Journal de marche du 15e GRDI - Groupe de Reconstituants et de

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Journal de marche du 15e GRDI - Groupe de Reconstituants et de
Journal de marche du 15e G.R.D.I.
Son repli de l’Aisne aux Pyrénées
(du 09 au 25 Juin 1940)
09 Juin 1940 :
Le 15ème GRDI est cantonné :
- L’E.M et l’escadron Moto à Wittry-les-Reims.
- L’E.M.E à Fresnes-les-Reims.
- L’escadron à cheval et le groupe de canon de 25 hippomobile à Isles-sur-Suippes.
- L’escadron hors rang à Pomacle.
L’escadron à cheval reçoit l’ordre d’attaquer, des hauteurs Nord de Saint-Loup-enChampagne en poussant jusqu’à l’Aisne les forces allemandes qui ont franchi ce cours d’eau entre
Blanzy et Château-Porcien. Cette contre-attaque doit être appuyée par des chars.
A midi, les pelotons mettent pied à terre et, avec le GR, progressent en direction de la
« Voie Romaine », dépassant la route de Blanzy à Avançon. Cette progression s’effectue sous un très
violent bombardement d’artillerie, entrainant des pertes sévères ; le Capitaine Le Levreur est blessé et
se laisse évacuer après avoir passé le commandement de l’escadron au Lieutenant Lévèque. Le
Sous/Lieutenant de Meyrignac, blessé à l’épaule, continue à assurer le commandement de son peloton.
L’Adjudant chef Hamon, commandant le GM, est mortellement blessé, le Brigadier chef Debos prend
le commandement du groupe mais tombe à son tour peu après. Les Maréchaux des Logis Kuhnholts et
Roger, des 2e et 4e pelotons, sont grièvement atteints.
Il est 16 heures. Les chars qui devaient assurer la contre-attaque sont aperçus à 2 km à l’Est,
agissant seuls et sans qu’il y ait eu coordination, contre des éléments d’infanterie allemande
débouchant des hauteurs Sud de Château-Porcien. De forts contingents de fantassin ennemis, de la
valeur de 2 bataillons, se révèlent en face et à l’Ouest de la position tenue par l’escadron, position
située dans la dénivellation bordée au Nord par les hauteurs Sud de l’Aisne et au Sud par les hauteurs
Nord de Saint-Loup.
Le Lieutenant Lévèque donne, à 16 h 45, l’ordre de repli. Il demeure avec le Lieutenant
Marchand et le peloton de ce dernier dont il ne subsiste qu’une dizaine de cavaliers et un seul FM pour
permettre le décrochage du restant de son unité. Ce repli s’effectue lentement, sous la menace d’un
encerclement par l’Ouest, sous les tirs d’armes automatiques de l’infanterie ennemie qui progresse, et
en raison des nombreux blessés de l’escadron. Les Sous/Lieutenants Chaine, de Meyrignac et Loyer
font mettre en batterie leurs FM, dès que se trouve atteinte la première crête des hauteurs Nord de
Saint-Loup. Ils tentent par leurs tirs, de faciliter le repli des Lieutenants Lévèque et Marchand, mais
ces 2 officiers ainsi que les cavaliers restés auprès d’eux, ne devaient rejoindre leur unité.
L’infanterie allemande est là, à 200 m. L’escadron, complètement découvert sur sa gauche
et n’ayant qu’une problématique liaison par le feu avec une compagnie du 24e RI commandée par le
Sous/Lieutenant Athal qui, découverte elle sur sa droite, a révélé sa présence à 1 kilomètre environ à
l’est de nos éléments, tiendra sur place jusqu’à 22 heures. Les hommes n’ont rien mangé ni bu depuis
la veille au soir. Le Sous/Lieutenant Chaine, qui a pris le commandement de l’escadron, se procure un
affût de mitrailleuses et y place une pièce ramenée par les cavaliers Marre et Lemonnier. Il réussit à se
faire approvisionner en munitions par le 24e RI, et, se rapprochant de la compagnie Athal, forme avec
elle, pour la nuit, un point d’appui fermé.
10 Juin 1940 :
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Des bruits de moteurs ont révélé la présence de chars que le jour découvre alignés au nombre de
150 environ et prêts à l’attaque, sur la route de Blanzy à Alençon. Il est 5 heures. Les armes
automatiques de l’escadron et de la compagnie Athal, celle-ci renforcée d’un canon de 25, ouvrent
le feu. Les chars ripostent. Une soixantaine d’entre eux commencent leur progression à l’Ouest,
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une quarantaine à l’Est, les autres attaques de front notre position. Le canon de 25 et une
mitrailleuse de la compagnie du 24e RI sont mis hors de combat. Le peloton Chaine, dont le
Maréchal des Logis de Tonnac a pris le commandement, se trouve en première ligne à la gauche du
dispositif. Il se replie sur Saint-Loup et prévient le PC du 24e RI de la situation menaçante de
l’ennemi. Il est rejoint par l’Adjudant Poupard, du peloton de commandement et avec ce dernier se
met de nouveau en position sur les hauteurs Sud de Saint-Loup. Il facilitera et assurera de la sorte
l’évacuation des éléments du service de santé du GR affectés à l’escadron sous le commandement
du médecin auxiliaire Boutbien.
