Edition 1/15
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ÉDITION 1/2015 magazine UN MONDE DE LOGISTIQUE INTELLIGENTE CAP SUR L’AVENIR STRATÉGIES POUR ENTREPRISES EN MUTATION EUROPE DU NORD-EST DE LA FINLANDE ET DES PAYS BALTES SOUFFLE UN VENT NOUVEAU AIR & SEA LOGISTIQUE CONTRACTUELLE POUR L’EXTRÊME-ORIENT DES CHIFFRES QUI COMPTENT ÉMISSION TRANSMISSION RÉCEPTION L’information, c’est tout. Mais tout n’est pas information : encore faut-il que le message parvienne à destination. 101 ans 8 par minute, ont été nécessaires pour l’acheminement c’est le rythme auquel d’une bouteille à la mer : repêchée en 2014 les Indiens d’Amérique dans la mer Baltique, elle avait été du Nord envoyaient jetée à la mer, à Kiel, par un Berlinois. des signaux de fumée, Elle contenait une carte ainsi que des timbres visibles par beau temps destinés à affranchir le retour à son expéditeur. jusqu’à 20 kilomètres. 100 km/h, 16 kg, c’est la vitesse que peut c’est le poids du premier téléphone de voiture atteindre un pigeon voyageur bien entraîné. connu. De la taille d’une valise, il fut installé en 1952 dans un taxi à Brême. Son prix : S’il transporte une clé USB 15 000 DM, le triple du prix d’une Coccinelle de plusieurs GB, il a toutes VW. Aujourd’hui, les téléphones mobiles les les chances, sur de courtes plus légers ne pèsent pas plus de 35 g. distances, d’avoir un débit plus rapide qu’Internet. 1 235 km/h, 7,2 terabits par seconde ont été transmis, en août 2014, c’est, par temps sec et à 20°C, par Apollo South, le système la vitesse de propagation du son. de câbles sous-marins en Pendant des millénaires, on s’est fibres optiques, reliant sur servi de tambours pour transmettre des informations 6 500 km les États-Unis et la France : une capacité urgentes – ce que font encore les autochtones de de transmission trois fois supérieure à celle des câbles Papouasie-Nouvelle-Guinée. sous-marins conventionnels. 618 725 tweets par minute ont été postés lors de la finale Argentine-Allemagne de la Coupe du Monde de football ‒ un record du monde. Pendant cette même finale, Facebook a enregistré 280 millions d’interactions. 02 DACHSER magazine SOMMAIRE DOSSIER Cap sur l’avenir : Des stratégies pour améliorer adaptabilité et orientation processus des entreprises 04 FORUM Hommes et marchés : Salon transport logistic 2015 et standards de sécurité informatique : un aperçu Essai : Éloge de la commodité : tout ce qui facilite la vie 10 14 04 COMPÉTENCES Des liens directs : Entreposage Les métiers de la logistique : Arrivages Food Logistics Air & Sea: Services de logistique contractuelle en Asie-Pacifique 16 20 22 RÉSEAU Compétences réseau : Nouvelles du monde Dachser Finlande et pays baltes : Dynamisme de l’Europe du Nord 16 26 28 ESPACE ÉCHANGES Motivation : Bernhard Simon rencontre le spécialiste de l’économie comportementale Kishor H. Sridhar 32 BONNES NOUVELLES Destination Munich : Le grand saut : du pain de sucre au salon de la logistique 20 35 F De plus amples informations dans notre DACHSER eLetter (en anglais). 28 DACHSER magazine Éditeur : DACHSER SE, Thomas-Dachser-Str. 2, D – 87439 Kempten, Internet: www.dachser.com Directeur de la publication : Dr. Andreas Froschmayer Rédacteur en chef : Christian Auchter, tél. : +49 831 5916-1426, fax : +49 831 5916-8-1426, e-mail : [email protected], Martin Neft, tél : +49 8315916-1420, e-mail : [email protected] Comité de Rédaction : Theresia Gläser, Christian Weber Assistante de rédaction : Andrea Reiter, tél.: +49 831 5916-1424, e-mail : [email protected] Production : C3 Creative Code and Content GmbH, Heiligegeistkirchplatz 1, D – 10178 Berlin, tél. : +49 30 44032-0, e-mail : [email protected], Associés de la Sarl C3 Creative Code and Content : Société Burda à responsabilité limitée, Offenburg, et KB Holding GmbH, Berlin, chacune à hauteur de 50 %. Associée unique de la société Burda à responsabilité limitée : Burda Media Holding Kommanditgesellschaft, Offenburg. Associés de la KB Holding GmbH : Lukas Kircher (gérant, Berlin) et Rainer Burkhardt (gérant, Berlin), à hauteur de 50 % chacun. Chef de projet auprès de C3 : Marcus Schick Conception : Ralph Zimmermann, Kerstin Spörer Crédit photos : photos internes sauf thinkstockfotos.de (p. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 8, 12, 13, 14, 15, 25, 27, 30, 31), Elbe&Flut (p. 3, 20, 21), DNV GL (p. 13), AL-KO (p. 18), Arto Satuli/Port of Helsinki (p. 28, 29), Fabio Barella/Kaka Pilat (p. 35) Illustration : Ralph Zimmermann (p. 32–34) Impression : Holzer Druck und Medien Druckerei und Zeitungsverlag GmbH, Fridolin-Holzer-Str. 22-24, D – 88171 Weiler im Allgäu Tirage : 40 000 ex. / 56ème année Périodicité : trimestrielle Langues : allemand, anglais, français, espagnol. Le DACHSER magazine est imprimé sur papier NovaTech, certifié FSC®-Mix, fabriqué à partir de bois issu de forêts gérées durablement. DACHSER magazine 03 DOSSIER 04 DACHSER magazine DOSSIER CAP SUR L’AVENIR Des équipes fortement motivées, ouvertes au changement et dirigées avec prévoyance, c’est l’équipage qu’il faut aux entreprises pour faire route vers leurs objectifs. Surtout par gros temps. Dans cet esprit, Dachser suit des stratégies visant à renforcer sa faculté d’adaptation et l’accent mis sur les processus. En décembre 1930, Thomas Dachser n’est quand même pas très rassuré, quand il démarre son camion avec un chargement complet de fromage de l’Allgäu à destination de la Rhénanie. Il prend l’initiative, plutôt risquée en pleine crise économique mondiale, de fonder une entreprise de transport ! Son « business plan » : transporter du fromage à l’aller, des produits industriels au retour. Assurer à ses clients, tous secteurs d’activités confondus, l’avantage d’un transport efficient et rentable de leurs marchandises ‒ son principe prévaut aujourd’hui encore. Près de 85 ans plus tard, la petite entreprise régionale, au chiffre d’affaires de quelques milliers de Reichsmark, est devenue un acteur mondial, fort de 25 000 collaborateurs, implanté dans 42 pays, et générant un chiffre d’affaires annuel de plus de cinq milliards d’euros. Que cette croissance ait pu se réaliser, en dépit de profonds bouleversements historiques ‒ la reconstruction suite à la seconde guerre mondiale, la libéralisation de la circulation des biens depuis les années 90 et, au 21ème siècle, l’avancée fulgurante de la mondialisation – c’est presque incroyable. Pour Bernhard Simon, CEO de Dachser, l’entreprise de logistique est toujours animée du même esprit d’entreprise dont a fait preuve Thomas Dachser, mais sur lequel s’est greffée la volonté d’assurer à l’entreprise un dévelop- h Qui veut aller loin, doit regarder loin pement dynamique. « Nous sommes parvenus, non seulement à relever tous les défis successifs, mais aussi à préserver l’identité de notre entreprise familiale. La stabilité de son socle de valeurs la rend apte à affronter l’internationalisation croissante. Aujourd’hui, nous conjuguons toutes nos activités, pour offrir à nos clients des solutions Supply Chain intermodales et intégrées », déclare le petit-fils de Thomas Dachser. Certes, la croissance ouvre aux entreprises des perspectives, mais pour Dachser elle ne représente pas une fin en soi, souligne Andreas Froschmayer, Corporate Director Corporate Development, Strategy & Public Relations. « Il y a quatre ans, nous avions placé la rencontre mondiale des cadres supérieurs, la Global Leadership Conference, sous la devise « Making Dachser ready for generations to come », et nous nous étions donné pour tâche d’imaginer ensemble une nouvelle « maison Dachser » et de la remplir de vie, rappelle-til. Dans l’intérêt de nos clients, pour faire face à des situations toujours plus complexes, il faut que Dachser et ses réseaux continuent à croître, sainement. » Sa stratégie, sa « boussole » en quelque sorte, lui indique le cap à tenir pour arriver à destination. Dans l’Antiquité déjà, Aristote avait évoqué le rôle des stratèges : « Puisqu’on ne peut changer la direction du vent, il faut savoir comment bien se servir des voiles. » ‡ DACHSER magazine 05 DOSSIER Pour naviguer ensemble… Pour la plupart d’entre nous, il vaut mieux apprendre maintenant comment maîtriser le changement, développer son potentiel de leadership et aider son entreprise dans son processus de transformation. Pour la plupart d’entre nous, il vaut mieux, malgré tous les risques, prendre dès maintenant le tournant vers l’avenir. Le plus tôt étant le mieux. John P. Kotter, économiste ... tous à la manœuvre ! Une mer agitée Du fait de l’internationalisation et de la mondialisation, il devient de plus en plus complexe et difficile de piloter une entreprise soucieuse de croître avec les marchés. En mer, quand le vent se lève, violent et capricieux, les vagues se creusent. Pour y résister, Dachser a élaboré, ces dernières années, un nouveau concept de direction d’entreprise et l’a mis en œuvre par étapes, la dernière en 2014. « Il nous permet d’accentuer la décentralisation de la direction, assurée par des personnes qui, immergées dans la région, n’en gardent pas moins une vue d’ensemble sur l’entreprise, explique Bernhard Simon. Dans les régions nous restons ainsi au plus près des besoins des clients, pour réaliser avec eux une logistique innovante et pleine d’avenir. » Dans cette démarche, tous les efforts sont sous-tendus par ce qui fait l’ADN Dachser : les valeurs de l’entreprise familiale, l’empathie pratiquée dans le vivre ensemble, une vision de l’entreprise tournée, certes, vers le succès, mais un succès durable. « Ce qui fait la force de notre culture d’entreprise, ce sont des valeurs authentiques, vécues au quotidien partout dans le monde, et la loyauté de nos collaborateurs. Si nous voulons bâtir l’avenir, il nous faut 06 DACHSER magazine Décentralisation et mobilité L’architecture de Dachser, entreprise de logistique transnationale et tournée vers l’avenir, repose, depuis sa fondation, sur un système d’organisation très décentralisé, validé dans la durée. « Il consiste en un mariage de l’approche entrepreneuriale des responsables d’agence, assortie d’un haut degré de responsabilité, avec la compétence stratégique des L’année dernière, Dachser est définitivement entré dans le cercle des entreprises mondiales. La solidité de nos bases structurelles et stratégiques met à notre portée des objectifs ambitieux hh Bernhard Simon, CEO de Dachser une base structurelle solide comme « tremplin » pour les nouvelles stratégies adaptées à l’évolution de notre maison de l’avenir », expose Bernhard Simon. La croissance « organique », pour se poursuivre, demande à être planifiée. « Une nouvelle organisation de la gouvernance de l’entreprise contribuera à faire progresser l’internationalisation de notre réseau logistique et à nous rapprocher encore plus de nos clients dans les régions, explique Bernhard Simon, CEO