Lettre de Monsieur le Président du SAF à Monsieur le Président du

Transcription

Lettre de Monsieur le Président du SAF à Monsieur le Président du
SYNDICAT DES AVOCATS DE FRANCE
Jean Louis BORIE
Président
Monsieur Thierry WICKERS
Président
CONSEIL NATIONAL
DES BARREAUX
22 rue Londres
75009 PARIS
Paris, le 31 mars 2009
Monsieur le Président,
Au jour prévu pour le dépôt du rapport DARROIS , vous avez cru devoir prendre un communiqué
de presse au nom des 50 000 Avocats de FRANCE, aux termes duquel vous vous félicitez du
contenu du rapport DARROIS sans aucune réserve ni critique.
Nous le regrettons :
Une série de propositions de cette envergure nécessite à tout le moins des débats approfondis en
Assemblée Générale du Conseil National des Barreaux ainsi qu'une large concertation dans la
profession via les Assemblées Générales des Ordres.
Au lieu de cela, nous apprenons par votre communiqué de presse ce que les 50 000 Avocats de
FRANCE sont sensés penser d'un rapport qui engage l'ensemble de la profession et son avenir.
Certes le rapport DARROIS contient des avancées comme l'acte sous signature juridique ou les
garanties apportées aux collaborateurs dont on peut espérer qu'elles feront consensus ...Mais :
Sur la question des juristes d'entreprise :
Une écrasante majorité des Ordres d'Avocats après débats en Assemblée Générale a, par
l'intermédiaire d'un vote statutaire de la Conférence des Bâtonniers, vigoureusement rejeté cette
possibilité.
Sauf erreur de ma part, le CNB n'a jamais pris de délibération à ce sujet.
Sur la question de l'Aide Juridictionnelle :
La profession a arraché à la fin de l'année 2000 au Ministre de la Justice, la référence à une
rémunération de l'Avocat intervenant en matière d'aide juridictionnelle.
SAF 34, rue Saint-Lazare 75009 PARIS
Tél. 01 42 82 01 26 — Fax. 01 45 26 01 55
[email protected]
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Or, votre communiqué ne contient aucune réserve sur le rapport DARROIS qui préconise
l'indemnisation et ne contient aucune perspective d'évolution de la rémunération des Avocats.
En matière de formation :
Vous vous félicitez de la mise en place d'une année de formation commune, sans analyser les
conséquences de celle-ci et l'incidence sur la pérennité des Ecoles de formation du Barreau qui, au
cours de la dernière année qui leur resterait, n'auraient pour fonction essentielle que d'encadrer les
stages.
Le SAF a toujours consacré son énergie à faire du Conseil National des Barreaux un outil qui
fédère.
Nous ne voulons pas qu'il devienne l'instrument d'une pensée unique, concentrée dans l'esprit des
représentants de la Chancellerie, du Président du CNB, de celui de la Conférence des Bâtonniers et
du Bâtonnier de PARIS.
La logique selon laquelle une poignée d'Avocats en responsabilité détiendrait la vérité absolue et
devrait simplement faire l'effort pédagogique pour en convaincre les Confrères "de base", qui sont
forcément dans l'erreur est une idée qui va à l'encontre de nos traditions de réflexion et de
démocratie.
Ainsi se creuse petit à petit un ravin entre la majorité des Avocats de France et l'institution qui est
sensée les représenter
Nous avons déjà écrit que la représentativité ne se décrétait pas mais se gagnait dans le respect
réciproque : votre communiqué fragilise la nécessaire confiance de chacun.
Je me devais de vous le rappeler.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l'assurance de mes sentiments confraternellement
dévoués.
Jean-Louis BORIE

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