Balẖī, Aḥmad ibn Sahl al- (0849-0934). Le Livre de la création et de

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Balẖī, Aḥmad ibn Sahl al- (0849-0934). Le Livre de la création et de
Bal, Amad ibn Sahl al- (0849-0934). Le Livre de la création et de l'histoire.... 1899.
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PUBLICATIONS
DE
JJ£CQLE
DES LANGUES
;|lVe
SÉRIE.
ORIENTALES
—
VOL.
XVI
LE
DE
LIVRE
ET
LA
CRÉATION
DE
L'HISTOIRE
TOME
PREMIER
VIVANTES
CHALON-SUR SAONE
IMPRIMERIE
ET ORIENTALE
DEL. MARCEAU,
E. BERTRAND,
FRANÇAISE
SUCCr
A
LA
MÉMOIRE
0/£.
DE
QJcheéer
MEMBRE DE L'iNSTITUT
ADMINISTRATEUR
DE L'ÉCOLEDESLANGUESORIENTALES
VIVANTES
Souvenir
de
profonde
reconnaissance.
PRÉFACE
La bibliothèque
se trouve
nople,
à ConstantiIbrahim-pacha,
dans le voisinage
de la grande
mosquée
du
elle fut fondée par le célèbre grand-vizir
de Chahzâdè;
sultan Ahmed
de Dâmâd
III dans les premières
années du XVIIIe siècle
de notre ère. Le catalogue
de cette bibliothèque,
rédigé en
a été lithoturc par Nédjim-Éfendi
en 1269 de l'hégire,
à Constantinople
; un nouveau
catalogue,
imprimé
graphie
ottoman de l'instruction
publique,
par les soins du Ministère
a été publié en 1312 de l'hégire 1.
et de l'Histoire,
Le manuscrit
du Livre de la Création
est conservé dans
d'Abou-Zéîd
Ahmed ben Sahl el-Balkhî,
sous le n° 918 ; il est
Il est inscrit
cette bibliothèque.
il est divisé
223 feuillets;
entièrement
paginé et comprend
reliées en un seul volume. La première
parties,
du feuillet
1 au feuillet
74; la seconde, du
partie s'étend
du feuillet
155
feuillet 75 au feuillet
154, et la troisième,
0m235
a pour dimensions
au feuillet 223. Ce manuscrit
en
trois
X 0m165; chaque
page
:
est ainsi présenté
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contient
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lignes.
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Le titre
J^
ÂJ\y»
Un vol. grand in-8°, 87 pp.
VIII
en son entier
et de VHistoire,
et au complet,
composé par l'imam très savant, le distingué
el-Balkhî
entre les hommes de mérite, Abou-Zéid
(que Dieu
soit satisfait
de lui et le satisfasse!),
pour la bibliothèque
illustre de notre maître, le prince des grands émirs, l'appui
de la
l'ordonnateur
du monde,
de l'empire,
l'organisateur
« Le Livre
de la Création
et de la religion,
qui a rendu
l'élu du sultan des
l'islamisme
et les Musulmans,
puissants
ses viccréatures
et son vicaire (que Dieu rende illustres
exalte son flambeau
[le fasse briller] et double ses
toires,
»
et sa famille.
capacités !)
pour Mohammed
Le personnage
de qui Abou-Zéid
pour la bibliothèque
écrivit son ouvrage, et dont le nom ne figure ni dans le titre
ni dans le cours du Livre de la Création,
est probablement
terre,
l'auxiliaire
de la nation
le premier ministre du prince
qui avait succédé à son frère
samanide
Mançoûr ben Noûh,
'Abd-el-Mélik
en 350 \
La copie de la première
de Constanpartie du manuscrit
a été achevée
dans le premier
tiers du mois de
tinople
Ier 663; la seconde partie n'a aucune indication
djoumâda
de date; la troisième
suipartie porte à la fin l'annotation
vante :
1. Mirkhond, Rausai uç-Çafd, vol. IV, p. 16; Defrémery, Histoire
des Samanidcs, p. 150 et suiv. ; Tdrikh Miined/djiin-bdchi, t.
II, p. 255.
IX
(f Celui qui a copié ce livre est le faible et pauvre esclave
de son Seigneur
le très doux,
qui espère en la miséricorde
Khalîl
ben el-Hoséïn
el-Kurdî
el-Walàchdjirdi
(que Dieu
lui pardonne
ainsi qu'à tous les Musulmans!),
dans le courant de Tannée 663. Louange
à Dieu seul, et bénédiction
sur Mohammed
et sa famille ! » Ce copiste était, ainsi qu'on
le voit, un kurde de Walâchdjird
ou « château
de Volodu château-fort
de Kinkiwar,
gèse », bourgade
dépendant
entre Hamadân
1.
et Kirmânchâh
On sait peu de chose d'Abou-Zéîd
Ahmed ben Sahl elBalkhî.
Dans son ouvrage
consacré
aux historiens
arabes
2 n'a
et à leurs ouvrages,
F. Wùstenfeld
pu que citer son
nom d'après le Fihrist,
la date de sa mort 3, et quatre de
ses ouvrages
turc Hâdji-kkalfa,
dont
d'après le polygraphe
le Kachf' ez-Zunoûn
énumère
encore deux autres
pourtant
dont la mention a, parait-il,
échappé aux érudites recherches
du savant orientaliste
4. M. de Goeje 5 a réuni à peu près tout
1. H y a encore trois autres localités du même nom, l'une sur la
frontière du pays de Balkh, l'autre dans la province du Kermân, et la
dernière près d'Akhlât. Je pense, à cause de la nationalité kurde de notre
copiste, que c'est bien celle que j'ai désignée qui est sa patrie d'origine.
Cf. Mèrâçid el-Ittilâc, éd. Juynboll, s. v°; Jacut's Moschtarlk, éd.
Wùstenfeld, p. 436; Barbier de Meynard, Dictionnaire de la Perse,
p. 589.
2. Die Geschichtschreiber der Araber and livre Werke, Gottingen,
1882, p. 38, n° 117.
3. 340 hég. d'après Hâdji-Khalfa, Lex. bibliogr., t. II, p. 623 et 23;
mais cette date doit être avancée,, car le Kltâb cl-Bcd' a été composé
en 355.
4. Ce sont le n° 4193, Lex. Bibliogr., t. II, p. 623, et le n° 10328,
id. opus, t. V, p. 119.
5. Die Istahhri-Balkhi Fraye, dans la Zellschrifl der DMG.,%. XXV,
p. 53 et suivantes.
X
ce que
servant
l'on
connaît
du
surtout
Çafadi
en se
d'Abou-Zéïd,
de la biographie
de
du Wâfî
manuscrit
bïl-toafayât
Né dans le
d'Oxford.
la bibliothèque
possédé par
de la province de Balkh\
dépendant
village de Châmistiyân,
Il
comme professeur.
sa carrière
notre auteur commença
à son pays natal, et il y
resta sa vie durant très attaché
de ses
en la possession
acheta des propriétés
qui restèrent
il
descendants
jusqu'à la ruine de Balkh. Dans sa jeunesse,
et le désir
pour la secte des Imâmiyya,
dans l'Iraq.
le conduisit
leur doctrine
entièrement
différente
Là ses études prirent une direction
;
et fut bientôt
il se tourna avec zèle vers la philosophie
élèves du célèbre El-Kindi,
qui
compté parmi les meilleurs
impression;
paraît avoir fait sur son esprit une profonde
l'auteur
du Fihrist,
Ibn
ses ouvrages,
car, en énumérant
excellait
en-Nédim,
qu'Abou-Zéïd
Abi-Ya'qoûb
remarque
eut une prédilection
de mieux connaître
dans toutes les branches
de la science, et qu'il suivait, clans
ses écrits et ses compositions,
la méthode
des philosophes,
tout en se rapprochant
2.
clés littérateurs
On raconte que, bien des années après la fin de ses études.,
Abou-Zéîd
s'assit une fois à la même table qu'Abou-Bekr
el-Bekri
et d'autres
Abou-Zéïd
dit la prière,
personnes.
mais la fit trop longue au gré d'Abou-Bekr,
qui était un
homme
bien doué, mais étourdi,
et disait tout ce qui lui
à cause de son âge ;
passait par la tête, ce qu'on supportait
celui-ci
assez haut pour être entendu,
chuchota,
les mots
suivants
à l'oreille
d'Abou-Mohammed
:
el-Khodjendî
« Abou-Zéïd
a encore en tête le parfum
de la secte des
J) Abou-Zéïd,
à se moquer
Imâmiyya.
qui était le premier
1. Cf. Yâqoût, III, p. 239; Barbier de Meynard, Dictionnaire
Prrsc, p. 344.
2. Fi h ri.si, t. I, p. 138.
de la
XI
de
l'enthousiasme
de
aussitôt
ses
premières
à rire.
années,
interrompit
la prière et se mit
On ne nous raconte pas comment
il atteignit
de hautes
situations
; cependant,
d'après le témoignage
général, il dut
sa fortune à son érudition
à sa modestie
plus qu'ordinaire,
et à sa circonspection.
Cette dernière
qualité ne l'empêcha
de se faire, par quelques-uns
de ses écrits,
pas néanmoins
des ennemis
tels qu'El-Hoséïn
ben cAli el-Marwarroûdhî
et son frère
Ço'louk, de qui il avait
dont le payement
annuelle,
reçu quelque
temps une
fut interrompu
pension
par eux
à la suite de la publication
de son livre sur la Question des
Il en fut de même du célèbre ministre
des
interprétations.
Abou 'Ali
connu également
comme géographe,
Samanides,
de bénéfices dont
celui-ci était concessionnaire
el-Djéïhânî;
mais il l'en priva lorsque
il versait les revenus à Abou-Zéïd,
et des Vicécrivit son livre Des Sacrifices
notre philosophe
times. Il aurait même été, clans ces occasions,
soupçonné
mais sans fondement,
l'auteur
du
d'hérésie,
car, d'après
et el-Djéïhânî
El-Hoséïn
ben cAli était Carmate,
Fihrist,
tandis que les doctrines
d'Abou-Zéïd
dualiste,
religieuses
son penchant
à la philoavec
Notre
aussi d'astronomie
sophie.
une profonde aversion à l'égard
passion, tout en nourrissant
\
de l'astrologie
(ahkâm
judiciaire
en-nodjoûm)
on rapporte
l'anecdote
Comme
de sa modestie,
preuve
suivante
: Lorsque
fois sa
Abou-Zéïd
fit pour la première
étaient
cour
restées
orthodoxes,
malgré
auteur
s'occupait
au prince de Balkh,
Marwazi 2 et que celui-ci
Ahmed ben
lui demanda
Abou-Zéïd.
Le prince
qu'il s'appelait
n'était
pas de bon goût de se nommer
elben Hàchîm
son nom, il répondit
car il
en fut étonné,
Sahl
par
le surnom
1. De Goeje, loco laud.
2. Mort en 307 hég. Cf. Ibn el-Athîr, t. VIII, p. 86 et suivantes.
dû
XII
d'un fils, et
à la naissance
uniquement
cela, le savant pour un homme peu poli.
son cachet dans la
Zéïd laissa tomber
ramassa et y lut, à sa grande stupéfaction,
alors
« Ahmed
ben Sahl. » Il comprit
il tint, à cause de
Par hasard Abousalle. Le prince le
ces mots gravés :
que
que ce n'était
du prince, n'avait
en présence
par courtoisie
qu'Abou-Zéïd,
donné que son surnom,
leurs deux noms étant identiques.
il
de devenir son ministre,
Quand ce prince lui demanda
et n'accepta
ce poste
qu'une place de secrétaire,,
Ahmed
ben Mahmoud
tandis que son ami Aboul'l-Qâsim
un
el-Ka'bî
était appelé au rang de vizir, qui comportait
traitement
mensuel de mille dirhems,
au lieu que la place
refusa
d'Abou-Zéïd
mais
n'en
avait
Abou'l-Qâsim
remettre
à son ami,
que
ordonna
;
cinq cents pour émoluments
de
des finances
au ministre
cent
pour son compte,
C'est au même Abou'l-Qâsim
dirhems
de
plus chaque mois.
que notre
auteur dut sa propriété
de Châmistiyân.
lisse trouvaient
un
leur montra
celui-ci
jour tous deux chez le prince,
lorsque
un magnifique
collier de perles qu'il venait
de recevoir
de
l'Inde et dont il détacha à deux reprises
dix perles dont il
fit présent à chacun d'eux. Abou'l-Qâsim
pria le prince de
l'autoriser
le prince,
à donner les siennes à Abou-Zéïd.
« Certes,
dit
et même je ne veux pas te le céder en générosité,
en se
je lui donne aussi les dix qui me restent ; et, ajouta-t-il
tournant
vers Abou-Zéïd,
ne te fais pas duper par un négociant adroit, car elles m'ont coûté trente mille dirhems. » C'est
avec le prix de ces perles qu'Abou-Zéïd
acheta sa propriété.
Le prince Samanide
du Khorasân,
le récit de
d'après
et de Çafadî, reproduit
en abrégé
Moqaddésî
par HadjiAbou-Zéïd
à venir le trouver
à Bokhârâ
khalfa 1, invita
1. Lex , hibUogr. t. IV, p. 112, n° 7804 ; de Goeje, Biblioth. Gconr
Ar., III, p. 4.
XIII
mais
pour entrer à son service. Le savant se mit en route,
arrivé au bord de l'Oxus,
le bruissement
quand il entendit
de l'eau et vit la largeur
du fleuve, il écrivit au prince :
« Tu m'as appelé vers toi, parce
que tu as appris que je
une certaine
mais si je passais ce
possède
intelligence;
Mon intelligence
fleuve, je n'en aurais aucune.
m'empêche
» Quand le prince lut la lettre, il rit et
d'aller te rejoindre.
laissa
le savant
anecdote
aucun
retourner
à Balkh.
Moqaddésî
comme
cette
rapporte
n'avait entrepris
une preuve qu'Abou-Zéld
voyage; mais il est mal renseigné,
et Çafadî
grand
est bien plus près de la vérité quand
il affirme qu'il avait
les diverses
contrées
et y avait
des
parcouru
accompli
sans compter
son pèlerinage
à la
voyages
scientifiques,
et de l'Histoire
Mecque. Le Livre de la Création
prouve que
ce dernier avait raison; nous énumérons
ci-dessous
les pays
selon son propre témoignage.
parcourus
par Abou-Zéïd,
L'extérieur
d'Abou-Zéïd
Il était de taille
agréable.
teint brun, avec une figure
saillants;
et était
n'était
pas
particulièrement
il avait un
moyenne,
maigre,
pâle et des yeux plus ou moins
Il parlait peu
il portait des cicatrices
de variole.
et des
il était l'ennemi
des arguties
très sérieux,
subtiles.
questions
Pour ce qui est des voyages
d'Abou-Zéïd,
clans
dans les pages suivantes,
qu'il 'entra
les prêtres
du feu sur
Kkoûz 1 où il interrogea
dans l'Avesta;
dont le Créateur est mentionné
présentèrent
quelques feuillets qu'ils lui lurent
quèrent
en persan;
grande
mosquée
c'était
de Baçra,
un fragment
il entendit
nous
voyons,
de
le pyrée
la manière
ces gens lui
et lui expliDans la
du Patêt.
2 lui
En-Nahrabendl
1. El-Ahwàz, ou Soûq el-Ahwàz, chef-lieu du Khoûzistân.
2. C'est ainsi que porte le manuscrit, mais nous pensons qu'il faut
lire en-Nahrotîrî ,^> ^1! . C'est le surnom d'un poète, nommé Yahya
XIV
réciter
des
vers
arabes
Dieu.
de
de l'existence
les preuves
de la
du prophète
une tradition
sur
A Merw,
il reçut
bouche même d"Abd-er-Rakman
à Oswâr 1, il entendit
Mohammed
ben Ahmed
ben
Sahl
el-Marwazî;
en citer une
ben eslui fut transmise
autre; une troisième
par Hâtim
Sindî, à Tekrît. Dans la partie encore inédite de cet ouvrage,
nous voyons successivement
notre auteur se rendre à Baçra,
où un juif lui fournit une explication
de la création d'Adam
sur le
(f° 52 r°); à Bilâd-Sâboûr
\ pour y faire une enquête
concompte d'un homme dont les doctrines
paraissaient
traires à celles des autres hommes,
et qui prétendait
être
Dieu lui-même;
à Fardjoût 3, clans la Haute-Egypte,
où il
el-Harachî.
En l'an 325
reçoit une tradition
d'Abou-Naçr
de l'hégire,
il était àChîrdjàn',
où il rencontra
un traditionniste connu sous le nom de es-Sidjzî (le Sace), Ahmed ben
Mohammed
Il visita Bethléem
el-Hadjdjâdj.
(f° 96 v°) ; à
la Mecque, il entendit
Abou 'Abd-er-Rakman
el-Andalosî
raconter
une incursion
des Turcs en Espagne;
à Soùs,
Mohammed
ben Kkâlawaïki
lui cita une tradition
d'Ahmed
ben Hanbal (f° 183 r°); au Caire, il rencontre
Hâroûn
ben
Kâmil (f° 192 v°); et â Ikhmîm 5, il recueille un portrait
du
khalife
omayyade
Walîd
fils
de
Yézid
(f° 209 v°).
Il est
ben Abi-Moûsà, dont le nom est cité dans le Fihrist, t. I, p. 170 ; est-ce
le môme que le nôtre? Sur la forme de l'adjectif ethnique, cf.
Soyoùtî,
Lobb el-Lobâb, éd. Veth, p. 268.
1. Bourgade près d'Ispahân, la même que Aswâriya ou
Oswàriya;
cf. Barbier de Meynard, Dictionnaire de la Perse, p. 37.
2. Canton dont le chef-lieu est Chahristân, près de la limite de
l'Irâq-'Adjémî, cf. Mèrûçid, t. II, p. 1 et p. 136; Barbier de
Meynard, op. land., p. 293 et 358.
3. Cf. S. de Sacy, Relation de l'Egypte par
AbdallaliJ] p. 703; et
la carte de l'Egypte du colonel Lapie, Paris, 1856.
4. La même que Sirdjân, ville principale du Kirmàn. Barbier de
Meynard, op. laud., p. 333 et 366.
5. Ville connue de la Haute-Egypte.
XV
clair, par cette
se sont étendus
voulait
revue
bien
d'Abou-Zéïd
rapide, que les voyages
au delà des limites
étroites
où l'on
les confiner.
les ouvrages
Hadji-Khalfa,
D'après
Balkhî seraient
au nombre de six :
toèt-Tarîkh
1» Le Kitâb
el-Bècl'
(Lex.
p.23, n°1693);
2° Un traité
(id. opus,
3° Un
mais qui
médecine,
« Somme
d'Abou-Zéïd
bibliogr.,
elt. II,
: Taqwim
el-bolclân
intitulé
géographie
t. II, p. 395, n° 3495) ;
de définir
le sujet,
dont il est malaisé
ouvrage
de morale
et de
paraît être une sorte de mélanges
w'èl-abdân
intitulé
: Djornai
maçâlih
el-anfos
des matières avantageuses
aux âmes et aux corps »
de
(id. op., t. II, p. 623, n° 4193); c'est le même que celui qui
est cité dans le Fihrist
(t. I, p. 138) sous le titre de Kitâb
etc., ut suprà.
maçâlih,
4° Un traité de géographie
connu sous le nom de Çowar
« Formes
cité par Hamdes climats », souvent
el-Aqâliin
dullâh
Mostaufî
eddîn
Mohammed
dans
son Noshat
ben
Ahmed
et par Chemsdans son
el-Moqaddésî
el-Qoloûb'
(id. op., t. IV, p. 112, n° 7804).
et-Taqâstm
wèt-ta'lîm
5° Un traité qui porte le titre de Kitâb el-'Ilm
» (id. op., t. V,
« Livre de la science et de l'enseignement
de cet ouvrage est antérieure
p. 119., n° 10328); la composition
car il est cité dans ce dernier,
à celle du Kitâb el-Bèd',
Ahsan
Ier.
dans le chapitre
sous le titre de Mésâlik
6° Un autre traité de géographie
el-Mémalik
« Les routes des provinces
», qu'il a de commun,
de
avec tous les traités
sauf une variante
insignifiante,
siècles
arabe des premiers
de la littérature
(id.
géographie
notamment
op., t. V, p. 509, n° 11869).
1. Ms. de notre collection, f 6 r" etpassim.
XV)
wèl-Émâna
: Ed-diyâna
intitulé
Un autre ouvrage,
conservé » est signalé
« la religion et le dépôt fidèlement
lui-même dans les premières
pages de son
par Abou-Zéïd
Livre de la Création,
mais il se pourrait
que ce livre n'ait
jamais été achevé, ni même écrit.
sans que nous puissions jusqu'ici
Il y a lieu de remarquer,
en tirer la moindre conclusion,
que des sept titres d'ouil n'y en a qu'un seul, le troici-dessus,
vrages mentionnés
sième, qui se retrouve dans la longue liste de quarante-trois
et au
Quant au Kitâb el-ma'ânî
ouvrages cités -paxl&Fihrist.
Kitâb el-Ma'dalèh
dans le cours du Livre de
cités passim
la Création,
à leur
nous n'avons
aucun renseignement
égard, en dehors de la citation elle-même.
Il paraîtra bien téméraire
d'avoir entrepris
la publication
d'un texte arabe du IVe siècle de l'hégire sur un manuscrit
unique. Le seul parti à prendre en pareil cas était de reproduire le plus exactement
possible le texte original avec ses
et même ses fautes de grammaire,
en se borimperfections
nant aux corrections
les plus évidentes
et en indiquant
en
note la forme donnée par le manuscrit.
La correction des épreuves elle-même
a été entravée par
a été un changement
plus d'un obstacle, dont le principal
de résidence,
d'Orient en France. Nous prions le lecteur de
vouloir bien tenir compte des difficultés au milieu
a été poursuivi un travail qui exige généralement
et la tranquillité
du cabinet.
desquelles
le silence
C'est M. Ch. Schefer qui nous a signalé l'existence
du
Kitâb el-Bèa" dans la bibliothèque
de Dàmâd
Ibrahimpacha et en a fait reconnaître
l'importance.
Depuis lors le
destin
vénéré
a brisé les jours de notre illustre
impitoyable
et
maître;
que la dédicace placée en tête de ce volume
rappelle son souvenir â tous ceux qui l'ont connu et aimé!
LE
DE
LIVRE
LA
ET
DE
CRÉATION
'
'
-
L'HISTOIRE
Au nom de Dieu, clément et miséricordieux;
en lui est la force et la puissance.
Ceux qui s'écartent
de la voie droite se sont agités pour
les choses aux esprits faibles, et ceux qui
rendre obscures
du chemin
de la vérité se sont
à
se détournent
attachés
'troubler
la croyance
des gens obtus en ce qui concerne la
à appliquer
aux principes
de la création,,
son
méthode
et sa fin. Par là ils
oeuvre, le résultat
auquel elle aboutit,
et émoussent
l'inattention
des insouciants
la
encouragent
C'est là une de leurs ruses les plus
sagacité des intelligents.
à cause de la
à la religion,
et des plus grossières,
nuisibles
clans l'art de contredire
les
perfection
qu'ils ont atteinte
« Mais Dieu ne veut que rendre sa lumière plus
Unitaires.
la victoire
à ses
et donner
parfaite 1, » exalter sa parole
« dussent
du dépit ».
les infidèles en concevoir
arguments,
Le plus grand malheur
de la
qui soit arrivé au commun
nation musulmane,
c'est que ceux qui en font partie entreselon ce
avec leurs contradicteurs
de controverser
prennent
et ce qui leur vient à
qui leur passe par l'imagination
1. Allusion à un passage du Qorân, sourate IX, verset 32.
1
— 2 —
aux méthodes
sans s'exercer
sans
l'esprit,
scientifiques,
connaître la manière de poser un axiome, sans s'être frottés à
la culture de la discussion,
ni voir clairement
Jes vérités du
discours. Puis ils se sentent touchés par leur propre faute,
au premier choc qui heurte leur intellect,
au premier bruit
des
réclamant
qui frappe leur ouïe, humbles,
craintifs,
de ce qui leur paraissait
concessions,
clair, sans
dédaigneux
se donner la peine de soumettre
le cas à la réflexion,
sans
chercher à connaître ce qui leur est caché.
Les gens proéminents
et illustres
parmi eux s'attachent
à ce qui est rare et étrange,
de
spécialement
témoignent
l'aversion pour ce qui est clair et admis par tous, se croient
des expressions
obligés à l'obscurité
élégantes et des paroles
bien qu'elles
soient
admirables.,
vicies de sens,
d'une
richesse médiocre, cachant une pensée faible, et élevées sur
des bases peu solides. Le terme de leurs spéculations
est
d'avilir les lois et les religions,
lien dont Dieu (qu'il soit
exalté !) se sert pour gouverner
ses créatures,
pour soutenir
"ses commandements,
pour régler la société entre ses serviteurs et pour diriger leur vie, lien qui les avertit du but où
ils tendent, qui les éloigne de se nuire les uns aux autres
et
de se livrer à l'injustice,
qui leur fait respecter,
par la
crainte, la bienveillance
mutuelle et la bonne harmonie,
et
qui les invite à amasser des trésors, soit par les industries
honnêtes
de la vie périssable,
soit par la louable récompense de la vie éternelle.
De cette façon, ils sont
exposés
à des choses
il est interdit de se livrer
auxquelles
par la
sagesse de la raison, telles que de se mettre en butte aux
attaques des médisants et de rechercher
la haine des envieux,
de s'efforcer de rompre la bonne
entente, de se lever pour
la discorde, et de voiler la vérité aux
yeux des faibles.
La
du temps, ce malheur arrive aux
plupart
et
grammairiens
aux rhétoriciens
qui conçoivent des pensées fausses et sont
empoisonnés
par des concepts imparfaits,
à" tel point que
leur esprit
et sagace. néglige
proéminent
de porteries
regards sur ce qui les approche le plus; ce
qui confirme ce
— 3 —
El 'Otbi'
dans son livre (bien qu'il
fût
qu'a mentionné
intrus
dans
son métier
et se fût chargé de ce qui n'était
pas de sa compétence),
quand il dit de cette sorte de gens :
Puisse-t-il
être satisfait de Dieu et des hommes ! au lieu de
dire: Un tel est méticuleux,
ou: Un tel est subtil ; comme s'il
de la réflexion
l'a mis au-dessus
des
pensait que la subtilité
autres hommes,
et lui a fait atteindre
la connaissance
de ce
Or, il les appelle gens du commun,
que les autres ignorent.
détritus
entraînés
par l'eau du fleuve, et lie du peuple., tandis que c'est lui, vie de Dieu! qui mérite plus justement
ces
et qui en est plus digne,
dans de nombreux
qualificatifs
semblables
à celui-ci ! Que de honte pour ces gens !
passages
vous prenez
un argument,
l'un d'eux étouffe,
et
Lorsque
son aile sur lui, il reste stulorsque la vérité laisse traîner
sans pouvoir
le fil de ses idées, trahi par
péfait,
reprendre
sa science,
dans sa sécurité,
laissant
voir son
détrompé
clans une stupéfaction
évidente,
point faible, plongé
objet
de risée pour les spectateurs,
passant en proverbe
pour les
auditeurs
! Et cela après avoirpensé
que la risée s'appliquait
à l'excellence
de sa science ou de son explication.
Cela suffit
comme opprobre,
à
avilissement
et diminution
chagrin,
celui qui se contente
d'un tel rang, à celui qui est obsédé par
le dérèglement
des gens vils et bas, à celui qui tourne son
attention
sur ses os et sa chair, à celui qui perd les jours
consacrés
à l'étude et à la science.
Celui qui est dans cet état mérite
un châtiment
et un
désaveu
dans ce monde,
avec lui
joint à ce qu'il emporte
dans l'autre
monde, péchés graves et lourde charge.
La faute en incombe surtout
aux gens à hauts bonnets 2 et
1. Sur Abou 'Abd-er-Rahman Mohammed ben cAbd-allah el-cOtbî,
voyez le Fihrist, t. I, p.121.
2. Les gens en place, les gens du monde. La qalansooea était un bonnet haut en forme de pain de sucre, porté par les khalifes abbassides,
par leurs vizirs et par les cadis (Dozy, Supplément, s. h. v.). Notre aules grands personnages de
teur appelle par dérision arbâb-el-qalânis
son époque, désireux de briller par l'étalage purement superficiel d'une
science incomplètement digérée.
_
4 —
la
de société,
des réunions
aux habitués
qui recherchent
mais
science, non pour l'amour de Dieu ni pour eux-mêmes,
et de la préséance,
pour se croire dignes de la prééminence
la science pour autre chose que son objet et la
prennent
les
dans des terrains
laissent s'infiltrer
qui en retiennent
prémisses ; ils cherchent à se concilier le coeur du vulgaire
en lui faussant
en louant avec excès leur doctrine,
J'esprit
ces plagiaires
que racontent
par des histoires merveilleuses
de conteurs
sur des événements
que la raison réprouve et
voilés à l'intellect,
ce
des phénomènes
jusqu'à
qui restent
et se
.leur mémoire de sottes futilités
qu'ils aient rempli
dans les contes des veillées et les récits
perdent eux-mêmes
cle bonnes femmes. Prompts à courir vers ceux qui poussent
de grands cris, lents à se rendre aux appels cle ceux qui ont
celui qui les poursuit et se détournent
raison, ils contredisent
du devoir. Celui qui pense juste, est par eux traité d'athée,
et celui qui examine de près les questions,
d'hérétique;
quidevant eux est victime de leur
conque se pose en adversaire
violence, et qui réfléchit est rejeté de leur société. Entendre
parler d'un chameau qui vole est plus recherché
par eux
marche.
Un
que le récit d'un chameau
qui, tout uniment,
songe entrevu est pour eux cle meilleur goût qu'une tradition
qu'on rapporte.
Cette ignorance
a été la cause de l'éloignement
dans
lequel on tient la science^ des outrages adressés aux savants,
de ce qu'on a laissé échapper son bonheur,
de la justification
de la défection,
de la liberté laissée à celui qui attaque
l'homme doux et tranquille,
des facilités pour ceux qui assaillent par le tapage, le scandale
et la turpitude;
elle a
conduit à rejeter l'évidence et à nier la preuve. Or, la science
se refuse à baisser son aile ou à dévoiler son
visage, si ce
n'est pour celui qui s'y voue en totalité et l'entoure
de son
respect. Celui-là, aidé par une disposition
innée sagace et
une réflexion saine, quand il
y joint le concours
divin et la
bonne direction,
relève sa robe pour travailler
et veille
pendant la nuit; attaché à son but, souvent il tombe de fa-
—'5
—
il s'empare
de son sujet
et l'attigue;
progressivement,
Il se garde de poursuivre
la science
taque
par les bords.
et inconsidérément,
en s'y jetant à l'aventure
et il n'y patauge pas à la façon de la chamelle
aveugle dans les ténèbres.
Tout cela, joint à l'absence
de l'habitude
de faire
à l'effort
le mal,
fait pour
s'arracher
aux impulsions
naturelles
vers la dispute;
il doit fuir la société des hommes,
la confusion
et l'opiniâtreté,
détourner
l'observarejeter
teur de l'obscurité
la vérité,
offrir un passage
qui entoure
faire
concorder
la spéculapar la face la plus agréable,
tion avec son objet en distinguant
entre ce qui est douteux
et ce qui est évident,
en séparant
les apparences
trompeuses
de la connaissance
en se tenant au point où la raison
certaine,
au but
; c'est à ce prix qu'on peut parvenir
peut atteindre
et rencontrer
ce qu'on désire (puisse Dieu nous favoriser
et
nous guider!).
certain
Lorsqu'un
personnage
(que Dieu lui accorde
le degré de science
longue et pieuse vie et lui fasse atteindre
considéra
la situation
de cette sorte de
qu'il
souhaite!)
et
diverses
gens, ainsi que les opinions
qui les partagent
leur division en tant de sectes, et qu'il examina leurs croyande ce qu'il pouvait
ces, son esprit désira s'assurer
y avoir
de connaître
la
de certain
dans leurs discours,
et souhaita
vérité qui pouvait
ressortir
de leurs déclarations.
Il m'ordonna donc (puisse sa situation
ne pas cesser d'être
haute,
et ses efforts de croître !) de lui compiler
un livre clans ce
à la haute science,
sortant
néanmoins
sens, sans prétention
d'une
de l'insuffisance,
des défauts
des limites
purifié
des
des lavandières,
des erreurs
broderie
surabondante,
des conteurs
de
des falsifications
contes de vieilles femmes,
des traditionnistes
des affirmations
apocryphes
légendes,
dont Dieu l'a
de la marque
suspects ; cela pour l'amour
de la vérité,
écoute les conseils
pour
frappé,
parce
qu'il
et par précaution
la défense
de la religion
pour
prendre
détourner
les attaques
de l'oeuf de l'islamisme,
elle, pour
— 6 —
contre
de ceux qui se soulèvent
embûches
les
écarter
pour
ceux qui le maltraitent,
déboute
et
de
couvrir
dépit
lui, pour
de sa haine dont
l'objet
la
colère
n'atteigne
éviter
que
pour
sa vicn'écorche
de
l'auteur
l'attaque
et
le feu pique,
que
time.
au modèle qu'il m'avait
de me conformer
Je m'empressai
à ce qu'il m'avait
prescrit ; j'étudiai
fourni,
d'obtempérer
garanties,
les plus sûres et les compositions
les traditions
sur le commentout ce que je pus trouver
et je rassemblai
es
cement et la fin du monde créé, puis sur les légendes d
des
sur les annales
sur
soit
le
salut
eux!),
(que
prophètes
d'être
des rois dignes
peuples et des races., sur l'histoire
arabes et persans, ainsi que sur ce qu'on rapmentionnés,
porte des khalifes depuis le lever de l'heure (l'hégire) jusqu'à
l'année 355 de la fuite de notre
l'époque actuelle, c'est-à-dire
Mohammed
(Dieu le salue et le sauve !). L'on parprophète
encore avant la
lera aussi de ce que l'on dit devoir arriver
miracles
de toute esdernière heure, accidents,
désordres,
pèce, selon ce qui est exposé et décrit en détail dans les
écrits et les annales
livres précédemment
déjà rédigées au
des religions des divers
sujet de la Création et des créatures,
de
de leurs rites, de leurs coutumes ; on traitera
peuples,
des climats
la partie habitable
de la terre, de la description
de
et des provinces ; puis on s'occupera
des événements
et d'autres choses encore
l'islamisme,
victoires,
conquêtes,
dont on trouvera
le détail clans la table des matières.
Ce qui nous a servi d'avertissement
pour ce que nous
voulions, c'est ce que les sages ont dit : L'oeuvre ne commence
qu'à la fin de la réflexion ; en effet, lorsque nous nous sommes mis à rassembler
ce qui est relatif
aux débuts
de la
nous nous sommes trouvés obligés de vérifier l'arCréation,
la nécessité
de son
gumentation
qui sert à démontrer
commencement
; or, nous ne saurions établir cela sans prouver tout d'abord l'existence
de son Créateur,
antérieure
à la
ce qui n'est possible
Création,
qu'après
que nous aurons
les diverses méthodes
expliqué
à
employées
pour parvenir
— 7 —
Nous commençons
sa connaissance.
donc par exposer queldes définitions
de la spéculation
et de la controques-unes
de la nécessité
de la démonsverse;
puis nous dissertons
de l'existence
de l'Éternel,
tration
créateur
et reviviricaensuite
des débuts de la Création,
et de ce qui vient
tcur;
après cela, section par section, chapitre
par chapitre,
jusce nous arrivions
au but que nous nous sommes
qu'à
proposé.
Les gens de mérite et de science, savants,
grands et rois
de l'ancien
n'ont jamais manqué de
temps et des nouveaux,
désirer que leur mémoire
soit perpétuée,
de souhaiter
que
leurs lois subsistent,
et d'aimer à léguer à ceux qui viennent après eux des qualités louables et une sagesse convaincante qui fasse impression
sur eux, désireux
qu'ils sont de
des mérites
et d'amasser
des trésors ; c'est qu'ils
s'acquérir
l'utilité
recherchent
du bien pour tous et s'efforcent
d'embrasser le salut et la bonne direction.
C'est là le fruit de
le terme de ce que la raison espère, de ce que
l'humanité,
à ce point qu'il y en a, parmi les hommes,
Fàme recherche,
tout d'abord clans les pays [ennequi se jettent à l'aventure
de leur bravoure,
tandis que d'autres
mis] pour faire parler
d'autres
restent à la maison par avarice pour leurs trésors;
la peine de rechercher
les raretés en fait de menprennent
mémorables
ou d'extractions,
ou élèvent des
tion d'actions
une
des demeures,
ou font jaillir
construisent
minarets,
source ; chacun agit selon sa pensée et sa volonté. On n'en
trouve aucun
bien que
quelconque,
qui n'ait une qualité
les yeux de leurs descendants
soient aveugles
à cet endroit.
C'est ce qui a conduit un tel (Dieu le conserve dans sa puisà les imiter,
à adopter
leur opinion
et à suivre
sance!)
leur modèle, à raison de la nature
et des sentigénéreuse
ments nobles que Dieu lui a impartis,
sans compter la profondeur de la pensée,
du juste, l'amour
du bien,
la recherche
future et d'un séjour bienheureux
l'espoir d'une récompense
or, il se peut que Dieu se serve cle lui pour
après la mort;
à voir, ou dirige celui
rendre claivoyant
celui qui cherche
— 8 —
dans la bonne voie et
ramène
un
l'égaré
cherche
guide,
qui
repousse le séducteur.
et de l'Histoire;
J'ai appelé ce livre le Livre de la Création
contient
dont chacun
il comprend
chapitres,
vingt-deux
de ceux
mémorables,
et des exemples
plusieurs sections,
que Ton prend pour modèles.
CHAPITRE PREMIER. — Des preuves des diverses méthodes,
dans la controverse,
à apporter
et des corrections
compre;
nant le discours sur le sens des mots science et ignorance
leurs
leurs différents
sur le nombre des sciences,
degrés,
la sensasubdivisions
; sur la raison et le monde rationnel,
tion et le monde sensible ; sur les divers degrés de nos conla cause, la réfunaissances ; sur la définition,
la preuve,
la recherche
tation, l'analogie, la spéculation,
approfondie;
sur la différence
entre la preuve et la cause, sur les définila contingence
des accidents ; contre
tions., les contraires,
la spéculation
les gens entêtés et ceux qui rejettent
; sur les
des signes de la convicdegrés et les limites de celle-ci;
tion.
CHAPITRE II. — Des preuves
de l'existence
de Dieu
et
de son unité., comprenant
les preuves
nécessaires
et les
la réponse
à faire à ceux qui
convaincants,
arguments
demandent
: Qu'est-il,
et comment
est-il ? Sur
qui est-il
l'unité
de Dieu ; sur la réfutation
de l'anthropomorphisme.
CHAPITRE III. — Des attributs
et des noms de Dieu, comsur les noms, sur ceux
prenant le discours sur les attributs,
qui sont dignes de lui et ceux qui ne le sont pas, et sur
les diverses
courantes
les hommes,
à ce
opinions
parmi
sujet.
CHAPITRE IV. — Preuves
de la prophétie
et sa nécessité
;
des diverses opinions à cet égard; de la nécessité de la
prophétie au point de vue rationnel ; comment
agissent la révélation et la prophétie,
d'après les traditions.
— Q —
de la Création ; pourCHAPITRE V. — Du commencement
récente
et qu'il faut qu'elle ait
quoi elle est nécessairement
à l'appui ; de
eu un commencement;
preuves
et-arguments
delà Création et de son
l'opinion des anciens sur la nécessité
commencement
musulmans
; récits des auteurs
d'après eus ;
tables
des dualistes,
des Harràniens,
des Mazdéens,
des
Gens du livre (juifs et chrétiens)
des Musulmans
; opinions
sur les principes ; des raisons qui font préférer la vraie docnotice des êtres spirituels
trine;
qui ont été créés dans
et des êtres corporels
le monde
supérieur,
qui. furent les
créés dans le monde inférieur
:
; sur la question
premiers
la Création,
dans quoi, comment,
De quoi provient
quand
et pourquoi a-t-elle
été créée?
CHAPITRE VI. — Sur le livre bien gardé, la plume, le trône
et le siège; sur les porteurs
du trône; sur les anges et leurs
et les différentes
attributs,
opinions à cet égard ; sur la
question de savoir si les anges sont tenus par une obligaet s'ils sont supérieurs
à un honnête
tion, ou contraints,
des traditions
au voile et au buisson
relatives
de
homme;
la limite ; du paradis et de l'enfer ; description
du feu ;
diverses opinions
sur le paradis et l'enfer ; description
des
diverses
ou la temporanéité
damnés;
opinions sur l'éternité
à cet
du paradis
et de l'enfer;
de sentiment
divergences
du
égard ; du pont, de la balance, du bassin, des trompettes,
etc.
purgatoire,
du ciel et de la terre,
CHAPITRE vu. — De la création
des deux,, de la sphère des consla description
comprenant
tellations
et de ce qui est au delà, et de ce qui s'y trouve,
des étoiles, des astres, de
; description
d'après les traditions
la forme du soleil, de la lune et des étoiles, et de ce qui est
entre eux; diverses
sur leurs corps et leur appaopinions
rence; lever et coucher du soleil et de la lune; des éclipses,
des étoiles filantes, et autres phénomènes
célestes; des vents,
des nuages,
de la pluie, du tonnerre,
des éclairs et autres
de l'atmosphère.
Du soleil, de la lune, des
phénomènes
-
10 -
du tremdes trombes,
de l'arc-en-ciel,
étoiles, des planètes,
blement
de terre ; de la nuit et du jour ; de la terre et de ce
sur les mers, les eaux,
différentes
opinions
qui-s'y trouve;
les montagnes
; différentes
les fleuves, le flux et le reflux,
sur ce passage
l'égard de ce qu'il y a sous la terre;
opinionsà
et ce qu'ils condu Qor'ân : « Il créa les cieux, la terre
en six jours ; » sur le temps écoulé avant la Créatiennent,
tion; durée du monde avant Adam (que le salut soit sur lui!);
que
création
des djinns et des démons ; de la description
l'on donne
du nombre
des mondes.
de ses
et dispersion
d'Adam
CHAPITRE vin. — Apparition
des philosophes,
les diverses
opinions
enfants;
comprenant
des
sur la composition
et autres
des astrologues
personnes
sur le
et diverses
création
animaux;
d'Adam,
opinions
dont l'esprit divin fut insufflé
lieu qui la vit; de la manière
des anges devant lui ; sur ce passage
à Adam ; prosternation
du Qor'an : « Et il enseigna à Adam les noms ; » son entrée
et sa sortie de ce lieu ; comment
terrestre
clans le Paradis
dont
sortit cle ses reins : des diverses manières
sa postérité
on raconte son histoire ; son portrait
; sa mort. De l'esprit,
et
des anciens
de l'âme et de la vie ; différentes
opinions
sur ces matières
et chrétiens)
des Gens du livre (juifs
et sur les sens, ainsi que d'après le Qor'ân et la tradition
;
disputes
sur ce sujet.
et des événements
CHAPITRE JX.— Des calamités
jusqu'au
du caractère
et de l'autre vie; nécessité
dernier,
Jugement
précaire du monde, et de sa fin ; opinion de ceux des anciens
à ce caractère
ainsi que celle des
qui croyaient
précaire,
Gens du livre ; sur la durée du monde ; sur le temps déjà
écoulé et sur celui qui reste à parcourir
; histoire du monde
sur le
depuis Adam jusqu'à nos jours,
d'après les annales;
à venir et sur la durée du peuple
cle Mohammed
temps
les traditionnistes
de l'heure
; sur les conditions
d'après
dernière
et les signes précurseurs
des événements
jusqu'à
la fin du monde ; apparition
des Turcs ; du fracas en rama-
— 11 —
dan ; apparition
du Hachémite
qui viendra du Khorasân
avec les drapeaux
du Qahtânide,
noirs, du Sofyâuide,
du
de l'Antéchrist
Mehdi; prise de Constantinople;
et
apparition
descente de Jésus, fils de Marie ; lever du soleil à l'Occident ;
de la grande Bête ; de la fumée, de Gog et Magog,
apparition
des Abyssins ; disparition
de la Ka'bé ; du vent qui saisira
les âmes des adeptes de la vraie foi; élévation
du Qor'ân ;
du feu qui sortira des profondeurs
d'Aden et poussera
les
hommes vers le lieu de réunion ; les trois appels des tromde ces trompettes
pettes ; description
; diverses opinions des
Gens du livre sur l'ange de la mort ; de ce qui aura lieu
entre deux appels cle trompette;
diverses
interprétations
de ce passage du Qor'ân : « Excepté ce que Dieu voudra ; >>
de la pluie qui ressuscitera
les corps des défunts ; de la réudelà
du
nion, et diverses
station,
opinions à cet égard;
du reploiement
de la terre;
du ciel; du jour du
changement
de ce qu'on prétend devoir exister ensuite;
traJugement;
ditions des anciens sur la ruine du monde ; ce que l'on doit
croire sur ce chapitre.
et des envoyés;
CHAPITRE x.—Des
durée de
prophètes
leur vie ; leur histoire et celle de leurs peuples, en abrégé et
d'une manière très concise.
leurs faits, célèbres,
CHAPITRE xi. —Des rois de Perse;
Mohammed.
jusqu'à la mission de notre prophète
des habitants
de la terre;
CHAPITRE xn. —Des religions
Gens du livre et autres ;
leurs diverses sectes et croyances,
notice des athées ; des Indiens,
de leurs lois, cle leurs sectes
mention
cle ce qu'on
et de leurs coutumes;
des Chinois;
des idolâtres,
raconte des loisdes Turcs; lois desliarrànites,
des Khorrémites
des Mazdéens,
; des païens (de la péninsule
des Juifs et des Chrétiens.
Arabique),
CHAPITRE XIII. — Division de la terre, et somme de ses
des sept climats, des mers, vallées et
climats;
description
— 12 —
; des" pays connus, tels que l'Inde, le Tibet,
les
les Berbères,
les Grecs,
les Turcs,
Gog et Magog,
tels que le
des territoires
musulmans,
Abyssins ; description
la Mésopol'Iraq,
Hidjaz, la Syrie, le Yémen, le Maghreb,
le Khoûzistan,
l'Arménie,
tamie, le Sawâd, l'Adherbaîdjàn,
le Mekrân, le Djebel (Irâq]e Fârs, le Kirman,
le Sidjistan,
des lieux
laTransoxiane;
description
fAdjémi), le Khorasân,
et des oratoires
tels que la Mecque et
d'adoration
illustres,
militaires
et des couvents
;
T'Irâq ; des places frontières
de ce qu'on raconte
de la terre et de ses
des merveilles
habitants ; mention de ce que nous savons au sujet des villes,
des bourgades
et de leurs fondateurs,
ainsi que de la destruction de certaines d'entre elles.
fleuves
connus
CHAPITRE XIV. — Généalogie
célèbres.
CHAPITRE xv. — Naissance
sa mission,
jusqu'à
des Arabes
du Prophète,
et leurs
combats
son éducation
et
l'Hégire.
CHAPITRE XVI. — Fuite
nombre de ses expéditions
de sa mort.
de Mohammed
à Médine;
et de ses combats jusqu'au
du
jour
CHAPITRE XVII. — Qualités
extérieures
et morales
du
ses particularités,
ses coutumes
; sa biographie,
Prophète
;
durée
de sa vie;- ses épouses,
ses enfants,
ses proches
parents ; récit de sa mort; ses miracles.
CHAPITRE XVIII. — Notice
des plus illustres
les
parmi
du Prophète,
et de ceux d'entre
compagnons
eux qui
furent revêtus de l'autorité,, tant émigrés qu'auxiliaires;
leurs
qualités extérieures
; durée de leur vie, date de leur conversion ; cle leurs enfants ; de ceux parmi eux qui ont laissé des
enfants et de ceux qui sont morts sans postérité.
CHAPITRE XIX. — Variations
des Musulmans
; sectes
des Kharidjites,
Chi'ites,
des Anthropomorphistes,
des
des
— 1o
lo —
des Mourdjiyèh,
Mo'tazélites,
des traditionnistes.
CHAPITRE XX. — Durée du
des Çoûfis;
diverses
sectes
Khalifat
des compagnons
du
et événements
de leur règne, jusqu'à
victoires
Prophète;
— Khalifat
des Omayyades.
d'Abou-Bekr
l'établissement
;
—
et faux prophètes;
victoires
et conquêtes.
apostasies
— Khalifat
sous son règne.
Khalifat
victoires
d"Omar;
fils
et discordes.
—Khalifat
d'cOthmân ; victoires
d'\Ali,
du Chameau,
de
d'Abou-Talib
; troubles ; batailles
deÇiffînet
des Kharédjites
des deux
Nahrawân
; histoire
; révolte
—Khalifat
de Hasan, fils d"Ali, jusqu'à la prise de
arbitres.
par Mo'âwiya.
possesion de l'Empire
des Omayyades,
en
CHAPITRE xxt. — Gouvernement
d'Ibn-Zobéir
et d'Eltels que ceux
Troubles,
abrégé.
de Ziyâd,
de
histoire
mort
Mokhtar
ben
Abi-'Obaïd;
d"Amr
ben el-'Aç,
fils d'cAli ;
d'El-Hasan,
Moghaira,
Mo'câwiya fait prêter serment en faveur de Yézid ; gouvernement de Yézid,
fils de Mo"awiya
(qu'ils soient maudits!);
meurtre
fils d'cAli; histoire d'cAbdallah
ben ezd'El-Hoséïn,
mort de Yézid, fils de Mo"âwiya
Zobéïr, bataille de Harra;
;
de Mo'câwiya
II, fils de Yézid; histoire de la
gouvernement
ce qu'il fut tué par Elrévolte
d'Ibn-ez-Zobéïr
jusqu'à
et
fils deMerwân;
sous le règne d'cAbd-el-Mélik,
Hadjdjâdj,
des Omayyades.
ainsi de suite jusqu'à la fin du gouvernement
CHAPITRE XXII. — Nombre
l'an 132 de l'Hégire jusqu'en
Celui
des khalifescAbbassides
l'an 350.
depuis
un regard
sur ce livre sera comme
qui jettera
examinele monde,
quelqu'un
qui, de haut, contemplerait
rait ses mouvements
et ses actions
merveilleuses
; c'est
comme
et sa
s'il l'avait
avant
sa formation
précédé
sa
et comme
s'il devait
lui survivre
production,
après
dissolution
dans
et son effacement.
En le lisant, on marchera
la voie de la science ; les gens religieux
en seront réconfortés,
l'étudiant
un exercice,
celui à qui il deviendra
y trouvera
une
familier
et celui
une
récréation,
qui réfléchira,
— 14 invite
aux bonnes
et un exemple.
Ce livre
explication
Nous souhaitons
moeurs et défend les actes"déshonnêtes.
en ce
qu'il nous soit utile ainsi qu'à celui qui y regardera,
à Dieu qu'il
et renferme,
et nous demandons
qu'il contient
nous éveille du sommeilde
l'indifférence
et qu'il nous conduise par sa grâce, à la solution juste. « Certes, Dieu entend,
et il est omniprésent!
»
CHAPITRE
PREMIER
SUR LA DÉMONSTRATIONDE LA SPÉCULATION ET LA MANIÈRE
DE PROCÉDER A UNE CONTROVERSE SAINE
Je dis (c'est à Dieu qu'appartient
la grâce, ainsi que ceux
l'innocence
et la direction
vers le bien !) que
qui possèdent
la connaissance
de ce chapitre
est une des causes qui aident
à comprendre
la vérité
et à la distinguer
des assertions
de sorte qu'il suffise à chacun de le lire et d'en prencontraires,
dre connaissance
de connaî; car personnenepeut
sedispenser
tre lavéridicité
de soi-même
etd'autrui,
parce qu'il y a une
d'idées
foule de concepts,
de
d'imaginations,
perverses,
la vérité et viennent
mauvaises
pensées
qui embrouillent
le doute et le soupçon.
victorieusement
Il n'y a
apporter
entre les pensées,
et
que la spéculation
qui puisse distinguer
démontrer
la vérité des vraies et l'erreur des fausses ; c'est
une question
d'une
par elle que l'on distingue
contingente
une réponse
d'une
nécessaire,
question
permise
réponse
juste. Nous en traiterons
quelque peu, pour faire entendre
ce vers quoi nous tendons;
ce sera une préparation
pour le
une arme pour le controversiste,
lecteur,
qui pourra approfondir (s'il plaît à Dieu!) la question dans un livre où il la
trouvera
bien traitée, le Livre de la science et de l'instruction. (C'est
de Dieu que viennent l'innocence
et le succès!)
Je dis que savoir, c'est croire qu'une chose est telle qu'elle
si elle est sensible,
ou par
est, par le moyen de la sensation,
celui de la raison, si elle est rationnelle.
la sensation
En'effet,
et la raison sont les principes
d'où découlent
toutes
les
sciences ; ce que ces deux principes
à prouver,
concourent
est prouvé,
et ce qu'au
contraire
ils jugent
n'être
pas,
_
16 —
soient tous deux
bien
entendu,
qu'ils
à
condition,
n'est pas,
dus à leur imperdes
accidents
et
maladies
des
à
l'abri
sains,
de la société et
coutume
de
la
l'amour
de
fection, dépouillés
une ébriété légère. Il ne saurait
del'étourdissement
causépar
au sujet de ce qu'il sent
en pareil cas de différend,
survenir
ou
systématique
et comprend,
que de la part d'un opposant
sont nécessaires
par euxd'un entêté, car ces deuxprincipes
un
mêmes ; il est impossible
que celui qui sent conçoive
de l'objet senti ; et celui
doute sur la forme et l'apparence
de sa raison ne peut pas ne
par l'évidence
qui est contraint
pas savoir ce qu'il sait et ce dont il est bien certain, ni croire
être
Et si celui-ci
le contraire.
celui qui prétend
pouvait
est fausse, comme
contraint
de reconnaître
que sa prétention
de contrail l'est par ses sens, jamais il ne se produirait
dicteur, et l'on n'aurait
pas besoin de lui couper la parole et
Ne voyez-vous
de son discours.
les défauts
de rechercher
que le sens trouve le feu froid et la
pas qu'il est impossible
de même
en tant que sensation
extérieure.,
neige brûlante,
qu'il est impossible que telle chose se meuve, tandis qu'on sait
qu'elle est immobile., ou qu'elle soit blanche en soi tandis que
la science nous apprend qu'elle est noire ? Si l'on admettait
deviendraient
totalement
vaines,
cela, toutes les sciences
Toute personne
et les croyances
seraient
aie
corrompues.
ce qu'elle veut, comme de dire que la vue
droit de prétendre
est l'ouïe et que l'ouïe est la vue, que le vivant est mort et
le mort
ce qui est absurde;
car si la science,
vivant,
est la compréhension
d'une chose telle qu'elle
puisqu'elle
et réalité, ne comprend
est, en tant que définition
pas son
essence
telle qu'elle est, cette chose ne peut être admise
comme connue. De même pour la sensation
: si sa nature
n'atteint
pas celle de ce qui tombe sous son organe, cetobjet
n'est pas senti.
C'est
là un point
sur lequel
il n'y a
absolument
entre les gens intelligents,
pas de divergence
doués de discernement;
on ne la trouve que chez deux sortes
d'hommes
: l'un est l'homme
du vulgaire,
qui n'a pas de
réflexion, parce qu'il est négligent,
prenant pour lui son en>
— 17 —
la vérité
lui apparaît,
il la suit et reploi; et lorsque
nonce à son opposition,
parce que sa doctrine
provenait
de ouï-dire, et de sa fade suppositions,
de conjectures,
cilité à l'imitation;
mais lorsqu'une
parole que son coeur
confirme
frappe son oreille, il penche vers elle et l'admet.
de ces individus
est l'opiniâtre,
Le second
l'entêté,
que
et dont
nous exposerons
les anciens
appelaient
sophiste
en son lieu (s'il plaît à Dieu !) les doctrines
perverses.
est l'ignorance
Le contraire
de la science
; c'est croire
de ce qu'elle est en réalité.
qu'une chose est le contraire
Tous ceux qui ne savent pas ne sont pas pour cela ignorants
en réalité,
est celui qui reabsolument
; mais l'ignorant,
d'une chose et sa vraie
la définition
nonce à rechercher
et qui croit qu'elle est autre que ce qu'elle est ; sinature,
non l'ignorant
ne mériterait
pas de blâme et de reproches
pour son ignorance.
DE LA QUANTITÉ DES SCIENCES ET DE LEUR DEGRÉ
D'IMPORTANCE
J'affirme
en général,
que le nom de science s'applique,
à la compréhension,
à l'imagination,
à la pensée, à l'intelà l'idée, à la connaissance,
à tout ce
ligence, à la certitude,
d'une chose, extérieure
ou intédont il résulte l'aperception
de la raison,
rieure, soit par l'intuition
par la perception
d'un sens, ou l'emploi d'un organe tel que le raisonnement,
la réflexion,
la discussion,
la distinction,
la rel'analogie,
cherche approfondie,
toutes qualités
qui sont en effet les
à la science ,et les voies pour y
instruments
pour atteindre
Et parmi les points que l'on atteint
de ce côté, il
parvenir.
y a de certaines branches que l'on peut annexer à la science
obtenue
simultané
de l'évidence
et des senpar l'emploi
sations.
Ne voyez-vous
raisonnable
et
pas que l'homme
au témoignage
doué de discernement
a besoin de recourir
de sa raison et de ses sens, mais n'est pas obligé de recourir
2
--
18 —
de ce fait ? Ne jugezet à la discussion
au raisonnement
et
de discuter
vous pas non plus qu'il n'y a nul moyen
pour celui qui a perdu la raison ou dont les
d'argumenter,
accident ?
sens ont subi quelque
Le début de la science est la pensée sincère ; et ce début
est comme l'évidence,
pour ainsi dire, ou plutôt il est produit
Sa fin est la certitude,
qui est la
par la force de l'évidence.
du doute et de l'incertitude.
fixation du vrai et l'éloignement
Nous avons posé comme condition de la pensée la sincérité,
la
qualité agite l'âme, la passion,
parce que cette dernière
au moyen d'une chose qui n'a pas de
nature et l'habitude
comme fin de la
réalité ; on ne peut donc pas la compter
est ce qui embrasse
les choses selon
science. La certitude
et qui atteint leur essence.
leur apparence
est la compréhension
du lieu d'une
La connaissance
Les uns prétendent
chose et de son individualité.
qu'elle
les autres,
est acquise.
La difféest nécessaire,
qu'elle
rence entre elle et la science, c'est que la science consiste
à embrasser
l'individualité
d'une
chose dans son essence
et sa définition,
et que la connaissance
à atconsiste
son individualité
et sa fixité,
teindre
bien qu'on n'en atni la réalité.
La science
est donc
teigne ni la définition
et pénètre
plus générale
plus loin ; car tout ce qui fait
de la science fait celui de la connaissance,
tandis
l'objet
de
que tout ce que l'on connaît n'est pas forcément
l'objet
la science. En effet, n'est-il pas vrai que les Unitaires
connaissent leur Seigneur
sans avoir de lui la moindre
science,
si ce n'est par les preuves, car les catégories
de qualité et de
à son égard, sont deux propositions
quantité,
négatives?
est la croyance à la forme d'une chose senL'imagination
sible ou imaginaire,
quand bien même elle n'existerait
pas
dans le monde extérieur
; car la puissance
de l'imagination
double en se développant
; c'est pourquoi
elle voit ce que
les yeux ne voient pas. De même l'oeil,
lorsque la puissance
de sa vue s'étend et que la distance de
visible
l'objet
aug-
— 19 voit celui-ci
tout autre que ce qu'il est en réalité,
mente,
en tant que petitesse
ou grandeur,
forme ou couleurs,
et autres qualités
extérieures.
Ce qui est dépourvu
de qualités
d'attributs
extérieures,
et de définitions,
ne l'atteint
l'imagination
plus, etilnes'en
forme plus d'image dans l'âme.
La compréhension
est la connaissance;
et la furce de la
si ce n'est que la
pensée est voisine de celle de la raison,
et la compréhension
sont fortement
pensée
impressionnées
est voisine, quant au sens, de ce
par celle-ci. L'intelligence
Si nous avons été obligés de dire ce
qu'on appelle pensée.
c'est ce que bien des gens sont avides de disqui précède,
la différence.
puter sur ces noms et en cherchent
de parvenir aux parties
Quant aux moyens qui permettent
de la science,
cachées
ce sont la réflexion
à
qui consiste
la cause d'une chose, et dont la limite est l'opirechercher
la divination
nion et l'examen;
ce
qui consiste à arracher
à la raison
par les objets accessibles
qui se trouve enveloppé
et la recherche
et aux sens ; enfin le raisonnement
approfondie.
Certaines
ont compté l'inclination
de l'habitude
personnes
de l'objet vers lequel ilspenchent
et du naturel, à l'exclusion
leur répulsion,
ou qui provoque
comme étant la science.
de la science et ses méthodes.
Tels sont les principes
Le
: 1° ce qui est
résultat
peut se classer sous trois rubriques
2°ce qui est nécessairement
senti, car
compris par l'évidence;
ce qui est atteint
par ces deux facultés l'est sans intermédiaire ni prémisses;3°ce
qui est obtenu parle raisonnement
et les indices 1 ; c'est surtout sur
et extrait par la discussion
et le trouble de l'esprit
les dissentiments
ceci que tombent
et à l'évidence,
ainsi que
à la sensation
parce qu'il échappe
forces des raisonneurs
entre les différentes
les divergences
et leurs raisons. Ceci
entre leurs opinions
et des spéculateurs,
i. Le texte porte SjUVl ; mais je crois qu'il faut lire SjftiJl « prédic=
tion »j sens sur lequel on peut consulter Dozy, Suppléments
— 20 —
et c'est là-desnombreuses,
définitions
peut comporter
tant de
et compilés
tant de livres
sus qu'ont été composés
et de la reliles sciences de la philosophie
volumes touchant
chose qui ne finira
gion, depuis que le monde est monde,
des
la destruction
et
des
siècles
la
consommation
pas jusqu'à
jours.
le nom de science
Bien des gens n'ont pas voulu donner
et aux sens, parce que tout le monde est
réelle à l'évidence
et égal en degré à ce
sur ces deux phénomènes
d'accord
cela n'est point appris ni acquis, mais c'est le
sujet. Ensuite
et des dons
du discernement
et la force
naturel
précieux
forcément.
innés,
qui l'amènent
des
DE LA RAISON ET DU MONDE RATIONNEL
dis que la raison est une force divine
qui discerne
le vrai et le faux, entre le beau et le laid ; c'est la
et l'obla cause des pensées excellentes.,
mère des sciences,
On dit qu'on a nommé cette force raison,
jet de la certitude.
de marcher
l'homme
parce que c'est un lien qui empêche
vers tout ce qui lui vient à la pensée 1.
différé
en la
ont beaucoup
Les philosophes
d'opinion
Je
entre
dans XeLiore de la
et en la décrivant.
mentionnant
Aristote,
Démonstration
2, dit que la raison est la force par laquelle
de la faculté
de discerner
est mis en possession
l'homme
;
les premiers
c'est au moyen d'elle qu'il recueille
principes
et dont il compose
des analorelatifs aux choses minimes,
3: «
Livre
de
dans
le
Il
dit
La raison
encore,
l'Éthique
gies.
est ce qui seproduitdans
l'homme,
par la voie de l'habitude,
de sorte que cela lui devient
entant
vertus,
que diverses
» Mais
une seconde nature etunepropriétésolidementétablie.
