Balẖī, Aḥmad ibn Sahl al- (0849-0934). Le Livre de la création et de
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Balẖī, Aḥmad ibn Sahl al- (0849-0934). Le Livre de la création et de
Bal, Amad ibn Sahl al- (0849-0934). Le Livre de la création et de l'histoire.... 1899. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. 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PRÉFACE La bibliothèque se trouve nople, à ConstantiIbrahim-pacha, dans le voisinage de la grande mosquée du elle fut fondée par le célèbre grand-vizir de Chahzâdè; sultan Ahmed de Dâmâd III dans les premières années du XVIIIe siècle de notre ère. Le catalogue de cette bibliothèque, rédigé en a été lithoturc par Nédjim-Éfendi en 1269 de l'hégire, à Constantinople ; un nouveau catalogue, imprimé graphie ottoman de l'instruction publique, par les soins du Ministère a été publié en 1312 de l'hégire 1. et de l'Histoire, Le manuscrit du Livre de la Création est conservé dans d'Abou-Zéîd Ahmed ben Sahl el-Balkhî, sous le n° 918 ; il est Il est inscrit cette bibliothèque. il est divisé 223 feuillets; entièrement paginé et comprend reliées en un seul volume. La première parties, du feuillet 1 au feuillet 74; la seconde, du partie s'étend du feuillet 155 feuillet 75 au feuillet 154, et la troisième, 0m235 a pour dimensions au feuillet 223. Ce manuscrit en trois X 0m165; chaque page : est ainsi présenté 4-OLll fUVl Il ,lUI ^ I 1. li\, ^\x\ <JL^> contient | AJlij * dUil iUb >\s I ZJiï\ olk^JLJi- vingt-six Ur! •" ^jl-Jlj . jtf dLU lignes. *JJI —' W^. Le titre J^ ÂJ\y» Un vol. grand in-8°, 87 pp. VIII en son entier et de VHistoire, et au complet, composé par l'imam très savant, le distingué el-Balkhî entre les hommes de mérite, Abou-Zéid (que Dieu soit satisfait de lui et le satisfasse!), pour la bibliothèque illustre de notre maître, le prince des grands émirs, l'appui de la l'ordonnateur du monde, de l'empire, l'organisateur « Le Livre de la Création et de la religion, qui a rendu l'élu du sultan des l'islamisme et les Musulmans, puissants ses viccréatures et son vicaire (que Dieu rende illustres exalte son flambeau [le fasse briller] et double ses toires, » et sa famille. capacités !) pour Mohammed Le personnage de qui Abou-Zéid pour la bibliothèque écrivit son ouvrage, et dont le nom ne figure ni dans le titre ni dans le cours du Livre de la Création, est probablement terre, l'auxiliaire de la nation le premier ministre du prince qui avait succédé à son frère samanide Mançoûr ben Noûh, 'Abd-el-Mélik en 350 \ La copie de la première de Constanpartie du manuscrit a été achevée dans le premier tiers du mois de tinople Ier 663; la seconde partie n'a aucune indication djoumâda de date; la troisième suipartie porte à la fin l'annotation vante : 1. Mirkhond, Rausai uç-Çafd, vol. IV, p. 16; Defrémery, Histoire des Samanidcs, p. 150 et suiv. ; Tdrikh Miined/djiin-bdchi, t. II, p. 255. IX (f Celui qui a copié ce livre est le faible et pauvre esclave de son Seigneur le très doux, qui espère en la miséricorde Khalîl ben el-Hoséïn el-Kurdî el-Walàchdjirdi (que Dieu lui pardonne ainsi qu'à tous les Musulmans!), dans le courant de Tannée 663. Louange à Dieu seul, et bénédiction sur Mohammed et sa famille ! » Ce copiste était, ainsi qu'on le voit, un kurde de Walâchdjird ou « château de Volodu château-fort de Kinkiwar, gèse », bourgade dépendant entre Hamadân 1. et Kirmânchâh On sait peu de chose d'Abou-Zéîd Ahmed ben Sahl elBalkhî. Dans son ouvrage consacré aux historiens arabes 2 n'a et à leurs ouvrages, F. Wùstenfeld pu que citer son nom d'après le Fihrist, la date de sa mort 3, et quatre de ses ouvrages turc Hâdji-kkalfa, dont d'après le polygraphe le Kachf' ez-Zunoûn énumère encore deux autres pourtant dont la mention a, parait-il, échappé aux érudites recherches du savant orientaliste 4. M. de Goeje 5 a réuni à peu près tout 1. H y a encore trois autres localités du même nom, l'une sur la frontière du pays de Balkh, l'autre dans la province du Kermân, et la dernière près d'Akhlât. Je pense, à cause de la nationalité kurde de notre copiste, que c'est bien celle que j'ai désignée qui est sa patrie d'origine. Cf. Mèrâçid el-Ittilâc, éd. Juynboll, s. v°; Jacut's Moschtarlk, éd. Wùstenfeld, p. 436; Barbier de Meynard, Dictionnaire de la Perse, p. 589. 2. Die Geschichtschreiber der Araber and livre Werke, Gottingen, 1882, p. 38, n° 117. 3. 340 hég. d'après Hâdji-Khalfa, Lex. bibliogr., t. II, p. 623 et 23; mais cette date doit être avancée,, car le Kltâb cl-Bcd' a été composé en 355. 4. Ce sont le n° 4193, Lex. Bibliogr., t. II, p. 623, et le n° 10328, id. opus, t. V, p. 119. 5. Die Istahhri-Balkhi Fraye, dans la Zellschrifl der DMG.,%. XXV, p. 53 et suivantes. X ce que servant l'on connaît du surtout Çafadi en se d'Abou-Zéïd, de la biographie de du Wâfî manuscrit bïl-toafayât Né dans le d'Oxford. la bibliothèque possédé par de la province de Balkh\ dépendant village de Châmistiyân, Il comme professeur. sa carrière notre auteur commença à son pays natal, et il y resta sa vie durant très attaché de ses en la possession acheta des propriétés qui restèrent il descendants jusqu'à la ruine de Balkh. Dans sa jeunesse, et le désir pour la secte des Imâmiyya, dans l'Iraq. le conduisit leur doctrine entièrement différente Là ses études prirent une direction ; et fut bientôt il se tourna avec zèle vers la philosophie élèves du célèbre El-Kindi, qui compté parmi les meilleurs impression; paraît avoir fait sur son esprit une profonde l'auteur du Fihrist, Ibn ses ouvrages, car, en énumérant excellait en-Nédim, qu'Abou-Zéïd Abi-Ya'qoûb remarque eut une prédilection de mieux connaître dans toutes les branches de la science, et qu'il suivait, clans ses écrits et ses compositions, la méthode des philosophes, tout en se rapprochant 2. clés littérateurs On raconte que, bien des années après la fin de ses études., Abou-Zéîd s'assit une fois à la même table qu'Abou-Bekr el-Bekri et d'autres Abou-Zéïd dit la prière, personnes. mais la fit trop longue au gré d'Abou-Bekr, qui était un homme bien doué, mais étourdi, et disait tout ce qui lui à cause de son âge ; passait par la tête, ce qu'on supportait celui-ci assez haut pour être entendu, chuchota, les mots suivants à l'oreille d'Abou-Mohammed : el-Khodjendî « Abou-Zéïd a encore en tête le parfum de la secte des J) Abou-Zéïd, à se moquer Imâmiyya. qui était le premier 1. Cf. Yâqoût, III, p. 239; Barbier de Meynard, Dictionnaire Prrsc, p. 344. 2. Fi h ri.si, t. I, p. 138. de la XI de l'enthousiasme de aussitôt ses premières à rire. années, interrompit la prière et se mit On ne nous raconte pas comment il atteignit de hautes situations ; cependant, d'après le témoignage général, il dut sa fortune à son érudition à sa modestie plus qu'ordinaire, et à sa circonspection. Cette dernière qualité ne l'empêcha de se faire, par quelques-uns de ses écrits, pas néanmoins des ennemis tels qu'El-Hoséïn ben cAli el-Marwarroûdhî et son frère Ço'louk, de qui il avait dont le payement annuelle, reçu quelque temps une fut interrompu pension par eux à la suite de la publication de son livre sur la Question des Il en fut de même du célèbre ministre des interprétations. Abou 'Ali connu également comme géographe, Samanides, de bénéfices dont celui-ci était concessionnaire el-Djéïhânî; mais il l'en priva lorsque il versait les revenus à Abou-Zéïd, et des Vicécrivit son livre Des Sacrifices notre philosophe times. Il aurait même été, clans ces occasions, soupçonné mais sans fondement, l'auteur du d'hérésie, car, d'après et el-Djéïhânî El-Hoséïn ben cAli était Carmate, Fihrist, tandis que les doctrines d'Abou-Zéïd dualiste, religieuses son penchant à la philoavec Notre aussi d'astronomie sophie. une profonde aversion à l'égard passion, tout en nourrissant \ de l'astrologie (ahkâm judiciaire en-nodjoûm) on rapporte l'anecdote Comme de sa modestie, preuve suivante : Lorsque fois sa Abou-Zéïd fit pour la première étaient cour restées orthodoxes, malgré auteur s'occupait au prince de Balkh, Marwazi 2 et que celui-ci Ahmed ben lui demanda Abou-Zéïd. Le prince qu'il s'appelait n'était pas de bon goût de se nommer elben Hàchîm son nom, il répondit car il en fut étonné, Sahl par le surnom 1. De Goeje, loco laud. 2. Mort en 307 hég. Cf. Ibn el-Athîr, t. VIII, p. 86 et suivantes. dû XII d'un fils, et à la naissance uniquement cela, le savant pour un homme peu poli. son cachet dans la Zéïd laissa tomber ramassa et y lut, à sa grande stupéfaction, alors « Ahmed ben Sahl. » Il comprit il tint, à cause de Par hasard Abousalle. Le prince le ces mots gravés : que que ce n'était du prince, n'avait en présence par courtoisie qu'Abou-Zéïd, donné que son surnom, leurs deux noms étant identiques. il de devenir son ministre, Quand ce prince lui demanda et n'accepta ce poste qu'une place de secrétaire,, Ahmed ben Mahmoud tandis que son ami Aboul'l-Qâsim un el-Ka'bî était appelé au rang de vizir, qui comportait traitement mensuel de mille dirhems, au lieu que la place refusa d'Abou-Zéïd mais n'en avait Abou'l-Qâsim remettre à son ami, que ordonna ; cinq cents pour émoluments de des finances au ministre cent pour son compte, C'est au même Abou'l-Qâsim dirhems de plus chaque mois. que notre auteur dut sa propriété de Châmistiyân. lisse trouvaient un leur montra celui-ci jour tous deux chez le prince, lorsque un magnifique collier de perles qu'il venait de recevoir de l'Inde et dont il détacha à deux reprises dix perles dont il fit présent à chacun d'eux. Abou'l-Qâsim pria le prince de l'autoriser le prince, à donner les siennes à Abou-Zéïd. « Certes, dit et même je ne veux pas te le céder en générosité, en se je lui donne aussi les dix qui me restent ; et, ajouta-t-il tournant vers Abou-Zéïd, ne te fais pas duper par un négociant adroit, car elles m'ont coûté trente mille dirhems. » C'est avec le prix de ces perles qu'Abou-Zéïd acheta sa propriété. Le prince Samanide du Khorasân, le récit de d'après et de Çafadî, reproduit en abrégé Moqaddésî par HadjiAbou-Zéïd à venir le trouver à Bokhârâ khalfa 1, invita 1. Lex , hibUogr. t. IV, p. 112, n° 7804 ; de Goeje, Biblioth. Gconr Ar., III, p. 4. XIII mais pour entrer à son service. Le savant se mit en route, arrivé au bord de l'Oxus, le bruissement quand il entendit de l'eau et vit la largeur du fleuve, il écrivit au prince : « Tu m'as appelé vers toi, parce que tu as appris que je une certaine mais si je passais ce possède intelligence; Mon intelligence fleuve, je n'en aurais aucune. m'empêche » Quand le prince lut la lettre, il rit et d'aller te rejoindre. laissa le savant anecdote aucun retourner à Balkh. Moqaddésî comme cette rapporte n'avait entrepris une preuve qu'Abou-Zéld voyage; mais il est mal renseigné, et Çafadî grand est bien plus près de la vérité quand il affirme qu'il avait les diverses contrées et y avait des parcouru accompli sans compter son pèlerinage à la voyages scientifiques, et de l'Histoire Mecque. Le Livre de la Création prouve que ce dernier avait raison; nous énumérons ci-dessous les pays selon son propre témoignage. parcourus par Abou-Zéïd, L'extérieur d'Abou-Zéïd Il était de taille agréable. teint brun, avec une figure saillants; et était n'était pas particulièrement il avait un moyenne, maigre, pâle et des yeux plus ou moins Il parlait peu il portait des cicatrices de variole. et des il était l'ennemi des arguties très sérieux, subtiles. questions Pour ce qui est des voyages d'Abou-Zéïd, clans dans les pages suivantes, qu'il 'entra les prêtres du feu sur Kkoûz 1 où il interrogea dans l'Avesta; dont le Créateur est mentionné présentèrent quelques feuillets qu'ils lui lurent quèrent en persan; grande mosquée c'était de Baçra, un fragment il entendit nous voyons, de le pyrée la manière ces gens lui et lui expliDans la du Patêt. 2 lui En-Nahrabendl 1. El-Ahwàz, ou Soûq el-Ahwàz, chef-lieu du Khoûzistân. 2. C'est ainsi que porte le manuscrit, mais nous pensons qu'il faut lire en-Nahrotîrî ,^> ^1! . C'est le surnom d'un poète, nommé Yahya XIV réciter des vers arabes Dieu. de de l'existence les preuves de la du prophète une tradition sur A Merw, il reçut bouche même d"Abd-er-Rakman à Oswâr 1, il entendit Mohammed ben Ahmed ben Sahl el-Marwazî; en citer une ben eslui fut transmise autre; une troisième par Hâtim Sindî, à Tekrît. Dans la partie encore inédite de cet ouvrage, nous voyons successivement notre auteur se rendre à Baçra, où un juif lui fournit une explication de la création d'Adam sur le (f° 52 r°); à Bilâd-Sâboûr \ pour y faire une enquête concompte d'un homme dont les doctrines paraissaient traires à celles des autres hommes, et qui prétendait être Dieu lui-même; à Fardjoût 3, clans la Haute-Egypte, où il el-Harachî. En l'an 325 reçoit une tradition d'Abou-Naçr de l'hégire, il était àChîrdjàn', où il rencontra un traditionniste connu sous le nom de es-Sidjzî (le Sace), Ahmed ben Mohammed Il visita Bethléem el-Hadjdjâdj. (f° 96 v°) ; à la Mecque, il entendit Abou 'Abd-er-Rakman el-Andalosî raconter une incursion des Turcs en Espagne; à Soùs, Mohammed ben Kkâlawaïki lui cita une tradition d'Ahmed ben Hanbal (f° 183 r°); au Caire, il rencontre Hâroûn ben Kâmil (f° 192 v°); et â Ikhmîm 5, il recueille un portrait du khalife omayyade Walîd fils de Yézid (f° 209 v°). Il est ben Abi-Moûsà, dont le nom est cité dans le Fihrist, t. I, p. 170 ; est-ce le môme que le nôtre? Sur la forme de l'adjectif ethnique, cf. Soyoùtî, Lobb el-Lobâb, éd. Veth, p. 268. 1. Bourgade près d'Ispahân, la même que Aswâriya ou Oswàriya; cf. Barbier de Meynard, Dictionnaire de la Perse, p. 37. 2. Canton dont le chef-lieu est Chahristân, près de la limite de l'Irâq-'Adjémî, cf. Mèrûçid, t. II, p. 1 et p. 136; Barbier de Meynard, op. land., p. 293 et 358. 3. Cf. S. de Sacy, Relation de l'Egypte par AbdallaliJ] p. 703; et la carte de l'Egypte du colonel Lapie, Paris, 1856. 4. La même que Sirdjân, ville principale du Kirmàn. Barbier de Meynard, op. laud., p. 333 et 366. 5. Ville connue de la Haute-Egypte. XV clair, par cette se sont étendus voulait revue bien d'Abou-Zéïd rapide, que les voyages au delà des limites étroites où l'on les confiner. les ouvrages Hadji-Khalfa, D'après Balkhî seraient au nombre de six : toèt-Tarîkh 1» Le Kitâb el-Bècl' (Lex. p.23, n°1693); 2° Un traité (id. opus, 3° Un mais qui médecine, « Somme d'Abou-Zéïd bibliogr., elt. II, : Taqwim el-bolclân intitulé géographie t. II, p. 395, n° 3495) ; de définir le sujet, dont il est malaisé ouvrage de morale et de paraît être une sorte de mélanges w'èl-abdân intitulé : Djornai maçâlih el-anfos des matières avantageuses aux âmes et aux corps » de (id. op., t. II, p. 623, n° 4193); c'est le même que celui qui est cité dans le Fihrist (t. I, p. 138) sous le titre de Kitâb etc., ut suprà. maçâlih, 4° Un traité de géographie connu sous le nom de Çowar « Formes cité par Hamdes climats », souvent el-Aqâliin dullâh Mostaufî eddîn Mohammed dans son Noshat ben Ahmed et par Chemsdans son el-Moqaddésî el-Qoloûb' (id. op., t. IV, p. 112, n° 7804). et-Taqâstm wèt-ta'lîm 5° Un traité qui porte le titre de Kitâb el-'Ilm » (id. op., t. V, « Livre de la science et de l'enseignement de cet ouvrage est antérieure p. 119., n° 10328); la composition car il est cité dans ce dernier, à celle du Kitâb el-Bèd', Ahsan Ier. dans le chapitre sous le titre de Mésâlik 6° Un autre traité de géographie el-Mémalik « Les routes des provinces », qu'il a de commun, de avec tous les traités sauf une variante insignifiante, siècles arabe des premiers de la littérature (id. géographie notamment op., t. V, p. 509, n° 11869). 1. Ms. de notre collection, f 6 r" etpassim. XV) wèl-Émâna : Ed-diyâna intitulé Un autre ouvrage, conservé » est signalé « la religion et le dépôt fidèlement lui-même dans les premières pages de son par Abou-Zéïd Livre de la Création, mais il se pourrait que ce livre n'ait jamais été achevé, ni même écrit. sans que nous puissions jusqu'ici Il y a lieu de remarquer, en tirer la moindre conclusion, que des sept titres d'ouil n'y en a qu'un seul, le troici-dessus, vrages mentionnés sième, qui se retrouve dans la longue liste de quarante-trois et au Quant au Kitâb el-ma'ânî ouvrages cités -paxl&Fihrist. Kitâb el-Ma'dalèh dans le cours du Livre de cités passim la Création, à leur nous n'avons aucun renseignement égard, en dehors de la citation elle-même. Il paraîtra bien téméraire d'avoir entrepris la publication d'un texte arabe du IVe siècle de l'hégire sur un manuscrit unique. Le seul parti à prendre en pareil cas était de reproduire le plus exactement possible le texte original avec ses et même ses fautes de grammaire, en se borimperfections nant aux corrections les plus évidentes et en indiquant en note la forme donnée par le manuscrit. La correction des épreuves elle-même a été entravée par a été un changement plus d'un obstacle, dont le principal de résidence, d'Orient en France. Nous prions le lecteur de vouloir bien tenir compte des difficultés au milieu a été poursuivi un travail qui exige généralement et la tranquillité du cabinet. desquelles le silence C'est M. Ch. Schefer qui nous a signalé l'existence du Kitâb el-Bèa" dans la bibliothèque de Dàmâd Ibrahimpacha et en a fait reconnaître l'importance. Depuis lors le destin vénéré a brisé les jours de notre illustre impitoyable et maître; que la dédicace placée en tête de ce volume rappelle son souvenir â tous ceux qui l'ont connu et aimé! LE DE LIVRE LA ET DE CRÉATION ' ' - L'HISTOIRE Au nom de Dieu, clément et miséricordieux; en lui est la force et la puissance. Ceux qui s'écartent de la voie droite se sont agités pour les choses aux esprits faibles, et ceux qui rendre obscures du chemin de la vérité se sont à se détournent attachés 'troubler la croyance des gens obtus en ce qui concerne la à appliquer aux principes de la création,, son méthode et sa fin. Par là ils oeuvre, le résultat auquel elle aboutit, et émoussent l'inattention des insouciants la encouragent C'est là une de leurs ruses les plus sagacité des intelligents. à cause de la à la religion, et des plus grossières, nuisibles clans l'art de contredire les perfection qu'ils ont atteinte « Mais Dieu ne veut que rendre sa lumière plus Unitaires. la victoire à ses et donner parfaite 1, » exalter sa parole « dussent du dépit ». les infidèles en concevoir arguments, Le plus grand malheur de la qui soit arrivé au commun nation musulmane, c'est que ceux qui en font partie entreselon ce avec leurs contradicteurs de controverser prennent et ce qui leur vient à qui leur passe par l'imagination 1. Allusion à un passage du Qorân, sourate IX, verset 32. 1 — 2 — aux méthodes sans s'exercer sans l'esprit, scientifiques, connaître la manière de poser un axiome, sans s'être frottés à la culture de la discussion, ni voir clairement Jes vérités du discours. Puis ils se sentent touchés par leur propre faute, au premier choc qui heurte leur intellect, au premier bruit des réclamant qui frappe leur ouïe, humbles, craintifs, de ce qui leur paraissait concessions, clair, sans dédaigneux se donner la peine de soumettre le cas à la réflexion, sans chercher à connaître ce qui leur est caché. Les gens proéminents et illustres parmi eux s'attachent à ce qui est rare et étrange, de spécialement témoignent l'aversion pour ce qui est clair et admis par tous, se croient des expressions obligés à l'obscurité élégantes et des paroles bien qu'elles soient admirables., vicies de sens, d'une richesse médiocre, cachant une pensée faible, et élevées sur des bases peu solides. Le terme de leurs spéculations est d'avilir les lois et les religions, lien dont Dieu (qu'il soit exalté !) se sert pour gouverner ses créatures, pour soutenir "ses commandements, pour régler la société entre ses serviteurs et pour diriger leur vie, lien qui les avertit du but où ils tendent, qui les éloigne de se nuire les uns aux autres et de se livrer à l'injustice, qui leur fait respecter, par la crainte, la bienveillance mutuelle et la bonne harmonie, et qui les invite à amasser des trésors, soit par les industries honnêtes de la vie périssable, soit par la louable récompense de la vie éternelle. De cette façon, ils sont exposés à des choses il est interdit de se livrer auxquelles par la sagesse de la raison, telles que de se mettre en butte aux attaques des médisants et de rechercher la haine des envieux, de s'efforcer de rompre la bonne entente, de se lever pour la discorde, et de voiler la vérité aux yeux des faibles. La du temps, ce malheur arrive aux plupart et grammairiens aux rhétoriciens qui conçoivent des pensées fausses et sont empoisonnés par des concepts imparfaits, à" tel point que leur esprit et sagace. néglige proéminent de porteries regards sur ce qui les approche le plus; ce qui confirme ce — 3 — El 'Otbi' dans son livre (bien qu'il fût qu'a mentionné intrus dans son métier et se fût chargé de ce qui n'était pas de sa compétence), quand il dit de cette sorte de gens : Puisse-t-il être satisfait de Dieu et des hommes ! au lieu de dire: Un tel est méticuleux, ou: Un tel est subtil ; comme s'il de la réflexion l'a mis au-dessus des pensait que la subtilité autres hommes, et lui a fait atteindre la connaissance de ce Or, il les appelle gens du commun, que les autres ignorent. détritus entraînés par l'eau du fleuve, et lie du peuple., tandis que c'est lui, vie de Dieu! qui mérite plus justement ces et qui en est plus digne, dans de nombreux qualificatifs semblables à celui-ci ! Que de honte pour ces gens ! passages vous prenez un argument, l'un d'eux étouffe, et Lorsque son aile sur lui, il reste stulorsque la vérité laisse traîner sans pouvoir le fil de ses idées, trahi par péfait, reprendre sa science, dans sa sécurité, laissant voir son détrompé clans une stupéfaction évidente, point faible, plongé objet de risée pour les spectateurs, passant en proverbe pour les auditeurs ! Et cela après avoirpensé que la risée s'appliquait à l'excellence de sa science ou de son explication. Cela suffit comme opprobre, à avilissement et diminution chagrin, celui qui se contente d'un tel rang, à celui qui est obsédé par le dérèglement des gens vils et bas, à celui qui tourne son attention sur ses os et sa chair, à celui qui perd les jours consacrés à l'étude et à la science. Celui qui est dans cet état mérite un châtiment et un désaveu dans ce monde, avec lui joint à ce qu'il emporte dans l'autre monde, péchés graves et lourde charge. La faute en incombe surtout aux gens à hauts bonnets 2 et 1. Sur Abou 'Abd-er-Rahman Mohammed ben cAbd-allah el-cOtbî, voyez le Fihrist, t. I, p.121. 2. Les gens en place, les gens du monde. La qalansooea était un bonnet haut en forme de pain de sucre, porté par les khalifes abbassides, par leurs vizirs et par les cadis (Dozy, Supplément, s. h. v.). Notre aules grands personnages de teur appelle par dérision arbâb-el-qalânis son époque, désireux de briller par l'étalage purement superficiel d'une science incomplètement digérée. _ 4 — la de société, des réunions aux habitués qui recherchent mais science, non pour l'amour de Dieu ni pour eux-mêmes, et de la préséance, pour se croire dignes de la prééminence la science pour autre chose que son objet et la prennent les dans des terrains laissent s'infiltrer qui en retiennent prémisses ; ils cherchent à se concilier le coeur du vulgaire en lui faussant en louant avec excès leur doctrine, J'esprit ces plagiaires que racontent par des histoires merveilleuses de conteurs sur des événements que la raison réprouve et voilés à l'intellect, ce des phénomènes jusqu'à qui restent et se .leur mémoire de sottes futilités qu'ils aient rempli dans les contes des veillées et les récits perdent eux-mêmes cle bonnes femmes. Prompts à courir vers ceux qui poussent de grands cris, lents à se rendre aux appels cle ceux qui ont celui qui les poursuit et se détournent raison, ils contredisent du devoir. Celui qui pense juste, est par eux traité d'athée, et celui qui examine de près les questions, d'hérétique; quidevant eux est victime de leur conque se pose en adversaire violence, et qui réfléchit est rejeté de leur société. Entendre parler d'un chameau qui vole est plus recherché par eux marche. Un que le récit d'un chameau qui, tout uniment, songe entrevu est pour eux cle meilleur goût qu'une tradition qu'on rapporte. Cette ignorance a été la cause de l'éloignement dans lequel on tient la science^ des outrages adressés aux savants, de ce qu'on a laissé échapper son bonheur, de la justification de la défection, de la liberté laissée à celui qui attaque l'homme doux et tranquille, des facilités pour ceux qui assaillent par le tapage, le scandale et la turpitude; elle a conduit à rejeter l'évidence et à nier la preuve. Or, la science se refuse à baisser son aile ou à dévoiler son visage, si ce n'est pour celui qui s'y voue en totalité et l'entoure de son respect. Celui-là, aidé par une disposition innée sagace et une réflexion saine, quand il y joint le concours divin et la bonne direction, relève sa robe pour travailler et veille pendant la nuit; attaché à son but, souvent il tombe de fa- —'5 — il s'empare de son sujet et l'attigue; progressivement, Il se garde de poursuivre la science taque par les bords. et inconsidérément, en s'y jetant à l'aventure et il n'y patauge pas à la façon de la chamelle aveugle dans les ténèbres. Tout cela, joint à l'absence de l'habitude de faire à l'effort le mal, fait pour s'arracher aux impulsions naturelles vers la dispute; il doit fuir la société des hommes, la confusion et l'opiniâtreté, détourner l'observarejeter teur de l'obscurité la vérité, offrir un passage qui entoure faire concorder la spéculapar la face la plus agréable, tion avec son objet en distinguant entre ce qui est douteux et ce qui est évident, en séparant les apparences trompeuses de la connaissance en se tenant au point où la raison certaine, au but ; c'est à ce prix qu'on peut parvenir peut atteindre et rencontrer ce qu'on désire (puisse Dieu nous favoriser et nous guider!). certain Lorsqu'un personnage (que Dieu lui accorde le degré de science longue et pieuse vie et lui fasse atteindre considéra la situation de cette sorte de qu'il souhaite!) et diverses gens, ainsi que les opinions qui les partagent leur division en tant de sectes, et qu'il examina leurs croyande ce qu'il pouvait ces, son esprit désira s'assurer y avoir de connaître la de certain dans leurs discours, et souhaita vérité qui pouvait ressortir de leurs déclarations. Il m'ordonna donc (puisse sa situation ne pas cesser d'être haute, et ses efforts de croître !) de lui compiler un livre clans ce à la haute science, sortant néanmoins sens, sans prétention d'une de l'insuffisance, des défauts des limites purifié des des lavandières, des erreurs broderie surabondante, des conteurs de des falsifications contes de vieilles femmes, des traditionnistes des affirmations apocryphes légendes, dont Dieu l'a de la marque suspects ; cela pour l'amour de la vérité, écoute les conseils pour frappé, parce qu'il et par précaution la défense de la religion pour prendre détourner les attaques de l'oeuf de l'islamisme, elle, pour — 6 — contre de ceux qui se soulèvent embûches les écarter pour ceux qui le maltraitent, déboute et de couvrir dépit lui, pour de sa haine dont l'objet la colère n'atteigne éviter que pour sa vicn'écorche de l'auteur l'attaque et le feu pique, que time. au modèle qu'il m'avait de me conformer Je m'empressai à ce qu'il m'avait prescrit ; j'étudiai fourni, d'obtempérer garanties, les plus sûres et les compositions les traditions sur le commentout ce que je pus trouver et je rassemblai es cement et la fin du monde créé, puis sur les légendes d des sur les annales sur soit le salut eux!), (que prophètes d'être des rois dignes peuples et des races., sur l'histoire arabes et persans, ainsi que sur ce qu'on rapmentionnés, porte des khalifes depuis le lever de l'heure (l'hégire) jusqu'à l'année 355 de la fuite de notre l'époque actuelle, c'est-à-dire Mohammed (Dieu le salue et le sauve !). L'on parprophète encore avant la lera aussi de ce que l'on dit devoir arriver miracles de toute esdernière heure, accidents, désordres, pèce, selon ce qui est exposé et décrit en détail dans les écrits et les annales livres précédemment déjà rédigées au des religions des divers sujet de la Création et des créatures, de de leurs rites, de leurs coutumes ; on traitera peuples, des climats la partie habitable de la terre, de la description de et des provinces ; puis on s'occupera des événements et d'autres choses encore l'islamisme, victoires, conquêtes, dont on trouvera le détail clans la table des matières. Ce qui nous a servi d'avertissement pour ce que nous voulions, c'est ce que les sages ont dit : L'oeuvre ne commence qu'à la fin de la réflexion ; en effet, lorsque nous nous sommes mis à rassembler ce qui est relatif aux débuts de la nous nous sommes trouvés obligés de vérifier l'arCréation, la nécessité de son gumentation qui sert à démontrer commencement ; or, nous ne saurions établir cela sans prouver tout d'abord l'existence de son Créateur, antérieure à la ce qui n'est possible Création, qu'après que nous aurons les diverses méthodes expliqué à employées pour parvenir — 7 — Nous commençons sa connaissance. donc par exposer queldes définitions de la spéculation et de la controques-unes de la nécessité de la démonsverse; puis nous dissertons de l'existence de l'Éternel, tration créateur et reviviricaensuite des débuts de la Création, et de ce qui vient tcur; après cela, section par section, chapitre par chapitre, jusce nous arrivions au but que nous nous sommes qu'à proposé. Les gens de mérite et de science, savants, grands et rois de l'ancien n'ont jamais manqué de temps et des nouveaux, désirer que leur mémoire soit perpétuée, de souhaiter que leurs lois subsistent, et d'aimer à léguer à ceux qui viennent après eux des qualités louables et une sagesse convaincante qui fasse impression sur eux, désireux qu'ils sont de des mérites et d'amasser des trésors ; c'est qu'ils s'acquérir l'utilité recherchent du bien pour tous et s'efforcent d'embrasser le salut et la bonne direction. C'est là le fruit de le terme de ce que la raison espère, de ce que l'humanité, à ce point qu'il y en a, parmi les hommes, Fàme recherche, tout d'abord clans les pays [ennequi se jettent à l'aventure de leur bravoure, tandis que d'autres mis] pour faire parler d'autres restent à la maison par avarice pour leurs trésors; la peine de rechercher les raretés en fait de menprennent mémorables ou d'extractions, ou élèvent des tion d'actions une des demeures, ou font jaillir construisent minarets, source ; chacun agit selon sa pensée et sa volonté. On n'en trouve aucun bien que quelconque, qui n'ait une qualité les yeux de leurs descendants soient aveugles à cet endroit. C'est ce qui a conduit un tel (Dieu le conserve dans sa puisà les imiter, à adopter leur opinion et à suivre sance!) leur modèle, à raison de la nature et des sentigénéreuse ments nobles que Dieu lui a impartis, sans compter la profondeur de la pensée, du juste, l'amour du bien, la recherche future et d'un séjour bienheureux l'espoir d'une récompense or, il se peut que Dieu se serve cle lui pour après la mort; à voir, ou dirige celui rendre claivoyant celui qui cherche — 8 — dans la bonne voie et ramène un l'égaré cherche guide, qui repousse le séducteur. et de l'Histoire; J'ai appelé ce livre le Livre de la Création contient dont chacun il comprend chapitres, vingt-deux de ceux mémorables, et des exemples plusieurs sections, que Ton prend pour modèles. CHAPITRE PREMIER. — Des preuves des diverses méthodes, dans la controverse, à apporter et des corrections compre; nant le discours sur le sens des mots science et ignorance leurs leurs différents sur le nombre des sciences, degrés, la sensasubdivisions ; sur la raison et le monde rationnel, tion et le monde sensible ; sur les divers degrés de nos conla cause, la réfunaissances ; sur la définition, la preuve, la recherche tation, l'analogie, la spéculation, approfondie; sur la différence entre la preuve et la cause, sur les définila contingence des accidents ; contre tions., les contraires, la spéculation les gens entêtés et ceux qui rejettent ; sur les des signes de la convicdegrés et les limites de celle-ci; tion. CHAPITRE II. — Des preuves de l'existence de Dieu et de son unité., comprenant les preuves nécessaires et les la réponse à faire à ceux qui convaincants, arguments demandent : Qu'est-il, et comment est-il ? Sur qui est-il l'unité de Dieu ; sur la réfutation de l'anthropomorphisme. CHAPITRE III. — Des attributs et des noms de Dieu, comsur les noms, sur ceux prenant le discours sur les attributs, qui sont dignes de lui et ceux qui ne le sont pas, et sur les diverses courantes les hommes, à ce opinions parmi sujet. CHAPITRE IV. — Preuves de la prophétie et sa nécessité ; des diverses opinions à cet égard; de la nécessité de la prophétie au point de vue rationnel ; comment agissent la révélation et la prophétie, d'après les traditions. — Q — de la Création ; pourCHAPITRE V. — Du commencement récente et qu'il faut qu'elle ait quoi elle est nécessairement à l'appui ; de eu un commencement; preuves et-arguments delà Création et de son l'opinion des anciens sur la nécessité commencement musulmans ; récits des auteurs d'après eus ; tables des dualistes, des Harràniens, des Mazdéens, des Gens du livre (juifs et chrétiens) des Musulmans ; opinions sur les principes ; des raisons qui font préférer la vraie docnotice des êtres spirituels trine; qui ont été créés dans et des êtres corporels le monde supérieur, qui. furent les créés dans le monde inférieur : ; sur la question premiers la Création, dans quoi, comment, De quoi provient quand et pourquoi a-t-elle été créée? CHAPITRE VI. — Sur le livre bien gardé, la plume, le trône et le siège; sur les porteurs du trône; sur les anges et leurs et les différentes attributs, opinions à cet égard ; sur la question de savoir si les anges sont tenus par une obligaet s'ils sont supérieurs à un honnête tion, ou contraints, des traditions au voile et au buisson relatives de homme; la limite ; du paradis et de l'enfer ; description du feu ; diverses opinions sur le paradis et l'enfer ; description des diverses ou la temporanéité damnés; opinions sur l'éternité à cet du paradis et de l'enfer; de sentiment divergences du égard ; du pont, de la balance, du bassin, des trompettes, etc. purgatoire, du ciel et de la terre, CHAPITRE vu. — De la création des deux,, de la sphère des consla description comprenant tellations et de ce qui est au delà, et de ce qui s'y trouve, des étoiles, des astres, de ; description d'après les traditions la forme du soleil, de la lune et des étoiles, et de ce qui est entre eux; diverses sur leurs corps et leur appaopinions rence; lever et coucher du soleil et de la lune; des éclipses, des étoiles filantes, et autres phénomènes célestes; des vents, des nuages, de la pluie, du tonnerre, des éclairs et autres de l'atmosphère. Du soleil, de la lune, des phénomènes - 10 - du tremdes trombes, de l'arc-en-ciel, étoiles, des planètes, blement de terre ; de la nuit et du jour ; de la terre et de ce sur les mers, les eaux, différentes opinions qui-s'y trouve; les montagnes ; différentes les fleuves, le flux et le reflux, sur ce passage l'égard de ce qu'il y a sous la terre; opinionsà et ce qu'ils condu Qor'ân : « Il créa les cieux, la terre en six jours ; » sur le temps écoulé avant la Créatiennent, tion; durée du monde avant Adam (que le salut soit sur lui!); que création des djinns et des démons ; de la description l'on donne du nombre des mondes. de ses et dispersion d'Adam CHAPITRE vin. — Apparition des philosophes, les diverses opinions enfants; comprenant des sur la composition et autres des astrologues personnes sur le et diverses création animaux; d'Adam, opinions dont l'esprit divin fut insufflé lieu qui la vit; de la manière des anges devant lui ; sur ce passage à Adam ; prosternation du Qor'an : « Et il enseigna à Adam les noms ; » son entrée et sa sortie de ce lieu ; comment terrestre clans le Paradis dont sortit cle ses reins : des diverses manières sa postérité on raconte son histoire ; son portrait ; sa mort. De l'esprit, et des anciens de l'âme et de la vie ; différentes opinions sur ces matières et chrétiens) des Gens du livre (juifs et sur les sens, ainsi que d'après le Qor'ân et la tradition ; disputes sur ce sujet. et des événements CHAPITRE JX.— Des calamités jusqu'au du caractère et de l'autre vie; nécessité dernier, Jugement précaire du monde, et de sa fin ; opinion de ceux des anciens à ce caractère ainsi que celle des qui croyaient précaire, Gens du livre ; sur la durée du monde ; sur le temps déjà écoulé et sur celui qui reste à parcourir ; histoire du monde sur le depuis Adam jusqu'à nos jours, d'après les annales; à venir et sur la durée du peuple cle Mohammed temps les traditionnistes de l'heure ; sur les conditions d'après dernière et les signes précurseurs des événements jusqu'à la fin du monde ; apparition des Turcs ; du fracas en rama- — 11 — dan ; apparition du Hachémite qui viendra du Khorasân avec les drapeaux du Qahtânide, noirs, du Sofyâuide, du de l'Antéchrist Mehdi; prise de Constantinople; et apparition descente de Jésus, fils de Marie ; lever du soleil à l'Occident ; de la grande Bête ; de la fumée, de Gog et Magog, apparition des Abyssins ; disparition de la Ka'bé ; du vent qui saisira les âmes des adeptes de la vraie foi; élévation du Qor'ân ; du feu qui sortira des profondeurs d'Aden et poussera les hommes vers le lieu de réunion ; les trois appels des tromde ces trompettes pettes ; description ; diverses opinions des Gens du livre sur l'ange de la mort ; de ce qui aura lieu entre deux appels cle trompette; diverses interprétations de ce passage du Qor'ân : « Excepté ce que Dieu voudra ; >> de la pluie qui ressuscitera les corps des défunts ; de la réudelà du nion, et diverses station, opinions à cet égard; du reploiement de la terre; du ciel; du jour du changement de ce qu'on prétend devoir exister ensuite; traJugement; ditions des anciens sur la ruine du monde ; ce que l'on doit croire sur ce chapitre. et des envoyés; CHAPITRE x.—Des durée de prophètes leur vie ; leur histoire et celle de leurs peuples, en abrégé et d'une manière très concise. leurs faits, célèbres, CHAPITRE xi. —Des rois de Perse; Mohammed. jusqu'à la mission de notre prophète des habitants de la terre; CHAPITRE xn. —Des religions Gens du livre et autres ; leurs diverses sectes et croyances, notice des athées ; des Indiens, de leurs lois, cle leurs sectes mention cle ce qu'on et de leurs coutumes; des Chinois; des idolâtres, raconte des loisdes Turcs; lois desliarrànites, des Khorrémites des Mazdéens, ; des païens (de la péninsule des Juifs et des Chrétiens. Arabique), CHAPITRE XIII. — Division de la terre, et somme de ses des sept climats, des mers, vallées et climats; description — 12 — ; des" pays connus, tels que l'Inde, le Tibet, les les Berbères, les Grecs, les Turcs, Gog et Magog, tels que le des territoires musulmans, Abyssins ; description la Mésopol'Iraq, Hidjaz, la Syrie, le Yémen, le Maghreb, le Khoûzistan, l'Arménie, tamie, le Sawâd, l'Adherbaîdjàn, le Mekrân, le Djebel (Irâq]e Fârs, le Kirman, le Sidjistan, des lieux laTransoxiane; description fAdjémi), le Khorasân, et des oratoires tels que la Mecque et d'adoration illustres, militaires et des couvents ; T'Irâq ; des places frontières de ce qu'on raconte de la terre et de ses des merveilles habitants ; mention de ce que nous savons au sujet des villes, des bourgades et de leurs fondateurs, ainsi que de la destruction de certaines d'entre elles. fleuves connus CHAPITRE XIV. — Généalogie célèbres. CHAPITRE xv. — Naissance sa mission, jusqu'à des Arabes du Prophète, et leurs combats son éducation et l'Hégire. CHAPITRE XVI. — Fuite nombre de ses expéditions de sa mort. de Mohammed à Médine; et de ses combats jusqu'au du jour CHAPITRE XVII. — Qualités extérieures et morales du ses particularités, ses coutumes ; sa biographie, Prophète ; durée de sa vie;- ses épouses, ses enfants, ses proches parents ; récit de sa mort; ses miracles. CHAPITRE XVIII. — Notice des plus illustres les parmi du Prophète, et de ceux d'entre compagnons eux qui furent revêtus de l'autorité,, tant émigrés qu'auxiliaires; leurs qualités extérieures ; durée de leur vie, date de leur conversion ; cle leurs enfants ; de ceux parmi eux qui ont laissé des enfants et de ceux qui sont morts sans postérité. CHAPITRE XIX. — Variations des Musulmans ; sectes des Kharidjites, Chi'ites, des Anthropomorphistes, des des — 1o lo — des Mourdjiyèh, Mo'tazélites, des traditionnistes. CHAPITRE XX. — Durée du des Çoûfis; diverses sectes Khalifat des compagnons du et événements de leur règne, jusqu'à victoires Prophète; — Khalifat des Omayyades. d'Abou-Bekr l'établissement ; — et faux prophètes; victoires et conquêtes. apostasies — Khalifat sous son règne. Khalifat victoires d"Omar; fils et discordes. —Khalifat d'cOthmân ; victoires d'\Ali, du Chameau, de d'Abou-Talib ; troubles ; batailles deÇiffînet des Kharédjites des deux Nahrawân ; histoire ; révolte —Khalifat de Hasan, fils d"Ali, jusqu'à la prise de arbitres. par Mo'âwiya. possesion de l'Empire des Omayyades, en CHAPITRE xxt. — Gouvernement d'Ibn-Zobéir et d'Eltels que ceux Troubles, abrégé. de Ziyâd, de histoire mort Mokhtar ben Abi-'Obaïd; d"Amr ben el-'Aç, fils d'cAli ; d'El-Hasan, Moghaira, Mo'câwiya fait prêter serment en faveur de Yézid ; gouvernement de Yézid, fils de Mo"awiya (qu'ils soient maudits!); meurtre fils d'cAli; histoire d'cAbdallah ben ezd'El-Hoséïn, mort de Yézid, fils de Mo"âwiya Zobéïr, bataille de Harra; ; de Mo'câwiya II, fils de Yézid; histoire de la gouvernement ce qu'il fut tué par Elrévolte d'Ibn-ez-Zobéïr jusqu'à et fils deMerwân; sous le règne d'cAbd-el-Mélik, Hadjdjâdj, des Omayyades. ainsi de suite jusqu'à la fin du gouvernement CHAPITRE XXII. — Nombre l'an 132 de l'Hégire jusqu'en Celui des khalifescAbbassides l'an 350. depuis un regard sur ce livre sera comme qui jettera examinele monde, quelqu'un qui, de haut, contemplerait rait ses mouvements et ses actions merveilleuses ; c'est comme et sa s'il l'avait avant sa formation précédé sa et comme s'il devait lui survivre production, après dissolution dans et son effacement. En le lisant, on marchera la voie de la science ; les gens religieux en seront réconfortés, l'étudiant un exercice, celui à qui il deviendra y trouvera une familier et celui une récréation, qui réfléchira, — 14 invite aux bonnes et un exemple. Ce livre explication Nous souhaitons moeurs et défend les actes"déshonnêtes. en ce qu'il nous soit utile ainsi qu'à celui qui y regardera, à Dieu qu'il et renferme, et nous demandons qu'il contient nous éveille du sommeilde l'indifférence et qu'il nous conduise par sa grâce, à la solution juste. « Certes, Dieu entend, et il est omniprésent! » CHAPITRE PREMIER SUR LA DÉMONSTRATIONDE LA SPÉCULATION ET LA MANIÈRE DE PROCÉDER A UNE CONTROVERSE SAINE Je dis (c'est à Dieu qu'appartient la grâce, ainsi que ceux l'innocence et la direction vers le bien !) que qui possèdent la connaissance de ce chapitre est une des causes qui aident à comprendre la vérité et à la distinguer des assertions de sorte qu'il suffise à chacun de le lire et d'en prencontraires, dre connaissance de connaî; car personnenepeut sedispenser tre lavéridicité de soi-même etd'autrui, parce qu'il y a une d'idées foule de concepts, de d'imaginations, perverses, la vérité et viennent mauvaises pensées qui embrouillent le doute et le soupçon. victorieusement Il n'y a apporter entre les pensées, et que la spéculation qui puisse distinguer démontrer la vérité des vraies et l'erreur des fausses ; c'est une question d'une par elle que l'on distingue contingente une réponse d'une nécessaire, question permise réponse juste. Nous en traiterons quelque peu, pour faire entendre ce vers quoi nous tendons; ce sera une préparation pour le une arme pour le controversiste, lecteur, qui pourra approfondir (s'il plaît à Dieu!) la question dans un livre où il la trouvera bien traitée, le Livre de la science et de l'instruction. (C'est de Dieu que viennent l'innocence et le succès!) Je dis que savoir, c'est croire qu'une chose est telle qu'elle si elle est sensible, ou par est, par le moyen de la sensation, celui de la raison, si elle est rationnelle. la sensation En'effet, et la raison sont les principes d'où découlent toutes les sciences ; ce que ces deux principes à prouver, concourent est prouvé, et ce qu'au contraire ils jugent n'être pas, _ 16 — soient tous deux bien entendu, qu'ils à condition, n'est pas, dus à leur imperdes accidents et maladies des à l'abri sains, de la société et coutume de la l'amour de fection, dépouillés une ébriété légère. Il ne saurait del'étourdissement causépar au sujet de ce qu'il sent en pareil cas de différend, survenir ou systématique et comprend, que de la part d'un opposant sont nécessaires par euxd'un entêté, car ces deuxprincipes un mêmes ; il est impossible que celui qui sent conçoive de l'objet senti ; et celui doute sur la forme et l'apparence de sa raison ne peut pas ne par l'évidence qui est contraint pas savoir ce qu'il sait et ce dont il est bien certain, ni croire être Et si celui-ci le contraire. celui qui prétend pouvait est fausse, comme contraint de reconnaître que sa prétention de contrail l'est par ses sens, jamais il ne se produirait dicteur, et l'on n'aurait pas besoin de lui couper la parole et Ne voyez-vous de son discours. les défauts de rechercher que le sens trouve le feu froid et la pas qu'il est impossible de même en tant que sensation extérieure., neige brûlante, qu'il est impossible que telle chose se meuve, tandis qu'on sait qu'elle est immobile., ou qu'elle soit blanche en soi tandis que la science nous apprend qu'elle est noire ? Si l'on admettait deviendraient totalement vaines, cela, toutes les sciences Toute personne et les croyances seraient aie corrompues. ce qu'elle veut, comme de dire que la vue droit de prétendre est l'ouïe et que l'ouïe est la vue, que le vivant est mort et le mort ce qui est absurde; car si la science, vivant, est la compréhension d'une chose telle qu'elle puisqu'elle et réalité, ne comprend est, en tant que définition pas son essence telle qu'elle est, cette chose ne peut être admise comme connue. De même pour la sensation : si sa nature n'atteint pas celle de ce qui tombe sous son organe, cetobjet n'est pas senti. C'est là un point sur lequel il n'y a absolument entre les gens intelligents, pas de divergence doués de discernement; on ne la trouve que chez deux sortes d'hommes : l'un est l'homme du vulgaire, qui n'a pas de réflexion, parce qu'il est négligent, prenant pour lui son en> — 17 — la vérité lui apparaît, il la suit et reploi; et lorsque nonce à son opposition, parce que sa doctrine provenait de ouï-dire, et de sa fade suppositions, de conjectures, cilité à l'imitation; mais lorsqu'une parole que son coeur confirme frappe son oreille, il penche vers elle et l'admet. de ces individus est l'opiniâtre, Le second l'entêté, que et dont nous exposerons les anciens appelaient sophiste en son lieu (s'il plaît à Dieu !) les doctrines perverses. est l'ignorance Le contraire de la science ; c'est croire de ce qu'elle est en réalité. qu'une chose est le contraire Tous ceux qui ne savent pas ne sont pas pour cela ignorants en réalité, est celui qui reabsolument ; mais l'ignorant, d'une chose et sa vraie la définition nonce à rechercher et qui croit qu'elle est autre que ce qu'elle est ; sinature, non l'ignorant ne mériterait pas de blâme et de reproches pour son ignorance. DE LA QUANTITÉ DES SCIENCES ET DE LEUR DEGRÉ D'IMPORTANCE J'affirme en général, que le nom de science s'applique, à la compréhension, à l'imagination, à la pensée, à l'intelà l'idée, à la connaissance, à tout ce ligence, à la certitude, d'une chose, extérieure ou intédont il résulte l'aperception de la raison, rieure, soit par l'intuition par la perception d'un sens, ou l'emploi d'un organe tel que le raisonnement, la réflexion, la discussion, la distinction, la rel'analogie, cherche approfondie, toutes qualités qui sont en effet les à la science ,et les voies pour y instruments pour atteindre Et parmi les points que l'on atteint de ce côté, il parvenir. y a de certaines branches que l'on peut annexer à la science obtenue simultané de l'évidence et des senpar l'emploi sations. Ne voyez-vous raisonnable et pas que l'homme au témoignage doué de discernement a besoin de recourir de sa raison et de ses sens, mais n'est pas obligé de recourir 2 -- 18 — de ce fait ? Ne jugezet à la discussion au raisonnement et de discuter vous pas non plus qu'il n'y a nul moyen pour celui qui a perdu la raison ou dont les d'argumenter, accident ? sens ont subi quelque Le début de la science est la pensée sincère ; et ce début est comme l'évidence, pour ainsi dire, ou plutôt il est produit Sa fin est la certitude, qui est la par la force de l'évidence. du doute et de l'incertitude. fixation du vrai et l'éloignement Nous avons posé comme condition de la pensée la sincérité, la qualité agite l'âme, la passion, parce que cette dernière au moyen d'une chose qui n'a pas de nature et l'habitude comme fin de la réalité ; on ne peut donc pas la compter est ce qui embrasse les choses selon science. La certitude et qui atteint leur essence. leur apparence est la compréhension du lieu d'une La connaissance Les uns prétendent chose et de son individualité. qu'elle les autres, est acquise. La difféest nécessaire, qu'elle rence entre elle et la science, c'est que la science consiste à embrasser l'individualité d'une chose dans son essence et sa définition, et que la connaissance à atconsiste son individualité et sa fixité, teindre bien qu'on n'en atni la réalité. La science est donc teigne ni la définition et pénètre plus générale plus loin ; car tout ce qui fait de la science fait celui de la connaissance, tandis l'objet de que tout ce que l'on connaît n'est pas forcément l'objet la science. En effet, n'est-il pas vrai que les Unitaires connaissent leur Seigneur sans avoir de lui la moindre science, si ce n'est par les preuves, car les catégories de qualité et de à son égard, sont deux propositions quantité, négatives? est la croyance à la forme d'une chose senL'imagination sible ou imaginaire, quand bien même elle n'existerait pas dans le monde extérieur ; car la puissance de l'imagination double en se développant ; c'est pourquoi elle voit ce que les yeux ne voient pas. De même l'oeil, lorsque la puissance de sa vue s'étend et que la distance de visible l'objet aug- — 19 voit celui-ci tout autre que ce qu'il est en réalité, mente, en tant que petitesse ou grandeur, forme ou couleurs, et autres qualités extérieures. Ce qui est dépourvu de qualités d'attributs extérieures, et de définitions, ne l'atteint l'imagination plus, etilnes'en forme plus d'image dans l'âme. La compréhension est la connaissance; et la furce de la si ce n'est que la pensée est voisine de celle de la raison, et la compréhension sont fortement pensée impressionnées est voisine, quant au sens, de ce par celle-ci. L'intelligence Si nous avons été obligés de dire ce qu'on appelle pensée. c'est ce que bien des gens sont avides de disqui précède, la différence. puter sur ces noms et en cherchent de parvenir aux parties Quant aux moyens qui permettent de la science, cachées ce sont la réflexion à qui consiste la cause d'une chose, et dont la limite est l'opirechercher la divination nion et l'examen; ce qui consiste à arracher à la raison par les objets accessibles qui se trouve enveloppé et la recherche et aux sens ; enfin le raisonnement approfondie. Certaines ont compté l'inclination de l'habitude personnes de l'objet vers lequel ilspenchent et du naturel, à l'exclusion leur répulsion, ou qui provoque comme étant la science. de la science et ses méthodes. Tels sont les principes Le : 1° ce qui est résultat peut se classer sous trois rubriques 2°ce qui est nécessairement senti, car compris par l'évidence; ce qui est atteint par ces deux facultés l'est sans intermédiaire ni prémisses;3°ce qui est obtenu parle raisonnement et les indices 1 ; c'est surtout sur et extrait par la discussion et le trouble de l'esprit les dissentiments ceci que tombent et à l'évidence, ainsi que à la sensation parce qu'il échappe forces des raisonneurs entre les différentes les divergences et leurs raisons. Ceci entre leurs opinions et des spéculateurs, i. Le texte porte SjUVl ; mais je crois qu'il faut lire SjftiJl « prédic= tion »j sens sur lequel on peut consulter Dozy, Suppléments — 20 — et c'est là-desnombreuses, définitions peut comporter tant de et compilés tant de livres sus qu'ont été composés et de la reliles sciences de la philosophie volumes touchant chose qui ne finira gion, depuis que le monde est monde, des la destruction et des siècles la consommation pas jusqu'à jours. le nom de science Bien des gens n'ont pas voulu donner et aux sens, parce que tout le monde est réelle à l'évidence et égal en degré à ce sur ces deux phénomènes d'accord cela n'est point appris ni acquis, mais c'est le sujet. Ensuite et des dons du discernement et la force naturel précieux forcément. innés, qui l'amènent des DE LA RAISON ET DU MONDE RATIONNEL dis que la raison est une force divine qui discerne le vrai et le faux, entre le beau et le laid ; c'est la et l'obla cause des pensées excellentes., mère des sciences, On dit qu'on a nommé cette force raison, jet de la certitude. de marcher l'homme parce que c'est un lien qui empêche vers tout ce qui lui vient à la pensée 1. différé en la ont beaucoup Les philosophes d'opinion Je entre dans XeLiore de la et en la décrivant. mentionnant Aristote, Démonstration 2, dit que la raison est la force par laquelle de la faculté de discerner est mis en possession l'homme ; les premiers c'est au moyen d'elle qu'il recueille principes et dont il compose des analorelatifs aux choses minimes, 3: « Livre de dans le Il dit La raison encore, l'Éthique gies. est ce qui seproduitdans l'homme, par la voie de l'habitude, de sorte que cela lui devient entant vertus, que diverses » Mais une seconde nature etunepropriétésolidementétablie. 1. Jeu de mots sur les e\-pressioi:s 'aql « raison » et 'iqdl « entrave.» le même çjue les Analytiques postérieurs. 2. Kitâb-cl-Borhân, Cf. Wenrich, De Versionibvs, p. 161. 3. Kitdb-el-AkhMq, un des ouvrages traduits par Honaïn ben Isbaq ; cf. Wenrich, op. cit., p. 136. — 21 — dans le Livre de l'Ame \ il parle toutdifféremment et reconnaît trois espèces de raisons, la raison matérielle., la raison 2 l'a commenté et la raison acquise. Alexandre de la agissante La raison matérielle estce qui se trouve dans façon suivante: la personne de l'homme en fait de disposition à recevoir de la raison agissante, et la raison acquise est l'impression ce qui est conçu (à la suite de cette impression). La raison matérielle est comme un élément, et la raison agissante est ce qui fait paraître in actu la raison acquise, de différentes façons. Certains ont prétendu que la raison est la même chose n'est pas diffédisent qu'elle que l'âme., tandis que d'autres rente du Créateur exalté !), joint à de nombreuses (soit-il faites par eux sur ce chapitre. confusions Parmi les apophtegmes hérités de nos prédécesseurs, celui-ci : La raison est innée, et la morale nous trouvons est acquise. L'un d'entre eux l'a appelée du nom de ses actes, mais cela du moment qu'il donne à cette ne gêne en rien l'explication, le sens désiré. Ne voyez-vous expression pas qu'on dit des les récits des temps anciens et livres de ceux qui décrivent des poésies : Ce sont leurs raisons, c'est-à-dire le résultat de leur raison et de leur intelligence? On dit encore : Lapensée de sa raison ; mais tout cela de l'homme est un fragment n'est qu'au figuré et par métaphore. raison matéLes anciens ne diffèrent pas sur ce pointquela rielle est laplus pure des essences de l'âme, que sa sensation 1. Ilspt ^'-v.