L`accès au sens en (français) langue étrangère

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L`accès au sens en (français) langue étrangère
Les métiers du FLE 2015-2016
L’accès au sens en
(français) langue étrangère
Jeudi 10 décembre 2015 – 13h-17h30
à Haute Ecole en Hainaut, Campus social, avenue V. Maistriau, 13 à 7000 Mons
à Haute Ecole Condorcet, Chemin du Champs de Mars, 15 à 7000 Mons
Tout apprenant d’une langue étrangère (LE) est confronté, en particulier au début de
l’apprentissage, à des suites de signes (oraux ou graphiques) un peu « étranges » dont il
ne saisit pas ce qu’ils veulent dire.
Quelles techniques, quels procédés l’enseignant peut-il mettre en œuvre pour aider
l’étudiant à interpréter ces signes, à leur donner un sens qui ne s’éloigne pas trop de celui
que leur attribuerait un membre de la communauté linguistique dont il apprend la langue ?
Pour répondre à cette question, les didacticiens et enseignants ne peuvent pas faire
l’économie d’une réflexion plus générale sur le sens : qu’est-ce qui donne du sens aux
messages produits, lus ou entendus ? Quels sont les facteurs et processus en jeu dans
ce que l’on appelle communément la construction du sens ? Comment cette construction
s’effectue-t-elle en rapport ou non avec la langue maternelle de l’étudiant, sa « culture » ?
Philippe De Brabanter (ULB) mettra en exergue l’importance du contexte d’énonciation,
en montrant que le sens se construit au-delà des mots et que ce processus n’est pas, dans
une situation donnée, identique selon les langues.
Myriam Piccaluga (UMONS) s’interrogera plus particulièrement sur la compréhension
orale – exercice « redouté et générateur d’angoisse » – et proposera des démarches
didactiques en s’inspirant des recherches en psycholinguistique.
La deuxième partie de l’après-midi sera consacrée à une présentation de quelques
techniques d’enseignement du sens étranger, utilisables et utilisées dans les classes.
Grosso modo, l’on peut les regrouper en deux familles, selon que l’enseignant (ou le
manuel) recourt à la langue maternelle des étudiants (= techniques bilingues) ou non
(= techniques monolingues). Au cours du XXe siècle, les discours didactiques émanant
des « autorités » (scientifiques, politiques, etc.) ont essentiellement promu, au moins
pour les débuts de l’enseignement d’une LE, les techniques monolingues (mime, image,
reformulation intralinguale, contexte…), sans pour autant que disparaissent des pratiques
des enseignants les techniques dites bilingues, « traditionnelles » (traduction interlinéaire,
méthode ASSIMIL, etc.) ou liées à des courants méthodologiques plus « marginaux
» comme les méthodes communautaire (Ch. A. Curran) ou suggestopédique (Georgi
Lozanov). Cette distinction relève par ailleurs des moyens utilisés par le maitre (et/ou
proposés par le manuel) et ne dit rien de la manière dont les élèves appréhendent le sens
étranger (traduction mentale, recours à des outils traductifs hors de la classe, présence
d’une lingua franca en classe, etc.).
Sous une forme « participative », les quatre ateliers proposent une mise en œuvre de
certains procédés d’enseignement du sens étranger, avec des exemples pris dans la
chanson (L. Gourvennec) ou via un support à la fois visuel et sonore (L. Destercke) ; quant
à D. Flament-Boistrancourt et J. Delahaie, elles abordent la question du sens en rapport
avec la gestion des interactions orales.
Le Service des Bourses, Postes de Lecteurs, Formateurs et Assistants de WallonieBruxelles International sera présent et mettra à disposition des participants, l’édition
2015-2016 du guide, Étudier ou enseigner à l’étranger.
