Edition 1/15

Transcription

Edition 1/15
ÉDITION 1/2015
magazine
UN MONDE DE LOGISTIQUE INTELLIGENTE
CAP SUR
L’AVENIR
STRATÉGIES POUR
ENTREPRISES EN MUTATION
EUROPE DU NORD-EST
DE LA FINLANDE ET DES PAYS BALTES
SOUFFLE UN VENT NOUVEAU
AIR & SEA
LOGISTIQUE CONTRACTUELLE
POUR L’EXTRÊME-ORIENT
DES CHIFFRES QUI COMPTENT
ÉMISSION
TRANSMISSION
RÉCEPTION
L’information, c’est tout. Mais tout n’est pas information :
encore faut-il que le message parvienne à destination.
101 ans
8 par minute,
ont été nécessaires pour l’acheminement
c’est le rythme auquel
d’une bouteille à la mer : repêchée en 2014
les Indiens d’Amérique
dans la mer Baltique, elle avait été
du Nord envoyaient
jetée à la mer, à Kiel, par un Berlinois.
des signaux de fumée,
Elle contenait une carte ainsi que des timbres
visibles par beau temps
destinés à affranchir le retour à son expéditeur.
jusqu’à 20 kilomètres.
100 km/h,
16 kg,
c’est la vitesse que peut
c’est le poids du premier téléphone de voiture
atteindre un pigeon
voyageur bien entraîné.
connu. De la taille d’une valise, il fut installé
en 1952 dans un taxi à Brême. Son prix :
S’il transporte une clé USB
15 000 DM, le triple du prix d’une Coccinelle
de plusieurs GB, il a toutes
VW. Aujourd’hui, les téléphones mobiles les
les chances, sur de courtes
plus légers ne pèsent pas plus de 35 g.
distances, d’avoir un débit
plus rapide qu’Internet.
1 235 km/h,
7,2 terabits
par seconde
ont été transmis, en août 2014,
c’est, par temps sec et à 20°C,
par Apollo South, le système
la vitesse de propagation du son.
de câbles sous-marins en
Pendant des millénaires, on s’est
fibres optiques, reliant sur
servi de tambours pour transmettre des informations
6 500 km les États-Unis et la France : une capacité
urgentes – ce que font encore les autochtones de
de transmission trois fois supérieure à celle des câbles
Papouasie-Nouvelle-Guinée.
sous-marins conventionnels.
618 725 tweets par minute
ont été postés lors de la finale Argentine-Allemagne de la Coupe du Monde de football ‒ un record
du monde. Pendant cette même finale, Facebook a enregistré 280 millions d’interactions.
02
DACHSER magazine
SOMMAIRE
DOSSIER
Cap sur l’avenir : Des stratégies
pour améliorer adaptabilité et orientation
processus des entreprises
04
FORUM
Hommes et marchés :
Salon transport logistic 2015 et
standards de sécurité informatique : un aperçu
Essai : Éloge de la commodité :
tout ce qui facilite la vie
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04
COMPÉTENCES
Des liens directs : Entreposage
Les métiers de la logistique :
Arrivages Food Logistics
Air & Sea: Services de logistique
contractuelle en Asie-Pacifique
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20
22
RÉSEAU
Compétences réseau :
Nouvelles du monde Dachser
Finlande et pays baltes :
Dynamisme de l’Europe du Nord
16
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ESPACE ÉCHANGES
Motivation : Bernhard Simon
rencontre le spécialiste de l’économie
comportementale Kishor H. Sridhar
32
BONNES NOUVELLES
Destination Munich : Le grand saut :
du pain de sucre au salon de la logistique
20
35
F
De plus amples informations
dans notre DACHSER eLetter
(en anglais).
28
DACHSER magazine
Éditeur : DACHSER SE, Thomas-Dachser-Str. 2, D – 87439 Kempten, Internet: www.dachser.com Directeur de la publication : Dr. Andreas Froschmayer Rédacteur en chef :
Christian Auchter, tél. : +49 831 5916-1426, fax : +49 831 5916-8-1426, e-mail : [email protected], Martin Neft, tél : +49 8315916-1420, e-mail : [email protected]
Comité de Rédaction : Theresia Gläser, Christian Weber Assistante de rédaction : Andrea Reiter, tél.: +49 831 5916-1424, e-mail : [email protected] Production : C3
Creative Code and Content GmbH, Heiligegeistkirchplatz 1, D – 10178 Berlin, tél. : +49 30 44032-0, e-mail : [email protected], Associés de la Sarl C3 Creative Code and Content : Société
Burda à responsabilité limitée, Offenburg, et KB Holding GmbH, Berlin, chacune à hauteur de 50 %. Associée unique de la société Burda à responsabilité limitée : Burda Media Holding
Kommanditgesellschaft, Offenburg. Associés de la KB Holding GmbH : Lukas Kircher (gérant, Berlin) et Rainer Burkhardt (gérant, Berlin), à hauteur de 50 % chacun. Chef de projet
auprès de C3 : Marcus Schick Conception : Ralph Zimmermann, Kerstin Spörer Crédit photos : photos internes sauf thinkstockfotos.de (p. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 8, 12, 13, 14, 15, 25, 27,
30, 31), Elbe&Flut (p. 3, 20, 21), DNV GL (p. 13), AL-KO (p. 18), Arto Satuli/Port of Helsinki (p. 28, 29), Fabio Barella/Kaka Pilat (p. 35) Illustration : Ralph Zimmermann (p. 32–34) Impression :
Holzer Druck und Medien Druckerei und Zeitungsverlag GmbH, Fridolin-Holzer-Str. 22-24, D – 88171 Weiler im Allgäu Tirage : 40 000 ex. / 56ème année Périodicité : trimestrielle Langues :
allemand, anglais, français, espagnol. Le DACHSER magazine est imprimé sur papier NovaTech, certifié FSC®-Mix, fabriqué à partir de bois issu de forêts gérées durablement.
DACHSER magazine
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DOSSIER
04
DACHSER magazine
DOSSIER
CAP SUR
L’AVENIR
Des équipes fortement motivées, ouvertes au changement
et dirigées avec prévoyance, c’est l’équipage qu’il
faut aux entreprises pour faire route vers leurs objectifs.
Surtout par gros temps. Dans cet esprit, Dachser suit
des stratégies visant à renforcer sa faculté
d’adaptation et l’accent mis sur les processus.
En décembre 1930, Thomas Dachser
n’est quand même pas très rassuré,
quand il démarre son camion avec un chargement complet de fromage de l’Allgäu à destination de la Rhénanie. Il prend l’initiative,
plutôt risquée en pleine crise économique
mondiale, de fonder une entreprise de transport ! Son « business plan » : transporter du
fromage à l’aller, des produits industriels au
retour. Assurer à ses clients, tous secteurs
d’activités confondus, l’avantage d’un transport efficient et rentable de leurs marchandises ‒ son principe prévaut aujourd’hui
encore. Près de 85 ans plus tard, la petite
entreprise régionale, au chiffre d’affaires de
quelques milliers de Reichsmark, est devenue
un acteur mondial, fort de 25 000 collaborateurs, implanté dans 42 pays, et générant
un chiffre d’affaires annuel de plus de cinq
milliards d’euros.
Que cette croissance ait pu se réaliser, en
dépit de profonds bouleversements historiques ‒ la reconstruction suite à la seconde
guerre mondiale, la libéralisation de la circulation des biens depuis les années 90 et, au
21ème siècle, l’avancée fulgurante de la mondialisation – c’est presque incroyable. Pour
Bernhard Simon, CEO de Dachser, l’entreprise de logistique est toujours animée du
même esprit d’entreprise dont a fait preuve
Thomas Dachser, mais sur lequel s’est greffée
la volonté d’assurer à l’entreprise un dévelop-
h
Qui veut aller loin,
doit regarder loin
pement dynamique. « Nous sommes parvenus, non seulement à relever tous les défis
successifs, mais aussi à préserver l’identité de
notre entreprise familiale. La stabilité de son
socle de valeurs la rend apte à affronter
l’internationalisation croissante. Aujourd’hui,
nous conjuguons toutes nos activités, pour
offrir à nos clients des solutions Supply
Chain intermodales et intégrées », déclare le
petit-fils de Thomas Dachser.
Certes, la croissance ouvre aux entreprises
des perspectives, mais pour Dachser elle ne représente pas une fin en soi, souligne Andreas
Froschmayer, Corporate Director Corporate
Development, Strategy & Public Relations.
« Il y a quatre ans, nous avions placé la rencontre mondiale des cadres supérieurs, la
Global Leadership Conference, sous la devise
« Making Dachser ready for generations to
come », et nous nous étions donné pour tâche
d’imaginer ensemble une nouvelle « maison
Dachser » et de la remplir de vie, rappelle-til. Dans l’intérêt de nos clients, pour faire
face à des situations toujours plus complexes,
il faut que Dachser et ses réseaux continuent
à croître, sainement. » Sa stratégie, sa « boussole » en quelque sorte, lui indique le cap à
tenir pour arriver à destination. Dans l’Antiquité déjà, Aristote avait évoqué le rôle
des stratèges : « Puisqu’on ne peut changer la
direction du vent, il faut savoir comment bien
se servir des voiles. »
‡
DACHSER magazine
05
DOSSIER
Pour naviguer ensemble…
Pour la plupart d’entre
nous, il vaut mieux
apprendre maintenant
comment maîtriser le
changement, développer son potentiel de
leadership et aider son
entreprise dans son
processus de transformation. Pour la plupart
d’entre nous, il vaut
mieux, malgré tous les
risques, prendre dès
maintenant le tournant
vers l’avenir. Le plus tôt
étant le mieux.
John P. Kotter, économiste
... tous à la manœuvre !
Une mer agitée
Du fait de l’internationalisation et de la mondialisation, il devient de plus en plus complexe
et difficile de piloter une entreprise soucieuse
de croître avec les marchés. En mer, quand
le vent se lève, violent et capricieux, les vagues
se creusent. Pour y résister, Dachser a élaboré,
ces dernières années, un nouveau concept de
direction d’entreprise et l’a mis en œuvre par
étapes, la dernière en 2014. « Il nous permet
d’accentuer la décentralisation de la direction, assurée par des personnes qui, immergées dans la région, n’en gardent pas moins
une vue d’ensemble sur l’entreprise, explique
Bernhard Simon. Dans les régions nous restons ainsi au plus près des besoins des clients,
pour réaliser avec eux une logistique innovante et pleine d’avenir. » Dans cette démarche, tous les efforts sont sous-tendus par
ce qui fait l’ADN Dachser : les valeurs de
l’entreprise familiale, l’empathie pratiquée
dans le vivre ensemble, une vision de l’entreprise tournée, certes, vers le succès, mais un
succès durable. « Ce qui fait la force de notre
culture d’entreprise, ce sont des valeurs authentiques, vécues au quotidien partout dans
le monde, et la loyauté de nos collaborateurs.
Si nous voulons bâtir l’avenir, il nous faut
06
DACHSER magazine
Décentralisation et mobilité
L’architecture de Dachser, entreprise de logistique transnationale et tournée vers l’avenir,
repose, depuis sa fondation, sur un système
d’organisation très décentralisé, validé dans
la durée. « Il consiste en un mariage de l’approche entrepreneuriale des responsables
d’agence, assortie d’un haut degré de responsabilité, avec la compétence stratégique des
L’année dernière, Dachser est définitivement
entré dans le cercle des entreprises mondiales.
