Sommaire - Les services de l`État en Dordogne
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Sommaire - Les services de l`État en Dordogne
PREFECTURE DE LA DORDOGNE COMMUNE DE BOULAZAC ENQUÊTE PUBLIQUE INSTALLATIONS CLASSEES POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT Demande d’autorisation d’exploiter une unité de valorisation des Refus de Broyage Automobile (R.B.A.) sur le territoire de la commune de (24) BOULAZAC Présentée par la SAS SIRMET 21 octobre 2015 au 20 novembre 2015 inclus Commissaire enquêteur Christian BARASCUD Sommaire 1 I. Rapport d’enquête 1. Généralités : 1.1. Préambule 1.2. Objet de l’enquête publique 1.3. Cadre juridique 1.4. Nature et caractéristique du projet 2. Organisation et déroulement de l’enquête : 2.1. Désignation des commissaires enquêteurs 2.2. Modalités de l’enquête publique 2.3. Information du public 2.4. Visite des lieux 2.5. Rencontres avec le public 2.6. Clôture de l’enquête 3. Composition et analyse du dossier d’enquête : 3.1. Composition du dossier 3.2. Analyse du commissaire enquêteur II) Conclusions motivées et Avis du commissaire enquêteur : III) Annexes : I. Rapport d’enquête 1. Généralités : 2 1.1. Préambule : Le titre 1er du livre V du code de l’environnement relatif aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (I.C.P.E.) prévoit que les installations industrielles et agricoles d’une certaine importance doivent, dans un souci de protection de l’environnement, préalablement à leur mise en service, faire l’objet d’une autorisation prise sous la forme d’un arrêté préfectoral qui fixe les dispositions que l’exploitant devra respecter pour assurer cette protection. Cette demande d’autorisation est constituée sous l’entière responsabilité du demandeur auquel il appartient de démontrer la conformité de son projet avec la règlementation en vigueur, sa compatibilité avec la sensibilité de l’environnement et la protection de la santé et de la sécurité publique. Une nomenclature précise les installations relevant de cette procédure d’autorisation. 1.2. Objet de l’enquête publique: L’activité principale du groupe S.A.S. SIRMET est le rachat de ferrailles et métaux non ferreux, auprès des entreprises, des artisans et des particuliers, afin de les préparer pour répondre aux exigences de l’industrie des aciéries et des fonderies. Un de ses sites d’exploitation, implanté au sein de la zone industrielle de la commune de (24) BOULAZAC a reçu, par arrêté préfectoral n°080 992 du 16 juin 2008, autorisation d’exploiter une unité de récupération de ferraille et une unité de broyage de Véhicules Hors d’Usage (V.H.U.). Cependant, la société SIRMET, sur son site de BOULAZAC conduit un projet de développement impliquant : - Une extension d’activité par la mise en place d’un traitement des Refus de Broyage Automobile (R.B.A.), - Une extension géographique par la récupération de parcelles voisines appartenant, jadis, à la société SITA (tri de déchets non dangereux). Aussi, dans le cadre de ce changement notable d’activité à caractère substantiel, la société SIRMET se doit d’établir le présent dossier de demande d’autorisation d’exploiter au titre des I.C.P.E. Il ne nécessite pas, toutefois, le dépôt d’un permis de construire dans la mesure où aucun des aménagements prévus dans le projet n’entrent dans le champ d’application d’un permis de construire selon les stipulations du code de l’urbanisme. 1.3. Cadre juridique : L’enquête publique est réalisée dans le contexte législatif et règlementaire suivant : - Arrêté n° PELREG 2015-09-33 du 21/09/2015 pris par le Préfet de la Dordogne portant ouverture d’une enquête publique relative à l’autorisation d’exploiter une unité de valorisation des Refus de Broyage Automobile (R.B.A.) présentée par la société S.A.S. SIRMET sur le territoire de la commune de BOULAZAC, 3 - - - 1.4. Décision du Président du Tribunal Administratif de BORDEAUX en date du 24 août 2015 désignant monsieur Christian BARASCUD en qualité de commissaire enquêteur et monsieur Christian JOUSSAIN en qualité de commissaire enquêteur suppléant, Le code de l’environnement et notamment ses articles L.123-1 et suivants, R.123-1 et suivants concernant les modalités de l’enquête publique, Le titre 1er du livre V du code de l’environnement relatif aux I.C.P.E., en particulier les articles R.512-1 à R.512-46, Décret n°2013-375 du 27 mai 2013 modifiant la nomenclature des Installations Classées avec l’intégration de la directive I.D., L’article L.515-30 du code de l’environnement concernant les installations I.E.D. redevables d’un rapport de base, Directive 2003/53/C.E. du 18/09/2000 modifiée relative aux V.H.U., Arrêté du 02/02/1998 relatif aux prélèvements et à la consommation d’eau ainsi qu’aux émissions de toute nature des I.C.P.E. soumises à autorisation, Arrêté du 23/01/1997 modifié relatif à la limitation des bruits émis dans l’environnement par les I.C.P.E., Arrêté du 29/09/2005 relatif à l’évaluation et à la prise en compte de la probabilité d’occurrence, de la cinétique, de l’intensité des effets et de la gravité des conséquences des accidents potentiels dans les études de dangers des I.C.P.E., Bases de données : BASOL et BASIAS, sur l’inventaire des sites industriels. Le guide INERIS (octobre 2013) pour l’évaluation du risque sanitaire. Nature et caractéristique du projet : 1.4.1 Présentation générale de l’entreprise : Raison sociale : Société Industrielle de Récupération des METtaux Enseigne : SIRMET SAS Forme juridique : Société par Action Simplifiée N° SIREN 432 383 321 Code APE 3832 Z Activités : RECUPERATIONS DE METAUX FERREUX, VENTE DE FER DE REEMPLOI, RECUPERATION METAUX NON FERREUX ET PRODUITS DIVERS, NEGOCE, DEMOLITION. Adresse du siège social : Avenue Henry Deluc Zone Industrielle - 24750 BOULAZAC Téléphone : 05 53 05 16 29 Télécopie : 05 55 21 41 03 PDG : SIMON Stéphane Signataire à la demande : SIMON Stéphane Nombre de salariés du site : 21 personnes Personne chargée du suivi du dossier : TIXIER Pascal, responsable Qualité Sécurité Environnement de la société. 