La course au pouvoir. Organisation du sport aux Etats
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La course au pouvoir. Organisation du sport aux Etats
Organisation du sport aux Etats-Unis d’Amérique : La course au pouvoir par Douglas F. Roby, membre du CIO pour les Etats-Unis d’Amérique C’est à Helsinki, en 1952, que M. Douglas F. Roby fut appelé comme membre du CIO, responsabilité qu’il continue à exercer. Elu président de I’Organisation sportive panaméricaine à Mexico en 1955, ii conserva ce poste jusqu’en 1959, date à laquelle les Jeux Panaméricains furent organisés à Chicago. M. Roby assuma en outre les responsabilités de président de l‘Union d’Athlétisme Amateur (UAA) du Michigan de 1946 à 1950, de président de I’UAA des EtatsUnis d’Amérique de 1951 à 1953, de vice-président du Comité Olympique des Etats-Unis d’Amérique de 1953 à 1965, puis de président de cette même organisation de 1965 à 1969. Au cours des trente-cinq années qui suivirent sa fondation en 1888, l’Union d’athlétisme amateur (UAA) assura la promot i o n d u sport amateur. aux Etats-Unis d’Amérique. Auparavant, des promoteurs sans scrupule avaient largement exploité le sport amateur, en particulier dans les domaines de l’athlétisme et de la boxe. A l’époque, des clubs et des organisations de loisirs, qui venaient d’être créés dans d’autres disciplines sportives, avaient recherché l’aide de I’UAA pour développer leurs programmes. C’est ainsi que la natation, le basketball, la lutte, I’haltérophilie, la gymnastique, pour ne citer que ces sports, vinrent avec l’athlétisme et la boxe, grossir les rangs de I’UAA. Le sport amateur n’en était qu’à ses tout débuts. L’intérét manifesté par les spectateurs étant limité. les recettes financières l’étaient aussi. L’économie assurée par une organisation administrative faîtière était la réponse fournie à de nombreux problèmes. L’Association des jeunes gens’ chrétiens (YMCA), l’Organisation de la jeunesse catholique (CYO), la Ligue athlétique de la police (PAL), le Conseil israélite du bien-être et de nombreux clubs sportifs dans le pays tout entier apportèrent leur soutien au programme de I’UAA. A l’heure actuelle, I’UAA compte quelque soixante antennes tant locales que d’Etat qui, toutes, collaborent étroitement avec le siège national. Alors que le Mouvement olympique n’en était qu’a ses premiers balbutiements, I’UAA nationale exerçait plus ou moins les fonctions de Comité National Olympique des Etats-Unis d’Amérique (USOC). Elle forma d’ailleurs quatre équipes olympiques pour leur participation aux Jeux Olympiques. Aux alentours de 1912, alors que les Jeux Olympiques se déroulaient à Stockholm, la nécessité de fonder des Fédérations Internationales pour les différents sports figurant au programme olympique se fit sentir. Ce projet devait faciliter le règlement de l’ensemble des aspects techniques propres à chaque sport, afin que des règles identiques s’appliquent, pour un sport donné, dans le monde entier. C’est d’ailleurs lors des Jeux de 1912 à Stockholm, que se déroula la première réunion de la Fédération Internationale Grâce à ses ressources financières importantes, la NCAA était en mesure de mener une violente et longue campagne contre n’importe quelle fédération nationale d’un sport donné à qui elle souhaitait imposer ses propres institutions nouvellement créés. Cette lutte fut la raison profonde de fa course au pouvoir dans Ie sport amateur aux Etats-Unis d‘Amérique, dont nous avons tant entendu parler. 635 d’Athlétisme Amateur (IAAF), dont I’UAA est l’un des membres fondateurs. Face à la nécessité de disposer d’un tel organisme pour le bon déroulement des compétitions internationales, des Fédérations Internationales furent créées dans d’autres sports au fur et à mesure que le temps passait. Par la suite, le Comité International Olympique émit une règle prévoyant la reconnaissance d’une FI pour chaque sport et, sur la même base, d’un Comité National Olympique par pays ou territoire géographique. Le CIO accorde sa reconnaissance à des CNO et non à des gouvernements. C’est ainsi que le Mouvement olympique regroupant le CIO, les FI et les CNO présente une structure tripartite. Conflits ayant surgi entre la NCAA et I’UAA Aux alentours de 1920, un conflit