1. Jeu de mots sur les e\-pressioi:s 'aql « raison » et 'iqdl « entrave.»
le même çjue les Analytiques postérieurs.
2. Kitâb-cl-Borhân,
Cf.
Wenrich, De Versionibvs, p. 161.
3. Kitdb-el-AkhMq, un des ouvrages traduits par Honaïn ben Isbaq ;
cf. Wenrich, op. cit., p. 136.
— 21 —
dans le Livre de l'Ame \ il parle toutdifféremment
et reconnaît trois espèces de raisons, la raison matérielle.,
la raison
2 l'a commenté
et la raison acquise.
Alexandre
de la
agissante
La raison matérielle
estce qui se trouve dans
façon suivante:
la personne
de l'homme
en fait de disposition
à recevoir
de la raison agissante,
et la raison acquise
est
l'impression
ce qui est conçu (à la suite de cette impression).
La raison
matérielle
est comme un élément,
et la raison agissante
est
ce qui fait paraître
in actu la raison acquise, de différentes
façons.
Certains
ont prétendu
que la raison est la même chose
n'est pas diffédisent qu'elle
que l'âme., tandis que d'autres
rente du Créateur
exalté !), joint à de nombreuses
(soit-il
faites par eux sur ce chapitre.
confusions
Parmi
les apophtegmes
hérités
de nos prédécesseurs,
celui-ci
: La raison
est innée,
et la morale
nous trouvons
est acquise.
L'un d'entre eux l'a appelée du nom de ses actes, mais cela
du moment qu'il donne à cette
ne gêne en rien l'explication,
le sens désiré.
Ne voyez-vous
expression
pas qu'on dit des
les récits des temps anciens et
livres de ceux qui décrivent
des poésies : Ce sont leurs raisons,
c'est-à-dire
le résultat
de
leur raison et de leur intelligence?
On dit encore : Lapensée
de sa raison ; mais tout cela
de l'homme
est un fragment
n'est qu'au figuré et par métaphore.
raison matéLes anciens ne diffèrent pas sur ce pointquela
rielle est laplus pure des essences de l'âme, que sa sensation
1. Ilspt ^'-v.ï?, traduit du syriaque en arabe par Yahya, fils de eAdi;
cf. "Wenrich, id. opus, p. 134; Steinschneider, Die arabische Ucberaus de m Gricchischen, dans la Zeitschr. der deutsch.
setsungen
Morgenl. Gesellschaft, t. L, p. 373.
2. Il faut rétablir dans le texte arabe la leçon du ma. jJjjdVl-L'auteur a certainement voulu désigner par ee nom Alexandre d'Aphrodisias, dont un ouvrage, consacré au Livre de l'Ame d'Aristote, est cité
par Steinschneider, op. laud., p. 375.
— 22 —
à celle de l'âme et que son rang est plus élevé
est supérieure
seulement
queles différentes classes de substances et inférieure
: c'est la
soit exaltée!)
à celui du Créateur (que sa splendeur
ne
de lui. Les Musulmans
chose qui est la plus rapprochée
comme raison que celle qui
reconnaissent
particulièrement
à
dans le corps de l'homme,
de composition
est à l'état
dans ce bas monde;
des autres animaux
quant
l'exclusion
à ce sujet, il est peraux autres
que l'on rapporte
opinions
ni à la raison ni
mis d'y croire tant que ce n'est contraire
au livre de la loi.
tiré de
ont prétendu
Certaines
que l'argument
personnes
la raison
et
la nature, en tant
que cela rend nécessaire
et
à celui qui est tiré de la raison;
est préférable
l'attire,
vers ce qui
cela à cause de son impulsion
elles ont prétendu
de ce
à l'égard
lui convient et lai agrée et de sa répulsion
Mais Dieu l'a créé
qui lui cause du dégoût et lui répugne.
chose
qu'il crée quelque
ainsi, et il n'est pas admissible
ou sans sagesse ni utilité. La raison a la faculté de
d'inutile,
trouver belle une chose; mais il arrive aussi qu'elle la trouve
belle d'abord,
puis la trouve laide; une autre, elle la trouve
ne juge pas
que la nature
juste, et ensuite fausse, tandis
qu'une chose amère soit douce, ni une chose douce qu'elle
de
soit amère, et ne trouve pas qu'un objet soit le contraire
ce qu'il est en réalité.
ne conleur répondent
Leurs adversaires
que la nature
naît que ce qui se sent ou est l'objet d'un contact. Les habide ses dispositions
tudes et les accidents la changent
primitives, de sorte qu'à certains moments elle penche vers ce qui
de diset vice versa, n'ayant pas le pouvoir
lui répugnait,
comme le fait la
cerner le beau du laid par le raisonnement
raison. Les sens des bêtes sont sûrs et leurs humeurs saines;
il ne convient
pas d'en parler.
cependant
L'impossibilité
le beau et le laid ne lui sert pas
pour la nature d'apprécier
en fait de sagesse et ne prouve pas que Dieu ait
d'ornement
dans sa Création,
de même que les
fait des choses inutiles
— 23 choses mortes n'ont la sensation
d'aucun
accident.
Ensuite
elle n'est pas ornée de la sagesse, mais c'est sa preuve (à lui
en fait d'utile et de nuisible,
à
Dieu) et ce qu'elle embrasse
qui il a réservé son genre, son utilité et sa sagesse. Or, cela
nous indique que le motif de la raison est ce en quoi on se
fie dans l'estimation
et le raisonnement,
pour se débarrasser
de toute contrainte
et en examinant
les bêtes dont le naturel
et les humeurs
sont bons.
la raison ? on
Or, si l'on objecte : A quoi reconnaissez-vous
Par la raison elle-même,
parce qu'elle est l'origine
répondra:
ainsi que la mère des sciences
et l'évidence,
du raisonnement, de même que nous avons reconnu
que la sensation
est la sensation
elle-même,
parce que c'est la nature même;
et si nous avions reconnu la raison au moyen d'une autre
à l'infini.
Or, puisque la raison est la
raison, cela aboutirait
En quoi disbase des sciences et leur début, si l'on dit:
de la raison et celle de la
entre l'indication
tingue-t-on
on répondra
en renvoyant
et de l'habitude,
au
passion
au primitif,
principe,
parce que le dérivé peut ressembler
ou ne pas lui ressembler,
ou ne pas en être un dérivé.
Parmi les preuves
la nécessité
de l'arguqui établissent
ment tiré de la nature, c'est le respect
que tout le monde
a pour la raison et les honneurs
lui rend,
le haut
qu'on
l'élévation
donnée à
rang accordé aux gens raisonnables,
leur valeur, la confiance entière qu'on a dans leurs avis et
leurs indications,
la façon dont on recherche
leurs différents
le mépris
celui dont la raison
s'est avilie
degrés,
pour
et dont l'imbécillité
se manifeste,
tandis qu'on n'agit
pas
ainsi à l'égard de ceux qui n'ont
nature
en bon
qu'une
état et un tempérament
Nous saisissons
donc qu'il
parfait.
et
y a là une notion différente de la notion de la nature,
c'est la raison,
— 24 —
DE LA SENSATION ET DU MONDE SENSIBLE
Je dis que les sens sont des voies et des organes
aptes à
tels que Dieu les a institués
recevoir des impressions,
pour
cela. Lorsqu'un
sens entre en contact avec l'objet sensible, il
fait impression sur celui-ci pour autant qu'il en a l'aptitude
à l'impression
et en reçoit une impression
proéquivalente
cette sensation et la conduite. L'âme emporte rapidement
en lutte avec
entrent
duit au coeur, où elle se fixe. Ensuite
elle les différentes espèces de sciences, comme la compréhenla raison
la pensée et la connaissance;
sion, l'imagination,
la discute et la discerne;
or, ce qu'elle trouve vrai devient
certain, et ce qu'elle nie est nul et sans valeur.
comme une chose
Les cinq sens, tout d'abord, se présentent
dont l'existence
ne peut être constatée parles sens, et qui a
besoin, pour cela, d'un sixième sens. Certaines personnes prétendent qu'il n'y en a que quatre et font du goût une espèce
de toucher;
d'autres
en comptent six et considèrent
l'action
du coeur comme un sixième sens; et cela est facile et commode
après qu'on a reconnu la réalité de l'action des sens, car il y a
certaines
de cette action dont la
gens qui nient la réalité
situation
celui qui
change, et l'on en donne pour preuve
voit son visage allongé sur une lame de sabre^ ou celui qui
se regarde dans l'eau dont la profondeur
n'est pas en proportion de sa taille, et s'y voit renversé;
ou celui qui voit le
petit grand, et le grand petit; et celui qui croit s'arrêter,
tout en continuant
de marcher ; c'est là l'opinion des entêtés
et des trompeurs,
car ces aberrations
ne se trouvent
que
dans le sens de la vue, pour des raisons
de la
provenant
distance et de l'épaisseur
de l'air. L'erreur
se produit alors
sous les deux catégories
de la qualité et de la quantité,
car
le sens ne saisit pas la forme quand celle-ci est
éloignée.
Quanta la catégorie
de lieu, il ne s'y produit point d'erreur
tant
de l'objet
n'est pas excessive,
que la distance
car,
— 25 —
dans ce dernier cas, le sens n'en pourrait
la
plus percevoir
forme extérieure.
aux autres
sens dont l'action
Quant
s'opère par assemsur leur action
blage et contact, il n'y a point de discussion
tant qu'ils restent sains et bien portants.
Il est très facile de répliquer
à celui qui nie l'existence
des sens en eux-mêmes,
parce qu'il nie leur action; car je ne
connais point d'homme
raisonnable
qui veuille
s'occuper
de réfuter et de nier une pareille
assertion,
qui est fausse
de toute apparence,
et il est honteux
d'en parler.
DES DIFFÉRENTS DEGRÉS DES SCIENCES
Toutes
les
se divisent
en trois
choses, dans la raison,
Le nécessaire,
nécessaires,
espèces:
négatives,
possibles.
dans la raison, est par la raison même et par son raisonnement: c'est comme quand nous savons qu'une construction
et l'écriture
un écrivain;
exige un constructeur,
que tout
art doit avoir forcément
un artisan; qu'un et un font deux;
a été jeune
et le petit garçon
homme,
que le vieillard
enfant à la mamelle, et autres choses semblables.
Le négatif est ce que la raison se refuse à comprendre,
en soi et son raila raison,
l'absurde
pour
par la raison
ce serait qu'il existât un livre sans écrivain,
sonnement;
sans artisan ; c'est là une chose qui ne
une oeuvre d'art
à la raison, que l'imagination
s'impose
pas nécessairement
ne peut concevoir,
quela nature n'admet pas.
Le possible, c'est la chose qui peut arriver et qui est imades
en soi, comme ce qu'on raconte
ginée par la raison
siècles passés et des pays éloignés,, ou ce qu'on prédit devoir
arriver
plus tard. Ce sont là des choses pour lesquelles la
soient ainsi ou qu'elles ne le soient
raison admet
qu'elles
vers l'admission
ne guide
pas, parce qu'aucune
pensée
autre pensée ne conduise à
d'une pareille chose sans qu'une
n'y pas croire,
parce que cette chose rentre dans la défini-
— 26 —
les preuves
et du possible.
du contingent
Lorsque
de la
à la définition
qu'on en a se valent, elles se restreignent
et su,
car il n'y a rien qui ne soit intelligible
connaissance;
ou tangible.
connu, imaginaire
tion
DE LA DÉFINITION ET DE LA PREUVE; DE LA RÉFUTATION,
DE L'ANALOGIE, DE LA RECHERCHE APPROFONDIE, DE LA
SPÉCULATION, ETC.
l'essence de la chose et
est ce qui indique
La définition
comme
succincte,
son but en la limitant par une expression
ou de deux terrains,
qui
qui dirait les limites d'une maison
de
la parcelle de chaque propriétaire
servent à distinguer
celle de son voisin, de sorte qu'il connaît par là sa maison
est une insuffisance,
une définition
et son terrain.
Ajoutera
la définiest une augmentation
et l'insuffisance
qui anéantit
est vivant,
comme
tion cherchée,
quand on dit : L'homme
telle est sa définition.
Si on y ajoute
mortel, raisonnable;
chose, cette proposiquelque chose ou si on en ôte quelque
tion devient
car le critérium,
c'est que les
contradictoire,
du
leur valeur dans l'enchaînement
définitions
conservent
raisonnement
et si les
quand les termes en sont renversés;
être renversés,
elle n'est pas correcte.
termes n'en peuvent
Voilà ce que je choisis pour exprimer
la définition,
bien
dires et d'autres
qu'il circule parmi le monde d'autres
opicar il est des gens qui pensent
nions;
que la définition
d'une chose, c'est de la leur décrire
dans sa propre essence,
comme on le ferait pour la cause; d'autres
pensent que la
définition dépend de son essence et du nom qu'on lui donne ;
d'autres prennent
du raipour critérium
que l'enchaînement
sonnement
ait lieu des deux côtés, comme nous l'avons dit,
tandis que d'autres se bornent à un seul côté lorsque l'enchaînement est bon, ce qui n'est vrai qu'en matière
de discussions juridiques
et de conviction,
dont les causes déterminantes sont inconnues
au vulgaire,
comme par exemple ceux
qui prétendent
que
devoir d'obéissance,
27 —
la définition
de la prière,
c'est d'être un
et qui disent ensuite : Cependant
toute
obéissance
il est donc préférable,
en ce cas,
n'estpas
prière;
cette manière
de parler et non définid'appeler
description
elle devrait
tion, parce que, si c'était une définition,
être
correcte en renversant
les termes,
comme quand on dit : La
définition
de l'homme,
c'est qu'il soit vivant,
mortel, raior, tout être vivant,
est
sonnable;
mortel,
raisonnable,
et tout homme est vivant,, mortel, raisonnable.
homme,
On a dit aussi : La définition
est un complexe
qu'on ne
peut analyser en détail.
La preuve est ce qui guide vers le but cherché et éveille
vers ce qu'on a en vue, quel qu'il soit, d'entre les
l'attention
notions
on a recours pour atteindre
ce qui doit
auxquelles
La preuve
être prouvé.
le mal-fondé
d'une
chose
indique
tout autant
Ce qui conduit à la réalité
que son bien-fondé.
d'une chose est une preuve
de la non-réalité
de son cond'une chose
traire, et de même ce qui prouve la non-réalité
la réalité
de son contraire.
Bien des
également
prouve
mènent
à l'essence unique, de même que
preuves différentes
chemins
menant
à un seul lieu. Tout ce qui dirige
plusieurs
Le Créateur
vers une chose est une preuve
qui y aboutit.
est le guide de sa Création;
le prophète
exalté!)
(qu'ilsoit
de son peuple ; le
(que le salut soit sur lui !) est le guide
les traces laissées parles
Livre, la tradition,
anciens, le moude jugement
et autres choses semblables
vement, la rectitude
sont des guides.
C'est là ce que je choisis, pour définir la
à la spéculation
se
dont les gens qui se livrent
preuve
servent comme d'un guide (dans leurs raisonnements).
ont prétendu
Certaines
que la preuve était la
personnes
mais leurs adversaires
elle-même
personne
qui raisonne;
les ont réfutées par ce raisonnement
que, s'il en était ainsi,
une proposition,
lorsil serait loisible à celui qui soutient
de ce qu'il
de faire la preuve
qu'on le met en demeure
; « Mais c'est moi-même
avance, de répondre
qui suis la
— 28 —
et à diffé» C'est là une question
facile à résoudre
de la
pour celui qui réfléchit
que l'usage courant
langue ne s'oppose pas à ce que le mot delîl soit considéré
comme le participe
actif du verbe qui veut dire indiquer,
« quiboit » et sémîr o qui causependantlanuit»,
commechérîb
et que ce soit en même temps l'indication
elle-même et la chose
comme les mots cari' « abattu » et qatîl « tué »
indiquée,
(qui peuvent être pris pour des participes
passifs). Celui qui
soutient
sa proposition
dirait : Je suis la preuve,
s'il lui
donnait le sens de « qui va fournir la preuve », sans encourir
le reproche
de non-sens;
mais là où il serait absurde,
ce
serait de prétendre
que par ce mot il entend qu'il est luimême la preuve de ce qu'il réclame.
en ce qui
Cependant,
concerne
le Créateur,
c'est
lui-même
qui est sa propre
si l'on s'en informe,
car il n'y a point de chose
preuve,
prouvée qui ne soit la preuve d'une autre chose, quand bien
même elle ne servirait point de preuve pour elle-même.
Ce qu'on appelle 'Ma, c'est la cause déterminante;
il y
en a de deux espèces,
la cause rationnelle
et la cause juriest celle qui est déterminante
dique. La cause rationnelle
par elle-même,
qui ne devance
point ses propres
effets,
comme le mouvement
de celui qui se meut, et le repos de
celui qui est immobile.
La cause juridique
est celle qui
survient à une chose,
de sorte que le jugement
qu'on en
porte est modifié; cette cause lui est antérieure
et est motivée elle-même par une cause antérieure
à elle.
Pour qu'une cause soit vraie, il faut
qu'elle soit contenue
dans les bornes de son effet ; car,
se refuse à
lorsqu'elle
l'enchaînement
logique du raisonnement,
tout cela s'écroule,
comme l'existence
d'une essence ou d'un jugement
pour une
cause quelconque,
de cette essence et de ce
puis l'existence
jugement
persistant
malgré la disparition
de la cause, ou
bien la disparition
des deux premiers,
alors que la cause
persiste.
La cause et ]a définition
sont justes pour les mêmes raipreuve.
rencier
— 29 —
sons, à telles enseignes
la cause
que bien des gens appellent
« définition
hadd
étant
», ce qui n'est pas trop étrange,
donné le sens, qui concorde.
On a dit encore que la cause
ou deux, ou plusieurs;
et
peut avoir une seule description,
on ne peut formuler
un jugement
sain à son endroit
qu'en
réunissant
toutes ses descriptions;
comme quandnous
disons
de l'homme
raisonnable.
Si une
qu'il est vivant,
mortel,
seule de ces qualités était retranchée,
nous n'aurions
plus la
définition
de l'homme,
ni sa cause déterminante.
La controverse,
exacte de ce
d'après moi, est la recherche
veut en attaquant
ton opinion aumoyen
que ton contradicteur
de la sienne.
Le sens de moarada
« controverse»
et de
« réfutation
» est équivalent.
Si la controverse
moqâbala
au contraire
de ce que croit votre adversaire,
elle
s'applique
est nulle et sans valeur.
Des gens ont nié ce chapitre
et l'ont considéré
comme
nul ; ils ont prétendu
qu'il sort des limites de la demande et
de la réponse;
mais leurs adversaires
leur répliquent
que la
controverse
est une sorte de question,
ou une question
augmentée, si l'on veut, et ils ont pris pour raisonnement
que
à moins de
celui qui est contredit
est tenu de répondre
reconnaître
ses défauts;
et s'il était permis que celui qui se
voit contredit
s'abstint
de répondre
à ce qui fait l'objet de la
il serait permis
dispute,
également
que l'homme interrogé
s'abstint
de répondre
aux questions
qui lui sont posées,
une protection
sollicite
puisque celui qui demande
que le
contradicteur
accorde.
Celui qui cherche
à établir les vraies causes d'une bonne
réfutation
leur reconnaît
quatre degrés, dont trois sont bons
et un mauvais;
ce sont : l°'la réponse à la question
par la
comme c'est le cas de celui qui, à ces mots : « Que
question,
de telle chose? » répond : « Et toi, qu'en pensespenses-tu
tu? » Cette réponse est mauvaise,
car il n'y a dans ces mots
formulée.
rien qui soit la réponse â la demande
2° La réfutation
de l'assertion
par l'assertion
elle-même;
-
30 —
son contraexemple : Un homme dit : Le monde est incréé;
entre toi
dicteur lui demande : Quelle est donc la différence
et celui qui prétend
qu'il est créé? de sorte que le partisan
ainsi
ses preuves
du monde est obligé d'établir
de l'éternité
et c'est seulement
des deux propositions,
que la différence
du monde que
de la création
a démontré
l'inanité
lorsqu'il
relative à son éternité est valable, car le bienson hypothèse
de celle qui lui est
le mal-fondé
fondé d'une chose entraîne
opposée.
c'est
de la cause par la cause elle-même;
3° La réfutation
: Du moment
dit à l'anthropomorphiste
ainsi que l'unitaire
que Dieu a un corps, parce que vous ne
que vous prétendez
ne ditesconcevez pas d'être agissant
incorporel,
pourquoi
vous pas tout de suite qu'il est composé de parties différentes, puisque vous ne voyez que des corps ainsi composés?
c'est quand
de la preuve
4° La réfutation
par la preuve;
votre argument
est tel et tel, quelle difféon dit : Puisque
rence y a-t-il entre vous et celui qui prétend
que l'argument
différente
est une chose entièrement
(de celle que vous
Vous ne pouvez réfuter
dites)? C'est alors que vous répondez:
la cause par une cause; ce que vous réclamez
au sujet de la
c'est comme si vous réclamiez
la vérification
de
différence,
la preuve.
une chose à
L'analogie,
d'après moi, consiste à rapporter
son semblable
au moyen de la cause mixte. On dit cependant
est la connaissance
de l'inconnu
que l'analogie
par le connu,
ou bien que tout ce qui est connu par le raisonnement
et non
ni par les sens, est analogie ; ou que l'analogie
par l'évidence,
est l'appréciation,
et l'on s'appuie
sur ce vers de Férazdaq
:
« Nous, à la marche accélérée des chamelles
qui descendent la pente, nous mesurons
sur des cailloux un
discours avec certitude. »
Mais ces interprétations
sont voisines les unes des autres ;
c'est comme si elles étaient dans une même nielle de la muraille;
— 31 Certains
autorisent
analogistes
l'emploi de l'analogie
pour
le nom comme pour le sens. L'analogie
vraie est celle qui embrasse l'objet comparé dans toutes ses significations
ou dans la
de celles-ci;
elle se nomme aussi l'analogie
plupart
probante,
parce qu'elle entre dans le cercle des sciences de la possibilité. Certains
ont nié l'analogie
: ils auraient
dû nier tout
leurs sens et leur aptitude
à saisir l'évice qui dépassait
dence, et avouer que tout est bon,, le vrai ou le faux, quand
ils le rencontrent
ne savent
le discerner).
Or, la
(puisqu'ils
essentielle
de la raison
de
condition
exige que chacune,
n'en forme qu'une
avec sa voisine
deux choses semblables,
sinon la ressemblance
n'aurait
par là où elles se ressemblent,
pas qu'il est impossible
qu'il
pas de sens. Ne voyez-vous
existe un feu chaud et un feu froid, parce que tous les feux
chaude?
C'est là le sens exigé par
sont d'une même nature
dans la proposition.
ces deux expressions
de la pensée et la
moi, c'est l'effort
h'idjtihâd,
d'après
la
dans la discussion
recherche
approfondie
pour découvrir
ni par les sens,
vérité que l'on n'atteint
pas par l'évidence
c'est le premier
mais parla
recherche
et le raisonnement;
; celle-ci étant un jugement
par compadegré de l'analogie
de la forme la plus exacte
est la recherche
raison, Yidjtihâd
car
des erreurs
de ce jugement,
en se gardant
possibles,
est comme la croyance
sans recherche
approfondie
l'analogie
sans raisonnement.
basée sur des opinions,
La spéculation
est l'acte de celui qui regarde par le moyen
de voir ce qui lui est caché. De
de son coeur pour tâcher
sur un objet ne le distingue
même
que l'oeil qui tombe
de même le
et qu'on y a réfléchi,
l'avoir
regardé
qu'après
examen et
coeur qui conçoit une idée ne l'admet
qu'après
de la IIIe forme de
Monâdara
est le nom d'action
réflexion.
des semce verbe ; il s'applique
parfois à la comparaison
blables
entre
eux et signifie
alors l'analogie
pure,
' —
32 —
DE LA DIFFÉRENCE ENTRE LA PREUVE ET LA CAUSE
nous, la preuve est ce qui guide vers un objet et
tandis que la cause est ce qui le rend nécessaire
l'indique,
On arrive à l'objet par sa preuve,
et lui donne l'existence.
non par sa cause, attendu que sa cause est aussi une chose à
car
laquelle on atteint et que l'on connaît par une preuve;
La preuve
la preuve est ce qui guide versle monde [extérieur].
de l'objet cesse d'exister;
peut cesser sans que la substance
tandis que celle-ci disparait dès que la cause cesse. Plusieurs
preuves différentes peuvent coexister pour une seule essence,
mais non plusieurs causes différentes.
de ce qui
L'existence
est impossible sans preuve,
tandis
passe les sens et l'évidence
de ce qui n'a pas de cause n'est pas imposque l'existence
sible.
Suivant
DE LA PREUVE
Nous disons que parmi les preuves, il y en a qui sont conformes à la chose prouvée
d'une ou de plusieurs
façons,
comme quand nous ne voyons qu'une partie d'un corps; or,
la partie indique le tout, qu'elle lui soit contiguë ou en soit
séparée; et il y en a qui ne sont pas entièrement
conformes,
d'un certain côté, ni pour un motif quelconque,
à la chose
celui qui crie, bien qu'elle
prouvée, comme la voix indique
ne lui ressemble
pas, et comme l'action'
indique
l'agent
sans lui ressembler,
comme la fumée indique le feu sans lui
être pareille. 11est nécessaireà
celui qui prétend que la preuve
doit absolument
être conforme à la chose prouvée qu'elle le
soit par un certain côté, bien qu'elle puisse en être totalement différente sous la plupart
de ses faces. Or, s'il n'y a
aucun rapport entre elles et si la ressemblance
la
disparaît,
et si la dépendance
dépendance
disparaît
également;
de la
preuve par rapport à la chose prouvée
elle n'est
disparaît,
plus une preuve, à l'exception
seulement
qu'il n'y a que des
— 33 car on
corps ou des accidents dans le monde métaphysique;
ne voit, dans le monde présent,
rien que de créé. Si l'on nie
l'existence
de ce qu'il y a dans le monde supérieur
parce
dans le monde
ce n'est
inférieur,
qu'il n'a pas de contraire
point là une preuve qui l'indique.
Si l'on prétend
que de même il n'y a rien, dans le corps
ou l'accident,
ou dans le monde créé, sans qu'il ne soit contraire à ce qui est dans le monde visible, nous réclamerons
fasse la différence.,
car l'opposition
la
qu'on
interrompt
aux autres)
(de ces choses les unes par rapport
dépendance
et la ressemblance,
et qu'on convainque
le contradicteur
qui
dans le monde
prétend
qu'il n'y a rien que de contingent
ou rien que de nécessaire
dans le monde senmétaphysique.,
sible.
DES DÉFINITIONS
Je dis que le mot chéï « être » est un nom général
qui
à la substance,
absolument
à l'accident,
à ce qui
s'applique
se conçoit par l'évidence,
le témoignage
des sens et le raisonnement
en fait de ce qui est passé, présent et futur. La
définition
d'une chose est ce qu'il est bon de savoir,
de
de trouver ou d'en être informé.
Si c'est là la
mentionner,
définition
d'un être, il sera constant que le néant est un être,
est permis d'en parler. Certaines
ont nié
puisqu'il
personnes
que le néant fût un être et ont défini l'être en disant qu'il
devait être constant et existant,
car l'existant
et le constant
embrassent
tout ce qui existe, comme le mot « être » luiet n'ont
de terme
contradictoire
même,
; et ils
pas
d'un être était qu'il fût connu,
il
. ajoutent : Si la définition
serait facile de lui trouver
un terme contradictoire
: c'est
l'inconnu.
ont prétendu
de l'être est le
D'autres
que la définition
sans plus ; qu'il n'y a point d'être quand il est nié,
constant,
et que le néant n'est pas constant.
D'autres
encore se sont
3
— 34 —
: « L'homme
appuyés sur le livre de Dieu dans ce passage
et
créé auparavant,
ne se souvient-il
pas que nous l'avons
existât avant la
qu'il n'était rien 1? » pour nier que l'homme
: « Est-il jamais
comme dans cet autre passage
création,
en aucun temps, de n'être rien de menarrivé à l'homme,
avant qu'elle
» Or, une chose peut être mentionnée
tionné'?
et
existe. S'il n'y avait d'êtres que ceux qui sont constants
du monde
il faudrait
existants,
que tout ce qu'on raconte
et des siècles passés, depuis que la terre existe, fût quelque
chose de vain, et de pures divagations.
a existé une fois, »
« Mais cela justement
Si l'on objecte:
vous répondrez : « Qui vous fait savoir que les événements
» Et si l'on réplique
: «Une fois
futurs n'existeront
jamais?
: « Donc ce qui
ce sera un être, » vous répondrez
existant,
» Si l'on dit : « Il est imposn'existe plus est un non-être.
» répondez :
sible que le nom ait précédé la chose nommée,
Cela n'est vrai que pour des cas particuliers
; mais pour les
cas généraux,
ce n'est pas impossible
; car nous disons : Telle
de
dans le monde,
arrivera
affaire, telle cause, tel animal
sorte que nous disons leur nom avant que leur personne existe.
3 les fâchait en
Abou'l-Hodhéll
disant, à propos du néant,
que c'est le corps d'un tailleur
qui a un long bonnet sur la
tête et qui danse.
Le contraire
de l'existence,
c'est le néant, et du constant,
c'est le nié. Mais le contraire
de l'être n'est pas le non-être,
car le nié et le non-existant
sont deux êtres dont l'un est
nié et l'autre
n'existe
ne peut
pas, tandis que le non-être
être décrit par ces qualités d'anéantissement
et de négation.
Si l'on dit : « Est-ce un corps, un accident,
un mouvement
1. Qor., sour. XIX, v. 68.
2. Qor., sour. LXXVI,v. 1.
3. Autrement Ibn-Hoclhéil el-cAllâf, célèbre dialecticien, était connu
aous ces deux surnoms. Voyez le FihristA- II, p. 70; Mas'oûdi, Prennes d'Or, t. VII, p. 231, et t. VIII, p. 301 ; Dugat, Philosophes] p. 115,
note.
^-
35 -
ou un repos ?» Répondez
: « C'est simplement
une chose conet rien autre. »
nue, que l'on peut apprécier,
La définition
du corps, c'est d'être long, large, profond,
et de parcelles,
composé de parties
un certain
occupant
aux accidents,
espace et servant de support
sans qu'on l'en
trouve absolument
en tout ou partie. Si l'on s'en
dépourvu
vient nier que l'être revêtu de ces qualités
soit un corps,
vous pourrez en convenir
et vous montrer conciliants
dans
autant
et vous demanderez
l'appellation
voudra,
qu'on
d'établir
la différence
entre cette définition
et celle de l'être
qui ne possède pas ces qualités.
1
Hichâm ben el-Hakam
à propos de la définiprétendait,
tion du corps, que c'est ce qui se tient par soi-même,
parce
qu'il disait : « Dieu (soit-il exalté !), de son propre
aveu,
est un corps. » Le mot djism, en effet, dans l'usage courant
de la langue,
signifie ce qui est épais et gros ; de là vient
qu'on applique
l'adjectif
djasîm à tout corps gros ; mais ce
nom a été appliqué absolument
à ce dont le sens est conforme à la description
ci-dessus, de sorte que, si Ton change le
nom, le sens ne change
pas. La différence
n'apparaît
que
si l'on explique
en détail les noms et les personnes.
La définition
de l'accident
est de ne pas exister par luimême et de ne se trouver que compris
dans le corps. Si on
le nie, il n'y a qu'à répliquer
ce qu'on a répondu à celui qui
niait le corps, et à lui demander
la différence
qu'il y a entre
l'accident
et ce qui ne l'est pas; ensuite on lui parle du sens
il a fait allusion.
Certaines
auquel
gens ont prétendu
que
l'accident
n'existe pas dans le monde et d'autres que tous les
êtres sont des accidents
réunis ou séparés.
La définition
de la substance,
c'est une définition
en soi ;
1. Théologien chiite, ami de Yahya le Barmékide et compromis par
la chute de cette famille, mourut au bout de peu de temps, pendant
qu'il se cachait, ou sous El-Ma'moûn, d'après une autre version. Il se
séparait des Chiites pour sa doctrine sur le corps et sur l'imamat, dans
laquelle il se rapprochait des Qatî'iyyés. Cf. Fihrist, t. I, p. 175 ; Mas=
'oudi, Prairies d'Or, t. V, p. 443.
— 36 —
du
est un corps, et ce qui sort des limites
car la substance
ne le conet de la partie, l'imagination
corps, de l'accident
faible des parties de la
çoit pas et la pensée, qui est la plus
alors clans la
ne se le représente
pas. Cela rentre
science,
encore
se nomme
La substance
de l'impossible.
catégorie
(matière),
mâdda (matière
tîna (nature),
étendue),
hayoidâ
élément.
partie, principe,
des
de l'indivisibilité
au sujet
On a différé d'opinion
que le corps est diviprétendent
corps. Bien des personnes
tel qu'il
un degré de petitesse
sible jusqu'à ce qu'il atteigne
n'est plus possible de le diviser, et qu'il ne puisse plus être
réduit au tiers, au quart, à la moitié. On ajoute : Sinon, les
corps seraient infinis, et aucun être ne serait ni plus grand, ni
de dire que
plus petit qu'un autre, et il ne serait pas possible
au corps tout l'assemblage
Dieu a le pouvoir d'enlever
qu'il
y a créé, tant est faible le lien entre deux parties.
1 et Hicliâm
ben el-Hakam
souIbn-Béchâr
en-Nazzâm
à l'infini ; mais cela n'est
tiennent
que les corps se divisent
une conception
en fait, c'est purement
imagipas réalisable
sur cette considération
naire. Ils s'appuient
que, de même
qu'il n'est pas possible que Dieu crée un être plus grand que
n'importe
quel autre être, de même il n'est pas possible qu'il
rien de plus petit que lui.
crée un être qui n'aurait
de l'indivisibilité
des
On dit encore : « Si les partisans
en soi ni longueur,
ni
corps avaient raison, l'atome n'aurait
un second (pareil à lui), les
or, s'il lui survient
largeur;
deux réunis auront une certaine
; on ne saurait
longueur
la longueur
comme appartenant
à l'un à l'excluconsidérer
sion de l'autre, ni aux deux ensemble.
Or, du moment
qu'il
1. Abou-Ishaq Ibrahim ben Sayyâr ben Hâni, mort en 231 (845846). Il professait des opinions subversives; la plupart des mo'tazélites le
tendances dualistes
rejetaient de leur sein, etlesorthodoxesl'accusaieutde
et d'amour pour la philosophie grecque. Ibn-Khallikan,
Biograph.
Dictionary, t. I, p. 186, note 4; G. Dngat, Histoire des philosophes,
p. 103; Cl. Huart, L'Ode arabe d'Ochkonwân, p. 20, note 4(du tirage à
part de la Revue Sémitique, juillet-octobre 1893).
— 37 —
est constant que la longueur
leur appartient
à tous deux, il
est divisible. »
est clair que l'atome
1 a dit: « La
El-Hoseïn
en-Nadjdjâr
partie se divise jusà une parcelle que l'imagination
qu'à ce qu'elle soit réduite
ne conçoit plus ; elle n'existe plus alors. »
Des gens n'ont plus su ce qu'il fallait en penser et ont différé d'avis sur ce qu'il convenait
d'en croire et sur la manière dont les accidents
mouvement,
(couleur,
repos, etc.)
au corps. Les uns ont admis qu'on pouvait y
s'appliquent
ont différé d'avis
croire et les autres l'ont nié. Les anciens
mais en adoptant
des idées différentes
sur ce chapitre,
de
les uns prétendent
celles des Musulmans:
qu'on voit, avant
d'autres
éléments
formant
les quatre
des parties
éléments,
d'une extrême
à forindivisibles
petitesse
qui contribuent
Arismer les éléments dont le monde est composé.
Quanta
en puissance
est à l'infini : mais
tote, il a dit : « La divisibilité
» D'autres
affirment
en acte, elle est bornée.
que l'indivisimais ils ont de grandes
bilité n'admet
pas d'action passive,
entre eux.
divergences
de la sphère
du temps, c'est le mouvement
La définition
actes.
céleste et le terme de ce qui s'écoule entre différents
Telle est la définition
adoptée par les Musulmans 2. On raple temps
comme un être
porte de Platon
qu'il considérait
dans son livre de
existant
dans
Aristote,
l'imagination.
a dit que tous les anciens croyaient
l'Audition
naturelle",
d'un seul, qui est Platon.
à l'éternité
du temps, à l'exception
4
«La substance du temps
deluiqu'iladit:
Plutarque
rapporte
de la sphère céleste, » ce qui est conforme
est le mouvement
disent
des Musulmans.
à l'opinion
Quelques-uns
que le
1. Abou'Abdallah El-Soséin ben Mohammed ben 'Abdallah, célèbre
docteur de la secte des Djabariyya ou Modjabbara. Cf. Fihrist,t.
I,
p. 179.
2. Comparez Tabari, Annales, 1"partie, fasc. 1, p. 7.
3. Sur la traduction arabe de cet ouvrage, cf. Wenrich, De Versionibus, p. 134.
4. Cf. Fihrist, t. I, p. 245; Wenricb, id. op., p. 225.
— 38 —
entre
et ils diffèrent
beaucoup
temps n'est pas un être,
eux. On ira rapporté ces diverses opinions que pour rassurer
de ceux qui
au désaccord
de celui qui réfléchit
l'esprit
et pour qu'il profite
admettent
la raison et le discernement
de la certitude
qui résulte de leur accord (dans le cas où
celui-ci se produit), car il y a une grande force dans le conet c'est là l'un des plus sûrs moyens de remporter
sensus,
la victoire sur les adversaires.
La définition du lieu, c'est ce sur quoi repose le corps ou
ce qu'il entoure,
ou bien ce sur quoi se pose l'accident;
et c'est clans ce sens que l'a entendu Aristote quand il a dit :
« Le lieu est le terme du contenant
au
qui est contigu
contenu.»
On a divergé d'opinion
au sujet du vide et de l'espace ; les
uns ont dit : «Il n'y a pas de vide dans le monde,
et l'air est
un corps simple répandu partout; » onle démontre
au moyen
1 et
a
d'un instrument
la
forme
du
vase
ratl
qui
appelé
percé
d'un trou à la partie inférieure
noue la partie
; lorsqu'on
de ce vase, l'eau ne sort plus par en bas, tansupérieure
dis qu'elle coule si on dénoue la fermeture.
On comprend que
l'eau est poussée par un corps qui est l'air entrant
dans ce
vase. D'autres ont dit : « Les corps ne sont pas dépourvus
de
entre les molécules,
» et ils basent leur
vide, c'est l'intervalle
raisonnement
sur l'exemple
de l'eau qui est versée sur la
terre et s'y infiltre. D'autres distinguent
l'espace du vide, et
disent que le vide est là où manquent
les corps, et l'espace
ce qui enferme
ce vide, à l'infini ; tandis que d'autres
prétendent que le vide et l'espace sont la même chose ; d'autres
encore nient que ce soit un être.
La définition de deux choses différentes
est que l'une ne
Certains
peut exister sans l'autre.
disent que la définition
decesdeux
choses, c'est que leurs qualités soient différentes.
La définition
de deux contraires,
c'est que l'un ne peut
exister que si l'autre n'existe pas.
1. Vase qui sert aux marchands de vin à-mesurer ce
liquide.
— 39 —
La définition de l'existant,
c'est ce qui est constant par la
ou les sens, ou l'imagination
: et'c'est
science,
là le sens du
mot être.
Celle du nom, c'est d'indiquer
dénommé
en le
l'objet
discernant
de son genre;
et l'attribut
est comme
le nom
dans certaines circonstances,
si ce n'est que la particularité
de sa définition est de donner information
de'ce qui est dans
l'être, comme la science est dans le savant. Certains
disentre les mots waçfet
tinguent
çifa, et font de celui-ci ce
à la chose décrite,
tandis que le premier
qui est inhérent
est la parole même de celui qui se livre à cet acte (la description).
La définition de la volonté,, c'est ce que conçoit l'homme
dans le coeur, action, parole ou mouvement.
La parole, c'est
ce que crée l'homme
qui parle, avec sa langue ; et l'on dit
des signes que c'est une parole figurée. Le sens, c'est l'attachement
du coeur à ce qu'il a produit par la parole. IbnKollâb 1 a prétendu
est la parole
que le sens de la parole
elle-même
; mais, s'il en était ainsi, celui qui entend
ne
dirait pas à celui qui parle : « Quel est le sens de ce que tu
viens de dire ? »
Le mouvement,
c'est une descente et un transport ; il y
en a de plusieurs
le mouvement
le
espèces,
personnel,
mouvement
de lieu. On dit aussi que le mouvement
est un
et une altération.
changement
Le repos, c'est rester et se maintenir
; certains disent que
le repos n'existe pas.
Le genre, c'est ce qui embrasse des choses de forme difféla plante. On a dit : Le genre est ce
rente, comme l'animal,
est la particularisation
de
qui contient les espèces. L'espèce
dans le genre,
et l'individu
est la
plusieurs choses pareilles
1. 'Abdallah ben Mohammed el-Qattân, théologien ehîïte qui fut
accusé de pencher vers le christianisme parce qu'il identifiait Dieu
avec son Verbe. Cf. Fihrist, t. I, p. 180, et t. II, p. 70 ; Mcuoâkif,
p. 349.
— 40 —
distinction
au-dessous
dans
de la personne
comme
de l'espèce,
l'espèce
l'espèce
; l'individu
au-dessous
est
du
genre.
de dire sur ce sujet est pour que
Ce que nous venons
de sorte que ce soit
réfléchir
besoin
;
n'ait
d'y
plus
personne
et une arme pour
comme une matière
pour la spéculation
la controverse.
DES CONTRAIRES
Ceux qui prétendent,
disons-nous,
que la chose ne peut
formulent
une proposiêtre connue que par son contraire
d'un objet a lieu par ses
tion absurde ; car la connaissance
mieux
et ses preuves,
différentes
définitions
encore, par sa
forme et par son pareil on le connaît
que par
plus sûrement
le
et son opposé 1. En effet, ce qui indique
son contraire
son cond'un être peut ne pas indiquer
genre et l'espèce
se réunir,
et si un
ne peuvent
traire. Mais deux contraires
ne se
ne l'est pas, et le contraire
être est vrai, son contraire
existantes.
choses réellement
qu'entre
produit
du corps
Il n'est donc pas vrai de dire que le contraire
de l'accident
le non-accident,
le contraire
est le non-corps,
celui
celui du lieu le non-lieu,
celui du temps, le non-temps,
de l'être le. non-être,
car les contraires
sont des êtres qui
s'excluent
l'un l'autre ; et si l'on dit que le non-corps
et le
non-accident
sont des non-êtres
dans la réalité,
comment
à un être ? Mais les corps et les
peut-on opposer un non-être
accidents
sont des êtres opposés l'un à l'autre ; le noir est
le contraire
du blanc,
l'éternel
le contraire
du contingent
;
car l'éternel
est une entité qui n'a pas eu de commencement,
et le contingent
est ce qui existe,
après qu'il n'avait
pas
été.
1. Nadîd,
el-Adhdâd.
comme mdd dans Freytag,
Lex, Ar., d'après le Kîtâb
— 41 —
DE LA CONTINGENCEDES ACCIDENTS
La connaissance
de la contingence
des accidents est l'un
des principes des sciences existant dans l'âme à l'état d'évidence. Celui qui la nie est au rang de celui
qui nie
l'évident
et le sensible ; car nous voyons
la succession
des couleurs
contraires
sur les
comme le noir
corps,
succédant
au blanc et le blanc
au noir ; et de même
les odeurs
comme les mauvaises
et les bonnes,
contraires.,
et autres circonstances
dont la substance
n'est pas dépourla chaleur,
le froid, l'humidité,
la séchevue, comme
la dureté, le mouvement,
le repos, l'asresse, la douceur,
la réunion,
la séparation,
les goûts plaisants et
semblage,
ainsi que les passions
désagréables,
que nous éprouvons
en nous-mêmes,
la haine, la volonté, le dégoût, le
l'amour,
le courage,
la force, la
plaisir, le blâme, la pusillanimité,
faiblesse, la jeunesse, la vieillesse, le sommeil, l'état de veille,
la faim, la réplétion;
ce que nous voyons en fait de station
debout et assise,
la vie, la mort,
éloignement,
proximité,
la joie., la tristesse, la satisfaction,
la colère et autres accidents qui surviennent
aux corps après n'avoir pas existé,
et cessent après avoir été. C'est un sujet qui peut embrasser
tout ce qui existe dans le monde, si quelqu'un
voulait se
donner la peine de l'énumérer,
car c'est ce qui prouve sa
ainsi que la Création ; or, le moins indique le
contingence,
plus.
Si quelqu'un
s'avisait de prétendre
sont
que ces accidents
des corps, on lui répondrait
en lui demandant
de distinguer
le support de l'objet
choses qui doivent être
qu'il porte,
absolument
ce qui indique que l'accident
Ensuite,
séparées.
le corps, c'est qu'il est permis de différer d'avis
estautreque
à son endroit, tandis que le corps lui-même ne change pas,
la datte verte et non encore mûre
comme, par exemple,
(bosra)j, que l'on voit passer au jaune pendant
que sa
— 42 —
bien
du jaune au rouge,
et ensuite
couleur verte disparait,
celui qui, après
pas ; et comme
que le fruit ne change
l'état
et dont
se met en colère
s'être montré
satisfait,
le
homme
non l'essence ; le jeune
grisonne,
change,
de
vivant
meurt.
qu'il n'est pas permis
Or, du moment
n'est
qu'il
plus le même
dire de celui qui est chenu,
et de celui qui est mort qu'il n'est plus le
jeune homme,
une situation
et
même vivant,
malgré qu'il se soit produit
n'est
on comprend
que l'accident
qu'une autre ait disparu,
s'il en était ainsi,
pas le corps ni une partie du corps, car,
les accidents
comme
se changerait
le corps
changent
sont difféest établi que les accidents
Puisqu'il
contingents.
s'ils sont conrents des corps, il faut que nous considérions
exister après
ou éternels.
Lorsque nous les voyons
tingents
cela nous
pas, ou cesser après avoir existé,
qu'ils n'étaient
et créés, de même
conduit à penser qu'ils sont contingents
des substances
séparées
après avoir été
que nous trouvons
il
réunies et réunies après avoir été séparées ; néanmoins,
en soi ou par un assemfaut bien qu'elles aient été réunies
blage qui s'y est produit ; or, si elles étaient réunies en soi,
exister
elles ne pourraient
tant qu'elles
existeséparées
raient ; nous
savons donc qu'elles
sont réunies
par un
Ensuite
nous considérons
si cet assemblage
est
assemblage.
ou un accident ; cela nous indique
une substance
que, si
c'était
une substance,
elles seraient
réunies
par un autre
et ainsi de suite à l'infini. Du moment
assemblage,
que ce
de dire est mis à néant, nous savons que
que nous venons
ce qui est réuni par un assemblage
est un accident
et non
une substance ; il en est de même de la doctrine
relative
et au repos.
au mouvement
Si l'on objecte que les accidents
étaient
à l'état
latent
dans le corps et qu'ils ont paru ensuite, il faudra se demander si cette apparition
est contingente
ou non, outre qu'il
est absurde
d'admettre
la séparation,
le
que la réunion,
le repos soient à l'état latent dans le corps, de
mouvement,
— 43 —
sorte que le corps serait à la fois et en même temps en
et au repos, assemblé ou disjoint. Si nos contramouvement
ont recours à la doctrine
des matérialistes,,
dicteurs
qui
est une substance
éternelle
dans
que la matière
professent
le passé et dans l'avenir,
et dépourvue
d accidents,
puis
et ensuite
ce monde
s'y sont produits,
que les accidents
: « En disant que
avec tout ce qu'il contient, vous répondrez
les accidents
il faut absolurécemment,
s'y sont produits
ment, ou qu'ils y fussent à l'état latent et se sont montrés
dans une autre substance
ou qu'ils fussent
et s'y
ensuite,
ou qu'ils n'existassent
sont transportés,
pas du tout et qu'ils
aient été créés ex nihilo. Du moment qu'il est impossible que
les accidents soient à l'état latent dans la substance que l'on
vide d'accidents,
qu'ils soient pareils aux
prétend justement
ou plus petits ou plus grands, ou une
corps de ce monde,
ou de quelque
molécule
indivisible,
façon que ce soit, la
la parité sont des accidents
auxquels
petitesse, la grandeur,
on n'échappera
pas, comme on ne peut échapper à la con».
tingence ; il s'ensuit qu'ils sont contingents
dans cette
contenus
section
Sachez que les jugements
et de la vérité
dans la catégorie du devoir impératif
rentrent
la connaissance
de la continet particulièrement
nécessaire,
gence des accidents et de la substance à laquelle on ne peut
échapper, parce qu'elle est le guide évident vers le continà Dieu son concours ;
Nous demandons
gent et la Création'.
vers le bien, qu'il nous préserve
par sa
qu'il nous dirige
notre intelligence
et qu'il augmente
miséricorde,
pour le
servir !
DISCOURS CONTRE LES GENS OPINIATRES ET
QUI REJETTENT LA SPÉCULATION
CEUX
2 ont
Il y a une secte de gens opiniâtres
que les anciens
nommés
ce qui, pour eux, veut dire ceux qui
sophistes,
1. Il manque quelques mots dans le texte, après xoa-anna 'l-djauhar.
2. Ce mot manque dans le texte; il est aisé à suppléer.
— 44 —
le mensonge
; c'est ceux
la vérité et pratiquent
déguisent
la totaIls nient absolument
appelle hérétiques.
qu'Aristote
et prétendent
lité de nos connaissances
qu'il n'y a aucune
réalité ni dans notre science, ni dans son objet. Ils nient ce
qui tombe sous les sens, ce qui est compris par l'intuition,
ils prétendent
ce qui est mis au jour par le raisonnement;
et
et une conjecture,
sont une imagination
que les êtres
Bien des gens ont renoncé
qu'on les voit comme en songe.
avec eux, dispute qui s'est trouvée
à disputer
trop difficile
parce que ce
pour ceux qui se sont occupés de les réfuter,
des sens et de l'évidence
pour
qu'ils nient est une nécessité
car c'est la base de la
laquelle on n'a pas besoin de preuve,
connaissance.
cela prouve
sa
adopte cette opinion,
quelqu'un
Lorsque
car il demande
sincérité;
qu'on lui prouve ce qui n'a pas
besoin de preuves,
de sorte que cela le conduit à l'infini.
en faisant
a détruit leurs
Un contradicteur
arguments
il a dit:
de leur doctrine;
voir au vulgaire
le malfondé
« Est-ce la sensation
ce que vous
qui vous a fait trouver
ou est-ce la spéculation
prétendez,
qui vous a conduits à ce
delà sensation,
la vue
que vous croyez? » S'ils se réclament
et s'ils en appellent
à la réflexion,
on leur
les condamne,
« Peut-être
dira:
dans la spéculation
de votre
errez-vous
et peut-être
la réflexion émanée
de vos adversaires
raison,
mieux l'erreur
de votre idée? » S'ils l'admetindique-t-elle
les opinions
de
tent, ils sont tenus de ne plus combattre
leurs adversaires,
de ne plus accuser
d'erreur
celui qui se
de ne plus louer celui qui agit bien, de ne pas
trompe,
blâmer celui qui fait le mal; mais c'est contraire
à leur
et ce serait une faiblesse
doctrine,
dans leur opinion.
S'ils
est préférable,
ils prouvent
prétendent
que leur réflexion
et détruisent
la base
qu'ils se sont servis de la spéculation
sur laquelle
ils avaient
construit
leur doctrine.
Deux sortes de gens, parmi les Musulmans,
ont adopté
cette opinion,
l'imitateur
de celui qui ne croit pas à la ré-
-
45 -
flexion et celui qui prétend qu'on ne prouve pas la
négation.
Or, il convient de les traiter comme on traite les opiniâtres
et de leur dire : « Est-ce au moyen de la spéculation
et d'un
décisif que vous déclarez fausses les spéculations
argument
de
la raison et les arguments
qu'elle admet, ou est-ce sans argument ? » S'ils disent : « C'est par la spéculation,
» comment peuvent-ils
ne pas l'admettre
et s'en servir comme
de preuve?
Et s'ils prétendent
que c'est sans la spéculation,
la demande
et la réponse rentrent
dans la catéjustement
On n'impute
gorie de la spéculation.
point cette opinion à
ceux qui ne sont pas des gens de spéculation.
Or, tout discours donné,
sans spéculation,
est une négation,
ou une
ou une erreur,
ou une confusion,
ou une chose
opiniâtreté,
vaine.
C'est de la même
manière que l'on répond à celui qui
prétend qu'il n'y a pas de preuve contre la négation : « Donc
vous niez la preuve,
bien
que vous, avec votre négation,
clans le
vous ne puissiez nier l'une des deux propositions,
cas où vous, si votre adversaire
vous attaque
par un diset
votre prétention,
cours semblable
au vôtre et anéantit
sa docvous lui demandez
de corriger
qu'ensuite
lorsque
trine, il s'en réfère à la vôtre ; est-ce que c'est autre chose
les deux propositions
ou les détruire
(toutes
que de prouver
les deux) à la fois? »
et leurs jurisconLes spéculateurs
d'entre les Musulmans
sultes ont des arguments
nombreux
sur ce chapitre,
mais
il n'entre pas dans le plan de ce livre de les énumérer.
on se guide
Parmi les raisons
sur lesquelles
pour déde la réflexion
il y a ceci que, du
montrer
la nécessité
en réalité, ni
moment où les êtres ne sont pas tous existants
tous non existants
en réalité, mais bien les uns vrais et les
à leur
on trouve un dissentiment
autres faux, et qu'ensuite
soit de la part d'un
sujet répandu
parmi les spéculateurs,
savant
qu'on
soit de celle d'un ignorant
impuissant,
récalcitrant,
il
sur le fait de son dissentiment,
ne peut prendre
— 46 —
au moyen
la spéculation
convient
d'appliquer
le vrai du faux. De même
on pourra discerner
visible, car si tout était visible, on n'ignorerait
n'est pas caché, car s'il en était ainsi, on ne
et évidentes,
Il y a donc des choses visibles
il faut, par conséquent,
secrètes et cachées;
et
ce qui est caché,
science pour concevoir
qu'au moyen de la spéculation.
de laquelle
tout n'est pas
rien; ni tout
rien.
saurait
et d'autres
à la
recourir
cela n'a lieu
DES DEGRÉS ET DES LIMITES DE LA SPÉCULATION
Je dis que les savants qui ont foulé, pour les penseurs,
la voie de la réflexion et leur ont aplani la route de la conà
à ce sujet des bornes applicables
ont institué
troverse,
ceux qui les ont dépassées ou qui sont restés en deçà, dont
les déviations,
les erreurs, les hérésies de doctrine et l'insuffisance des preuves sont devenues
Ils ont établi
évidentes.
l'art de questionner
sur quatre
ni
parties qui ne craignent
ce sont des demandes
d'information:
vérité, ni mensonge;
1° au sujet du quid de la doctrine ; 2° au sujet de la preuve;
3° au sujet de la cause; 4° au sujet de l'examen
de la cause;
ce qui est le terme des différentes
sections de la spéculation
et l'établissement
de la vérité
de la proposition
ou de sa
fausseté. Ils ont comparé les diverses questions
aux diverses
ce sont toutes des informations
réponses correspondantes;
d'être vraies ou fausses, parce que la vérité
qui supportent
est de parler d'une chose comme elle est, et le mensonge
est d'en parler comme elle n'est pas. Mais la
question n'est
pas une information
la vérité et le mensonge ;
pour supporter
il n'y a que deux raisons qui motivent une
question,
l'ignorance du sujet, ou bien le désir d'éprouver
et
l'interrogé;
la réponse entraîne
et l'adhésion,
ou la réful'acceptation
tation et la négation,
ou en réclapar la voie de l'opposition
mant la production
de preuves;
mais celles-ci exigent
la
cause, et la cause vérifie la réponse;
en forme
lorsqu'elle
— 4? —
une suite logique,
terminé
et a admis
à tout discours.
elle est bonne ; et lorsque
les arguments
présentés,
l'adversaire
cela met
a
fin
DES SIGNES DE LA CONVICTION
Se contredire,
passer à un autre
sujet, être impuissant
le but, nier la nécessité,
le témoià atteindre
repousser
avoir recours
à autrui,
se taire parce
gnage de la vue,
ce sont là des signes qu'on est vaincu.
qu'on est incapable,
est libre
clans ses questions,
Tout interrogateur
qu'il ait
étudié
la jurisprudence,
ou qu'il soit rigoriste
; il dit
absurde.
Il n'en est
juste ou bien énonce une proposition
car il a le
point de même pour celui qui doit répondre,
la vérité
et de faire connaître
à celui
devoir de chercher
la manière
dont
sa question
est tombée
qui l'interroge
juste ou est absurde ; il n'est point tenu de lui répondre
détail d'une autre question
sur une question qui n'est qu'un
sur laquelle
il est d'avis différent,
question
plus générale,
et qui serait prise comme
qu'il admettrait
par sa réponse
en
un engagement
Un différend
de sa part de la professer.
sur le fond, n'entraîne
effet, qui repose
pas logiquement
dans le détail. Par exemple,
quelqu'un
poserait
l'analogie
sans croire à l'unité de Dieu;
une question sur la prophétie
en un seul
n'est vraie que si la croyance
or, la prophétie
la proDieu est vraie,
car c'est cette unité qui nécessite
phétie.
à celui qui la pose une réponse
Toute demande
rapporte
conforme à ce que pense la personne
; mais cette
interrogée
la possiréponse ne le convainc pas, parce qu'il a toujours
cause sur
bilité de discuter.
Demander
preuve sur preuve,
cause, et ainsi de suite à l'infini, est faux ; car le résultat des
des
et le produit
est le monde
choses visibles
sensible,
raisonnable.
le monde
idées intérieures,
c'est
Or, l'infini
n'existe pas, et n'est ni compris ni imaginé.
— 48 —
1 ce
d'Ibn-Hodhéïl
On approuve
qu'il a dit, à savoir que
de ce qui est
la vérité de ce qui est vrai et la réfutation
sont connues
faux, dans les matières où l'on diffère d'opinion,
de la cause
de trois manières. La première, c'est l'application
de la cause
la réfutation
la seconde,
à la chose causée;
de la nécesla négation
et la troisième,
par l'interprétation,
de la cause à la
de l'application
sité. Quant à l'abandon
dit : « Mon
comme quand quelqu'un
c'est
chose causée,
cheval est un bon cheval, » et qu'on lui réplique : « Pourcela ? — Parce
je l'ai
que,
répond-il,
quoi dites-vous
— Est-ce
tant de parasanges.
fait courir pendant
que,
tout cheval
lui réplique-t-on,
qui court en un jour tant
est un bon cheval ? » S'il dit oui, il a mis
de parasanges
et il a
sa cause, et s'il dit non, il l'a réfutée,
à exécution
une autre cause.
besoin de chercher
de la proposition
Quant à la réfutation
par l'interprétaà celui qui dit: « Si la chaleur de l'été
tion, cela s'applique
est très forte, fort sera le froid de l'hiver qui le suit ; et si
le froid de l'hiver est intense, intense sera la chaleur de l'été
qui lui succédera ; » et qui dit ensuite : « Or, voilà que l'été
a été chaud, mais le froid de l'hiver
suivant
n'a pas été
» en disant
extrême;
cela, il réfute,
par cette interprétacar si celle-ci était vraie,
tion, la proposition
qui précédait,
le chaud de l'été n'aurait
été fort que par l'extrême
froid de
l'hiver.
Et quant à la négation
de la nécessité,
elle s'applique
à l'évidence
et aux sens, comme
quand nous avons interau sujet d'un vieillard que nous avions
rogé les matérialistes,
vu assis sur un fauteuil,
dans sa forme et sa couleur,
s'ils
prétendaient
assis ainsi à sa place
qu'il serait éternellement
dans les mêmes vêtements
et couleur ; s'ils avaient
rénié la nécessité témoignée
oui, ils auraient
pondu
par la
ce qui aurait
raison,
démontré
étaient
dans le
qu'ils
faux.
1. Voir ci-deasus, p. 34, note 3.
— 49 —
que le silence,
après que la vérité a été établie,
est plus éloquent
faire pour
que le discours
qu'on pourrait
en éloigner ; un excès d'explication
est un défaut, et souvent
crée une occasion,
est en réalité
une
parce que l'excès
la force et la faiblesse d'un arinsuffisance
; car connaître
clairement,
plus avant que de l'expliquer
gument pénètre
le coeur, non suiparce que le témoin est témoin suivant
vant la langue.
Ce n'est pas que toute personne
qui est gênée par la
de son contradicteur
ou qui est impuissante
à lui
parole
soit obligée de suivre sa doctrine,
répondre
sur-le-champ
mais seulement
un examen
claire,
après une explication
des preuves, après avoir scruté la situation
et être retournée
aux principes
établis solidement
et aux signes qui guident
le voile est tombé de sa face,
dans la voie droite. Lorsque
de sa crème., et que la vérité
que le lait s'est purifié
sa voie, il n'est permis
alors que d'avouer
et de se
éclaire
Il n'est pas juste d'imposer
laisser conduire.
à l'adversaire
de faire voir ce qui est caché clans son esprit, parce que cela
n'est pas possible, comme il est possible de cacher ce qui est
visible à son esprit et parce que ce serait
faire renoncer
une chose à sa véritable
apparence.
Telles sont les prémisses
que nous avons mises en avant
pour celui
pour celui qui regarde dans notre livre, conseils
à l'endroit
de sa religion
et évite les
qui use de précaution
et les faux semblants
de ceux
faux brillants
des hérétiques
des histoires invraisemblables.,
les obsessions
qui racontent
des mauvais sujets dont le loisir a
des fous et les suggestions
a éteint l'intelligence,
troublé les idées et dont l'insuffisance
les nuances
délicates
et
dont la raison ne peut atteindre
à une foule
de passions,
dont l'âme vit en proie
possédés
absorbés par les
de l'ignorance,
victimes
par des futilités,
vanités, abandonnés
par les idées, aveuglés au point de ne
pour faire tomber ce qui leur
pouvoir réfléchir ; ils rusent
avec fierté dans la lice des pasest imposé, pour marcher
Sachez
4
— 50 —
en niant
la
aux plaisirs
sions et se livrer
qu'ils aiment,
et les sens (Dieu
touchant
l'évidence
science des principes
est celui en qui il faut chercher aide, et qui est le meilleur
appui).
ont des principes
tirés du Qor'ân,
de la
Les Musulmans
et de l'analogie,
sonna, du consensus
qui leur suffisent
ils se contentent
de leur témoignage
et de
comme preuves;
leur indication
; et de même pour les gens de toute comet livre, si ce n'est que cela dépend
de
munauté,
religion
la vérification
des détails
de leur religion
et des lois de
leur communauté;
c'est pourquoi
nous avons renoncé à les
mentionner.