de Dachser. Les éléments marquants, essentiels à la réussite de l’entreprise, tels que l’esprit d’entreprise et la proximité avec les collaborateurs et les clients, doivent être conservés durablement. Il est de notre responsabilité à tous, à tous les niveaux, de faire entrer la vie dans la maison Dachser de l’avenir ». DOSSIER instances de la centrale », explique Andreas Froschmayer. De cette interaction naît une synergie qui caractérise le positionnement de Dachser comme entreprise familiale : loyauté des associés, stratégie à long terme, importance du facteur humain, investissements financiers tournés vers le long terme et la sé- curité de l’emploi. En conclusion, Andreas Froschmayer souligne que la mobilité qui en résulte pour Dachser renforce également la mobilité des clients. Les économistes, eux aussi, mettent en avant les avantages d’une décentralisation des structures, complétée par des processus de prise COMMENTAIRE Bâtir l’avenir Qu’est-ce qui maintient les entreprises en mouvement ? Réflexions d’Andreas Froschmayer, Corporate Director Corporate Development, Strategy & Public Relations chez Dachser N’est-ce pas contradictoire de se préoccuper de la résistance et de la robustesse (résilience) des structures, tout en procédant à un changement ? Si l’on confond robustesse et rigidité, oui, c’est dangereux. À une époque où règne l’instabilité, il y a danger de mort à vouloir s’accrocher à la stabilité. Non, si l’on considère la robustesse comme la capacité à affronter des circonstances défavorables. Cette capacité exige deux qualités : une entreprise doit bien connaître ses points forts et en prendre soin. Elle doit aussi être disposée à répondre avec agilité aux changements du marché. Il importe donc que l’entreprise reste de décision flexibles et basés sur les valeurs. John P. Kotter par exemple, professeur émérite à la Harvard Business School, recommande aux entreprises, comme réponse à la volatilité des marchés, d’adopter une stratégie de grande flexibilité. « Aujourd’hui, les entreprises sont contraintes, tout en préservant leurs activités courantes, de rechercher en permanence ce qui pourrait leur assurer des avantages de compétitivité», explique-t-il dans une contribution au magazine « Harvard Business ». Il défend aussi la thèse selon laquelle, à l’avenir, la stratégie devra être comprise comme un processus dynamique, une recherche permanente de nouvelles chances à saisir au passage par des mesures rapides et efficaces. Cet enchaînement ininterrompu de « recherche, action, déduction, adaptation », est, à son avis, indispensable. Cet expert en sciences de l’économie invite donc les entreprises à travailler leur « fitness » stratégique. « Plus une organisation dispose de cette qualité, plus elle sera en mesure de prospérer dans un environnement hypercompétitif. » Un élément primordial : l’implication des collaborateurs et des équipes. « Si vision et stratégie sont formulées avec vigueur et répandues par les instances dirigeantes avec conviction et authenticité, elles ne manqueront pas d’être partagées », souligne-t-il. mobile et prompte à agir pour changer les choses que les clients veulent Tous impliqués différentes à l’avenir. Que déduire de ces réflexions pour la gouvernance de l’entreprise et l’élaboration de stratégies propres à convaincre ? « Les structures existantes demandent à être complétées », précise John Kotter. Afin de pouvoir identifier d’éventuels dangers, ou chances, de leur concevoir une réponse stratégique vigoureuse et rapide, John Kotter recommande de construire, en parallèle des structures « classiques » de fonctionnement, un second « système d’exploitation », dont les structures en réseau, très mobiles, les processus, totalement nouveaux, seraient uniquement dédiés à l’élaboration de nouvelles stratégies. Des « groupes de travail stratégiques », recrutés dans tous les domaines et à tous les niveaux hiérarchiques de l’entreprise, seraient chargés de leur mise en œuvre. Cette stratégie deviendrait ainsi une mission commune à toute l’entreprise, susceptible de mettre à son service la somme de l’expérience de tous. John Kotter en est convaincu : « Appliquée avec créativité, cette nouvelle méthode de communication amène les employés à ‡ Quand une entreprise dispose de valeurs fortes et de stratégies robustes, elle est amenée à penser autrement sa gouvernance. Envisager l’avenir en professionnel, cela ne veut plus dire faire des projets pour l’avenir en y projetant les conditions du présent. Cela signifie bâtir l’avenir. Être sans cesse à l’affût de nouvelles idées et de nouvelles impulsions, tester des approches entièrement nouvelles. Il faut discerner les évolutions, lancer des innovations, faire changer les choses. La gestion des tendances, des stratégies et du changement nous arment pour progresser avec détermination. En résumé : Tout d’abord, il faut saisir le présent, puis repérer les possibilités d’action et ensuite élaborer le projet d’un avenir souhaitable pour cette « maison de l’avenir ». Et enfin, il reste à mobiliser les forces nécessaires pour réaliser le changement. La gestion des tendances consiste à découvrir l’avenir, trouver des perspectives et profiter des opportunités. La gestion des stratégies consiste à donner l’orientation, faire prendre de l’avance et lancer des innovations. La gestion du changement consiste à produire le changement, former des super-équipes et mobiliser l’engagement. DACHSER magazine 07 DOSSIER Tenir le cap : savoir quelles voiles hisser quand le vent tourne 08 DACHSER magazine DOSSIER s’approprier le message et à en convaincre les autres. Elle peut donc pénétrer l’entreprise tout entière. » En économiste, il sait bien qu’« aucune initiative stratégique, grande ou petite, n’est achevée, tant qu’elle n’a pas laissé une empreinte sensible dans le travail quotidien de l’entreprise ». Agilité des stratégies, stabilité des structures Bernhard Simon, CEO de Dachser, considère que l’entreprise, de par sa structure, décentralisée depuis longtemps, est certes en position favorable mais qu’elle a constamment des efforts à fournir : « La légèreté et l’efficacité de nos structures permettent des décisions rapides. Si on considère qu’aujourd’hui certaines de nos filiales sont passées, de 100 ou 200, à 500 collaborateurs et plus, il est clair qu’elles demandent des méthodes de management différentes pour obtenir l’harmonie émotionnelle propice à l’éclosion de nouvelles idées. Nous travaillons en permanence à améliorer nos processus, à perfectionner nos solutions clients. Dans cet objectif, nous avons mis sur pied un programme stratégique, appelé « Idea2net », destiné à rassembler toutes les idées de nos collaborateurs qui pourraient être exploitées au bénéfice de nos réseaux. » « L’internationalisation et la mondialisation rendent la conduite d’une entreprise toujours plus complexe », constate le CEO de Dachser. Cela peut se résumer par la formule : « Ensemble, nous sommes Dachser ». Elle exprime bien la nécessité de rassembler tous les éléments de l’entreprise pour entrer de plain-pied dans l’avenir. Cette unité vise à garantir un élément essentiel : la plus grande sécurité juridique possible. Dans cette perspective, Dachser a adopté depuis février le statut de Societas Europaea (SE). La société européenne, forme moderne de holding, offre à l’entreprise familiale le cadre idéal pour uniformiser les structures juridiques de toutes ses filiales, allemandes et étrangères. À l’avenir, Dachser se présentera donc sur le marché sous l’appellation Dachser SE. Dans les autres pays que l’Allemagne, la raison sociale des filiales reste inchangée. « Nous avons adapté la forme juridique à notre croissance mondiale et ainsi posé des jalons sur le chemin de l’avenir », ajoute Bernhard Simon. C’est avec beaucoup de détermination que le CEO de Dachser tient ce cap sur l’avenir. « Au niveau de l’organisation, de la stratégie, du pilotage et des processus, nous avons laissé DIALOGUE Un avenir sans frontières Depuis le début 2015, l’entreprise familiale Dachser a pour raison sociale « Dachser SE ». Entretien avec Bernhard Simon à propos de ce nouveau statut et de son importance. Monsieur Simon, pourquoi l’entreprise Dachser se présente-t-elle maintenant comme Societas Europaea (SE) ? Pour réussir sur le plan international et atteindre ses objectifs de croissance avec un maximum de sécurité juridique, il faut à Dachser une forme juridique qui réponde aux exigences des marchés et des clients. La Societas Europaea (SE) offre pour cela le cadre juridique approprié à notre époque. Dachser s’est donc scindé en deux : une société qui assume la gestion du groupe, Dachser Group SE & Co KG, et une société dédiée aux activités opérationnelles, Dachser SE. Quels sont à vos yeux les avantages de cette démarche ? Ce cadre juridique unifié améliore, pour la direction de l’entreprise, les possibilités de renforcer les liens que le temps a forgés à l’intérieur de notre organisation tout en se ménageant des marges de manœuvre pour participer activement à la construction de son avenir. La nouvelle forme de société, SE, est intéressante dans la mesure où elle nous permet de rester indépendants, où les membres de la famille fondatrice conservent leurs parts et où les processus juridicoadministratifs, lors d’une acquisition par exemple, sont simplifiés. Quels changements cela apporte-t-il au niveau de la direction et des collaborateurs de l’entreprise ? L’année dernière déjà, nous avions franchi une étape importante pour le développement de l’entreprise à l’international, en réorganisant sa direction. Le changement de raison sociale constitue une nouvelle étape dans la poursuite de cette même logique. Ainsi, au niveau de l’organisation, de la stratégie, de la direction et des processus, nous sommes passés de la structure d’agrégation à celle d’un groupe international, tourné vers le futur. Le message : Dachser relève les défis de l’avenir. La société européenne (Societas Europaea - SE) est le fruit des efforts d’harmonisation de l’Union européenne en matière de droit des sociétés. Elle se présente comme société de capitaux (personne juridique), dont le capital est divisé en actions non négociables en Bourse. derrière nous la structure résultant d’une agrégation formée au fil du temps, et avons détaché les divers éléments. Leur unité est désormais assurée par une forme de gouvernance adaptée à un groupe international, déterminé à affronter l’avenir. » Tout en tenant compte de la taille accrue de l’entreprise, cette structure lui permet de rester proche de ses collaborateurs et de relever avec succès les défis de l’avenir. Une conviction forte anime collaborateurs et dirigeants. Tous adhèrent à la formule : « Dachser is ready for generations to come. » L’initiative courageuse de Thomas Dachser a donc mené à une