La solidité de nos bases structurelles et stratégiques
met à notre portée des objectifs ambitieux
hh
Bernhard Simon,
CEO de Dachser
une base structurelle solide comme « tremplin » pour les nouvelles stratégies adaptées
à l’évolution de notre maison de l’avenir »,
expose Bernhard Simon.
La croissance « organique », pour se poursuivre, demande à être planifiée. « Une nouvelle
organisation de la gouvernance de l’entreprise
contribuera à faire progresser l’internationalisation de notre réseau logistique et à nous
rapprocher encore plus de nos clients dans les
régions, explique Bernhard Simon, CEO de
Dachser. Les éléments marquants, essentiels
à la réussite de l’entreprise, tels que l’esprit
d’entreprise et la proximité avec les collaborateurs et les clients, doivent être conservés
durablement. Il est de notre responsabilité à
tous, à tous les niveaux, de faire entrer la vie
dans la maison Dachser de l’avenir ».
DOSSIER
instances de la centrale », explique Andreas
Froschmayer. De cette interaction naît une
synergie qui caractérise le positionnement de
Dachser comme entreprise familiale : loyauté
des associés, stratégie à long terme, importance du facteur humain, investissements
financiers tournés vers le long terme et la sé-
curité de l’emploi. En conclusion, Andreas
Froschmayer souligne que la mobilité qui
en résulte pour Dachser renforce également
la mobilité des clients.
Les économistes, eux aussi, mettent en avant
les avantages d’une décentralisation des structures, complétée par des processus de prise
COMMENTAIRE
Bâtir l’avenir
Qu’est-ce qui maintient les entreprises en mouvement ?
Réflexions d’Andreas Froschmayer, Corporate Director
Corporate Development, Strategy & Public Relations
chez Dachser
N’est-ce pas contradictoire de se préoccuper de la résistance et de la robustesse (résilience) des structures, tout en procédant à un
changement ? Si l’on confond robustesse et rigidité, oui, c’est dangereux.
À une époque où règne l’instabilité, il y a danger de mort à vouloir s’accrocher
à la stabilité. Non, si l’on considère la robustesse comme la capacité à
affronter des circonstances défavorables.
Cette capacité exige deux qualités : une entreprise doit bien connaître ses
points forts et en prendre soin. Elle doit aussi être disposée à répondre avec
agilité aux changements du marché. Il importe donc que l’entreprise reste
de décision flexibles et basés sur les valeurs.
John P. Kotter par exemple, professeur émérite à la Harvard Business School, recommande aux entreprises, comme réponse à la
volatilité des marchés, d’adopter une stratégie de grande flexibilité. « Aujourd’hui, les
entreprises sont contraintes, tout en préservant leurs activités courantes, de rechercher en
permanence ce qui pourrait leur assurer des
avantages de compétitivité», explique-t-il
dans une contribution au magazine « Harvard
Business ». Il défend aussi la thèse selon laquelle, à l’avenir, la stratégie devra être comprise comme un processus dynamique, une
recherche permanente de nouvelles chances
à saisir au passage par des mesures rapides et
efficaces. Cet enchaînement ininterrompu de
« recherche, action, déduction, adaptation »,
est, à son avis, indispensable.
Cet expert en sciences de l’économie invite
donc les entreprises à travailler leur « fitness »
stratégique. « Plus une organisation dispose
de cette qualité, plus elle sera en mesure de
prospérer dans un environnement hypercompétitif. » Un élément primordial : l’implication des collaborateurs et des équipes. « Si
vision et stratégie sont formulées avec vigueur
et répandues par les instances dirigeantes
avec conviction et authenticité, elles ne manqueront pas d’être partagées », souligne-t-il.
mobile et prompte à agir pour changer les choses que les clients veulent
Tous impliqués
différentes à l’avenir.
Que déduire de ces réflexions pour la gouvernance de l’entreprise et l’élaboration de stratégies propres à convaincre ? « Les structures
existantes demandent à être complétées »,
précise John Kotter. Afin de pouvoir identifier
d’éventuels dangers, ou chances, de leur
concevoir une réponse stratégique vigoureuse
et rapide, John Kotter recommande de
construire, en parallèle des structures « classiques » de fonctionnement, un second « système d’exploitation », dont les structures en
réseau, très mobiles, les processus, totalement nouveaux, seraient uniquement dédiés
à l’élaboration de nouvelles stratégies. Des
« groupes de travail stratégiques », recrutés
dans tous les domaines et à tous les niveaux
hiérarchiques de l’entreprise, seraient chargés
de leur mise en œuvre.
Cette stratégie deviendrait ainsi une mission
commune à toute l’entreprise, susceptible de
mettre à son service la somme de l’expérience
de tous. John Kotter en est convaincu : « Appliquée avec créativité, cette nouvelle méthode
de communication amène les employés à ‡
Quand une entreprise dispose de valeurs fortes et de stratégies robustes,
elle est amenée à penser autrement sa gouvernance. Envisager l’avenir en professionnel, cela ne veut plus dire faire des projets pour l’avenir en y projetant
les conditions du présent. Cela signifie bâtir l’avenir. Être sans cesse à l’affût
de nouvelles idées et de nouvelles impulsions, tester des approches entièrement
nouvelles. Il faut discerner les évolutions, lancer des innovations, faire changer
les choses. La gestion des tendances, des stratégies et du changement nous
arment pour progresser avec détermination.
En résumé : Tout d’abord, il faut saisir le présent, puis repérer les possibilités
d’action et ensuite élaborer le projet d’un avenir souhaitable pour cette « maison
de l’avenir ». Et enfin, il reste à mobiliser les forces nécessaires pour réaliser le
changement.
La gestion des tendances consiste à découvrir l’avenir, trouver des perspectives
et profiter des opportunités. La gestion des stratégies consiste à donner
l’orientation, faire prendre de l’avance et lancer des innovations. La gestion du
changement consiste à produire le changement, former des super-équipes
et mobiliser l’engagement.
DACHSER magazine
07
DOSSIER
Tenir le cap :
savoir quelles voiles hisser
quand le vent tourne
08
DACHSER magazine
DOSSIER
s’approprier le message et à en convaincre les
autres. Elle peut donc pénétrer l’entreprise
tout entière. » En économiste, il sait bien
qu’« aucune initiative stratégique, grande ou
petite, n’est achevée, tant qu’elle n’a pas laissé
une empreinte sensible dans le travail quotidien de l’entreprise ».
Agilité des stratégies, stabilité
des structures
Bernhard Simon, CEO de Dachser, considère que l’entreprise, de par sa structure, décentralisée depuis longtemps, est certes en
position favorable mais qu’elle a constamment
des efforts à fournir : « La légèreté et l’efficacité de nos structures permettent des décisions rapides. Si on considère qu’aujourd’hui
certaines de nos filiales sont passées, de 100
ou 200, à 500 collaborateurs et plus, il est clair
qu’elles demandent des méthodes de management différentes pour obtenir l’harmonie
émotionnelle propice à l’éclosion de nouvelles
idées. Nous travaillons en permanence à
améliorer nos processus, à perfectionner nos
solutions clients. Dans cet objectif, nous avons
mis sur pied un programme stratégique, appelé « Idea2net », destiné à rassembler toutes
les idées de nos collaborateurs qui pourraient
être exploitées au bénéfice de nos réseaux. »
« L’internationalisation et la mondialisation
rendent la conduite d’une entreprise toujours plus complexe », constate le CEO de
Dachser. Cela peut se résumer par la formule :
« Ensemble, nous sommes Dachser ». Elle
exprime bien la nécessité de rassembler tous
les éléments de l’entreprise pour entrer de
plain-pied dans l’avenir. Cette unité vise à
garantir un élément essentiel : la plus grande
sécurité juridique possible. Dans cette perspective, Dachser a adopté depuis février le
statut de Societas Europaea (SE). La société
européenne, forme moderne de holding,
offre à l’entreprise familiale le cadre idéal
pour uniformiser les structures juridiques de
toutes ses filiales, allemandes et étrangères.
À l’avenir, Dachser se présentera donc sur le
marché sous l’appellation Dachser SE. Dans
les autres pays que l’Allemagne, la raison
sociale des filiales reste inchangée. « Nous
avons adapté la forme juridique à notre croissance mondiale et ainsi posé des jalons sur le
chemin de l’avenir », ajoute Bernhard Simon.
C’est avec beaucoup de détermination que
le CEO de Dachser tient ce cap sur l’avenir.
« Au niveau de l’organisation, de la stratégie,
du pilotage et des processus, nous avons laissé
DIALOGUE
Un avenir sans frontières
Depuis le début 2015, l’entreprise familiale Dachser
a pour raison sociale « Dachser SE ». Entretien
avec Bernhard Simon à propos de ce nouveau statut
et de son importance.
Monsieur Simon, pourquoi l’entreprise Dachser se
présente-t-elle maintenant comme Societas Europaea (SE) ?
Pour réussir sur le plan international et atteindre ses objectifs de croissance avec
un maximum de sécurité juridique, il faut à Dachser une forme juridique qui
réponde aux exigences des marchés et des clients. La Societas Europaea (SE)
offre pour cela le cadre juridique approprié à notre époque. Dachser s’est donc
scindé en deux : une société qui assume la gestion du groupe, Dachser Group
SE & Co KG, et une société dédiée aux activités opérationnelles, Dachser SE.
Quels sont à vos yeux les avantages de cette démarche ?
Ce cadre juridique unifié améliore, pour la direction de l’entreprise, les possibilités
de renforcer les liens que le temps a forgés à l’intérieur de notre organisation
tout en se ménageant des marges de manœuvre pour participer activement à
la construction de son avenir. La nouvelle forme de société, SE, est intéressante
dans la mesure où elle nous permet de rester indépendants, où les membres
de la famille fondatrice conservent leurs parts et où les processus juridicoadministratifs, lors d’une acquisition par exemple, sont simplifiés.
Quels changements cela apporte-t-il au niveau de la direction et des
collaborateurs de l’entreprise ?
L’année dernière déjà, nous avions franchi une étape importante pour le développement de l’entreprise à l’international, en réorganisant sa direction. Le changement de raison sociale constitue une nouvelle étape dans la poursuite de
cette même logique. Ainsi, au niveau de l’organisation, de la stratégie, de la
direction et des processus, nous sommes passés de la structure d’agrégation
à celle d’un groupe international, tourné vers le futur. Le message : Dachser
relève les défis de l’avenir.
La société européenne (Societas Europaea - SE) est le fruit des efforts d’harmonisation
de l’Union européenne en matière de droit des sociétés. Elle se présente comme
société de capitaux (personne juridique), dont le capital est divisé en actions non négociables en Bourse.
derrière nous la structure résultant d’une
agrégation formée au fil du temps, et avons
détaché les divers éléments. Leur unité est
désormais assurée par une forme de gouvernance adaptée à un groupe international,
déterminé à affronter l’avenir. » Tout en tenant compte de la taille accrue de l’entreprise,
cette structure lui permet de rester proche
de ses collaborateurs et de relever avec succès
les défis de l’avenir. Une conviction forte
anime collaborateurs et dirigeants. Tous
adhèrent à la formule : « Dachser is ready for
generations to come. » L’initiative courageuse
de Thomas Dachser a donc mené à une
très belle réussite, qu’il aurait sans nul doute
grand plaisir à voir !