CHAPITRE
II
DÉMONSTRATION DE L'EXISTENCE DE DIEU ET DE L'UNITÉ DU
CRÉATEUR, PAR LES RAISONNEMENTS PROBANTS ET LES
ARGUMENTS ENTRAINANT UNE CONCLUSION NÉCESSAIRE
de Dieu sont innomLes preuves qui guident vers l'existence
brables et infinies dans l'esprit des créatures,
parce qu'elles
sont aussi nombreuses
que les molécules des corps existants,
animaux, plantes ou autres, qui restent cachées aux regards;
si ténu qu'en soit le corps et si subtil
car il n'y a pas d'objet,
un grand nombre
qui ne contienne
qu'eu soit l'individu,
la divinité
d'indices
de l'Être suprême
et l'expliénonçant
d'une
clarté
dont la moindre
clairement,
quant
parcelle
toute défectuosité.
chasse le doute et fait disparaître
C'est
des traditionnistes.
à cette notion qu'ont pensé certains
En toute chose il y a un signe qui démontre
que Dieu
est unique ; et il ne sera pas permis de dire autre chose que
ce que nous avons dit, parce que, du moment qu'il est le
Créateur
de la création,
l'auteur
de toute chose, l'inventeur
des êtres et celui qui les a fait sortir du néant à l'existence,
de sa création
il ne nous manque
et de son
pas d'indices
invention
: ce sont là les preuves
qui leur sont jointes intimement et qui témoignent
de l'existence
de leur créateur,
de leur producteur.
Parmi les preuves
de l'existence
de Dieu, il y a la difféentre les temps
anciens
et les temps morence existant
habitée et connue,
dernes. La terre a une partie cultivée,
et une partie inune partie cultivée,
habitée et inconnue,
habitée
et connue est
la partie
culte, inconnue,
inhabitée;
les Persans,
les
grande; c'est là qu'on trouve les Arabes,
entre tous les
Grecs, les Indiens,
gens policés et moraux
— 52
—
de
des manières
des
coutumes,
ils
ont
de
la
terre;
peuples
les quales soins, la réflexion,
vivre, des rites, la sagesse,
l'asla médecine,
utiles comme
les sciences
lités louables,
la phyla géométrie,
l'écriture,
l'arithmétique,
trologie,
les livres, etc.,
les religions,
la divination,
siognomonie,
dans leurs affaires et pour leurs
choses dont ils se servent
sont
d'eux
Ceux qui sont en dehors
sujets d'occupation.
en rang à ceux
inférieurs
et de vile condition,
misérables
dans
moindre
dont nous venons de parler,
ayant une part
du rang des brutes
la vie que ces derniers,
qu'ils soient
ou de celui
et
de
discernement
leur
d'intelligence,
peu
pour
et àleur grossièreté;
des bêtes sauvages quant à leur injustice
les uns sur
tellement
que parmi eux il y en a qui sautent
tout cela pour
les autres et d'autres
qui s'entre-dévorent,
ont parlé et qu'il n'y a pas lieu
des causes dont les anciens
de Dieu : « Il crée
de rappeler ici, étant donné cette parole
ces peuples
des choses que vous ne connaissez
pas. » Ensuite
de leurs
dont les moeurs sont louables,
malgré la différence
de leurs
de leurs pays et les différences
classes, la distance
et des
dont ils s'honorent
au sujet des doctrines
opinions
touchant
ils croient,
sont unanimes
religions
auxquelles
l'existence
des oeuvres du Créateur
sage dans ce monde et
dans la différence
ce qu'ils voient dans ses diverses parties,
de ses natures, dans la suite ininterrompue
de ses accidents.
éternel
dans le
Si donc il est vrai qu'il y a un Créateur,
et antérieur,
en vertu de
premier
passé et dans l'avenir,
l'évidence
de la raison
et du témoignage
de l'âme,
de
de la création
la nécessité
et de la démiurgie,
c'est sur
cela qu'est
et sur cela que repose
posé leur fondement
leur composition
; (tous y croient) à moins que ce ne soit un
homme d'une ignorance
ou un négateur
colossale,
obstiné,
ou un homme d'une
car il est incomobtuse,
intelligence
et inimaginable
préhensible
qu'il puisse y avoir une oeuvre
sans auteur, un art sans artisan, un mouvement
sans moteur,
de même qu'il est de toute nécessité
qu'il n'y ait pas délivre
— 53 —
sans écrivain,
de construction
sans constructeur,
de figure
sans dessinateur.
Puisse-t-il
être exalté Celui qui n'a pas
il est lui-même
eu de commencement;
le commencement
et
de la force et de la matière,
la fin, le créateur
des causes,
des éléments,
des corps simples,
le gardien de Tordre, l'ordes cieux, l'auteur
du temps et du lieu, celui
ganisateur
des choses créées, le sage, le juste,
qui change les éléments
celui qui tient la balance
de la justice,
veille
sur les
est affranchi
de tout défaut, assez riche pour ne
créatures,
pas songer à ses intérêts ! Il arrange les affaires du monde
et dispose les temps ; il a laissé tomber sur les imaginations
le voile de sa suprématie
et a placé au sommet de la raison
le rideau de sa divinité.
Nous ne le connaissons
que par ce qu'il a voulu faire
à ses créatures,
connaître
et on ne peut percevoir
un seul de
ses attributs
à fond. Les regards sont émoussés à la vue des
de sa création,
merveilles
et les intelligences
sont accablées
en y réfléchissant
en voyant
; les coeurs sont stupéfaits
l'accumulation
des preuves
de son existence, et les âmes, en
des coeurs, sont troublées ;la raison
plus de cette stupéfaction
sa contemplation.
C'est
se dissipe et s'évanouit
en observant
un Etre adoré dans tous les temps,
dans toutes les
connu
mentionné
dans tous les idiomes,
décrit par des
langues,
attributs opposés;
il est l'Entendant,
rien ne lui ressemble,
le Voyant. Nous le louons parce qu'il nous a dirigés dans la
bonne voie et nous a élus pour sa religion ; nous témoignons,
qu'il n'y a d'autre dieu que Lui; nous nous distinguons
par
là des polythéistes,
et nous nous
du nombre
séparons
est
des négateurs
encore que Mohammed
; nous témoignons
son serviteur et son prophète
qu'il a envoyé avec la bonne
direction et la religion de vérité, qui n'est ni auteur d'hyponi devin, ni poète, ni rusé, ni un faux
thèses, ni magicien,
ni
ni recherchant
les biens du monde,
menteur,
prophète
et
son message
soumis à la passion.
Or, il a fait parvenir
il a prêché et a dirigé, il a déclaré la
a accompli sa mission,
— 54 —
lui soit
ce que la certitude
vérité, par ordre de Dieu, jusqu'à
sur son âme,
de Dieu viennent
venue. Que les bénédictions
divine se suivent sans interet que celles de la miséricorde
!
ruption pour toute sa famille
fallu placer
de louange
qu'il aurait
Telle est la formule
jusen tête de notre livre, mais que nous avons différée
et plus
ce serait
estimé
avons
préférable
nous
que
qu'où
convenable.
il y a le
de
de l'existence
Dieu,
les preuves
Parmi
des coeurs lorsque les événetrouble des âmes et la crainte
ne
vers lui,
nécessairement
ramènent
ments
puisqu'on
mordu
réduit à une dure nécessité,
trouve
pas d'homme
se réfugiant
ou piqué par une calamité,
par un malheur
ou un secours
ou un arbre,
vers une pierre
quelconque,
à Lui,
ou vers une créature
quelconque,
qui ne s'adresse
et ne l'invoque
qu'il connaît ;
par le nom ou la qualité
dans des contrariétés
cela est visible, de même que l'âme,
de recourir
à la fuite et au salut^ ou
s'empresse
effroyables,
au sein de sa mère nécessairement
comme l'enfant se réfugie
et naturellement.
De même Dieu, en tant que ses créatures
sur la créature,
le connaissent;
car l'impression,
delà preuve
sur ce
est plus profonde
que celle de la nature
qui l'établit
Il n'est pas possible
pas et lui répugne.
qui ne lui convient
outrés
à l'hérétique,
au négateur,
quand même ils seraient
et enfoncés
dans leur hérésie,
à reconnaître
de se refuser
Dieu ni à le mentionner,
ni à prononcer
son nom, bon gré
mal gré, en dépit de leur propos délibéré
et de leur oubli,
parce que telle est la nature de leur coeur et de leur langue,
de même que leur nature a du penchant
pour un objet qu'elle
aime ou de l'aversion
pour un objet qui lui répugne.
Ce qui prouve encore l'existence
de Dieu (qu'il soit exalté
et glorifié!),
d'un peuple
c'est qu'il n'y a pas de langue
dans les différentes
de la terre sans que
quelconque
régions
celui-ci ne lui donne un nom spécial ; or, il serait
absurde
existât
un nom qui s'appliquerait
à une
chose
qu'il
— 55 —
d'une
; c'est aussi absurde
que l'existence
pour une chose qui ne peut être prouvée ; mais
preuve
la
à prouver
c'est l'objet
au contraire
qui nécessite
le nom.
nommée
nécessite
et de môme la chose
preuve,
C'est comme si l'on disait, par figure,
que le nom est un
la chose supportée.
Or, de même qu'il
support et l'accident
de même
existe sans la substance,
est absurde que l'accident
du nom est impossible
sans la chose nommée.
l'existence
Il y a, entre autres
choses, ceci que les Arabes
(païens)
Allah au singulier,
sans lui associer,
dans ce
l'appelaient
divinités ; car ce nom, chez
nom, aucune de leurs autres
réservé.
Pour les autres divinités,
eux, lui est spécialement
on leur donnait le même nom sous sa forme
indéterminée,
sans l'article
c'est-à-dire
(ilah). Quant aux mots Ar-Rabb
avec l'article,
ils ne les autorisaient
et Ar-Rahmân,
que
Dieu. Moséïlima
le menteur
n'a été surpour désigner
nommé Ar-RahmcuV
à l'égard
de
que par désobéissance
à son prophète.
Ce qui précède
est
Dieu et par résistance
bienconnu
et fort répandu dans les rimes des anciens poètes,
de l'Islamisme.
Il y a, entre autres
avant la naissance
ce que l'un d'eux a dit, du temps du paganisme:
exemples,
sans
réalité
« Cette jeune fille n'a-t-elle pas frappé son dromadaire
et Ar-Rahmân ne lui a-t-il pas retiré sa main droite ? »
à Ar-Rahmân
l'action de retirer,
Le poète attribue
parce
par là une invocation
qui ne convient qu'à
qu'il entendait
ben
Dieu. Il y a encore, en ce genre, ce qu'a dit Omayya
2:
Abi'ç-Çalt
« Que de fois le serpent liatfa bigarré,
les hommes de
1. Voyez A. Sprenger, Das Leben und die Lehre des Mohammad,
t. II, p. 200.
2. Poète antéislamique et l'un des hanffs de Tà'if. Cf. Mas'oûdî,
Prairies d'Or, t. I, p. 136 et suivantes;
Sprenger, idem opus, t. I,
p. 76; Kitâb el-Aghânî, éd. de Boulaq, t. III, p. 186,
— 56 —
confiance
trou !
de Dieu 1 et la conjuration
le font sortir
de son
» Quand l'homme invoque le nom de Dieu ou que la
bête entend la personne de Dieu, on la voit s'arrêter tout
court dans sa marche. »
Nous n'avons
cité ce vers que comme preuve de l'exisdu
non pour établir l'incantation
tence du nom delà divinité,
Zaïd ben Amr! a dit :
serpent.
« C'est à Dieu que j'adresse
mes louanges
et mes
actions de grâces, et des paroles fermes, durables, à
l'adresse des gens de ce monde ;
» Au roi suprême qui n'a au-dessus de lui aucune
de lui. »
divinité, ni seigneur se rapprochant
ils préLes Perses
disent:
Hormuz,
Yesdân;
Ized,
du feu les rapproche
du Créatendent que leur adoration
teur (soit-il exalté et glorifié!),
parce que le feu est le plus
des éléments
et le plus grand des principes;
c'est
puissant
ce que disaient
les Arabes polythéistes
en parégalement
lant de leur adoration
des idoles : « Nous ne les adorons
de Dieu d'une certaine
que pour qu'elles nous rapprochent
» 11 n'est pas possible
d'ailleurs
proximité.
que celui qui
adore quelque
chose en dehors de Dieu donne une explication différente.,
de son
parce
qu'il sait bien que l'objet
adoration
est de bois., de pierre, de cuivre,
d'or, ou de toute
autre matière inanimée,
qui ne l'a pas créé, ne l'a pas fait,
ne règle pas sa manière
d'être et ne le transforme
pas.
J'entrai
une fois clans le pyrée
de Khoûz (EL-Ahwâz),
de canton de la Perse propre,
qui est un chef-lieu
d'ancienne
et je questionnai
les prêtres
construction,
sur la
1. Les psylles?
2. Poète antéislaruique. Cf. Mas'oùdî, op. laud., t. I, p. 136; Sprenger, id. op., t. I, p. 82 et p. 86, où les deux vers cités sont traduits,
avec une légère variante due aune leçon différente; Kitâb cl-Aghânî,
éd. de Boulaq, t. III, p. 15,
— 57 —
mention du Créateur
telle qu'elle se trouve clans leur livre;
ils me présentèrent
feuilles
quelques
qu'ils prétendaient
être l'Avesta,
le livre que leur a apporté Zoroastre;
ils me
dans leur langue,
le lurent
et me l'expliquèrent
par ce
bihistè
qu'ils savaient de la langue persane : Fîgomân-ham
Hormuz
iistakhù\
Ils
o-Bichtâspendân;
figoman-ham
me dirent qu'Hormuz
était le nom du Créateur
dans leur
et que les Amchaspends
étaient les anges;
langue,
quanta
cela veut
dire : « (Le monde) a disparu;
ristakhîs,
or.
lève-toi 2. »
Les Persans
disent
dérie : khodhâï,
encore, en langue
J'en ai entendu
khodhâioend,
khodhâïgân.
plus d'un dire,
clans ses patenôtres
: khodh-echt
o khodh-boûdh,
ce qui
veut dire : Il existe par lui-même,
sans qu'un créateur
l'ait
formé ou un auteur produit 3.
C/iîtâ vâbit,
de l'Inde et du Sind disent:
Les habitants
Dieu
et Mahâdêv\
ainsi que d'autres
noms; ils décrivent
Les
disent :
de ses actes.
Zendjs
par les particularités
le Seigneur
et Djalwî ; on dit que cela signifie
Malakwî,
c'est-à-dire
Dieu
Les Turks disent : Bir tangrî,
suprême.
est un des
est un; quelques-uns
que Tangrî
prétendent
noms du bleu du ciel; si c'est en réalité comme on l'a dit,
au sens désiré en ce qui concerne
la
c'est qu'ils croient
Mais
divinité ; ils ne douteraient
que de son attribut.
c'est le ciel ; le nom du Créateur,
d'autres
disent:
Tangrî,
dit
le Riche
chez eux, serait Bâligh
autrement
Bayât,
et les habisuprême 5. Les Grecs, les Coptes, les Abyssins
1. Notre auteur aura probablement entendu réciter des fragments du
Patêt, par exemple § 28: « avîgûman hômanam (pavan)... AuharHstakliès. ». Cf. C. de Iiarlsz, Manuel du
masd, Ameshoçpeiidân...
pehlevi, p. 150.
2. Sur la lecture et l'étymologie de ristakhî.?, voyez C. de Harlez,
id, op.. p. 245 ; J. Darmesteter, Études iraniennes, t. I, p. 314.
3. Cf. Cl. Huart, Noie sur le prétendu dêri des Parsis de Yesd,
dans le Journal Asiatique, février-mars 1888, p. 298.
4. Cf. The Dabistan, trad. Staeaet Troyer, t. Il, p. 217.
5. Bai signifie en effet « riche » en turc-oriental. Cf.Pavet de Cour-
— 58 —
car ils sont
disent
en syriaque,
tants clés pays avoisinants
Lâhâ rabbâ
Or, il n'y a
en général chrétiens:
qaddoûsâ\
si ce n'est
et l'arabe,
entre le syriaque
pas de différence
c'est comme si le syriaque
dans un petit nombre de lettres;
à l'arabe, et réciproquement.
avait fait des emprunts
Adonâï,
Les Juifs disent en hébreu : Elôhim
êhyê acher
du Penêhyê- ; Elôhim veut dire Dieu. Le commencement
c'est-àBerêchît
bârci Elôhim,
tateuque est ainsi formulé:
3
Dieu
créa
chose
la
dire,
que
première
des peuples
Voilà ce que pensent la plus grande
partie
et des races, gens du Livre ou autres. Quant aux troupeaux
les contrées inconnues,
habitant
de peuples
qui peut emsi ce n'est Celui qui les a créés et a
brasser leurs langues,
J'ai entendu des gens
partagé entre eux les divers dialectes?
Eclfou ; je les interrogeai
deBordjân'
qui le nommaient
: Fa''.
Je demansur le nom de l'idole; ils me répondirent
aux Coptes de la Haute-Egypte
dai également
quel est le
nom du Créateur
dans leur langue ; ils prétendirent
que
c'était le suivant : Ahad
C'est ainsi que je crois
chanaq.
qu'ils disent, mais Dieu le sait mieux que nous !
teille, Dictionnaire turk-orient. ; Suléimân Bokhâri, Loghdt-i djaghatai; VârnbérYj Cagataische Spraclisludien, s. h. Y".
1. Sl»np SOI si-ibx
2. irrtK -rm mnx Exode, ni, 14 : Sum qui sum, c'est-à-dire « l'Être
unique, immuable ». Je dois cette explication à l'obligeance de M. J.
Halévy.
3. ù*rbx iCÛ IVtÉWQ Gen., i, 1.
4. Ce nom désigne probablement les Bulgares (Nôldeke, Geschiehte
der Perser und Araber, p. 168, note 5; Baron Carra de Vaux,L'Abrège
des Merveilles, p. 114; Mas'oûdi, Prairies d'Or, t. III, p. 66) et non
les Burgondes (Macsoûdi,Zicre de ï Avertissement,iva.d,.C&ï-v<\,de Vaux,
p.225 et passim; Prairies d'Or, t. II, p. 16). Nicéphore I" Logothète
a été tué dans une guerre contre les Bulgares, non contre les Burgondes
(Mascoûdi, Livre de l'Avertissement, p. 229 de la traduction du baron
Carra de Vaux).
5. Lisez ~j et comparez le russe bog, le vieux perse bagha. C'est
aussi le nom d'une idole dans le dialecte persan du Ferghàna. Cf. Asadî's
neupersisches Wcerterbuch, éd. Paul Horn, p. 56.
— 59 —
Parmi
les preuves
de l'existence
de Dieu,
il faut citer
d'ordre merveilleux,
de disce monde et ce qu'il renferme
de solidité
de création,
ingénieuses,
positions
d'arrangement gracieux,
de proportions
et de construction
habile.
On peut
le considérer
sous trois aspects : ou bien il existe
de toute éternité,
tel qu'il est, ou bien il n'existait
pas et
s'est formé de lui-même,
ou encore il doit sa formation
à
un créateur différent de lui. Or, il est absurde
qu'il existe
de toute éternité,
ne le quittent
parce que les accidents
ne pas manquer
de contingence,
pas; bien
qu'il puisse
il est contingent
au même degré ; et il est également
absurde
être
se crée lui-même,
est
qu'un
puisqu'il
à se rendre éternel ; comment,
en ce cas, pourimpuissant
rait-on
le néant
se composant
de parties
imaginer
pour
devenir
le monde ? Du moment,
dis-je,
que ces deux
sont inadmissibles,
il ne reste que le troisième
explications
aspect, c'est d'admettre
qu'il est créé par un autre, qui est
un être existant,
incréé: c'est Dieu.
n'est pas un être sensible
Sachez que le Créateur
pour
que le sens puisse le saisir, ni connu par compréhension
et son lieu; ni
sa quantité
sa qualité,
pour qu'on atteigne
à un semblable
à lui, de façon à être connu
comparable
et la conjecture,
ni imaginable
sous une
par la probabilité
forme quelconque
de
; mais on le connaît par les preuves
ses faits et les signes de ses oeuvres; il existe clans la raison,
nulle part ailleurs,
et ses oeuvres et ses actes ne se trouvent
que dans sa Création.
Parmi ces mêmes preuves, il y a l'excellence
des créatures
les
répartie en différents
naturelles,
degrés, les dispositions
les volontés, les formes, les moeurs, la distinction
pensées,
des individus,
d'animaux
et de
les différentes
espèces
plantes. Or, si ces choses étaient formées par la simple action
des forces naturelles,
leurs situations
seraient
égales, et aussi
leurs causes seraient
équivalentes
; elles seraient libres en
ni impuissoi; on ne trouverait
parmi elles ni insuffisant,
— 60 —
à
sant, ni blâmable
; ni aucun être d'un degré inférieur
son voisin. Du moment
que c'est le
que nous voyons
contraire, nous en concluons qu'un auteur l'a créé ou composé, qui ne peut être que Dieu.
Nous avons dit, en tête de ce discours, que les preuves
de l'existence
de Dieu sont innombrables
et qu'on ne peut
les épuiser,
car si l'on songe au plus petit individu
des
et si l'on s'applique
à compter ce qu'on
espèces d'animaux
y trouve de traces de l'oeuvre du Créateur, on en reste fatigué
et impuissant
de l'existence
de Dieu vous ont
; les preuves
anéanti et ses oeuvres vous ont stupéfié. C'est ce qui arrive,
une fourmi,
par exemple,
quand on regarde un moustique,
ou une mouche, et qu'on se demande
comment le Créateur
a construit
son corps malgré sa finesse et la ténuité de ses
comment
il lui a donné des pattes
et des ailes,
parties,
comment
il a disposé des membres
que l'oeil ne pourrait
atteindre
si on les séparait
et que l'imagination
a peine
à concevoir et les sens à déterminer
il lui a
; et comment
donné différentes
de sorte que son
dispositions
naturelles,
il lui a
corps soit bien disposé et équilibré
; comment
donné de connaître ce qui lui est utile et
et
avantageux,
d'éviter ce qui lui ferait du mal; comment il a
disposé dans
son corps les organes propres à s'assimiler
sa nourriture,
de son corps et le peu d'espace
malgré la légèreté
occupé
sa
par
personne; comment il lui a appliqué les accidents
et
l'a teint de mille couleurs ; comment il l'a mis en
possession
de mouvement,
de repos, de réunion,
de séparation,
de
voix, de forme, et comment
il lui a disposé un oeil,
que
il a mis dans cet oeil la faculté de
dis-je ! comment
voir,
et cela dans les plus petits insectes
qui naissent.
Or, s'il
était de la nature
du temps
de le produire
et de le
cet insecte
créer,
n'aurait
pas été composé
de cette
façon merveilleuse,
avec cet ordre admirable
; ce ne peut
être que l'effet des dispositions
prises par un Être puissant
et sage.
-
61 -
si l'on regarde
la moindre
même
ce
petite
plante,
variées dans ses fleurs, ses feuilles,
qu'elle réunit de couleurs
ses branches 1, sa tige, ses veines, la diversité
du goût de ses
différentes
son odeur, ses avantages
et ses inconvéparties,
encore
les dispositions
nients, cela indique
prises par un
et sage. Comment!
Être puissant
si l'homme
ramène
sa
la perfection
de sa forme,
considère
pensée sur lui-même,
la beauté de sa personne,
la belle proportion
de sa construcla sagesse,
tion, en y joignant les qualités qui luisontpropres,
la science, l'intelligence,
la discussion,
la réflexion
sur les
choses subtiles
et les sublimes,
dans les divers
son habileté
arts et son adresse à les inventer,
son expérience
dans les
sa domination
sur tous les animaux
obscures,
questions
par
la supériorité
de sa raison et l'abondance
de son intelligence;
et s'il réfléchit
dont nous venons
que malgré cette perfection
de parler,
il est faible, il a besoin de ce qu'il y a de plus
victime de la maladie
petit dans le monde et de plus grand,
et de la fatigue,
à repousser
les calamités
impuissant
qui
de sa
des causes de son existence,
l'accablent,
ignorant
et de sa diminution,,
croissance., de son augmentation
ayant
et l'aide,
cela lui
besoin de quelque
chose qui le redresse
aussi les dispositions
arrêtées
prouvera
par un Etre puissant
et sage.
ce monde
et ce qu'on y
Il en sera de même s'il considère
voit de témoignages
d'un plan arrêté et de traces de composition dans les apparences,
les formes et les figures, joint à
les unes aux autres
et ont
ce que les parties sont contiguës
du chaud et
besoin
les unes des autres dans la succession
des principes
du froid, de la nuit et du jour, la concordance
leurs qualités
et leur aide mutuelle,
malgré
primordiaux
l'oeuvre
d'un
et leur différence
contraires
; il reconnaîtra
et d'un sage.
puissant
de
la production
à quelqu'un
S'il était permis
d'imaginer
il serait facile à un autre d'image
ce monde sans créateur,
De
1. Ce sens manque aux dictionnaires.
— 62 —
une
ner qu'une construction
peut exister sans constructeur,
une figure
écriture sans écrivain, un dessin sans dessinateur,
en voyant un château
et il lui serait loisible,
sans auteur,
solide et une construction
ferme, de croire qu'il est arrivé
de terre
ceci : que de l'eau a été versée sur un monticule
sans qu'un ouvrier
et mélangée
amassée
y ait
par hasard,
porté la main, que la terre se soit liée et ait été humectée,
et qu'ensuite
elle ait été coulée sous forme de briques
sans
et d'un carré
mesure
d'une
admirable,
parfaite
ni personne
pour la battre;
dispositions
prises à l'avance
du château
ont été établis,
les fondements
qu'ensuite
et que se sont élevés ses
que ses bases ont été raffermies,
de sorte qu'alors
ses murs
et ses assises,
se
pilastres
ses pierres
se sont complétées
sont allongés,
angulaires
dans les airs,
et les briques
se sont élancées
se sont
sur ses bords
et se sont mises en ordre de la
amoncelées
plus belle façon; puis que sont tombés tout seuls des arbres
les troncs de palmiers et les poutres transversales,
taillés à
la mesure des chambres
et des contours,
déposés pour la
tout cela sans que personne
les ait récoltés
construction,
ni taillés à la serpette;
Usaient été rabotés sans
qu'ensuite
raboteur ou sciés sans que personne tienne la scie, et raclés
sans opérateur.
est près d'être achevé et que les
Lorsqu'il
ces poutres se dressent
parties inclinées ont été redressées,
d'elles-mêmes
et se piquent en terre sur leurs bases, foraient
toit sur ses chambres,
et ses colonnes s'établissent
sous elles.
Puis ses parois se ferment
sur lui, ses portes se dressent
et se ferment d'elles-mêmes;
ensuite le château
s'enduit
de
chaux, de torchis, se pave de dalles, se couvre de plâtre,
de
et d'ornements
de toutes sortes; sa construction
peintures
est complète et solide, toutes les parties isolées sont réunies,
et le plan le plus parfait, de
d'après la meilleure
disposition
sorte qu'aucune
aucun roseau ne se
paroi, aucune brique,
découvre sans que le spectateur
n'y admire la sagesse qui a
à sa construction,
ainsi que le besoin auquel elle
présidé
— 63 —
sans opérateur
sans auteur qui
répond,
qui l'ait construite,
l'ait produite,
sans ouvrier
sans personne
qui y ait peiné,
qui en ait fait le plan.
De même,
en regardant
un navire
rendu pesant
chargé,
sortes de marchandises
et les
par les diverses
qu'il contient
variétés
de commerce,
se maintenant
en équilibre
d'objets
sur la pleine
ou y voguant,
mer,
qui croirait
que ses
et ses flancs se sont composés
planches
d'eux-mêmes,
que
ses clous et ses pointes se sont cloués d'eux-mêmes
et se sont
en faire
un vaisseau ? Puis il y aurait
réunis
luipour
même transporté
la cargaison
et le navire
se serait rempli,
se serait tenu en équilibre
sur l'eau et se serait mis en
route au moment nécessaire.
Si l'on regarde
une étoffe tissée ou un brocart
également
couvert de dessins, qui croirait
que son coton a été cardé,
de soie est devenue
il a été
que sa bourre
pure, qu'ensuite
filé au fuseau, tordu,, teint, que les pelotons se sont joints, que
la chaîne s'est tendue, et qu'elle s'est enroulée sur son métier,
les uns aux autres,
de sorte que le
que les fils sont réunis
tissu se soit tissé et se soit dessiné
(tout seul et sans ouvrier) ?
Du moment
donc qu'il ne saurait exister
d'homme
ayant
une pareille
comment
le croire
imagination,
pourrait-on
de ce monde,
d'un
ordre étonnant
et d'une composition
éclatante?
Si quelqu'un
entre la composition
du
prétend
distinguer
monde et celle qui a l'homme pour auteur, parce que l'habitude
les vêtements
n'admet
pas que des maisons se construisent,
et qu'on ne
se tissent, les vases se colorient
d'eux-mêmes,
et par l'effet des forces
trouve rien de pareil dans l'expérience
: Comment
admettez-vous
on lui répondra
naturelles,
que
ce qui est plus étonnant
et plus grand que les exemples
que
libre et sans
sans auteur
nous avons cités, se soit produit
de
S'il prétend
créateur sage et puissant?
que la composition
et cette
ce monde d'après
cet ordre (que nous lui voyons)
— 64 —
.
nous disons
est le fait des forces naturelles,
ordonnance,
sages,
alors que ces forces sont des êtres vivants, puissants,
savants, et il ne reste plus matière à disputer entre nous et
il n'y a qu'à changer les noms et les attrinotre adversaire;
et sa puissa sagesse
buts. S'il nie la vie de la nature,
une action
alors qu'il existe
se peut-il
comment
sance,
sans un auteur sage, vivant et puissant?
solide et certaine
et par hasard que cet
S'il prétend que c'est par définition
et cela n'arc'est inimaginable,
s'est produit,
arrangement
il faudrait
rive que dans des cas rares. Si on l'admettait,
d'un emplacement
admettre
vide, sans
que le possesseur
construction
d'aucune espèce, le verrait, après une nuit, par
hasard, un matin, couvert de maisons toutes bâties et planté
de bâtisse et d'une
dans les meilleures
conditions
d'arbres,
de refuge à l'hérétique
Point
merveilleuse
composition.
de Dieu! Car il en est
contre les preuves et les merveilles
aux autres.
une lui-même,
et il sert d'exemple
à d'autres
recourir
Nous n'irons
pas,, sur ce chapitre,
de ce qui est
nous nous contentons
semblables;
exemples
sûr et bien clair, sans nous attaquer à des questions
obscures
ou subtiles,
car nous avons l'intention
d'étudier
ces questions à fond et de les expliquer
en détail dans notre livre
et la Confiance,
intitulé : La Religiosité
remercier
pour
Celui qui nous a accordé
le bienfait
de la croyance
en
un seul Dieu, pour prendre
la défense
de la religion et
Dieu nous
pour être un motif de réflexion pour les penseurs.
aide!
Sachez donc que s'il pouvait exister un corps quelconque
sans avoir été créé par Dieu, il pourrait
s'en rencontrer
qui
seraient
de toute preuve de son existence
dépourvus
; or,
puisqu'il n'y en a que de créés par lui, aucun ne manque de
cette preuve.
Si l'on dit : Comment sait-on que ce corps est
fabriqué et créé ? Je réponds : Par les traces de nouveauté
: Quelles sont-elles?
que l'on voit en lui. Et si l'on demande
Je dirai ; Ce sont les accidents,
dont les substances
ne sont
— 65
—
comme la cohésion,
la séparation,
le
jamais dépouillées,
le repos, la couleur, le goût, l'odeur
et autres
mouvement,
qualités. Si l'on nie les accidents et leur contingence,
parlez comme nous l'avons mentionné
sur ce sujet dans le
des accidents
rend
premier
chapitre 1. La contingence
la contingence
certaine
des corps., et celle-ci l'existence
du producteur,
du créateur
qui les a formés (qu'il soit
exalté !)
J'ai lu dans un livre des anciens
de leurs rois
qu'un
un sage sur la meilleure
interrogea
preuve de l'existence
de Dieu.
— Les
preuves en sont nombreuses,
répondit le sage, et
la première,
c'est ta question,
car on ne s'informe
pas d'un
— Et ensuite?
non-être.
dit le roi. — Le doute même de
ceux qui doutent, car on ne doute que de ce qui existe, non
de ce qui n'existe pas. — Et puis ? reprit le roi. — C'est
de le comprendre,
chose dont on ne peut
s'empêcher.
— Encore, dit le roi. — La nouveauté
des êtres et leur trans— Et
formation
contre leur volonté.
quoi de plus ? — La
vie et la mort, que les philosophes
et
appellent croissance
usure. Vous ne trouverez personne qui se soit donné la vie
à lui-même ; et il n'y a point de vivant sans qu'il n'ait du
de la mort et personne n'y échappera.—
dégoût à l'endroit
Et ensuite ? — La récompense
actions, et
pour les bonnes
la punition pour les mauvaises,
ces deux choses dont tout le
monde parle.— Et puis ? dit leroi.— Je trouve que c'est déjà
trop, conclut le sage.
On dit, dans les traditions,
différèrent
que les Israélites
d'opinion à ce sujet, allèrent trouver un savant et lui demandèrent comment
il était parvenu à la connaissance
de Dieu :
— Parce
et a brisé mes
qu'il a contrarié mes résolutions
projets, répondit-il.
Les livres révélés sont remplis
Dieu qui appuient
l'argumentation,
1. Ci-dessus, p. 41.
des preuves de l'unité de
parce que c'est un sujet
— G6 -=
qui touche à l'essence même de la Création, et en particulier
Dieu a dit à son prophète,
le Qor'ân.
quand il lui demanda
à sa connaissance:
sont les preuves
qui mènent
quelles
« Dans la création
des cieux et de la terre, dans la succesdes jours et des nuits, dans les vaisseaux
sion alternative
qui
des
aux hommes
à travers
la mer pour apporter
voguent
du ciel
choses utiles, dans cette eau que Dieu fait descendre
et où
et avec laquelle il rend la vie à la terre morte naguère
de toute espèce, dans les variail a disséminé
des animaux
tions des vents et dans les nuages astreints
au service
entre
ciel et terre, dans tout ceci il y a certes des signes pour
tous ceux qui ont de l'intelligence
\ » Il s'est indiqué
luimême par ses actes particuliers
et les merveilles
de ses
oeuvres
que personne ne saurait imiter : « Nous avons créé
l'homme de l'argile fine, ensuite nous l'avons fait une goutte
de sperme fixée dans un réceptacle
: « Béni
solide, » jusqu'à
soit Dieu, le plus habile des créateurs
\ » Voyez-vous
quelfaire une chose semblable?
Il a dit encore :
qu'un prétendre
« Qui donc a créé les cieux et la terre? Qui donc envoie l'eau
du ciel, avec laquelle nous faisons germer nos jardins riants?
Ce n'est pas vous qui faites pousser les arbres. Est-ce quelque
autre dieu que Dieu ? Et cependant
vous lui donnez des
celui quia établi solidement
égaux 1 —Quidoncest
la terre?
Qui a fait surgir les fleuves au milieu de sa surface ? Qui a
établi des montagnes
et élevé une barrière
entre les deux
mers? Est-ce quelque autre dieu que Dieu ! etc. » Et ceci :
« La semence dont vous engendrez,
est-ce vous qui la créez
ou bien nous? «Dieu leur indique sa personne
par ses oeuvres,
en les réduisant à l'impuissance
de l'imiter
dans les derniers
versets : « Pourquoi
donc, si vous ne devez jamais être
jugés
et rétribués,
ne ramenez-vous
pas l'âme prête à s'envoler
?
Dites-le si vous êtes sincères ! »
de rechercher
ce qui est en dehors du livre de
S'occuper
1. Traduction de Kazimirski,
2. Id. op., p. 306-307.
p. 24.
— 67 ^~
de zèle, car c'est là que tout ce qui est
et le considère.
pour celui qui y réfléchit
possible apparaît
Dieu a encore dit : « Il y a des signes en vous-mêmes
: ne
1
les voyez-vous
et vous ne
pas ? » Certes, vous les trouverez
les produirez
pas, car vous n'en possédez
rien, en fait de
de maladie
ou de jeunesse.
Il a dit encore : « Nous
santé,
ferons éclater nos miracles
sur les différentes
contrées de la
terre et sur eux-mêmes,
ce qu'il leur soit démontré
jusqu'à
à raison
de ce
que le Qor'àn est la vérité 2, » c'est-à-dire,
de témoignages
de l'art divin, de preuves
qu'ils contiennent
de bel arrangement
et d'indices
de contingence.
dans une tradition,
On nous rapporte,
qu'un homme interou
(Bâkir),, fils d'cAli (Zéïn-el-'Abidîn),
rogea Mohammed
son fils Dja'far
(Çâdiq), fils de Mohammed,
par ces mots :
« 0 fils du prophète
de Dieu! vois-tu ton Seigneur quand tu
: « Je n'adorerais
Il répondit
l'adores?»
que
pas un seigneur
cela se fait-il ? » reprit
je ne verrais pas. —- Et comment
« Certes, dit-il, les yeux ne le voient pas
le questionneur.
de la vue, mais les coeurs le voient par les
par le témoignage
vérités de la foi; on ne le perçoit pas par les sens et l'analogie ne sert point à s'en former une idée ; on le connaît par
on le décrit par ses attributs
les indications,
; à lui apparIl est glotiennent
la création et le pouvoir décommander.
et il est démontré
rifié par le vrai,
par la justiceJj
il peut tout.
»
fils de Hoséin (que
On demanda à 'Ali (Zéin-el-cAbidîn),
Dieu soit satisfait de tous deux !) : & Quand existait ton Sei— Et quand n'existait-il
pas, notre Seigneur?»
gneur?
répliqua-t-il.
était
d'avis que les hommes
d'un sage qu'il
On raconte
devaient se contenter
de ce qu'il énonçait en fait de croyance
à l'unité de Dieu, et qu'il ne leur permettait
pas de se livrer
Dieu
est un
excès
1. Qor., LI, v. 21.
2. Qor., ch. XLI, v. 53.
3. Corriger JJo en J_b
— 68 —
11 disait : « Cette croyance
à de plus amples investigations.
se divise en quatre points : connaître l'unité de Dieu, avouer
croire sincèrement
en sa divinité,
s'efqu'il est le Seigneur,
»
forcer de le servir.
Les sages d'entre les Arabes païens, malgré leur impiété
et leur ignorance,
faisaient allusion à lui dans leurs vers, et
le louaient de ses faveurs et de ses bienfaits.
Entre autres,
Zéïd ben 'Amr ben Nofaïl ' a dit :
« C'est toi qui, par l'excès de ta grâce et de ta miséricorde,
envoyas à Moïse un messager qui l'appela.
» Tu lui dis : Va-t'en avec Aaron, et appelle à Dieu Pharaon
qui est impie.
» Dites-lui tous deux : Est-ce toi qui as élevé cette terre sans
propos délibéré, pour qu'elle se tienne comme elle est?
>, Est-ce toi qui l'as aplanie sans la fixer par des pieux, pour
qu'elle se tienne comme elle est ?
» Dites-lui encore : Qui donc envoie le soleil le matin, pour que
tout ce qu'il touche de la terre devienne clair ?
» Qui a fait pousser les plantes dans le village et dans les
champs, pour que les légumes en proviennent et croissent, fixés
en terre ? »
Le même disait encore ! :
« Je me livre à celui à qui la terre se livre, elle qui porte
roches lourdes.
» Il l'a étendue comme un tapis, puis lorsqu'il la vit se tenir
équilibre sur l'eau, il enfonça en elle les montagnes.
» Je me livre à celui à qui se livre le* nuage qui porte une
douce et limpide ;
w Lorsqu'il est poussé vers un pays, il lui obéit et y verse
grands baquets d'eau- »
Puis
il le décrivait
par des attributs
que les créatures
des
en
eau
de
sont
l.Voir ci-dessua, p, 56, note 2,et A. Sprenger,DasLcben
und dicLchre
des Mohammed, t. I, p. 84 et 85, où les vers cités sont traduits, avec de
légères différences.
2. Id. op., t. \, p. 86. Le Kitâb-el-Aghâni, t. III, p. 17. ne cite que
trois de ces vers disposés dans un ordre différent.
— 69 —
à créer, parce qu'il savait que
elles-mêmes,
impuissantes,
c'est un concept absurde,
que celui d'un fait qui n'aurait pas
d'auteur.
Je mentionnerai
encore ceci, que je questionnai
un certain
Persan des environs de Sindjar par une sorte de plaisanterie
oju debadinage,
parce que je le voyais avec un corps flasque
: « Qu'est-ce
et une langue embarrassée
qui prouve que tu
» Il me répondit
: « Ceci, que je ne puis me
as un Créateur?
» Cette vive riposte me rit l'effet d'une
créer moi-même.
pierre qu'on m'aurait forcé d'avaler.
d"Amir
Je ne puis comparer cette anecdote qu'à l'aventure
le Khalife 'Othmân,
fils d"Afîân
fils d"Abd-Qaïs,
lorsque
(que Dieu soit satisfait de lui !) partit en guerre contre lui ; il
en désordre,
tout
les cheveux
était revêtu d'un manteau,
« Où est ton Dieu, ô
à la façon des Bédouins.
poudreux,
» dit le Khalife. — « Il nous guette, » répliquaBédouin?
t-il.
Cette
réplique
remplit
de terreur
menaça.
Du même genre est encore ce qu'a
:
fils de Qais 1, avant l'islamisme
'Othmân,
dit Çarma,
qui
le
fils d'Ans,
« Pour lui le moine chrétien, cloîtré, est devenu le gage de
Jonas 2, lui qui jouissait d'une vie aisée et agréable.
» Pour lui les Juifs font leur lente procession, et c'est là leur
religion, la chose difficile et importante.
» Pour lui les Chrétiens se tournent vers le soleil (levant) et
chôment leurs fêtes en foules innombrables.
» La hête fauve, dans les montagnes, tu la vois se cacher devant
lui dans les dunes et dans les sables où le nuage seul donne de
l'ombre. »
que par crainte de lui les Juifs font leurs prodans les cloîtres,, et
que les moines s'emprisonnent
C'est-à-dire
cessions,
1. Le même qu'Abou-Qaïs Çarma ben Mâlik, dans Sprenger, op.
laud.,t. III, p. 34, note 2. Mas'oûdî, Prairies d'or, t. I, p. 144, écrit
Sormah, fils d'Abou-Anas.
2. Allusion à la légende de Jonas, dont le nom avait été tiré au sort.
Voyez d'Herbelot, Bibliothèque Orientale, au mot JOUNOUS.
— 70 —
leurs
connaissent
les bêtes
sauvages
que, par ses preuves,
discerde raison
sans avoir
et leurs
intérêts
mariages
nante, mais chaque être le connaît selon le degré de sa comà son
dont il peut raisonner
et de la manière
préhension
endroit.
de
dans
la grande mosquée
m'a récité,
En-Nahrabendî
Baçr.a, les vers qui suivent :
« Si un homme intelligent descend (par la pensée) dans les différentes régions du ciel, ou s'il séjourne dans les contrées les plus
éloignées ;
» Et qu'il n'y voie pas de créature qui le guide vers la bonne
direction, et s'il ne lui vient pas une révélation de la part de Dieu;
» S'il n'y voit que lui-même,
sa création lui suffira comme
preuve de l'existence d'un Créateur, à l'égard duquel on ne saurait
être entêté,
» Preuve de sa création et de son invention (récente), témoin qui
illumine la suite des siècles. »
Il y a, dans ce que nous venons
de dire, un nombre
suffisant
de
d'exemples
pour celui qui tire de bons conseils
est équitable,
évite la négation
et l'obstination
lui-même,
;
mais celui à qui Dieu n'a pas donné de lumière reste dans les
ténèbres.
L'existence
de Dieu étant prouvée,
maintenant
à
passons
l'étude de ses attributs.
RÉPONSE A CELUI QUI DEMANDE : QUI EST-IL, QU'EST-IL
ET COMMENT EST-IL ?
Je dis que d'interroger
sur ce qu'il est, sur sa personnalité et son essence,
est impossible,
en tant qu'enquête
sur sa
à ces choses les représente
personne,
parce que l'allusion
dans l'imagination;
or, il ne se représente
dans l'imagination
à des choses sensibles,
que des choses finies ou semblables
ce qui est une des qualités
où l'on reconnaît
la contingence.
Mais si l'on veut interroger
sur sa preuve et la preuve de ses
— 71 —
il n'en est point ainsi. C'est comme si quelqu'un
attributs,
du Créateur
est prouvée pour moi ; or,
disait : L'existence
qu'est-il ? La réponse vraie, c'est qu'il esta la fois le premier
le caché, l'éternel, le créateur, etc.,
et le dernier, l'extérieur,
jusqu'à ce qu'on ait énuméré la totalité de ses noms et de
Si la même personne
ses attributs.
prétendait
interroger
sur l'essence de sa nature,
on répondrait
qu'elle n'est pas
ni connue par l'acperceptible
par les sens, ni imaginable,
tion de l'atteindre
et de l'embrasser.
Si elle prétendait
encore
c'est en faire un non-être
et une
quelui donner ces attributs,
entité vaine, sachez que cette idée n'est qu'une suggestion
de l'ignorance
et une absurdité
en fait de futilités ; et l'on
parlerait en ce cas de ce que la création nécessite un créateur, l'action un auteur, comme nous l'avons dit ; et si l'on
à ces qualités (pour serréclame un pareil ou un semblable
vir de terme de comparaison),
cela nous obligerait à admettre
deux dieux, l'un perceptible
par les sens, et l'autre non ; et
ensuite l'absent
au présent, pour déternous comparerions
miner le premier. Mais il n'y a d'autre
dieu que le Dieu
unique !
Il n'est pas indispensable
de renoncer
à1 savoir ce dont
dans laquelle nous
nous sommes sûrs, à cause de l'ignorance
sommes (du reste). Lorsque nous entrons en rapport avec une
au milieu delà foule, sans savoir qui elle est et ce
personne,
à la
qu'elle est,, il n'est pas nécessaire
que nous renoncions
connaître
de ses qualités
nous reste
parce qu'une partie
cachée. De même, lorsqu'il
a été prouvé
que l'existence
d'un acte sans auteur est absurde, et qu'ensuite
nous constatons un acte dont nous ne voyons pas l'auteur,
il n'est pas
nécessaire
soit
que notice science de ce qui est évident
anéantie par notre ignorance (du reste).
On demanda au prophète (que Dieu le bénisse et le sauve !)
quelle était la nature de Dieu ; c'est alors que fut révélée la
1. Il faut, pour le sens, suppléer JlL4 dans le texte.
79
sourate qui décrit ses attributs
: « Dis : Dieu est un. C'est le
et n'a point été enfanté.
Dieu éternel.
Il n'a point enfanté,
Il n'a point d'égal 1. » Cela veut dire qu'il est un, non pas
ni comme un éternel;
qu'il est comme un qui serait éternel,
il n'a point enfanté, c'est-à-dire
les anges et les autres créatures spirituelles
mots on nie qu'il ait
; et par les derniers
un égal et un semblable.
Le prophète
a dit, à ce qu'on rapporte,
à un Bédouin
qui
l'avait interrogé
au sujet de Dieu : « C'est celui que tu invoques
mal t'a touché, et qui répond à ta prière;
lorsqu'un
qui fait
tomber la pluie des nuages dans les années stériles,
quand
tu l'en pries, et fait pousser les plantes,
et qui te rend ta
monture
s'est égarée dans le désert. » Il décrivait
lorsqu'elle
au moyen de ses actes. Le témoiDieu, par conséquent,
des citations
de pagnage du Qor'ân dispense de rechercher
reilles anecdotes,
Dieu y a dit: « Qui donc exauce
puisque
l'opprimé quand il lui adresse sa prière ? Qui le délivre d'un
malheur 2 ? »
Une tradition,
sur l'autorité
rapportée
par El-Maqbarî
aurait
ces
d'Abou-Horaïra
3, dit que le prophète
prononcé
paroles : « Le démon viendra trouver l'un de vous et ne cessera de lui dire : Qui a créé ceci et cela? Il faut lui répondre
:
Dieu ! jusqu'à ce qu'il dise : Et qui a créé Dieu ? Lorsque vous
aurez entendu cela, ayez recours à la récitation
du chapitre
» Or donc, continua
Ellkhlâç.
Abou-Horaira,
pendant
que
vint à moi et me dit : « Qui
assis, quelqu'un
je me trouvais
a créé le ciel? Je lui répondis : C'est Dieu. — Et qui a créé la
terre?—
Dieu.—
Et qui a créé la création?—
Dieu. — Et
Je me levai et m'écriai
: « Oui,
qui a créé Dieu? » reprit-il.
a dit vrai ! » et je récitai les versets : Dis : Dieu est
le prophète
etc.
un, c'est le Dieu éternel,
1. Chapitre CX11 du Qor'ân, qui porte le titre de Sonrat
cl-I/;hlâç et
ne se compose que de quatre versets.
2. Qor., oh. XXVII, v. 63.
3. Sur ce personnage célèbre, voir Ibn-Khallikàn,
Biof/raphical Dictionary, trad. de Slane, t. I, p. 570, note 2.
— 73 —
Voilà
il a été interdit
de réfléchir
sur Dieu,
pourquoi
n'est pas possible à l'imagination
et à la pensée de
puisqu'il
l'atteindre.
Celui
demande
ce qui
n'a
de
qui
point
chemin
en revient
à l'une de ces deux choses,
d'accès,
ou qu'il doute ou qu'il nie. Or, la négation
et le doute
sont empreints
d'infidélité.
On dit: Réfléchissez
sur la créacar la création
mène à lui, tandis
tion, non sur le créateur,
que lui ne saurait être atteint.
Je ne connais personne,
d'entre les différentes
espèces de
l'existence
d'une
gens et de- peuples,
qui ne reconnaisse
chose dans l'autre
de ce qui est dans le
monde, différente
monde actuel. Entre autres, on peut citer la doctrine
des
à l'endroit
de la matière,
philosophes
qu'ils considèrent
comme opposée aux corps célestes ou terrestres.
Il y en a
la croyance à l'existence
d'un être
parmi eux qui professent
vivant et raisonnable,
bien
que la mort ne saurait atteindre,
vivant,
qu'ils n'aient
jamais vu d'être
raisonnable,
qui ne
meure pas 1. D'autres disent que la substance
des sphères célestes est autre chose que les quatre éléments de la nature,
bien qu'ils n'aient jamais rien vu de l'essence de ces éléments ; d'autres croient qu'il y a des parties de la terre où la
du jour est de vingt-quatre
heures et d'autres parlongueur
ties d'où le soleil reste absent pendant six mois, bien qu'ils
n'en aient rien vu; d'autres
pensent que la goutte de sperme
se transforme
en un caillot de sang, celui-ci en un morceau
de chair, quoiqu'ils
n'en aient rien vu de leurs propres yeux.
D'aucuns parlent d'une terre qui n'entre pas dans la componi dans celle des plantes;
sition des animaux
d'autres,
parmi les dualistes, parlent d'une lumière pure et de ténèbres
et sans
pures dans l'autre monde, sans qu'elles se touchent
et pourtant ils n'ont vu que des corps
qu'elles se mélangent,
de parties sous diverses
ressemblances.
Il serait
composés
tous les cas analogues ; ce n'est que
trop long de mentionner
pour que vous sachiez que celui qui dit que ce qu'il voit
1. Le pronom affixe de iJut.ll, 1 doit être supprimé dans le texte.
— 74 —
existe seul, et que tout ce qui échappe à sa vue est pareil à
absurde et vaine.
ce qu'il voit, émet une opinion
le repos., la réunion,
le mouvement,
Ensuite nous trouvons
le dégoût,
le plaisir,
la joie, la tristesse,
la séparation.,
accidents
encore, qu'il
la haine, et bien d'autres
l'amour,
de coun'est pas possible de décrire en parlant de longueur,
de goût, ou d'une, qualité
queld'odeur,
leur, de largeur,
on ne peut pas dire qu'ils n'existent
pas,
conque ; cependant
la
De même la raison,
parce qu'ils n'ont point ces qualités.
le sommeil : il n'y a point de
l'âme, l'esprit,
compréhension,
et qu'elles n'aient
doute que ce ne soient des choses constantes
On sait qu'elles
tenant par leurs accidents.
des personnalités
il y en a. Ces
ni combien
existent ; on ne sait pas comment,
en nous-mêmes
;
proches de nous, ou existent
les entourer;
et nous
ne pouvons
entourent)
(elles
on ne peut les nier parce
existent,
cependant,
puisqu'elles
en
Comment
donc pourrait-il
ont divers aspects.
qu'elles
les a créées,
être autrement
pour Celui qui les a produites,
Il n'y a point de
les a établies dans leurs différents
grades?
en rang à la chose
est supérieur
doute que tout producteur
et d'un degré plus élevé.
produite,
la
dit : « Vous
mettez
tous les attributs,
Si quelqu'un
l'âme et tout ce que vous venez d'énumérer,
raison, l'esprit,
sur le même rang que le Créateur
qui nous appelle à lui, et
vous admettez
étant égaux, les objets euxque, les attributs
à ceux qui
mêmes le sont, » on ne le niera pas par rapport
1 il
c'est
lui
l'âme
et
la
car
raison,
y a des
prétendent
que
et d'autres
gens qui disent que Dieu est l'âme des créatures,
il faut que
On répondra
: Seulement
qu'il est leur raison.
sont
des attributs
les objets soient égaux si les définitions
aux mots,
ils sont parfois
semblables
avec
égales. Quant
Est-ce que nous ne disons pas de Dieu:
des sens différents.
encore à d'autres ; il est unique,
Lui, quand ce mot s'applique
choses
sont
nous
1. Lire ^
dans le texte,
— 70 —
et d'autres
aussi le sont, qui se distinguent
par l'unité
les nombres.
Nous disons:sa
et nous le
parmi
personne,
disons encore d'autres que Dieu, des animaux et des plantes :
Leur personne.
Dieu a dit, Dieu a fait, un tel a dit, un tel
a fait; car les noms sont des signes des idées, et on ne peut
celles-ci qu'en employant
ceux-là.
exprimer
Si nous en venons à une explication
nous dirons
détaillée,
que l'acte de l'homme se manifeste par le moyen d'un organe,
mais non celui de Dieu; que l'homme
agit par un instrument,
mais non lui; qu'il agit dans le temps et dans le lieu, tandis que l'action de Dieu est antérieure
au temps et au lieu.
Y a-t-il donc, entre ces deux actes, d'autre
ressemblance
lien est de même pour les autres
que le mot qui les désigne?
attributs.
Dieu
n'est
Une autre
ni l'âme,
ni la
que
preuve
comme
le croient
c'est que
raison, ni l'esprit,
certains,
les âmes sont divisibles,
et que les formes
et les individus les séparent.
La divisibilité
est un partage,
et le
il n'y a point d'objet qui se partage,
partage est un accident;
dont on n'imagine
; or, se rassemqu'il puisse se rassembler
de la substance.
Les vivants
bler, c'est encore un accident
ou que
vivent, les morts meurent ; et il faut absolument
l'âme soit anéantie
ou qu'elle
par la mort de son possesseur,
revienne à sa totalité (l'âme universelle),
ou qu'elle se transle retour, ce sont
porte à un autre ; or, l'anéantissement,
encore des accidents
de la substance.
Nous avons précédemment
expliqué les preuves de la conil en est de même pour les esprits,
tingence des accidents;
et de même pour la divergence
et la supériorité
relative des
: insuffisance,
raisons, ainsi que de leurs défauts
négligence,
erreur, tout cela prouve qu'ils sont contingents.
n'est que
La raison, dans notre connaissance
imparfaite,
comme l'ouïe pour l'oreille,
la vue pour l'oeil, l'odorat pour le
nez; tout cela existe sans qu'on sache comment ni combien.
Si quelqu'un
dit: Dieu a-t-il une entité, bien que nous
— 76 —
c'est le rapL'entité,
ne la connaissions
pas ? On répondra:
et ce mot de howa est
port de howa (lui) à sa signification,
c'est perQuant au sens d'entité,
(au moins) une indication.
sasonnalité, et certes, par ma vie ! Dieu a une personnalité
vivante, sans qu'on
vante, entendante,
voyante, puissante,
sache comment.
Si l'on dit: Connaît-il sa personne?
Répondez : Il n'est pas différent de sa propre personne,
pour qu'il
doive la connaître
en dehors de sa science ; il a, en sa personne, la science et son objet.
Certains on dit qu'il est la même chose que les forces nadu
turelles dont proviennent
la création et la composition
monde. Or, les forces naturelles
sont des choses ayant des
contraires
les unes aux autres,
répulsions
réciproques,
menées et contraintes
à elles, aupar une force extérieure
tant de signes de contingence;
elles ne sont ni vivantes,
ni savantes, ni libres, ni puissantes,
pour qu'on croie qu'elles
ont pu produire ces oeuvres solides et certaines.
Si on leur
attribue ces mêmes qualités, alors elles sont le Créateur luiselon la propre prétention
de ces gens, avec une
même,
de leur part. Et s'ils n'adsimple erreur de dénomination
mettent
vraie que de
pas l'action, celle-ci ne sera pourtant
celui qui a ces qualités.
Les Musulmans
ont différé d'opinion
sur certains
de ces
points. Beaucoup d'entre eux ont nié la croyance
aux catéà Dieu, catégories
gories de lieu et de substance appliquées
ou un autre, ou une partie de lui
qui seraient ou lui-même,
seulement.
Si elles sont un autre ou une partie de lui, la
et si c'estlui-même,
croyance en son unité est détruite;
Dieu
serait alors plusieurs choses, en grand nombre. Dharrâr ben
2 ont dit : «
'Ami- 1 et Abou-Hanîfa
Ces deux catégories
s'appliquent à lui, parce qu'il n'y a pas d'être existant
qui ne
les possède; or, la cause delà catégorie
ubi est différente
de
1. Cité dans le Fihrist, t. I, p. 162.
2. Le célèbre jurisconsulte No'rnân ben Thâbit ben
Zoûtà, petit-fils
d'un Afghan de Kaboul affranchi. Cf. Fïhrisi, t. I, p. 201.
— 77 —
la catégorie
quid, parce que, quand vous entendez une voix,
vous savez qu'elle a une cause, un auteur, mais vous ignorez
ce qu'il est; ensuite vous le voyez, et vous savez ce qu'il est;
c'est
autre
chose
où il est. » Le sens
que de savoir
de quid, pour ces deux auteurs,
c'est que Dieu se connaît
lui-même
non par des preuves
comme
par contemplation,
nous le faisons.
diffèrent d'opinion
à son endroit;
Les anthropomorphistes
les Chrétiens
prétendent
qu'il est une essence
éternelle;
Hichâmben
el-Hakam'
et Abou-Djacfar
elAhwal
(le louche),
de la voûte", prétendent
surnommé
le Démon
qu'il est un
ajoute : C'est un corps solide,
corps fini et limité. Hichâm
il est comme un lingot de métal,
qui a une certaine largeur;
il brille de tous les côtés comme une perle qui serait unique
à tous les points de vue; il n'est pas creux en dedans,
ni
spongieux.
On raconte de Moqâtil 3 qu'il aurait
dit : Dieu a la forme
d'un homme,
chair et sang. On demanda
à Hichâm:
Comment est fait celui que tu adores?
Il alluma une lampe :
sauf qu'il n'a pas de mèche. CerComme ceci, répondit-il,
tains ont dit: C'est un corps qui occupe l'espace de l'univers
entier et qui est plus grand que tout; d'autres:
C'est le soleil
lui-même.
D'autres
ont prétendu
ou
que c'est le Messie,
Enfin d'autres
ont cru que le monde
'Ait fils d'Abou-Tâlib.
se composait
d'êtres divisés en parties,
de forces et d'actions
mais contiguës
les unes aux autres,
bien qu'à
différentes,
des étages différents,
et que le plus élevé de ces êtres est le
Créateur.
On prétend encore qu'il n'a ni corps, ni attribut,
qu'on ne
1. Voir ci-dessus, p. 35.
2. Mohammed ben en-Nocmân, théologien chiite, ami dé" l'imâra
Dja'far ; fut le fondateur de la secte des Chèïtânirjyès. Fihrist,t. I, p. 176;
Maicàqif, éd. Sôrensen, p. 347; Chahrastâni, trad. Haarbrùcker, t. I,
p. 215.
3. Moqâtil ben Soléïmàn, auteur appartenant à la secte des Zéïdiyyès.
Fihrist, t. I, p. 179; Chahrastâni, trad. Haarbrùcker, t., I, p. 182.
— 78 —
ni savoir quelque chose de lui, et qu'il
peut ni le connaître,
de lui est
Au-dessous
n'est pas permis de le mentionner.
et sous la raison, l'Ame (universelle),
la Raison (universelle),
la Matière,
sous la matière
sous l'âme
l'Éther,
puis les
ou
forces
et on
naturelles;
juge que tout mouvement
de lui. Vous trouverez
force, sensible ou croissant,
provient
la réfutation
de ces sectaires,
en abrégé, dans le chapitre
consacré à l'unité de Dieu. Le mieux que j'aie à dire à ce
dans aucune de
sujet, c'est que l'homme ne doit se plonger
la preuve de la perces questions,
si ce n'est en admettant
sonnalité
de Dieu par les indices des attributs.
Quant à tout
ce qui dépasse cette proposition,
on gardera le silence là-desde Dieu (Moïse) quand l'infisus, et on imitera le prophète
»
dèle (Pharaon)
lui dit: « Qui est le Seigneur
des mondes?
et qu'il répondit
: « C'est le Seigneur
des cieux, de la terre,
et de tout ce qui est entre eux, si vous croyez'.
» Tel est le
chemin du salut. Si quelque ignorant
demande:
Comment
: La
est-il, où est-il, de quelle quantité est-il? (Répondez-lui)
à quelque
question comment ? exigerait
qu'on le comparât
la question combien ?
chose, lui qui n'a pas de semblable;
est une information
relative au nombre ; or, il est unique ;
et la question
où? revient
à demander
son emplacement;
mais il n'est pas un corps pour occuper un espace.
LE CRÉATEUR EST SEUL ET UNIQUE
Du moment
de Dieu est sûre au moyen
que l'existence
des preuves rationnelles,
il convient
de considérer
s'il est
car l'acte peut être le produit d'un auteur
un, ou plusieurs,
ou de deux ; toute une assemblée
à la conspeut collaborer
d'une maison ou à l'érection
truction
d'un minaret.
Mais le
résultat
de notre examen
est que les preuves qui montrent
1; Qor., Oh. XXVI, v. 22-23,
— 79 —
1 à celles
est seul correspondent
soil
qu'il
qui prouvent
car s'il y avait
deux dieux,
il faudrait
existence;
qu'ils
fussent
tous deux égaux en force, en pouvoir,
en science,
en intention,
en pérennité,
en volonté,
de sorte
qu'on
ne pourrait
l'un de l'autre
distinguer
par aucun de leurs
attributs.
S'ils sont ainsi, ce sont là justement
les attributs
de l'Unique,
le seul que la raison puisse admettre.
Si l'un
des deux êtres suprêmes
était plus ancien que l'autre et plus
le plus ancien
et le plus puissant
serait Dieu,
puissant,
être impuissant
et récent ne mérite pas le nom de
puisqu'un
divinité.
Ou s'ils étaient
résistant
l'un à
égaux, adversaires
il ne serait pas possible
ni
l'autre,
qu'il existât ni création
ordres, parce que, s'ils étaient tous deux ainsi, l'un n'aurait'
créé quelque
chose que l'autre se hâterait
de le
pas plutôt
la vie que l'un donnerait
serait aussitôt
anéantie
détruire;
Du moment
par l'autre.
que nous trouvons
que le contraire
seul est vrai, nous savons alors que Dieuest un etpuissant.