très belle réussite, qu’il aurait sans nul doute grand plaisir à voir ! M. Schick DACHSER magazine 09 SALONS & MANIFESTATIONS FORUM 10 DACHSER magazine transport logistic 2015 INFORMATION, DISCUSSION, INTERCONNEXION Parmi les nombreuses manifestations sectorielles qui ont un retentissement international, le salon transport logistic occupe une place toute particulière. Cette année encore, Dachser y portera haut ses couleurs – bleu et jaune naturellement. En chiffres, le salon transport logistic (du 5 au 8 mai, à Munich) a de quoi impressionner : à ce grand rendez-vous des secteurs de la logistique, de la mobilité, des technologies de l’information et de la gestion Supply Chain sont attendus 52 000 visiteurs professionnels, venant de 110 pays. Au Parc des expositions de Munich, où tous les acteurs internationaux importants seront présents, le secteur transport et logistique permettra de découvrir la chaîne de création de valeur dans son ensemble. Dachser s’y présentera sous son nouveau look, avec de nombreuses nouveautés en matière de Supply Chain Management. « Le salon nous offre l’opportunité d’échanger avec nos clients, nos partenaires, et de leur présenter nos nouvelles prestations et solutions logistiques », explique Birgit Kastner-Simon, Corporate Director Corporate Marketing. En coopération avec le client « Link your future with ours. Create new dimensions with Dachser. » C’est le slogan que Dachser s’est choisi pour accompagner cette année sa participation au salon. « Il souligne l'intensité de nos échanges et de notre coopération avec nos clients, précise Birgit Kastner-Simon. Sur cette base, nous pouvons élaborer ensemble des solutions flexibles, optimiser leur logistique et leur ouvrir de toutes nouvelles perspectives. » Entre autres, le salon donnera à Dachser l’occasion de mettre en avant son réseau international, l’exten- sion de son portefeuille de produits, ses solutions sur mesure et multi-channel, ainsi que ses prestations informatiques innovantes et ses nouveaux services. « Notre stand présentera toute l’étendue de nos solutions logistiques », conclut Birgit Kastner-Simon. INFO 800 m2 et de la motivation à revendre Huit mois avant le salon, l’équipe Dachser chargée de l’événementiel lance la phase de préparation. 800 m2 environ, sur deux niveaux, seront occupés par le stand Dachser dans le hall B6. 92 de ses collaborateurs du monde entier constitueront l’équipe internationale de Dachser. 471 m de traverses seront nécessaires à la construction du stand, où 1 292 m de câbles assureront une parfaite communication. FORUM AGENDA Les salons logistiques de l’année 2015 Sur les salons, manifestations et congrès du secteur logistique, les marchés peuvent s’informer des nouvelles tendances et des innovations. Une sélection de manifestations où Dachser sera représenté : 21.–24.04. Transrussia, Moscou, Russie 28.–30.04. Multimodal, Birmingham, Royaume-Uni 05.–08.05. transport logistic, Munich 12.–14.05. LogisMed, Casablanca, Maroc 19.–20.05. PLMA, Amsterdam, Pays-Bas 26.–29.05. Ferroforma, Bilbao, Espagne 11.–12.06. 3rd Global DIY Summit 2015, Londres, Grande-Bretagne 5ème Journée des carrières Dachser UN SEUL MONDE « Acting Global ‒ réussir les coopérations internationales », tel était le mot d’ordre de la 5ème Journée des carrières de Dachser. Parmi les étudiants allemands qui s’y étaient donné rendez-vous, se profile une relève logistique prometteuse. Dachser opère actuellement dans 42 pays différents. Sur ses 25 000 collaborateurs, environ 50 % travaillent en dehors de l’Allemagne pour l’entreprise familiale. « Dans le secteur de la logistique, il est de plus en plus important de constituer des équipes internationales », observe Bernhard Simon, CEO de Dachser. « La logistique a besoin de bâtisseurs de ponts, qui savent souder les hommes en une équipe intelligemment interconnectée. » Fin 2014, la Journée des carrières Dachser a constitué l’opportunité de toucher du doigt la réalité de ce genre d’interconnexion. Pour la cinquième fois, l’entreprise familiale avait invité les étudiants des disciplines logistique et transport intéressés par un échange d’idées avec les gens du terrain, à se retrouver à Kempten, au siège de l’entre- prise. Parmi eux, se trouvaient aussi Sami Charaf Eddine, Jan Brinker et Yves-Gunnar Lakpo, lauréats du concours universitaire Logistik Masters 2014, organisé chaque année conjointement par Dachser et le magazine spécialisé Verkehrs-Rundschau. Lors de la remise des prix, Bernhard Simon s’est dit impressionné par l’étendue de leurs connaissances. Mais il a aussi insisté sur le fait que, pour réussir dans la logistique, il faut « d’une part faire preuve de flexibilité d’esprit, et, d’autre part, non seulement avoir emmagasiné des connaissances, mais aussi comprendre comment les mettre en pratique ». Logistik Masters : Sami Charaf Eddine (RWTH Aix-la-Chapelle), Jan Brinker (RWTH Aix-la-Chapelle) et Yves-Gunnar Lakpo (HTWK Leizig) DACHSER magazine 11 FORUM : HOMMES & MARCHÉS Développement de logiciels CERTIFICATION DES PROCESSUS INFORMATIQUES Dachser a renouvelé et étendu la certification ISO/IEC 27001 des logiciels du groupe : les données des clients sont et restent en sécurité. Les logiciels Domino et Othello, Mikado et EDI, ainsi que les outils web eLogistics, tous développés en interne par Dachser, sont depuis 25 ans une marque distinctive de Dachser. Sur l'ensemble de ses 280 informaticiens, 100 travaillent au siège de Kempten à développer, mettre à disposition et actualiser chaque semaine des solutions informatiques destinées aux agences et sociétés locales de tout son réseau international. En décembre 2011, Dachser a été le premier prestataire logistique à faire certifier ISO 27001 la totalité des programmes informatiques du groupe. Lors de cette opération, de nombreux aspects de la sécurité informatique ont été passés en revue : la protection contre les cyberattaques, la sécurité des applications web, la gestion des risques informatiques, la prévention des pannes, les plans d’urgence et le traitement de la confidentialité. Il est prévu que les audits annuels qui suivront prendront en compte les progrès Des centres de calcul modernes assurent la sécurité de l’informatique et les améliorations réalisés depuis l’audit précédent. De plus, Dachser a étendu la portée de sa certification ISO 27001 en faisant contrôler, par un institut indépendant (TÜV Süd), tous les processus de développement des logiciels. « Nos systèmes centraux, fortement intégrés, flexibles et facilement adaptables, sont à tous égards à la pointe du progrès : c’est ce qui marque notre différence par rapport à nos concurrents, rapporte Christian van Rützen, Team Leader IT Security chez Dachser. Notre certification ISO 27001 démontre clairement l’efficience, la qualité et le professionnalisme de tous nos processus, tant dans le fonctionnement que dans la sécurité et le développement des logiciels. » Aujourd’hui, Dachser traite 80 % des ordres via l’électronique. Plus de 13 000 clients ont relié leur système au centre EDI de Dachser, plus de 16 000 utilisent les outils eLogistics. « Les entreprises savent que leurs propres chaînes logistiques mondiales dépendent de la disponibilité sans faille des systèmes de leur prestataire et demandent donc, lors d’appels d’offres ou d’audits, à s’assurer de la sécurité de leur fonctionnement, précise Christian von Rützen. La certification complète ISO 27001 de nos systèmes centraux met en lumière notre expertise en la matière. » PRIORITÉ À LA SÉCURITÉ 12 La probabilité, pour des Institute de l’European Business School. Ces experts re- chaînes logistiques, de faire commandent aux entreprises de logistique de mieux se l’objet d’une attaque de pi- protéger et d’investir dans la sécurité de leurs processus rates informatiques est d’en- opérationnels et informatiques. viron 56 %. On s’attend à ce que ce risque augmente en- L’étude signale également que les logisticiens doivent se core au cours des 15 prochaines années. En conséquence, préparer à ce que la durée des transports augmente du les logisticiens doivent investir plus dans la sécurité. Ce fait de mesures de sécurité renforcées (probabilité : 64 %) sont les attentes formulées par des représentants du sec- et du fait de modifications d’itinéraires commerciaux, en teur de l’industrie, des chercheurs et des hommes raison des dangers propres à certaines régions (probabi- politiques dans le cadre d’une série d’études « Transpor- lité : 61 %). Les experts excluent cependant un niveau de tation & Logistics 2030 », menée conjointement par l’entre- risque de nature à dissuader de recourir aux chaînes logis- prise de conseil PwC et le Supply-Chain-Management- tiques de dimension mondiale. DACHSER magazine FORUM : HOMMES & MARCHÉS CAPITAINE ORDINATEUR Un bateau sans équipage voguant au large : c’est déjà le futur, réalisé dans un projet de recherche norvégien, dont le nom, « ReVolt », évoque à la fois une révolution, une volte-face et un retour en arrière en termes de consommation d’énergie. C’est tout cela qu’envisagent les chercheurs norvégiens de la société de classification DNV GL. Ils veulent rendre la navigation maritime plus efficiente et plus respectueuse de l’environnement : un ordinateur remplacera l’équipage et les moteurs ne marcheront plus au fuel lourd ou au diesel marin, mais consommeront l’énergie fournie sans aucune émission par un énorme accumulateur de trois mégawatts. Pour naviguer, le « capitaine Ordinateur » sera assisté d’un GPS, d’un radar, d’un Lidar (système de télédétection par laser) et de caméras. « Ce sont des technologies déjà utilisées dans les voitures sans conducteur, explique Hans Anton Tvete, Senior Researcher for Maritime Transport chez DNV GL. Combinées, elles permettront aux bateaux de se repérer dans leur environnement. » Sécurité informatique DONNÉES ET COURANT Soudain, toutes les lumières s’éteignent : coupure de courant ! Ce que les uns voient comme l’occasion d’un dîner romantique aux chandelles, constitue une véritable catastrophe pour les autres. Quand, dans un environnement professionnel aux multiples interconnexions, l’un ou l’autre serveur ou relais informatique tombe en panne, il se peut que le flux de données et donc éventuellement des chaînes logistiques tout entières soient paralysés. Et ce, à l’échelle européenne, voire mondiale. C’est pourquoi, depuis des années, Dachser tient un relevé régulier de la disponibilité de ses installations informatiques, pour ainsi recenser la fréquence et les conséquences des coupures de courant. Sont particu- lièrement surveillées les régions où le réseau électrique est vétuste ou de médiocre qualité. Pour pallier ces inconvénients, Dachser a décidé d’installer des systèmes d’alimentation de secours partout où une ligne de production dépend d’un serveur. Depuis la fin 