M. Schick
DACHSER magazine
09
SALONS & MANIFESTATIONS
FORUM
10
DACHSER magazine
transport logistic 2015
INFORMATION,
DISCUSSION,
INTERCONNEXION
Parmi les nombreuses manifestations sectorielles qui ont un retentissement
international, le salon transport logistic occupe une place toute
particulière. Cette année encore, Dachser y portera haut ses couleurs –
bleu et jaune naturellement.
En chiffres, le salon transport logistic (du 5
au 8 mai, à Munich) a de quoi impressionner :
à ce grand rendez-vous des secteurs de la logistique, de la mobilité, des technologies de
l’information et de la gestion Supply Chain
sont attendus 52 000 visiteurs professionnels,
venant de 110 pays. Au Parc des expositions
de Munich, où tous les acteurs internationaux
importants seront présents, le secteur transport et logistique permettra de découvrir la
chaîne de création de valeur dans son ensemble. Dachser s’y présentera sous son nouveau
look, avec de nombreuses nouveautés en
matière de Supply Chain Management. « Le
salon nous offre l’opportunité d’échanger avec
nos clients, nos partenaires, et de leur présenter nos nouvelles prestations et solutions
logistiques », explique Birgit Kastner-Simon,
Corporate Director Corporate Marketing.
En coopération avec le client
« Link your future with ours. Create new
dimensions with Dachser. » C’est le slogan
que Dachser s’est choisi pour accompagner
cette année sa participation au salon. « Il souligne l'intensité de nos échanges et de notre
coopération avec nos clients, précise Birgit
Kastner-Simon. Sur cette base, nous pouvons
élaborer ensemble des solutions flexibles,
optimiser leur logistique et leur ouvrir de
toutes nouvelles perspectives. » Entre autres,
le salon donnera à Dachser l’occasion de mettre en avant son réseau international, l’exten-
sion de son portefeuille de produits, ses solutions sur mesure et multi-channel, ainsi que
ses prestations informatiques innovantes et
ses nouveaux services. « Notre stand présentera toute l’étendue de nos solutions logistiques », conclut Birgit Kastner-Simon.
INFO
800 m2 et de la
motivation à revendre
Huit mois avant le salon,
l’équipe Dachser chargée de
l’événementiel lance la phase
de préparation.
800 m2 environ, sur deux
niveaux, seront occupés par le
stand Dachser dans le hall B6.
92 de ses collaborateurs
du monde entier constitueront
l’équipe internationale de
Dachser.
471 m de traverses seront
nécessaires à la construction du
stand, où 1 292 m de câbles
assureront une parfaite communication.
FORUM
AGENDA
Les salons logistiques de l’année 2015
Sur les salons, manifestations et congrès du secteur logistique,
les marchés peuvent s’informer des nouvelles tendances et des innovations.
Une sélection de manifestations où Dachser sera représenté :
21.–24.04.
Transrussia, Moscou, Russie
28.–30.04.
Multimodal, Birmingham, Royaume-Uni
05.–08.05.
transport logistic, Munich
12.–14.05.
LogisMed, Casablanca, Maroc
19.–20.05.
PLMA, Amsterdam, Pays-Bas
26.–29.05.
Ferroforma, Bilbao, Espagne
11.–12.06.
3rd Global DIY Summit 2015, Londres, Grande-Bretagne
5ème Journée des carrières Dachser
UN SEUL MONDE
« Acting Global ‒ réussir les coopérations internationales », tel était
le mot d’ordre de la 5ème Journée des carrières de Dachser.
Parmi les étudiants allemands qui s’y étaient donné rendez-vous,
se profile une relève logistique prometteuse.
Dachser opère actuellement dans 42 pays différents. Sur ses 25 000 collaborateurs, environ
50 % travaillent en dehors de l’Allemagne
pour l’entreprise familiale. « Dans le secteur de
la logistique, il est de plus en plus important
de constituer des équipes internationales »,
observe Bernhard Simon, CEO de Dachser.
« La logistique a besoin de bâtisseurs de ponts,
qui savent souder les hommes en une équipe
intelligemment interconnectée. » Fin 2014,
la Journée des carrières Dachser a constitué
l’opportunité de toucher du doigt la réalité
de ce genre d’interconnexion. Pour la cinquième fois, l’entreprise familiale avait invité
les étudiants des disciplines logistique et transport intéressés
par un échange d’idées avec les
gens du terrain, à se retrouver
à Kempten, au siège de l’entre-
prise. Parmi eux, se trouvaient aussi Sami
Charaf Eddine, Jan Brinker et Yves-Gunnar
Lakpo, lauréats du concours universitaire
Logistik Masters 2014, organisé chaque année conjointement par Dachser et le magazine spécialisé Verkehrs-Rundschau. Lors
de la remise des prix, Bernhard Simon s’est
dit impressionné par l’étendue de leurs connaissances. Mais il a aussi insisté sur le fait
que, pour réussir dans la logistique, il faut
« d’une part faire preuve de flexibilité d’esprit,
et, d’autre part, non seulement avoir emmagasiné des connaissances, mais aussi comprendre comment les mettre en pratique ».
Logistik Masters :
Sami Charaf Eddine (RWTH
Aix-la-Chapelle), Jan Brinker
(RWTH Aix-la-Chapelle) et
Yves-Gunnar Lakpo (HTWK Leizig)
DACHSER magazine
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FORUM : HOMMES & MARCHÉS
Développement de logiciels
CERTIFICATION DES PROCESSUS
INFORMATIQUES
Dachser a renouvelé et étendu la
certification ISO/IEC 27001 des
logiciels du groupe : les données des
clients sont et restent en sécurité.
Les logiciels Domino et Othello, Mikado et
EDI, ainsi que les outils web eLogistics,
tous développés en interne par Dachser, sont
depuis 25 ans une marque distinctive de
Dachser. Sur l'ensemble de ses 280 informaticiens, 100 travaillent au siège de Kempten
à développer, mettre à disposition et actualiser chaque semaine des solutions informatiques destinées aux agences et sociétés locales de tout son réseau international.
En décembre 2011, Dachser a été le premier
prestataire logistique à faire certifier ISO
27001 la totalité des programmes informatiques du groupe. Lors de cette opération,
de nombreux aspects de la sécurité informatique ont été passés en revue : la protection contre les cyberattaques, la sécurité des
applications web, la gestion des risques informatiques, la prévention des pannes, les plans
d’urgence et le traitement de la confidentialité. Il est prévu que les audits annuels qui
suivront prendront en compte les progrès
Des centres de calcul
modernes assurent la
sécurité de l’informatique
et les améliorations réalisés depuis l’audit
précédent. De plus, Dachser a étendu la portée de sa certification ISO 27001 en faisant
contrôler, par un institut indépendant (TÜV
Süd), tous les processus de développement
des logiciels.
« Nos systèmes centraux, fortement intégrés,
flexibles et facilement adaptables, sont à tous
égards à la pointe du progrès : c’est ce qui
marque notre différence par rapport à nos
concurrents, rapporte Christian van Rützen,
Team Leader IT Security chez Dachser.
Notre certification ISO 27001 démontre
clairement l’efficience, la qualité et le professionnalisme de tous nos processus, tant
dans le fonctionnement que dans la sécurité
et le développement des logiciels. »
Aujourd’hui, Dachser traite 80 % des ordres
via l’électronique. Plus de 13 000 clients ont
relié leur système au centre EDI de Dachser,
plus de 16 000 utilisent les outils eLogistics.
« Les entreprises savent que leurs propres
chaînes logistiques mondiales dépendent de
la disponibilité sans faille des systèmes de
leur prestataire et demandent donc, lors
d’appels d’offres ou d’audits, à s’assurer de
la sécurité de leur fonctionnement, précise
Christian von Rützen. La certification complète ISO 27001 de nos systèmes centraux
met en lumière notre expertise en la matière. »
PRIORITÉ À LA SÉCURITÉ
12
La probabilité, pour des
Institute de l’European Business School. Ces experts re-
chaînes logistiques, de faire
commandent aux entreprises de logistique de mieux se
l’objet d’une attaque de pi-
protéger et d’investir dans la sécurité de leurs processus
rates informatiques est d’en-
opérationnels et informatiques.
viron 56 %. On s’attend à ce que ce risque augmente en-
L’étude signale également que les logisticiens doivent se
core au cours des 15 prochaines années. En conséquence,
préparer à ce que la durée des transports augmente du
les logisticiens doivent investir plus dans la sécurité. Ce
fait de mesures de sécurité renforcées (probabilité : 64 %)
sont les attentes formulées par des représentants du sec-
et du fait de modifications d’itinéraires commerciaux, en
teur de l’industrie, des chercheurs et des hommes
raison des dangers propres à certaines régions (probabi-
politiques dans le cadre d’une série d’études « Transpor-
lité : 61 %). Les experts excluent cependant un niveau de
tation & Logistics 2030 », menée conjointement par l’entre-
risque de nature à dissuader de recourir aux chaînes logis-
prise de conseil PwC et le Supply-Chain-Management-
tiques de dimension mondiale.
DACHSER magazine
FORUM : HOMMES & MARCHÉS
CAPITAINE
ORDINATEUR
Un bateau sans équipage voguant au
large : c’est déjà le futur, réalisé dans un
projet de recherche norvégien, dont le
nom, « ReVolt », évoque à la fois une révolution, une volte-face et un retour en arrière en termes de consommation d’énergie. C’est tout cela qu’envisagent les
chercheurs norvégiens de la société de
classification DNV GL. Ils veulent rendre
la navigation maritime plus efficiente et
plus respectueuse de l’environnement :
un ordinateur remplacera l’équipage et
les moteurs ne marcheront plus au fuel
lourd ou au diesel marin, mais consommeront l’énergie fournie sans aucune
émission par un énorme accumulateur de
trois mégawatts. Pour naviguer, le « capitaine Ordinateur » sera assisté d’un GPS,
d’un radar, d’un Lidar (système de télédétection par laser) et de caméras. « Ce
sont des technologies déjà utilisées dans
les voitures sans conducteur, explique
Hans Anton Tvete, Senior Researcher for
Maritime Transport chez DNV GL. Combinées, elles permettront aux bateaux
de se repérer dans leur environnement. »
Sécurité informatique
DONNÉES ET COURANT
Soudain, toutes les lumières s’éteignent : coupure de courant !
Ce que les uns voient comme l’occasion d’un dîner romantique aux
chandelles, constitue une véritable catastrophe pour les autres.
Quand, dans un environnement professionnel aux multiples interconnexions,
l’un ou l’autre serveur ou relais informatique tombe en panne, il se peut que
le flux de données et donc éventuellement des chaînes logistiques tout entières
soient paralysés. Et ce, à l’échelle européenne, voire mondiale. C’est pourquoi,
depuis des années, Dachser tient un relevé régulier de la disponibilité de ses installations informatiques, pour ainsi recenser la fréquence et les conséquences
des coupures de courant. Sont particu-
lièrement surveillées les régions où le
réseau électrique est vétuste ou de médiocre qualité. Pour pallier ces inconvénients, Dachser a décidé d’installer des
systèmes d’alimentation de secours partout où une ligne de production dépend
d’un serveur. Depuis la fin 2013, ces
systèmes sont donc toujours prêts à entrer
en action et ont déjà sensiblement amélioré la disponibilité des installations informatiques, en intervenant lors de nombreuses petites et de quelques grosses
coupures.