Il ne se compose plus à cet instant que de 2 FM servis par un personnel réduit et d’une escouade
d’éclaireurs. Il se joindra aux chevaux hauts le pied de l’escadron, répartis dans les bois auprès de
la ferme de l’Espérance. Avec le Lieutenant vétérinaire Moglia, il se repliera au cours de la nuit, en
contact à plusieurs reprises avec des éléments blindés ou motocyclistes allemands qui ont réussi à
tourner le front de la Division. C’est à Ludes, au Sud de Reims, qu’il rejoindra au petit jour les
trains de l’escadron et l’E.H.R.
Le Sous/Lieutenant Chaine s’est rendu à son tour au PC du Colonel Sausse, commandant le 24e RI.
Encerclé avec cet E.M, il réussira cependant à regagner nos lignes au cours de la nuit. Les pelotons
Loyer et de Meryrignac se replient par l’Ouest de Saint-Loup sur L’Ecaille et, après avoir assuré
un temps la défense rapprochée d’une batterie de 75 d’un RA de la 2e DI qui tire à vue sur les chars
ennemis, coopèrent à la défense de la coupure de la Retourne avec des éléments de Pionniers
jusqu’à 15 heures environ. Ces deux pelotons ne groupent plus à cette heure qu’une vingtaine de
cavaliers. Ils se reportent en arrière sur les hauteurs Sud da la Retourne et dans la région de la
ferme de l’espérance se remettent en position, sur la ligne tenue par les escadrons moto et de
mitrailleuses du GR, auxquels se trouve adjointe une compagnie de 15 chars FT, sous le
commandement du Capitaine Brun.
Ces 2 escadrons ont quitté la veille, au début de la matinée, leurs cantonnements de Fresnes et de
Witry-les-Reims. Sous le commandement du chef d’escadron Silvestre, commandant du GR,
assisté de son EM, composé du Capitaine de Morlaincourt, adjoint et du Lieutenant Stouls, officier
de Renseignements, ils sont d’abords mis à Saint-Etienne-sur-Suippes à la disposition du Colonel
Berger, commandant le 5ème RI. Le dispositif des unités de la 10e DI se trouve être le suivant : à
l’Ouest, le 5e RI en liaison avec la 42e DI (Général keller) sur une ligne Nord-Sud passant
approximativement à l’Ouest de Vieux-les-Asfeld, de Sidney-Poilcourt, de Saint-Etienne-surSuippes et à l’Est de Bourgogne, Bethenyet Reims. Au centre, le 46e RI. A l’Est, le 24e RI en
liaison avec la 2e DI (Général Klopfenstein) sur une ligne Nord-Sud jalonnée par la ferme Pargny,
les lisières Est de Saint-Loup et d’Isles-sur-Suippes.
Dans la nuit du 8 au 9 juin, l’ennemi a franchi l’Aisne. Sa puissance de feu et de matériel lui donne
l’avantage sur nos troupes et il gagne pied à pied du terrain sur le front de la 42e DI, des 46e et 24e
RI et de la 2e DI. Seul, le 5e RI maintient à peu près intégralement ses positions et se trouvera le
lendemain en flèche, perdant la liaison sur ses ailes avec les unités voisines.
Un peloton et demi de l’escadron moto du GR, sous le commandement du Lieutenant RabussonCorvisart renforce la compagnie Bacqueville avec mission de prolonger la 1ère ligne et d’assurer la
liaison avec le 46e RI. Pris à parti par un gros élément de chars à Roudilcourt, il est encerclé et fait
prisonnier. Deux cavaliers seulement rejoindront plus tard l’unité.
Un peloton de l’escadron moto, commandé par le Sous/Lieutenant Goutal, assure la défense du PC
de la DI. Le peloton et demi restant, commandé par le Lieutenant Worth, et l’escadron de
mitrailleuses que commande le Capitaine de Broglie, forment un groupement sous le
commandement du Capitaine Brun et sont chargés le 10 de tenir la coupure de la retourne entre
l’Ecaille et Rozy. C’est là que les rejoindront en fin de journée, ainsi qu’il est relaté plus haut, les
éléments subsistant de l’escadron à cheval. Ce groupement contient l’avance ennemie jusqu’à 21
heures et reçoit l’ordre de se replier ensuite sur Boult-sur-Suippes où il est chargé, après avoir fait
sauter les ponts, de tenir la ligne de la Suippes en liaison avec le groupement du 5e RI. Arrivant à
Boult à 22 heures, il est informé par le Capitaine Teyssier, commandant des Pionniers de la DI, que
cette mission est annulée et qu’il doit se regrouper avec tous les éléments du GR dans la région de
Beine, à l’Est de Reims.
