le plus beau village du monde - Centre Culturel du Beaucanton

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le plus beau village du monde - Centre Culturel du Beaucanton
LE PLUS BEAU VILLAGE DU MONDE
par le Théâtre de la Galafronie
Prix de la Ministre de l’enseignement fondamental – Rencontres de Huy 2009
L’histoire
Qu’est-ce qu’on va raconter ?
Une petite fille qui veut connaître le monde.…
Le monde ? C’est grand.
Oui, c’est énorme.
Le monde pour une petite fille
C’est quelques gens, quelques maisons
C’est un village.
Ce jour-là, dans le village tout rouge, une porte s’ouvre.,
Zahra a 5 ans. Elle sort pour aller chez l’Hadj.
Sur le chemin qui monte, Zahra rencontre la femme qui chante ,
Zéfier le boucher, le vendeur de bougies...
Puis, elle passe près du cimetière.
Texte : Mohamed Bari
Coaching texte : Didier de Neck et Pierre Sartenaer
Mise en scène : Didier de Neck
Interprétation : Mohamed Bari, Didier de Neck et
Pierre Sartenaer
Musiciens : Olivier Cima, Ahmed Khaili et
Mohammed Al Mokhlis
Photographies (Exposition et scénographie) :
Yves Jeanmougin
Arrangements musicaux : Karim Baggili
Décor sonore : Yves Robic
En coproduction avec le Théâtre Les Tanneurs et le Théâtre Massalia.
Le texte a bénéficié d’une bourse à l’écriture de la S.A.C.D.
Avec l’aide du Ministère de la Communauté française.
Quelques appréciations proposées à partir d’extraits de presse
En arrivant dans « Le plus beau village du monde », vous
entrez dans la culture maghrébine, une vision bien différente de celle véhiculée par les médias où, très souvent,
elle est réduite au port du voile, de la burka ou à des
images d’attentat.
Aucun effet spécial ou superflu, encore moins de décor
tape-à-l’œil, rien que de la tradition : un conte ponctué
de chants et musiques arabes et balisé de repère
culturels, religieux et culinaires.
Isabelle Spriet, Les Parents et l’Ecole
Décembre 2009
Autre pays, autre enfance comme le rappelle le Théâtre
de la Galafronie qui nous invite dans « Le plus beau village
du monde », là où Zahra grandit à vue d’œil. La preuve par
cette première dent de lait qui vient de tomber.
Un événement qu’elle confie à l’Hadj, le sage du village.
Dans l’entourage de Zahra, il y a aussi Zefier le boucher, la femme qui chante, un père charbonnier et l’instituteur, remarquable Pierre
Sartenaer, imposant et nuancé. Tout un monde, décrit par Bari Mohamed – présent sur scène également- qui se lève lentement,
s’interroge, vit, danse ,se dispute et fait la fête. Plus qu’un monde, un univers, galafronien et marocain, qui laisse au-dehors les bruits
inutiles.
L’espace circulaire, les marionnettes de carton, les musiciens complices et le retour sur les planches du metteur en scène, l’excellent
Didier de Neck, plus vrai que nature en son costume traditionnel, transforment ce village en voyage théâtral sensible et parfumé pour
lequel on prendrait volontiers un aller simple. Une ouverture à l’autre culturel d’autant plus séduisante qu’elle part du point de vue de
l’enfant.
Laurence Bertels, La Libre Belgique - 20/08/2009
Au cœur du Maghreb
Sans doute Bari Mohamed a-t-il idéalisé un peu la situation, comme il sied au théâtre. Son village offre en effet l’image
d’une harmonie familière entre l’instituteur laïc, l’imam musulman et le rabbin juif. Ce qui n’empêche pas de très normales
chamailleries de voisinage et quelques divergences de vue. Il est vrai – ainsi parle Zhara – que : « Les grands pensent parfois
comme des petits ». Le reste de l’histoire est un cheminement entre des anecdotes, entre présent et passé. C’est également
une galerie de portraits : le sage du hameau, la vieille un peu sorcière, le boucher un rien simplet, le papa plutôt frimeur…
sans oublier un chien errant, un mouton nomade, des ménagères attachées à leurs traditions culinaires. Le tout encadré par
les mélodies enthousiastes de musiciens festifs.