Avec seulement 60 mètres de longueur,
les bateaux « ReVolt » sont relativement
petits et ne peuvent pas charger plus de
100 conteneurs. Leurs accumulateurs limitant leur autonomie à 100 milles marins, ils sont plutôt adaptés aux courtes
distances. C’est sur ce créneau que Hans
Anton Tvete voit leurs plus grands avantages : « Les navires automatiques pourraient transporter des marchandises le
long des côtes ou bien des voitures d’une
rive d’un fjord à l’autre. »
DACHSER magazine
13
FORUM : ESSAI
ÉLOGE DE LA
COMMODITÉ
Vive la facilité ! Le progrès a toujours eu pour but de bannir
les complications de notre quotidien. De tout temps, les
hommes ont cherché à se simplifier la vie – un trait de leur nature
favorisant le perfectionnement des modèles d’activité.
A la fin du 19ème siècle, le Dr Fridolin
Schuler, médecin suisse du travail,
jetait un cri d’alarme et dénonçait l’état de
santé des ouvriers, dû à une grave malnutrition : leur peu de temps libre ne leur permettait pas de faire la cuisine et leurs repas
ne comportaient, le plus souvent, que des
aliments pauvres en éléments nutritifs, leurs
seuls apports caloriques étant constitués
d’alcools forts. Les observations de Schuler
donnèrent à Julius Maggi, un minotier de
ses amis, l’idée de fabriquer une farine à
base de légumes secs grillés, pois cassés et
haricots par exemple, à laquelle il ajouta des
épices. En 1886, cette poudre protidique fut
mise sur le marché sous la forme de soupe
instantanée en sachet. Le succès fut immédiat, si bien que, l’année suivante, Maggi en
proposait déjà 22 variétés.
Ce fut le point de départ d’une réussite qui
ne s’est pas démentie, bien au contraire : dans
notre quotidien, notre caddie contient de
moins en moins de marchandises à l’état
brut. Nous achetons ce qui nous fait gagner
du temps : raviolis en boîte, pizzas surgelées
et autres plats tout préparés. Tous ces
produits sont regroupés dans le
jargon commercial sous le
terme de convenience, à savoir littéralement : commodité, confort. Cette appellation ne recouvre d’ailleurs pas
que des produits alimentaires. En font partie
également le gel douche
h
« Il semble que la perfection soit atteinte,
non quand il n‘y a plus
rien à ajouter, mais
quand il n‘y a plus rien
à retrancher. »
Antoine de Saint-Exupéry
(1900 ‒ 1944)
14
DACHSER magazine
2 en 1, les voyages tout compris ou l’écoute
de musique en ligne. Dans le monde de la
consommation, les produits vedettes sont
ceux qui donnent au client le moins de travail.
Concentration sur l’essentiel
La notion de convenience s’impose aussi
dans les activités B2B : cherchant à se recentrer sur leur cœur de métier, les entreprises
sont de plus en plus nombreuses à externaliser les processus qui mobilisent d’importantes ressources : entreposage et gestion des
flux par exemple. Opérant le long de chaînes
logistiques d’une complexité croissante, il
leur fallait auparavant employer des dizaines
de différents spécialistes, alors qu’aujourd’hui
la logistique contractuelle leur offre une vaste
gamme de solutions mises en œuvre par un
interlocuteur unique. Cette simplification
apportée à la planification et à la gestion
génère un plus énorme en matière d’efficience
des processus.
La simplicité a le vent en poupe. Pour s’en
assurer, il suffit de jeter un coup d’œil sur la
liste des entreprises les mieux cotées. En tête
de celle-ci figure le groupe Apple bien que
ses produits n’aient jamais brillé par leurs
innovations technologiques. Lorsqu’en 2007
Steve Jobs a présenté l’iPhone, celui-ci n’a
pratiquement suscité aucun intérêt chez les
véritables mordus d’électronique : rien de
révolutionnaire ni même de nouveau dans
ses composants. En revanche, la conception
de son fonctionnement (une utilisation très
simple, intuitive) était inédite, et c’est elle qui
FORUM : ESSAI
en a fait le grand succès. Depuis, bien des
concurrents s’en sont inspirés, faisant des
modes d’emplois sur plusieurs centaines de
pages un genre littéraire en voie de disparition.
La paresse,
mère du progrès
Huit ans après, les smartphones sont
omniprésents dans notre vie quotidienne.
En association avec Internet et dans la mesure où nos attentes ont évolué, ils donnent
un sens nouveau au concept de convenience.
Qui ne trouvera pas très peu pratique de
devoir se rendre à la vidéothèque de son quartier, aussi accueillante soit-elle, alors qu’il
est si simple de regarder des films en ligne ?
Les magasins prolongent leurs horaires d’ouverture... Quel intérêt là où on peut faire ses
achats 24 heures sur 24 sur Internet ? Si nous
nous informons régulièrement via la version
électronique des journaux, nous pouvons très
bien nous passer de la presse papier. Tout
cela confirme que notre prédilection pour
la commodité a deux côtés. Appliquée à
l‘électronique, elle représente, d’une part, une
véritable menace existentielle pour les commerçants et les prestataires de services établis
localement. Mais elle offre, d’autre part, leur
chance à des opérateurs et des modèles d’activités d’un genre tout à fait nouveau, tendant
ainsi à démontrer que c’est bien la paresse qui
est à l’origine du progrès.
S. Ermisch
Interconnexion via le
numérique : tout est
disponible, partout et à
tout moment
Dans le monde de
la consommation,
les produits vedettes sont
ceux qui donnent au client le
moins de travail
hh
DACHSER magazine
15
COMPÉTENCES : LOGISTIQUE D’ENTREPOSAGE
L’ordre règne
au centre logistique
de Hall au Tyrol
16
DACHSER magazine
COMPÉTENCES : LOGISTIQUE D’ENTREPOSAGE
DES
LIENS
SOLIDES
La logistique d’entreposage en communication
étroite avec les fournisseurs et les clients : depuis dix
ans déjà, l’entreprise AL-KO, spécialisée dans les
technologies, et Dachser Autriche conjuguent leurs
compétences clés. Le secret de leur réussite :
chacun se consacre à ce qu’il sait le mieux faire.
Pour son client AL-KO, Dachser
transporte chaque mois environ deux
millions de mètres de fil d’acier enroulé sur
des bobines, indique Helmut Pirker, responsable de l’agence de Hall dans le Tyrol autrichien. Il a calculé, remarque-t-il avec un clin
d’œil, qu’après dix ans de collaboration, la
longueur du fil transportée permettrait théoriquement de l’enrouler plusieurs fois autour
de la planète. La logistique qui se cache làderrière n’est qu’un aspect de la réussite de
cette collaboration. Le côté humain en est un
autre. « Nos relations de longue date reposent
tant sur l’équilibre, la confiance et la compréhension mutuelles que sur l’amitié qui caractérisent nos rapports », constate Helmut Pirker. Pour Werner Zimmermann, responsable
achats et logistique d’AL-KO dans le Zillertal, une vallée du Tyrol autrichien, ce véritable partenariat est un facteur essentiel de
réussite. « Nous entretenons une étroite com-
h
munication et échangeons en permanence
sur l’expérience acquise. Quand des problèmes surgissent, nous mettons les choses à
plat pour trouver ensemble une solution, explique-t-il. Et c’est également ensemble que,
ces dix dernières années, les deux entreprises
se sont considérablement développées. » La
filiale AL-KO du Zillertal appartient au
groupe AL-KO KOBER, acteur majeur et
d’envergure mondiale dans différents domaines technologiques : l’automobile, le jardin et le bricolage ainsi que la climatisationventilation. Fort de 4 000 collaborateurs, il a
son siège en Allemagne. Sa filiale tyrolienne,
spécialisée dans la fabrication, partiellement
ou entièrement automatisée, de câbles d’actionnement produit aussi, dans son centre
technologique de Ramsau (Zillertal), des systèmes de freinage, d’attelage, d’aide à la manœuvre, de stabilisation, de levage… et bien
d’autres choses encore.
‡
DACHSER magazine
17
COMPÉTENCES : LOGISTIQUE D’ENTREPOSAGE
Le centre de logistique du Tyrol
devant une magnifique toile de fond
Se consacrer à son
cœur de métier
Dans les centres
d’entreposage, tous
les processus sont
soutenus et pilotés par
Mikado, logiciel développé en interne par
Dachser. Ce système
transmet aussi toutes
les données concernant les commandes,
les mouvements et
les stocks au centre
EDI (Electronic Data
Interchange) où elles
sont converties et intégrées au système de
transport Dachser,
Domino, ainsi qu’aux
systèmes des clients.
La coopération avec Dachser Autriche a
commencé en 2005 : la production d’AL-KO
connaissant une forte progression dans ses
unités de Zell et de Ramsau, l’espace ne suffisait plus pour la logistique et l’entreposage.
« Gérer un entrepôt logistique, cela ne fait
PROFIL
Filiale AL-KO Zillertal
AL-KO Kober SE
L’entreprise familiale, fondée en
1931 par Alois Kober, est un fabricant international de produits
technologiques pour l’automobile,
la climatisation et le jardinage.
Elle a son siège à Kötz, près de
Günzburg et emploie, à travers le
monde, environ 4 200 collaborateurs répartis sur plus de 50 sites.
En 2012, son chiffre d’affaires s’est
élevé à 706 millions d’euros.
F www.al-ko.de
18
DACHSER magazine
pas partie de notre cœur de métier. Afin de
nous assurer plus d’espace pour la production
et augmenter notre création de valeur, nous
avons donc conçu un projet d’externalisation
de ces prestations logistiques et lancé un
appel d’offres à des logisticiens de renom »,
rapporte Werner Zimmermann. En raison,
à la fois de ses activités à l’international et
de la proximité de son centre logistique de
Hall, c’est Dachser qui a été retenu. Depuis,
Dachser Autriche met un entrepôt de consignation à la disposition de nombreux fournisseurs d’AL-KO. Ce sont surtout des produits bruts ou semi-finis, comme les bobines
de fil d’acier, qui y sont livrés directement et
entreposés. Le maintien et le contrôle du
stock de sécurité convenu font partie intégrante de la prestation assurée par Dachser.
Pour approvisionner en matériel la production d’AL-KO, un service de navette entre l’entrepôt Dachser de Hall et les unités
AL-KO du Zillertal a été organisé : deux
caisses mobiles tôt le matin et deux autres
au début de l’après-midi apportent les quantités exactes de matériel nécessaires à la
production. Pour son retour vers Hall, la navette est chargée des marchandises tout juste
sorties de la production.
Mikado entre dans le jeu
Une fois transformés en articles technologiquement et qualitativement haut de gamme,
destinés aux grands constructeurs automobiles, les produits AL-KO reviennent donc
chez le prestataire logistique où ils sont alors
répartis. Tous les colis de produits finis destinés à être entreposés sont enregistrés grâce
à la lecture au scanner de leur code-barres
COMPÉTENCES : LOGISTIQUE D’ENTREPOSAGE
Pour les
deux partenaires,
il s’agit d’une situation
gagnant-gagnant
hh
Helmut Pirker,
responsable du centre
logistique du Tyrol
AL-KO puis intégrés à Mikado, le système
Dachser de gestion d’entrepôt. Pour les processus de préparation de commandes et de
sortie, Dachser est relié à AL-KO par EDI
(échange de données informatisées). Le
client transmet directement à Mikado les
ordres de sortie, qui déclenchent alors, chez
Dachser, le processus d’étiquetage.