1.4.2. – Site et ses activités actuelles : La société SIRMET est implantée au sein de la zone industrielle de BOULAZAC en Dordogne, à l’Est de l’agglomération de PERIGUEUX. Le site d’exploitation de la 4 société se situe plus précisément dans la partie Est de la zone industrielle, à l’opposé de la rivière Isle, située à environ 1,3 km. Actuellement, le site d’exploitation de SIRMET représente une superficie de 29 456 m² regroupant les parcelles n° 719, 721, 725, 727, 729, 731, 472, 474, 651p, 653p de la section AB. L’entrée sur le site est réalisée depuis l’Avenue Henry Deluc, au niveau de la parcelle 474 au Sud-Est du site. La nouvelle activité projetée est prévue sur les parcelles n° 650 et 652 de la section AB, en limite Nord-Est du site actuel. Ce terrain, d’une superficie de 11 331 m², a été précédemment exploité par la société SITA, pour une activité de tri de déchets non dangereux (arrêt d’activité en juillet 2013). L’entrée sur ce site est réalisée depuis l’avenue Benoit Frachon, au niveau de la parcelle n° 652, au Nord du site. Les activités actuelles menées par la société SIRMET sur le site de BOULAZAC sont : - La récupération et le traitement des ferrailles et métaux, - Le recyclage des Véhicules Hors d’Usage (V.H.U.), - La valorisation des Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques (D.E.E.E.), - Le broyage de V.H.U., de ferrailles légères, de câbles électriques et D.E.E.E., - Le démantèlement de transformateurs électriques non pollués, - La collecte et le transit de déchets dangereux : les batteries et transformateurs dépollués. Le volume des activités actuelles s’établit ainsi (flux en tonnes/an) : V.H.U. D.E.E.E. Ferrailles (hors V.H.U.) Moteurs (alu, fonte) Matériaux non ferreux (dont batteries) Transformateurs 7 000 à 10 000 8 000 40 000 150 4 000 300 1.4.3. – Equipements : Equipements Broyeur à câbles Presse cisaille de 1 100 T Grue fixe Pelles sur pneus Nombre 1 1 1 3 Equipements Broyeur de V.H.U. et ferrailles Grue fixe Convoyeur Unité de dépollution de fluide 5 Nombre 1 1 1 1 Pelle sur chenille avec cisaille 1 1.4.4. – Descriptif des activités projetées : A l’issue du broyage des V.H.U. dépollués sur le site actuel, il est généré un ensemble de déchets hétérogènes (plastique, textile, mousses, verres…) dénommé Résidus de Broyage Automobile (R.B.A.) composés des deux fractions suivantes : - Les résidus de broyage légers composés essentiellement de fractions fines. Ce sont des stériles, composés de mousses, de poussières mais aussi de certains plastiques valorisables, - Les résidus de broyage lourds contenant encore des métaux en mélange. Le projet de développement du site vise à répondre aux exigences règlementaires en matière de recyclage des Véhicules Hors d’Usage imposées par la directive V.H.U. (2003/53/CE). Ainsi, à partir de 2015, les quotas de valorisation imposés par cette directive exige 95% de valorisation en masse du véhicule dont 85% de recyclage/réemploi. La SAS SIRMET souhaite compléter le process actuel par la mise en place d’un traitement des R.B.A. permettant ainsi une augmentation du taux de valorisation. L’étape de traitement supplémentaire des R.B.A. conduira à une récupération des métaux contenus dans les R.B.A. lourds et à une production de Combustibles Solides de Récupération (C.S.R.) à partir des R.B.A. légers par mélange avec du bois broyé. La production de C.S.R. envisagée sur le site sera de 25 000 T/an à partir des gisements suivants : - 12 500 T /an de R.B.A. légers provenant des broyeurs des sites SIRMET de BOULAZAC, ANGOULÊME et d’autres broyeurs, - 12 500 T/an de déchets de bois non dangereux (classe B). Le traitement des R.B.A. lourds envisagé est de 35 000 T/an issus du gisement des broyeurs des différents sites de la SIRMET (25% pour BOULAZAC, 25% pour ANGOULÊME et 50% pour les autres broyeurs). Le projet sera développé dans des bâtiments existants ayant accueilli les activités de la société SITA sur des parcelles contiguës au site actuel au sein de la zone industrielle de BOULAZAC. Aucun produit en substance ne sera stocké sur le site objet de l’extension d’activité, hormis un stock tampon de déchets entrants et un stock de matériaux avant expédition. 1.4.5. – Nomenclature I.C.P.E. : L’exploitation du site, objet du présent dossier, est actuellement autorisée au titre des I.C.P.E. par l’arrêté préfectoral n° 080 992 du 16 juin 2008 portant autorisation d’exploiter une unité de récupération de ferrailles et une unité de broyage de véhicules hors d’usage par la SAS SIRMET sur le site de (24) BOULAZAC. Suite aux changements intervenus dans la nomenclature des Installations Classées en avril et décembre 2010, et conformément aux dispositions de l’article L.513-1 du code de l’environnement, l’exploitant a porté à la connaissance du Préfet, en février 2011, ces nouveaux tableaux de qualification I.C.P.E. afin de bénéficier des droits acquis pour les activités visées. Cette déclaration d’antériorité a été considérée recevable ; le tableau de classement est donc repris dans l’arrêté complémentaire du 27 février 2013. 6 Cependant, la société SIRMET conduit un projet de développement sur site qui implique : - Une extension d’activité, - Une extension géographique. Le présent dossier d’autorisation effectué au titre des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement est donc réalisé dans le cadre d’un changement notable d’activité à caractère substantiel, au sens de l’article 20 modifié du 21 septembre 1977 codifié aux articles R.512-33 et 34 du code de l’environnement. Il intègre donc, aux activités et installations actuelles, le projet de développement de la SAS SIRMET sur les parcelles voisines. Il ne nécessite pas le dépôt d’un permis de construire. Les qualifications règlementaires suivantes prennent en compte : - Les activités actuelles et projetées décrites précédemment, - Le décret n° 2013-375 du 27 mai 2013 modifiant la nomenclature des installations classées avec l’intégration de la directive I.E.D. Ainsi, au niveau règlementaire, les activités de la SIRMET sont concernées par 16 rubriques de la nomenclature I.C.P.E. dont : - 1 rubrique (3532) visée par la directive I.E.D. qui correspond à l’activité suivante de la SIRMET : la valorisation de déchets non dangereux et non inertes, - 4 rubriques (2712-1-b, 2713-1, 2718-1, 2791-1) concernées par le seuil de classement de l’autorisation (dont celle visée par la directive I.E.D.). Elles sont toutes liées à l’activité de la SIRMET dans le domaine des déchets : opérations de valorisation des V.H.U. et des D.D.E.E. ainsi que le transit des métaux et des batteries, - 1 rubrique (2712-1-b) concernée par le seuil de classement de l’enregistrement qui correspond à l’activité de dépollution et de démontage des V.H.U., - 4 rubriques (1432-2-b, 2711-2, 2714-2, 1132-2-b) concernées par le seuil de classement de la déclaration dont 1 relative au stockage de carburants (neufs et issus de la dépollution des V.H.U.), - 7 rubriques (2710-1 et 2, 2715, 2930, 1435, 1220, 1412, 1173) non classées en raison des faibles volumes sur le site. - En conclusion, les activités projetées (traitement des R.B.A. lourds et légers) n’entrainent pas la création de nouvelles rubriques au titre de la nomenclature I.C.P.E. - Les capacités de traitement de la rubrique 2791-1 passeront de 500 T par jour à 680 T (36% d’augmentation) et celles de la rubrique 3532 passeront de 250 T par jour à 410 T (64% d’augmentation). - Cela représente donc une modification notable et substantielle de l’activité et nécessite le dépôt d’un nouveau dossier de demande d’autorisation d’exploiter. 