ï?, traduit du syriaque en arabe par Yahya, fils de eAdi; cf. "Wenrich, id. opus, p. 134; Steinschneider, Die arabische Ucberaus de m Gricchischen, dans la Zeitschr. der deutsch. setsungen Morgenl. Gesellschaft, t. L, p. 373. 2. Il faut rétablir dans le texte arabe la leçon du ma. jJjjdVl-L'auteur a certainement voulu désigner par ee nom Alexandre d'Aphrodisias, dont un ouvrage, consacré au Livre de l'Ame d'Aristote, est cité par Steinschneider, op. laud., p. 375. — 22 — à celle de l'âme et que son rang est plus élevé est supérieure seulement queles différentes classes de substances et inférieure : c'est la soit exaltée!) à celui du Créateur (que sa splendeur ne de lui. Les Musulmans chose qui est la plus rapprochée comme raison que celle qui reconnaissent particulièrement à dans le corps de l'homme, de composition est à l'état dans ce bas monde; des autres animaux quant l'exclusion à ce sujet, il est peraux autres que l'on rapporte opinions ni à la raison ni mis d'y croire tant que ce n'est contraire au livre de la loi. tiré de ont prétendu Certaines que l'argument personnes la raison et la nature, en tant que cela rend nécessaire et à celui qui est tiré de la raison; est préférable l'attire, vers ce qui cela à cause de son impulsion elles ont prétendu de ce à l'égard lui convient et lai agrée et de sa répulsion Mais Dieu l'a créé qui lui cause du dégoût et lui répugne. chose qu'il crée quelque ainsi, et il n'est pas admissible ou sans sagesse ni utilité. La raison a la faculté de d'inutile, trouver belle une chose; mais il arrive aussi qu'elle la trouve belle d'abord, puis la trouve laide; une autre, elle la trouve ne juge pas que la nature juste, et ensuite fausse, tandis qu'une chose amère soit douce, ni une chose douce qu'elle de soit amère, et ne trouve pas qu'un objet soit le contraire ce qu'il est en réalité. ne conleur répondent Leurs adversaires que la nature naît que ce qui se sent ou est l'objet d'un contact. Les habide ses dispositions tudes et les accidents la changent primitives, de sorte qu'à certains moments elle penche vers ce qui de diset vice versa, n'ayant pas le pouvoir lui répugnait, comme le fait la cerner le beau du laid par le raisonnement raison. Les sens des bêtes sont sûrs et leurs humeurs saines; il ne convient pas d'en parler. cependant L'impossibilité le beau et le laid ne lui sert pas pour la nature d'apprécier en fait de sagesse et ne prouve pas que Dieu ait d'ornement dans sa Création, de même que les fait des choses inutiles — 23 choses mortes n'ont la sensation d'aucun accident. Ensuite elle n'est pas ornée de la sagesse, mais c'est sa preuve (à lui en fait d'utile et de nuisible, à Dieu) et ce qu'elle embrasse qui il a réservé son genre, son utilité et sa sagesse. Or, cela nous indique que le motif de la raison est ce en quoi on se fie dans l'estimation et le raisonnement, pour se débarrasser de toute contrainte et en examinant les bêtes dont le naturel et les humeurs sont bons. la raison ? on Or, si l'on objecte : A quoi reconnaissez-vous Par la raison elle-même, parce qu'elle est l'origine répondra: ainsi que la mère des sciences et l'évidence, du raisonnement, de même que nous avons reconnu que la sensation est la sensation elle-même, parce que c'est la nature même; et si nous avions reconnu la raison au moyen d'une autre à l'infini. Or, puisque la raison est la raison, cela aboutirait En quoi disbase des sciences et leur début, si l'on dit: de la raison et celle de la entre l'indication tingue-t-on on répondra en renvoyant et de l'habitude, au passion au primitif, principe, parce que le dérivé peut ressembler ou ne pas lui ressembler, ou ne pas en être un dérivé. Parmi les preuves la nécessité de l'arguqui établissent ment tiré de la nature, c'est le respect que tout le monde a pour la raison et les honneurs lui rend, le haut qu'on l'élévation donnée à rang accordé aux gens raisonnables, leur valeur, la confiance entière qu'on a dans leurs avis et leurs indications, la façon dont on recherche leurs différents le mépris celui dont la raison s'est avilie degrés, pour et dont l'imbécillité se manifeste, tandis qu'on n'agit pas ainsi à l'égard de ceux qui n'ont nature en bon qu'une état et un tempérament Nous saisissons donc qu'il parfait. et y a là une notion différente de la notion de la nature, c'est la raison, — 24 — DE LA SENSATION ET DU MONDE SENSIBLE Je dis que les sens sont des voies et des organes aptes à tels que Dieu les a institués recevoir des impressions, pour cela. Lorsqu'un sens entre en contact avec l'objet sensible, il fait impression sur celui-ci pour autant qu'il en a l'aptitude à l'impression et en reçoit une impression proéquivalente cette sensation et la conduite. L'âme emporte rapidement en lutte avec entrent duit au coeur, où elle se fixe. Ensuite elle les différentes espèces de sciences, comme la compréhenla raison la pensée et la connaissance; sion, l'imagination, la discute et la discerne; or, ce qu'elle trouve vrai devient certain, et ce qu'elle nie est nul et sans valeur. comme une chose Les cinq sens, tout d'abord, se présentent dont l'existence ne peut être constatée parles sens, et qui a besoin, pour cela, d'un sixième sens. Certaines personnes prétendent qu'il n'y en a que quatre et font du goût une espèce de toucher; d'autres en comptent six et considèrent l'action du coeur comme un sixième sens; et cela est facile et commode après qu'on a reconnu la réalité de l'action des sens, car il y a certaines de cette action dont la gens qui nient la réalité situation celui qui change, et l'on en donne pour preuve voit son visage allongé sur une lame de sabre^ ou celui qui se regarde dans l'eau dont la profondeur n'est pas en proportion de sa taille, et s'y voit renversé; ou celui qui voit le petit grand, et le grand petit; et celui qui croit s'arrêter, tout en continuant de marcher ; c'est là l'opinion des entêtés et des trompeurs, car ces aberrations ne se trouvent que dans le sens de la vue, pour des raisons de la provenant distance et de l'épaisseur de l'air. L'erreur se produit alors sous les deux catégories de la qualité et de la quantité, car le sens ne saisit pas la forme quand celle-ci est éloignée. Quanta la catégorie de lieu, il ne s'y produit point d'erreur tant de l'objet n'est pas excessive, que la distance car, — 25 — dans ce dernier cas, le sens n'en pourrait la plus percevoir forme extérieure. aux autres sens dont l'action Quant s'opère par assemsur leur action blage et contact, il n'y a point de discussion tant qu'ils restent sains et bien portants. Il est très facile de répliquer à celui qui nie l'existence des sens en eux-mêmes, parce qu'il nie leur action; car je ne connais point d'homme raisonnable qui veuille s'occuper de réfuter et de nier une pareille assertion, qui est fausse de toute apparence, et il est honteux d'en parler. DES DIFFÉRENTS DEGRÉS DES SCIENCES Toutes les se divisent en trois choses, dans la raison, Le nécessaire, nécessaires, espèces: négatives, possibles. dans la raison, est par la raison même et par son raisonnement: c'est comme quand nous savons qu'une construction et l'écriture un écrivain; exige un constructeur, que tout art doit avoir forcément un artisan; qu'un et un font deux; a été jeune et le petit garçon homme, que le vieillard enfant à la mamelle, et autres choses semblables. Le négatif est ce que la raison se refuse à comprendre, en soi et son raila raison, l'absurde pour par la raison ce serait qu'il existât un livre sans écrivain, sonnement; sans artisan ; c'est là une chose qui ne une oeuvre d'art à la raison, que l'imagination s'impose pas nécessairement ne peut concevoir, quela nature n'admet pas. Le possible, c'est la chose qui peut arriver et qui est imades en soi, comme ce qu'on raconte ginée par la raison siècles passés et des pays éloignés,, ou ce qu'on prédit devoir arriver plus tard. Ce sont là des choses pour lesquelles la soient ainsi ou qu'elles ne le soient raison admet qu'elles vers l'admission ne guide pas, parce qu'aucune pensée autre pensée ne conduise à d'une pareille chose sans qu'une n'y pas croire, parce que cette chose rentre dans la défini- — 26 — les preuves et du possible. du contingent Lorsque de la à la définition qu'on en a se valent, elles se restreignent et su, car il n'y a rien qui ne soit intelligible connaissance; ou tangible. connu, imaginaire tion DE LA DÉFINITION ET DE LA PREUVE; DE LA RÉFUTATION, DE L'ANALOGIE, DE LA RECHERCHE APPROFONDIE, DE LA SPÉCULATION, ETC. l'essence de la chose et est ce qui indique La définition comme succincte, son but en la limitant par une expression ou de deux terrains, qui qui dirait les limites d'une maison de la parcelle de chaque propriétaire servent à distinguer celle de son voisin, de sorte qu'il connaît par là sa maison est une insuffisance, une définition et son terrain. Ajoutera la définiest une augmentation et l'insuffisance qui anéantit est vivant, comme tion cherchée, quand on dit : L'homme telle est sa définition. Si on y ajoute mortel, raisonnable; chose, cette proposiquelque chose ou si on en ôte quelque tion devient car le critérium, c'est que les contradictoire, du leur valeur dans l'enchaînement définitions conservent raisonnement et si les quand les termes en sont renversés; être renversés, elle n'est pas correcte. termes n'en peuvent Voilà ce que je choisis pour exprimer la définition, bien dires et d'autres qu'il circule parmi le monde d'autres opicar il est des gens qui pensent nions; que la définition d'une chose, c'est de la leur décrire dans sa propre essence, comme on le ferait pour la cause; d'autres pensent que la définition dépend de son essence et du nom qu'on lui donne ; d'autres prennent du raipour critérium que l'enchaînement sonnement ait lieu des deux côtés, comme nous l'avons dit, tandis que d'autres se bornent à un seul côté lorsque l'enchaînement est bon, ce qui n'est vrai qu'en matière de discussions juridiques et de conviction, dont les causes déterminantes sont inconnues au vulgaire, comme par exemple ceux qui prétendent que devoir d'obéissance, 27 — la définition de la prière, c'est d'être un et qui disent ensuite : Cependant toute obéissance il est donc préférable, en ce cas, n'estpas prière; cette manière de parler et non définid'appeler description elle devrait tion, parce que, si c'était une définition, être correcte en renversant les termes, comme quand on dit : La définition de l'homme, c'est qu'il soit vivant, mortel, raior, tout être vivant, est sonnable; mortel, raisonnable, et tout homme est vivant,, mortel, raisonnable. homme, On a dit aussi : La définition est un complexe qu'on ne peut analyser en détail. La preuve est ce qui guide vers le but cherché et éveille vers ce qu'on a en vue, quel qu'il soit, d'entre les l'attention notions on a recours pour atteindre ce qui doit auxquelles La preuve être prouvé. le mal-fondé d'une chose indique tout autant Ce qui conduit à la réalité que son bien-fondé. d'une chose est une preuve de la non-réalité de son cond'une chose traire, et de même ce qui prouve la non-réalité la réalité de son contraire. Bien des également prouve mènent à l'essence unique, de même que preuves différentes chemins menant à un seul lieu. Tout ce qui dirige plusieurs Le Créateur vers une chose est une preuve qui y aboutit. est le guide de sa Création; le prophète exalté!) (qu'ilsoit de son peuple ; le (que le salut soit sur lui !) est le guide les traces laissées parles Livre, la tradition, anciens, le moude jugement et autres choses semblables vement, la rectitude sont des guides. C'est là ce que je choisis, pour définir la à la spéculation se dont les gens qui se livrent preuve servent comme d'un guide (dans leurs raisonnements). ont prétendu Certaines que la preuve était la personnes mais leurs adversaires elle-même personne qui raisonne; les ont réfutées par ce raisonnement que, s'il en était ainsi, une proposition, lorsil serait loisible à celui qui soutient de ce qu'il de faire la preuve qu'on le met en demeure ; « Mais c'est moi-même avance, de répondre qui suis la — 28 — et à diffé» C'est là une question facile à résoudre de la pour celui qui réfléchit que l'usage courant langue ne s'oppose pas à ce que le mot delîl soit considéré comme le participe actif du verbe qui veut dire indiquer, « quiboit » et sémîr o qui causependantlanuit», commechérîb et que ce soit en même temps l'indication elle-même et la chose comme les mots cari' « abattu » et qatîl « tué » indiquée, (qui peuvent être pris pour des participes passifs). Celui qui soutient sa proposition dirait : Je suis la preuve, s'il lui donnait le sens de « qui va fournir la preuve », sans encourir le reproche de non-sens; mais là où il serait absurde, ce serait de prétendre que par ce mot il entend qu'il est luimême la preuve de ce qu'il réclame. en ce qui Cependant, concerne le Créateur, c'est lui-même qui est sa propre si l'on s'en informe, car il n'y a point de chose preuve, prouvée qui ne soit la preuve d'une autre chose, quand bien même elle ne servirait point de preuve pour elle-même. Ce qu'on appelle 'Ma, c'est la cause déterminante; il y en a de deux espèces, la cause rationnelle et la cause juriest celle qui est déterminante dique. La cause rationnelle par elle-même, qui ne devance point ses propres effets, comme le mouvement de celui qui se meut, et le repos de celui qui est immobile. La cause juridique est celle qui survient à une chose, de sorte que le jugement qu'on en porte est modifié; cette cause lui est antérieure et est motivée elle-même par une cause antérieure à elle. Pour qu'une cause soit vraie, il faut qu'elle soit contenue dans les bornes de son effet ; car, se refuse à lorsqu'elle l'enchaînement logique du raisonnement, tout cela s'écroule, comme l'existence d'une essence ou d'un jugement pour une cause quelconque, de cette essence et de ce puis l'existence jugement persistant malgré la disparition de la cause, ou bien la disparition des deux premiers, alors que la cause persiste. La cause et ]a définition sont justes pour les mêmes raipreuve. rencier — 29 — sons, à telles enseignes la cause que bien des gens appellent « définition hadd étant », ce qui n'est pas trop étrange, donné le sens, qui concorde. On a dit encore que la cause ou deux, ou plusieurs; et peut avoir une seule description, on ne peut formuler un jugement sain à son endroit qu'en réunissant toutes ses descriptions; comme quandnous disons de l'homme raisonnable. Si une qu'il est vivant, mortel, seule de ces qualités était retranchée, nous n'aurions plus la définition de l'homme, ni sa cause déterminante. La controverse, exacte de ce d'après moi, est la recherche veut en attaquant ton opinion aumoyen que ton contradicteur de la sienne. Le sens de moarada « controverse» et de « réfutation » est équivalent. Si la controverse moqâbala au contraire de ce que croit votre adversaire, elle s'applique est nulle et sans valeur. Des gens ont nié ce chapitre et l'ont considéré comme nul ; ils ont prétendu qu'il sort des limites de la demande et de la réponse; mais leurs adversaires leur répliquent que la controverse est une sorte de question, ou une question augmentée, si l'on veut, et ils ont pris pour raisonnement que à moins de celui qui est contredit est tenu de répondre reconnaître ses défauts; et s'il était permis que celui qui se voit contredit s'abstint de répondre à ce qui fait l'objet de la il serait permis dispute, également que l'homme interrogé s'abstint de répondre aux questions qui lui sont posées, une protection sollicite puisque celui qui demande que le contradicteur accorde. Celui qui cherche à établir les vraies causes d'une bonne réfutation leur reconnaît quatre degrés, dont trois sont bons et un mauvais; ce sont : l°'la réponse à la question par la comme c'est le cas de celui qui, à ces mots : « Que question, de telle chose? » répond : « Et toi, qu'en pensespenses-tu tu? » Cette réponse est mauvaise, car il n'y a dans ces mots formulée. rien qui soit la réponse â la demande 2° La réfutation de l'assertion par l'assertion elle-même; - 30 — son contraexemple : Un homme dit : Le monde est incréé; entre toi dicteur lui demande : Quelle est donc la différence et celui qui prétend qu'il est créé? de sorte que le partisan ainsi ses preuves du monde est obligé d'établir de l'éternité et c'est seulement des deux propositions, que la différence du monde que de la création a démontré l'inanité lorsqu'il relative à son éternité est valable, car le bienson hypothèse de celle qui lui est le mal-fondé fondé d'une chose entraîne opposée. c'est de la cause par la cause elle-même; 3° La réfutation : Du moment dit à l'anthropomorphiste ainsi que l'unitaire que Dieu a un corps, parce que vous ne que vous prétendez ne ditesconcevez pas d'être agissant incorporel, pourquoi vous pas tout de suite qu'il est composé de parties différentes, puisque vous ne voyez que des corps ainsi composés? c'est quand de la preuve 4° La réfutation par la preuve; votre argument est tel et tel, quelle difféon dit : Puisque rence y a-t-il entre vous et celui qui prétend que l'argument différente est une chose entièrement (de celle que vous Vous ne pouvez réfuter dites)? C'est alors que vous répondez: la cause par une cause; ce que vous réclamez au sujet de la c'est comme si vous réclamiez la vérification de différence, la preuve. une chose à L'analogie, d'après moi, consiste à rapporter son semblable au moyen de la cause mixte. On dit cependant est la connaissance de l'inconnu que l'analogie par le connu, ou bien que tout ce qui est connu par le raisonnement et non ni par les sens, est analogie ; ou que l'analogie par l'évidence, est l'appréciation, et l'on s'appuie sur ce vers de Férazdaq : « Nous, à la marche accélérée des chamelles qui descendent la pente, nous mesurons sur des cailloux un discours avec certitude. » Mais ces interprétations sont voisines les unes des autres ; c'est comme si elles étaient dans une même nielle de la muraille; — 31 Certains autorisent analogistes l'emploi de l'analogie pour le nom comme pour le sens. L'analogie vraie est celle qui embrasse l'objet comparé dans toutes ses significations ou dans la de celles-ci; elle se nomme aussi l'analogie plupart probante, parce qu'elle entre dans le cercle des sciences de la possibilité. Certains ont nié l'analogie : ils auraient dû nier tout leurs sens et leur aptitude à saisir l'évice qui dépassait dence, et avouer que tout est bon,, le vrai ou le faux, quand ils le rencontrent ne savent le discerner). Or, la (puisqu'ils essentielle de la raison de condition exige que chacune, n'en forme qu'une avec sa voisine deux choses semblables, sinon la ressemblance n'aurait par là où elles se ressemblent, pas qu'il est impossible qu'il pas de sens. Ne voyez-vous existe un feu chaud et un feu froid, parce que tous les feux chaude? C'est là le sens exigé par sont d'une même nature dans la proposition. ces deux expressions de la pensée et la moi, c'est l'effort h'idjtihâd, d'après la dans la discussion recherche approfondie pour découvrir ni par les sens, vérité que l'on n'atteint pas par l'évidence c'est le premier mais parla recherche et le raisonnement; ; celle-ci étant un jugement par compadegré de l'analogie de la forme la plus exacte est la recherche raison, Yidjtihâd car des erreurs de ce jugement, en se gardant possibles, est comme la croyance sans recherche approfondie l'analogie sans raisonnement. basée sur des opinions, La spéculation est l'acte de celui qui regarde par le moyen de voir ce qui lui est caché. De de son coeur pour tâcher sur un objet ne le distingue même que l'oeil qui tombe de même le et qu'on y a réfléchi, l'avoir regardé qu'après examen et coeur qui conçoit une idée ne l'admet qu'après de la IIIe forme de Monâdara est le nom d'action réflexion. des semce verbe ; il s'applique parfois à la comparaison blables entre eux et signifie alors l'analogie pure, ' — 32 — DE LA DIFFÉRENCE ENTRE LA PREUVE ET LA CAUSE nous, la preuve est ce qui guide vers un objet et tandis que la cause est ce qui le rend nécessaire l'indique, On arrive à l'objet par sa preuve, et lui donne l'existence. non par sa cause, attendu que sa cause est aussi une chose à car laquelle on atteint et que l'on connaît par une preuve; La preuve la preuve est ce qui guide versle monde [extérieur]. de l'objet cesse d'exister; peut cesser sans que la substance tandis que celle-ci disparait dès que la cause cesse. Plusieurs preuves différentes peuvent coexister pour une seule essence, mais non plusieurs causes différentes. de ce qui L'existence est impossible sans preuve, tandis passe les sens et l'évidence de ce qui n'a pas de cause n'est pas imposque l'existence sible. Suivant DE LA PREUVE Nous disons que parmi les preuves, il y en a qui sont conformes à la chose prouvée d'une ou de plusieurs façons, comme quand nous ne voyons qu'une partie d'un corps; or, la partie indique le tout, qu'elle lui soit contiguë ou en soit séparée; et il y en a qui ne sont pas entièrement conformes, d'un certain côté, ni pour un motif quelconque, à la chose celui qui crie, bien qu'elle prouvée, comme la voix indique ne lui ressemble pas, et comme l'action' indique l'agent sans lui ressembler, comme la fumée indique le feu sans lui être pareille. 11est nécessaireà celui qui prétend que la preuve doit absolument être conforme à la chose prouvée qu'elle le soit par un certain côté, bien qu'elle puisse en être totalement différente sous la plupart de ses faces. Or, s'il n'y a aucun rapport entre elles et si la ressemblance la disparaît, et si la dépendance dépendance disparaît également; de la preuve par rapport à la chose prouvée elle n'est disparaît, plus une preuve, à l'exception seulement qu'il n'y a que des — 33 car on corps ou des accidents dans le monde métaphysique; ne voit, dans le monde présent, rien que de créé. Si l'on nie l'existence de ce qu'il y a dans le monde supérieur parce dans le monde ce n'est inférieur, qu'il n'a pas de contraire point là une preuve qui l'indique. Si l'on prétend que de même il n'y a rien, dans le corps ou l'accident, ou dans le monde créé, sans qu'il ne soit contraire à ce qui est dans le monde visible, nous réclamerons fasse la différence., car l'opposition la qu'on interrompt aux autres) (de ces choses les unes par rapport dépendance et la ressemblance, et qu'on convainque le contradicteur qui dans le monde prétend qu'il n'y a rien que de contingent ou rien que de nécessaire dans le monde senmétaphysique., sible. DES DÉFINITIONS Je dis que le mot chéï « être » est un nom général qui à la substance, absolument à l'accident, à ce qui s'applique se conçoit par l'évidence, le témoignage des sens et le raisonnement en fait de ce qui est passé, présent et futur. La définition d'une chose est ce qu'il est bon de savoir, de de trouver ou d'en être informé. Si c'est là la mentionner, définition d'un être, il sera constant que le néant est un être, est permis d'en parler. Certaines ont nié puisqu'il personnes que le néant fût un être et ont défini l'être en disant qu'il devait être constant et existant, car l'existant et le constant embrassent tout ce qui existe, comme le mot « être » luiet n'ont de terme contradictoire même, ; et ils pas d'un être était qu'il fût connu, il . ajoutent : Si la définition serait facile de lui trouver un terme contradictoire : c'est l'inconnu. ont prétendu de l'être est le D'autres que la définition sans plus ; qu'il n'y a point d'être quand il est nié, constant, et que le néant n'est pas constant. D'autres encore se sont 3 — 34 — : « L'homme appuyés sur le livre de Dieu dans ce passage et créé auparavant, ne se souvient-il pas que nous l'avons existât avant la qu'il n'était rien 1? » pour nier que l'homme : « Est-il jamais comme dans cet autre passage création, en aucun temps, de n'être rien de menarrivé à l'homme, avant qu'elle » Or, une chose peut être mentionnée tionné'? et existe. S'il n'y avait d'êtres que ceux qui sont constants du monde il faudrait existants, que tout ce qu'on raconte et des siècles passés, depuis que la terre existe, fût quelque chose de vain, et de pures divagations. a existé une fois, » « Mais cela justement Si l'on objecte: vous répondrez : « Qui vous fait savoir que les événements » Et si l'on réplique : «Une fois futurs n'existeront jamais? : « Donc ce qui ce sera un être, » vous répondrez existant, » Si l'on dit : « Il est imposn'existe plus est un non-être. » répondez : sible que le nom ait précédé la chose nommée, Cela n'est vrai que pour des cas particuliers ; mais pour les cas généraux, ce n'est pas impossible ; car nous disons : Telle de dans le monde, arrivera affaire, telle cause, tel animal sorte que nous disons leur nom avant que leur personne existe. 3 les fâchait en Abou'l-Hodhéll disant, à propos du néant, que c'est le corps d'un tailleur qui a un long bonnet sur la tête et qui danse. Le contraire de l'existence, c'est le néant, et du constant, c'est le nié. Mais le contraire de l'être n'est pas le non-être, car le nié et le non-existant sont deux êtres dont l'un est nié et l'autre n'existe ne peut pas, tandis que le non-être être décrit par ces qualités d'anéantissement et de négation. Si l'on dit : « Est-ce un corps, un accident, un mouvement 1. Qor., sour. XIX, v. 68. 2. Qor., sour. LXXVI,v. 1. 3. Autrement Ibn-Hoclhéil el-cAllâf, célèbre dialecticien, était connu aous ces deux surnoms. Voyez le FihristA- II, p. 70; Mas'oûdi, Prennes d'Or, t. VII, p. 231, et t. VIII, p. 301 ; Dugat, Philosophes] p. 115, note. ^- 35 - ou un repos ?» Répondez : « C'est simplement une chose conet rien autre. » nue, que l'on peut apprécier, La définition du corps, c'est d'être long, large, profond, et de parcelles, composé de parties un certain occupant aux accidents, espace et servant de support sans qu'on l'en trouve absolument en tout ou partie. Si l'on s'en dépourvu vient nier que l'être revêtu de ces qualités soit un corps, vous pourrez en convenir et vous montrer conciliants dans autant et vous demanderez l'appellation voudra, qu'on d'établir la différence entre cette définition et celle de l'être qui ne possède pas ces qualités. 1 Hichâm ben el-Hakam à propos de la définiprétendait, tion du corps, que c'est ce qui se tient par soi-même, parce qu'il disait : « Dieu (soit-il exalté !), de son propre aveu, est un corps. » Le mot djism, en effet, dans l'usage courant de la langue, signifie ce qui est épais et gros ; de là vient qu'on applique l'adjectif djasîm à tout corps gros ; mais ce nom a été appliqué absolument à ce dont le sens est conforme à la description ci-dessus, de sorte que, si Ton change le nom, le sens ne change pas. La différence n'apparaît que si l'on explique en détail les noms et les personnes. La définition de l'accident est de ne pas exister par luimême et de ne se trouver que compris dans le corps. Si on le nie, il n'y a qu'à répliquer ce qu'on a répondu à celui qui niait le corps, et à lui demander la différence qu'il y a entre l'accident et ce qui ne l'est pas; ensuite on lui parle du sens il a fait allusion. Certaines auquel gens ont prétendu que l'accident n'existe pas dans le monde et d'autres que tous les êtres sont des accidents réunis ou séparés. La définition de la substance, c'est une définition en soi ; 1. Théologien chiite, ami de Yahya le Barmékide et compromis par la chute de cette famille, mourut au bout de peu de temps, pendant qu'il se cachait, ou sous El-Ma'moûn, d'après une autre version. Il se séparait des Chiites pour sa doctrine sur le corps et sur l'imamat, dans laquelle il se rapprochait des Qatî'iyyés. Cf. Fihrist, t. I, p. 175 ; Mas= 'oudi, Prairies d'Or, t. V, p. 443. — 36 — du est un corps, et ce qui sort des limites car la substance ne le conet de la partie, l'imagination corps, de l'accident faible des parties de la çoit pas et la pensée, qui est la plus alors clans la ne se le représente pas. Cela rentre science, encore se nomme La substance de l'impossible. catégorie (matière), mâdda (matière tîna (nature), étendue), hayoidâ élément. partie, principe, des de l'indivisibilité au sujet On a différé d'opinion que le corps est diviprétendent corps. Bien des personnes tel qu'il un degré de petitesse sible jusqu'à ce qu'il atteigne n'est plus possible de le diviser, et qu'il ne puisse plus être réduit au tiers, au quart, à la moitié. On ajoute : Sinon, les corps seraient infinis, et aucun être ne serait ni plus grand, ni de dire que plus petit qu'un autre, et il ne serait pas possible au corps tout l'assemblage Dieu a le pouvoir d'enlever qu'il y a créé, tant est faible le lien entre deux parties. 1 et Hicliâm ben el-Hakam souIbn-Béchâr en-Nazzâm à l'infini ; mais cela n'est tiennent que les corps se divisent une conception en fait, c'est purement imagipas réalisable sur cette considération naire. Ils s'appuient que, de même qu'il n'est pas possible que Dieu crée un être plus grand que n'importe quel autre être, de même il n'est pas possible qu'il rien de plus petit que lui. crée un être qui n'aurait de l'indivisibilité des On dit encore : « Si les partisans en soi ni longueur, ni corps avaient raison, l'atome n'aurait un second (pareil à lui), les or, s'il lui survient largeur; deux réunis auront une certaine ; on ne saurait longueur la longueur comme appartenant à l'un à l'excluconsidérer sion de l'autre, ni aux deux ensemble. Or, du moment qu'il 1. Abou-Ishaq Ibrahim ben Sayyâr ben Hâni, mort en 231 (845846). Il professait des opinions subversives; la plupart des mo'tazélites le tendances dualistes rejetaient de leur sein, etlesorthodoxesl'accusaieutde et d'amour pour la philosophie grecque. Ibn-Khallikan, Biograph. Dictionary, t. I, p. 186, note 4; G. Dngat, Histoire des philosophes, p. 103; Cl. Huart, L'Ode arabe d'Ochkonwân, p. 20, note 4(du tirage à part de la Revue Sémitique, juillet-octobre 1893). — 37 — est constant que la longueur leur appartient à tous deux, il est divisible. » est clair que l'atome 1 a dit: « La El-Hoseïn en-Nadjdjâr partie se divise jusà une parcelle que l'imagination qu'à ce qu'elle soit réduite ne conçoit plus ; elle n'existe plus alors. » Des gens n'ont plus su ce qu'il fallait en penser et ont différé d'avis sur ce qu'il convenait d'en croire et sur la manière dont les accidents mouvement, (couleur, repos, etc.) au corps. Les uns ont admis qu'on pouvait y s'appliquent ont différé d'avis croire et les autres l'ont nié. Les anciens mais en adoptant des idées différentes sur ce chapitre, de les uns prétendent celles des Musulmans: qu'on voit, avant d'autres éléments formant les quatre des parties éléments, d'une extrême à forindivisibles petitesse qui contribuent Arismer les éléments dont le monde est composé. Quanta en puissance est à l'infini : mais tote, il a dit : « La divisibilité » D'autres affirment en acte, elle est bornée. que l'indivisimais ils ont de grandes bilité n'admet pas d'action passive, entre eux. divergences de la sphère du temps, c'est le mouvement La définition actes. céleste et le terme de ce qui s'écoule entre différents Telle est la définition adoptée par les Musulmans 2. On raple temps comme un être porte de Platon qu'il considérait dans son livre de existant dans Aristote, l'imagination. a dit que tous les anciens croyaient l'Audition naturelle", d'un seul, qui est Platon. à l'éternité du temps, à l'exception 4 «La substance du temps deluiqu'iladit: Plutarque rapporte de la sphère céleste, » ce qui est conforme est le mouvement disent des Musulmans. à l'opinion Quelques-uns que le 1. Abou'Abdallah El-Soséin ben Mohammed ben 'Abdallah, célèbre docteur de la secte des Djabariyya ou Modjabbara. Cf. Fihrist,t. I, p. 179. 2. Comparez Tabari, Annales, 1"partie, fasc. 1, p. 7. 3. Sur la traduction arabe de cet ouvrage, cf. Wenrich, De Versionibus, p. 134. 4. Cf. Fihrist, t. I, p. 245; Wenricb, id. op., p. 225. — 38 — entre et ils diffèrent beaucoup temps n'est pas un être, eux. On ira rapporté ces diverses opinions que pour rassurer de ceux qui au désaccord de celui qui réfléchit l'esprit et pour qu'il profite admettent la raison et le discernement de la certitude qui résulte de leur accord (dans le cas où celui-ci se produit), car il y a une grande force dans le conet c'est là l'un des plus sûrs moyens de remporter sensus, la victoire sur les adversaires. La définition du lieu, c'est ce sur quoi repose le corps ou ce qu'il entoure, ou bien ce sur quoi se pose l'accident; et c'est clans ce sens que l'a entendu Aristote quand il a dit : « Le lieu est le terme du contenant au qui est contigu contenu.» On a divergé d'opinion au sujet du vide et de l'espace ; les uns ont dit : «Il n'y a pas de vide dans le monde, et l'air est un corps simple répandu partout; » onle démontre au moyen 1 et a d'un instrument la forme du vase ratl qui appelé percé d'un trou à la partie inférieure noue la partie ; lorsqu'on de ce vase, l'eau ne sort plus par en bas, tansupérieure dis qu'elle coule si on dénoue la fermeture. On comprend que l'eau est poussée par un corps qui est l'air entrant dans ce vase. D'autres ont dit : « Les corps ne sont pas dépourvus de entre les molécules, » et ils basent leur vide, c'est l'intervalle raisonnement sur l'exemple de l'eau qui est versée sur la terre et s'y infiltre. D'autres distinguent l'espace du vide, et disent que le vide est là où manquent les corps, et l'espace ce qui enferme ce vide, à l'infini ; tandis que d'autres prétendent que le vide et l'espace sont la même chose ; d'autres encore nient que ce soit un être. La définition de deux choses différentes est que l'une ne Certains peut exister sans l'autre. disent que la définition decesdeux choses, c'est que leurs qualités soient différentes. La définition de deux contraires, c'est que l'un ne peut exister que si l'autre n'existe pas. 1. Vase qui sert aux marchands de vin à-mesurer ce liquide. — 39 — La définition de l'existant, c'est ce qui est constant par la ou les sens, ou l'imagination : et'c'est science, là le sens du mot être. Celle du nom, c'est d'indiquer dénommé en le l'objet discernant de son genre; et l'attribut est comme le nom dans certaines circonstances, si ce n'est que la particularité de sa définition est de donner information de'ce qui est dans l'être, comme la science est dans le savant. Certains disentre les mots waçfet tinguent çifa, et font de celui-ci ce à la chose décrite, tandis que le premier qui est inhérent est la parole même de celui qui se livre à cet acte (la description). La définition de la volonté,, c'est ce que conçoit l'homme dans le coeur, action, parole ou mouvement. La parole, c'est ce que crée l'homme qui parle, avec sa langue ; et l'on dit des signes que c'est une parole figurée. Le sens, c'est l'attachement du coeur à ce qu'il a produit par la parole. IbnKollâb 1 a prétendu est la parole que le sens de la parole elle-même ; mais, s'il en était ainsi, celui qui entend ne dirait pas à celui qui parle : « Quel est le sens de ce que tu viens de dire ? » Le mouvement, c'est une descente et un transport ; il y en a de plusieurs le mouvement le espèces, personnel, mouvement de lieu. On dit aussi que le mouvement est un et une altération. changement Le repos, c'est rester et se maintenir ; certains disent que le repos n'existe pas. Le genre, c'est ce qui embrasse des choses de forme difféla plante. On a dit : Le genre est ce rente, comme l'animal, est la particularisation de qui contient les espèces. L'espèce dans le genre, et l'individu est la plusieurs choses pareilles 1. 'Abdallah ben Mohammed el-Qattân, théologien ehîïte qui fut accusé de pencher vers le christianisme parce qu'il identifiait Dieu avec son Verbe. Cf. Fihrist, t. I, p. 180, et t. II, p. 70 ; Mcuoâkif, p. 349. — 40 — distinction au-dessous dans de la personne comme de l'espèce, l'espèce l'espèce ; l'individu au-dessous est du genre. de dire sur ce sujet est pour que Ce que nous venons de sorte que ce soit réfléchir besoin ; n'ait d'y plus personne et une arme pour comme une matière pour la spéculation la controverse. DES CONTRAIRES Ceux qui prétendent, disons-nous, que la chose ne peut formulent une proposiêtre connue que par son contraire d'un objet a lieu par ses tion absurde ; car la connaissance mieux et ses preuves, différentes définitions encore, par sa forme et par son pareil on le connaît que par plus sûrement le et son opposé 1. En effet, ce qui indique son contraire son cond'un être peut ne pas indiquer genre et l'espèce se réunir, et si un ne peuvent traire. Mais deux contraires ne se ne l'est pas, et le contraire être est vrai, son contraire existantes. choses réellement qu'entre produit du corps Il n'est donc pas vrai de dire que le contraire de l'accident le non-accident, le contraire est le non-corps, celui celui du lieu le non-lieu, celui du temps, le non-temps, de l'être le. non-être, car les contraires sont des êtres qui s'excluent l'un l'autre ; et si l'on dit que le non-corps et le non-accident sont des non-êtres dans la réalité, comment à un être ? Mais les corps et les peut-on opposer un non-être accidents sont des êtres opposés l'un à l'autre ; le noir est le contraire du blanc, l'éternel le contraire du contingent ; car l'éternel est une entité qui n'a pas eu de commencement, et le contingent est ce qui existe, après qu'il n'avait pas été. 1. Nadîd, el-Adhdâd. comme mdd dans Freytag, Lex, Ar., d'après le Kîtâb — 41 — DE LA CONTINGENCEDES ACCIDENTS La connaissance de la contingence des accidents est l'un des principes des sciences existant dans l'âme à l'état d'évidence. Celui qui la nie est au rang de celui qui nie l'évident et le sensible ; car nous voyons la succession des couleurs contraires sur les comme le noir corps, succédant au blanc et le blanc au noir ; et de même les odeurs comme les mauvaises et les bonnes, contraires., et autres circonstances dont la substance n'est pas dépourla chaleur, le froid, l'humidité, la séchevue, comme la dureté, le mouvement, le repos, l'asresse, la douceur, la réunion, la séparation, les goûts plaisants et semblage, ainsi que les passions désagréables, que nous éprouvons en nous-mêmes, la haine, la volonté, le dégoût, le l'amour, le courage, la force, la plaisir, le blâme, la pusillanimité, faiblesse, la jeunesse, la vieillesse, le sommeil, l'état de veille, la faim, la réplétion; ce que nous voyons en fait de station debout et assise, la vie, la mort, éloignement, proximité, la joie., la tristesse, la satisfaction, la colère et autres accidents qui surviennent aux corps après n'avoir pas existé, et cessent après avoir été. C'est un sujet qui peut embrasser tout ce qui existe dans le monde, si quelqu'un voulait se donner la peine de l'énumérer, car c'est ce qui prouve sa ainsi que la Création ; or, le moins indique le contingence, plus. Si quelqu'un s'avisait de prétendre sont que ces accidents des corps, on lui répondrait en lui demandant de distinguer le support de l'objet choses qui doivent être qu'il porte, absolument ce qui indique que l'accident Ensuite, séparées. le corps, c'est qu'il est permis de différer d'avis estautreque à son endroit, tandis que le corps lui-même ne change pas, la datte verte et non encore mûre comme, par exemple, (bosra)j, que l'on voit passer au jaune pendant que sa — 42 — bien du jaune au rouge, et ensuite couleur verte disparait, celui qui, après pas ; et comme que le fruit ne change l'état et dont se met en colère s'être montré satisfait, le homme non l'essence ; le jeune grisonne, change, de vivant meurt. qu'il n'est pas permis Or, du moment n'est qu'il plus le même dire de celui qui est chenu, et de celui qui est mort qu'il n'est plus le jeune homme, une situation et même vivant, malgré qu'il se soit produit n'est on comprend que l'accident qu'une autre ait disparu, s'il en était ainsi, pas le corps ni une partie du corps, car, les accidents comme se changerait le corps changent sont difféest établi que les accidents Puisqu'il contingents. s'ils sont conrents des corps, il faut que nous considérions exister après ou éternels. Lorsque nous les voyons tingents cela nous pas, ou cesser après avoir existé, qu'ils n'étaient et créés, de même conduit à penser qu'ils sont contingents des substances séparées après avoir été que nous trouvons il réunies et réunies après avoir été séparées ; néanmoins, en soi ou par un assemfaut bien qu'elles aient été réunies blage qui s'y est produit ; or, si elles étaient réunies en soi, exister elles ne pourraient tant qu'elles existeséparées raient ; nous savons donc qu'elles sont réunies par un Ensuite nous considérons si cet assemblage est assemblage. ou un accident ; cela nous indique une substance que, si c'était une substance, elles seraient réunies par un autre et ainsi de suite à l'infini. Du moment assemblage, que ce de dire est mis à néant, nous savons que que nous venons ce qui est réuni par un assemblage est un accident et non une substance ; il en est de même de la doctrine relative et au repos. au mouvement Si l'on objecte que les accidents étaient à l'état latent dans le corps et qu'ils ont paru ensuite, il faudra se demander si cette apparition est contingente ou non, outre qu'il est absurde d'admettre la séparation, le que la réunion, le repos soient à l'état latent dans le corps, de mouvement, — 43 — sorte que le corps serait à la fois et en même temps en et au repos, assemblé ou disjoint. Si nos contramouvement ont recours à la doctrine des matérialistes,, dicteurs qui est une substance éternelle dans que la matière professent le passé et dans l'avenir, et dépourvue d accidents, puis et ensuite ce monde s'y sont produits, que les accidents : « En disant que avec tout ce qu'il contient, vous répondrez les accidents il faut absolurécemment, s'y sont produits ment, ou qu'ils y fussent à l'état latent et se sont montrés dans une autre substance ou qu'ils fussent et s'y ensuite, ou qu'ils n'existassent sont transportés, pas du tout et qu'ils aient été créés ex nihilo. Du moment qu'il est impossible que les accidents soient à l'état latent dans la substance que l'on vide d'accidents, qu'ils soient pareils aux prétend justement ou plus petits ou plus grands, ou une corps de ce monde, ou de quelque molécule indivisible, façon que ce soit, la la parité sont des accidents auxquels petitesse, la grandeur, on n'échappera pas, comme on ne peut échapper à la con». tingence ; il s'ensuit qu'ils sont contingents dans cette contenus section Sachez que les jugements et de la vérité dans la catégorie du devoir impératif rentrent la connaissance de la continet particulièrement nécessaire, gence des accidents et de la substance à laquelle on ne peut échapper, parce qu'elle est le guide évident vers le continà Dieu son concours ; Nous demandons gent et la Création'. vers le bien, qu'il nous préserve par sa qu'il nous dirige notre intelligence et qu'il augmente miséricorde, pour le servir ! DISCOURS CONTRE LES GENS OPINIATRES ET QUI REJETTENT LA SPÉCULATION CEUX 2 ont Il y a une secte de gens opiniâtres que les anciens nommés ce qui, pour eux, veut dire ceux qui sophistes, 1. Il manque quelques mots dans le texte, après xoa-anna 'l-djauhar. 2. Ce mot manque dans le texte; il est aisé à suppléer. — 44 — le mensonge ; c'est ceux la vérité et pratiquent déguisent la totaIls nient absolument appelle hérétiques. qu'Aristote et prétendent lité de nos connaissances qu'il n'y a aucune réalité ni dans notre science, ni dans son objet. Ils nient ce qui tombe sous les sens, ce qui est compris par l'intuition, ils prétendent ce qui est mis au jour par le raisonnement; et et une conjecture, sont une imagination que les êtres Bien des gens ont renoncé qu'on les voit comme en songe. avec eux, dispute qui s'est trouvée à disputer trop difficile parce que ce pour ceux qui se sont occupés de les réfuter, des sens et de l'évidence pour qu'ils nient est une nécessité car c'est la base de la laquelle on n'a pas besoin de preuve, connaissance. cela prouve sa adopte cette opinion, quelqu'un Lorsque car il demande sincérité; qu'on lui prouve ce qui n'a pas besoin de preuves, de sorte que cela le conduit à l'infini. en faisant a détruit leurs Un contradicteur arguments il a dit: de leur doctrine; voir au vulgaire le malfondé « Est-ce la sensation ce que vous qui vous a fait trouver ou est-ce la spéculation prétendez, qui vous a conduits à ce delà sensation, la vue que vous croyez? » S'ils se réclament et s'ils en appellent à la réflexion, on leur les condamne, « Peut-être dira: dans la spéculation de votre errez-vous et peut-être la réflexion émanée de vos adversaires raison, mieux l'erreur de votre idée? » S'ils l'admetindique-t-elle les opinions de tent, ils sont tenus de ne plus combattre leurs adversaires, de ne plus accuser d'erreur celui qui se de ne plus louer celui qui agit bien, de ne pas trompe, blâmer celui qui fait le mal; mais c'est contraire à leur et ce serait une faiblesse doctrine, dans leur opinion. S'ils est préférable, ils prouvent prétendent que leur réflexion et détruisent la base qu'ils se sont servis de la spéculation sur laquelle ils avaient construit leur doctrine. Deux sortes de gens, parmi les Musulmans, ont adopté cette opinion, l'imitateur de celui qui ne croit pas à la ré- - 45 - flexion et celui qui prétend qu'on ne prouve pas la négation. Or, il convient de les traiter comme on traite les opiniâtres et de leur dire : « Est-ce au moyen de la spéculation et d'un décisif que vous déclarez fausses les spéculations argument de la raison et les arguments qu'elle admet, ou est-ce sans argument ? » S'ils disent : « C'est par la spéculation, » comment peuvent-ils ne pas l'admettre et s'en servir comme de preuve? Et s'ils prétendent que c'est sans la spéculation, la demande et la réponse rentrent dans la catéjustement On n'impute gorie de la spéculation. point cette opinion à ceux qui ne sont pas des gens de spéculation. Or, tout discours donné, sans spéculation, est une négation, ou une ou une erreur, ou une confusion, ou une chose opiniâtreté, vaine. C'est de la même manière que l'on répond à celui qui prétend qu'il n'y a pas de preuve contre la négation : « Donc vous niez la preuve, bien que vous, avec votre négation, clans le vous ne puissiez nier l'une des deux propositions, cas où vous, si votre adversaire vous attaque par un diset votre prétention, cours semblable au vôtre et anéantit sa docvous lui demandez de corriger qu'ensuite lorsque trine, il s'en réfère à la vôtre ; est-ce que c'est autre chose les deux propositions ou les détruire (toutes que de prouver les deux) à la fois? » et leurs jurisconLes spéculateurs d'entre les Musulmans sultes ont des arguments nombreux sur ce chapitre, mais il n'entre pas dans le plan de ce livre de les énumérer. on se guide Parmi les raisons sur lesquelles pour déde la réflexion il y a ceci que, du montrer la nécessité en réalité, ni moment où les êtres ne sont pas tous existants tous non existants en réalité, mais bien les uns vrais et les à leur on trouve un dissentiment autres faux, et qu'ensuite soit de la part d'un sujet répandu parmi les spéculateurs, savant qu'on soit de celle d'un ignorant impuissant, récalcitrant, il sur le fait de son dissentiment, ne peut prendre — 46 — au moyen la spéculation convient d'appliquer le vrai du faux. De même on pourra discerner visible, car si tout était visible, on n'ignorerait n'est pas caché, car s'il en était ainsi, on ne et évidentes, Il y a donc des choses visibles il faut, par conséquent, secrètes et cachées; et ce qui est caché, science pour concevoir qu'au moyen de la spéculation. de laquelle tout n'est pas rien; ni tout rien. saurait et d'autres à la recourir cela n'a lieu DES DEGRÉS ET DES LIMITES DE LA SPÉCULATION Je dis que les savants qui ont foulé, pour les penseurs, la voie de la réflexion et leur ont aplani la route de la conà à ce sujet des bornes applicables ont institué troverse, ceux qui les ont dépassées ou qui sont restés en deçà, dont les déviations, les erreurs, les hérésies de doctrine et l'insuffisance des preuves sont devenues Ils ont établi évidentes. l'art de questionner sur quatre ni parties qui ne craignent ce sont des demandes d'information: vérité, ni mensonge; 1° au sujet du quid de la doctrine ; 2° au sujet de la preuve; 3° au sujet de la cause; 4° au sujet de l'examen de la cause; ce qui est le terme des différentes sections de la spéculation et l'établissement de la vérité de la proposition ou de sa fausseté. Ils ont comparé les diverses questions aux diverses ce sont toutes des informations réponses correspondantes; d'être vraies ou fausses, parce que la vérité qui supportent est de parler d'une chose comme elle est, et le mensonge est d'en parler comme elle n'est pas. Mais la question n'est pas une information la vérité et le mensonge ; pour supporter il n'y a que deux raisons qui motivent une question, l'ignorance du sujet, ou bien le désir d'éprouver et l'interrogé; la réponse entraîne et l'adhésion, ou la réful'acceptation tation et la négation, ou en réclapar la voie de l'opposition mant la production de preuves; mais celles-ci exigent la cause, et la cause vérifie la réponse; en forme lorsqu'elle — 4? — une suite logique, terminé et a admis à tout discours. elle est bonne ; et lorsque les arguments présentés, l'adversaire cela met a fin DES SIGNES DE LA CONVICTION Se contredire, passer à un autre sujet, être impuissant le but, nier la nécessité, le témoià atteindre repousser avoir recours à autrui, se taire parce gnage de la vue, ce sont là des signes qu'on est vaincu. qu'on est incapable, est libre clans ses questions, Tout interrogateur qu'il ait étudié la jurisprudence, ou qu'il soit rigoriste ; il dit absurde. Il n'en est juste ou bien énonce une proposition car il a le point de même pour celui qui doit répondre, la vérité et de faire connaître à celui devoir de chercher la manière dont sa question est tombée qui l'interroge juste ou est absurde ; il n'est point tenu de lui répondre détail d'une autre question sur une question qui n'est qu'un sur laquelle il est d'avis différent, question plus générale, et qui serait prise comme qu'il admettrait par sa réponse en un engagement Un différend de sa part de la professer. sur le fond, n'entraîne effet, qui repose pas logiquement dans le détail. Par exemple, quelqu'un poserait l'analogie sans croire à l'unité de Dieu; une question sur la prophétie en un seul n'est vraie que si la croyance or, la prophétie la proDieu est vraie, car c'est cette unité qui nécessite phétie. à celui qui la pose une réponse Toute demande rapporte conforme à ce que pense la personne ; mais cette interrogée la possiréponse ne le convainc pas, parce qu'il a toujours cause sur bilité de discuter. Demander preuve sur preuve, cause, et ainsi de suite à l'infini, est faux ; car le résultat des des et le produit est le monde choses visibles sensible, raisonnable. le monde idées intérieures, c'est Or, l'infini n'existe pas, et n'est ni compris ni imaginé. — 48 — 1 ce d'Ibn-Hodhéïl On approuve qu'il a dit, à savoir que de ce qui est la vérité de ce qui est vrai et la réfutation sont connues faux, dans les matières où l'on diffère d'opinion, de la cause de trois manières. La première, c'est l'application de la cause la réfutation la seconde, à la chose causée; de la nécesla négation et la troisième, par l'interprétation, de la cause à la de l'application sité. Quant à l'abandon dit : « Mon comme quand quelqu'un c'est chose causée, cheval est un bon cheval, » et qu'on lui réplique : « Pourcela ? — Parce je l'ai que, répond-il, quoi dites-vous — Est-ce tant de parasanges. fait courir pendant que, tout cheval lui réplique-t-on, qui court en un jour tant est un bon cheval ? » S'il dit oui, il a mis de parasanges et il a sa cause, et s'il dit non, il l'a réfutée, à exécution une autre cause. besoin de chercher de la proposition Quant à la réfutation par l'interprétaà celui qui dit: « Si la chaleur de l'été tion, cela s'applique est très forte, fort sera le froid de l'hiver qui le suit ; et si le froid de l'hiver est intense, intense sera la chaleur de l'été qui lui succédera ; » et qui dit ensuite : « Or, voilà que l'été a été chaud, mais le froid de l'hiver suivant n'a pas été » en disant extrême; cela, il réfute, par cette interprétacar si celle-ci était vraie, tion, la proposition qui précédait, le chaud de l'été n'aurait été fort que par l'extrême froid de l'hiver. Et quant à la négation de la nécessité, elle s'applique à l'évidence et aux sens, comme quand nous avons interau sujet d'un vieillard que nous avions rogé les matérialistes, vu assis sur un fauteuil, dans sa forme et sa couleur, s'ils prétendaient assis ainsi à sa place qu'il serait éternellement dans les mêmes vêtements et couleur ; s'ils avaient rénié la nécessité témoignée oui, ils auraient pondu par la ce qui aurait raison, démontré étaient dans le qu'ils faux. 1. Voir ci-deasus, p. 34, note 3. — 49 — que le silence, après que la vérité a été établie, est plus éloquent faire pour que le discours qu'on pourrait en éloigner ; un excès d'explication est un défaut, et souvent crée une occasion, est en réalité une parce que l'excès la force et la faiblesse d'un arinsuffisance ; car connaître clairement, plus avant que de l'expliquer gument pénètre le coeur, non suiparce que le témoin est témoin suivant vant la langue. Ce n'est pas que toute personne qui est gênée par la de son contradicteur ou qui est impuissante à lui parole soit obligée de suivre sa doctrine, répondre sur-le-champ mais seulement un examen claire, après une explication des preuves, après avoir scruté la situation et être retournée aux principes établis solidement et aux signes qui guident le voile est tombé de sa face, dans la voie droite. Lorsque de sa crème., et que la vérité que le lait s'est purifié sa voie, il n'est permis alors que d'avouer et de se éclaire Il n'est pas juste d'imposer laisser conduire. à l'adversaire de faire voir ce qui est caché clans son esprit, parce que cela n'est pas possible, comme il est possible de cacher ce qui est visible à son esprit et parce que ce serait faire renoncer une chose à sa véritable apparence. Telles sont les prémisses que nous avons mises en avant pour celui pour celui qui regarde dans notre livre, conseils à l'endroit de sa religion et évite les qui use de précaution et les faux semblants de ceux faux brillants des hérétiques des histoires invraisemblables., les obsessions qui racontent des mauvais sujets dont le loisir a des fous et les suggestions a éteint l'intelligence, troublé les idées et dont l'insuffisance les nuances délicates et dont la raison ne peut atteindre à une foule de passions, dont l'âme vit en proie possédés absorbés par les de l'ignorance, victimes par des futilités, vanités, abandonnés par les idées, aveuglés au point de ne pour faire tomber ce qui leur pouvoir réfléchir ; ils rusent avec fierté dans la lice des pasest imposé, pour marcher Sachez 4 — 50 — en niant la aux plaisirs sions et se livrer qu'ils aiment, et les sens (Dieu touchant l'évidence science des principes est celui en qui il faut chercher aide, et qui est le meilleur appui). ont des principes tirés du Qor'ân, de la Les Musulmans et de l'analogie, sonna, du consensus qui leur suffisent ils se contentent de leur témoignage et de comme preuves; leur indication ; et de même pour les gens de toute comet livre, si ce n'est que cela dépend de munauté, religion la vérification des détails de leur religion et des lois de leur communauté; c'est pourquoi nous avons renoncé à les mentionner. CHAPITRE II DÉMONSTRATION DE L'EXISTENCE DE DIEU ET DE