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Au début de l’après-midi, le Lieutenant Stouls se rend à l’E.M de la DI qui a quitté Boult-sur-Seine
pour le fort de Nogent l’Abbesse à l’Est de Reims. Il rend compte de la situation du 5e RI au
Général Aymé. Ce dernier l’informe qu’il libère de sa mission le Commandant Silvestre, demeuré
au PC du 5e RI sans plus aucune de ses unité sous ses ordres, et le charge de regrouper à Cernayles-Reims tout ce qui ne se trouve pas ou plus engagé au combat, c'est-à-dire ce qui reste de
l’escadron à cheval, l’E.H.R et le peloton de commandement. D’autre part, il prie le Lieutenant
Stouls de se porter sur la position du groupement motorisé du GR entre l’Ecaille et Roizy et de
revenir lui rendre compte d’urgence de l’état de la progression ennemie.
Il est 17 h 15 ; le Lieutenant Stouls se rend à Boult-sur-Seine et fait transmettre au Commandant
Silvestre, par un motocycliste du Sous/Lieutenant de Boissieu, commandant le groupe de 25 hippo
du GR en position aux lisières Nord du village, les instructions ci-dessus. Il continue jusqu’à la
ferme de l’Espérance, PC du Capitaine Brun et, à 19 h 20 de retour à la DI, remet au général le
compte rendu demandé.
L’E.H.R avec le capitaine Metzger et le peloton de commandement avec l’Adjudant chef
Dermoncourt quittent leurs cantonnements de Pomacle et de Vitry-les-Reims et rallient à Cernayles-Reims les éléments de l’escadron à cheval autres que ceux qui se sont joints, avec les
Sous/Lieutenants Royer et de Mérignac, au groupement motorisé. C’est alors que les camionnettes
du peloton de commandement essuient, à la sortie de Wittry-les-Reims, le feu de blindés et de
motocyclistes allemands. Le front de la 42e DI a été enfoncé et l’ennemi lance en flèche, sur les
arrières de la 10ème DI, de rapides et légers éléments motorisés. Le Commandant Silvestre, le
Capitaine de Morlaincourt, qu’accompagnait le Lieutenant dentiste Fontanel, ont été vus pour la
dernière fois à Pomacle vers 19 heures. Selon toute vraisemblance, ils seront faits prisonniers à
Witry quelques minutes plus tard. Le Lieutenant Stouls, sa mission terminée, retrouve à Cernayles-Reims l’E.H.R, le peloton de commandement et les faibles éléments regroupés de l’escadron à
cheval. En raison de la proximité de l’ennemi, il décide avec le Capitaine Metzger de porter ces
unités non combattantes ou hors d’état de livrer combat à Ludes, au Sud de Reims. Compte rendu
en est fait à l’E.Mde la DI où le repli sur la Marne est envisagé.
11 Juin 1940 :
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Ces éléments stationnés à Ludes comprennent une vingtaine de véhicules et 70 chevaux environ.
Ils continuent leur repli en direction de Grauves, près d’Avize. A La Neuville et à Louvois, ils
subissent un bombardement par avions d’une extrême violence. Neuf bombardiers survolent La
Neuville à 50 m et laissent tomber au milieu de la colonne hippo une cinquantaine de bombes,
tuant ou blessant une vingtaine de chevaux. Renforcé, le convoi poursuit son mouvement et
s’installe dans le parc de Grauves ; Il prend liaison, dans la journée, avec l’E.M de la DI stationné à
Pocancy.
Le groupement motorisé du GR, regroupé à 8 h 30 dans la région de Beine reçoit l’ordre du
Général Aymé commandant la DI de rechercher le contact avec l’ennemi au Sud de Reims, entre
Saint-Léonard et les bois de Désert. Le Capitaine Brun s’installe au fort de la Pompelle, appuyé par
une batterie du 5ème d’artillerie, commandée par le Capitaine Jonas. Le contact est pris vers 11
heures. L’ennemi es contenu dans son avance jusqu’à 21 heures, malgré des tentatives
d’encerclement et un sérieux bombardement.
Le chef de bataillon Vincent, du 12e RI, en position à droite du groupement, est contraint de se
replier. Il en informe le Capitaine Brun et lui transmet l’ordre de se porter sur les hauteurs de
Verzy-Verzenay, Montagne de Reims. C’est en bon ordre que s’effectue ce décrochage, sous la
protection du peloton moto commandé par le Lieutenant Worth et du peloton de mitrailleuses
commandé par le Lieutenant Olivier, tous deux secondés par les chars adjoints au groupement et
qui, même dépourvus de munitions, patrouillent au contact de l’ennemi pour retarder sa
progression.