2. Organisation et déroulement de l’enquête : 2.1 Désignation des commissaires enquêteurs : 7 Monsieur le Président du Tribunal Administratif de BORDEAUX a désigné monsieur Christian BARASCUD en qualité de commissaire enquêteur titulaire et monsieur Christian JOUSSAIN en qualité de commissaire enquêteur suppléant par l’ordonnance n° E15000114/33. 2.2. Modalités de l’enquête publique : Le 11 septembre 2015 le commissaire enquêteur prend contact avec la Préfecture de la Dordogne, Pôle des élections et de la règlementation, chargé de l’organisation de l’enquête publique. Lors de ce rendez-vous, le dossier SIRMET papier lui est remis par madame TOURNIER chargée du suivi du dossier. Le 19 septembre, l’avis de l’autorité environnementale ayant été reçu par les services de madame TOURNIER, les dates de permanences et les modalités de l’enquête publique sont fixées en concertation. L’enquête a été prescrite par l’arrêté PELREG 2015-09-33 du 21 septembre 2015. Le siège de l’enquête a été établi à la mairie de (24) BOULAZAC. La durée de l’enquête publique est de trente et un jours du mercredi 21 octobre 2015 au vendredi 20 novembre 2015 inclus. Les permanences ont été fixées aux dates et heures suivantes : - Mercredi 21 octobre 2015 de 9H00 à 12H00 - Jeudi 29 octobre 2015 de 9H00 à 12H00 - Samedi 7 novembre 2015 de 9H00 à 12H00 - Vendredi 13 novembre 2015 de 14H00 à 17H00 - Vendredi 20 novembre 2015 de 14H00 à 17H00 2.3. Information du public : La publicité de l’enquête a été effectuée conformément à l’article 9 de l’arrêté préfectoral prescrivant celle-ci. Les sept communes concernées par le rayon règlementaire d’affichage de 3 km autour du site d’exploitation sont : - BOULAZAC, BASSILLAC, TRELISSAC, PERIGUEUX, NOTRE DAME DE SANILHAC, ATUR, SAINT LAURENT SUR MANOIRE. Les maires des communes ci-dessus ont été chargés d’assurer l’affichage sur les emplacements prévus à cet effet. Conformément aux prescriptions de l’arrêté préfectoral précité, les maires des communes concernées ont attesté l’affichage par un certificat transmis au commissaire enquêteur. L’avis d’enquête publique sur affiche règlementaire a été mis en place par le pétitionnaire aux deux entrées de l’établissement SIRMET sur la partie voie publique. Le commissaire enquêteur a vérifié cet affichage le 8 octobre et lors de chaque permanence qu’il a tenue à la mairie de BOULAZAC. L’enquête publique a fait l’objet d’une publication dans deux journaux à deux reprises : - Mardi 2 octobre 2015 dans Sud-Ouest et Réussir le Périgord, - Vendredi 23 octobre 2015 dans Réussir le Périgord - Mardi 27 octobre 2015 dans Sud-Ouest. L’avis d’enquête publique a été également publié sur le site internet des services de l’Etat en Dordogne : www.dordogne.gouv.fr 2.4. Visites des lieux : 8 Après contact téléphonique, le commissaire enquêteur a convenu d’un rendez-vous avec le pétitionnaire, le 8 octobre 2015 à 10H30. Monsieur TIXIER responsable de la sécurité à la société SIRMET a été en charge de ce dossier d’enquête au titre de la SIRMET. Une visite des lieux a donc été effectuée le 8 octobre 2015, des explications sur le fonctionnement actuel et à venir de la SIRMET à BOULAZAC ont été apportées par le demandeur. L’ensemble du site a été visité. Le pétitionnaire a répondu avec aisance à toutes les interrogations, connaissant parfaitement le projet dans les moindres détails. Une seconde visite des lieux s’est déroulée le jeudi 5 novembre 2015 en présence du commissaire enquêteur suppléant, afin de se faire préciser les mesures compensatoires en matière de protection de l’environnement. 2.5. Rencontres avec le public : Durant la présente enquête conduite dans de très bonnes conditions, du 21 octobre au 20 novembre 2015 inclus, en mairie de BOULAZAC, le bilan de la participation du public s’établit à un état néant : Aucune visite durant les 5 permanences, Aucune observation sur le registre, De même aucune lettre ou note écrite ne lui est parvenue. 2.6. Clôture de l’enquête : - Le vendredi 20 novembre 2015 à 17H00, le délai d’enquête ayant expiré, le commissaire enquêteur a procédé à la clôture du registre d’enquête, avant de le récupérer pour le remettre aux services de la Préfecture en même temps que son rapport. De plus, le 26 novembre 2015, le commissaire enquêteur a communiqué à monsieur TIXIER responsable sécurité de la SIRMET le procès-verbal de synthèse des observations du public accompagné de ses questions personnelles. Le mémoire en réponse aux observations a été reçu par courrier électronique le 27 novembre 2015 par le commissaire enquêteur. Deux conseils municipaux ont délibéré sur ce dossier : BOULAZAC, PERIGUEUX 3. Composition et analyse du dossier d’enquête : 9 3.1 Composition du dossier Le dossier établi par le cabinet éco SAVE, sis Parc d’ESTER à 87069 LIMOGES et visé par le commissaire enquêteur comporte l’ensemble des documents exigé par les articles R.512-3 à R.512-9 du code de l’environnement, à savoir : 3.1.1 Généralités : — Une lettre de demande de la part du pétitionnaire au Préfet, — Une lettre du Maire de BOULAZAC (21 mars 2014) approuvant le projet d’extension, — Les garanties financières présentées par l’entreprise, — Une carte de situation au 1/25 000, — Un plan des abords de l’installation au 1/4 000, — Un plan d’ensemble de l’installation au 1/ 500, — Un plan d’implantation finale du projet R.B.A.. 3.1.2. Présentation de la société, de l’activité actuelle et projetée (44 pages et 7 chapitres) : - Présentation de l’entreprise, — Localisation du site d’exploitation, — Descriptif de l’activité actuelle, — Descriptif de l’activité projetée, — Qualifications règlementaires I.C.P.E., — Capacités techniques et financières de l’exploitant, — Origine géographique des déchets. 