2013, ces systèmes sont donc toujours prêts à entrer en action et ont déjà sensiblement amélioré la disponibilité des installations informatiques, en intervenant lors de nombreuses petites et de quelques grosses coupures. Avec seulement 60 mètres de longueur, les bateaux « ReVolt » sont relativement petits et ne peuvent pas charger plus de 100 conteneurs. Leurs accumulateurs limitant leur autonomie à 100 milles marins, ils sont plutôt adaptés aux courtes distances. C’est sur ce créneau que Hans Anton Tvete voit leurs plus grands avantages : « Les navires automatiques pourraient transporter des marchandises le long des côtes ou bien des voitures d’une rive d’un fjord à l’autre. » DACHSER magazine 13 FORUM : ESSAI ÉLOGE DE LA COMMODITÉ Vive la facilité ! Le progrès a toujours eu pour but de bannir les complications de notre quotidien. De tout temps, les hommes ont cherché à se simplifier la vie – un trait de leur nature favorisant le perfectionnement des modèles d’activité. A la fin du 19ème siècle, le Dr Fridolin Schuler, médecin suisse du travail, jetait un cri d’alarme et dénonçait l’état de santé des ouvriers, dû à une grave malnutrition : leur peu de temps libre ne leur permettait pas de faire la cuisine et leurs repas ne comportaient, le plus souvent, que des aliments pauvres en éléments nutritifs, leurs seuls apports caloriques étant constitués d’alcools forts. Les observations de Schuler donnèrent à Julius Maggi, un minotier de ses amis, l’idée de fabriquer une farine à base de légumes secs grillés, pois cassés et haricots par exemple, à laquelle il ajouta des épices. En 1886, cette poudre protidique fut mise sur le marché sous la forme de soupe instantanée en sachet. Le succès fut immédiat, si bien que, l’année suivante, Maggi en proposait déjà 22 variétés. Ce fut le point de départ d’une réussite qui ne s’est pas démentie, bien au contraire : dans notre quotidien, notre caddie contient de moins en moins de marchandises à l’état brut. Nous achetons ce qui nous fait gagner du temps : raviolis en boîte, pizzas surgelées et autres plats tout préparés. Tous ces produits sont regroupés dans le jargon commercial sous le terme de convenience, à savoir littéralement : commodité, confort. Cette appellation ne recouvre d’ailleurs pas que des produits alimentaires. En font partie également le gel douche h « Il semble que la perfection soit atteinte, non quand il n‘y a plus rien à ajouter, mais quand il n‘y a plus rien à retrancher. » Antoine de Saint-Exupéry (1900 ‒ 1944) 14 DACHSER magazine 2 en 1, les voyages tout compris ou l’écoute de musique en ligne. Dans le monde de la consommation, les produits vedettes sont ceux qui donnent au client le moins de travail. Concentration sur l’essentiel La notion de convenience s’impose aussi dans les activités B2B : cherchant à se recentrer sur leur cœur de métier, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à externaliser les processus qui mobilisent d’importantes ressources : entreposage et gestion des flux par exemple. Opérant le long de chaînes logistiques d’une complexité croissante, il leur fallait auparavant employer des dizaines de différents spécialistes, alors qu’aujourd’hui la logistique contractuelle leur offre une vaste gamme de solutions mises en œuvre par un interlocuteur unique. Cette simplification apportée à la planification et à la gestion génère un plus énorme en matière d’efficience des processus. La simplicité a le vent en poupe. Pour s’en assurer, il suffit de jeter un coup d’œil sur la liste des entreprises les mieux cotées. En tête de celle-ci figure le groupe Apple bien que ses produits n’aient jamais brillé par leurs innovations technologiques. Lorsqu’en 2007 Steve Jobs a présenté l’iPhone, celui-ci n’a pratiquement suscité aucun intérêt chez les véritables mordus d’électronique : rien de révolutionnaire ni même de nouveau dans ses composants. En revanche, la conception de son fonctionnement (une utilisation très simple, intuitive) était inédite, et c’est elle qui FORUM : ESSAI en a fait le grand succès. Depuis, bien des concurrents s’en sont inspirés, faisant des modes d’emplois sur plusieurs centaines de pages un genre littéraire en voie de disparition. La paresse, mère du progrès Huit ans après, les smartphones sont omniprésents dans notre vie quotidienne. En association avec Internet et dans la mesure où nos attentes ont évolué, ils donnent un sens nouveau au concept de convenience. Qui ne trouvera pas très peu pratique de devoir se rendre à la vidéothèque de son quartier, aussi accueillante soit-elle, alors qu’il est si simple de regarder des films en ligne ? Les magasins prolongent leurs horaires d’ouverture... Quel intérêt là où on peut faire ses achats 24 heures sur 24 sur Internet ? Si nous nous informons régulièrement via la version électronique des journaux, nous pouvons très bien nous passer de la presse papier. Tout cela confirme que notre prédilection pour la commodité a deux côtés. Appliquée à l‘électronique, elle représente, d’une part, une véritable menace existentielle pour les commerçants et les prestataires de services établis localement. Mais elle offre, d’autre part, leur chance à des opérateurs et des modèles d’activités d’un genre tout à fait nouveau, tendant ainsi à démontrer que c’est bien la paresse qui est à l’origine du progrès. S. Ermisch Interconnexion via le numérique : tout est disponible, partout et à tout moment Dans le monde de la consommation, les produits vedettes sont ceux qui donnent au client le moins de travail hh DACHSER magazine 15 COMPÉTENCES : LOGISTIQUE D’ENTREPOSAGE L’ordre règne au centre logistique de Hall au Tyrol 16 DACHSER magazine COMPÉTENCES : LOGISTIQUE D’ENTREPOSAGE DES LIENS SOLIDES La logistique d’entreposage en communication étroite avec les fournisseurs et les clients : depuis dix ans déjà, l’entreprise AL-KO, spécialisée dans les technologies, et Dachser Autriche conjuguent leurs compétences clés. Le secret de leur réussite : chacun se consacre à ce qu’il sait le mieux faire. Pour son client AL-KO, Dachser transporte chaque mois environ deux millions de mètres de fil d’acier enroulé sur des bobines, indique Helmut Pirker, responsable de l’agence de Hall dans le Tyrol autrichien. Il a calculé, remarque-t-il avec un clin d’œil, qu’après dix ans de collaboration, la longueur du fil transportée permettrait théoriquement de l’enrouler plusieurs fois autour de la planète. La logistique qui se cache làderrière n’est qu’un aspect de la réussite de cette collaboration. Le côté humain en est un autre. « Nos relations de longue date reposent tant sur l’équilibre, la confiance et la compréhension mutuelles que sur l’amitié qui caractérisent nos rapports », constate Helmut Pirker. Pour Werner Zimmermann, responsable achats et logistique d’AL-KO dans le Zillertal, une vallée du Tyrol autrichien, ce véritable partenariat est un facteur essentiel de réussite. « Nous entretenons une étroite com- h munication et échangeons en permanence sur l’expérience acquise. Quand des problèmes surgissent, nous mettons les choses à plat pour trouver ensemble une solution, explique-t-il. Et c’est également ensemble que, ces dix dernières années, les deux entreprises se sont considérablement développées. » La filiale AL-KO du Zillertal appartient au groupe AL-KO KOBER, acteur majeur et d’envergure mondiale dans différents domaines technologiques : l’automobile, le jardin et le bricolage ainsi que la climatisationventilation. Fort de 4 000 collaborateurs, il a son siège en Allemagne. Sa filiale tyrolienne, spécialisée dans la fabrication, partiellement ou entièrement automatisée, de câbles d’actionnement produit aussi, dans son centre technologique de Ramsau (Zillertal), des systèmes de freinage, d’attelage, d’aide à la manœuvre, de stabilisation, de levage… et bien d’autres choses encore. ‡ DACHSER magazine 17 COMPÉTENCES : LOGISTIQUE D’ENTREPOSAGE Le centre de logistique du Tyrol devant une magnifique toile de fond Se consacrer à son cœur de métier Dans les centres d’entreposage, tous les processus sont soutenus et pilotés par Mikado, logiciel développé en interne par Dachser. Ce système transmet aussi toutes les données concernant les commandes, les mouvements et les stocks au centre EDI (Electronic Data Interchange) où elles sont converties et intégrées au système de transport Dachser, Domino, ainsi qu’aux systèmes des clients. La coopération avec Dachser Autriche a commencé en 2005 : la production d’AL-KO connaissant une forte progression dans ses unités de Zell et de Ramsau, l’espace ne suffisait plus pour la logistique et l’entreposage. « Gérer un entrepôt logistique, cela ne fait PROFIL Filiale AL-KO Zillertal AL-KO Kober SE L’entreprise familiale, fondée en 1931 par Alois Kober, est un fabricant international de produits technologiques pour l’automobile, la climatisation et le jardinage. Elle a son siège à Kötz, près de Günzburg et emploie, à travers le monde, environ 4 200 collaborateurs répartis sur plus de 50 sites. En 2012, son chiffre d’affaires s’est élevé à 706 millions d’euros. F www.al-ko.de 18 DACHSER magazine pas partie de notre cœur de métier. Afin de nous assurer plus d’espace pour la production et augmenter notre création de valeur, nous avons donc conçu un projet d’externalisation de ces prestations logistiques et lancé un appel d’offres à des logisticiens de renom », rapporte Werner Zimmermann. En raison, à la fois de ses activités à l’international et de la proximité de son centre logistique de Hall, c’est Dachser qui a été retenu. Depuis, Dachser Autriche met un entrepôt de consignation à la disposition de nombreux fournisseurs d’AL-KO. Ce sont surtout des produits bruts ou semi-finis, comme les bobines de fil d’acier, qui y sont livrés directement et entreposés. Le maintien et le contrôle du stock de sécurité convenu font partie intégrante de la prestation assurée par Dachser. Pour approvisionner en matériel la production d’AL-KO, un service de navette entre l’entrepôt Dachser de Hall et les unités AL-KO du Zillertal a été organisé : deux caisses mobiles tôt le matin et deux autres au début de l’après-midi apportent les quantités exactes de matériel nécessaires à la production. Pour son retour vers Hall, la navette est chargée des marchandises tout juste sorties de la production. Mikado entre dans le jeu Une fois transformés en articles technologiquement et qualitativement haut de gamme, destinés aux grands constructeurs automobiles, les produits AL-KO reviennent donc chez le prestataire logistique où ils sont alors répartis. Tous les colis de produits finis destinés à être entreposés sont enregistrés grâce à la lecture au scanner de leur code-barres COMPÉTENCES : LOGISTIQUE D’ENTREPOSAGE Pour les deux partenaires, il s’agit d’une situation gagnant-gagnant hh Helmut Pirker, responsable du centre logistique