Toulouse, le 30 Novembre 2015 Madame, monsieur, j`ai bien reçu

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Toulouse, le 30 Novembre 2015 Madame, monsieur, j`ai bien reçu
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Toulouse, le 30 Novembre 2015
Madame, monsieur, j’ai bien reçu votre interpellation en direction des candidate-s aux élections régionales des 6 et 13 décembre 2015. Je comprends votre démarche et
votre souci de clarté de la part des candidat-e-s qui se présentent aux suffrages de nos
concitoyen-n-e-s. Comme vous l’imaginez il m’est difficile de satisfaire à toutes les
sollicitations et de répondre à l’intégralité des questionnaires qui me sont adressés,
néanmoins j’ai tenu à prendre le temps de répondre à vos interrogations de la manière qui me
semble le plus juste et la plus précise possible.
Néanmoins je reste ,dans la mesure de mes disponibilités, à votre disposition
pour un échange plus approfondi sur ces questions qui me tiennent particulièrement à coeur.
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1. Selon vous, le commerce de centre-ville est-il un acteur important ? Et si
oui pourquoi ?
Oui le commerce de centre-ville, et plus largement le commerce de proximité, est un
acteur crucial dans la vie de la cité. Atouts touristiques et économiques, les centresvilles sont aussi des lieux de vie et de rencontre indispensables au lien social et au
vivre ensemble à l’échelle de toute une agglomération. C’est pourquoi nous
soutiendrons la diversité et la vitalité de l'offre dans les centres-villes en veillant à
favoriser le commerce indépendant et en valorisant leur accessibilité en transport en
commun.
2. De façon générale, diriez-vous que la situation du commerce de centreville de la région vous semble plutôt stable ou plutôt préoccupante ? Quel
regard portez-vous plus particulièrement sur le commerce de centre-ville à
Toulouse d’une part, à Montpellier d’autre part ?
L’évolution de l’équipement commercial de nos agglomérations est extrêmement
préoccupante. La multiplication de zones commerciales périphériques a
considérablement affaibli le commerce de proximité et le commerce de centre-ville.
A Toulouse et Montpellier en particulier, cette surenchère de projets commerciaux
périphériques, alimentée par le seul jeu de la spéculation foncière et immobilière,
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est totalement déconnectée de la réalité économique et démographique. Elle a non
seulement contribué au déclin des centres-villes mais elle conduit également à la
constitution de friches commerciales en périphérie. Cette évolution est suicidaire
d’un point de vue économique ; elle est destructrice en termes d’emplois.
3. Quelles sont, selon vous, les principales raisons des difficultés
rencontrées par le commerce de centres-villes en général ?
La première raison des difficultés rencontrées par le commerce de centre-ville est
liée à l’extension débridée de zones commerciales périphériques qui ont bénéficié
de facilités offertes par les collectivités en termes de fonciers et d’infrastructures.
Réalisées dans le cadre de ZAC, leurs équipements ont souvent été largement
financés par les collectivités au détriment de centres-villes dont les commerces ont
été placés en situation de concurrence inégale du fait, notamment, des contraintes
de stationnement et de livraison inhérentes à tous nos centres anciens. L’enjeu
central est donc bien de repenser nos politiques d’aménagement commercial en
commençant par arrêter la fuite en avant des méga projets.
4. De façon générale, qualifierez-vous le développement de l’équipement
commercial sur notre territoire ces dernières années de faible, normal ou
plutôt fort ?
L’équipement commercial de notre région a connu un développement totalement
démesuré, sans rapport avec l’évolution démographique et économique réelle. Nos
agglomérations sont désormais saturées de zones commerciales. Il faut en tirer les
conséquences.
5. Le développement des zones commerciales vous semble-t-il constituer
une chance ou un facteur de d’affaiblissement pour le commerce de centreville ?