3.1.3. Présentation du site d’exploitation et du projet d’extension (22 pages et 4 chapitres) : — Localisation du site actuel et de l’extension projetée, — Situation actuelle, — Description du projet d’extension, — Synthèse des résidus et des émissions attendus de la nouvelle activité. 3.1.4. Etude d’impact comportant 180 pages et 11 chapitres) : — — — — — — — — Rappel du contexte de l’étude d’impact, Analyse de l’état initial du site et des milieux, Analyse des effets du projet sur l’environnement, Mesures compensatoires prévues pour la protection de l’environnement, Evaluation des risques sanitaires, Estimation des dépenses liées à la protection de l’environnement, Analyse des effets cumulés du projet avec d’autres projets connus, Raisons motivant le choix du projet, 10 — — — Compatibilité du projet avec les plans, schémas et programmes, Conditions de remise en état du site, Réalisation de l’étude d’impact. 3.1.5. — — — — — — — — — 3.1.6. — — — — Etude des dangers (comportant 114 pages et 9 chapitres) : Méthodologie appliquée, Description des activités du site et des cibles potentielles, Accidentologie, Identification et caractérisation des potentiels de dangers, Réduction des potentiels des dangers, Estimation de la conséquence de la concrétisation des dangers, Evaluation préliminaire des risques, Analyse détaillée de réduction des risques, Quantification et hiérarchisation des différents scenarii en prenant en compte les mesures de protection et de prévention. Notice hygiène et sécurité (7 pages et 4 chapitres) : Le personnel et les horaires, Le système de management de la santé et de la sécurité au travail, Analyse de la conformité au code du travail, Identification des risques professionnels. 3.1.7. Annexes (au nombre de 8) : — Evaluation de l’état chimique des eaux souterraines (2000-2007), — Etude de pollution du sol du site SIRMET (mars 2011), — Etude de pollution du sol du site SITA (août 2013), — Etude acoustique (décembre 2014), — Certifications, — Analyse du risque foudre (2008 et 2014), — Etude des flux thermiques (2008 et 2014), — Autorisation et convention de rejets des eaux (2012), 3.1.8. Résumé non technique (comprenant 50 pages dont 30 sont consacrées à l’étude d’impact et 20 à l’étude des dangers). 11 3.1.9. Avis de la D.R.E.A.L. : Etabli le 18 septembre 2015, il examine point par point, les dispositions exposées dans le dossier et relatives à l’impact environnemental et à l’étude des dangers. La D.R.E.A.L. estime que ce dossier répond à l’ensemble des exigences au titre du code de l’environnement. Elle souligne, par ailleurs, une bonne maitrise du dossier étayé par de nombreuses annexes techniques. Enfin, elle conclut par une bonne appréciation au niveau des mesures de prévention annoncées. En effet, le projet permet d’améliorer les performances environnementales de l’entreprise tout en développant le taux de valorisation des déchets. 3.2 Analyse du Commissaire Enquêteur : 3.2.1. Sur le dossier d’enquête : Au regard de l’article R.512-6 du code de l’environnement, le dossier d’enquête me parait donc complet. Le Cabinet éco SAVE a réalisé un dossier volumineux et exhaustif qui présente la S.A.S. SIRMET dans toutes ses composantes, détaillant les modalités et les contraintes de son fonctionnement. J’ai noté le souci de l’entreprise de préserver son intégration dans le contexte environnemental et d’en limiter les nuisances. Toutefois, les documents présentés à l’enquête ont, en général, un caractère très technique, peu assimilable pour le public. Heureusement, le document « résumé non technique » synthétisant, à la fois, l’étude d’impact et l’étude des dangers, offre une synthèse claire et précise permettant une bonne compréhension du projet et une juste appréciation des enjeux environnementaux correctement hiérarchisés. 3.2.2. Sur les parties « généralités » et « présentation de l’entreprise » : Cette partie du dossier s’attache à apporter des précisions sur la société en citant sa forme juridique, ses activités, ses perspectives de développement et en mettant l’accent sur la valorisation des déchets. C’est ainsi que sont exposées toutes les caractéristiques des structures, installations et équipements, leurs fonctions dans les process ainsi que les matières entrantes et sortantes et leur suivi conformément à la règlementation I.C.P.E. Le dossier d’étude financière bien structuré, expose, de façon explicite les données et apparait complet dans ses rubriques. Les données financières fournies semblent assurer un résultat positif, garant de pérennité pour l’entreprise. 12 3.2.3. Sur l’étude d’impact : La description de l’état initial fait apparaitre les conclusions suivantes : — La zone industrielle, se situe dans la plaine à la confluence de la rivière ISLE et du ruisseau LE MANOIRE sans s’inscrire dans la zone soumise à P.P.R.I., — Le site industriel est entouré d’autres bâtiments et terrains à usage artisanal ou industriel. Il se situe dans la zone moyennement exposée au risque « retrait/gonflement des argiles », — Le site projeté est un prolongement du site actuel, — Le reste de la zone est complètement artificialisé soit par l’implantation d’activités des secteurs secondaires et tertiaires, soit par un habitat de type lotissement, — Les zones habitées les plus proches sont à 300m du site, hormis l’implantation d’un centre de formation hôtelier à 100m de l’autre côté de l’avenue, Les nuisances visuelles sont cependant peu perceptibles, le site de l’entreprise étant clos par un mur et une haie de cyprès (partie Sud), — Identifiant tous les enjeux du territoire, l’étude d’impact souligne l’absence d’enjeux et d’impacts significatifs en terme de biodiversité et paysage et l’absence d’effets cumulés avec d’autres projets, — Aucune zone naturelle d’intérêt écologique ne concerne les parcelles d’emprise du projet. L’étude met en évidence l’absence d’enjeux floristiques et faunistiques, — L’étude indique que le contexte géologique et hydrologique met en exergue le caractère assez perméable du sol et la présence d’une eau souterraine superficielle à 2 m de profondeur. Le site de SIRMET ne se trouve pas dans un périmètre de protection de captage en alimentation en eau potable, — Le site actuel a subi une étude acoustique élaborée à partir de mesures prises sur les