Cela
est contenu implicitement
dans ce passage du Qor'ân : « S'il
y avait un autre dieu que lui dans le ciel et sur la terre, ils
auraient
du trône est audéjà péri. La gloire du maître
2. » Et ailleurs : « Dis-leur:
dessus de ce qu'ils lui attribuent
S'il y avait d'autres
dieux à côté de Dieu, comme vous le
à coup sûr d'évincer
le possesdites, ces dieux désireraient
seur du trône 3. »
S'il y avait deux divinités,
elles seraient
ou toutes deux
et résister,
ou elles
également
pour se défendre
puissantes
Dans le premier
y seraient
cas, aucune dispoimpuissantes.
sition n'aboutirait,
la création
n'aurait
et
pas été achevée,
dans le second,
de croire qu'un impuissant
il est absurde
et l'autre
créer. Si l'un était impuissant
pourrait
puissant,
Et s'il était
ce serait
dit plus haut.
comme
nous l'avons
1. Lire dans le texte jljjj
2. Qor., oh. XXI, v. 22.
3. Qor., ch. XVII, v. 44,
— 80 —
permis de croire à deux êtres divins â cause de l'existence
il serait alors
d'une chose et de son contraire,
simultanée
des choses exisloisible de croire au nombre des principes
tantes, parce qu'elles sont de genre et d'espèce différents ; et
qu'elles sont d'une puissance parfaite sur la chose et son conle
d'une chose, s'il ne peut pas produire
traire, car l'auteur
est d'une puissance
de cette chose,
contraire
imparfaite.
en créant à la
la perfection
de sa puissance
Dieu a montré
fois la chose et son contraire.
De là vient la différence
qu'il y a entre les Mazdéens,
et les autres
les clahri ou matérialistes
les dualistes,
d'erreur.
Les Mazdéens
sectes
prétendent
que l'auteur
du mal ne
du bien ne fait pas le mal, et que l'auteur
fait pas le bien, car un seul genre ne peut faire qu'un
seul acte, comme le feu ne peut
servir
qu'à échauffer,
Ils ont donc appelé
le dieu bon,
la neige qu'à refroidir.
et le mauvais
et méchant,
Ahriman
Hormuz,
; ils ont
attribué toute belle et bonne action au bon principe,
toute
action laide et blâmable
au mauvais
et méchant,
son
adversaire.
certains d'entre eux ont
Ensuite, après avoir été d'accord,
différé d'avis et ont dit que le bon principe était éternel dans
le présent et dans l'avenir,
tandis que d'autres ont prétendu
était également
de même que les
que le mauvais
éternel,
dualistes
affirment
l'éternité
de la lumière et des ténèbres.
Une autre secte a prétendu
que le mal était récent, puis
ceux-ci
ont différé
sur la question
de savoir
d'opinion
il avait été produit;
comment
certains ont prétendu
que le
Bien éternel conçut une pensée mauvaise
et perverse,
d'où
naquit le mauvais et méchant principe;
or, c'est une contradiction avec leur point
de départ,
l'essence
de
puisque
l'Eternel
est une essence
bonne à laquelle
ne se mêle
ni mal ni calamité.
D'autres
prétendent
que le Bien
fit voltiger comme un flocon de laine d'où se produisit
son
sans intention
de sa part ni volonté;
de sorte
adversaire,
— 81 —
1 et
sot qui ne posqu'ils font du Bien un être présomptueux
ni l'ordre qu'il donne. Ces deux sectes
sède ni sa personne,
admettent
que le mal peut être produit par le Bien louable,
et que deux genres
différents
en provenir.
peuvent
Quel
besoin ont-elles
donc toutes deux de prouver
deux auteurs
différents?
Si l'on admet que le mal peut provenir
de ce bien
louable, qui leur garantit
que le bien ne puisse pas provenir
de ce mal blâmable?
Une troisième
secte de ces gens prétend
que l'on ne sait
ce mal, adversaire
du bien éternel, s'est propas comment
clairement
duit, de sorte qu'ils indiquent
qu'ils sont plongés
dans la stupeur et attirent le cloute sur eux-mêmes.
En quoi
se séparent-ils
de ceux qui les combattent?
S'il est permis
de croire à la contingence
du Mauvais,
auteur
du mal,
ne pourrait-on
croire à celle du
pourquoi
pas également
se divise
Bon, auteur du bien ? De sorte que leur créateur
en deux êtres également
contingents.
Tous prétendent
tendit des embûches
au
que le Mauvais
Bien et lui disputa
le pouvoir,
ses
que le Bien rassembla
de la lumière,
et le Mauvais les siennes des parties
troupes
des ténèbres,
se combattirent
qu'ils
longtemps,
que les
à conclure une
ensuite et les invitèrent
anges s'entremirent
trêve et une paix pour la durée de sept mille ans, qui est la
Ils conclurent
donc la paix, à la condition
durée du monde.
du jugement
et de la
que la plus grande partie du pouvoir,
cette durée fixée, appartiendrait
au
prépondérance,
pendant
mauvais principe.
A l'expiration
de cette durée, le pouvoir
serait remis au Bien éternel.
Le Mauvais
se mit donc à être
assuré du pouvoir jusqu'à ce que se termine
le monde mauet la discorde,
et que le pouvoir retourne
vais, les troubles
au bien pur. C'est là une opinion
évidemment
contradictoire et qui ne se tient pas. Comment
une âme pourrait-elle
1. Je ne sais comment il faut lire le mot .>**llj^du texte; peut-être
6
— 82 —
et vaincu, et comadorer avec confiance un être impuissant
soit
et méchant
être sûr que le Mauvais
ment
peut-on
à ses promesses ? Car, s'il le faifidèle à ses engagements,
sait, ce serait de sa part un bien excellent et une générosité
à
donc en lui, quoique contraire
parfaite. Le bien existerait
dans
et la défaite existeraient
son genre, comme l'impuissance
l'essence du bien, quoique ce soient des qualités mauvaises,
d'un autre genre que lui.
Manès et
ont eu des opinions divergentes.
Les dualistes
1 ont
est le créaIbn Abi'l-'Audjâ
prétendu
que la lumière
celui du mal ; que tous deux
teur du bien, et les ténèbres
dans la
sont éternels,
sentants ; que leur action
vivants,
et leur mélange
création est leur réunion
après avoir été
même.
Ils
séparés, et que ce monde sortit de leur mélange
au sein
admettent
donc qu'un être récent a pu se produire
ni volonté de sa part.
de l'Éternel,
sans cause déterminante
aux Mazdéens quand ils disent
Ces deux individus ressemblent
ni volonté de la part
que le mal sortit du bien, sans intention
de celui-ci. Bardésane a prétendu
que la lumière est vivante,
mais c'est une absurdité
et les ténèbres,
violente
mortes;
que des choses mortes
que d'admettre
agissent
pour créer
les maux et les calamités.
Ils se contredisent
d'ailleurs
en
totalité au sujet du mélange,
parce que, si c'est la lumière
avec les ténèbres;
qui lé crée, elle agit mal en se mélangeant
des ténèbres,
et si sa création provient
c'est la lumière qui
et qui les détruit,
alors que les mêmes sont
est victorieuse
dans l'opinion que la lumière ne peut produire
que du bien,
et les ténèbres que du mal ; tout bien est attribué
à la première comme tout mal aux secondes.
Il suffira de leur répondre par une allusion qui montrera
leur inconséquence,
comme ce qui est contenu
dans notre
présent livre, après que nous aurons traité la question à fond
1. Docteur manichéen qui professait extérieurement
est cité par le Filtrist, t. I, p. 338.
l'islamisme ; il
— 83 —
Liore de la Justice;
et nous en traiterons
abondamment,
par la volonté de Dieu.
ben Harb 1 leur posa un jour une question
Dja'far
qui,
bien que concise., n'en est pas moins très périlleuse.
Il leur
d'un homme
dit: « Parlez-nous
qui a tué un autre homme
: L'as-tu
tué? Il dit : Oui.
Or, on lui demanda
injustement.
Qui a dit: Oui?» — «C'est la lumière. » — «Donc la lumière
a menti, puisque
vous elle ne fait pas le mal. » —
d'après
« Alors, reprirent-ils,
» — « Mais elles auc'est les ténèbres.
raient dit vrai, tandis que les ténèbres
ne font pas le bien. »
Le même a dit encore : « Est-ce
que jamais quelqu'un
et l'excuse
s'excuse de quelque chose? » — « Oui, dirent-ils,
est une chose bonne et belle. » — « Alors qui donc s'excuse? »
— « C'est la lumière.
» — « Elle avait donc commis un
acte dont il faut s'excuser ?» — « Alors ce sont les ténèbres. »
— « Donc elles
» Il leur coupa,
bien en s'excusant.
agissent
ainsi la parole.
Certaines
ont trouvé trop difficile de croire à la
personnes
des essences,
sans prototype
et "elles
création
préexistant,
en même temps qu'un Créateur
admettent,
éternel, une chose
éternelle
coexistant
avec lui, mère des êtres et fin des indimatière
du monde,
d'où proviennent
les
vidus,
principe
; ce serait une substance
corps et les personnes
simple, dénuée d'accidents.
Puis le démiurge
des
y aurait
produit
tels que le mouvement,
le repos, la réunion et la
accidents,
le monde,
avec toutes ses parties,
se serait
séparation;
de cette substance.
Ces phicomposé par les mouvements
deux choses
admettent
de
éternelles,
losophes
opposées
dans notre
et d'attributs;
l'une est vivante,
l'autre morte.
Ils
personne
entrent
ainsi dans la doctrine
des dualistes
et sont en contradiction
avec leur principe
que le Créateur ne cesse jamais
1. Docteur mo'tazélite, mort en 348 hég. Cf. Fihrist, t. II, p. 72 ;
Mas'oùdî, Prairies d'or, t. V, p. 443; Mawâqif, éd. Sôrensen, p. 338 ;
Chahrastâni, Kitâb el-Milcl wè'n-Nihal,
pp. 18, 47, 49,. 120 (trad.
Haarbrucker, pp. 27, 70, 72, 181).
— 84 —
ainsi leur
cette
matière.
Ils anéantissent
croyance que le Créateur est une cause, car la cause ne se
sépare jamais de son effet.
en l'être et le
Le résumé de la doctrine sur la croyance
néant est que l'être est ce qui est connu par la raison ou par
ou
ou est senti ou l'objet de la connaissance,
la science,
de lui,
soit en
réellement
qu'une
impression
provient
lui, ou avec lui, ou par lui. Du moment
qu'il est privé de
le
ces significations,
c'est alors le néant.
comment
Sinon,
Si l'on dit: « Vous
l'être du néant?
croyant distinguerait-il
est-il donc néant, puisque vous ne
croyez à l'Être éternel;
et d'accidents
?»
le décrivez par rien en fait de contingence
comme égal à la matière,
Répondez : Le considérez-vous
vous ne le décrivez
en sens, ou non, puisque
par rien en
fait de définitions
et d'accidents?
Or, nous, nous croyons
à l'existence
du Créateur par les preuves tirées
seulement
de sa création et ses merveilles,
tandis que la matière
n'a
aucune action certaine;
et il faut croire qu'il existe, et a
fortiori
lorsque vous le décrivez
par des actions
particudans de plus
lières, il faut encore y croire. Nous entrerons
sur cette question
dans le chapitre
grandes explications
consacré aux débuts de la création, s'il plaît à Dieu.
de
travailler
RÉFUTATION DE L'ANTHROPOMORPHISME
et
L'anthropomorphisme
exige l'accord, dans le jugement
la signification,
selon la valeur des différents
points de vue
de ressemblance.
C'est comme quand on prétend
que la définition du corps, c'est qu'il soit long, large et profond;
il
faut donc appeler corps tout ce qui a longueur,
et
largeur
car la ressemblance
entre les deux se produit
profondeur,
sous toutes les faces. Si votre adversaire
dit que Dieu a un
corps, mais non comme les autres corps, voulant
par là
anéantir les définitions
instituées
pour ce corps, c'est comme
s'il disait : un corps qui n'est pas un corps. Il est obligé de
— 85 —
reconnaître
en toute chose clouée de longueur
une des définitions du corps, puisque là où celui-ci mérite certaines de ces
il mérite
qualités,
également
qu'on juge ainsi de lui. De
même, si l'on définit la largeur
en disant qu'elle n'existe
il faudrait
pas par elle-même,
que tout ce qui n'existe
soit largeur.
pas par lui-même
Si l'on m'objecte
: N'avez-vous
pas dit que Dieu est un
êtres?
en ce
être, mais non comme les autres
Pourquoi,
celui qui dit qu'il est un corps, mais non
cas, réfutez-vous
comme les autres corps? Ou qu'il a un visage, non comme
non comme les membres
les autres visages, et des membres,
: Le mot être est un nom général
de l'homme?
Je répondrai
et le non-existant,
l'éternel
et le créé, et sa
pour l'existant
définition
est ce que nous avons mentionné
en son lieu. Si
celui qui veut bien entendre
il n'ira pas y voir
comprend,
un corps sans largeur,
ni un éternel sans être créé ; et même
il distinguera
ce qui indique
le
par là, dans l'explication,
sens cherché.
S'il entend parler de corps, il n'entendra
par
C'est pourquoi il ne conlà qu'un objet composé et combiné.
à Dieu les noms qui désignent
les
vient pas d'appliquer
à deux semêtres créés, car les jugements
qui s'appliquent
blables s'équilibrent
et c'est le
par où ils se ressemblent;
1
sens qu'a adopté En-Nâchi
quand il a dit :
Si Dieu avait un semblable dans sa création, les preuves de son
existence, tirées de la création, devraient être cherchées dans cette
personne.
La production de son auteur aurait exigé ce qu'exige la production des merveilles du CréateurMais Dieu est trop élevé au-dessus de l'imagination de celui qui
le décrit; la sensation ne le connaît point, c'est la raison qui l'invente.
1- Il y a eu deux personnages de ce nom : 1° El-Akbar (Abou'l-'Abbàs
'Abdallah ben Mohammed), surnommé Ibn-Chîrchîr, mort au VieuxCaire en 293 hég. ; 2" El-Açghar. poète et théologien seolastique, mort
à Baghdad en 365 ou 366. C'est de ce dernier qu'il est question ici.
CHAPITRE
III
ATTRIBUTS DE DIEU, SES NOMS; COMMENTIL FAUT ENTENDRE
LES EXPRESSIONS dire ET faire S'APPLIQUANT A LUI
Du moment que l'existence
de Dieu est constante,
et qu'il
est sûr qu'il est unique, par les preuves qui ont été établies,
il convient
de considérer
ses attributs
et les épithètes
de lui appliquer,
et par lesquelles
on le
qu'il est bienséant
connaît.
Après avoir réfléchi, nous trouvons que parmi ses
attributs
il y en a de particuliers
et de généraux.
Les attributs
sont ce dont il n'est pas permis
particuliers
de lui appliquer
le contraire,
comme la vie, la science, la
mais non point cependant
puissance,
qu'on puisse dire qu'il
peut l'une de ces choses. N'est-il
pas vrai qu'il est faux de
dire qu'il peut vivre, qu'il peut savoir, qu'il peut pouvoir,
et de dire qu'il sait telle chose et qu'il ne sait pas telle
chose ; qu'il peut ceci et ne peut pas cela, parce qu'il n'est pas
et qu'ensuite
on le
possible de le décrire par sa personne,
décrirait
de sorte que le contraire
parle contraire,
s'applià sa personne?
n'existe pas sans les
Or, la divinité
querait
et de science, ce qu'on appelle
qualités de vie, de puissance
les attributs
de la personne.
Les attributs
sont ce dont il est permis de lui
généraux
appliquer le contraire, et on lui donne alors le pouvoir de faire
ou ne pas faire, tels que la volonté, le don du pain quotide
la miséricorde,
dien, la création,
qui sont des attributs
l'action.
Les Musulmans
et ceux qui les ont précédés se sont énoret ont eu des dissentimément
sur cette matière,
disputés
ceux qui contredisent
leurs
ments qui incitent
à l'hérésie
— 88 —
ont dit : Dieu
individus
sur ce sujet. Certains
il ne reste
ni mention;
qu'à
ni attribut,
de justice,
en fait
ce qui
existe
tout
de générosité,
parce que les coeurs
supériorité,
de lui. Les Mo'tazélites
viennent
ces qualités
de Dieu ne sont que des mots et
les attributs
des manières
; ce sont clés façons de parler,
D'autres
ont prétendu
de description.
que les attributs
de l'action
n'avaient
pas de sens, et que, seuls, les attriest
l'attribut
en avaient.
buts de la personne
Cependant
ce qui est inhérent à l'objet qualifié et ne s'en sépare pas, et il
des attrin'est pas possible que cet objet existe malgrél'absence
de
ne cesse de créer, de produire,
buts.
Dieu, disent-ils,
d'être miséde parler,
de vouloir,
donner le pain quotidien,
de ses attriricordieux,
etc., jusqu'à la fin de l'énumération
et
entre la description
d'entre eux distinguent
buts. Certains
à
ils font de celui-ci une qualité qui est inhérente
l'attribut;
comme l'accident
est inhérent
à la substance,
l'objet décrit,
tandis que la description
n'est que la parole de celui qui emde Dieu sont
de parler. Or, les attributs
ploie cette manière
à le décrire:
est
servent
lui-même
incréés,
qu'ils
parce
ne
il est unique
dans tous ses attributs.
Ceux-ci
incréé,
sont ni lui-même,
ni une partie de lui, ni autre chose que lui.
Ces gens s'appuient
sur ce que les attributs
ne sont pas luiil ne serait qu'un attribut.
même; car s'ils étaient lui-même,
On s'en sert pour l'invoquer
et l'on dit : 0 science ! ô puissance! ô ouïe ! ô vue ! Cependant
il n'agit pas personnellement,
comme les attributs
n'agissent
pas non plus personnellement.
Ceux-ci ne sont pas non plus autre chose que lui, car la définition
de deux choses différentes,
c'est qu'il se peut que
l'une existe sans l'autre;
sa puissance,
sa
or, si sa science,
vue, son ouïe étaient autre chose que lui, il faudrait
admettre
être privé de science,
de puissance,
qu'il pourrait
etc., tout
en existant,
de sorte qu'il serait sans science, sans puissance.
Ils ne sont pas non plus une partie de lui, car la division
en
compagnons
n'a ni nom,
lui attribuer
de pitié, de
savent que
disent
que
des surnoms
— 89 —
est un des signes de la contingence,
et Dieu n'est pas
parties
décrit comme étant divisible
en parties,
ni en atomes.
LesMo'tazélites
ont dit, au sujet des attributs
de la personne, qu'ils ne sont rien en dehors de celle-ci, de sorte que la
de Dieu est savante,
entendante
personne
sage, puissante,
et lui est savant,
et voyante,
entendant,
puissant,
voyant
Les attributs
ne sont que des noms par
par sa personne.
Dieu se décrit lui-même,
ou par lesquels les hommes
lesquels
On a dit encore : Il ne se peut que sa science, sa
le décrivent.
puissance soient la même chose que lui, ni autre chose non
plus, car si elles étaient la même chose que lui, Dieu serait des
choses nombreuses,
différentes,
qu'on adorerait et invoquerait;
de lui., elles seraient
des prinet si elles étaient différentes
éternels
en grand nombre,
bien qu'aussi
que
cipes éternels
il faudrait
lui, et si elles étaient récentes,
qu'avant la création
la
et impuissant
avant
de la science
Dieu fût ignorant,
et de même pour les autres attricréation de la puissance,
est savante, puisbuts. Or, il est constant
que sa personne
sante: s'il a la science, c'est par elle, et s'il a la puissance,
être que luic'est aussi par elle, et ces qualités
ne peuvent
même, ou un autre. On a dit: Il n'y a point de distinction
entre ceux qui prétendent
qu'elles sont lui, ou un autre que
Celui qui
lui, ou une partie de lui; mais il a été répondu:
ne
dit qu'elles ne sont pas lui, les nie ; celui qui dit qu'elles
et prouve
sont point un autre, revient sur cette négation
son existence.
Or, ceux-là prétendent
que si Dieu possédait
la science, il aurait avec lui quelque chose qui n'est pas lui ;
s'il n'avait
et leurs adversaires
pas de
que
prétendent
science, il serait ignorant.
à Dieu,
On a dit encore : Une des épithètes
appliquées
et de sac'est celle d'éternel,
ainsi que celles de puissant
et éternel,
on ne
vant ; or, s'il était savant
par lui-même
de même
le décrire par sa propre
que
personne,
pourrait
n'écrit
le dessin
ne dessine
que la lettre
pas lui-même,
ne l'est pas par lui-même,
et que l'injurié
pas elle-même,
— 90 —
un dessin
et qu'on représente
mais par des injures,
par
Il est donc vrai que Dieu se décrit par des
une figure.
les noms
et c'est de ces attributs
attributs,
que dérivent
dérive
le nom
de l'attribut
d'éternité
qu'on lui donne;
de
le nom de Puissant,
de celui de puissance,
d'Éternel,
de même que la couleur
celui de science le nom de Savant,
de l'être rouge, la couleur jaune celle de
rouge est l'attribut
l'être jaune.
ni autre
Ensuite il n'est point le même que ces attributs,
chose non plus. On a dit: Bien qu'on ne voie pas de savant
qui ne possède la science, ni de puissant
qui n'ait la puissance, il en est de même pour ce qui dépasse nos facultés.
Leurs adversaires
: La rougeur et la jauneur
leur répondent
ne sont-elles
de l'être rouge et de l'être
point deux accidents
Ou bien
une
le savant
jaune?
parmi nous qui possède
science, sa science n'est-elle
Or, que sigpas un accident?
nifie la comparaison
de Dieu à un corps pourvu d'accidents?
Et en quoi se distinguent-ils
de ceux qui prétendent
qu'il
est un corps ou un accident,
existe
parce
que l'action
venant
de lui, attendu
d'une
que l'action ne se manifeste
d'un être créé? Faut-il
donc
façon visible que par l'organe
que nous décidions
que Dieu est un corps pourvu d'accidents
et de dimensions,
puisque nous ne voyons d'acte que de la
De même, il ne faut pas
part d'un corps ayant ces qualités?
décider qu'il est savant par une science, parce que nous ne
voyons pas de savant qui ne possède la science. Si l'on dit:
un savant
sans science,
admettez
Puisque vous admettez
un corps sans les attributs
du corps, je réponégalement
drai: Si cela est indispensable,
lui-même
vous sera indispensable en personne,
d'un
l'existence
puisque vous admettez
savant avec une science qui n'est pas lui-même,
ni un autre,
ni partie
de lui-même.
Quant à leur affirmation
que les images ne se forment pas
ni qu'une lettre ne s'écrit pas elle-même,
elles-mêmes
mais
il n'y a point de doute que
par des figures et par l'écriture,
— 91 —
et l'écriture
la figure
ne soient différentes
de l'image
et
de la lettre.
Et quand
ils disent
se
que des attributs
les noms donnés
dérivent
à Dieu, les attributs
sont les
noms eux-mêmes,
ils ne sont point quelque chose de latent
en Dieu, comme l'accident
dans la substance;
mais Dieu, en
un de ses actes, en reçoit le nom, ou bien les
produisant
hommes le lui appliquent.
On pourrait
en dire long sur ce
fera agir sa pensée sur ce
sujet, et quand celui qui réfléchit
que nous en avons dit, ce qui est juste lui apparaîtra,
par la
force et la puissance
de Dieu !
DES NOMS DE DIEU
Les dissentiments
qui ont régné au sujet des noms resà ceux qui ont eu pour objet les attributs.
semblent
Le vulgaire, parmi les Mo'tazélites,
prétend
que les noms ne sont
autre chose que les attributs,
que le nom est différent de la
chose nommée,
que c'est la parole de celui qui nomme. La
définition du nom, c'est que le nom indique la signification.
secte a dit que le nom et la chose nommée
Une certaine
ne faisaient
et ils ont basé leurs arguments
sur ce
qu'un,
« Célèbre le nom de ton Seigneur
le
passage du Qor'ân:
Très Haut1,» car si le nom de Dieu était autre chose que luid'adorer autre chose que lui; mais
même, il aurait ordonné
un autre passage
dit : « Tout ce qui est dans les deux et
sur la terre célèbre
les louanges de Dieu 2, » ce qui indique
et encore :
que le nom de Dieu est bien Dieu lui-même,
« Mentionnez
le nom de
Dieu3!» et ailleurs : « Mentionnez
les réfutent
en disant
Dieu 4 ! » Mais leurs contradicteurs
chose que l'objet
nommé,
que si le nom était la même
celui-ci changerait
en même
temps que le nom, et si on
1.
2.
3.
4.
Qor.,
Qor.,
Qor.,
Qor.,
ch.
ch.
ch.
oh.
LXXXVII, v. 1.
LVII, v. 1.
XXXIII, v. 41.
V, v. 6,
— 92 —
l'effet s'en produirait
ou noyait
déchirait
celui-ci,
brûlait,
est anEn outre, toute chose nommée
sur l'objet nommé.
et il est permis de
au nom qui sert à la désigner,
térieure
Les noms sont difféchanger le nom qui lui est appliqué.
à
est une et identique
la chose nommée
rents et nombreux,
elle-même.
à Dieu:
Dieu a dit: « Les plus beaux noms appartiennent
c'est là
invoquez-le
par ces noms 1. » Ce qui lui appartient,
et c'est
ce dont on se sert pour l'invoquer,
précisément
sans aucun doute.
autre chose que lui-même,
sur
est unanime
Le consensus
de la nation musulmane
à Dieu par
ce point
pas de s'adresser
qu'il ne convient
à
ces mots : « 0 beau ! » comme si la beauté était inhérente
tandis qu'on se sert, pour le décrire, d'expressa personne,
On
la beauté de la parole ou de l'action.
sions qui impliquent
raconte
beaux, et il
qu'il a de beaux noms, extrêmement
autre chose que ses noms.
s'entend
qu'il est lui-même
Les noms de Dieu sont connus, définis, composés de lettres
en nombre compté, tandis qu'il n'est pas permis de lui appliSes noms
quer absolument
quoi que ce soit de ces épithètes.
sont
différents
autant
diffèrent
entre
que les langues
elles ; de même que la langue des Persans
est différente
de celle des Arabes,
celle-ci diffère
de celle
également
des Abyssins,
comme il Ta dit lui-même
clans le Qor'ân :
« La diversité
de vos langues et de vos couleurs
[est aussi
un signe]2.»
Il en est de même
lui
pour les noms qu'on
donne dans ces langues,
si donc le
qui sont différents;
nom peut être divers,
alors que Dieu est unique 3, cette
diversité
s'est vulgarisée
à son endroit,
sans aucun doute ;
mon Dieu! à moins de nier qu'il ait plus d'un nom, et que
ce nom soit différent
dans les diverses langues.
Ce ne serait
là que nier la nécessité,
tout simplement.
1. Qor., ch. VII, v. 179.
2. Qor., eh. XXX, v. 21.
3. «_« lj paraît de trop dans le texte.
— 93 —
Quand il a été dit, dans le Qor'ân : « Célèbre le nom de
» cela veut dire : Mentionne-le
ton Seigneur
le Très-Haut,
par son nom et son attribut,
parce qu'il n'est pas possible
de mentionner
un être si ce n'est par son nom. Ensuite les
« célèbre Dieu », «mentionnez-le
expressions
», «mentionne
ton Seigneur
» veulent
dire
selon
l'appellation
car un être, s'il n'est pas une
répandue
parmi les hommes,
mention en soi, ne peut être mentionné
que par son nom.
Quand on dit : Allah, il est bien connu que c'est un nom
et la dérivation;
arabe,, parce qu'on en sait la signification
mais il n'est pas permis de dire que Dieu est arabe ou persan. Si quelqu'un
dit : « Puisque les noms et les attributs
sont des paroles des hommes,
des figures
qu'ils emploient,
Dieu n'avait
donc pas de nom ni d'attribut
avant la création? Il était donc nu et dépouillé de tout signe jusqu'à ce
lui trouvèrent
un nom, » je réponds
:
que les hommes
Nous avons dit que ses attributs
se présentent
sous deux
de la personne
et attributs
de l'acte. Quant
faces, attributs
aux premiers.
Dieu les possède éternellement,
bien que personne ne s'en serve pour le désigner,
de même
qu'il ne
cesse d'être unique
et seul, même s'il n'a pas de créatures
son unité,
même si l'objet
de la
savant,
pour professer
science n'existait
Quant à ceux qui
pas, puissant et éternel.
prétendent
qu'il est éternellement
invoqué, adoré, remercié,
celui qui le remercie,
l'adore et l'invoque
n'est pas éternel;
et de même quand on dit qu'il crée et nourrit
éternellede la chose créée ou
ment, cela n'entraîne
pas l'éternité
mon Dieu! cela n'indique
de
nourrie;
que la puissance
en lui; de même quand on
créer et de nourrir
qui persiste
et voyant, clans le sens
dit : Il est éternellement
entendant
dans l'avenir.
de : Sûrement
il verra et il entendra
Les Musulmans
sur le point de dire que
sont unanimes
Dieu est vivant, puissant, éternel, entendant,
voyant, unique,
seul, savant, sage, parlant, généreux,
libre, exisagissant,
mais ils ont
tant, miséricordieux,
riche;
juste, gracieux,
— 94 —
â ces
à donner
détaillée
sur l'explication
différé d'avis
et sur leurs causes. Une secte a prétendu
que
attributs
et d'autres,
a la science,
Dieu est savant
qu'il
parce
car il a la perparce qu'il est savant par son essence,
sont. Les argudes choses telles qu'elles
réelle
ception
en abrégé.
ments des deux sectes ont déjà été présentés
et à
à l'éternité
relatives
11 en est de même des opinions
: ceux qui ne veulent pas admettre
la puissance
que la défil'éternité
et la
c'est d'avoir
et de puissant,
nition d'éternel
est d'exister
sans
disent: La définition
d'éternel,
puissance,
c'est qu'auet celle de puissant,
avoir de commencement^
Ceuxdans son libre arbitre.
cun acte ne lui soit impossible
là sont d'accord
qu'il existe par son essence et sa personne,
car s'il existait
et non par simple
existence,
par simple
absolument
de deux choses l'une, ou
il faudrait
existence,
ou qu'il n'existât
pas. Or, s'il était non exisqu'il existât,
clans la catégorie
du néant;
et s'il existait,
. tant, il entrerait
il faudrait qu'il existât par une autre existence que la sienne,
de l'infini
conduit à celle des
à l'infini.
Or, la doctrine
matérialistes.
Une autre secte a dit qu'il est vivant par la vie, et savant
que le sens
prétendent
par la science, tandis que d'autres
de vivant est l'existence
d'actes de sa part, bien coordonnés
et rangés.
On a différé sur le point
de savoir si sa personne
est
infinie ou non. La plupart
ont dit qu'il était infini, parce
ni limite, pour être borné;
qu'il n'a ni corps, ni accident,
c'est.lui qui est le créateur des limites et des bornes. Hichâm
a prétendu qu'il est fini, et c'est ainsi quedoivent
benel-Hakam
le dire tous ceux qui lui donnent un corps. Les partisans
du
disent
est infinie,
et ils diffèrent
qadluV
que sa personne
sur le point de savoir si sa personne
est visible ou non;
1. Les mêmes que les qadhâ'û/yé, sur lesquels on peut consulter
Liber Mafàlih al-Olum, éd. G. Van Vloten, p. 27.
le
^
95 —
ceux qui penchent
vers l'anthropomorphisme
ou prennent
.leurs propres songes pour la science disent qu'il est visible,
comme il est existant
et connu, et ceux à qui cette notion
disent qu'il
est invisible,
de même qu'il échappe,
déplaît
aux sens et au tact.
Il reste le différend
sur la conformité
entre le songe et la science ou le toucher,
et la distinction
à
faire entre les deux.
On est également
en désaccord
sur sa parole.;
ceux qui
un attribut
de la personne
disent que c'est
disent
qu'il
n'est pas récent ni créé, car Dieu ne cesse de parler au moyen
d'un discours qui n'est ni lui, ni autre que lui, ni une partie
de lui; et ceux qui disent que cette parole est un attribut "de
l'action, disent qu'elle est créée, car le discours exige l'existence de quelqu'un
tout
qui parle. On diffère sur l'intention
autant que sur la parole.
sur le lieu où il se
On est aussi d'opinions
divergentes
la plupart disent que Dieu est en tous lieux,gardien,
trouve;
et que sa personne
n'étant
administrateur,
savant,
puissant,
ni un accident
point un corps, ne saurait occuper
d'espace,
aux corps ; or, tout être qui répond à cette
pour s'appliquer
ben el-Hakam,
n'a pas besoin de lieu. Hichâm
description
dit qu'il est en tous lieux,
ainsi que les Mochabbiha\
logique
occupant une place, mais cela est une conséquence
de son principe
qui veut que Dieu soit un corps. Certains
du trône, en sa perdisent qu'il est dans le ciel, au-dessus
sonne, sans fin, mais non à la façon d'un être qui se trouve
ou par proximité.
être par contact
au-dessus
d'un autre
2 a
Ibn-Kollâb
que Dieu est sur ce trône, mais
prétendu
admettent
et si ses partisans
non dans une place déterminée;
pas d'espace et
que Dieu puisse créer un corps n'occupant
de l'espace,
ils ne niele monde en dehors
qu'il établisse
n'étant
ni un
ront pas qu'il puisse
être hors cle l'espace,
corps, ni un accident.
1. Je pense qu'il faut corriger ainsi ÏLill que porte le texte.
2. Voyez ci-dessus, p. 39.
— 96 —
disent
que
sur sa science : certains
On est en désaccord
avant
Dieu sait ce qui était,
que cela fût, et ce qui sera,
que quoi que ce
avant que cela soit ; et il n'est pas possible
ou
de sa science
sans qu'il
soit lui reste caché,
profite
est
sa personne
: mais au contraire
la crée pour lui-même
la secte des Imâde
savante.
Certains
et
éveillée
toujours
mites 1 disent que Dieu ne sait pas ce qui sera, jusqu'à ce que
S'il avait su que celui qu'il
et ils ajoutent:
cela se produise,
et lui nuirait,
lui désobéirait
allait créer lui serait infidèle,
de
la suppression
certes, il ne l'aurait pas créé. Ils admettent
Le premier
et du commencement.
la tradition
qui inventa
fils
est El-Mokhtâr,
les Musulmans
doctrine
cette
parmi
ce qui
savoir par révélation
d'Abou-'Obaïd
3, qui prétendait
des
il annonçait
donc à ses sectateurs
allait se produire;
ce
c'était
: si ceux-ci
arrivaient
événements
par hasard,
à son attente,
et si l'événement
était contraire
qu'il voulait;
à votre Seigneur.
il prêtait une création
(soudaine)
3 niait entièrement
les attributs
deDieu;
Çafwân
Djahmben
il niait également
préque Dieu fût un être, par crainte,
Il disait : « La science
de l'anthropomorphisme.
tendait-il,
»
deDieu est une chose contingente.
de
La réfutation
générale
et mérite
rant est incomplet
en divinité.
l'ériger
Les Mo'tazélites
admettent
Dieu a su qu'elles
ne seraient
Dieu n'est pas mue par une
de l'être; elle n'a pas conduit
sance à l'existence;
de même
nité sa création
du monde,
ces sectaires,
c'est que l'ignole blâme;
donc il ne faut pas
l'existence
pas,
cause,
non
qu'il
avant
de
choses
dont
de
parce
que la science
comme
l'est l'existence
plus l'objet de la connaisconnaissait
de toute éterqu'il eût créé celui-ci.
1. Voyez Haarbrûoker, t. I, p. 184.
2. El-Mokhtâr ben'Obaïd suivant Chahrautâni (trad. Haarbrucker,
t. I. p. 166); c'était un ancien Khârédjite devenu chiite.
3. Docteur qui a donné son nom à la secte des Djahmiyyë.CL
Fihrist,
t. II, p. 89; Chahrastâni, trad. Haarbrûcker, t. I, p. 89.
— 97 —
Donc il n'est pas permis
de dire que sa science
soit la
cause de la création,
ni qu'elle l'ait porté à la créer. Les
Mo'tazélites
ont dit : Et parmi les choses
qu'il savait ne
il y en avait
devoir
certaines
pas exister,
qu'il savait
n'existeraient
est
qu'elles
pas,
parce
qu'il
impossible
comme le serait l'existence
d'une
autre
soient,
qu'elles
en même temps que lui, ou celle d'un associé, ou
divinité
d'un être plus fort qui le vaincrait,
ou qu'il ait une fin et
un terme.
Il y a de ces choses
sait qu'elles
ne
qu'il
seront pas, parce
existence
est impossible,
de
que leur
sorte
leur
existence
ne se peut
ciren aucune
que
Il n'est pas permis non plus, ont-ils ajouté, que
constance.
Dieu ordonne à un homme de faire une chose qu'il sait être
et qu'il ne saurait
faire parce qu'elle est imposimpossible,
Il ne peut donner cet
sible, ou parce qu'il est impuissant.
ordre qu'à celui qu'il sait pouvoir
cet acte, car
accomplir
la puissance
est ce qui implique
de faire, et
l'obligation
non la science.
Leurs
adversaires
: L'existence
répondent
d'une chose contraire
à la science
de Dieu n'est pas admisà
sible; mais il est possible
qu'il donne un ordre contraire
ce qu'il sait, car si l'on admettait
l'existence
d'une chose
contraire
à sa science [et qu'il ne pourrait
pas ordonner],
ce serait le reconnaître
à la fois impuissant
et ignorant.
C'est là une belle et intéressante
controverse
entre les
deux parties.
Les uns disent: N'y a-t-ilpas,
dans votre doctrine, ceci que Dieu savait de toute éternité que Pharaon
— Certes,
ne serait jamais
vrai croyant?
les
répondent
Dieu
autres.
et cependant
—Or, Pharaon
croire,
pouvait
savait qu'il ne croirait pas. —Oui. — Donc Pharaon
pouvait
anéantir
la science de Dieu et le réduire à l'état d'ignorant.
— Si Dieu avait su, répliquent-ils,
ne pouvait
que Pharaon
pas croire, de même qu'il savait qu'il ne croirait pas, et si
nous serions
ensuite nous disions
qu'il a cru., ou croirait,
et d'ignorant;
mais
des gens traitant
Dieu d'impuissant
nous avons dit que Dieu savait qu'il ne croirait
pas, et il
X , t.~'
i i \- h %.
— 98
-
de ne pas croire, et en effet il
savait qu'il avait le pouvoir
n'a pas cru; de sorte que nous ne risquons
pas de le faire
on intervertit
Ensuite
ou ignorant.
passer pour impuissant
la question et on la pose de la façon suivante : Dieu ne savaità son heure,
dernier
le jugement
il pas qu'il convoquerait
— Certes. —
alors qu'il a le pouvoir de ne pas le convoquer?
Est-il donc permis de dire que Dieu a le pouvoir d'anéantir
lui-même
comme ignorant,
sa science et de se considérer
puisqu'il
peut ne pas faire ce qu'il sait devoir faire, et faire
ne sace qu'il sait qu'il ne fera pas?—
Dieu, répliquent-ils,
vait-il pas que Pharaon ne croirait pas, bien qu'il lui ordonnât
de sa science?
Son ordre est-il donc la négation
de croire?
On est d'avis différents sur le point de savoir s'il est percomme de faire
mis de dire de Dieu qu'il peut l'impossible,
de noix ou un oeuf. La
entrer le monde dans une coquille
des savants disent que ce n'est pas permis,
grande majorité
de même que la
car la puissance 1 exige un objet possible,
d'un objet auquel elle s'applique.
science exige l'existence
il est absurde d'admettre
Or, tout ce qui n'est pas possible,
que le pouvoir s'y applique.
Certains ont prétendu néanmoins
que Dieu le pouvait. On
a été également d'avis différents
pour savoir si Dieu avait le
certains l'ont considéré
pouvoir d'être injuste et tyrannique;
comme impossible,
parce que c'est une chose blâmable,
qui ne
ou besoin. Si même c'était
peut se faire que par insuffisance
et il serait
permis, il ne serait pas à propos que cela arrivât,
ou impuissant.
permis de dire que Dieu peut être ignorant
au contraire,
Abou-Hodhéïl,
prétendait
quille
pouvait,mais
et sagesse, et qu'il ne
qu'il ne le faisait pas, par miséricorde
commettrait
ni injustice ni mensonge
sans avoir le pouvoir
de le faire, ce qui est impossible.
On est également d'avis différents sur la question de savoir
si le pouvoir de Dieu est la même chose que sa science,
ou
1. Le contexte demande ici S>ûJ| au lieu de AJ| que porte le texte.
— 99 —
autre chose; de même pour son libre choix 1, son éternité
et
le reste des attributs
de la personne.
Une certaine secte prétend que la science de Dieu n'est pas son pouvoir,
ni autre
chose; car si la science et le pouvoir étaient la même chose,
il pourrait tout ce qu'il sait; or, il connaît sa propre personne,
et il n'est pas bon de dire qu'il a puissance
sur lui-même;
et si sa science était autre chose que sa puissance,
l'un des
deux pourrait
exister
sans l'autre;
et si cela était permis,
il serait également
permis que Dieu sût et ne pût pas à la
fois, ou pût et ne sût pas. Daoud ben'Alî 8 a prétendu
que sa
science était différente
de sa puissance.
Il n'entre pas dans
la doctrine
des Mo'tazélites
de dire qu'il a science et puisentre elles.
sance, pour avoir besoin de distinguer
Des avis différents
se sont fait jour au sujet de la justice de
Dieu et de savoir comment il permettait
les actes des hommes
et ce qu'ils commettent
de péchés et de mauvaises
actions,
et autorisés,
et comment il les
après qu'il les y a déterminés
Les uns
châtie, après qu'il a laissé ces actes se produire.
disent que tout cela vient de lui et est son acte, et que c'est
et sagesse,
car la création
est son oeuvre, et les
justice
ne
ordres ont été donnés par lui ; ni injustice
ni tyrannie
viennent de lui; et s'il était admissible
qu'un être contingent
se produisît
en dehors
de sa volonté,
de son désir et de
sa création,
et
ce serait reconnaître
qu'il est impuissant
vaincu.
D'autres
ont dit : Si c'était, comme ceux-là le prétendent,
les créatures
un châtine seraient ni blâmables
ni méritant
fait cela ne serait ni sage, ni
ment, et celui qui leur aurait
ni miséricordieux.
rentre
dans le
Cette question
savant,
1. Sjd-I du texte doit être une faute de copiste pour Sjtell.
2. Abou-Soléïmân Daoud ben'Ali est le premier qui s'en tint comme
doctrine au sens exotérique, au texte et à la coutume., et renonça aux
explications tirées de la raison et de l'analogie. Il mourut en 270 hég.
Le Fihrist, t. I, p. 216, donne une liste de 158 ouvrages de sa composition.
— 100 —
1 et du destin, et le désaccord
à cet
du
libre
choix
chapitre
endroit existe depuis qu'il s'est trouvé dans le monde deux
êtres vivants raisonnables.
Il n'est pas nécessaire
d'en dire, plus long, puisque les
preuves sont égales, et que les choses les plus justes sont
On a dit: Celui qui réfléchit sur le destin est
les moyennes.
comme celui qui regarde le centre du soleil ; plus il le fixe,
plus il est ébloui et stupéfié. Et celui dont lame se prêtera
à s'abstenir
et à se borner à ce qui est écrit
d'y plonger
dans le Livre, j'espère qu'il sera des élus.
1. Lisez jti-l dans le texte.
CHAPITRE
IV
PREUVES DE LA MISSION DES PROPHÈTES ET NÉCESSITÉ
DE LA PROPHÉTIE
de gens qui nient les prophètes :
Il y a deux catégories
les uns, ce sont les athées qui nient les preuves de Dieu ;
il n'y a pas à discuter avec eux,, si ce n'est après qu'ils auront
d'un Dieu unique ; et les autres
avoué l'existence
sont les
l'existence
d'un créateur et reBrahmanes,
qui admettent
jettent la prophétie 1. Ceux-ci donnent pour argument
que le
que des vérités qui sont déjà dans la
prophète
n'apporte
à celle-ci : si ce qu'il dit est conforme à
raison, ou contraires
à la raison, celle-ci suffit en ce que les hommes doivent savoir de Dieu, de son unité, 'des actions de grâce qu'on lui
et pour pratiquer
le bien et désapdoit, de son adoration,
il n'y a pas lieu de
prouver le mal ; et s'il dit le contraire,
car son allocution
s'adresse à la raison ; le jugel'admettre,
mettent cellement qui s'applique
à elle, et le discernement
ci à sa vraie place. Les Musulmans
leur répliquent
que le
prophète
n'apporte
jamais que ce que la raison nécessite ou
admet; Dieu et son envoyé nous gardent de penser qu'ils puissent apporter
le contraire de ce qui est dans la raison ! Mais il
de ces choses obscures
ou subtiles
peut se présenter
qui
à la raison, ou cachées
et voilées, que celle-ci
échappent
est impuissante
à comprendre,
comme quand l'homme
profite de choses vers lesquelles
sa passion le pousse, ou son
mets agréables
ou jouets qui donnent de la
goût le conduit,
au point de
vigueur, car il est bon et même indispensable,
vue de la raison, d'en prendre
autant qu'il est nécessaire;
et
il ne l'est point quand aucune partie n'en est utile, à moins
1. Comparer Mafatîh el 'Oloûm, p. 36.
— 102 —
de sorte que
de son maître,
d'en avoir obtenu la permission
à ce
dans une circonstance,
la raison,
agit contrairement
que la raison
qu'elle ferait dans une autre, ce qui prouve
ne lui est
et que l'audition
est insuffisante
par elle-même
a besoin
d'un exercice
plus qu'elle
point jointe, d'autant
de l'ouïe et de l'expérience
du discernement,
;
continuel,
des créacar 1 il n'est pas à supposer
que la plus parfaite
si
complète,
tures, en tant que raison et d'une intelligence
dès sa plus tendre
elle avait été cachée loin des hommes
de telle sorte qu'elle n'ait entendu
enfance,
parler de rien
puisse inventer
jusqu'à l'âge de la puberté et de la maturité,
l'astronomie
la géométrie,
la médecine,
la philosophie,
Tout cela indique que la raison
seule
et d'autres
sciences.
et qu'il lui faut un professeur,
est insuffisante
quelqu'un
les connaissances,
la guide
et exerce sa
qui lui transmette
mémoire.
Il n'est pas permis de penser que ces sciences
nécessaire,
peuvent s'apprendre
par une révélation
parce que
nous ne le voyons pas dans leurs divers genres et semblables,
et parce que les sciences
ne peuvent
sans préêtre devinées
misses ni origine antérieure.
Si Tondit:
Dieu veut le bien de ses créatures,
il n'est ni
avare ni impuissant,
il ne s'arrête
devant aucune difficulté
ce qu'il fait ; pourquoi,
en ce cas, n'a-t-il
pour améliorer
rendu ses créatures semblables
aux prophètes et ne leur a-t-il
de science pour qu'ils puissent
se
pas révélé suffisamment
attitrés?
Ou bien pourquoi
nJa-t-il
passer de prophètes
pas
des fautes? Nous réponempêché leur nature de commettre
drons : S'il avait fait cela, il ne les aurait pas logés dans la
maison du malheur et de l'épreuve,
il ne les aurait pas rendus
d'une récompense
le
dignes de l'honneur
; ce serait comme
ceux qui disent:
Dieu a-t-il créé les
prétendent
Pourquoi
les a-t-il déchargées
de toute imposition,
créatures,
et les
a-t-il placées en premier dans le Paradis?
Mais cela rentre
1. Lire o i) au lieu de V •
— 103 —
dans la catégorie
de la recherche
de ce qui est permis et de la
justice de Dieu, et notre présent livre n'est pas destiné à l'exOn peut néanmoins
dire ceci, que si Dieu l'avait fait,
pliquer.
et s'il ne l'avait pas
ce qu'il aurait fait serait à son honneur,
dire qu'il a mal agi ou qu'il est ignorant
ou
fait, irait-on
Une pareille
de la
pensée serait la réfutation
impuissant?
de la religion,
pour que
croyance en Dieu et la suppression
Il est certain que Dieu est juste et sage,
nous en reparlions.
il ne fait que ce qui est le plus convenable pour ses créatures
S'il les avait toutes
et ce qui leur est le plus avantageux.
il lui aurait fallu les rendre toutes égales
rendues prophètes,
en richesse,
en mérite, en raison, en dignités,
en force; et
s'il l'avait fait, l'homme
de mérite n'aurait
pas connu son
mérite 1, ni le fort sa force; Dieu n'aurait
pas été remercié
ni loué, puisque les motifs de le louer et de le remercier
n'auraient
pas existé; les pensées de toute nature et le blâme
auraient été licites, ce qui paraît honteux à la raison. Et c'est
ce qui prouve qu'il n'est pas possible qu'il existe d'égalité
entre les hommes,
ni en situation,
ni en richesses,
ni en
prophétie.
à raison du sang versé, de
la prophétie
Si l'on attaque
des bêtes et de la douleur causée aux gens,
regorgement
il est positif que la raison n'y voit rien de répréhensible,
quand elle juge qu'il y a quelque peu de bien en cela ; de
a horreur de prendre des potions désamême que l'homme
à la saignée, aux ventouses, à l'ablagréables, de se soumettre
d'une chose terrible,
et du
tion d'un membre, dans l'attente
châtiment
des enfants et d'autres
choses semblables ; il faut
que l'homme, dans ce cas, ne repousse pas celui qui lui fera
du mal et ne craigne pas d'être privé d'un membre,
ce qui
est laid, bien que soulageant
le mal.
L'un des arguments
les plus forts en faveur de la nécessité
des prophètes,
ce sont les langages différents dont les hommes
1. Corriger «d»» en 4_UiSdans le texte.
— 104
—
ce qu'ils ont
et par lesquels ils se communiquent
se servent
leur enque quelqu'un
besoin de savoir. Il faut absolument
dans les différentes
langues,
seigne les noms des choses,
à les
et les instruments
qui servent
ainsi que les métiers
Or, il n'est pas possible de créer de toutes pièces
pratiquer.
on soit
des mots sur lesquels
et d'instituer
une langue
sur
si ce n'est au moyen d'une parole antérieure
d'accord,
et dont on se serve pour indiquer
on est unanime
laquelle
Il n'y a point de connaisce que l'on veut et en convenir.
et il est indissance de cela dans le monde raisonnable,
à
Dieu a dit : « Il enseigna
d'avoir un professeur.
pensable
aux
Adam les noms de tous les êtres, puis il les présenta
si vous êtes sincères 1. »
anges et leur dit : Nommez-les-moi,
il
est sûre et la mission
Si la prophétie
indispensable,,
et le faux proentre le prophète
à savoir la différence
sont égaux et semblables.
Or, Dieu
phète, car les individus
a voulu établir sa démonsa fait cette différence,
lorsqu'il
au
entre le vrai et le faux prophète,
et sa vocation,
tration
au premier
et des indicamoyen des signes qu'il a réservés
tions miraculeuses
en dehors de la coutume
et des sens. Et
cela est connu et nombre,
comme
ce qu'on raconte
de
Moïse, de Jésus et de Mohammed
(que le salut soit sur eux !),
ainsi que de la part d'autres
prophètes
(que les bénédictions
de Dieu soient sur eux tous!).
reste
COMMENT SE TRANSMETTENT LA RÉVÉLATION
ET LA MISSION PROPHÉTIQUE
et ceux qui les ont précédés
Les Musulmans
sont d'avis
très différents
sur cette matière.
Une secte a prétendu
que la
révélation
était une inspiration
et un concours
et
divin,
d'autres
ont dit que c'est la force de l'Esprit-Saint
; pour
la prophétie,
les philosophes,
c'est la science et l'action.
Les
Musulmans
disent
se présente
suivant
que la révélation
1. Qor^., ch. II, v. 29.
— 105 —
et les autres le
faces, dont l'une est l'inspiration,
plusieurs
là révélation
c'est là
songe, l'enseignement,
par descente;
une question
dans la série des attributs
et que
qui rentre
nous avons passée sous silence à son lieu et place; nous en
dirons quelques mots ici. C'est la question de savoir comment
Dieu parle et agit, car les Musulmans
ne sont point unanimes à ce sujet. Certains
d'entre
eux prétendent
que la
c'est par cet acte
parole de Dieu est un acte qu'il accomplit;
sa voqu'il parle, et il en est de même de son intention,
lonté, son amour et sa haine. Quand il a dit : « Sois, et cela
fut1,» c'est, de sa part, la manière de faire exister un être, et
la parole est en surcroît. On a dit : C'est parce que ces êtres
à eux bien
sont des accidents
sur des endroits
qui reposent
connus, tandis que Dieu n'est point un support d'accidents.
Le commun
d'entre
eux disent que l'acte, chez Dieu, est
à des
l'action
de créer et de produire,
sans avoir recours
à l'exception
de certains
sectaires
très rares qui
organes,
prétendent
que Dieu crée au moyen de ses deux mains. Les
actions
se présenter
sous de nombreuses
faces,
peuvent
et libre arl'acte accompli
avec intention
parmi lesquelles
bitre, celui qui est accompli sans intention,
par erreur, l'acte
tout cela est du mouproduit par le hasard et la recherche;
l'acte d'enfanvement.
Rentre
encore dans cette catégorie
tel que le fait d'un être de se produire
tement,
par un effet
de sa nature. L'acte de Dieu ne peut être comparé à rien de
ont prétendu
ce que nous venons de dire. D'autres
que sa
entre
parole n'est point un de ses actes, et ils distinguent
la parole et l'acte.
tout en n'ayant pas
Ce discours nous a entraînés
jusqu'ici,
tout entier ; nous ne l'avons
l'intention
de le communiquer
du bien et que
fait que parce que nous en avons espéré
en serait édifié et le
nous avons souhaité
que le lecteur
de
ainsi qu'à cause du trouble
prendrait
pour directeur,
1. Qor., passim.
— 106
—
et du respect
cette époque et de nos contemporains
apporté
et de l'inet de l'hypocrisie,
de l'hétérodoxie
à l'ascendant
de
tout homme
fatuation
qui sait deux lettres
que possède
et de l'effades savants
par suite du délabrement
l'alphabet,
cement de leurs oeuvres.
me fourLes travaux
précédemment
que j'ai accomplis
1 et une
une espérance
nissent
plus
préparation
plus solide
ainsi que les efforts faits pour
ferme que tout ce discours,
Je demande à Dieu, qui aide par sa grâce, de prél'expliquer.
du démon, et que ce que j'ai écrit soit
server des suggestions
utile aux lecteurs
et à ceux qui veulent en profiter ; qu'il ait
des fautes que nous avons pu
pitié, à raison de nos excuses,
les parties inégales
commettre,
qu'il veuille bien en redresser
et en corriger
les fautes,
en nous associant
à ses récomdes erreurs
penses, car on ne s'y est pas proposé d'y soutenir
Le zèle et l'esprit
de parti
ne nous
et des hétérodoxies.
ni à supprimer,
ni à chanont pas poussés à augmenter,
ou un récit;
mais
ger quoi que ce soit dans une tradition
cette tradition,
nous l'avons présentée,
comme elle était et
nous l'avons exprimée
de la façon la plus concise, parce que
nous savons que les étrangers
et les ignorants
en ont tous
à apprendre.
besoin, ceux qui commencent
1. Rétablir la leçon du ms.
CHAPITRE
V
DU COMMENCEMENT DE LA CRÉATION
Les Unitaires
sont d'opinions
diverses sur la signification
de la création du monde, car Dieu l'a créé, non pour attirer
un avantage ni pour repousser un mal ; et quiconque
agit sans
utilité ni défense contre un dommage est un insensé, non un
disent : Cela est bien si l'auteur de l'acte
sage. Les Musulmans
est exposé à être atteint par les avantages
ou les inconvénients ; mais puisque
Dieu n'a pas besoin de se mettre en
garde contre le bien ou le mal, il n'est pas insensé ni agissant
inutilement.
La démonstration
a établi que Dieu est sage et
non insensé : or, il est impossible
qu'un sage fasse quelque
Sa création n'est donc pas dépourvue
chose d'inutile.
de sagesse, bien que nous ne la saisissions
pas clairement,
parce
que nous savons que le sage ne fait que ce qui est sage.
Les opinions des hommes ont été différentes
sur ce qu'ils
ont aperçu de sagesse dans la création,
bien qu'il ne soit pas
d'en décider
définitivement,
permis
parce qu'on
pense
Les
que la plus grande partie de sa science leur échappe.
uns ont dit : Dieu a créé le monde par générosité
et misérisur
corde, car le généreux,, en versant à flots sa générosité
l'objet de ses faveurs, montre ainsi son caractère libéral, et le
son oeuvre. D'autres
sa force en produisant
puissant montre
ont dit : Il a créé les hommes pour leur être utile et pour profiter d'eux, voulant dire par là pour que ceux qui s'obligent
de créatures,
soient compris dans la désignation
eux-mêmes
et non celui qui oblige. D'autres
encore ont dit que c'était
pour
pour leur adresser des ordres et des défenses ; d'autres,
on a dit aussi
s'attirer
des remerciements
et des louanges;
d'autres,
que c'était
parce qu'il savait qu'il les créerait;
— 108 —
disent
rien de ce qui précède,
n'admettant
au contraire,
qu'il les a créés parce qu'il l'a voulu; or, nous ne savons
de ceux qui reTelle est la doctrine
rien de sa volonté.
et a un Créateur
connaissent
que le monde est nouveau
antérieur
à son existence.
des preuves
pour
Quant à ceux qui le nient, ils cherchent
en disant
du monde et son inconscience,
l'éternité
que si
le monde avait un créateur ou un directeur,
qui regarderait
ce qui s'y passe, on n'y verrait
pas les gens se dépasser les
ni la perdiuns les autres, ni les excès des bêtes sauvages,
ni
de discordes,
tous les êtres, ni l'existence
tion englobant
ni
ni décrépitude,
les ennuis des maladies et des douleurs,
ni misère. Quelle sagesse y a-t-il, en effet,
mort, ni tristesse,
ou de végétal
et à la déà construire
une forme d'animal
de l'opiniâtre
et du
truire ensuite?
A ce que la situation
bienveillant
soit égale? A ce que l'ignorant
surpasse le savant
en dignités, en richesse et en rang? Est-ce que les créatures
si elles avaient un créateur,
n'auraient
pas été instruites,
de la justice
mutuelle
et de la bonne harmonie ? Pourquoi
n'a-t-on
la tyrannie,
les excès,
pas empêché
l'oppression,
les désordres
des uns à l'égard des autres?
Or, tout ce raisonnement
s'évanouit,
disparaît,
par le
des oeuvres
de la création,
ses
témoignage
qui prouvent
défauts et ses contradictions,
tels que nous le voyons par l'opde la séparation,
du mouvement,
du
position de la réunion,
tout en restant jointe à Dieu par la conrepos, des accidents,
naissance de la perfection
de sa puissance ; création qui est
des exemples
prouvée également
par la nécessité de prendre
dans la création
des contraires
et des désagréments,
et
et le
parce qu'il a donné aux hommes la force, la puissance
libre arbitre pour qu'ils méritent
par leurs oeuvres la plus
noble récompense,
et pour qu'ils s'abstiennent
de la tyrannie
et du désordre;
car s'ils y étaient
comme on le
forcés,
ou formés de telle manière qu'ils ne concevraient
prétend,
qu'un acte, sans se rendre compte de son contraire,
ils se-
— 109 —
raient comme un terrain inculte et infertile ; et s'ils étaient
tous d'une seule nature, ils n'auraient
connu par leurs sens
et n'auraient
trouvé par leur raison que l'unique
être conforme à leur tempérament.
En ce cas, aucune obligation ne
serait valable,
et on ne pourrait
d'eux de
pas attendre
donc, pour ces gens-là,
discernement;
l'abandon
de leur
hérésie leur serait
et d'une meilleure
saplus profitable
et
gesse. Or, Dieu ne fait que ce qui est plus convenable
plus sage.
de l'ignorant
Quant à la supériorité
sur le savant, en tant
la science est supérieure
à l'argent,
que richesses et dignités,
car c'est elle la félicité permanente,
tandis que l'argent ne
Si l'homme
représente
qu'une félicité qui nous abandonne.
cette proposition
était équitable,
il aurait
qui soutient
à l'ignorant
donné la supériorité
sur le savant au point de
vue de l'argent
du savant sur
(seul), car la supériorité
est de plusieurs
fois au-dessus
l'ignorant
quand leurs deux
situations
sont égales.
à DjVfar, fils de Mohammed,
le Véridique 1,
On demanda
il répondit : C'est pour
ce qu'il pensait de cette proposition;
sache bien qu'il n'a rien à faire avec
que l'homme intelligent
l'argent.
Or, par ma vie ! c'est la meilleure
preuve de l'existence
et contraignant.
d'un démiurge
puissant
comme
les plus
Ces athées sont les moindres
nombre,
les plus débiles comme opinion,
faibles comme disposition,
les plus relâchés comme résolution, les plus imparfaits
comme
les plus inférieurs
les plus vils comme prétention,
arguments,
comme esprit; aucun ne se
comme rang, les plus étranges
montre dans une nation ni une race comme dans ce siècle et
2
ce moment,
parce que leur opinion est ignoble ; c'est une
1. Le septième imam, Dja'far Çâdiq.
2. Si la lecture <JSJL* est bonne, ce mot n'appartient pas à l'arabe
classique ; il faudrait y voir une forme dialectale, peut-être un participe
chaphêl de Jij.
— 110 —
une résolution
écartée, que l'on ne rencroyance abandonnée,
contre que chez l'imbécile ignorant ou l'entêté. Je n'ai vu cette
dans aucun temps ni chez aucun peuple
secte aussi répandue
autant que de notre temps et parmi notre nation musulmane,
se
du voile de l'islamisme,
parce que ces gens se couvrent
dans les
de ses lois, entrent
sous la protection
mettent
des embûches
et leur dressent
des vrais croyants
esprits
évidents
les principes
en concédant
par des ruses subtiles,
aux vaines interprétations.
et en s'en servant
pour arriver
du lait trait
Ils se servent d'expressions
parlent
élégantes,
le matin et de le humer en avalant la crème, et c'est ce procédé ingénieux
qui a empêché leur sang de couler et a remis
ils ont
dans le fourreau
le glaive du droit qui les menaçait;
et ils
temps et dans les nouveaux,
apparu dans les anciens
livrent le flanc; est-ce qu'on ne s'empressera
pas de les déraciner et de disperser
leurs articulations?
Est-ce
que la
1 à leur
multitude
à la loi de
n'aura
endroit,
pas recours
Dieu?
à la loi
or, vous ne trouverez
pas de changement
de Dieu. Us ont prétendu
dans
que ce monde est éternel
le passé et dans l'avenir,
tel qu'il est, et qu'il ne cessera
d'être ainsi, été après hiver, hiver après été, nuit après jour,
de l'homme
et homme
jour après nuit, sperme provenant
de sperme, père provenant
d'un enfant et enfant
provenant
d'un père,
oeufs venant
des oiseaux,
provenant
oiseaux
venant de l'oeuf, et ainsi pour toutes choses sensibles
et
douées de vie végétative,
les unes venant des autres, sans
créateur
ni organisateur,
sans commencement
ni fin. C'est
là une prétention
mais un discours
vain. Si l'aupossible,
teur de cette proposition
était éternel comme l'est le monde,
suivant lui, sa prétention
ne saurait
être admise,
à moins
qu'il ne trouve une preuve de son éternité prise en dehors de
lui; comment donc? Il n'est pas de ceux qui sont éternels
dans le passé et dans l'avenir ! Et s'il s'appuie
sur la tradi1. Je lis o^-"l.