Programme
13h
Accueil des participants et ouverture du stand de Wallonie-Bruxelles International
13h30
Mot de bienvenue des autorités académiques de l’université de Mons et de la direction des
Hautes Écoles (auditoire 01)
13h45
Allocution de M. Fabian Martin, chef de Cabinet adjoint de Mme Isabelle Simonis ministre
de l’Enseignement de Promotion Sociale (auditoire 01)
14h-15h30
Conférences introductives (auditoire 01)
§ La signification, au-delà des mots, Ph. De Brabanter, ULB
§ Compréhension orale : évaluer mais aussi faire apprendre, M. Piccaluga, UMONS
15h30-16h
Pause-café – transfert vers la Haute École Condorcet
16h-17h30
Les ateliers thématiques (sessions en parallèle – HE Condorcet)
§ Atelier 1 - Chansons et clips vidéo : pour des activités de bon sens, L. Gourvennec
§ Atelier 2 - Une approche globale pour accéder au sens en langue étrangère ? L’exemple
d’une séquence de cours d’italien et sa transposition en classe de FLE, L.
Destercke
§ Atelier 3 - Salaires, prix et chiffres en français parlé. La vraie vie des mots, D. FlamentBoistrancourt
§ Atelier 4 - Enseigner la conversation en classe de langue, J. Delahaie
17h30
Fin des travaux
Les conférences introductives
La signification, au-delà des mots
Philippe De Brabanter, Département de Langues et Lettres, ULB
Dans cet exposé, j’utiliserai des exemples du français et de l’anglais pour montrer
essentiellement deux choses. La première est que la signification que nous communiquons en produisant des énoncés va souvent au-delà du sens qui est conventionnellement associé aux mots que nous utilisons. La seconde est que deux langues différentes
ne vont pas toujours associer des sens également précis ou détaillés à des mots ou
expressions qui forment, à première vue, des « équivalents de traduction ». Dans ces
derniers cas, il apparait qu’une des deux langues s’appuie davantage que l’autre sur la
capacité pragmatique de l’interlocuteur à inférer de la signification à partir d’éléments
non linguistiques de l’énonciation. La leçon générale qui ressort de ces deux observations est que le contexte d’énonciation joue un rôle crucial dans la production et la
compréhension de signification, autrement dit, dans la communication.
Compréhension orale : évaluer mais aussi faire apprendre
Myriam Piccaluga, Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation, UMONS
La compréhension à l’oral est une compétence désormais reconnue comme essentielle
dans le cadre de l’apprentissage d’une langue vivante. Or, il apparait (Survey Lang
2012) que les apprenants s’avèrent nettement moins performants en compréhension
à l’audition qu’en compréhension à la lecture. La plupart des étudiants conviennent
d’ailleurs que la tâche d’écoute est un exercice particulièrement difficile, dès lors redouté et générateur d’angoisse. Les enseignants, pour leur part, sont désireux d’aider les
étudiants à progresser dans ce domaine, mais se sentent démunis quant aux activités
à mettre en place.
Nous proposons d’apporter un éclairage psycholinguistique sur les processus en jeu
dans la tâche d’écoute/compréhension en L2 afin d’en cerner toute la complexité. Nous
évoquerons aussi les démarches didactiques mises en place dans le cadre de travaux
de fin d’études à la FPSE ainsi que les résultats qu’ils ont permis de recueillir.
Les ateliers thématiques
• Atelier 1
Chansons et clips vidéo : pour des activités de bon sens
Ludovic Gourvennec, Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger – Lycée Mendès
France, Tunis, conseiller pédagogique
L’atelier envisagera de façon générale en quoi une chanson peut avoir un sens (terme
pris dans ses acceptions polysémiques : signification, direction, sensation) et à quel
niveau et par quels moyens appréhender ce sens. Cette approche concernera autant
les procédures d’analyse des chansons (comment repérer et analyser les éléments
contribuant à donner à la chanson son sens : interaction des paroles, de la musique et
de l’interprétation ? force de l’image dans le clip vidéo ? Etc.) que les activités de classe
exploitant ces supports (la chanson doit-elle être un prétexte à des activités linguistiques ou doit-elle être réellement exploitée dans son essence générique, ce qui modifie
nécessairement le sens des activités menées ?).