Le développement des zones commerciales est non seulement un facteur
d’affaiblissement évident pour le commerce de centre-ville et le commerce de
proximité, mais il contribue par ailleurs à accélérer l’étalement urbain et l’usage de la
voiture, en totale contradiction avec les objectifs d’une politique écologique en
matière d’urbanisme et de mobilité.
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6. De façon générale, quel regard portez-vous sur le développement de
l’équipement commercial sur notre territoire ?
Notre région est marquée par la forte croissance démographique de ses deux
métropoles Toulouse et Montpellier. Cette dynamique est une chance. Mais cela ne
doit pas servir de prétexte à une extension sans limite de l’appareil commercial au
risque d’affaiblir le commerce de centre-ville à Toulouse et Montpellier, mais aussi
d’assécher le potentiel économique et l’offre de services des villes moyennes qui
font la richesse de nos territoires. Nos deux métropoles peuvent être de formidables
locomotives pour la grande région, mais leur développement doit être maitrisé pour
garantir un véritable équilibre territorial.
7. Pensez-vous que des projets tels que Ode ou Val Tolosa vont dans le
bon sens ou contribuent à affaiblir le commerce de centre-ville ?
Comme nous l’avons publiquement manifesté depuis plusieurs années, nous
sommes radicalement opposés à la construction des deux méga-complexes
commerciaux Val Tolosa et Ode. Avec plus de 60 000 m² de surfaces commerciales
chacun, leurs programmes sont hors d’échelle. Destructeurs d’espaces naturels,
pensés à l’échelle de la voiture selon des modèles américains des années 1960,
leurs concepts sont totalement anachroniques. A l’heure de la COP21, ils n’ont plus
leur place dans une politique responsable d’aménagement du territoire.
8. Selon vous, le commerce de centre-ville est-il déterminant dans les
domaines tels que la sécurité, la convivialité, le tourisme et l’environnement ?
La présence d’un commerce de centre-ville varié et dynamique est, sans conteste,
un enjeu déterminant pour valoriser nos centres anciens et leur rayonnement
touristique, pour animer les espaces publics et contribuer ainsi à la sécurité
collective. Elle est également déterminante pour faire société dans la cité et
permettre le mélange et la rencontre des populations qui composent une
agglomération. Enfin, favoriser le commerce de centre-ville c’est, de fait, lutter
contre l’étalement urbain et l’artificialisation des sols, c’est valoriser les
déplacements en transports en commun, la marche et le vélo. C’est, in fine,
contribuer à la diminution de l’empreinte carbone de notre territoire.
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9. Selon vous, l’avenir du commerce de centre-ville justifie-t-il une
mobilisation des acteurs à l’échelon régional ?
L’avenir du commerce de centre-ville justifie pleinement une mobilisation des
acteurs à l’échelon régional. La nouvelle région aura notamment la responsabilité
d’établir, dans les trois ans, un schéma régional d’aménagement, de
développement durable et d'égalité des territoires. Nous proposerons à l’ensemble
des collectivités, des organismes consulaires et des acteurs économiques ou
associatifs concernés de mettre en place, durant ces trois années de travail et de
concertation sur l’avenir de notre territoire, un moratoire ayant pour effet de
suspendre tous les grands projets commerciaux susceptibles d’entrer en
contradiction avec les orientations du futur schéma.
10. Selon vous, le conseil régional doit-il s’impliquer dans le soutien au
commerce de proximité ?
Oui, il peut et doit s’impliquer dans des politiques ayant pour effet de favoriser le
commerce de proximité. Par exemple nous accompagnerons financièrement les
projets de transport en commun qui facilitent l’accès aux centres-villes et permettent
une requalification des espaces publics dans les quartiers. Nous soutiendrons le
développement des marchés paysans en lien avec une politique volontariste en
faveur de l’agriculture biologique et des filières de production locale. Enfin, nous
accompagnerons les filières du commerce indépendant par des actions de
promotion des labels qualité en partenariat avec la Confédération des Commerçants
de France.
Gérard Onesta,
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Tête de Liste Nouveau Monde en Commun