— 111
—
tion de ceux qui lui furent
et qui étaient
euxantérieurs,
mêmes dans son état et sa contingence,
il n'en verra pas plus
avant
que ce qu'ont vu ceux qui étaient
lui, joint aux obsur le sujet de l'existence
jections de son adversaire
et de
la contingence;
car les prétentions
sont jugées
bonnes
et non sur de simples descriptions.
d'après les arguments,
Et s'il prétend
du passé par le
qu'il juge par analogie
n'est
ce jugement
futur,
est
lequel
arrivé,
pas encore
meilleur
et plus faible en étendue ; mais
que le premier
c'est là même qu'est sa prétention
sur laquelle
on discute,
et l'objection
se maintient.
S'il prétend
que c'est le présent,
le moment
où il se trouve,
c'est là l'opinion
de celui qui a
une courte
science et des connaissances
car il
insuffisantes,
faudrait
tel qu'il est actuelleéternel,
qu'il fût lui-même
de
ment, qu'il n'ait jamais été goutte de sperme, ni grumeau
de chair, ni foetus, ni enfant à la masang, ni morceau
et qu'il n'y eût pas de changement
ensuite,
melle,
qu'il ne
la décrépitude,
passât pas dans l'âge mûr, évitât la canitie,
sur lui, et les circonstances
les événements
qui s'écoulent
à
cela l'obligerait
s'il y réfléchissait,
qui se succèdent;
son entêtement.
et montrerait
avouer
de lui est
S'il prétend
que la façon dont on doit juger
on lui réde celle dont on doit juger du monde,
différente
N'êtes-vous
le prétendez-vous?
Et pourquoi
pas une
plique:
du monde? Ou bien plutôt est-ce que vous
partie intégrante
l'on
ne lui avez pas été comparé dans tous les sens, puisque
Et de même pour tout ce que
vous a surnommé
microcosme?
et inférieures,
et d'espèces
l'on voit d'individus
supérieures
Ne voyez-vous
animaux
et plantes.
pas que si vous vous
des parties
vers une partie quelconque
tournez délibérément
d'un nom, le monde
du monde et si vous la particularisez
comme vous, si vous séparez les organes
devient non-être,
non-être 1? Cela
devenez
homme,
et les membres,
vous,
1. C'est ainsi qu'on a dit plaisamment que les arbres empêchent de
voir la forêt; en portant son attention sur les parties, on cesse devoir
le tout, simple concept de notre esprit, sans réalité objective.
— 112 —
de parties,
et
vous indique
que le tout est une réunion
rien autre.
l'âme
ne peut concevoir,
S'il dit ensuite : L'imagination
ni qu'il
de ce monde,
la création
ne peut se représenter
on lui objectera
doive cesser et disparaître,
qu'on ne peut
ni
concevoir ni se représenter
que ce monde soit éternel
d'une
joint à ceci qu'en juger comme
qu'il doive durer,
fin est plus accessible
chose récente et croire qu'il prendra
relié à l'âme par l'étaà l'imagination
et plus fermement
satisfaisants.
blissement
de preuves
claires et d'arguments
S'il dit : Comment peut-on croire que ce monde a été créé
de rien, en aucun temps ni lieu? Répondez
que c'est une
et s'écarte de la
demande
qui dépasse les bornes permises
avec quelque chose
car c'est une comparaison
proposition,
et faire sentir une chose qui n'est pas
qui n'a pas de semblable,
monde
sensible. Nous ne connaissons
pas, en effet, d'autre
l'un à l'autre;
que le monde actuel pour pouvoir comparer
nous jugeons seulement qu'il aété créé parce que nous y voyons
des traces de contingence.
L'homme
du peuple,
qui n'a pas
de raison ni de réflexion,
recherche
des preuves
visibles
ces choses invisibles,
ce qui est impossible,
pour comprendre
autant que si quelqu'un
devait voir l'invisible,
ou entendre
ce qui ne peut être ouï, ou s'il devait entendre
ce que Ton
voit, ou voir ce que l'on entend. Celui qui est juste à l'égard
de soi-même place les connaissances
à leur véritable
place
et se contente
de l'imagination
pour juger de ce qui en
des sens pour juger de ce qui est sensible, et du
dépend,
raisonnement
pour les choses vers lesquelles le raisonnement
J'en jure, certes, par ma vie, il est impospeut guider.
sible de concevoir,
en imagination,
la production
de ces
substances
et de ces accidents
le monde)
(qui composent
sans un précédent,
et ensuite d'imaginer
la production
de
sans un producteur.
Si donc les
quelque chose de nouveau,
il faut adopter
celle qui est la
espèces sont équivalentes,
et la plus proche delà vérité.
plus notoire en argumentation
— 113 —
En effet, les preuves
abondent
pour montrer
que le monde
est récent,
tandis que sa pérennité
est simplement
imaginaire, et l'argumentation
sur laquelle on cherche à s'appuyer
rentre dans les choses imaginaires.
Ce qui montre quele monde est récent, non éternel., comme
ces gens le prétendent,
qu'il n'a pas eu de commencement
ni de mouvement
sans qu'il y eût avant lui une chose contingente, c'est que, s'il en était ainsi, on ne devrait pas admettre
l'existence
de ce qui est présent
actuellement
et qui se
ou d'une nuit, ou d'un jour, ou
compose d'un mouvement,
d'un individu
car ce qui est infini dans son
quelconque;
existence
ou son néant,
il est impossible
de le décrire
comme
étant arrivé à sa fin, et de dire que sa production est achevée
et terminée;
et pour ce qui n'a pas de
on ne saurait
admettre
premier,
qu'il en existe un second,
ni qu'il en existe un troisième
qui n'aurait
pas de second, ni
d'un quatrième
qui n'aurait
etc., de même
pas de troisième,
il est
que ce qui n'a pas de terme ni de limite clans l'avenir,
de dire qu'il se terminera
ou s'interrompra
un
impossible
jour.
Il en est de même pour ceux qui prétendent
que les événements
ne cessent de se produire
sans avoir eu de comcar l'événement,
dans le présent,
au moment
mencement;
où nous le voyons, ne peut être envisagé
que de trois façons :
ou qu'il vienne après le premier,
ou
qu'il soit le premier,
S'il est
qu'il ne soit ni le premier ni venant après le premier.
le premier,
et s'il vient après le premier,
dans les deux cas
le premier est constant : et s'iln'est ni premier ni venant après
le premier,
c'est un mauvais
de toute éviraisonnement,
dence. C'est comme si l'on disait : Un être qui n'est pas un
être ; et s'il était permis d'admettre
l'existence
d'un être qui
il faudrait
n'aurait pas de premier,
admettre
que les dizaines
sans les dizaines, les
existent
sans les unités, les centaines
milliers
sans les centaines ; car c'est par l'unité que le nombre
et par le nombre deux que le nombre trois
deux est complet,
8
— 114 —
disait:
est complet.
Ne voyez-vous
pas que si quelqu'un
« La terre ne produit de plantes que quand le ciel pleut ; le
ciel ne pleut que quand il y a des nuages ; il n'y a de nuages
que quand la vapeur est soulevée ; la vapeur n'est soulevée
que
que quand les vents soufflent ; les vents ne soufflent
quand la sphère céleste les meut ; la sphère céleste ne les
meutque quand elle est dételle ou telle façon;» et qu'ilajoute
à l'infini et
à ces conditions
d'autres encore, successivement,
d'une plante, delà pluie, des nuages,
sans terme, l'existence
du vent serait impossible,
parce que ces choses dépendraient
de la condition de ce qui est avant elles et que leur existence
n'est pas possible parce qu'elles sont infinies.
11 en est de même pour ceux qui prétendent
qu'il n'y a pas
de mouvement
antéqui ne soit précédé d'un mouvement
rieur, ni d'homme
qui n'ait été précédé
par un homme, ni
de plante sans qu'elle n'ait une autre plante pour devancière,de cet homme et de cette
etc, à l'infini.
Or, l'existence
de certaines
plante est impossible,
parce qu'elle
dépend
conditions qui n'ont pas de commencement;
et ce qui n'a pas
de terme ne se rencontre
être l'objet
de la
pas et ne peut
connaissance
ni imaginé.
C'est encore la même chose quand
dit: « Je
quelqu'un
n'entrerai
dans cette maison qu'à la condition
que Zéïd y
entre; » or, Zéïd n'y entre que si cAmr en fait autant, et 'Amr
de
que si tel autre le précède, de même, à l'infini ; l'entrée
Zéid sera impossible,
et celle de tout autre, à tout jamais.
De même encore s'il dit: « Je ne mangerai pas de pommes,
à
moins de manger auparavant
une autre pomme, » il n'arrivera
jamais à manger de pommes, parce que toutes les fois qu'il
étendra la main vers une pomme pour la manger, la condition qu'il a posée, de manger
une pomme avant celle-ci,
l'arrêtera
toujours.
Entre autres signes de la contingence
du monde ou de ce
il y a ceci que, si nous imagiqu'il a eu un commencement,
nons, à chaque mouvement
passé d'entre les mouvements
— 115 —
du corps, la production
d'une nouveauté
ou l'apparition
d'un
cela ferait des corps présents soumis au nombre et
individu,
entrant
en compte.
De même, si nous imaginons
ce monde
comme un être vivant et savant, il sera possible d'en nombrer les mouvements
et les repos; cela donnerait
un nombre
se tenant
et connu, menant à une somme;
or,
par lui-même
ce qui a une somme et à qui s'applique
un compte,
est fini;
tout être fini a un commencement,
même il n'auquand
rait pas de fin.
du monde, et de ce qu'il
Un autre signe de la nouveauté
c'est que les mouvements
a eu un commencement,
passés du
à ses repos, en
d'être semblables
ciel ne peuvent
manquer
ou plus petite. S'ils
sont
égale, ou plus grande,
quantité
sera comme la moitié ; or, ce qui a une
la parité
pareils,
moitié est fini ; plus grande ou plus petite, la quantité
plus
du plus grand sont des
que les parties
grande indiquerait
d'un
du moindre.
Or, du moment que la précession
multiples
sur l'autre
est établie, ce qui a une précesdes mouvements
Ce sont là de ces argusion est fini et a eu un commencement.
tout auditeur.
ments clairs que comprend
délicates
Les Unitaires
ont, à ce sujet, des spéculations
a que
d'après ce que Dieu leur a révélé par sa grâce ; il n'y
vive et perspicace
l'homme
qui puisse
qui a une intelligence
ont leur place marquée
Ces spéculations
s'en rendre maître.
dans son Livre.
futurs ne cesseSi l'on dit: a Selon vous, les événements
la fin, bien qu'ils aient eu un commenront-ils
pas jusqu'à
des Musulmans
allusion à la doctrine
cement (faisant parla
de la vie future) ? Or, vous n'avez
à l'éternité
relativement
passés n'ont point eu de compas nié que les événements
:
bien qu'ils aient une fin. » Vous répondrez
mencement,
« Nous ne prétendons
pas que ce qui a un commencement
soient inne doive pas avoir une fin, ni que les événements
ne cessent de se
événements
les
disons
nous
mais
que
finis,
les uns après les autres, mais non jusqu'à un terme;
produire
— 116 —
tous n'arrivent
pour qu'on les voie exister;
pas à l'existence,
d'une
»Le commencement
rien qui n'existât.
il n'en resterait
chose ne dépend pas non plus de la réalité de sa fin, comme
de son commencement,
car la fin
sa fin dépend de la réalité
est absurde ;
d'une chose qui n'a pas eu de commencement
n'est pas
la fin après une autre fin, etc., de toute éternité,
un acte sans auteur
comme est absurde
qui l'ait
absurde,
l'exisd'admettre
tandis qu'il n'est pas indispensable
précédé,
ou
tence d'un auteur après son acte, durant éternellement;
comme
ont absolument
besoin d'un premier
les nombres
des autres ; mais
nombre, point de départ de l'accroissement
il ne s'ensuit pas qu'ils doivent avoir une fin parce que le
était fini.
premier
entre le futur et
Ce qui rentre encore dans la différence
l'existence
du
le circulaire 1, c'est qu'il est permis d'admettre
mouvement
dans l'avenir,
et qu'il n'est pas perperpétuel
mis d'admettre
celle d'un
mouvement
dans
le
perpétuel
de quelqu'un
passé; il en est de même pour l'existence
qui
ne cesserait
dans l'avenir,
ce qui est
jamais de se repentir
et pour celle de quelqu'un
admissible,
qui, dans le passé,
se serait éternellement
ce qui ne l'est pas, parce que
repenti,
le repentir
doit forcément
avoir
un commencement,
et
il se peut qu'il n'ait pas de fin. De même pour les
pourtant
mais il n'est pas indisactes; il leur faut un commencement,
Unipensable qu'ils aient une fin. De là vient que certains
se sont crus obligés de dire que les événements
taires
ont
une fin, parce que la fin d'une cause est la contingence.
Si l'on prétend
que ce monde et ce qui s'y trouve sont le
et de leur propre individualité,
produit des forces naturelles
vous répondrez
naturelles
sont composées
que les forces
d'éléments
est un accident
et
simples ; or, la composition
1. Je pense que notre auteur entend par mostaqbil l'idée de l'éternité
représentée par une ligne droite qui a un commencement et n'a pas de
fin, et par mostadir celle de L'éternité figurée, à la façon des anciens,
par un cercle, qui n'a ni commencement ni fin.
— 117 —
sont donc
indique que l'objet est récent. Les forces naturelles
récentes. Ensuite ce sont des corpsinertes
et morts, comme les
pierres et les arbres ; donc ils sont soumis à des forces supérieures et mus par elles, puisque nous constatons
en eux des
mutuelles
et des oppositions
bienrépulsions
; les trouvant
tôt après s'accordant
et de concert, nous en
mutuellement
concluons que ce phénomène
s'est produit
sous l'impulsion
de la force d'un pouvoir
coercitif.
Les forces naturelles
ne
sont ni savantes,
ni douées de discernement;
s'il en est
merainsi, il est absurde
solide, ferme,
que cette création
veilleuse et extraordinaire
ait été produite par un être contraint et ignorant.
Nous ne nions
des forces
pas l'action
naturelles
et leur impression
sur leurs objets, telles que la
chaleur et le froid dans les saisons et les climats, car Dieu
les a instituées
pour cela et y a mis cette force et ce mouveil en a fait la cause
ment pour ce qu'il en voulait
faire;
seconde de ces effets : quand il le veut, il leur enlève cette
de même qu'il a rendu la nourforce et en anéantit l'action,
et l'eau pouvant abreuver.
riture capable de repaître,
ce que nous venons d'exprimer
Bien des gens admettent
et partagent
absolument,
pour leur croyance,
par précaution
l'idée de l'acte d'un être vivant et puissant.
Quant au libre
ils ne peuvent
être
arbitre
et à l'arrangement
judicieux,
et sage.
admis que de la part d'un être puissant
de même ceux qui prétendent
On traitera
que ce monde
du ciel, des
de l'action
et ce qui s'y trouve
proviennent
étoiles et d'autres
corps. S'ils disent : Puisque vous ne voyez
et une
fasse un homme
et puissant
pas qu'un être vivant
la raison,
forme, et y place, à titre de parties constituantes,
la force, l'ouïe et la vue, et que vous en concluez qu'il y a,
dans ce monde mystérieux
qui nous échappe, un être vivant
et puissant
qui fait cela, vous ne nierez pas que les forces
former quelque chose de semblable à
ne puissent
naturelles
cet homme, bien que vous ne voyiez rien de pareil dans le
monde
visible;
vous répondrez
: A plus
forte raison,
parce
—
118
—
et puissant
pas vu d'être vivant
que, bien que nous n'ayons
et puissant
un être vivant
nous voyons
faire un homme,
faire une chose et la créer de toutes pièces, ce qui nous inne
dique que l'acte qui se passe dans le monde suprasensible
or, les
peut être que le fait d'un être vivant [et puissant];
Si l'on
ni puissantes.
ne sont ni vivantes,
forces naturelles
: Mais est-ce
que le feu ne brûle pas et l'eau ne
réplique
: On dit bien aussi qu'un
mouille
pas? Il faudra répondre
alors le fait à un être libre
on attribue
tel brûle ou refroidit,
à la
sont réduites
et vivant,
tandis
que les choses inertes
livrées
étaient
Si les forces naturelles
nécessité
(d'obéir).
admettre
on ne pourrait
à elles-mêmes,
qu'elles s'accordent,
sont opposées les unes aux autres.
puisqu'elles
Si l'on objecte : (ce monde), c'est un être que vous savez
de forces naturelles
ou non né d'elles ; il faut
être dépourvu
née.
: Mais la nature en est elle-même
répondre
sont de l'opinion
La plupart
des anciens
que le ciel ne
Est-il juste
rentre pas dans le genre des forces naturelles.
le repos, la voix, le silence, l'imdédire
que le mouvement,
la
la puissance,
la science,
l'amour,
l'ignorance,
puissance,
et autres
le plaisir, le dégoût, l'intention
haine, la douleur,
sont des forces naturelles,
contraires
ou formes
diverses,
sortent
ou bien qu'ils ne sont point des êtres, parce qu'ils
à leur
de forces
naturelles?
de diverses
Quant
espèces
c'est inadmissible,
si ce n'est
par l'absurde,
argumentation
de la part de quelqu'un
qui dit des sottises 1, parce
que,
s'il était permis
qu'un être fût absurde en soi, il serait licite
de soi-même;
et s'il disparaît
ainsi, il se pourqu'il disparût
lui-même
de diverses
rait aussi qu'il se composât
et
parties
alors qu'il est lui-même
néant.
passât du néant à l'existence,
Du moment
cela ne se peut
que ceci ne se peut,
pas non
plus. Dieu nous aide !
Une chose qui prouve
encore
est récent,
que le monde
1. Je lis
L^i-> quoique ce ne soit pas très satisfaisant.
— 119 —
c'est
de deux choses l'une, ou bien
qu'il faut absolument
qu'il ait été jadis, ou qu'il n'ait pas été. S'il a existé jadis,
les événements
en lui témoignent
qui se suivent
qu'il n'a
pas toujours été, ce qui indique qu'il n'était pas d'abord et
a existé ensuite.
Cela peut aussi admettre deux possibilités
:
ou bien le monde existait par lui-même,
ou bien par l'action
d'un créateur
différent
de lui. Si c'était par lui-même,
il
est impossible
crée une existence,
que le néant
puisque
l'être lui-même
est impuissant
à créer son semblable ; comment donc pourrait-il*se
créer lui-même, puisqu'il est néant?
Il reste donc l'autre possibilité,
c'est qu'il ait été formé par
un créateur.
Une indication
encore pour sa nouveauté,
c'est qu'il faut
ou bien éternel et récent à
qu'il soit ou éternel, ou récent,
la fois, ou ni l'un ni l'autre. Or, il est absurde
d'admettre
qu'il n'est ni éternel, ni récent, puisque nous le voyons, et
absurde de dire qu'il est éternel et récent à la
également
ne peuvent
coexister.
Il reste
fois, puisque deux contraires
donc à choisir entre éternel
ou récent.
Ici les prétentions
sont égales, parce que l'opinion de ceux qui disent que le
monde 1 était d'abord, n'est en rien préférable
à celle de ceux
pas; et la réponse à ceux qui
qui prétendent
qu'il n'était
: « Pourquoi
demandent
n'existait-il
pas ? » n'est pas plus
de ceux qui disent : « Pourquoi
heureuse
que l'opinion
» Si nous examinons
cette question, nous trouvons
était-il?
un témoignage
bien
des preuves de nouveauté
qui portent
sa pérennité.
à celles qui établissent
Lorsqu'un
supérieur
son
veut controverse^
avec vous en soutenant
hérétique
de l'éternel;
s'il vous
les attributs
réclamez-lui
éternité,
le sens, et le dissentiment
les concède, il avoue implicitement
C'est là une
ne porte plus que sur la manière de dénommer.
et l'hérétique,
entre l'unitaire
controverse
qui est une des
questions les plus claires et les plus utiles; il faut absolument
la connaisse par coeur.
que tout Musulman
1. Lire iUll au lieu de ^.Ul •
— 120
—
et qu'on dise : « Qu'est-ce
Si l'on interroge
qui prouve
: Ce qui prouve
est nouveau?»
répondez
que le monde
et
de substances
c'est qu'il se compose
qu'il est nouveau,
être que réunies
ne peuvent
or, les substances
d'accidents;
d'une
à l'exception
ou en mouvement,
ou séparées, immobiles
seule situation;
or, ce qui est réuni ne se réunit pas par simple
ce qui est séparé ne se sépare pas par simple sépararéunion,
La réuimmobile
et en mouvement.
tion; de même l'objet
le mouvement,
ce sont là des choses rénion, la séparation,
ne peuvent
si donc il en est ainsi et que les substances
centes;
être dépouillées
de ces accidents,
c'est qu'elles sont récentes,
et ne les précède
car ce qui ne devance pas les événements
si quelqu'un,
comme
eux. C'est comme
pas est nouveau
disant que cAmr ne se trouve jamais
dans cette maison à
moins que Zéïd ne soit avec lui, ajoutait
: Or, Zéid ne s'y
est trouvé qu'hier
soir; il taut donc qu"Amr
s'y soit trouvé
hier au soir.
également
Si l'on objecte
: Vous n'avez pas trouvé
que le durable
ne puisse
contenir
des qualités
qui n'est pas contradictoire
non durables
et périssables
et ne s'en puisse trouver
plus
tard dépourvu;
vous n'avez
pas nié non plus que l'éternel
dans le passé ne puisse être pourvu
d'attributs
et
récents,
le trouver
antérieur
à ceux-ci
ni en étant
qu'on ne puisse
vous répondrez:
n'a pas de valeur
dépourvu;
L'objection
il ne
parce que, de ce qui ne dure point et est périssable,
ou créé,
mais seulement
provient
pas le sens de récent
celui de non durable
et périssable.
En effet, quand
vous
dites : « Il ne dure pas et a une fin actuellement,
pour un
» cela implique
le jugement
temps
qui viendra,
qu'il a
une fin et n'est pas durable.
On n'a donc pas nié qu'il
ne
puisse être joint au durable
pour l'accompagner,
puisque la
la description
contraire
à sa réelle description
ne l'a pas
Et quand vous dites : « Il est récent, » le jugement
précédé.
qui en découle est qu'il lui est nécessaire
actuellement
sans
sa nécessité pour un autre moment.
qu'on ait besoin d'attendre
— 121 —
de sorte que
l'éternel,
Or, il est absurde
qu'il accompagne
l'éternel ne lui serait point antérieur.
Si l'on dit : Admettez
donc que le durable
soit dénué 1
de ce qui ne dure pas et qui a une fin, comme vous avez
admis que l'éternel
est antérieur
aux êtres créés, comme
: Cela, on le fera,
existant
avant
eux! Vous répondrez
et c'est là le nécessaire;
de même
qu'il est antérieur
et
de même
il faut qu'il soit durable
aux événements,
de ceux-ci.
Du moment
au delà de l'existence
persiste
de même
qu'il n'en serait pas ainsi,, il ne serait pas durable,
il ne serait pas
que, s'il n'avait pas précédé ces événements,
éternel dans le passé.
dit: Du moment que vous prétendez
Si l'adversaire
que
est événement
ce qui est joint aux événements
contigent
vous ne nierez pas 2 que ce qui était joint aux
lui-même,
d'hier était récent hier; vous répondrez
: C'est
événements
parce que nous disons que ce qui est joint aux événements
mais nous disons, en outre, quêtant
est récent absolument;
il est récent comme eux. Le
qu'il ne les a pas précédés,
d'hier, existait néanmoins
corps, s'il est joint aux événements
avant eux; c'est pourquoi
il ne se peut pas qu'il soit récent
avec eux. Cela confirme
ce que nous avons dit, de même
qu'il faut qu'il soit récent hier tant qu'il n'a pas précédé
l'événement
d'hier.
De même
il faut que, tant
qu'il
n'a pas précédé
les événements
il soit récent
absolument,
absolument.
3
Si l'on objecte : N'avons-nous
vu
les
point
que
corps
sont joints aux événements,
à moins qu'ils n'existassent
à des événements
avant eux joints
différents
de ces
: or, n'avez-vous
là
derniers
que c'est
point prétendu
1. Lire \lj^A •
2. Lire àj_f^
•
3. Supprimer
la copule devant »L_»-ill •
— 122 —
n'ont cessé d'être
et qu'ils
leur manière de se comporter
Cela n'est point néainsi auparavant?
[Nous répondrons]:
les corps
cessaire,
parce que, bien que nous ayons jugé que
aux événements
sont antérieurs
qui les
que nous voyons
nous n'avons
à d'autres
et joints
que ceux-ci,
joignent
ni
point jugé en cette matière
par la voie de la nécessité
car il
un corps existant;
parce que le corps est seulement
aux événements
faut absolument
qui
qu'il soit antérieur
et joint à d'autres
parce que
que ceux-ci,
l'accompagnent
Bien
nature.
du corps et sa véritable
telle est la définition
nous n'avons
mieux,
que parce que nous ne
jugé ainsi
où nous
au moment
pas de corps se produire
voyons
le regardons,
et parce qu'il est établi pour nous, par la tradition et les preuves,
que ces corps que nous voyons existaient avant que nous les vissions ; il est certain
également
bien que nous
être que récent,
que le corps ne saurait
les corps en un moment
où nous ne les avons pas
voyions
vus auparavant.
Donc, s'il ne s'était
pas dressé pour nous
une preuve qu'il existât avant ce moment où nous sommes,
ni une tradition
nous
authentique
qui nous le prouvât,
n'aurions
aux événepas jugé qu'il existât antérieurement
ments qui l'accompagnent
et joint à d'autres
mais
qu'eux,
nous en aurions
donné avis et nous aurions
annoncé
que
ce qui coexiste avec lui ne l'avait pas précédé.
Si l'on objecte:
admettez-vous
cela?
N'avezPourquoi
vous pas jugé de tout corps absent ou présent,
connu
par
tradition
ou non, prouvé pour son antériorité
ou non, comme
de ces corps présents
que vous voyez; et vous en avez conclu
relativement
qu'il en était ainsi, pour leur antériorité
aux
événements
et pour leur rattachement
existants,
à d'autres
sinon, comment
qu'eux;
prétendre
que vous concluez du
connu à l'inconnu?
On répondra:
Les jugements
du connu
à l'inconnu
ne sont point
comme
vous l'avez cru, parce
nous voyons
qu'il n'est pas nécessaire,
un corps
lorsque
suivant une qualité quelconque,
de conclure
que tout corps
— 133 —
il convient
à celui-là;
qui échappe à nos sens est semblable
nous le voyons suivant
une qualité
seulement,
lorsque
de considérer
s'il a nécessairement
cette qualité,
donnée,
en vertu de sa définition,
ou non ; s'il en est ainsi, nous concluons pour tout corps qui nous échappe, selon ce jugement;
sinon, non. C'est ainsi que vous dites, qu'il n'y a point de
dans le monde
visible
des
corps
qui ne soit composé
forces naturelles;
de composé
or, il n'y a point
quatre
de ces forces qui ne soit un corps. Ensuite vous avez dit que la
nature, mais on ne l'a pas
sphère céleste est d'une cinquième
vue. De même, si nous ne voyons un homme que blanc, il ne
faudrait pas en conclure que tout homme est blanc; et si nous
ne voyons que des grenades douces, il ne s'ensuit pas qu'il n'y
en ait que de douces. Pareillement,
si nous ne voyons des corps
sans que pour nous ils ne soient antéjoints à un événement,
rieurs à celui-ci
et joints en même temps à un événement
autre
ils ne seraient
que lui,
pas des corps,
parce
qu'ils sont ainsi ; et ce n'est point là leur définition,
qui
consiste à être doués de longueur,
et profondeur.
largeur
S'ils ne sont point des corps parce qu'ils sont antérieurs
aux
événements
et se trouvent néanmoins
joints à d'autres
que
ceux-ci, il ne convient pas que cela soit l'état de tout corps
à tout moment.
C'est également
la réponse à donner à leurs allégations,
Vous ne voyez point 1 de terre sans qu'il
quand ils disent:
ni d'oeuf sans poule, ni de poule
y en ait une autre derrière,
sans oeuf; comment
donc concluez-vous
au
contrairement
de l'observation?
On répondra:
La définition
témoignage
de l'oeuf n'est point de provenir
d'une poule, et celle de la
d'un oeuf. Ces preuves sont
poule n'est point de provenir
récent.
le caractère
seulement
établies pour en démontrer
avez-vous
Si l'adversaire
prétendu
objecte : Et pourquoi
ne peuvent être que jointes ou séparées?
que les substances
1. Corriger en \jj 1 •
— 124 —
On répondra:
C'est là un principe des sciences que l'on connaît
une
et auquel on ne peut s'opposer
d'après
par l'évidence,
1. S'il continue
en disant:
Quelle est la
simple ressemblance
sans
et le séparé
est réuni
séparé,
preuve
que le réuni
: S'il était réuni
être séparé ou réuni par soi? On répondra
par soi, il ne serait pas possible
qu'il existât à l'état séparé,
tant que son moi durerait,
et de même s'il était
séparé.
Cela prouve que ce qui est réuni, Test par l'effet d'une réunion (non par soi-même).,
et de même pour ce qui est séparé.
Si l'adversaire
dit : Quelle est la preuve que la réunion
et la séparation
On répondra:
La preuve
sont créées?
en est que nous avons en vue le corps réuni de parties sépadoit
et cette séparation
rées; on y trouve de la séparation,
avoir existé en lui, avant cela, ou n'avoir
absolument
pas
Si elle existait en lui, il était donc à
existé et s'être produite.
la fois réuni et séparé, ce qui est impossible;
il est donc constant que cette réunion s'est produite
l'état séparé. Il
pendant
aient été à l'état
importe
peu que la réunion et la séparation
latent dans le corps.
S'il ajoute : Vous n'avez pas nié que les réunions
et les
soient infinies, et qu'il n'y a de réunion
séparations
qu'à la
la condition
et
qu'il y ait eu avant elle une autre réunion,
de séparation
qu'il n'y ait eu avant elle d'autre
séparation;
on répondra:
Cela ne signifie rien, car, s'il en était ainsi,
aucun des deux ne pourrait
il en serait de même de
exister;
celui qui se rendrait
à une réunion
et dirait : Aucun
de
vous n'entrera
dans cette maison avant qu'un autre y soit
entré ; il ne serait pas possible
d'entre
eux se
qu'aucun
dans cette maison, et s'il s'en trouvait
trouvât
un, il y aurait
dans ce fait contradiction
avec la condition
posée.
Et s'il continue
en disant : Mais vous ne niez pas que la
réunion et la séparation
ne soient deux cinquièmes
2, on ré1. Lire <s~î-ll « par le cloute »?
2. Ceci est inintelligible; il doit y avoir une faute dans le texte.
— 125 —
pondra : Si elles étaient toutes deux ainsi, il faudrait qu'elles
soient ou toutes
deux réunies,
ou toutes
deux séparées,
d'une réunion ou d'une séparation
qui serait ou toutes deux,
ou autre que toutes deux. Or, si elles sont réunies par une
réunion
l'existence
de la séparation
qui serait elles-mêmes,
en elles est impossible
tant que leur essence
reste
sans
et si elles sont réunies
changement;
par une réunion qui
serait autre qu'elles
deux, cette réunion aurait besoin d'une
autre réunion
à l'infini; or, ce qui n'a ni fin ni
antérieure,
limite ne peut exister à l'instant
même où nous parlons.
C'est là une question
qui existe depuis les temps les plus
anciens.
J'ai vu que les amateurs
de spéculation
s'y préinconsidérément
et lui accordent
une grande
imcipitent
dans un grand nombre
de livres,
portance;
je l'ai trouvée
traitée avec des expressions
mais je ne l'ai rendifférentes,
contrée
discutée d'une manière parfaite et complète que par
el-Ka'bî 1 dans son livre des Principes
des
Abou'l-Qâsim
et je l'ai reproduite
telle quelle.
preuves,
récent du monde
Donc, comme vous le voyez, le caractère
a été établi. Il faut maintenant
s'il a été produit
considérer
en une seule fois et d'un seul coup, ou par morceaux sucS'il a été
cessifs, car la raison admet ces deux procédés.
créé tel qu'il est, son début est la création ; et s'il a été produit morceau
son début est ce qui en a été
par morceau,
créé [en premier].
Or, ce n'est point la raison qui mène à
et l'enseignement
oral.
la conclusion,
mais bien la tradition
tant les anLes hommes ont été d'avis différents
là-dessus,
ciens que ceux qui les ont suivis, gens du Livre et Musulmans.
et je choisirai ce qui
ce que l'on rapporte
J'en mentionnerai
à la vérité, s'il plaît à Dieu!
me paraîtra
conforme
1. Parmi les ouvrages d'Abou-Zéïd cités par le Fihrist (t. I, p. 138),
se trouve le Livre des réponses à Abou'l-Qâsim el-KanH el-Ka'bî.
— 126 —
DU COMMENCEMENT DE LA CRÉATION
à un ancien
J'ai lu ce qui suit dans un livre attribué
les différents
nommé Plutarque
1, dans lequel il mentionne
et intitulé
des philosophes
discours
par lui le Livre des
au sujet des idées
doctrines
par les philosophes
approuvées
naturalistes.
des
On raconte de Thaïes de Milet que, pour lui, le principe
et la fin; ce qui l'avait
êtres est l'eau, à la fois le principe
c'est que tous les animaux
cette doctrine,
conduit à imaginer
de
de la substance
humide,
qui est le sperme,
proviennent
de tous les êtres devait être l'humidité;
sorte que le principe
et quand celle-ci manque, les êtres sèchent et s'anéantissent.
de qui les
né à Samos et à partir
On dit de Pythagore,
ce nom, tandis
reçurent
que la philosophie
philosophes
est dans les
commence à Thaïes, qu'il pensait que le principe
et géoméil les nommait
nombres équivalents;
compositions
de ces
une certaine
élément
et il appelait
quantité
tries,
n'ont pas de
et la dyade
Il disait : La monade
nombres.
et il croyait
limites dans les principes,
que l'un de ces princ'est-à-dire
cipes était le motif déterminant
particulier,
c'est-à-dire
Dieu ; le second la raison, le troisième
l'élément,
de transport,
d'où provient
le monde
la substance
capable
se terque la nature du nombre
que la vue peut atteindre;
l'avoir atteint, il retombe
à l'unité;
mine à dix, et qu'après
dans quatre,
c'est-à-dire
que dix est compris en puissance
les nombres
de un à quatre,
on
que si l'on additionne
trouve dix au total 2. Ibn -Razzâm 3 a cité cette particularité
1. La lecture du ms. (_ri.^L>^lil est pour ; L^ljl. Comparez Fihrist
t. I, p. 245. Le livre cité doit être le Kitâb el-Arâ et-Tabi'iyyè
IUpï Ttôvàpecr/.ikwvcpdouôcpon;cpucnxwvooy^âtwv, traduit en arabe par
Qostâ ben Loûqâ (Wenrich, op. cit., p. 225).
2. 1+2+3+4=10.
3. Auteur d'un livre consacré à la réfutation des doctrines des Ismaéliens ou Baténiens ; cité par le Fihrist, t. I, p. 186, et t. II, p. 76.
— 127 —
dans son livre de la Réfutation
des sectes baténiennes.
Pludisent beaucoup
de
tarque ajoute que les pythagoriciens
choses au sujet du nombre
et s'en réfèrent
au
quatre
de la poésie par ces mots : « Non, par la vertu
témoignage
du nombre
quatre qui régit nos âmes, qui est le principe
de toute la nature, qui s'écoule constamment;
de même l'âme
de quatre objets, qui sont la
qui est en nous est composée
la science,
le jugement
et les sens. De lui proraison,
viennent
les arts et l'habileté
et par lui nous
manuelle,
nous sentons
nous-mêmes.
La raison correspond
à l'unité,
car la raison
marche d'elle-même;
le chiffre deux, qui
n'est pas louable, est la science,
parce que toute preuve,
toute
démonstration
convaincante
d'elle ; le
provient
nombre
trois est le jugement,
car celui-ci
à
appartient
une collectivité
les sens. »
; le nombre quatre représente
. On raconte
d'Heraclite
qu'il pensait trouver dans le feu
le principe de tout, ainsi que la fin de tout. Le feu, en s'éteignant, a formé le monde ; le début de cette opération est que
la partie
du feu, en s'épaississant
encore et en
épaisse
s'assemblant
un atome avec l'autre, devint la terre ; et celleci, quand elle se dissout et que ses atomes se séparent au
moyen du feu, devient de l'eau; le feu dissout les corps et
les volatilise.
1
On raconte
d'fAnaximènes]
que, d'après lui, le premier
des êtres était l'air, d'où provenait
le tout, et en qui se résolvaient les êtres, comme l'âme qui est en nous. L'air est ce
qui nous conserve. Le souffle vital et l'air tiennent le monde
tout entier.
Ces deux expressions
de souffle vital et d'air
sont prises ici en général,
parce qu'elles ont le même sens
par convention,
affirmait que le principe des êtres
Anaxagore,
prétend-on,
est l'homogénéité
des molécules 2 et que les êtres qui com1. Comparer Chahrastâni, trad. Haarbrûcker, t. II, p. 89.
2. Ceci prouve bien qu'il faut lire Anaxagore de Milet avec une
légère correction à la leçon du ma., au lieu de Pythagore que porte, le
— 128
—
dont ils se
la nourriture
été
ont
monde
le
par
produits
posent
des
nourrissent
; de ces êtres vient le sens de l'homogénéité
être atteints
molécules.
lui, les êtres ne peuvent
D'après
molécules
que par la raison, non par les sens, et ils sont les
on n'a appelé ce principe
l'homogénéité
de la nourriture;
formés de pardes molécules
que parce que ces membres,
les uns aux autres- et
sont semblables
celles de nourriture,
Il en a fait le prinont été appelés molécules
identiques.
un
des molécules
cipe des êtres, et a fait de l'homogénéité
élément.
du monde dans l'indit on, voyait le principe
Archélaùs,
et des
des épaississements
fini, dans lequel se produisent
de l'eau, et d'autres
; il y en a qui deviennent
spongiosités
du feu.
que les êtres sont des corps intelligibles,
Épicure
croyait
sans aucun vide ; ils ne sont pas éternels ; ils sont incorrupsans différence
ni brisés,
être fractionnés
tibles, ne peuvent
1 ce
ni
dans
transformation
se
leurs
;
particules,
qui
produise
sont donc des corps que l'on peut atteindre
parla raison, non
ce qui ne veut pas dire
par les sens ; ils sont indivisibles,
petits, mais qu'ils ne supportent
qu'ils soient extrêmement
pas l'action
passive et la transformation.
8 les
n'admettait
éléments
pas
quatre
qui sont
Empédocle
l'eau, le feu, l'air et la terre, et disait qu'il y a deux principes,
l'un produit
la création
l'amour
et la force;
et l'autre
la
division.
fils de Sophronisque,
et Platon
le divin., fils
Socrate,
tous deux que les principes
sont au
d'Ariston,
croyaient
et la forme. Les commentanombre de trois., Dieu, l'élément
texte imprimé. Sur l'ô(jioio|jiÉpeia, cf. Chahrastâni,
trad. Haarbrùcker,
t. II, p. 85.
1. Sur ce sens du mot ïll^H, cf. Mafâtîh eî-'Oloûm, éd. G. van
Vloten, p. 140.
2. C'est le contraire qui est exact. Comparez d'ailleurs ce passage
avec Chahrastâni, trad. Haarbrûcker, t. Il, p. 96.
— 129 —
teurs
ont prétendu
la raison
que par Dieu ils entendaient
le premier
substratum
de l'existence
savante,
par élément
et de la corruption,
et par forme une substance
sans corps
dans le monde imaginaire.
fils de Nicomaque
et auteur de la Logique,
Aristote,
penle néant et
sait que les principes
sont la forme, l'élément,
les quatre
corps qui est
corps simples, plus un cinquième
l'ordre sans transformation.
1
sont Dieu,
Dînoûhermâwis
que les principes
croyait
le motif agissant,
l'élément
passif ainsi que les quatre corps
simples.
au sujet des opinions
Voilà tout ce que rapporte Plutarque
des êtres. Eyyoûb er-Rodes philosophes
sur les principes
de Vinterprétation,
hâwî 2 a prétendu,
dans son Livre
que .
les principes
sont les tempéraments
la
simples, c'est-à-dire
le froid,
la sécheresse;
le feu serait
chaleur,
l'humidité,
le produit de la combinaison
du chaud et du sec, l'air celui
du chaud et de l'humide 3, l'eau proviende la combinaison
et la terre du froid et du sec;
drait du froid et de l'humide,
ces quatre derniers corps sont les éléments composés ; ensuite
la combinaison
de ces éléments composés donne les animaux
et les plantes.
OPINIONS DES PHILOSOPHES RAPPORTÉES PAR LES AUTEURS
MUSULMANS
Zorqàn,
professait
également
dans son Livre des discours,
rapporte qu'Aristote
à une force
la croyance
à une matière éternelle,
éternelle
et à une substance
qui l'accompagnait,
1. C'est probablement le nom de Zenon de Citium qui est ainsi
déformé, cf. Cbahrastâni, trad. Haarbrucker, t. II, p. 132; à moins
que ce ne soit celui de Démocrite.
2. Cité dans le Fihrist, t. I", p. 244, comme traducteur de langues
étrangères en arabe.
3. Lire ainsi, au lieu de « froid et humide», que donne le texte par
inadvertance.
9
— 130 —
le froid se
La matière mut la forcent
les accidents.
portant
et la chaleur se créa;
puis elle la mut de nouveau,
produisit;
la
Il a comparé
reçut ces deux accidents.
puis la substance
le mouvement
créatrice
de la matière qui produit
puissance
à celle de l'homme
l'acte, après n'avoir pas agi :
qui produit
De
l'acte est un accident
et c'est autre chose que l'homme.
même la matière
crée des accidents
qui sont autres qu'ellemême. On ne dit pas comment
elle les créa, de même qu'on
l'acte.
ne dit pas comment
l'homme
produit
de quatre
On rapporte
de Galien qu'il croyait à l'existence
forces naturelles
ne peut
se séparer
et
dont le monde
: Les autres philosophes
admettent
l'existence
qu'il ajoutait
de ces quatre forces naturelles
difféjointes à une cinquième
rente d'elles, sans laquelle les forces naturelles
ne pourraient
être d'accord,
sont opposées les unes aux autres.
puisqu'elles
Hermès
a une croyance
il institue
le monde
analogue;
comme en repos., puis celui-ci se meut; or, ce mouvement
est purement
ce qui est une chute et un transport
spirituel,
car le repos n'est pas un acte.
(à un autre ordre d'idées),
Bal'am, fils de Bâ'oûrâ 1, a dit : Le monde est éternel ; il
a un démiurge
et qui est son contradicteur
qui l'organise
dans tous les sens. Il établit
les mouvements
et dit : Le
mouvement
n'est que la dyade réitérée,
premier
parce qu'il
existe avec le principe
du monde,
prétend que le mouvement
suivant
lui. Les maîtres
de l'Astrolabe
lequel est éternel,
ont une opinion analogue à celle de Bal'am,
si ce n'est qu'ils
prétendent
que le monde ne cesse de se mouvoir par des mouvements
infinis, et nient que le mouvement
ait un commencement et une fin, car il n'est point un être créé. Les maîtres
du Corps
disent
est éternellement
que le monde
formé,
de toute antiquité,
d'un corps
solide qui se déchira;
or,
la création était en lui à l'état latent, et elle
parut à peu près
comme ce qui se passe avec la goutte de
l'oeuf et le
sperme,
1. Comparez la forme du nom donné dans Mas'oûdî, Prairies
d'or,
t. I", p. 99 : Bal'am, fils de Bù'oùr.
— 131 —
de la Substance
noyau d'un fruit. Les partisans
disent que le
monde est une substance
éternelle,
unique de personnalité,
et que seulement
elle a différé par la rencontre
de la substance et de ses mouvements.
Or, s'ils sont composés de deux
cela produit le chaud ; de trois molécules,
molécules,
cela
produit le froid; de quatre molécules l'humide.
Ils prétendent
a un mouvement
que tout mouvement
à l'infini.
antérieur,
1 a réuni toutes ces sectes sous une seule ruEn-Nâchî
brique, de la façon suivante : « Ce sont, dit-il, quatre sectes;
l'une croit à l'éternité
de la poignée d'argile et à la nouveauté
de la teinture ; l'autre à la nouveauté
des deux ; la troisième
doute et ne sait si la matière
est éternelle
ou créée, parce
» Galiena dit:
qu'elle juge les démonstrations
équivalentes'.
Il m'importe
ou
peu de savoir si la matière est éternelle
créée ; je n'en ai pas besoin dans la pratique de la médecine.
DOCTRINES DES DUALISTES ET DES HARRÀNIENS
des dualistes,
en résumé, c'est
La base de la croyance
il y a deux êtres, la lumière et les
qu'au commencement
ténèbres;
que la lumière était au point le plus élevé et les
ténèbres au point le plus bas ; que tous deux étaient purs,
sans se toucher, à la façon de l'ombre et du soleil; qu'ensuite
et que de ce mélange est sorti le monde
ils se sont mélangés,
Tels sont les points sur
actuel avec tout ce qu'il contient.
:
Puis ils ont différé d'opinion
lesquels ils sont d'accord.
a prétendu
Bardésane
que la lumière est le créateur du bien,
celui du mal, après avoir dit que la lumière
et les ténèbres
tandis que les ténèbres sont
est un être vivant et sentant,
eut
un mort peut-il agir? Lorsqu'il
un être mort; comment
et le mauvais arrangement
considéré
les contradictions
qu'il
et des Daiçanites,
y a dans les diverses sectes des Manichéens
il prétendit
il inventa une nouvelle doctrine:
que ces deux
1. Voyez ci-dessus, p. 85, notel.
2. La quatrième secte manque.
— 132 —
sont éternels,
et le ténébreux,
le lumineux
plus un
êtres,
avec
être éternel qui ne cesse d'être en désaccord
troisième
eux et qui leur est extérieur
; c'est lui qui porte ces deux
et à se mélanger ; sans cet intermédiaire
êtres à s'entrelacer
et répulsion
il n'y aurait que divergence
qui les égalise,
mutuelle dans toute leur substance.
de l'être éternel se coma prétendu
Kénnân
que l'origine
l'eau et le feu, et que les
pose de trois êtres, la terre,
de deux, le
qui agissent sur eux sont au nombre
démiurges
bien et le mal.
controversée
aux Harràniens,
c'est une question
Quant
Ahmed ben et-Tayyib
chez eux, à ce que l'on raconte.
\
dans son traité relatif à cette secte, dit que ces gens sont
d'accord sur ce point, que le monde aune cause éternelle 2 ;
ils lui attribuent
et admettent,
à
sept et douze démiurges,
du néant, delà forme, du temps, du
l'égard de la matière,
et de la force, l'opinion
d'Aristote
dans
lieu, du mouvement
son livre de l'Audition
de la nature de l'homme 3. Au rapport
de Zorqân, leur doctrine est analogue à celle des Manichéens
;
certains affirment cependant
que leur doctrine est l'honneur
de celle des philosophes
: personne
n'a encore
osé montrer
leurs contradictions.
Les Mazdéens
se divisent
en nombreuses
ils ont
sectes;
des passions violentes
et possèdent
des légendes dépassant
toute borne
et toute mesure,
dont
on ne peut prendre
connaissance.
Les uns admettent
la doctrine
des dualistes,
tandis que d'autres suivent les opinions des Harràniens.
Les
1. Abou'l-'Abbâs Ahmed ben Mohammed ben Merwàn es-Sarakhsî,
apud Fihrist, t. I", p. 261. Le livre eitë doit être le ^J^j
J, ïJLj
ûj-oUall >_^AIJU du Fihrist. Cf. Chwohlsson, Die Ssabier, t. II
p. XII.
2. Comparez le passage cité dans le Fihrist, ap. Chwohlsson op laud
t. II, p. 3.
3. n&pï cpucrr/.;,;àxpoàoetoç, ap. Chwohlsson, op. laud., t.
Il, p. 12. Le
Fihrist ne donne pas exactement les mêmes idées primordiales.
— 133 —
Khorrémites
sont une de leurs branches
qui se cache sous le
voile de l'Islamisme;
ils admettent
que le principe du monde
est la lumière,
dont une partie a été effacée et est devenue
ténèbres.
Le peuple chinois est dualiste,
ainsi que la plupart des
peuples voisins, tels que les Turcs.
Il y faut comprendre
les Mo'attilè
également
(athées),
l'éternité
des essences et disent que le monde
qui admettent
n'a ni créateur, ni démiurge.
Les Indiens se divisent en sectes nombreuses
; les Brah1 les réunissent
manes et les Bouddhistes
toutes, ainsi que
d'autres
Mo'attilè
un Dieu unique, mais non
qui admettent
la prophétie.
Il faut comprendre
parmi eux les Mahâdarse compose de trois
ziyyè qui prétendent
que le principe
frères, dont l'un est Mahâdarz ; ses deux frères voulurent le
il
tromper
par une ruse, mais sa monture
ayant bronché,
tomba et mourut sur le coup. Ses deux frères écorchèrent
sa peau et retendirent
sur la surface du monde ; elle devint
la terre,
ses os les montagnes,
son sang les torrents et les
fleuves, ses cheveux les arbres et les plantes.
Voilà ce que nous avons appris touchant les diverses opinions des habitants
de la terre et des anciens sur ce sujet.
Nous avons déjà fait allusion à la perversité
de leur doctrine
et de celle des partisans
de l'éternité
du monde ou de la
coexistence
d'un être avec Dieu (qu'il soit exalté!), et cela
d'une
et complète.
à toutes ces
Quant
façon suffisante
légendes, à moins qu'on ne les considère comme des chants,
des énigmes,
d'un
des paraboles
ou des récits provenant
des livres divins ou d'un prophète,
ou qu'elles ne soient conformes à ce que nous tenons de ceux-ci ou au témoignage
de
1. Lire somoMiyya avec le Mafâtih cd-'Oloûm, éd. G. van Vloten,
p. 36, ligne 2. Les Chamanes, déjà cités par Alexandre Polyhistor vers
80-60 avant J.-C. sous le nom de S^uavaToi, prêtres de la Bactriane,
sont les prêtres bouddhistes de l'Asie Centrale ; leur nom est une altération du çramcma brahmanique. Cf. J. Darmesteter, Zand-Acesia,
t. ni, p. XLVIII.
— 134
—
attrià
inacceptables,
histoires
des
sont
rejeter,
ce
la raison,
et aux falsifications
de leur créateur
buables à la tromperie
à les
d'avantage
a
Il
beaucoup
inventeur.
pas
leur
n'y
de
aurez habitué votre esprit
vous
Lorsque
répéter fréquemment.
du monde,
création
la
de
la
coeur
connaître
question
à
par
annexes
branches
ces
besoin
n'aurez
d'approfondir
vous
pas
de la matière,
de l'éternité
le
sur
principe
qui reposent
ses diet
délabrée,
faible
est
construction
car lorsqu'une
et ses pierres angulaires
verses parties ne sont pas durables
ne sont pas solides.
OPINIONS DES GENS DU LIVRE SUR CE SUJET
J'ai lu dans un livre qui porte le titre de Lois des Juifs
de se
ont interdit
docteurs
de
leurs
nombre
grand
qu'un
de les
et même
sur ce sujet,
à des recherches
livrer
ne convient
pas
qu'il
; car ils prétendent
entreprendre
sur ce qui fait l'objet de son étonnede disputer
à l'homme
ment et lui reste caché. Un autre prétend qu'au début Dieu
ni pensée,
créa dix-sept
êtres, sans parole, ni mouvement,
ni temps, ni lieu; ce sont: le lieu, le temps, le vent, l'air, le
le trône céleste,
la lumière,
feu, l'eau, la terre, les ténèbres,
les formes de
l'enfer,
saint, le paradis,
les cieux, l'esprit
Sa création
et la sagesse 1. Il ajoute:
toutes les créatures,
entre ces six côtés,
six côtés, et elle est resserrée
possède
le haut, le bas, la droite et la
qui sont le devant, le derrière,
Un autre a exprimé l'idée que les êtres créés tout
gauche.
savoir les
d'abord par Dieu étaient au nombre de vingt-sept,
il a ajouté les paroles
plus haut, auxquels
dix-sept ênumérés
vu les prophètes,
la
entendues
par Moïse, tout ce qu'ont
aux
les cailles, la nuée, la source
qui apparut
manne,
dont il revêtit Adam et
les démons, les vêtements
Israélites,
dont il se servit pour conEve, les paroles du Tout-Puissant
verser avec Balcam. Telles sont leurs traditions
; quant à ce
1. Cette énumeration ne comprend que seize êtres au lieu de dix-sept.
4'M5
— 135
-
qui est écrit dans le premier livre de la Genèse, en hébreu,
c'est : Berêchîth
bârâ Elohîm
êth hachômaïm
we-êtli
hôôrès, we-hô-ôrès hônano thôhom [wa toohoû] we-hôchêkh
'al [penê] thehôm; ce qui veut dire
que la première
chose
que Dieu créa, ce fut le ciel et la terre; la terre était une
île vide et obscure, sur la masse des eaux, et le vent de Dieu
soufflait doucement sur la surface de la terre. C'est ainsi
que
les commentateurs;
l'expliquent
mais je ne sais comment la
légende que les Juifs rapportent
peut être en contradiction
avec le texte du Pentateuque;
est-ce pris d'un
peut-être
autre
de leurs livres, car la Bible
contient
un certain
nombre de livres prophétiques
; mais Dieu sait mieux la
vérité.
Les Chrétiens ont sur ce point la même
opinion que les
Juifs, parce qu'ils lisent la Bible et admettent
ce qui y est
contenu.
Les Çâbiens 1 sont incertains
dans leur doctrine; on croit
généralement
les opinions des Juifs et des
qu'ils partagent
s'il en est ainsi, ils doivent croire la même chose
Chrétiens;
qu'eux (au sujet du début de la création).
Zorqân raconte
que les Çâbiens professent la croyance à la lumière et aux
ténèbres, à peu près comme les Manichéens.
Dieu sait mieux
la vérité !
OPINION DES MUSULMANS SUR LES PRINCIPES; LÉGENDES
QUI ONT COURS A CE SUJET
EKHasan ben Hichâm nous a dit, dans une certaine ville,
ben 'Abdallah
d'après Ibrahim
el-Absî, qui le tenait de
1. L'auteur entend ici par Çâbiens les Mendaïtes ou chrétiens de
Saint-Jean-Baptiste, tout comme le Qor'ân (sour. II, v. 51, s. V, v. 73,
et s. XXII, p. 17). Ce n'est qu'en 215-216 (830-831), que les Harràniens
ont pris ce nom pour éviter la persécution dont les menaçait le khalife
Ma'moûn. Cf. Chwohlsson, Die Ssabier, t. I, p. 13, et le texte du
Fihrist cité t. Il, p. 14 et suivantes. — Lire
au lieu de ùj^-oi}f-
—
136
—
d'Aboucite el-A'mach!,
qui l'avait entendu
Ibn'Abbâs
(que Dieu
qui donnait comme autorité
Zhobyân,
chose que Dieu créa fut
de lui!) 5 : La première
soit satisfait
dit la plume,
il lui dit: Écris ! — 0 mon Seigneur,
la plume;
? — Le destin ! répondit
La plume se
Dieu.
qu'écrirai-je
mit donc à tracer
tout ce qui existera
depuis ce jour-là
celui de la résurrection.
Ensuite
Dieu créa le poisjusqu'à
son, puis il étendit la terre sur lui ; la vapeur de l'eau s'éleva,
s'étant
et Dieu en sépara les cieux ; le poisson
agité à ce
la terre
se balança,
et elle fut fixée au moyen de
moment,
de la résurjour
qui la perceront
jusqu'au
montagnes,
Wala
1, lequel
rection.
ben Ahmed el-Marwazî
nous a raconté
'Abd-er-Rahman
à Merw,
Mohammed
ben Ishaq*, qui le
d'après Es-Serrâdj
tenait
de Qotaïba
ben Sacd, qui cite Khàlid
ben 'Abdallah
ben cAtâ, d'après
Ibnc Abbàs,
ce
Abou'd-Dohâ,
d'après
chose que Dieu créa, ce fut la plume;
qui suit : La première
il lui dit : Écris ce qui arrivera
jour de la résurrecjusqu'au
tion ; puis il créa le poisson et étendit la terre sur luij ainsi
et la plume,
qu'il est dit dans le Qor'ân : « Par le poisson,
et ce qu'ils écrivent 5! »
J'ai appris de Mohammed
ben Sahl, à Oswâr °, qui l'avait
entendu
dire à Abou-Bekr
ben Zayyân,
lequel le tenait de
'Isa ben Hammâd,
Do'ayya
d'après Léîth ben Sa'd, d'après
Abou-Hânî,
d'après Abou 'Abd-er-Rahman
el-Badjali,
d'après
'Abdallah
ben 'Omar, qui rapportait
les paroles
mêmes du
prophète,
que celui-ci aurait dit : « Dieu écrivit en prédesti1. Abou-Sofyân Wakî' ben el-Djerràh ben Mélîh el-Koûfî, traditionniste, mort en 196 ou 197 hég. Cf. Fihrist, t. II, p. 26 ; Ibn-Khallikan,
Biographical Dictionarg, t. I, p. 374.
2. Traditionniste, cité passim par le Fihrist.
3. 'Abdallah ben cAbbâs ben cAbd-eL-Mottalib, cousin du prophète,
sur lequel on peut consulter Nawawî, éd. Wûstenfeld, p. 351.
4. De Nisâpoûr. Cf. Fihrist, t. I, p. 155
5. Qor., sour. LXV1II, v. 1.
6. Ou Oswâriyya, village de la région d'Ispahan.
— 137 —
nant toute chose cinquante
mille ans avant de créer les
cieux et la terre. »
Les traditions
d'Ibn 'Abbâs sont différentes :
provenant
les unes rapportent
qu'il aurait dit : Dieu créa d'abord la
plume ; Sa'îd ben Djobaïr,
d'après lui, dit que Dieu créa
d'abord le trône et le siège ; une autre tradition porte : Non,
c'est la lumière et les ténèbres.
Une version entièrement
différente nous a été conservée,
sur l'autorité d'El-Hasan,
qui
aurait dit : La première
chose créée par Dieu fut la raison ;
une autre version dit : les âmes ; d'après Abou'l-Walîd,
qui
suivait
Abou-'Owâna,
d'après Abou-Bichr,
d'après Modde la création
se serait manifesté
jâhid1^ le commencement
par le trône, l'eau et l'air; la terre aurait été créée de l'eau.
Hâtim ben es-Sindi m'a raconté à Tekrît, d'après Ahmed
ben Mançoûr er-Ramâdi,
qui cite 'Abd-er-Razzâq,
d'après
Ma'mar,
d'après
Ez-Zohrî,
cOrwa, qui cite les
d'après
paroles d'cAïcha qui aurait dit: Le prophète de Dieu nous a
ce qui suit : Les anges ont été créés de la lumière,
expliqué
et les génies d'un feu sans fumée; Adam a été créé comme on
vous l'a dit.
Quant à la tradition rapportée
par Hammâd ben Salama 5,
d'après Ya'là ben cAtâ, d'après Wakîc ben Hors, d'après son
oncle Abou-Rézîn
el-'Oqaïlî,
qui aurait dit: 0 prophète de
Dieu, où était notre Seigneur avant la création des cieux et
sans
de la terre? Mohammed
répondit : Dans un brouillard,
air dessus ni dessous; ensuite il créa son trône qui reposait sur
l'eau. Si donc cette tradition est vraie, ainsi que l'explication
cela montre que Dieu
du mot 'amâ par nuage et brouillard,
1. Abou'l-Hahjdjàdj Modjâhid, traditionniste, élève d'Ibn-'Abbàs et
d"Abdallab, fils du khalife 'Omar, avait reçu les traditions des contemporains de Mohammed; il mourut à 83 ans vers 104 hég. (722). Cf.Nawawi, p. 540; Ibn-Khallikàn, trad. de Slane, t. II, p. 568, note 8 ;
Chwohlsson, op. laud.,t.l,
p. 185.
2. Mort en 167 hég. Cf. Sprenger, Das Leben und die Lehre des
Mohanunad, t. III, p. xcix.
— 138
—
le
tant d'après la tradition
ce brouillard,
que d'après
des cieux et de la terre.
avant la création
Qor'ân,
aurait dit : Dieu a
encore
On rapporte
que le prophète
et l'a
toute
création
mille ans avant
écrit un livre deux
elle montre
est vraie,
déposé sur le trône. Si cette tradition
au reste.
que la création du trône est antérieure
Dans le livre d'Abou-Hodhaifa
1, qui cite Djobaîr,
d'après
il
on lit ceci : Dieu, quand
Ibn-cAbbâs,
Dahhâk 2, d'après
un corindon
de la lumière
créer l'eau, créa d'abord
voulut
et
de longueur,
largeur
vert, et il lui donna telles qualités
Or, le
seul; et l'auteur
ajoute:
profondeur
qu'il connaît
Tout-Puissant
qui devint
jeta un coup d'oeil sur ce corindon
sans être stable^ dans
se mit à scintiller,
de l'eau, laquelle
oscillatoire
ou non, tremblante
un mouvement
par crainte
il créa le vent, et plaça l'eau sur le milieu
de Dieu. Ensuite
de l'eau;
et le mit sur la surface
du vent,
puis le trône,
était sur les
dit : « Son trône
le Qor'ân
voilà pourquoi
eaux 3. »
Macmar\
el-A'mach,
'Abd-er-Razzâq,
d'après
d'après
dit: J'interro5, rapporte
que ce dernier
d'après Ibn-Djobaïr
au sujet de ce même passage
du Qor'ân,
geai Ibn-cAbbâs
et lui demandai
sur quoi se tenait
l'eau avant
que rien fût
: Sur le dos du vent. Si la traencore créé ; il me répondit
de l'autorité
dition qui se couvre
de Dahhâk
est vraie, cela
avant la création
de l'eau.
indique que le poisson existait
ben Ishaq 6, il dit dans un livre qui
Quant à Mohammed
a créé
1. Moûsa ben Mas'oûd Nahdî, mort en 220 hég. Cf. Sprenger,
op. laud., t. III, p. cxvni.
2. DaliMk ben Mozâhirn, traditionniste, mort en 100 ou 103 hég.
Cf. Spenger, op. laud., t. III. p. cxvi.
3. Qor., sour. XI, v. 9.
4. Macmar ben Râchid. Cf. Nawawî, éd. Wùstenfeld, p. 569.
5. C'est ainsi qu'il faut lire, au lien de Hobaïr que porte le texte.
Sa'id ben Djobaïr mourut en 94 ou 95 hég. Cf. Sprenger, op. laud.,
t. III, p. cxvi.
6. Abou 'Abdallah Mohammed ben Isbaq ben Yasâr, auteur du Sîrat
er-Rasoûl, qui a servi de base à la biographie du prophète par 'Abd-el-
— 139 —
est le premier
ouvrage écrit sur le début de la création,
à
propos de ce passage : « Il est celui qui a créé les cieux
et la terre en six jours,
et son trône était sur les eaux 1 : »
C'est comme si Dieu s'était décrit lui même (qu'il soit béni
et exalté!),
puisqu'il
n'y avait que l'eau sur laquelle reposait le trône,
et lui, l'Illustre,
le Généreux,
le Puissant,
le
Fort.