C’est ainsi que se sont installés des automatismes très efficients et très sûrs qui, ces dernières années, ont permis aux deux partenaires d’apporter une amélioration sensible
à leur collaboration. D’une part, les transports de la navette sont passés de un à deux
par jour. D’autre part, Dachser s’est vu confier de nouvelles prestations de préparation
de commande. Par exemple, Al-KO fabrique
pour un constructeur automobile allemand
des composants en plastique qu’il livre à
Dachser en contenants de gros volume.
Fractionnés en petites quantités, ils sont ensuite répartis dans des contenants adaptés aux
besoins des clients. « À Hall, nos balances de
comptage permettent de mesurer exactement
la quantité correspondant à la commande,
explique Helmut Pirker. AL-KO peut ainsi
se concentrer sur ses compétences clés.
C’est pour les deux partenaires une situation
gagnant-gagnant. »
Werner Zimmermann, responsable logistique chez AL-KO, considère comme un
grand avantage la stabilité de l’évolution po-
sitive des relations commerciales. « Les deux
entreprises peuvent apprendre l’une de l’autre. L’acquisition par Dachser de la certification qualité DIN EN ISO 9001:2008 a
constitué une nouvelle étape dans l’approfondissement de notre coopération ». Ces
rapports toujours plus étroits ne s’expriment
pas seulement dans le quotidien des opérations : deux fois par an ont lieu des manifestations conviviales réunissant collaborateurs
de Dachser et d’AL-KO. C’est pour chacun
d’eux l’occasion de rencontrer personnellement les collaborateurs de l’autre entreprise
qui travaillent sur les mêmes opérations,
d’échanger sur ce qui a déjà été réalisé et de
développer librement leurs idées sur ce qui
pourrait encore l’être. Tous ces facteurs ont
fait croître, de 200 au début à 2000 maintenant, le nombre des emplacements occupés par AL-KO dans l’entrepôt Dachser de
Hall. C’est une source de grande satisfaction
pour Helmut Pirker : « J’espère que les liens
qui unissent nos deux entreprises dans cette
coopération particulière se montreront aussi
solides que les fils d’acier auxquels elle doit
sa naissance. »
L. Becker
Efficience des processus
d’entreposage bien rodés
DACHSER magazine
19
COMPÉTENCES : FOOD LOGISTICS
MÉTIERS IQUE
GIST
DE LA LO
Christoph Kellermann,
toujours à l’écoute de son équipe
Christoph Kellermann a une affinité pour les produits alimentaires. En tant
que responsable Arrivage-Camionnage Food Logistics dans le centre logistique de
Hambourg, il est en charge des livraisons de produits frais aux distributeurs et
restaurateurs de la région.
Food Logistics, tout
un monde : les donneurs d’ordres, d’Allemagne et d’Europe,
sont des industriels de
l’alimentation, des distributeurs de produits
alimentaires et des
restaurateurs. Via le
réseau European Food
Network, Dachser
traite un large éventail
de produits alimentaires (viande, charcuterie, produits laitiers,
confiseries, spiritueux...), sous température dirigée pour
les produits à température sensible.
20
DACHSER magazine
« Faire la cuisine chez moi, j’adore ça ! »
Enfant, Christoph Kellermann voulait
être cuisinier. À maintenant 27 ans, devenu
responsable Arrivage-Camionnage Food
Logistics dans le centre logistique Dachser de
Hambourg, il s’occupe quand même tous
les jours de produits alimentaires, surtout par
papier et écran interposés. Mais cela lui
convient parfaitement. À minuit au plus tard,
Christoph Kellermann et son équipe de 17
personnes savent quelles marchandises sont
attendues pour le lendemain. À 6 heures,
quand le responsable de l’équipe ArrivageCamionnage prend son poste au bureau,
le plan de livraison des 1 000 tonnes de produits alimentaires est déjà fixé. Les tournées
des 80 camions sont calculées de façon à
optimiser leur remplissage, tout en respectant
les contraintes horaires et en choisissant
l’itinéraire le plus court possible. « Ensuite,
je m’occupe de ce qui n’est pas encore réglé,
des conducteurs indisponibles, des véhicules
en panne ou des extras que nous demandent
des clients à la dernière minute », expliquet-il. Il faut qu’avant 14 heures, 80 % des
livraisons soient effectuées auprès des négo-
h
ciants en vins, des hôtels, des restaurants,
des entrepôts ou supermarchés des distributeurs. Puis ce sont les tournées d’enlèvement.
« Mon job, c’est de faire en sorte que l’engagement pris envers nos clients soit respecté,
tous les jours. »
Tout garder sous contrôle
Les produits alimentaires sont des produits
sensibles. Quand ils sont périssables, délais
et température jouent un rôle important.
L’équipe Food Logistics de Hambourg peut
s’appuyer sur un allié d’une importance capitale : le programme informatique développé
en interne par Dachser, assurant un contrôle
et une traçabilité fiables tout au long de
l’acheminement des envois. L’après-midi de
Christoph Kellermann est consacré aux entretiens avec des conducteurs et entreprises
partenaires. Avant de rentrer chez lui, il
jette un coup d’œil, avec ses collaborateurs,
sur le planning prévisionnel. « Ici, nous ne
ressentons pas de variations saisonnières aussi
fortes que bien d’autres agences Food Logistics, indique-t-il. Les activités ne sont calmes
qu’en janvier et février, tant que les consom-
COMPÉTENCES : FOOD LOGISTICS
mateurs tiennent leurs bonnes résolutions. »
Pendant les vacances d’été aussi, les commandes des supermarchés sont moins importantes, mais leur ralentissement est
contrebalancé par la forte demande des hôtels
et restaurants des bords de la mer du Nord
et de la Baltique.
DIALOGUE
Évoluer vers de nouvelles fonctions
Dachser accorde une importance primordiale à la
progression de ses collaborateurs dans leur carrière.
Entretien avec Mme Elke Winkler, responsable du
La logistique dans les gènes
Depuis que Christoph Kellermann y a fait
son apprentissage, en 2004, la partie du centre logistique de Hambourg dédiée aux produits alimentaires a connu une expansion
considérable : de dix collaborateurs, elle est
passée à plus de 200. C’est au cours d’un stage
chez Dachser, en 2003, qu’il a eu la révélation : c’est ce métier-là que je veux faire.
L’amour de la logistique, d’ailleurs, c’est dans
la famille : son père avait un entrepôt dans
lequel, dès son adolescence, il aidait de temps
à autre à décharger des camions. Sa sœur travaille dans le transport maritime.
Après sa formation, devenu agent de transport
et prestations logistiques, il a travaillé dans le
camionnage, participant en même temps au
programme Dachser « Placement Program ».
Ce coaching, développé tout spécialement
par Dachser pour ses collaborateurs à fort
potentiel, vise à les préparer à leurs premières
fonctions d’encadrement. En 2009, à 22 ans,
il est passé responsable d’équipe. « Diverses
formations continues et le soutien des responsables, de l’agence et de l’expédition, m’ont
permis d’acquérir une bonne expérience. »
Parallèlement à son activité professionnelle, il
a suivi, à partir de 2012, un cursus dispensé par
la chambre de commerce et d’industrie. Le diplôme de technicien supérieur transport et logistique lui permettant de prétendre à un emploi de cadre, à tout juste 26 ans, il a été promu
responsable Arrivage-Camionnage Food
dans l’agence de Hambourg. Pour cette année
aussi, Christoph Kellermann a de grands pro-
Polyvalence requise : dans l’entrepôt …
département des ressources humaines, à propos des
possibilités de promotion dans l’entreprise.
Dachser mise sur le recrutement interne pour assurer la relève de
ses cadres. Pourquoi ?
Nos collaborateurs disposant d’un savoir et d’une expérience tout à fait spécifiques ont un rôle décisif à jouer pour la réussite et le développement futurs
de Dachser. Les plus motivés d’entre eux peuvent bénéficier de programmes de
progression ciblés, débouchant sur des possibilités de promotion à l’intérieur
de l’entreprise.
Comment s’exprime le soutien aux plans de carrière personnels ?
Dachser pratique une gestion active des talents et veille à assurer la relève. En
concertation avec les collègues, nous définissons des pistes de développement
intéressantes. Les nombreuses agences Dachser, réparties dans le monde
entier, peuvent proposer un grand nombre d’opportunités attractives aux collaborateurs qui sont mobiles.
En quoi consistent précisément les « Placement Programs » ?
Ils concernent différents niveaux de l’encadrement et préparent les collaborateurs, de façon ciblée, à occuper dans l’entreprise la fonction souhaitée. Ils comprennent l’analyse du profil du collaborateur et différents modules, portant sur
des thèmes tels que le leadership, le changement, la prise de décision, la capacité à convaincre, et des éléments de gestion d’entreprise.
jets. En avril, parallèlement à son travail, il va
commencer des études de gestion d’entreprise.
En mai, il deviendra père de famille. A cela
s’ajoute la construction d’une maison. Si
bien que, dans l’immédiat, il ne devrait guère
avoir de temps à consacrer à ses loisirs préférés : le vélo et la cuisine.
D. Kunde
… lors des réunions d’équipe ...
Sur les possibilités de carrière
chez Dachser, vous trouverez plus
d’information sur Facebook
F
www.facebook.com/
dachsercareers
ou sur www.dachser.com
... et de l’organisation des tournées
DACHSER magazine
21
RÉSEAU : ESPACE ASIE-PACIFIQUE
UNE LOGISTIQUE
À VALEUR AJOUTÉE
Dachser poursuit l’extension de son réseau dans l’espace Asie-Pacifique.
Outre les prestations de fret aérien et maritime, le logisticien offre à ses clients
du monde entier des solutions sur mesure de logistique contractuelle.
La logistique contractuelle s’adapte à l’individualité de chaque
client. Ses offres sur
mesure englobent les
prestations logistiques
telles que le transport, le transit et le
stockage, avec un
soutien informatique
personnalisé. Les
chaînes logistiques
étant connectées en
réseaux, d’une part
elles opèrent à moindre coût, et d’autre
part l’approvisionnement, l’entreposage
et la distribution
gagnent en qualité.
En Asie, le baromètre économique est
sur « croissance ». Même si récemment
l’euphorie des marchés y est légèrement retombée ‒ la Chine table sur 7,0 % de croissance pour 2015, alors qu’elle a connu un
taux de 7,3 % en 2014 ‒ les économistes
considèrent qu’en Asie-Pacifique (APAC) les
perspectives sont au beau fixe. Selon une
enquête de la Banque mondiale, Hong Kong
par exemple, qui offre des taux d’imposition
compétitifs aux entreprises, des conditions
de vie agréables à leurs dirigeants, et, sur un
plan général, qui jouit d’une infrastructure
fiable et d’une évolution dynamique, a la réputation de site économique extrêmement
attractif. L’enquête de la Banque mondiale a
classé Singapour au troisième rang des pays
les plus compétitifs dans le monde, après les
États-Unis et la Suisse.
« En Chine, la demande en prestations logistiques très poussées est particulièrement forte
dans les régions économiques déjà développées et à forte croissance, telles que la Bohai
Rim Area, dans les deltas du Yang Tsé et
de la Rivière des Perles, explique Edoardo
Podestá, Managing Director Asia Pacific chez
Dachser. Nous disposons d’un réseau d’entrepôts dont certains sont sous régime douanier.
