personnes, etc. et donc, dès 2009, il y a une volonté locale de donner un petit coup de pouce au tourisme d’affaires. On s’est aperçu que c’était vraiment un secteur vertueux et qu’il y avait une relation entre l’organisation d’événements et la production de ressources (scientifiques) et la notoriété de la destination. Donc, on s’est dit que plus on organiserait de congrès sur place, plus on aurait de recherches scientifiques sur Toulouse, donc plus de notoriété, plus de congrès, et que cela faisait un cercle vertueux et que cela ne pouvait que fonctionner. Donc, à partir de ce moment-là, la Mairie de Toulouse et la métropole ont décidé de créer un Bureau des congrès, sous format de SEM (Société d’économie mixte) et ces deux collectivités détiennent 50.5 % du capital, donc la majorité, le reste étant détenu par des professionnels. La volonté, c’était d’impliquer les professionnels sur place et de les fédérer ensemble pour qu’ils puissent apprendre à mieux travailler ensemble, et être ainsi plus compétitif et plus compétent aussi. On s’est organisé au niveau professionnel en cinq collectifs : le bureau des réunions et de réflexions ; les hôtels ; les agences, que ce soit événementielles, PCO ou réceptives ; les traiteurs ; et les prestataires techniques. Donc on représente tous les maillons de l’organisation de l’événementiel sur le territoire local. Donc, vraiment mixte, avec du privé et du public. C’était l’intérêt que le pouvoir public montre l’intérêt de leur secteur d’activité, que les professionnels soient impliqués et puissent remonter, et finalement un dialogue entre public et privé, ce qui n’est pas forcément le cas dans d’autres secteurs et d’autres destinations. Alors, notre mission, c’est de faire en sorte que l’événement se passe sur la destination et qu’il se passe bien. Donc, on n’est en aucun cas, organisateur de l’événement en luimême ; on met en relation les organisateurs avec les différents prestataires sur l’ensemble des étapes de l’organisation d’un événement. On va apporter aussi de services complémentaires, normalement quand on porte de candidatures, parce que déjà les organisateurs faisaient appel à nous pour qu’on les aide. Puis, on s’est dit : on va prospecter chaque chargé d’événement et on va travailler sur le dossier de candidature pour que la destination soit retenue. Et dans ce cas-là, il faut faire la différence entre destination et nos services, qui sont tous gratuits, et qui vont apporter un petit plus pour que le choix de la destination soit effectif. Qu'entendez-vous par « tourisme d'affaires »? D’abord, on n’aime pas ce terme de « tourisme d’affaires » ; appeler « tourisme » et « affaires » ensemble, c’est un peu compliqué... Tourisme d’affaires, c’est, je dirais, l’appellation facile ; c’est ce qui englobe un petit peu tout et là-dedans, il y a des événements professionnels et il y a les congrès, qui c’est vraiment différent de tout ce qui va être séminaires, conventions, incentives, conférences… Et pour moi, le tourisme 165 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ d’affaires, si je devrais le définir, c’est l’ensemble des gens qui vont se réunit dans un but professionnel, sur une destination donnée, pour une période donnée, pour les inciter ou à travailler ou à profiter dans le cadre d’un incentive, mais toujours avec un lien plus ou moins direct avec leur travail. Pourquoi mettre les congrès à part ? La différence avec les autres manifestations est le contenu. Dans le cadre d’un séminaire ou d’une convention ou réunion, la destination, on va la choisir parce qu’il y a des infrastructures, parce que c’est une destination que nous plaît, parce que c’est une destination où on n’est jamais allé. Alors qu’un congrès est vraiment d’un contenu scientifique, donc on ne va pas accueillir un congrès d’oncologie ici parce qu’on a une super salle de réunions, non. On va l’accueillir parce qu’on a de la recherche spécifique sur ce sujet-là aussi, parce qu’il y a quelqu’un qui est connu, etc. Il faut qu’il y ait une justification scientifique. Alors, c’est traité différemment parce que les motivations sont différentes et les méthodes de consommation ne sont pas les mêmes non plus. Si on travaille des congrès, on ne va pas se présenter comme une destination ensoleillé où il y a de l’infrastructure ; on va se présenter comme la destination où il y a des personnes reconnues pour cette discipline-là. Et pour les autres destinations, qu’est-ce qui ferait d’une destination une option intéressante à choisir pour y mettre en place une manifestation professionnelle ? C’est à ce moment-là où l’on dit que c’est du sur-mesure ; cela dépend de la demande. Il y a des organisateurs qui vont privilégier la destination en tant que telle : souvent, au niveau des conférences, on trouve Marrakech, etc. parce que c’est la destination, c’est l’offre complémentaire qui fait la différence. D’autres vont rechercher l’accessibilité : là, on est plutôt bien placé, dans le réseau ; quand c’est de l’européen, on est bien placé, on a l’aéroport ; quand c’est du national, c’est un peu plus compliqué mais cela se fait également. Cela peut être des infrastructures ; etc. Mais, dans tous les cas, cela va être vraiment en relation avec le cahier des charges. D’ailleurs, selon les organisateurs, cela vient dans un ordre différent. Certains auteurs excluent les voyages d'affaires du tourisme d’affaires. Seriez-vous d'accord avec une telle affirmation ? Pour moi, autant les congrès est un boule qui se rapproche du tourisme d’affaires, les voyages d’affaires, c’est complètement différent. En général, le voyageur d’affaires continue à être rémunéré pendant son déplacement ; il voyage vraiment dans le cadre de son travail ; c’est pour son travail qu’il se déplace. Alors que dans le tourisme d’affaires, ce n’est pas toujours le cas. Pour moi, la différence pratique est dans l’hébergement : où cela va être de contrats groupe pour les congrès au lieu de contrats individuels pour les voyageurs d’affaires. D’ailleurs, le voyageur d’affaires ne consomme pas comme le touriste d’affaires : tout est pris en charge par son entreprise. Pour te donner un exemple, pour le congrès ou pour une conférence, si je suis invitée dans un congrès sur Toulouse, je peux décider d’y participer ou non ; la décision appartient au participant. Moi, j’étais récemment à Hambourg pour un workshop est cela est aussi du 166 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ tourisme d’affaires : mais là, j’étais payée, c’était dans le cadre de ma mission professionnelle, l’hébergement était pris en charge par les organisateurs, etc. ; par contre, j’étais libre pour visiter un peu la ville d’Hambourg, manger dans certains restaurants… et cela, pour moi, c’est vraiment du tourisme d’affaires. On parlait tout à l’heure de l’événementiel… Quelle relation trouvez-vous entre l’événementiel et le tourisme d’affaires ? Pour certains l’événementiel fait partie du tourisme d’affaires et quand on parle de tourisme d’affaires, c’est vraiment une appellation générale qu’on donne à un secteur. Moi, je pense que c’est différent. Dans l’événementiel, on peut organiser, par exemple, une soirée de gala dans un congrès, c’est de l’événementiel. Pour moi, même si cela pourrait ne pas plaire à tout le monde, l’événementiel, c’est plus occasionnel ; il n’y a pas cette notion de répétitivité qu’on trouve dans les