du Tyrol AL-KO puis intégrés à Mikado, le système Dachser de gestion d’entrepôt. Pour les processus de préparation de commandes et de sortie, Dachser est relié à AL-KO par EDI (échange de données informatisées). Le client transmet directement à Mikado les ordres de sortie, qui déclenchent alors, chez Dachser, le processus d’étiquetage. C’est ainsi que se sont installés des automatismes très efficients et très sûrs qui, ces dernières années, ont permis aux deux partenaires d’apporter une amélioration sensible à leur collaboration. D’une part, les transports de la navette sont passés de un à deux par jour. D’autre part, Dachser s’est vu confier de nouvelles prestations de préparation de commande. Par exemple, Al-KO fabrique pour un constructeur automobile allemand des composants en plastique qu’il livre à Dachser en contenants de gros volume. Fractionnés en petites quantités, ils sont ensuite répartis dans des contenants adaptés aux besoins des clients. « À Hall, nos balances de comptage permettent de mesurer exactement la quantité correspondant à la commande, explique Helmut Pirker. AL-KO peut ainsi se concentrer sur ses compétences clés. C’est pour les deux partenaires une situation gagnant-gagnant. » Werner Zimmermann, responsable logistique chez AL-KO, considère comme un grand avantage la stabilité de l’évolution po- sitive des relations commerciales. « Les deux entreprises peuvent apprendre l’une de l’autre. L’acquisition par Dachser de la certification qualité DIN EN ISO 9001:2008 a constitué une nouvelle étape dans l’approfondissement de notre coopération ». Ces rapports toujours plus étroits ne s’expriment pas seulement dans le quotidien des opérations : deux fois par an ont lieu des manifestations conviviales réunissant collaborateurs de Dachser et d’AL-KO. C’est pour chacun d’eux l’occasion de rencontrer personnellement les collaborateurs de l’autre entreprise qui travaillent sur les mêmes opérations, d’échanger sur ce qui a déjà été réalisé et de développer librement leurs idées sur ce qui pourrait encore l’être. Tous ces facteurs ont fait croître, de 200 au début à 2000 maintenant, le nombre des emplacements occupés par AL-KO dans l’entrepôt Dachser de Hall. C’est une source de grande satisfaction pour Helmut Pirker : « J’espère que les liens qui unissent nos deux entreprises dans cette coopération particulière se montreront aussi solides que les fils d’acier auxquels elle doit sa naissance. » L. Becker Efficience des processus d’entreposage bien rodés DACHSER magazine 19 COMPÉTENCES : FOOD LOGISTICS MÉTIERS IQUE GIST DE LA LO Christoph Kellermann, toujours à l’écoute de son équipe Christoph Kellermann a une affinité pour les produits alimentaires. En tant que responsable Arrivage-Camionnage Food Logistics dans le centre logistique de Hambourg, il est en charge des livraisons de produits frais aux distributeurs et restaurateurs de la région. Food Logistics, tout un monde : les donneurs d’ordres, d’Allemagne et d’Europe, sont des industriels de l’alimentation, des distributeurs de produits alimentaires et des restaurateurs. Via le réseau European Food Network, Dachser traite un large éventail de produits alimentaires (viande, charcuterie, produits laitiers, confiseries, spiritueux...), sous température dirigée pour les produits à température sensible. 20 DACHSER magazine « Faire la cuisine chez moi, j’adore ça ! » Enfant, Christoph Kellermann voulait être cuisinier. À maintenant 27 ans, devenu responsable Arrivage-Camionnage Food Logistics dans le centre logistique Dachser de Hambourg, il s’occupe quand même tous les jours de produits alimentaires, surtout par papier et écran interposés. Mais cela lui convient parfaitement. À minuit au plus tard, Christoph Kellermann et son équipe de 17 personnes savent quelles marchandises sont attendues pour le lendemain. À 6 heures, quand le responsable de l’équipe ArrivageCamionnage prend son poste au bureau, le plan de livraison des 1 000 tonnes de produits alimentaires est déjà fixé. Les tournées des 80 camions sont calculées de façon à optimiser leur remplissage, tout en respectant les contraintes horaires et en choisissant l’itinéraire le plus court possible. « Ensuite, je m’occupe de ce qui n’est pas encore réglé, des conducteurs indisponibles, des véhicules en panne ou des extras que nous demandent des clients à la dernière minute », expliquet-il. Il faut qu’avant 14 heures, 80 % des livraisons soient effectuées auprès des négo- h ciants en vins, des hôtels, des restaurants, des entrepôts ou supermarchés des distributeurs. Puis ce sont les tournées d’enlèvement. « Mon job, c’est de faire en sorte que l’engagement pris envers nos clients soit respecté, tous les jours. » Tout garder sous contrôle Les produits alimentaires sont des produits sensibles. Quand ils sont périssables, délais et température jouent un rôle important. L’équipe Food Logistics de Hambourg peut s’appuyer sur un allié d’une importance capitale : le programme informatique développé en interne par Dachser, assurant un contrôle et une traçabilité fiables tout au long de l’acheminement des envois. L’après-midi de Christoph Kellermann est consacré aux entretiens avec des conducteurs et entreprises partenaires. Avant de rentrer chez lui, il jette un coup d’œil, avec ses collaborateurs, sur le planning prévisionnel. « Ici, nous ne ressentons pas de variations saisonnières aussi fortes que bien d’autres agences Food Logistics, indique-t-il. Les activités ne sont calmes qu’en janvier et février, tant que les consom- COMPÉTENCES : FOOD LOGISTICS mateurs tiennent leurs bonnes résolutions. » Pendant les vacances d’été aussi, les commandes des supermarchés sont moins importantes, mais leur ralentissement est contrebalancé par la forte demande des hôtels et restaurants des bords de la mer du Nord et de la Baltique. DIALOGUE Évoluer vers de nouvelles fonctions Dachser accorde une importance primordiale à la progression de ses collaborateurs dans leur carrière. Entretien avec Mme Elke Winkler, responsable du La logistique dans les gènes Depuis que Christoph Kellermann y a fait son apprentissage, en 2004, la partie du centre logistique de Hambourg dédiée aux produits alimentaires a connu une expansion considérable : de dix collaborateurs, elle est passée à plus de 200. C’est au cours d’un stage chez Dachser, en 2003, qu’il a eu la révélation : c’est ce métier-là que je veux faire. L’amour de la logistique, d’ailleurs, c’est dans la famille : son père avait un entrepôt dans lequel, dès son adolescence, il aidait de temps à autre à décharger des camions. Sa sœur travaille dans le transport maritime. Après sa formation, devenu agent de transport et prestations logistiques, il a travaillé dans le camionnage, participant en même temps au programme Dachser « Placement Program ». Ce coaching, développé tout spécialement par Dachser pour ses collaborateurs à fort potentiel, vise à les préparer à leurs premières fonctions d’encadrement. En 2009, à 22 ans, il est passé responsable d’équipe. « Diverses formations continues et le soutien des responsables, de l’agence et de l’expédition, m’ont permis d’acquérir une bonne expérience. » Parallèlement à son activité professionnelle, il a suivi, à partir de 2012, un cursus dispensé par la chambre de commerce et d’industrie. Le diplôme de technicien supérieur transport et logistique lui permettant de prétendre à un emploi de cadre, à tout juste 26 ans, il a été promu responsable Arrivage-Camionnage Food dans l’agence de Hambourg. Pour cette année aussi, Christoph Kellermann a de grands pro- Polyvalence requise : dans l’entrepôt … département des ressources humaines, à propos des possibilités de promotion dans l’entreprise. Dachser mise sur le recrutement interne pour assurer la relève de ses cadres. Pourquoi ? Nos collaborateurs disposant d’un savoir et d’une expérience tout à fait spécifiques ont un rôle décisif à jouer pour la réussite et le développement futurs de Dachser. Les plus motivés d’entre eux peuvent bénéficier de programmes de progression ciblés, débouchant sur des possibilités de promotion à l’intérieur de l’entreprise. Comment s’exprime le soutien aux plans de carrière personnels ? Dachser pratique une gestion active des talents et veille à assurer la relève. En concertation avec les collègues, nous définissons des pistes de développement intéressantes. Les nombreuses agences Dachser, réparties dans le monde entier, peuvent proposer un grand nombre d’opportunités attractives aux collaborateurs qui sont mobiles. En quoi consistent précisément les « Placement Programs » ? Ils concernent différents niveaux de l’encadrement et préparent les collaborateurs, de façon ciblée, à occuper dans l’entreprise la fonction souhaitée. Ils comprennent l’analyse du profil du collaborateur et différents modules, portant sur des thèmes tels que le leadership, le changement, la prise de décision, la capacité à convaincre, et des éléments de gestion d’entreprise. jets. En avril, parallèlement à son travail, il va commencer des études de gestion d’entreprise. En mai, il deviendra père de famille. A cela s’ajoute la construction d’une maison. Si bien que, dans l’immédiat, il ne devrait guère avoir de temps à consacrer à ses loisirs préférés : le vélo et la cuisine. D. Kunde … lors des réunions d’équipe ... Sur les possibilités de carrière chez Dachser, vous trouverez plus d’information sur Facebook F www.facebook.com/ dachsercareers ou sur www.dachser.com ... et de l’organisation des tournées DACHSER magazine 21 RÉSEAU : ESPACE ASIE-PACIFIQUE UNE LOGISTIQUE À VALEUR AJOUTÉE Dachser poursuit l’extension de son réseau dans l’espace Asie-Pacifique. Outre les prestations de fret aérien et maritime, le logisticien offre à ses clients du monde entier des solutions sur mesure de logistique contractuelle. La logistique contractuelle s’adapte à l’individualité de chaque client. Ses offres sur mesure englobent les prestations logistiques telles que le transport, le transit et le stockage, avec un soutien informatique personnalisé. Les chaînes logistiques étant connectées en réseaux, d’une part elles opèrent à moindre coût, et d’autre part l’approvisionnement, l’entreposage et la distribution gagnent en qualité. En Asie, le baromètre économique est sur « croissance ». Même si récemment l’euphorie des marchés y est légèrement retombée ‒ la Chine table sur 7,0 % de croissance pour 2015, alors qu’elle a connu un taux de 7,3 % en 2014 ‒ les économistes considèrent qu’en Asie-Pacifique (APAC) les perspectives sont au beau fixe. Selon une enquête de la Banque mondiale, Hong Kong par exemple, qui offre des taux d’imposition compétitifs aux entreprises, des conditions de vie agréables à leurs dirigeants, et, sur un plan général, qui jouit d’une infrastructure fiable et d’une évolution dynamique, a la réputation de site