L'UNITÉ DU CRÉATEUR, PAR LES RAISONNEMENTS PROBANTS ET LES ARGUMENTS ENTRAINANT UNE CONCLUSION NÉCESSAIRE de Dieu sont innomLes preuves qui guident vers l'existence brables et infinies dans l'esprit des créatures, parce qu'elles sont aussi nombreuses que les molécules des corps existants, animaux, plantes ou autres, qui restent cachées aux regards; si ténu qu'en soit le corps et si subtil car il n'y a pas d'objet, un grand nombre qui ne contienne qu'eu soit l'individu, la divinité d'indices de l'Être suprême et l'expliénonçant d'une clarté dont la moindre clairement, quant parcelle toute défectuosité. chasse le doute et fait disparaître C'est des traditionnistes. à cette notion qu'ont pensé certains En toute chose il y a un signe qui démontre que Dieu est unique ; et il ne sera pas permis de dire autre chose que ce que nous avons dit, parce que, du moment qu'il est le Créateur de la création, l'auteur de toute chose, l'inventeur des êtres et celui qui les a fait sortir du néant à l'existence, de sa création il ne nous manque et de son pas d'indices invention : ce sont là les preuves qui leur sont jointes intimement et qui témoignent de l'existence de leur créateur, de leur producteur. Parmi les preuves de l'existence de Dieu, il y a la difféentre les temps anciens et les temps morence existant habitée et connue, dernes. La terre a une partie cultivée, et une partie inune partie cultivée, habitée et inconnue, habitée et connue est la partie culte, inconnue, inhabitée; les Persans, les grande; c'est là qu'on trouve les Arabes, entre tous les Grecs, les Indiens, gens policés et moraux — 52 — de des manières des coutumes, ils ont de la terre; peuples les quales soins, la réflexion, vivre, des rites, la sagesse, l'asla médecine, utiles comme les sciences lités louables, la phyla géométrie, l'écriture, l'arithmétique, trologie, les livres, etc., les religions, la divination, siognomonie, dans leurs affaires et pour leurs choses dont ils se servent sont d'eux Ceux qui sont en dehors sujets d'occupation. en rang à ceux inférieurs et de vile condition, misérables dans moindre dont nous venons de parler, ayant une part du rang des brutes la vie que ces derniers, qu'ils soient ou de celui et de discernement leur d'intelligence, peu pour et àleur grossièreté; des bêtes sauvages quant à leur injustice les uns sur tellement que parmi eux il y en a qui sautent tout cela pour les autres et d'autres qui s'entre-dévorent, ont parlé et qu'il n'y a pas lieu des causes dont les anciens de Dieu : « Il crée de rappeler ici, étant donné cette parole ces peuples des choses que vous ne connaissez pas. » Ensuite de leurs dont les moeurs sont louables, malgré la différence de leurs de leurs pays et les différences classes, la distance et des dont ils s'honorent au sujet des doctrines opinions touchant ils croient, sont unanimes religions auxquelles l'existence des oeuvres du Créateur sage dans ce monde et dans la différence ce qu'ils voient dans ses diverses parties, de ses natures, dans la suite ininterrompue de ses accidents. éternel dans le Si donc il est vrai qu'il y a un Créateur, et antérieur, en vertu de premier passé et dans l'avenir, l'évidence de la raison et du témoignage de l'âme, de de la création la nécessité et de la démiurgie, c'est sur cela qu'est et sur cela que repose posé leur fondement leur composition ; (tous y croient) à moins que ce ne soit un homme d'une ignorance ou un négateur colossale, obstiné, ou un homme d'une car il est incomobtuse, intelligence et inimaginable préhensible qu'il puisse y avoir une oeuvre sans auteur, un art sans artisan, un mouvement sans moteur, de même qu'il est de toute nécessité qu'il n'y ait pas délivre — 53 — sans écrivain, de construction sans constructeur, de figure sans dessinateur. Puisse-t-il être exalté Celui qui n'a pas il est lui-même eu de commencement; le commencement et de la force et de la matière, la fin, le créateur des causes, des éléments, des corps simples, le gardien de Tordre, l'ordes cieux, l'auteur du temps et du lieu, celui ganisateur des choses créées, le sage, le juste, qui change les éléments celui qui tient la balance de la justice, veille sur les est affranchi de tout défaut, assez riche pour ne créatures, pas songer à ses intérêts ! Il arrange les affaires du monde et dispose les temps ; il a laissé tomber sur les imaginations le voile de sa suprématie et a placé au sommet de la raison le rideau de sa divinité. Nous ne le connaissons que par ce qu'il a voulu faire à ses créatures, connaître et on ne peut percevoir un seul de ses attributs à fond. Les regards sont émoussés à la vue des de sa création, merveilles et les intelligences sont accablées en y réfléchissant en voyant ; les coeurs sont stupéfaits l'accumulation des preuves de son existence, et les âmes, en des coeurs, sont troublées ;la raison plus de cette stupéfaction sa contemplation. C'est se dissipe et s'évanouit en observant un Etre adoré dans tous les temps, dans toutes les connu mentionné dans tous les idiomes, décrit par des langues, attributs opposés; il est l'Entendant, rien ne lui ressemble, le Voyant. Nous le louons parce qu'il nous a dirigés dans la bonne voie et nous a élus pour sa religion ; nous témoignons, qu'il n'y a d'autre dieu que Lui; nous nous distinguons par là des polythéistes, et nous nous du nombre séparons est des négateurs encore que Mohammed ; nous témoignons son serviteur et son prophète qu'il a envoyé avec la bonne direction et la religion de vérité, qui n'est ni auteur d'hyponi devin, ni poète, ni rusé, ni un faux thèses, ni magicien, ni ni recherchant les biens du monde, menteur, prophète et son message soumis à la passion. Or, il a fait parvenir il a prêché et a dirigé, il a déclaré la a accompli sa mission, — 54 — lui soit ce que la certitude vérité, par ordre de Dieu, jusqu'à sur son âme, de Dieu viennent venue. Que les bénédictions divine se suivent sans interet que celles de la miséricorde ! ruption pour toute sa famille fallu placer de louange qu'il aurait Telle est la formule jusen tête de notre livre, mais que nous avons différée et plus ce serait estimé avons préférable nous que qu'où convenable. il y a le de de l'existence Dieu, les preuves Parmi des coeurs lorsque les événetrouble des âmes et la crainte ne vers lui, nécessairement ramènent ments puisqu'on mordu réduit à une dure nécessité, trouve pas d'homme se réfugiant ou piqué par une calamité, par un malheur ou un secours ou un arbre, vers une pierre quelconque, à Lui, ou vers une créature quelconque, qui ne s'adresse et ne l'invoque qu'il connaît ; par le nom ou la qualité dans des contrariétés cela est visible, de même que l'âme, de recourir à la fuite et au salut^ ou s'empresse effroyables, au sein de sa mère nécessairement comme l'enfant se réfugie et naturellement. De même Dieu, en tant que ses créatures sur la créature, le connaissent; car l'impression, delà preuve sur ce est plus profonde que celle de la nature qui l'établit Il n'est pas possible pas et lui répugne. qui ne lui convient outrés à l'hérétique, au négateur, quand même ils seraient et enfoncés dans leur hérésie, à reconnaître de se refuser Dieu ni à le mentionner, ni à prononcer son nom, bon gré mal gré, en dépit de leur propos délibéré et de leur oubli, parce que telle est la nature de leur coeur et de leur langue, de même que leur nature a du penchant pour un objet qu'elle aime ou de l'aversion pour un objet qui lui répugne. Ce qui prouve encore l'existence de Dieu (qu'il soit exalté et glorifié!), d'un peuple c'est qu'il n'y a pas de langue dans les différentes de la terre sans que quelconque régions celui-ci ne lui donne un nom spécial ; or, il serait absurde existât un nom qui s'appliquerait à une chose qu'il — 55 — d'une ; c'est aussi absurde que l'existence pour une chose qui ne peut être prouvée ; mais preuve la à prouver c'est l'objet au contraire qui nécessite le nom. nommée nécessite et de môme la chose preuve, C'est comme si l'on disait, par figure, que le nom est un la chose supportée. Or, de même qu'il support et l'accident de même existe sans la substance, est absurde que l'accident du nom est impossible sans la chose nommée. l'existence Il y a, entre autres choses, ceci que les Arabes (païens) Allah au singulier, sans lui associer, dans ce l'appelaient divinités ; car ce nom, chez nom, aucune de leurs autres réservé. Pour les autres divinités, eux, lui est spécialement on leur donnait le même nom sous sa forme indéterminée, sans l'article c'est-à-dire (ilah). Quant aux mots Ar-Rabb avec l'article, ils ne les autorisaient et Ar-Rahmân, que Dieu. Moséïlima le menteur n'a été surpour désigner nommé Ar-RahmcuV à l'égard de que par désobéissance à son prophète. Ce qui précède est Dieu et par résistance bienconnu et fort répandu dans les rimes des anciens poètes, de l'Islamisme. Il y a, entre autres avant la naissance ce que l'un d'eux a dit, du temps du paganisme: exemples, sans réalité « Cette jeune fille n'a-t-elle pas frappé son dromadaire et Ar-Rahmân ne lui a-t-il pas retiré sa main droite ? » à Ar-Rahmân l'action de retirer, Le poète attribue parce par là une invocation qui ne convient qu'à qu'il entendait ben Dieu. Il y a encore, en ce genre, ce qu'a dit Omayya 2: Abi'ç-Çalt « Que de fois le serpent liatfa bigarré, les hommes de 1. Voyez A. Sprenger, Das Leben und die Lehre des Mohammad, t. II, p. 200. 2. Poète antéislamique et l'un des hanffs de Tà'if. Cf. Mas'oûdî, Prairies d'Or, t. I, p. 136 et suivantes; Sprenger, idem opus, t. I, p. 76; Kitâb el-Aghânî, éd. de Boulaq, t. III, p. 186, — 56 — confiance trou ! de Dieu 1 et la conjuration le font sortir de son » Quand l'homme invoque le nom de Dieu ou que la bête entend la personne de Dieu, on la voit s'arrêter tout court dans sa marche. » Nous n'avons cité ce vers que comme preuve de l'exisdu non pour établir l'incantation tence du nom delà divinité, Zaïd ben Amr! a dit : serpent. « C'est à Dieu que j'adresse mes louanges et mes actions de grâces, et des paroles fermes, durables, à l'adresse des gens de ce monde ; » Au roi suprême qui n'a au-dessus de lui aucune de lui. » divinité, ni seigneur se rapprochant ils préLes Perses disent: Hormuz, Yesdân; Ized, du feu les rapproche du Créatendent que leur adoration teur (soit-il exalté et glorifié!), parce que le feu est le plus des éléments et le plus grand des principes; c'est puissant ce que disaient les Arabes polythéistes en parégalement lant de leur adoration des idoles : « Nous ne les adorons de Dieu d'une certaine que pour qu'elles nous rapprochent » 11 n'est pas possible d'ailleurs proximité. que celui qui adore quelque chose en dehors de Dieu donne une explication différente., de son parce qu'il sait bien que l'objet adoration est de bois., de pierre, de cuivre, d'or, ou de toute autre matière inanimée, qui ne l'a pas créé, ne l'a pas fait, ne règle pas sa manière d'être et ne le transforme pas. J'entrai une fois clans le pyrée de Khoûz (EL-Ahwâz), de canton de la Perse propre, qui est un chef-lieu d'ancienne et je questionnai les prêtres construction, sur la 1. Les psylles? 2. Poète antéislaruique. Cf. Mas'oùdî, op. laud., t. I, p. 136; Sprenger, id. op., t. I, p. 82 et p. 86, où les deux vers cités sont traduits, avec une légère variante due aune leçon différente; Kitâb cl-Aghânî, éd. de Boulaq, t. III, p. 15, — 57 — mention du Créateur telle qu'elle se trouve clans leur livre; ils me présentèrent feuilles quelques qu'ils prétendaient être l'Avesta, le livre que leur a apporté Zoroastre; ils me dans leur langue, le lurent et me l'expliquèrent par ce bihistè qu'ils savaient de la langue persane : Fîgomân-ham Hormuz iistakhù\ Ils o-Bichtâspendân; figoman-ham me dirent qu'Hormuz était le nom du Créateur dans leur et que les Amchaspends étaient les anges; langue, quanta cela veut dire : « (Le monde) a disparu; ristakhîs, or. lève-toi 2. » Les Persans disent dérie : khodhâï, encore, en langue J'en ai entendu khodhâioend, khodhâïgân. plus d'un dire, clans ses patenôtres : khodh-echt o khodh-boûdh, ce qui veut dire : Il existe par lui-même, sans qu'un créateur l'ait formé ou un auteur produit 3. C/iîtâ vâbit, de l'Inde et du Sind disent: Les habitants Dieu et Mahâdêv\ ainsi que d'autres noms; ils décrivent Les disent : de ses actes. Zendjs par les particularités le Seigneur et Djalwî ; on dit que cela signifie Malakwî, c'est-à-dire Dieu Les Turks disent : Bir tangrî, suprême. est un des est un; quelques-uns que Tangrî prétendent noms du bleu du ciel; si c'est en réalité comme on l'a dit, au sens désiré en ce qui concerne la c'est qu'ils croient Mais divinité ; ils ne douteraient que de son attribut. c'est le ciel ; le nom du Créateur, d'autres disent: Tangrî, dit le Riche chez eux, serait Bâligh autrement Bayât, et les habisuprême 5. Les Grecs, les Coptes, les Abyssins 1. Notre auteur aura probablement entendu réciter des fragments du Patêt, par exemple § 28: « avîgûman hômanam (pavan)... AuharHstakliès. ». Cf. C. de Iiarlsz, Manuel du masd, Ameshoçpeiidân... pehlevi, p. 150. 2. Sur la lecture et l'étymologie de ristakhî.?, voyez C. de Harlez, id, op.. p. 245 ; J. Darmesteter, Études iraniennes, t. I, p. 314. 3. Cf. Cl. Huart, Noie sur le prétendu dêri des Parsis de Yesd, dans le Journal Asiatique, février-mars 1888, p. 298. 4. Cf. The Dabistan, trad. Staeaet Troyer, t. Il, p. 217. 5. Bai signifie en effet « riche » en turc-oriental. Cf.Pavet de Cour- — 58 — car ils sont disent en syriaque, tants clés pays avoisinants Lâhâ rabbâ Or, il n'y a en général chrétiens: qaddoûsâ\ si ce n'est et l'arabe, entre le syriaque pas de différence c'est comme si le syriaque dans un petit nombre de lettres; à l'arabe, et réciproquement. avait fait des emprunts Adonâï, Les Juifs disent en hébreu : Elôhim êhyê acher du Penêhyê- ; Elôhim veut dire Dieu. Le commencement c'est-àBerêchît bârci Elôhim, tateuque est ainsi formulé: 3 Dieu créa chose la dire, que première des peuples Voilà ce que pensent la plus grande partie et des races, gens du Livre ou autres. Quant aux troupeaux les contrées inconnues, habitant de peuples qui peut emsi ce n'est Celui qui les a créés et a brasser leurs langues, J'ai entendu des gens partagé entre eux les divers dialectes? Eclfou ; je les interrogeai deBordjân' qui le nommaient : Fa''. Je demansur le nom de l'idole; ils me répondirent aux Coptes de la Haute-Egypte dai également quel est le nom du Créateur dans leur langue ; ils prétendirent que c'était le suivant : Ahad C'est ainsi que je crois chanaq. qu'ils disent, mais Dieu le sait mieux que nous ! teille, Dictionnaire turk-orient. ; Suléimân Bokhâri, Loghdt-i djaghatai; VârnbérYj Cagataische Spraclisludien, s. h. Y". 1. Sl»np SOI si-ibx 2. irrtK -rm mnx Exode, ni, 14 : Sum qui sum, c'est-à-dire « l'Être unique, immuable ». Je dois cette explication à l'obligeance de M. J. Halévy. 3. ù*rbx iCÛ IVtÉWQ Gen., i, 1. 4. Ce nom désigne probablement les Bulgares (Nôldeke, Geschiehte der Perser und Araber, p. 168, note 5; Baron Carra de Vaux,L'Abrège des Merveilles, p. 114; Mas'oûdi, Prairies d'Or, t. III, p. 66) et non les Burgondes (Macsoûdi,Zicre de ï Avertissement,iva.d,.C&ï-v<\,de Vaux, p.225 et passim; Prairies d'Or, t. II, p. 16). Nicéphore I" Logothète a été tué dans une guerre contre les Bulgares, non contre les Burgondes (Mascoûdi, Livre de l'Avertissement, p. 229 de la traduction du baron Carra de Vaux). 5. Lisez ~j et comparez le russe bog, le vieux perse bagha. C'est aussi le nom d'une idole dans le dialecte persan du Ferghàna. Cf. Asadî's neupersisches Wcerterbuch, éd. Paul Horn, p. 56. — 59 — Parmi les preuves de l'existence de Dieu, il faut citer d'ordre merveilleux, de disce monde et ce qu'il renferme de solidité de création, ingénieuses, positions d'arrangement gracieux, de proportions et de construction habile. On peut le considérer sous trois aspects : ou bien il existe de toute éternité, tel qu'il est, ou bien il n'existait pas et s'est formé de lui-même, ou encore il doit sa formation à un créateur différent de lui. Or, il est absurde qu'il existe de toute éternité, ne le quittent parce que les accidents ne pas manquer de contingence, pas; bien qu'il puisse il est contingent au même degré ; et il est également absurde être se crée lui-même, est qu'un puisqu'il à se rendre éternel ; comment, en ce cas, pourimpuissant rait-on le néant se composant de parties imaginer pour devenir le monde ? Du moment, dis-je, que ces deux sont inadmissibles, il ne reste que le troisième explications aspect, c'est d'admettre qu'il est créé par un autre, qui est un être existant, incréé: c'est Dieu. n'est pas un être sensible Sachez que le Créateur pour que le sens puisse le saisir, ni connu par compréhension et son lieu; ni sa quantité sa qualité, pour qu'on atteigne à un semblable à lui, de façon à être connu comparable et la conjecture, ni imaginable sous une par la probabilité forme quelconque de ; mais on le connaît par les preuves ses faits et les signes de ses oeuvres; il existe clans la raison, nulle part ailleurs, et ses oeuvres et ses actes ne se trouvent que dans sa Création. Parmi ces mêmes preuves, il y a l'excellence des créatures les répartie en différents naturelles, degrés, les dispositions les volontés, les formes, les moeurs, la distinction pensées, des individus, d'animaux et de les différentes espèces plantes. Or, si ces choses étaient formées par la simple action des forces naturelles, leurs situations seraient égales, et aussi leurs causes seraient équivalentes ; elles seraient libres en ni impuissoi; on ne trouverait parmi elles ni insuffisant, — 60 — à sant, ni blâmable ; ni aucun être d'un degré inférieur son voisin. Du moment que c'est le que nous voyons contraire, nous en concluons qu'un auteur l'a créé ou composé, qui ne peut être que Dieu. Nous avons dit, en tête de ce discours, que les preuves de l'existence de Dieu sont innombrables et qu'on ne peut les épuiser, car si l'on songe au plus petit individu des et si l'on s'applique à compter ce qu'on espèces d'animaux y trouve de traces de l'oeuvre du Créateur, on en reste fatigué et impuissant de l'existence de Dieu vous ont ; les preuves anéanti et ses oeuvres vous ont stupéfié. C'est ce qui arrive, une fourmi, par exemple, quand on regarde un moustique, ou une mouche, et qu'on se demande comment le Créateur a construit son corps malgré sa finesse et la ténuité de ses comment il lui a donné des pattes et des ailes, parties, comment il a disposé des membres que l'oeil ne pourrait atteindre si on les séparait et que l'imagination a peine à concevoir et les sens à déterminer il lui a ; et comment donné différentes de sorte que son dispositions naturelles, il lui a corps soit bien disposé et équilibré ; comment donné de connaître ce qui lui est utile et et avantageux, d'éviter ce qui lui ferait du mal; comment il a disposé dans son corps les organes propres à s'assimiler sa nourriture, de son corps et le peu d'espace malgré la légèreté occupé sa par personne; comment il lui a appliqué les accidents et l'a teint de mille couleurs ; comment il l'a mis en possession de mouvement, de repos, de réunion, de séparation, de voix, de forme, et comment il lui a disposé un oeil, que il a mis dans cet oeil la faculté de dis-je ! comment voir, et cela dans les plus petits insectes qui naissent. Or, s'il était de la nature du temps de le produire et de le cet insecte créer, n'aurait pas été composé de cette façon merveilleuse, avec cet ordre admirable ; ce ne peut être que l'effet des dispositions prises par un Être puissant et sage. - 61 - si l'on regarde la moindre même ce petite plante, variées dans ses fleurs, ses feuilles, qu'elle réunit de couleurs ses branches 1, sa tige, ses veines, la diversité du goût de ses différentes son odeur, ses avantages et ses inconvéparties, encore les dispositions nients, cela indique prises par un et sage. Comment! Être puissant si l'homme ramène sa la perfection de sa forme, considère pensée sur lui-même, la beauté de sa personne, la belle proportion de sa construcla sagesse, tion, en y joignant les qualités qui luisontpropres, la science, l'intelligence, la discussion, la réflexion sur les choses subtiles et les sublimes, dans les divers son habileté arts et son adresse à les inventer, son expérience dans les sa domination sur tous les animaux obscures, questions par la supériorité de sa raison et l'abondance de son intelligence; et s'il réfléchit dont nous venons que malgré cette perfection de parler, il est faible, il a besoin de ce qu'il y a de plus victime de la maladie petit dans le monde et de plus grand, et de la fatigue, à repousser les calamités impuissant qui de sa des causes de son existence, l'accablent, ignorant et de sa diminution,, croissance., de son augmentation ayant et l'aide, cela lui besoin de quelque chose qui le redresse aussi les dispositions arrêtées prouvera par un Etre puissant et sage. ce monde et ce qu'on y Il en sera de même s'il considère voit de témoignages d'un plan arrêté et de traces de composition dans les apparences, les formes et les figures, joint à les unes aux autres et ont ce que les parties sont contiguës du chaud et besoin les unes des autres dans la succession des principes du froid, de la nuit et du jour, la concordance leurs qualités et leur aide mutuelle, malgré primordiaux l'oeuvre d'un et leur différence contraires ; il reconnaîtra et d'un sage. puissant de la production à quelqu'un S'il était permis d'imaginer il serait facile à un autre d'image ce monde sans créateur, De 1. Ce sens manque aux dictionnaires. — 62 — une ner qu'une construction peut exister sans constructeur, une figure écriture sans écrivain, un dessin sans dessinateur, en voyant un château et il lui serait loisible, sans auteur, solide et une construction ferme, de croire qu'il est arrivé de terre ceci : que de l'eau a été versée sur un monticule sans qu'un ouvrier et mélangée amassée y ait par hasard, porté la main, que la terre se soit liée et ait été humectée, et qu'ensuite elle ait été coulée sous forme de briques sans et d'un carré mesure d'une admirable, parfaite ni personne pour la battre; dispositions prises à l'avance du château ont été établis, les fondements qu'ensuite et que se sont élevés ses que ses bases ont été raffermies, de sorte qu'alors ses murs et ses assises, se pilastres ses pierres se sont complétées sont allongés, angulaires dans les airs, et les briques se sont élancées se sont sur ses bords et se sont mises en ordre de la amoncelées plus belle façon; puis que sont tombés tout seuls des arbres les troncs de palmiers et les poutres transversales, taillés à la mesure des chambres et des contours, déposés pour la tout cela sans que personne les ait récoltés construction, ni taillés à la serpette; Usaient été rabotés sans qu'ensuite raboteur ou sciés sans que personne tienne la scie, et raclés sans opérateur. est près d'être achevé et que les Lorsqu'il ces poutres se dressent parties inclinées ont été redressées, d'elles-mêmes et se piquent en terre sur leurs bases, foraient toit sur ses chambres, et ses colonnes s'établissent sous elles. Puis ses parois se ferment sur lui, ses portes se dressent et se ferment d'elles-mêmes; ensuite le château s'enduit de chaux, de torchis, se pave de dalles, se couvre de plâtre, de et d'ornements de toutes sortes; sa construction peintures est complète et solide, toutes les parties isolées sont réunies, et le plan le plus parfait, de d'après la meilleure disposition sorte qu'aucune aucun roseau ne se paroi, aucune brique, découvre sans que le spectateur n'y admire la sagesse qui a à sa construction, ainsi que le besoin auquel elle présidé — 63 — sans opérateur sans auteur qui répond, qui l'ait construite, l'ait produite, sans ouvrier sans personne qui y ait peiné, qui en ait fait le plan. De même, en regardant un navire rendu pesant chargé, sortes de marchandises et les par les diverses qu'il contient variétés de commerce, se maintenant en équilibre d'objets sur la pleine ou y voguant, mer, qui croirait que ses et ses flancs se sont composés planches d'eux-mêmes, que ses clous et ses pointes se sont cloués d'eux-mêmes et se sont en faire un vaisseau ? Puis il y aurait réunis luipour même transporté la cargaison et le navire se serait rempli, se serait tenu en équilibre sur l'eau et se serait mis en route au moment nécessaire. Si l'on regarde une étoffe tissée ou un brocart également couvert de dessins, qui croirait que son coton a été cardé, de soie est devenue il a été que sa bourre pure, qu'ensuite filé au fuseau, tordu,, teint, que les pelotons se sont joints, que la chaîne s'est tendue, et qu'elle s'est enroulée sur son métier, les uns aux autres, de sorte que le que les fils sont réunis tissu se soit tissé et se soit dessiné (tout seul et sans ouvrier) ? Du moment donc qu'il ne saurait exister d'homme ayant une pareille comment le croire imagination, pourrait-on de ce monde, d'un ordre étonnant et d'une composition éclatante? Si quelqu'un entre la composition du prétend distinguer monde et celle qui a l'homme pour auteur, parce que l'habitude les vêtements n'admet pas que des maisons se construisent, et qu'on ne se tissent, les vases se colorient d'eux-mêmes, et par l'effet des forces trouve rien de pareil dans l'expérience : Comment admettez-vous on lui répondra naturelles, que ce qui est plus étonnant et plus grand que les exemples que libre et sans sans auteur nous avons cités, se soit produit de S'il prétend créateur sage et puissant? que la composition et cette ce monde d'après cet ordre (que nous lui voyons) — 64 — . nous disons est le fait des forces naturelles, ordonnance, sages, alors que ces forces sont des êtres vivants, puissants, savants, et il ne reste plus matière à disputer entre nous et il n'y a qu'à changer les noms et les attrinotre adversaire; et sa puissa sagesse buts. S'il nie la vie de la nature, une action alors qu'il existe se peut-il comment sance, sans un auteur sage, vivant et puissant? solide et certaine et par hasard que cet S'il prétend que c'est par définition et cela n'arc'est inimaginable, s'est produit, arrangement il faudrait rive que dans des cas rares. Si on l'admettait, d'un emplacement admettre vide, sans que le possesseur construction d'aucune espèce, le verrait, après une nuit, par hasard, un matin, couvert de maisons toutes bâties et planté de bâtisse et d'une dans les meilleures conditions d'arbres, de refuge à l'hérétique Point merveilleuse composition. de Dieu! Car il en est contre les preuves et les merveilles aux autres. une lui-même, et il sert d'exemple à d'autres recourir Nous n'irons pas,, sur ce chapitre, de ce qui est nous nous contentons semblables; exemples sûr et bien clair, sans nous attaquer à des questions obscures ou subtiles, car nous avons l'intention d'étudier ces questions à fond et de les expliquer en détail dans notre livre et la Confiance, intitulé : La Religiosité remercier pour Celui qui nous a accordé le bienfait de la croyance en un seul Dieu, pour prendre la défense de la religion et Dieu nous pour être un motif de réflexion pour les penseurs. aide! Sachez donc que s'il pouvait exister un corps quelconque sans avoir été créé par Dieu, il pourrait s'en rencontrer qui seraient de toute preuve de son existence dépourvus ; or, puisqu'il n'y en a que de créés par lui, aucun ne manque de cette preuve. Si l'on dit : Comment sait-on que ce corps est fabriqué et créé ? Je réponds : Par les traces de nouveauté : Quelles sont-elles? que l'on voit en lui. Et si l'on demande Je dirai ; Ce sont les accidents, dont les substances ne sont — 65 — comme la cohésion, la séparation, le jamais dépouillées, le repos, la couleur, le goût, l'odeur et autres mouvement, qualités. Si l'on nie les accidents et leur contingence, parlez comme nous l'avons mentionné sur ce sujet dans le des accidents rend premier chapitre 1. La contingence la contingence certaine des corps., et celle-ci l'existence du producteur, du créateur qui les a formés (qu'il soit exalté !) J'ai lu dans un livre des anciens de leurs rois qu'un un sage sur la meilleure interrogea preuve de l'existence de Dieu. — Les preuves en sont nombreuses, répondit le sage, et la première, c'est ta question, car on ne s'informe pas d'un — Et ensuite? non-être. dit le roi. — Le doute même de ceux qui doutent, car on ne doute que de ce qui existe, non de ce qui n'existe pas. — Et puis ? reprit le roi. — C'est de le comprendre, chose dont on ne peut s'empêcher. — Encore, dit le roi. — La nouveauté des êtres et leur trans— Et formation contre leur volonté. quoi de plus ? — La vie et la mort, que les philosophes et appellent croissance usure. Vous ne trouverez personne qui se soit donné la vie à lui-même ; et il n'y a point de vivant sans qu'il n'ait du de la mort et personne n'y échappera.— dégoût à l'endroit Et ensuite ? — La récompense actions, et pour les bonnes la punition pour les mauvaises, ces deux choses dont tout le monde parle.— Et puis ? dit leroi.— Je trouve que c'est déjà trop, conclut le sage. On dit, dans les traditions, différèrent que les Israélites d'opinion à ce sujet, allèrent trouver un savant et lui demandèrent comment il était parvenu à la connaissance de Dieu : — Parce et a brisé mes qu'il a contrarié mes résolutions projets, répondit-il. Les livres révélés sont remplis Dieu qui appuient l'argumentation, 1. Ci-dessus, p. 41. des preuves de l'unité de parce que c'est un sujet — G6 -= qui touche à l'essence même de la Création, et en particulier Dieu a dit à son prophète, le Qor'ân. quand il lui demanda à sa connaissance: sont les preuves qui mènent quelles « Dans la création des cieux et de la terre, dans la succesdes jours et des nuits, dans les vaisseaux sion alternative qui des aux hommes à travers la mer pour apporter voguent du ciel choses utiles, dans cette eau que Dieu fait descendre et où et avec laquelle il rend la vie à la terre morte naguère de toute espèce, dans les variail a disséminé des animaux tions des vents et dans les nuages astreints au service entre ciel et terre, dans tout ceci il y a certes des signes pour tous ceux qui ont de l'intelligence \ » Il s'est indiqué luimême par ses actes particuliers et les merveilles de ses oeuvres que personne ne saurait imiter : « Nous avons créé l'homme de l'argile fine, ensuite nous l'avons fait une goutte de sperme fixée dans un réceptacle : « Béni solide, » jusqu'à soit Dieu, le plus habile des créateurs \ » Voyez-vous quelfaire une chose semblable? Il a dit encore : qu'un prétendre « Qui donc a créé les cieux et la terre? Qui donc envoie l'eau du ciel, avec laquelle nous faisons germer nos jardins riants? Ce n'est pas vous qui faites pousser les arbres. Est-ce quelque autre dieu que Dieu ? Et cependant vous lui donnez des celui quia établi solidement égaux 1 —Quidoncest la terre? Qui a fait surgir les fleuves au milieu de sa surface ? Qui a établi des montagnes et élevé une barrière entre les deux mers? Est-ce quelque autre dieu que Dieu ! etc. » Et ceci : « La semence dont vous engendrez, est-ce vous qui la créez ou bien nous? «Dieu leur indique sa personne par ses oeuvres, en les réduisant à l'impuissance de l'imiter dans les derniers versets : « Pourquoi donc, si vous ne devez jamais être jugés et rétribués, ne ramenez-vous pas l'âme prête à s'envoler ? Dites-le si vous êtes sincères ! » de rechercher ce qui est en dehors du livre de S'occuper 1. Traduction de Kazimirski, 2. Id. op., p. 306-307. p. 24. — 67 ^~ de zèle, car c'est là que tout ce qui est et le considère. pour celui qui y réfléchit possible apparaît Dieu a encore dit : « Il y a des signes en vous-mêmes : ne 1 les voyez-vous et vous ne pas ? » Certes, vous les trouverez les produirez pas, car vous n'en possédez rien, en fait de de maladie ou de jeunesse. Il a dit encore : « Nous santé, ferons éclater nos miracles sur les différentes contrées de la terre et sur eux-mêmes, ce qu'il leur soit démontré jusqu'à à raison de ce que le Qor'àn est la vérité 2, » c'est-à-dire, de témoignages de l'art divin, de preuves qu'ils contiennent de bel arrangement et d'indices de contingence. dans une tradition, On nous rapporte, qu'un homme interou (Bâkir),, fils d'cAli (Zéïn-el-'Abidîn), rogea Mohammed son fils Dja'far (Çâdiq), fils de Mohammed, par ces mots : « 0 fils du prophète de Dieu! vois-tu ton Seigneur quand tu : « Je n'adorerais Il répondit l'adores?» que pas un seigneur cela se fait-il ? » reprit je ne verrais pas. —- Et comment « Certes, dit-il, les yeux ne le voient pas le questionneur. de la vue, mais les coeurs le voient par les par le témoignage vérités de la foi; on ne le perçoit pas par les sens et l'analogie ne sert point à s'en former une idée ; on le connaît par on le décrit par ses attributs les indications, ; à lui apparIl est glotiennent la création et le pouvoir décommander. et il est démontré rifié par le vrai, par la justiceJj il peut tout. » fils de Hoséin (que On demanda à 'Ali (Zéin-el-cAbidîn), Dieu soit satisfait de tous deux !) : & Quand existait ton Sei— Et quand n'existait-il pas, notre Seigneur?» gneur? répliqua-t-il. était d'avis que les hommes d'un sage qu'il On raconte devaient se contenter de ce qu'il énonçait en fait de croyance à l'unité de Dieu, et qu'il ne leur permettait pas de se livrer Dieu est un excès 1. Qor., LI, v. 21. 2. Qor., ch. XLI, v. 53. 3. Corriger JJo en J_b — 68 — 11 disait : « Cette croyance à de plus amples investigations. se divise en quatre points : connaître l'unité de Dieu, avouer croire sincèrement en sa divinité, s'efqu'il est le Seigneur, » forcer de le servir. Les sages d'entre les Arabes païens, malgré leur impiété et leur ignorance, faisaient allusion à lui dans leurs vers, et le louaient de ses faveurs et de ses bienfaits. Entre autres, Zéïd ben 'Amr ben Nofaïl ' a dit : « C'est toi qui, par l'excès de ta grâce et de ta miséricorde, envoyas à Moïse un messager qui l'appela. » Tu lui dis : Va-t'en avec Aaron, et appelle à Dieu Pharaon qui est impie. » Dites-lui tous deux : Est-ce toi qui as élevé cette terre sans propos délibéré, pour qu'elle se tienne comme elle est? >, Est-ce toi qui l'as aplanie sans la fixer par des pieux, pour qu'elle se tienne comme elle est ? » Dites-lui encore : Qui donc envoie le soleil le matin, pour que tout ce qu'il touche de la terre devienne clair ? » Qui a fait pousser les plantes dans le village et dans les champs, pour que les légumes en proviennent et croissent, fixés en terre ? » Le même disait encore ! : « Je me livre à celui à qui la terre se livre, elle qui porte roches lourdes. » Il l'a étendue comme un tapis, puis lorsqu'il la vit se tenir équilibre sur l'eau, il enfonça en elle les montagnes. » Je me livre à celui à qui se livre le* nuage qui porte une douce et limpide ; w Lorsqu'il est poussé vers un pays, il lui obéit et y verse grands baquets d'eau- » Puis il le décrivait par des attributs que les créatures des en eau de sont l.Voir ci-dessua, p, 56, note 2,et A. Sprenger,DasLcben und dicLchre des Mohammed, t. I, p. 84 et 85, où les vers cités sont traduits, avec de légères différences. 2. Id. op., t. \, p. 86. Le Kitâb-el-Aghâni, t. III, p. 17. ne cite que trois de ces vers disposés dans un ordre différent. — 69 — à créer, parce qu'il savait que elles-mêmes, impuissantes, c'est un concept absurde, que celui d'un fait qui n'aurait pas d'auteur. Je mentionnerai encore ceci, que je questionnai un certain Persan des environs de Sindjar par une sorte de plaisanterie oju debadinage, parce que je le voyais avec un corps flasque : « Qu'est-ce et une langue embarrassée qui prouve que tu » Il me répondit : « Ceci, que je ne puis me as un Créateur? » Cette vive riposte me rit l'effet d'une créer moi-même. pierre qu'on m'aurait forcé d'avaler. d"Amir Je ne puis comparer cette anecdote qu'à l'aventure le Khalife 'Othmân, fils d"Afîân fils d"Abd-Qaïs, lorsque (que Dieu soit satisfait de lui !) partit en guerre contre lui ; il en désordre, tout les cheveux était revêtu d'un manteau, « Où est ton Dieu, ô à la façon des Bédouins. poudreux, » dit le Khalife. — « Il nous guette, » répliquaBédouin? t-il. Cette réplique remplit de terreur menaça. Du même genre est encore ce qu'a : fils de Qais 1, avant l'islamisme 'Othmân, dit Çarma, qui le fils d'Ans, « Pour lui le moine chrétien, cloîtré, est devenu le gage de Jonas 2, lui qui jouissait d'une vie aisée et agréable. » Pour lui les Juifs font leur lente procession, et c'est là leur religion, la chose difficile et importante. » Pour lui les Chrétiens se tournent vers le soleil (levant) et chôment leurs fêtes en foules innombrables. » La hête fauve, dans les montagnes, tu la vois se cacher devant lui dans les dunes et dans les sables où le nuage seul donne de l'ombre. » que par crainte de lui les Juifs font leurs prodans les cloîtres,, et que les moines s'emprisonnent C'est-à-dire cessions, 1. Le même qu'Abou-Qaïs Çarma ben Mâlik, dans Sprenger, op. laud.,t. III, p. 34, note 2. Mas'oûdî, Prairies d'or, t. I, p. 144, écrit Sormah, fils d'Abou-Anas. 2. Allusion à la légende de Jonas, dont le nom avait été tiré au sort. Voyez d'Herbelot, Bibliothèque Orientale, au mot JOUNOUS. — 70 — leurs connaissent les bêtes sauvages que, par ses preuves, discerde raison sans avoir et leurs intérêts mariages nante, mais chaque être le connaît selon le degré de sa comà son dont il peut raisonner et de la manière préhension endroit. de dans la grande mosquée m'a récité, En-Nahrabendî Baçr.a, les vers qui suivent : « Si un homme intelligent descend (par la pensée) dans les différentes régions du ciel, ou s'il séjourne dans les contrées les plus éloignées ; » Et qu'il n'y voie pas de créature qui le guide vers la bonne direction, et s'il ne lui vient pas une révélation de la part de Dieu; » S'il n'y voit que lui-même, sa création lui suffira comme preuve de l'existence d'un Créateur, à l'égard duquel on ne saurait être entêté, » Preuve de sa création et de son invention (récente), témoin qui illumine la suite des siècles. » Il y a, dans ce que nous venons de dire, un nombre suffisant de d'exemples pour celui qui tire de bons conseils est équitable, évite la négation et l'obstination lui-même, ; mais celui à qui Dieu n'a pas donné de lumière reste dans les ténèbres. L'existence de Dieu étant prouvée, maintenant à passons l'étude de ses attributs. RÉPONSE A CELUI QUI DEMANDE : QUI EST-IL, QU'EST-IL ET COMMENT EST-IL ? Je dis que d'interroger sur ce qu'il est, sur sa personnalité et son essence, est impossible, en tant qu'enquête sur sa à ces choses les représente personne, parce que l'allusion dans l'imagination; or, il ne se représente dans l'imagination à des choses sensibles, que des choses finies ou semblables ce qui est une des qualités où l'on reconnaît la contingence. Mais si l'on veut interroger sur sa preuve et la preuve de ses — 71 — il n'en est point ainsi. C'est comme si quelqu'un attributs, du Créateur est prouvée pour moi ; or, disait : L'existence qu'est-il ? La réponse vraie, c'est qu'il esta la fois le premier le caché, l'éternel, le créateur, etc., et le dernier, l'extérieur, jusqu'à ce qu'on ait énuméré la totalité de ses noms et de Si la même personne ses attributs. prétendait interroger sur l'essence de sa nature, on répondrait qu'elle n'est pas ni connue par l'acperceptible par les sens, ni imaginable, tion de l'atteindre et de l'embrasser. Si elle prétendait encore c'est en faire un non-être et une quelui donner ces attributs, entité vaine, sachez que cette idée n'est qu'une suggestion de l'ignorance et une absurdité en fait de futilités ; et l'on parlerait en ce cas de ce que la création nécessite un créateur, l'action un auteur, comme nous l'avons dit ; et si l'on à ces qualités (pour serréclame un pareil ou un semblable vir de terme de comparaison), cela nous obligerait à admettre deux dieux, l'un perceptible par les sens, et l'autre non ; et ensuite l'absent au présent, pour déternous comparerions miner le premier. Mais il n'y a d'autre dieu que le Dieu unique ! Il n'est pas indispensable de renoncer à1 savoir ce dont dans laquelle nous nous sommes sûrs, à cause de l'ignorance sommes (du reste). Lorsque nous entrons en rapport avec une au milieu delà foule, sans savoir qui elle est et ce personne, à la qu'elle est,, il n'est pas nécessaire que nous renoncions connaître de ses qualités nous reste parce qu'une partie cachée. De même, lorsqu'il a été prouvé que l'existence d'un acte sans auteur est absurde, et qu'ensuite nous constatons un acte dont nous ne voyons pas l'auteur, il n'est pas nécessaire soit que notice science de ce qui est évident anéantie par notre ignorance (du reste). On demanda au prophète (que Dieu le bénisse et le sauve !) quelle était la nature de Dieu ; c'est alors que fut révélée la 1. Il faut, pour le sens, suppléer JlL4 dans le texte. 79 sourate qui décrit ses attributs : « Dis : Dieu est un. C'est le et n'a point été enfanté. Dieu éternel. Il n'a point enfanté, Il n'a point d'égal 1. » Cela veut dire qu'il est un, non pas ni comme un éternel; qu'il est comme un qui serait éternel, il n'a point enfanté, c'est-à-dire les anges et les autres créatures spirituelles mots on nie qu'il ait ; et par les derniers un égal et un semblable. Le prophète a dit, à ce qu'on rapporte, à un Bédouin qui l'avait interrogé au sujet de Dieu : « C'est celui que tu invoques mal t'a touché, et qui répond à ta prière; lorsqu'un qui fait tomber la pluie des nuages dans les années stériles, quand tu l'en pries, et fait pousser les plantes, et qui te rend ta monture s'est égarée dans le désert. » Il décrivait lorsqu'elle au moyen de ses actes. Le témoiDieu, par conséquent, des citations de pagnage du Qor'ân dispense de rechercher reilles anecdotes, Dieu y a dit: « Qui donc exauce puisque l'opprimé quand il lui adresse sa prière ? Qui le délivre d'un malheur 2 ? » Une tradition, sur l'autorité rapportée par El-Maqbarî aurait ces d'Abou-Horaïra 3, dit que le prophète prononcé paroles : « Le démon viendra trouver l'un de vous et ne cessera de lui dire : Qui a créé ceci et cela? Il faut lui répondre : Dieu ! jusqu'à ce qu'il dise : Et qui a créé Dieu ? Lorsque vous aurez entendu cela, ayez recours à la récitation du chapitre » Or donc, continua Ellkhlâç. Abou-Horaira, pendant que vint à moi et me dit : « Qui assis, quelqu'un je me trouvais a créé le ciel? Je lui répondis : C'est Dieu. — Et qui a créé la terre?— Dieu.— Et qui a créé la création?— Dieu. — Et Je me levai et m'écriai : « Oui, qui a créé Dieu? » reprit-il. a dit vrai ! » et je récitai les versets : Dis : Dieu est le prophète etc. un, c'est le Dieu éternel, 1. Chapitre CX11 du Qor'ân, qui porte le titre de Sonrat cl-I/;hlâç et ne se compose que de quatre versets. 2. Qor., oh. XXVII, v. 63. 3. Sur ce personnage célèbre, voir Ibn-Khallikàn, Biof/raphical Dictionary, trad. de Slane, t. I, p. 570, note 2. — 73 — Voilà il a été interdit de réfléchir sur Dieu, pourquoi n'est pas possible à l'imagination et à la pensée de puisqu'il l'atteindre. Celui demande ce qui n'a de qui point chemin en revient à l'une de ces deux choses, d'accès, ou qu'il doute ou qu'il nie. Or, la négation et le doute sont empreints d'infidélité. On dit: Réfléchissez sur la créacar la création mène à lui, tandis tion, non sur le créateur, que lui ne saurait être atteint. Je ne connais personne, d'entre les différentes espèces de l'existence d'une gens et de- peuples, qui ne reconnaisse chose dans l'autre de ce qui est dans le monde, différente monde actuel. Entre autres, on peut citer la doctrine des à l'endroit de la matière, philosophes qu'ils considèrent comme opposée aux corps célestes ou terrestres. Il y en a la croyance à l'existence d'un être parmi eux qui professent vivant et raisonnable, bien que la mort ne saurait atteindre, vivant, qu'ils n'aient jamais vu d'être raisonnable, qui ne meure pas 1. D'autres disent que la substance des sphères célestes est autre chose que les quatre éléments de la nature, bien qu'ils n'aient jamais rien vu de l'essence de ces éléments ; d'autres croient qu'il y a des parties de la terre où la du jour est de vingt-quatre heures et d'autres parlongueur ties d'où le soleil reste absent pendant six mois, bien qu'ils n'en aient rien vu; d'autres pensent que la goutte de sperme se transforme en un caillot de sang, celui-ci en un morceau de chair, quoiqu'ils n'en aient rien vu de leurs propres yeux. D'aucuns parlent d'une terre qui n'entre pas dans la componi dans celle des plantes; sition des animaux d'autres, parmi les dualistes, parlent d'une lumière pure et de ténèbres et sans pures dans l'autre monde, sans qu'elles se touchent et pourtant ils n'ont vu que des corps qu'elles se mélangent, de parties sous diverses ressemblances. Il serait composés tous les cas analogues ; ce n'est que trop long de mentionner pour que vous sachiez que celui qui dit que ce qu'il voit 1. Le pronom affixe de iJut.ll, 1 doit être supprimé dans le texte. — 74 — existe seul, et que tout ce qui échappe à sa vue est pareil à absurde et vaine. ce qu'il voit, émet une opinion le repos., la réunion, le mouvement, Ensuite nous trouvons le dégoût, le plaisir, la joie, la tristesse, la séparation., accidents encore, qu'il la haine, et bien d'autres l'amour, de coun'est pas possible de décrire en parlant de longueur, de goût, ou d'une, qualité queld'odeur, leur, de largeur, on ne peut pas dire qu'ils n'existent pas, conque ; cependant la De même la raison, parce qu'ils n'ont point ces qualités. le sommeil : il n'y a point de l'âme, l'esprit, compréhension, et qu'elles n'aient doute que ce ne soient des choses constantes On sait qu'elles tenant par leurs accidents. des personnalités il y en a. Ces ni combien existent ; on ne sait pas comment, en nous-mêmes ; proches de nous, ou existent les entourer; et nous ne pouvons entourent) (elles on ne peut les nier parce existent, cependant, puisqu'elles en Comment donc pourrait-il ont divers aspects. qu'elles les a créées, être autrement pour Celui qui les a produites, Il n'y a point de les a établies dans leurs différents grades? en rang à la chose est supérieur doute que tout producteur et d'un degré plus élevé. produite, la dit : « Vous mettez tous les attributs, Si quelqu'un l'âme et tout ce que vous venez d'énumérer, raison, l'esprit, sur le même rang que le Créateur qui nous appelle à lui, et vous admettez étant égaux, les objets euxque, les attributs à ceux qui mêmes le sont, » on ne le niera pas par rapport 1 il c'est lui l'âme et la car raison, y a des prétendent que et d'autres gens qui disent que Dieu est l'âme des créatures, il faut que On répondra : Seulement qu'il est leur raison. sont des attributs les objets soient égaux si les définitions aux mots, ils sont parfois semblables avec égales. Quant Est-ce que nous ne disons pas de Dieu: des sens différents. encore à d'autres ; il est unique, Lui, quand ce mot s'applique choses sont nous 1. Lire ^ dans le texte, — 70 — et d'autres aussi le sont, qui se distinguent par l'unité les nombres. Nous disons:sa et nous le parmi personne, disons encore d'autres que Dieu, des animaux et des plantes : Leur personne. Dieu a dit, Dieu a fait, un tel a dit, un tel a fait; car les noms sont des signes des idées, et on ne peut celles-ci qu'en employant ceux-là. exprimer Si nous en venons à une explication nous dirons détaillée, que l'acte de l'homme se manifeste par le moyen d'un organe, mais non celui de Dieu; que l'homme agit par un instrument, mais non lui; qu'il agit dans le temps et dans le lieu, tandis que l'action de Dieu est antérieure au temps et au lieu. Y a-t-il donc, entre ces deux actes, d'autre ressemblance lien est de même pour les autres que le mot qui les désigne? attributs. Dieu n'est Une autre ni l'âme, ni la que preuve comme le croient c'est que raison, ni l'esprit, certains, les âmes sont divisibles, et que les formes et les individus les séparent. La divisibilité est un partage, et le il n'y a point d'objet qui se partage, partage est un accident; dont on n'imagine ; or, se rassemqu'il puisse se rassembler de la substance. Les vivants bler, c'est encore un accident ou que vivent, les morts meurent ; et il faut absolument l'âme soit anéantie ou qu'elle par la mort de son possesseur, revienne à sa totalité (l'âme universelle), ou qu'elle se transle retour, ce sont porte à un autre ; or, l'anéantissement, encore des accidents de la substance. Nous avons précédemment expliqué les preuves de la conil en est de même pour les esprits, tingence des accidents; et de même pour la divergence et la supériorité relative des : insuffisance, raisons, ainsi que de leurs défauts négligence, erreur, tout cela prouve qu'ils sont contingents. n'est que La raison, dans notre connaissance imparfaite, comme l'ouïe pour l'oreille, la vue pour l'oeil, l'odorat pour le nez; tout cela existe sans qu'on sache comment ni combien. Si quelqu'un dit: Dieu a-t-il une entité, bien que nous — 76 — c'est le rapL'entité, ne la connaissions pas ? On répondra: et ce mot de howa est port de howa (lui) à sa signification, c'est perQuant au sens d'entité, (au moins) une indication. sasonnalité, et certes, par ma vie ! Dieu a une personnalité vivante, sans qu'on vante, entendante, voyante, puissante, sache comment. Si l'on dit: Connaît-il sa personne? Répondez : Il n'est pas différent de sa propre personne, pour qu'il doive la connaître en dehors de sa science ; il a, en sa personne, la science et son objet. Certains on dit qu'il est la même chose que les forces nadu turelles dont proviennent la création et la composition monde. Or, les forces naturelles sont des choses ayant des contraires les unes aux autres, répulsions réciproques, menées et contraintes à elles, aupar une force extérieure tant de signes de contingence; elles ne sont ni vivantes, ni savantes, ni libres, ni puissantes, pour qu'on croie qu'elles ont pu produire ces oeuvres solides et certaines. Si on leur attribue ces mêmes qualités, alors elles sont le Créateur luiselon la propre prétention de ces gens, avec une même, de leur part. Et s'ils n'adsimple erreur de dénomination mettent vraie que de pas l'action, celle-ci ne sera pourtant celui qui a ces qualités. Les Musulmans ont différé d'opinion sur certains de ces points. Beaucoup d'entre eux ont nié la croyance aux catéà Dieu, catégories gories de lieu et de substance appliquées ou un autre, ou une partie de lui qui seraient ou lui-même, seulement. Si elles sont un autre ou une partie de lui, la et si c'estlui-même, croyance en son unité est détruite; Dieu serait alors plusieurs choses, en grand nombre. Dharrâr ben 2 ont dit : « 'Ami- 1 et Abou-Hanîfa Ces deux catégories s'appliquent à lui, parce qu'il n'y a pas d'être existant qui ne les possède; or, la cause delà catégorie ubi est différente de 1. Cité dans le Fihrist, t. I, p. 162. 2. Le célèbre jurisconsulte No'rnân ben Thâbit ben Zoûtà, petit-fils d'un Afghan de Kaboul affranchi. Cf. Fïhrisi, t. I, p. 201. — 77 — la catégorie quid, parce que, quand vous entendez une voix, vous savez qu'elle a une cause, un auteur, mais vous ignorez ce qu'il est; ensuite vous le voyez, et vous savez ce qu'il est; c'est autre chose où il est. » Le sens que de savoir de quid, pour ces deux auteurs, c'est que Dieu se connaît lui-même non par des preuves comme par contemplation, nous le faisons. diffèrent d'opinion à son endroit; Les anthropomorphistes les Chrétiens prétendent qu'il est une essence éternelle; Hichâmben el-Hakam' et Abou-Djacfar elAhwal (le louche), de la voûte", prétendent surnommé le Démon qu'il est un ajoute : C'est un corps solide, corps fini et limité. Hichâm il est comme un lingot de métal, qui a une certaine largeur; il brille de tous les côtés comme une perle qui serait unique à tous les points de vue; il n'est pas creux en dedans, ni spongieux. On raconte de Moqâtil 3 qu'il aurait dit : Dieu a la forme d'un homme, chair et sang. On demanda à Hichâm: Comment est fait celui que tu adores? Il alluma une lampe : sauf qu'il n'a pas de mèche. CerComme ceci, répondit-il, tains ont dit: C'est un corps qui occupe l'espace de l'univers entier et qui est plus grand que tout; d'autres: C'est le soleil lui-même. D'autres ont prétendu ou que c'est le Messie, Enfin d'autres ont cru que le monde 'Ait fils d'Abou-Tâlib. se composait d'êtres divisés en parties, de forces et d'actions mais contiguës les unes aux autres, bien qu'à différentes, des étages différents, et que le plus élevé de ces êtres est le Créateur. On prétend encore qu'il n'a ni corps, ni attribut, qu'on ne 1. Voir ci-dessus, p. 35. 2. Mohammed ben en-Nocmân, théologien chiite, ami dé" l'imâra Dja'far ; fut le fondateur de la secte des Chèïtânirjyès. Fihrist,t. I, p. 176; Maicàqif, éd. Sôrensen, p. 347; Chahrastâni, trad. Haarbrùcker, t. I, p. 215. 3. Moqâtil ben Soléïmàn, auteur appartenant à la secte des Zéïdiyyès. Fihrist, t. I, p. 179; Chahrastâni, trad. Haarbrùcker, t., I, p. 182. — 78 — ni savoir quelque chose de lui, et qu'il peut ni le connaître, de lui est Au-dessous n'est pas permis de le mentionner. et sous la raison, l'Ame (universelle), la Raison (universelle), la Matière, sous la matière sous l'âme l'Éther, puis les ou forces et on naturelles; juge que tout mouvement de lui. Vous trouverez force, sensible ou croissant, provient la réfutation de ces sectaires, en abrégé, dans le chapitre consacré à l'unité de Dieu. Le mieux que j'aie à dire à ce dans aucune de sujet, c'est que l'homme ne doit se plonger la preuve de la perces questions, si ce n'est en admettant sonnalité de Dieu par les indices des attributs. Quant à tout ce qui dépasse cette proposition, on gardera le silence là-desde Dieu (Moïse) quand l'infisus, et on imitera le prophète » dèle (Pharaon) lui dit: « Qui est le Seigneur des mondes? et qu'il répondit : « C'est le Seigneur des cieux, de la terre, et de tout ce qui est entre eux, si vous croyez'. » Tel est le chemin du salut. Si quelque ignorant demande: Comment : La est-il, où est-il, de quelle quantité est-il? (Répondez-lui) à quelque question comment ? exigerait qu'on le comparât la question combien ? chose, lui qui n'a pas de semblable; est une information relative au nombre ; or, il est unique ; et la question où? revient à demander son emplacement; mais il n'est pas un corps pour occuper un espace. LE CRÉATEUR EST SEUL ET UNIQUE Du moment de Dieu est sûre au moyen que l'existence des preuves rationnelles, il convient de considérer s'il est car l'acte peut être le produit d'un auteur un, ou plusieurs, ou de deux ; toute une assemblée à la conspeut collaborer d'une maison ou à l'érection truction d'un minaret. Mais le résultat de notre examen est que les preuves qui montrent 1; Qor., Oh. XXVI, v. 22-23, — 79 — 1 à celles est seul correspondent soil qu'il qui prouvent car s'il y avait deux dieux, il faudrait existence; qu'ils fussent tous deux égaux en force, en pouvoir, en science, en intention, en pérennité, en volonté, de sorte qu'on ne pourrait l'un de l'autre distinguer par aucun de leurs attributs. S'ils sont ainsi, ce sont là justement les attributs de l'Unique, le seul que la raison puisse admettre. Si l'un des deux êtres suprêmes était plus ancien que l'autre et plus le plus ancien et le plus puissant serait Dieu, puissant, être impuissant et récent ne mérite pas le nom de puisqu'un divinité. Ou s'ils étaient résistant l'un à égaux, adversaires il ne serait pas possible ni l'autre, qu'il existât ni création ordres, parce que, s'ils étaient tous deux ainsi, l'un n'aurait' créé quelque chose que l'autre se hâterait de le pas plutôt la vie que l'un donnerait serait aussitôt anéantie détruire; Du moment par l'autre. que nous trouvons que le contraire seul est vrai, nous savons alors que Dieuest un etpuissant. Cela est contenu implicitement dans ce passage du Qor'ân : « S'il y avait un autre dieu que lui dans le ciel et sur la terre, ils auraient du trône est audéjà péri. La gloire du maître 2. » Et ailleurs : « Dis-leur: dessus de ce qu'ils lui attribuent S'il y avait d'autres dieux à côté de Dieu, comme vous le à coup sûr d'évincer le possesdites, ces dieux désireraient seur du trône 3. » S'il y avait deux divinités, elles seraient ou toutes deux et résister, ou elles également pour se défendre puissantes Dans le premier y seraient cas, aucune dispoimpuissantes. sition n'aboutirait, la création n'aurait et pas été achevée, dans le second, de croire qu'un impuissant il est absurde et l'autre créer. Si l'un était impuissant pourrait puissant, Et s'il était ce serait dit plus haut. comme nous l'avons 1. Lire dans le texte jljjj 2. Qor., oh. XXI, v. 22. 