séminaires, les conventions et autres. C’est cela la principale différence, la ponctualité de l’événement, et la durée. D’ailleurs, il y a aussi la notion de déplacement, lorsqu’un événement a généralement lieu sur la même destination où l’entreprise est implantée, c’est différent aussi du tourisme d’affaires. Mais je pense qu’ils sont complétement liés et qu’on peut se servir de l’un pour la réalisation de l’autre. Quels seraient pour vous les principaux acteurs sur ce marché ? Il y a plusieurs niveaux. Il y a la destination en elle-même : les bureaux de congrès, les Offices de tourisme. Ensuite, il y a le niveau organisationnel : soit l’organisateur se débrouille tout seul parce qu’il a des réseaux internes, soit il fait appel à une société externe pour l’organiser. Dans ce cas-là, si c’est un congrès, cela sera un PCO ; si c’est un événement de moindre importance, cela peut être une agence événementielle ou DMC. Ensuite, ces agences ou l’organisateur qui le fait lui-même va sur certains aspects logistiques. Il fera appel à des lieux, que ce soit un centre de congrès, un lieu de réception, un espace dans une université, etc. Ensuite, l’hébergement, parce que les personnes auront besoin d’être logées ; de la restauration, en journée ou en soirée, donc des traiteurs, voire des restaurants pour les petits groupes. Après, il y a toute la partie logistique-technique, où l’on a plusieurs prestataires du visuel, du son, de lumière, de location de matériel, de salles, etc. Une fois que les interlocuteurs ont visés différents produits, le contact commercial direct avec les prestataires devient primordial avant la prise de décision. Sinon, pour ce qui est des événements internes (un séminaire ou autre), l’entreprise n’a pas envie de perdre les participants car, en général, c’est obligé. Alors, à ce moment-là, on cherche plutôt des hôtels avec de salles de réunion. D’autre part, quand un hôtel a de chambres et de salles de réunion, il sera plus prêt à faire de réductions sur les chambres parce que, au global, il gagnera plus que s’il louait de chambres plus chères mais que les salles de réunions étaient vides. Alors, effectivement, c’est un double avantage : pour l’organisateur, il a de prix attractifs et tous ses effectifs sur place ; et l’hôtel va remplir ses chambres et ses salles. 167 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Pourriez-vous parlez un peu sur la situation actuelle du marché, tant de la clientèle comme des destinations ? C’est un peu dur. Déjà, un premier constat, c’est un secteur qu’il y eu un raccourcissement de la durée mais des événements plus fréquents. D’ailleurs, moins de personnes, moins longtemps mais plus souvent dans l’année. Une tendance aussi à la négociation, par exemple, sur Toulouse, comme il se sait que les hôtels sont remplis la semaine et qu’ils le sont moins le weekend, on se dit qu’on va se rapprocher plus du weekend pour avoir de tarifs plus intéressants. Puis, il y a toutes les nouveautés et mes innovations numériques, donc on demande aux établissements d’être à jour au niveau de prestations qu’on propose ; etc. Mais je ne suis pas spécialiste pour parler de cela. Pour ce qui est des clients, pourriez-vous caractériser brièvement la clientèle française ? Nous, on travaille sur la clientèle nationale au niveau des agences, donc on n’est pas en contact avec les entreprises, et c’est plutôt réceptif. Mais, effectivement, la tendance, c’est la recherche d’un seul et même lieu pour que toutes les prestations soient sur place. D’ailleurs, quand il s’agit de groupes qui ne connaissent pas du tout la destination, c’est le prix qui détermine s’ils vont dans une autre destination plutôt que dans une autre. Puis, l’accès facile, c’est sûr, cela est primordiale, surtout lorsqu’il s’agit d’entreprises internationales. À votre avis, quelle relation existe entre el tourisme d’affaires et le sur-mesure, notamment face aux nouvelles tendances de demande de personnalisation face aux restrictions budgétaires ? C’est primordial de bien connaître les produits et les services de la destination, surtout quand on fait du sur-mesure. Quand on rentre dans cet univers-là, il est très important d’avoir accès aux bonnes personnes aussi, ce qui peut être difficile vu le nombre d’intermédiaires (parfois on n’arrive pas à contacter le directeur d’une agence et on reste au niveau des secrétaires, etc.). Donc, il y a une première étape de veille et de connaissance du marché. Après, une connaissance aussi des destinations parce qu’il faut savoir la manière dont elles travaillent. Ensuite, au niveau logistique, être dans tous les réseaux, comme France Congrès, etc. Enfin, il est important d’être à jour par rapport aux mouvements, nouveautés du marché, etc. Nous, on fait tout le temps du sur-mesure. Les organisateurs arrivent avec un cahier de charges où ils notent leurs besoins par rapport au nombre de chambres, d’espaces, etc. et on va les orienter vers les prestataires qui proposent le produits, en fonction de leurs budget. On va les diriger vers les agences appropriées mais on ne va jamais les diriger vers des agences qui proposent des packages ou d’offres standardisées. Je pense que c’est plus les lieux qui proposent de produits standardisés parce que les agences, c’est pareil : dès qu’elles répondent à un cahier de charges, elles font aussi du sur-mesure. Enfin, la valeur ajoutée principale est la fidélisation client. Quand on répond au 100 % des besoins, forcément, cela va entraîner une satisfaction et puis, le client reviendra. 168 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Quelle est votre opinion par rapport à la création d’un outil permettant d’évaluer le potentiel d’une destination touristique de développer de produits sur-mesure pour le marché du tourisme d’affaires ? À mon avis, c’est super intéressant : les destinations seraient mises au même niveau, il n’y aurait pas d’à priori par rapport aux manifestations du passé, et les bases ou les critères seraient plutôt les mêmes pour toutes. Si cela sert à évaluer le potentiel des destinations, surtout pour celles qu’on connaît moins, je pense que cela serait très intéressant, c’est très bien. 169 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Annexe F. Transcription de l'entretien fait à Mme. D, spécialiste commerciale dans une agence réceptive cubaine (La Havane, 21-07-2015) Pour commencer, pouvez-vous me parler de vous au sein de cette entreprise ? Je suis spécialiste commerciale dans cette agence réceptive. Depuis combien de temps occupez-vous ce poste ? Depuis plus de 6 ans maintenant. Pouvez-vous présenter votre structure et son fonctionnement ? L’agence de voyages Cubatur reçoit environ 40 % du total des Français qui arrivent à Cuba à travers les tour-opérateurs et agences émettrices. Notre département de Ventes internationales travaille uniquement avec ce type de structures et non avec des individuels. Parmi les TO les plus importants avec lesquels nous travaillons se trouvent : Fram, Le Comptoir des Caraïbes, Thomas Cook, TUI France et Empreinte. Pour le moment, la plupart d’entre eux présente un comportement très positif, grâce en grande partie au rapprochement avec les États-Unis et à l’effet que cela a eu sur les médias internationaux. Qu'entendez-vous par « tourisme d'affaires » ? Nous travaillons comme tourisme d’affaires tout ce qui est lié aux voyages pour de