En fonction des besoins, nous pouvons prendre en charge l’intégralité des procédures de
réception et de sortie des marchandises, d’inventaires et de passation de commandes en
nous appuyant sur notre système de gestion
d’entrepôt, Mikado », complète-t-il.
h
Une porte ouverte sur l’Asie
« Dachser élargit constamment son éventail
de prestations fret aérien et maritime, en lui
ajoutant des offres d’entreposage et de distribution. Les services à valeur ajoutée, les
22
DACHSER magazine
activités de conseil concernant des transports
particuliers à l’intérieur de l’Asie et les projets sur mesure de logistique contractuelle y
occupent une place de plus en plus importante », commente Karl-Heinz Krupp,
General Manager Contract Logistics Far
East. Bien des petites et moyennes entreprises, sitôt la décision prise de pénétrer sur
le marché asiatique, cherchent un soutien
solide pour mettre en place leur chaîne
d’approvisionnement. « Grâce à notre expérience du terrain local et à nos solutionsréseaux, nous pouvons leur proposer des stratégies pour atteindre leurs objectifs, poursuit Karl-Heinz Krupp. Au cours de notre
dialogue avec nos clients, nous attirons leur
attention sur certaines particularités du pays
en matière douanière, ou sur les possibilités
ouvertes dans l’espace APAC par les accords
de libre échange. Être informé sur les certifications requises pour les importations, ou
sur les solutions de distribution et d’entreposage, sous douane ou non, représente pour
les clients une importante valeur ajoutée. »
« Pour rendre plus efficientes nos solutions
clients, nous combinons des concepts sophistiqués, de production ou de distribution, avec
des systèmes informatiques standardisés et
des services logistiques à valeur ajoutée »,
explique Edoardo Podestá. Ces compétences
sont de plus en plus appréciées, notamment
par les clients internationaux opérant dans
l’espace Asie-Pacifique. « Depuis longtemps,
l’Asie n’est plus la simple prolongation des
ateliers de production d’entreprises travaillant à l’international », ajoute-t-il. La demande de produits venant d’Europe ou
d’autres pays du monde s’y fait de plus en
plus forte, influant aussi sur les flux de
marchandises à l’intérieur de l’Asie.
‡
RÉSEAU : ESPACE ASIE-PACIFIQUE
Shanghai, Chine : le transbordement
des marchandises est entre de bonnes mains
DACHSER magazine
23
RÉSEAU : ESPACE ASIE-PACIFIQUE
Services à valeur ajoutée à Shanghai
Activités d’avenir : entrepôt en Asie
Thomas Reuter,
Dachser COO
Air & Sea Logistics
« Grâce à son réseau et ses systèmes, Dachser
dispose d’une large gamme de possibilités
pour répondre aux exigences spécifiques
du marché asiatique », complète Edoardo
Podestá. Ces dernières années, dans le cadre
de son programme de stratégie Air & Sea
« Global », le logisticien, a systématiquement
étendu son réseau de partenaires et de filiales.
Thomas Reuter, Dachser COO Air & Sea
Logistics rappelle la stratégie qui soustend cette évolution : « Afin d’accompagner
nos clients sur tous les marchés, nous
créons de nouvelles filiales dans la région et
dans le monde entier. » Sous la direction
d’Edoardo Podestá, Dachser, présent en
Chine, à Singapour, à Taïwan, en Corée de
Sud, au Vietnam, au Bangladesh, en Inde,
en Indonésie, en Malaisie et en Thaïlande,
opère sur ces marchés APAC depuis le siège
de Hong Kong.
Relever les défis
Les clients internationaux sont toujours
plus demandeurs de services à valeur ajoutée, tels que la planification des processus
de production, l’emballage, l’étiquetage, ou
le montage de présentoirs pour les ventes
promotionnelles. « Pour être certains que
24
DACHSER magazine
Entreposage à Hong Kong
Afin d’accompagner nos clients
sur tous les marchés, nous créons de
nouvelles filiales dans la région
hh
nos collaborateurs sont toujours au top et
maîtrisent les possibilités offertes par les
outils Dachser et notre réseau mondial,
nous organisons régulièrement des sessions
de remise à niveau », explique Karl-Heinz
Krupp. Les collaborateurs sont également
formés à réunir les données pertinentes, à
les ordonner et à établir les statistiques
correspondantes.
Edoardo Podestá estime que Dachser se
trouve en bonne position pour s’affirmer dans
l’espace Asie-Pacifique : « Nos relations avec
nos clients de longue date reposent sur la
confiance, mais chaque jour nous devons
prouver que nous la méritons. Il nous faut
donc, partout dans le monde, continuer à
assurer notre étroite interconnexion par des
solutions innovantes. Nos clients apprécient
cette démarche, mais attendent aussi pour
eux-mêmes une optimisation constante. »
En d’autres termes : la logistique intelligente
a de beaux jours devant elle et invite à profiter des atouts qu’offre sa voie royale, la
logistique contractuelle.
M. Schick
DONNÉES PERSONNELLES
Karl-Heinz Krupp, originaire de Bad Honnef, près de
Bonn, travaille depuis 2006 chez Dachser. Après avoir
exercé, au siège de Kempten, la fonction de responsable
d’équipe pour les projets intercontinentaux de logistique
contractuelle, il a pris la direction de la logistique
contractuelle de l’agence de Cologne. Depuis octobre
2010, il est basé à Shanghai et en charge, en tant que General Manager
Contract Logistics chez Dachser Far East, de toutes les activités de
logistique contractuelle.
RÉSEAU : ESPACE ASIE-PACIFIQUE
Actuellement, les
entrepôts Dachser
sont situés en Chine, à
Singapour et à Taïwan.
Représenté également
au Bangladesh, en
Inde, en Indonésie,
en Malaisie, en Corée
du Sud, en Thaïlande
et au Vietnam, Dachser
dessert les marchés
de l’espace AsiePacifique depuis le
siège de Hong Kong.
Tianjin
Kunshan
Shanghai
Wuhu
Taipei
Guangzhou
Shenzhen
Hong Kong
Singapour
DACHSER magazine
25
COMPÉTENCES
RÉSEAU
Plus de capacités de transbordement à Wrocław
Road Logistics
DACHSER AGRANDIT
SON AGENCE
DE WROCŁAW
Wrocław est en passe de devenir le troisième plus grand site Dachser en
Pologne : un avantage pour les clients polonais tournés vers l’exportation.
Dachser compte huit filiales en Pologne, dont
celle de Wrocław, implantée en 2011. À ses
5 000 m2 de stockage et 500 m2 de bureaux
existants, vont venir s’ajouter 3 000 m2 de
surface d’entreposage et 250 m2 de bureaux
supplémentaires. Wrocław va ainsi devenir
le troisième plus grand site Dachser du
pays. « Nos clients se tournent de plus en plus
vers l’exportation. Le volume de leurs envois
a régulièrement augmenté ces dernières an-
Dachser dessert de nombreuses
destinations européennes depuis Wrocław
26
DACHSER magazine
nées. Cette extension des capacités d’entreposage et de transbordement va nous permettre de traiter ces envois avec une efficacité accrue et d’accompagner nos clients
dans leur croissance », explique Michal
Simkowski. Depuis Wrocław, Dachser dessert de nombreuses destinations européennes, notamment l’Allemagne et la France,
mais aussi la République tchèque, la Slovaquie, l’Espagne et l’Italie.
RÉSEAU
+++ GARDEN PARTY +++ Dachser
France est le partenaire officiel du
salon « Le Cercle des Saisons ». Cette
manifestation spectaculaire du monde
du jardin et du bricolage aura lieu du
19 au 21 mai sur l’hippodrome de
Chantilly, au nord de Paris. +++
En décor pour le salon du jardin :
le château de Chantilly
+++ NOUVELLE FORMULE POUR LE ROYAUMEUNI +++ Dachser Royaume-Uni est devenu membre de la Chemical Business Association (CBA),
qui défend les intérêts de sociétés fabriquant ou
transformant des produits chimiques, ainsi que
de leurs prestataires logistiques. « L’adhésion de
Dachser souligne son engagement dans le domaine de la chimie », explique Nick Lowe, Managing Director de Dachser Royaume-Uni. Il précise
également que la CBA est la voix la plus influente
Pour le commerce mondial, Shanghai est une
importante plate-forme de transbordement
+++ DISTINCTION POUR UN ENTREPÔT SOUS
DOUANE +++ Sur l’aéroport Pudong de Shanghai, le
« customs-supervised warehouse » de la société Dachser
Shangai Co. Ltd. a été classé dans le Top 10 des entrepôts implantés sur ce site. Le logisticien a reçu récemment cette distinction à l’issue de l’évaluation d’un grand
nombre de critères, portant sur ses prestations logistiques, ses standards et ses systèmes informatiques.
de la chaîne d’approvisionnement de la chimie.
Dachser pourra donc contribuer à enrichir l’expérience de ce groupement en mettant à sa disposition son expertise en matière de logistique
des produits chimiques. Nick Lowe espère pour
Dachser et ses clients des retombées favorables :
« Le secteur des industries chimiques de GrandeBretagne a un fort potentiel d’exportation. L’adhésion de Dachser à la CBA renforce sa position
sur ce secteur industriel très important. » +++
L’attribution de cette distinction témoignant d’un très
haut niveau de qualité, les clients en tirent avantage :
lors du passage en douane dans ce « customs-supervised warehouse », leurs envois sont traités en priorité.
Importation et exportation en sont considérablement
accélérées et simplifiées. +++
+++ EXTENSION DES CAPACITÉS Á ÖHRINGEN +++ Trois ans après l’ouverture du centre logistique, Dachser renforce
sa présence sur le site d’Öhringen, dans le Bade-Wurtemberg. Il fait construire, dans la zone d’activités de Flürle, un
nouvel entrepôt (16 000 m2, plus un bâtiment administratif) dédié à la logistique contractuelle. Les capacités supplémentaires sont déjà réservées aux deux tiers pour les marchandises d’un gros client. L’entrepôt vient compléter les 5 300 m2
du terminal de transbordement déjà existant. Les nouvelles installations vont entrer en service en novembre 2015, le nombre des collaborateurs du site passant de 120 à 155. +++
DACHSER magazine
27
RÉSEAU : FINLANDE ET PAYS BALTES
SUR LES NOUVEAUX CHEMINS DU
NORD
DE L’EUROPE
Dans le Nord-Est de l’Europe, les régions environnant Helsinki et Tallinn se fondent en
un espace économique dynamique et interconnecté. Après être entré sur le marché
finlandais du trafic routier, Dachser a acquis la majorité des parts dans l’entreprise
de transport (fret aérien et maritime) Oy Waco Logistics Finland. C’est une opération
importante, dont l’impact est sensible au-delà du Nord-Est de l’Europe.
28
DACHSER magazine
RÉSEAU : FINLANDE ET PAYS BALTES
Talsinki : formé artificiellement et
n’ayant rien d’officiel, ce nom désigne
un nouvel espace économique qui prospère,
plein de dynamisme, autour d’Helsinki
(Finlande) et de Tallinn (Estonie). Sur les
rives du golfe de Finlande vivent environ
1,5 million de personnes que séparent seulement 80 km ou 100 minutes de traversée.
Après l’adhésion à l’UE, en 2004, de l’ancienne République soviétique d’Estonie, les
deux capitales se sont rapprochées, renouant
et approfondissant leurs relations historiques
et leurs échanges bénéfiques.
