Comment diminuer son IFT en désherbage du maïs

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/ 6 avril 2012
DOSSIER
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copiste ou après autorisation obtenue auprès des Chambres d’Agriculture de Bretagne.
Diminuer son Indice de fréquence de traitement (IFT),
objectif fixé par le programme Ecophyto 2018, conduit
à adapter la dose de produit au strict minimum.
Si des adaptations significatives sont possibles
en traitement de post-levée, ce n’est pas toujours aussi facile
en pré-levée des mauvaises herbes. La bineuse reste
dans tous les cas le meilleur moyen de diminuer cet IFT.
Les conditions particulières de 2011
nous amènent à vous présenter une
synthèse des essais réalisés depuis
5 ans par le pôle agronomie des
chambres d’agriculture de Bretagne,
plutôt que les seuls essais de l'an passé
qui ne reflètent pas nécessairement le
comportement des programmes de
désherbage. Cette synthèse permet
d’avoir un regard un peu plus objectif
sur les programmes et les produits que
l’on a testés sur les quatre départements bretons, dans différents types
de sols et dans différentes conditions
climatiques.
Bilan contrasté
des programmes de pré-levée
et post-levée précoce
RÉSULTATS DES ESSAIS
Comment diminuer
son IFT
en désherbage du maïs
A 4 feuilles du maïs, il est plus qu'urgent d'intervenir pour limiter la concurrence
de ces mauvaises herbes.
Différents types de programme de désherbage :
les conditions de réussite (tableau de synthèse)
Conditions de bonne
efficacité
Pré-levée
Sol frais
ou
5 à 10 mm de pluie
dans la semaine
Adventices
"points forts"
PSD
Véroniques
Adventices
difficiles
IFT
accessible
Autres
graminées
Renouées
Atriplex
1.0 à 1.2
Levées tardives
Renouées
1.0 à 1.2
Efficacité de la post-levée
d'une année sur l'autre
Post-levée
précoce
Sol frais
Mauvaises herbes jeunes
Hygrométrie > 60%
PSD
Post-levée
stricte
Mauvaises herbes jeunes
Mélange 3 produits
Hygrométrie > 60%
Graminées
(toutes)
Véroniques
Renouée
des oiseaux
0.8 à 1.0
Binage après
un traitement
en plein
Sol sec et soleil
Toutes dans
l’inter-rang
Toutes sur
le rang
Levées tardives
0.6 à 0.8
Désherbinage
(Hygrométrie > 60%)
Pour un IFT réduit (inférieur à 0,9), à
peine la moitié des programmes de
prélevée ont obtenu une efficacité suffisante ne justifiant pas de rattrapage
supplémentaire (voir figure pré-levée).
En remontant les doses de produits, et
donc les IFT, on arrive à un score bien
plus honorable de 87% de satisfaction.
Cela mérite d'être souligné : les deux
années passées 2010 et 2011 nous rappellent bien que les conditions d’humidité du sol au moment de l’application
sont fondamentales pour les produits
de pré-levée.
Nous avons tenté de décaler l’application des produits de prélevée quand les
conditions d’état du sol ne sont pas là,
le produit étant alors moins dégradé
quand les conditions redeviennent favorables. Il s’agit des stratégies intitulées
"post-levée précoce" dont l'efficacité,
certaines années comme 2010 ou 2011,
fut nettement meilleure qu'en prélevée. Cependant, les années où l’état
de sécheresse se déclare plus tard en
saison, ces programmes sont mis à mal.
Au bilan pluri-annuel (voir figure postlevée précoce), les résultats sont finalement très proches de ceux observés
en prélevée.
0.25
Afin d’évaluer différents IFT sur les produits de post-levée, nous avons travaillé
avec une association de deux ou trois
produits généralement appliqués en
deux passages. Lors du premier traitement, réalisé 3 à 4 semaines après le
semis, le maïs est au stade 3 feuilles et
les mauvaises herbes au stade cotylédons à 2 feuilles. Le deuxième passage
est adapté à la dynamique de levée des
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Les doubles applications montrent
généralement des résultats satisfaisants, quelles que soient les doses
appliquées. La post levée en double traitement présente de très bons résultats
lors d’applications précoces, mais les
résultats peuvent se détériorer fortement dès lors que la première application est trop tardive ou que le délai entre
les deux applications est trop long.
Les échecs sont généralement observés avec des passages uniques ou avec
des applications tardives : dans les deux
cas, il s’agit de mauvaises herbes qui
sont trop développées au moment du
traitement.