économique extrêmement attractif. L’enquête de la Banque mondiale a classé Singapour au troisième rang des pays les plus compétitifs dans le monde, après les États-Unis et la Suisse. « En Chine, la demande en prestations logistiques très poussées est particulièrement forte dans les régions économiques déjà développées et à forte croissance, telles que la Bohai Rim Area, dans les deltas du Yang Tsé et de la Rivière des Perles, explique Edoardo Podestá, Managing Director Asia Pacific chez Dachser. Nous disposons d’un réseau d’entrepôts dont certains sont sous régime douanier. En fonction des besoins, nous pouvons prendre en charge l’intégralité des procédures de réception et de sortie des marchandises, d’inventaires et de passation de commandes en nous appuyant sur notre système de gestion d’entrepôt, Mikado », complète-t-il. h Une porte ouverte sur l’Asie « Dachser élargit constamment son éventail de prestations fret aérien et maritime, en lui ajoutant des offres d’entreposage et de distribution. Les services à valeur ajoutée, les 22 DACHSER magazine activités de conseil concernant des transports particuliers à l’intérieur de l’Asie et les projets sur mesure de logistique contractuelle y occupent une place de plus en plus importante », commente Karl-Heinz Krupp, General Manager Contract Logistics Far East. Bien des petites et moyennes entreprises, sitôt la décision prise de pénétrer sur le marché asiatique, cherchent un soutien solide pour mettre en place leur chaîne d’approvisionnement. « Grâce à notre expérience du terrain local et à nos solutionsréseaux, nous pouvons leur proposer des stratégies pour atteindre leurs objectifs, poursuit Karl-Heinz Krupp. Au cours de notre dialogue avec nos clients, nous attirons leur attention sur certaines particularités du pays en matière douanière, ou sur les possibilités ouvertes dans l’espace APAC par les accords de libre échange. Être informé sur les certifications requises pour les importations, ou sur les solutions de distribution et d’entreposage, sous douane ou non, représente pour les clients une importante valeur ajoutée. » « Pour rendre plus efficientes nos solutions clients, nous combinons des concepts sophistiqués, de production ou de distribution, avec des systèmes informatiques standardisés et des services logistiques à valeur ajoutée », explique Edoardo Podestá. Ces compétences sont de plus en plus appréciées, notamment par les clients internationaux opérant dans l’espace Asie-Pacifique. « Depuis longtemps, l’Asie n’est plus la simple prolongation des ateliers de production d’entreprises travaillant à l’international », ajoute-t-il. La demande de produits venant d’Europe ou d’autres pays du monde s’y fait de plus en plus forte, influant aussi sur les flux de marchandises à l’intérieur de l’Asie. ‡ RÉSEAU : ESPACE ASIE-PACIFIQUE Shanghai, Chine : le transbordement des marchandises est entre de bonnes mains DACHSER magazine 23 RÉSEAU : ESPACE ASIE-PACIFIQUE Services à valeur ajoutée à Shanghai Activités d’avenir : entrepôt en Asie Thomas Reuter, Dachser COO Air & Sea Logistics « Grâce à son réseau et ses systèmes, Dachser dispose d’une large gamme de possibilités pour répondre aux exigences spécifiques du marché asiatique », complète Edoardo Podestá. Ces dernières années, dans le cadre de son programme de stratégie Air & Sea « Global », le logisticien, a systématiquement étendu son réseau de partenaires et de filiales. Thomas Reuter, Dachser COO Air & Sea Logistics rappelle la stratégie qui soustend cette évolution : « Afin d’accompagner nos clients sur tous les marchés, nous créons de nouvelles filiales dans la région et dans le monde entier. » Sous la direction d’Edoardo Podestá, Dachser, présent en Chine, à Singapour, à Taïwan, en Corée de Sud, au Vietnam, au Bangladesh, en Inde, en Indonésie, en Malaisie et en Thaïlande, opère sur ces marchés APAC depuis le siège de Hong Kong. Relever les défis Les clients internationaux sont toujours plus demandeurs de services à valeur ajoutée, tels que la planification des processus de production, l’emballage, l’étiquetage, ou le montage de présentoirs pour les ventes promotionnelles. « Pour être certains que 24 DACHSER magazine Entreposage à Hong Kong Afin d’accompagner nos clients sur tous les marchés, nous créons de nouvelles filiales dans la région hh nos collaborateurs sont toujours au top et maîtrisent les possibilités offertes par les outils Dachser et notre réseau mondial, nous organisons régulièrement des sessions de remise à niveau », explique Karl-Heinz Krupp. Les collaborateurs sont également formés à réunir les données pertinentes, à les ordonner et à établir les statistiques correspondantes. Edoardo Podestá estime que Dachser se trouve en bonne position pour s’affirmer dans l’espace Asie-Pacifique : « Nos relations avec nos clients de longue date reposent sur la confiance, mais chaque jour nous devons prouver que nous la méritons. Il nous faut donc, partout dans le monde, continuer à assurer notre étroite interconnexion par des solutions innovantes. Nos clients apprécient cette démarche, mais attendent aussi pour eux-mêmes une optimisation constante. » En d’autres termes : la logistique intelligente a de beaux jours devant elle et invite à profiter des atouts qu’offre sa voie royale, la logistique contractuelle. M. Schick DONNÉES PERSONNELLES Karl-Heinz Krupp, originaire de Bad Honnef, près de Bonn, travaille depuis 2006 chez Dachser. Après avoir exercé, au siège de Kempten, la fonction de responsable d’équipe pour les projets intercontinentaux de logistique contractuelle, il a pris la direction de la logistique contractuelle de l’agence de Cologne. Depuis octobre 2010, il est basé à Shanghai et en charge, en tant que General Manager Contract Logistics chez Dachser Far East, de toutes les activités de logistique contractuelle. RÉSEAU : ESPACE ASIE-PACIFIQUE Actuellement, les entrepôts Dachser sont situés en Chine, à Singapour et à Taïwan. Représenté également au Bangladesh, en Inde, en Indonésie, en Malaisie, en Corée du Sud, en Thaïlande et au Vietnam, Dachser dessert les marchés de l’espace AsiePacifique depuis le siège de Hong Kong. Tianjin Kunshan Shanghai Wuhu Taipei Guangzhou Shenzhen Hong Kong Singapour DACHSER magazine 25 COMPÉTENCES RÉSEAU Plus de capacités de transbordement à Wrocław Road Logistics DACHSER AGRANDIT SON AGENCE DE WROCŁAW Wrocław est en passe de devenir le troisième plus grand site Dachser en Pologne : un avantage pour les clients polonais tournés vers l’exportation. Dachser compte huit filiales en Pologne, dont celle de Wrocław, implantée en 2011. À ses 5 000 m2 de stockage et 500 m2 de bureaux existants, vont venir s’ajouter 3 000 m2 de surface d’entreposage et 250 m2 de bureaux supplémentaires. Wrocław va ainsi devenir le troisième plus grand site Dachser du pays. « Nos clients se tournent de plus en plus vers l’exportation. Le volume de leurs envois a régulièrement augmenté ces dernières an- Dachser dessert de nombreuses destinations européennes depuis Wrocław 26 DACHSER magazine nées. Cette extension des capacités d’entreposage et de transbordement va nous permettre de traiter ces envois avec une efficacité accrue et d’accompagner nos clients dans leur croissance », explique Michal Simkowski. Depuis Wrocław, Dachser dessert de nombreuses destinations européennes, notamment l’Allemagne et la France, mais aussi la République tchèque, la Slovaquie, l’Espagne et l’Italie. RÉSEAU +++ GARDEN PARTY +++ Dachser France est le partenaire officiel du salon « Le Cercle des Saisons ». Cette manifestation spectaculaire du monde du jardin et du bricolage aura lieu du 19 au 21 mai sur l’hippodrome de Chantilly, au nord de Paris. +++ En décor pour le salon du jardin : le château de Chantilly +++ NOUVELLE FORMULE POUR LE ROYAUMEUNI +++ Dachser Royaume-Uni est devenu membre de la Chemical Business Association (CBA), qui défend les intérêts de sociétés fabriquant ou transformant des produits chimiques, ainsi que de leurs prestataires logistiques. « L’adhésion de Dachser souligne son engagement dans le domaine de la chimie », explique Nick Lowe, Managing Director de Dachser Royaume-Uni. Il précise également que la CBA est la voix la plus influente Pour le commerce mondial, Shanghai est une importante plate-forme de transbordement +++ DISTINCTION POUR UN ENTREPÔT SOUS DOUANE +++ Sur l’aéroport Pudong de Shanghai, le « customs-supervised warehouse » de la société Dachser Shangai Co. Ltd. a été classé dans le Top 10 des entrepôts implantés sur ce site. Le logisticien a reçu récemment cette distinction à l’issue de l’évaluation d’un grand nombre de critères, portant sur ses prestations logistiques, ses standards et ses systèmes informatiques. de la chaîne d’approvisionnement de la chimie. Dachser pourra donc contribuer à enrichir l’expérience de ce groupement en mettant à sa disposition son expertise en matière de logistique des produits chimiques. Nick Lowe espère pour Dachser et ses clients des retombées favorables : « Le secteur des industries chimiques de GrandeBretagne a un fort potentiel d’exportation. L’adhésion de Dachser à la CBA renforce sa position sur ce secteur industriel très important. » +++ L’attribution de cette distinction témoignant d’un très haut niveau de qualité, les clients en tirent avantage : lors du passage en douane dans ce « customs-supervised warehouse », leurs envois sont traités en priorité. Importation et exportation en sont considérablement accélérées et simplifiées. +++ +++ EXTENSION DES CAPACITÉS Á ÖHRINGEN +++ Trois ans après l’ouverture du centre logistique, Dachser renforce sa présence sur le site d’Öhringen, dans le Bade-Wurtemberg. Il fait construire, dans la zone d’activités de Flürle, un nouvel entrepôt (16 000 m2, plus un bâtiment administratif) dédié à la logistique contractuelle. Les capacités supplémentaires sont déjà réservées aux deux tiers pour les marchandises d’un gros client. L’entrepôt vient compléter les 5 300 m2 du terminal de transbordement déjà existant. Les nouvelles installations vont entrer en service en novembre 2015, le nombre des collaborateurs du site passant de 120 à 155. +++ DACHSER magazine 27 RÉSEAU : FINLANDE ET PAYS BALTES SUR LES NOUVEAUX CHEMINS DU NORD DE L’EUROPE Dans le Nord-Est de l’Europe, les régions environnant Helsinki et Tallinn se fondent en un espace économique dynamique et interconnecté. Après être entré sur le marché finlandais du trafic routier, Dachser a acquis la majorité des parts dans l’entreprise de transport (fret aérien et maritime) Oy Waco Logistics Finland. C’est une opération importante, dont l’impact est sensible au-delà du Nord-Est de l’Europe. 