installations de broyage existantes. Elle tend à démontrer que les niveaux sonores sont ou seront inférieurs aux valeurs des seuils règlementaires. — En matière d’urbanisme, le projet s’inscrit bien dans le cadre de la révision du PLU par l’instauration d’une zone UYf autorisant l’implantation d’entreprises soumises à I.C.P.E. — Le projet SIRMET est compatible avec le PREDDA (Plan de Réduction et d’Elimination des Déchets Dangereux en Aquitaine) et avec les orientations du SDAGE Adour Garonne, — Les déchets produits par la SIRMET ne sont pas putrescibles. Aucune source de nuisance olfactive n’est identifiée. — Les impacts bruts sur les différents milieux ont bien été identifiés. Une synthèse de cette partie de l’étude ainsi que des mesures compensatoires prises ou prévues pour la protection de l’environnement est présentée dans le tableau suivant : 13 Tableau des mesures prises ou à prendre au regard des incidences et des enjeux environnementaux Incidences prévisibles sur l’environnement et la santé publique GESTION DES EAUX PLUVIALES Enjeux pour l’entreprise - Assurer la qualité des eaux pluviales à tout moment de l’année sur l’ensemble du site (actuel et extension) - Répondre au besoin de rétention pour une pluie de retour de 10 ans PROTECTION DU SOL ET DES EAUX SOUTERRAINES Mesures prises ou à prendre par l’entreprise pour supprimer, réduire ou compenser les incidences de l’activité Imperméabilisation totale du sol réalisée, (aires de circulation goudronnées et aires de travail bétonnées), - Collecte de type séparatif des eaux de toiture et des eaux de voieries selon un découpage en trois zones, - Traitement des eaux par séparateur d’hydrocarbures avec un compartiment débourbeur, - Création d’un bassin de conformité de 650 m³, en version conteneur, avec poste de relevage (Sud de l’emprise), - Raccordement des eaux de voierie du site objet de l’extension, au Nord-Est, avec le bassin de rétention de 250 m³, -Assurer - Imperméabilisation totale déjà réalisée, l’imperméabilisation totale des zones d’activités - Pas de rejet ni dans le sol ni dans les (actuelles et futures), eaux souterraines, -Poursuivre la surveillance - Installation d’un nouveau piézomètre de la qualité des eaux s’ajoutant aux trois existants, souterraines (piézomètres), TRAITEMENT DES EMISSIONS ATMOSPHERIQUES - Prévenir tout risque de pollution atmosphérique en respectant la valeur limite règlementaire imposée sur les poussières (arrêté du 02/02/1998) - Aucun brûlage des déchets à l’air libre, - Respect des normes en matière de gaz d’échappement pour les engins routiers et de chantier, - Entretien régulier des plates-formes imperméabilisées, - Maintien en condition de l’installation de dépoussiérage sur le broyeur, - Mise en place de mesures de protection atmosphérique sur les lignes de traitement R.B.A. - Installation d’un cyclone de séparation des particules de poussières (broyeur RBA), - Utilisation d’un système de filtre autonettoyant pour les poussières et fumées produites (broyeur RBA), - le système de dépoussiérage prévu sur les lignes permet une concentration de poussières résiduelles de moins de 10 mg/m³. 14 NUISANCES SONORES - Mise en place de mesures compensatoires en fonction de l’étude de bruits réalisée, afin de se situer à la limite des valeurs règlementaires fixées par l’arrêté du 23/01/1997 - réalisation d’une étude de modélisation acoustique pour la quantification. - Absence d’activités le dimanche et jours fériés, - légère augmentation du trafic P.L. (60/jours) - Camions et engins de chantiers assujettis aux normes de bruit applicables à l’utilisation des véhicules à moteur, - Respect des limitations de vitesse et emprunt de l’avenue Benoit FRACHON - Mise en place de protections phoniques performantes (écrans anti-bruit) sur les différentes unités du broyeur, - Aménagement du bâtiment principal abritant la ligne de traitement des RBA lourds : Fermeture façade Nord, Installation d’un mur sous la partie auvent, Capotage de la partie extérieure du broyeur RBA, Mise en place d’un matériau absorbant limitant le niveau du bruit ambiant Désolidarisation par rapport au sol des différents équipements La synthèse des investissements liés à la protection de l’environnement réalisés depuis 2002 et projetés est estimée à 1 578 218 € Appréciations du commissaire enquêteur sur les mesures prises ou à prendre au regard des enjeux environnementaux : On doit constater que le déroulement de ce dossier apparait assez confus, ce qui peut laisser prise à certaines interprétations et projections. En particulier, la tenue de la présente enquête publique portant sur la demande d’autorisation d’exploiter, survient, quelques mois après la réalisation de certains travaux et le début de la mise en service du traitement des RBA lourds sur la future zone. La décision d’engager ce nouveau chantier a été prise dans un souci d’éviter une rupture d’activités au sein de la société SIRMET. Le volet des mises aux normes pour la gestion des eaux et les mesures d’accompagnement amorcées, dès à présent, pour limiter les niveaux sonores dans cette nouvelle zone, vont dans le bon sens. 15 a) Pollution du sol et des eaux souterraines : D’autre part, la mise en évidence d’une nappe d’eau superficielle à faible profondeur (entre 2 et 4 m) au droit du site SIRMET, a mis en exergue des phénomènes de pollution en amont du site. En effet, le piézomètre placé en amont, dans le cadre du dispositif d’auto surveillance exercé par la SIRMET, depuis 2010, a mis en évidence des concentrations en arsenic et zinc présentant des teneurs plus élevées que la normale. De même, toujours en amont, on note des concentrations en hydrocarbures totaux (HCT). Ces évolutions font donc ressortir l’existence de sources de pollution en amont du site dont ne peut être tenue pour responsable la société. Cependant, la société E.G.E.H mandatée dans le cadre d’un rapport de base exigée par l’article L 515-50 du code de l’environnement a réalisé deux études sur l’état de pollution des sols au niveau du site actuel et futur : — En 2005, elle a déterminé, au sein du site actuel SIRMET, une zone (zone du hangar de dépollution) présentant une nette pollution en HCT, — En 2013, au droit de la zone de stockage extérieure de la future emprise, elle a relevé certains paramètres qui représentent des pollutions (HCT, zinc) et des anomalies (HAP,PCB et plomb). Suite aux conclusions du diagnostic de