Aujourd’hui près de 400 000 personnes par
mois franchissent le golfe de Finlande dans
les deux sens, ce qui fait de cette traversée la
plus fréquentée d’Europe, après celle de
Calais à Douvres. Outre les échanges humains de chaque jour et les contacts culturels,
ces rencontres ont généré d’excellentes initiatives économiques bénéficiant à tout l’espace autour de la Baltique.
h
Une porte ouverte sur le monde
(nordique) : le port d’Helsinki
Étendre le réseau
« C’est l’une des raisons pour lesquelles,
en 2014, nous sommes entrés sur le marché finlandais du trafic routier », explique
Michael Schilling, COO Road Logistics
chez Dachser. À cet effet, le logisticien a créé
une joint venture avec ACE Logistics Group,
dont le siège se trouve à Tallinn. Depuis près
de 18 ans déjà, Dachser travaille avec cette
entreprise dans les pays baltes. Ensemble, les
deux partenaires ont ouvert à Vantaa, à proximité de la capitale finlandaise, un site d’entreposage et de transbordement de 1 200 m2
à partir duquel, via les eurohubs et dans des
délais pré-déterminés, les marchandises finlandaises destinées à l’exportation peuvent
être distribuées dans toute l’Europe. La
Finlande envoie vers l’Allemagne surtout du
bois, du papier, du carton, du pétrole, des
articles électroniques de précision tels que
des moniteurs de fréquence cardiaque ou des
montres de sport. En échange, l’Allemagne
expédie par la route des biens de consommation comme des pièces automobiles, des
machines ou des produits chimiques.
La plate-forme de Vantaa est idéalement située. « Le marché du trafic routier est localisé
pour 85 % dans le triangle formé par les villes
Helsinki, Turku et Tampere », souligne Tuomas
Leimio, Managing Director Dachser Finland Oy. De plus, la majorité des clients
finlandais exportateurs ou importateurs se ‡
DACHSER magazine
29
RÉSEAU : FINLANDE ET PAYS BALTES
Helsinki, capitale de la Finlande
La cathédrale de Tallinn
trouvent à proximité immédiate. La région
d’Helsinki, où vivent la plupart des 5,5 millions de Finlandais, joue un rôle majeur : elle
produit environ un tiers du produit intérieur
brut. C’est donc en grande partie pour profiter du réseau logistique et de la présence de
main d’œuvre que la plupart des sociétés finlandaises et internationales ont choisi l’agglomération d’Helsinki pour y implanter leur
siège. C’est le cas par exemple du prestataire
de services téléphoniques Elisa, des grands
groupes de médias Otava et Sanoma, ainsi
Le golfe de Finlande
est un bras de la mer
Baltique. Long de 390
km, il couvre, d’est en
ouest, une surface de
29 500 km2 avec, à
son extrémité orientale
l’embouchure de la
Neva. Sa plus grande
profondeur (121 m
sous la surface de la
mer) a été mesurée
au nord-est de Tallinn.
que des détaillants Kesko, HOK-Elanto et
de la chaîne de grands magasins Stockmann.
La logistique comme facteur
de réussite
La logistique fonctionne bien dans le pays et
toutes les entreprises en profitent. D’après le
Logistic Performance Index de la Banque
mondiale, qui observe la compétitivité de 155
pays à l’échelle mondiale, le pays aux mille lacs
se classait en 2012 parmi les dix premiers. Depuis, cependant, la Finlande a perdu du terrain.
INFO
Sur le plan économique, la Finlande a énormément profité de la mondialisation.
L’impact de la crise économique mondiale n’en a été que plus dur. Selon les
calculs du ministère des finances finlandais, après deux années consécutives
de recul, le PIB a stagné en 2014. Une légère reprise de l’activité économique
devrait intervenir en 2015 et 2016.
Évolution économique en Finlande
Produit intérieur brut
(évolution en pourcentage et en valeur réelle)
-1,0
2012
0,2
1,0
1,1
2014
2015
2016
-1,4
2013
Source : Chambre de commerce
Depuis 2011, la conjoncture a évolué de façon plus favorable dans les pays
baltes que dans les autres pays membres de l’UE. Outre le transport, la logistique et les télécommunications, l’industrie de transformation représente
un des secteurs économiques les plus importants. En Estonie, celui-ci compte
pour 18 % dans le PIB, pour 14 % en Lettonie et pour presque un quart en
Lituanie. Dans ce cadre, ce sont l’industrie du bois, du papier, du meuble et de
la construction mécanique ‒ en Lituanie également les industries chimique
et textile ‒ qui jouent le plus grand rôle.
30
DACHSER magazine
RÉSEAU : FINLANDE ET PAYS BALTES
La Finlande est un
marché plein d’avenir.
Nous voulons faire de Dachser
l’un des leaders de la logistique en
Europe nord-orientale
hh
EN BREF
Tuomas Leimio, Managing Director Dachser Finland Oy,
et Juha Isohanni, Managing Director, Dachser Finland Air & Sea Logistics Oy
Finlande
Pour continuer à faire valoir ses avantages, la
Finlande consent de gros investissements.
Le gouvernement envisage de dépenser d’ici
2022 environ 4,8 milliards d’euros pour améliorer l’infrastructure. Sur cette somme, de
2012 à 2015, 445 millions sont consacrés aux
voies ferrées et 710 millions au réseau routier.
Jens Lengefeld, Head of Partners, Hub
&Traffic Organization chez Dachser, et son
équipe font en sorte qu’un grand nombre de
caisses mobiles et de remorques portant couleurs et nom de Dachser circulent sur ces voies
de communication. L’expert en logistique
s’attend en effet à ce que l’augmentation des
taxes sur le fuel lourd, si souvent annoncée,
une fois devenue effective amène une bonne
partie du trafic maritime à se porter sur le
transport routier.
Entre autres, une liaison par camions, à horaires fixes, a été installée entre la Pologne et
Helsinki via Tallinn. Elle relie directement
les régions entre elles et optimise les délais. Il
apparaît en effet clairement que les fabricants
finlandais, cherchant à être compétitifs sur
les marchés internationaux, ont à cœur de raccourcir leurs délais de livraison. « Nos clients
cherchent un prestataire qui, présent dans
toute l’Europe, soit en mesure d’offrir partout
le même niveau de qualité », souligne Jens
Lengefeld. « Actuellement, Dachser traite
plus de 8 000 envois par mois vers la Finlande.
Mobilité permanente : navire brise-glace
dans le golfe de Finlande
Cela ouvre de nombreuses possibilités. »
Quotidiennement des liaisons relient l’Allemagne, la Scandinavie, la Pologne et les PaysBas à la Finlande.
Superficie : 338 424 km2
Population : 5,439 millions
d’habitants (2013)
Capitale : Helsinki
Un marché extrêmement attractif
Le commerce extérieur finlandais ayant augmenté de 5 % en 2013 , le volume de biens
transportés s’est élevé à 104 millions de
tonnes. « Cela fait de la Finlande un marché
extrêmement attractif, pour le transport
maritime et aérien aussi », explique Thomas
Reuter, COO Dachser Air & Sea Logistics.
L’année dernière déjà, Dachser a renforcé
son engagement de façon ciblée et acquis la
majorité des parts de Oy Waco Logistics
Finland, entreprise finlandaise de transport
de fret aérien et maritime.
« Depuis octobre 2014, notre raison sociale
est devenue : Dachser Finland Air & Sea
Logistics Oy », précise Juha Isohanni, Managing Director of Dachser Finland Air & Sea
Logistics Oy. L’entreprise emploie 52 personnes sur les sites de Vantaa et Lahti, dans
le Sud, Oulu dans le Nord et Tempere dans
le Sud-Ouest. Elle a généré l’année dernière
un chiffre d’affaires de 28 millions d’euros.
« Depuis 2011, nous avons augmenté notre
chiffre d’affaires de 50 % et obtenu pour 2013,
2014 et 2015 un triple A de notation financière, souligne Juha Isohanni. La plupart de
nos clients sont actuellement des petites et
moyennes entreprises finlandaises. Il est important, pour notre stratégie de croissance,
de veiller au bon équilibre entre importations
et exportations. » D’une façon générale, importations, exportations, fret aérien et fret
maritime sont les quatre piliers sur lesquels
repose la croissance future.
Avec son collègue Tuomas Leimio, il travaille
maintenant à faire encore mieux connaître le
nom de Dachser parmi les responsables de la
logistique des entreprises finlandaises. Les
conditions sont favorables, puisque les noms
de Dachser Finland Oy et Dachser Finland
PIB : 265,49 milliards d’euros (2013)
Estonie
Superficie : 45 226 km2
Population : 1,325 millions
d’habitants (2013)
Capitale : Tallinn
PIB : 24,48 milliards de dollars US
(2013)
Lettonie
Superficie : 64 589 km2
Population : 2,013 millions
d’habitants (2013)
Capitale : Riga
PIB : 30,96 milliards de dollars US
(2013)
Lituanie
Superficie : 65 200 km2
Population : 2,956 millions
d’habitants (2013)
Capitale : Vilnius
PIB : 45,93 milliards de dollars US
(2013)
Source : Banque mondiale
Air & Sea Logistics sont déjà synonymes de
réseau mondial mais également de systèmes
informatiques très performants. Les industriels finlandais peuvent donc saisir ces opportunités d’optimiser leurs délais de transport et la gestion de leur chaîne d’approvisionnement. La prochaine étape prévoit
d’ouvrir un nouveau site Dachser Air & Sea
Logistics dans l’Ouest du pays.
K. Fink
DACHSER magazine
31
ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER
BERNHARD SIMON RENCONTRE ...
KISHOR SRIDHAR
Peut-on « vacciner » les entreprises contre les crises ? Bernhard Simon s’entretient
avec Kishor H. Sridhar, spécialiste du comportement en économie et auteur de
best-sellers, sur la nécessité pour les entreprises de jouir d’une santé robuste afin
d’affronter l’avenir dans un monde interconnecté.
Aujourd’hui, avez-vous déjà pu observer
que quelque chose n’était pas « raisonnable » ?
Kishor Sridhar : Oui. Pour venir ici, j’ai
partagé un compartiment de train avec un autre voyageur. Ayant commis une erreur lors de
l’achat de son billet, il avait payé 7,90 € de
moins que prévu. Lorsqu’il a voulu régler le
complément auprès du contrôleur, celui-ci l’a
traité comme un criminel. S’en sont ensuivis
quelques échanges assez vifs. Le calme n’est
revenu qu’une fois le contrôleur descendu de
ses grands chevaux. Cet incident n’avait vraiment rien de « raisonnable ». La conclusion
que mon compagnon de voyage en a tirée,
me semble, en revanche, très raisonnable :
Moi, le train ? Plus jamais !
Rationalité et planification vont-elles toujours de pair ?
« L’homo irrationalis »
correspond bien
mieux à la nature humaine
que « l’homo œconomicus »,
guidé par la raison
hh
Kishor H. Sridhar
32
DACHSER magazine
Bernhard Simon : L’une est la condition
de l’autre, sans que l’irrationalité exclue la
possibilité de planifier. Je ne peux parler
d’irrationalité que si j’ai auparavant fait l’expérience de son contraire, à savoir la possibilité de planifier. De temps en temps, il peut
être décisif, pour progresser, de s’affranchir
délibérément des règles strictes auxquelles
on s’est soumis et de s’en fixer d’autres. Une
entreprise, dont la gestion serait réglée une
fois pour toutes jusque dans les moindres
détails, n’aurait pas la possibilité d’évoluer.
K. Sridhar : « L’homo irrationalis » correspond bien mieux à la nature humaine que
« l’homo œconomicus », guidé par la raison.