naquit aux Etats-Unis d’Amérique, dans certains sports, entre les organisations les régissant à l’échelon universitaire et scolaire d’une part, et I’UAA d’autre part. Parmi ces sports figuraient l’athlétisme, le basketball, la gymnastique et la lutte, tous régis par I’UAA, dépositaire pour les Etats-Unis d’Amérique des pouvoirs des FI respectives. Tel fut le début d’une longue querelle entre I’Association nationale de l’athlétisme universitaire (NCAA) et I’UAA. A mon avis, cette querelle eut pour origine le vœu de la NCAA d’organiser l’ensemble de son programme d’athlétisme selon le même modèle que celui retenu pour le football universitaire américain, sur lequel elle exerçait un contrôle intégral de la rédaction des règles et à la spécification des dimensions des terrains de jeu. La NCAA souhaitait bénéficier de la même liberté d’action pour tous les sports auxquels elle s’intéressait. Mentionnons quelques années de paix, dans ce conflit, du milieu des années 20 à la fin de la Seconde Guerre mondiale, à la suite de la signature d’un « traité d’alliance » qui prévoyait que les programmes sportifs scolaires pouvaient être établis en complète indépendance, sans aucune interférence des fédérations nationales, à la condition que les athlètes qui y étaient soumis, tant sur le plan individuel que par équipes, soient de réels étudiants inscrits dans une institution. Tout au long de ces années, de nombreuses personnalités éminentes de la NCAA occupèrent des responsabilités au sein de I’UAA, parmi lesquelles Robert Kiputh, université de Yale, Ralph Young, université de I’Etat du 636 Michigan, Nelson Metcalf, université de Chicago, Lloyd Olds, université du Michigan de l’Est, tous directeurs de l’athlétisme dans leurs universités respectives, et Robert Gigengack, entraîneur de l’université de Yale, pour n’en citer que quelques-uns. Une certaine administration du sport en question Quelques années après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les compétitions sportives à I’échelon international devinrent chose courante avec l’avènement de « l’ère du jet ». Nombreux furent les entraîneurs universitaires qui recherchèrent de telles compétitions et voulurent même organiser des tournées à l’étranger de groupes d’athlètes appartenant à des universités. Les autorisations nécessaires n’ayant pas été délivrées par la fédération nationale appropriée, ils furent contraints d’annuler ces projets. Ces refus provenaient de chevauchements dans le calendrier de la fédération nationale ou de l’organisation de championnats nationaux, etc. Passer par-dessus ce refus et entreprendre la tournée sans les permis indispensables auraient exposé les athlètes à des sanctions disciplinaires de la part de la fédération nationale. A de nombreuses reprises, des athlètes innocents furent les victimes d’une procédure dont ils avaient à peine conscience. Dans la plupart des cas, cette situation avait engendré la plus grande confusion au sein du public et de nombreuses personnes intéressées souhaitaient que le gouvernement mène une enquête à ce propos. Le président Nixon instaura une commission présidentielle qui poursuivit ses travaux SOUS les administrations Ford et Carter. II en résulte que I’USOC, outre les mandats qui lui étaient confiés par le CIO et les FI, obtint une juridiction et des pouvoirs plus étendus afin d’assurer, aux Etats-Unis d’Amérique, la conduite des affaires des fédérations nationales. L’UAA accorde l’autonomie L’UAA changea d’optique sur certains points de sa politique et accorda une autonomie totale à de nombreuses fédérations, notamment à celles régissant l’athlétisme, le bobsleigh, la boxe, le judo, la luge, la natation, I’haltérophilie et, finalement, à la fédération de lutte en conflit avec la NCAA à l’heure actuelle. Rôle joué par I’UAA les organismes nationaux ou les fédérations nationales de I’UAA, ont été couronnés de succès. Au cours des deux dernieres années, la Fédération de lutte des Etats-Unis d’Amérique a intenté une série de procès longs et coûteux à la division lutte de I’UAA. Pour l’heure, il semble que la décision finale quant à la désignation de l’organe suprême national soit entre les mains de la Fédération Internationale de Lutte Amateur (FILA). Tout semble