3. Qor., ch. XVII, v. 44, — 80 — permis de croire à deux êtres divins â cause de l'existence il serait alors d'une chose et de son contraire, simultanée des choses exisloisible de croire au nombre des principes tantes, parce qu'elles sont de genre et d'espèce différents ; et qu'elles sont d'une puissance parfaite sur la chose et son conle d'une chose, s'il ne peut pas produire traire, car l'auteur est d'une puissance de cette chose, contraire imparfaite. en créant à la la perfection de sa puissance Dieu a montré fois la chose et son contraire. De là vient la différence qu'il y a entre les Mazdéens, et les autres les clahri ou matérialistes les dualistes, d'erreur. Les Mazdéens sectes prétendent que l'auteur du mal ne du bien ne fait pas le mal, et que l'auteur fait pas le bien, car un seul genre ne peut faire qu'un seul acte, comme le feu ne peut servir qu'à échauffer, Ils ont donc appelé le dieu bon, la neige qu'à refroidir. et le mauvais et méchant, Ahriman Hormuz, ; ils ont attribué toute belle et bonne action au bon principe, toute action laide et blâmable au mauvais et méchant, son adversaire. certains d'entre eux ont Ensuite, après avoir été d'accord, différé d'avis et ont dit que le bon principe était éternel dans le présent et dans l'avenir, tandis que d'autres ont prétendu était également de même que les que le mauvais éternel, dualistes affirment l'éternité de la lumière et des ténèbres. Une autre secte a prétendu que le mal était récent, puis ceux-ci ont différé sur la question de savoir d'opinion il avait été produit; comment certains ont prétendu que le Bien éternel conçut une pensée mauvaise et perverse, d'où naquit le mauvais et méchant principe; or, c'est une contradiction avec leur point de départ, l'essence de puisque l'Eternel est une essence bonne à laquelle ne se mêle ni mal ni calamité. D'autres prétendent que le Bien fit voltiger comme un flocon de laine d'où se produisit son sans intention de sa part ni volonté; de sorte adversaire, — 81 — 1 et sot qui ne posqu'ils font du Bien un être présomptueux ni l'ordre qu'il donne. Ces deux sectes sède ni sa personne, admettent que le mal peut être produit par le Bien louable, et que deux genres différents en provenir. peuvent Quel besoin ont-elles donc toutes deux de prouver deux auteurs différents? Si l'on admet que le mal peut provenir de ce bien louable, qui leur garantit que le bien ne puisse pas provenir de ce mal blâmable? Une troisième secte de ces gens prétend que l'on ne sait ce mal, adversaire du bien éternel, s'est propas comment clairement duit, de sorte qu'ils indiquent qu'ils sont plongés dans la stupeur et attirent le cloute sur eux-mêmes. En quoi se séparent-ils de ceux qui les combattent? S'il est permis de croire à la contingence du Mauvais, auteur du mal, ne pourrait-on croire à celle du pourquoi pas également se divise Bon, auteur du bien ? De sorte que leur créateur en deux êtres également contingents. Tous prétendent tendit des embûches au que le Mauvais Bien et lui disputa le pouvoir, ses que le Bien rassembla de la lumière, et le Mauvais les siennes des parties troupes des ténèbres, se combattirent qu'ils longtemps, que les à conclure une ensuite et les invitèrent anges s'entremirent trêve et une paix pour la durée de sept mille ans, qui est la Ils conclurent donc la paix, à la condition durée du monde. du jugement et de la que la plus grande partie du pouvoir, cette durée fixée, appartiendrait au prépondérance, pendant mauvais principe. A l'expiration de cette durée, le pouvoir serait remis au Bien éternel. Le Mauvais se mit donc à être assuré du pouvoir jusqu'à ce que se termine le monde mauet la discorde, et que le pouvoir retourne vais, les troubles au bien pur. C'est là une opinion évidemment contradictoire et qui ne se tient pas. Comment une âme pourrait-elle 1. Je ne sais comment il faut lire le mot .>**llj^du texte; peut-être 6 — 82 — et vaincu, et comadorer avec confiance un être impuissant soit et méchant être sûr que le Mauvais ment peut-on à ses promesses ? Car, s'il le faifidèle à ses engagements, sait, ce serait de sa part un bien excellent et une générosité à donc en lui, quoique contraire parfaite. Le bien existerait dans et la défaite existeraient son genre, comme l'impuissance l'essence du bien, quoique ce soient des qualités mauvaises, d'un autre genre que lui. Manès et ont eu des opinions divergentes. Les dualistes 1 ont est le créaIbn Abi'l-'Audjâ prétendu que la lumière celui du mal ; que tous deux teur du bien, et les ténèbres dans la sont éternels, sentants ; que leur action vivants, et leur mélange création est leur réunion après avoir été même. Ils séparés, et que ce monde sortit de leur mélange au sein admettent donc qu'un être récent a pu se produire ni volonté de sa part. de l'Éternel, sans cause déterminante aux Mazdéens quand ils disent Ces deux individus ressemblent ni volonté de la part que le mal sortit du bien, sans intention de celui-ci. Bardésane a prétendu que la lumière est vivante, mais c'est une absurdité et les ténèbres, violente mortes; que des choses mortes que d'admettre agissent pour créer les maux et les calamités. Ils se contredisent d'ailleurs en totalité au sujet du mélange, parce que, si c'est la lumière avec les ténèbres; qui lé crée, elle agit mal en se mélangeant des ténèbres, et si sa création provient c'est la lumière qui et qui les détruit, alors que les mêmes sont est victorieuse dans l'opinion que la lumière ne peut produire que du bien, et les ténèbres que du mal ; tout bien est attribué à la première comme tout mal aux secondes. Il suffira de leur répondre par une allusion qui montrera leur inconséquence, comme ce qui est contenu dans notre présent livre, après que nous aurons traité la question à fond 1. Docteur manichéen qui professait extérieurement est cité par le Filtrist, t. I, p. 338. l'islamisme ; il — 83 — Liore de la Justice; et nous en traiterons abondamment, par la volonté de Dieu. ben Harb 1 leur posa un jour une question Dja'far qui, bien que concise., n'en est pas moins très périlleuse. Il leur d'un homme dit: « Parlez-nous qui a tué un autre homme : L'as-tu tué? Il dit : Oui. Or, on lui demanda injustement. Qui a dit: Oui?» — «C'est la lumière. » — «Donc la lumière a menti, puisque vous elle ne fait pas le mal. » — d'après « Alors, reprirent-ils, » — « Mais elles auc'est les ténèbres. raient dit vrai, tandis que les ténèbres ne font pas le bien. » Le même a dit encore : « Est-ce que jamais quelqu'un et l'excuse s'excuse de quelque chose? » — « Oui, dirent-ils, est une chose bonne et belle. » — « Alors qui donc s'excuse? » — « C'est la lumière. » — « Elle avait donc commis un acte dont il faut s'excuser ?» — « Alors ce sont les ténèbres. » — « Donc elles » Il leur coupa, bien en s'excusant. agissent ainsi la parole. Certaines ont trouvé trop difficile de croire à la personnes des essences, sans prototype et "elles création préexistant, en même temps qu'un Créateur admettent, éternel, une chose éternelle coexistant avec lui, mère des êtres et fin des indimatière du monde, d'où proviennent les vidus, principe ; ce serait une substance corps et les personnes simple, dénuée d'accidents. Puis le démiurge des y aurait produit tels que le mouvement, le repos, la réunion et la accidents, le monde, avec toutes ses parties, se serait séparation; de cette substance. Ces phicomposé par les mouvements deux choses admettent de éternelles, losophes opposées dans notre et d'attributs; l'une est vivante, l'autre morte. Ils personne entrent ainsi dans la doctrine des dualistes et sont en contradiction avec leur principe que le Créateur ne cesse jamais 1. Docteur mo'tazélite, mort en 348 hég. Cf. Fihrist, t. II, p. 72 ; Mas'oùdî, Prairies d'or, t. V, p. 443; Mawâqif, éd. Sôrensen, p. 338 ; Chahrastâni, Kitâb el-Milcl wè'n-Nihal, pp. 18, 47, 49,. 120 (trad. Haarbrucker, pp. 27, 70, 72, 181). — 84 — ainsi leur cette matière. Ils anéantissent croyance que le Créateur est une cause, car la cause ne se sépare jamais de son effet. en l'être et le Le résumé de la doctrine sur la croyance néant est que l'être est ce qui est connu par la raison ou par ou ou est senti ou l'objet de la connaissance, la science, de lui, soit en réellement qu'une impression provient lui, ou avec lui, ou par lui. Du moment qu'il est privé de le ces significations, c'est alors le néant. comment Sinon, Si l'on dit: « Vous l'être du néant? croyant distinguerait-il est-il donc néant, puisque vous ne croyez à l'Être éternel; et d'accidents ?» le décrivez par rien en fait de contingence comme égal à la matière, Répondez : Le considérez-vous vous ne le décrivez en sens, ou non, puisque par rien en fait de définitions et d'accidents? Or, nous, nous croyons à l'existence du Créateur par les preuves tirées seulement de sa création et ses merveilles, tandis que la matière n'a aucune action certaine; et il faut croire qu'il existe, et a fortiori lorsque vous le décrivez par des actions particudans de plus lières, il faut encore y croire. Nous entrerons sur cette question dans le chapitre grandes explications consacré aux débuts de la création, s'il plaît à Dieu. de travailler RÉFUTATION DE L'ANTHROPOMORPHISME et L'anthropomorphisme exige l'accord, dans le jugement la signification, selon la valeur des différents points de vue de ressemblance. C'est comme quand on prétend que la définition du corps, c'est qu'il soit long, large et profond; il faut donc appeler corps tout ce qui a longueur, et largeur car la ressemblance entre les deux se produit profondeur, sous toutes les faces. Si votre adversaire dit que Dieu a un corps, mais non comme les autres corps, voulant par là anéantir les définitions instituées pour ce corps, c'est comme s'il disait : un corps qui n'est pas un corps. Il est obligé de — 85 — reconnaître en toute chose clouée de longueur une des définitions du corps, puisque là où celui-ci mérite certaines de ces il mérite qualités, également qu'on juge ainsi de lui. De même, si l'on définit la largeur en disant qu'elle n'existe il faudrait pas par elle-même, que tout ce qui n'existe soit largeur. pas par lui-même Si l'on m'objecte : N'avez-vous pas dit que Dieu est un êtres? en ce être, mais non comme les autres Pourquoi, celui qui dit qu'il est un corps, mais non cas, réfutez-vous comme les autres corps? Ou qu'il a un visage, non comme non comme les membres les autres visages, et des membres, : Le mot être est un nom général de l'homme? Je répondrai et le non-existant, l'éternel et le créé, et sa pour l'existant définition est ce que nous avons mentionné en son lieu. Si celui qui veut bien entendre il n'ira pas y voir comprend, un corps sans largeur, ni un éternel sans être créé ; et même il distinguera ce qui indique le par là, dans l'explication, sens cherché. S'il entend parler de corps, il n'entendra par C'est pourquoi il ne conlà qu'un objet composé et combiné. à Dieu les noms qui désignent les vient pas d'appliquer à deux semêtres créés, car les jugements qui s'appliquent blables s'équilibrent et c'est le par où ils se ressemblent; 1 sens qu'a adopté En-Nâchi quand il a dit : Si Dieu avait un semblable dans sa création, les preuves de son existence, tirées de la création, devraient être cherchées dans cette personne. La production de son auteur aurait exigé ce qu'exige la production des merveilles du CréateurMais Dieu est trop élevé au-dessus de l'imagination de celui qui le décrit; la sensation ne le connaît point, c'est la raison qui l'invente. 1- Il y a eu deux personnages de ce nom : 1° El-Akbar (Abou'l-'Abbàs 'Abdallah ben Mohammed), surnommé Ibn-Chîrchîr, mort au VieuxCaire en 293 hég. ; 2" El-Açghar. poète et théologien seolastique, mort à Baghdad en 365 ou 366. C'est de ce dernier qu'il est question ici. CHAPITRE III ATTRIBUTS DE DIEU, SES NOMS; COMMENTIL FAUT ENTENDRE LES EXPRESSIONS dire ET faire S'APPLIQUANT A LUI Du moment que l'existence de Dieu est constante, et qu'il est sûr qu'il est unique, par les preuves qui ont été établies, il convient de considérer ses attributs et les épithètes de lui appliquer, et par lesquelles on le qu'il est bienséant connaît. Après avoir réfléchi, nous trouvons que parmi ses attributs il y en a de particuliers et de généraux. Les attributs sont ce dont il n'est pas permis particuliers de lui appliquer le contraire, comme la vie, la science, la mais non point cependant puissance, qu'on puisse dire qu'il peut l'une de ces choses. N'est-il pas vrai qu'il est faux de dire qu'il peut vivre, qu'il peut savoir, qu'il peut pouvoir, et de dire qu'il sait telle chose et qu'il ne sait pas telle chose ; qu'il peut ceci et ne peut pas cela, parce qu'il n'est pas et qu'ensuite on le possible de le décrire par sa personne, décrirait de sorte que le contraire parle contraire, s'applià sa personne? n'existe pas sans les Or, la divinité querait et de science, ce qu'on appelle qualités de vie, de puissance les attributs de la personne. Les attributs sont ce dont il est permis de lui généraux appliquer le contraire, et on lui donne alors le pouvoir de faire ou ne pas faire, tels que la volonté, le don du pain quotide la miséricorde, dien, la création, qui sont des attributs l'action. Les Musulmans et ceux qui les ont précédés se sont énoret ont eu des dissentimément sur cette matière, disputés ceux qui contredisent leurs ments qui incitent à l'hérésie — 88 — ont dit : Dieu individus sur ce sujet. Certains il ne reste ni mention; qu'à ni attribut, de justice, en fait ce qui existe tout de générosité, parce que les coeurs supériorité, de lui. Les Mo'tazélites viennent ces qualités de Dieu ne sont que des mots et les attributs des manières ; ce sont clés façons de parler, D'autres ont prétendu de description. que les attributs de l'action n'avaient pas de sens, et que, seuls, les attriest l'attribut en avaient. buts de la personne Cependant ce qui est inhérent à l'objet qualifié et ne s'en sépare pas, et il des attrin'est pas possible que cet objet existe malgrél'absence de ne cesse de créer, de produire, buts. Dieu, disent-ils, d'être miséde parler, de vouloir, donner le pain quotidien, de ses attriricordieux, etc., jusqu'à la fin de l'énumération et entre la description d'entre eux distinguent buts. Certains à ils font de celui-ci une qualité qui est inhérente l'attribut; comme l'accident est inhérent à la substance, l'objet décrit, tandis que la description n'est que la parole de celui qui emde Dieu sont de parler. Or, les attributs ploie cette manière à le décrire: est servent lui-même incréés, qu'ils parce ne il est unique dans tous ses attributs. Ceux-ci incréé, sont ni lui-même, ni une partie de lui, ni autre chose que lui. Ces gens s'appuient sur ce que les attributs ne sont pas luiil ne serait qu'un attribut. même; car s'ils étaient lui-même, On s'en sert pour l'invoquer et l'on dit : 0 science ! ô puissance! ô ouïe ! ô vue ! Cependant il n'agit pas personnellement, comme les attributs n'agissent pas non plus personnellement. Ceux-ci ne sont pas non plus autre chose que lui, car la définition de deux choses différentes, c'est qu'il se peut que l'une existe sans l'autre; sa puissance, sa or, si sa science, vue, son ouïe étaient autre chose que lui, il faudrait admettre être privé de science, de puissance, qu'il pourrait etc., tout en existant, de sorte qu'il serait sans science, sans puissance. Ils ne sont pas non plus une partie de lui, car la division en compagnons n'a ni nom, lui attribuer de pitié, de savent que disent que des surnoms — 89 — est un des signes de la contingence, et Dieu n'est pas parties décrit comme étant divisible en parties, ni en atomes. LesMo'tazélites ont dit, au sujet des attributs de la personne, qu'ils ne sont rien en dehors de celle-ci, de sorte que la de Dieu est savante, entendante personne sage, puissante, et lui est savant, et voyante, entendant, puissant, voyant Les attributs ne sont que des noms par par sa personne. Dieu se décrit lui-même, ou par lesquels les hommes lesquels On a dit encore : Il ne se peut que sa science, sa le décrivent. puissance soient la même chose que lui, ni autre chose non plus, car si elles étaient la même chose que lui, Dieu serait des choses nombreuses, différentes, qu'on adorerait et invoquerait; de lui., elles seraient des prinet si elles étaient différentes éternels en grand nombre, bien qu'aussi que cipes éternels il faudrait lui, et si elles étaient récentes, qu'avant la création la et impuissant avant de la science Dieu fût ignorant, et de même pour les autres attricréation de la puissance, est savante, puisbuts. Or, il est constant que sa personne sante: s'il a la science, c'est par elle, et s'il a la puissance, être que luic'est aussi par elle, et ces qualités ne peuvent même, ou un autre. On a dit: Il n'y a point de distinction entre ceux qui prétendent qu'elles sont lui, ou un autre que Celui qui lui, ou une partie de lui; mais il a été répondu: ne dit qu'elles ne sont pas lui, les nie ; celui qui dit qu'elles et prouve sont point un autre, revient sur cette négation son existence. Or, ceux-là prétendent que si Dieu possédait la science, il aurait avec lui quelque chose qui n'est pas lui ; s'il n'avait et leurs adversaires pas de que prétendent science, il serait ignorant. à Dieu, On a dit encore : Une des épithètes appliquées et de sac'est celle d'éternel, ainsi que celles de puissant et éternel, on ne vant ; or, s'il était savant par lui-même de même le décrire par sa propre que personne, pourrait n'écrit le dessin ne dessine que la lettre pas lui-même, ne l'est pas par lui-même, et que l'injurié pas elle-même, — 90 — un dessin et qu'on représente mais par des injures, par Il est donc vrai que Dieu se décrit par des une figure. les noms et c'est de ces attributs attributs, que dérivent dérive le nom de l'attribut d'éternité qu'on lui donne; de le nom de Puissant, de celui de puissance, d'Éternel, de même que la couleur celui de science le nom de Savant, de l'être rouge, la couleur jaune celle de rouge est l'attribut l'être jaune. ni autre Ensuite il n'est point le même que ces attributs, chose non plus. On a dit: Bien qu'on ne voie pas de savant qui ne possède la science, ni de puissant qui n'ait la puissance, il en est de même pour ce qui dépasse nos facultés. Leurs adversaires : La rougeur et la jauneur leur répondent ne sont-elles de l'être rouge et de l'être point deux accidents Ou bien une le savant jaune? parmi nous qui possède science, sa science n'est-elle Or, que sigpas un accident? nifie la comparaison de Dieu à un corps pourvu d'accidents? Et en quoi se distinguent-ils de ceux qui prétendent qu'il est un corps ou un accident, existe parce que l'action venant de lui, attendu d'une que l'action ne se manifeste d'un être créé? Faut-il donc façon visible que par l'organe que nous décidions que Dieu est un corps pourvu d'accidents et de dimensions, puisque nous ne voyons d'acte que de la De même, il ne faut pas part d'un corps ayant ces qualités? décider qu'il est savant par une science, parce que nous ne voyons pas de savant qui ne possède la science. Si l'on dit: un savant sans science, admettez Puisque vous admettez un corps sans les attributs du corps, je réponégalement drai: Si cela est indispensable, lui-même vous sera indispensable en personne, d'un l'existence puisque vous admettez savant avec une science qui n'est pas lui-même, ni un autre, ni partie de lui-même. Quant à leur affirmation que les images ne se forment pas ni qu'une lettre ne s'écrit pas elle-même, elles-mêmes mais il n'y a point de doute que par des figures et par l'écriture, — 91 — et l'écriture la figure ne soient différentes de l'image et de la lettre. Et quand ils disent se que des attributs les noms donnés dérivent à Dieu, les attributs sont les noms eux-mêmes, ils ne sont point quelque chose de latent en Dieu, comme l'accident dans la substance; mais Dieu, en un de ses actes, en reçoit le nom, ou bien les produisant hommes le lui appliquent. On pourrait en dire long sur ce fera agir sa pensée sur ce sujet, et quand celui qui réfléchit que nous en avons dit, ce qui est juste lui apparaîtra, par la force et la puissance de Dieu ! DES NOMS DE DIEU Les dissentiments qui ont régné au sujet des noms resà ceux qui ont eu pour objet les attributs. semblent Le vulgaire, parmi les Mo'tazélites, prétend que les noms ne sont autre chose que les attributs, que le nom est différent de la chose nommée, que c'est la parole de celui qui nomme. La définition du nom, c'est que le nom indique la signification. secte a dit que le nom et la chose nommée Une certaine ne faisaient et ils ont basé leurs arguments sur ce qu'un, « Célèbre le nom de ton Seigneur le passage du Qor'ân: Très Haut1,» car si le nom de Dieu était autre chose que luid'adorer autre chose que lui; mais même, il aurait ordonné un autre passage dit : « Tout ce qui est dans les deux et sur la terre célèbre les louanges de Dieu 2, » ce qui indique et encore : que le nom de Dieu est bien Dieu lui-même, « Mentionnez le nom de Dieu3!» et ailleurs : « Mentionnez les réfutent en disant Dieu 4 ! » Mais leurs contradicteurs chose que l'objet nommé, que si le nom était la même celui-ci changerait en même temps que le nom, et si on 1. 2. 3. 4. Qor., Qor., Qor., Qor., ch. ch. ch. oh. LXXXVII, v. 1. LVII, v. 1. XXXIII, v. 41. V, v. 6, — 92 — l'effet s'en produirait ou noyait déchirait celui-ci, brûlait, est anEn outre, toute chose nommée sur l'objet nommé. et il est permis de au nom qui sert à la désigner, térieure Les noms sont difféchanger le nom qui lui est appliqué. à est une et identique la chose nommée rents et nombreux, elle-même. à Dieu: Dieu a dit: « Les plus beaux noms appartiennent c'est là invoquez-le par ces noms 1. » Ce qui lui appartient, et c'est ce dont on se sert pour l'invoquer, précisément sans aucun doute. autre chose que lui-même, sur est unanime Le consensus de la nation musulmane à Dieu par ce point pas de s'adresser qu'il ne convient à ces mots : « 0 beau ! » comme si la beauté était inhérente tandis qu'on se sert, pour le décrire, d'expressa personne, On la beauté de la parole ou de l'action. sions qui impliquent raconte beaux, et il qu'il a de beaux noms, extrêmement autre chose que ses noms. s'entend qu'il est lui-même Les noms de Dieu sont connus, définis, composés de lettres en nombre compté, tandis qu'il n'est pas permis de lui appliSes noms quer absolument quoi que ce soit de ces épithètes. sont différents autant diffèrent entre que les langues elles ; de même que la langue des Persans est différente de celle des Arabes, celle-ci diffère de celle également des Abyssins, comme il Ta dit lui-même clans le Qor'ân : « La diversité de vos langues et de vos couleurs [est aussi un signe]2.» Il en est de même lui pour les noms qu'on donne dans ces langues, si donc le qui sont différents; nom peut être divers, alors que Dieu est unique 3, cette diversité s'est vulgarisée à son endroit, sans aucun doute ; mon Dieu! à moins de nier qu'il ait plus d'un nom, et que ce nom soit différent dans les diverses langues. Ce ne serait là que nier la nécessité, tout simplement. 1. Qor., ch. VII, v. 179. 2. Qor., eh. XXX, v. 21. 3. «_« lj paraît de trop dans le texte. — 93 — Quand il a été dit, dans le Qor'ân : « Célèbre le nom de » cela veut dire : Mentionne-le ton Seigneur le Très-Haut, par son nom et son attribut, parce qu'il n'est pas possible de mentionner un être si ce n'est par son nom. Ensuite les « célèbre Dieu », «mentionnez-le expressions », «mentionne ton Seigneur » veulent dire selon l'appellation car un être, s'il n'est pas une répandue parmi les hommes, mention en soi, ne peut être mentionné que par son nom. Quand on dit : Allah, il est bien connu que c'est un nom et la dérivation; arabe,, parce qu'on en sait la signification mais il n'est pas permis de dire que Dieu est arabe ou persan. Si quelqu'un dit : « Puisque les noms et les attributs sont des paroles des hommes, des figures qu'ils emploient, Dieu n'avait donc pas de nom ni d'attribut avant la création? Il était donc nu et dépouillé de tout signe jusqu'à ce lui trouvèrent un nom, » je réponds : que les hommes Nous avons dit que ses attributs se présentent sous deux de la personne et attributs de l'acte. Quant faces, attributs aux premiers. Dieu les possède éternellement, bien que personne ne s'en serve pour le désigner, de même qu'il ne cesse d'être unique et seul, même s'il n'a pas de créatures son unité, même si l'objet de la savant, pour professer science n'existait Quant à ceux qui pas, puissant et éternel. prétendent qu'il est éternellement invoqué, adoré, remercié, celui qui le remercie, l'adore et l'invoque n'est pas éternel; et de même quand on dit qu'il crée et nourrit éternellede la chose créée ou ment, cela n'entraîne pas l'éternité mon Dieu! cela n'indique de nourrie; que la puissance en lui; de même quand on créer et de nourrir qui persiste et voyant, clans le sens dit : Il est éternellement entendant dans l'avenir. de : Sûrement il verra et il entendra Les Musulmans sur le point de dire que sont unanimes Dieu est vivant, puissant, éternel, entendant, voyant, unique, seul, savant, sage, parlant, généreux, libre, exisagissant, mais ils ont tant, miséricordieux, riche; juste, gracieux, — 94 — â ces à donner détaillée sur l'explication différé d'avis et sur leurs causes. Une secte a prétendu que attributs et d'autres, a la science, Dieu est savant qu'il parce car il a la perparce qu'il est savant par son essence, sont. Les argudes choses telles qu'elles réelle ception en abrégé. ments des deux sectes ont déjà été présentés et à à l'éternité relatives 11 en est de même des opinions : ceux qui ne veulent pas admettre la puissance que la défil'éternité et la c'est d'avoir et de puissant, nition d'éternel est d'exister sans disent: La définition d'éternel, puissance, c'est qu'auet celle de puissant, avoir de commencement^ Ceuxdans son libre arbitre. cun acte ne lui soit impossible là sont d'accord qu'il existe par son essence et sa personne, car s'il existait et non par simple existence, par simple absolument de deux choses l'une, ou il faudrait existence, ou qu'il n'existât pas. Or, s'il était non exisqu'il existât, clans la catégorie du néant; et s'il existait, . tant, il entrerait il faudrait qu'il existât par une autre existence que la sienne, de l'infini conduit à celle des à l'infini. Or, la doctrine matérialistes. Une autre secte a dit qu'il est vivant par la vie, et savant que le sens prétendent par la science, tandis que d'autres de vivant est l'existence d'actes de sa part, bien coordonnés et rangés. On a différé sur le point de savoir si sa personne est infinie ou non. La plupart ont dit qu'il était infini, parce ni limite, pour être borné; qu'il n'a ni corps, ni accident, c'est.lui qui est le créateur des limites et des bornes. Hichâm a prétendu qu'il est fini, et c'est ainsi quedoivent benel-Hakam le dire tous ceux qui lui donnent un corps. Les partisans du disent est infinie, et ils diffèrent qadluV que sa personne sur le point de savoir si sa personne est visible ou non; 1. Les mêmes que les qadhâ'û/yé, sur lesquels on peut consulter Liber Mafàlih al-Olum, éd. G. Van Vloten, p. 27. le ^ 95 — ceux qui penchent vers l'anthropomorphisme ou prennent .leurs propres songes pour la science disent qu'il est visible, comme il est existant et connu, et ceux à qui cette notion disent qu'il est invisible, de même qu'il échappe, déplaît aux sens et au tact. Il reste le différend sur la conformité entre le songe et la science ou le toucher, et la distinction à faire entre les deux. On est également en désaccord sur sa parole.; ceux qui un attribut de la personne disent que c'est disent qu'il n'est pas récent ni créé, car Dieu ne cesse de parler au moyen d'un discours qui n'est ni lui, ni autre que lui, ni une partie de lui; et ceux qui disent que cette parole est un attribut "de l'action, disent qu'elle est créée, car le discours exige l'existence de quelqu'un tout qui parle. On diffère sur l'intention autant que sur la parole. sur le lieu où il se On est aussi d'opinions divergentes la plupart disent que Dieu est en tous lieux,gardien, trouve; et que sa personne n'étant administrateur, savant, puissant, ni un accident point un corps, ne saurait occuper d'espace, aux corps ; or, tout être qui répond à cette pour s'appliquer ben el-Hakam, n'a pas besoin de lieu. Hichâm description dit qu'il est en tous lieux, ainsi que les Mochabbiha\ logique occupant une place, mais cela est une conséquence de son principe qui veut que Dieu soit un corps. Certains du trône, en sa perdisent qu'il est dans le ciel, au-dessus sonne, sans fin, mais non à la façon d'un être qui se trouve ou par proximité. être par contact au-dessus d'un autre 2 a Ibn-Kollâb que Dieu est sur ce trône, mais prétendu admettent et si ses partisans non dans une place déterminée; pas d'espace et que Dieu puisse créer un corps n'occupant de l'espace, ils ne niele monde en dehors qu'il établisse n'étant ni un ront pas qu'il puisse être hors cle l'espace, corps, ni un accident. 1. Je pense qu'il faut corriger ainsi ÏLill que porte le texte. 2. Voyez ci-dessus, p. 39. — 96 — disent que sur sa science : certains On est en désaccord avant Dieu sait ce qui était, que cela fût, et ce qui sera, que quoi que ce avant que cela soit ; et il n'est pas possible ou de sa science sans qu'il soit lui reste caché, profite est sa personne : mais au contraire la crée pour lui-même la secte des Imâde savante. Certains et éveillée toujours mites 1 disent que Dieu ne sait pas ce qui sera, jusqu'à ce que S'il avait su que celui qu'il et ils ajoutent: cela se produise, et lui nuirait, lui désobéirait allait créer lui serait infidèle, de la suppression certes, il ne l'aurait pas créé. Ils admettent Le premier et du commencement. la tradition qui inventa fils est El-Mokhtâr, les Musulmans doctrine cette parmi ce qui savoir par révélation d'Abou-'Obaïd 3, qui prétendait des il annonçait donc à ses sectateurs allait se produire; ce c'était : si ceux-ci arrivaient événements par hasard, à son attente, et si l'événement était contraire qu'il voulait; à votre Seigneur. il prêtait une création (soudaine) 3 niait entièrement les attributs deDieu; Çafwân Djahmben il niait également préque Dieu fût un être, par crainte, Il disait : « La science de l'anthropomorphisme. tendait-il, » deDieu est une chose contingente. de La réfutation générale et mérite rant est incomplet en divinité. l'ériger Les Mo'tazélites admettent Dieu a su qu'elles ne seraient Dieu n'est pas mue par une de l'être; elle n'a pas conduit sance à l'existence; de même nité sa création du monde, ces sectaires, c'est que l'ignole blâme; donc il ne faut pas l'existence pas, cause, non qu'il avant de choses dont de parce que la science comme l'est l'existence plus l'objet de la connaisconnaissait de toute éterqu'il eût créé celui-ci. 1. Voyez Haarbrûoker, t. I, p. 184. 2. El-Mokhtâr ben'Obaïd suivant Chahrautâni (trad. Haarbrucker, t. I. p. 166); c'était un ancien Khârédjite devenu chiite. 3. Docteur qui a donné son nom à la secte des Djahmiyyë.CL Fihrist, t. II, p. 89; Chahrastâni, trad. Haarbrûcker, t. I, p. 89. — 97 — Donc il n'est pas permis de dire que sa science soit la cause de la création, ni qu'elle l'ait porté à la créer. Les Mo'tazélites ont dit : Et parmi les choses qu'il savait ne il y en avait devoir certaines pas exister, qu'il savait n'existeraient est qu'elles pas, parce qu'il impossible comme le serait l'existence d'une autre soient, qu'elles en même temps que lui, ou celle d'un associé, ou divinité d'un être plus fort qui le vaincrait, ou qu'il ait une fin et un terme. Il y a de ces choses sait qu'elles ne qu'il seront pas, parce existence est impossible, de que leur sorte leur existence ne se peut ciren aucune que Il n'est pas permis non plus, ont-ils ajouté, que constance. Dieu ordonne à un homme de faire une chose qu'il sait être et qu'il ne saurait faire parce qu'elle est imposimpossible, Il ne peut donner cet sible, ou parce qu'il est impuissant. ordre qu'à celui qu'il sait pouvoir cet acte, car accomplir la puissance est ce qui implique de faire, et l'obligation non la science. Leurs adversaires : L'existence répondent d'une chose contraire à la science de Dieu n'est pas admisà sible; mais il est possible qu'il donne un ordre contraire ce qu'il sait, car si l'on admettait l'existence d'une chose contraire à sa science [et qu'il ne pourrait pas ordonner], ce serait le reconnaître à la fois impuissant et ignorant. C'est là une belle et intéressante controverse entre les deux parties. Les uns disent: N'y a-t-ilpas, dans votre doctrine, ceci que Dieu savait de toute éternité que Pharaon — Certes, ne serait jamais vrai croyant? les répondent Dieu autres. et cependant —Or, Pharaon croire, pouvait savait qu'il ne croirait pas. —Oui. — Donc Pharaon pouvait anéantir la science de Dieu et le réduire à l'état d'ignorant. — Si Dieu avait su, répliquent-ils, ne pouvait que Pharaon pas croire, de même qu'il savait qu'il ne croirait pas, et si nous serions ensuite nous disions qu'il a cru., ou croirait, et d'ignorant; mais des gens traitant Dieu d'impuissant nous avons dit que Dieu savait qu'il ne croirait pas, et il X , t.~' i i \- h %. — 98 - de ne pas croire, et en effet il savait qu'il avait le pouvoir n'a pas cru; de sorte que nous ne risquons pas de le faire on intervertit Ensuite ou ignorant. passer pour impuissant la question et on la pose de la façon suivante : Dieu ne savaità son heure, dernier le jugement il pas qu'il convoquerait — Certes. — alors qu'il a le pouvoir de ne pas le convoquer? Est-il donc permis de dire que Dieu a le pouvoir d'anéantir lui-même comme ignorant, sa science et de se considérer puisqu'il peut ne pas faire ce qu'il sait devoir faire, et faire ne sace qu'il sait qu'il ne fera pas?— Dieu, répliquent-ils, vait-il pas que Pharaon ne croirait pas, bien qu'il lui ordonnât de sa science? Son ordre est-il donc la négation de croire? On est d'avis différents sur le point de savoir s'il est percomme de faire mis de dire de Dieu qu'il peut l'impossible, de noix ou un oeuf. La entrer le monde dans une coquille des savants disent que ce n'est pas permis, grande majorité de même que la car la puissance 1 exige un objet possible, d'un objet auquel elle s'applique. science exige l'existence il est absurde d'admettre Or, tout ce qui n'est pas possible, que le pouvoir s'y applique. Certains ont prétendu néanmoins que Dieu le pouvait. On a été également d'avis différents pour savoir si Dieu avait le certains l'ont considéré pouvoir d'être injuste et tyrannique; comme impossible, parce que c'est une chose blâmable, qui ne ou besoin. Si même c'était peut se faire que par insuffisance et il serait permis, il ne serait pas à propos que cela arrivât, ou impuissant. permis de dire que Dieu peut être ignorant au contraire, Abou-Hodhéïl, prétendait quille pouvait,mais et sagesse, et qu'il ne qu'il ne le faisait pas, par miséricorde commettrait ni injustice ni mensonge sans avoir le pouvoir de le faire, ce qui est impossible. On est également d'avis différents sur la question de savoir si le pouvoir de Dieu est la même chose que sa science, ou 1. Le contexte demande ici S>ûJ| au lieu de AJ| que porte le texte. — 99 — autre chose; de même pour son libre choix 1, son éternité et le reste des attributs de la personne. Une certaine secte prétend que la science de Dieu n'est pas son pouvoir, ni autre chose; car si la science et le pouvoir étaient la même chose, il pourrait tout ce qu'il sait; or, il connaît sa propre personne, et il n'est pas bon de dire qu'il a puissance sur lui-même; et si sa science était autre chose que sa puissance, l'un des deux pourrait exister sans l'autre; et si cela était permis, il serait également permis que Dieu sût et ne pût pas à la fois, ou pût et ne sût pas. Daoud ben'Alî 8 a prétendu que sa science était différente de sa puissance. Il n'entre pas dans la doctrine des Mo'tazélites de dire qu'il a science et puisentre elles. sance, pour avoir besoin de distinguer Des avis différents se sont fait jour au sujet de la justice de Dieu et de savoir comment il permettait les actes des hommes et ce qu'ils commettent de péchés et de mauvaises actions, et autorisés, et comment il les après qu'il les y a déterminés Les uns châtie, après qu'il a laissé ces actes se produire. disent que tout cela vient de lui et est son acte, et que c'est et sagesse, car la création est son oeuvre, et les justice ne ordres ont été donnés par lui ; ni injustice ni tyrannie viennent de lui; et s'il était admissible qu'un être contingent se produisît en dehors de sa volonté, de son désir et de sa création, et ce serait reconnaître qu'il est impuissant vaincu. D'autres ont dit : Si c'était, comme ceux-là le prétendent, les créatures un châtine seraient ni blâmables ni méritant fait cela ne serait ni sage, ni ment, et celui qui leur aurait ni miséricordieux. rentre dans le Cette question savant, 1. Sjd-I du texte doit être une faute de copiste pour Sjtell. 2. Abou-Soléïmân Daoud ben'Ali est le premier qui s'en tint comme doctrine au sens exotérique, au texte et à la coutume., et renonça aux explications tirées de la raison et de l'analogie. Il mourut en 270 hég. Le Fihrist, t. I, p. 216, donne une liste de 158 ouvrages de sa composition. — 100 — 1 et du destin, et le désaccord à cet du libre choix chapitre endroit existe depuis qu'il s'est trouvé dans le monde deux êtres vivants raisonnables. Il n'est pas nécessaire d'en dire, plus long, puisque les preuves sont égales, et que les choses les plus justes sont On a dit: Celui qui réfléchit sur le destin est les moyennes. comme celui qui regarde le centre du soleil ; plus il le fixe, plus il est ébloui et stupéfié. Et celui dont lame se prêtera à s'abstenir et à se borner à ce qui est écrit d'y plonger dans le Livre, j'espère qu'il sera des élus. 1. Lisez jti-l dans le texte. CHAPITRE IV PREUVES DE LA MISSION DES PROPHÈTES ET NÉCESSITÉ DE LA PROPHÉTIE de gens qui nient les prophètes : Il y a deux catégories les uns, ce sont les athées qui nient les preuves de Dieu ; il n'y a pas à discuter avec eux,, si ce n'est après qu'ils auront d'un Dieu unique ; et les autres avoué l'existence sont les l'existence d'un créateur et reBrahmanes, qui admettent jettent la prophétie 1. Ceux-ci donnent pour argument que le que des vérités qui sont déjà dans la prophète n'apporte à celle-ci : si ce qu'il dit est conforme à raison, ou contraires à la raison, celle-ci suffit en ce que les hommes doivent savoir de Dieu, de son unité, 'des actions de grâce qu'on lui et pour pratiquer le bien et désapdoit, de son adoration, il n'y a pas lieu de prouver le mal ; et s'il dit le contraire, car son allocution s'adresse à la raison ; le jugel'admettre, mettent cellement qui s'applique à elle, et le discernement ci à sa vraie place. Les Musulmans leur répliquent que le prophète n'apporte jamais que ce que la raison nécessite ou admet; Dieu et son envoyé nous gardent de penser qu'ils puissent apporter le contraire de ce qui est dans la raison ! Mais il de ces choses obscures ou subtiles peut se présenter qui à la raison, ou cachées et voilées, que celle-ci échappent est impuissante à comprendre, comme quand l'homme profite de choses vers lesquelles sa passion le pousse, ou son mets agréables ou jouets qui donnent de la goût le conduit, au point de vigueur, car il est bon et même indispensable, vue de la raison, d'en prendre autant qu'il est nécessaire; et il ne l'est point quand aucune partie n'en est utile, à moins 1. Comparer Mafatîh el 'Oloûm, p. 36. — 102 — de sorte que de son maître, d'en avoir obtenu la permission à ce dans une circonstance, la raison, agit contrairement que la raison qu'elle ferait dans une autre, ce qui prouve ne lui est et que l'audition est insuffisante par elle-même a besoin d'un exercice plus qu'elle point jointe, d'autant de l'ouïe et de l'expérience du discernement, ; continuel, des créacar 1 il n'est pas à supposer que la plus parfaite si complète, tures, en tant que raison et d'une intelligence dès sa plus tendre elle avait été cachée loin des hommes de telle sorte qu'elle n'ait entendu enfance, parler de rien puisse inventer jusqu'à l'âge de la puberté et de la maturité, l'astronomie la géométrie, la médecine, la philosophie, Tout cela indique que la raison seule et d'autres sciences. et qu'il lui faut un professeur, est insuffisante quelqu'un les connaissances, la guide et exerce sa qui lui transmette mémoire. Il n'est pas permis de penser que ces sciences nécessaire, peuvent s'apprendre par une révélation parce que nous ne le voyons pas dans leurs divers genres et semblables, et parce que les sciences ne peuvent sans préêtre devinées misses ni origine antérieure. Si Tondit: Dieu veut le bien de ses créatures, il n'est ni avare ni impuissant, il ne s'arrête devant aucune difficulté ce qu'il fait ; pourquoi, en ce cas, n'a-t-il pour améliorer rendu ses créatures semblables aux prophètes et ne leur a-t-il de science pour qu'ils puissent se pas révélé suffisamment attitrés? Ou bien pourquoi nJa-t-il passer de prophètes pas des fautes? Nous réponempêché leur nature de commettre drons : S'il avait fait cela, il ne les aurait pas logés dans la maison du malheur et de l'épreuve, il ne les aurait pas rendus d'une récompense le dignes de l'honneur ; ce serait comme ceux qui disent: Dieu a-t-il créé les prétendent Pourquoi les a-t-il déchargées de toute imposition, créatures, et les a-t-il placées en premier dans le Paradis? Mais cela rentre 1. Lire o i) au lieu de V • — 103 — dans la catégorie de la recherche de ce qui est permis et de la justice de Dieu, et notre présent livre n'est pas destiné à l'exOn peut néanmoins dire ceci, que si Dieu l'avait fait, pliquer. et s'il ne l'avait pas ce qu'il aurait fait serait à son honneur, dire qu'il a mal agi ou qu'il est ignorant ou fait, irait-on Une pareille de la pensée serait la réfutation impuissant? de la religion, pour que croyance en Dieu et la suppression Il est certain que Dieu est juste et sage, nous en reparlions. il ne fait que ce qui est le plus convenable pour ses créatures S'il les avait toutes et ce qui leur est le plus avantageux. il lui aurait fallu les rendre toutes égales rendues prophètes, en richesse, en mérite, en raison, en dignités, en force; et s'il l'avait fait, l'homme de mérite n'aurait pas connu son mérite 1, ni le fort sa force; Dieu n'aurait pas été remercié ni loué, puisque les motifs de le louer et de le remercier n'auraient pas existé; les pensées de toute nature et le blâme auraient été licites, ce qui paraît honteux à la raison. Et c'est ce qui prouve qu'il n'est pas possible qu'il existe d'égalité entre les hommes, ni en situation, ni en richesses, ni en prophétie. à raison du sang versé, de la prophétie Si l'on attaque des bêtes et de la douleur causée aux gens, regorgement il est positif que la raison n'y voit rien de répréhensible, quand elle juge qu'il y a quelque peu de bien en cela ; de a horreur de prendre des potions désamême que l'homme à la saignée, aux ventouses, à l'ablagréables, de se soumettre d'une chose terrible, et du tion d'un membre, dans l'attente châtiment des enfants et d'autres choses semblables ; il faut que l'homme, dans ce cas, ne repousse pas celui qui lui fera du mal et ne craigne pas d'être privé d'un membre, ce qui est laid, bien que soulageant le mal. L'un des arguments les plus forts en faveur de la nécessité des prophètes, ce sont les langages différents dont les hommes 1. Corriger «d»» en 4_UiSdans le texte. — 104 — ce qu'ils ont et par lesquels ils se communiquent se servent leur enque quelqu'un besoin de savoir. Il faut absolument dans les différentes langues, seigne les noms des choses, à les et les instruments qui servent ainsi que les métiers Or, il n'est pas possible de créer de toutes pièces pratiquer. on soit des mots sur lesquels et d'instituer une langue sur si ce n'est au moyen d'une parole antérieure d'accord, et dont on se serve pour indiquer on est unanime laquelle Il n'y a point de connaisce que l'on veut et en convenir. et il est indissance de cela dans le monde raisonnable, à Dieu a dit : « Il enseigna d'avoir un professeur. pensable aux Adam les noms de tous les êtres, puis il les présenta si vous êtes sincères 1. » anges et leur dit : Nommez-les-moi, il est sûre et la mission Si la prophétie indispensable,, et le faux proentre le prophète à savoir la différence sont égaux et semblables. Or, Dieu phète, car les individus a voulu établir sa démonsa fait cette différence, lorsqu'il au entre le vrai et le faux prophète, et sa vocation, tration au premier et des indicamoyen des signes qu'il a réservés tions miraculeuses en dehors de la coutume et des sens. Et cela est connu et nombre, comme ce qu'on raconte de Moïse, de Jésus et de Mohammed (que le salut soit sur eux !), ainsi que de la part d'autres prophètes (que les bénédictions de Dieu soient sur eux tous!). reste COMMENT SE TRANSMETTENT LA RÉVÉLATION ET LA MISSION PROPHÉTIQUE et ceux qui les ont précédés Les Musulmans sont d'avis très différents sur cette matière. Une secte a prétendu que la révélation était une inspiration et un concours et divin, d'autres ont dit que c'est la force de l'Esprit-Saint ; pour la prophétie, les philosophes, c'est la science et l'action. Les Musulmans disent se présente suivant que la révélation 1. Qor^., ch. II, v. 29. — 105 — et les autres le faces, dont l'une est l'inspiration, plusieurs là révélation c'est là songe, l'enseignement, par descente; une question dans la série des attributs et que qui rentre nous avons passée sous silence à son lieu et place; nous en dirons quelques mots ici. C'est la question de savoir comment Dieu parle et agit, car les Musulmans ne sont point unanimes à ce sujet. Certains d'entre eux prétendent que la c'est par cet acte parole de Dieu est un acte qu'il accomplit; sa voqu'il parle, et il en est de même de son intention, lonté, son amour et sa haine. Quand il a dit : « Sois, et cela fut1,» c'est, de sa part, la manière de faire exister un être, et la parole est en surcroît. On a dit : C'est parce que ces êtres à eux bien sont des accidents sur des endroits qui reposent connus, tandis que Dieu n'est point un support d'accidents. Le commun d'entre eux disent que l'acte, chez Dieu, est à des l'action de créer et de produire, sans avoir recours à l'exception de certains sectaires très rares qui organes, prétendent que Dieu crée au moyen de ses deux mains. Les actions se présenter sous de nombreuses faces, peuvent et libre arl'acte accompli avec intention parmi lesquelles bitre, celui qui est accompli sans intention, par erreur, l'acte tout cela est du mouproduit par le hasard et la recherche; l'acte d'enfanvement. Rentre encore dans cette catégorie tel que le fait d'un être de se produire tement, par un effet de sa nature. L'acte de Dieu ne peut être comparé à rien de ont prétendu ce que nous venons de dire. D'autres que sa entre parole n'est point un de ses actes, et ils distinguent la parole et l'acte. tout en n'ayant pas Ce discours nous a entraînés jusqu'ici, tout entier ; nous ne l'avons l'intention de le communiquer du bien et que fait que parce que nous en avons espéré en serait édifié et le nous avons souhaité que le lecteur de ainsi qu'à cause du trouble prendrait pour directeur, 1. Qor., passim. — 106 — et du respect cette époque et de nos contemporains apporté et de l'inet de l'hypocrisie, de l'hétérodoxie à l'ascendant de tout homme fatuation qui sait deux lettres que possède et de l'effades savants par suite du délabrement l'alphabet, cement de leurs oeuvres. me fourLes travaux précédemment que j'ai accomplis 1 et une une espérance nissent plus préparation plus solide ainsi que les efforts faits pour ferme que tout ce discours, Je demande à Dieu, qui aide par sa grâce, de prél'expliquer. du démon, et que ce que j'ai écrit soit server des suggestions utile aux lecteurs et à ceux qui veulent en profiter ; qu'il ait des fautes que nous avons pu pitié, à raison de nos excuses, les parties inégales commettre, qu'il veuille bien en redresser et en corriger les fautes, en nous associant à ses récomdes erreurs penses, car on ne s'y est pas proposé d'y soutenir Le zèle et l'esprit de parti ne nous et des hétérodoxies. ni à supprimer, ni à chanont pas poussés à augmenter, ou un récit; mais ger quoi que ce soit dans une tradition cette tradition, nous l'avons présentée, comme elle était et nous l'avons exprimée de la façon la plus concise, parce que nous savons que les étrangers et les ignorants en ont tous à apprendre. besoin, ceux qui commencent 1. Rétablir la leçon du ms. CHAPITRE V DU COMMENCEMENT DE LA CRÉATION Les Unitaires sont d'opinions diverses sur la signification de la création du monde, car Dieu l'a créé, non pour attirer un avantage ni pour repousser un mal ; et quiconque agit sans utilité ni défense contre un dommage est un insensé, non un disent : Cela est bien si l'auteur de l'acte sage. Les Musulmans est exposé à être atteint par les avantages ou les inconvénients ; mais puisque Dieu n'a pas besoin de se mettre en garde contre le bien ou le mal, il n'est pas insensé ni agissant inutilement. La démonstration a établi que Dieu est sage et non insensé : or, il est impossible qu'un sage fasse quelque Sa création n'est donc pas dépourvue chose d'inutile. de sagesse, bien que nous ne la saisissions pas clairement, parce que nous savons que le sage ne fait que ce qui est sage. Les opinions des hommes ont été différentes sur ce qu'ils ont aperçu de sagesse dans la création, bien qu'il ne soit pas d'en décider définitivement, permis parce qu'on pense Les que la plus grande partie de sa science leur échappe. uns ont dit : Dieu a créé le monde par générosité et misérisur corde, car le généreux,, en versant à flots sa générosité l'objet de ses faveurs, montre ainsi son caractère libéral, et le son oeuvre. D'autres sa force en produisant puissant montre ont dit : Il a créé les hommes pour leur être utile et pour profiter d'eux, voulant dire par là pour que ceux qui s'obligent de créatures, soient compris dans la désignation eux-mêmes et non celui qui oblige. D'autres encore ont dit que c'était pour pour leur adresser des ordres et des défenses ; d'autres, on a dit aussi s'attirer des remerciements et des louanges; d'autres, que c'était parce qu'il savait qu'il les créerait; — 108 — disent rien de ce qui précède, n'admettant au contraire, qu'il les a créés parce qu'il l'a voulu; or, nous ne savons de ceux qui reTelle est la doctrine rien de sa volonté. et a un Créateur connaissent que le monde est nouveau antérieur à son existence. des preuves pour Quant à ceux qui le nient, ils cherchent en disant du monde et son inconscience, l'éternité que si le monde avait un créateur ou un directeur, qui regarderait ce qui s'y passe, on n'y verrait pas les gens se dépasser les ni la perdiuns les autres, ni les excès des bêtes sauvages, ni de discordes, tous les êtres, ni l'existence tion englobant ni ni décrépitude, les ennuis des maladies et des douleurs, ni misère. Quelle sagesse y a-t-il, en effet, mort, ni tristesse, ou de végétal et à la déà construire une forme d'animal de l'opiniâtre et du truire ensuite? A ce que la situation bienveillant soit égale? A ce que l'ignorant surpasse le savant en dignités, en richesse et en rang? Est-ce que les créatures si elles avaient un créateur, n'auraient pas été instruites, de la justice mutuelle et de la bonne harmonie ? Pourquoi n'a-t-on la tyrannie, les excès, pas empêché l'oppression, les désordres des uns à l'égard des autres? Or, tout ce raisonnement s'évanouit, disparaît, par le des oeuvres de la création, ses témoignage qui prouvent défauts et ses contradictions, tels que nous le voyons par l'opde la séparation, du mouvement, du position de la réunion, tout en restant jointe à Dieu par la conrepos, des accidents, naissance de la perfection de sa puissance ; création qui est des exemples prouvée également par la nécessité de prendre dans la création des contraires et des désagréments, et et le parce qu'il a donné aux hommes la force, la puissance libre arbitre pour qu'ils méritent par leurs oeuvres la plus noble récompense, et pour qu'ils s'abstiennent de la tyrannie et du désordre; car s'ils y étaient comme on le forcés, ou formés de telle manière qu'ils ne concevraient prétend, qu'un acte, sans se rendre compte de son contraire, ils se- — 109 — raient comme un terrain inculte et infertile ; et s'ils étaient tous d'une seule nature, ils n'auraient connu par leurs sens et n'auraient trouvé par leur raison que l'unique être conforme à leur tempérament. En ce cas, aucune obligation ne serait valable, et on ne pourrait d'eux de pas attendre donc, pour ces gens-là, discernement; l'abandon de leur hérésie leur serait et d'une meilleure saplus profitable et gesse. Or, Dieu ne fait que ce qui est plus convenable plus sage. de l'ignorant Quant à la supériorité sur le savant, en tant la science est supérieure à l'argent, que richesses et dignités, car c'est elle la félicité permanente, tandis que l'argent ne Si l'homme représente qu'une félicité qui nous abandonne. cette proposition était équitable, il aurait qui soutient à l'ignorant donné la supériorité sur le savant au point de vue de l'argent du savant sur (seul), car la supériorité est de plusieurs fois au-dessus l'ignorant quand leurs deux situations sont égales. à DjVfar, fils de Mohammed, le Véridique 1, On demanda il répondit : C'est pour ce qu'il pensait de cette proposition; sache bien qu'il n'a rien à faire avec que l'homme intelligent l'argent. Or, par ma vie ! c'est la meilleure preuve de l'existence et contraignant. d'un démiurge puissant comme les plus Ces athées sont les moindres nombre, les plus débiles comme opinion, faibles comme disposition, les plus relâchés comme résolution, les plus imparfaits comme les plus inférieurs les plus vils comme prétention, arguments, comme esprit; aucun ne se comme rang, les plus étranges montre dans une nation ni une race comme dans ce siècle et 2 ce moment, parce que leur opinion est ignoble ; c'est une 1. Le septième imam, Dja'far Çâdiq. 