Le prétexte est les découvertes de la
gamine, son exploration de son milieu de
vie, l’alternance de ses peurs et de ses
joies, sa confrontation avec la mort du
grand-père et avec son désir de devenir
un jour le sage du village. En montant
cette rencontre avec le public, Didier de
Neck voulait, à l’évidence, se faire plaisir
et ce plaisir, il réussit à le partager sous
une bonhomie éloignée de tout critère
formaliste. C’est la chaleur humaine d’un
joyeux bazar.
Michel Voiturier, Rue du Théâtre
(www. ruedutheatre.eu), 21/08/2009
Quand Zahra fâchée, Zahra terrible !
Au dehors, la foire de Huy, l’animation du
marché, les tracas quotidiens. Au-dedans, un
espace clos, restreint. Un accueil jovial, amical.
En quelques mots, Didier de Neck, Bari
Mohamed et Pierre Sartenaer nous invitent à
oublier l’extérieur et à nous glisser, tout
doucement, dans le petit village tout rouge. Le
village de Zahra qui vient de perdre sa
première dent. Autour d’elle, il y a le Hadj, le
sage du village. Et puis la femme qui chante,
Zefier le boucher, le chien dont tout le monde
a peur et le mouton noir que Zefier veut
sacrifier pour la fête en l’honneur de Zahra.
Mais attention, si Zahra est petite, elle a déjà
un sacré caractère. Comme le répète tout le
village « Quand Zahra fâchée, Zahra
terrible ! »
En quelques mots, quelques gestes, l’équipe de la Galafronie (trois comédiens, trois musiciens) installe une ambiance qui nous entraîne
dans un autre univers. Un monde où l’on prend le temps de parler, d’écouter, de flâner. Un monde où comédiens et public partagent une
évidente complicité. Un monde où la musique, le chant, les clins d’œil multiples, les personnages qu’on fait surgir à l’aide d’une simple
photo, le fumet d’un plat qui mijote sur le côté participent tous à cette invitation à partager l’histoire de Zhara et les siens.
Un spectacle généreux, chaleureux, qui prend le temps de vivre, de rire, d’avoir peur, de rêver. Un spectacle comme la vie quand on
prend le temps de la savourer.
Jean-Marie Wynants, Le Soir, 20/08/2009
Le plus beau village du monde
Partager
le quotidien d’un
patelin maghrébin
Pénétrer au cœur d’un village du
Maghreb
hors
des
circuits
touristiques, y découvrir le quotidien
et les rituels traditionnels, tel s’avère
l’objectif d’une œuvre atypique.
En un lieu intemporel, le temps ne
compte pas, la vie se déroule selon les
saisons, selon l’humeur de ses
habitants et non selon la pression de
l’horloge. Une fillette va fêter ses dix
ans. Elle vient de perdre une dent de
lait. C’est le signe qu’elle devient
grande et aura bientôt une dent de
sagesse. Sa mère est au foyer. Son
père est chauffeur itinérant d’un
camion transporteur de charbon de
bois.
Le spectacle tient du conte, de la
fête spontanée à l’occasion d’un événement plus ou moins inattendu, du document ethnique de proximité, d’une soirée intimiste où
chacun s’abandonne à ses souvenirs. Il se situe avec justesse en notre époque de multiculturalisme, de cohabitations parfois délicate
entre autochtones et immigrés, parce qu’il pose la bonne question : comment avoir confiance en quelqu’un si sa culture nous est mal
connue, déformée à cause de préjugés entretenus par une circonspection sécuritaire ?
Michel Voiturier, Rue du Théâtre, 21/08/2009