Et c’est bien ainsi. S’il poursuit toujours son
plan sans dévier d’un iota, l’homme se prive
de la possibilité de s’adapter quand les conditions posées par son environnement se modifient et que les effets des sunk costs (coûts
non récupérables) se font sentir.
C’est-à-dire ?
K. Sridhar : Les sunk costs sont un phénomène découvert et mis en évidence par
les psychologues Hal Arkes et Catherine
Blumer : plus on a investi dans un projet,
moins on se sent capable de décider de l’interrompre avant terme, même si ses chances
de réussite sont quasi nulles. Tous les gens
ou presque, bien que sachant qu’ils investissent à fonds perdus, ont tendance à continuer,
comme guidés par une règle : nous avons déjà
consacré tellement de travail à ce projet que
nous ne pouvons tout simplement pas l’arrêter. Pourtant, c’est toujours plus d’argent
jeté par la fenêtre. Si nous avons commis des
erreurs par le passé, nous n’avons pas le droit
de les répéter, sciemment, par la suite. Il faut
sans cesse nous demander si nous referions
aujourd’hui ce qu’hier encore nous jugions
approprié.
B. Simon : Cette attitude a de sérieuses répercussions sur le concept de stratégie. Les
modèles classiques de stratégie comprenaient
celle-ci comme un système soumis au déterminisme : tous les événements, et notamment
ceux à venir, sont déterminés par tout ce qui
les a précédés. Mais, les marchés et leurs acteurs évoluant en dehors de cette conception
théorique, les stratégies déterministes se sont
avérées bien trop statiques pour produire
une réussite durable. Aujourd’hui, les entreprises doivent être assez dynamiques pour
accompagner l’évolution toujours plus rapide
du monde et des marchés. Ne pourront s’imposer que celles qui sauront réagir à des scénarios toujours nouveaux, à des situations
parfois surprenantes et difficiles, et apporter
de nouvelles réponses à ces défis.
K. Sridhar : À l’ère de la mondialisation et
des évolutions permanentes, il nous faut
constamment revoir notre façon de penser.
ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER
Le chemin des écoliers
est parfois le meilleur pour
parvenir à son but
S’enfermer dans une stratégie définie une
fois pour toutes, c’est n’assumer aucune responsabilité et tout simplement abdiquer.
Je compare volontiers la stratégie aux systèmes de navigation intelligents. Si je veux
adapter ma conduite à la circulation et éviter
les embouteillages, je dois me doter d’un
système actualisé en permanence qui me guidera sur l’itinéraire optimal et me conduira
sûrement et tranquillement à destination.
Les stratégies doivent donc indiquer la direction à suivre sans se figer comme des rails
qu’il n’est pas possible de quitter pour corriger l’itinéraire.
Quel est, dans ce contexte, le rôle de
l’équipe dirigeante ?
K. Sridhar : Il incombe aux dirigeants de
créer les conditions qui permettent à chacun
de remettre en question sa personne, sa
pensée, son action, dans une recherche critique et constructive. Et ce, à tous les échelons, car c’est en effet le plus souvent à la
base de l’entreprise que germent les innovations les plus marquantes. Ce questionnement et ces échanges directs entre tous les
services forment le terreau sur lequel se développent les idées nouvelles.
B. Simon : Les collaborateurs ont besoin
d’objectifs dynamiques auxquels ils puissent
adhérer sur le plan émotionnel. A l’intérieur de l’entreprise, il leur faut des espaces de
communication propices à la génération
d’énergie, à l’élaboration de nouvelles solutions et à l’émergence de cet élan qui les entraînera vers des mondes nouveaux.
Quelle incidence cela a-t-il sur la communication à l’intérieur de l’entreprise ?
B. Simon : Au cours de son histoire,
Dachser a toujours cherché à enthousiasmer
ses collaborateurs pour des idées, afin qu’ils
puissent eux-mêmes épanouir leurs propres
capacités à entreprendre et contribuent à
faire avancer l’entreprise. Citons, comme
exemple, les couleurs qui maintenant nous
caractérisent : il y a 30 ans environ, des collègues néerlandais eurent l’idée de présenter
le stand Dachser d’un salon local en jaune
et bleu, des couleurs qu’ils trouvaient plus
modernes, plus gaies. Cette incartade leur
attira les foudres de la maison mère. Mais,
finalement, les couleurs plurent à tous, tant
et si bien qu’elles devinrent et sont encore
les couleurs emblématiques de Dachser.
Monsieur Sridhar, vous recommandez aux
entreprises de se « vacciner » contre la crise.
Qu'entendez-vous par là ?
K. Sridhar : Le « vaccin contre la crise » agit
tout comme ceux que nous connaissons pour
les êtres vivants. Nous ne pouvons pas prévenir toutes les maladies qui risquent de nous
toucher, mais nous pouvons préparer le système immunitaire à réagir de façon rapide
et souple aux attaques d’agents pathogènes.
Les principes actifs du vaccin sont au nombre de trois : réceptivité aux impressions extérieures, analyse appliquée à soi-même et
communication interne. Il faut donc que
nous sachions détecter les symptômes de
crise, les évaluer et rendre intelligibles à tous
les mesures du traitement. À ce stade, il
convient de pratiquer avec précaution la
communication interne et transversale nécessaire entre les différents services. Chacun
d’eux représente, en effet, pour ses employés
un territoire familier à l’intérieur duquel ils
se sentent en sécurité et sont habitués à
évoluer. Mais, en cas de crise, s’ils se replient
sur eux-mêmes, cela ne mène à rien. Un
corps vivant ne lutte pas contre une maladie
en isolant chacun de ses organes.
B. Simon : Dachser doit essentiellement à
la décentralisation sa bonne résistance face
aux crises : les agences agissent chacune
comme une entreprise dans l’entreprise. Une
gestion patriarcale de l’entreprise, qui imposerait à tous les décisions prises en haut
lieu, serait vouée à l’échec. Pour être adop- ‡
DACHSER magazine
33
ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER
Une entreprise,
dont la gestion serait
réglée une fois pour toutes
jusque dans les moindres
détails, n’aurait pas la possibilité
d’évoluer
hh
Bernhard Simon
tée par l’ensemble de l’entreprise, chaque idée
doit en avoir parcouru toutes les instances,
même pour la prise très rapide de décisions.
Nous disposons de structures de communication interne éprouvées, accompagnant
efficacement, à tous les échelons, les processus permettant aux collaborateurs de se forger une opinion. C’est pourquoi, même en
cas d’urgence, nous sommes parvenus à toucher très rapidement toute l’entreprise, jusque
dans ses moindres ramifications. Ses 25 000
collaborateurs ont alors pu adhérer à nos
décisions.
K. Sridhar : Les marchés et leur complexité
croissante exigent autre chose que des décisions solitaires, prises à la tête de l’entreprise.
J’ai souvent l’occasion de le constater lorsque
le patron de l’entreprise en est aussi le propriétaire. Le patriarche veut alors à tout prix
imposer ses façons de voir. Il part du principe
qu’étant à l’origine de la réussite de l’entreprise, il est le mieux placé pour savoir ce
qu’il faut faire et que les éventuels problèmes
ne lui sont pas imputables.
34
DACHSER magazine
B. Simon : Une décision repose toujours
sur une idée. Celle-ci doit être crédible, trouver l’adhésion des différents acteurs, être mise
en œuvre concrètement. Elle n’a sinon aucune
chance d’aboutir. Sur ce plan, je constate que
les entreprises familiales ont, sur les sociétés
cotées en bourse, l’avantage de pouvoir garder
le cap qu’elles se sont donné sans devoir tenir
compte des effets à court terme, souvent
contre-productifs, des cours fluctuants de la
Bourse. Ces entreprises cotées en Bourse ne
laissent pas à leurs gestionnaires, même aux
plus compétents, la possibilité de « vacciner »
l’entreprise contre la crise, puis de traverser
la tempête en tenant la barre du navire d’une
main ferme pour faire route vers la prochaine étape.
DONNÉES
PERSONNELLES
Kishor H. Sridhar
est auteur de livres, coach et
chargé de cours dans divers
établissements supérieurs
nationaux et internationaux.
S’appuyant sur la psychologie
du comportement appliquée à
l’économie, il élabore des plans
d’action visant, dans le cadre
de l’entreprise, à supprimer les
blocages, gérer le développement ou mener une restructura-
Tester les idées nouvelles, prendre le risque
d'un possible échec, c’est très louable.
Mais qui peut vraiment se le permettre ?
B. Simon : La logistique est un secteur
constamment confronté à de nouveaux défis
et dont les marges et les profits restent très
minces. Nous ne bénéficions, pour ainsi dire,
d’aucun soutien de la part de la classe politique. Nos prestations de services sont devenues si complexes qu’elles sont difficiles à appréhender de l’extérieur. Nous ne pouvons
donc guère nous permettre de commettre des
erreurs. Une préoccupation nous anime tous
les jours, nous incite et nous aide à répondre
aux défis par les solutions appropriées : comment encore améliorer notre efficience et
le succès de nos clients ?
K. Sridhar : La nécessité permanente de
s’adapter exerce une influence tout à fait
positive sur la robustesse et la résistance des
entreprises. C’est comme un arbre qui pousse
en contournant un obstacle et pourtant atteint une très belle taille. Se repenser sans
cesse en fonction des situations pour continuer à grandir, s’appuyer sur les erreurs commises, les crises traversées et l’expérience
que l’on en a tirée – c’est la clé d’une réussite
durable.
B. Simon : Toujours garder le regard tourné
vers l’avant, ne surtout pas se complaire dans
l’autosatisfaction, c’est essentiel. Nous avons
coutume de dire : rien n'est plus dangereux
pour le succès que le succès. Ce qui fait avancer Dachser, ce sont les idées, la motivation
et l’empathie partagées dans notre tâche
commune si bien que, chaque jour, j’ai plaisir
à me lever, curieux de ce que va m’apporter
cette nouvelle journée.
tion. Son concept de « vaccin
contre la crise » considère
« l’approche irrationnelle
comme la clé de la réussite ».
Bernhard Simon
constate que l’entreprise
Dachser, au cours des 85 ans
de son histoire, a dû évoluer en
permanence pour s’adapter
aux nouvelles situations des
marchés. « Ce sont toujours les
hommes qui sont artisans de
l’innovation », déclare-t-il,
considérant que l’expérience
des collaborateurs et l’ouverture
de leurs échanges, entre eux
et avec les clients, ramènent
toujours aux origines de l’entreprise et à sa mission – jeter des
ponts vers l’avenir.
BONNES NOUVELLES
MUNIQUE –
MUNICH –
MÜNCHEN
« Logistics makes it happen. » C’est le mot d’ordre du
15ème salon « transport logistic » qui aura lieu du 5 au 8 mai
à Munich. Le rendez-vous le plus important du monde
en matière de logistique sera, cette année, un événement
majeur pour Bianca Barella de Dachser Brésil. Spécialiste
de la communication pour l’Amérique latine, elle y sera
membre de l’équipe Dachser constituée de collaborateurs
de nos filiales du monde entier. « Je me réjouis tout particulièrement de pouvoir rencontrer personnellement mes collègues et des clients venant des quatre coins du monde »,
confie-t-elle. C’est à Campinas (État fédéral de São Paulo),
à 12 heures de vol de Munich, qu’elle travaille pour Dachser.
« Le salon représente pour moi une expérience unique et
riche. À bientôt au stand Dachser, hall B6 » !
DACHSER magazine
35

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