Fiche 3 : La relation salaire-emploi

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Fiche 3 : La relation salaire-emploi
Fiche Corrigés
Nº : 25003
ECONOMIE
Série ES
LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
Fiche 3 : La relation salaire-emploi
I - Comprendre un document
Document 1
Taux de chômage par catégorie socioprofessionnelle (en pourcentage des actifs de la catégorie)
L’étudiant doit être attentif à l’année 1993 qui marque l’introduction des premières mesures de réduction du coût du travail. Il doit
donc comparer la période 1990-1994 et relever la forte augmentation du chômage, + 4,7 points, dans la catégorie des ouvriers non
qualifiés. Après la baisse du coût du travail décidée en 1993, il observera, pour la période 1994-2000, une réduction générale du
taux de chômage, particulièrement dans la catégorie des ouvriers moins qualifiés, de 4 points.
Il utilisera donc ce document dans la première partie de sa dissertation. Après avoir rappelé la théorie des économistes classiques
de la relation salaire-emploi, il illustrera la justesse de cette théorie par la baisse du taux de chômage consécutive à la réduction
du coût du travail à partir de 1993.
Accessoirement, il peut dégager l’idée pour sa deuxième partie, où il doit relativiser la théorie des classiques, que rien n’indique que
la réduction du coût du travail soit la cause unique de la diminution du chômage. Cette dernière peut provenir également d’une
amélioration de la croissance économique.
II - Corrigé
Introduction
Présenter l’importance du chômage en France et en Europe, et la nécessité de prendre des mesures de politique économique pour
le combattre.
Parmi ces mesures, évoquer le regain d’actualité des théories néolibérales selon lesquelles la baisse du coût salarial permettrait de
relancer l’emploi. Mais cette politique n’entraîne-t-elle pas aussi des conséquences sociales et économiques négatives ?
Il conviendra, dans une première partie, de décrire comment une politique de flexibilité du salaire permet de réduire le chômage des
travailleurs peu qualifiés puis, dans une seconde, d’évoquer les problèmes économiques et sociaux que cette politique entraîne.
Partie I
Définir les notions de coût du travail et de qualification.
Décrire ensuite la théorie de la flexibilité du salaire selon les économistes néo-libéraux pour lutter contre le chômage. La réduction
du coût salarial devant entraîner une amélioration de la productivité marginale de l’entreprise, cette dernière est donc incitée à
développer les créations d’emploi.
En France, cette politique a été mise en place en 1993, par la réduction des charges patronales. Le document 1 indique l’efficacité
de cette politique puisque, dans la catégorie des ouvriers non qualifiés, 18,8 au lieu de 22,8, le chômage a baissé de 4 points entre
1994 et 2000.
Le document 3 souligne également l’efficacité de cette mesure. Ainsi, aux Etats-Unis et dans les branches employant des salariés
peu qualifiés comme l’hôtellerie-restauration, les salaires plus faibles permettent d’embaucher beaucoup plus de personnel qu’en
France.
Enfin, le document 2 évoque la « politique globale de l’offre » (cf. fiche 14). Il convient de la décrire, à savoir qu’elle consiste à
réduire l’intervention de l’Etat pour redynamiser la croissance des entreprises. Une baisse des salaires conduisant à une baisse du
coût de production, l’entreprise peut alors améliorer sa compétitivité et gagner des parts de marché. Cela doit lui permettre, en
conséquence, de créer de nouveaux emplois.
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LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
Partie II
Il convient, en s’appuyant sur le document 5, de souligner que le niveau actuel en pourcentage de l’emploi non qualifié est loin de
ce qu’il était en 1982. La relation entre baisse du coût du travail et emploi des travailleurs peu qualifiés n’apparaît donc pas aussi
évidente que le laissent entendre les théories néo-libérales.
Le document 4 permet, en premier lieu, de rappeler la théorie keynésienne (salaire = revenus) et l’impact négatif qu’entraîne la
baisse du salaire sur la demande de consommation et donc sur l’économie. Puis d’évoquer comment cette baisse, en démotivant
le salarié, entraîne une réduction de la productivité de l’entreprise. Enfin, de souligner le coût budgétaire pour l’Etat, ce qui, d’une
manière ou d’une autre, a pour conséquence de ralentir le dynamisme économique du pays.
En s’appuyant sur les documents 2 et 6, il convient de relever qu’une politique de l’emploi pour les travailleurs peu qualifiés doit
passer aussi par une amélioration de leur formation et par une plus grande concertation des institutions en charge de l’emploi. Puis
de rappeler qu’un salaire relativement élevé attire les meilleurs éléments et évite le turnover dans l’entreprise (théorie du salaire
d’efficience de Stiglitz et Yellen).
Au plan social, la baisse des salaires ne peut enfin qu’accélérer la « fracture sociale » et risque de moins inciter les personnes au RMI
à rechercher un emploi.
Conclusion
Si une politique de flexibilité des salaires peut connaître une certaine efficacité dans la lutte contre le chômage, il n’en demeure pas
moins que ses conséquences économiques sont controversées et qu’elle accroît l’inégalité dans la société.
Il apparaît nécessaire de la développer ou de l’encadrer par d’autres mesures économiques qui pourraient dynamiser une croissance
riche en emplois ou extensive.
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