2. Si la lecture <JSJL* est bonne, ce mot n'appartient pas à l'arabe classique ; il faudrait y voir une forme dialectale, peut-être un participe chaphêl de Jij. — 110 — une résolution écartée, que l'on ne rencroyance abandonnée, contre que chez l'imbécile ignorant ou l'entêté. Je n'ai vu cette dans aucun temps ni chez aucun peuple secte aussi répandue autant que de notre temps et parmi notre nation musulmane, se du voile de l'islamisme, parce que ces gens se couvrent dans les de ses lois, entrent sous la protection mettent des embûches et leur dressent des vrais croyants esprits évidents les principes en concédant par des ruses subtiles, aux vaines interprétations. et en s'en servant pour arriver du lait trait Ils se servent d'expressions parlent élégantes, le matin et de le humer en avalant la crème, et c'est ce procédé ingénieux qui a empêché leur sang de couler et a remis ils ont dans le fourreau le glaive du droit qui les menaçait; et ils temps et dans les nouveaux, apparu dans les anciens livrent le flanc; est-ce qu'on ne s'empressera pas de les déraciner et de disperser leurs articulations? Est-ce que la 1 à leur multitude à la loi de n'aura endroit, pas recours Dieu? à la loi or, vous ne trouverez pas de changement de Dieu. Us ont prétendu dans que ce monde est éternel le passé et dans l'avenir, tel qu'il est, et qu'il ne cessera d'être ainsi, été après hiver, hiver après été, nuit après jour, de l'homme et homme jour après nuit, sperme provenant de sperme, père provenant d'un enfant et enfant provenant d'un père, oeufs venant des oiseaux, provenant oiseaux venant de l'oeuf, et ainsi pour toutes choses sensibles et douées de vie végétative, les unes venant des autres, sans créateur ni organisateur, sans commencement ni fin. C'est là une prétention mais un discours vain. Si l'aupossible, teur de cette proposition était éternel comme l'est le monde, suivant lui, sa prétention ne saurait être admise, à moins qu'il ne trouve une preuve de son éternité prise en dehors de lui; comment donc? Il n'est pas de ceux qui sont éternels dans le passé et dans l'avenir ! Et s'il s'appuie sur la tradi1. Je lis o^-"l. — 111 — tion de ceux qui lui furent et qui étaient euxantérieurs, mêmes dans son état et sa contingence, il n'en verra pas plus avant que ce qu'ont vu ceux qui étaient lui, joint aux obsur le sujet de l'existence jections de son adversaire et de la contingence; car les prétentions sont jugées bonnes et non sur de simples descriptions. d'après les arguments, Et s'il prétend du passé par le qu'il juge par analogie n'est ce jugement futur, est lequel arrivé, pas encore meilleur et plus faible en étendue ; mais que le premier c'est là même qu'est sa prétention sur laquelle on discute, et l'objection se maintient. S'il prétend que c'est le présent, le moment où il se trouve, c'est là l'opinion de celui qui a une courte science et des connaissances car il insuffisantes, faudrait tel qu'il est actuelleéternel, qu'il fût lui-même de ment, qu'il n'ait jamais été goutte de sperme, ni grumeau de chair, ni foetus, ni enfant à la masang, ni morceau et qu'il n'y eût pas de changement ensuite, melle, qu'il ne la décrépitude, passât pas dans l'âge mûr, évitât la canitie, sur lui, et les circonstances les événements qui s'écoulent à cela l'obligerait s'il y réfléchissait, qui se succèdent; son entêtement. et montrerait avouer de lui est S'il prétend que la façon dont on doit juger on lui réde celle dont on doit juger du monde, différente N'êtes-vous le prétendez-vous? Et pourquoi pas une plique: du monde? Ou bien plutôt est-ce que vous partie intégrante l'on ne lui avez pas été comparé dans tous les sens, puisque Et de même pour tout ce que vous a surnommé microcosme? et inférieures, et d'espèces l'on voit d'individus supérieures Ne voyez-vous animaux et plantes. pas que si vous vous des parties vers une partie quelconque tournez délibérément d'un nom, le monde du monde et si vous la particularisez comme vous, si vous séparez les organes devient non-être, non-être 1? Cela devenez homme, et les membres, vous, 1. C'est ainsi qu'on a dit plaisamment que les arbres empêchent de voir la forêt; en portant son attention sur les parties, on cesse devoir le tout, simple concept de notre esprit, sans réalité objective. — 112 — de parties, et vous indique que le tout est une réunion rien autre. l'âme ne peut concevoir, S'il dit ensuite : L'imagination ni qu'il de ce monde, la création ne peut se représenter on lui objectera doive cesser et disparaître, qu'on ne peut ni concevoir ni se représenter que ce monde soit éternel d'une joint à ceci qu'en juger comme qu'il doive durer, fin est plus accessible chose récente et croire qu'il prendra relié à l'âme par l'étaà l'imagination et plus fermement satisfaisants. blissement de preuves claires et d'arguments S'il dit : Comment peut-on croire que ce monde a été créé de rien, en aucun temps ni lieu? Répondez que c'est une et s'écarte de la demande qui dépasse les bornes permises avec quelque chose car c'est une comparaison proposition, et faire sentir une chose qui n'est pas qui n'a pas de semblable, monde sensible. Nous ne connaissons pas, en effet, d'autre l'un à l'autre; que le monde actuel pour pouvoir comparer nous jugeons seulement qu'il aété créé parce que nous y voyons des traces de contingence. L'homme du peuple, qui n'a pas de raison ni de réflexion, recherche des preuves visibles ces choses invisibles, ce qui est impossible, pour comprendre autant que si quelqu'un devait voir l'invisible, ou entendre ce qui ne peut être ouï, ou s'il devait entendre ce que Ton voit, ou voir ce que l'on entend. Celui qui est juste à l'égard de soi-même place les connaissances à leur véritable place et se contente de l'imagination pour juger de ce qui en des sens pour juger de ce qui est sensible, et du dépend, raisonnement pour les choses vers lesquelles le raisonnement J'en jure, certes, par ma vie, il est impospeut guider. sible de concevoir, en imagination, la production de ces substances et de ces accidents le monde) (qui composent sans un précédent, et ensuite d'imaginer la production de sans un producteur. Si donc les quelque chose de nouveau, il faut adopter celle qui est la espèces sont équivalentes, et la plus proche delà vérité. plus notoire en argumentation — 113 — En effet, les preuves abondent pour montrer que le monde est récent, tandis que sa pérennité est simplement imaginaire, et l'argumentation sur laquelle on cherche à s'appuyer rentre dans les choses imaginaires. Ce qui montre quele monde est récent, non éternel., comme ces gens le prétendent, qu'il n'a pas eu de commencement ni de mouvement sans qu'il y eût avant lui une chose contingente, c'est que, s'il en était ainsi, on ne devrait pas admettre l'existence de ce qui est présent actuellement et qui se ou d'une nuit, ou d'un jour, ou compose d'un mouvement, d'un individu car ce qui est infini dans son quelconque; existence ou son néant, il est impossible de le décrire comme étant arrivé à sa fin, et de dire que sa production est achevée et terminée; et pour ce qui n'a pas de on ne saurait admettre premier, qu'il en existe un second, ni qu'il en existe un troisième qui n'aurait pas de second, ni d'un quatrième qui n'aurait etc., de même pas de troisième, il est que ce qui n'a pas de terme ni de limite clans l'avenir, de dire qu'il se terminera ou s'interrompra un impossible jour. Il en est de même pour ceux qui prétendent que les événements ne cessent de se produire sans avoir eu de comcar l'événement, dans le présent, au moment mencement; où nous le voyons, ne peut être envisagé que de trois façons : ou qu'il vienne après le premier, ou qu'il soit le premier, S'il est qu'il ne soit ni le premier ni venant après le premier. le premier, et s'il vient après le premier, dans les deux cas le premier est constant : et s'iln'est ni premier ni venant après le premier, c'est un mauvais de toute éviraisonnement, dence. C'est comme si l'on disait : Un être qui n'est pas un être ; et s'il était permis d'admettre l'existence d'un être qui il faudrait n'aurait pas de premier, admettre que les dizaines sans les dizaines, les existent sans les unités, les centaines milliers sans les centaines ; car c'est par l'unité que le nombre et par le nombre deux que le nombre trois deux est complet, 8 — 114 — disait: est complet. Ne voyez-vous pas que si quelqu'un « La terre ne produit de plantes que quand le ciel pleut ; le ciel ne pleut que quand il y a des nuages ; il n'y a de nuages que quand la vapeur est soulevée ; la vapeur n'est soulevée que que quand les vents soufflent ; les vents ne soufflent quand la sphère céleste les meut ; la sphère céleste ne les meutque quand elle est dételle ou telle façon;» et qu'ilajoute à l'infini et à ces conditions d'autres encore, successivement, d'une plante, delà pluie, des nuages, sans terme, l'existence du vent serait impossible, parce que ces choses dépendraient de la condition de ce qui est avant elles et que leur existence n'est pas possible parce qu'elles sont infinies. 11 en est de même pour ceux qui prétendent qu'il n'y a pas de mouvement antéqui ne soit précédé d'un mouvement rieur, ni d'homme qui n'ait été précédé par un homme, ni de plante sans qu'elle n'ait une autre plante pour devancière,de cet homme et de cette etc, à l'infini. Or, l'existence de certaines plante est impossible, parce qu'elle dépend conditions qui n'ont pas de commencement; et ce qui n'a pas de terme ne se rencontre être l'objet de la pas et ne peut connaissance ni imaginé. C'est encore la même chose quand dit: « Je quelqu'un n'entrerai dans cette maison qu'à la condition que Zéïd y entre; » or, Zéïd n'y entre que si cAmr en fait autant, et 'Amr de que si tel autre le précède, de même, à l'infini ; l'entrée Zéid sera impossible, et celle de tout autre, à tout jamais. De même encore s'il dit: « Je ne mangerai pas de pommes, à moins de manger auparavant une autre pomme, » il n'arrivera jamais à manger de pommes, parce que toutes les fois qu'il étendra la main vers une pomme pour la manger, la condition qu'il a posée, de manger une pomme avant celle-ci, l'arrêtera toujours. Entre autres signes de la contingence du monde ou de ce il y a ceci que, si nous imagiqu'il a eu un commencement, nons, à chaque mouvement passé d'entre les mouvements — 115 — du corps, la production d'une nouveauté ou l'apparition d'un cela ferait des corps présents soumis au nombre et individu, entrant en compte. De même, si nous imaginons ce monde comme un être vivant et savant, il sera possible d'en nombrer les mouvements et les repos; cela donnerait un nombre se tenant et connu, menant à une somme; or, par lui-même ce qui a une somme et à qui s'applique un compte, est fini; tout être fini a un commencement, même il n'auquand rait pas de fin. du monde, et de ce qu'il Un autre signe de la nouveauté c'est que les mouvements a eu un commencement, passés du à ses repos, en d'être semblables ciel ne peuvent manquer ou plus petite. S'ils sont égale, ou plus grande, quantité sera comme la moitié ; or, ce qui a une la parité pareils, moitié est fini ; plus grande ou plus petite, la quantité plus du plus grand sont des que les parties grande indiquerait d'un du moindre. Or, du moment que la précession multiples sur l'autre est établie, ce qui a une précesdes mouvements Ce sont là de ces argusion est fini et a eu un commencement. tout auditeur. ments clairs que comprend délicates Les Unitaires ont, à ce sujet, des spéculations a que d'après ce que Dieu leur a révélé par sa grâce ; il n'y vive et perspicace l'homme qui puisse qui a une intelligence ont leur place marquée Ces spéculations s'en rendre maître. dans son Livre. futurs ne cesseSi l'on dit: a Selon vous, les événements la fin, bien qu'ils aient eu un commenront-ils pas jusqu'à des Musulmans allusion à la doctrine cement (faisant parla de la vie future) ? Or, vous n'avez à l'éternité relativement passés n'ont point eu de compas nié que les événements : bien qu'ils aient une fin. » Vous répondrez mencement, « Nous ne prétendons pas que ce qui a un commencement soient inne doive pas avoir une fin, ni que les événements ne cessent de se événements les disons nous mais que finis, les uns après les autres, mais non jusqu'à un terme; produire — 116 — tous n'arrivent pour qu'on les voie exister; pas à l'existence, d'une »Le commencement rien qui n'existât. il n'en resterait chose ne dépend pas non plus de la réalité de sa fin, comme de son commencement, car la fin sa fin dépend de la réalité est absurde ; d'une chose qui n'a pas eu de commencement n'est pas la fin après une autre fin, etc., de toute éternité, un acte sans auteur comme est absurde qui l'ait absurde, l'exisd'admettre tandis qu'il n'est pas indispensable précédé, ou tence d'un auteur après son acte, durant éternellement; comme ont absolument besoin d'un premier les nombres des autres ; mais nombre, point de départ de l'accroissement il ne s'ensuit pas qu'ils doivent avoir une fin parce que le était fini. premier entre le futur et Ce qui rentre encore dans la différence l'existence du le circulaire 1, c'est qu'il est permis d'admettre mouvement dans l'avenir, et qu'il n'est pas perperpétuel mis d'admettre celle d'un mouvement dans le perpétuel de quelqu'un passé; il en est de même pour l'existence qui ne cesserait dans l'avenir, ce qui est jamais de se repentir et pour celle de quelqu'un admissible, qui, dans le passé, se serait éternellement ce qui ne l'est pas, parce que repenti, le repentir doit forcément avoir un commencement, et il se peut qu'il n'ait pas de fin. De même pour les pourtant mais il n'est pas indisactes; il leur faut un commencement, Unipensable qu'ils aient une fin. De là vient que certains se sont crus obligés de dire que les événements taires ont une fin, parce que la fin d'une cause est la contingence. Si l'on prétend que ce monde et ce qui s'y trouve sont le et de leur propre individualité, produit des forces naturelles vous répondrez naturelles sont composées que les forces d'éléments est un accident et simples ; or, la composition 1. Je pense que notre auteur entend par mostaqbil l'idée de l'éternité représentée par une ligne droite qui a un commencement et n'a pas de fin, et par mostadir celle de L'éternité figurée, à la façon des anciens, par un cercle, qui n'a ni commencement ni fin. — 117 — sont donc indique que l'objet est récent. Les forces naturelles récentes. Ensuite ce sont des corpsinertes et morts, comme les pierres et les arbres ; donc ils sont soumis à des forces supérieures et mus par elles, puisque nous constatons en eux des mutuelles et des oppositions bienrépulsions ; les trouvant tôt après s'accordant et de concert, nous en mutuellement concluons que ce phénomène s'est produit sous l'impulsion de la force d'un pouvoir coercitif. Les forces naturelles ne sont ni savantes, ni douées de discernement; s'il en est merainsi, il est absurde solide, ferme, que cette création veilleuse et extraordinaire ait été produite par un être contraint et ignorant. Nous ne nions des forces pas l'action naturelles et leur impression sur leurs objets, telles que la chaleur et le froid dans les saisons et les climats, car Dieu les a instituées pour cela et y a mis cette force et ce mouveil en a fait la cause ment pour ce qu'il en voulait faire; seconde de ces effets : quand il le veut, il leur enlève cette de même qu'il a rendu la nourforce et en anéantit l'action, et l'eau pouvant abreuver. riture capable de repaître, ce que nous venons d'exprimer Bien des gens admettent et partagent absolument, pour leur croyance, par précaution l'idée de l'acte d'un être vivant et puissant. Quant au libre ils ne peuvent être arbitre et à l'arrangement judicieux, et sage. admis que de la part d'un être puissant de même ceux qui prétendent On traitera que ce monde du ciel, des de l'action et ce qui s'y trouve proviennent étoiles et d'autres corps. S'ils disent : Puisque vous ne voyez et une fasse un homme et puissant pas qu'un être vivant la raison, forme, et y place, à titre de parties constituantes, la force, l'ouïe et la vue, et que vous en concluez qu'il y a, dans ce monde mystérieux qui nous échappe, un être vivant et puissant qui fait cela, vous ne nierez pas que les forces former quelque chose de semblable à ne puissent naturelles cet homme, bien que vous ne voyiez rien de pareil dans le monde visible; vous répondrez : A plus forte raison, parce — 118 — et puissant pas vu d'être vivant que, bien que nous n'ayons et puissant un être vivant nous voyons faire un homme, faire une chose et la créer de toutes pièces, ce qui nous inne dique que l'acte qui se passe dans le monde suprasensible or, les peut être que le fait d'un être vivant [et puissant]; Si l'on ni puissantes. ne sont ni vivantes, forces naturelles : Mais est-ce que le feu ne brûle pas et l'eau ne réplique : On dit bien aussi qu'un mouille pas? Il faudra répondre alors le fait à un être libre on attribue tel brûle ou refroidit, à la sont réduites et vivant, tandis que les choses inertes livrées étaient Si les forces naturelles nécessité (d'obéir). admettre on ne pourrait à elles-mêmes, qu'elles s'accordent, sont opposées les unes aux autres. puisqu'elles Si l'on objecte : (ce monde), c'est un être que vous savez de forces naturelles ou non né d'elles ; il faut être dépourvu née. : Mais la nature en est elle-même répondre sont de l'opinion La plupart des anciens que le ciel ne Est-il juste rentre pas dans le genre des forces naturelles. le repos, la voix, le silence, l'imdédire que le mouvement, la la puissance, la science, l'amour, l'ignorance, puissance, et autres le plaisir, le dégoût, l'intention haine, la douleur, sont des forces naturelles, contraires ou formes diverses, sortent ou bien qu'ils ne sont point des êtres, parce qu'ils à leur de forces naturelles? de diverses Quant espèces c'est inadmissible, si ce n'est par l'absurde, argumentation de la part de quelqu'un qui dit des sottises 1, parce que, s'il était permis qu'un être fût absurde en soi, il serait licite de soi-même; et s'il disparaît ainsi, il se pourqu'il disparût lui-même de diverses rait aussi qu'il se composât et parties alors qu'il est lui-même néant. passât du néant à l'existence, Du moment cela ne se peut que ceci ne se peut, pas non plus. Dieu nous aide ! Une chose qui prouve encore est récent, que le monde 1. Je lis L^i-> quoique ce ne soit pas très satisfaisant. — 119 — c'est de deux choses l'une, ou bien qu'il faut absolument qu'il ait été jadis, ou qu'il n'ait pas été. S'il a existé jadis, les événements en lui témoignent qui se suivent qu'il n'a pas toujours été, ce qui indique qu'il n'était pas d'abord et a existé ensuite. Cela peut aussi admettre deux possibilités : ou bien le monde existait par lui-même, ou bien par l'action d'un créateur différent de lui. Si c'était par lui-même, il est impossible crée une existence, que le néant puisque l'être lui-même est impuissant à créer son semblable ; comment donc pourrait-il*se créer lui-même, puisqu'il est néant? Il reste donc l'autre possibilité, c'est qu'il ait été formé par un créateur. Une indication encore pour sa nouveauté, c'est qu'il faut ou bien éternel et récent à qu'il soit ou éternel, ou récent, la fois, ou ni l'un ni l'autre. Or, il est absurde d'admettre qu'il n'est ni éternel, ni récent, puisque nous le voyons, et absurde de dire qu'il est éternel et récent à la également ne peuvent coexister. Il reste fois, puisque deux contraires donc à choisir entre éternel ou récent. Ici les prétentions sont égales, parce que l'opinion de ceux qui disent que le monde 1 était d'abord, n'est en rien préférable à celle de ceux pas; et la réponse à ceux qui qui prétendent qu'il n'était : « Pourquoi demandent n'existait-il pas ? » n'est pas plus de ceux qui disent : « Pourquoi heureuse que l'opinion » Si nous examinons cette question, nous trouvons était-il? un témoignage bien des preuves de nouveauté qui portent sa pérennité. à celles qui établissent Lorsqu'un supérieur son veut controverse^ avec vous en soutenant hérétique de l'éternel; s'il vous les attributs réclamez-lui éternité, le sens, et le dissentiment les concède, il avoue implicitement C'est là une ne porte plus que sur la manière de dénommer. et l'hérétique, entre l'unitaire controverse qui est une des questions les plus claires et les plus utiles; il faut absolument la connaisse par coeur. que tout Musulman 1. Lire iUll au lieu de ^.Ul • — 120 — et qu'on dise : « Qu'est-ce Si l'on interroge qui prouve : Ce qui prouve est nouveau?» répondez que le monde et de substances c'est qu'il se compose qu'il est nouveau, être que réunies ne peuvent or, les substances d'accidents; d'une à l'exception ou en mouvement, ou séparées, immobiles seule situation; or, ce qui est réuni ne se réunit pas par simple ce qui est séparé ne se sépare pas par simple sépararéunion, La réuimmobile et en mouvement. tion; de même l'objet le mouvement, ce sont là des choses rénion, la séparation, ne peuvent si donc il en est ainsi et que les substances centes; être dépouillées de ces accidents, c'est qu'elles sont récentes, et ne les précède car ce qui ne devance pas les événements si quelqu'un, comme eux. C'est comme pas est nouveau disant que cAmr ne se trouve jamais dans cette maison à moins que Zéïd ne soit avec lui, ajoutait : Or, Zéid ne s'y est trouvé qu'hier soir; il taut donc qu"Amr s'y soit trouvé hier au soir. également Si l'on objecte : Vous n'avez pas trouvé que le durable ne puisse contenir des qualités qui n'est pas contradictoire non durables et périssables et ne s'en puisse trouver plus tard dépourvu; vous n'avez pas nié non plus que l'éternel dans le passé ne puisse être pourvu d'attributs et récents, le trouver antérieur à ceux-ci ni en étant qu'on ne puisse vous répondrez: n'a pas de valeur dépourvu; L'objection il ne parce que, de ce qui ne dure point et est périssable, ou créé, mais seulement provient pas le sens de récent celui de non durable et périssable. En effet, quand vous dites : « Il ne dure pas et a une fin actuellement, pour un » cela implique le jugement temps qui viendra, qu'il a une fin et n'est pas durable. On n'a donc pas nié qu'il ne puisse être joint au durable pour l'accompagner, puisque la la description contraire à sa réelle description ne l'a pas Et quand vous dites : « Il est récent, » le jugement précédé. qui en découle est qu'il lui est nécessaire actuellement sans sa nécessité pour un autre moment. qu'on ait besoin d'attendre — 121 — de sorte que l'éternel, Or, il est absurde qu'il accompagne l'éternel ne lui serait point antérieur. Si l'on dit : Admettez donc que le durable soit dénué 1 de ce qui ne dure pas et qui a une fin, comme vous avez admis que l'éternel est antérieur aux êtres créés, comme : Cela, on le fera, existant avant eux! Vous répondrez et c'est là le nécessaire; de même qu'il est antérieur et de même il faut qu'il soit durable aux événements, de ceux-ci. Du moment au delà de l'existence persiste de même qu'il n'en serait pas ainsi,, il ne serait pas durable, il ne serait pas que, s'il n'avait pas précédé ces événements, éternel dans le passé. dit: Du moment que vous prétendez Si l'adversaire que est événement ce qui est joint aux événements contigent vous ne nierez pas 2 que ce qui était joint aux lui-même, d'hier était récent hier; vous répondrez : C'est événements parce que nous disons que ce qui est joint aux événements mais nous disons, en outre, quêtant est récent absolument; il est récent comme eux. Le qu'il ne les a pas précédés, d'hier, existait néanmoins corps, s'il est joint aux événements avant eux; c'est pourquoi il ne se peut pas qu'il soit récent avec eux. Cela confirme ce que nous avons dit, de même qu'il faut qu'il soit récent hier tant qu'il n'a pas précédé l'événement d'hier. De même il faut que, tant qu'il n'a pas précédé les événements il soit récent absolument, absolument. 3 Si l'on objecte : N'avons-nous vu les point que corps sont joints aux événements, à moins qu'ils n'existassent à des événements avant eux joints différents de ces : or, n'avez-vous là derniers que c'est point prétendu 1. Lire \lj^A • 2. Lire àj_f^ • 3. Supprimer la copule devant »L_»-ill • — 122 — n'ont cessé d'être et qu'ils leur manière de se comporter Cela n'est point néainsi auparavant? [Nous répondrons]: les corps cessaire, parce que, bien que nous ayons jugé que aux événements sont antérieurs qui les que nous voyons nous n'avons à d'autres et joints que ceux-ci, joignent ni point jugé en cette matière par la voie de la nécessité car il un corps existant; parce que le corps est seulement aux événements faut absolument qui qu'il soit antérieur et joint à d'autres parce que que ceux-ci, l'accompagnent Bien nature. du corps et sa véritable telle est la définition nous n'avons mieux, que parce que nous ne jugé ainsi où nous au moment pas de corps se produire voyons le regardons, et parce qu'il est établi pour nous, par la tradition et les preuves, que ces corps que nous voyons existaient avant que nous les vissions ; il est certain également bien que nous être que récent, que le corps ne saurait les corps en un moment où nous ne les avons pas voyions vus auparavant. Donc, s'il ne s'était pas dressé pour nous une preuve qu'il existât avant ce moment où nous sommes, ni une tradition nous authentique qui nous le prouvât, n'aurions aux événepas jugé qu'il existât antérieurement ments qui l'accompagnent et joint à d'autres mais qu'eux, nous en aurions donné avis et nous aurions annoncé que ce qui coexiste avec lui ne l'avait pas précédé. Si l'on objecte: admettez-vous cela? N'avezPourquoi vous pas jugé de tout corps absent ou présent, connu par tradition ou non, prouvé pour son antériorité ou non, comme de ces corps présents que vous voyez; et vous en avez conclu relativement qu'il en était ainsi, pour leur antériorité aux événements et pour leur rattachement existants, à d'autres sinon, comment qu'eux; prétendre que vous concluez du connu à l'inconnu? On répondra: Les jugements du connu à l'inconnu ne sont point comme vous l'avez cru, parce nous voyons qu'il n'est pas nécessaire, un corps lorsque suivant une qualité quelconque, de conclure que tout corps — 133 — il convient à celui-là; qui échappe à nos sens est semblable nous le voyons suivant une qualité seulement, lorsque de considérer s'il a nécessairement cette qualité, donnée, en vertu de sa définition, ou non ; s'il en est ainsi, nous concluons pour tout corps qui nous échappe, selon ce jugement; sinon, non. C'est ainsi que vous dites, qu'il n'y a point de dans le monde visible des corps qui ne soit composé forces naturelles; de composé or, il n'y a point quatre de ces forces qui ne soit un corps. Ensuite vous avez dit que la nature, mais on ne l'a pas sphère céleste est d'une cinquième vue. De même, si nous ne voyons un homme que blanc, il ne faudrait pas en conclure que tout homme est blanc; et si nous ne voyons que des grenades douces, il ne s'ensuit pas qu'il n'y en ait que de douces. Pareillement, si nous ne voyons des corps sans que pour nous ils ne soient antéjoints à un événement, rieurs à celui-ci et joints en même temps à un événement autre ils ne seraient que lui, pas des corps, parce qu'ils sont ainsi ; et ce n'est point là leur définition, qui consiste à être doués de longueur, et profondeur. largeur S'ils ne sont point des corps parce qu'ils sont antérieurs aux événements et se trouvent néanmoins joints à d'autres que ceux-ci, il ne convient pas que cela soit l'état de tout corps à tout moment. C'est également la réponse à donner à leurs allégations, Vous ne voyez point 1 de terre sans qu'il quand ils disent: ni d'oeuf sans poule, ni de poule y en ait une autre derrière, sans oeuf; comment donc concluez-vous au contrairement de l'observation? On répondra: La définition témoignage de l'oeuf n'est point de provenir d'une poule, et celle de la d'un oeuf. Ces preuves sont poule n'est point de provenir récent. le caractère seulement établies pour en démontrer avez-vous Si l'adversaire prétendu objecte : Et pourquoi ne peuvent être que jointes ou séparées? que les substances 1. Corriger en \jj 1 • — 124 — On répondra: C'est là un principe des sciences que l'on connaît une et auquel on ne peut s'opposer d'après par l'évidence, 1. S'il continue en disant: Quelle est la simple ressemblance sans et le séparé est réuni séparé, preuve que le réuni : S'il était réuni être séparé ou réuni par soi? On répondra par soi, il ne serait pas possible qu'il existât à l'état séparé, tant que son moi durerait, et de même s'il était séparé. Cela prouve que ce qui est réuni, Test par l'effet d'une réunion (non par soi-même)., et de même pour ce qui est séparé. Si l'adversaire dit : Quelle est la preuve que la réunion et la séparation On répondra: La preuve sont créées? en est que nous avons en vue le corps réuni de parties sépadoit et cette séparation rées; on y trouve de la séparation, avoir existé en lui, avant cela, ou n'avoir absolument pas Si elle existait en lui, il était donc à existé et s'être produite. la fois réuni et séparé, ce qui est impossible; il est donc constant que cette réunion s'est produite l'état séparé. Il pendant aient été à l'état importe peu que la réunion et la séparation latent dans le corps. S'il ajoute : Vous n'avez pas nié que les réunions et les soient infinies, et qu'il n'y a de réunion séparations qu'à la la condition et qu'il y ait eu avant elle une autre réunion, de séparation qu'il n'y ait eu avant elle d'autre séparation; on répondra: Cela ne signifie rien, car, s'il en était ainsi, aucun des deux ne pourrait il en serait de même de exister; celui qui se rendrait à une réunion et dirait : Aucun de vous n'entrera dans cette maison avant qu'un autre y soit entré ; il ne serait pas possible d'entre eux se qu'aucun dans cette maison, et s'il s'en trouvait trouvât un, il y aurait dans ce fait contradiction avec la condition posée. Et s'il continue en disant : Mais vous ne niez pas que la réunion et la séparation ne soient deux cinquièmes 2, on ré1. Lire <s~î-ll « par le cloute »? 2. Ceci est inintelligible; il doit y avoir une faute dans le texte. — 125 — pondra : Si elles étaient toutes deux ainsi, il faudrait qu'elles soient ou toutes deux réunies, ou toutes deux séparées, d'une réunion ou d'une séparation qui serait ou toutes deux, ou autre que toutes deux. Or, si elles sont réunies par une réunion l'existence de la séparation qui serait elles-mêmes, en elles est impossible tant que leur essence reste sans et si elles sont réunies changement; par une réunion qui serait autre qu'elles deux, cette réunion aurait besoin d'une autre réunion à l'infini; or, ce qui n'a ni fin ni antérieure, limite ne peut exister à l'instant même où nous parlons. C'est là une question qui existe depuis les temps les plus anciens. J'ai vu que les amateurs de spéculation s'y préinconsidérément et lui accordent une grande imcipitent dans un grand nombre de livres, portance; je l'ai trouvée traitée avec des expressions mais je ne l'ai rendifférentes, contrée discutée d'une manière parfaite et complète que par el-Ka'bî 1 dans son livre des Principes des Abou'l-Qâsim et je l'ai reproduite telle quelle. preuves, récent du monde Donc, comme vous le voyez, le caractère a été établi. Il faut maintenant s'il a été produit considérer en une seule fois et d'un seul coup, ou par morceaux sucS'il a été cessifs, car la raison admet ces deux procédés. créé tel qu'il est, son début est la création ; et s'il a été produit morceau son début est ce qui en a été par morceau, créé [en premier]. Or, ce n'est point la raison qui mène à et l'enseignement oral. la conclusion, mais bien la tradition tant les anLes hommes ont été d'avis différents là-dessus, ciens que ceux qui les ont suivis, gens du Livre et Musulmans. et je choisirai ce qui ce que l'on rapporte J'en mentionnerai à la vérité, s'il plaît à Dieu! me paraîtra conforme 1. Parmi les ouvrages d'Abou-Zéïd cités par le Fihrist (t. I, p. 138), se trouve le Livre des réponses à Abou'l-Qâsim el-KanH el-Ka'bî. — 126 — DU COMMENCEMENT DE LA CRÉATION à un ancien J'ai lu ce qui suit dans un livre attribué les différents nommé Plutarque 1, dans lequel il mentionne et intitulé des philosophes discours par lui le Livre des au sujet des idées doctrines par les philosophes approuvées naturalistes. des On raconte de Thaïes de Milet que, pour lui, le principe et la fin; ce qui l'avait êtres est l'eau, à la fois le principe c'est que tous les animaux cette doctrine, conduit à imaginer de de la substance humide, qui est le sperme, proviennent de tous les êtres devait être l'humidité; sorte que le principe et quand celle-ci manque, les êtres sèchent et s'anéantissent. de qui les né à Samos et à partir On dit de Pythagore, ce nom, tandis reçurent que la philosophie philosophes est dans les commence à Thaïes, qu'il pensait que le principe et géoméil les nommait nombres équivalents; compositions de ces une certaine élément et il appelait quantité tries, n'ont pas de et la dyade Il disait : La monade nombres. et il croyait limites dans les principes, que l'un de ces princ'est-à-dire cipes était le motif déterminant particulier, c'est-à-dire Dieu ; le second la raison, le troisième l'élément, de transport, d'où provient le monde la substance capable se terque la nature du nombre que la vue peut atteindre; l'avoir atteint, il retombe à l'unité; mine à dix, et qu'après dans quatre, c'est-à-dire que dix est compris en puissance les nombres de un à quatre, on que si l'on additionne trouve dix au total 2. Ibn -Razzâm 3 a cité cette particularité 1. La lecture du ms. (_ri.^L>^lil est pour ; L^ljl. Comparez Fihrist t. I, p. 245. Le livre cité doit être le Kitâb el-Arâ et-Tabi'iyyè IUpï Ttôvàpecr/.ikwvcpdouôcpon;cpucnxwvooy^âtwv, traduit en arabe par Qostâ ben Loûqâ (Wenrich, op. cit., p. 225). 2. 1+2+3+4=10. 3. Auteur d'un livre consacré à la réfutation des doctrines des Ismaéliens ou Baténiens ; cité par le Fihrist, t. I, p. 186, et t. II, p. 76. — 127 — dans son livre de la Réfutation des sectes baténiennes. Pludisent beaucoup de tarque ajoute que les pythagoriciens choses au sujet du nombre et s'en réfèrent au quatre de la poésie par ces mots : « Non, par la vertu témoignage du nombre quatre qui régit nos âmes, qui est le principe de toute la nature, qui s'écoule constamment; de même l'âme de quatre objets, qui sont la qui est en nous est composée la science, le jugement et les sens. De lui proraison, viennent les arts et l'habileté et par lui nous manuelle, nous sentons nous-mêmes. La raison correspond à l'unité, car la raison marche d'elle-même; le chiffre deux, qui n'est pas louable, est la science, parce que toute preuve, toute démonstration convaincante d'elle ; le provient nombre trois est le jugement, car celui-ci à appartient une collectivité les sens. » ; le nombre quatre représente . On raconte d'Heraclite qu'il pensait trouver dans le feu le principe de tout, ainsi que la fin de tout. Le feu, en s'éteignant, a formé le monde ; le début de cette opération est que la partie du feu, en s'épaississant encore et en épaisse s'assemblant un atome avec l'autre, devint la terre ; et celleci, quand elle se dissout et que ses atomes se séparent au moyen du feu, devient de l'eau; le feu dissout les corps et les volatilise. 1 On raconte d'fAnaximènes] que, d'après lui, le premier des êtres était l'air, d'où provenait le tout, et en qui se résolvaient les êtres, comme l'âme qui est en nous. L'air est ce qui nous conserve. Le souffle vital et l'air tiennent le monde tout entier. Ces deux expressions de souffle vital et d'air sont prises ici en général, parce qu'elles ont le même sens par convention, affirmait que le principe des êtres Anaxagore, prétend-on, est l'homogénéité des molécules 2 et que les êtres qui com1. Comparer Chahrastâni, trad. Haarbrûcker, t. II, p. 89. 2. Ceci prouve bien qu'il faut lire Anaxagore de Milet avec une légère correction à la leçon du ma., au lieu de Pythagore que porte, le — 128 — dont ils se la nourriture été ont monde le par produits posent des nourrissent ; de ces êtres vient le sens de l'homogénéité être atteints molécules. lui, les êtres ne peuvent D'après molécules que par la raison, non par les sens, et ils sont les on n'a appelé ce principe l'homogénéité de la nourriture; formés de pardes molécules que parce que ces membres, les uns aux autres- et sont semblables celles de nourriture, Il en a fait le prinont été appelés molécules identiques. un des molécules cipe des êtres, et a fait de l'homogénéité élément. du monde dans l'indit on, voyait le principe Archélaùs, et des des épaississements fini, dans lequel se produisent de l'eau, et d'autres ; il y en a qui deviennent spongiosités du feu. que les êtres sont des corps intelligibles, Épicure croyait sans aucun vide ; ils ne sont pas éternels ; ils sont incorrupsans différence ni brisés, être fractionnés tibles, ne peuvent 1 ce ni dans transformation se leurs ; particules, qui produise sont donc des corps que l'on peut atteindre parla raison, non ce qui ne veut pas dire par les sens ; ils sont indivisibles, petits, mais qu'ils ne supportent qu'ils soient extrêmement pas l'action passive et la transformation. 8 les n'admettait éléments pas quatre qui sont Empédocle l'eau, le feu, l'air et la terre, et disait qu'il y a deux principes, l'un produit la création l'amour et la force; et l'autre la division. fils de Sophronisque, et Platon le divin., fils Socrate, tous deux que les principes sont au d'Ariston, croyaient et la forme. Les commentanombre de trois., Dieu, l'élément texte imprimé. Sur l'ô(jioio|jiÉpeia, cf. Chahrastâni, trad. Haarbrùcker, t. II, p. 85. 1. Sur ce sens du mot ïll^H, cf. Mafâtîh eî-'Oloûm, éd. G. van Vloten, p. 140. 2. C'est le contraire qui est exact. Comparez d'ailleurs ce passage avec Chahrastâni, trad. Haarbrûcker, t. Il, p. 96. — 129 — teurs ont prétendu la raison que par Dieu ils entendaient le premier substratum de l'existence savante, par élément et de la corruption, et par forme une substance sans corps dans le monde imaginaire. fils de Nicomaque et auteur de la Logique, Aristote, penle néant et sait que les principes sont la forme, l'élément, les quatre corps qui est corps simples, plus un cinquième l'ordre sans transformation. 1 sont Dieu, Dînoûhermâwis que les principes croyait le motif agissant, l'élément passif ainsi que les quatre corps simples. au sujet des opinions Voilà tout ce que rapporte Plutarque des êtres. Eyyoûb er-Rodes philosophes sur les principes de Vinterprétation, hâwî 2 a prétendu, dans son Livre que . les principes sont les tempéraments la simples, c'est-à-dire le froid, la sécheresse; le feu serait chaleur, l'humidité, le produit de la combinaison du chaud et du sec, l'air celui du chaud et de l'humide 3, l'eau proviende la combinaison et la terre du froid et du sec; drait du froid et de l'humide, ces quatre derniers corps sont les éléments composés ; ensuite la combinaison de ces éléments composés donne les animaux et les plantes. OPINIONS DES PHILOSOPHES RAPPORTÉES PAR LES AUTEURS MUSULMANS Zorqàn, professait également dans son Livre des discours, rapporte qu'Aristote à une force la croyance à une matière éternelle, éternelle et à une substance qui l'accompagnait, 1. C'est probablement le nom de Zenon de Citium qui est ainsi déformé, cf. Cbahrastâni, trad. Haarbrucker, t. II, p. 132; à moins que ce ne soit celui de Démocrite. 2. Cité dans le Fihrist, t. I", p. 244, comme traducteur de langues étrangères en arabe. 3. Lire ainsi, au lieu de « froid et humide», que donne le texte par inadvertance. 9 — 130 — le froid se La matière mut la forcent les accidents. portant et la chaleur se créa; puis elle la mut de nouveau, produisit; la Il a comparé reçut ces deux accidents. puis la substance le mouvement créatrice de la matière qui produit puissance à celle de l'homme l'acte, après n'avoir pas agi : qui produit De l'acte est un accident et c'est autre chose que l'homme. même la matière crée des accidents qui sont autres qu'ellemême. On ne dit pas comment elle les créa, de même qu'on l'acte. ne dit pas comment l'homme produit de quatre On rapporte de Galien qu'il croyait à l'existence forces naturelles ne peut se séparer et dont le monde : Les autres philosophes admettent l'existence qu'il ajoutait de ces quatre forces naturelles difféjointes à une cinquième rente d'elles, sans laquelle les forces naturelles ne pourraient être d'accord, sont opposées les unes aux autres. puisqu'elles Hermès a une croyance il institue le monde analogue; comme en repos., puis celui-ci se meut; or, ce mouvement est purement ce qui est une chute et un transport spirituel, car le repos n'est pas un acte. (à un autre ordre d'idées), Bal'am, fils de Bâ'oûrâ 1, a dit : Le monde est éternel ; il a un démiurge et qui est son contradicteur qui l'organise dans tous les sens. Il établit les mouvements et dit : Le mouvement n'est que la dyade réitérée, premier parce qu'il existe avec le principe du monde, prétend que le mouvement suivant lui. Les maîtres de l'Astrolabe lequel est éternel, ont une opinion analogue à celle de Bal'am, si ce n'est qu'ils prétendent que le monde ne cesse de se mouvoir par des mouvements infinis, et nient que le mouvement ait un commencement et une fin, car il n'est point un être créé. Les maîtres du Corps disent est éternellement que le monde formé, de toute antiquité, d'un corps solide qui se déchira; or, la création était en lui à l'état latent, et elle parut à peu près comme ce qui se passe avec la goutte de l'oeuf et le sperme, 1. Comparez la forme du nom donné dans Mas'oûdî, Prairies d'or, t. I", p. 99 : Bal'am, fils de Bù'oùr. — 131 — de la Substance noyau d'un fruit. Les partisans disent que le monde est une substance éternelle, unique de personnalité, et que seulement elle a différé par la rencontre de la substance et de ses mouvements. Or, s'ils sont composés de deux cela produit le chaud ; de trois molécules, molécules, cela produit le froid; de quatre molécules l'humide. Ils prétendent a un mouvement que tout mouvement à l'infini. antérieur, 1 a réuni toutes ces sectes sous une seule ruEn-Nâchî brique, de la façon suivante : « Ce sont, dit-il, quatre sectes; l'une croit à l'éternité de la poignée d'argile et à la nouveauté de la teinture ; l'autre à la nouveauté des deux ; la troisième doute et ne sait si la matière est éternelle ou créée, parce » Galiena dit: qu'elle juge les démonstrations équivalentes'. Il m'importe ou peu de savoir si la matière est éternelle créée ; je n'en ai pas besoin dans la pratique de la médecine. DOCTRINES DES DUALISTES ET DES HARRÀNIENS des dualistes, en résumé, c'est La base de la croyance il y a deux êtres, la lumière et les qu'au commencement ténèbres; que la lumière était au point le plus élevé et les ténèbres au point le plus bas ; que tous deux étaient purs, sans se toucher, à la façon de l'ombre et du soleil; qu'ensuite et que de ce mélange est sorti le monde ils se sont mélangés, Tels sont les points sur actuel avec tout ce qu'il contient. : Puis ils ont différé d'opinion lesquels ils sont d'accord. a prétendu Bardésane que la lumière est le créateur du bien, celui du mal, après avoir dit que la lumière et les ténèbres tandis que les ténèbres sont est un être vivant et sentant, eut un mort peut-il agir? Lorsqu'il un être mort; comment et le mauvais arrangement considéré les contradictions qu'il et des Daiçanites, y a dans les diverses sectes des Manichéens il prétendit il inventa une nouvelle doctrine: que ces deux 1. Voyez ci-dessus, p. 85, notel. 2. La quatrième secte manque. — 132 — sont éternels, et le ténébreux, le lumineux plus un êtres, avec être éternel qui ne cesse d'être en désaccord troisième eux et qui leur est extérieur ; c'est lui qui porte ces deux et à se mélanger ; sans cet intermédiaire êtres à s'entrelacer et répulsion il n'y aurait que divergence qui les égalise, mutuelle dans toute leur substance. de l'être éternel se coma prétendu Kénnân que l'origine l'eau et le feu, et que les pose de trois êtres, la terre, de deux, le qui agissent sur eux sont au nombre démiurges bien et le mal. controversée aux Harràniens, c'est une question Quant Ahmed ben et-Tayyib chez eux, à ce que l'on raconte. \ dans son traité relatif à cette secte, dit que ces gens sont d'accord sur ce point, que le monde aune cause éternelle 2 ; ils lui attribuent et admettent, à sept et douze démiurges, du néant, delà forme, du temps, du l'égard de la matière, et de la force, l'opinion d'Aristote dans lieu, du mouvement son livre de l'Audition de la nature de l'homme 3. Au rapport de Zorqân, leur doctrine est analogue à celle des Manichéens ; certains affirment cependant que leur doctrine est l'honneur de celle des philosophes : personne n'a encore osé montrer leurs contradictions. Les Mazdéens se divisent en nombreuses ils ont sectes; des passions violentes et possèdent des légendes dépassant toute borne et toute mesure, dont on ne peut prendre connaissance. Les uns admettent la doctrine des dualistes, tandis que d'autres suivent les opinions des Harràniens. Les 1. Abou'l-'Abbâs Ahmed ben Mohammed ben Merwàn es-Sarakhsî, apud Fihrist, t. I", p. 261. Le livre eitë doit être le ^J^j J, ïJLj ûj-oUall >_^AIJU du Fihrist. Cf. Chwohlsson, Die Ssabier, t. II p. XII. 2. Comparez le passage cité dans le Fihrist, ap. Chwohlsson op laud t. II, p. 3. 3. n&pï cpucrr/.;,;àxpoàoetoç, ap. Chwohlsson, op. laud., t. Il, p. 12. Le Fihrist ne donne pas exactement les mêmes idées primordiales. — 133 — Khorrémites sont une de leurs branches qui se cache sous le voile de l'Islamisme; ils admettent que le principe du monde est la lumière, dont une partie a été effacée et est devenue ténèbres. Le peuple chinois est dualiste, ainsi que la plupart des peuples voisins, tels que les Turcs. Il y faut comprendre les Mo'attilè également (athées), l'éternité des essences et disent que le monde qui admettent n'a ni créateur, ni démiurge. Les Indiens se divisent en sectes nombreuses ; les Brah1 les réunissent manes et les Bouddhistes toutes, ainsi que d'autres Mo'attilè un Dieu unique, mais non qui admettent la prophétie. Il faut comprendre parmi eux les Mahâdarse compose de trois ziyyè qui prétendent que le principe frères, dont l'un est Mahâdarz ; ses deux frères voulurent le il tromper par une ruse, mais sa monture ayant bronché, tomba et mourut sur le coup. Ses deux frères écorchèrent sa peau et retendirent sur la surface du monde ; elle devint la terre, ses os les montagnes, son sang les torrents et les fleuves, ses cheveux les arbres et les plantes. Voilà ce que nous avons appris touchant les diverses opinions des habitants de la terre et des anciens sur ce sujet. Nous avons déjà fait allusion à la perversité de leur doctrine et de celle des partisans de l'éternité du monde ou de la coexistence d'un être avec Dieu (qu'il soit exalté!), et cela d'une et complète. à toutes ces Quant façon suffisante légendes, à moins qu'on ne les considère comme des chants, des énigmes, d'un des paraboles ou des récits provenant des livres divins ou d'un prophète, ou qu'elles ne soient conformes à ce que nous tenons de ceux-ci ou au témoignage de 1. Lire somoMiyya avec le Mafâtih cd-'Oloûm, éd. G. van Vloten, p. 36, ligne 2. Les Chamanes, déjà cités par Alexandre Polyhistor vers 80-60 avant J.-C. sous le nom de S^uavaToi, prêtres de la Bactriane, sont les prêtres bouddhistes de l'Asie Centrale ; leur nom est une altération du çramcma brahmanique. Cf. J. Darmesteter, Zand-Acesia, t. ni, p. XLVIII. — 134 — attrià inacceptables, histoires des sont rejeter, ce la raison, et aux falsifications de leur créateur buables à la tromperie à les d'avantage a Il beaucoup inventeur. pas leur n'y de aurez habitué votre esprit vous Lorsque répéter fréquemment. du monde, création la de la coeur connaître question à par annexes branches ces besoin n'aurez d'approfondir vous pas de la matière, de l'éternité le sur principe qui reposent ses diet délabrée, faible est construction car lorsqu'une et ses pierres angulaires verses parties ne sont pas durables ne sont pas solides. OPINIONS DES GENS DU LIVRE SUR CE SUJET J'ai lu dans un livre qui porte le titre de Lois des Juifs de se ont interdit docteurs de leurs nombre grand qu'un de les et même sur ce sujet, à des recherches livrer ne convient pas qu'il ; car ils prétendent entreprendre sur ce qui fait l'objet de son étonnede disputer à l'homme ment et lui reste caché. Un autre prétend qu'au début Dieu ni pensée, créa dix-sept êtres, sans parole, ni mouvement, ni temps, ni lieu; ce sont: le lieu, le temps, le vent, l'air, le le trône céleste, la lumière, feu, l'eau, la terre, les ténèbres, les formes de l'enfer, saint, le paradis, les cieux, l'esprit Sa création et la sagesse 1. Il ajoute: toutes les créatures, entre ces six côtés, six côtés, et elle est resserrée possède le haut, le bas, la droite et la qui sont le devant, le derrière, Un autre a exprimé l'idée que les êtres créés tout gauche. savoir les d'abord par Dieu étaient au nombre de vingt-sept, il a ajouté les paroles plus haut, auxquels dix-sept ênumérés vu les prophètes, la entendues par Moïse, tout ce qu'ont aux les cailles, la nuée, la source qui apparut manne, dont il revêtit Adam et les démons, les vêtements Israélites, dont il se servit pour conEve, les paroles du Tout-Puissant verser avec Balcam. Telles sont leurs traditions ; quant à ce 1. Cette énumeration ne comprend que seize êtres au lieu de dix-sept. 4'M5 — 135 - qui est écrit dans le premier livre de la Genèse, en hébreu, c'est : Berêchîth bârâ Elohîm êth hachômaïm we-êtli hôôrès, we-hô-ôrès hônano thôhom [wa toohoû] we-hôchêkh 'al [penê] thehôm; ce qui veut dire que la première chose que Dieu créa, ce fut le ciel et la terre; la terre était une île vide et obscure, sur la masse des eaux, et le vent de Dieu soufflait doucement sur la surface de la terre. C'est ainsi que les commentateurs; l'expliquent mais je ne sais comment la légende que les Juifs rapportent peut être en contradiction avec le texte du Pentateuque; est-ce pris d'un peut-être autre de leurs livres, car la Bible contient un certain nombre de livres prophétiques ; mais Dieu sait mieux la vérité. Les Chrétiens ont sur ce point la même opinion que les Juifs, parce qu'ils lisent la Bible et admettent ce qui y est contenu. Les Çâbiens 1 sont incertains dans leur doctrine; on croit généralement les opinions des Juifs et des qu'ils partagent s'il en est ainsi, ils doivent croire la même chose Chrétiens; qu'eux (au sujet du début de la création). Zorqân raconte que les Çâbiens professent la croyance à la lumière et aux ténèbres, à peu près comme les Manichéens. Dieu sait mieux la vérité ! OPINION DES MUSULMANS SUR LES PRINCIPES; LÉGENDES QUI ONT COURS A CE SUJET EKHasan ben Hichâm nous a dit, dans une certaine ville, ben 'Abdallah d'après Ibrahim el-Absî, qui le tenait de 1. L'auteur entend ici par Çâbiens les Mendaïtes ou chrétiens de Saint-Jean-Baptiste, tout comme le Qor'ân (sour. II, v. 51, s. V, v. 73, et s. XXII, p. 17). Ce n'est qu'en 215-216 (830-831), que les Harràniens ont pris ce nom pour éviter la persécution dont les menaçait le khalife Ma'moûn. Cf. Chwohlsson, Die Ssabier, t. I, p. 13, et le texte du Fihrist cité t. Il, p. 14 et suivantes. — Lire au lieu de ùj^-oi}f- — 136 — d'Aboucite el-A'mach!, qui l'avait entendu Ibn'Abbâs (que Dieu qui donnait comme autorité Zhobyân, chose que Dieu créa fut de lui!) 5 : La première soit satisfait dit la plume, il lui dit: Écris ! — 0 mon Seigneur, la plume; ? — Le destin ! répondit La plume se Dieu. qu'écrirai-je mit donc à tracer tout ce qui existera depuis ce jour-là celui de la résurrection. Ensuite Dieu créa le poisjusqu'à son, puis il étendit la terre sur lui ; la vapeur de l'eau s'éleva, s'étant et Dieu en sépara les cieux ; le poisson agité à ce la terre se balança, et elle fut fixée au moyen de moment, de la résurjour qui la perceront jusqu'au montagnes, Wala 1, lequel rection. ben Ahmed el-Marwazî nous a raconté 'Abd-er-Rahman à Merw, Mohammed ben Ishaq*, qui le d'après Es-Serrâdj tenait de Qotaïba ben Sacd, qui cite Khàlid ben 'Abdallah ben cAtâ, d'après Ibnc Abbàs, ce Abou'd-Dohâ, d'après chose que Dieu créa, ce fut la plume; qui suit : La première il lui dit : Écris ce qui arrivera jour de la résurrecjusqu'au tion ; puis il créa le poisson et étendit la terre sur luij ainsi et la plume, qu'il est dit dans le Qor'ân : « Par le poisson, et ce qu'ils écrivent 5! » J'ai appris de Mohammed ben Sahl, à Oswâr °, qui l'avait entendu dire à Abou-Bekr ben Zayyân, lequel le tenait de 'Isa ben Hammâd, Do'ayya d'après Léîth ben Sa'd, d'après Abou-Hânî, d'après Abou 'Abd-er-Rahman el-Badjali, d'après 'Abdallah ben 'Omar, qui rapportait les paroles mêmes du prophète, que celui-ci aurait dit : « Dieu écrivit en prédesti1. Abou-Sofyân Wakî' ben el-Djerràh ben Mélîh el-Koûfî, traditionniste, mort en 196 ou 197 hég. Cf. Fihrist, t. II, p. 26 ; Ibn-Khallikan, Biographical Dictionarg, t. I, p. 374. 2. Traditionniste, cité passim par le Fihrist. 3. 'Abdallah ben cAbbâs ben cAbd-eL-Mottalib, cousin du prophète, sur lequel on peut consulter Nawawî, éd. Wûstenfeld, p. 351. 4. De Nisâpoûr. Cf. Fihrist, t. I, p. 155 5. Qor., sour. LXV1II, v. 1. 6. Ou Oswâriyya, village de la région d'Ispahan. — 137 — nant toute chose cinquante mille ans avant de créer les cieux et la terre. » Les traditions d'Ibn 'Abbâs sont différentes : provenant les unes rapportent qu'il aurait dit : Dieu créa d'abord la plume ; Sa'îd ben Djobaïr, d'après lui, dit que Dieu créa d'abord le trône et le siège ; une autre tradition porte : Non, c'est la lumière et les ténèbres. Une version entièrement différente nous a été conservée, sur l'autorité d'El-Hasan, qui aurait dit : La première chose créée par Dieu fut la raison ; une autre version dit : les âmes ; d'après Abou'l-Walîd, qui suivait Abou-'Owâna, d'après Abou-Bichr, d'après Modde la création se serait manifesté jâhid1^ le commencement par le trône, l'eau et l'air; la terre aurait été créée de l'eau. Hâtim ben es-Sindi m'a raconté à Tekrît, d'après Ahmed ben Mançoûr er-Ramâdi, qui cite 'Abd-er-Razzâq, d'après Ma'mar, d'après Ez-Zohrî, cOrwa, qui cite les d'après paroles d'cAïcha qui aurait dit: Le prophète de Dieu nous a ce qui suit : Les anges ont été créés de la lumière, expliqué et les génies d'un feu sans fumée; Adam a été créé comme on vous l'a dit. Quant à la tradition rapportée par Hammâd ben Salama 5, d'après Ya'là ben cAtâ, d'après Wakîc ben Hors, d'après son oncle Abou-Rézîn el-'Oqaïlî, qui aurait dit: 0 prophète de Dieu, où était notre Seigneur avant la création des cieux et sans de la terre? Mohammed répondit : Dans un brouillard, air dessus ni dessous; ensuite il créa son trône qui reposait sur l'eau. Si donc cette tradition est vraie, ainsi que l'explication cela montre que Dieu du mot 'amâ par nuage et brouillard, 1. Abou'l-Hahjdjàdj Modjâhid, traditionniste, élève d'Ibn-'Abbàs et d"Abdallab, fils du khalife 'Omar, avait reçu les traditions des contemporains de Mohammed; il mourut à 83 ans vers 104 hég. (722). Cf.Nawawi, p. 540; Ibn-Khallikàn, trad. de Slane, t. II, p. 568, note 8 ; Chwohlsson, op. laud.,t.l, p. 185. 2. Mort en 167 hég. Cf. Sprenger, Das Leben und die Lehre des Mohanunad, t. III, p. xcix. — 138 — le tant d'après la tradition ce brouillard, que d'après des cieux et de la terre. avant la création Qor'ân, aurait dit : Dieu a encore On rapporte que le prophète et l'a toute création mille ans avant écrit un livre deux elle montre est vraie, déposé sur le trône. Si cette tradition au reste. que la création du trône est antérieure Dans le livre d'Abou-Hodhaifa 1, qui cite Djobaîr, d'après il on lit ceci : Dieu, quand Ibn-cAbbâs, Dahhâk 2, d'après un corindon de la lumière créer l'eau, créa d'abord voulut et de longueur, largeur vert, et il lui donna telles qualités Or, le seul; et l'auteur ajoute: profondeur qu'il connaît Tout-Puissant qui devint jeta un coup d'oeil sur ce corindon sans être stable^ dans se mit à scintiller, de l'eau, laquelle oscillatoire ou non, tremblante un mouvement par crainte il créa le vent, et plaça l'eau sur le milieu de Dieu. Ensuite de l'eau; et le mit sur la surface du vent, puis le trône, était sur les dit : « Son trône le Qor'ân voilà pourquoi eaux 3. » Macmar\ el-A'mach, 'Abd-er-Razzâq, d'après d'après dit: J'interro5, rapporte que ce dernier d'après Ibn-Djobaïr au sujet de ce même passage du Qor'ân, geai Ibn-cAbbâs et lui demandai sur quoi se tenait l'eau avant que rien fût : Sur le dos du vent. Si la traencore créé ; il me répondit de l'autorité dition qui se couvre de Dahhâk est vraie, cela avant la création de l'eau. indique que le poisson existait ben Ishaq 6, il dit dans un livre qui Quant à Mohammed a créé 1. Moûsa ben Mas'oûd Nahdî, mort en 220 hég. Cf. Sprenger, op. laud., t. III, p. cxvni. 