Compréhension du roman et film Zazie dans le métro

Transcription

Compréhension du roman et film Zazie dans le métro
corrigé bac 2013
Examen : Bac L
Epreuve : Littérature
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RAPPEL DU SUJET
Question
"Tu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire." En quoi cette phrase éclaire-t-elle votre compréhension du roman
et du film Zazie dans le métro ?
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LE CORRIGÉ
CONTRAINTES SPECIFIQUES
Il s'agit d'écrire un texte argumenté appuyé sur votre lecture des deux œuvres : le roman de Queneau et l’adaptation
filmique de Louis Malle. La question porte sur un aspect précis de l’œuvre : le langage.
I. L'ANALYSE ET LES DIFFICULTES DU SUJET
II. UN TRAITEMENT POSSIBLE DU SUJET
Introduction :
Présentation succincte des deux œuvres.
La parole est omniprésente dans Zazie dans le métro et dans le film de Louis Malle: « Tu causes, tu causes, c’est tout
ce que tu sais faire », cette phrase prononcée par le perroquet amène à s’interroger sur les fonctions du langage dans
ces deux œuvres.
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Développement :
I. Une omniprésence de la parole
1. La forme textuelle choisie : le roman de Queneau et le film de Louis Malle peuvent être définis comme un univers
de mots : en effet, les deux œuvres reposent principalement sur la forme du dialogue ; de même, les passages
narratifs comprennent très souvent les pensées des personnages retranscrites au moyen du style indirect libre chez
Queneau (« Gabriel soupira. Encore faire appel à la violence. […] Il allait tout de même laisser une chance au
moucheron »). Dans le film, la parole peut même devenir inaudible (mixage sonore qui ne correspond pas à la
scène).
2. Un langage oral : dans les dialogues, Queneau s’attache à mimer le langage oral, la parole populaire, par souci de
réalisme : mélange des registres de langue, syntaxe fautive, jeux phonétiques retranscrivant l’accent des
personnages… De plus, le narrateur peut lui aussi utiliser le langage familier, rompant ainsi la frontière entre
narration et discours. Louis Malle accentue le caractère populaire du langage en ajoutant des onomatopées, des
références aux dessins animés.
Transition : Toutefois, on peut s’interroger sur l’utilité et l’efficacité de cette parole omniprésente dans l’œuvre.
II. Une critique de la parole et de la communication
1. Une vacuité de la parole : la phrase prononcée par le perroquet a pour but de signifier aux personnages l’inutilité
de leur parole. Louis Malle transforme le perroquet en chien, supprimant ainsi tout acte de langage.
2. Une absence de communication : que l’on retrouve dans le film par les faux raccords dont Louis Malle abuse ;
chez Queneau, à plusieurs reprises, les personnages ne parviennent pas à communiquer ; ils esquivent les
réponses aux questions posées par leur interlocuteur, par exemple, Charles fuit pour ne pas répondre à Zazie sur
la question de son célibat.
3. Une pensée préfabriquée : le roman et le film sont jonchés de phrases stéréotypées, de formulations toutes faites,
venant remplacer la pensée et la réflexion des personnages sur les situations qu’ils sont en train de vivre (quand
Gabriel apporte à Zazie le cacocalo qu’elle désirait tant, il conclut : « Les enfants, suffit de les comprendre », lieu
commun sans rapport avec la situation)
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Transition : Queneau met en avant l’inefficacité de la parole et de la communication, mais paradoxalement le langage
lui permet d’agir, de communiquer ses idées au lecteur et de mener une réflexion sur le langage
III. L’action par le langage
1. Une peinture de la vie : l’auteur parvient à représenter de manière réaliste le Paris d’après guerre ; l’utilisation des
phrases courtes, l’enchainement des actions miment l’effervescence de la vie. Il y a donc bien aussi dans le roman
des actions et pas uniquement des paroles.
2. Un renouvellement esthétique : même si Queneau montre dans son roman que la littérature repose sur le
procédé de l’emprunt, notamment avec toutes les citations présentes dans son œuvre, il renouvelle bien le genre
en inventant un nouveau langage, propre à décrire une nouvelle réalité, et un nouveau mode de narration qui se
veut plus proche du parler. Louis Malle renouvelle de son côté l’écriture cinématographique : répétition des scènes
(poursuite de Zazie par Turandot et Pedro Surplus), absurdités visuelles (Zazie se retrouve à droite de Gabriel puis
à gauche le plan suivant…)
Conclusion : la parole est au cœur des œuvres de Queneau et de Louis Malle ; dénoncé comme futile et inefficace, le
langage permet toutefois aux auteurs de renouveler le genre romanesque et cinématographique.
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