• Atelier 2
Une approche globale pour accéder au sens en langue étrangère ? L’exemple d’une
séquence de cours d’italien et sa transposition en classe de FLE
Laure Destercke, Haute École Galilée Bruxelles et IFOSUP Wavre, didactique du français
et de l’italien langues étrangères
La première partie de l’atelier consistera à placer les étudiants en situation d’apprentissage d’une langue inconnue. Par l’emploi d’un support à la fois visuel et sonore (ALMA
TV), les participants seront mis dans la peau de « véritables » étudiants d’un cours
d’italien (niveau A2).
La seconde partie de l’atelier consistera en un « débriefing » de cette activité du point de
vue des « étudiants » et de l’enseignant. Les points perçus comme positifs (ou négatifs
!) seront indiqués par les participants pour aboutir à une synthèse des caractéristiques
de l’approche globale dont la clef de voute consiste en une permanente recherche de
sens par les apprenants.
Enfin, les participants seront invités en sous-groupes à réfléchir aux possibles transferts
vers leurs (futurs) cours de français langue étrangère.
• Atelier 3
Salaires, prix et chiffres en français parlé. La vraie vie des mots
Danièle Flament-Boistrancourt, Université Paris Ouest Nanterre.
L’objectif de l’atelier est de comparer la façon dont des locuteurs non natifs de français
de niveau avancé d’une part et des francophones d’autre part disent prix, salaires et
chiffres en situation d’interaction verbale. Il est en effet souvent remarqué que, même
quand elle est grammaticalement correcte et lexicalement constituée de mots appropriés, la manière de dire du non-natif est souvent intuitivement perçue par le natif comme
étant peu naturelle, sans que le natif arrive pour autant à pouvoir bien indiquer avec
précision les lieux et raisons linguistiques de ces bizarreries, qui à la longue portent
préjudice à la communication.
Pour essayer de mieux comprendre ce phénomène, nous aurons recours aux données d’un corpus de français différentiel (non-natifs vs natifs) constitué à l’Université de
Leuven au début des années 90 et constamment enrichi, le corpus Lancom (http://bach.
arts.kuleuven.ac.be/elicop). Nous procèderons à une analyse linguistique des écarts
entre les productions des natifs et des non natifs. Nous essaierons ensuite d’en déterminer la signification du point de vue d’une pragmatique interculturelle. Puis, pour terminer, nous nous poserons la question de savoir si les fonctionnements observés peuvent
– et de quelle manière – être réinvestis au plan pédagogique, ce que nous ferons à partir
d’un exercice souvent proposé dans les manuels : le commentaire de sondage.
• Atelier 4
Enseigner la conversation en classe de langue
Juliette Delahaie, Université de Lille 3 Charles de Gaulle.
L’objectif de l’atelier sera d’une part de montrer l’intérêt d’un tel type d’enseignement, à
l’encontre des représentations que l’on peut avoir sur le sujet, et d’autre part de travailler
sur des activités qui favorisent l’acquisition d’une telle compétence. On mettra l’accent
sur la maitrise des interactions en français langue étrangère, en travaillant à partir de
données issues de corpus et d’exemples d’activités.
Lieu
4Les conférences ont lieu à l’auditorium 01 du Campus Social de la Haute École
en Hainaut (HEH).
4Les ateliers se déroulent dans les locaux de la Haute École Condorcet. Les
numéros des locaux seront communiqués aux participants en séance. Les
ateliers ayant lieu simultanément, il n’est possible que d’en suivre un seul ; le
choix de l’atelier doit être précisé au plus tard pour le 4 décembre.
Participation
La participation à l’après-midi des Métiers du FLE est gratuite, mais l’inscription
est obligatoire. Vous pouvez vous inscrire en envoyant un courriel à
4Laurent Robert ([email protected]),
4Sylvie Godon ([email protected]) ou
4Mylena Piccinelli ([email protected]).
Contact
4Service Cultures & médiations linguistiques - Tél. 065/37 36 35
[email protected]
Plan d’accès
4Resto U
4Haute Ecole en Hainaut (HEH)
Campus social
Avenue V. Maistriau, 13
à 7000 Mons