indiquer que le prochain affrontement se produira en athlétisme. En vingt-cinq ans, depuis la création de la Fédération d’athlétisme des Etats-Unis d’Amérique, aucun progrès n’a été enregistre dans les rapports de cette fédération avec I’IAAF, organisation faîtière à I’écheIon mondial. Fortes de l’enseignement apporté par le conflit qui s’est développé pour la lutte et sur la base des développements actuels, la NCAA va essayer d’obliger I’IAAF à reconnaître la Fédération Des fonds importants pour le développement d’athlétisme des Etats-Unis d’Amérique comme étant la fédération nationale. de la NCAA A mon avis, la paix ne pourra pas s’instau- L’avenir ne semble pas plus souriant que le passé immédiat pour le sport amateur. rer tant qu’il ne sera pas remédié à une La commission présidentielle et la restrucsituation grave. Vers 1955, des droits proturation des règlements n’auront servi qu’a venant de la retransmission télévisée des résoudre partiellement le problème. Alors matches de football universitaire permirent qu’une législation fédérale a maintenant soudainement à la NCAA de jouir -d’une été adoptée et que I’USOC s’est vu octroyer certaine aisance financière. Grâce à ces des pouvoirs élargis pour promouvoir et fonds, cette dernière put instaurer un semdiriger le sport amateur aux Etats-Unis blant de fédérations pour les sports auxd’Amérique, un des membres de son orgaquels elle s’intéressait. C’est ainsi que les nisation, appartenant à la catégorie B 1, fédérations américaines d’athlétisme, de ne devrait pas être autorisé à instaurer un gymnastique et de lutte virent le jour. Lors organisme sportif dans le seul but de supde leur mise en place par la NCAA, il est planter une fédération nationale en exerbien évident que ces fédérations ne bénécice appartenant à la catégorie A 2. II s’agit ficiaient en aucun cas de l’affiliation à d’un cas de mutinerie au sein de I’USOC. I’USOC. D.F.R. La position de la NCAA au sein de I’USOC était forte. Ses ressources financières im1 portantes lui permettaient de mener une Le groupe B réunit les délégués des organisations nationales des Etats-Unis qui. directement violente et longue campagne d’épuisement ou indirectement, fournissent un nombre non necontre n’importe quelle fédération nationale gligeable de membres des équipes représentant d’un sport donné à qui elle souhaitait imles Etats-Unis aux Jeux Olympiques ou Panaméricains, dans un ou plusieurs sports et qui, soit poser ses propres institutions nouvellement organisent des manifestations ou des championcréées. Telle fut la raison profonde de la nats nationaux dans un ou plusieurs sports inscrits course au pouvoir dans le sport amateur au programme des Jeux Olympiques ou Panaméricains, soit favorisent l’organisation régulière de aux Etats-Unis d’Amérique, dont nous avons compétitions nationales dans deux ou plusieurs tant entendu parler. de ces sports par I’intermédiaire de leurs organismes membres ou affilies. Au cours des trente dernières années, les 2 efforts déployés par les fédérations de Le groupe A des membres de I’USOC rassemble les délégués des organisations nationales reconbasketball et de gymnastique des Etatsnues par I’USOC et par les Fédérations InternatioUnis d’Amérique, toutes deux dépendant de nales sportives régissant les sports figurant au la NCAA pour supplanter, dans ces sports, programme des Jeux Olympiques et Panaméricains. L’UAA agit comme organisation de services pour les différentes fédérations nationales qu’elle englobe et conduit à bien un vaste programme «jeunesse» à l’usage de centaines de milliers de jeunes gens répartis en divers groupes d’âge. L’USOC vient de procéder récemment à une réorganisation complète de ces opérations d’envergure et a adopté une nouvelle constitution, assortie de nouveaux textes d’application. A leur entière satisfaction, I’UAA comme la NCAA sont représentées au sein du nouvel organigramme de I’USOC, aux côtés de nombreuses autres organisations — telles que les Forces armées des Etats-Unis d’Amérique — chargées de promouvoir les sports figurant au programme olympique. Ces modifications devraient permettre, espérons-le, d’instaurer la paix au sein des organisations responsables du sport amateur aux Etats-Unis d’Amérique. 637