motifs professionnels, que nous appelons MICE. Il peut s’agir d’un congrès, de séminaires, d’incentives ou d’autres événements ; mais c’est toujours séparé du segment de loisirs. Dans tous les cas, le volume le plus important du segment MICE est sans doute celui des incentives. Certains auteurs excluent les voyages d'affaires et les voyages de stimulation du marché du tourisme d'affaires, vu le peu d'intérêt par la destination. Seriez-vous d'accord avec une telle affirmation ? Nous ne travaillons pas les voyages individuels... Lorsque nous travaillons le segment d’affaires, il s’agit toujours de groupes de personnes appartenant à une même entreprise ou association. Par contre, en ce qui concerne les voyages d’incentives ou de stimulation, dès qu’il ne s’agit pas d’un voyage de loisirs, réservé par un individuel mais qu’il y a une entreprise derrière, pour nous c’est du tourisme d’affaires aussi, même si le traitement est différent. Quels seraient pour vous les principaux acteurs sur ce marché ? D’abord, les clients, c’est-à-dire les entreprises… sans eux, on n’existerait pas. Puis, les agences émettrices et les tour-opérateurs qui sont, en effet, nos clients premiers ; les autres agence réceptives ayant un département spécialisé dans le tourisme d’affaires ; les bureaux de conventions, qui ont un rôle très important dans l’organisation et la mise en réseaux des prestataires... nous sommes tous des intermédiaires qui assurons les prestations. Il y a aussi les prestataires directs, comme les hôtels, les restaurants, les lieux de réunions, etc. 170 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Pour ce qui est des clients, pourriez-vous caractériser brièvement la clientèle française ? Le tourisme d’affaires français, au moins celui que nous travaillons dans notre agence, est composée principalement d’entreprises parisiennes, beaucoup d’entre elles du secteur médical et paramédical, (la pharmacie, l’optique et autres). Mais ce n’est pas très représentatif comme secteur du marché, au moins pour l’instant car cela se développe actuellement. Comme d’autres clients, ils font très attention aux prix mais surtout à la qualité et à l’originalité des services. C’est donc plus une question de rapport qualité-prix… Alors, c’est très important pour eux que l’hôtel ait un standing correct, en général 4 ou 5 étoiles ; qu’il soit bien placé, proche de l’endroit de l’événement et bien connecté au centre-ville ; et que l’organisation soit parfaite en termes de logistique et autres. Enfin, l’originalité, la notoriété et la gamme du site seront déterminantes, en fonction du type d’entreprise, public, manifestation et message à faire passer. Ainsi, quand un client français choisit un produits, c’est parce qu’il l’a déjà très bien étudié Les entreprises françaises font appel à nous pour organiser de petits séminaires ; pour participer aux événements internationaux ayant lieu à Cuba, comme de congrès, de symposiums, de conférences ; ou pour organiser de voyages d’incentives. Dans le cas des événements, ils les combinent très souvent avec d’activités de loisirs. Mais ce sont généralement de voyages de courte durée, pas plus de sept jours ; tandis que les clients de loisirs passent en moyenne 14 jours dans le pays. Quelles sont pour vous les grandes tendances de ce marché ? Vu que le segment du tourisme d’affaires français n’est vraiment pas très représentatif dans l’activité de notre agence, nous ne comptons pas sur de bases solides pour prévoir de tendances générales. Par contre, après le rapprochement entre Cuba et les États-Unis et l’assouplissement de l’embargo imposé par ce dernier, beaucoup d’entreprises se sont aussi rapprochées de Cuba, dont les françaises. On estime que les investissements français dans le pays vont augmenter et plus d’un club de vacances français a été ouvert récemment. On espère donc que cela va stimuler les voyages des Français à Cuba, que ce soit de clients de loisirs comme des clients d’affaires. Comment le concept « sur-mesure » s'applique à vos produits? Pour le tourisme d’affaires et les voyages d’incentives, tant pour notre clientèle française comme pour les autres, nous ne travaillons pas avec de produits standardisés. Nous prenons en charge la demande dès le début et nous proposons de produits créés spécialement pour chaque cahier de charges. Le client a donc la liberté de solliciter toute prestation imaginable et c’est à nous de faire tout pour le satisfaire. C’est d’ailleurs l’occasion pour nous de mettre en valeur nos compétences et notre créativité parce que les clients d’affaires sont de plus en plus à la recherche des produits davantage personnalisés. C’est donc à nous de répondre à leur demande. 171 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Pourriez-vous parler un peu de vos concurrents? Concernant les autres destinations des Caraïbes, la République dominicaine et surtout le Mexique ont montré une évolution très positive ces dernières années. Ils ont fait de grosses campagnes de publicité, incorporé de nouvelles fréquences aériennes, de nouveaux TO, etc. ce qui leur a permis de capter une part importante du marché. À mon avis, Cuba n’est pas mal positionné, bien qu’il ne soit pas au sommet… Cuba est positionné comme une destination plutôt culturelle et sociale avec de très belles plages. Ce n’est pas du tout le cas de République dominicaine ou du Mexique, qui sont positionné plutôt comme de destinations balnéaires. Le touriste français ne voit pas Cuba comme une destination purement balnéaire. Quels sont pour vous les enjeux majeurs des produits d'affaires sur-mesure ? Pour nous, la principale difficulté est le fait que beaucoup d’endroits touristiques avec des atouts très importants ne sont pas bien ou pas du tout aménagés, malgré leur valeur. Alors, cela devient parfois compliqué de satisfaire de demandes d’originalité quand on dispose d’une offre touristique pas assez diverse et un peu vieillissante… D’autre part, le client sollicite de produits très originaux, personnalisés et de qualité, alors que les budgets sont de plus en plus réduits… Que serez pour vous une « bonne » destination pour le tourisme d'affaires sur-mesure ? Cela dépend du type de tourisme d’affaires et de la demande du client… À partir de mon expérience dans l’agence et de manière générale, je te dirais qu’une bonne destination pour le tourisme d’affaires serait celle qui dispose d’infrastructures d’hébergement de réunions avec une capacité et un standing important ; qui soit bien desservie internationalement et qui propose suffisamment d’attrait touristiques pour conformer une offre diverse et attractive. 