Sur les traces du passé

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Sur les traces du passé
Sur les traces du passé
fascicule 13
L e s
p e r s o n n e s
i m p o r t a n t e s
v e r s
1 5 0 0
CHEZ LES ALGONQUIENS
Nous avons très peu d’information
concernant les Amérindiens parce
qu’ils n’avaient pas d’écriture. Les
choses du passé et les savoirs se
transmettent par la parole, c’est ce
qu’on appelle la tradition orale. Il est
donc difficile de savoir quelles étaient
les personnes importantes pour les
Algonquiens parce qu’ils n’ont pas
laissé de traces écrites. D’où viennent
donc nos connaissances sur les
Amérindiens ?
Le fait qu’il n’existe aucun document écrit par les Amérindiens avant l’arrivée des
Européens explique que nos connaissances sur eux sont limitées. Nous ne savons pas
exactement qui ils étaient, comment ils vivaient, à quoi ils pensaient ni à quoi ils
rêvaient. Nous connaissons quand même plusieurs choses des sociétés amérindiennes
vers 1500. Ces informations viennent des découvertes archéologiques et des
témoignages écrits par les premiers Européens venus sur le continent nord-américain.
Elles proviennent aussi des observations des sociétés amérindiennes d’aujourd’hui et
des traditions orales qu’elles ont maintenues.
Tous les membres d’une nation algonquienne sont égaux. Les femmes sont donc des
membres à part entière de la tribu et jouent un rôle important dans la vie de la bande.
Chez les Algonquiens, les hommes et les femmes ont chacun leurs tâches et il est très
rare qu’une femme effectue la tâche d’un homme et vice versa.
Les tâches des femmes : De manière générale, les femmes algonquiennes s’occupent
de tout ce qui concerne le camp. Ce sont elles qui s’occupent de construire les
habitations, de trouver du bois de chauffage et de conserver les aliments. Elles
s’occupent aussi de fabriquer les vêtements et de faire la cueillette des fruits sauvages.
Quand les tribus se déplacent, ce sont les femmes qui transportent les bagages pour
permettre aux hommes de partir rapidement à la chasse s’ils aperçoivent une proie
intéressante. Les Algonquiens sont patrilinéaires, c’est-à-dire que c’est le père qui
établit le lien de parenté. Lorsqu’un couple se marie, la femme se joint à la famille de
l’homme et va vivre avec lui. On peut dire que l’homme est considéré comme le chef de
la famille.
Sur les traces du passé
fascicule 13 : page 49
Les tâches des hommes : La principale tâche des hommes est de s’assurer d’avoir
assez de nourriture pour toute la bande. Ce sont eux qui se chargent de la chasse et de
la pêche. Les hommes sont également responsables du commerce avec les autres
bandes et nations. Lorsque les Algonquiens sont en guerre, ce sont les hommes qui
vont se battre. Lorsque la bande se déplace, les hommes ne transportent presque pas
de bagages mais gardent leurs armes à portée de la main pour chasser le gibier qu’ils
croisent en chemin.
CHEZ LES IROQUOIENS
Comme les Amérindiens ne connaissent pas l’écriture, nous ne
savons rien de l’histoire personnelle des individus vers 1500. Le
nom d’un homme est toutefois parvenu jusqu’à nous grâce au
témoignage écrit de l’explorateur français Jacques Cartier, qui l’a
rencontré en 1534. Cet homme s’appelle Donnacona. Il est alors le
chef de Stadaconé (la ville de Québec aujourd’hui), un village d’environ 500 habitants. Il
accepte que deux de ses fils, Domagaya et Taignoagny, accompagnent Jacques
Cartier en France.
Les femmes jouent un rôle très important dans la société iroquoienne. Les enfants
appartiennent au clan de leur mère. C’est ce qu’on appelle une société matrilinéaire.
Les enfants vivent avec la famille de leur mère dans la maison longue. Celle-ci est
d’ailleurs dirigée par la mère de clan, qui est la femme la plus âgée. Les mères de clan
choisissent les chefs civils. Les chefs sont des hommes. Chez les Iroquoiens, toute
l’organisation de la société est divisée entre les hommes et les femmes : leurs tâches
sont différentes.
Les tâches des femmes : Une femme ne fait jamais le travail d’un homme et vice
versa. Il n’y a pas un travail plus important que l’autre, car les tâches se complètent
pour assurer la survie de tout le groupe. Les femmes s’occupent de l’agriculture, des
semailles jusqu’à la moisson. Elles cueillent des plantes, des herbes, des noix et des
petits fruits, elles recueillent l’eau d’érable et elles préparent les repas. Elles préparent
les peaux d’animaux pour confectionner des vêtements. Elles fabriquent aussi plusieurs
objets de la vie quotidienne, comme des pots et des vases avec l’argile, de même que
des sacs et des paniers avec l’écorce.
Les tâches des hommes : Les hommes défrichent les champs pour l’agriculture, mais
ce sont les femmes qui s’occupent des travaux agricoles. Pour compléter l’alimentation
qui provient de l’agriculture, les hommes chassent et pêchent. La chasse est plus ou
moins importante selon les nations. Elle amène toutefois les hommes à se déplacer,
donc à quitter le village pendant un certain temps. La guerre est aussi une affaire
d’hommes et les oblige à s’éloigner du village pendant des périodes plus ou moins
longues. Il reste alors au village les femmes, les enfants et les personnes âgées. Les
relations avec les autres nations, amies ou ennemies, relèvent de la responsabilité des
hommes iroquoiens. Leur rôle politique est majeur. C’est parmi eux qu’on choisit les
chefs civils et les chefs de guerre.