Ce qu'il créa d'abord,
ce furent la lumière
et les
ténèbres ; puis il les sépara l'une de l'autre, fit des ténèbres
la nuit noire et obscure,
et de la lumière le jour brillant
et qui permet
de voir. Ensuite
il éleva les sept cieux au
moyen de la vapeur d'eau-, jusqu'à ce qu'ils fussent dressés
dans les airs ; puis il étendit la terre et la fixa au moyen
des montagnes,
et y détermina
les aliments.
Enfin il se tint
vers le ciel, qui était une fumée.
Aucun musulman,
ni même personne de ceux qui servent
Dieu selon le Livre et la prophétie,
ne diffère d'avis sur ceci
de Dieu est créé et récent,
que tout ce qui est en dehors
quand même on n'aurait
pas fait mention de sa création et
de sa production
; notre seul désir est cle connaître ce que
Dieu a créé en premier,
si c'est possible.
Les traditionnistes,
Wahb
ben Monabbih 2 et
d'après
les idées des gens du Livre à ce
autres, diffèrent touchant
ben Sélam 3 qu'il aurait dit :
sujet. On raconte d" Abdallah
Dieu créa la lumière,
les
puis il créa, de cette lumière,
et des ténèbres, la lumière ; et de cette lumière il
ténèbres,
créa l'eau, et de celles-ci toutes les choses. Wahb ben Monabbih aurait dit : J'ai trouvé dans les livres révélés par
Mélik Ibn Hiohàm. Cf. Fihrist, t. I, p. 92; Sprenger, op. laud.,
t. III, p. LXIX.
1. Qor., sour. XI, v. 9.
2. Traditionniste d'origine juive et venu du Yémen, mort vers 110
hég. Cf. Sprenger, op. cit., t. III, p. cxi, note; suivant d'autres, Çâbien
devenu musulman. Cf. Fihrist, t. I, p. 22 ; Mas'oûdi, Prairies d'or,
t. V, p. 462-463.
3. C'était également un israélite converti. Cf. le passage du Fihrist,
t. I, p. 22, traduit dans Sprenger, op. laud., t. I, p. 46 et suiv.
— 140 —
à Moïse, le fils d"Imràn
(que le salut soit sur lui ! ),
créa d'abord
la création,
voulut produire
que Dieu, lorsqu'il
puis de l'air la lumière
l'esprit,
puis de l'esprit créa l'air,
le feu
et les ténèbres;
l'eau, et ensuite
puis de la lumière
et le vent ; son trône était sur les eaux.
chiites
J'ai entendu certains
que la première
prétendre
et
de Mohammed
chose créée par Dieu fut la lumière
à ce sujet ; mais Dieu
une tradition
dKAli, et ils rapportent
sait mieux ce qu'il en est en réalité !
les Arabes et ceux parmi eux qui serLes sages d'entre
mendes prophètes
vaient le [vrai] Dieu selon la religion
le début
dans leurs vers et dans leurs discours,
tionnent,
Dieu
de la création.
Parmi eux 'Adi ben Zéid
et lisait les livres, a dit :
chrétien
el-'Ibâdi
1, qui était
dans
Écoute ce discours pour qu'un jour tu puisses y répondre,
la vie mystérieuse, lorsqu'on t'interrogera :
Comment le Dieu de la création a commencé ses bienfaits à
notre égard et nous a fait connaître ses premiers miracles.
Il y avait des vents et une masse d'eau agitée par les vagues et
sans rupture.
des ténèbres ininterrompues,
11 ordonna aux noires ténèbres de se dissiper, et il fit interrompre à l'eau ses occupations.
Puis il étendit la terre et la déposa sous le ciel également,
comme ce qu'il avait fait.
Et il fit du soleil le résultat d'une claire apparition s entre le
jour et la nuit qui venaient d'être séparés ;
Il termina ses créatures en six jours, et l'homme fut celle qu'il
façonna en dernier.
1. Voir la notice que lui consacre le Kitâb el-Aghânî, éd. de Boulaq,
t. II, p. 18 et suivantes, traduite dans le Journal Asiatique, numéro de
novembre 1838. Comparez Caussin de Perceval, Essai sur l'histoire
des Arabes, t. II, p. 135 et suivantes. Sur l'origine du surnom ethnique
de ce poète, tiré du nom du quartier chrétien de Hira, voyez lbnKhallikân, Biofjraphical Dictionarr/, t. I, p. 188; Dr. Gustav Rothstein, Die Dynastie cler Lahmiden in al-Hira, Berlin, 1899, p. 19.
2. Le mètre de cet hémistiche est mauvais, et le sens peu satisfaisant.
— 141 —
Les Persans,
de leur religion et leurs
d'après les savants
mobeds, disent que Dieu créa d'abord les cieux et la terre,
puis les plantes, et enfin l'homme.
DE L'APPROBATION RÉSERVÉE A LA DOCTRINE PRÉFÉRABLE
Selon
de ceux qui admettent
moi, l'opinion
qu'un des
est antérieur
à l'autre est corrompue 1 et sans fonprincipes
dement,
d'avis sur la transforparce que ces gens diffèrent
mation et la corruption.
Comment
Thaïes
aurait-il
raison
l'eau (comme premier
d'adopter
principe),
qu'il regarde
comme une transformation
de la terre, et Heraclite
le feu
Et ainsi de suite pour les
qui pour lui provient de l'air?
autres
Ou encore, comment
ces gens peuvent-ils
principes.
admettre
la naissance
d'animaux
ou la germination
de
la réunion de ces quatre humeurs,
plantes sans y reconnaître
ce qui se singularise
ne
puisque
par une nature
unique
naturel?
Et ceux qui prépeut présenter
que son mouvement
tendent
des êtres doit être cherché dans les
que le principe
éléments
et ensuite dans les éléments
simples
composés ?
C'est là une doctrine
insensée,
parce
que les principes
qui n'existent
pas par eux-mêmes
simples sont des accidents,
un support. Comment
et doivent
avoir absolument
pourIl en est de
l'existence
sans ce support?
rait-on en admettre
le début de l'être dans la
même pour ceux qui cherchent
et les ténèbres,
lumière
parce que ce sont deux accidents,
et non deux corps.
c'est l'opinion
sûr dans leur doctrine,
Ce qu'il y a déplus
des quatre éléments,
au sujet de la préséance
d'Empédocle
doctrine dont la fausseté est évidente pour les Musulmans,
être que des
ne peuvent
éléments
en ceci que les quatre
on sait
accidents
[ou des corps] ; si ce sont des accidents,
eux-mêmes
exister
ne peuvent
;
bien que
ceux-ci
par
1. Lire J^.
— 142 —
et si ce sont des corps, c'est également
faux, car nous avons
de noula définition
des corps, et les traces
déjà précisé
veauté y sont inhérentes
; à moins que ce ne soient ni des
ce qui est déraisonnable
pour les
corps ni des accidents,
Musulmans,
qui ne l'admettent
que de Dieu, car c'est, de
à ce qu'il a créé. Si donc ce ne
toute manière,
contraire
sont ni des corps ni des accidents,
au dire de ces gens-là, il
faut absolument
supposée dans leur
que ce soit la matière
ne
ce qui est une chose qui, si elle est imaginaire,
doctrine,
à son endroit,
si ce n'est de
saurait supporter
une discussion
la part d'un contradicteur
obstiné,
qui seul peut disputer
ne se rend pas
sur le raisonnable.
En outre, l'imagination
tel que
compte de ce qui est illimité et n'a pas d'attribut,
accident
le seraient
la couleur,
la quantité,
ou quelque
sensible.
Le résumé de ce que nous venons de dire sur ce sujet
est l'observation
dans tout ce qui
des traces de nouveauté
de Dieu. Si cela est établi,
on comprend
est en dehors
doit avoir eu un. commencement
; et
que ce qui est récent
la nouveauté
s'il n'y a que les Unitaires
du
qui professent
ne s'en trouvera
monde, le commencement
que de leur côté.
en apparence
dans les traditions
Or^ ceux-ci diffèrent
qu'ils
de leurs sages, bien qu'ils soient d'accord
nous rapportent
sur le sens, quand ils portent
leurs efforts
sur la spéculation.
La doctrine des gens du Livre et les traditions
qu'on leur
sauf qu'il n'est pas permis de décider
attribue sont possibles,
au sujet de ce qui n'est
par ce moyen
pas confirmé
par
notre livre ou la tradition
de notre
prophète
(que Dieu le
bénisse
et lui accorde
la paix!), à cause des altérations
et
des modifications
qui se sont introduites
parmi eux et parce
de la doctrine
cosque leur opinion est devenue différente
La raison nous
mogonique
exposée au début du Pentateuque.
lui est antérieur
oblige à croire que le lieu de tout occupant
à lui-même,
et qu'il n'y a de mouvement
que dans un corps,
— 143 —
et que cela n'a lieu que dans le temps; que l'action
du libre
arbitre et de la bonne disposition
ne provient
que d'un être
vivant et savant ; qu'un
être ne provient
que d'un être,, et
sont antérieurs
aux corps.
que les quatre principes
Ceux qui professent
la croyance
à l'éternité
de ces choses
entrent
dans le nombre
des opposants,
et les traces
de
nouveauté
contradictoires
à
qu'on y voit leur paraissent
leur croyance
; et ceux qui croient à leur nouveauté,
quel
besoin ont-ils de croire éternel ce qui a précédé,
du moment
où ils reconnaissent
le lieu, les
que Dieu a créé le temps,
des êtres alors qu'il n'existait
rien ?
principes
primordiaux
Grand Dieu! à moins qu'on ne s'appuie
en cela sur quelque
de
passage des Livres divins ; or, on ne trouve dans aucun
ces livres d'indication
relative à ce qu'était
la première
chose
réfuter
et nier les opinions
contraires
créée, pour pouvoir
Il faut absolument
qu'on rencontre.
que tout être nouveau
ait un terme auquel il aboutit;
c'est ainsi que nous disons :
la semaine
L'heure
fait partie du jour, le jour de la semaine,
du siècle et le siècle du
du mois, le mois de l'année,
l'année
et le
temps, de sorte que ce terme aboutit à l'idée du temps,
que nous disons :
temps est sa limite. C'est ainsi également
c'est
de
d'un tel, et tel autre de tel autre;
Un tel provient
dans la généalogie
du Procette façon que l'on remonte,
Adam, puis l'on dit : Adam vient du Limon ;
phète, jusqu'à
au delà duquel il n'y a
le limon est donc le terme extrême
avoir
doivent
plus rien. De même toutes les choses récentes
voit et dont il est
un terme ; c'est ce que notre adversaire
nous avons inséré ici les traditions
témoin. Voilà pourquoi
de possibilité
des gens du Livre, à cause du caractère
qu'elles
renferment.
ont admis
Musulmans
que ce qui avait été créé
; c'est un moment
penétait le temps supérieur
en premier
l'acte ; il ne faut pas le confondre
dant lequel se produit
des mouvements
avec le temps inférieur,
qui est le produit
inacle lieu, qui est indivisible,
de la sphère céleste. Ensuite
Certains
— 144 —
c'est un espace simple,
étendu,
vide,
cessible au toucher;
qui entoure le monde. L'air n'a rien à faire avec cet espace,
tandis que le vide
car l'air est un corps divisible et répandu,
aux sens. L'idée
et n'est pas accessible
est indivisible
que
c'est que
ces gens ont eue en vue par le mot de divisibilité,
rien de ce vide ne peut entrer dans le monde sans le dissoudre. L'air est ce qui se trouve entre le ciel et la terre ;
aucune partie n'en est vide; le vide est ce qui enferme le
accidents.
ciel, la terre,
l'air, puis les corps avec leurs
Voilà ce que j'ai lu dans un de leurs livres; Dieu sait mieux
la vérité.
du commencement
de la création,
Si quelqu'un
s'informe
il faut lui répondre
que tout ce qui est en dehors de Dieu est
créé. La belle question que de parler du monde supérieur,
du monde inférieur,
de la vie future promise,
du monde
Toutes ces choses ont eu un commencement
et
périssable!
une croissance.
Si l'on demande : Y a-t-il
quelque chose en
dehors du monde présent et de l'autre ? vous répondrez
: Le
trône, le siège, les anges, la table, la plume, le buisson de
la limite sont toutes des choses créées, et cependant
elles ne
sont point comprises comme faisant partie de ce monde icibas ni de la vie future : de même le paradis, le feu de l'enfer,
le pont Cirât, la balance, la trompette,
le purgatoire,
la misésont créés, au dire de beaucoup
ricorde, le châtiment
de
et ensuite des gens du Livre, et cependant
Musulmans,
on
ne les compte ni dans la vie présente,
ni dans la vie future.
Si l'on objecte que Dieu a dit : « A Dieu appartiennent
la (vie) dernière
et la première 1 » et qu'il n'y a rien de
mentionné
en dehors de ces deux choses, il faut répondre
:
aurait-il mentionné
d'autres
Pourquoi
choses,
joint à ceci
disent que le sens est :
que la plupart des commentateurs
Dieu jugera dans la première
Le pro(vie) et la dernière?
phète de Dieu a dit : C'est après la mort qu'on sera puni,
1. Qor.,
sour. LUI, v. 25.
— 145 —
car, après cette vie, il n'y a plus que le paradis et l'enfer ;
il n'y a rien en dehors des deux mondes.
Ce qui est vrai,
si vous savez ce que sont le monde actuel et la vie future ;
il n'y a point de blâme ni de gêne pour celui qui croit
que ce que nous avons dit fait partie de la vie future,
du moment qu'il y croit selon ce qui est dit dans les Livres
divins. Il faut qu'il sache que tout ce qui est en dehors du
monde
ou animal,
a été créé pour une
actuel, spirituel
éternité qui ne cessera jamais;
ces êtres ne se dissoudront
pas et ne s'effaceront
pas, car Dieu a dit : « Certes la
demeure future est la vraie; ah ! s'ils le savaient 1 ! »
MENTION DES ÊTRES VIVANTS QUI ONT ÉTÉ CRÉÉS
LES PREMIERS DANS LE MONDE SUPÉRIEUR
On s'appuie, pour dire que la première
chose créée par
Dieu a été la plume et la table, sur la tradition
d'Abou
Ibn cAbbâs;
le trône et le
Zhobyàn,
d'après
puis vinrent
siège, en se basant sur celle de Modjâhid.
a dit que la première chose créée a été l'esprit
Quelqu'un
et la raison, d'après
la tradition
d'El-Hasan,
parce qu'on
trouve dans celle cl'Ibn 'Abbâs que Dieu a dit à la plume :
« Écris ! — Et qu'écrirai-je,
ô Seigneur?
» Or, en réalité,
l'ordre donné et la réponse qui y fut faite ne sont admissibles que de la part d'un être vivant
et doué de raison.
Ensuite fut créé, dit le même traditionniste,
le voile, d'où
furent formés les nuages, la lumière et les anges, ensuite la
miséricorde
et le châtiment,
c'est-à-dire
le paradis et l'enfer,
le pont Cirât, la balance, et les autres choses qui ont été déjà
mentionnées.
La première chose créée ici-bas fut l'eau et l'air, comme
le dit Modjâhid
; la terre fut créée de l'eau ; ce sont là les
Il y a des
bases du monde ; puis la lumière et les ténèbres.
et la lumière
entre la lumière supérieure
gens qui distinguent
1. Qor., sour. XXIX, v. 64.
10
— 146 —
un
serait un corps subtil et la première
; celle-ci
de
sur la question
ils diffèrent
esprit
pur, et cependant
cela
savoir
est un corps ou non. Vous verrez
si l'esprit
en détail à sa place, s'il plaît à Dieu !
expliqué
a été créée, on
Si quelqu'un
demande
de quoi la création
lui répliquera
diverses;
que la création se compose départies
de laquelle parlez-vous
? Et on ne lui répondra
que s'il inla question pour la terre,
dique ce que nous voulons. S'ilpose
de l'eau,
conforméde l'écume
répondez
qu'elle
provient
ment aux hadîth
du prophète
et aux traditions
: s'il s'en: de la vapeur
d'eau; des étoiles,
quiert du ciel, on répondra
du jour ; des principes
on dira : de la lumière
composés^
on répliquera
sur
: des corps simples isolés ; et s'il interroge
on lui dira : Il se peut qu'ils aient été formés de
ceux-ci,
ce qui avait été créé avant eux, et il se peut également
qu'ils aient été formés de rien ; car nous voyons Dieu créer
une chose d'une autre et en créer d'autres
de rien. Or, il a
été prouvé que tout ce qui est en dehors
de Dieu est créé,
et qu'il peut, s'il le veut, créer les choses de rien ; il n'y a
nul besoin de revenir sur ce discours.,
car Dieu a dit : « Il
est l'inventeur
des cieux et de la terre '. » Il a dit également : « Il a créé de l'eau tous les animaux
2. — Il vous
a créés tous d'un seul homme 3. — Il a formé
l'homme
de terre comme celle du potier; il a créé les génies
du feu
pur sans fumée''. » — Joint à toutes les descriptions
que j'ai
données
de ses oeuvres tirées d'une création
préexistante
;
de même il produit une chose pour un motif ou sans aucun
motif déterminant.
Il a encore dit : « C'est Dieu qui fait
descendre
l'eau des cieux, qui par elle fait germer
les fruits
destinés
à vous nourrir 5. » Il dit donc de lui-même
qu'il a
inférieure
1.
2.
3.
4.
5.
Qor.,
Qor.,
Qor.,
Qor.,
Qor.,
sour. II, v. 111, et sour. VI, v. 101.
sour. XXIV, v. 44.
sour. IV, v. 1.
sour. LV, v. 13 et 14.
sour. II, v.20.
— 147 —
donné pour cause à la production
des fruits et des plantes
la chute de l'eau ; c'est ainsi qu'il a donné
pour cause à
de l'homme
l'existence
la goutte
de sperme ; il en est de
même pour tout ce qu'il crée et produit;
mais il a fait exister
les origines de ces causes
sans cause déterminante,
par un
effet de sa puissance
et de sa sagesse.
Si l'on demande
: Où a-t-il créé ? Il faudra
:
répondre
où ? est une interrogation
relative au lieu ; or,
L'expression
il n'y a point de lieu qui ne requière un autre lieu. Nous
la fausseté de l'explication
démontré
avons précédemment
Si l'on dit : Le monde n'est pas situé dans un
par l'infini.
c'est là une opinion qui n'est pas plus étrange
lieu déterminé,
sans prototype.
que de voir avouer la création des essences
On a dit aussi qu'il était dans le vide, qui serait alors le lieu
où il se trouve.
était sa propre
ont prétendu
D'autres
que le monde
fils de
C'est dans le livre de Wahb,
place à lui-même.
Monabbih,
que l'on trouve que les cieux, le paradis, l'enfer,
et futur, le vent et le feu se trouvent tous
le monde présent
ce
sont vraies,
Si ces traditions
dans le ventre du siège.
Dieu sait mieux
siège serait le lieu de toutes ces choses ;
la vérité !
et plus justement
:
a-t-il créé ? Il faut répondre
: Comment
Si l'on demande
La question comment ? est une question qui exige une compas
or, nous ne connaissons
pour y répondre;
paraison
monde
d'autre
pareil à celui-ci pour lui servir de terme de
mais nous le voyons au moment de sa produccomparaison,
tion. L'action de Dieu ne s'exerce pas par un mouvement,
; la question quo modo ? est négani par une manipulation
par
tive par rapport à son acte, comme elle l'est également
l'a-t-il tiré du
voulez dire : Comment
vous
Si
à
lui.
rapport
néant? Ce comment vous paraîtra des corps et des substances,
des accidents
; Dieu dit au monde : « Sois, et il
supports
Si par cette
fut, » comme il nous l'a fait savoir lui-même.
sous quelle
sous quelle
forme,
vous entendez
question
— 148 —
il Fa créé, on vous dira que ce sont là difféapparence
sans interruption
rents états des accidents
qui se succèdent
sur les créatures.
: Le mot quand ?
A la question
quand ? vous répondrez
et au
à la durée
est une interrogation
qui se rapporte
moment
dans le temps ; or, pour nous, la durée dépend des
entre les
céleste et de la limite
mouvements
de la sphère
actes (successifs)
; et la preuve a établi que le ciel est une
chose récente.
Les Musulmans
n'admettent
pas qu'on puisse dire absolument que Dieu ne cesse pas de créer, parce que cela entraînerait l'éternité
à la doctrine
de la création et conduirait
de
ceux qui confondent
la cause et l'effet, de sorte qu'il y aurait,
à tout acte, un acte antérieur,
de façon que la création
du
monde aurait une durée.
Certains
individus
prétendent
que Dieu a fait exister un
temps dans lequel il a produit le monde ; c'est comme ceux
Le
qui disent qu'il a créé un lieu dans lequel il l'a produit.
n'est point un être.
temps, disent d'autres,
: Pourquoi
Si l'on demande
a-t-il créé ? Dire pourquoi
?
c'est demander
de l'acte :
quelle est la cause déterminante
est contraint,
or, celui qui agit dans ces conditions
non
libre ; et celui qui est contraint
est la victime
d'une
force
ce que l'on ne peut admettre
de l'Éternel.
Si par
supérieure,
cause vous entendez l'intention
bornée
à cet acte de la créaà
tion, c'est ce que nous avons dit en tête de ce chapitre,
savoir que Dieu a produit la création par sa bonté, sa misésa générosité
et sa puissance,
ricorde,
pour être utile à ses
se nourrissent
de la portion
créatures,
pour qu'elles
qu'il
leur a destinée, qu'elles jouissent de ses bienfaits
et méritent,
en le servant,
la plus noble des récompenses.
CHAPITRE
VI
DE LA TABLE, DE LA PLUME, DU TRONE, DU SIÈGE, DES
ANGES, DES TROMPETTES (DU JUGEMENT DERNIER), DU PONT
CIRÂT, DE LA BALANCE, DU BASSIN, DU PURGATOIRE, DE LA
RÉCOMPENSE ET DE LA PUNITION, DU VOILE, DU BUISSON DE
LA LIMITE ET AUTRES TRADITIONS ESCHATOLOGIQUES DES
UNITAIRES, AINSI QUE DES DIVERGENCES QUI LES SÉPARENT
DE LA TABLE ET DE LA PLUME
a dit, dans un passage positif 1 : « N. Par la plume
et par ce qu'ils écrivent ! ! » Dans un autre passage : « [ Le
est dans le volume caché, ne doit
livre, dont le prototype]
être touché que par ceux qui sont en état de pureté 3. » Et
: « Nous avons compté tout dans le prototype
éviailleurs
rien négligé dans le livre 5. —
dent 1. — Nous n'avons
[Il est écrit] sur une table gardée avec soin 6. » La plupart
disent que ce sont une table et une plume
des commentateurs
que Dieu a créées comme il l'a voulu ; il a enseigné à la plume
de courir comme il le désirait ; il a fait de la table un intermédiaire
entre lui et les anges, de même que ceux-ci sont
et ceux-ci
entre
lui et ses prophètes,
des intermédiaires
sur laquelle
C'est là une doctrine
entre lui et ses créatures.
ne varie ; il n'est pas permis de différer
aucun Unitaire
Dieu
1.
2.
3.
4.
5.
6.
JSUA Terme technique d'exégèse coranique.
Qor., sour. LXVIII, v. 1.
Qor., sour. LVI, v. 77-78.
Qor., sour. XXXVI, v. 11.
Qor., sour. VI, v. 38.
Qor., sour. LXXXV, v. 22.
— 150 —
à cet endroit,
qui s'y réfère,
parce que le texte
d'opinion
est clair.
tant dans le Qor'ân que dans la Sunna,
s'avise de penser : «Quelle utilité y a-t-ildans
Si quelqu'un
:
l'existence
de la table et de la plume ? » qu'on lui réponde
de la sagesse divine restent voilés aux simples
Les mystères
de ceux que Dieu a daigné leur faire
mortels, à l'exception
il n'y
connaître
; ceux dont il leur a refusé la connaissance,
a qu'à l'en croire sur sa parole et à s'y soumettre,
d'après ce
Le
passage : « Dieu efface ce qu'il veut ou le maintient.
du livre est entre ses mains \ »
prototype
clans ce chapitre,
à ceux
Remarquez
que nous parlons,
de Dieu, à ses anges, à ses livres et
qui croient à l'existence
à ses prophètes
; car c'est là sa voie, celle de la tradition
l'ad: les Musulmans
et les gens du Livre
et de l'audition
mettent absolument.
a voulu créer
Un certain individu a dit : « Dieu, lorsqu'il
le monde, savait ce qui aurait
lieu et connaissait
ce qu'il
sur la
; il a donc fait agir en ce sens la plume
produirait
dans
table. » Il cite sur ce sujet des traditions
rapportées
contenles livres des traditionnistes
; nous nous sommes
tés de ce qui en est sûr, et nous nous y sommes soumis.
Entre autres, on dit que la plume a pour longueur
l'espace
entre le ciel et la terre, et qu'elle a été créée de lumière;
et de
la table, que c'est une table bien gardée dont la longueur est
entre le ciel et la terre, et la largeur l'espace
entre
l'espace
le levant et l'occident
: elle est nouée au trône et chancelle devant
le plus rapproché
Isrâfîl,
du trône.
l'ange
Dieu veut
chose de nouveau
Lorsque
produire
quelque
dans sa création,
la table va frapper
le front d'Isrâfîl,
qui
de la volonté
y jette les yeux et y trouve écrite l'expression
de Dieu, conformément
à ce passage du Qor'ân : « Dieu efface
ce qu'il veut ou le maintient.
Le prototype
du livre est entre
» Puis il donne en conséquence
ses mains.
des ordres
à
Gabriel ou à un ange voisin.
1. Qor., sour. XIII, v. 39.
-
151 —
La plupart de nos coreligionnaires
sont d'avis que le Créateur ne peut être entendu, de même qu'il ne
peut être touché;
mais on entend sa parole, ainsi qu'on touche sa création.
Voilà ce que disent les Musulmans.
Certaines
gens, qui se
voilent sous les dehors de la religion,
ont admis des interprétations
déplaisantes
qui doivent être rejetées. Les uns prétendent que le sens de plume est la Raison universelle,
parce
et qu'elle agit
qu'elle est inférieure en dignité au Créateur,
attendu que la raison atteint les choses sans
par elle-même,
intermédiaire.
les mêmes, le sens de table bien
D'après
gardée est l'âme universelle,
parce qu'elle est inférieure
à la raison en rang, et que celle-ci la dirige comme la plume
en outre que
agit sur la table bien gardée; et ils prétendent
la plume et la table ne sont ni récentes ni créées. Mais nous
avons établi dans le chapitre
n, que la raison et l'âme
sont toutes deux des choses récentes, à raison de l'augmentation et de la diminution
de l'erreur, de
qu'elles subissent,
la faiblesse,
de la pesanteur,
de leur divisibilité
dans les
diverses formes et corps, ainsi que du besoin qu'a la raison
de l'expérience
et de l'épreuve,
et de celui qu'a l'âme de
nourriture.
L'opinion
juste est ce qui a en soi suffisance et
éternel
ne saurait admettre
de
or, le Créateur
persuasion;
pareils accidents.
D'autres
ont prétendu
que la table désigne le monde
et la plume le monde supérieur;
inférieur,
or, le supérieur
influe sur l'inférieur.
D'autres encore disent que la plume
est l'esprit,
et la table le corps, mais ce qui est encore
de la table et de la
plus facile, c'est de nier l'existence
eschatoloplume ainsi que celle de toutes les descriptions
et d'entrer
clans la pure hérésie, afin de pouvoir
giques
parler avec eux le langage qui leur convient. Ces choses, en
effet, font partie de lois instituées
par les prophètes ; comment la raison ne les admettrait-elle
pas ? De même on n'en
à la raison,
en s'en référant
réfutera
pas l'interprétation
mais on les admettra telles qu'elles nous ont été transmises.
— 152 —
1
ben
Sa'îd
Une tradition
d'après
Djobair
rapportée
par
dit que Dieu a créé une table bien gardée en la
Ibn-'Abbâs
et que les deux plats de sa
tirant
d'une perle blanche,
et le discours
est lumière,
reliure
sont de rubis; sa plume
tracé est piété.
Dieu y jette par jour trois cent soixante
coups d'oeil dont chacun fait vivre et tue, élève et abaisse,
et juge
veut
rend glorieux
ou misérable,
crée ce qu'il
comme il désire. Dieu sait mieux la vérité !
Nous
vous avons déjà prévenu
que tout ce qui regarde
est spirituel
et vital, bien qu'il puisse s'y assol'eschatologie
dans
cier du corporel dans les noms, comme par exemple
les expressions
de perle blanche et de rubis.
figurées
LE TRONE, LE SIÈGE ET LES PORTEURS DU TRONE
en procession
Dieu a dit : « Tu verras les anges marchant
autour du trône 2, » et ailleurs : «Huit d'entre les anges porteront dans ce jour (du jugement)
le trône de ton Seigneur 3. »
Un autre passage porte : « Son siège s'étend
sur les cieux
» Il ne saurait y avoir de différend
et sur la terre'.
sur ces
à raison
de l'évidence
de leur
textes
entre Musulmans,
; ce n'est que dans leur interprétation
qu'on
témoignage
diffère d'opinion.
Les uns, en effet, disent
que le trône
à un sarîr '', et ils s'appuient,
ressemble
soutenir
pour
sur ces deux passages : « Qui d'entre
cette interprétation,
vous m'apportera
le trône (de la reine de Saba) 6 ?» et : « Il
d'anthroplaça sur un trône ses père et mère 7. » Beaucoup
1. Cf. Fihrist, t. I, p. 34 ; Ibn-Qotaïba, p. 227 ; Ilqân, p. 26.
2. Qor., sour. XXXIX, v. 75.
3. Qor., sour. LXIX, v. 17.
4. Qor., sour. II, v. 256.
5. Trône à la persane, où le souverain s'accroupit. En Syrie, ce mot
signifie aujourd'hui un berceau d'enfant. Cf. Dozy, Supplément, d'après
le Mohit al-Mohît de Bistâni.
6. Qor., sour. XXVII, v. 38.
7. Qor., sour. XII, v. 101.
— 153 —
croient que Y'arch est une sorte de trône sur
pomorphistes
la doctrine
lequel Dieu est assis; c'est également
des gens
du Livre et celle des Arabes
leur religion,
qui suivaient
ainsi que le prouvent
ces vers d'Omayya
ben Abi ' ç-Çalt :
Notre Seigneur a sanglé la couverture sur le dos des montures,
qui sont toutes liées par les bienfaits de Dieu.
Elles ont criéd ; un brancard a été étendu sur les selles, d'un
blanc éclatant 2, et fixé sur leurs épaules
Au moyen de chatons de rubis ; une terreur pèse sur son trône,
un feu brûle en dessous.
Ses pieds longs sont élevés ; il se tient au-dessus de l'éternité 3,
et ceux que Dieu a élus sont éternels.
Il a dit également
:
Glorifiez Dieu, car il en est digne; notre Seigneur est grand dans
le ciel.
C'est lui qui a dressé ces pierres, qui a relevé ces morts et les a
fait revivre, ce dont il est capable,
Dans la haute construction dont la création est antérieure à celle
de l'homme; c'est là, au-dessus des cieux, qu'il a dressé un trône
(sarîr),
Un siège élevé que l'oeil de l'homme n'atteint pas ; au-dessous de
lui les anges sont inclinés.
Lébîd 4 a dit aussi :
A Dieu appartiennent
les dons illustres et excellents : à lui
l'élévation, ainsi qu'à la maison de tout homme de race !
Il a ajusté etfermé, sous la galerie de son trône, sept étages sous
le sommet de la montagne.
Bien des Musulmans
disent
que le trône est une chose que
1. Le sens est très douteux; ce passage était déjà corrompu dans le
texte original, d'après la remarque du copiste.
2. Lisez p.*J ?
3. Lisez ijl.i-1 •
4. Voir sa notice dans le Kitâb el-Aghâni, t. XIV, p. 93, traduite
par Siivestre de Sacy, Cailla et Dimna, p. 111 et suiv.
— 154 —
pour être le terme de la science de ses servilui Dieu, en magnifiant
teurs, pour que les anges l'adorent,
tout autour en lui demandant
le trône, et pour qu'ils tournent
de même que les hommes
les choses dont ils ont besoin,
l'adorent en honorant la Ka'bé et en demandant,
auprès d'elle,
et pour lui
de ce dont ils ont besoin,
l'accomplissement
vers elle, non pas que
en se tournant
adresser leurs prières
Dieu est
il se tienne, ni destiné à le porter.
ce soit unlieuoù
trop haut pour être porté, ou borné, ou entouré.
Certains disent que lemot 'arch signifie empire, par interde ce passage du Qor'àn : « Le Miséricordieux
qui
prétation
d'après le commentateur,
siège sur le trône1,» c'est-à-dire,
comme
de son empire ; et il admet
qu'il a pris possession
preuve cette citation d'un poète :
Dieu
a créée
Lorsque les trônes (l'empire) des Merwânides tombèrent
rirent comme ont péri les tribus d'Iyâd et de Himyar.
et pé-
le
Quant au korsî (siège)., c'est un être créé, comme
trône. On nous rapporte
aurait dit : Le korsi
qu'EL-Hasan
est la même chose que V'arch. Une légende qui m'est parvenue prétend que le korsî est placé devant le trône comme
une perle dans le désert; les sept cieux, les sept terres et
ce qu'elles
renferment
sont à côté du korsî comme une
maille de la cotte de mailles,
sur un vaste terrain.
Il y a
korsî
beaucoup de Musulmans
qui croient que l'expression
la science, à cause de ce passage
du Qor'an
:
désigne
« Son korsî est aussi large que les cieux et la terre 2, »
c'est-à-dire,
d'après eux, que la science de Dieu les embrasse
ainsi que ce qu'ils contiennent;
au pluriel,
ce sont
kêrâsî,
les savants ; et ils récitent
à ce propos un vers :
Les hommes au blanc visage les entourent, ainsi que la troupe
des sièges (des savants) lorsque les événements changent.
1. Qor., SOUP.XX, v. 4.
2. Qor., sour. II, v. 256.
— 155 —
Les traditionnistes
rapportent
que le korsî ou tabouret
est l'endroit
où l'on pose les deux pieds (quand on est assis
sur un trône). Dieu sait mieux la vraie explication,
parce que
notre
doctrine
à admettre
consiste
les choses que notre
science est impuissante
à atteindre.
Les porteurs
du trône sont des anges qui ont été créés
pour cela. Il existe, sur leur mesure et leur corps., une foule
de descriptions
queDieu seul connaît. On a dit: Ils sont aujourd'hui au nombre de quatre ; l'un a un visage comme la tête de
le second la face du lion, le troisième
la face du
l'aigle,
le quatrième
la face de 1 nomme ; au jour de la
taureau,
il s'y joindra
autres
résurrection,
quatre
anges, conformément à ce passage du Qor'ân : « Huit d'entre eux porteront
dans ce jour le trône de ton Seigneur 1. » D'après une tradition rapportée
ces deux vers
2, on récitait
par Abou-Ishaq
ben Abi' ç-Çalt devant le prophète
:
d'Omayya
Isràfîl a emprisonné les (anges) purs sous lui ' il n'y en a point
de faible parmi eux ni de vil serviteur.
Un homme et un taureau sous son pied droit; un aigle et un
lion guetteur sous le pied gauche:1« C'est vrai,» aurait dit le prophète;
telle est la tradition,
mais Dieu sait mieux si elle est véritablede la ligne
droite
dérivent
Les gens qui
trompent
en leur parles ignorants
par leurs nouveautés,
quelquefois
et de quatrième.
de second, de troisième
lant de premier,
ils entendent
la plume, c'est-à-dire,
Par premier,
pour eux,
la table, qui est l'Ame
universelle
la Raison
; par second,
le trône, qui veut dire pour eux
universelle;
par troisième,
les sphères célestes ; et par quatrième
le ciel fixe contenant
1. Qor., sour. LXIX, v. 17.
2. Traditionniste, mort en 129 hég. Sprenger, op. laud., t. III,
p. 109, note.
3. LeKiiâb el-Aghânî, t. III, p. 190, ne cite que le second de ces deux
vers.
— 156 —
le korsî, qui est le ciel des constellations
pour certains
au sujet
sont d'avis différents
d'entre eux, car les astronomes
sont les
du trône,
Les anges,
de cette division.
porteurs
tous ces êtres, pour eux,, sont
fondamentaux;
quatre éléments
en ce cas
éternels dans le passé et dans l'avenir.
Comment
les diviser en premier, second et troisième,puisque
peuvent-ils
ces êtres sont tous premiers
pour eux, à ce qu'ils prétendent?
Et quelle différence
les
les sépare de leurs contradicteurs,
est étendu
anthropomorphistes,
qui disent
que le trône
à plat et que le korsî est l'endroit
où se posent les deux
est
leur interprétation
pieds ? Il est vrai qu'extérieurement
conforme
à la nôtre en ce qu'ils sont éloignés
de l'interde ces égarés, car nous ne trouvons
dans aucun livre
prétation
d'astronomie
ou d'histoire
naturelle
qu'on ait appelé la raison
l'âme table, le ciel trône;
les auteurs désignent
ces
plume,
choses par les mots bien connus
de leurs auditeurs.
Dieu
nous garde de l'abandon,
de la privation,
d'un libre arbitre
mal dirigé, de l'impuissance
à poursuivre
la vérité !
DES ANGES ET DE CE QU'ON A DIT DE LEURS ATTRIBUTS
Les Musulmans
rapportent
que les anges ont été créés de
lumière.
mentionne
que les gens du Livre
Ibn-Ishaq
prétendent que Dieu a créé les anges de feu ; or, feu et lumière
sont la même chose en tant que subtilité
et éclat; on peut
concilier
les deux traditions
en disant
de
que les anges
miséricorde
ont été créés de lumière,
et les anges de châtiment, de feu.
Nous ne connaissons
personne,
parmi ceux qui servent
Dieu sous la forme d'un culte, qui n'avoue
l'existence
des
soit en désaccord
sur leur éternité
ou
anges, bien qu'on
leur création récente,
ainsi que sur leur forme. Citons à ce
ben Abi'ç-Çalt
:
propos ces vers d'Omayya
Ces anges asservis veillent à tour de rôle,
réunis au milieu d'un million d'anges.
les yeux
rouges,
— 157 —
Ce sont des messagers qui fendent le ciel par son ordre, et ils ne
regardent pas la demeure de ceux qui sont tués.
Ils vont comme la vitesse du vent quand il souffle de l'Ouest, et
qui revient dans le désert, devant lui, sans donner la chasse.
Ils ont, sur leurs épaules des ailes légères; c'est une troupe qui
vient en procession lorsqu'on leur demande secours.
Quand les disciples de Dieu s'aident mutuellement,
ils remportent la victoire, et une aile toute prête les rend agiles.
Ils ont pris leur essor avec leurs ailes, et ils ne l'abandonnent
pas ; il n'y en a point qui restent en arrière,
ni qui cherchent
à
devancer les autres.
Les Musulmans
sont d'avis différents
sur la question
de
savoir si les anges possèdent
la vue et les sens; il y a des
à cause de la
gens qui disent
que la vue leur manque,
subtilité
de leur corps et de leurs
atomes,
qui n'ont point
de couleur; or, le regardn'atteintque
ce qui a de la couleur.
C'est de même qu'on
a dit : Ne les sentons-nous
pas, eux
avec
nous pour
nous garder?
L'air est plus
qui sont
et plus épais que le corps des anges; puisque nous
grossier
comment
et d'agitation,
n'y sentons pas de mouvement
d'êtres
percevoir
par les sens l'existence
pourrions-nous
subtils que lui?
spirituels
qui sont bien autrement
On a répondu
aux objections
que font leurs adversaires,
tirées de la description
que Dieu a fait des anges dans son
la grossièreté
et la force, « des
en leur attribuant
Livre,
et forts1», joint à ce qui se dit de la grananges grossiers
et de celle de leur corps, à ce qu'on
deur de leurs attributs
sous la
trouver le prophète
raconte de cet ange qui venait
et de même pour tous les autres proforme d'un homme,
ne nie pas que
on a répondu,
disons-nous,
qu'on
phètes;
dans l'ange quelque chose et quelque signiDieu ne produise
fication par lesquels il est vu et aperçu quand Dieu le veut, de
même qu'il produit
quelque chose dans l'air qui se compose
de pousdes atomes
et qui provient
et se noue en nuage,
1. Qor., sour. LXVI, v. 6.
— 158 —
et se
à la vue, qui se dissipe ensuite
sière imperceptibles
dissout, de sorte que l'on ne voit plus rien, comme auparal'état des djinns,
des démons et des
vant. Tel est également
autres êtres spirituels créés.
de ce nom à cause de leur
Les anges ont été nommés
à
et parce qu'ils se conforment
assiduité dans l'obéissance
et pour marquer
ce qu'on veut d'eux, tout spécialement
leur supériorité.
Il n'est donc pas impossible
que les anges
et les autres
soient de plusieurs espèces, les uns spirituels
corporels, les uns croissant et les autres solidifiés. Certaines
et le feu sont des
légendes
prétendent
que le tonnerre
ils sont les armées de
anges. Les anges se prosternent;
ses envoyés,
ses saints, ainsi qu'il
Dieu, ses messagers,
est dit dans le Qor'ân : « Les armées du ciel et de la terre
à Dieu 1. » L'on dit que les sauterelles
et les
appartiennent
fourmis font partie de ces armées.
N'avez-vous
pas lu que
lorsque Mo'âwiya apprit que El-Achtar,
lorsqu'il fut investi
du pouvoir, fut empoisonné
par du poison versé dans de la
« Que cette boisson
tisane mélangée
de miel, il s'écria:
est froide au coeur! Certes,
Dieu a des armées faites de
miel 2. »
On dit encore que la terre, le ciel, ainsi que la plupart
des corps
du monde,
sont des anges, et l'on en tire la
preuve de ce passage:
«[Le ciel et la terre] dirent tous les
deux: Nous venons en toute obéissance 3. » Mais la vraie
doctrine est la première,
car s'il est permis d'attribuer
le
nom d'ange à ces choses, ce ne peut être que par figure de
et non en réalité.
rhétorique
1. Qov., sour. XLYIII, v. 4 et 7.
2. Comparer cette anecdote dans Mas'oûdî, Prairies d'or, t. IV,
p 423
3. Qor., sour. XLI, v. 10.
— 159 —
DISSENTIMENTS DES HOMMES AU SUJET DE LA NATURE
DES ANGES
Les Musulmans
et les gens du Livre disent que les anges
sont des créatures
comme nous l'avons
spirituelles,
mentionné
haut.
Les Arabes
plus
polythéistes
prétendaient
les filles de Dieu qui avait eu un commerce
qu'ils étaient
charnel avec les génies, commerce
d'où les anges naquirent.
Dieu a dit: « Ils ont associé les génies à Dieu
qui les a
: « Ils regardent
créés 1, a et ailleurs
les anges, qui sont les
serviteurs
du miséricordieux,
comme des femmes 2. »
Les Harrâniens
disent que les anges sont les étoiles qui
le monde ; c'est cela qui a conduit les Baténiens
régissent
à prétendre
de sept et de douze, et
qu'ils sont au nombre
c'est ainsi qu'ils
ce passage
du Qor'ân : « Dixexpliquent
neuf (anges) sont chargés
d'y veiller 3. » Les Khorrémites
les envoyés qui vont et viennent
appellent
parmi eux, anges.
Les Mazdéens
ne nient
des anges,
êtres
pas l'existence
d'une création
ils les appellent
mystérieuse;
Amchaspends;
et la confirme.
leur religion en reconnaît
l'existence
Certaines
que les anges sont les âmes
gens prétendent
pures, c'est-à-dire
que l'homme,
quand il a atteint par l'ascétisme la connaissance
de la réelle essence des êtres et a fait
des mérites
et choisir
des
tous ses efforts
pour acquérir
au monde
louables,
; lorsqu'il
supérieur
qualités
parvient
raison
se dépouille
de son corps, il devient
pure et âme
Le degré le
on l'appelle
dès lors ange. Ils ajoutent:
pure;
d'ici-bas
est la prophétie,
qui
plus élevé dans le monde
et les oeuvres, et dans le monde
s'obtient
par la science
à ceux qui ont obtenu la
réservé
d'en haut,
l'état
d'ange,
dans ce monde.
prophétie
1. Qor,, sour. VI, v. 100.
2. Qor., sour. XLIII, v. 18.
3. Qor., sour. LXXIV, v. 30.
— 160 —
Une autre secte prétend que les anges sont des parties et
des parcelles de Dieu qui, d'après eux, est un être simple
les anges,
et spirituel.
(ben Abi 'ç-Çalt) nomme
Omayya
et les aides de Dieu, en y
dans ses vers,
les disciples
Ce n'est pas là
discours divergents.
joignant bien d'autres
il faut se conune matière
que la raison puisse atteindre;
Si c'est là la vraie
tenter de la connaître
(par la tradition).
ce dont la méthode
méthode, il n'y a pas lieu de renvoyer
à des procédés
sur la tradition
qui n'en font pas
repose
partie.
ATTRIBUTS DES ANGES
1
a dit :
et
el-Wâqidî
rapportent
que le prophète
Ibn-Ishaq
dont le
« Vous entretiendrai-]e
d'un des anges de Dieu
— Oui, prophète
de Dieu, »
Seigneur m'a permis déparier?
— « Dieu a un ange dont les pieds
l'assemblée.
répondit
de part en part, et qui sort dans
percent la terre inférieure
l'air qui l'environne
jusqu'à ce que sa tête vienne sous le trône ;
si
c'est celui qui tient dans sa main l'âme de Mohammed;
entre sa
un oiseau était lancé dans l'espace
qui s'étend
sept cents ans
nuque et le lobe de son oreille, il lui faudrait
»
cette distance.
avant de parcourir
2
3
'Ikrima
rapporte,
d'après
qui le tenait
Ibn-Djoraidj
« Je voudrais
dit à Gabriel:
d'Ibn-'Abbâs,
que le prophète
vous voir sous la forme que vous avez dans le ciel. » —
« Vous n'êtes pas de force
à supporter
cette vue, » dit
— « Mais si. » — « Où voulez-vous
l'archange.
que je me
» — « A El-Abtah*.
»— « L'endroit
montre?
n'est pas assez
1. C'est par pure inadvertance du copiste que la copule a été omise
dans le texte. Sur El Wâqidî, voyez notamment Sprenger, op. laad.,
t. III, p. LXXI.
2. L'un des premiers traditionnistes qui écrivirent des livres, mort en
150 hég. Cf. Sprenger, op. laud., t. III, p. xcvni et suivantes.
3. Esclave berbère d'Ibn-'Abbàset affranchi par lui, mort en 107 hég.
Cf. Sprenger, id. op., t. III, p. cxui.
4. Lit caillouteux de torrent à égale distance de la Mecque et de Mina.
— 161 —
— «A'Arafat.
» — « Cela est convepour moi. »
» L'archange
le lui promit
sortit
donc; le prophète
et se trouva
face à face avec Gabriel qui
sur-le-champ
descendait
des montagnes
son corps remplissait
cV'Arafât;
entre
et l'Occident,
sa tête couvrait
l'Orient
les
l'espace
deux régions
du ciel, ses deux pieds reposaient
opposées
sur la terre; il avait plusieurs milliers d'ailes qui scintillaient,
de couleurs variées. A sa vue, le prophète
Gabriel
s'évanouit;
le proreprit alors la forme sous laquelle il venait trouver
la forme de Dihya
el-Kelbî 1, autrement
phète, c'est-à-dire
dit Ibn-Khalifa
ben Farwa el-Kelbî;
il le pressa sur sa poiMohammed
revint à lui, il lui dit: « Je ne
trine;
quand
»
pensais pas que Dieu eût fait une créature
qui te ressemble.
— « 0 Mohammed,
dit l'archange,
dit si tu
qu'aurais-tu
avais vu Isrâfîl dont la tête est sous le trône et les deux
terre? Le trône repose sur
pieds aux racines de la septième
et parfois, par crainte de Dieu, il maigrit
ses omoplates,
au
comme un bouvreuil;
sa grandeur
seule
point de devenir
»
porte le trône de ton Seigneur.
2
Une tradition
à l'autorité
d'Ibn-Mas'oûd
qui se rattache
prétend que Dieu a un ange dans le creux du pouce duquel
tiennent toutes les mers ; et une autre, qui se couvre de celle de
Ka'b el-Ahbâr
3, dit que Dieu a un ange portant les cieux sur
son épaule et les faisant tourner
comme
une meule ; IbnMas'oûd
a dit encore au sujet des attributs
des anges de
châtiment
: « Il n'y a point d'ange parmi eux qui n'avalerait
facilement
les cieux, la terre et tout ce qui s'y trouve, si
grand
nable.
1. Personnage qui lut envoyé par Mohammed à la cour d'Héraclius.
« Der sebônste Araber seiner Zeit, welcher dem Engel Gabriel glich,»
dit Sprenger, op. laud., t. III, p. 265. Comparer ce passage avec ce que
ditNawawî, éd. Wiistenfeld, p. 239, de ce personnage, dont le nom
complet est Dihya (ou Dahya) ben Khalîfa ben Fadàla ben Farwa
el-Kelbi.
2. Sur ce compagnon du prophète, voyez Nawawi, p. 369.
3. Sur ce rabbin du Yémen, grand fournisseur de légendes juives,
voyez Sprenger, op. laud., t. III, page cix, note 2.
11
— 162 —
de grandeur
Dieu le lui ordonnait,
Dieu a donné
tellement
à ces anges. »
On dit, au sujet de la description
des anges de miséricorde et de châtiment,
de Gabriel,
de Michel et d'Israfîl,
de l'ange
de la mort et d'autres
encore, des choses que le
vrai croyant
doit croire et admettre.
On dit aussi que les
du trône sont des anges
dont le pied est aussi
porteurs
de
une marche
grand que la distance
parcourue
pendant
sept mille ans; ils ont des cornes comme celles de l'argali.
les uns, et
Le trône
sur leurs omoplates,
d'après
repose
sur leurs épaules,
au milieu du trône,
d'après
qui s'élèvent
les autres.
Dieu sait mieux et plus sûrement
la vérité.
1
cite l'autoAbou-Hodhaïfa
rapporte,
d'après Moqâtilqui
rité d"Atâs:
que Dieu envoie Gabriel chaque jour au jardin
et que l'archange
ses deux ailes dans le
d'Éden,
trempe
ruisseau
de telle
qui s'y trouve, puis il revient et les secoue,
sorte qu'il tombe de chaque
aile soixante-dix
mille gouttes
dont Dieu crée autant d'anges;
et il ajoute : Il ne tombe pas
une seule goutte du ciel sur la terre sans qu'elle soit accompagnée d'un ange, qui descend avec elle sur la terre, mais n'y
revient
fois. Le même
dit encore
auteur
plus une autre
d'un empan
qu'il n'y a pas dans les cieux d'emplacement
sans qu'il s'y trouve un ange debout,
ou prosterné,
ou le corps
incliné, et qui n'a pas relevé la tête depuis qu'il a été créé ;
mais il la relèvera
« Grand
au jour du jugement
et s'écriera:
Dieu ! Nous ne t'avons pas servi comme nous l'aurions
dû! »
Dieu, dit-il, a un ange préposé aux mers; quand il place son pied
dans l'eau, le flux se produit,
et le reflux quand il le retire.
Les archanges
sont au nombre de quatre,
de
Gabriel,
l'ange
la mission,
de la trompette,
Isrâfil,
l'ange
Azrâ'il,
l'ange
de la mort, Michel,
l'ange du pain quotidien.
1. Exégète du Qor'àn, mort en 220 hég. Cf. Sprenger, op. laud.,
t. III, p. cxvn.
2. Plusieurs traditionnistes
ont porté ce nom. Cf. Sprenger, op.
laud., t. III, p. cxvi.
— 163 —
On rapporte
cTAli, fils d'Abou-Tâlib,
qu'il aurait dit :
«Le tonnerre est un ange préposé aux nuées qu'il pousse de
contrée
en contrée;
il tient
une certaine
de fer;
quantité
il l'interchaque fois qu'un nuage manifeste de l'opposition,
»
pelle, et l'éclair est le fouet au moyen duquel il lefouaille.
Ibn el-Anbârî
dans son Kitâb ez-Zâhir\
raconte,
que les
de la façon la plus belle,
nuages sont un ange qui s'exprime
est son discours, l'éclair son rire
pleure et rit; le tonnerre
et la pluie ses pleurs. Ka'b [el-Ahbâr] aurait dit: « Si Dieu
n'avait
pas préposé à votre "boire et à votre manger, pendant
votre sommeil et votre état de veille, des êtres qui éloignent
de vous les accidents
ainsi qu'il est dit :
pour vous protéger,
Tout homme a des anges qui se succèdent sans cesse, placés
devant lui, derrière
lui: ils veillent
sur lui par ordre du
»
Seigneur 2, [vous seriez fort embarrassés!]
Hichâm
ben 'Ammâr
ben cAbd er-Rahîm
ben Motarrif
rapporte,
d'après Sa'ld ben Salama, qui le tenait de Abân,
aurait dit : « Dieu a un ange à
d'après Anas, que le prophète
mille têtes ; chacune de ses tètes a mille faces ; chaque face
mille bouches,
et
chaque bouche mille langues qui glorifient
sanctifient
le Seigneur,
chacune en mille idiomes différents.»
et celles qui y ressemblent
Toutes ces légendes
dépendent
de la sincérité
de la tradition
et de la
qui les a conservées
véracité
du rapporteur,
à
puisqu'il
n'y a rien d'impossible
de celui qui en parle ;
Dieu, quelle que soit l'imagination
et c'est confirmé par ceci que Dieu a créé les principes
de ce
monde ex nihilo, et non point d'un principe
antérieur.
Or,
un être qui peut faire 'cela, peut aussi faire des choses plus
étonnantes.
1. Ce livre est mentionné dans le Fihrist,t. I, p. 75. L'auteur s'appelait
en réalité Abou-Bekr Mohammed ben el Qâsim et était le fils d'AbouIVTohammedQâsim el-Anbârî, grammairien et traditionniste de l'école de
Koûfa. Cf. Abou'-l-Féda, Annales inoslemici, t. II, p. 409 ; S. de Sacy,
p. 142, note 148;' Ibn-Khallikân,
Anthologie grammaticale,
Biocjraphical Dictionary,t. III, p. 53 (le Kitâb es-Zâhir est mentionné p. 54).
2. Qor.j sour. XIII, v. 12.
— 164 —
des anges est telle qu'elle
moment
que la situation
en disant que Je nom d'ange
d'être décrite,
s'applique
inertes et mortes, ce qu'on raconte d'eux
à des matières
On dit en effet que le vent est un
plus merveilleux.
du souffle d'un ange.
disent qu'il provient
d'autres
ange;
des Bih-Afrîhomme
Je mentionnerai
également
qu'un
à
que je cherchais
diyya 1, qui sont une secte de Mazdéens
ramener
au bien et que je fréquentais,
disputa avec moi au
les
manière
d'enterrer
sujet du mal qu'il y a clans notre
morts, de façon à nous satisfaire ; il me dit : « La terre est un
voulezange, à qui vous faites digérer les morts. Comment
vous qu'on approuve une pareille action ? »
Certains
individus
croient que les démons sont les gens
méchants
et impurs,
et que les anges sont les gens de bien
2 est ce
et vertueux.
La doctrine
des
que nous avons
raconté et décrit.
Du
vient
aussi
n'est
LES ANGES SONT-ILS OBLIGÉS OU CONTRAINTS ?
SONT-ILS SUPÉRIEURS AUX MUSULMANS VERTUEUX ?
Certaines
disent que les anges sont contraints
personnes
et forcés à accomplir
leurs actes. On rapporte
d'Ibn-'Abbâs
du Qor'ân
: « Ils
qu'il aurait dit, à propos de ce passage
célèbrent
ses louanges
le jour et la nuit;
ils n'inventent
rien
contre lui \ » que cette récitation
leur tenait lieu de ce que
nous appelons la respiration.
Un autre a affirmé qu'ils sont
obligés et contraints,
parce que Dieu a dit : « Et quiconque
dirait : Je suis un dieu à côté de Dieu, aurait pour récomne peut
pense la géhenne''.))
être faite
Or, une menace
1. Disciples de Bik-AMd, sur lequel on peut consulter Al-Bîroùni,
Clu-onology, trad. par Sacbau, p. 193; Chahrastâni, trad. Haarbrûcker,
t. I, p. 283.
2. Mot illisible.
3. Qor., sour. XXI, v. 20.
4. Qo/-., sour. XXI, v. 30.
— 165 —
valablement
Il a dit égalepour ce qui n'est pas prédestiné.
ment : « Je vais établir un vicaire
sur la terre. Les anges
: Veux-tu
établir un être qui commette
des
répondirent
et répande le sang pendant
désordres
tes
que nous célébrons
sans cesse? — Je sais,
louanges et que nous te sanctifions
le Seigneur,
ce que vous ne savez pas 1. » Ce disrépondit
leur prête., montre qu'ils jouissent
de
cours, que le Qor'ân
libre arbitre.
Et encore : « Ne désobéissant
pas aux ordres
du Seigneur, ils exécutent
tout ce qu'il leur commande2.»
Or,
s'ils n'avaient
Dieu ne les aurait
pas la capacité de désobéir,
Le sens de ces mots : « Ils célèbrent
pas loués d'y renoncer.
ses louanges le jour et la nuit ; ils n'inventent
rien contre
lui,» c'est une louange qu'il leur adresse pour leur assiduité
à le servir ou parce qu'ils n'interrompent
pas leurs dévotions comme le font les hommes, à cause des besoins et des
de ceux-ci ; et quant à ce qu'a dit Ibn-'Abbâs.,
occupations
leur est aussi aisée que la respiration,
que la glorification
dans l'obéissance
cela veut dire en tant que rapidité
et
la soumission.
Il se peut aussi que leur glorification
soit
et en partie libre.
Si l'on dit : Du
en partie nécessaire
de leur part provient
de leur libre
moment que l'obéissance
doivent-ils
recevoir
une récompense
arbitre,
pour cela ?
disent que leur récompense
est de
Or, certaines
personnes
se voir plus rapprochés
de Dieu et placés à un plus haut
disent
consiste
en ce
degré, tandis que d'autres
qu'elle
et que l'activité
qu'ils ont plus de force pour le servir,
dans le service
se renouvellent;
et la vivacité
d'autres,
sont les habitants
du Paradis,
et que la
que leurs serviteurs
à manger et à boire,
ne consiste pas entièrement
récompense
car ils n'ont pas de corps creux pour qu'ils soient contraints
d'avoir les mêmes
besoins
que les êtres doués d'un corps
creux.
1. Qor., sour. II, v. 28.
2. Qor., sour. LXVI, v. 6.
— 166
—
consiste en ceci que
On dit encore que leur récompense
sont exaucés,
les voeux qu'ils forment
pour les Unitaires
ceux
le trône,
comme le dit le Qor'ân : « Ceux qui portent
du Seigneur;
ils
les louanges
célèbrent
qui l'entourent
son pardon
croient en lui et implorent
pour les croyants.
et
tout de ta miséricorde
tu embrasses
disent-ils,
Seigneur,
ont été
de ta science 1, etc. » Leur service,
depuis qu'ils
exaucés
ce qu'ils
consiste
en ce qu'ils sont
créés,
pour
donc des
en faveur
des Unitaires
demandent
; ils forment
et des supplications
demandes
; et après cela, il consiste
et en expressions
de reconnaissance.
en remerciements
sur la question
de savoir
On est d'avis
différents
qui
des anges ou des Musulmans
vertueux.
Beaul'emporte,
croient
de Musulmans
des anges
coup
que les qualités
sont supérieures,
et ils s'appuient
sur ce passage
du
: Je ne vous dis pas que je possède
Qor'ân : « Dis-leur
des trésors
de Dieu, que je connais
les choses cachées ;
» et sur cet
je ne vous dis pas que je suis un ange2....
autre, dans le langage
qu'il prête à Satan : « Dieu ne vous
interdit
cet arbre
qu'afin
que vous ne deveniez pas deux
et sur les paroles des
anges et que vous ne soyez immortels3,»
de Joseph : « Ce n'est pas un homme,
c'est un
compagnes
» et encore : « Obéissants
aux ordres
du
ange adorable',
ils exécutent
tout ce qu'il leur commande';
» et le
Seigneur,
suivant
: a Ils célèbrent
ses louanges
le jour et la nuit ;
ils n'inventent
rien contre lui", » et encore : « Nous honorâmes les enfants
d'Adam.
Nous les portâmes
sur la terre
et les mers, nous leur donnâmes
des aliments
pour nourriture
délicieux
et nous leur accordâmes
une grande
supériorité
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Qor.,
Qor.,
Qor.,
Qor.,
Qor.,
Qor.,
sour. XL, v. 7.
sour. YI. v. 50.
sour. VII, v. 19.
sour. XII, v. 31.
sour. LXVI, v. 6.
sour. XXI, v 20.
— 167 —
sur un grand nombre d'êtres que nous avons créés 1. » Du
moment
une
que Dieu ne dit pas : « Nous leur accordâmes
sur tous ceux que nous avons créés, » il
grande supériorité
s'ensuit que nous avons là des êtres qui peuvent
leur être
supérieurs.
On a dit : Celui qui ne se révolte jamais et celui qui ne
de sa rébellion
être égaux?
peut se dépouiller
peuvent-ils
Et comment
l'être qui vit tout au plus cent ans pourrait-il
être préféré
à celui qui vit éternellement?
Aussi a-t-on
admis que les pieux Musulmans
aux anges
sont supérieurs
aux difficultés de l'obéissance
en
parce qu'ils s'endurcissent
combattant
les passions charnelles,
en se défendant
contre
le démon et en accomplissant
des oeuvres mystérieuses
par
la crainte de Dieu et le désir du bien.
Comment peut-on considérer
l'obéissance
de celui qui a été
purifié des taches de la passion, qui a été délivré de la pression de la luxure, qui a été assisté par la protection
de la
chasteté
et s'est gardé des suggestions
du démon,
par
à celle de l'homme pour qui les passions sont une
rapport
seconde
nature et qui est voué à des ennemis
tirés de sa
du genre auquel il appartient
et de son
propre personne,
démon particulier?
Les oeuvres seules acquièrent
la totalité
du mérite,
en supportant
les difficultés,
les peines et les
fatigues qu'on y rencontre.
On ne nie point, disent quelques-uns,
que les anges ne
soient supérieurs
aux hommes
et à beaucoup
de Musulmans, à tel point que nous nous glorifions des versets que notre
a lus plus haut; nous ne mettons en dehors que les
adversaire
vertueux Musulmans et les hommes de bien parmi eux. Dieu a
devant sa créature
obligé les anges de se prosterner
pure,
Adam ; n'était-ce
un mérite
point parce qu'il lui reconnaissait
supérieur ? Il a dit : « Si vous êtes rebelles au prophète, Dieu
tout homme
est son protecteur.
Gabriel,
juste parmi les
1. Qor., sour. XVII, v. 72.
— 168 —
assistance 1. » Il a menet les anges, lui prêteront
croyants
les croyants
tionné en premier les justes d'entre
parce qu'ils
ontplus de mérite que bien des anges, et la nécessité de croire,
aussi grand
n'est pas un mérite
que cette
pour ceux-ci,
Dieu a dit : « Le prophète
nécessité pour les vrais croyants.