172 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Annexe G. Extraits de l' UAI's 2013 Survey Final Report 173 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ 174 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Annexe H. Formulaire administré aux agences de voyages réceptives cubaines (disponible sur : <http://willyrv.com/outil/> 175 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ 176 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ 177 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Annexe I. Réponses au formulaire administré à quatre agences réceptives cubaines Critères Cubatur Cubanacan Gaviota Tours Havanatur Prix Prix moyen de l’acheminement depuis La France (aller-retour) Prix moyen hôtels 4 étoiles (chambre single, petit déjeuner et taxe de séjour compris) Prix moyen hôtels 5 étoiles (chambre single, petit déjeuner et taxe de séjour compris) Prix moyen d’une journée d’études (par personne et en moyenne) Prix moyen des repas extérieurs (3 plats hors boissons) entre 601 € et 1 000 € entre 601 € et 1 000 € entre 601 € et 1 000 € entre 601 € et 1 000 € inférieur à 80 € inférieur à 80 € inférieur à 80 € inférieur à 80 € inférieur à 150 € inférieur à 150 € inférieur à 150 € inférieur à 150 € entre 60 € et 80 € entre 60 € et 80 € entre 60 € et 80 € entre 60 € et 80 € inférieur à 30 € inférieur à 30 € Accessibilité Environnement Urbain, littoral Urbain, littoral Moyens d’accès à la destination depuis la avion avion France Nombre de lignes aériennes classiques plus de 7 plus de 7 Temps global minimum de déplacement superior à 9h superior à 9h Nombre minimum de correspondances 0 0 Nombre de lignes aériennes low-cost 0 0 Nombre d’aéroports internationaux en 1 1 ville Moyens d’accès à l’aéroport taxi taxi Temps de déplacement entre l’aéroport et moins de 30 min moins de 30 min le centre-ville Infrastructures de réunions centre de congrès, centre de congrès, Types de structures d'accueil des parc d’expositions, parc d’expositions, manifestations professionnelles salles de réunions salles de réunions dans les hôtels dans les hôtels Nombre de centres de congrès 1 1 Capacité d’accueil globale du plus grand entre 1 000 et 5 000 entre 1 000 et centre des congrès participants 5 000 participants Capacité d’accueil de la plus grande salle entre 800 et 1 500 entre 1 501 et des centres des congrès (disposition en participants 2 500 participants théâtre) Nombre de centres de congrès avec au plus de 75 % plus de 75 % moins un interlocuteur parlant français Accès aux personnes handicapées plus de 75 % plus de 75 % plus de 75 % Accès Wifi plus de 75 % - payant payant Nombre de parc d’expositions 2 3 entre 30 € et 50 € inférieur à 30 € Urbain, littoral Urbain, littoral avion avion plus de 7 superior à 9h 0 0 plus de 7 superior à 9h 0 0 1 1 taxi taxi moins de 30 min moins de 30 min centre de congrès, centre de congrès, parc d’expositions, parc d’expositions, salles de réunions salles de réunions dans les hôtels dans les hôtels 1 1 entre 1 000 et entre 1 000 et 5 000 participants 5 000 participants entre 1 501 et entre 1 501 et 2 500 participants 2 500 participants plus de 75 % plus de 75 % plus de 75 % payant 3 entre 10 000 et Capacité d’accueil globale du plus grand entre 10 000 et entre 10 000 et 20 000 parc d’expositions 20 000 participants 20 000 participants participants Superficie d’exhibition globale (m²) du moins de moins de 50 000 m² moins de 50 000 m² plus grand parc d’expositions 50 000 m² Capacité d’accueil de la plus grande salle moins de 500 moins de 500 moins de 500 des parcs d’expositions (disposition en participants participants participants théâtre) 178 plus de 75 % plus de 75 % plus de 75 % payant 3 entre 10 000 et 20 000 participants entre 50 000 et 100 000 m² moins de 500 participants Le tourisme d'affaires sur-mesure Critères Nombre de parcs d’expositions avec au moins un interlocuteur parlant français Accès aux personnes handicapées Accès Wifi Nombre d’hôtels (4* et 5*) avec au moins une salle de réunions Nombre d’hôtels avec 1 ou 2 salles de réunions Nombre d’hôtels avec entre 3 et 8 salles de réunions Nombre d’hôtels avec plus de 8 salles de réunions Nombre maximum de salles de réunions dans un même hôtel Capacité d’accueil globale maximale dans les hôtels Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Cubatur Cubanacan moins de 50 % Nombre d’hôtels 4* Capacité moyenne des hôtels 4* Nombre d'hôtels avec entre 1 et 100 chambres Nombre d'hôtels avec entre 101 et 300 chambres Nombre d'hôtels avec entre 301 et 500 chambres Nombre d'hôtels avec plus de 500 chambres Capacité du plus grand hôtel 4* Accès aux personnes handicapées Accès Wifi Nombre d’hôtels 5* Nombre d'hôtels avec entre 1 et 100 Havanatur moins de 50 % moins de 50 % moins de 50 % plus de 75 % plus de 75 % plus de 75 % - payant payant plus de 75 % plus de 75 % payant plus de 75 % plus de 75 % payant 12 12 13 14 moins de 50 % moins de 50 % moins de 50 % moins de 50 % moins de 50 % moins de 50 % moins de 50 % moins de 50 % moins de 50 % moins de 50 % moins de 50 % moins de 50 % 10 10 10 10 1 000 participants 1 000 participants : 1 000 participants hôtel Melia Cohiba 1 000 participants : hôtel Melia Cohiba plus de 75 % plus de 75 % plus de 75 % moins de 50 % moins de 50 % entre 50 % et 75 % moins de 50 % moins de 50 % moins de 50 % moins de 50 % moins de 50 % moins de 50 % plus de 600 participants plus de 600 participants plus de 600 participants plus de 900 m² plus de 900 m² plus de 900 m² moins de 50 % moins de 50 % moins de 50 % plus du 75 % plus de 75 % plus de 75 % - payant payant Structures d’hébergement 24 hôtels 24 hôtels 120 chambres 180 chambres plus du 75 % plus de 75 % payant plus du 75 % plus de 75 % payant 24 hôtels 150 chambres 24 hôtels 100 chambres plus de 75 % Nombre d’hôtels pouvant accueillir entre plus de 75 % 1 et 50 participants Nombre d’hôtels pouvant accueillir entre moins de 50 % 51 et 100 participants Nombre d’hôtels pouvant accueillir entre moins de 50 % 101 et 200 participants Nombre d’hôtels pouvant accueillir moins de 50 % plus de 200 personnes Capacité d’accueil de la plus grande salle plus de 600 des réunions dans les hôtels (disposition participants en théâtre) Superficie d’accueil (m²) de la plus grande plus de 900 m² salle des réunions dans les hôtels de la ville Nombre d’hôtels avec au moins un entre 50 % et 75 % interlocuteur parlant français Accès aux personnes handicapées plus du 75 % Accès Wifi Gaviota Tours entre 50 % et 75 % entre 50 % et 75 % entre 50 % et 75 % entre 50 % et 75 % moins du 50 % moins du 50 % moins du 50 % moins du 50 % moins du 50 % moins du 50 % moins du 50 % moins du 50 % moins du 50 % moins du 50 % moins du 50 % moins du 50 % 572 plus du 75 % plus du 75 % 8 entre 50 % et 75 % 572 plus du 75 % plus du 75 % 8 entre 50 % et 75 % 572 572 plus du 75 % plus du 75 % plus du 75 % plus du 75 % 8 8 entre 50 % et 75 % entre 50 % et 75 % 179 Le tourisme d'affaires sur-mesure Critères chambres Nombre d'hôtels avec entre 101 et 300 chambres Nombre d'hôtels avec entre 301 et 500 chambres Nombre d'hôtels avec plus de 500 chambres Capacité du plus grand hôtel 5* Accès aux personnes handicapées Accès Wifi Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Cubatur Cubanacan Gaviota Tours moins du 50 % moins du 50 % entre 50 % et 75 % entre 50 % et 75 % entre 50 % et 75 % entre 50 % et 75 % 0 0 462 462 plus du 75 % plus du 75 % plus du 75 % plus du 75 % Transport moins de 2 moins de 2 Nombre d’autocaristes en ville Nombre de types de moyens de transport bus public bus Restauration Nombre de restaurants en ville 520 500 Nombre de restaurants dont la note moins de 50 % moins de 50 % moyenne sur les sites d'avis est égale ou supérieure à 4, sur 5 Attractions touristiques historiques, historiques, artistiques, typiques artistiques, et folkloriques, typiques et Nombre d’attractions touristiques balnéaires, folkloriques, nautiques balnéaires, nautiques, sportives Notoriété et réputation Types d’organisateurs professionnels PCO, DMC PCO, DMC Nombre de DMC 4 4 Expérience (de la plus ancienne DMC) plus de 10 ans plus de 10 ans Nombre de DMC avec au moins un plus du 75 % plus