pollution des sols, trois piézomètres ont été positionnés en 2010 pour assurer une surveillance de la qualité des eaux souterraines et ont confirmé la présence de HCT en amont comme en aval du site et d’arsenic en amont. Cependant, selon l’étude d’impact (page 124) cet état de pollution ne présente pas d’incompatibilité avec l’usage actuel et celui projeté par la SIRMET en raison de la présence d’une dalle bêton sur les surfaces extérieures et de la faible volatilité des polluants identifiés. Par conséquent, le risque sanitaire : — Vis-à-vis des travailleurs est faible, — Vis-à-vis de la population environnante est nul. Le commissaire enquêteur considère que les mesures prises ou envisagées pour éviter la pollution des eaux superficielles ou souterraines doivent cependant être renforcées en prévoyant notamment une fréquence plus élevée des analyses périodiques et notamment au niveau du point de rejet des eaux (fossés des deux anciennes voies ferrées). De plus, l’étude concernant la mise en place d’une installation de traitement physico-chimique (20 m³/h), en version conteneur, des eaux de ruissellement de la plate-forme ferraille, à l’instar de celle existant sur le site SIRMET de BRIVE, doit être poursuivie, (pages 94 et 95 de l’étude d’impact). b) Qualité de l’air : Il n’existe pas de surveillance de la qualité de l’air à proximité du site SIRMET ; Cependant, une campagne de mesures a été réalisée par l’A.I.R.A.Q (Surveillance de la qualité de l’air en Aquitaine) en 2012. Concernant le site SIRMET, il a été relevé des niveaux assez élevés de certains C.O.V. (Composés Organiques Volatils) mettant en exergue des niveaux élevés en toluène et ethylbenzène. Toutefois, le dispositif de traitement actuel permet de respecter les valeurs limites règlementaires et les mesures prises pour accompagner la nouvelle activité, permettront une concentration en poussières résiduelles <10 mg/m³. 16 c) Bruit : Dans le cadre de son auto surveillance, la SIRMET a fait réaliser des mesures de niveaux sonores par le bureau d’étude ORFEA en octobre 2011 et décembre 2014. En 2011 : toutes les mesures établies en limite de propriété étaient inférieures à la limite règlementaires de 70 dB(A), En 2014 : on constate un léger dépassement des seuils règlementaires en limite de propriété. Des solutions sont amorcées (cf. tableau des mesures prises ou à prendre) pour limiter les niveaux sonores au sein de la nouvelle zone d’activité. Ces résultats doivent être confirmés lors d’un contrôle après mise en service totale de l’installation. Par contre, il reste à préciser les mesures visant à baisser le niveau sonore au point de nonconformité actuel. En conclusion, la SIRMET a fait preuve d’un esprit de coopération durant l’enquête, par l’intermédiaire de monsieur TIXIER, responsable Qualité Sécurité Environnement de la société. Il a rédigé un mémoire en réponse explicite qui permet de bien cerner les différents libellés des rubriques concernées de la nomenclature I.C.P.E. et ainsi, de mieux apprécier, lors des différentes visites, les mesures envisagées pour améliorer l’équipement du site. 3.2.4. Sur l’étude des dangers : Elle recense : Les évènements menaçants d’origines diverses (phénomènes naturels, erreur humaine, problèmes techniques…) constituant un recensement exhaustif des dangers potentiels. Les risques encourus sont l’incendie, l’explosion, la pollution accidentelle d’hydrocarbure, la pollution sonore, la pollution de l’air, L’évaluation de chaque risque en terme de probabilité d’occurrence et de gravité faite de façon sérieuse notamment par référence aux statistiques et retours d’expérience, ainsi qu’aux textes règlementaires et normes en vigueur, Les dispositifs techniques et règles d’exploitation, clairement exposés, constituant des moyens appropriés pour réduire au maximum la probabilité de survenue d’un évènement dangereux, Il n’en demeure pas moins : — Que le danger le plus grave est représenté par le risque incendie (deux incendies recensés sur le site en juillet 2011 et mai 2013) lié principalement aux stockages des déchets. Il est assorti de mesures et procédures de prévention et de protection. L’analyse de ce risque ne fait pas apparaitre une situation dangereuse comportant un risque inacceptable mais insiste sur l’importance à accorder aux moyens de prévention et de protection incendie sur le site et tout particulièrement sur la zone de stockage des R.B.A. légers. Le retour d’expérience a permis de constater le caractère fonctionnel des procédures et la réactivité du personnel. 17 3.2.5. Sur l’étude relative sur l’Hygiène et à la Sécurité: Cette pièce décrit l’organisation, les dispositifs et les moyens dédiés à la sécurité et à l’hygiène du personnel. Les dispositions adoptées au sein de l’entreprise me paraissent très complètes. Comptetenu de la spécificité de la production de l’entreprise, les règles doivent être strictement respectées dans les différents domaines concernés. Fait à Tourtoirac, le 20 décembre 2015 Le commissaire enquêteur Christian BARASCUD 18 CONCLUSIONS MOTIVEES ET AVIS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR 1. Rappel sommaire du contexte de l’enquête Par décision du Tribunal Administratif de Bordeaux n°E15000114/33 et par arrêté préfectoral n° PELREG 2015-09-33 portant ouverture d’une enquête publique, j’ai été désigné commissaire enquêteur titulaire et monsieur Christian JOUSSAIN, commissaire enquêteur suppléant. L’enquête a porté sur un projet de la SAS SIRMET sur la commune BOULAZAC comportant la demande suivante : demande d’autorisation d’exploiter une unité de valorisation de Refus de Broyage Automobile (R.B.A.). L’enquête publique s’est déroulée du mercredi 21 octobre au vendredi 20 novembre 2015 inclus, conformément aux prescriptions de l’arrêté de M. le Préfet qui avait défini les permanences en un lieu unique, la mairie de BOULAZAC. - Le projet de développement du site vise à répondre aux exigences règlementaires en matière de recyclage des Véhicules Hors d’Usage imposées par la directive V.H.U. (2003/53/CE). Ainsi, à partir de 2015, les quotas de valorisation imposés par cette directive exige 95% de valorisation en masse de véhicule dont 85% de recyclage/réemploi. La SAS SIRMET souhaite compléter le process actuel par la mise en place d’un traitement des R.B.A. permettant ainsi une augmentation du taux de valorisation. L’étape de traitement supplémentaire des