Sans vouloir remettre en cause la
nécessité de bien utiliser les produits
foliaires dans de bonnes conditions
météorologiques (température, hygrométrie, vent, pluie), cette série d’essais
permet de bien démontrer que le premier critère à prendre en compte est la
dynamique de levée des adventices et
de leur stade au moment de l’application du désherbant.
Post-levée précoce (passage unique)
note d'efficacité
Intervenir sur de jeunes
mauvaises herbes
en post-levée
Post-levée sticte (2 passages)
note d'efficacité
dernières adventices. Enfin, quelques
modalités étaient également réalisées
avec une application unique, à 6 feuilles
du maïs.
Les résultats obtenus pour les modalités de post levée sont bien meilleures
qu'en pré-levée, avec un taux de réussite de 89% pour des IFT inférieurs à
0,9 (voir figure post levée stricte). Ces
bonnes performances sont surtout plus
régulières d’une année sur l’autre.
note d'efficacité
Désherbage de pré-levée + post ciblé
Chaque symbole présenté sur
ces graphiques représente une
modalité expérimentale testée
(programme/produit, condition
pédo-climatique), en fonction
de son Indice de Fréquence de
Traitement (IFT) et du résultat
d’efficacité sur les mauvaises
herbes. Les notations d’efficacité
sont réalisées selon la grille
Arvalis, sur une échelle de 0 à
10, sachant qu’une note de 7 ou
plus correspond à un traitement
satisfaisant qui ne justifierait pas
de rattrapage supplémentaire.
Idéalement, le meilleur
programme est celui qui dispose
d’une efficacité supérieure à
7 avec un IFT le plus faible, et
si possible inférieur à 0,9 qui
correspond environ à la moitié de
l’IFT de référence régional. Ces
programmes alliant faible IFT
et efficacité sont situés dans le
carré situé en haut à gauche du
graphique.
Michel Falchier
2011 : des programmes mis à mal par les conditions météo
Dés les premiers stades, le maïs a souffert de la concurrence des mauvaises herbes. Le désherbage a pour objectif
premier d’éliminer rapidement cette nuisibilité et de maintenir un état de propreté satisfaisant jusqu’au recouvrement
des inter-rangs par la culture de maïs, les adventices susceptibles de lever au-delà de ce stade ne présentant plus de
gêne pour le maïs.
Les conditions sèches au moment des semis ont mis à mal
les traitements de pré-levée, se traduisant par des échecs
notoires d’efficacité de ces produits. La sécheresse prolongée s'est traduite par une mauvaise couverture du sol par le
maïs, avec en conséquence immédiate, des levées échelonnées de mauvaises herbes qui sont bien souvent difficiles à
contrôler. Dans ce contexte, le nombre de jours disponibles
pour le binage était relativement important et a permis des
interventions de bonne qualité en désherbage mécanique.
La pluie est nécessaire pour réussir en pré-levée
Les semis de maïs réalisés avant le 25 avril ont été effectués
en absence de pluie. De plus, la sécheresse démarrée vers
la mi-mars n’a pas toujours permis de réaliser des lits de
semence suffisamment affinés. Les maïs ont donc souvent
été implantés dans des mottes sèches, conditions les plus
défavorables au bon fonctionnement des produits de prélevée.
Quelle que soit la dose, l’efficacité était insuffisante pour les
applications réalisées le jour du semis. Mais dans toutes les
situations, c’est le produit de rattrapage qui a fait l’essentiel
de travail. Sans ce deuxième passage, les notes d’efficacité
étaient déplorables et les conséquences sur le rendement
du maïs catastrophiques.
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DOSSIER
/ 6 avril 2012
PRÉCONISATIONS 2012
Les prélevées : à réserver
sur certaines mauvaises herbes
Si on craint la présence de graminées estivales et/ou des véroniques, un anti-graminées
de prélevée garantira un premier nettoyage. L’efficacité de la prélevée dépendra de l’état
du sol : trop sec ou trop motteux, l’efficacité sera faible. Le produit sera positionné
au plus près du semis afin de bénéficier de l’humidité résiduelle. Attention également
dans les parcelles à taux de matière organique élevé.
L’application de prélevée aux doses préconisées va permettre
un certain "ménage" sur les dicotylédones en regroupant et
retardant les relevées. Une souplesse d’application est ainsi
donnée au deuxième passage, dont le produit sera adapté à
la flore.
La post levée : un désherbage à vue
Les stratégies de post levée doivent impérativement associer
deux grandes familles de désherbants :
1. CALLISTO ou MIKADO constituent la base principale sur
laquelle s’appuie le désherbage des principales dicotylédones
sur maïs.