2. DaliMk ben Mozâhirn, traditionniste, mort en 100 ou 103 hég. Cf. Spenger, op. laud., t. III. p. cxvi. 3. Qor., sour. XI, v. 9. 4. Macmar ben Râchid. Cf. Nawawî, éd. Wùstenfeld, p. 569. 5. C'est ainsi qu'il faut lire, au lien de Hobaïr que porte le texte. Sa'id ben Djobaïr mourut en 94 ou 95 hég. Cf. Sprenger, op. laud., t. III, p. cxvi. 6. Abou 'Abdallah Mohammed ben Isbaq ben Yasâr, auteur du Sîrat er-Rasoûl, qui a servi de base à la biographie du prophète par 'Abd-el- — 139 — est le premier ouvrage écrit sur le début de la création, à propos de ce passage : « Il est celui qui a créé les cieux et la terre en six jours, et son trône était sur les eaux 1 : » C'est comme si Dieu s'était décrit lui même (qu'il soit béni et exalté!), puisqu'il n'y avait que l'eau sur laquelle reposait le trône, et lui, l'Illustre, le Généreux, le Puissant, le Fort. Ce qu'il créa d'abord, ce furent la lumière et les ténèbres ; puis il les sépara l'une de l'autre, fit des ténèbres la nuit noire et obscure, et de la lumière le jour brillant et qui permet de voir. Ensuite il éleva les sept cieux au moyen de la vapeur d'eau-, jusqu'à ce qu'ils fussent dressés dans les airs ; puis il étendit la terre et la fixa au moyen des montagnes, et y détermina les aliments. Enfin il se tint vers le ciel, qui était une fumée. Aucun musulman, ni même personne de ceux qui servent Dieu selon le Livre et la prophétie, ne diffère d'avis sur ceci de Dieu est créé et récent, que tout ce qui est en dehors quand même on n'aurait pas fait mention de sa création et de sa production ; notre seul désir est cle connaître ce que Dieu a créé en premier, si c'est possible. Les traditionnistes, Wahb ben Monabbih 2 et d'après les idées des gens du Livre à ce autres, diffèrent touchant ben Sélam 3 qu'il aurait dit : sujet. On raconte d" Abdallah Dieu créa la lumière, les puis il créa, de cette lumière, et des ténèbres, la lumière ; et de cette lumière il ténèbres, créa l'eau, et de celles-ci toutes les choses. Wahb ben Monabbih aurait dit : J'ai trouvé dans les livres révélés par Mélik Ibn Hiohàm. Cf. Fihrist, t. I, p. 92; Sprenger, op. laud., t. III, p. LXIX. 1. Qor., sour. XI, v. 9. 2. Traditionniste d'origine juive et venu du Yémen, mort vers 110 hég. Cf. Sprenger, op. cit., t. III, p. cxi, note; suivant d'autres, Çâbien devenu musulman. Cf. Fihrist, t. I, p. 22 ; Mas'oûdi, Prairies d'or, t. V, p. 462-463. 3. C'était également un israélite converti. Cf. le passage du Fihrist, t. I, p. 22, traduit dans Sprenger, op. laud., t. I, p. 46 et suiv. — 140 — à Moïse, le fils d"Imràn (que le salut soit sur lui ! ), créa d'abord la création, voulut produire que Dieu, lorsqu'il puis de l'air la lumière l'esprit, puis de l'esprit créa l'air, le feu et les ténèbres; l'eau, et ensuite puis de la lumière et le vent ; son trône était sur les eaux. chiites J'ai entendu certains que la première prétendre et de Mohammed chose créée par Dieu fut la lumière à ce sujet ; mais Dieu une tradition dKAli, et ils rapportent sait mieux ce qu'il en est en réalité ! les Arabes et ceux parmi eux qui serLes sages d'entre mendes prophètes vaient le [vrai] Dieu selon la religion le début dans leurs vers et dans leurs discours, tionnent, Dieu de la création. Parmi eux 'Adi ben Zéid et lisait les livres, a dit : chrétien el-'Ibâdi 1, qui était dans Écoute ce discours pour qu'un jour tu puisses y répondre, la vie mystérieuse, lorsqu'on t'interrogera : Comment le Dieu de la création a commencé ses bienfaits à notre égard et nous a fait connaître ses premiers miracles. Il y avait des vents et une masse d'eau agitée par les vagues et sans rupture. des ténèbres ininterrompues, 11 ordonna aux noires ténèbres de se dissiper, et il fit interrompre à l'eau ses occupations. Puis il étendit la terre et la déposa sous le ciel également, comme ce qu'il avait fait. Et il fit du soleil le résultat d'une claire apparition s entre le jour et la nuit qui venaient d'être séparés ; Il termina ses créatures en six jours, et l'homme fut celle qu'il façonna en dernier. 1. Voir la notice que lui consacre le Kitâb el-Aghânî, éd. de Boulaq, t. II, p. 18 et suivantes, traduite dans le Journal Asiatique, numéro de novembre 1838. Comparez Caussin de Perceval, Essai sur l'histoire des Arabes, t. II, p. 135 et suivantes. Sur l'origine du surnom ethnique de ce poète, tiré du nom du quartier chrétien de Hira, voyez lbnKhallikân, Biofjraphical Dictionarr/, t. I, p. 188; Dr. Gustav Rothstein, Die Dynastie cler Lahmiden in al-Hira, Berlin, 1899, p. 19. 2. Le mètre de cet hémistiche est mauvais, et le sens peu satisfaisant. — 141 — Les Persans, de leur religion et leurs d'après les savants mobeds, disent que Dieu créa d'abord les cieux et la terre, puis les plantes, et enfin l'homme. DE L'APPROBATION RÉSERVÉE A LA DOCTRINE PRÉFÉRABLE Selon de ceux qui admettent moi, l'opinion qu'un des est antérieur à l'autre est corrompue 1 et sans fonprincipes dement, d'avis sur la transforparce que ces gens diffèrent mation et la corruption. Comment Thaïes aurait-il raison l'eau (comme premier d'adopter principe), qu'il regarde comme une transformation de la terre, et Heraclite le feu Et ainsi de suite pour les qui pour lui provient de l'air? autres Ou encore, comment ces gens peuvent-ils principes. admettre la naissance d'animaux ou la germination de la réunion de ces quatre humeurs, plantes sans y reconnaître ce qui se singularise ne puisque par une nature unique naturel? Et ceux qui prépeut présenter que son mouvement tendent des êtres doit être cherché dans les que le principe éléments et ensuite dans les éléments simples composés ? C'est là une doctrine insensée, parce que les principes qui n'existent pas par eux-mêmes simples sont des accidents, un support. Comment et doivent avoir absolument pourIl en est de l'existence sans ce support? rait-on en admettre le début de l'être dans la même pour ceux qui cherchent et les ténèbres, lumière parce que ce sont deux accidents, et non deux corps. c'est l'opinion sûr dans leur doctrine, Ce qu'il y a déplus des quatre éléments, au sujet de la préséance d'Empédocle doctrine dont la fausseté est évidente pour les Musulmans, être que des ne peuvent éléments en ceci que les quatre on sait accidents [ou des corps] ; si ce sont des accidents, eux-mêmes exister ne peuvent ; bien que ceux-ci par 1. Lire J^. — 142 — et si ce sont des corps, c'est également faux, car nous avons de noula définition des corps, et les traces déjà précisé veauté y sont inhérentes ; à moins que ce ne soient ni des ce qui est déraisonnable pour les corps ni des accidents, Musulmans, qui ne l'admettent que de Dieu, car c'est, de à ce qu'il a créé. Si donc ce ne toute manière, contraire sont ni des corps ni des accidents, au dire de ces gens-là, il faut absolument supposée dans leur que ce soit la matière ne ce qui est une chose qui, si elle est imaginaire, doctrine, à son endroit, si ce n'est de saurait supporter une discussion la part d'un contradicteur obstiné, qui seul peut disputer ne se rend pas sur le raisonnable. En outre, l'imagination tel que compte de ce qui est illimité et n'a pas d'attribut, accident le seraient la couleur, la quantité, ou quelque sensible. Le résumé de ce que nous venons de dire sur ce sujet est l'observation dans tout ce qui des traces de nouveauté de Dieu. Si cela est établi, on comprend est en dehors doit avoir eu un. commencement ; et que ce qui est récent la nouveauté s'il n'y a que les Unitaires du qui professent ne s'en trouvera monde, le commencement que de leur côté. en apparence dans les traditions Or^ ceux-ci diffèrent qu'ils de leurs sages, bien qu'ils soient d'accord nous rapportent sur le sens, quand ils portent leurs efforts sur la spéculation. La doctrine des gens du Livre et les traditions qu'on leur sauf qu'il n'est pas permis de décider attribue sont possibles, au sujet de ce qui n'est par ce moyen pas confirmé par notre livre ou la tradition de notre prophète (que Dieu le bénisse et lui accorde la paix!), à cause des altérations et des modifications qui se sont introduites parmi eux et parce de la doctrine cosque leur opinion est devenue différente La raison nous mogonique exposée au début du Pentateuque. lui est antérieur oblige à croire que le lieu de tout occupant à lui-même, et qu'il n'y a de mouvement que dans un corps, — 143 — et que cela n'a lieu que dans le temps; que l'action du libre arbitre et de la bonne disposition ne provient que d'un être vivant et savant ; qu'un être ne provient que d'un être,, et sont antérieurs aux corps. que les quatre principes Ceux qui professent la croyance à l'éternité de ces choses entrent dans le nombre des opposants, et les traces de nouveauté contradictoires à qu'on y voit leur paraissent leur croyance ; et ceux qui croient à leur nouveauté, quel besoin ont-ils de croire éternel ce qui a précédé, du moment où ils reconnaissent le lieu, les que Dieu a créé le temps, des êtres alors qu'il n'existait rien ? principes primordiaux Grand Dieu! à moins qu'on ne s'appuie en cela sur quelque de passage des Livres divins ; or, on ne trouve dans aucun ces livres d'indication relative à ce qu'était la première chose réfuter et nier les opinions contraires créée, pour pouvoir Il faut absolument qu'on rencontre. que tout être nouveau ait un terme auquel il aboutit; c'est ainsi que nous disons : la semaine L'heure fait partie du jour, le jour de la semaine, du siècle et le siècle du du mois, le mois de l'année, l'année et le temps, de sorte que ce terme aboutit à l'idée du temps, que nous disons : temps est sa limite. C'est ainsi également c'est de d'un tel, et tel autre de tel autre; Un tel provient dans la généalogie du Procette façon que l'on remonte, Adam, puis l'on dit : Adam vient du Limon ; phète, jusqu'à au delà duquel il n'y a le limon est donc le terme extrême avoir doivent plus rien. De même toutes les choses récentes voit et dont il est un terme ; c'est ce que notre adversaire nous avons inséré ici les traditions témoin. Voilà pourquoi de possibilité des gens du Livre, à cause du caractère qu'elles renferment. ont admis Musulmans que ce qui avait été créé ; c'est un moment penétait le temps supérieur en premier l'acte ; il ne faut pas le confondre dant lequel se produit des mouvements avec le temps inférieur, qui est le produit inacle lieu, qui est indivisible, de la sphère céleste. Ensuite Certains — 144 — c'est un espace simple, étendu, vide, cessible au toucher; qui entoure le monde. L'air n'a rien à faire avec cet espace, tandis que le vide car l'air est un corps divisible et répandu, aux sens. L'idée et n'est pas accessible est indivisible que c'est que ces gens ont eue en vue par le mot de divisibilité, rien de ce vide ne peut entrer dans le monde sans le dissoudre. L'air est ce qui se trouve entre le ciel et la terre ; aucune partie n'en est vide; le vide est ce qui enferme le accidents. ciel, la terre, l'air, puis les corps avec leurs Voilà ce que j'ai lu dans un de leurs livres; Dieu sait mieux la vérité. du commencement de la création, Si quelqu'un s'informe il faut lui répondre que tout ce qui est en dehors de Dieu est créé. La belle question que de parler du monde supérieur, du monde inférieur, de la vie future promise, du monde Toutes ces choses ont eu un commencement et périssable! une croissance. Si l'on demande : Y a-t-il quelque chose en dehors du monde présent et de l'autre ? vous répondrez : Le trône, le siège, les anges, la table, la plume, le buisson de la limite sont toutes des choses créées, et cependant elles ne sont point comprises comme faisant partie de ce monde icibas ni de la vie future : de même le paradis, le feu de l'enfer, le pont Cirât, la balance, la trompette, le purgatoire, la misésont créés, au dire de beaucoup ricorde, le châtiment de et ensuite des gens du Livre, et cependant Musulmans, on ne les compte ni dans la vie présente, ni dans la vie future. Si l'on objecte que Dieu a dit : « A Dieu appartiennent la (vie) dernière et la première 1 » et qu'il n'y a rien de mentionné en dehors de ces deux choses, il faut répondre : aurait-il mentionné d'autres Pourquoi choses, joint à ceci disent que le sens est : que la plupart des commentateurs Dieu jugera dans la première Le pro(vie) et la dernière? phète de Dieu a dit : C'est après la mort qu'on sera puni, 1. Qor., sour. LUI, v. 25. — 145 — car, après cette vie, il n'y a plus que le paradis et l'enfer ; il n'y a rien en dehors des deux mondes. Ce qui est vrai, si vous savez ce que sont le monde actuel et la vie future ; il n'y a point de blâme ni de gêne pour celui qui croit que ce que nous avons dit fait partie de la vie future, du moment qu'il y croit selon ce qui est dit dans les Livres divins. Il faut qu'il sache que tout ce qui est en dehors du monde ou animal, a été créé pour une actuel, spirituel éternité qui ne cessera jamais; ces êtres ne se dissoudront pas et ne s'effaceront pas, car Dieu a dit : « Certes la demeure future est la vraie; ah ! s'ils le savaient 1 ! » MENTION DES ÊTRES VIVANTS QUI ONT ÉTÉ CRÉÉS LES PREMIERS DANS LE MONDE SUPÉRIEUR On s'appuie, pour dire que la première chose créée par Dieu a été la plume et la table, sur la tradition d'Abou Ibn cAbbâs; le trône et le Zhobyàn, d'après puis vinrent siège, en se basant sur celle de Modjâhid. a dit que la première chose créée a été l'esprit Quelqu'un et la raison, d'après la tradition d'El-Hasan, parce qu'on trouve dans celle cl'Ibn 'Abbâs que Dieu a dit à la plume : « Écris ! — Et qu'écrirai-je, ô Seigneur? » Or, en réalité, l'ordre donné et la réponse qui y fut faite ne sont admissibles que de la part d'un être vivant et doué de raison. Ensuite fut créé, dit le même traditionniste, le voile, d'où furent formés les nuages, la lumière et les anges, ensuite la miséricorde et le châtiment, c'est-à-dire le paradis et l'enfer, le pont Cirât, la balance, et les autres choses qui ont été déjà mentionnées. La première chose créée ici-bas fut l'eau et l'air, comme le dit Modjâhid ; la terre fut créée de l'eau ; ce sont là les Il y a des bases du monde ; puis la lumière et les ténèbres. et la lumière entre la lumière supérieure gens qui distinguent 1. Qor., sour. XXIX, v. 64. 10 — 146 — un serait un corps subtil et la première ; celle-ci de sur la question ils diffèrent esprit pur, et cependant cela savoir est un corps ou non. Vous verrez si l'esprit en détail à sa place, s'il plaît à Dieu ! expliqué a été créée, on Si quelqu'un demande de quoi la création lui répliquera diverses; que la création se compose départies de laquelle parlez-vous ? Et on ne lui répondra que s'il inla question pour la terre, dique ce que nous voulons. S'ilpose de l'eau, conforméde l'écume répondez qu'elle provient ment aux hadîth du prophète et aux traditions : s'il s'en: de la vapeur d'eau; des étoiles, quiert du ciel, on répondra du jour ; des principes on dira : de la lumière composés^ on répliquera sur : des corps simples isolés ; et s'il interroge on lui dira : Il se peut qu'ils aient été formés de ceux-ci, ce qui avait été créé avant eux, et il se peut également qu'ils aient été formés de rien ; car nous voyons Dieu créer une chose d'une autre et en créer d'autres de rien. Or, il a été prouvé que tout ce qui est en dehors de Dieu est créé, et qu'il peut, s'il le veut, créer les choses de rien ; il n'y a nul besoin de revenir sur ce discours., car Dieu a dit : « Il est l'inventeur des cieux et de la terre '. » Il a dit également : « Il a créé de l'eau tous les animaux 2. — Il vous a créés tous d'un seul homme 3. — Il a formé l'homme de terre comme celle du potier; il a créé les génies du feu pur sans fumée''. » — Joint à toutes les descriptions que j'ai données de ses oeuvres tirées d'une création préexistante ; de même il produit une chose pour un motif ou sans aucun motif déterminant. Il a encore dit : « C'est Dieu qui fait descendre l'eau des cieux, qui par elle fait germer les fruits destinés à vous nourrir 5. » Il dit donc de lui-même qu'il a inférieure 1. 2. 3. 4. 5. Qor., Qor., Qor., Qor., Qor., sour. II, v. 111, et sour. VI, v. 101. sour. XXIV, v. 44. sour. IV, v. 1. sour. LV, v. 13 et 14. sour. II, v.20. — 147 — donné pour cause à la production des fruits et des plantes la chute de l'eau ; c'est ainsi qu'il a donné pour cause à de l'homme l'existence la goutte de sperme ; il en est de même pour tout ce qu'il crée et produit; mais il a fait exister les origines de ces causes sans cause déterminante, par un effet de sa puissance et de sa sagesse. Si l'on demande : Où a-t-il créé ? Il faudra : répondre où ? est une interrogation relative au lieu ; or, L'expression il n'y a point de lieu qui ne requière un autre lieu. Nous la fausseté de l'explication démontré avons précédemment Si l'on dit : Le monde n'est pas situé dans un par l'infini. c'est là une opinion qui n'est pas plus étrange lieu déterminé, sans prototype. que de voir avouer la création des essences On a dit aussi qu'il était dans le vide, qui serait alors le lieu où il se trouve. était sa propre ont prétendu D'autres que le monde fils de C'est dans le livre de Wahb, place à lui-même. Monabbih, que l'on trouve que les cieux, le paradis, l'enfer, et futur, le vent et le feu se trouvent tous le monde présent ce sont vraies, Si ces traditions dans le ventre du siège. Dieu sait mieux siège serait le lieu de toutes ces choses ; la vérité ! et plus justement : a-t-il créé ? Il faut répondre : Comment Si l'on demande La question comment ? est une question qui exige une compas or, nous ne connaissons pour y répondre; paraison monde d'autre pareil à celui-ci pour lui servir de terme de mais nous le voyons au moment de sa produccomparaison, tion. L'action de Dieu ne s'exerce pas par un mouvement, ; la question quo modo ? est négani par une manipulation par tive par rapport à son acte, comme elle l'est également l'a-t-il tiré du voulez dire : Comment vous Si à lui. rapport néant? Ce comment vous paraîtra des corps et des substances, des accidents ; Dieu dit au monde : « Sois, et il supports Si par cette fut, » comme il nous l'a fait savoir lui-même. sous quelle sous quelle forme, vous entendez question — 148 — il Fa créé, on vous dira que ce sont là difféapparence sans interruption rents états des accidents qui se succèdent sur les créatures. : Le mot quand ? A la question quand ? vous répondrez et au à la durée est une interrogation qui se rapporte moment dans le temps ; or, pour nous, la durée dépend des entre les céleste et de la limite mouvements de la sphère actes (successifs) ; et la preuve a établi que le ciel est une chose récente. Les Musulmans n'admettent pas qu'on puisse dire absolument que Dieu ne cesse pas de créer, parce que cela entraînerait l'éternité à la doctrine de la création et conduirait de ceux qui confondent la cause et l'effet, de sorte qu'il y aurait, à tout acte, un acte antérieur, de façon que la création du monde aurait une durée. Certains individus prétendent que Dieu a fait exister un temps dans lequel il a produit le monde ; c'est comme ceux Le qui disent qu'il a créé un lieu dans lequel il l'a produit. n'est point un être. temps, disent d'autres, : Pourquoi Si l'on demande a-t-il créé ? Dire pourquoi ? c'est demander de l'acte : quelle est la cause déterminante est contraint, or, celui qui agit dans ces conditions non libre ; et celui qui est contraint est la victime d'une force ce que l'on ne peut admettre de l'Éternel. Si par supérieure, cause vous entendez l'intention bornée à cet acte de la créaà tion, c'est ce que nous avons dit en tête de ce chapitre, savoir que Dieu a produit la création par sa bonté, sa misésa générosité et sa puissance, ricorde, pour être utile à ses se nourrissent de la portion créatures, pour qu'elles qu'il leur a destinée, qu'elles jouissent de ses bienfaits et méritent, en le servant, la plus noble des récompenses. CHAPITRE VI DE LA TABLE, DE LA PLUME, DU TRONE, DU SIÈGE, DES ANGES, DES TROMPETTES (DU JUGEMENT DERNIER), DU PONT CIRÂT, DE LA BALANCE, DU BASSIN, DU PURGATOIRE, DE LA RÉCOMPENSE ET DE LA PUNITION, DU VOILE, DU BUISSON DE LA LIMITE ET AUTRES TRADITIONS ESCHATOLOGIQUES DES UNITAIRES, AINSI QUE DES DIVERGENCES QUI LES SÉPARENT DE LA TABLE ET DE LA PLUME a dit, dans un passage positif 1 : « N. Par la plume et par ce qu'ils écrivent ! ! » Dans un autre passage : « [ Le est dans le volume caché, ne doit livre, dont le prototype] être touché que par ceux qui sont en état de pureté 3. » Et : « Nous avons compté tout dans le prototype éviailleurs rien négligé dans le livre 5. — dent 1. — Nous n'avons [Il est écrit] sur une table gardée avec soin 6. » La plupart disent que ce sont une table et une plume des commentateurs que Dieu a créées comme il l'a voulu ; il a enseigné à la plume de courir comme il le désirait ; il a fait de la table un intermédiaire entre lui et les anges, de même que ceux-ci sont et ceux-ci entre lui et ses prophètes, des intermédiaires sur laquelle C'est là une doctrine entre lui et ses créatures. ne varie ; il n'est pas permis de différer aucun Unitaire Dieu 1. 2. 3. 4. 5. 6. JSUA Terme technique d'exégèse coranique. Qor., sour. LXVIII, v. 1. Qor., sour. LVI, v. 77-78. Qor., sour. XXXVI, v. 11. Qor., sour. VI, v. 38. Qor., sour. LXXXV, v. 22. — 150 — à cet endroit, qui s'y réfère, parce que le texte d'opinion est clair. tant dans le Qor'ân que dans la Sunna, s'avise de penser : «Quelle utilité y a-t-ildans Si quelqu'un : l'existence de la table et de la plume ? » qu'on lui réponde de la sagesse divine restent voilés aux simples Les mystères de ceux que Dieu a daigné leur faire mortels, à l'exception il n'y connaître ; ceux dont il leur a refusé la connaissance, a qu'à l'en croire sur sa parole et à s'y soumettre, d'après ce Le passage : « Dieu efface ce qu'il veut ou le maintient. du livre est entre ses mains \ » prototype clans ce chapitre, à ceux Remarquez que nous parlons, de Dieu, à ses anges, à ses livres et qui croient à l'existence à ses prophètes ; car c'est là sa voie, celle de la tradition l'ad: les Musulmans et les gens du Livre et de l'audition mettent absolument. a voulu créer Un certain individu a dit : « Dieu, lorsqu'il le monde, savait ce qui aurait lieu et connaissait ce qu'il sur la ; il a donc fait agir en ce sens la plume produirait dans table. » Il cite sur ce sujet des traditions rapportées contenles livres des traditionnistes ; nous nous sommes tés de ce qui en est sûr, et nous nous y sommes soumis. Entre autres, on dit que la plume a pour longueur l'espace entre le ciel et la terre, et qu'elle a été créée de lumière; et de la table, que c'est une table bien gardée dont la longueur est entre le ciel et la terre, et la largeur l'espace entre l'espace le levant et l'occident : elle est nouée au trône et chancelle devant le plus rapproché Isrâfîl, du trône. l'ange Dieu veut chose de nouveau Lorsque produire quelque dans sa création, la table va frapper le front d'Isrâfîl, qui de la volonté y jette les yeux et y trouve écrite l'expression de Dieu, conformément à ce passage du Qor'ân : « Dieu efface ce qu'il veut ou le maintient. Le prototype du livre est entre » Puis il donne en conséquence ses mains. des ordres à Gabriel ou à un ange voisin. 1. Qor., sour. XIII, v. 39. - 151 — La plupart de nos coreligionnaires sont d'avis que le Créateur ne peut être entendu, de même qu'il ne peut être touché; mais on entend sa parole, ainsi qu'on touche sa création. Voilà ce que disent les Musulmans. Certaines gens, qui se voilent sous les dehors de la religion, ont admis des interprétations déplaisantes qui doivent être rejetées. Les uns prétendent que le sens de plume est la Raison universelle, parce et qu'elle agit qu'elle est inférieure en dignité au Créateur, attendu que la raison atteint les choses sans par elle-même, intermédiaire. les mêmes, le sens de table bien D'après gardée est l'âme universelle, parce qu'elle est inférieure à la raison en rang, et que celle-ci la dirige comme la plume en outre que agit sur la table bien gardée; et ils prétendent la plume et la table ne sont ni récentes ni créées. Mais nous avons établi dans le chapitre n, que la raison et l'âme sont toutes deux des choses récentes, à raison de l'augmentation et de la diminution de l'erreur, de qu'elles subissent, la faiblesse, de la pesanteur, de leur divisibilité dans les diverses formes et corps, ainsi que du besoin qu'a la raison de l'expérience et de l'épreuve, et de celui qu'a l'âme de nourriture. L'opinion juste est ce qui a en soi suffisance et éternel ne saurait admettre de or, le Créateur persuasion; pareils accidents. D'autres ont prétendu que la table désigne le monde et la plume le monde supérieur; inférieur, or, le supérieur influe sur l'inférieur. D'autres encore disent que la plume est l'esprit, et la table le corps, mais ce qui est encore de la table et de la plus facile, c'est de nier l'existence eschatoloplume ainsi que celle de toutes les descriptions et d'entrer clans la pure hérésie, afin de pouvoir giques parler avec eux le langage qui leur convient. Ces choses, en effet, font partie de lois instituées par les prophètes ; comment la raison ne les admettrait-elle pas ? De même on n'en à la raison, en s'en référant réfutera pas l'interprétation mais on les admettra telles qu'elles nous ont été transmises. — 152 — 1 ben Sa'îd Une tradition d'après Djobair rapportée par dit que Dieu a créé une table bien gardée en la Ibn-'Abbâs et que les deux plats de sa tirant d'une perle blanche, et le discours est lumière, reliure sont de rubis; sa plume tracé est piété. Dieu y jette par jour trois cent soixante coups d'oeil dont chacun fait vivre et tue, élève et abaisse, et juge veut rend glorieux ou misérable, crée ce qu'il comme il désire. Dieu sait mieux la vérité ! Nous vous avons déjà prévenu que tout ce qui regarde est spirituel et vital, bien qu'il puisse s'y assol'eschatologie dans cier du corporel dans les noms, comme par exemple les expressions de perle blanche et de rubis. figurées LE TRONE, LE SIÈGE ET LES PORTEURS DU TRONE en procession Dieu a dit : « Tu verras les anges marchant autour du trône 2, » et ailleurs : «Huit d'entre les anges porteront dans ce jour (du jugement) le trône de ton Seigneur 3. » Un autre passage porte : « Son siège s'étend sur les cieux » Il ne saurait y avoir de différend et sur la terre'. sur ces à raison de l'évidence de leur textes entre Musulmans, ; ce n'est que dans leur interprétation qu'on témoignage diffère d'opinion. Les uns, en effet, disent que le trône à un sarîr '', et ils s'appuient, ressemble soutenir pour sur ces deux passages : « Qui d'entre cette interprétation, vous m'apportera le trône (de la reine de Saba) 6 ?» et : « Il d'anthroplaça sur un trône ses père et mère 7. » Beaucoup 1. Cf. Fihrist, t. I, p. 34 ; Ibn-Qotaïba, p. 227 ; Ilqân, p. 26. 2. Qor., sour. XXXIX, v. 75. 3. Qor., sour. LXIX, v. 17. 4. Qor., sour. II, v. 256. 5. Trône à la persane, où le souverain s'accroupit. En Syrie, ce mot signifie aujourd'hui un berceau d'enfant. Cf. Dozy, Supplément, d'après le Mohit al-Mohît de Bistâni. 6. Qor., sour. XXVII, v. 38. 7. Qor., sour. XII, v. 101. — 153 — croient que Y'arch est une sorte de trône sur pomorphistes la doctrine lequel Dieu est assis; c'est également des gens du Livre et celle des Arabes leur religion, qui suivaient ainsi que le prouvent ces vers d'Omayya ben Abi ' ç-Çalt : Notre Seigneur a sanglé la couverture sur le dos des montures, qui sont toutes liées par les bienfaits de Dieu. Elles ont criéd ; un brancard a été étendu sur les selles, d'un blanc éclatant 2, et fixé sur leurs épaules Au moyen de chatons de rubis ; une terreur pèse sur son trône, un feu brûle en dessous. Ses pieds longs sont élevés ; il se tient au-dessus de l'éternité 3, et ceux que Dieu a élus sont éternels. Il a dit également : Glorifiez Dieu, car il en est digne; notre Seigneur est grand dans le ciel. C'est lui qui a dressé ces pierres, qui a relevé ces morts et les a fait revivre, ce dont il est capable, Dans la haute construction dont la création est antérieure à celle de l'homme; c'est là, au-dessus des cieux, qu'il a dressé un trône (sarîr), Un siège élevé que l'oeil de l'homme n'atteint pas ; au-dessous de lui les anges sont inclinés. Lébîd 4 a dit aussi : A Dieu appartiennent les dons illustres et excellents : à lui l'élévation, ainsi qu'à la maison de tout homme de race ! Il a ajusté etfermé, sous la galerie de son trône, sept étages sous le sommet de la montagne. Bien des Musulmans disent que le trône est une chose que 1. Le sens est très douteux; ce passage était déjà corrompu dans le texte original, d'après la remarque du copiste. 2. Lisez p.*J ? 3. Lisez ijl.i-1 • 4. Voir sa notice dans le Kitâb el-Aghâni, t. XIV, p. 93, traduite par Siivestre de Sacy, Cailla et Dimna, p. 111 et suiv. — 154 — pour être le terme de la science de ses servilui Dieu, en magnifiant teurs, pour que les anges l'adorent, tout autour en lui demandant le trône, et pour qu'ils tournent de même que les hommes les choses dont ils ont besoin, l'adorent en honorant la Ka'bé et en demandant, auprès d'elle, et pour lui de ce dont ils ont besoin, l'accomplissement vers elle, non pas que en se tournant adresser leurs prières Dieu est il se tienne, ni destiné à le porter. ce soit unlieuoù trop haut pour être porté, ou borné, ou entouré. Certains disent que lemot 'arch signifie empire, par interde ce passage du Qor'àn : « Le Miséricordieux qui prétation d'après le commentateur, siège sur le trône1,» c'est-à-dire, comme de son empire ; et il admet qu'il a pris possession preuve cette citation d'un poète : Dieu a créée Lorsque les trônes (l'empire) des Merwânides tombèrent rirent comme ont péri les tribus d'Iyâd et de Himyar. et pé- le Quant au korsî (siège)., c'est un être créé, comme trône. On nous rapporte aurait dit : Le korsi qu'EL-Hasan est la même chose que V'arch. Une légende qui m'est parvenue prétend que le korsî est placé devant le trône comme une perle dans le désert; les sept cieux, les sept terres et ce qu'elles renferment sont à côté du korsî comme une maille de la cotte de mailles, sur un vaste terrain. Il y a korsî beaucoup de Musulmans qui croient que l'expression la science, à cause de ce passage du Qor'an : désigne « Son korsî est aussi large que les cieux et la terre 2, » c'est-à-dire, d'après eux, que la science de Dieu les embrasse ainsi que ce qu'ils contiennent; au pluriel, ce sont kêrâsî, les savants ; et ils récitent à ce propos un vers : Les hommes au blanc visage les entourent, ainsi que la troupe des sièges (des savants) lorsque les événements changent. 1. Qor., SOUP.XX, v. 4. 2. Qor., sour. II, v. 256. — 155 — Les traditionnistes rapportent que le korsî ou tabouret est l'endroit où l'on pose les deux pieds (quand on est assis sur un trône). Dieu sait mieux la vraie explication, parce que notre doctrine à admettre consiste les choses que notre science est impuissante à atteindre. Les porteurs du trône sont des anges qui ont été créés pour cela. Il existe, sur leur mesure et leur corps., une foule de descriptions queDieu seul connaît. On a dit: Ils sont aujourd'hui au nombre de quatre ; l'un a un visage comme la tête de le second la face du lion, le troisième la face du l'aigle, le quatrième la face de 1 nomme ; au jour de la taureau, il s'y joindra autres résurrection, quatre anges, conformément à ce passage du Qor'ân : « Huit d'entre eux porteront dans ce jour le trône de ton Seigneur 1. » D'après une tradition rapportée ces deux vers 2, on récitait par Abou-Ishaq ben Abi' ç-Çalt devant le prophète : d'Omayya Isràfîl a emprisonné les (anges) purs sous lui ' il n'y en a point de faible parmi eux ni de vil serviteur. Un homme et un taureau sous son pied droit; un aigle et un lion guetteur sous le pied gauche:1« C'est vrai,» aurait dit le prophète; telle est la tradition, mais Dieu sait mieux si elle est véritablede la ligne droite dérivent Les gens qui trompent en leur parles ignorants par leurs nouveautés, quelquefois et de quatrième. de second, de troisième lant de premier, ils entendent la plume, c'est-à-dire, Par premier, pour eux, la table, qui est l'Ame universelle la Raison ; par second, le trône, qui veut dire pour eux universelle; par troisième, les sphères célestes ; et par quatrième le ciel fixe contenant 1. Qor., sour. LXIX, v. 17. 2. Traditionniste, mort en 129 hég. Sprenger, op. laud., t. III, p. 109, note. 3. LeKiiâb el-Aghânî, t. III, p. 190, ne cite que le second de ces deux vers. — 156 — le korsî, qui est le ciel des constellations pour certains au sujet sont d'avis différents d'entre eux, car les astronomes sont les du trône, Les anges, de cette division. porteurs tous ces êtres, pour eux,, sont fondamentaux; quatre éléments en ce cas éternels dans le passé et dans l'avenir. Comment les diviser en premier, second et troisième,puisque peuvent-ils ces êtres sont tous premiers pour eux, à ce qu'ils prétendent? Et quelle différence les les sépare de leurs contradicteurs, est étendu anthropomorphistes, qui disent que le trône à plat et que le korsî est l'endroit où se posent les deux est leur interprétation pieds ? Il est vrai qu'extérieurement conforme à la nôtre en ce qu'ils sont éloignés de l'interde ces égarés, car nous ne trouvons dans aucun livre prétation d'astronomie ou d'histoire naturelle qu'on ait appelé la raison l'âme table, le ciel trône; les auteurs désignent ces plume, choses par les mots bien connus de leurs auditeurs. Dieu nous garde de l'abandon, de la privation, d'un libre arbitre mal dirigé, de l'impuissance à poursuivre la vérité ! DES ANGES ET DE CE QU'ON A DIT DE LEURS ATTRIBUTS Les Musulmans rapportent que les anges ont été créés de lumière. mentionne que les gens du Livre Ibn-Ishaq prétendent que Dieu a créé les anges de feu ; or, feu et lumière sont la même chose en tant que subtilité et éclat; on peut concilier les deux traditions en disant de que les anges miséricorde ont été créés de lumière, et les anges de châtiment, de feu. Nous ne connaissons personne, parmi ceux qui servent Dieu sous la forme d'un culte, qui n'avoue l'existence des soit en désaccord sur leur éternité ou anges, bien qu'on leur création récente, ainsi que sur leur forme. Citons à ce ben Abi'ç-Çalt : propos ces vers d'Omayya Ces anges asservis veillent à tour de rôle, réunis au milieu d'un million d'anges. les yeux rouges, — 157 — Ce sont des messagers qui fendent le ciel par son ordre, et ils ne regardent pas la demeure de ceux qui sont tués. Ils vont comme la vitesse du vent quand il souffle de l'Ouest, et qui revient dans le désert, devant lui, sans donner la chasse. Ils ont, sur leurs épaules des ailes légères; c'est une troupe qui vient en procession lorsqu'on leur demande secours. Quand les disciples de Dieu s'aident mutuellement, ils remportent la victoire, et une aile toute prête les rend agiles. Ils ont pris leur essor avec leurs ailes, et ils ne l'abandonnent pas ; il n'y en a point qui restent en arrière, ni qui cherchent à devancer les autres. Les Musulmans sont d'avis différents sur la question de savoir si les anges possèdent la vue et les sens; il y a des à cause de la gens qui disent que la vue leur manque, subtilité de leur corps et de leurs atomes, qui n'ont point de couleur; or, le regardn'atteintque ce qui a de la couleur. C'est de même qu'on a dit : Ne les sentons-nous pas, eux avec nous pour nous garder? L'air est plus qui sont et plus épais que le corps des anges; puisque nous grossier comment et d'agitation, n'y sentons pas de mouvement d'êtres percevoir par les sens l'existence pourrions-nous subtils que lui? spirituels qui sont bien autrement On a répondu aux objections que font leurs adversaires, tirées de la description que Dieu a fait des anges dans son la grossièreté et la force, « des en leur attribuant Livre, et forts1», joint à ce qui se dit de la grananges grossiers et de celle de leur corps, à ce qu'on deur de leurs attributs sous la trouver le prophète raconte de cet ange qui venait et de même pour tous les autres proforme d'un homme, ne nie pas que on a répondu, disons-nous, qu'on phètes; dans l'ange quelque chose et quelque signiDieu ne produise fication par lesquels il est vu et aperçu quand Dieu le veut, de même qu'il produit quelque chose dans l'air qui se compose de pousdes atomes et qui provient et se noue en nuage, 1. Qor., sour. LXVI, v. 6. — 158 — et se à la vue, qui se dissipe ensuite sière imperceptibles dissout, de sorte que l'on ne voit plus rien, comme auparal'état des djinns, des démons et des vant. Tel est également autres êtres spirituels créés. de ce nom à cause de leur Les anges ont été nommés à et parce qu'ils se conforment assiduité dans l'obéissance et pour marquer ce qu'on veut d'eux, tout spécialement leur supériorité. Il n'est donc pas impossible que les anges et les autres soient de plusieurs espèces, les uns spirituels corporels, les uns croissant et les autres solidifiés. Certaines et le feu sont des légendes prétendent que le tonnerre ils sont les armées de anges. Les anges se prosternent; ses envoyés, ses saints, ainsi qu'il Dieu, ses messagers, est dit dans le Qor'ân : « Les armées du ciel et de la terre à Dieu 1. » L'on dit que les sauterelles et les appartiennent fourmis font partie de ces armées. N'avez-vous pas lu que lorsque Mo'âwiya apprit que El-Achtar, lorsqu'il fut investi du pouvoir, fut empoisonné par du poison versé dans de la « Que cette boisson tisane mélangée de miel, il s'écria: est froide au coeur! Certes, Dieu a des armées faites de miel 2. » On dit encore que la terre, le ciel, ainsi que la plupart des corps du monde, sont des anges, et l'on en tire la preuve de ce passage: «[Le ciel et la terre] dirent tous les deux: Nous venons en toute obéissance 3. » Mais la vraie doctrine est la première, car s'il est permis d'attribuer le nom d'ange à ces choses, ce ne peut être que par figure de et non en réalité. rhétorique 1. Qov., sour. XLYIII, v. 4 et 7. 2. Comparer cette anecdote dans Mas'oûdî, Prairies d'or, t. IV, p 423 3. Qor., sour. XLI, v. 10. — 159 — DISSENTIMENTS DES HOMMES AU SUJET DE LA NATURE DES ANGES Les Musulmans et les gens du Livre disent que les anges sont des créatures comme nous l'avons spirituelles, mentionné haut. Les Arabes plus polythéistes prétendaient les filles de Dieu qui avait eu un commerce qu'ils étaient charnel avec les génies, commerce d'où les anges naquirent. Dieu a dit: « Ils ont associé les génies à Dieu qui les a : « Ils regardent créés 1, a et ailleurs les anges, qui sont les serviteurs du miséricordieux, comme des femmes 2. » Les Harrâniens disent que les anges sont les étoiles qui le monde ; c'est cela qui a conduit les Baténiens régissent à prétendre de sept et de douze, et qu'ils sont au nombre c'est ainsi qu'ils ce passage du Qor'ân : « Dixexpliquent neuf (anges) sont chargés d'y veiller 3. » Les Khorrémites les envoyés qui vont et viennent appellent parmi eux, anges. Les Mazdéens ne nient des anges, êtres pas l'existence d'une création ils les appellent mystérieuse; Amchaspends; et la confirme. leur religion en reconnaît l'existence Certaines que les anges sont les âmes gens prétendent pures, c'est-à-dire que l'homme, quand il a atteint par l'ascétisme la connaissance de la réelle essence des êtres et a fait des mérites et choisir des tous ses efforts pour acquérir au monde louables, ; lorsqu'il supérieur qualités parvient raison se dépouille de son corps, il devient pure et âme Le degré le on l'appelle dès lors ange. Ils ajoutent: pure; d'ici-bas est la prophétie, qui plus élevé dans le monde et les oeuvres, et dans le monde s'obtient par la science à ceux qui ont obtenu la réservé d'en haut, l'état d'ange, dans ce monde. prophétie 1. Qor,, sour. VI, v. 100. 2. Qor., sour. XLIII, v. 18. 3. Qor., sour. LXXIV, v. 30. — 160 — Une autre secte prétend que les anges sont des parties et des parcelles de Dieu qui, d'après eux, est un être simple les anges, et spirituel. (ben Abi 'ç-Çalt) nomme Omayya et les aides de Dieu, en y dans ses vers, les disciples Ce n'est pas là discours divergents. joignant bien d'autres il faut se conune matière que la raison puisse atteindre; Si c'est là la vraie tenter de la connaître (par la tradition). ce dont la méthode méthode, il n'y a pas lieu de renvoyer à des procédés sur la tradition qui n'en font pas repose partie. ATTRIBUTS DES ANGES 1 a dit : et el-Wâqidî rapportent que le prophète Ibn-Ishaq dont le « Vous entretiendrai-]e d'un des anges de Dieu — Oui, prophète de Dieu, » Seigneur m'a permis déparier? — « Dieu a un ange dont les pieds l'assemblée. répondit de part en part, et qui sort dans percent la terre inférieure l'air qui l'environne jusqu'à ce que sa tête vienne sous le trône ; si c'est celui qui tient dans sa main l'âme de Mohammed; entre sa un oiseau était lancé dans l'espace qui s'étend sept cents ans nuque et le lobe de son oreille, il lui faudrait » cette distance. avant de parcourir 2 3 'Ikrima rapporte, d'après qui le tenait Ibn-Djoraidj « Je voudrais dit à Gabriel: d'Ibn-'Abbâs, que le prophète vous voir sous la forme que vous avez dans le ciel. » — « Vous n'êtes pas de force à supporter cette vue, » dit — « Mais si. » — « Où voulez-vous l'archange. que je me » — « A El-Abtah*. »— « L'endroit montre? n'est pas assez 1. C'est par pure inadvertance du copiste que la copule a été omise dans le texte. Sur El Wâqidî, voyez notamment Sprenger, op. laad., t. III, p. LXXI. 2. L'un des premiers traditionnistes qui écrivirent des livres, mort en 150 hég. Cf. Sprenger, op. laud., t. III, p. xcvni et suivantes. 3. Esclave berbère d'Ibn-'Abbàset affranchi par lui, mort en 107 hég. Cf. Sprenger, id. op., t. III, p. cxui. 4. Lit caillouteux de torrent à égale distance de la Mecque et de Mina. — 161 — — «A'Arafat. » — « Cela est convepour moi. » » L'archange le lui promit sortit donc; le prophète et se trouva face à face avec Gabriel qui sur-le-champ descendait des montagnes son corps remplissait cV'Arafât; entre et l'Occident, sa tête couvrait l'Orient les l'espace deux régions du ciel, ses deux pieds reposaient opposées sur la terre; il avait plusieurs milliers d'ailes qui scintillaient, de couleurs variées. A sa vue, le prophète Gabriel s'évanouit; le proreprit alors la forme sous laquelle il venait trouver la forme de Dihya el-Kelbî 1, autrement phète, c'est-à-dire dit Ibn-Khalifa ben Farwa el-Kelbî; il le pressa sur sa poiMohammed revint à lui, il lui dit: « Je ne trine; quand » pensais pas que Dieu eût fait une créature qui te ressemble. — « 0 Mohammed, dit l'archange, dit si tu qu'aurais-tu avais vu Isrâfîl dont la tête est sous le trône et les deux terre? Le trône repose sur pieds aux racines de la septième et parfois, par crainte de Dieu, il maigrit ses omoplates, au comme un bouvreuil; sa grandeur seule point de devenir » porte le trône de ton Seigneur. 2 Une tradition à l'autorité d'Ibn-Mas'oûd qui se rattache prétend que Dieu a un ange dans le creux du pouce duquel tiennent toutes les mers ; et une autre, qui se couvre de celle de Ka'b el-Ahbâr 3, dit que Dieu a un ange portant les cieux sur son épaule et les faisant tourner comme une meule ; IbnMas'oûd a dit encore au sujet des attributs des anges de châtiment : « Il n'y a point d'ange parmi eux qui n'avalerait facilement les cieux, la terre et tout ce qui s'y trouve, si grand nable. 1. Personnage qui lut envoyé par Mohammed à la cour d'Héraclius. « Der sebônste Araber seiner Zeit, welcher dem Engel Gabriel glich,» dit Sprenger, op. laud., t. III, p. 265. Comparer ce passage avec ce que ditNawawî, éd. Wiistenfeld, p. 239, de ce personnage, dont le nom complet est Dihya (ou Dahya) ben Khalîfa ben Fadàla ben Farwa el-Kelbi. 2. Sur ce compagnon du prophète, voyez Nawawi, p. 369. 3. Sur ce rabbin du Yémen, grand fournisseur de légendes juives, voyez Sprenger, op. laud., t. III, page cix, note 2. 11 — 162 — de grandeur Dieu le lui ordonnait, Dieu a donné tellement à ces anges. » On dit, au sujet de la description des anges de miséricorde et de châtiment, de Gabriel, de Michel et d'Israfîl, de l'ange de la mort et d'autres encore, des choses que le vrai croyant doit croire et admettre. On dit aussi que les du trône sont des anges dont le pied est aussi porteurs de une marche grand que la distance parcourue pendant sept mille ans; ils ont des cornes comme celles de l'argali. les uns, et Le trône sur leurs omoplates, d'après repose sur leurs épaules, au milieu du trône, d'après qui s'élèvent les autres. Dieu sait mieux et plus sûrement la vérité. 1 cite l'autoAbou-Hodhaïfa rapporte, d'après Moqâtilqui rité d"Atâs: que Dieu envoie Gabriel chaque jour au jardin et que l'archange ses deux ailes dans le d'Éden, trempe ruisseau de telle qui s'y trouve, puis il revient et les secoue, sorte qu'il tombe de chaque aile soixante-dix mille gouttes dont Dieu crée autant d'anges; et il ajoute : Il ne tombe pas une seule goutte du ciel sur la terre sans qu'elle soit accompagnée d'un ange, qui descend avec elle sur la terre, mais n'y revient fois. Le même dit encore auteur plus une autre d'un empan qu'il n'y a pas dans les cieux d'emplacement sans qu'il s'y trouve un ange debout, ou prosterné, ou le corps incliné, et qui n'a pas relevé la tête depuis qu'il a été créé ; mais il la relèvera « Grand au jour du jugement et s'écriera: Dieu ! Nous ne t'avons pas servi comme nous l'aurions dû! » Dieu, dit-il, a un ange préposé aux mers; quand il place son pied dans l'eau, le flux se produit, et le reflux quand il le retire. Les archanges sont au nombre de quatre, de Gabriel, l'ange la mission, de la trompette, Isrâfil, l'ange Azrâ'il, l'ange de la mort, Michel, l'ange du pain quotidien. 1. Exégète du Qor'àn, mort en 220 hég. Cf. Sprenger, op. laud., t. III, p. cxvn. 2. Plusieurs traditionnistes ont porté ce nom. Cf. Sprenger, op. laud., t. III, p. cxvi. — 163 — On rapporte cTAli, fils d'Abou-Tâlib, qu'il aurait dit : «Le tonnerre est un ange préposé aux nuées qu'il pousse de contrée en contrée; il tient une certaine de fer; quantité il l'interchaque fois qu'un nuage manifeste de l'opposition, » pelle, et l'éclair est le fouet au moyen duquel il lefouaille. Ibn el-Anbârî dans son Kitâb ez-Zâhir\ raconte, que les de la façon la plus belle, nuages sont un ange qui s'exprime est son discours, l'éclair son rire pleure et rit; le tonnerre et la pluie ses pleurs. Ka'b [el-Ahbâr] aurait dit: « Si Dieu n'avait pas préposé à votre "boire et à votre manger, pendant votre sommeil et votre état de veille, des êtres qui éloignent de vous les accidents ainsi qu'il est dit : pour vous protéger, Tout homme a des anges qui se succèdent sans cesse, placés devant lui, derrière lui: ils veillent sur lui par ordre du » Seigneur 2, [vous seriez fort embarrassés!] Hichâm ben 'Ammâr ben cAbd er-Rahîm ben Motarrif rapporte, d'après Sa'ld ben Salama, qui le tenait de Abân, aurait dit : « Dieu a un ange à d'après Anas, que le prophète mille têtes ; chacune de ses tètes a mille faces ; chaque face mille bouches, et chaque bouche mille langues qui glorifient sanctifient le Seigneur, chacune en mille idiomes différents.» et celles qui y ressemblent Toutes ces légendes dépendent de la sincérité de la tradition et de la qui les a conservées véracité du rapporteur, à puisqu'il n'y a rien d'impossible de celui qui en parle ; Dieu, quelle que soit l'imagination et c'est confirmé par ceci que Dieu a créé les principes de ce monde ex nihilo, et non point d'un principe antérieur. Or, un être qui peut faire 'cela, peut aussi faire des choses plus étonnantes. 1. Ce livre est mentionné dans le Fihrist,t. I, p. 75. L'auteur s'appelait en réalité Abou-Bekr Mohammed ben el Qâsim et était le fils d'AbouIVTohammedQâsim el-Anbârî, grammairien et traditionniste de l'école de Koûfa. Cf. Abou'-l-Féda, Annales inoslemici, t. II, p. 409 ; S. de Sacy, p. 142, note 148;' Ibn-Khallikân, Anthologie grammaticale, Biocjraphical Dictionary,t. III, p. 53 (le Kitâb es-Zâhir est mentionné p. 54). 2. Qor.j sour. XIII, v. 12. — 164 — des anges est telle qu'elle moment que la situation en disant que Je nom d'ange d'être décrite, s'applique inertes et mortes, ce qu'on raconte d'eux à des matières On dit en effet que le vent est un plus merveilleux. du souffle d'un ange. disent qu'il provient d'autres ange; des Bih-Afrîhomme Je mentionnerai également qu'un à que je cherchais diyya 1, qui sont une secte de Mazdéens ramener au bien et que je fréquentais, disputa avec moi au les manière d'enterrer sujet du mal qu'il y a clans notre morts, de façon à nous satisfaire ; il me dit : « La terre est un voulezange, à qui vous faites digérer les morts. Comment vous qu'on approuve une pareille action ? » Certains individus croient que les démons sont les gens méchants et impurs, et que les anges sont les gens de bien 2 est ce et vertueux. La doctrine des que nous avons raconté et décrit. Du vient aussi n'est LES ANGES SONT-ILS OBLIGÉS OU CONTRAINTS ? SONT-ILS SUPÉRIEURS AUX MUSULMANS VERTUEUX ? Certaines disent que les anges sont contraints personnes et forcés à accomplir leurs actes. On rapporte d'Ibn-'Abbâs du Qor'ân : « Ils qu'il aurait dit, à propos de ce passage célèbrent ses louanges le jour et la nuit; ils n'inventent rien contre lui \ » que cette récitation leur tenait lieu de ce que nous appelons la respiration. Un autre a affirmé qu'ils sont obligés et contraints, parce que Dieu a dit : « Et quiconque dirait : Je suis un dieu à côté de Dieu, aurait pour récomne peut pense la géhenne''.)) être faite Or, une menace 1. Disciples de Bik-AMd, sur lequel on peut consulter Al-Bîroùni, Clu-onology, trad. par Sacbau, p. 193; Chahrastâni, trad. Haarbrûcker, t. I, p. 283. 2. Mot illisible. 3. Qor., sour. XXI, v. 20. 4. Qo/-., sour. XXI, v. 30. — 165 — valablement Il a dit égalepour ce qui n'est pas prédestiné. ment : « Je vais établir un vicaire sur la terre. Les anges : Veux-tu établir un être qui commette des répondirent et répande le sang pendant désordres tes que nous célébrons sans cesse? — Je sais, louanges et que nous te sanctifions le Seigneur, ce que vous ne savez pas 1. » Ce disrépondit leur prête., montre qu'ils jouissent de cours, que le Qor'ân libre arbitre. Et encore : « Ne désobéissant pas aux ordres du Seigneur, ils exécutent tout ce qu'il leur commande2.» Or, s'ils n'avaient Dieu ne les aurait pas la capacité de désobéir, Le sens de ces mots : « Ils célèbrent pas loués d'y renoncer. ses louanges le jour et la nuit ; ils n'inventent rien contre lui,» c'est une louange qu'il leur adresse pour leur assiduité à le servir ou parce qu'ils n'interrompent pas leurs dévotions comme le font les hommes, à cause des besoins et des de ceux-ci ; et quant à ce qu'a dit Ibn-'Abbâs., occupations leur est aussi aisée que la respiration, que la glorification dans l'obéissance cela veut dire en tant que rapidité et la soumission. Il se peut aussi que leur glorification soit et en partie libre. Si l'on dit : Du en partie nécessaire de leur part provient de leur libre moment que l'obéissance doivent-ils recevoir une récompense arbitre, pour cela ? disent que leur récompense est de Or, certaines personnes se voir plus rapprochés de Dieu et placés à un plus haut disent consiste en ce degré, tandis que d'autres qu'elle et que l'activité qu'ils ont plus de force pour le servir, dans le service se renouvellent; et la vivacité d'autres, sont les habitants du Paradis, et que la que leurs serviteurs à manger et à boire, ne consiste pas entièrement récompense car ils n'ont pas de corps creux pour qu'ils soient contraints d'avoir les mêmes besoins que les êtres doués d'un corps creux. 1. Qor., sour. II, v. 28. 2. Qor., sour. LXVI, v. 6. — 166 — consiste en ceci que On dit encore que leur récompense sont exaucés, les voeux qu'ils forment pour les Unitaires ceux le trône, comme le dit le Qor'ân : « Ceux qui portent du Seigneur; ils les louanges célèbrent qui l'entourent son pardon croient en lui et implorent pour les croyants. et tout de ta miséricorde tu embrasses disent-ils, Seigneur, ont été de ta science 1, etc. » Leur service, depuis qu'ils exaucés ce qu'ils consiste en ce qu'ils sont créés, pour donc des en faveur des Unitaires demandent ; ils forment et des supplications demandes ; et après cela, il consiste et en expressions de reconnaissance. en remerciements sur la question de savoir On est d'avis différents qui des anges ou des Musulmans vertueux. Beaul'emporte, croient de Musulmans des anges coup que les qualités sont supérieures, et ils s'appuient sur ce passage du : Je ne vous dis pas que je possède Qor'ân : « Dis-leur des trésors de Dieu, que je connais les choses cachées ; » et sur cet je ne vous dis pas que je suis un ange2.... autre, dans le langage qu'il prête à Satan : « Dieu ne vous interdit cet arbre qu'afin que vous ne deveniez pas deux et sur les paroles des anges et que vous ne soyez immortels3,» de Joseph : « Ce n'est pas un homme, c'est un compagnes » et encore : « Obéissants aux ordres du ange adorable', ils exécutent tout ce qu'il leur commande'; » et le Seigneur, suivant : a Ils célèbrent ses louanges le jour et la nuit ; ils n'inventent rien contre lui", » et encore : « Nous honorâmes les enfants d'Adam. Nous les portâmes sur la terre et les mers, nous leur donnâmes des aliments pour nourriture délicieux et nous leur accordâmes une grande supériorité 1. 2. 3. 4. 5. 6. Qor., Qor., Qor., Qor., Qor., Qor., sour. XL, v. 7. sour. YI. v. 50. sour. VII, v. 19. sour. XII, v. 31. sour. LXVI, v. 6. sour. XXI, v 20. — 167 — sur un grand nombre d'êtres que nous avons créés 1. » Du moment une que Dieu ne dit pas : « Nous leur accordâmes sur tous ceux que nous avons créés, » il grande supériorité s'ensuit que nous avons là des êtres qui peuvent leur être supérieurs. On a dit : Celui qui ne se révolte jamais et celui qui ne de sa rébellion être égaux? peut se dépouiller peuvent-ils Et comment l'être qui vit tout au plus cent ans pourrait-il être préféré à celui qui vit éternellement? Aussi a-t-on admis que les pieux Musulmans aux anges sont supérieurs aux difficultés de l'obéissance en parce qu'ils s'endurcissent combattant les passions charnelles, en se défendant contre le démon et en accomplissant des oeuvres mystérieuses par la crainte de Dieu et le désir du bien. Comment peut-on considérer l'obéissance de celui qui a été purifié des taches de la passion, qui a été délivré de la pression de la luxure, qui a été assisté par la protection de la chasteté et s'est gardé des suggestions du démon, par à celle de l'homme pour qui les passions sont une rapport seconde nature et qui est voué à des ennemis tirés de sa du genre auquel il appartient et de son propre personne, démon particulier? Les oeuvres seules acquièrent la totalité du mérite, en supportant les difficultés, les peines et les fatigues qu'on y rencontre. On ne nie point, disent quelques-uns, que les anges ne soient supérieurs aux hommes et à beaucoup de Musulmans, à tel point que nous nous glorifions des versets que notre a lus plus haut; nous ne mettons en dehors que les adversaire vertueux Musulmans et les hommes de bien parmi eux. Dieu a devant sa créature obligé les anges de se prosterner pure, Adam ; n'était-ce un mérite point parce qu'il lui reconnaissait supérieur ? Il a dit : « Si vous êtes rebelles au prophète, Dieu tout homme est son protecteur. Gabriel, juste parmi les 1. Qor., sour. XVII, v. 72. — 168 — assistance 1. » Il a menet les anges, lui prêteront croyants les croyants tionné en premier les justes d'entre parce qu'ils ontplus de mérite que bien des anges, et la nécessité de croire, aussi grand n'est pas un mérite que cette pour ceux-ci, Dieu a dit : « Le prophète nécessité pour les vrais croyants. 