28 DACHSER magazine RÉSEAU : FINLANDE ET PAYS BALTES Talsinki : formé artificiellement et n’ayant rien d’officiel, ce nom désigne un nouvel espace économique qui prospère, plein de dynamisme, autour d’Helsinki (Finlande) et de Tallinn (Estonie). Sur les rives du golfe de Finlande vivent environ 1,5 million de personnes que séparent seulement 80 km ou 100 minutes de traversée. Après l’adhésion à l’UE, en 2004, de l’ancienne République soviétique d’Estonie, les deux capitales se sont rapprochées, renouant et approfondissant leurs relations historiques et leurs échanges bénéfiques. Aujourd’hui près de 400 000 personnes par mois franchissent le golfe de Finlande dans les deux sens, ce qui fait de cette traversée la plus fréquentée d’Europe, après celle de Calais à Douvres. Outre les échanges humains de chaque jour et les contacts culturels, ces rencontres ont généré d’excellentes initiatives économiques bénéficiant à tout l’espace autour de la Baltique. h Une porte ouverte sur le monde (nordique) : le port d’Helsinki Étendre le réseau « C’est l’une des raisons pour lesquelles, en 2014, nous sommes entrés sur le marché finlandais du trafic routier », explique Michael Schilling, COO Road Logistics chez Dachser. À cet effet, le logisticien a créé une joint venture avec ACE Logistics Group, dont le siège se trouve à Tallinn. Depuis près de 18 ans déjà, Dachser travaille avec cette entreprise dans les pays baltes. Ensemble, les deux partenaires ont ouvert à Vantaa, à proximité de la capitale finlandaise, un site d’entreposage et de transbordement de 1 200 m2 à partir duquel, via les eurohubs et dans des délais pré-déterminés, les marchandises finlandaises destinées à l’exportation peuvent être distribuées dans toute l’Europe. La Finlande envoie vers l’Allemagne surtout du bois, du papier, du carton, du pétrole, des articles électroniques de précision tels que des moniteurs de fréquence cardiaque ou des montres de sport. En échange, l’Allemagne expédie par la route des biens de consommation comme des pièces automobiles, des machines ou des produits chimiques. La plate-forme de Vantaa est idéalement située. « Le marché du trafic routier est localisé pour 85 % dans le triangle formé par les villes Helsinki, Turku et Tampere », souligne Tuomas Leimio, Managing Director Dachser Finland Oy. De plus, la majorité des clients finlandais exportateurs ou importateurs se ‡ DACHSER magazine 29 RÉSEAU : FINLANDE ET PAYS BALTES Helsinki, capitale de la Finlande La cathédrale de Tallinn trouvent à proximité immédiate. La région d’Helsinki, où vivent la plupart des 5,5 millions de Finlandais, joue un rôle majeur : elle produit environ un tiers du produit intérieur brut. C’est donc en grande partie pour profiter du réseau logistique et de la présence de main d’œuvre que la plupart des sociétés finlandaises et internationales ont choisi l’agglomération d’Helsinki pour y implanter leur siège. C’est le cas par exemple du prestataire de services téléphoniques Elisa, des grands groupes de médias Otava et Sanoma, ainsi Le golfe de Finlande est un bras de la mer Baltique. Long de 390 km, il couvre, d’est en ouest, une surface de 29 500 km2 avec, à son extrémité orientale l’embouchure de la Neva. Sa plus grande profondeur (121 m sous la surface de la mer) a été mesurée au nord-est de Tallinn. que des détaillants Kesko, HOK-Elanto et de la chaîne de grands magasins Stockmann. La logistique comme facteur de réussite La logistique fonctionne bien dans le pays et toutes les entreprises en profitent. D’après le Logistic Performance Index de la Banque mondiale, qui observe la compétitivité de 155 pays à l’échelle mondiale, le pays aux mille lacs se classait en 2012 parmi les dix premiers. Depuis, cependant, la Finlande a perdu du terrain. INFO Sur le plan économique, la Finlande a énormément profité de la mondialisation. L’impact de la crise économique mondiale n’en a été que plus dur. Selon les calculs du ministère des finances finlandais, après deux années consécutives de recul, le PIB a stagné en 2014. Une légère reprise de l’activité économique devrait intervenir en 2015 et 2016. Évolution économique en Finlande Produit intérieur brut (évolution en pourcentage et en valeur réelle) -1,0 2012 0,2 1,0 1,1 2014 2015 2016 -1,4 2013 Source : Chambre de commerce Depuis 2011, la conjoncture a évolué de façon plus favorable dans les pays baltes que dans les autres pays membres de l’UE. Outre le transport, la logistique et les télécommunications, l’industrie de transformation représente un des secteurs économiques les plus importants. En Estonie, celui-ci compte pour 18 % dans le PIB, pour 14 % en Lettonie et pour presque un quart en Lituanie. Dans ce cadre, ce sont l’industrie du bois, du papier, du meuble et de la construction mécanique ‒ en Lituanie également les industries chimique et textile ‒ qui jouent le plus grand rôle. 30 DACHSER magazine RÉSEAU : FINLANDE ET PAYS BALTES La Finlande est un marché plein d’avenir. Nous voulons faire de Dachser l’un des leaders de la logistique en Europe nord-orientale hh EN BREF Tuomas Leimio, Managing Director Dachser Finland Oy, et Juha Isohanni, Managing Director, Dachser Finland Air & Sea Logistics Oy Finlande Pour continuer à faire valoir ses avantages, la Finlande consent de gros investissements. Le gouvernement envisage de dépenser d’ici 2022 environ 4,8 milliards d’euros pour améliorer l’infrastructure. Sur cette somme, de 2012 à 2015, 445 millions sont consacrés aux voies ferrées et 710 millions au réseau routier. Jens Lengefeld, Head of Partners, Hub &Traffic Organization chez Dachser, et son équipe font en sorte qu’un grand nombre de caisses mobiles et de remorques portant couleurs et nom de Dachser circulent sur ces voies de communication. L’expert en logistique s’attend en effet à ce que l’augmentation des taxes sur le fuel lourd, si souvent annoncée, une fois devenue effective amène une bonne partie du trafic maritime à se porter sur le transport routier. Entre autres, une liaison par camions, à horaires fixes, a été installée entre la Pologne et Helsinki via Tallinn. Elle relie directement les régions entre elles et optimise les délais. Il apparaît en effet clairement que les fabricants finlandais, cherchant à être compétitifs sur les marchés internationaux, ont à cœur de raccourcir leurs délais de livraison. « Nos clients cherchent un prestataire qui, présent dans toute l’Europe, soit en mesure d’offrir partout le même niveau de qualité », souligne Jens Lengefeld. « Actuellement, Dachser traite plus de 8 000 envois par mois vers la Finlande. Mobilité permanente : navire brise-glace dans le golfe de Finlande Cela ouvre de nombreuses possibilités. » Quotidiennement des liaisons relient l’Allemagne, la Scandinavie, la Pologne et les PaysBas à la Finlande. Superficie : 338 424 km2 Population : 5,439 millions d’habitants (2013) Capitale : Helsinki Un marché extrêmement attractif Le commerce extérieur finlandais ayant augmenté de 5 % en 2013 , le volume de biens transportés s’est élevé à 104 millions de tonnes. « Cela fait de la Finlande un marché extrêmement attractif, pour le transport maritime et aérien aussi », explique Thomas Reuter, COO Dachser Air & Sea Logistics. L’année dernière déjà, Dachser a renforcé son engagement de façon ciblée et acquis la majorité des parts de Oy Waco Logistics Finland, entreprise finlandaise de transport de fret aérien et maritime. « Depuis octobre 2014, notre raison sociale est devenue : Dachser Finland Air & Sea Logistics Oy », précise Juha Isohanni, Managing Director of Dachser Finland Air & Sea Logistics Oy. L’entreprise emploie 52 personnes sur les sites de Vantaa et Lahti, dans le Sud, Oulu dans le Nord et Tempere dans le Sud-Ouest. Elle a généré l’année dernière un chiffre d’affaires de 28 millions d’euros. « Depuis 2011, nous avons augmenté notre chiffre d’affaires de 50 % et obtenu pour 2013, 2014 et 2015 un triple A de notation financière, souligne Juha Isohanni. La plupart de nos clients sont actuellement des petites et moyennes entreprises finlandaises. Il est important, pour notre stratégie de croissance, de veiller au bon équilibre entre importations et exportations. » D’une façon générale, importations, exportations, fret aérien et fret maritime sont les quatre piliers sur lesquels repose la croissance future. Avec son collègue Tuomas Leimio, il travaille maintenant à faire encore mieux connaître le nom de Dachser parmi les responsables de la logistique des entreprises finlandaises. Les conditions sont favorables, puisque les noms de Dachser Finland Oy et Dachser Finland PIB : 265,49 milliards d’euros (2013) Estonie Superficie : 45 226 km2 Population : 1,325 millions d’habitants (2013) Capitale : Tallinn PIB : 24,48 milliards de dollars US (2013) Lettonie Superficie : 64 589 km2 Population : 2,013 millions d’habitants (2013) Capitale : Riga PIB : 30,96 milliards de dollars US (2013) Lituanie Superficie : 65 200 km2 Population : 2,956 millions d’habitants (2013) Capitale : Vilnius PIB : 45,93 milliards de dollars US (2013) Source : Banque mondiale Air & Sea Logistics sont déjà synonymes de réseau mondial mais également de systèmes informatiques très performants. Les industriels finlandais peuvent donc saisir ces opportunités d’optimiser leurs délais de transport et la gestion de leur chaîne d’approvisionnement. La prochaine étape prévoit d’ouvrir un nouveau site Dachser Air & Sea Logistics dans l’Ouest du pays. K. Fink DACHSER magazine 31 ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER BERNHARD SIMON RENCONTRE ... KISHOR SRIDHAR Peut-on « vacciner » les entreprises contre les crises ? Bernhard Simon s’entretient avec Kishor H. Sridhar, spécialiste du comportement en économie et auteur de best-sellers, sur la nécessité pour les entreprises de jouir d’une santé robuste afin d’affronter l’avenir dans un monde interconnecté. Aujourd’hui, avez-vous déjà pu observer que quelque chose n’était pas « raisonnable » ? Kishor Sridhar : Oui. Pour venir ici, j’ai partagé un compartiment de train avec un autre voyageur. Ayant commis une erreur lors de l’achat de son billet, il avait payé 7,90 € de moins que prévu. Lorsqu’il a voulu régler le complément auprès du contrôleur, celui-ci l’a traité comme un criminel. S’en sont ensuivis quelques échanges assez vifs. Le calme n’est revenu qu’une fois le contrôleur descendu de ses grands chevaux. Cet incident n’avait vraiment rien de « raisonnable ». La conclusion que mon compagnon de voyage en a tirée, me semble, en revanche, très raisonnable : Moi, le train ? Plus jamais ! Rationalité et planification vont-elles toujours de pair ? « L’homo irrationalis » correspond bien mieux à la nature humaine que « l’homo œconomicus », guidé par la raison hh Kishor H. Sridhar 32 DACHSER magazine Bernhard Simon : L’une est la condition de l’autre, sans que l’irrationalité exclue la possibilité de planifier. Je ne peux parler d’irrationalité que si j’ai auparavant fait l’expérience de son contraire, à savoir la possibilité de planifier. De