12 Juin 1940 :
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Installés sur les hauteurs de Verzy-Verzenay, les éléments motorisés du GR coopèrent avec le 5e RI
à la défense de la Montagne de Reims. Vers 10 heures, l’ennemi tente de prendre à revers les
éléments de la Division. Un mouvement de repli est envisagé pour la soirée. Le Colonel Berger,
que seconde admirablement son adjoint le Capitaine de La Roche Vernet, demande alors au
Capitaine Brun de constituer un détachement de couverture qui prendra position au Nord de
Conde-sur-Marne et, appuyé par 2 sections de chars, aura pour mission de couvrir le repli des
éléments des 2e, 10e et 42e DI, qui doivent repasser la Marne à Tours.
Prenant contact à Bouzy et à Ambonnay, ce détachement de couverture arrête les éléments ennemis
qui tentaient d’obturer le seul point de passage de la Marne. Il ne se retire à son tour que sa mission
entièrement remplie, les 10e, 2e et 42e DI ont passé la Marne. Le soir même, il cantonne à Pocancy.
C’est au château de cette localité que se sont installés les E.M des 10e et 2e DI. Vers 16 heures, le
Général Keller, commandant la 42e DI, a une entrevue avec les Généraux Aymé et Klopfenstein ; il
est chargé de regrouper les unités de ces grandes Unités dispersées et d’assurer la défense de la
Marne. Au fur et à mesure que pourront, dans chacune de ces trois divisions, se reconstituer des
bataillons, ils seront mis à la disposition et employés à la défense de la coupure d’où prit son essor,
en 1914, notre victoire de 1918.
13 Juin 1940 :
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A cette date, aux premières heures de la journée, la situation est la suivante : Les débris de
l’escadron à cheval, une cinquantaine d’hommes et autant de chevaux, sont stationnés dans le parc
du château de Grauves.
L’escadron moto, en raison de la capture d’un peloton et demi commandé par le Lieutenant
Corvisart du fait que le peloton du Sous/Lieutenant Goutal est à la disposition du général, ne
comprend plus que le peloton Worth et un demi-peloton commandé par l’Aspirant Pams. Sous le
commandement du Lieutenant Worth, il est cantonné à Pocancy.
C’est dans cette localité que sont groupés, presque intacts sous le commandement du Capitaine de
Broglie, les pelotons de l’escadron de mitrailleuses. Seul le groupement de 25, sous le
commandement du Sous/Lieutenant Laisne, a subi des pertes à Saint-Etienne-sur-Suippe, et à la
Pompelle et a été contraint d’abandonner sur le terrain sa pièce devenue inutilisable.
L’E.H.R a fait mouvement le 12 et, emmenant en camions les observateurs du peloton de
commandement qui ont laissé leurs chevaux au 1er escadron, est parti de Grauves cantonner à
Pierre-Morains. Le groupe de canons de 25 hippo, dont il n’a pas été fait mention jusqu’alors, se
trouvait le 9 juin en position à Boult-sur-Seine sous le commandement du Sous/Lieutenant de
Boissieu. Il a pour mission d’interdire la route de Roizy et celle de Saint-Etienne-sur-Suippe. Le 10
au Soir, avant que le Génie ne fasse sauter le pont sur la Suippe, la 1ère pièce est placée en
direction de Roizy auprès de la seconde pièce.
A 2 heures du matin, le 11, ordre est donné au groupe de se porter sur Epoye, où il s’établira à 11
heures au Sud-ouest de cette localité, entre les routes de Reims et de Beine. Il est placé sous les
ordres d’un Capitaine commandant une compagnie du 21e Bataillon de Chasseurs à Pied. La pièce
du Brigadier Bougon ouvre le feu sur deux chars allemands qui se présentent vers 18 h 30 et qui
précèdent l’attaque d’Epoye par l’infanterie. Presque entièrement encerclés, le Sous/Lieutenant de
Boissieu et ses canons se replient en même temps que les Chausseurs à Pied avec lesquels ils
combattaient. Donnant l’ordre au Brigadier chef Guillermin d’emmener les 2 pièces vers Sillery, il
avait lui-même avec l’adjudant Barbe recherché les attelages. Par suite d’une erreur d’itinéraire, le
Brigadier chef Guillermin et le Brigadier Bougon ne purent être rejoints par lui. Pour ne pas
abandonner leur matériel à l’ennemi, le lendemain 12 juin et contraints de passer à la nage, à la
hauteur de Beaumont, le canal de l’Aisne à la Marne, ils rendaient leurs pièces inutilisables. Ce
n’est que le 14 et même plusieurs jours après pour certains isolés, que ces cavaliers réintégraient le
sein du GR.