du 75 % interlocuteur parlant français Nombre de PCO 1 1 Expérience (du plus ancien PCO) plus de 10 ans plus de 10 ans Nombre de PCO avec au moins un plus du 75 % plus du 75 % interlocuteur parlant français Nombre de manifestations entre 10 et 50 entre 10 et 50 professionnelles internationales par an (en moyenne) Nombre de participants internationaux moins de 25 000 moins de 25 000 accueillis par an (moyenne) Présence sur les classements oui oui internationaux (ICCA, UAI, etc.): Le territoire Nombre d’habitants plus d’1 million plus d’1 million Types de risques auxquels la destination 1 1 est sensible Besoin d’un visa pour les citoyens français oui oui 180 moins du 50 % Havanatur moins du 50 % 0 0 462 plus du 75 % plus du 75 % 462 plus du 75 % plus du 75 % moins de 2 moins de 2 bus bus 510 moins de 50 % 550 moins de 50 % historiques, artistiques, typiques et folkloriques, balnéaires, nautiques historiques, artistiques, typiques et folkloriques, balnéaires, sportives PCO, DMC 4 plus de 10 ans PCO, DMC 4 plus de 10 ans plus du 75 % plus du 75 % 1 plus de 10 ans 1 plus de 10 ans plus du 75 % plus du 75 % entre 10 et 50 entre 10 et 50 moins de 25 000 moins de 25 000 oui non plus d’1 million plus d’1 million 1 2 oui oui Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ TABLE DES FIGURES Figure 1: Valeurs partagées chez l'Agence Profil Organisation...........................................15 Figure 2: Schéma simplifié des temps et des activités de loisirs-tourisme..........................22 Figure 3: Schéma des catégories du tourisme d'affaires.......................................................33 Figure 4: Architecture de l'organisation d'une destination affaires......................................34 Figure 5: Représentation du modèle 80/20 et de Longue traîne...........................................44 Figure 6: Grille d'analyse de la valeur de l'offre touristique................................................46 Figure 7: Un « laboratoire du changement » d'où émergeront les tendances de demain.....47 Figure 8: Nouvelles perceptions de la valeur des offres touristiques...................................52 Figure 9: Les lieux de réception privilégiés.........................................................................60 Figure 10: Les critères privilégiés pour le choix d’un prestataire / lieu, en 2014................61 Figure 11: Carte géographique de Cuba.............................................................................102 Figure 12: Principales régions touristiques de Cuba..........................................................113 Figure 13: Évolution du nombre de touristes à Cuba.........................................................120 Figure 14: Évolution des recettes en devises à Cuba.........................................................121 Figure 15: Principaux marchés émetteurs de touristes à Cuba, en 2013............................121 Figure 16: Évolution des arrivées des touristes français à Cuba........................................124 Figure 17: La Havane, Cuba...............................................................................................134 Figure 18: Évaluation du potentiel de La Havane..............................................................135 181 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ LISTE DES TABLEAUX Tableau 1: Renseignements juridiques Agence Profil Organisation en 2013.......................14 Tableau 2: Caractéristiques des marchés corporatif et associatif.........................................39 Tableau 3: Exemples de techniques de personnalisation et de customisation sur Internet. .42 Tableau 4: Principaux motifs de réunions professionnelles.................................................59 Tableau 5: Catégories d’hôtels privilégiées par les voyageurs d’affaires des PME-PMI françaises..............................................................................................................................63 Tableau 6: Plafonds de tarifs hébergement acceptés (personne / jour) par les PME-PMI françaises..............................................................................................................................64 Tableau 7: Moyens de transport utilisés par les PME-PMI françaises.................................64 Tableau 8: Classement des continents avec le plus de réunions internationales organisées en 2013.................................................................................................................................70 Tableau 9: Classement des pays avec les plus de réunions internationales organisées en 2013......................................................................................................................................70 Tableau 10: Classement des pays avec les plus de réunions internationales organisées en 2014......................................................................................................................................71 Tableau 11: Répartition des capacités d’accueil des dix principaux pays au monde...........71 Tableau 12: Classement des villes accueillant les plus de réunions internationales organisées en 2013...............................................................................................................72 Tableau 13: Classement des villes accueillant les plus de réunions internationales organisées en 2014...............................................................................................................72 Tableau 14: L'organisation des MICE à l’étranger ou dans les DOM-TOM.......................73 Tableau 15: Principaux motifs de réunions professionnelles, en 2014................................74 Tableau 16: Les destinations travaillées par l’APO, entre 2010 et 2014..............................75 Tableau 17: Dépenses des entreprises françaises dans le tourisme d’affaires (en €)...........78 Tableau 18: La recherche de lieux originaux pour les réunions professionnelles................79 Tableau 19: Le sur-mesure comme outil de fidélisation des clients chez l’APO.................85 Tableau 20: Catégories afférentes aux possibles scénarios..................................................93 Tableau 21: Analyse SWOT de la destination Cuba..........................................................123 Tableau 22: Fiche d'identité de La Havane........................................................................128 182 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION GÉNÉRALE.......................................................................................7 Partie II. Tourisme d’affaires et notion « sur-mesure » : définitions et contextualisation....10 Chapitre 1. Présentation de l'Agence Profil Organisation et la mission de stage confiée .........................................................................................................................................12 1. Historique et évolution de l'Agence Profil Organisation (APO)............................12 2. L'agence actuelle.....................................................................................................13 2.1 Filiale « Tourisme d'affaires »..........................................................................16 2.2 Filiale « Profil Événement » (PE)....................................................................16 2.3 Label « Voyage d'exception »...........................................................................17 2.4 Réceptif « Destination Management Company » (DMC)................................17 3. La mission de stage : développement de nouveaux séjours sur-mesure et de nouvelles destinations.................................................................................................17 Chapitre 2. Un panorama du tourisme d'affaires.............................................................19 1. Approche générale du phénomène touristique........................................................19 1.1 Temps de travail, temps libre, loisir, tourisme : quelle relation ?....................21 2. Qu’est-ce que le tourisme d’affaires ?....................................................................23 2.1 À l'origine des manifestations d'affaires..........................................................25 2.1.1 XXe siècle : une nouvelle connotation des manifestations d'affaires.......26 2.2 Catégories de tourisme d'affaires.....................................................................27 2.2.1 Manifestations internes à l’entreprise.......................................................27 a) Conventions d'entreprise...........................................................................27 b) Incentives ou voyages de stimulation ou de récompense.........................28 c) Événementiel d’entreprise........................................................................29 2.2.2 Manifestations externes à l’entreprise......................................................29 a) Congrès.....................................................................................................29 b) Séminaires................................................................................................30 c) Foires ou expositions et salons.................................................................31 2.2.3 Les voyages d'affaires...............................................................................31 2.3 Principaux acteurs sur le marché du tourisme d'affaires..................................33 2.3.1 Les structures d'accueil.............................................................................34 a) Hôtels........................................................................................................34 b) Centres de congrès....................................................................................35 183 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ c) Parcs d'expositions....................................................................................35 d) Autres lieux de réunions...........................................................................36 2.3.2 Les organisateurs professionnels..............................................................36 a) Organisateurs Professionnels de Congrès (Professional Congress Organisers - PCO's)......................................................................................36 b) Agences réceptives (Destination Management Companies -DMC's).......37 c) Agences événementielles..........................................................................37 d) Offices de Tourisme (OT) et Bureaux de Congrès...................................37 2.3.3 La clientèle d'affaires................................................................................38 a) Marché des entreprises ou corporate........................................................38 b) Marché associatif......................................................................................39 Chapitre 3. Le sur-mesure dans le marché du tourisme d'affaires...................................41 1. La notion de sur-mesure..........................................................................................41 1.1 Customisation = personnalisation ?.................................................................41 2. La place du sur-mesure dans le marché des voyages touristiques..........................42 2.1 Des voyages organisés au tourisme sur-mesure...............................................43 2.1.1 L'attractivité des niches............................................................................43 2.1.2 Mass-Customization ?..............................................................................45 2.2 Perception et valeurs des voyages sur-mesure.................................................46 2.2.1 La crise, un facteur d'accélération du changement socioculturel.............47 2.2.2 Nouvelles perceptions de la valeur des offres touristiques.......................48 a) Prix............................................................................................................48 b) Sécurité.....................................................................................................49 c) Relation qualité-confort............................................................................50 d) Plaisir et bien-être.....................................................................................50 e) Étique........................................................................................................51 2.3 Une demande d'offres touristiques toujours plus individualisées....................52 Partie III. Diagnostic du marché du tourisme d'affaires. Création d’un outil d’évaluation du potentiel de nouvelles destinations.......................................................................................56 Chapitre 1. Le tourisme d’affaires, un marché en constante adaptation..........................58 1. Analyse de la demande : la clientèle française........................................................58 1.1 Motifs de rassemblement.................................................................................58 1.2 Lieux de réception privilégiés..........................................................................59 1.3 Critères de choix...............................................................................................60 184 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ 1.4 Profil des voyageurs d’affaires français...........................................................62 1.5 Caractéristiques des voyages d’affaires français..............................................62 1.5.1 L’hébergement..........................................................................................63 1.5.2 Le transport...............................................................................................64 1.5.3 La restauration..........................................................................................65 1.5.4 Les frais annexes et l’équipement technologique.....................................66 1.6 La place des agences de voyages auprès des PME-PMI françaises.................66 1.7 Les politiques voyages.....................................................................................68 2. L’offre : les destinations privilégiées du marché du tourisme d'affaires.................69 2.1 Réunions et les congrès internationaux............................................................69 2.2 Réunions professionnelles internationales des entreprises françaises..............72 2.3 Manifestations professionnelles organisées par l’APO....................................73 3. Grandes tendances du marché du tourisme d’affaires français...............................76 a) Les entreprises