R.B.A. conduira à une récupération des métaux contenus dans les R.B.A. lourds et à une production de Combustibles Solides de Récupération (C.S.R.) à partir des R.B.A. légers par mélange avec du bois broyé. La production de C.S.R. envisagée sur le site sera de 25 000 T/an à partir des gisements suivants : 12 500 T /an de R.B.A. légers provenant des broyeurs des sites SIRMET de BOULAZAC, ANGOULÊME et d’autres broyeurs, 12 500 T/an de déchets de bois non dangereux (classe B). Le traitement des R.B.A. lourds envisagé est de 35 000 T/an issus du gisement des broyeurs des différents sites de la SIRMET (25% pour BOULAZAC, 25% pour ANGOULÊME et 50% pour les autres broyeurs). Le projet sera développé dans des bâtiments existants ayant accueilli les activités de la société SITA sur des parcelles contiguës au site actuel au sein de la zone industrielle de BOULAZAC. Les activités projetées n’entrainent pas la création de nouvelles rubriques au titre de la nomenclature I.C.P.E. L’augmentation d’activité représente, cependant, une modification notable et substantielle et nécessite le dépôt d’un nouveau dossier de demande d’autorisation d’exploiter. L’analyse du dossier soumis à l’enquête, le déroulement sans incident de celle-ci, les renseignements d’enquête recueillis, la connaissance de la consultation qu’en avait le public, mettent en évidence que sa durée et les modalités de sa mise en œuvre étaient nécessaires et suffisantes. Il n’était pas utile de prolonger son délai, ni d’organiser des réunions d’information et d’échange avec le public, ni encore de joindre des pièces supplémentaires au dossier. La révision du Plan Local Urbanisme de la commune de BOULAZAC permettant l’implantation du projet, a été approuvée avant le début de l’enquête publique. Les règles de forme, la publication et l’affichage de l’avis d’enquête dans les communes concernées par le rayon d’affichage, de présence du commissaire enquêteur aux heures de permanence, d’ouverture et de clôture du registre d’enquête, ont été respectées. Au cours de cette enquête, on ne peut que déplorer l’absence totale de participation du public. A l’issue de cette enquête publique, il est possible de dresser un bilan résultant de l’examen du dossier, des réponses du maître d’ouvrage aux questions posées dans le procès-verbal en fin d’enquête publique et des avis de certaines communes, exprimés dans leurs délibérations. 19 2. Conclusions du commissaire enquêteur Sur le dossier d’enquête : Conformément aux prescriptions du code de l’environnement, le dossier est complet (plus de 450 pages) mais très technique, accompagné de 8 annexes détaillant les différentes études et analyses menées par des cabinets d’expertises (analyse des rejets, étude acoustique...) L’étude d’impact recense et décrit de façon exhaustive les impacts permanents de l’installation sur l’environnement et les mesures compensatoires envisagées. Le résumé non technique de 50 pages (30 consacrées à l’étude d’impact et 20 à l’étude des dangers) est clair, concis et complété par des tableaux de synthèse permettant une bonne compréhension du projet et une juste appréciation des enjeux environnementaux. L’avis de l’autorité environnementale analyse et résume de façon favorable le dossier émis par le pétitionnaire. L’étude des dangers recense, également, de façon exhaustive les risques encourus et principalement ceux d’incendie et d’explosion. Les dispositifs techniques et les règles d’exploitation clairement définis constituent des moyens appropriés pour réduire, au maximum, la probabilité de survenue d’un évènement dangereux. Il n’en demeure pas moins que le risque incendie au niveau du stockage des RBA légers doit être considéré comme le risque principal en raison de la présence de matières combustibles. Quant à l’étude relative à l’hygiène et à la sécurité au travail, elle me parait complète et n’appelle pas de commentaires particuliers. Impact sur l’environnement : Le site actuel de traitement des matériaux a été autorisé par différents actes administratifs. Il est bien desservi au sein de la zone par des voies de desserte de qualité, des aménagements routiers et une signalisation existante. Le projet n’est pas inscrit dans une zone naturelle ou protégée (ZNIEFF/ZICO). Sur l’emprise du projet proprement dite, aucun enjeu de conservation significatif n’apparait concernant le milieu naturel. Les parcelles concernées par le projet ne sont affectées par aucune protection au titre du patrimoine architectural, du code rural ou forestier. Le site ne se trouve pas dans un périmètre de protection d’alimentation en eau potable. S’agissant de l’extension des activités d’un site existant sur une zone à vocation industrielle, les enjeux floristiques et faunistiques sont quasiment nuls. La compatibilité avec les plans, schémas et programmes a été vérifiée et validée. Des mesures préventives sont ou seront prises pour éviter les pollutions des eaux souterraines ou superficielles : imperméabilisation totale des sols, gestion des eaux pluviales (bassin de décantation, décanteur-déshuileur). La convention signée avec la commune de BOULAZAC concernant le contrôle de la qualité des eaux de ruissellement se déversant dans le MANOIRE est un excellent complément au suivi. Le niveau de la nappe est surveillé par des piézomètres. Des analyses semestrielles (hauteur de la nappe, PH, conductivité, DCO, MES) sont effectuées. Un certain nombre de mesures réalisées depuis 2010 ont cependant mis en évidence l’existence de sources de pollution en amont du site d’étude (certains métaux et COHV) et au sein même de celui-ci pour ce qui concerne certains hydrocarbures. Cependant, les valeurs seuils nationales ne sont pas dépassées. 