L’on apprenait par la suite, du Cavalier Duprot qui parvenait à regagner son unité quelques jours
après, non loin d’Auxerre, et qui se trouvait avec les chevaux haut le pied du groupe au moment où
le Sous/Lieutenant de Boissieu le rejoignait, que ce dernier avait chargé l’Adjudant Barbe de
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rechercher ses hommes et d’en assurer le repli comme aussi de toutes les missions qui lui seraient
confiées. Lui-même, resté sur le lieu du combat, prenait de sa propre initiative le commandement
d’une compagnie d’infanterie dont le chef venait d’être tué ; magnifique courage exemple de
courage et d’abnégation. Le Capitaine Brun a pris le commandement du GR ; à 7 h 30, il a un
entretien à Pocancy avec le Capitaine Metzger et le Lieutenant Stouls. Le peloton de
commandement est supprimé. A l’exception de 5 secrétaires qu’il conservera auprès de lui, le
Capitaine Brun en verse l’effectif à l’escadron à cheval : radios, téléphonistes, observateurs et
ordonnances renforceront les éléments qui subsistent de cet escadron. Les chevaux, trop
vulnérables et inaptes à la forme de guerre qui nous est imposée par l’ennemi, seront abandonnés.
Le Capitaine Metzger fournira au Lieutenant Stouls, qui en quelques heures met sur pied cette
unité et en prend le commandement, les camions et camionnettes qui en feront un escadron de
dragons portés.
A midi, 4 pelotons de 34 hommes sont constitués, plus un peloton de commandement, commandés
par les Sous/Lieutenants Chaine, de Meyrignac et Loyer, l’Adjudant chef Dermoncourt et pat
l’Adjudant Poupard.
A 16 heures, cet escadron qui, par tradition, prend le nom d’escadron de Chasseurs, est mis à la
disposition du Commandant Hennocque, commandant le 11e GRDI de la 2e DI. Il se rend à
Cherville, auprès d’Arthis, et renvoie à Champigneul les 5 camionnettes et camions qui l’y ont
amené en plusieurs voyages. Sa mission donnée ; il tiendra sur l’eau, la boucle de la Marne Ouest
d’Aigny. Il gagnera ses emplacements de nuit et sera appuyé par un peloton de mitrailleuses de
l’E.M.E du 15e GRDI commandé par le Lieutenant Toupard.
Le Lieutenant Stouls, accompagné du Sous/Lieutenant Loyer, part reconnaître le difficile terrain
qui lui est dévolu. A 21 h 30, ils ne sont pas rentrés. Le Sous/Lieutenant de Meyrignac est informé
par le Capitaine Brun d’un vaste repli général et d’un groupement du GR dans la région de
Gourgonçon (liaison à la mairie) au Sud de la Fère-Champenoise. Le Capitaine Paris, commandant
le 3e escadron du 11e GRDI se retirera avec les éléments du 15e GRDI qui lui ont été adjoints, au
Sud-Est de la Fère-Champenoise.
Stationné dans le village de Cherville, l’escadron se forme, prêt à partir mais ne reçoit aucun ordre
du Commandant Hennocque et se trouve soudain seul dans le village, en raison du départ de celuici avec toute son unité. Il se dirige vers Champigneul sur l’initiative du Sous/Lieutenant Chaine,
qui en a pris le commandement. Il est bientôt rejoint par le Lieutenant Stouls et le Sous/Lieutenant
Loyer, de retour de leur reconnaissance et surpris de ces nouveaux ordres.
Le Sous/Lieutenant de Meyrignac est parti chercher les véhicules à Champigneul et doit venir avec
eux au-devant de l’escadron. Il est 23 h 30 environ quand ce dernier atteint cette localité. Deux
camionnettes sur cinq, avec le Sous/Lieutenant de Meyrignac, pris dans un flot de véhicules et
hippomobiles. Les trois autres camions, aperçus dans la nuit au moment où ils s’apprêtaient à les
suivre, sont arrêtés et chargés de près de 80 hommes, ainsi que les sacs individuels de ceux qui
continueront la route à pied, savoir, sous le commandement du Lieutenant Stouls, le
Sous/Lieutenant Chaine et une dizaine de ses hommes, l’Adjudant-chef Dermoncourt et son
peloton.
14 Juin 1940 :
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Ce détachement repartira à minuit, ne s’arrêtera que trois fois 10 minutes pour se désaltérer et une
fois une demie heure, et couvrant 45 km dans l’encombrement des unités qui se replient, traversant
les localités de Saint-Mard-lès-Rouffy, Villeneuve, Voipreux, Vertus, Bergères-lès-Vertus,
Morains-le-Petit, Fère-Champenoise ; rejoindra vers 9 h 30, 1 km avant Euvy sur la route où se
meuvent côte à côte péniblement 5 colonnes de véhicules divers, les 2 camionnettes parties avec le
Sous/Lieutenant de Meyrignac, les 5 camions qui ont transporté le restant de l’escadron et la
voiture de liaison du Lieutenant Stouls.