1er passage Prélevée
Camix 2.5 à 3 l
Dakota P 4 l
Isard 1 l + Prowl 2 l
Isard 0,8 l + Lagon 0,8 l
Adengo 2 l
Isard (Spectrum) 1,4 l
IFT
0,8
1
1
1,38
1,37
1
2. En présence de graminée, MILAGRO ou PAMPA ou EQUIP…
sont indispensables, notamment sur pâturin annuel, ray
grass, sétaires, panic dichotome. En l’absence de graminées,
leur usage pourrait paraître moins essentiel. Cependant ils
apportent un plus significatif sur amaranthes ou crucifères,
et par effet de synergie permettent de baisser la dose du
premier produit.
Le mélange de ces deux produits est déjà préparé dans une
spécialité comme ELUMIS :
ELUMIS 0.7 correspond à CALISTO 0.5 + MILAGRO 0.5.
ELUMIS 0.4 correspond à CALISTO 0.3 + MILAGRO 0.3.
2e passage Post levée
IFT
Callisto 0,3 à 0,5 l
Mikado 0,3 à 0,75 l
Auxo 0,5 à 0,75 l
Mikado 0,3 l + Emblem … 0,75 à 1 kg
ou binage
0,2 à 0,33
0,2 à 0,5
0,3 à 0,5
0,45 à 0,64
0
Un troisième produit peut être associé
à ce couple de base. Soit un bromoxynil (CADELI, EMBLEM,…) ou du PEAK, si
Exemples de programmes avec premier passage
en pré-levée (pensez à additionner les deux
passages pour le calcul de l’IFT).
Le liseron des haies,
une espèce particulièrement
difficile à contrôler.
Lutte
contre
le liseron
Produit
Dose avant 6 feuilles du maïs
Callisto + Milagro + Cambio
0,3 + 0,3 + 1,0
Callisto + Milagro + Banvel 4S
0,3 + 0,3 + 0,2
Callisto + Milagro + Cadence
0,3 + 0,3 + 0,15
Callisto + Milagro + Casper
0,3 + 0,3 + 0,1
Callisto + Milagro + Conquérant
0,3 + 0,3 + 0,15
Callisto + Milagro + Kart/Starane Gold
0,3 + 0,3 + 0,4
Callisto + Milagro + Starane 200
0,3 + 0,3 + 0,4
La levée tardive du liseron des haies, et le fait de ne pas
pouvoir utiliser les produits efficaces à base d’hormones
entre 6 et 8 feuilles du maïs, posent de vraies difficultés
en matière de lutte contre cette mauvaise herbe. C’est en
effet entre 6 et 8 feuilles que l’épi se forme : un stress ou
une perturbation à ce stade peut avoir des conséquences
importantes sur la mise en place des composantes de
rendement de la culture.
Bien que levant tard, le liseron des haies peut coloniser
complètement la culture. Il devient nécessaire de limiter
Pour un passage en Post levée
Mikado 0,5 à 0,7 l + Milagro 0,5 l
Callisto 0,5 l + Milagro 0,5 l
Mikado 0,5 à 0,7 l + Equip 1 l
Elumis 0,75 l
IFT
Pour 1 passage
0.66 à 0.83
0.66
0.71 à 0.88
0.50
Mikado 0,3 l + Equip 0.6 l + Cadeli 0,3 l
Mikado 0,3 l + Equip 0.6 l + Peak 6 g
Elumis 0,4 l + Cadeli 0.3 l
Elumis 0,4 l + Peak 6 g
Auxo 0,5 l + Milagro 0,3 l
Callisto 0,3 l + Milagro 0,3 l + Peak 6 g
0.63
0.72
0.47
0.57
0.53
0.76
Pour lutter contre le liseron :
Mikado 0,3 l + Equip 0,6 l + Banvel 0,2 l (1)
Callisto 0,3 l + Milagro 0,3 l + Banvel 0,2 l (1)
Elumis 0.4 l + Casper 100 (1)
0.70
0.73
0.60
(1)
avant 6 feuilles du maïs
En post levée, préférez les traitements sur mauvaises
herbes jeunes (2-4 feuilles) avec hygrométrie > 60%. Pensez
à additionner les deux passages pour le calcul de l’IFT.
on souhaite renforcer l’efficacité du programme sur des
renouées particulièrement. Soit une hormone (BANVEL 4S,
STARANE 200, KART…) si on recherche une efficacité particulière sur des vivaces telles que le liseron.
On gardera la dose basse si on rajoute un troisième produit
et si on est en bonnes conditions (hygrométrie, stade des
mauvaises herbes, pulvérisateur en bon état…).
Deuxième passage de post-levée : une intervention plus ciblée.