2. » Néanmoins les anges sont croit en Dieu et aux croyants des gardiens et des protecteurs pour les fils d'Adam. dans un hadith, On rapporte, que les anges interrogèrent : « Je ne Dieu au sujet du Paradis, et Dieu leur répondit vertueux d'entre ceux que j'ai créés placerai pas l'homme de ma main, comme ceux à qui j'ai dit : Soyez, et ils furent. » dit que Dieu Une légende qui s'autorise de Ka'b [el-Ahbâr] a placé chez les anges la raison sans passion, chez les bêtes la passion sans raison, les deux ensemble chez l'homme; celui dont la raison a vaincu la passion est meilleur que les est pire anges, et celui dont la passion a vaincu la raison que les bêtes. Un auteur récent, cherchant sur des arguments, s'appuie ces vers d'un poète Rida, fils de Moûsâ, qui loue (l'imam) 3: à Abou-Nowâs vers qui ont aussi été attribués On m'a dit : Vous êtes unique parmi les hommes en tout discours formé de paroles renommées. En fait de bons sermons, vous avez un chapelet dont les perles ont été enlevées aux mains de celui qui les a recueillies. Pourquoi avez-vous cessé de louer le fils de Moûsâ et les qualités qui le distinguent? Je répondis : Je ne saurais convenablement louer un imam dont le père avait Gabriel pour serviteur. 1. Qor., sour. LXVI, v. 4. 2. Qor., sour. IX, v. 61. 3. Voir sur ce poète, S. de Sacy, ChrestonuUhw arabe, p. 42, note 25. 2° éd., t. I, — 169 — DU VOILE Sachez que le voile n'a pas besoin de définition par simple citation, parce qu'il est bien certain que Dieu est voilé à sa créature ; on ne dit pas absolument qu'il soit défini, parce que le voile peut s'expliquer de différentes fils façons. Wahb, d'Aboule prophète de la Sélâm, rapporte qu'il interrogea : « Dieu se cache-t-il à ses créatures façon suivante par autre chose que le ciel? » A quoi le prophète répondit : « Oui, entre lui et les anges qui portent le trône, il y a soixante-dix voiles de lumière, soixante-dix de feu et soixante-dix de » et il en énuméra ténèbres, quinze. jusqu'à Dans la tradition à l'ascension relative de Mohammed, il est dit : « Je m'arrêtai à une mer faisant partie de la mer Verte. Or, on nous cria : Faites reposer Mohammed dans la lumière en tremblant un certain ', » et il mentionna nombre de mers de lumière. Parmi les Musulmans, il y en a qui considèrent comme très au voile; comment la croyance en douterait-on, importante fils de Salama ', raconter quand on voit Hammâd, d'après cImrân el-Harrânî qui le tenait de Zorâra, fils de Aufî : « Le — 0 dit: 0 Gabriel, as-tu vu ton Seigneur? prophète entre lui et moi se trouvent Mohammed, répondit l'archange, du voiles de lumière soixante-dix ; si je m'étais approché été consumé par le feu. » j'aurais plus inférieur, 3 dit Abou-Moûsâ el-Ach'ari Une tradition par rapportée 1. Le texte est probablement corrompu, et il ne m'a pas été possible de le rétablir. Ce passage appartient à une rédaction du récit de l'ascension sensiblement différente de la version classique que l'on peut voir dans Tabarî, t. I, p. 1157 et suiv., et Ibn el-Athlr, éd. Tornberg, t. II, p. 36.' 2. Traditionniste, mort en 167 bég. Cf. Sprenger, op. laxtcl., t. III, p. xcix. 3. Un des mouhddjir ou émigrés, sur lequel on peut voir Sprenger, op. laud.j t. II, p. 164. — 170 — tout ce qui que si la majesté de la face de Dieu se dévoilait, la plus facile s'y trouve serait dévoré par le feu. L'explication est ce qu'on rapporte d'El-Hasan qui aurait dit : « Aucun entre être n'est plus proche de Dieu qu'Isrâfîl, et cependant, lui et le Seigneur il y a sept voiles, dont celui de la gloire et » celui de la magnificence et de la grandeur. Ce n'est point là une de ces choses qui nécessitent une définition l'action de voiler, parce que ce n'est expliquant entre celui qui voile et la chose point un corps s'interposant cle la sensation et voilée, mais représente l'éloignement la renonciation à en embrasser l'idée. aussi Cela rappelle les qualités cle grandeur et de puissance à Dieu, à réservées l'exclusion de de ses créatures. fait plus Cette représentation d'effet auprès des hommes, et répond mieux à la magnification du Créateur et à l'amplification que l'on donne à sa puissance pour le faire désirer et le rendre effrayant, puisque la plupart des hommes considèrent les choses que leurs sens ne peuvent atteindre et qui ne se représentent pas dans leur comme un non-être. Ce qui prouve cette esprit, absolument c'est ce que la tradition nous a rapporté : interprétation, « La grandeur est mon voile et la magnificence mon étrier 1; celui qui me les disputera, je le jette dans le feu et ne m'en soucie guère. » Aucun auditeur a-t-il le doute que la grandeur, on ne peut s'en faire de voile, ni la magnificence s'en Mais la véritable est celle que nous envelopper? explication avons adoptée. Au surplus, Dieu sait mieux la vérité! On trouve, dans les vers des Arabes, la description du voile. Un poète a dit : A toi, ô notre Seigneur, louange, reconnaissance et remerciements! Rien n'est plus haut, rien n'est plus glorieux que toi. Tu es un roi protecteur sur Je trône du ciel ; les nobles s'humilient et se prosternent devant ta gloire. Il n'y a point d'homme qui l'atteigne par son regard, et sous le voile de la lumière, il y a des créatures assistées par lui. 1. Correction marginale: « mon manteau. » — 171 — 'DE CE QUE L'ON DIT RELATIVEMENT AU BUISSON DE LA LIMITE C'est celui clans le livre de Dieu 1. On qui est mentionné sous l'ombre d'une rapporte qu'il a la forme d'un arbre; seule de ses branches un cavalier peut marcher pendant ... ans'? avant de la traverser. Ses fruits sont semblables à des pots, et ses feuilles à des oreilles d'éléphants. C'est là les âmes des martyrs et des justes, sur que vont demeurer des coussins d'or. Dieu a dit : « Près du buisson de la limite, — là où est le jardin du séjour, — le buisson était couvert d'un ombrage 3. » dans ses vers: Hassan* l'a mentionné Il y a un lieu situé auprès du buisson de la limite, Ahmed, sans aucun doute, à l'Élu (le prophète). réservé à du Qor'ân Le passage qui dit que « là est le jardin du que cet arbre est celui séjour » réfute ceux qui prétendent sur le mont Hirâ, lorsque sous lequel se trouvait le prophète du texte sacré 5. C'est certain, Gabriel lui apporta la révélation : « Ma à moins qu'on ne le compare à ce hadith du prophète » chaire à prêcher, que voici, est un des gradins du Paradis; et la chaire de même quand il a dit : « Entre mon tombeau » C'est du Paradis. un des parterres où je prêche s'étend comme quand il a dit : « Le Paradis en effet un système, ce passage dans est sous l'ombre des sabres ; » mais prendre 1. Qor., sour. LUI, v. 14. 2. Lacune dans l'original. 3. Qor., sour. LUI, v. 14, 15 et 16. 4. Probablement Hassan ben Thâbit, l'an des poètes à la dévotion du prophète, mort en 54 hég. (673-74). Cf. Ibn-Khallikan, Biographical Dictionary, t. IV, p. 259, note 20; Sprenger, op. laud., t. III, p. 68. 5. Sur le mont Hirâ près de la Mecque, voyez Sprenger, op. laud., t. I, p. 296. La partie du Qor'ân qui y fut révélée est la sourate XCVI, versets 1 à 5. Cf. Sprenger, ibid.; Rodwell, The Koran translatcd, p. 2, note; Th. Noldeke, Geschichie des Qorâns, p. 62. — 172 — la première explinon au figuré, d'après son sens propre, sur des et appuyé est plus connu et plus célèbre, cation, traditions plus nombreuses. de la cet arbre buisson On a dit qu'on avait surnommé limite, parce que c'est le terme extrême où aboutit la science nul ne sait ce qu'il y a au delà, ni ange, ni des savants; l'exCarmate un entendu sait. J'ai seul le Dieu prophète; l'insrecevait pliquer de cette façon : « A Hirâ, Mohammad le de ce que Gabriel savait, qui lui fit connaître piration secret à cause des indices qu'il vit chez lui et des signes qu'il et de ces sectaires aperçut 1. » Que Dieu brise la bouche ! frustre leurs espérances DU PARADIS ET DE L'ENFER des diverses Je ne connais personne, parmi les sectateurs ou le châpar la récompense qui nie la rétribution religions, on ne diffère que sur la description de cette rétritiment; où elle aura lieu. sur son nom, le lieu et le temps bution, la rétribution, l'on rejette également En effet, si l'on rejette l'ordre de pratiquer le bien et de fuir le mal, la promesse l'on autorise d'une récompense et la crainte d'un châtiment; et on les abandonne à elles-mêmes, la négligence clés créatures, Dieu de sottise et d'ignorance, à ce qui conduit à accuser l'hérésie et à l'athéisme. Cette question dépend du principe à l'unité de Dieu, car, du moment de la croyance que la démonstration de Dieu, avec sa puisqui prouve l'existence sance et sa sagesse, est admise, il n'est pas possible qu'un de ses actes soit dépourvu de sagesse et de justesse. Or, nous savons que le sage par excellence n'a pas créé ce monde en et qu'il n'a ordonné à vain, ni pour se jouer, ni par erreur, ses créatures de faire le bien et d'éviter le mal que pour la 1. Dans ce passage, qui a déjà gêné le copiste, je restitue .^ju pour — 173 — dont il les récompense qu'il leur réserve et le châtiment avertit. Dieu nous garde de penser qu'il n'est pas la justice même ! Les mêmes motifs qui font croire à l'existence de Dieu s'appliquent à la rétribution, les mêmes arguments l'établissent. Ensuite le consensus de la plupart des peuples en de la terre à l'admettre est un des plus grands arguments de la raison et sa faveur, puisque ce sont les arguments le consensus le bien fondé d'un axiome. Quelle qui établissent excuse peut-il rester après cela à celui qui refuse de s'y rendre ou à celui qui penche vers l'opinion contraire? Quand il vaut même il aurait ressenti en lui-même, une répulsion mieux sa raison plutôt que celle des pour lui suspecter vrais croyants et de tous les peuples et races. Quant à la doctrine relative à la façon où et dont la rétriet bution se produira, si c'est par le moyen d'un paradis au c'est une matière d'un enfer ou de toute autre manière, mais si Dieu le veut, sujet de laquelle on suit la tradition; et l'enfer. il" peut rétribuer autrement que par le paradis ce sont les Ce qu'on entend généralement par récompense, les choses désagréables délices et la joie, et par châtiment, et la punition. Or, il n'y a pas de délice plus grand que la ni de châtiment durée de la vie éternelle, plus expressif que le feu, qui dévore les contraires. DIFFÉRENTES OPINIONS AU SUJET DU PARADIS ET DE L'ENFER a lu dans les lois des Harrâniens que le Créateur un délice sans fin et a menacé promis à ceux qui obéissent à leur ceux qui désobéissent d'un châtiment proportionné des anciens. la loi adoptée par la plupart c'est démérite; Parmi ceux-ci, il y en a qui prétendent que l'âme mauvaise a corrompu et a nui, est emqui fait le mal dans ce monde, dans l'éther, en quittant sa forme corporelle, qui prisonnée, et est un feu situé clans la partie du monde la plus élevée; J'ai — 174 — à son prinretourne les vertus, a l'âme bonne, qui pratiqué vertueux l'homme D'autres que éternel. prétendent cipe tandis que le de haut au l'espace, la mort, plus s'élève, après dans les parties les plus basses où il reste descend mauvais dit : « Le a Aristote éteint. feu du et ténèbres dans les près et le plus bas de l'éternité, le lieu est de haut l'espace plus celui de la mort. » la rétrireconnaît de le l'Inde, Le vulgaire, peuple parmi sortes toutes eux-mêmes se tuent par et ceux bution, qui préle bûcher et la noyade, de châtiments, par le meurtre, les saisir avant du paradis viennent tendent que les vierges Je n'ai cité ce fait que pour que leur âme se soit envolée. du paradis, malgré l'existence qu'ils reconnaissent prouver et leur ignorance. leur infidélité pour en admettre Les gens du Livre sont tous d'accord sont cités dans l'enfer et le l'existence, paradis que parce ils diffèrent sur la desmais de leur endroit livre; d'un plus se nomme en hébreu ('ibrâCelui-ci du paradis. cription Une secte de Gan'âdhén'. et en 'ibriyya niyya) baradisâ\ l'enfer se monJuifs prétend qu'au jour de la résurrection 3 et un feu dans cette trera clans la vallée de produira un pont sur celle-ci, que le paradis vallée; qu'on dressera reet que les créatures du côté de Jérusalem, se montrera eux de marcher sur ce pont. Ceux d'entre cevront l'ordre et les coule vent, courront comme qui seront innocents secte des mêmes clans le feu. Une certaine pables tomberont tous deux et l'enfer disparaîtront prétend que le paradis et qu'ensuite après mille ans à partir du jour du jugement, et les des anges du paradis deviendront les habitants 1. Transcription araméenne de IlapaSeia-oç. 2. r$"îJ- D'après ce passage, notre auteur entendrait par Hbrâniyya raraméen et par 'ibr-iyya l'hébreu : mais il ne faudrait pas trop se fier à cette distinction. 3. Lacune. C'est naturellement de la vallée de Josaphat qu'on a entendu parler ici. — 175 — damnés raîtront des os cariés. D'autres affirment qu'ils ne dispajamais ni l'un ni l'autre. aux partisans ils voient la Quant de la métempsycose, rétribution dans les transformations et prétendent animales que ceux qui sont passés dans des corps de bêtes fauves ou de brutes y ont été envoyés par châtiment, tandis que ceux la justice, ont évité de faire le mal et se qui ont distribué sont distingués sont transformés conduite, par leur bonne en rois, en chefs, ou en directeurs. de C'est là la doctrine nombre d'entre les anciens. Parmi les athées, il y en a qui ne nient pas la rétribution en ce monde les douleurs et les misères, par la pauvreté, les chagrins, tandis actions commises, pour les mauvaises sont la récomque la vie large, le repos, la joie, le plaisir pense des belles actions. 1 d'entre Les bouddhistes les Indiens prétendent que celui qui a fait peu de bien devient vêtu d'habits triste, de porte en porte sans recevoir d'aumônes, crasseux, courant un roi et que celui de bien devient qui a fait beaucoup obtient Celui qui a donné de la nourriture grand et puissant. celui la force, car le corps se renforce par la nourriture; des vêtements reçoit la beauté en récompense, qui a donné une obtient un feu dans les ténèbres et celui qui allume bonne vie, parce que le matin chasse les ténèbres. DIFFÉRENTES OPINIONS DES MUSULMANS AU SUJET DU PARADIS ET DE L'ENFER Les en trois sectes sur cette question. se divisent et de Bichr, à l'exception d'Abou'l-HodhéïP Mo'tazélites, et l'enfer fils de Mo'tamir ', prétendent que le paradis le seront seulement été créés, n'ont qu'ils pas encore Ceux-ci 1. Somanlyya. Voir ci-dessus, p. 133, note. 2. Voir ci-dessus, p. 34. 3. Cf. Fïhrist, t. I, p. 162; Chuhrastâni, trad. Haarbrùcker, t. I, p. 65. — 176 — 1 admet le jour de la résurrection. En-Nadjdjâr qu'ils ne le sont pas encore, et aussi qu'ils ont été créés, Musulmans ce jour-là. Les autres mais qu'ils le seront ont été créées et sont endisent que ces deux entités des tièrement et ils en donnent terminées, pour preuves du prophète. Parmi ces verset» du Qor'ân et des traditions dans le paradis ; preuves on peut citer celles-ci : « Entre ah! si mes concitoyens savaient 2! — Ne croyez pas que ceux qui ont succombé dans le sentier deDieu, soient morts; 3. de lui leur nourriture ils vivent près de Dieu, et reçoivent — Un Paradis, est vaste comme les cieux et la terre, destiné à ceux qui craignent Dieu 4. » Est-il possible de le considérer comme n'étant pas encore créé? du prophète On trouve dans les traditions que Dieu a de telle et telle façon, avec des qualités créé le Paradis inscrites dans les livres (spéciaux). Dieu a encore dit : « Craignez le feu préparé pour les infidèles ' ! — Les impies seront amenés devant le feu chaque matin et chaque soir 6. — 0 Adam, habite le Paradis avec ton épouse 7. » Leurs adversaires disent que le paradis et l'enfer signifient seulement et châtiment, récompense qui ne peuvent être mérités existé les actions qu'après qu'ont qui les et ils ajoutent: Si le Paradis est déjà créé, où motivent; le ciel et la terre ne sauraient est-il, puisque le contenir, étant donné ce que dit le Qor'ân : « Il a pour largeur les cieux et la terre? » Ils interprètent tous les passages du relatifs au paradis et à l'enfer par Qor'ân et de la Sunna la promesse dont la réalisation est attendue. Dieu a dit : « Les justes seront dans le séjour des délices, mais les pré1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. Voir ci-dessus, p. 37. Qor., sour. XXXVI, v. 25. Qor., sour. III, v. 163. Qor., sour. III, v. 127. Qor-, sour. III, v. 126. Qor., sour. XL, v. 49. Qor-, sour. VII, v. 18. — 177 — varicateurs dans l'enfer 1. » Il parle en effet d'eux, bien que ce ne soit pas au temps présent. Les mêmes adversaires : Il n'est pas impossible à Dieu de créer chaque répliquent ou de le conserver comme jour un jardin et de le détruire, il le veut, et de faire jouir les âmes des fidèles d'un jardin qu'il a créé pour eux, ou bien d'autre chose que d'un jardin, et de châtier les âmes des pervers dans un feu ou dans tout La promesse de Dieu, au sujet autre chose. Et ils ajoutent: de ce qu'il a créé, a été donnée antérieude la destruction et ses châtiments rement ; ses récompenses ne disparaîtront il faut absolument actuellement, jamais. Mais s'ils existent un jour, ce qui est contraire à la proqu'ils disparaissent messe de Dieu; or, ses paroles ne peuvent admettre aucun changement. Leurs contradicteurs : leur répondent (les orthodoxes) ni un châLe paradis et l'enfer ne sont ni une récompense cette récomtiment: ce ne sont que le lieu où se produiront où les hommes seront récompensés pense et ce châtiment, est excepté de la destruction et de la ou punis; cet endroit « A moins que Dieu disparition par cette parole du Qor'ân: ne le veuille autrement 2, »et par l'ordre qu'il leur a donné d'être tous deux éternels à jamais. De même qu'il a menacé il a promis de ne pas anéantir le la création, de détruire paradis ni l'enfer. du paradis; sur l'endroit On a aussi différé d'opinion les uns ont dit qu'ils est dans l'autre monde, qui est déjà ont répliqué: Non, il est dans un monde à créé; d'autres tous les mondes qui font partie lui, et à Dieu appartiennent D'autres ont encore dit: de la création, autant qu'il veut. du Il est dans le septième ciel, dont le toit est le trône à ce sujet. une tradition Miséricordieux ; et ils citent D'autres enfin disent qu'il est créé, mais qu'on ne sait pas à ce que Dieu le tienne en où il est. Il n'y a rien d'étonnant 1. Qov., sour. LXXXII, v. 13-14. 2. Qoi\, sour.XI, v. 109 et 110. 12 — 178 — le monde en dehors tient de même qu'il de S dehors l'espace de l'espace. terre inférieure, est sous la septième On dit que l'enfer à ce propos. et on cite des traditions DE LA DESCRIPTION DU PARADIS ET DE L'ENFER la plus complète La description qui se trouve du paradis tout ce que : « On y trouve clans le Qor'àn est la suivante leurs yeux ; leur goût pourra désirer et tout ce qui charmera 5. » La tradition la plus comvous y vivrez éternellement qui la tenait du plète à ce sujet est celle d'Abou-Horéïra, : « J'ai préparé au nom du Seigneur parlant prophète, oeil n'a encore vu, justes ce qu'aucun pour mes serviteurs n'a imaaucun esprit humain oreille n'a entendu, aucune » giné; c'est une chose dont vous n'avez pas connaissance. s'en trouve clans le Abou-Horéïra ajoute : La confirmation ne saitpas combien de joie lui est livre de Dieu: « L'homme de ses actions 3. » en secret pour récompense réservée Minhàl ben cAmr, qui le ben rïabib'', Iiamza d'après le fils de la IJanénte, que tenait de Mohammed rapporte du paradis ce que vous voudrez, a dit: « Dites le prophète à ce qu'il est. » De là inférieur sera toujours votre discours du paradis et de vient qu'on s'est livré à des descriptions sur aucune l'enfer tradition, parce que qui ne reposent à une débauche d'imal'auteur, quand même il se livrerait ne saurait dépasser les limites de son propre esprit gination, ni les bornes de sa connaissance ; il ne peut se flatter d'at1. Je supplée V devant ^\<C ,j, comme dans la seconde partie de la phrase. 2. Qor , sour. XLIII, v. 71. 3. Qo/\, sour. XXXII, v. 17. 4. Abou 'Omûra Haraza ben Habib ez-Zayyât (le marchand d'huile), lecteur du Qor'ân et jurisconsulte; mort en 156 hé"" Cf- Films!'' ' t ' I ' p. 29. — 179 teindre le fond de ce qui s'y trouve, ni même une partie, parce que les délices et la vengeance promises par Dieu sont au-dessus de toute énumération, sont infipuisqu'elles nies et sans terme. On interrogea le prophète au sujet des habitants du pa« Nus et glabres, Il répondit: radis. les yeux enduits de ans. » Telle est la version rapcollyre, âgés de trente-trois ben Salama, 'Alî ben Mourid, portée par Hammâd d'après mais un autre 1, d'après Abou-Horéïra; d'après El-Mosayyib la même tradition.de la façon suivante : « Agés de rapporte trente-trois ans, ayant l'âge de Jésus au moment de sa mort, la face de Joseph, le coeur d'Abraham, la stature d'Adam, « la voix de David et le langage de Mohammed. du paradis a dit : « Les habitants Abou-Horéïra croissent et en beauté, absolument comme les hommes en perfection » ici-bas en laideur et en décrépitude. croissent secte clegens duLivre nie que les habitants Une certaine et aient des rapports du paradis mangent cela tient sexuels; la résurrection à ce qu'il y en a parmi eux qui n'admettent que pour les âmes ; mais Dieu les a démentis dans le Qor'ân, la nourriture toute blanche dont il parle à en mentionnant propos du paradis. en parlant du paradis, aurait On dit que le prophète, ces mots : « Chaque homme d'entre ses habitants prononcé et la pour la nourriture reçoit la force de mille hommes — Et comment a lieu le contact, ô prophète cle cohabitation. Par une cohabitation continuelle Dieu? lui demanda-t-on.— ; une fois le contact fini, la houri redevient pure et vierge. et cle parties Cela a lieu au moyen d'un membre infatigable honteuses qui ne se lassent pas : la passion ne s'y interrompt « Qui mange va à la selle.—Point point. » Des Juifs dirent: il n'y aura qu'une dit le prophète; sueur, sentant ceux-là, de leur corps, ce qui des membres le musc, qui découlera le ventre. » suffira à leur décharger 1, Cité par Sprenger, op. laud>, t. III, p. cxvm, — 180 — : « Le somil répondit sommeil; leur sur On l'interrogea les habitants n'atteint point la de mort, qui meil est le frère : « C'est une enfants les sur » On le questionna du paradis. dit : aurait aussi qu'il On rapporte » répondit-il. calamité, et leur accouchement leur leur gestation, « S'ils le voulaient, seule heure. » une en lieu auraient croissance d'une femme qui adviendrait ce qu'il On lui demanda dans elle deux des appartiendrait aurait deux maris, auquel Hodhaîfa prétend par tradition La rapportée le paradis. des dernier au « Elle : appartiendra répondu qu'il aurait Omm eden mariage rechercha » deux. Lorsque Mocâwiya le ne désire remplacer « Je pas : répondit Derdâ, celle-ci dire l'ai entendu car je mari1), père de Derdâ (mon premier sera au derle femme paradis) : La (dans d'après le prophète aux il a été interdit » C'est 2. maris pourquoi deux ses nier de afin ce soit lui, après que qui d'épouser femmes du prophète dans le paradis. ses rester épouses qu'elles puissent dit : « On laissera aurait On rapporte que El-Hasan de ses deux maris celui elle femme désignera la ; choisir » caractère. qui a le meilleur au paradis: s'il entrerait à Hamza benHabib On demanda ' : du Qor'ân sur ce passage et il s'appuya « Oui, » répondit-il, dont jamais homme ni génie n'a pro« (De jeunes vierges) des les oeuvres aux hommes la pudeur. Or, dit-il, fané » et aux génies celles des génies. hommes, " sur les différents Abou temps On questionna VAliyya entre l'appa: « C'est comme l'espace du paradis. Il répondit rition de l'aube et le lever du soleil; il n'y a là ni soleil, ni 1. 'Owaïmir ben Zéïd, compagnon du prophète et traditionniste, fut chargé, sous le Khalife 'Othmân, des fonctions de qàcli à Damas, où il mourut en 31 ou 32 hég. Son tombeau et celui de sa seconde femme se trouvent dans le quartier de Bâb eç-Çaghlr. Cf. Naoeaari, p 713 " p ' 860 2. Voyez différentes versions de cette anecdote dans Nairawi 3. Qor., sour. LV, 56 et 74. 4. Commentateur du Qor'ân, cité par Sprenger, op. laud. ' t ' III ' p. cvm et p. cxvi. — 181 — ni nuit, ni jour; les habitants sont éternellement plonde l'écoulement gés dans la lumière ; ils n'ont connaissance du jour et de la nuit que par le lâcher du voile et par l'ouverture des portes. » On interrogea El-Hasan sur les houris aux grands yeux noirs 1. Il répondit : « Ainsi seront vos vieilles femmes aux » et il récita: «Nous yeux chassieux et couverts de pellicules, créâmes les vierges du paradis par une création à part; nous avons conservé leur virginité 2, » ainsi que les versets qui suivent, et il ajouta : « On leur donnera en outre des épouses prises parmi les houris aux yeux noirs. » ' Dans une tradition du prophète Ibn-elrapportée par Mobàrek d'après Rachîd ben Sa'd qui la tenait d'Ibn-An'am, il est dit: « Celles des femmes de ce bas-monde qui entreront au paradis, auront la prééminence sur les houris aux » yeux noirs, selon ce qu'elles auront fait ici-bas. Ces traditions, nous les avons rapportées parce qu'elles sont très répandues dans le peuple et parce qu'il n'est pas nécessaire de les appuyer sur des autorités. On a parfois demandé si ce passage du Qor'àn : « Ils y et de ce qu jouiront de tout ce que les passions désirent de désirer ce que la raison plait aux yeux, » permettait la cohacomme le meurtre, le rapt, la tyrannie,, réprouve, on bitation avec les soeurs et les filles. Les Musulmans répondu à ces contradicteurs que ces choses et autres semblables sont de celles qu'on ne désirera pas dans le paradis, parce qu'elles pas, de même qu'on ne désirera n'y existent et la misère, l'avilissement qui ne pas la mort, la maladie, du paradis les s'y rencontrent pas. La nature des habitants retient de désirer ce qui est laid pour la raison, et ils oublient lune, de s'en souvenir. Sachez (que Dieu vous dirige du paradis, de l'or, de l'argent, 1. Qor., ch. LU, v. 20. 2. Qor., sour. LVI. v. 34-35. ! ) que tout ce qu'on raconte des des pierres précieuses, — 182 — tout cela des mets exquis, etc., qui s'y trouvent, parfums, est en réalité des noms grossiers (pour des choses subtiles), comme est la création des joyaux de la terre et de ses produits, ainsi qu'il est dit dans le Qor'àn : « La demeure de l'autre vie. Ah ! s'ils le savaient 1 ! » monde, c'est la véritable On rapporte dlbn-'Abbâs, d'après Osâma ben Zéïd, qu'on interrogea le prophète sur le paradis et qu'il répondit : a C'est une lumière qui scintille. » El-Hasan ben Hichâm el-'Absî, Wakf, d'après El-Acmach, d'après nous a raconté que le prophète aurait le paradis, rien de ce qui se trouve n'est les noms. » Ibn-'Abbâs, d'après dit : « Il n'y a, dans sur cette terre, si ce DE L'ENFER ET DE SES HABITANTS Le verset du Qor'ân qui décrit le plus complètement l'enfer est le suivant : « Le feu de la géhenne est réservé à ceux qui ne croient point. Il n'y aura point d'arrêt qui prononce leur mort; leur supplice ne sera point adouci 2. » La tradition qui le décrit le plus complètement est celle de Mohammed fils de la Hanéfite, bien qu'on ne cite pas les autorités sur lesquelles elle s'appuie : « Dites de l'enfer ce que vous voudrez, vous ne sauriez rien en dire qui ne soit au-dessous de ce qu'il est en réalité. » la plus stricte exige que tout ce dont on L'analogie parle à propos de l'enfer, comme les carcans, les ceps, les serpents, les scorpions, les vallées, les crocs et tout ce qui est mentionné dans le Qor'ân et la tradition, soit le contraire de ce qui existe dans ce monde, comme nous l'avons dit à propos du paradis, et que l'union qui unit ces deux concepts (du monde et de l'enfer) soit plutôt du côté du nom que du côté du sens, car l'enfer est une demeure éternelle comme le paradis. 1. Qor., sour. XXIX, v. 64. 2. Qor., sour. LXXXI, v. 6. — 183 — On interrogea Ibrahim en-Nakh'i au sujet de la description du feu de la géhenne : « Votre feu actuel, répondit-il, est la soixante-dixième et encore partie du feu de l'enfer; on en a frappé la mer à deux reprises, sinon vous ne pourriez vous en servir. » On a posé la même question à El-Hasan : « La mer deviendra du feu, » répondit-il, et il se mit à réciter le passage suivant du Qor'ân : « Lorsque les mers et il ajouta : On séparera une de leurs bouillonneront1,» et l'on enverra du sud un vent, et le soleil parties de l'autre, dominera sur elles jusqu'à ce qu'il les fasse disparaître; elles deviendront du feu, que Dieu a établi comme prison pour les pécheurs. Certaines ont prétendu personnes que l'enfer est déjà créé et se trouve au-dessous des limites des terres infédes créatures ; elles disent rieures; les mers le sépareraient aussi que la chaleur du soleil et la température torride de l'été en sont le dernier elles rapportent reflet; que le feu se plaignit de se dévorer lui-même; on lui permit alors deux souffles, un dans l'été et un autre dans l'hiver : « Je vois que vous êtes le plus fort exemple de froid et de chaud. » certaines du prophète, il y a celle-ci : Parmi les traditions « Mettez-vous au frais, à l'heure de midi, car il y a, dans l'extrême chaleur, un souffle de l'enfer. » Certains individus ont trouvé singulier qu'un être animé dans l'enfer, mais c'est à cause de leur puisse subsister science insuffisante, car il y a plusieurs espèces de feu, telles les plus que l'éther qu'on prétend exister dans les parties hautes de l'atmosphère, le feu existant à l'état latent dans les pierres et le bois. On demanda à Ibn-'Abbâs quelles tradià cette question. Il répondit : « Il y a tions se rapportaient quatre espèces de feux, un qui mange et qui boit, c'est votre un feu qui ne boit ni ne mange, c'est celui qui feu ordinaire; est latent dans la pierre; un feu qui boit et ne mange pas, 1. Qor., sour. XXXV, v. 33. — 184 — et ne un feu le mange dans qui latent bois; est c'est celui qui qui mange la chair des damnés boit pas, c'est celui de l'enfer, âmes cela que leurs et ne boit pas leur sang; c'est comme est donc que le feu de l'enfer Il annonce subsister.» peuvent ce d'abord, d'après de ceux qu'il a mentionnés différent que leur peau sera brûlée., passage du Qor'àn : « Aussitôt veut dire que autre 1. » Le texte d'une nous les revêtirons leur peau sera renouvelée pour que leur âme reste intacte, Dieu nous a fait voir de tels à l'abri du feu qui l'anéantirait. la composition en ce qui concerne effets de sa puissance, de la nature de certains animaux, qu'il est permis d'admettre la durée d'un être animé au milieu du feu; c'est ainsi que les de malaise 2, et le feu sans en éprouver autruches mangent sans être dans les flammes oiseau pénètre certain qu'un que pour l'exemple: brûlé 3; ce qu'il nous fait voir n'est cela nous prouve que la vie persiste qu'il est admissible chez les damnés ; sinon on n'admettrait pas que la nature de feu et de fer de se nourrir leur permette des animaux chaud. au sujet et hideuses des choses étonnantes On rapporte au Abou-Horéira on interrogea Par exemple, des damnés. : « Celui qui trompe paraîtra sujet de ce passage du Qor'àn 1. » Comment, au jour de la résurrection avec sa tromperie sa tromperie celui qui a trompé lui dit-on, pourrait apporter et deux cents brebis ? 11 répondit : «Avezsur cent chameaux est comme El-Ohod 5, la vous vu celui dont la dent molaire 1. Qor.,sour., IV, v. 59. 2. « L'autruche, dit Darniri (Hayât el-Haîwân cl-kobra, t. II, p. 420), avale des charbons ardents qui s'éteignent dans son estomac sans le brûler. » 3. Cette description se rapporte au samandal (la salamandre), qui. au rapport de Damîri (id. op., t. I, p. 40), « est un oiseau qui éprouve du plaisir à demeurer dans le feu, et s'en sert pour nettoyer sa peau. » 4. Qor., sour., III, v. 155. 5. Nom d'une montagne près de Médine qui a donné son nom au fameux combat d'Ohod, — 185 — cuisse comme Wariqân 1, la jambe comme Béïçlà! et le séant comme la distance entre Médine et Rabadha 3 ?» — fils d'Anas 4, dit : « Il est écrit dans le premier Er-Rébi', livre que la peau d'un damné est de quarante coudées, que son ventre est si grand que si l'on y introduisait une montagne, elle y serait contenue; qu'il pleure de telle sorte qu'il se forme sur son visage des sillons pleins de larmes, tels que, si l'on y lançait des navires, ils y flotteraient. » Telle est la Dieu sait mieux [la vérité] ! tradition; Sachez que tout ce que l'on raconte du paradis et de l'enfer provient de l'enseignement oral et de la tradition et n'est pas motivé par la raison. Le principe qu'y voit celle-ci est la rétribution. Ne vous préoccupez à pas de répondre celui qui interroge sur la description, s'il nie le principe, et cela jusqu'à ce qu'il ait reconnu celui-ci. DIFFÉRENTES OPINIONS SUR LA DURÉE DU PARADIS ET DE L'ENFER ET SUR LEUR DISPARITION J'ai lu, dans les lois des Harrâniens, que le monde a une cause éternelle, qu'elle est unique et ne se multiplie pas, et avec les choses connues. qu'elle échappe à toute comparaison Les gens de discernement sont contraints d'avouer sa divinité ainsi que la mission des prophètes destinée à prouver son existence et à en établir les arguments. Ils promettent à ceux qui obéissent une félicité sans bornes, et menacent ceux qui désobéissent d'un châtiment à leur proportionné 1. Montagne du Tihâma, à main droite du voyageur qui se rend de Médine à la Mecque, à l'occident, par conséquent, de la route des pèlerins. 2. Localité du territoire immédiat de Rabadha, à portée de flèche de cette bourgade. Cf. Jacut's Moschtarik, éd. Wùstenfeld, p. 77, Mardçid el-IttiW, éd. Juynboll, t. I, p. 190. 3. Bourgade à trois milles de distance de Médine. 4. Traditionniste, mort en 140 hég. Cf. Sprenger, op. cit., t. III, p. exVI. — 186 — Certains démérite. Ce châtiment sera plus tard interrompu. sera châtié pendisent que le réprouvé d'entre les premiers sera ensuite indant sept mille révolutions, que le châtiment du Très-Haut. terrompu, et qu'il entrera dans la miséricorde sont tous compris sous Les Indiens, malgré leur diversité, deux sectes, les bouddhistes pas d'attributs qui n'accordent à la divinité, Tous admettent et les brahmanes unitaires. la rétribution et disent que le châtiment sera interrompu un jour. Les bouddhistes et le déclarent que la récompense châtiment existent dans ce monde d'une façon sensible, en rétribution ou de ce que les âmes se sont acquis de mérite de démérite, qu'elles y séjournent, éternellement agissantes, et que leur action est l'introduction dans les corps. EllesLorsmêmes ne cessent pas d'être logées dans des corps. un corps, elles n'y reviennent qu'elles quittent plus jamais; elles se métempsycosent selon leurs actes et ne s'occupent d'une chose qu'en raison de leur désir et de leur soin. Lorsà commettre des péchés, ces actions font qu'elles cherchent sur leur substance, et cela devient une intention impression le corps, elle emporte qui l'obsède; lorsque l'âme abandonne cette vers le genre qui ne convient impression pas à sa pensée et s'en revêt; de sorte que, par cette cause, elle marche vers ce qui lui est désagréable, qui est la métempsycose dans les corps d'animaux quels qu'ils soient, reptiles, autruches, hommes, oiseaux, sur la terre et sur mer. Ils disent : Ce qu'il y a de plus fort en tout cela, c'est lorsque l'âme entre dans le corps d'un animal là souterrain, où il n'y a ni eau ni culture; son châtiment se prolonge par la faim et la soif, la chaleur et le froid. Ensuite elle est transportée dans la géhenne et en souffre les peines, ce qui est le terme extrême du châtiment, de puis elle revient à reculons l'enfer jusqu'à la surface de la terre pour travailler. Ils disent que l'âme qui a accompli des actions pures et vertueuses, au contraire de ce que nous venons de décrire, est revêtue de de beauté, de santé, de sécurité, perfection, de force, de — 187 — société de joie, d'empire, de puissance., d'existence agréable, dont le terme est le paradis, où elle sétranquille, progression de ses mérites; puis elle revient au monde journe en proportion Le paradis, de pour y travailler. d'après eux, se compose trente-deux ans dans 433,620 degrés; les élus séjournent le degré le plus bas; chaque degré supérieur est plusieurs fois le double du degré inférieur, de sorte que le compte n'en finirait pas. en trente-deux L'enfer, d'après eux, se divise également extraordinaire, degrés. Ils en font une description patient et du vent froid, et prétendent de ses incendies que celui sauf l'homme, est tué par cet animal, qui a tué quelque animal cent une fois ; celui qui a tué un homme l'est à son tour par sa victime mille et une fois. Ils disent qu'il n'y a d'entre les membres du corps, quand il pas de membre est laid et hideux, qui n'amène à son possesseur une calamité Tel est le principe de la métempsycose, qui des quelconque. Indiens s'est répandu Or, il n'y a parmi les autres peuples. la rétribution comme nous point de peuple qui ne reconnaisse soit par les l'avons mentionné, soit par la métempsycose, dans l'autre vie. On est aussi d'accord accumulés mérites au démérite, et qu'ensuite est proportionné que le châtiment il est interrompu. de Juifs prétendent que lorsque mille ans auBeaucoup ront passé sur le paradis et l'enfer, après que leurs habitants s'y seront rendus, ces deux endroits seront anéantis et dispadu paradis deviendront les habitants des anges et raîtront; ceux de l'enfer des débris vermoulus; et ils en donnent pour 11 est en effet écrit la parole des douze prophètes. argument dans le livre de Josué que Dieu dit : « Si tu persévères à mes ordres et si tu accomplis dans l'obéissance mon pacte, une place au milieu de ceux qui se tiennent je te donnerai au sujet des gens de l'enfer, « qu'ils devant moi; » et ailleurs, sous les pieds de l'assemdeviendront des débris vermoulus blée des élus ». — 188 — de la secte des Juifs (Dieu les eux qui sont de qu'il y en a parmi maudisse!) prétendre ans et sera l'opinion que le monde finira tous les six mille renouvelé; que le jour du sabbat sera le jour du jugement sera le [suivant] et durera mille ans, et que le dimanche Dieu sait mieux ce qu'il jour où le monde recommencera. a voulu dire ! la croyance au contraire, Beaucoup d'entre eux professent, en s'appuyant du paradis et de l'enfer, à la durée éternelle et clans son livre : « Les élus sortiront sur le dire d'Isaie leurs âmes ne verront les corps de ceux qui ont désobéi; mourront pas 1. » pas et leur feu ne s'éteindra sera puni selon son Les Mazdéens disent que le méchant trois jours après sa mort, d'une démérite, équivapunition lant au mal qu'il aura fait, rien de plus, rien de moins. Certains d'entre eux affirment également que le paradis et l'enfer existent dans ce monde et sont situés sur le territoire de l'Inde; il y a là une bien grande ambition et une confusion évidente ! J'ai entendu un homme DIFFÉRENTES OPINIONS A CE SUJET Une secte de Musulmans prétend qu'il faut absolument un jour. Ils rapportent que l'enfer ait une fin et se termine à ce sujet différentes traditions. L'une d'elles, attribuée à les paroles suivantes lbn-Mascoûd, de ce personrapporte un temps où ses portes nage : « Il viendra pour la géhenne battront au dedans; cela parce qu'il n'y aura plus personne aura lieu bien des années après que les damnés y seront restés. » Ech-Chacbr aurait dit : « La géhenne est, des deux celle qui tombera en ruines la première. » 'Omar demeures, aurait dit : « Si les réprouvés attendaient le nombre des 1. Allusion à Isaïe, LXVI,24. 2. Un des premiers ascètes musulmans, p. 73, note 16. mort en 104 ; cf. Filv^isi, t. IT, — i89 — de sable contenu dans un monceau, ils pourraient grains » Ils prennent des raisons tirées de espérer. pour argument l'idée de la justice de Dieu ; mais ils ne diffèrent pas d'avis sur l'éternité du paradis. D'autres ont dit : Ces deux demeures, au contraire, sont éternelles et durables, elles ne disparaîtront ni ne cesseront et ils tirent leur argumend'exister; tation de ceci que les bienfaits de Dieu ne sauraient avoir de fin, et qu'il faut par conséquent n'en que sa vengeance 1 ait pas non plus. On rapporte d'El-Auzâci qu'il aurait mentionné les traditions sur lesquelles les premiers appuyaient leur raisonnement, et aurait ajouté : Les gens espèrent que sortiront de l'enfer, les réprouvés ce passage du d'après tant que dureront les cieux et Qor'ân : « Ils y demeureront à moins que Dieu ne le veuille autrement la terre, 2, » et : « Ils y demeureront des siècles 3. » Mais du d'après celui-ci moment que dans la sourate Et-Mciida (la Ve), la dernière révélée du Qor'ân 4, ce passage existe : « Ils voudraient sortir du feu, mais ils n'en sortiront jamais; un châtiment qui leur est réservé est éternel 5, » il en ressort que l'enfer ne disparaîtra jamais. Si l'on dit : Comment considérer comme un peut-on la punition d'une faute finie par un châjugement équitable : C'est une rétribution sur infini ? Vous répondrez timent la vie du coupable n'est pas le pied d'égalité ; et comme de son infidélité, il dans ce monde en raison raccourcie tant qu'il ne soit pas raccourci convient que le châtiment de Dieu si les bienfaits Et de même, vivra dans l'autre. sa vengeance n'en saurait avoir non plus. n'ont pas de terme, 1. cAbd-er-Ra]iman ben cAmr, auteur de livres de jurisprudence, mort en 157 hég.; cl Fihrisl, t. I, p. 227. - 2. Qor., sour. XI, v. 109 et 110. 3. Qor., sour. LXXVIII, v. 23. 4. Cf. Rodwell, The Koran translatéd from thc arable^ p. 631 ; Th. Nôldeke, Geschlchte des Qoràns, p. 169. 5. Qor., sour. V, v. 41. — 190 — à la rétricroyaient Les Arabes, du temps du paganisme, dans les eux qui avaient regardé bution, et ceux d'entre le paradis et l'enfer. Il y a entre autres livres, admettaient ce qu'a dit Omayya : Il y a la géhenne, qui ne désire pas durer, et l'Éden, que le démon lapidé ne regarde pas. ' alors la géhenne, et ensuite elle a bouillonné, et l'enfer s'est détourné de celles qui lui empruntent du feu. Il est épris d'un homme fort et robuste, brave et dur ; c'est comme si les folles désabusées de l'amour y avaient des grincements de dents. Elle s'élève sans qu'une clarté vienne la surmonter, sans qu'un nuage se montre à l'horizon pour que le vent brûlant la rafraîchisse. Les damnés y tourbillonnent comme de la poussière fine, à moins que le Seigneur clément ne leur pardonne, En leur accordant une demeure proche, libre de tout malheur, affranchie; on n'y voit point de gens faibles. De ses mamelles coule un lait qu'on ne refuse pas; les mains sont libres de courir tout autour. Celait décroît, mais non d'une mamelle, sans indigestion et sans réplétion. Puis il leur est interdit, et à chaque veine il y a un cri qui n'est ni léger, ni isolé. Ceci est du miel, cela du lait et du vin ; du blé, entassé sur le lieu de production ; Un palmier aux épaules tombâmes, et l'on compte entre ses racines des dattes fraîches qui commencent à sécher; Des pommes, des grenades, des bananes, une eau fraîche, pure et saine, De la viande d'agneau provenant d'une jugulation, et tout ce qu'on leur a promis s'y trouve. Des vierges aux yeux noirs qui n'y voient point le soleil, sous des figures d'idoles, mais amaigries. Tendres sur leur lit nuptial, de petite taille; elles sont des épouses nobles, et eux des princes. Sur des trônes, on les voit se faisant face l'une à l'autre; n'est-ce point là la fraîcheur et les délices ? Vêtues de soie, d'une étendue de voile, et de brocart, il y en a parmi elles de puissantes. 1. Il manque un mot de trois syllabes. — 191 — Elles sont ornées de bracelets d'argent, d'or et de joyaux nobles. Point d'erreurs, point de faute en elles, ni de malheur; il n'y en a point de blâmables. Il y a aussi (dans ce paradis) une coupe de vin qui ne trouble pas la tête des buveurs, et que le commensal se réjouit de contempler, tellement elle est belle. Ce vin est clarifié dans des écuelles d'argent et d'or bénies et pleines jusqu'au bord. Lorsqu'ils ont atteint celle qu'ils se sont proposée, elle les embrasse, et c'est permis à celui qui jeûne. Ces jeunes filles s'agitent, les générosités de Dieu les suivent et le partage se termine. Sachez que ces choses sont de celles qui nous sont rapet la légende. Les unes ont le caracportées par la tradition tère d'une récompense et les autres celui d'un châtiment; d'autres sont une distinction et une séparation (entre idées ou concepts voisins)Les Musulmans ne diffèrent pas d'avis sur leurs noms, mais seulement sur la signification de ces noms. Pour le Cirât, une tradition du prophète dit que l'on un pont sur le dos de la géhenne, dressera et que les créatures seront portées au-dessus de lui; les élus le passeront dans l'enfer. et les réprouvés tomberont On dit, en parlant de lui, qu'il est plus acéré que le tranchant d'un sabre et en glissant, et plus mince qu'un cheveu, qu'on y trébuche des grappins, des harpons, des buissons qu'il s'y trouve des chausse-trappes évasées et garnies de dentelés, épineux en montant, tant d'autres en tombant, et côtes; tant d'années tant de plainpied. Les hommes le passeront selon leurs actes; les uns le traverseront comme l'éclair qui éblouit, les autres les autres comme lèvent qui souffle avec violence, comme les autres comme le coursier l'oiseau conducteur, entraîné ; en courant, les autres en trottant, les autres les uns passeront d'un pas au pas; il y en a qui s'avanceront en marchant et d'autres comme des culs-de-jatte, résolu, qui ramperont sur leurs qui l'étreindront seront celles qui glisseront flancs et nombreux. leur poitrine; ceux et — 192 — à ceux qui prétendent Je répondrai qu'il n'y a pas de un pareil supplice, tyrannie pire que de conduire les gens à entre les gens pieux et qu'il a été institué pour distinguer une marque ainsi que comme les pécheurs, pour reconet naître la mort de ceux qui sont morts (à toute espérance) traditions le salut de ceux qui sont sauvés. Certaines rapsans s'en douter; on dit portent que les élus le traverseront sous leurs pieds comme le cuir se que le Cirât se contractera ils devant le feu; une fois établis dans le paradis, contracte Nous n'avons diront : A quoi pensons-nous? pas passé le dans l'enfer dont Cirât, et nous ne sommes pas descendus : Vous l'avez déjà On leur répondra on nous avait menacés? actions et passé dans le monde d'en bas par vos bonnes dans le feu, qui était éteint vous êtes déjà descendus pour vous. C'est de ce point de vue que partent ceux qui expliquent le pont Cirât par les tribulations et les diffiallégoriquement cultés qui rendent à l'homme l'obéissance envers pénible Dieu, par les combats qu'il doit livrer à ses passions qui l'arrachent loin de lui. C'est de la même manière que l'on ce passage du Qor'ân : « Et cependant il n'a pas interprète encore descendu la pente. C'est de Qu'est-ce que la pente? 1 racheter les captifs, etc. » Les Mo'tazélites et les partisans du libre examen admettent dont Dieu a ordonné la que le Cirât est la religion, nécessité et à laquelle il a recommandé de s'attacher. Abou l'un d'entre eux, admettait les légendes '1-Hodhéïl, pourtant son qui courent à ce sujet, telles qu'elles sont, et appuyait sur les raisons argumentation que nous avons données au début. de Musulmans Beaucoup rapportent que la balance (du créée sous la forme de la jugement dernier) est effectivement balance dont les hommes se servent dans leurs rapports 1> Qor., sour. XC, v, H, 12 et 13. — 193 — et leurs achats ; on pèse, avec cet instrument, journaliers les oeuvres des serviteurs de Dieu; or, les oeuvres, pour eux, sont une chose créée. Dans le Liore de Wahb 1, il est dit qu'Ibn-'Abbâs, dont on cite l'autorité, rapporte que cette balance a deux plateaux et un fût; chaque plateau est de la grandeur de la surface de la terre, l'un est fait de ténèbres et l'autre "de lumière; son fût est aussi grand que l'espace entre l'Orient et l'Occident; elle est suspendue au trône, elle a une langue et un cri; elle Si cette tradition appelle : Un tel l'élu, un tel le réprouvé. est sûre, le sens est celui que nous avons attribué au Cirât, à savoir le rôle d'instrument servant à séparer, à discerner c'est aussi ce que disait (les bons des mauvais); AbouM-Hodhéïl. Il se peut que l'on dresse une balance dont le plateau le plus lourd sera le signe de ceux qui sont sauvés et le plus léger le signe de ceux qui sont perdus. Les Mo'tazélites d'une façon différente, et l'interprètent bien des membres de la communauté musulmane disent que la balance est le symbole de l'égalisation de la rétribution et delà recherche de l'équité; c'est ce que disentModjâhid, Ed-Dahhâk et Ech-Cha'bî. Ils s'appuient sur ce que disent les gens d'un homme sûr et équitable : Il est comme une balance juste. Ne voyez-vous pas qu'il y a là une allusion à l'oraison funèbre d"Omar ben "Abd-el-'aziz : Les fossoyeurs ont caché la poussière Déïr-Sim'ân, le fléau de la balance 2. lorsqu'ils ont enterré, à 1. Voir'oi-dessus, page 139, note 2. 2. Vers de Férazdaq mal cité ; voyez-le dans Mas'oûdî, Prairies d'or, t. V, p. 445. Déïr-Sim'ân est le nom arabe du couvent fondé en 412 par saint Siméon Stylite, et où l'on voit encore la base de la colonne que cet ascète avait choisie pour retraite. Il est situé à sept heures et demie de marche d'Antioche. Il fut pris d'assaut et mis à sac par les troupes d'Alep le 2 septembre 985. Cf. Gustave Schlumberger, L'Épopée byzantine à la fin du X' siècle, p. 565; Mis de Vogué, Syrie centrale, architecture civile et militaire, p. 115, 139-150. 13 — 194 — EI-Farrà 1 a récité ce vers : J'étais comme l'archange Gabriel avant de vous avoir rencontrés j'avais une balance pour chaque adversaire. ; Dieu sait mieux et se nomme aussi balance. L'argument la vérité! plus profondément On diffère d'opinion sur la nature de l'objet pesé. Les uns les mauvaises disent: Ce qu'on pèse, c'est l'acte lui-même; les commet par actions sont légères, parce que l'homme les bonnes sont lourdes, et vivacité; que parce légèreté et peine. Une secte avec attention l'homme les produit on ne pèse que les feuilles sur lesprétend qu'au contraire d'Ibn 'Abbâs, et quelles les actes sont écrits ; c'est l'opinion du prophète rapportée cela appuie la tradition par 'Abdallah aurait dit: On amènera un homme, ben 'Omar. Mohammed et on apportera le jour de la résurrection, quatre-vingt-dixneuf rouleaux dont chacun sera de l'étendue du regard, et qui contiendront ses fautes et ses péchés. On les déposera dans le plateau de la balance, puis on extraira pour lui un papier pareil ou plus fort qu'il tiendra au bout de son index et sur une partie de son pouce, où sera écrite la profession de foi en l'unité de Dieu. On placera ce papier sur l'autre plateau de la balance, et il l'emportera. Certaines gens ont dit : On pèsera la récompense des actes, et cela consistera en ce que Dieu la fera voir sous une forme et créera, au moment de l'opération, une pesanteur du côté de la piété et une légèreté du côté du péché. Tout ce qu'on raconte et rapporte est possible; Dieu sait mieux et plus la vérité ! profondément On dit que l'A'râf est comme une muraille entre le paradis et l'enfer, sur laquelle se tiennent certaines gens jusqu'à ce mais il y a beaucoup que Dieu juge ses créatures; de dissentiments au sujet de ceux qui y séjournent. Ce qui 1. AbouZakariyà Yahya ben Ziyâd. Cf. Fihrist, Sacy, Anthologie r/rammaticaîc, p. 130, note 62. t. I, p, 66; S. de — 195 — du paradis, c'est ce passage du indique qu'il fait partie 1 « : Les habitants du feu crieront aux habitants Qor'ân sur nous un peu d'eau ou un peu de du paradis : Répandez » C'est à ce sujet ces délices que Dieu vous a accordées. ben Abi'ç.-Çalt a dit : qu'Omayya sur l'Acrâf, désirent le paradis qu'entourent les greD'autres, nadiers et les rameaux de palmiers. incombe au MisériParmi eux sont des gens dont la nourriture cordieux, et dont les turpitudes et les péchés ont été expiés. au sujet de la trompette diffèrent (du On dit qu'elle à une corne, ressemble dernier). jugement dans laquelle on rassemblera les âmes, qu'on lancera ensuite dans au moyen de cette trompette (comme d'une sarbacane) au moment de la résurrection. les corps pour les ressusciter, disent sera créée ce jour-là D'autres même, et ils qu'elle ce passage du Qor'ân : « C'est lui qui a créé interprètent lescieux et la terre d'une création vraie; ce jour où il dit : 2 » de la il sera Sois, façon suivante :« Dieu dit aux cieux : » Certain dans laquelle on soufflera. Soyez une trompette d'entre eux a prétendu que le mot çoûr est le pluriel de çoûra est exacte, comment serait-ce comSi la tradition «forme». 3 la l'a embouchée tient l'être trompette qui mode, puisque il recevra l'ordre voir quand son front pour et penche et admettre cette convaincu de sonner ! Il faut se déclarer Les traditionnistes de voir. manière du prodans les traditions Le bassin (haud) est mentionné Bien des divergentes. phète, mais de façons passablement le disent commentateurs désigne que le nom de Kauther « L'escet apophthegme: On rapporte bassin du prophète. est comme l'espace pace entre les deux bords de mon bassin l.Qor., sour. Vil, V; 48. 2. Qor., sour. VI, v. 72. 3: Comparer le sens de tèlcr que l'on trouve dans les Prolégomènes aabn-Ktaaldoûn, t. î, p. 163, 13, cités par Dozy, Supplément, — 196 — entre Çan'â et Aïla 1; les nombreux que les étoiles plus douce que le miel, blanche que le lait; qui n'a jamais plus soif. » Mais ce mot de bassin, que le sa religion et sa oeuvres, vérité ! sont aussi qui l'entourent son eau est firmament; plus plus fraîche que la neige, une gorgée en boit seulement d'autres disent, pour interpréter entendait prophète par là ses la doctrine. Dieu sait mieux vases du 1. Port de la mer Rouge, voisin de la Syrie. FIN DU TOME PREMIER TABLE ALPHABÉTIQUE ABÂN,traditionniste, cité, p. 163. •ABDALLAH BEN COMAR,traditionniste, pp. 186, 194. 'ABDALLAH BEN SÉLAM,traditionniste d'origine juive, p. 139. 'ABD-ER-RAH.MAN ben Ahmed el Marwazi, traditionniste demeurant â Merw, cité, p. 136. - ER- RAZZÂQ CABD , traditionniste , cité, pp. 137, 138. ABOUCABD-ER-RAHMAN EL-BADJALI, traditionniste, cilé, p. 136. commentateur du ABOU'L-'ALIYYA, Qor'ân, cité, p. 180. ABOU-BEKR BENZAYYÂN, tradilionnisie, cité, p. 136. ABOU-BICUR,traditionniste, cité, p. 137. ABOU-DJA'FAREL-AHWAL, surnommé le Démon de la Voûte, docteur anthropomorphiste; son opinion sur la nature du corps de Dieu, p. 77. ABOU'D-DOHÂ, traditionniste, cité, p. 136. ABOU-HÂNI, id., p. 136. le jurisconsulte, son ABOU-HANÎFA, opinion sur le lieu et la substance de Dieu, p. 76. ABOU-HODHAÏFA (Mousâ ben Mascoûd Nahdî), exégète du Qor'ân, auteur d'un livre sur les traditions du prophète, pp. 138,162. docteur moclazéABOU'L-HODHÉÏL, lite, son opinion humoristique sur le néant, p. 34; sur la possibilité pour Dieu d'être iujuste et tyrannique, p. 98; cité, p. 175; son opinion sur le pont Cirât, p. 192;sur labalancedujugement dernier, p. 193. ABOU-HORÉÏRA, cité, pp. 72, 179; rapporte une tradition au sujet du paradis, p. 178; explique un passage du Qor'ân relatif à la résurrection, p. 184. ABOU-ISHAQ,traditionniste, cité, p. 155. l'un des ABOU-MOÛS EL-ACH'ARJ, mouhndjirs ou émigrés de la Mecque, p. 169. ABOU-NOWÂS,le poète, vers qui lui sont attribués, p. 168. ABOD-COWÂNA, traditionniste, cité, p. 137. ABOU'L-QÂSIM EL-KA'BI,auteur des Principes des preuves, vizir d'Ahmed ben Sahl, prince de Balkh, pp. XII, 125. traditionABOU-RÉZÎN EL-COQAÏLÎ, niste, cité, p. 137. traditionniste, cité, ABOU'L-WALÎD, p. 137. traditionniste, cité, ABOU-ZHOBYÂN, pp. 136,145. ABRAHAM(coeur d'), attribut des élus, p. 179. el-ABTAij,torrent près de la Mecque, p. 160. ADAMet Eve, leurs vêtements créés dès le début de la création, selon certains Juifs, p. 134; création d'Adam, p. 137; il provient du limon, qui est son terme extrême a quo, p. 143; sa stature, attribut des élus, p. 179. — 198 — CADÎBEN ZÉÏD EL-'IBÂDI, poète chrétien de Hîra, vers cités, p. 140. AHMEDBENMANÇOUR ER-RAMÂDI, traditionniste, cité, p. 137. AHMEDBENET-TAYYIB (es-Sarakhsî), auteur d'un traité sur les Harrâniens, p. 132. dieu mauvais et méchant AHRIMAN, des Mazdêens, p. 80. 