Ce convoi ininterrompu est bombardé et mitraillé à deux reprises par l’aviation allemande. Le
dépôt d’essence d’Euvy explose et, avec les camions en feu, obture l’entrée du village. Déboitant à
travers champs, l’escadron se dirige vers Gougonçon, n’y trouve aucun élément du GR, ni de la
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division, non plus qu’aucune indication concernant leur stationnement. Même insuccès à
Champfleury. Sans liaisons, sans ordres, le Lieutenant Stouls décide de s’arrêter sous les couverts
proches de la ferme Bonne-Voisine jusqu’à la tombée du Jour, projetant de passer la Seine à
Troyes et de tenter de reprendre contact avec quelque grande unité. Après s’être tant bien que mal
ravitaillé dans le village d’Herbisse et reposé quelques heures, l’escadron se remet en route vers 19
heures. Par Allibaudières,
Arcis-sur-Aube et Voué, il arrive à 23 heures à environ 2 km de Troyes où il apprend par
motocycliste remontant la colonne que les ponts viennent de sauter. Faisant demi-tour, il se dirige
par Vailly, Charmont-sous-Barbuise, Fontaine-Luyères et Assencières, au carrefour de la Belle
Epine et à Mesnil-Sellières, il trouve là par hasard à 2 heures du matin les 5 autres escadrons du
GR.
Ceux-ci ont quitté Pocancy le 13 juin vers 21 heures. Sur l’ordre du général, en direction des bois
de Gourgonçon où ils arrivent vers 3 h 30 du matin. La Capitaine Brun essaie de se mettre en
rapport avec l’E.M de la division qui lui a indiqué Gourgonçon comme point de son stationnement.
Aucun PC ne s’y trouve. Sur un renseignement donné en passant par le Général Keller, liaison est
cependant prise à 13 heures. A Champfleury avec le général commandant les 2e et 10e DI. Le
détachement motorisé du GR s’est installé à Mesnil-la-Comtesse au Sud de l’Aube, avec une
mission de combat, vers 10 heures, mais un renseignement l’informe que l’ennemi, ayant pris la
Seine à revers, s’avance sur Troyes. Le lieutenant et 3 motocyclistes partent en reconnaissance et
en vérifient l’exactitude ; l’ennemi est à l’écluse de Méry-sur-Seine.
L’agent de liaison Fournet, chargé de rendre compte au général qui doit se trouver à 20 km. Au
Nord de ce pont, ne trouve plus personne au lieu de son PC.
Coupé de la sorte de toutes liaisons avec la division, le Capitaine Brun se met en rapport avec le
colonel commandant le 32e RI de la 42e DI, qui l’informe qu’en raison de l’avance allemande, les
grandes unités ont reçu l’ordre de quitter la coupure de l’Aube pour se reporter plus au Sud.
Quittant Mesnil-la-Comtesse vers 22 heures, le détachement ira cantonner à Mesnil-Sellières, où le
rejoindra l’escadron de chasseurs.
15 Juin 1940 :
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Le GR ayant regroupé ses éléments repart, escadron par escadron à demi-heure d’intervalle au
début de la matinée, après un inquiétant survol des bombardiers allemands. Empruntant les petites
routes, les convoi traversent les localités désertes de Rouilly-Sacey, Géraudot, Mesnil-Saint-Père,
route nationale de Lusigny à Vendeuvre-sur-Barse, sont arrêtés près d’une heure à la sortie de
Thieffrain par les effets d’un bombardement par avion qui a fait dans les colonnes de réfugiés de
sanglants ravages, puis arrivent à 11 heures, par Beurey et Bertignolles, au paisible et solitaire
village de Chacenay.
A midi, la liaison avec la division n’est toujours pas reprise, mais un renseignement émanant du
Capitaine Soulard, du 16ème GRCA, informe le Capitaine Brun que l’ennemi occupe Bar-surSeine et Cirefontaine et que les deux pointes de l’avance ennemie tendent à se rejoindre entre la
Seine et l’Aube. Pour échapper à cet encerclement, les escadrons se remettent en route vers 13
heures, dépassant Loches-sur-Ource et descendent vers Gyé-sur-Seine où le pont sur la Seine est
intact. Le Lieutenant Stouls est en tête, suivi de son escadron. Au moment où il pénètre dans la
localité, des avions de bombardement allemands et italiens font leur apparition.