20 Aussi, est-il permis de considérer comme non préoccupante la situation sur la population environnante (E.I. page 132). Il n’en demeure, pas moins, que la SIRMET doit poursuivre et même amplifier ses efforts en matière d’auto surveillance du site. Impact sur le paysage : Afin de minimiser l’impact visuel des installations du site, celui-ci a été entièrement délimité par une clôture constituée d’un muret en bêton de 2 m de haut. De plus, en bordure Sud du site, une haie de cyprès d’une hauteur d’environ 12 m réduit l’impact visuel au niveau de l’avenue Henri Deluc. L’entreprise s’engage à conserver et entretenir haies et clôtures. Nuisances de l’activité : Des relevés écologiques ont été effectués sur différents passages successifs entre 2005 et 2013. L’étude comprend également des mesures de bruit et de qualité de l’air, un suivi piézométrique et une étude hydraulique. Le site est en activité du lundi au vendredi avec les horaires suivants 7H à 20H et le samedi matin. Les principaux enjeux pour les riverains les plus proches concernent les niveaux sonores qui resteront toutefois inférieurs aux seuils règlementaires grâce aux mesures mises en place et à venir : bardage des installations bruyantes (broyeur) et entretien des engins. L’impact est limité. Les habitations les plus proches se trouvent à environ 300 m. Il a été réalisé une campagne acoustique qui a mis en évidence la quasi conformité du site par rapport aux seuils règlementaires (arrêté du 23 janvier 1997). Une modélisation sonore théorique a été effectuée pour évaluer les effets de l’extension et y remédier en grande partie. La nouvelle activité peut être à l’origine d’émissions de poussières et de rejets atmosphériques de combustion des moteurs des engins. Au niveau de la nouvelle zone de valorisation de déchets, des mesures de réduction des impacts sont déjà mises en place. (filtrage du broyeur notamment). L’évaluation des risques sanitaires liés au fonctionnement de l’installation n’a démontré aucun danger pour les populations riveraines et sont très limités pour les travailleurs de la SIRMET. La configuration du site permet de limiter les déplacements des poids lourds à proximité du centre de formation, Avenue Henry DELUC par l’emprunt de l’Avenue Benoît FRACHON. Des mesures sont actuellement prises sur le site existant et seront pérennisées afin de réduire le risque d’accident, l’encombrement et les nuisances sur le réseau routier. La société SIRMET créée en 2000 dispose d’un personnel compétent, formé aux techniques d’exploitation spécifiques de cette entreprise. Elle a prouvé dans son dossier qu’elle disposait de la maitrise foncière sur la totalité des terrains d’exploitation. L’attestation de garanties financières est un garant pour la pérennité de l’entreprise. A l’arrêt définitif de l’activité, cette dernière s’engage à restituer le site dans un état conforme à sa destination d’origine : un usage industriel. Les habitants de la commune, siège de l’enquête publique, n’ont mentionné aucune observation concernant le projet sur le registre. Sur les sept communes concernées par l’enquête publique, les deux ayant délibéré sont favorables au projet. 21 La production de déchets est une contrepartie inévitable des activités humaines. La récupération, la dépollution des véhicules hors d’usage favorise la production de ferrailles transformées en matières premières. Pour conclure, ce projet est donc un développement logique pour la société SIRMET qui reste dans son cœur de métier et permet de répondre aux objectifs de valorisation fixés par la directive V.H.U. et relève donc de l’intérêt général. L’étude présente de nombreuses mesures visant à limiter les impacts sur le milieu naturel et le voisinage. Les valeurs seuils règlementaires concernant les émissions sonores, les poussières et la qualité des eaux souterraines sont respectées par la société. Cette société créée en 2000, n’a jamais fait l’objet de plaintes de la part des riverains. Elle apporte une grande importance à la communication et à l’information sur son activité, ce qui doit probablement participer à la bonne acceptation du projet. En effet, les délibérations de certaines communes concernées par l’enquête publique et l’absence de participation du public abondent dans ce sens. 22 AVIS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR L’enquête publique d’une durée de 31 jours consécutifs s’est déroulée sans incident. Le public a été informé de l’ouverture de l’enquête et toutes les mesures de publicités prévues dans l’arrêté préfectoral ont été mises en œuvre. La procédure a été effectuée de façon règlementaire, mais il est à déplorer une totale indifférence du public. Au niveau des éléments négatifs que je relève à l’étude du dossier : — Risques d’incendie et d’explosion dus au stockage des R.B.A. légers, — Gêne résiduelle inhérente à ce type d’activité : émission de poussière et bruit notamment, — — Au niveau des éléments positifs de ce dossier, je remarque : Pérennité du site de BOULAZAC exploité par la société SIRMET depuis 2000, Hors d’un périmètre d’inventaire (ZNIEFF, ZICO) ou de protection (périmètre de protection de captage d’eau potable, Natura 2000), — Compatibilité du projet avec le document d’urbanisme : PLU de BOULAZAC, — Site se trouvant dans une zone présentant un caractère artisanal et industriel, — Suivi et analyse piézométrique semestriels (implantation de piézomètres supplémentaires) pour surveiller le niveau et la qualité de la nappe, — Campagne de contrôle des niveaux sonores, — Réaménagement coordonné au fur et à mesure de l’avancement de l’exploitation, — Dangers et nuisances répertoriées en détail avec au regard de chacun d’entre eux les mesures prises pour en réduire l’impact au maxima. Certes, le risque existe même si tout est fait pour la maitriser, — Mesures de précaution pour réduire les risques d’incendie et d’explosion, — Absence de dangers sanitaires pour les populations riveraines, — Gestion des eaux pluviales par process (bassin décanteur, imperméabilisation des sols, séparateur d’hydrocarbures), — Mesures paysagères, minimisant l’impact visuel, — Organisation méthodique du travail et la compétence technique du personnel, — Engagement financier pris par le pétitionnaire de procéder au respect de la règlementation environnementale en cours d’activité et lors du démantèlement du site. Au terme de l’enquête, après avoir analysé l’ensemble des avantages et inconvénients de la demande, étudié la réponse du maitre d’ouvrage au procès-verbal de fin d’enquête, je considère qu’au vu des enjeux environnementaux modérés du fonctionnement du site et des mesures prises par l’entreprise pour réduire significativement les nuisances pour le voisinage et l’environnement, j’émets un : AVIS FAVORABLE A la demande d’autorisation d’exploitation d’une unité de valorisation de Refus de Broyage Automobile (R.B.A.) formulée par la SAS SIRMET. Je recommande à la société de maintenir ses efforts pour veiller au bon respect des mesures visant à éviter le risque incendie. Fait à Tourtoirac, le 20 décembre 2015 23 Le commissaire enquêteur Christian BARASCUD ANNEXES 24