continuent à se réunir.......................................................76 b) Demande instable et imprévisible............................................................77 c) Réduction des budgets consacrés aux manifestations professionnelles. . .77 d) Demande davantage d’originalité.............................................................79 e) Internet est le principal outil de recherche de lieux de réunions..............80 Chapitre 2. Le sur-mesure, porteur de valeur sur le marché du tourisme d'affaires........82 1. La notion « sur-mesure » et le tourisme d’affaires.................................................82 2. Quelle relation entre sur-mesure et fidélisation ?...................................................84 Chapitre 3. Un outil d'aide à la décision, instrument nécessaire pour évaluer le potentiel des nouvelles destinations de proposer de produits sur-mesure destinés au marché du tourisme d’affaires...........................................................................................................87 1. Présentation de la méthodologie mise en œuvre.....................................................88 1.1 Étude qualitative : entretiens directifs et semi-directifs...................................89 1.1.1 Collecte et traitement des données...........................................................90 2. Analyse descriptive des résultats............................................................................90 2.1 La situation idéale : le cadre de référence........................................................91 2.2 Critères d’évaluation : le formulaire................................................................92 a) Critères quantitatifs...................................................................................92 b) Critères qualitatifs....................................................................................92 2.3 Catégories afférentes aux possibles scénarios..................................................93 Partie IV. Mise en œuvre de l’outil d’aide à la décision : évaluation de La Havane comme 185 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ destination pour le tourisme d’affaires. Préconisations pour l’Agence Profil Organisation 99 Chapitre 1. Diagnostic de Cuba en tant que destination touristique..............................101 1. Analyse générale de la situation de Cuba.............................................................101 1.1 Approche géographique..................................................................................101 1.2 Approche politique.........................................................................................103 1.3 Approche économique....................................................................................105 1.4 Approche socioculturelle................................................................................107 1.5 Approche technologique.................................................................................109 1.6 Approche environnementale...........................................................................110 1.7 Approche législative.......................................................................................111 2. Cuba : la destination touristique............................................................................111 2.1 Position de l'État cubain envers le développement touristique du pays.........112 2.2 Les principales régions touristiques de Cuba.................................................113 a) La Havane...............................................................................................113 b) Varadero..................................................................................................114 c) Jardines del Rey......................................................................................114 d) Nord de Camagüey.................................................................................115 e) Nord de Holguín.....................................................................................115 f) Canarreos.................................................................................................115 g) Côté centrale sud....................................................................................115 h) Santiago de Cuba....................................................................................116 2.3 Analyse du portefeuille des produits touristiques cubains.............................116 a) Tourisme balnéaire..................................................................................117 b) Tourisme culturel....................................................................................117 c) Écotourisme............................................................................................117 d) Tourisme de santé...................................................................................118 e) Tourisme nautique...................................................................................118 f) Tourisme d'affaires (MICE).....................................................................118 g) Tourisme sportif......................................................................................119 h) Tourisme éducatif...................................................................................119 2.4 Évolution des principaux indicateurs touristiques.........................................120 2.5 Analyse SWOT...............................................................................................122 3. Le marché français à Cuba....................................................................................124 186 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ Chapitre 2. Test de l'outil d'aide à la décision : La Havane...........................................127 1. La fiche d'identité de la destination : La Havane..................................................127 2. Evaluation de l’attractivité de La Havane comme destination pour le tourisme d’affaires sur-mesure.................................................................................................131 2.1 Évaluation des critères...................................................................................131 a) Prix..........................................................................................................131 b) Accessibilité............................................................................................131 c) Infrastructures de réunions.....................................................................132 d) Structures d’hébergement.......................................................................132 e) Transport.................................................................................................133 f) Restauration.............................................................................................133 g) Attractions touristiques...........................................................................133 h) Notoriété et la réputation........................................................................133 i) Territoire..................................................................................................134 2.2 Résultat global................................................................................................134 2.2.1 Synthèse