Après 8-9 feuilles du maïs, les relevées ne peuvent plus concurrencer le maïs. Le premier passage, réalisé sur jeunes adventices, permettra une bonne maîtrise de l’ensemble de la flore.
En raison des relevées possibles avant le stade 6 feuilles du
maïs, un deuxième passage ciblé ou un binage viendront en
complément. On utilisera les mêmes produits que précédemment, en choisissant plus particulièrement le ou les produits
les plus adaptés à la flore la plus présente.
Michel Falchier
produits
La véronique de perse est une espèce particulièrement difficile
à détruire en post levée.
nouveaux
Les quelques nouveautés en matière de désherbage correspondent pour l’essentiel à des reformulations ou à des associations de substances
déjà bien connues. Ces nouveautés n’apportent
donc pas de révolution dans les stratégies de
désherbage. Elles permettent éventuellement de
gagner quelques décimales dans le calcul de l’IFT.
● ADENGO / KOLOSS
La thiencarbazone est un nouvel inhibiteur des
ALS, proche des sulfonylurées. En prélevée (2 l/
ha),il est un peu court sur arroche, mercuriale et
renouée liseron. En post-levée précoce (1,5 l) il est
beaucoup mieux. Ce produit peut représenter une
bonne alternative aux chloracétamides .
Attention toutefois aux mélanges incompatibles
avec des produits trop adjuvantés (EQUIP, RITMIC,
PAMPA Premium) ou les formulations OD et à ne
jamais rajouter d’adjuvant.
● ELUMIS / CHORISTE
Association de mésotrione et de nicosulfuron, ce
produit n’est rien de plus que l’association de CALLISTO et de MILAGRO. (ELUMIS 1 L = CALLISTO
0,75 l + MILAGRO 0,75 l).
Attention toutefois ce produit n’est pas compatible
avec les bromoxynils en formulation poudre.
● PEAK PLUS / CASPER
Associant du prosulfuron et du dicamba, il apporte
un spectre liseron supplémentaire par rapport au
PEAK. A utiliser également en association mais
plutôt sur le deuxième passage de désherbage, à
100 g avant 6 feuilles du maïs. Possibilité de repasser après 8 feuilles du maïs.
● LAUDIS WG
Une nouvelle molécule dans la famille des tricétones : la tembotrione. Ce produit est un concurrent des CALLITO et MIKADO déjà bien connus. Il
s’utilise avec un adjuvant (Actirob, Héliosol, Li 700,
Silwett L77, …). Son classement R63 ne permet
pas de l’associer aux spécialités contenant du bromoxynil.
son extension et de l’empêcher de monter sur les tiges
de maïs.
L’association CALLISTO + MILAGRO, ou les équivalents,
avant 6 feuilles, ne perturbent pas sérieusement le développement du liseron. Le fait de rajouter un produit à base
d’hormone avant 6 feuilles, ou à dose plus faible après 8
feuilles, apporte une efficacité très correcte. Les produits
contenant du dicamba : BANVEL 4S, CAMBIO, CASPER,
CONQUERANT et CADENCE, sont supérieurs à ceux à
base de fluroxypyr : STARANE 200 et KART.
En complémentarité d’action, le Banvel est meilleur sur
chénopodes et le Starane , Kart ou Starane Gold sont
meilleurs sur morelles.
● AUXO / HYDRIS
Il est constitué de tembotrione associée à du bromoxynil (EMBLEM). Il s’utilise avec un adjuvant
(Actirob, Héliosol, Li 700, Silwett L77, …).
Sur le plan technique AUXO 0,75 l = MIKADO 0.5 l +
bromoxynil liquide 0,5 l. On peut l’associer avec du
MILAGRO mais surtout pas avec EQUIP ou CUBIX.
Un dernier rattrapage au delà de 8 feuilles du maïs peut
être utile. Dans ce cas on utilisera les produits spécifiques
seuls. Cependant si la parcelle est vraiment très infestée
en liseron des haies, seul le traitement en dirigé avec des
pendillards permet d’en venir à bout.
● MERLIN FLEXX
Successeur du MERLIN, il contient un nouveau
phytoprotecteur qui lui évite les désagréments de
son prédécesseur. Positionné en prélevée ou post
précoce, il a un spectre essentiellement antidicotylédones qui nécessite donc un complément.
Michel Falchier
Michel Falchier
● CONQUERANT
Tritosulfuron 125 g/kg + Dicamba 600 g/kg (dose
homologuée = 400 g), conseillé en association à 200
g avant 6 feuilles du maïs. Possibilité de repasser
après 8 feuilles si nécessaire.