Entraînant derrière lui 5 camionnettes, en forçant l’allure, il passe le fleuve et arrête ses véhicules à
2 km. De là au bord de la route, pénètre sous bois avec ses hommes. Pendant trois quart d’heure,
les deux tronçons du convoi du GR sont attaqués à la bombe et à la mitrailleuse. Deux cavaliers
sont tués, douze sont blessés, près de 10 camions et camionnettes sont hors d’usage. Dès que
l’ennemi a disparu, les unités se regroupent et, par Les Riceys et Bagneux-la-Fosse, gagnent les
bois des Bruyères. Le peloton Loyer, du 1er escadron, privé de véhicules, doit rejoindre le GR à
pieds. Il s’égarera vraisemblablement, car il ne sera plus revu en dépit des recherches faites dans la
soirée pour le retrouver.
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Vers 16 heures, le Capitaine Brun reçoit quelques informations concernant la division : la plupart
des bataillons des régiments d’infanterie n’ont pu se dégager de l’étreinte ennemie. Le Général
Aymé et le Colonel Bornecque auraient été faits prisonniers ce même jour vers 11 heures. Au
passage de la Seine à Bar-sur-Seine. Ce dernier renseignement s’avérera du reste erroné par la
suite.
Enfin l’E.M de la 42e DI lui fait savoir que se prépare une défense du plateau de langres, organisée
à Dijon où ils doivent se regrouper toutes les unités par les précédents combats.
Le médecin Lieutenant Pannet évacue sur Dijon 2 camionnettes sanitaires où ont été placées les
victimes de l’attaque aérienne de Gyè-sur-Seine. Le GR se remet en route vers 20 heures.
Il traverse Laignes, Baigneux-les-Juifs où l’escadron moto participera à une tentative d’arrêt de
l’ennemi et n’en partira que vers 23 heures, continue sur Venarey-les-Laumes et Semur-en-Auxois.
16 Juin 1940 :
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Au petit jour il arrive à Pouilly-en-Auxois. Les réserves d’essence sont épuisées et il
est urgent de se réapprovisionner en carburant. Sur le canal, à 3 km, de la localité, il est signalé une
péniche citerne pleine d’essence, à laquelle le feu doit être mis immédiatement pour la soustraire à
l’ennemi dont l’avance s’accentue irrémédiable. Un à un les escadrons se hâtent, arrivent avant la
destruction, font leur plein et vont se mettre à l’abri dans les bois sis au Nord du village d’Essey.
Les hommes font un repas de lait, de lard et d’œufs et s’apprêtent à prendre quelque repos. A midi
le Capitaine Brun a tenté de prendre liaison avec l’E.M de la région à Dijon. Cette localité est
déclarée ville ouverte ; l’E.M est parti pour Beaune où le Capitaine Brun arrive après son départ
pour Nuits-Saint-Georges. Il est informé là cependant, du regroupement dans la région de Lyon,
aux ordres de l’E.M de la 14e Région, des unités auxquelles devait être dévolue la mission de
défendre la Bourgogne.
L’ennemi occupe à 17 heures Arnay-le-Duc, à 9 km au Sud du bois où le GR stationne et tombe
déjà dans un sommeil réparateur. La route vers le Sud est menacée à Chagny, la route vers l’Est
coupée à Dôle. C’est donc en toute hâte que se reforment les escadrons et qu’ils s’écoulent par
Meilly-sur-Rouvres, Vandenesse-en-Auxois, Pont d’Ouche, Arcenant, passant les pittoresque ponts
de Bourgogne. Ils traversent la Saône au pont de Seurre étirant leur convoi à 500 m des premiers
éléments ennemis, dissimulés à lui par un mouvement de terrain, descendent sur Louhans et
s’arrêtent enfin à Marboz.
17 Juin 1940 :
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Il est 4 heures, les hommes tombant de sommeil s’étendent dans les cantonnements qui leur ont été
préparés, mais l’ennemi ne se ralentit pas ; sa présence est signalée toute proche et la fusillade de
ses avant-gardes a été perçue au cours de la nuit à plusieurs reprises.
Le GR secoue son sommeil lancinant et à 6 heures, alors que Lieutenant Touchard va se placer
avec son peloton de mitrailleuses à quelques km. Au Nord de Marboz pour protéger le repli de
l’unité, repart vers Bourg-en-Bresse, Châtillon-la-Palud, Saint Trivier-sur-Moignans. Un élément
de l’escadron moto pousse une pointe jusqu’à Villefranche et, en contact avec l’ennemi, laissera
entre ses mains 3 prisonniers qui, du reste, s’échapperont bientôt et rejoindront leur escadron.
Depuis Trévoux, la colonne suit le cours de la Saône, par Neuville-sur-Saône et Rochetaillée-surSaône, elle arrive à Lyon, qu’elle traverse au milieu de l’expansive sympathie de ses habitants et
va s’installer au Sud-Ouest de cette cité, à Francheville.