Sur les traces du passé
fascicule 13 : page 50
L a
v i e
q u o t i d i e n n e
CHEZ LES ALGONQUIENS
Les Algonquiens sont nomades, c’est-à-dire
qu’ils n’ont pas d’habitation fixe. En été, ils
forment de grands groupes et s’établissent
près d’une rivière ou d’un lac. Ils passent tout
l’été au même endroit et se nourrissent du
poisson qu’ils pêchent. L’hiver, lorsque les
lacs et les rivières sont gelés, ils se déplacent
et vont s’établir dans la forêt. À cette époque de l’année, les Algonquiens chassent le
petit et le gros gibier. Il est plus facile pour eux de chasser le gros gibier comme
l’orignal parce qu’il se déplace lentement dans la neige épaisse.
Les Algonquiens se nourrissent surtout de viande. En hiver, ils se dispersent en petites
bandes pour ne pas chasser sur le territoire des autres bandes. Dès qu’il n’y a plus de
gibier à un endroit, ils se déplacent vers un endroit où la chasse est meilleure. Dans un
même hiver, les Algonquiens déplacent plusieurs fois leur campement et ne restent pas
plus de 15 ou 20 jours au même endroit.
Habitation : Les habitations des Algonquiens s’appellent des wigwams. Les wigwams
ressemblent un peu à de grandes tentes en forme de cône ou de dôme. Un wigwam
peut avoir de 3 à 6 mètres de large et 3 mètres de hauteur. Un wigwam est fabriqué
avec de grandes perches de bois qu’on recouvre de peaux et d’écorce. Normalement,
un wigwam est assez grand pour abriter quelques familles. Le wigwam est très
pratique pour des nomades comme les Algonquiens parce qu’il est facile à monter, à
démonter et à transporter. Lorsqu’une bande a choisi l’emplacement de son
campement, les femmes sont capables de monter le wigwam en une heure environ.
Lorsqu’on change d’endroit, on emporte seulement les peaux et l’écorce parce que
c’est assez léger. On trouvera d’autres perches au prochain endroit où le camp sera
établi.
Vêtements et objets : Les Algonquiens fabriquent leurs vêtements à partir des
matériaux qu’ils peuvent trouver autour d’eux. La plupart de leurs vêtements sont
fabriqués à partir de la peau et de la fourrure des animaux qu’ils chassent comme le
castor, l’écureuil noir, la loutre, l’orignal, le caribou ou le renard. Pour que les vêtements
soient robustes, on nettoie les peaux pour enlever les résidus de graisse et de chair
puis on les coud ensemble en utilisant des tendons d’orignal et de caribou. Les
vêtements que portent les Algonquiens sont très pratiques parce qu’ils gardent au
chaud et qu’ils sont durables. Lorsqu’il fait très froid, les Algonquiens portent un « capot
long » qui est un manteau long fait de sept ou huit peaux de castor. Les vêtements des
hommes et des femmes sont très semblables et il n’est pas rare qu’ils les échangent
entre eux.
Sur les traces du passé
fascicule 13 : page 51
Les Algonquiens fabriquent tout ce dont ils ont besoin à partir des matériaux qui les
entourent. Les outils et les armes (des lances, des couteaux et des aiguilles par
exemple) sont fabriqués avec du bois, de la pierre, de l’os et de l’écorce. Les lames
qu’ils fabriquent pour les armes sont aussi efficaces que des lames de métal !
CHEZ LES IROQUOIENS
Les nations iroquoiennes sont sédentaires, contrairement aux Algonquiens, qui se
déplacent constamment. Les Iroquoiens habitent des villages et cultivent la terre pour
se nourrir. Les peuples sédentaires restent sur place durant dix, quinze ou vingt ans,
tant que la terre produit suffisamment de nourriture. Lorsqu’elle s’appauvrit, il faut
déménager tout le village ailleurs sur leur territoire, là où le sol sera à nouveau fertile.
Le village doit aussi être près d’une source d’eau potable et d’une forêt, pour
s’approvisionner en bois. Certains habitent de petits villages qui ne comptent que de
cinq à quinze maisons longues. Mais certains villages regroupent une cinquantaine de
maisons. Ces grands villages sont souvent entourés d’une palissade pour se protéger.
C’est le cas du village d’Hochelaga, sur l’île de Montréal, habité par des Iroquoiens du
Saint-Laurent.
Habitation : Imagine que tu habites avec toute ta famille : tes parents, tes frères et
sœurs, tes grands-parents, tes oncles et tes tantes et leur propre famille. Tu trouves
que ça fait trop de monde dans une maison? C’est pourtant ainsi que vivent les
Iroquoiens. Ils habitent dans une maison longue avec la famille de leur mère. Il peut y
avoir entre 25 et 60 personnes dans une seule maison ! Comment font-ils pour vivre
tous ensemble ? D’abord, le nom le dit bien : la maison est longue. Elle peut s’agrandir
facilement car elle est faite de bois et d’écorce. Elle compte deux portes, une à chaque
bout, mais pas de fenêtre. À l’intérieur, chaque famille a un espace bien à elle.
Voici comment la maison est divisée. Au centre,
dans le sens de la longueur, il y a une allée
centrale où on retrouve les foyers qui servent à
cuire la nourriture et à se réchauffer. Au-dessus
de chaque foyer, il y a un trou d’aération au
plafond pour laisser sortir la fumée. De chaque
côté de l’allée, un aménagement qui ressemble à
des lits superposés : en bas, les lits et, en haut,
des banquettes qui servent d’espaces de
rangement. Des enfants peuvent aussi dormir làhaut. Des murs d’écorce séparent l’espace entre
chaque famille et deux familles se partagent un
foyer. Les Cinq Nations se nomment les Haudenosaunee, soit les « peuples de la
maison longue ».
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Mots en italique et soulignés : vocabulaire à chercher dans le dictionnaire
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