2. » Néanmoins
les anges sont
croit en Dieu et aux croyants
des gardiens et des protecteurs
pour les fils d'Adam.
dans un hadith,
On rapporte,
que les anges interrogèrent
: « Je ne
Dieu au sujet du Paradis,
et Dieu leur répondit
vertueux
d'entre
ceux que j'ai créés
placerai pas l'homme
de ma main, comme ceux à qui j'ai dit : Soyez, et ils furent. »
dit que Dieu
Une légende qui s'autorise
de Ka'b [el-Ahbâr]
a placé chez les anges la raison sans passion, chez les bêtes
la passion
sans raison,
les deux ensemble
chez l'homme;
celui dont la raison a vaincu la passion est meilleur
que les
est pire
anges, et celui dont la passion a vaincu la raison
que les bêtes.
Un auteur récent, cherchant
sur
des arguments,
s'appuie
ces vers d'un poète
Rida, fils de Moûsâ,
qui loue (l'imam)
3:
à Abou-Nowâs
vers qui ont aussi été attribués
On m'a dit : Vous êtes unique parmi les hommes en tout discours
formé de paroles renommées.
En fait de bons sermons, vous avez un chapelet dont les perles
ont été enlevées aux mains de celui qui les a recueillies.
Pourquoi avez-vous cessé de louer le fils de Moûsâ et les qualités
qui le distinguent?
Je répondis : Je ne saurais convenablement
louer un imam
dont le père avait Gabriel pour serviteur.
1. Qor., sour. LXVI, v. 4.
2. Qor., sour. IX, v. 61.
3. Voir sur ce poète, S. de Sacy, ChrestonuUhw arabe,
p. 42, note 25.
2° éd., t. I,
— 169 —
DU VOILE
Sachez
que le voile n'a pas besoin de définition
par simple
citation, parce qu'il est bien certain que Dieu est voilé à sa
créature ; on ne dit pas absolument
qu'il soit défini, parce que
le voile peut s'expliquer
de différentes
fils
façons. Wahb,
d'Aboule prophète
de la
Sélâm, rapporte
qu'il interrogea
: « Dieu se cache-t-il à ses créatures
façon suivante
par autre
chose que le ciel? » A quoi le prophète répondit
: « Oui, entre
lui et les anges qui portent
le trône,
il y a soixante-dix
voiles de lumière,
soixante-dix
de feu et soixante-dix
de
» et il en énuméra
ténèbres,
quinze.
jusqu'à
Dans la tradition
à l'ascension
relative
de Mohammed,
il est dit : « Je m'arrêtai
à une mer faisant
partie de la
mer Verte. Or, on nous cria : Faites reposer
Mohammed
dans la lumière en tremblant
un certain
', » et il mentionna
nombre
de mers de lumière.
Parmi les Musulmans,
il y en a qui considèrent
comme très
au voile; comment
la croyance
en douterait-on,
importante
fils de Salama ', raconter
quand on voit Hammâd,
d'après
cImrân el-Harrânî
qui le tenait de Zorâra, fils de Aufî : « Le
— 0
dit:
0 Gabriel,
as-tu vu ton Seigneur?
prophète
entre lui et moi se trouvent
Mohammed,
répondit
l'archange,
du
voiles de lumière
soixante-dix
; si je m'étais
approché
été consumé par le feu. »
j'aurais
plus inférieur,
3 dit
Abou-Moûsâ
el-Ach'ari
Une tradition
par
rapportée
1. Le texte est probablement corrompu, et il ne m'a pas été possible
de le rétablir. Ce passage appartient à une rédaction du récit de l'ascension sensiblement différente de la version classique que l'on peut voir
dans Tabarî, t. I, p. 1157 et suiv., et Ibn el-Athlr, éd. Tornberg, t. II,
p. 36.'
2. Traditionniste, mort en 167 bég. Cf. Sprenger, op. laxtcl., t. III,
p. xcix.
3. Un des mouhddjir ou émigrés, sur lequel on peut voir Sprenger,
op. laud.j t. II, p. 164.
— 170 —
tout ce qui
que si la majesté de la face de Dieu se dévoilait,
la plus facile
s'y trouve serait dévoré par le feu. L'explication
est ce qu'on rapporte
d'El-Hasan
qui aurait dit : « Aucun
entre
être n'est plus proche de Dieu qu'Isrâfîl,
et cependant,
lui et le Seigneur il y a sept voiles, dont celui de la gloire et
»
celui de la magnificence
et de la grandeur.
Ce n'est point là une de ces choses qui nécessitent
une
définition
l'action de voiler, parce que ce n'est
expliquant
entre celui qui voile et la chose
point un corps s'interposant
cle la sensation
et
voilée, mais représente
l'éloignement
la renonciation
à en embrasser
l'idée.
aussi
Cela rappelle
les qualités cle grandeur
et de puissance
à Dieu, à
réservées
l'exclusion
de de ses créatures.
fait plus
Cette représentation
d'effet auprès des hommes,
et répond mieux à la magnification du Créateur et à l'amplification
que l'on donne à sa
puissance pour le faire désirer et le rendre effrayant,
puisque
la plupart
des hommes considèrent
les choses que leurs sens
ne peuvent
atteindre
et qui ne se représentent
pas dans leur
comme un non-être.
Ce qui prouve cette
esprit, absolument
c'est ce que la tradition
nous a rapporté
:
interprétation,
« La grandeur
est mon voile et la magnificence
mon étrier 1;
celui qui me les disputera,
je le jette dans le feu et ne m'en
soucie guère. » Aucun auditeur a-t-il le doute que la grandeur, on ne peut s'en faire de voile, ni la magnificence
s'en
Mais la véritable
est celle que nous
envelopper?
explication
avons adoptée. Au surplus, Dieu sait mieux la vérité!
On trouve, dans les vers des Arabes,
la description
du
voile. Un poète a dit :
A toi, ô notre Seigneur, louange, reconnaissance et remerciements! Rien n'est plus haut, rien n'est plus glorieux que toi.
Tu es un roi protecteur sur Je trône du ciel ; les nobles s'humilient et se prosternent devant ta gloire.
Il n'y a point d'homme qui l'atteigne par son regard, et sous le
voile de la lumière, il y a des créatures assistées par lui.
1. Correction marginale:
« mon manteau. »
— 171 —
'DE CE QUE L'ON DIT RELATIVEMENT AU BUISSON DE LA LIMITE
C'est
celui
clans le livre de Dieu 1. On
qui est mentionné
sous l'ombre
d'une
rapporte
qu'il a la forme d'un arbre;
seule de ses branches
un cavalier
peut marcher
pendant
... ans'? avant de la traverser.
Ses fruits sont semblables
à
des pots, et ses feuilles à des oreilles d'éléphants.
C'est là
les âmes des martyrs
et des justes, sur
que vont demeurer
des coussins
d'or. Dieu a dit : « Près du buisson de la limite,
— là où est le jardin du séjour, — le buisson
était couvert
d'un ombrage 3. »
dans ses vers:
Hassan* l'a mentionné
Il y a un lieu situé auprès du buisson de la limite,
Ahmed, sans aucun doute, à l'Élu (le prophète).
réservé
à
du Qor'ân
Le passage
qui dit que « là est le jardin du
que cet arbre est celui
séjour » réfute ceux qui prétendent
sur le mont Hirâ, lorsque
sous lequel se trouvait le prophète
du texte sacré 5. C'est certain,
Gabriel lui apporta la révélation
: « Ma
à moins qu'on ne le compare à ce hadith du prophète
»
chaire à prêcher,
que voici, est un des gradins du Paradis;
et la chaire
de même quand il a dit : « Entre mon tombeau
» C'est
du Paradis.
un des parterres
où je prêche s'étend
comme quand il a dit : « Le Paradis
en effet un système,
ce passage dans
est sous l'ombre des sabres ; » mais prendre
1. Qor., sour. LUI, v. 14.
2. Lacune dans l'original.
3. Qor., sour. LUI, v. 14, 15 et 16.
4. Probablement Hassan ben Thâbit, l'an des poètes à la dévotion du
prophète, mort en 54 hég. (673-74). Cf. Ibn-Khallikan, Biographical
Dictionary, t. IV, p. 259, note 20; Sprenger, op. laud., t. III, p. 68.
5. Sur le mont Hirâ près de la Mecque, voyez Sprenger, op. laud.,
t. I, p. 296. La partie du Qor'ân qui y fut révélée est la sourate XCVI,
versets 1 à 5. Cf. Sprenger, ibid.; Rodwell, The Koran translatcd, p. 2,
note; Th. Noldeke, Geschichie des Qorâns, p. 62.
— 172 —
la première
explinon au figuré, d'après
son sens propre,
sur des
et appuyé
est plus connu et plus célèbre,
cation,
traditions
plus nombreuses.
de la
cet arbre buisson
On a dit qu'on avait surnommé
limite, parce que c'est le terme extrême où aboutit la science
nul ne sait ce qu'il y a au delà, ni ange, ni
des savants;
l'exCarmate
un
entendu
sait.
J'ai
seul
le
Dieu
prophète;
l'insrecevait
pliquer de cette façon : « A Hirâ, Mohammad
le
de ce que Gabriel
savait,
qui lui fit connaître
piration
secret à cause des indices qu'il vit chez lui et des signes qu'il
et
de ces sectaires
aperçut 1. » Que Dieu brise la bouche
!
frustre leurs espérances
DU PARADIS ET DE L'ENFER
des diverses
Je ne connais personne,
parmi les sectateurs
ou le châpar la récompense
qui nie la rétribution
religions,
on ne diffère que sur la description
de cette rétritiment;
où elle aura lieu.
sur son nom, le lieu et le temps
bution,
la rétribution,
l'on rejette également
En effet, si l'on rejette
l'ordre de pratiquer
le bien et de fuir le mal, la promesse
l'on autorise
d'une récompense
et la crainte d'un châtiment;
et on les abandonne
à elles-mêmes,
la négligence clés créatures,
Dieu de sottise et d'ignorance,
à
ce qui conduit à accuser
l'hérésie
et à l'athéisme.
Cette question
dépend du principe
à l'unité de Dieu, car, du moment
de la croyance
que la
démonstration
de Dieu, avec sa puisqui prouve l'existence
sance et sa sagesse, est admise, il n'est pas possible qu'un de
ses actes soit dépourvu
de sagesse
et de justesse.
Or, nous
savons que le sage par excellence
n'a pas créé ce monde en
et qu'il n'a ordonné
à
vain, ni pour se jouer, ni par erreur,
ses créatures
de faire le bien et d'éviter
le mal que pour la
1. Dans ce passage, qui a déjà gêné le copiste, je restitue .^ju
pour
— 173 —
dont il les
récompense
qu'il leur réserve et le châtiment
avertit. Dieu nous garde de penser qu'il n'est pas la justice
même ! Les mêmes motifs qui font croire à l'existence
de
Dieu s'appliquent
à la rétribution,
les mêmes
arguments
l'établissent.
Ensuite
le consensus
de la plupart des peuples
en
de la terre à l'admettre
est un des plus grands arguments
de la raison et
sa faveur, puisque
ce sont les arguments
le consensus
le bien fondé d'un axiome. Quelle
qui établissent
excuse peut-il
rester après cela à celui qui refuse de s'y
rendre ou à celui qui penche vers l'opinion contraire?
Quand
il vaut
même il aurait ressenti
en lui-même,
une répulsion
mieux
sa raison plutôt que celle des
pour lui suspecter
vrais croyants
et de tous les peuples et races.
Quant à la doctrine relative à la façon où et dont la rétriet
bution
se produira,
si c'est par le moyen d'un paradis
au
c'est une matière
d'un enfer ou de toute autre manière,
mais si Dieu le veut,
sujet de laquelle on suit la tradition;
et l'enfer.
il" peut rétribuer
autrement
que par le paradis
ce sont les
Ce qu'on entend généralement
par récompense,
les choses désagréables
délices et la joie, et par châtiment,
et la punition.
Or, il n'y a pas de délice plus grand que la
ni de châtiment
durée de la vie éternelle,
plus expressif
que le feu, qui dévore les contraires.
DIFFÉRENTES OPINIONS AU SUJET DU PARADIS ET DE L'ENFER
a
lu dans les lois des Harrâniens
que le Créateur
un délice sans fin et a menacé
promis à ceux qui obéissent
à leur
ceux qui désobéissent
d'un châtiment
proportionné
des anciens.
la loi adoptée par la plupart
c'est
démérite;
Parmi ceux-ci,
il y en a qui prétendent
que l'âme mauvaise
a corrompu
et a nui, est emqui fait le mal dans ce monde,
dans l'éther,
en quittant sa forme corporelle,
qui
prisonnée,
et
est un feu situé clans la partie du monde la plus élevée;
J'ai
— 174 —
à son prinretourne
les
vertus,
a
l'âme bonne, qui
pratiqué
vertueux
l'homme
D'autres
que
éternel.
prétendent
cipe
tandis que le
de
haut
au
l'espace,
la
mort,
plus
s'élève, après
dans les parties les plus basses où il reste
descend
mauvais
dit : « Le
a
Aristote
éteint.
feu
du
et
ténèbres
dans les
près
et le plus bas
de
l'éternité,
le
lieu
est
de
haut
l'espace
plus
celui de la mort. »
la rétrireconnaît
de
le
l'Inde,
Le vulgaire,
peuple
parmi
sortes
toutes
eux-mêmes
se
tuent
par
et
ceux
bution,
qui
préle bûcher et la noyade,
de châtiments,
par le meurtre,
les saisir avant
du paradis viennent
tendent que les vierges
Je n'ai cité ce fait que pour
que leur âme se soit envolée.
du paradis,
malgré
l'existence
qu'ils reconnaissent
prouver
et leur ignorance.
leur infidélité
pour en admettre
Les gens du Livre sont tous d'accord
sont cités dans
l'enfer
et
le
l'existence,
paradis
que
parce
ils diffèrent sur la desmais
de
leur
endroit
livre;
d'un
plus
se nomme en hébreu
('ibrâCelui-ci
du paradis.
cription
Une secte de
Gan'âdhén'.
et en 'ibriyya
niyya) baradisâ\
l'enfer se monJuifs prétend
qu'au jour de la résurrection
3 et
un feu dans cette
trera clans la vallée de
produira
un pont sur celle-ci,
que le paradis
vallée; qu'on dressera
reet que les créatures
du côté de Jérusalem,
se montrera
eux
de marcher
sur ce pont.
Ceux d'entre
cevront l'ordre
et les coule vent,
courront
comme
qui seront innocents
secte des mêmes
clans le feu. Une certaine
pables tomberont
tous deux
et l'enfer
disparaîtront
prétend
que le paradis
et qu'ensuite
après mille ans à partir du jour du jugement,
et les
des anges
du paradis
deviendront
les habitants
1. Transcription araméenne de IlapaSeia-oç.
2. r$"îJ- D'après ce passage, notre auteur entendrait par Hbrâniyya
raraméen et par 'ibr-iyya l'hébreu : mais il ne faudrait pas trop se fier
à cette distinction.
3. Lacune. C'est naturellement de la vallée de Josaphat qu'on a entendu parler ici.
— 175 —
damnés
raîtront
des
os cariés.
D'autres
affirment
qu'ils ne dispajamais ni l'un ni l'autre.
aux partisans
ils voient la
Quant
de la métempsycose,
rétribution
dans les transformations
et prétendent
animales
que ceux qui sont passés dans des corps de bêtes fauves ou
de brutes y ont été envoyés par châtiment,
tandis que ceux
la justice,
ont évité de faire le mal et se
qui ont distribué
sont distingués
sont transformés
conduite,
par leur bonne
en rois, en chefs, ou en directeurs.
de
C'est là la doctrine
nombre
d'entre les anciens.
Parmi les athées, il y en a qui ne nient pas la rétribution
en ce monde
les douleurs
et
les misères,
par la pauvreté,
les chagrins,
tandis
actions commises,
pour les mauvaises
sont la récomque la vie large, le repos, la joie, le plaisir
pense des belles actions.
1 d'entre
Les
bouddhistes
les Indiens
prétendent
que
celui qui a fait peu de bien devient
vêtu d'habits
triste,
de porte en porte sans recevoir
d'aumônes,
crasseux, courant
un roi
et que celui
de bien devient
qui a fait beaucoup
obtient
Celui qui a donné de la nourriture
grand et puissant.
celui
la force, car le corps se renforce
par la nourriture;
des vêtements
reçoit la beauté en récompense,
qui a donné
une
obtient
un feu dans les ténèbres
et celui qui allume
bonne vie, parce que le matin chasse les ténèbres.
DIFFÉRENTES OPINIONS DES MUSULMANS AU SUJET
DU PARADIS ET DE L'ENFER
Les
en trois sectes sur cette question.
se divisent
et de Bichr,
à l'exception
d'Abou'l-HodhéïP
Mo'tazélites,
et l'enfer
fils de Mo'tamir
', prétendent
que le paradis
le seront
seulement
été créés,
n'ont
qu'ils
pas encore
Ceux-ci
1. Somanlyya. Voir ci-dessus, p. 133, note.
2. Voir ci-dessus, p. 34.
3. Cf. Fïhrist, t. I, p. 162; Chuhrastâni, trad. Haarbrùcker,
t. I, p. 65.
— 176 —
1 admet
le jour de la résurrection.
En-Nadjdjâr
qu'ils
ne le sont pas encore,
et aussi qu'ils
ont été créés,
Musulmans
ce jour-là.
Les autres
mais qu'ils le seront
ont été créées et sont endisent que ces deux entités
des
tièrement
et ils en donnent
terminées,
pour preuves
du prophète.
Parmi
ces
verset» du Qor'ân et des traditions
dans le paradis ;
preuves on peut citer celles-ci : « Entre
ah! si mes concitoyens
savaient 2! — Ne croyez pas que
ceux qui ont succombé dans le sentier deDieu, soient morts;
3.
de lui leur nourriture
ils vivent près de Dieu, et reçoivent
— Un Paradis,
est
vaste comme les cieux et la terre,
destiné à ceux qui craignent
Dieu 4. » Est-il possible de le
considérer comme n'étant pas encore créé?
du prophète
On trouve dans les traditions
que Dieu a
de telle et telle façon, avec des qualités
créé le Paradis
inscrites
dans les livres (spéciaux).
Dieu a encore
dit :
« Craignez le feu préparé pour les infidèles ' ! — Les impies
seront amenés devant le feu chaque matin et chaque soir 6.
— 0 Adam, habite le Paradis avec ton
épouse 7. »
Leurs adversaires
disent que le paradis et l'enfer signifient seulement
et châtiment,
récompense
qui ne peuvent
être mérités
existé les actions
qu'après
qu'ont
qui les
et ils ajoutent:
Si le Paradis est déjà créé, où
motivent;
le ciel et la terre ne sauraient
est-il, puisque
le contenir,
étant donné ce que dit le Qor'ân : « Il a pour largeur
les
cieux et la terre?
» Ils interprètent
tous les passages
du
relatifs au paradis et à l'enfer par
Qor'ân et de la Sunna
la promesse
dont la réalisation
est attendue.
Dieu a dit :
« Les justes seront dans le séjour des délices, mais les
pré1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
Voir ci-dessus, p. 37.
Qor., sour. XXXVI, v. 25.
Qor., sour. III, v. 163.
Qor., sour. III, v. 127.
Qor-, sour. III, v. 126.
Qor., sour. XL, v. 49.
Qor-, sour. VII, v. 18.
— 177 —
varicateurs
dans l'enfer 1. » Il parle en effet d'eux, bien que
ce ne soit pas au temps présent.
Les mêmes
adversaires
: Il n'est pas impossible
à Dieu de créer chaque
répliquent
ou de le conserver
comme
jour un jardin et de le détruire,
il le veut, et de faire jouir les âmes des fidèles d'un jardin
qu'il a créé pour eux, ou bien d'autre chose que d'un jardin,
et de châtier les âmes des pervers dans un feu ou dans tout
La promesse
de Dieu, au sujet
autre chose. Et ils ajoutent:
de ce qu'il a créé, a été donnée antérieude la destruction
et ses châtiments
rement ; ses récompenses
ne disparaîtront
il faut absolument
actuellement,
jamais. Mais s'ils existent
un jour, ce qui est contraire
à la proqu'ils disparaissent
messe de Dieu; or, ses paroles ne peuvent
admettre
aucun
changement.
Leurs
contradicteurs
:
leur répondent
(les orthodoxes)
ni un châLe paradis et l'enfer ne sont ni une récompense
cette récomtiment:
ce ne sont que le lieu où se produiront
où les hommes
seront récompensés
pense et ce châtiment,
est excepté
de la destruction
et de la
ou punis;
cet endroit
« A moins que Dieu
disparition
par cette parole du Qor'ân:
ne le veuille autrement
2, »et par l'ordre
qu'il leur a donné
d'être tous deux éternels à jamais. De même qu'il a menacé
il a promis
de ne pas anéantir
le
la création,
de détruire
paradis ni l'enfer.
du paradis;
sur l'endroit
On a aussi différé
d'opinion
les uns ont dit qu'ils est dans l'autre
monde,
qui est déjà
ont répliqué:
Non, il est dans un monde à
créé; d'autres
tous les mondes qui font partie
lui, et à Dieu appartiennent
D'autres
ont encore dit:
de la création,
autant
qu'il veut.
du
Il est dans le septième
ciel, dont le toit est le trône
à ce sujet.
une tradition
Miséricordieux
; et ils citent
D'autres
enfin disent qu'il est créé, mais qu'on ne sait pas
à ce que Dieu le tienne en
où il est. Il n'y a rien d'étonnant
1. Qov., sour. LXXXII, v. 13-14.
2. Qoi\, sour.XI, v. 109 et 110.
12
— 178 —
le monde en dehors
tient
de
même
qu'il
de
S
dehors
l'espace
de l'espace.
terre inférieure,
est sous la septième
On dit que l'enfer
à ce propos.
et on cite des traditions
DE LA DESCRIPTION DU PARADIS ET DE L'ENFER
la plus complète
La description
qui se trouve du paradis
tout ce que
: « On y trouve
clans le Qor'àn est la suivante
leurs yeux ;
leur goût pourra désirer et tout ce qui charmera
5. » La tradition
la plus comvous y vivrez éternellement
qui la tenait du
plète à ce sujet est celle d'Abou-Horéïra,
: « J'ai préparé
au nom du Seigneur
parlant
prophète,
oeil n'a encore vu,
justes ce qu'aucun
pour mes serviteurs
n'a imaaucun esprit humain
oreille n'a entendu,
aucune
»
giné; c'est une chose dont vous n'avez pas connaissance.
s'en trouve clans le
Abou-Horéïra
ajoute : La confirmation
ne saitpas combien de joie lui est
livre de Dieu: « L'homme
de ses actions 3. »
en secret pour récompense
réservée
Minhàl
ben cAmr, qui le
ben rïabib'',
Iiamza
d'après
le fils de la IJanénte,
que
tenait de Mohammed
rapporte
du paradis
ce que vous voudrez,
a dit: « Dites
le prophète
à ce qu'il est. » De là
inférieur
sera toujours
votre discours
du paradis et de
vient qu'on s'est livré à des descriptions
sur aucune
l'enfer
tradition,
parce
que
qui ne reposent
à une débauche
d'imal'auteur,
quand même il se livrerait
ne saurait dépasser les limites de son propre esprit
gination,
ni les bornes de sa connaissance
; il ne peut se flatter d'at1. Je supplée V devant ^\<C ,j, comme dans la seconde partie de la
phrase.
2. Qor , sour. XLIII, v. 71.
3. Qo/\, sour. XXXII, v. 17.
4. Abou 'Omûra Haraza ben Habib ez-Zayyât (le marchand d'huile),
lecteur du Qor'ân et jurisconsulte; mort en 156 hé"" Cf- Films!'' ' t ' I '
p. 29.
— 179 teindre
le fond de ce qui s'y trouve, ni même une partie,
parce que les délices et la vengeance
promises
par Dieu
sont au-dessus
de toute énumération,
sont infipuisqu'elles
nies et sans terme.
On interrogea
le prophète
au sujet des habitants
du pa« Nus et glabres,
Il répondit:
radis.
les yeux
enduits
de
ans. » Telle est la version rapcollyre,
âgés de trente-trois
ben Salama,
'Alî ben Mourid,
portée par Hammâd
d'après
mais un autre
1, d'après Abou-Horéïra;
d'après El-Mosayyib
la même tradition.de
la façon suivante : « Agés de
rapporte
trente-trois
ans, ayant l'âge de Jésus au moment de sa mort,
la face de Joseph,
le coeur d'Abraham,
la stature
d'Adam,
«
la voix de David et le langage de Mohammed.
du paradis
a dit : « Les habitants
Abou-Horéïra
croissent
et en beauté, absolument
comme
les hommes
en perfection
»
ici-bas en laideur et en décrépitude.
croissent
secte clegens duLivre
nie que les habitants
Une certaine
et aient des rapports
du paradis mangent
cela tient
sexuels;
la résurrection
à ce qu'il y en a parmi eux qui n'admettent
que pour les âmes ; mais Dieu les a démentis dans le Qor'ân,
la nourriture
toute blanche
dont il parle à
en mentionnant
propos du paradis.
en parlant
du paradis,
aurait
On dit que le prophète,
ces mots : « Chaque homme
d'entre
ses habitants
prononcé
et la
pour la nourriture
reçoit la force de mille hommes
— Et comment
a lieu le contact, ô prophète cle
cohabitation.
Par une cohabitation
continuelle
Dieu? lui demanda-t-on.—
;
une fois le contact fini, la houri redevient
pure et vierge.
et cle parties
Cela a lieu au moyen d'un membre
infatigable
honteuses
qui ne se lassent pas : la passion ne s'y interrompt
« Qui mange va à la selle.—Point
point. » Des Juifs dirent:
il n'y aura qu'une
dit le prophète;
sueur, sentant
ceux-là,
de leur corps, ce qui
des membres
le musc,
qui découlera
le ventre. »
suffira à leur décharger
1, Cité par Sprenger, op. laud>, t. III, p. cxvm,
— 180
—
: « Le somil
répondit
sommeil;
leur
sur
On l'interrogea
les habitants
n'atteint
point
la
de
mort,
qui
meil est le frère
: « C'est une
enfants
les
sur
» On le questionna
du paradis.
dit :
aurait
aussi
qu'il
On rapporte
» répondit-il.
calamité,
et leur
accouchement
leur
leur gestation,
« S'ils le voulaient,
seule heure. »
une
en
lieu
auraient
croissance
d'une femme qui
adviendrait
ce
qu'il
On lui demanda
dans
elle
deux
des
appartiendrait
aurait deux maris, auquel
Hodhaîfa
prétend
par
tradition
La
rapportée
le paradis.
des
dernier
au
«
Elle
:
appartiendra
répondu
qu'il aurait
Omm eden mariage
rechercha
»
deux.
Lorsque Mocâwiya
le
ne
désire
remplacer
«
Je
pas
:
répondit
Derdâ, celle-ci
dire
l'ai entendu
car
je
mari1),
père de Derdâ (mon premier
sera au derle
femme
paradis)
:
La
(dans
d'après le prophète
aux
il a été interdit
»
C'est
2.
maris
pourquoi
deux
ses
nier de
afin
ce
soit
lui,
après
que
qui
d'épouser
femmes du prophète
dans le paradis.
ses
rester
épouses
qu'elles puissent
dit : « On laissera
aurait
On rapporte
que El-Hasan
de ses deux maris
celui
elle
femme
désignera
la
;
choisir
»
caractère.
qui a le meilleur
au paradis:
s'il entrerait
à Hamza benHabib
On demanda
' :
du
Qor'ân
sur ce passage
et il s'appuya
« Oui, » répondit-il,
dont jamais homme ni génie n'a pro« (De jeunes vierges)
des
les oeuvres
aux hommes
la pudeur.
Or, dit-il,
fané
»
et aux génies celles des génies.
hommes,
" sur les différents
Abou
temps
On questionna
VAliyya
entre l'appa: « C'est comme l'espace
du paradis. Il répondit
rition de l'aube et le lever du soleil; il n'y a là ni soleil, ni
1. 'Owaïmir ben Zéïd, compagnon du prophète et traditionniste, fut
chargé, sous le Khalife 'Othmân, des fonctions de qàcli à Damas, où il
mourut en 31 ou 32 hég. Son tombeau et celui de sa seconde femme se
trouvent dans le quartier de Bâb eç-Çaghlr. Cf. Naoeaari, p 713
"
p ' 860
2. Voyez différentes versions de cette anecdote dans Nairawi
3. Qor., sour. LV, 56 et 74.
4. Commentateur du Qor'ân, cité par Sprenger, op. laud. ' t ' III '
p. cvm et p. cxvi.
— 181 —
ni nuit, ni jour; les habitants
sont éternellement
plonde l'écoulement
gés dans la lumière ; ils n'ont connaissance
du jour et de la nuit que par le lâcher du voile et par l'ouverture des portes. »
On interrogea
El-Hasan
sur les houris aux grands yeux
noirs 1. Il répondit
: « Ainsi seront vos vieilles femmes aux
» et il récita: «Nous
yeux chassieux et couverts de pellicules,
créâmes les vierges du paradis par une création à part; nous
avons conservé leur virginité 2, » ainsi que les versets
qui
suivent, et il ajouta : « On leur donnera en outre des épouses
prises parmi les houris aux yeux noirs. »
'
Dans une tradition
du prophète
Ibn-elrapportée
par
Mobàrek d'après Rachîd ben Sa'd qui la tenait d'Ibn-An'am,
il est dit: « Celles des femmes
de ce bas-monde
qui entreront au paradis,
auront
la prééminence
sur les houris aux
»
yeux noirs, selon ce qu'elles auront fait ici-bas.
Ces traditions,
nous les avons rapportées
parce
qu'elles
sont très répandues
dans le peuple et parce qu'il n'est pas
nécessaire
de les appuyer sur des autorités.
On a parfois demandé
si ce passage du Qor'àn : « Ils y
et de ce qu
jouiront de tout ce que les passions désirent
de désirer
ce que la raison
plait aux yeux, » permettait
la cohacomme le meurtre,
le rapt, la tyrannie,,
réprouve,
on
bitation
avec les soeurs et les filles.
Les Musulmans
répondu à ces contradicteurs
que ces choses et autres semblables sont de celles qu'on ne désirera
pas dans le paradis,
parce qu'elles
pas, de même qu'on ne désirera
n'y existent
et la misère,
l'avilissement
qui ne
pas la mort, la maladie,
du paradis les
s'y rencontrent
pas. La nature des habitants
retient de désirer ce qui est laid pour la raison, et ils oublient
lune,
de s'en souvenir.
Sachez (que Dieu vous dirige
du paradis,
de l'or, de l'argent,
1. Qor., ch. LU, v. 20.
2. Qor., sour. LVI. v. 34-35.
! ) que tout ce qu'on raconte
des
des pierres précieuses,
— 182 —
tout cela
des mets exquis, etc., qui s'y trouvent,
parfums,
est en réalité des noms grossiers
(pour des choses subtiles),
comme est la création des joyaux de la terre et de ses produits,
ainsi qu'il est dit dans le Qor'àn : « La demeure
de l'autre
vie. Ah ! s'ils le savaient 1 ! »
monde, c'est la véritable
On rapporte dlbn-'Abbâs,
d'après Osâma ben Zéïd, qu'on
interrogea le prophète sur le paradis et qu'il répondit : a C'est
une lumière qui scintille. » El-Hasan
ben Hichâm
el-'Absî,
Wakf,
d'après
El-Acmach,
d'après
nous a raconté que le prophète
aurait
le paradis, rien de ce qui se trouve
n'est les noms. »
Ibn-'Abbâs,
d'après
dit : « Il n'y a, dans
sur cette terre, si ce
DE L'ENFER ET DE SES HABITANTS
Le verset du Qor'ân
qui décrit le plus complètement
l'enfer est le suivant : « Le feu de la géhenne
est réservé à
ceux qui ne croient point. Il n'y aura point d'arrêt
qui prononce leur mort; leur supplice ne sera point adouci 2. » La
tradition
qui le décrit le plus complètement
est celle de
Mohammed
fils de la Hanéfite,
bien qu'on ne cite pas les
autorités
sur lesquelles elle s'appuie : « Dites de l'enfer ce
que vous voudrez, vous ne sauriez rien en dire qui ne soit
au-dessous de ce qu'il est en réalité.
»
la plus stricte exige que tout ce dont on
L'analogie
parle à
propos de l'enfer, comme les carcans, les ceps, les serpents,
les scorpions, les vallées, les crocs et tout ce
qui est mentionné dans le Qor'ân et la tradition,
soit le contraire
de ce
qui existe dans ce monde, comme nous l'avons dit à propos
du paradis, et que l'union qui unit ces deux
concepts (du
monde et de l'enfer) soit plutôt du côté du nom
que du côté
du sens, car l'enfer est une demeure
éternelle
comme le
paradis.
1. Qor., sour. XXIX, v. 64.
2. Qor., sour. LXXXI, v. 6.
— 183 —
On interrogea
Ibrahim en-Nakh'i
au sujet de la description du feu de la géhenne
: « Votre feu actuel, répondit-il,
est la soixante-dixième
et encore
partie du feu de l'enfer;
on en a frappé la mer à deux reprises, sinon vous ne pourriez vous en servir. » On a posé la même question à El-Hasan :
« La mer deviendra
du feu, » répondit-il,
et il se mit à
réciter
le passage
suivant du Qor'ân : « Lorsque
les mers
et il ajouta : On séparera une de leurs
bouillonneront1,»
et l'on enverra du sud un vent, et le soleil
parties de l'autre,
dominera
sur elles jusqu'à ce qu'il les fasse disparaître;
elles
deviendront
du feu, que Dieu a établi comme prison pour les
pécheurs.
Certaines
ont prétendu
personnes
que l'enfer est déjà
créé et se trouve au-dessous
des limites
des terres infédes créatures ; elles disent
rieures; les mers le sépareraient
aussi que la chaleur du soleil et la température
torride de
l'été en sont le dernier
elles rapportent
reflet;
que le feu
se plaignit
de se dévorer lui-même; on lui permit alors deux
souffles, un dans l'été et un autre dans l'hiver : « Je vois que
vous êtes le plus fort exemple de froid et de chaud. »
certaines
du prophète,
il y a celle-ci :
Parmi les traditions
« Mettez-vous
au frais, à l'heure de midi, car il y a, dans
l'extrême
chaleur, un souffle de l'enfer. »
Certains individus
ont trouvé singulier
qu'un être animé
dans l'enfer,
mais c'est à cause de leur
puisse subsister
science insuffisante,
car il y a plusieurs espèces de feu, telles
les plus
que l'éther qu'on prétend exister dans les parties
hautes de l'atmosphère,
le feu existant à l'état latent dans les
pierres et le bois. On demanda à Ibn-'Abbâs
quelles tradià cette question.
Il répondit
: « Il y a
tions se rapportaient
quatre espèces de feux, un qui mange et qui boit, c'est votre
un feu qui ne boit ni ne mange, c'est celui qui
feu ordinaire;
est latent dans la pierre; un feu qui boit et ne mange
pas,
1. Qor., sour. XXXV, v. 33.
— 184 —
et ne
un
feu
le
mange
dans
qui
latent
bois;
est
c'est celui qui
qui mange la chair des damnés
boit pas, c'est celui de l'enfer,
âmes
cela que leurs
et ne boit pas leur sang; c'est comme
est
donc que le feu de l'enfer
Il
annonce
subsister.»
peuvent
ce
d'abord,
d'après
de ceux qu'il a mentionnés
différent
que leur peau sera brûlée.,
passage du Qor'àn : « Aussitôt
veut dire que
autre 1. » Le texte
d'une
nous les revêtirons
leur peau sera renouvelée
pour que leur âme reste intacte,
Dieu nous a fait voir de tels
à l'abri du feu qui l'anéantirait.
la composition
en ce qui concerne
effets de sa puissance,
de la nature de certains animaux,
qu'il est permis d'admettre
la durée d'un être animé au milieu du feu; c'est ainsi que les
de malaise 2, et
le feu sans en éprouver
autruches
mangent
sans être
dans les flammes
oiseau pénètre
certain
qu'un
que pour l'exemple:
brûlé 3; ce qu'il nous fait voir n'est
cela nous prouve
que la vie persiste
qu'il est admissible
chez les damnés ; sinon on n'admettrait
pas que la nature
de feu et de fer
de se nourrir
leur permette
des animaux
chaud.
au sujet
et hideuses
des choses étonnantes
On rapporte
au
Abou-Horéira
on interrogea
Par exemple,
des damnés.
: « Celui qui trompe
paraîtra
sujet de ce passage du Qor'àn
1. » Comment,
au jour de la résurrection
avec sa tromperie
sa tromperie
celui qui a trompé
lui dit-on, pourrait
apporter
et deux cents brebis ? 11 répondit
: «Avezsur cent chameaux
est comme El-Ohod 5, la
vous vu celui dont la dent molaire
1. Qor.,sour., IV, v. 59.
2. « L'autruche, dit Darniri (Hayât el-Haîwân cl-kobra, t. II, p. 420),
avale des charbons ardents qui s'éteignent dans son estomac sans le
brûler. »
3. Cette description se rapporte au samandal (la salamandre), qui.
au rapport de Damîri (id. op., t. I, p. 40), « est un oiseau qui éprouve
du plaisir à demeurer dans le feu, et s'en sert pour nettoyer sa peau. »
4. Qor., sour., III, v. 155.
5. Nom d'une montagne près de Médine qui a donné son nom au
fameux combat d'Ohod,
— 185 —
cuisse
comme Wariqân
1, la jambe comme Béïçlà!
et le
séant comme la distance
entre Médine et Rabadha 3 ?» —
fils d'Anas 4, dit : « Il est écrit dans le premier
Er-Rébi',
livre que la peau d'un damné est de quarante
coudées, que
son ventre est si grand que si l'on y introduisait
une montagne, elle y serait contenue;
qu'il pleure de telle sorte qu'il
se forme sur son visage des sillons pleins de larmes, tels
que,
si l'on y lançait des navires, ils y flotteraient.
» Telle est la
Dieu sait mieux [la vérité] !
tradition;
Sachez que tout ce que l'on raconte
du paradis et de
l'enfer provient
de l'enseignement
oral et de la tradition
et
n'est pas motivé par la raison. Le principe qu'y voit celle-ci
est la rétribution.
Ne vous préoccupez
à
pas de répondre
celui qui interroge
sur la description,
s'il nie le principe,
et
cela jusqu'à ce qu'il ait reconnu celui-ci.
DIFFÉRENTES OPINIONS SUR LA DURÉE DU PARADIS
ET DE L'ENFER ET SUR LEUR DISPARITION
J'ai lu, dans les lois des Harrâniens,
que le monde a une
cause éternelle,
qu'elle est unique et ne se multiplie
pas, et
avec les choses connues.
qu'elle échappe à toute comparaison
Les gens de discernement
sont contraints
d'avouer
sa divinité ainsi que la mission des prophètes
destinée à prouver
son existence
et à en établir les arguments.
Ils promettent
à ceux qui obéissent
une félicité sans bornes,
et menacent
ceux qui désobéissent
d'un châtiment
à leur
proportionné
1. Montagne du Tihâma, à main droite du voyageur qui se rend
de Médine à la Mecque, à l'occident, par conséquent, de la route des
pèlerins.
2. Localité du territoire immédiat de Rabadha, à portée de flèche de
cette bourgade. Cf. Jacut's Moschtarik, éd. Wùstenfeld, p. 77, Mardçid
el-IttiW, éd. Juynboll, t. I, p. 190.
3. Bourgade à trois milles de distance de Médine.
4. Traditionniste, mort en 140 hég. Cf. Sprenger, op. cit., t. III,
p. exVI.
— 186 —
Certains
démérite.
Ce châtiment
sera plus tard interrompu.
sera châtié pendisent que le réprouvé
d'entre les premiers
sera ensuite indant sept mille révolutions,
que le châtiment
du Très-Haut.
terrompu, et qu'il entrera dans la miséricorde
sont tous compris sous
Les Indiens, malgré leur diversité,
deux sectes, les bouddhistes
pas d'attributs
qui n'accordent
à la divinité,
Tous admettent
et les brahmanes
unitaires.
la rétribution
et disent que le châtiment
sera interrompu
un jour. Les bouddhistes
et le
déclarent
que la récompense
châtiment
existent dans ce monde d'une façon sensible, en
rétribution
ou
de ce que les âmes se sont acquis de mérite
de démérite, qu'elles y séjournent,
éternellement
agissantes,
et que leur action est l'introduction
dans les corps. EllesLorsmêmes ne cessent pas d'être logées dans des corps.
un corps, elles n'y reviennent
qu'elles quittent
plus jamais;
elles se métempsycosent
selon leurs actes et ne s'occupent
d'une chose qu'en raison de leur désir et de leur soin. Lorsà commettre
des péchés, ces actions font
qu'elles cherchent
sur leur substance,
et cela devient une intention
impression
le corps, elle emporte
qui l'obsède; lorsque l'âme abandonne
cette
vers le genre qui ne convient
impression
pas à
sa pensée et s'en revêt; de sorte que, par cette cause, elle
marche vers ce qui lui est désagréable,
qui est la métempsycose dans les corps d'animaux
quels qu'ils soient, reptiles,
autruches,
hommes,
oiseaux, sur la terre et sur mer.
Ils disent : Ce qu'il y a de plus fort en tout cela, c'est
lorsque l'âme entre dans le corps d'un animal
là
souterrain,
où il n'y a ni eau ni culture; son châtiment
se prolonge
par
la faim et la soif, la chaleur et le froid. Ensuite elle est transportée dans la géhenne et en souffre les peines, ce qui est le
terme extrême du châtiment,
de
puis elle revient à reculons
l'enfer jusqu'à la surface de la terre pour travailler.
Ils disent
que l'âme qui a accompli des actions pures et vertueuses,
au
contraire
de ce que nous venons de décrire, est revêtue de
de beauté,
de santé,
de sécurité,
perfection,
de force, de
— 187 —
société
de joie, d'empire,
de puissance., d'existence
agréable,
dont le terme est le paradis, où elle sétranquille,
progression
de ses mérites; puis elle revient au monde
journe en proportion
Le paradis,
de
pour y travailler.
d'après eux, se compose
trente-deux
ans dans
433,620
degrés; les élus séjournent
le degré le plus bas; chaque degré supérieur
est plusieurs
fois le double du degré inférieur,
de sorte que le compte
n'en finirait pas.
en trente-deux
L'enfer, d'après eux, se divise également
extraordinaire,
degrés. Ils en font une description
patient
et du vent froid, et prétendent
de ses incendies
que celui
sauf l'homme,
est tué par cet
animal,
qui a tué quelque
animal cent une fois ; celui qui a tué un homme
l'est à son
tour par sa victime mille et une fois. Ils disent qu'il n'y a
d'entre
les membres
du corps, quand
il
pas de membre
est laid et hideux, qui n'amène à son possesseur
une calamité
Tel est le principe de la métempsycose,
qui des
quelconque.
Indiens s'est répandu
Or, il n'y a
parmi les autres peuples.
la rétribution
comme nous
point de peuple qui ne reconnaisse
soit par les
l'avons mentionné,
soit par la métempsycose,
dans l'autre
vie. On est aussi d'accord
accumulés
mérites
au démérite,
et qu'ensuite
est proportionné
que le châtiment
il est interrompu.
de Juifs prétendent
que lorsque mille ans auBeaucoup
ront passé sur le paradis et l'enfer, après que leurs habitants
s'y seront rendus, ces deux endroits seront anéantis et dispadu paradis deviendront
les habitants
des anges et
raîtront;
ceux de l'enfer des débris vermoulus;
et ils en donnent pour
11 est en effet écrit
la parole des douze prophètes.
argument
dans le livre de Josué que Dieu dit : « Si tu persévères
à mes ordres et si tu accomplis
dans l'obéissance
mon pacte,
une place au milieu de ceux qui se tiennent
je te donnerai
au sujet des gens de l'enfer, « qu'ils
devant moi; » et ailleurs,
sous les pieds de l'assemdeviendront
des débris vermoulus
blée des élus ».
— 188 —
de la secte des Juifs (Dieu les
eux qui sont de
qu'il y en a parmi
maudisse!)
prétendre
ans et sera
l'opinion que le monde finira tous les six mille
renouvelé;
que le jour du sabbat sera le jour du jugement
sera le
[suivant]
et durera mille ans, et que le dimanche
Dieu sait mieux ce qu'il
jour où le monde recommencera.
a voulu dire !
la croyance
au contraire,
Beaucoup d'entre eux professent,
en s'appuyant
du paradis et de l'enfer,
à la durée éternelle
et
clans son livre : « Les élus sortiront
sur le dire d'Isaie
leurs âmes ne
verront
les corps de ceux qui ont désobéi;
mourront
pas 1. »
pas et leur feu ne s'éteindra
sera puni selon son
Les Mazdéens disent que le méchant
trois jours après sa mort, d'une
démérite,
équivapunition
lant au mal qu'il aura fait, rien de plus, rien de moins.
Certains
d'entre eux affirment
également
que le paradis et
l'enfer existent dans ce monde et sont situés sur le territoire
de l'Inde; il y a là une bien grande
ambition
et une confusion évidente !
J'ai entendu
un homme
DIFFÉRENTES OPINIONS A CE SUJET
Une secte de Musulmans
prétend
qu'il faut absolument
un jour. Ils rapportent
que l'enfer ait une fin et se termine
à ce sujet différentes
traditions.
L'une d'elles,
attribuée
à
les paroles suivantes
lbn-Mascoûd,
de ce personrapporte
un temps où ses portes
nage : « Il viendra pour la géhenne
battront
au dedans;
cela
parce qu'il n'y aura plus personne
aura lieu bien des années
après que les damnés
y seront
restés. » Ech-Chacbr
aurait dit : « La géhenne
est, des deux
celle qui tombera en ruines la première.
» 'Omar
demeures,
aurait dit : « Si les réprouvés
attendaient
le nombre
des
1. Allusion à Isaïe, LXVI,24.
2. Un des premiers ascètes musulmans,
p. 73, note 16.
mort en 104 ; cf. Filv^isi, t. IT,
— i89
—
de sable contenu
dans un monceau,
ils pourraient
grains
» Ils prennent
des raisons tirées
de
espérer.
pour argument
l'idée de la justice de Dieu ; mais ils ne diffèrent pas d'avis sur
l'éternité
du paradis.
D'autres
ont dit : Ces deux demeures,
au contraire,
sont éternelles
et durables,
elles ne disparaîtront ni ne cesseront
et ils tirent
leur argumend'exister;
tation de ceci que les bienfaits
de Dieu ne sauraient
avoir
de fin, et qu'il faut par conséquent
n'en
que sa vengeance
1
ait pas non plus. On rapporte
d'El-Auzâci
qu'il aurait mentionné les traditions
sur lesquelles
les premiers
appuyaient
leur raisonnement,
et aurait ajouté : Les gens espèrent
que
sortiront
de l'enfer,
les réprouvés
ce passage
du
d'après
tant que dureront
les cieux et
Qor'ân : « Ils y demeureront
à moins que Dieu ne le veuille autrement
la terre,
2, » et
: « Ils y demeureront
des siècles 3. » Mais du
d'après celui-ci
moment
que dans la sourate Et-Mciida
(la Ve), la dernière
révélée du Qor'ân 4, ce passage existe : « Ils voudraient
sortir
du feu, mais ils n'en sortiront
jamais; un châtiment
qui leur
est réservé est éternel 5, » il en ressort que l'enfer ne disparaîtra jamais.
Si l'on dit
: Comment
considérer
comme
un
peut-on
la punition
d'une faute finie par un châjugement
équitable
: C'est une rétribution
sur
infini ? Vous répondrez
timent
la vie du coupable
n'est pas
le pied d'égalité
; et comme
de son infidélité,
il
dans ce monde
en raison
raccourcie
tant qu'il
ne soit pas raccourci
convient
que le châtiment
de Dieu
si les bienfaits
Et de même,
vivra
dans l'autre.
sa vengeance
n'en saurait avoir non plus.
n'ont pas de terme,
1. cAbd-er-Ra]iman ben cAmr, auteur de livres de jurisprudence,
mort en 157 hég.; cl Fihrisl, t. I, p. 227.
- 2.
Qor., sour. XI, v. 109 et 110.
3. Qor., sour. LXXVIII, v. 23.
4. Cf. Rodwell, The Koran translatéd from thc arable^ p. 631 ; Th.
Nôldeke, Geschlchte des Qoràns, p. 169.
5. Qor., sour. V, v. 41.
— 190 —
à la rétricroyaient
Les Arabes, du temps du paganisme,
dans les
eux qui avaient
regardé
bution, et ceux d'entre
le paradis et l'enfer. Il y a entre autres
livres, admettaient
ce qu'a dit Omayya :
Il y a la géhenne, qui ne désire pas durer, et l'Éden, que le démon lapidé ne regarde pas.
' alors la
géhenne, et ensuite elle a bouillonné, et l'enfer
s'est détourné de celles qui lui empruntent du feu.
Il est épris d'un homme fort et robuste, brave et dur ; c'est
comme si les folles désabusées de l'amour y avaient des grincements de dents.
Elle s'élève sans qu'une clarté vienne la surmonter, sans qu'un
nuage se montre à l'horizon pour que le vent brûlant la rafraîchisse.
Les damnés y tourbillonnent comme de la poussière fine, à moins
que le Seigneur clément ne leur pardonne,
En leur accordant une demeure proche, libre de tout malheur,
affranchie; on n'y voit point de gens faibles.
De ses mamelles coule un lait qu'on ne refuse pas; les mains
sont libres de courir tout autour.
Celait décroît, mais non d'une mamelle, sans indigestion et sans
réplétion.
Puis il leur est interdit, et à chaque veine il y a un cri qui n'est
ni léger, ni isolé.
Ceci est du miel, cela du lait et du vin ; du blé, entassé sur le
lieu de production ;
Un palmier aux épaules tombâmes, et l'on compte entre ses
racines des dattes fraîches qui commencent à sécher;
Des pommes, des grenades, des bananes, une eau fraîche, pure
et saine,
De la viande d'agneau provenant d'une jugulation, et tout ce
qu'on leur a promis s'y trouve.
Des vierges aux yeux noirs qui n'y voient point le soleil, sous
des figures d'idoles, mais amaigries.
Tendres sur leur lit nuptial, de petite taille; elles sont des
épouses
nobles, et eux des princes.
Sur des trônes, on les voit se faisant face l'une à l'autre; n'est-ce
point là la fraîcheur et les délices ?
Vêtues de soie, d'une étendue de voile, et de brocart, il
y en a
parmi elles de puissantes.
1. Il manque un mot de trois syllabes.
— 191 —
Elles sont ornées de bracelets d'argent, d'or et de joyaux nobles.
Point d'erreurs, point de faute en elles, ni de malheur; il n'y en
a point de blâmables.
Il y a aussi (dans ce paradis) une coupe de vin qui ne trouble
pas la tête des buveurs, et que le commensal se réjouit de contempler, tellement elle est belle.
Ce vin est clarifié dans des écuelles d'argent et d'or bénies et
pleines jusqu'au bord.
Lorsqu'ils ont atteint celle qu'ils se sont proposée, elle les embrasse, et c'est permis à celui qui jeûne.
Ces jeunes filles s'agitent, les générosités de Dieu les suivent et
le partage se termine.
Sachez
que ces choses sont de celles qui nous sont rapet la légende.
Les unes ont le caracportées par la tradition
tère d'une récompense
et les autres
celui d'un châtiment;
d'autres
sont une distinction
et une séparation
(entre idées
ou concepts voisins)Les Musulmans
ne diffèrent
pas d'avis
sur leurs noms, mais seulement
sur la signification
de ces
noms. Pour le Cirât, une tradition
du prophète
dit que l'on
un pont sur le dos de la géhenne,
dressera
et que les créatures seront portées
au-dessus
de lui; les élus le passeront
dans l'enfer.
et les réprouvés
tomberont
On dit, en parlant
de lui, qu'il est plus acéré que le tranchant
d'un sabre
et
en glissant,
et
plus mince qu'un cheveu,
qu'on y trébuche
des grappins,
des harpons,
des buissons
qu'il s'y trouve
des chausse-trappes
évasées et garnies de
dentelés,
épineux
en montant,
tant d'autres
en tombant,
et
côtes; tant d'années
tant de plainpied.
Les hommes le passeront
selon leurs actes;
les uns le traverseront
comme l'éclair qui éblouit, les autres
les autres
comme lèvent qui souffle avec violence,
comme
les autres comme le coursier
l'oiseau conducteur,
entraîné ;
en courant,
les autres en trottant,
les autres
les uns passeront
d'un pas
au pas; il y en a qui s'avanceront
en marchant
et d'autres
comme des culs-de-jatte,
résolu, qui ramperont
sur leurs
qui l'étreindront
seront
celles qui glisseront
flancs et
nombreux.
leur
poitrine;
ceux
et
— 192 —
à ceux qui prétendent
Je répondrai
qu'il
n'y a pas de
un pareil supplice,
tyrannie pire que de conduire les gens à
entre les gens pieux et
qu'il a été institué pour distinguer
une marque
ainsi que comme
les pécheurs,
pour reconet
naître la mort de ceux qui sont morts (à toute espérance)
traditions
le salut de ceux qui sont sauvés. Certaines
rapsans s'en douter; on dit
portent que les élus le traverseront
sous leurs pieds comme le cuir se
que le Cirât se contractera
ils
devant le feu; une fois établis dans le paradis,
contracte
Nous n'avons
diront : A quoi pensons-nous?
pas passé le
dans l'enfer dont
Cirât, et nous ne sommes
pas descendus
: Vous l'avez déjà
On leur répondra
on nous avait menacés?
actions
et
passé dans le monde d'en bas par vos bonnes
dans le feu, qui était éteint
vous êtes déjà descendus
pour
vous.
C'est de ce point de vue que partent
ceux qui expliquent
le pont Cirât par les tribulations
et les diffiallégoriquement
cultés qui rendent
à l'homme
l'obéissance
envers
pénible
Dieu, par les combats qu'il doit livrer à ses passions qui
l'arrachent
loin de lui. C'est de la même manière que l'on
ce passage du Qor'ân : « Et cependant
il n'a pas
interprète
encore descendu
la pente.
C'est de
Qu'est-ce
que la pente?
1
racheter les captifs, etc. »
Les Mo'tazélites
et les partisans
du libre examen
admettent
dont Dieu a ordonné
la
que le Cirât est la religion,
nécessité et à laquelle il a recommandé
de s'attacher.
Abou
l'un d'entre eux, admettait
les légendes
'1-Hodhéïl,
pourtant
son
qui courent à ce sujet, telles qu'elles sont, et appuyait
sur les raisons
argumentation
que nous avons données au
début.
de Musulmans
Beaucoup
rapportent
que la balance
(du
créée sous la forme de la
jugement
dernier) est effectivement
balance
dont les hommes
se servent
dans leurs rapports
1> Qor., sour. XC, v, H, 12 et 13.
— 193 —
et leurs achats ; on pèse, avec cet instrument,
journaliers
les oeuvres des serviteurs
de Dieu; or, les oeuvres, pour eux,
sont une chose créée.
Dans le Liore de Wahb 1, il est dit qu'Ibn-'Abbâs,
dont
on cite l'autorité,
rapporte que cette balance a deux plateaux
et un fût; chaque plateau est de la grandeur
de la surface de
la terre, l'un est fait de ténèbres
et l'autre "de lumière;
son
fût est aussi grand que l'espace entre l'Orient
et l'Occident;
elle est suspendue
au trône, elle a une langue et un cri; elle
Si cette tradition
appelle : Un tel l'élu, un tel le réprouvé.
est sûre, le sens est celui que nous avons attribué
au Cirât, à
savoir le rôle d'instrument
servant à séparer,
à discerner
c'est aussi ce que disait
(les bons des mauvais);
AbouM-Hodhéïl.
Il se peut que l'on dresse une balance dont le
plateau le plus lourd sera le signe de ceux qui sont sauvés et
le plus léger le signe de ceux qui sont perdus.
Les Mo'tazélites
d'une façon différente,
et
l'interprètent
bien des membres de la communauté
musulmane
disent que
la balance est le symbole
de l'égalisation
de la rétribution
et delà recherche
de l'équité;
c'est ce que disentModjâhid,
Ed-Dahhâk
et Ech-Cha'bî.
Ils s'appuient
sur ce que disent
les gens d'un homme sûr et équitable
: Il est comme une
balance juste. Ne voyez-vous
pas qu'il y a là une allusion
à l'oraison funèbre d"Omar ben "Abd-el-'aziz
:
Les fossoyeurs ont caché la poussière
Déïr-Sim'ân, le fléau de la balance 2.
lorsqu'ils
ont enterré,
à
1. Voir'oi-dessus, page 139, note 2.
2. Vers de Férazdaq mal cité ; voyez-le dans Mas'oûdî, Prairies d'or,
t. V, p. 445. Déïr-Sim'ân est le nom arabe du couvent fondé en 412 par
saint Siméon Stylite, et où l'on voit encore la base de la colonne que
cet ascète avait choisie pour retraite. Il est situé à sept heures et demie
de marche d'Antioche. Il fut pris d'assaut et mis à sac par les troupes
d'Alep le 2 septembre 985. Cf. Gustave Schlumberger, L'Épopée byzantine à la fin du X' siècle, p. 565; Mis de Vogué, Syrie centrale, architecture civile et militaire, p. 115, 139-150.
13
— 194 —
EI-Farrà
1 a récité
ce vers :
J'étais comme l'archange Gabriel avant de vous avoir rencontrés
j'avais une balance pour chaque adversaire.
;
Dieu sait mieux et
se nomme aussi balance.
L'argument
la vérité!
plus profondément
On diffère d'opinion sur la nature de l'objet pesé. Les uns
les mauvaises
disent: Ce qu'on pèse, c'est l'acte lui-même;
les commet par
actions sont légères,
parce que l'homme
les bonnes
sont lourdes,
et vivacité;
que
parce
légèreté
et peine.
Une secte
avec attention
l'homme
les produit
on ne pèse que les feuilles sur lesprétend
qu'au contraire
d'Ibn 'Abbâs, et
quelles les actes sont écrits ; c'est l'opinion
du prophète rapportée
cela appuie la tradition
par 'Abdallah
aurait dit: On amènera
un homme,
ben 'Omar. Mohammed
et on apportera
le jour de la résurrection,
quatre-vingt-dixneuf rouleaux
dont chacun
sera de l'étendue
du regard,
et qui contiendront
ses fautes et ses péchés. On les déposera
dans le plateau de la balance,
puis on extraira
pour lui un
papier pareil ou plus fort qu'il tiendra au bout de son index
et sur une partie de son pouce, où sera écrite la profession
de foi en l'unité de Dieu. On placera
ce papier sur l'autre
plateau de la balance, et il l'emportera.
Certaines gens ont dit : On pèsera la récompense
des actes,
et cela consistera en ce que Dieu la fera voir sous une forme
et créera, au moment
de l'opération,
une pesanteur
du côté
de la piété et une légèreté du côté du péché. Tout ce qu'on
raconte et rapporte
est possible;
Dieu sait mieux
et plus
la vérité !
profondément
On dit que l'A'râf est comme une muraille entre le paradis
et l'enfer, sur laquelle se tiennent
certaines
gens jusqu'à ce
mais il y a beaucoup
que Dieu juge ses créatures;
de
dissentiments
au sujet de ceux qui y séjournent.
Ce qui
1. AbouZakariyà Yahya ben Ziyâd. Cf. Fihrist,
Sacy, Anthologie r/rammaticaîc, p. 130, note 62.
t. I, p, 66; S. de
— 195 —
du paradis,
c'est ce passage
du
indique
qu'il fait partie
1 «
:
Les habitants
du feu crieront
aux habitants
Qor'ân
sur nous un peu d'eau ou un peu de
du paradis : Répandez
» C'est à ce sujet
ces délices que Dieu vous a accordées.
ben Abi'ç.-Çalt
a dit :
qu'Omayya
sur l'Acrâf, désirent le paradis qu'entourent
les greD'autres,
nadiers et les rameaux de palmiers.
incombe au MisériParmi eux sont des gens dont la nourriture
cordieux, et dont les turpitudes et les péchés ont été expiés.
au sujet de la trompette
diffèrent
(du
On dit qu'elle
à une corne,
ressemble
dernier).
jugement
dans laquelle on rassemblera
les âmes, qu'on lancera
ensuite
dans
au moyen de cette trompette
(comme d'une sarbacane)
au moment de la résurrection.
les corps pour les ressusciter,
disent
sera créée ce jour-là
D'autres
même, et ils
qu'elle
ce passage
du Qor'ân : « C'est lui qui a créé
interprètent
lescieux
et la terre d'une création vraie; ce jour où il dit :
2 » de la
il
sera
Sois,
façon suivante :« Dieu dit aux cieux :
» Certain
dans laquelle
on soufflera.
Soyez une trompette
d'entre eux a prétendu
que le mot çoûr est le pluriel de çoûra
est exacte, comment
serait-ce comSi la tradition
«forme».
3
la
l'a
embouchée
tient
l'être
trompette
qui
mode, puisque
il recevra
l'ordre
voir quand
son front pour
et penche
et admettre
cette
convaincu
de sonner ! Il faut se déclarer
Les
traditionnistes
de voir.
manière
du prodans les traditions
Le bassin (haud) est mentionné
Bien des
divergentes.
phète, mais de façons passablement
le
disent
commentateurs
désigne
que le nom de Kauther
« L'escet apophthegme:
On rapporte
bassin du prophète.
est comme l'espace
pace entre les deux bords de mon bassin
l.Qor., sour. Vil, V; 48.
2. Qor., sour. VI, v. 72.
3: Comparer le sens de tèlcr que l'on trouve dans les Prolégomènes
aabn-Ktaaldoûn, t. î, p. 163, 13, cités par Dozy, Supplément,
— 196 —
entre Çan'â et Aïla 1; les
nombreux
que les étoiles
plus douce que le miel,
blanche
que le lait; qui
n'a jamais plus soif. » Mais
ce mot de bassin,
que le
sa religion et sa
oeuvres,
vérité !
sont aussi
qui l'entourent
son
eau est
firmament;
plus
plus fraîche
que la neige,
une gorgée
en boit seulement
d'autres
disent, pour interpréter
entendait
prophète
par là ses
la
doctrine.
Dieu sait mieux
vases
du
1. Port de la mer Rouge, voisin de la Syrie.
FIN DU TOME PREMIER
TABLE
ALPHABÉTIQUE
ABÂN,traditionniste, cité, p. 163.
•ABDALLAH
BEN COMAR,traditionniste, pp. 186, 194.
'ABDALLAH
BEN SÉLAM,traditionniste d'origine juive, p. 139.
'ABD-ER-RAH.MAN
ben Ahmed el
Marwazi, traditionniste demeurant â Merw, cité, p. 136.
- ER- RAZZÂQ
CABD
, traditionniste ,
cité, pp. 137, 138.
ABOUCABD-ER-RAHMAN
EL-BADJALI, traditionniste, cilé, p. 136.
commentateur du
ABOU'L-'ALIYYA,
Qor'ân, cité, p. 180.
ABOU-BEKR
BENZAYYÂN,
tradilionnisie, cité, p. 136.
ABOU-BICUR,traditionniste, cité,
p. 137.
ABOU-DJA'FAREL-AHWAL, surnommé le Démon de la Voûte,
docteur anthropomorphiste; son
opinion sur la nature du corps de
Dieu, p. 77.