générale...................................................................................135 3. Création d'une offre des produits sur-mesure destinée au marché du tourisme d'affaires : quelques formules à proposer..................................................................136 3.1 L'hébergement................................................................................................137 3.2 Le transport....................................................................................................138 3.3 Les repas.........................................................................................................138 3.4 Les activités....................................................................................................139 Chapitre 3. Suivi évaluatif et correctif de l'outil créé....................................................144 1. Les qualités de l'outil d’aide à la décision créé.....................................................144 2. Les besoins de l'outil d’aide à la décision créé.....................................................145 CONCLUSION GÉNÉRALE.......................................................................................147 BIBLIOGRAPHIE.........................................................................................................151 TABLE D’ANNEXES...................................................................................................154 Annexe A. État financier de l'Agence Profil Organisation entre 2011 et 2013........................................................................................................155 Annexe B. Guide d’entretien.................................................................156 Annexe C. Transcription de l'entretien fait à Mme. A, Maître de conférences en Géographie et responsable du groupe de recherche Tourisme dans une université française (Nice, 16-06-2015).................157 Annexe D. Transcription de l'entretien fait à M. B, directeur d’une agence 187 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ de tourisme d’affaires et événementielle (Toulouse, 27-03-2015).........161 Annexe E. Transcription de l'entretien fait à Mme. C, chargée de promotion et développement d’un Bureau de conventions (Toulouse, 0106-2015).................................................................................................165 Annexe F. Transcription de l'entretien fait à Mme. D, spécialiste commerciale dans une agence réceptive cubaine (La Havane, 21-072015)......................................................................................................170 Annexe G. Extraits de l'UAI's 2013 Survey Final Report.....................173 Annexe H. Formulaire administré aux agences de voyages réceptives cubaines..................................................................................................175 Annexe I. Réponses au formulaire administré à quatre agences réceptives cubaines..................................................................................................178 TABLE DES FIGURES................................................................................................181 LISTE DES TABLEAUX..............................................................................................182 TABLE DES MATIÈRES..............................................................................................183 RÉSUMÉ.......................................................................................................................189 ABSTRACT..................................................................................................................189 188 Le tourisme d'affaires sur-mesure Yeny Dainy ABREU MARTÍNEZ RÉSUMÉ Le marché du tourisme d’affaires est un segment très hétéroclite et complexe, en perpétuelle adaptation face aux nouvelles tendances de ses multiples acteurs. Il devient encore plus délicat de travailler lorsque la notion de « sur-mesure » y intervient, compte tenu de la diversité des clients et des manifestations professionnelles qui existe. Pour ce qui est des entreprises et associations françaises, elles suivent les mouvements généraux : demande instable et imprévisible ; réunions à but plutôt d’information et de motivation ; privilégiant les hôtels comme lieux de réception ; sensibles au prix ; et pourtant en quête d’originalité et de personnalisation davantage. Face à cette demande, la recherche constante de nouvelles destinations, adaptées aux clients d’affaires tout en restant originales et attractives, devient primordiale. Cependant, c’est une mission minutieuse qui demande beaucoup de persévérance de la part des agences de tourisme d’affaires. C’est dans ce contexte que nous avons créé un outil d’aide à la décision permettant aux agences émettrices d’évaluer le potentiel de nouvelles destinations pour proposer de produits touristiques sur-mesure, destinés au marché du tourisme d’affaires français. Il est composé des critères généraux qui sont notés puis regroupés en quatre catégories, allant de « pas du tout adaptée » à « tout à fait adaptée ». Enfin, il fournit une synthèse générale sur la destination étudiée avec assez d’éléments pour que l’agence puisse décider de proposer (ou non) la destination évaluée, toujours en fonction du cahier de charges dont elle dispose. L’outil vient d’être créé, en tant qu’application pratique de ce mémoire. La base des données lui servant de support n’est donc pas du tout riche. Elle ne contient, pour le moment, que les données concernant La Havane, la première ville avec laquelle nous l’avons testé. Mots clés : tourisme d’affaires, sur-mesure, destination touristique, outil d’aide à la décision ABSTRACT Business tourism market is a very heterogeneous and complex segment, in constant adaptation to its multiple stakeholders’ new trends. It becomes even more difficult to work when the notion of "customization" intervenes, given the diversity of clients and business events there is. French enterprises and associations follow general movements: unstable and unpredictable demands; information and motivation as the main meetings goals; choice of hotels as reception areas; price sensitivity; and yet search of originality and customization. Given this demand, the constant search for new destinations, tailored to business customers while remaining original and attractive, becomes paramount. However, this mission requires care and perseverance on the part of business tourism agencies. It is in this context that we have created a tool to aid the decision allowing the issuing agencies to evaluate the potential of new destinations to provide customized touristic products for the French business tourism market. It is composed of general criteria, which is rated and grouped into four categories, ranging from "not at all suitable" to "entirely appropriate". Finally, it provides a general overview on the destinations studied with enough elements so that the Agency can decide to propose (or not) the assessed destination, always in function of the specifications it has. The decision aid tool has been created as an application practice of this master dissertation. The database which it is based is not at all rich. It contains, for now, just that data on Havana, the first city with which we tested it. Keywords: business tourism, customization, tourist destination, decision aid tool 189