'AÏCHA,rapporte une tradition du prophète, p. 137. AÏLA,port delà Mer Rouge, p. 196. comALEXANDRE D'APIIRODISIAS, mentateur d'Aristote, cité, p. 21. CALÎ, fils d'Abou-Tâlib, est Dieu pour certains docteurs, p. 77; sa lumière, la première chose créée selon les chiites, p. 140; son opinion sur le tonnerre, p. 163. 'AU (Zéïn el-'Abidîn), fils d'ElHoséïn, son opinion sur l'époque de l'existence de Dieu, p. 67. 'AL! BEN MOURÎD,traditionniste, cité, p. 179. ALLAH, nom de Dieu chez les Arabes païens, p. 55. 'AMÂ,nuage et brouillard, p. 137. el-AcMACH, traditionniste, cité, pp. 136, 138, 182. CAMIRBEN CABD-QAÏS, sa réponse au khalife COTHMÂN sur le lieu du séjour de Dieu, p. 69. ANAS,traditionniste, cité, p. 163. sa théorie de l'homoANAXAGORE, généité des molécules, p. 127. ANAXIMÈNES pense que l'air est le principe des êtres, p. 127. ANGEde la mort, p. 162 ; préposé aux mers, façon dont il produit le flux et le reflux, p. 162. ANGES,leurs attributs, p. 156 et suiv. ARABESpolythéistes, prétendaient que les anges sont les filles de Dieu, p. 159. A'RÂF (purgatoire), ce que c'est, p. 194. 'ARAFAT, montagne près de la Mecque, p. 161. ARBÀBEL-QALÂNIE,les gens en place, les gens du monde, p. 3, note 2. le trône de Dieu, p. 152 et CARCH, suiv. ARCHANGES (nombre des), p. 162. AncuÉLAûs admet l'infini comme principe du monde, p. 128. AMSTOTE,fils de Nicomaque, son Licre de la Démonstration, cité, p. 20; Livre de l'Éthique, cité, p. 20; Licre de l'Ame, cité p. 21 ; Licre de l'Audition naturelle, cité, p. 37; sa définition du lieu, p. 38; appelle les sophistes hérétiques; p. 44; son opinion sur les principes, p. 129; ses opinions admises par les Harrâniens, p. 132; son mot sur le plus haut et le plus bas de l'espace, p. 174. ASCENSION du prophète, passage différent de la version classique, p. 169. ASTROLABE (les maîtres de 1'), leur opinion sur les principes, p. 130. ATHÉES,nient l'existence des prophètes, p. 101 ; leur opinion sur la rétribution des bonnes et des mauvaises actions, p. 175. el-Au zÀ'i, jurisconsulte, cité, p. 189. AVESTA,cité, p. 57. CAZRÂ'ÏL, ange de la mort, p. 16.2. BAL'AM,fils de Bà'oûrâ, son opinion sur les principes, p. 130; (paroles de Dieu à) créées dès le début de la création, suivant certains Juifs, p. 134. BALANCEdu jugement dernier, opinion des Musulmans à ce sujet, pp. 192 et suiv. son opinion sur la vie BAUDÉSANE, de la lumière et la mort des té- — 199 — nèbres, p. 82; sur l'origine du monde, p. 131. BASSINdu prophète, p. 195. BATÉNIENS,leur opinion sur le nombre des anges, p. 159. BÉDOUIN (rèponsedu prophèteàun) sur la nature de Dieu, p. 72. BÉÏDÀ, localité près de Rabadha, dans la région de Médine, p. 185. BIBLE,contient des livres prophétiques, p. 135; est lue par les Chrétiens, ibld. BICHR,fils de Moctamir, docteur rnoHazélite, cité, p. 175. secte de Mazdéens, BIH-AFRÎDIYYA, p. 164. BORDJÂN,les Bulgares; noms de Dieu et de leur idole dans leur langue, p. 58. leurs idées sur la BOUDDHISTES, rétribution des bonnes et des mauvaises actions, pp. 175, 186. BRAHMANES, rejettent la prophétie, p. 101. ÇÀBIENS(Mendaites ou chrétiens de saint Jean-Baptiste), suivent les opinions des Juifs et des Chrétiens au sujet de la création, p. 135; d'après d'autres, suivent celles des Manichéens, ibld. ÇAN'Â,ville du Yémen, p. 196. ÇARMA,fils d'Anas, fils de Qaïs, poète anté-islamique, cilé, p. 69. CARMATE (opinion d'un) sur la révélation du mont Hirâ, p. 172. CHÉÏTAN ET-TÂQ,voyez Démon de la coûte. ech-CHAcBÎ,ascète, cité, p. 188. CHIITES,leur opinion sur la lumière de Mohammed etd'cAlî, la première chose créée, p. 140. CHINOIS,sont dualistes, p. 133. ont sur la création la CHRÉTIENS, même opinion que les Juifs, p. 135. CIRÂT(le pont), ne fait partie ni de la "vie présente ni de la -viefuture, pp. 144, 145, 191 et suiv. COPTES(nom de Dieu chez les), p. 58. CORPS(maîtres du), leur opinion sur les principes, p. 130. DAIJHÂK, traditionniste, cité, p. 138. DAHRÎS(matérialistes), secte philosophique, p. 80. DAÏÇANITES, partisans de Bardésane, leurs contradictions, p. 131. DÀOUDBEN'ALÎ (Abou-Soléïmân), son opinion sur la science et la puissance de Dieu, p. 99. DAVID(voix de), qu'ont en partage les élus, p. 179. couvent de Saint-SiDÉÏR-SIMCÂN, méon Stylite, p. 193, note 2. DÉMONDE LA VOÛTE,surnom du docteur authropo morphiste AbouDjacfar el-Abwal. Voyez ce nom. DERDÂ(Omm ed-), voy. Omm edDerdâ. DERDÂ(père de), surnom d'cOwaïmir bedZéïd, p. 180, note 1. DÉRIE (langue), trois mots cités, p. 57. DHARRÂRBENCAMR,son opinion sur le lieu et la substance de Dieu, p. 76. DIHYAEL-KÈLBÎ(Ibn-Khalîfa ben Farwa), incarnation de l'archange Gabriel, p. 161. DÎNOÛHERMÂWIS (Zenon de Cittium ou Dèmocrite), son opiuion sur les principes, p. 129. DJA'FARÇÂDIQ(le septième imam), son opinion sur la question de savoir si Dieu est visible, p. 67; relativement à la supériorité du savant sur l'ignorant, p. 109. DJA'FARBEN HARB, docteur moctazèlite, réduit les dualistes au silence, p. 83. nie les attriBENÇAFWÂN, DJAI-IAR buts de Dieu, p. 96. — 200 DJOBAÏR, traditionniste, p. 138. Voyez [bn-Djobaïr. 'ISA BENHAMMÂD,tradiDO'AYYA tionniste, cité, p. 136. leurs opinions sur les DUALISTES, deux principes, p. 82 ; sur l'origine du monde, p. 131; admises par certains Mazdéens, p. 132. EMPÉDOCLE admet deux principes, l'amour et la force, p. 128; son opinion est fausse pour les Musulmans, p. 141. ÉPICURE,son opinion sur l'essence des êtres, p. 128. KR-ROHÂWL traducteur de EVYOUB langues étrangères, son opinion sur les principes, p. 129. el-FARRÂ,poète, cité, p. 194. FÉRAZDAQ, poète, cité, p. 30. GABRIEL(l'archange) reçoit les ordres d'Isrâfil, p. 150; apparaît à Mohammed sous sa forme céleste, p. 160 ; ses deux formes céleste etterrestre, p. 161;trempe ses ailes clansle ruisseau del'Éden, p. 162; ange de la mission, ibid. ; voiles de lumière qui le séparent de Dieu, p. ]69; révèle au prophète le Qor'ân sur le mont Hirâ, p. 171. GALIEN,son opinion sur les principes, p. 130; sur l'éternité de la matière, recherche inutile à la pratique de la médecine, p. 131. GENÈSE,les premiers versets du ch. I, cités dans le texte hébreu, en transcription, p. 135. HAMMÂDBEN SALAMA,traditionniste, cité, pp. 137, 169, 179. HAMZABENHABIB,lecteur du Qor'rân etjurisconsulte,cité,pp. 178, 180. leurs opinions diHARRÂNIENS, verses sur l'origine du monde p. 132 ; admises par -certains Mazdéens, ibtcl ; sur les anges, — p. 159 ; sur le paradis et l'enfer, pp. 173, 185. el-HASAN(fils d' 'Ali) rapporte des traditions du prophète, p. 137; tradition relative à la première chose créée, p. 145; son opinion sur la signification des mots larch etkorst, p. 154; tradition relative au voile, p. 170; son opinion sur le cas de la femmequi a eu deux maris, et qui entre au paradis, p. 180; sur les houris, p. 181; sur le feu de la géhenne, p. 183. el-HASAN ben Hichâm el-cAbsî, traditionniste, cité, pp. 135, 182. HASSAN(ben Tbâbit), poète, cité, p. 171. HÂTIMben es-Sindî, traditionniste de Tekrit, cité, p. 137. HÉRAOLITEadopte le feu comme principe du monde, p. 127; son opinion réfutée, p. 141. HERMÈS,son opinion sur les principes, p.130. HICHÂMben cAmmâr ben cAbd-erRahîni ben Motarrif, traditionniste, cité, p. 163. HICHÂMben el-Hakam, théologien chiite; sa définition du corps, p. 35; son opinion sur la division du corps à l'infini, p. 36 ; ses deux opinions sur la nature du corps de Dieu, p. 77; son opinion sur la personne finie de Dieu, p. 94; sur la place que Dieu occupe, p. 95. HmÂ,montague près de la Mecque, où eut lieu lapreniière révélation du Qor'ân, p. 71. HODHAÏFA, traditionniste, cité, p. 180. Voyez Abou-Hodhaifa. HORMUZ,dieu bon des Mazdéens, p. 80. el-HosÉÏN en-Nadjdjâr, son opinion sur la divisibilité des corps, p. 37. IBN 'ABBÂS, cousin du prophète, — 201 — cité, pp. 136, 137, 138, 145, 152, 160, 164,165,182, 193, 194; rapporte une tradition sur les quatre espèces de feu, p. 183. IBN ABI' LC AUDJÂ, docteur manichéen, son opinion sur les deux principes, p. 82. IBN-ANCAM,traditionniste, cité, p. 181. IBN-EL-ANBÂIU,auteur du KUâb ez-Zâlùr, p. 163. IBN-BÉCHÂREN-NAZZÂM, philosophe arabe; son opinion sur la divisibilité du corps à l'infini, p. 36. IBN-DAÏÇÂN, voyez Bardésanc. IBN-DJOBAÏII,traditionniste, cité, p. 138. IBN-DJORAÏDJ,traditionniste, cité, p. 160. son opinion IBN-HODIIÉÏLEL-CALLÂF, humoristique sur le néant, p. 34; son critérium de la vérité, p. 48. IBN-ISHAQ,traditionniste, cité, pp. 156, 160. IBN-KOLLÂB, théologien chiite, son opinion sur la parole ou verbe, p. 39; sur la position de Dieu sur son trône, p. 95. 1BN-MASCOÛD, compagnon du prophète et traditionniste, cité, pp. 161,188. IBN-EL-MOBÂREK , traditionniste, cité, p. 181. son livre de la RéfuIBN-RAZZÂM, tation des sectes baténiennes, cité, p. 126. IBRAHIMben 'Abdallah el-'Absî, traditionniste, cité, p. 135. IBRAHIM en-Nakh'î, son opinion sur le feu de la géhenne, p. 183. IDJTIHÂD,recherche approfondie, expliquée, p. 31. IDOLES(opinion des Arabes polythéistes sur l'adoration des), p. 56. el-IivHLÂç(nom dull2e chapitredu Qor'ân), anecdote à son sujet, p. 72. 'IKRIMA,traditionniste, cité, p. 160. CILLA,cause déterminante, sa définition, p. 28. INDE(noms de Dieu chez les habitants de 1'), p. 57; (peuple de 1') admet la rétribution des actions après la mort, p. 174; idée de certains Mazdéens au sujet de l'existence du paradis et de l'enfer dans l'Inde, p. 188. INDIENS,divisés en Brahmanes et Bouddhistes, pp. 133, 186; leurs idées sur la métempsycose, p. 187. leur opinion sur la science IMÂMITES, de Dieu, p. 96. 'IMRÂNEL- HARRÂNI, traditionniste, cité, p. 169. 'ISA ben Hammmâd, voyez Docayya. ISAÏE(livre d'),cité, p. 188. ISRÂEÎL.l'ange le plus rapproché du trône, p. 150; sa forme céleste, pp. 161, 162; tient sous ses pieds les anges porteurs du trône, p. 155; ange de la trompette, p. 162; est le plus rapproché de Dieu, p. 170. JÉSUS (âge de) au moment de sa mort, p. 179. JOSEPH(la face de), particularité des élus, p. 179. JosuÉ (livre de), cité, p. 187. JUIFS (nom de Dieu chez les), p. 58; leurs diverses opinions sur l'origine du monde, p. 134; objection qu'ils font à la description du paradis par Mohammed, p. 179 ; opinions diverses sur le paradis et l'enfer, pp. 174, 175 ; sur la fin du paradis et de l'enfer, p. 187 ; (un des) prétend que le monde sera renouvelé tous les six mille ans, p. 188; d'autres croient à la durée éternelle du paradis et de l'enfer, ibid, — 202 — KACBEL-AHBÂR, cité, p. 161; son opinion sur les anges, p. 163; sur les anges, les bêtes et les hommes, p. 168. KAUTHEU,nom du bassin du prophèle, p. 195. son opinion sur l'origine KENNÂN, du monde, p. 132. KHÂLIDben 'Abdallah ben cAtâ, traditionniste, cité, p. 136. secte de Mazdéens, KHORRÉ.UITES, faisant profession extérieure de l'islamisme, p. 133 ; leur opinion sur l'origine du monde, ibkl.; appellent anges les envoyés qui circulent au milieu d'eux, p. 159. KBOÛZ(el-Ahwâz), ville de Perse; son pyrèe ou temple du feu, p. 56. KORSÎ,le siège placé sur le trône, et quelquefois le tabouret placé sous les pieds du souverain, pp. 154 et suiv. LÉBID,poète, vers cités, p. 153. LÉÏTHben Sa 1d, traditionniste, cité, p. 136. LIVRE(gens du), leur opinion sur les anges, p. 159. un des trois frères dont MAHÂDARZ, le corps a fourni l'étoffe du monde, d'après certaine secte, p. 133. secte d'Indiens, MAHÀDARZIYYÈ, leur opinion sur l'origine du monde, p. 133. el-MÂ'ÏDA, 5* sourate du Qor'àu, la dernière qui fut révélée, p. 189. MAÎTRESDE L'ASTROLABE,secte philosophique, voy. Astrolabe. MAÎTRESDU CORPS,secte philosophique, voy. Corps. MA'SIAR,traditionniste, cité, pp. 137, 138. MANÉS,fondateurdu manichéisme, cité, p. 82. leurs contradictions, MANICHÉENS, p. 131; leurs doctrines adoptées par les Harrâniens, p. 132 ; leurs croyances admises par les Çâbiens, d'après Zorqân, p. 135. el-MAQBARÎ, traditionniste, cité, p. 72. leur opinion sur les MAZDÉENS, auteurs du bien et du mal, p. 80; divisés en sectes nombreuses, p. 132; appellent les anges Amchaspends, p. 159; leur opinion sur la punition des méchants, p. 188. MÉDINE,ville d'Arabie, p. 185. MER VERTE, vue par le prophète pendant son ascension, p. 169. MESSIE, est Dieu pour certains docteurs, p. 77. MÉTEMPSYCOSE, procédé de rétribution des bonnes et des mauvaises actions, p. 175. MICHEL(l'archange), p. 162; ange du pain quotidien, p. 162. MICROCOSME,nom appliqué à l'homme, p. 111. MINHÂLben cAmr, traditionniste, cité, p. 178. MO'ÂRADA,controverse, mot expliqué, p. 29. MO'ATTILÈ,secte d'Indiens déistes, n'admettant pas la prophétie, p. 133; athées, leur opinion sur l'origine du monde, ibid. MO'ÂWIYA(le khalife) recherche en mariage Ornm-ed-Derilà; réponse qu'y fit celle-ci, p. 180. MOBEDS,leur opinion sur la création du monde, p. 141. leur opinion sur la MOCHABBIHA, place que Dieu occupe, p. 95. MODJÂHID, traditionniste, cité, pp. 137, 145. MOHAMMED (le prophète),traditions relatives à la création, pp. 136, — 203 — 137 et suiv. ; (laugage de), particularité des élus, p. 179. Bâkir (l'imam), fils de MOHAMMED Zéïn-el-cAbidîn, son opinion sur la question de savoir si Dieu est visible, p. 67. le fils de la Hanéfite, MOHAMMED, cité, p. 178; auteur d'une tradition au sujet de l'enfer, p. 182. ben Ishaq, auteur du MOHAMMED Sirat er-Rasoûl, cité, p. 138. ben Ishaq es-Serrâdj, MOHAMMED voyez es-Serrâdj. ben Sahl, traditionMOHAMMED niste d'Oswâr, près d'ispahan, cité, p. 136. MOÏSE,fils d"Irnrân (paroles entendues par), ont été créées au début, suivant certains Juifs, p. 134; cosmogonie des livres qui lui ont été révélés, p. 140. el-MoKHïÀR, fils d'Abou-'Obaïd, docteur qui prédisait l'avenir, p. 96. MONÂDARA, comparaison, mot expliqué, p. 31. réfutation, mot expliMOQABALA, qué, p. 29. MOQÂTIL,son opinion sur la forme de Dieu, p. 77. el-MosAYYiis, traditionniste, cité, p. 179. MOSTADÎR, circulaire, idée de l'éternité figurée par un cercle, p. 116, note 1. le futur représenté par MOSTAQBIL, une ligne droite infinie qui a un commencement, mais non une fin, p. 116, note 1. leur opinion sur les MO'TAZÉLITES, attributs de Dieu, pp. 88, 89; sur les noms de Dieu, p. 91 ; admettent l'existence de choses en dehors de la science de Dieu, p. 96; leur opinion sur la science de Dieu par rapport à l'impossible, p. 97; sur le paradis et l'enfer, p. 175; leur explication du pont Cirât, p. 192; de la balance du jugement dernier, p. 193. MUSULMANS(diverses opinions des), sur le lieu et la substance de Dieu, p. 76; leur opinion sur les attributs de Dieu, p. 87; sur l'épithète de beau appliquée à Dieu, p. 92. en-NÂcHi (el-Açghar), poète et théologien scolastique,cité, p. 85; sa formule résumant les diverses opinions sur l'origine du monde, p. 131. en-NADjDJÂR,cité, p. 176. Voyez el-Hosèîn. en-NAHRABENDÎ (en-Nahrotîri?), vers qu'il récite dans la grande mosquée de Baçra, pp. xm, 70. el-OHOD,montagne près de Médine, p. 184. 'OMAR (le Khalife), son opinion sur la durée de l'enfer,p. 188. 'OMAR ben cAbd-el-(Aziz, khalife oméyyade, p. 193. OMAYYA ben Abi'ç-Çalt, poète antéislamique, vers cités, pp. 55, 153, 155, 156, 190-191,195; appelle les anges disciples et aides de Dieu, p. 160. OMM ED-DERDÀ,seconde femme d'cO\vaïmir ben Zéïd; réponse qu'elle fait aux propositions de mariage deMo'âvWya, p. 180. 'ORWA,traditionniste, cité, p. 137. OSÂMAben Zéïd, traditionniste, cité, p. 182. el-'O'i'BÎ (Abou cAbd-er-Rahman Mohammed ben 'Abdallah), son opinion sur les grammairiens et les rhétoriciens, p. 3. PARADIS,son nom en hébreu et en araméen, p. 174. secte PARTISANS DELA SUBSTANCE, philosophique, voyez Substance. PENTATEUQUE,son commencement, transcrit, p. 58; sa doc- — 204 — trine cosrnogonique, altérée par les Juifs et les Chrétiens, p. 142. Voyez Genèse. PERSES(nom de Dieu chez les), p. 56. PERSANS,leur opinion sur la création du monde, p. 141. PHARAON(dans le Qor'ân), question philosophique relative à sa prédestination à l'incrédulité, p. 97. PLATONle divin, sa définition du temps, p. 37; il admet trois principes, Dieu, l'élément et la forme, p. 128. PLUTAHQUE rapporte l'opinion d'Aristote sur la définition du temps, p. 37; son livre sur les doctrines philosophiques chez les anciens, cité, p. 126; cité, p. 129. POLYTHÉISTES, voyez Arabes. PONTCIRÂT,voyez Cirât. PYTHAGORE cherche le principe des êtres dans les nombres équivalents, p. 126. QADHÂ(partisans du), secte philosophique, son opinion sur la personne infinie de Dieu, p. 94. QALÂNIS (Arbâb el-), les gens en place, les gens du monde, p. 3, note 2. QOTAÏBA BENSA'D, traditionniste, cité, p. 136. RATL,vase qui sert à l'expérience de la démonstration qu'il n'y a pas de vide, p. 38. RABADHA, bourgade près de Médiue, p. 185. ar-RABB, nom de Dieu chez les Arabes païens, p. 55. RACHÎDBEN SA'D, traditionniste, cité, p. 181. ar-RAHMÂN,nom de Dieu chez les Arabes païens; surnom donné au faux prophète Moséïlima, p. 55. er-RÉBi1,fils d'Anas, traditionniste, p. 185. RIDA, fils de Mousâ (l'imam), vers à sa louange, p. 188. SA'ÎD BENDJOBAÏR,traditionniste, cité, pp. 137, 152. Voyez Djobaïr et Ibn-Djobaïr. SA'ÎD BEN SALAMA, traditionniste, cité, p. 163. es-SERRÂDjMohammed ben lshaq, traditionniste de Nîsâpour, cité, p. 136. SINDJÂR(opinion d'un Persan de), sur les preuves de l'existence de Dieu, p. 69. SOCRATEadmet trois principes, Dieu, l'élément et la forme, p. 128. SOPHISTES,appelés par Aristote hérétiques, p. 44. SUBSTANCE (partisans de la), leur opinion sur les principes, p. 131. SYRIAQUE (noms de Dieu eu), p. 58. THALÈSde Milet admet que l'eau est le principe des êtres, p. 126; son opinion réfutée, p. 141. TROMPETTEdu jugement dernier, p. 195. TURKS (noms de Dieu chez les) p. 57; sont dualistes, p. 133. WAHB BEN MONABBIH.. traditionniste d'origine juive, cité, p. 139; son livre cité, pp. 147, 193. WAHB, fils d'Abou-Sélâm, traditionniste, cité, p. 169. WAKÎCben el-Djerrâh, traditionniste, cité, pp. 136, 182. WAKÎCben Hors, traditionniste, cité, p. 137. el-WÂQiDÎ, traditionniste, cité, p. 160. WARIQÂN,montagne du Tihâma, p. 185. YA'L ben 'Alâ, traditionniste, cité, p. 137. — 205 — ZÉÏD ben <Amr ben Nofaïl, poète antéislaniique, cité, pp. 56, 68. ZÉÏN EL-'ÂBIDÎN (l'imam). Voyez CAlijlls d'El-Hoséin. ZENDJS(noms de Dieu chez les), p. 57. ez-ZoHRÎ, traditioaniste, 137. cité, p. fils de Aufi, traditionniste, ZORÂRA, cité, p. 164. auteur du Liore des DisZORQÂN, cours, rapporte une opinion d'Aristote, p. 129; dit que les Harrâniens professent les mêmes doctrines que les Manichéens, p. 132; attribue aux Çâbiens les mêmes croyances, p. 135. TABLE PRÉFACIS DES CHAPITRES Pages vu PRÉFACEDEL'AUTEUR ARABE \ LISTEDESCHAPITRES 8 CHAPITREPREMIER. — Sur la démonstration do la spéculation et la manière de procéder à une controverse saine 15 De la quantité des sciences et de leur degré d'importance, p. 17. — De la raison et du monde rationnel, p. 20. — De la sensation et du monde sensible, p. 24. — Des différents degrés des sciences, p. 25. — Delà différence entre la preuve et la cause, p. 32. — De la preuve, ibid. — Des défiuiiions, p. 33. — Des contraires, p. 40. — De la contingence des accidents, p. 41. — Discours contre les gens opiniâtres et ceux qui rejettent la spéculation, p. 43. —Des dégrés et des liantes de la spéculation, p. 46. — Des signes de la conviction, p. 47. CHAPITREII. — Démonstration de l'existence de Dieu et de l'unité du Créateur, par les raisonnements probants et les arguments entraînant une conclusion nécessaire 51 demande: Q,ai est-il, qu'cst-il et comment Réponse à celui qui est-il? p. 70. — Le créateur est seul et unique, p. 78. — Réfutation de l'anthropomorphisme, p. 81. CHAPITREIII. — Attributs de Dieu; ses noms, comment il faut 87 entendre les expressions dire et faire s'appliquant à lui Des noms de Dieu, p. 91. CHAPITREIV. — Preuves de la mission des prophètes et néces101 sité de la prophétie Comment setransmetlent la révèlaiion et la mission prophétique, p. 104. 108 V. — Du commencement de la création CHAPITRE Du commencement de la création, p. 126. — Opinions des philop. 129. — Doctrines sophes rapportées par les auteurs musulmans, des dualistes et des Harrànieus, p, 131. — Opinions des gens du Livre sur ce sujet, p. 134. — Opinion des Musulmans sur les principes ; légendes qui ont cours à ce sujet, p. 135. — De l'approbation réservée à la doctrine préférable, p. 141. — Mention des êtres vivants qui ont été créés les premiers dans le monde supérieur, p. 145. — 208 — Pages VI. — De la table, de la plume, du trône, du siège, des CHAPITRE anges, des trompettes (du jugement dernier), du pont Cirât, de la balance, du bassin, du purgatoire, de la récompense et de la punition, du voile, du buisson delà limite et autres traditions eschatologicjues des unitaires, ainsi que des divergences qui les 149 séparen t De la table et delà plume, p. 149. — Le trône, le siège et les leurs porteurs du trône,—p. 152. — Des anges et de ce qu'on a ditladenature attributs, p. 156. Dissentiments des hommes au sujet do des anges, p. 159. — Attributs des anges, p. 160.— Les anges sontils obligés ou contraints ? Sont-ils supérieurs aux Musulmans vertueux? p. 164. — Du voile, p. 169. — De ce que l'on dit relativement au buisson de la limite, p. 171. — Du paradis et de l'enfer, p. 172. — Différentes opinions au sujet du paradis et de l'enfer, p. 173. — Différentes opinions des Musulmansau sujet du et p. 175. —De la description du paradis — paradis et de l'enfer, de l'enfer, p. 178. — De l'enfer et de ses habitants, p. 182. Différentes opinions sur la durée du paradis et de l'enfer et sur leur disparition, p. 185. — Différentes opinions à ce sujet, p. 188. Chalon-s-S. Imp. Française et Orientale de L. Marceau, E. Bertrand, suce' ^ <Jl_9_J J>Jl jli- tfâîl yj J^-L JU Ô£? ojj^all Jl_J> j^ ^ ilfcj l* cSJJJ kr^ j\.\jl Q f^ ^ JJJIJ 1 Ms. ^Ac C^L; <J fj$ OJIJ- ôj^, Ç>JJ ^ (ttf*2"? U^3 Â_iLJ£ (**U (J lilj Jl^J oJl_j ^bJl ^ jjj\ <y jli< ps J \*X>\ UJUO Uâ) V 4-J^A CJjX"^ jrw^Jl O^J \a J^JI Oly^l A_>- t/>U J **"\ jy>\ ijj .<pei Ôy b^-a ^JJ-1 A_U.J *Lu« 4j U^J^IJ J-i-ï» ("^ olljjj J'y- ^ jT r-ljj^l UjJl IJÎJUJ Oy «?" Jj*^ rub (J'AI» ^L.^"^ J°y^ jJ 4X* o^A J*1 u^^a*U. <y . ,j\j 4_JI J^JT A_LH <j\j J,U (jl ^~J! j^iïcllj ^-—f 1 Ms. ^24i tj\ (j[ S^>- LLs- ÏJ#: A—'^ c£V L^»\j >^j LgJic. iwÀijj Js\jCsï\ 4.U1 rt.é=»S|3j 4_ij <j_j_I) OyJ\ J==>& pj.s l " - . Li* jl '111 ^y J-^IJ jUij Lie \y*Ja S> i_JI,c^JI A~* A-àJu:^ » Ms. ôljjl .Ue. cX-i ." / jcl <u-?-l ,j\ lj^ai\ U ij_?j»-L) jjd\ \*\j> Jjfcl^ J^i JjJl jj/^l JJJI y>j ^LJl J^J .Xx ô; ^ 4_. J-2^.? 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Oj Ijlr ù^l iUl Jli^lj ^A_lc y> J*^ A.UI ^1 <y JÏ^<S5J jj.J ùU S- jftf'M A_J dLc'lj A_J| CÀ^ tlr^j l—* ô^-f-j U«~^l 1 Ms. ^.^ II* U^yJ\ j* t>l ^y ij-f- 5_Jil t>jJ\ >^ ù^_5 j~À *_j jUt Û^Vl <y »J&j Uj ÂJjuil Û-UU- iSj^\j> J^Jl J«r ^ <y jjLj^A.) 4_>'l 1> 1^*11 *jL &) l:.l\ J*| ^ ^ "bti&j \jc_-5 J*>- ' Ms. Ja>o. j^^idf "* J5 Ô4 (*f*-> J**3^ ôj-l^sj jjj j« 1 " ^Jr® J: <C^2X^ y 4_J\ jJi-| 4_Jj^> ôifc p>. ^ *• <y p-f*j \jf-j--s£ çtf^S J^>3 1 4 cP^Al y J^^^5 *fi*_) U (J-U.M J^ 2 Ms. OVIJIJ ûjUjil- «>-J y jjJ-lj Çyi L^-J (^j-J 7rl—OJ JaJJ i_JU»J (J"-^-" (H^ *Ju L^-i V_? J^i L«-» <_j^JI ' Ms. J-1 Ms. yuai. <-; O'U- Vj 1/ ^Vl JL" Vj aJufc ^ _JJL)VJ <M [f°38v°] Y-Y J" û*-> *lM| ù^i" Vr**V \J> oUUJI p_iJ o!5" <* V^" cX ±J>3 ~^ J-u^, ^^U Lfl* ^; 3 .ç-L- 4_J (Jjj 4—-—;C« ti r^J p~iy ici- V Ij—; I_JO-C 5jl_> il—<_j sy ZJ\ ii)l j^"J OJ lij j^—«J ùL.-"JJ 1 Ms. ~s-j- ! Ms. ~^J- 3 Ms. ùJ. < Ms. 5 Ms. c~> ^. 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Ijjjc jâ <-_>Ls)l Ls çJl <ÙA JU Oyj \J£J \j^ l^=^U LUc ^j ^UJl JM JJ (jl-i\ \^Z CJ^\ ft 4-^*1 <—'l?^ ****** (J^ Vj (jy~£ ûj5j^-| Â!X-\ JJJI JUJI ^j jli. 4l IJIJIJ JU jvu "^•* „ jtSO^ y* ^j&\ oU «^1)1 «tJyj o^ L^JJ-I ty>3 ^iUlj Û^I Ù^ -*—^ «-U-1 JUj uu.6 JUI• o^ ù-^1 <1JI ^ jè-\ jyu t^^ l^i ai ^J «USl ulj^l JJ J ^J5 *Uj (j J^ *bj~U» \AY cPl? <y f^r Cjj^\3 j^=r dUij ùl~* tP^I j4-l £->j{*\ ^L-JU JWIJ u-^o>J <-li-l <y «JO J <jU J-Xs Ù^ <y 1 Lacune remplacée ginale J*?3Jl J. lii^- ^r2^ ^U ûl ^1 fJi ùo lî| A_JI J b^ OV^ cPl^ ù< (ff 4 4-V ^yj es <J \xJ\ ^Jl O^JJ 4_)jic ^yj jull <Jj^ J-^sr ,y (J Jl <y dans le ms. par trois points ,*.et note mar- <J L\j *JI>& jt (J^J ^ (J jrû^l j ÂJJ-I <j «J-LJJI JU-^ y.Ç* jijU o^Ui-l JJUiil jWl JLJIJ ^L J^LÂJI "ûij ^i Sjjll. jjl ûl ^JLJIJ 1 jiJi JJt-Jlj *ljU (3^i)lj tÂ/-L? lilj y ÙJ^i *^ J-^-a-M <y \~JLJ Jiyû A^i Â-Ji-I à ^jJÏ=> J==>3> AâjU* (t-cjjj 1 Ms. J—^ ù^ (j^*^^ 4—; J^^l (lUI ^ J.I JJ^I V^^ J^ Jl <_ii~l (^jljl <_^ <UJ c£jlj->^^ ùj*<^ «UJIJJJI IL. ; la bonne leçon est donnée en marge. JO-Vl ù^==^«; fl5*^"* (*t^î A—J^TJJIJ LiJ J \*j«^ 4-*W? ôjll J*l <^£^C <1H OJuilj ùi [f° 35 v»] ^jiuk-ji JUJI jc^i ^=i> Oilj li[ <>• pf*-? (^J ô^b.^1 ùl IIA <-JL^5OI ,&~Z$ ôj-fj. c^l JAIJ 4JLA-1 Mo ,ij U- ^ jtvL; **>!» ^ÀJI ^jVI Jj&\ _£fl jU-Vl <ti •-jljiJI <y «J Vj ^ » Y? ÇJ <J cj.UJb ULi <J JjiJl ai .^j Jj-H jLJl ^=sèj eJjxi £* il* ii* jji-i ^JLJI v^jt ^>%3 [Pjè '^ Vj cjjyJS >r 4^2" <~>z^J Jus-j^l JU-^IJ çjUl Jl^lj (jUaî «_L\ ù£*£\ [fi] A? *li li VUI *' > * ^ A_J^SC J«- JJL# ^[ *_^f-_>* 4-f-_£ àî 5 <^ <-'*-\ AxLfeUj MjLl l^û. c£jf£ ç^Uij V} »ljLll ^ 4Ïà\ 4\jl *U jîj U4I J^L^flj flji *£> £* r*^ 31 <\jt. AJC JJ; JJ^. il* Â_fr2[j;] ^jo \çZ\ jX i-li-l ^ ^1 Jj^l Jj-^JI ^ull SJJU. oll Ujb < Vi Lai lilj >=o ù^l oHj 4_j^*> ^Jij ^i dlJS ^j J ^ r^f*lyl lJ^-1 LLLi4 ùb JIU *l^l piLjlj 1 Addition marginale. 3 Lacune. 3 Note marginale J^ill -Uc - j»J\ > ÙJ^ 4_LU 4-J jL^Vb ^ilj *XUI Je L-* Ù^ Jli 5! SjLlj <3 '«i^ • ^.«U l U U<ljj >u^ ilU olyll <u&j Jucjllj »^ ^b^Vl ^^^-J V JUIJ J Çfy ^ ^1 OJl *-JL2«!IJ JU^l jii-l ôj~JI <J^* V J^î s^l ol ^ «J^J oUilj <y J*l }U j>s*5 (jk* 11 A_JI jJl _;^=l JL. JJ w_^-J I-^-Vl ljH_3 ^ çk\À Ç*i, j*UiJLj ^> Âj&a^lJI (j\j d\Jj£j <JJ* ^ A^MII A_i ^* jJl —' J^ 3^Lo .0^ oi ù^ '[Oj2.4^1. t Olj ^Jl >=i> ry *lji-\ <j&3 Acjîlj <s>j* V \jft\3 V ÂjàJI \* ji y J dU «*U jfj.» f- 35 ^Ç [1° r°] S^ ci c-^=.|JI i^fM Xc- SjX- ^j^jj-UJ 1 Lacune; JP-J dJi Âlft Je- A_UI JJ1> i) j-î-i) note marginale (^jj>}\ 1^1 ^JJ J. *_^/SÔ ^y J^j c/'l/ Sj-u. <_gjj ^l_l« J*»}jl <£ IJ6 • "y. ""Jj-** *JJU A_LH JU <_jl 4^«là*)lj i£3J tf ^y-i-1 (Jjl Jl_9 jLi JJ-J L-* c->L^"_J âj^JI Ojjj^f-1 A_J ÂJ?U^1 i—>v_^" ^ (J ^Uii-Vlj ^jUl Jà^j J>Ql JCfr «1)1 II*» Jl*J ^jlj|_ ÂJaJl jçU J J^ JL.* Vj jbli 1 Ms. en marge J (J'ij- *ilUl l_* ^ u*l^ ù^aU^ Jp '^ <y «~*« «jJl «Uj 4Sl>. ÔP <y *^ t—^ *U»Vl J-JJW1 U^jfc J^J-l ^ lÂ* JMJ 4-1^= Âjà-Sl <jjj Sjljj ù; J'M-Î -l^j SAN u"l?» J^ '-Vj l_oU j^^i) J-JJJ^ ^J^ (_>* J^;j ùls" fl_4 t^j J^ £-LJ c^ ^r-^* r^Ç V cl» ^J^AI A t> A C^JJJ ^J <y \^ (jUI àj*^3 ^ jy & Çbe- CJUXI ôj-— JJ\ Ù^ UJS- ^JJ^ «* 4_Ii*J J^s- AlSl *AA^I A_L,kiJl JL-5J ^U»J J-J^J jo^ll ^U ^ f £p* S^A «JUc- v_Ji JLJi ^J M_; J-SJI Ji \^S^>\ 1 Ms. p>' Ms. L.£f- ù£*£\ p-J^^-5 4-1^ ÔVJ^ ^A dUi Jj JuJj j^ dLJJ Je 4JLJI cfi>i> JUJ !^i di J Ull J&- (»& (OÏ ob 4^=k}Ul_> <}?> > ù*Ji ^\ 4^=s%5Ul {j\ o^ ù[—* *Uc l^*Usu dU3 Ld-iâ^ J^^-* Si %-J JU S^SJI J^J tlrOjil ^ -vjl Jl^JI o[ I^SJ ÙJJ*ÂV jl^îlj 4-Jyj ji je L* t—A—JJ \^j>\f0 II* ,i IjiLJ J*j ^Tjolé=d y? (pa\ ^ J^aâl "-^l^ 0e- (^^1 t/jo-J -W2-M 1 Corr. marg. y> jC»y.l y Jiaj ?;l u • <J^*> ^yj JUSl (j?*^ uji- i^: ^yr tf J-U Sj^l <y ujSo jl ^ ôsyji ouyi j^^ ^id^j ^1 Ljf U-*U ùl J[ «ÂJ Jlj ^LU J^lj (j'AJli-l Jj^J 42My _^3>j ULJ ^ Ljili. ^y Ju^|4>/f Liji- .^^JJI (JJli.|j jî^il ïtyi <-fiJ* jj-l JUJL^J (J Â__ciyi SjlH Jp Silj l» Jl Ô\ (_jl_f^ wJJl Jcl Vj 1 Indication !• l^iU- 4»i ^l> marg. J^i)' ~plLs cs^ ti A_)'l J>~\) V^ - -"' 4_j^l * J J^ ^Jc _?j3> <J1 r-t*c rL>-Vl ,<Sj^\ [f° 34 r"] ^JJl^ & IÔ5* ùy\ ^.Jï A>-jjJl tnV^ ~ LUj V J-» «îj_J 2 Pjf == 4_J?-J <i^" s^ V. \w U ^*l*j JÛ.UI ÔJJJ-JÏ UJ Jl j^ilil J U^J ùy*^ <UJ=J £*„Vj ^ (j^jVl (J Jc-U (Jl L^ <JSl Ù^ **yl ùss*y •la» JVJIJ U l^ 1 Ms. marg. JJSl *^laâ J,*Jll <J\ ^ £_~JI ôl Vb <JU jjJ-II ^JJJ ÙJ^V jl^Jij oyàé=^ 4jjJ> ^ 4Î[ U[ V JUJ ùj*ri <Jy V jî Â_ftUall **jUI J-^ Jp *£A Je iiij^ll <yj Le Juojjl jjc- U**ll jjl jUb J-i> ^ J^_3J Aie jj-Liil JU» Lg-ic J-\ p* -^ y-U <2rl ^ c/Llc ÙJJ>—^ dUôi j, «^l? J^== (** fj—^ JU A_UI Ù^ JU J^i. ÙJJ^» UJ>c ^l j^ J^Li i)jû Jp JJAJI *^AC *J> y-X» Ii5^12 \V"\ C^* Cf (£313 *-k" A_U ûl *rJ ùi -S^" JLS 4$~âl l_*J jjbj (jfr'j.ft <y jjSJi ^6 ^_i^> Jjll J^J^ULsJI <-Ul J J^ j*. pjfc^ Jl^l ^ Jij dlU ùl c/L^I 1 Ms. iajsIgJI- (jl jj-îl ^ II* j»-i- «_u ^_ij JJ &J- -^-"^ Ù^ i cjl*0 «Jîl Ô\S\ ^i Cf ^c ^=*>- u-& <jl ^=olj J^-U t/'j^l «. Âiî cjdLi L_*J lilj ^=JL« , ^C V lui ôll ^ O * ^ <^u-« u^ ^( u-b ^y» Js-j iob 1 -Veù! J^ jjc ^jl <_JAJJUI ,y ^XÎI j^ 4_JjJL 4_i)L AJJ^ÂU rt li^S <OJj ju ^J * J^L.9 ji ^i L^^^^Ul dlU <-* ùl /c^J .» ? Ç-IXJI (J-Ua* II* ùi u-b •"> U t_?jïb* ^J^ ^JLÎI ciM ^J 4il> <yj Ajjèig. tf Cf J^U J^J t ^\ [41] ùl Jl-2i t^-'i dUl 6>—^ U \V0 Jl Sja» Jl -Pi ô, ^ V Vil jj>dlL A_UJ J._)Jc ^ iS3J3 <-> OU** ÂJLJI dUU <J| JU IÀ5 <W JLL) Jl ^W^l ^Ï5o «^ J <*^-3 jjJij ^l^i ^ £U> A! 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IX, v. 32. ^2P 4jL»j <jJu>-1 <^L« ^=J1IJ ^y O^J Ô'JLJJ Ùjy^J^ J-HJ* <y ^Jl ^a_)^* 6J> jh J?\ Cr_ j*\ Jr j^ ^j 4—tj—i ,«J| (J,l <L.iyjl *j^ <dî"j<J o ,^.Ai ^.^Pl -1-9 Oj^jiJl 3îj_UI J-^a-^ j'y» OU-ti , JJLL! jûJUI » Jj'^l ^ \—)ji—i O-l 4_o^L« À.; * ^j, „ ERNEST ÉDITEUR LEROUX, 28, RUE BONAPARTE, 28 ' PUBLICATIONS DE L'ÉCOLE DES LANGUES ORIENTALES VIVANTES QUATRIÈME SÉRIE 1 à VII. - CATALOGUE DE LA BIBLIOTHEQUE DE L'ÉCOLE DES LANGUES ORIENTALES VIVANTES, publié par E. Lambreeht, secrétaire de l'Ecole. Tome premier. Linguistique: I. Philologie. — II. Langue " arabe. In-8, 15 frpp. xn-624 — Tomes II à VIL (En préparation.) V1II-IX. - LES POPULATIONS FINNOISES DES BASSINS DE LA VOLGA ET DE LA KAMA, par Jean Smirnoc. Études d'ethnographie historique, revues de la Volga, et traduites du russe par Paul Boyer. -- Première partie: Groupe 1 15 fr. ou groupe bulgare. 1. Les Tcbérèmisses. II. Les Mordves. In-8. Seconde partie: Groupe de la Kama, ou groupe permien. I. Les Votiaks. II. Les Permiens. In-8. (Souspresse.) X-XI. — OUMÀRA DU YÉMEN (xn« siècle), sa vie et son oeuvre. Tome premier. Autobiographie et récits sur les vizirs d'Egypte. — Chois de poésies. Texte arabe, d'après trois manuscrits de Paris, Gotha et Oxford, précédé de la 16 fr. biographie du personnage, par Hartioig Derenbour;/. In-8 — Tome second. Traductiou. In-8. (Sous presse.) XII-XIII. - DOCUMENTS ARABES RELATIFS AU SOUDAN. I Tarikh es Soudan. Histoire du Soudan, par Abderrabmau ben Abdallah Et-Tonboukti. Texte arabe et traduction française, suivi d'un Extrait du livre intitulé: Tedsskiret en-nasianfi ahlibar moloulc es-Soudâri, par O. Hoaclas, avec la collaboration de M. Benoist, élève diplômé de l'École des langues orientales vivantes. 16 fr. 2 vol. in-S. Tome premier. Texte arabe. In-S — Tome second. Traduction. In-8. (.Sortspresse). DESCRIPTION DES ILES DE L'ARCHIPEL GREC, par ChrisXIV-XV.tophe Baondelrnouti, version grecque par un Anonyme, publiée d'après le manuscrit du Serai!, aven une Traduction française et un Commentaire par Ensile £0 iV. Lef/rand. Première partie, ornée de 5:i cartes géographiques, Gr. in-8 XVLXVII. — LE LIVRE DELA CRÉATION ET DE L'HISTOIRE, d Abou Zéid Ahmed ben Sahl el Balkhi. Texte arabe publié et traduit par Clément Huart. consul de France. 2 vol. in-8. Tome premier. Texte arabe. In-8. — Tome second, Traduction française. Iu-8. (Sous presse.') XVIII-XIX. - DICTIONNAIRE ANNAMITE-FRANÇAIS, par M. Sonet. Deux vol. in-8. (Sous presse.) RECUEIL DE MÉMOIRES, publiés par les Professeurs de l'École des Langues orientales vivantes, à l'occasion du Centenaire de cet établissement. Un volume '.. .. 40 fr. in-4°, avec planches Noticesur les relationsdes peuples musulmans avec les Chinois,depuis l'extensionde l'islamismejusqu'à la lin tlu w» siècle,par CI).Scheler. - lia document turc sur la Cireassie. par A.-C.Barbier de .Mrynard.— Les Croisadesel le Dictionnairede Yàkont,par Hartwig Derenbourg.— Madjapahiiel Tchampa,par Aristide.Marre.— Les variations phonétiques de la proonncialionpopulaire lamoulo.par.l. Vinson.—Lesoonstrucliousparticipialesdans les tanguesde l'lude moderne,par .1. Vinson.— Lacour de Hué el les principauxservices du gouvernementannamite, par .1.Rouet —Coupd'oeilsur l'histoirede la typographiedans les pays roumains,ru N I"siècle,par Cm.Picot. - Fragmentd'une histoire*des étudeschinoises au svin" siècle, par Henri Cordier.— Sahnoun. un jurisconsulte musulman du ni" sièclede l'hégire, pr.r 0. Hondas.— Originede l'islamismeen Chine; deux légendes musulmaneschinoises; pèlerinagesde .Mat'ou-lch'ou,par C. Devéria.—La légendedJAbgar dans rilisloii-e d'Armé,ie de .Moïsede Khuren.par A. Carrière. - lie l'accentuationdu verbe russe, par Paul II,yor. - L'empereurZin-Mon,par Léonde Rosny. Chalon-s-Sa6ne, Imp. Française et Orientale de L. MAHCKAU, E. BERTRAND,suce 1 TABLE ALPHABETIQUE ABAN, traditionniste, cité, p. 'ABDALLAH BEN 'OMAR, traditionniste, pp. 'ABDALLAH BEN SELAM, traditionniste d'origine juive, p. 'ABD-ER-RAHMAN ben Ahmed el Marwazi, traditionniste demeurant à Merw, cité, p. 'ABD-ER-RAZZAQ, traditionniste, cité, pp. ABOU 'ABD-ER-RAHMAN EL-BADJALI, traditionniste, cité, p. ABOU'L-'ALIYYA, commentateur du Qor'ân, cité, p. ABOU-BEKR BEN ZAYYAN, traditionniste, cité, p. ABOU-BICHR, traditionniste, cité, p. ABOU-DJA'FAR EL-AHWAL, surnommé le Démon de la Voûte, docteur anthropomorphiste; son opinion sur la nature du corps de Dieu, p. ABOU'D-DOHA, traditionniste, cité, p. ABOU-HANI, traditionniste, cité, p. ABOU-HANIFA, le jurisconsulte, son opinion sur le lieu et la substance de Dieu, p. ABOU-HODHAIFA (Mousâ ben Mas'oûd Nahdî), exégète du Qor'ân, auteur d'un livre sur les traditions du prophète, pp. ABOU'L-HODHEIL, docteur mo'tazélite, son opinion humoristique sur le néant, p. ABOU'L-HODHEIL, sur la possibilité pour Dieu d'être injuste et tyrannique, p. ABOU'L-HODHEIL, cité, p. ABOU'L-HODHEIL, son opinion sur le pont Cirât, p. ABOU'L-HODHEIL, sur la balance du jugement dernier, p. ABOU-HOREIRA, cité, pp. ABOU-HOREIRA, rapporte une tradition au sujet du paradis, p. ABOU-HOREIRA, explique un passage du Qor'ân relatif à la résurrection, p. ABOU-ISHAQ, traditionniste, cité, p. ABOU-MOUSA EL-ACH'ARI, l'un des mouhâdjirs ou émigrés de la Mecque, p. ABOU-NOWAS, le poète, vers qui lui sont attribués, p. ABOU-'OWANA, traditionniste, cité, p. ABOU'L-QASIM EL-KA'BI, auteur des Principes des preuves, vizir d'Ahmed ben Sahl, prince de Balkh, pp. ABOU-REZIN EL-'OQAILI, traditionniste, cité, p. ABOU'L-WALID, traditionniste, cité, p. ABOU-ZHOBYAN, traditionniste, cité, pp. ABRAHAM (coeur d'), attribut des élus, p. el-ABTAH, torrent près de la Mecque, p. ADAM et Eve, leurs vêtements créés dès le début de la création, selon certains Juifs, p. ADAM et Eve, création d'Adam, p. ADAM et Eve, il provient du limon, qui est son terme extrême a quo, p. ADAM et Eve, sa stature, attribut des élus, p. 'ADI BEN ZEID EL-'IBADI, poète chrétien de Hîra, vers cités, p. AHMED BEN MANCOUR ER-RAMADI, traditionniste, cité, p. AHMED BEN ET-TAYYIB (es-Sarakhsî), auteur d'un traité sur les Harrâniens, p. AHRIMAN, dieu mauvais et méchant des Mazdéens, p. 'AICHA, rapporte une tradition du prophète, p. AILA, port de la Mer Rouge, p. ALEXANDRE D'APHRODISIAS, commentateur d'Aristote, cité, p. 'ALI, fils d'Abou-Tâlib, est Dieu pour certains docteurs, p. 'ALI, sa lumière, la première chose créée selon les chiites, p. 'ALI, son opinion sur le tonnerre, p. 'ALI (Zéïn el-'Abidîn), fils d'El-Hoséïn, son opinion sur l'époque de l'existence de Dieu, p. 'ALI BEN MOURID, traditionniste, cité, p. ALLAH, nom de Dieu chez les Arabes païens, p. 'AMA, nuage et brouillard, p. el-A'MACH, traditionniste, cité, pp. 'AMIR BEN 'ABD-QAIS, sa réponse au khalife 'OTHAMAN sur le lieu du séjour de Dieu, p. ANAS, traditionniste, cité, p. ANAXAGORE, sa théorie de l'homogénéité des molécules, p. ANAXIMENES pense que l'air est le principe des êtres, p. ANGE de la mort, p. ANGE de la mort, préposé aux mers, façon dont il produit le flux et le reflux, p. ANGES, leurs attributs, p. ARABES polythéistes, prétendaient que les anges sont les filles de Dieu, p. A'RAF (purgatoire), ce que c'est, p. 'ARAFAT, montagne près de la Mecque, p. ARBAB EL-QALANIS, les gens en place, les gens du monde, p. 'ARCH, le trône de Dieu, p. ARCHANGES (nombre des), p. ARCHELAUS admet l'infini comme principe du monde, p. ARISTOTE, fils de Nicomaque, son Livre de la Démonstration, cité, p. ARISTOTE, fils de Nicomaque, son Livre de l'Ethique, cité, p. ARISTOTE, fils de Nicomaque, son Livre de l'Ame, cité p. ARISTOTE, fils de Nicomaque, son Livre de l'Audition naturelle, cité, p. ARISTOTE, fils de Nicomaque, sa définition du lieu, p. ARISTOTE, fils de Nicomaque, appelle les sophistes hérétiques; p. ARISTOTE, fils de Nicomaque, son opinion sur les principes, p. ARISTOTE, fils de Nicomaque, ses opinions admises par les Harrâniens, p. ARISTOTE, fils de Nicomaque, son mot sur le plus haut et le plus bas de l'espace, p. ASCENSION du prophète, passage différent de la version classique, p. ASTROLABE (les maîtres de l'), leur opinion sur les principes, p. ATHEES, nient l'existence des prophètes, p. ATHEES, leur opinion sur la rétribution des bonnes et des mauvaises actions, p. el-AU ZA''I, jurisconsulte, cité, p. AVESTA, cité, p. 'AZRA'II., ange de la mort, p. BAL'AM, fils de Ba'ourâ, son opinion sur les principes, p. BAL'AM, (paroles de Dieu à) créées dès le début de la création, suivant certains Juifs, p. BALANCE du jugement dernier, opinion des Musulmans à ce sujet, pp. BARDESANE, son opinion sur la vie de la lumière et la mort des ténèbres, p. BARDESANE, sur l'origine du monde, p. BASSIN du prophète, p. BATENIENS, leur opinion sur le nombre des anges, p. BEDOUIN (réponse du prophète à un) sur la nature de Dieu, p. BEIDA, localité près de Rabadha, dans la région de Médine, p. BIBLE, contient des livres prophétiques, p. BIBLE, est lue par les Chrétiens, p. BICHR, fils de Mo'tamir, docteur mo'tazélite, cité, p. BIH-AFRIDIYYA, secte de Mazdéens, p. BORDJAN, les Bulgares; noms de Dieu et de leur idole dans leur langue, p. BOUDDHISTES, leurs idées sur la rétribution des bonnes et des mauvaises actions, pp. BRAHMANES, rejettent la prophétie, p. CABIENS (Mendaites ou chrétiens de saint Jean-Baptiste), suivent les opinions des Juifs et des Chrétiens au sujet de la création, p. CABIENS (Mendaites ou chrétiens de saint Jean-Baptiste), d'après d'autres, suivent celles des Manichéens, p. CAN'A, ville du Yémen, p. CARMA, fils d'Anas, fils de Qaïs, poète anté-islamique, cité, p. CARMATE (opinion d'un) sur la révélation du mont Hira, p. CHEITAN ET-TAQ, voyez Démon de la voûte. ech-CHA'BI, ascète, cité, p. CHIITES, leur opinion sur la lumière de Mohammed et d''Ali, la première chose créée, p. CHINOIS, sont dualistes, p. CHRETIENS, ont sur la création la même opinion que les Juifs, p. CIRAT (le pont), ne fait partie ni de la vie présente ni de la vie future, pp. COPTES (nom de Dieu chez les), p. CORPS (maîtres du), leur opinion sur les principes, p. DAHHAK, traditionniste, cité, p. DAHRIS (matérialistes), secte philosophique, p. DAICANITES, partisans de Bardésane, leurs contradictions, p. DAOUD BEN 'ALI (Abou-Soléïmân), son opinion sur la science et la puissance de Dieu, p. DAVID (voix de), qu'ont en partage les élus, p. DEIR-SIM'AN, couvent de Saint-Siméon Stylite, p. DEMON DE LA VOUTE, surnom du docteur anthropomorphiste Abou-Dja'far el-Ahwal. Voyez ce nom. DERDA (Omm ed-), voy. Omm ed-Derdâ. DERDA (père de), surnom d''Owaïmir bed Zéïd, p. DERIE (langue), trois mots cités, p. DHARRAR BEN 'AMR, son opinion sur le lieu et la substance de Dieu, p. DIHYA EL-KELBI (Ibn-Khalîfa ben Farwa), incarnation de l'archange Gabriel, p. DINOUHERMAWIS (Zénon de Cittium ou Démocrite), son opinion sur les principes, p. DJA'FAR CADIQ (le septième imam), son opinion sur la question de savoir si Dieu est visible, p. DJA'FAR CADIQ (le septième imam), relativement à la supériorité du savant sur l'ignorant, p. DJA'FAR BEN HARB, docteur mo'tazélite, réduit les dualistes au silence, p. DJAHAR BEN CAFWAN, nie les attributs de Dieu, p. DJOBAIR, traditionniste, p. Ibn-Djobaïr. DO'AYYA 'ISA BEN HAMMAD, traditionniste, cité, p. DUALISTES, leurs opinions sur les deux principes, p. DUALISTES, sur l'origine du monde, p. DUALISTES, admises par certains Mazdéens, p. EMPEDOCLE admet deux principes, l'amour et la force, p. EMPEDOCLE son opinion est fausse pour les Musulmans, p. EPICURE, son opinion sur l'essence des êtres, p. EYYOUB ER-ROHAWI, traducteur de langues étrangères, son opinion sur les principes, p. el-FARRA, poète, cité, p. FERAZDAQ, poète, cité, p. GABRIEL (l'archange) reçoit les ordres d'Isrâfîl, p. GABRIEL (l'archange) apparaît à Mohammed sous sa forme céleste, p. GABRIEL (l'archange) ses deux formes céleste et terrestre, p. GABRIEL (l'archange) trempe ses ailes dans le ruisseau de l'Eden, p. GABRIEL (l'archange) ange de la mission, p. GABRIEL (l'archange) voiles de lumière qui le séparent de Dieu, p. GABRIEL (l'archange) révèle au prophète le Qor'ân sur le mont Hirâ, p. GALIEN, son opinion sur les principes, p. GALIEN, sur l'éternité de la matière, recherche inutile à la pratique de la médecine, p. GENESE, les premiers versets du ch. I, cités dans le texte hébreu, en transcription, p. HAMMAD BEN SALAMA, traditionniste, cité, pp. HAMZA BEN HABIB, lecteur du Qor'rân et jurisconsulte, cité, pp. HARRANIENS, leurs opinions diverses sur l'origine du monde p. HARRANIENS, admises par certains Mazdéens, p. HARRANIENS, sur les anges, p. HARRANIENS, sur le paradis et l'enfer, pp. HARRANIENS, el-HASAN (fils d''Alî) rapporte des traditions du prophète, p. HARRANIENS, tradition relative à la première chose créée, p. HARRANIENS, son opinion sur la signification des mots 'arch et korsî, p. HARRANIENS, tradition relative au voile, p. HARRANIENS, son opinion sur le cas de la femme qui a eu deux maris, et qui entre au paradis, p. HARRANIENS, sur les houris, p. HARRANIENS, sur le feu de la géhenne, p. el-HASAN ben Hichâm el-'Absî, traditionniste, cité, pp. HASSAN (ben Thâbit), poète, cité, p. HATIM ben es-Sindî, traditionniste de Tekrit, cité, p. HERACLITE adopte le feu comme principe du monde, p. HERACLITE son opinion réfutée, p. HERMES, son opinion sur les principes, p. HICHAM ben 'Ammâr ben 'Abd-er-Rahîm ben Motarrif, traditionniste, cité, p. HICHAM ben el-Hakam, théologien chiïte; sa définition du corps, p. HICHAM ben el-Hakam, son opinion sur la division du corps à l'infini, p. HICHAM ben el-Hakam, ses deux opinions sur la nature du corps de Dieu, p. HICHAM ben el-Hakam, son opinion sur la personne finie de Dieu, p. HICHAM ben el-Hakam, sur la place que Dieu occupe, p. HIRA, montagne près de la Mecque, où eut lieu la première révélation du Qor'ân, p. HODHAIFA, traditionniste, cité, p. Abou-Hodhaïfa. HORMUZ, dieu bon des Mazdéens, p. el-HOSEIN en-Nadjdjâr, son opinion sur la divisibilité des corps, p. IBN 'ABBAS, cousin du prophète, cité, pp. IBN 'ABBAS, rapporte une tradition sur les quatre espèces de feu, p. IBN ABI' L'AUDJA, docteur manichéen, son opinion sur les deux principes, p. IBN-AN'AM, traditionniste, cité, p. IBN-EL-ANBARI, auteur du Kitâb ez-Zâhir, p. IBN-BECHAREN-NAZZAM, philosophe arabe; son opinion sur la divisibilité du corps à l'infini, p. IBN-DAICAN, voyez Bardésane. IBN-DJOBAIR, traditionniste, cité, p. IBN-DJORAIDJ, traditionniste, cité, p. IBN-HODHEIL EL-'ALLAF, son opinion humoristique sur le néant, p. IBN-HODHEIL EL-'ALLAF, son critérium de la vérité, p. IBN-ISHAQ, traditionniste, cité, pp. IBN-KOLLAB, théologien chiïte, son opinion sur la parole ou verbe, p. IBN-KOLLAB, sur la position de Dieu sur son trône, p. IBN-MAS'OUD, compagnon du prophète et traditionniste, cité, pp. IBN-EL-MOBAREK, traditionniste, cité, p. IBN-RAZZAM, son livre de la Réfutation des sectes baténiennes, cité, p. IBRAHIM ben 'Abdallah el-'Absî, traditionniste, cité, p. IBRAHIM en-Nakh'î, son opinion sur le feu de la géhenne, p. IDJTIHAD, recherche approfondie, expliquée, p. IDOLES (opinion des Arabes polythéistes sur l'adoration des), p. el-IKHLAC (nom du 112e chapitre du Qor'ân), anecdote à son sujet, p. 'IKRIMA, traditionniste, cité, p. 'ILLA, cause déterminante, sa définition, p. INDE (noms de Dieu chez les habitants de l'), p. INDE (peuple de l') admet la rétribution des actions après la mort, p. INDE idée de certains Mazdéens au sujet de l'existence du paradis et de l'enfer dans l'Inde, p. INDIENS, divisés en Brahmanes et Bouddhistes, pp. INDIENS, leurs idées sur la métempsycose, p. IMAMITES, leur opinion sur la science de Dieu, p. 'IMRAN EL-HARRANI, traditionniste, cité, p. 'ISA ben Hammmâd, voyez Do'ayya. ISAIE (livre d'), cité, p. ISRAFIL. l'ange le plus rapproché du trône, p. ISRAFIL. sa forme céleste, pp. ISRAFIL. tient sous ses pieds les anges porteurs du trône, p. ISRAFIL. ange de la trompette, p. ISRAFIL. est le plus rapproché de Dieu, p. JESUS (âge de) au moment de sa mort, p. JOSEPH (la face de), particularité des élus, p. JOSUE (livre de), cité, p. JUIFS (nom de Dieu chez les), p. JUIFS leurs diverses opinions sur l'origine du monde, p. JUIFS objection qu'ils font à la description du paradis par Mohammed, p. JUIFS opinions diverses sur le paradis et l'enfer, pp. JUIFS sur la fin du paradis et de l'enfer, p. JUIFS (un des) prétend que le monde sera renouvelé tous les six mille ans, p. JUIFS d'autres croient à la durée éternelle du paradis et de l'enfer, p. KA'B EL-AHBAR, cité, p. KA'B EL-AHBAR, son opinion sur les anges, p. KA'B EL-AHBAR, sur les anges, les bêtes et les hommes, p. KAUTHER, nom du bassin du prophète, p. KENNAN, son opinion sur l'origine du monde, p. KHALID ben 'Abdallah ben 'Atâ, traditionniste, cité, p. KHORREMITES, secte de Mazdéens, faisant profession extérieure de l'islamisme, p. KHORREMITES, leur opinion sur l'origine du monde, p. KHORREMITES, appellent anges les envoyés qui circulent au milieu d'eux, p. KHOUZ (el-Ahwâz), ville de Perse; son pyrée ou temple du feu, p. KORSI, le siège placé sur le trône, et quelquefois le tabouret placé sous les pieds du souverain, pp. LEBID, poète, vers cités, p. LEITH ben Sa'd, traditionniste, cité, p. LIVRE (gens du), leur opinion sur les anges, p. MAHADARZ, un des trois frères dont le corps a fourni l'étoffe du monde, d'après certaine secte, p. MAHADARZIYYE, secte d'Indiens, leur opinion sur l'origine du monde, p. el-MA'IDA, 5e sourate du Qor'an, la dernière qui fut révélée, p. MAITRES DE L'ASTROLABE, secte philosophique, voy. Astrolabe. MAITRES DU CORPS, secte philosophique, voy. Corps. MA'MAR, traditionniste, cité, pp. MANES, fondateur du manichéisme, cité, p. MANICHEENS, leurs contradictions, p. MANICHEENS, leurs doctrines adoptées par les Harrâniens, p. MANICHEENS, leurs croyances admises par les Câbiens, d'après Zorqân, p. el-MAQBARI, traditionniste, cité, p. MAZDEENS, leur opinion sur les auteurs du bien et du mal, p. MAZDEENS, divisés en sectes nombreuses, p. MAZDEENS, appellent les anges Amchaspends, p. MAZDEENS, leur opinion sur la punition des méchants, p. MEDINE, ville d'Arabie, p. MER VERTE, vue par le prophète pendant son ascension, p. MESSIE, est Dieu pour certains docteurs, p. METEMPSYCOSE, procédé de rétribution des bonnes et des mauvaises actions, p. MICHEL (l'archange), p. MICHEL (l'archange), ange du pain quotidien, p. MICROCOSME, nom appliqué à l'homme, p. MINHAL ben 'Amr, traditionniste, cité, p. MO'ARADA, controverse, mot expliqué, p. MO'ATTILE, secte d'Indiens déistes, n'admettant pas la prophétie, p. MO'ATTILE, athées, leur opinion sur l'origine du monde, p. MO'AWIYA (le khalife) recherche en mariage Omm-ed-Derdâ; réponse qu'y fit celle-ci, p. MOBEDS, leur opinion sur la création du monde, p. MOCHABBIHA, leur opinion sur la place que Dieu occupe, p. MODJAHID, traditionniste, cité, pp. MOHAMMED (le prophète), traditions relatives à la création, pp. MOHAMMED (langage de), particularité des élus, p. MOHAMMED Bâkir (l'imam), fils de Zéïn-el-'Abidîn, son opinion sur la question de savoir si Dieu est visible, p. MOHAMMED, le fils de la Hanéfite, cité, p. MOHAMMED, auteur d'une tradition au sujet de l'enfer, p. MOHAMMED ben Ishaq, auteur du Sirat er-Rasoûl, cité, p. MOHAMMED ben Ishaq es-Serrâdj, voyez es-Serrâdj. MOHAMMED ben Sahl, traditionniste d'Oswâr, près d'Ispahan, cité, p. MOISE, fils d'Imrân (paroles entendues par), ont été créées au début, suivant certains Juifs, p. MOISE, cosmogonie des livres qui lui ont été révélés, p. el-MOKHTAR, fils d'Abou-'Obaïd, docteur qui prédisait l'avenir, p. MONADARA, comparaison, mot expliqué, p. MOQABALA, réfutation, mot expliqué, p. MOQATIL, son opinion sur la forme de Dieu, p. el-MOSAYYIB, traditionniste, cité, p. MOSTADIR, circulaire, idée de l'éternité figurée par un cercle, p. MOSTAQBIL, le futur représenté par une ligne droite infinie qui a un commencement, mais non une fin, p. MO'TAZELITES, leur opinion sur les attributs de Dieu, pp. MO'TAZELITES, sur les noms de Dieu, p. MO'TAZELITES, admettent l'existence de choses en dehors de la science de Dieu, p. MO'TAZELITES, leur opinion sur la science de Dieu par rapport à l'impossible, p. MO'TAZELITES, sur le paradis et l'enfer, p. MO'TAZELITES, leur explication du pont Cirât, p. MO'TAZELITES, de la balance du jugement dernier, p. MUSULMANS (diverses opinions des), sur le lieu et la substance de Dieu, p. MUSULMANS (diverses opinions des), leur opinion sur les attributs de Dieu, p. MUSULMANS (diverses opinions des), sur l'épithète de beau appliquée à Dieu, p. en-NACHI (el-Açghar), poète et théologien scolastique, cité, p. en-NACHI (el-Açghar), sa formule résumant les diverses opinions sur l'origine du monde, p. en-NADJDJAR, cité, p. el-Hosèïn. en-NAHRABENDI (en-Nahrotîri?), vers qu'il récite dans la grande mosquée de Baçra, pp. el-OHOD, montagne près de Médine, p. 'OMAR (le Khalife), son opinion sur la durée de l'enfer, p. 'OMAR ben 'Abd-el-'Aziz, khalife oméyyade, p. OMAYYA ben Abi'ç-Calt, poète antéislamique, vers cités, pp. OMAYYA ben Abi'ç-Calt, appelle les anges disciples et aides de Dieu, p. OMM ED-DERDA, seconde femme d''Owaïmir ben Zéïd; réponse qu'elle fait aux propositions de mariage de Mo'âwiya, p. 'ORWA, traditionniste, cité, p. OSAMA ben Zéïd, traditionniste, cité, p. el-'OTBI (Abou 'Abd-er-Rahman Mohammed ben 'Abdallah), son opinion sur les grammairiens et les rhétoriciens, p. PARADIS, son nom en hébreu et en araméen, p. PARTISANS DE LA SUBSTANCE, secte philosophique, voyez Substance. PENTATEUQUE, son commencement, transcrit, p. PENTATEUQUE, sa doctrine cosmogonique, altérée par les Juifs et les Chrétiens, p. Genèse. PERSES (nom de Dieu chez les), p. PERSANS, leur opinion sur la création du monde, p. PHARAON (dans le Qor'ân), question philosophique relative à sa prédestination à l'incrédulité, p. PLATON le divin, sa définition du temps, p. PLATON le divin, il admet trois principes, Dieu, l'élément et la forme, p. PLUTARQUE rapporte l'opinion d'Aristote sur la définition du temps, p. PLUTARQUE son livre sur les doctrines philosophiques chez les anciens, cité, p. PLUTARQUE cité, p. POLYTHEISTES, voyez Arabes. PONT CIRAT, voyez Cirât. PYTHAGORE cherche le principe des êtres dans les nombres équivalents, p. QADHA (partisans du), secte philosophique, son opinion sur la personne infinie de Dieu, p. QALANIS (Arbâb el-), les gens en place, les gens du monde, p. QOTAIBA BEN SA'D, traditionniste, cité, p. RATL, vase qui sert à l'expérience de la démonstration qu'il n'y a pas de vide, p. RABADHA, bourgade près de Médine, p. ar-RABB, nom de Dieu chez les Arabes païens, p. RACHID BEN SA'D, traditionniste, cité, p. ar-RAHMAN, nom de Dieu chez les Arabes païens; surnom donné au faux prophète Moséïlima, p. er-REBI', fils d'Anas, traditionniste, p. RIDA, fils de Mousâ (l'imam), vers à sa louange, p. SA'ID BEN DJOBAIR, traditionniste, cité, pp. Djobaïr et Ibn-Djobaïr. SA'ID BEN SALAMA, traditionniste, cité, p. es-SERRADJ Mohammed ben Ishaq, traditionniste de Nîsâpour, cité, p. SINDJAR (opinion d'un Persan de), sur les preuves de l'existence de Dieu, p. SOCRATE admet trois principes, Dieu, l'élément et la forme, p. SOPHISTES, appelés par Aristote hérétiques, p. SUBSTANCE (partisans de la), leur opinion sur les principes, p. SYRIAQUE (noms de Dieu en), p. THALES de Milet admet que l'eau est le principe des êtres, p. THALES de Milet son opinion réfutée, p. TROMPETTE du jugement dernier, p. TURKS (noms de Dieu chez les) p. TURKS sont dualistes, p. WAHB BEN MONABBIH, traditionniste d'origine juive, cité, p. WAHB BEN MONABBIH, son livre cité, pp. WAHB, fils d'Abou-Sélâm, traditionniste, cité, p. WAKI' ben el-Djerrâh, traditionniste, cité, pp. WAKI' ben Hors, traditionniste, cité, p. el-WAQIDI, traditionniste, cité, p. WARIQAN, montagne du Tihâma, p. YA'LA ben 'Atâ, traditionniste, cité, p. ZEID ben 'Amr ben Nofaïl, poète antéislamique, cité, pp. ZEIN EL-'ABIDIN (l'imam). Voyez 'Ali fils d'El-Hoséïn. ZENDJS (noms de Dieu chez les), p. ez-ZOHRI, traditionniste, cité, p. ZORARA, fils de Aufî, traditionniste, cité, p. ZORQAN, auteur du Livre des Discours, rapporte une opinion d'Aristote, p. ZORQAN, dit que les Harrâniens professent les mêmes doctrines que les Manichéens, p. ZORQAN, attribue aux Câbiens les mêmes croyances, p. TABLE DES CHAPITRES PREFACE PREFACE DE L'AUTEUR ARABE LISTE DES CHAPITRES CHAPITRE PREMIER. - Sur la démonstration de la spéculation et la manière de procéder à une controverse saine De la quantité des sciences et de leur degré d'importance, - De la raison et du monde rationnel, - De la sensation et du monde sensible, - Des différents degrés des sciences, - De la différence entre la preuve et la cause, - De la preuve, - Des définitions, - Des contraires, - De la contingence des accidents, - Discours contre les gens opiniâtres et ceux qui rejettent la spéculation, - Des degrés et des limites de la spéculation, - Des signes de la conviction, CHAPITRE II. - Démonstration de l'existence de Dieu et de l'unité du Créateur, par les raisonnements probants et les arguments entraînant une conclusion nécessaire Réponse à celui qui demande: Qui est-il, qu'est-il et comment est-il? - Le créateur est seul et unique, - Réfutation de l'anthropomorphisme, p. 8. CHAPITRE III. - Attributs de Dieu; ses noms, comment il faut entendre les expressions dire et faire s'appliquant à lui Des noms de Dieu, CHAPITRE IV. - Preuves de la mission des prophètes et nécessité de la prophétie Comment se transmettent la révélation et la mission prophétique, CHAPITRE V. - Du commencement de la création Du commencement de la création, - Opinions des philosophes rapportées par les auteurs musulmans, - Doctrines des dualistes et des Harraniens, - Opinions des gens du Livre sur ce sujet, - Opinion des Musulmans sur les principes; légendes qui ont cours à ce sujet, - De l'approbation réservée à la doctrine préférable, - Mention des êtres vivants qui ont été créés les premiers dans le monde supérieur, CHAPITRE VI. - De la table, de la plume, du trône, du siège, des anges, des trompettes (du jugement dernier), du pont Cirat, de la balance, du bassin, du purgatoire, de la récompense et de la punition, du voile, du buisson de la limite et autres traditions eschatologiques des unitaires, ainsi que des divergences qui les séparent De la table et de la plume, - Le trône, le siège et les porteurs du trône, - Des anges et de ce qu'on a dit de leurs attributs, - Dissentiments des hommes au sujet de la nature des anges, - Attributs des anges, - Les anges sont-ils obligés ou contraints? Sont-ils supérieurs aux Musulmans vertueux? - Du voile, - De ce que l'on dit relativement au buisson de la limite, - Du paradis et de l'enfer, - Différentes opinions au sujet du paradis et de l'enfer, - Différentes opinions des Musulmans au sujet du paradis et de l'enfer, - De la description du paradis et de l'enfer, - De l'enfer et de ses habitants, - Différentes opinions sur la durée du paradis et de l'enfer et sur leur disparition, - Différentes opinions à ce sujet,