ABOU'D-DOHÂ,
traditionniste, cité,
p. 136.
ABOU-HÂNI,
id., p. 136.
le jurisconsulte, son
ABOU-HANÎFA,
opinion sur le lieu et la substance de Dieu, p. 76.
ABOU-HODHAÏFA
(Mousâ ben Mascoûd Nahdî), exégète du Qor'ân,
auteur d'un livre sur les traditions
du prophète, pp. 138,162.
docteur moclazéABOU'L-HODHÉÏL,
lite, son opinion humoristique
sur le néant, p. 34; sur la possibilité pour Dieu d'être iujuste et
tyrannique, p. 98; cité, p. 175;
son opinion sur le pont Cirât,
p. 192;sur labalancedujugement
dernier, p. 193.
ABOU-HORÉÏRA,
cité, pp. 72, 179;
rapporte une tradition au sujet du
paradis, p. 178; explique un passage du Qor'ân relatif à la résurrection, p. 184.
ABOU-ISHAQ,traditionniste, cité,
p. 155.
l'un des
ABOU-MOÛSÂ
EL-ACH'ARJ,
mouhndjirs ou émigrés de la
Mecque, p. 169.
ABOU-NOWÂS,le poète, vers qui
lui sont attribués, p. 168.
ABOD-COWÂNA,
traditionniste, cité,
p. 137.
ABOU'L-QÂSIM
EL-KA'BI,auteur des
Principes des preuves, vizir d'Ahmed ben Sahl, prince de Balkh,
pp. XII, 125.
traditionABOU-RÉZÎN
EL-COQAÏLÎ,
niste, cité, p. 137.
traditionniste, cité,
ABOU'L-WALÎD,
p. 137.
traditionniste, cité,
ABOU-ZHOBYÂN,
pp. 136,145.
ABRAHAM(coeur d'), attribut des
élus, p. 179.
el-ABTAij,torrent près de la Mecque,
p. 160.
ADAMet Eve, leurs vêtements créés
dès le début de la création, selon
certains Juifs, p. 134; création
d'Adam, p. 137; il provient du
limon, qui est son terme extrême
a quo, p. 143; sa stature, attribut
des élus, p. 179.
— 198 —
CADÎBEN ZÉÏD EL-'IBÂDI, poète
chrétien de Hîra, vers cités,
p. 140.
AHMEDBENMANÇOUR
ER-RAMÂDI,
traditionniste, cité, p. 137.
AHMEDBENET-TAYYIB
(es-Sarakhsî), auteur d'un traité sur les
Harrâniens, p. 132.
dieu mauvais et méchant
AHRIMAN,
des Mazdêens, p. 80.
'AÏCHA,rapporte une tradition du
prophète, p. 137.
AÏLA,port delà Mer Rouge, p. 196.
comALEXANDRE
D'APIIRODISIAS,
mentateur d'Aristote, cité, p. 21.
CALÎ, fils d'Abou-Tâlib, est Dieu
pour certains docteurs, p. 77; sa
lumière, la première chose créée
selon les chiites, p. 140; son opinion sur le tonnerre, p. 163.
'AU (Zéïn el-'Abidîn), fils d'ElHoséïn, son opinion sur l'époque
de l'existence de Dieu, p. 67.
'AL! BEN MOURÎD,traditionniste,
cité, p. 179.
ALLAH, nom de Dieu chez les
Arabes païens, p. 55.
'AMÂ,nuage et brouillard, p. 137.
el-AcMACH, traditionniste, cité,
pp. 136, 138, 182.
CAMIRBEN CABD-QAÏS,
sa réponse
au khalife COTHMÂN
sur le lieu
du séjour de Dieu, p. 69.
ANAS,traditionniste, cité, p. 163.
sa théorie de l'homoANAXAGORE,
généité des molécules, p. 127.
ANAXIMÈNES
pense que l'air est le
principe des êtres, p. 127.
ANGEde la mort, p. 162 ; préposé
aux mers, façon dont il produit
le flux et le reflux, p. 162.
ANGES,leurs attributs, p. 156 et
suiv.
ARABESpolythéistes, prétendaient
que les anges sont les filles de
Dieu, p. 159.
A'RÂF (purgatoire), ce que c'est,
p. 194.
'ARAFAT, montagne près de la
Mecque, p. 161.
ARBÀBEL-QALÂNIE,les gens en
place, les gens du monde, p. 3,
note 2.
le trône de Dieu, p. 152 et
CARCH,
suiv.
ARCHANGES
(nombre des), p. 162.
AncuÉLAûs admet l'infini comme
principe du monde, p. 128.
AMSTOTE,fils de Nicomaque, son
Licre de la Démonstration, cité,
p. 20; Livre de l'Éthique, cité,
p. 20; Licre de l'Ame, cité p. 21 ;
Licre de l'Audition naturelle,
cité, p. 37; sa définition du lieu,
p. 38; appelle les sophistes hérétiques; p. 44; son opinion sur les
principes, p. 129; ses opinions
admises par les Harrâniens,
p. 132; son mot sur le plus haut
et le plus bas de l'espace, p. 174.
ASCENSION
du prophète, passage
différent de la version classique,
p. 169.
ASTROLABE
(les maîtres de 1'), leur
opinion sur les principes, p. 130.
ATHÉES,nient l'existence des prophètes, p. 101 ; leur opinion sur
la rétribution des bonnes et des
mauvaises actions, p. 175.
el-Au zÀ'i, jurisconsulte, cité, p.
189.
AVESTA,cité, p. 57.
CAZRÂ'ÏL,
ange de la mort, p. 16.2.
BAL'AM,fils de Bà'oûrâ, son opinion sur les principes, p. 130;
(paroles de Dieu à) créées dès le
début de la création, suivant certains Juifs, p. 134.
BALANCEdu jugement dernier,
opinion des Musulmans à ce sujet, pp. 192 et suiv.
son opinion sur la vie
BAUDÉSANE,
de la lumière et la mort des té-
— 199 —
nèbres, p. 82; sur l'origine du
monde, p. 131.
BASSINdu prophète, p. 195.
BATÉNIENS,leur opinion sur le
nombre des anges, p. 159.
BÉDOUIN
(rèponsedu prophèteàun)
sur la nature de Dieu, p. 72.
BÉÏDÀ, localité près de Rabadha,
dans la région de Médine, p. 185.
BIBLE,contient des livres prophétiques, p. 135; est lue par les
Chrétiens, ibld.
BICHR,fils de Moctamir, docteur
rnoHazélite, cité, p. 175.
secte de Mazdéens,
BIH-AFRÎDIYYA,
p. 164.
BORDJÂN,les Bulgares; noms de
Dieu et de leur idole dans leur
langue, p. 58.
leurs idées sur la
BOUDDHISTES,
rétribution des bonnes et des
mauvaises actions, pp. 175, 186.
BRAHMANES,
rejettent la prophétie,
p. 101.
ÇÀBIENS(Mendaites ou chrétiens
de saint Jean-Baptiste), suivent
les opinions des Juifs et des Chrétiens au sujet de la création,
p. 135; d'après d'autres, suivent
celles des Manichéens, ibld.
ÇAN'Â,ville du Yémen, p. 196.
ÇARMA,fils d'Anas, fils de Qaïs,
poète anté-islamique, cilé, p. 69.
CARMATE
(opinion d'un) sur la révélation du mont Hirâ, p. 172.
CHÉÏTAN
ET-TÂQ,voyez Démon de
la coûte.
ech-CHAcBÎ,ascète, cité, p. 188.
CHIITES,leur opinion sur la lumière de Mohammed etd'cAlî, la
première chose créée, p. 140.
CHINOIS,sont dualistes, p. 133.
ont sur la création la
CHRÉTIENS,
même opinion que les Juifs, p.
135.
CIRÂT(le pont), ne fait partie ni de
la "vie présente ni de la -viefuture, pp. 144, 145, 191 et suiv.
COPTES(nom de Dieu chez les),
p. 58.
CORPS(maîtres du), leur opinion
sur les principes, p. 130.
DAIJHÂK,
traditionniste, cité, p. 138.
DAHRÎS(matérialistes), secte philosophique, p. 80.
DAÏÇANITES,
partisans de Bardésane,
leurs contradictions, p. 131.
DÀOUDBEN'ALÎ (Abou-Soléïmân),
son opinion sur la science et la
puissance de Dieu, p. 99.
DAVID(voix de), qu'ont en partage
les élus, p. 179.
couvent de Saint-SiDÉÏR-SIMCÂN,
méon Stylite, p. 193, note 2.
DÉMONDE LA VOÛTE,surnom du
docteur authropo morphiste AbouDjacfar el-Abwal. Voyez ce nom.
DERDÂ(Omm ed-), voy. Omm edDerdâ.
DERDÂ(père de), surnom d'cOwaïmir bedZéïd, p. 180, note 1.
DÉRIE (langue), trois mots cités,
p. 57.
DHARRÂRBENCAMR,son opinion
sur le lieu et la substance de
Dieu, p. 76.
DIHYAEL-KÈLBÎ(Ibn-Khalîfa ben
Farwa), incarnation de l'archange
Gabriel, p. 161.
DÎNOÛHERMÂWIS
(Zenon de Cittium
ou Dèmocrite), son opiuion sur
les principes, p. 129.
DJA'FARÇÂDIQ(le septième imam),
son opinion sur la question de
savoir si Dieu est visible, p. 67;
relativement à la supériorité du
savant sur l'ignorant, p. 109.
DJA'FARBEN HARB, docteur moctazèlite, réduit les dualistes au
silence, p. 83.
nie les attriBENÇAFWÂN,
DJAI-IAR
buts de Dieu, p. 96.
— 200
DJOBAÏR, traditionniste, p. 138.
Voyez [bn-Djobaïr.
'ISA BENHAMMÂD,tradiDO'AYYA
tionniste, cité, p. 136.
leurs opinions sur les
DUALISTES,
deux principes, p. 82 ; sur l'origine
du monde, p. 131; admises par
certains Mazdéens, p. 132.
EMPÉDOCLE
admet deux principes,
l'amour et la force, p. 128; son
opinion est fausse pour les Musulmans, p. 141.
ÉPICURE,son opinion sur l'essence
des êtres, p. 128.
KR-ROHÂWL
traducteur de
EVYOUB
langues étrangères, son opinion
sur les principes, p. 129.
el-FARRÂ,poète, cité, p. 194.
FÉRAZDAQ,
poète, cité, p. 30.
GABRIEL(l'archange) reçoit les
ordres d'Isrâfil, p. 150; apparaît
à Mohammed sous sa forme
céleste, p. 160 ; ses deux formes
céleste etterrestre, p. 161;trempe
ses ailes clansle ruisseau del'Éden,
p. 162; ange de la mission, ibid. ;
voiles de lumière qui le séparent
de Dieu, p. ]69; révèle au prophète le Qor'ân sur le mont Hirâ,
p. 171.
GALIEN,son opinion sur les principes, p. 130; sur l'éternité de la
matière, recherche inutile à la
pratique de la médecine, p. 131.
GENÈSE,les premiers versets du
ch. I, cités dans le texte hébreu,
en transcription, p. 135.
HAMMÂDBEN SALAMA,traditionniste, cité, pp. 137, 169, 179.
HAMZABENHABIB,lecteur du Qor'rân etjurisconsulte,cité,pp. 178,
180.
leurs opinions diHARRÂNIENS,
verses sur l'origine du monde
p. 132 ; admises par -certains
Mazdéens, ibtcl ; sur les anges,
—
p. 159 ; sur le paradis et l'enfer,
pp. 173, 185.
el-HASAN(fils d' 'Ali) rapporte des
traditions du prophète, p. 137;
tradition relative à la première
chose créée, p. 145; son opinion
sur la signification des mots larch
etkorst, p. 154; tradition relative
au voile, p. 170; son opinion sur
le cas de la femmequi a eu deux
maris, et qui entre au paradis,
p. 180; sur les houris, p. 181;
sur le feu de la géhenne, p. 183.
el-HASAN ben Hichâm el-cAbsî,
traditionniste, cité, pp. 135, 182.
HASSAN(ben Tbâbit), poète, cité,
p. 171.
HÂTIMben es-Sindî, traditionniste
de Tekrit, cité, p. 137.
HÉRAOLITEadopte le feu comme
principe du monde, p. 127; son
opinion réfutée, p. 141.
HERMÈS,son opinion sur les principes, p.130.
HICHÂMben cAmmâr ben cAbd-erRahîni ben Motarrif, traditionniste, cité, p. 163.
HICHÂMben el-Hakam, théologien
chiite; sa définition du corps,
p. 35; son opinion sur la division
du corps à l'infini, p. 36 ; ses deux
opinions sur la nature du corps de
Dieu, p. 77; son opinion sur la
personne finie de Dieu, p. 94;
sur la place que Dieu occupe,
p. 95.
HmÂ,montague près de la Mecque,
où eut lieu lapreniière révélation
du Qor'ân, p. 71.
HODHAÏFA,
traditionniste, cité, p. 180.
Voyez Abou-Hodhaifa.
HORMUZ,dieu bon des Mazdéens,
p. 80.
el-HosÉÏN en-Nadjdjâr, son opinion
sur la divisibilité des corps,
p. 37.
IBN 'ABBÂS, cousin du prophète,
— 201 —
cité, pp. 136, 137, 138, 145, 152,
160, 164,165,182, 193, 194; rapporte une tradition sur les quatre
espèces de feu, p. 183.
IBN ABI' LC AUDJÂ, docteur manichéen, son opinion sur les deux
principes, p. 82.
IBN-ANCAM,traditionniste,
cité,
p. 181.
IBN-EL-ANBÂIU,auteur du KUâb
ez-Zâlùr, p. 163.
IBN-BÉCHÂREN-NAZZÂM,
philosophe
arabe; son opinion sur la divisibilité du corps à l'infini, p. 36.
IBN-DAÏÇÂN,
voyez Bardésanc.
IBN-DJOBAÏII,traditionniste, cité,
p. 138.
IBN-DJORAÏDJ,traditionniste, cité,
p. 160.
son opinion
IBN-HODIIÉÏLEL-CALLÂF,
humoristique sur le néant, p. 34;
son critérium de la vérité, p. 48.
IBN-ISHAQ,traditionniste, cité, pp.
156, 160.
IBN-KOLLÂB,
théologien chiite, son
opinion sur la parole ou verbe,
p. 39; sur la position de Dieu sur
son trône, p. 95.
1BN-MASCOÛD,
compagnon du prophète et traditionniste, cité, pp.
161,188.
IBN-EL-MOBÂREK
, traditionniste,
cité, p. 181.
son livre de la RéfuIBN-RAZZÂM,
tation des sectes baténiennes,
cité, p. 126.
IBRAHIMben 'Abdallah el-'Absî,
traditionniste, cité, p. 135.
IBRAHIM
en-Nakh'î, son opinion sur
le feu de la géhenne, p. 183.
IDJTIHÂD,recherche approfondie,
expliquée, p. 31.
IDOLES(opinion des Arabes polythéistes sur l'adoration des),
p. 56.
el-IivHLÂç(nom dull2e chapitredu
Qor'ân), anecdote à son sujet,
p. 72.
'IKRIMA,traditionniste, cité, p. 160.
CILLA,cause déterminante, sa définition, p. 28.
INDE(noms de Dieu chez les habitants de 1'), p. 57; (peuple de 1')
admet la rétribution des actions
après la mort, p. 174; idée de
certains Mazdéens au sujet de
l'existence du paradis et de l'enfer dans l'Inde, p. 188.
INDIENS,divisés en Brahmanes et
Bouddhistes, pp. 133, 186; leurs
idées sur la métempsycose, p. 187.
leur opinion sur la science
IMÂMITES,
de Dieu, p. 96.
'IMRÂNEL- HARRÂNI,
traditionniste,
cité, p. 169.
'ISA ben Hammmâd, voyez Docayya.
ISAÏE(livre d'),cité, p. 188.
ISRÂEÎL.l'ange le plus rapproché
du trône, p. 150; sa forme céleste,
pp. 161, 162; tient sous ses pieds
les anges porteurs du trône,
p. 155; ange de la trompette,
p. 162; est le plus rapproché de
Dieu, p. 170.
JÉSUS (âge de) au moment de sa
mort, p. 179.
JOSEPH(la face de), particularité des
élus, p. 179.
JosuÉ (livre de), cité, p. 187.
JUIFS (nom de Dieu chez les), p.
58; leurs diverses opinions sur
l'origine du monde, p. 134; objection qu'ils font à la description
du paradis par Mohammed, p.
179 ; opinions diverses sur le paradis et l'enfer, pp. 174, 175 ; sur
la fin du paradis et de l'enfer,
p. 187 ; (un des) prétend que le
monde sera renouvelé tous les
six mille ans, p. 188; d'autres
croient à la durée éternelle du
paradis et de l'enfer, ibid,
— 202 —
KACBEL-AHBÂR,
cité, p. 161; son
opinion sur les anges, p. 163;
sur les anges, les bêtes et les
hommes, p. 168.
KAUTHEU,nom du bassin du prophèle, p. 195.
son opinion sur l'origine
KENNÂN,
du monde, p. 132.
KHÂLIDben 'Abdallah ben cAtâ,
traditionniste, cité, p. 136.
secte de Mazdéens,
KHORRÉ.UITES,
faisant profession extérieure de
l'islamisme, p. 133 ; leur opinion
sur l'origine du monde, ibkl.;
appellent anges les envoyés qui
circulent au milieu d'eux, p. 159.
KBOÛZ(el-Ahwâz), ville de Perse;
son pyrèe ou temple du feu,
p. 56.
KORSÎ,le siège placé sur le trône,
et quelquefois le tabouret placé
sous les pieds du souverain, pp.
154 et suiv.
LÉBID,poète, vers cités, p. 153.
LÉÏTHben Sa 1d, traditionniste, cité,
p. 136.
LIVRE(gens du), leur opinion sur
les anges, p. 159.
un des trois frères dont
MAHÂDARZ,
le corps a fourni l'étoffe du
monde, d'après certaine secte,
p. 133.
secte d'Indiens,
MAHÀDARZIYYÈ,
leur opinion sur l'origine du
monde, p. 133.
el-MÂ'ÏDA, 5* sourate du Qor'àu,
la dernière qui fut révélée, p.
189.
MAÎTRESDE L'ASTROLABE,secte
philosophique, voy. Astrolabe.
MAÎTRESDU CORPS,secte philosophique, voy. Corps.
MA'SIAR,traditionniste, cité, pp.
137, 138.
MANÉS,fondateurdu manichéisme,
cité, p. 82.
leurs contradictions,
MANICHÉENS,
p. 131; leurs doctrines adoptées
par les Harrâniens, p. 132 ;
leurs croyances admises par les
Çâbiens, d'après Zorqân, p. 135.
el-MAQBARÎ, traditionniste, cité,
p. 72.
leur opinion sur les
MAZDÉENS,
auteurs du bien et du mal, p. 80;
divisés en sectes nombreuses,
p. 132; appellent les anges Amchaspends, p. 159; leur opinion
sur la punition des méchants,
p. 188.
MÉDINE,ville d'Arabie, p. 185.
MER VERTE, vue par le prophète
pendant son ascension, p. 169.
MESSIE, est Dieu pour certains
docteurs, p. 77.
MÉTEMPSYCOSE,
procédé de rétribution des bonnes et des mauvaises actions, p. 175.
MICHEL(l'archange), p. 162; ange
du pain quotidien, p. 162.
MICROCOSME,nom appliqué à
l'homme, p. 111.
MINHÂLben cAmr, traditionniste,
cité, p. 178.
MO'ÂRADA,controverse, mot expliqué, p. 29.
MO'ATTILÈ,secte d'Indiens déistes,
n'admettant pas la prophétie,
p. 133; athées, leur opinion sur
l'origine du monde, ibid.
MO'ÂWIYA(le khalife) recherche
en mariage Ornm-ed-Derilà; réponse qu'y fit celle-ci, p. 180.
MOBEDS,leur opinion sur la création du monde, p. 141.
leur opinion sur la
MOCHABBIHA,
place que Dieu occupe, p. 95.
MODJÂHID,
traditionniste, cité, pp.
137, 145.
MOHAMMED
(le prophète),traditions
relatives à la création, pp. 136,
— 203 —
137 et suiv. ; (laugage de), particularité des élus, p. 179.
Bâkir (l'imam), fils de
MOHAMMED
Zéïn-el-cAbidîn, son opinion sur
la question de savoir si Dieu est
visible, p. 67.
le fils de la Hanéfite,
MOHAMMED,
cité, p. 178; auteur d'une tradition au sujet de l'enfer, p. 182.
ben Ishaq, auteur du
MOHAMMED
Sirat er-Rasoûl, cité, p. 138.
ben Ishaq es-Serrâdj,
MOHAMMED
voyez es-Serrâdj.
ben Sahl, traditionMOHAMMED
niste d'Oswâr, près d'ispahan,
cité, p. 136.
MOÏSE,fils d"Irnrân (paroles entendues par), ont été créées au
début, suivant certains Juifs,
p. 134; cosmogonie des livres
qui lui ont été révélés, p. 140.
el-MoKHïÀR, fils d'Abou-'Obaïd,
docteur qui prédisait l'avenir,
p. 96.
MONÂDARA, comparaison, mot
expliqué, p. 31.
réfutation, mot expliMOQABALA,
qué, p. 29.
MOQÂTIL,son opinion sur la forme
de Dieu, p. 77.
el-MosAYYiis, traditionniste, cité,
p. 179.
MOSTADÎR,
circulaire, idée de l'éternité figurée par un cercle,
p. 116, note 1.
le futur représenté par
MOSTAQBIL,
une ligne droite infinie qui a un
commencement, mais non une
fin, p. 116, note 1.
leur opinion sur les
MO'TAZÉLITES,
attributs de Dieu, pp. 88, 89; sur
les noms de Dieu, p. 91 ; admettent l'existence de choses en
dehors de la science de Dieu,
p. 96; leur opinion sur la science
de Dieu par rapport à l'impossible, p. 97; sur le paradis et
l'enfer, p. 175; leur explication
du pont Cirât, p. 192; de la balance du jugement dernier, p. 193.
MUSULMANS(diverses opinions
des), sur le lieu et la substance
de Dieu, p. 76; leur opinion sur
les attributs de Dieu, p. 87; sur
l'épithète de beau appliquée à
Dieu, p. 92.
en-NÂcHi (el-Açghar), poète et
théologien scolastique,cité, p. 85;
sa formule résumant les diverses
opinions sur l'origine du monde,
p. 131.
en-NADjDJÂR,cité, p. 176. Voyez
el-Hosèîn.
en-NAHRABENDÎ (en-Nahrotîri?),
vers qu'il récite dans la grande
mosquée de Baçra, pp. xm, 70.
el-OHOD,montagne près de Médine, p. 184.
'OMAR (le Khalife), son opinion
sur la durée de l'enfer,p. 188.
'OMAR ben cAbd-el-(Aziz, khalife
oméyyade, p. 193.
OMAYYA
ben Abi'ç-Çalt, poète antéislamique, vers cités, pp. 55,
153, 155, 156, 190-191,195; appelle les anges disciples et aides
de Dieu, p. 160.
OMM ED-DERDÀ,seconde femme
d'cO\vaïmir ben Zéïd; réponse
qu'elle fait aux propositions de
mariage deMo'âvWya, p. 180.
'ORWA,traditionniste, cité, p. 137.
OSÂMAben Zéïd, traditionniste,
cité, p. 182.
el-'O'i'BÎ (Abou cAbd-er-Rahman
Mohammed ben 'Abdallah), son
opinion sur les grammairiens et
les rhétoriciens, p. 3.
PARADIS,son nom en hébreu et en
araméen, p. 174.
secte
PARTISANS
DELA SUBSTANCE,
philosophique, voyez Substance.
PENTATEUQUE,son commencement, transcrit, p. 58; sa doc-
— 204 —
trine cosrnogonique, altérée par
les Juifs et les Chrétiens, p. 142.
Voyez Genèse.
PERSES(nom de Dieu chez les),
p. 56.
PERSANS,leur opinion sur la création du monde, p. 141.
PHARAON(dans le Qor'ân), question philosophique relative à sa
prédestination à l'incrédulité,
p. 97.
PLATONle divin, sa définition du
temps, p. 37; il admet trois principes, Dieu, l'élément et la
forme, p. 128.
PLUTAHQUE rapporte l'opinion
d'Aristote sur la définition du
temps, p. 37; son livre sur les
doctrines philosophiques chez
les anciens, cité, p. 126; cité,
p. 129.
POLYTHÉISTES,
voyez Arabes.
PONTCIRÂT,voyez Cirât.
PYTHAGORE
cherche le principe des
êtres dans les nombres équivalents, p. 126.
QADHÂ(partisans du), secte philosophique, son opinion sur la
personne infinie de Dieu, p. 94.
QALÂNIS
(Arbâb el-), les gens en
place, les gens du monde, p. 3,
note 2.
QOTAÏBA
BENSA'D, traditionniste,
cité, p. 136.
RATL,vase qui sert à l'expérience
de la démonstration qu'il n'y a
pas de vide, p. 38.
RABADHA,
bourgade près de Médiue, p. 185.
ar-RABB, nom de Dieu chez les
Arabes païens, p. 55.
RACHÎDBEN SA'D, traditionniste,
cité, p. 181.
ar-RAHMÂN,nom de Dieu chez les
Arabes païens; surnom donné au
faux prophète Moséïlima, p. 55.
er-RÉBi1,fils d'Anas, traditionniste,
p. 185.
RIDA, fils de Mousâ (l'imam),
vers à sa louange, p. 188.
SA'ÎD BENDJOBAÏR,traditionniste,
cité, pp. 137, 152. Voyez Djobaïr
et Ibn-Djobaïr.
SA'ÎD BEN SALAMA,
traditionniste,
cité, p. 163.
es-SERRÂDjMohammed ben lshaq,
traditionniste de Nîsâpour, cité,
p. 136.
SINDJÂR(opinion d'un Persan de),
sur les preuves de l'existence de
Dieu, p. 69.
SOCRATEadmet trois principes,
Dieu, l'élément et la forme, p. 128.
SOPHISTES,appelés par Aristote
hérétiques, p. 44.
SUBSTANCE
(partisans de la), leur
opinion sur les principes, p. 131.
SYRIAQUE
(noms de Dieu eu), p. 58.
THALÈSde Milet admet que l'eau
est le principe des êtres, p. 126;
son opinion réfutée, p. 141.
TROMPETTEdu jugement dernier,
p. 195.
TURKS (noms de Dieu chez les)
p. 57; sont dualistes, p. 133.
WAHB BEN MONABBIH..
traditionniste d'origine juive, cité, p. 139;
son livre cité, pp. 147, 193.
WAHB, fils d'Abou-Sélâm, traditionniste, cité, p. 169.
WAKÎCben el-Djerrâh, traditionniste, cité, pp. 136, 182.
WAKÎCben Hors, traditionniste,
cité, p. 137.
el-WÂQiDÎ, traditionniste,
cité,
p. 160.
WARIQÂN,montagne du Tihâma,
p. 185.
YA'LÂ ben 'Alâ, traditionniste,
cité, p. 137.
— 205 —
ZÉÏD ben <Amr ben Nofaïl, poète
antéislaniique, cité, pp. 56, 68.
ZÉÏN EL-'ÂBIDÎN (l'imam). Voyez
CAlijlls d'El-Hoséin.
ZENDJS(noms de Dieu chez les),
p. 57.
ez-ZoHRÎ, traditioaniste,
137.
cité, p.
fils de Aufi, traditionniste,
ZORÂRA,
cité, p. 164.
auteur du Liore des DisZORQÂN,
cours, rapporte une opinion
d'Aristote, p. 129; dit que les
Harrâniens professent les mêmes
doctrines que les Manichéens,
p. 132; attribue aux Çâbiens les
mêmes croyances, p. 135.
TABLE
PRÉFACIS
DES
CHAPITRES
Pages
vu
PRÉFACEDEL'AUTEUR
ARABE
\
LISTEDESCHAPITRES
8
CHAPITREPREMIER. — Sur la démonstration do la spéculation
et la manière de procéder à une controverse saine
15
De la quantité des sciences et de leur degré d'importance, p. 17.
— De la raison et du monde rationnel, p. 20. — De la sensation
et du monde sensible, p. 24. — Des différents degrés des sciences,
p. 25. — Delà différence entre la preuve et la cause, p. 32. —
De la preuve, ibid. — Des défiuiiions, p. 33. — Des contraires,
p. 40. — De la contingence des accidents, p. 41. — Discours
contre les gens opiniâtres et ceux qui rejettent la spéculation, p. 43.
—Des dégrés et des liantes de la spéculation, p. 46. — Des signes
de la conviction, p. 47.
CHAPITREII. — Démonstration de l'existence de Dieu et de l'unité
du Créateur, par les raisonnements probants et les arguments
entraînant une conclusion nécessaire
51
demande: Q,ai est-il, qu'cst-il et comment
Réponse à celui
qui
est-il? p. 70. — Le créateur est seul et unique, p. 78. — Réfutation
de l'anthropomorphisme, p. 81.
CHAPITREIII. — Attributs de Dieu; ses noms, comment il faut
87
entendre les expressions dire et faire s'appliquant à lui
Des noms de Dieu, p. 91.
CHAPITREIV. — Preuves de la mission des prophètes et néces101
sité de la prophétie
Comment setransmetlent la révèlaiion et la mission prophétique,
p. 104.
108
V. — Du commencement de la création
CHAPITRE
Du commencement de la création, p. 126. — Opinions des philop. 129. — Doctrines
sophes rapportées par les auteurs musulmans,
des dualistes et des Harrànieus, p, 131. — Opinions des gens du
Livre sur ce sujet, p. 134. — Opinion des Musulmans sur les
principes ; légendes qui ont cours à ce sujet, p. 135. — De
l'approbation réservée à la doctrine préférable, p. 141. —
Mention des êtres vivants qui ont été créés les premiers dans le
monde supérieur, p. 145.
— 208
—
Pages
VI. — De la table, de la plume, du trône, du siège, des
CHAPITRE
anges, des trompettes (du jugement dernier), du pont Cirât,
de la balance, du bassin, du purgatoire, de la récompense et de
la punition, du voile, du buisson delà limite et autres traditions
eschatologicjues des unitaires, ainsi que des divergences qui les
149
séparen t
De la table et delà plume, p. 149. — Le trône, le siège et les
leurs
porteurs du trône,—p. 152. — Des anges et de ce qu'on a ditladenature
attributs, p. 156. Dissentiments des hommes au sujet do
des anges, p. 159. — Attributs des anges, p. 160.— Les anges sontils obligés ou contraints ? Sont-ils supérieurs aux Musulmans
vertueux? p. 164. — Du voile, p. 169. — De ce que l'on dit
relativement au buisson de la limite, p. 171. — Du paradis et de
l'enfer, p. 172. — Différentes opinions au sujet du paradis et de
l'enfer, p. 173. — Différentes opinions des Musulmansau sujet du
et
p. 175. —De la description du paradis —
paradis et de l'enfer,
de l'enfer, p. 178. — De l'enfer et de ses habitants, p. 182.
Différentes opinions sur la durée du paradis et de l'enfer et sur
leur disparition, p. 185. — Différentes opinions à ce sujet, p. 188.
Chalon-s-S. Imp. Française et Orientale de L. Marceau, E. Bertrand, suce'
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5 Qor., sour. LVI, v. 58-59.
0 Ibid., v. 85-86.
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ERNEST
ÉDITEUR
LEROUX,
28, RUE BONAPARTE, 28
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PUBLICATIONS DE L'ÉCOLE DES LANGUES ORIENTALES VIVANTES
QUATRIÈME SÉRIE
1 à VII. - CATALOGUE DE LA BIBLIOTHEQUE DE L'ÉCOLE DES LANGUES
ORIENTALES VIVANTES, publié par E. Lambreeht, secrétaire de l'Ecole.
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ET DE LA KAMA, par Jean Smirnoc. Études d'ethnographie historique, revues
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Permiens. In-8. (Souspresse.)
X-XI. — OUMÀRA DU YÉMEN (xn« siècle), sa vie et son oeuvre. Tome premier. Autobiographie et récits sur les vizirs d'Egypte. — Chois de poésies.
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DESCRIPTION DES ILES DE L'ARCHIPEL GREC, par ChrisXIV-XV.tophe Baondelrnouti, version grecque par un Anonyme, publiée d'après le manuscrit du Serai!, aven une Traduction française et un Commentaire par Ensile
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Lef/rand. Première partie, ornée de 5:i cartes géographiques, Gr. in-8
XVLXVII. — LE LIVRE DELA CRÉATION ET DE L'HISTOIRE, d Abou Zéid
Ahmed ben Sahl el Balkhi. Texte arabe publié et traduit par Clément Huart.
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orientales vivantes, à l'occasion du Centenaire de cet établissement. Un volume
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Noticesur les relationsdes peuples musulmans avec les Chinois,depuis l'extensionde l'islamismejusqu'à la lin tlu w» siècle,par CI).Scheler. - lia document turc sur la Cireassie.
par A.-C.Barbier de .Mrynard.— Les Croisadesel le Dictionnairede Yàkont,par Hartwig
Derenbourg.— Madjapahiiel Tchampa,par Aristide.Marre.— Les variations phonétiques
de la proonncialionpopulaire lamoulo.par.l. Vinson.—Lesoonstrucliousparticipialesdans
les tanguesde l'lude moderne,par .1. Vinson.— Lacour de Hué el les principauxservices
du gouvernementannamite, par .1.Rouet —Coupd'oeilsur l'histoirede la typographiedans
les pays roumains,ru N I"siècle,par Cm.Picot. - Fragmentd'une histoire*des étudeschinoises au svin" siècle, par Henri Cordier.— Sahnoun. un jurisconsulte musulman du
ni" sièclede l'hégire, pr.r 0. Hondas.— Originede l'islamismeen Chine; deux légendes
musulmaneschinoises; pèlerinagesde .Mat'ou-lch'ou,par C. Devéria.—La légendedJAbgar
dans rilisloii-e d'Armé,ie de .Moïsede Khuren.par A. Carrière. - lie l'accentuationdu
verbe russe, par Paul II,yor. - L'empereurZin-Mon,par Léonde Rosny.
Chalon-s-Sa6ne, Imp. Française et Orientale de L. MAHCKAU,
E. BERTRAND,suce 1
TABLE ALPHABETIQUE
ABAN, traditionniste, cité, p.
'ABDALLAH BEN 'OMAR, traditionniste, pp.
'ABDALLAH BEN SELAM, traditionniste d'origine juive, p.
'ABD-ER-RAHMAN ben Ahmed el Marwazi, traditionniste demeurant à Merw, cité, p.
'ABD-ER-RAZZAQ, traditionniste, cité, pp.
ABOU 'ABD-ER-RAHMAN EL-BADJALI, traditionniste, cité, p.
ABOU'L-'ALIYYA, commentateur du Qor'ân, cité, p.
ABOU-BEKR BEN ZAYYAN, traditionniste, cité, p.
ABOU-BICHR, traditionniste, cité, p.
ABOU-DJA'FAR EL-AHWAL, surnommé le Démon de la Voûte, docteur anthropomorphiste; son opinion sur la nature du corps de Dieu, p.
ABOU'D-DOHA, traditionniste, cité, p.
ABOU-HANI, traditionniste, cité, p.
ABOU-HANIFA, le jurisconsulte, son opinion sur le lieu et la substance de Dieu, p.
ABOU-HODHAIFA (Mousâ ben Mas'oûd Nahdî), exégète du Qor'ân, auteur d'un livre sur les traditions du prophète, pp.
ABOU'L-HODHEIL, docteur mo'tazélite, son opinion humoristique sur le néant, p.
ABOU'L-HODHEIL, sur la possibilité pour Dieu d'être injuste et tyrannique, p.
ABOU'L-HODHEIL, cité, p.
ABOU'L-HODHEIL, son opinion sur le pont Cirât, p.
ABOU'L-HODHEIL, sur la balance du jugement dernier, p.
ABOU-HOREIRA, cité, pp.
ABOU-HOREIRA, rapporte une tradition au sujet du paradis, p.
ABOU-HOREIRA, explique un passage du Qor'ân relatif à la résurrection, p.
ABOU-ISHAQ, traditionniste, cité, p.
ABOU-MOUSA EL-ACH'ARI, l'un des mouhâdjirs ou émigrés de la Mecque, p.
ABOU-NOWAS, le poète, vers qui lui sont attribués, p.
ABOU-'OWANA, traditionniste, cité, p.
ABOU'L-QASIM EL-KA'BI, auteur des Principes des preuves, vizir d'Ahmed ben Sahl, prince de Balkh, pp.
ABOU-REZIN EL-'OQAILI, traditionniste, cité, p.
ABOU'L-WALID, traditionniste, cité, p.
ABOU-ZHOBYAN, traditionniste, cité, pp.
ABRAHAM (coeur d'), attribut des élus, p.
el-ABTAH, torrent près de la Mecque, p.
ADAM et Eve, leurs vêtements créés dès le début de la création, selon certains Juifs, p.
ADAM et Eve, création d'Adam, p.
ADAM et Eve, il provient du limon, qui est son terme extrême a quo, p.
ADAM et Eve, sa stature, attribut des élus, p.
'ADI BEN ZEID EL-'IBADI, poète chrétien de Hîra, vers cités, p.
AHMED BEN MANCOUR ER-RAMADI, traditionniste, cité, p.
AHMED BEN ET-TAYYIB (es-Sarakhsî), auteur d'un traité sur les Harrâniens, p.
AHRIMAN, dieu mauvais et méchant des Mazdéens, p.
'AICHA, rapporte une tradition du prophète, p.
AILA, port de la Mer Rouge, p.
ALEXANDRE D'APHRODISIAS, commentateur d'Aristote, cité, p.
'ALI, fils d'Abou-Tâlib, est Dieu pour certains docteurs, p.
'ALI, sa lumière, la première chose créée selon les chiites, p.
'ALI, son opinion sur le tonnerre, p.
'ALI (Zéïn el-'Abidîn), fils d'El-Hoséïn, son opinion sur l'époque de l'existence de Dieu, p.
'ALI BEN MOURID, traditionniste, cité, p.
ALLAH, nom de Dieu chez les Arabes païens, p.
'AMA, nuage et brouillard, p.
el-A'MACH, traditionniste, cité, pp.
'AMIR BEN 'ABD-QAIS, sa réponse au khalife 'OTHAMAN sur le lieu du séjour de Dieu, p.
ANAS, traditionniste, cité, p.
ANAXAGORE, sa théorie de l'homogénéité des molécules, p.
ANAXIMENES pense que l'air est le principe des êtres, p.
ANGE de la mort, p.
ANGE de la mort, préposé aux mers, façon dont il produit le flux et le reflux, p.
ANGES, leurs attributs, p.
ARABES polythéistes, prétendaient que les anges sont les filles de Dieu, p.
A'RAF (purgatoire), ce que c'est, p.
'ARAFAT, montagne près de la Mecque, p.
ARBAB EL-QALANIS, les gens en place, les gens du monde, p.
'ARCH, le trône de Dieu, p.
ARCHANGES (nombre des), p.
ARCHELAUS admet l'infini comme principe du monde, p.
ARISTOTE, fils de Nicomaque, son Livre de la Démonstration, cité, p.
ARISTOTE, fils de Nicomaque, son Livre de l'Ethique, cité, p.
ARISTOTE, fils de Nicomaque, son Livre de l'Ame, cité p.
ARISTOTE, fils de Nicomaque, son Livre de l'Audition naturelle, cité, p.
ARISTOTE, fils de Nicomaque, sa définition du lieu, p.
ARISTOTE, fils de Nicomaque, appelle les sophistes hérétiques; p.
ARISTOTE, fils de Nicomaque, son opinion sur les principes, p.
ARISTOTE, fils de Nicomaque, ses opinions admises par les Harrâniens, p.
ARISTOTE, fils de Nicomaque, son mot sur le plus haut et le plus bas de l'espace, p.
ASCENSION du prophète, passage différent de la version classique, p.
ASTROLABE (les maîtres de l'), leur opinion sur les principes, p.
ATHEES, nient l'existence des prophètes, p.
ATHEES, leur opinion sur la rétribution des bonnes et des mauvaises actions, p.
el-AU ZA''I, jurisconsulte, cité, p.
AVESTA, cité, p.
'AZRA'II., ange de la mort, p.
BAL'AM, fils de Ba'ourâ, son opinion sur les principes, p.
BAL'AM, (paroles de Dieu à) créées dès le début de la création, suivant certains Juifs, p.
BALANCE du jugement dernier, opinion des Musulmans à ce sujet, pp.
BARDESANE, son opinion sur la vie de la lumière et la mort des ténèbres, p.
BARDESANE, sur l'origine du monde, p.
BASSIN du prophète, p.
BATENIENS, leur opinion sur le nombre des anges, p.
BEDOUIN (réponse du prophète à un) sur la nature de Dieu, p.
BEIDA, localité près de Rabadha, dans la région de Médine, p.
BIBLE, contient des livres prophétiques, p.
BIBLE, est lue par les Chrétiens, p.
BICHR, fils de Mo'tamir, docteur mo'tazélite, cité, p.
BIH-AFRIDIYYA, secte de Mazdéens, p.
BORDJAN, les Bulgares; noms de Dieu et de leur idole dans leur langue, p.
BOUDDHISTES, leurs idées sur la rétribution des bonnes et des mauvaises actions, pp.
BRAHMANES, rejettent la prophétie, p.
CABIENS (Mendaites ou chrétiens de saint Jean-Baptiste), suivent les opinions des Juifs et des Chrétiens au sujet de la création, p.
CABIENS (Mendaites ou chrétiens de saint Jean-Baptiste), d'après d'autres, suivent celles des Manichéens, p.
CAN'A, ville du Yémen, p.
CARMA, fils d'Anas, fils de Qaïs, poète anté-islamique, cité, p.
CARMATE (opinion d'un) sur la révélation du mont Hira, p.
CHEITAN ET-TAQ, voyez Démon de la voûte.
ech-CHA'BI, ascète, cité, p.
CHIITES, leur opinion sur la lumière de Mohammed et d''Ali, la première chose créée, p.
CHINOIS, sont dualistes, p.
CHRETIENS, ont sur la création la même opinion que les Juifs, p.
CIRAT (le pont), ne fait partie ni de la vie présente ni de la vie future, pp.
COPTES (nom de Dieu chez les), p.
CORPS (maîtres du), leur opinion sur les principes, p.
DAHHAK, traditionniste, cité, p.
DAHRIS (matérialistes), secte philosophique, p.
DAICANITES, partisans de Bardésane, leurs contradictions, p.
DAOUD BEN 'ALI (Abou-Soléïmân), son opinion sur la science et la puissance de Dieu, p.
DAVID (voix de), qu'ont en partage les élus, p.
DEIR-SIM'AN, couvent de Saint-Siméon Stylite, p.
DEMON DE LA VOUTE, surnom du docteur anthropomorphiste Abou-Dja'far el-Ahwal. Voyez ce nom.
DERDA (Omm ed-), voy. Omm ed-Derdâ.
DERDA (père de), surnom d''Owaïmir bed Zéïd, p.
DERIE (langue), trois mots cités, p.
DHARRAR BEN 'AMR, son opinion sur le lieu et la substance de Dieu, p.
DIHYA EL-KELBI (Ibn-Khalîfa ben Farwa), incarnation de l'archange Gabriel, p.
DINOUHERMAWIS (Zénon de Cittium ou Démocrite), son opinion sur les principes, p.
DJA'FAR CADIQ (le septième imam), son opinion sur la question de savoir si Dieu est visible, p.
DJA'FAR CADIQ (le septième imam), relativement à la supériorité du savant sur l'ignorant, p.
DJA'FAR BEN HARB, docteur mo'tazélite, réduit les dualistes au silence, p.
DJAHAR BEN CAFWAN, nie les attributs de Dieu, p.
DJOBAIR, traditionniste, p. Ibn-Djobaïr.
DO'AYYA 'ISA BEN HAMMAD, traditionniste, cité, p.
DUALISTES, leurs opinions sur les deux principes, p.
DUALISTES, sur l'origine du monde, p.
DUALISTES, admises par certains Mazdéens, p.
EMPEDOCLE admet deux principes, l'amour et la force, p.
EMPEDOCLE son opinion est fausse pour les Musulmans, p.
EPICURE, son opinion sur l'essence des êtres, p.
EYYOUB ER-ROHAWI, traducteur de langues étrangères, son opinion sur les principes, p.
el-FARRA, poète, cité, p.
FERAZDAQ, poète, cité, p.
GABRIEL (l'archange) reçoit les ordres d'Isrâfîl, p.
GABRIEL (l'archange) apparaît à Mohammed sous sa forme céleste, p.
GABRIEL (l'archange) ses deux formes céleste et terrestre, p.
GABRIEL (l'archange) trempe ses ailes dans le ruisseau de l'Eden, p.
GABRIEL (l'archange) ange de la mission, p.
GABRIEL (l'archange) voiles de lumière qui le séparent de Dieu, p.
GABRIEL (l'archange) révèle au prophète le Qor'ân sur le mont Hirâ, p.
GALIEN, son opinion sur les principes, p.
GALIEN, sur l'éternité de la matière, recherche inutile à la pratique de la médecine, p.
GENESE, les premiers versets du ch. I, cités dans le texte hébreu, en transcription, p.
HAMMAD BEN SALAMA, traditionniste, cité, pp.
HAMZA BEN HABIB, lecteur du Qor'rân et jurisconsulte, cité, pp.
HARRANIENS, leurs opinions diverses sur l'origine du monde p.
HARRANIENS, admises par certains Mazdéens, p.
HARRANIENS, sur les anges, p.
HARRANIENS, sur le paradis et l'enfer, pp.
HARRANIENS, el-HASAN (fils d''Alî) rapporte des traditions du prophète, p.
HARRANIENS, tradition relative à la première chose créée, p.
HARRANIENS, son opinion sur la signification des mots 'arch et korsî, p.
HARRANIENS, tradition relative au voile, p.
HARRANIENS, son opinion sur le cas de la femme qui a eu deux maris, et qui entre au paradis, p.
HARRANIENS, sur les houris, p.
HARRANIENS, sur le feu de la géhenne, p.
el-HASAN ben Hichâm el-'Absî, traditionniste, cité, pp.
HASSAN (ben Thâbit), poète, cité, p.
HATIM ben es-Sindî, traditionniste de Tekrit, cité, p.
HERACLITE adopte le feu comme principe du monde, p.
HERACLITE son opinion réfutée, p.
HERMES, son opinion sur les principes, p.
HICHAM ben 'Ammâr ben 'Abd-er-Rahîm ben Motarrif, traditionniste, cité, p.
HICHAM ben el-Hakam, théologien chiïte; sa définition du corps, p.
HICHAM ben el-Hakam, son opinion sur la division du corps à l'infini, p.
HICHAM ben el-Hakam, ses deux opinions sur la nature du corps de Dieu, p.
HICHAM ben el-Hakam, son opinion sur la personne finie de Dieu, p.
HICHAM ben el-Hakam, sur la place que Dieu occupe, p.
HIRA, montagne près de la Mecque, où eut lieu la première révélation du Qor'ân, p.
HODHAIFA, traditionniste, cité, p. Abou-Hodhaïfa.
HORMUZ, dieu bon des Mazdéens, p.
el-HOSEIN en-Nadjdjâr, son opinion sur la divisibilité des corps, p.
IBN 'ABBAS, cousin du prophète, cité, pp.
IBN 'ABBAS, rapporte une tradition sur les quatre espèces de feu, p.
IBN ABI' L'AUDJA, docteur manichéen, son opinion sur les deux principes, p.
IBN-AN'AM, traditionniste, cité, p.
IBN-EL-ANBARI, auteur du Kitâb ez-Zâhir, p.
IBN-BECHAREN-NAZZAM, philosophe arabe; son opinion sur la divisibilité du corps à l'infini, p.
IBN-DAICAN, voyez Bardésane.
IBN-DJOBAIR, traditionniste, cité, p.
IBN-DJORAIDJ, traditionniste, cité, p.
IBN-HODHEIL EL-'ALLAF, son opinion humoristique sur le néant, p.
IBN-HODHEIL EL-'ALLAF, son critérium de la vérité, p.
IBN-ISHAQ, traditionniste, cité, pp.
IBN-KOLLAB, théologien chiïte, son opinion sur la parole ou verbe, p.
IBN-KOLLAB, sur la position de Dieu sur son trône, p.
IBN-MAS'OUD, compagnon du prophète et traditionniste, cité, pp.
IBN-EL-MOBAREK, traditionniste, cité, p.
IBN-RAZZAM, son livre de la Réfutation des sectes baténiennes, cité, p.
IBRAHIM ben 'Abdallah el-'Absî, traditionniste, cité, p.
IBRAHIM en-Nakh'î, son opinion sur le feu de la géhenne, p.
IDJTIHAD, recherche approfondie, expliquée, p.
IDOLES (opinion des Arabes polythéistes sur l'adoration des), p.
el-IKHLAC (nom du 112e chapitre du Qor'ân), anecdote à son sujet, p.
'IKRIMA, traditionniste, cité, p.
'ILLA, cause déterminante, sa définition, p.
INDE (noms de Dieu chez les habitants de l'), p.
INDE (peuple de l') admet la rétribution des actions après la mort, p.
INDE idée de certains Mazdéens au sujet de l'existence du paradis et de l'enfer dans l'Inde, p.
INDIENS, divisés en Brahmanes et Bouddhistes, pp.
INDIENS, leurs idées sur la métempsycose, p.
IMAMITES, leur opinion sur la science de Dieu, p.
'IMRAN EL-HARRANI, traditionniste, cité, p.
'ISA ben Hammmâd, voyez Do'ayya.
ISAIE (livre d'), cité, p.
ISRAFIL. l'ange le plus rapproché du trône, p.
ISRAFIL. sa forme céleste, pp.
ISRAFIL. tient sous ses pieds les anges porteurs du trône, p.
ISRAFIL. ange de la trompette, p.
ISRAFIL. est le plus rapproché de Dieu, p.
JESUS (âge de) au moment de sa mort, p.
JOSEPH (la face de), particularité des élus, p.
JOSUE (livre de), cité, p.
JUIFS (nom de Dieu chez les), p.
JUIFS leurs diverses opinions sur l'origine du monde, p.
JUIFS objection qu'ils font à la description du paradis par Mohammed, p.
JUIFS opinions diverses sur le paradis et l'enfer, pp.
JUIFS sur la fin du paradis et de l'enfer, p.
JUIFS (un des) prétend que le monde sera renouvelé tous les six mille ans, p.
JUIFS d'autres croient à la durée éternelle du paradis et de l'enfer, p.
KA'B EL-AHBAR, cité, p.
KA'B EL-AHBAR, son opinion sur les anges, p.
KA'B EL-AHBAR, sur les anges, les bêtes et les hommes, p.
KAUTHER, nom du bassin du prophète, p.
KENNAN, son opinion sur l'origine du monde, p.
KHALID ben 'Abdallah ben 'Atâ, traditionniste, cité, p.
KHORREMITES, secte de Mazdéens, faisant profession extérieure de l'islamisme, p.
KHORREMITES, leur opinion sur l'origine du monde, p.
KHORREMITES, appellent anges les envoyés qui circulent au milieu d'eux, p.
KHOUZ (el-Ahwâz), ville de Perse; son pyrée ou temple du feu, p.
KORSI, le siège placé sur le trône, et quelquefois le tabouret placé sous les pieds du souverain, pp.
LEBID, poète, vers cités, p.
LEITH ben Sa'd, traditionniste, cité, p.
LIVRE (gens du), leur opinion sur les anges, p.
MAHADARZ, un des trois frères dont le corps a fourni l'étoffe du monde, d'après certaine secte, p.
MAHADARZIYYE, secte d'Indiens, leur opinion sur l'origine du monde, p.
el-MA'IDA, 5e sourate du Qor'an, la dernière qui fut révélée, p.
MAITRES DE L'ASTROLABE, secte philosophique, voy. Astrolabe.
MAITRES DU CORPS, secte philosophique, voy. Corps.
MA'MAR, traditionniste, cité, pp.
MANES, fondateur du manichéisme, cité, p.
MANICHEENS, leurs contradictions, p.
MANICHEENS, leurs doctrines adoptées par les Harrâniens, p.
MANICHEENS, leurs croyances admises par les Câbiens, d'après Zorqân, p.
el-MAQBARI, traditionniste, cité, p.
MAZDEENS, leur opinion sur les auteurs du bien et du mal, p.
MAZDEENS, divisés en sectes nombreuses, p.
MAZDEENS, appellent les anges Amchaspends, p.
MAZDEENS, leur opinion sur la punition des méchants, p.
MEDINE, ville d'Arabie, p.
MER VERTE, vue par le prophète pendant son ascension, p.
MESSIE, est Dieu pour certains docteurs, p.
METEMPSYCOSE, procédé de rétribution des bonnes et des mauvaises actions, p.
MICHEL (l'archange), p.
MICHEL (l'archange), ange du pain quotidien, p.
MICROCOSME, nom appliqué à l'homme, p.
MINHAL ben 'Amr, traditionniste, cité, p.
MO'ARADA, controverse, mot expliqué, p.
MO'ATTILE, secte d'Indiens déistes, n'admettant pas la prophétie, p.
MO'ATTILE, athées, leur opinion sur l'origine du monde, p.
MO'AWIYA (le khalife) recherche en mariage Omm-ed-Derdâ; réponse qu'y fit celle-ci, p.
MOBEDS, leur opinion sur la création du monde, p.
MOCHABBIHA, leur opinion sur la place que Dieu occupe, p.
MODJAHID, traditionniste, cité, pp.
MOHAMMED (le prophète), traditions relatives à la création, pp.
MOHAMMED (langage de), particularité des élus, p.
MOHAMMED Bâkir (l'imam), fils de Zéïn-el-'Abidîn, son opinion sur la question de savoir si Dieu est visible, p.
MOHAMMED, le fils de la Hanéfite, cité, p.
MOHAMMED, auteur d'une tradition au sujet de l'enfer, p.
MOHAMMED ben Ishaq, auteur du Sirat er-Rasoûl, cité, p.
MOHAMMED ben Ishaq es-Serrâdj, voyez es-Serrâdj.
MOHAMMED ben Sahl, traditionniste d'Oswâr, près d'Ispahan, cité, p.
MOISE, fils d'Imrân (paroles entendues par), ont été créées au début, suivant certains Juifs, p.
MOISE, cosmogonie des livres qui lui ont été révélés, p.
el-MOKHTAR, fils d'Abou-'Obaïd, docteur qui prédisait l'avenir, p.
MONADARA, comparaison, mot expliqué, p.
MOQABALA, réfutation, mot expliqué, p.
MOQATIL, son opinion sur la forme de Dieu, p.
el-MOSAYYIB, traditionniste, cité, p.
MOSTADIR, circulaire, idée de l'éternité figurée par un cercle, p.
MOSTAQBIL, le futur représenté par une ligne droite infinie qui a un commencement, mais non une fin, p.
MO'TAZELITES, leur opinion sur les attributs de Dieu, pp.
MO'TAZELITES, sur les noms de Dieu, p.
MO'TAZELITES, admettent l'existence de choses en dehors de la science de Dieu, p.
MO'TAZELITES, leur opinion sur la science de Dieu par rapport à l'impossible, p.
MO'TAZELITES, sur le paradis et l'enfer, p.
MO'TAZELITES, leur explication du pont Cirât, p.
MO'TAZELITES, de la balance du jugement dernier, p.
MUSULMANS (diverses opinions des), sur le lieu et la substance de Dieu, p.
MUSULMANS (diverses opinions des), leur opinion sur les attributs de Dieu, p.
MUSULMANS (diverses opinions des), sur l'épithète de beau appliquée à Dieu, p.
en-NACHI (el-Açghar), poète et théologien scolastique, cité, p.
en-NACHI (el-Açghar), sa formule résumant les diverses opinions sur l'origine du monde, p.
en-NADJDJAR, cité, p. el-Hosèïn.
en-NAHRABENDI (en-Nahrotîri?), vers qu'il récite dans la grande mosquée de Baçra, pp.
el-OHOD, montagne près de Médine, p.
'OMAR (le Khalife), son opinion sur la durée de l'enfer, p.
'OMAR ben 'Abd-el-'Aziz, khalife oméyyade, p.
OMAYYA ben Abi'ç-Calt, poète antéislamique, vers cités, pp.
OMAYYA ben Abi'ç-Calt, appelle les anges disciples et aides de Dieu, p.
OMM ED-DERDA, seconde femme d''Owaïmir ben Zéïd; réponse qu'elle fait aux propositions de mariage de Mo'âwiya, p.
'ORWA, traditionniste, cité, p.
OSAMA ben Zéïd, traditionniste, cité, p.
el-'OTBI (Abou 'Abd-er-Rahman Mohammed ben 'Abdallah), son opinion sur les grammairiens et les rhétoriciens, p.
PARADIS, son nom en hébreu et en araméen, p.
PARTISANS DE LA SUBSTANCE, secte philosophique, voyez Substance.
PENTATEUQUE, son commencement, transcrit, p.
PENTATEUQUE, sa doctrine cosmogonique, altérée par les Juifs et les Chrétiens, p. Genèse.
PERSES (nom de Dieu chez les), p.
PERSANS, leur opinion sur la création du monde, p.
PHARAON (dans le Qor'ân), question philosophique relative à sa prédestination à l'incrédulité, p.
PLATON le divin, sa définition du temps, p.
PLATON le divin, il admet trois principes, Dieu, l'élément et la forme, p.
PLUTARQUE rapporte l'opinion d'Aristote sur la définition du temps, p.
PLUTARQUE son livre sur les doctrines philosophiques chez les anciens, cité, p.
PLUTARQUE cité, p.
POLYTHEISTES, voyez Arabes.
PONT CIRAT, voyez Cirât.
PYTHAGORE cherche le principe des êtres dans les nombres équivalents, p.
QADHA (partisans du), secte philosophique, son opinion sur la personne infinie de Dieu, p.
QALANIS (Arbâb el-), les gens en place, les gens du monde, p.
QOTAIBA BEN SA'D, traditionniste, cité, p.
RATL, vase qui sert à l'expérience de la démonstration qu'il n'y a pas de vide, p.
RABADHA, bourgade près de Médine, p.
ar-RABB, nom de Dieu chez les Arabes païens, p.
RACHID BEN SA'D, traditionniste, cité, p.
ar-RAHMAN, nom de Dieu chez les Arabes païens; surnom donné au faux prophète Moséïlima, p.
er-REBI', fils d'Anas, traditionniste, p.
RIDA, fils de Mousâ (l'imam), vers à sa louange, p.
SA'ID BEN DJOBAIR, traditionniste, cité, pp. Djobaïr et Ibn-Djobaïr.
SA'ID BEN SALAMA, traditionniste, cité, p.
es-SERRADJ Mohammed ben Ishaq, traditionniste de Nîsâpour, cité, p.
SINDJAR (opinion d'un Persan de), sur les preuves de l'existence de Dieu, p.
SOCRATE admet trois principes, Dieu, l'élément et la forme, p.
SOPHISTES, appelés par Aristote hérétiques, p.
SUBSTANCE (partisans de la), leur opinion sur les principes, p.
SYRIAQUE (noms de Dieu en), p.
THALES de Milet admet que l'eau est le principe des êtres, p.
THALES de Milet son opinion réfutée, p.
TROMPETTE du jugement dernier, p.
TURKS (noms de Dieu chez les) p.
TURKS sont dualistes, p.
WAHB BEN MONABBIH, traditionniste d'origine juive, cité, p.
WAHB BEN MONABBIH, son livre cité, pp.
WAHB, fils d'Abou-Sélâm, traditionniste, cité, p.
WAKI' ben el-Djerrâh, traditionniste, cité, pp.
WAKI' ben Hors, traditionniste, cité, p.
el-WAQIDI, traditionniste, cité, p.
WARIQAN, montagne du Tihâma, p.
YA'LA ben 'Atâ, traditionniste, cité, p.
ZEID ben 'Amr ben Nofaïl, poète antéislamique, cité, pp.
ZEIN EL-'ABIDIN (l'imam). Voyez 'Ali fils d'El-Hoséïn.
ZENDJS (noms de Dieu chez les), p.
ez-ZOHRI, traditionniste, cité, p.
ZORARA, fils de Aufî, traditionniste, cité, p.
ZORQAN, auteur du Livre des Discours, rapporte une opinion d'Aristote, p.
ZORQAN, dit que les Harrâniens professent les mêmes doctrines que les Manichéens, p.
ZORQAN, attribue aux Câbiens les mêmes croyances, p.
TABLE DES CHAPITRES
PREFACE
PREFACE DE L'AUTEUR ARABE
LISTE DES CHAPITRES
CHAPITRE PREMIER. - Sur la démonstration de la spéculation et la manière de procéder à une controverse saine
De la quantité des sciences et de leur degré d'importance,
- De la raison et du monde rationnel,
- De la sensation et du monde sensible,
- Des différents degrés des sciences,
- De la différence entre la preuve et la cause,
- De la preuve,
- Des définitions,
- Des contraires,
- De la contingence des accidents,
- Discours contre les gens opiniâtres et ceux qui rejettent la spéculation,
- Des degrés et des limites de la spéculation,
- Des signes de la conviction,
CHAPITRE II. - Démonstration de l'existence de Dieu et de l'unité du Créateur, par les raisonnements probants et les arguments entraînant une conclusion nécessaire
Réponse à celui qui demande: Qui est-il, qu'est-il et comment est-il?
- Le créateur est seul et unique,
- Réfutation de l'anthropomorphisme,
p. 8.
CHAPITRE III. - Attributs de Dieu; ses noms, comment il faut entendre les expressions dire et faire s'appliquant à lui
Des noms de Dieu,
CHAPITRE IV. - Preuves de la mission des prophètes et nécessité de la prophétie
Comment se transmettent la révélation et la mission prophétique,
CHAPITRE V. - Du commencement de la création
Du commencement de la création,
- Opinions des philosophes rapportées par les auteurs musulmans,
- Doctrines des dualistes et des Harraniens,
- Opinions des gens du Livre sur ce sujet,
- Opinion des Musulmans sur les principes; légendes qui ont cours à ce sujet,
- De l'approbation réservée à la doctrine préférable,
- Mention des êtres vivants qui ont été créés les premiers dans le monde supérieur,
CHAPITRE VI. - De la table, de la plume, du trône, du siège, des anges, des trompettes (du jugement dernier), du pont Cirat, de la balance, du bassin, du purgatoire, de la
récompense et de la punition, du voile, du buisson de la limite et autres traditions eschatologiques des unitaires, ainsi que des divergences qui les séparent
De la table et de la plume,
- Le trône, le siège et les porteurs du trône,
- Des anges et de ce qu'on a dit de leurs attributs,
- Dissentiments des hommes au sujet de la nature des anges,
- Attributs des anges,
- Les anges sont-ils obligés ou contraints? Sont-ils supérieurs aux Musulmans vertueux?
- Du voile,
- De ce que l'on dit relativement au buisson de la limite,
- Du paradis et de l'enfer,
- Différentes opinions au sujet du paradis et de l'enfer,
- Différentes opinions des Musulmans au sujet du paradis et de l'enfer,
- De la description du paradis et de l'enfer,
- De l'enfer et de ses habitants,
- Différentes opinions sur la durée du paradis et de l'enfer et sur leur disparition,
- Différentes opinions à ce sujet,

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