Pendant que se reposent les hommes, admirablement accueillis dans leur nouvelle et précaire
résidence, la liaison est prise avec l’E.M de la 14e Région. L’ennemi occupe Villefranche-surSaône au Nord-Ouest et Nantua au Nord-Est de Lyon. Devant la pression qu’il exerce et le peu de
temps dont dispose le commandement pour organiser une défense efficace, le GR reçoit l’ordre de
se porter dans la région de Toulouse, ainsi que le précise la note remise au Capitaine Brun, tous les
éléments épars de la 4ème et 6ème Armées.
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A 21 heures, Lyon est déclarée ville ouverte ; toute liaison est coupée avec l’E.M de la 14e Région.
Au cours de la nuit les allemands, que rien ne peux arrêter, sont arrivé devant la ville.
18 Juin 1940 :
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Alors que le départ était précédemment fixé à 6 heures du matin, c’est à 4 heures que s’ébranlent
les véhicules du GR. Une fois encore, il échappera à l’étreinte allemande.
Puis ce sera la descente de la vallée du Rhône, longeant la rive Ouest du fleuve, par Givors,
Vienne, Condrieu, Serrières, Tournon, Saint Peray, La Voulte-sur-Rhône, Rochemaure, Viviers,
Bourg-Saint-Andéol, Pont-Saint-Esprit. En fin de journée, les escadrons s’arrêtent auprès de cette
localité, installeront leurs cantonnements dans le pittoresque et caillouteux village de Vénéjan,
classique et latine expression de la campagne rhodanienne et déjà provençale.
19 Juin 1940 :
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C’est fini, et le pauvre GR ne le sait pas encore, la campagne est pour lui terminée. Les nouvelles
restent imprécises, mais au cœur de chacun reste le secret espoir du miracle. La guerre n’est pas
terminée, semble-t-il, et cette journée se passera à remettre en état, autant que faire se peut, le
matériel d’occasion qui lui a été confié il y a neuf mois, camions et camionnettes d’épiciers,
lamentables véhicules épuisés à bout de force.
20 Juin 1940 :
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A un quart d’heure d’intervalle, les escadrons du GR se mettent en route à partir de 5 heures et, par
les localités de Bagnols-sur-Cèse, Saint-Marcel-de-Careinet, Saint-Laurent-la-Vernède, Uzès,
Dions, la Calmette, Saint-Mamert-du-Gard, Sommières, Saint-Martin-de-Londres, Aniane, Gignac,
Clermont-l’Herault, Bédarieux, atteignent Lamalou-les-Bains à 14 heures. Etape sans histoire,
comme aussi sans vie en dépit des magnifiques régions traversées. En même temps que s’atténue la
fatigue physique, renaît l’angoisse au cœur de chacun.
21 Juin 1940 :
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Le mouvement de l’unité s’opère aux mêmes heures que la veille. Empruntant les paisibles routes
de Saint-Pons-de-Thomières, Mazamet, Puylaurens, Loubens-Lauragais, Verfeil, Labastide-SaintSernin, Castelnau-d’Estrétefonds, Grenade. Les colonnes arrivent à Merville, à 25 km environ
Nord - Nord-Ouest de Toulouse.
22 Juin 1940 :
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Le Capitaine Brun entre en liaison avec l’E.M de la 18e Région à Toulouse. Il est informé de ce
que les faibles éléments qui subsistent de la 10e DI se regroupent dans la région de Mont-deMarsan.
23 Juin 1940 :
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Le GR après cette journée de repos, repart en direction de cette localité. Il traverse Saint-Paul-surSave, Cox, Mauvezin, Auch, Vic-Fezensac, Manciet, Aire-sur-l’Adour, Grenade-sur-l’Adour et
s’installe pour la nuit à Saint-Maurice.
24 Juin 1940 :
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La subdivision de Mont-de-Marsan donne l’ordre au GR d’aller rallier les éléments de la 10e DI
aux environs de Dax.
Par Saint-Sever, Mugron, Montfort-en-Chalosse et Dax, il se rend à Mimbaste. Il reprend liaison
avec l’E.M de la division, réduit à 2 capitaines. La 10e DI ne compte plus à cette date que très
faibles éléments comprenant en majorités des services.
25 Juin 1940 :
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L’Armistice est signé !
Selon ses clauses, l’ennemi occupera le territoire situé à l’Ouest du méridien de Mont-de-Marsan.
Le GR fera son dernier mouvement par Morlaàs, il se porte à Soumoulou, localité située sur la
route de Tarbes à Pau, à 16 km de celui-ci.
C’est là qu’il attendra la démobilisation et la dispersion de ses éléments, ainsi que sa dissolution,
qui interviendra en date du 21 juillet.
Son effectif, de 665 en septembre 1939, se réduit à 300 à peine en juin 1940. 14 Officiers sur 24
répondent seuls « Présent » à l’appel.