temps en temps, il peut être décisif, pour progresser, de s’affranchir délibérément des règles strictes auxquelles on s’est soumis et de s’en fixer d’autres. Une entreprise, dont la gestion serait réglée une fois pour toutes jusque dans les moindres détails, n’aurait pas la possibilité d’évoluer. K. Sridhar : « L’homo irrationalis » correspond bien mieux à la nature humaine que « l’homo œconomicus », guidé par la raison. Et c’est bien ainsi. S’il poursuit toujours son plan sans dévier d’un iota, l’homme se prive de la possibilité de s’adapter quand les conditions posées par son environnement se modifient et que les effets des sunk costs (coûts non récupérables) se font sentir. C’est-à-dire ? K. Sridhar : Les sunk costs sont un phénomène découvert et mis en évidence par les psychologues Hal Arkes et Catherine Blumer : plus on a investi dans un projet, moins on se sent capable de décider de l’interrompre avant terme, même si ses chances de réussite sont quasi nulles. Tous les gens ou presque, bien que sachant qu’ils investissent à fonds perdus, ont tendance à continuer, comme guidés par une règle : nous avons déjà consacré tellement de travail à ce projet que nous ne pouvons tout simplement pas l’arrêter. Pourtant, c’est toujours plus d’argent jeté par la fenêtre. Si nous avons commis des erreurs par le passé, nous n’avons pas le droit de les répéter, sciemment, par la suite. Il faut sans cesse nous demander si nous referions aujourd’hui ce qu’hier encore nous jugions approprié. B. Simon : Cette attitude a de sérieuses répercussions sur le concept de stratégie. Les modèles classiques de stratégie comprenaient celle-ci comme un système soumis au déterminisme : tous les événements, et notamment ceux à venir, sont déterminés par tout ce qui les a précédés. Mais, les marchés et leurs acteurs évoluant en dehors de cette conception théorique, les stratégies déterministes se sont avérées bien trop statiques pour produire une réussite durable. Aujourd’hui, les entreprises doivent être assez dynamiques pour accompagner l’évolution toujours plus rapide du monde et des marchés. Ne pourront s’imposer que celles qui sauront réagir à des scénarios toujours nouveaux, à des situations parfois surprenantes et difficiles, et apporter de nouvelles réponses à ces défis. K. Sridhar : À l’ère de la mondialisation et des évolutions permanentes, il nous faut constamment revoir notre façon de penser. ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER Le chemin des écoliers est parfois le meilleur pour parvenir à son but S’enfermer dans une stratégie définie une fois pour toutes, c’est n’assumer aucune responsabilité et tout simplement abdiquer. Je compare volontiers la stratégie aux systèmes de navigation intelligents. Si je veux adapter ma conduite à la circulation et éviter les embouteillages, je dois me doter d’un système actualisé en permanence qui me guidera sur l’itinéraire optimal et me conduira sûrement et tranquillement à destination. Les stratégies doivent donc indiquer la direction à suivre sans se figer comme des rails qu’il n’est pas possible de quitter pour corriger l’itinéraire. Quel est, dans ce contexte, le rôle de l’équipe dirigeante ? K. Sridhar : Il incombe aux dirigeants de créer les conditions qui permettent à chacun de remettre en question sa personne, sa pensée, son action, dans une recherche critique et constructive. Et ce, à tous les échelons, car c’est en effet le plus souvent à la base de l’entreprise que germent les innovations les plus marquantes. Ce questionnement et ces échanges directs entre tous les services forment le terreau sur lequel se développent les idées nouvelles. B. Simon : Les collaborateurs ont besoin d’objectifs dynamiques auxquels ils puissent adhérer sur le plan émotionnel. A l’intérieur de l’entreprise, il leur faut des espaces de communication propices à la génération d’énergie, à l’élaboration de nouvelles solutions et à l’émergence de cet élan qui les entraînera vers des mondes nouveaux. Quelle incidence cela a-t-il sur la communication à l’intérieur de l’entreprise ? B. Simon : Au cours de son histoire, Dachser a toujours cherché à enthousiasmer ses collaborateurs pour des idées, afin qu’ils puissent eux-mêmes épanouir leurs propres capacités à entreprendre et contribuent à faire avancer l’entreprise. Citons, comme exemple, les couleurs qui maintenant nous caractérisent : il y a 30 ans environ, des collègues néerlandais eurent l’idée de présenter le stand Dachser d’un salon local en jaune et bleu, des couleurs qu’ils trouvaient plus modernes, plus gaies. Cette incartade leur attira les foudres de la maison mère. Mais, finalement, les couleurs plurent à tous, tant et si bien qu’elles devinrent et sont encore les couleurs emblématiques de Dachser. Monsieur Sridhar, vous recommandez aux entreprises de se « vacciner » contre la crise. Qu'entendez-vous par là ? K. Sridhar : Le « vaccin contre la crise » agit tout comme ceux que nous connaissons pour les êtres vivants. Nous ne pouvons pas prévenir toutes les maladies qui risquent de nous toucher, mais nous pouvons préparer le système immunitaire à réagir de façon rapide et souple aux attaques d’agents pathogènes. Les principes actifs du vaccin sont au nombre de trois : réceptivité aux impressions extérieures, analyse appliquée à soi-même et communication interne. Il faut donc que nous sachions détecter les symptômes de crise, les évaluer et rendre intelligibles à tous les mesures du traitement. À ce stade, il convient de pratiquer avec précaution la communication interne et transversale nécessaire entre les différents services. Chacun d’eux représente, en effet, pour ses employés un territoire familier à l’intérieur duquel ils se sentent en sécurité et sont habitués à évoluer. Mais, en cas de crise, s’ils se replient sur eux-mêmes, cela ne mène à rien. Un corps vivant ne lutte pas contre une maladie en isolant chacun de ses organes. B. Simon : Dachser doit essentiellement à la décentralisation sa bonne résistance face aux crises : les agences agissent chacune comme une entreprise dans l’entreprise. Une gestion patriarcale de l’entreprise, qui imposerait à tous les décisions prises en haut lieu, serait vouée à l’échec. Pour être adop- ‡ DACHSER magazine 33 ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER Une entreprise, dont la gestion serait réglée une fois pour toutes jusque dans les moindres détails, n’aurait pas la possibilité d’évoluer hh Bernhard Simon tée par l’ensemble de l’entreprise, chaque idée doit en avoir parcouru toutes les instances, même pour la prise très rapide de décisions. Nous disposons de structures de communication interne éprouvées, accompagnant efficacement, à tous les échelons, les processus permettant aux collaborateurs de se forger une opinion. C’est pourquoi, même en cas d’urgence, nous sommes parvenus à toucher très rapidement toute l’entreprise, jusque dans ses moindres ramifications. Ses 25 000 collaborateurs ont alors pu adhérer à nos décisions. K. Sridhar : Les marchés et leur complexité croissante exigent autre chose que des décisions solitaires, prises à la tête de l’entreprise. J’ai souvent l’occasion de le constater lorsque le patron de l’entreprise en est aussi le propriétaire. Le patriarche veut alors à tout prix imposer ses façons de voir. Il part du principe qu’étant à l’origine de la réussite de l’entreprise, il est le mieux placé pour savoir ce qu’il faut faire et que les éventuels problèmes ne lui sont pas imputables. 34 DACHSER magazine B. Simon : Une décision repose toujours sur une idée. Celle-ci doit être crédible, trouver l’adhésion des différents acteurs, être mise en œuvre concrètement. Elle n’a sinon aucune chance d’aboutir. Sur ce plan, je constate que les entreprises familiales ont, sur les sociétés cotées en bourse, l’avantage de pouvoir garder le cap qu’elles se sont donné sans devoir tenir compte des effets à court terme, souvent contre-productifs, des cours fluctuants de la Bourse. Ces entreprises cotées en Bourse ne laissent pas à leurs gestionnaires, même aux plus compétents, la possibilité de « vacciner » l’entreprise contre la crise, puis de traverser la tempête en tenant la barre du navire d’une main ferme pour faire route vers la prochaine étape. DONNÉES PERSONNELLES Kishor H. Sridhar est auteur de livres, coach et chargé de cours dans divers établissements supérieurs nationaux et internationaux. S’appuyant sur la psychologie du comportement appliquée à l’économie, il élabore des plans d’action visant, dans le cadre de l’entreprise, à supprimer les blocages, gérer le développement ou mener une restructura- Tester les idées nouvelles, prendre le risque d'un possible échec, c’est très louable. Mais qui peut vraiment se le permettre ? B. Simon : La logistique est un secteur constamment confronté à de nouveaux défis et dont les marges et les profits restent très minces. Nous ne bénéficions, pour ainsi dire, d’aucun soutien de la part de la classe politique. Nos prestations de services sont devenues si complexes qu’elles sont difficiles à appréhender de l’extérieur. Nous ne pouvons donc guère nous permettre de commettre des erreurs. Une préoccupation nous anime tous les jours, nous incite et nous aide à répondre aux défis par les solutions appropriées : comment encore améliorer notre efficience et le succès de nos clients ? K. Sridhar : La nécessité permanente de s’adapter exerce une influence tout à fait positive sur la robustesse et la résistance des entreprises. C’est comme un arbre qui pousse en contournant un obstacle et pourtant atteint une très belle taille. Se repenser sans cesse en fonction des situations pour continuer à grandir, s’appuyer sur les erreurs commises, les crises traversées et l’expérience que l’on en a tirée – c’est la clé d’une réussite durable. B. Simon : Toujours garder le regard tourné vers l’avant, ne surtout pas se complaire dans l’autosatisfaction, c’est essentiel. Nous avons coutume de dire : rien n'est plus dangereux pour le succès que le succès. Ce qui fait avancer Dachser, ce sont les idées, la motivation et l’empathie partagées dans notre tâche commune si bien que, chaque jour, j’ai plaisir à me lever, curieux de ce que va m’apporter cette nouvelle journée. tion. Son concept de « vaccin contre la crise » considère « l’approche irrationnelle comme la clé de la réussite ». Bernhard Simon constate que l’entreprise Dachser, au cours des 85 ans de son histoire, a dû évoluer en permanence pour s’adapter aux nouvelles situations des marchés. « Ce sont toujours les hommes qui sont artisans de l’innovation », déclare-t-il, considérant que l’expérience des collaborateurs et l’ouverture de leurs échanges, entre eux et avec les clients, ramènent toujours aux origines de l’entreprise et à sa mission – jeter des ponts vers l’avenir. BONNES NOUVELLES MUNIQUE – MUNICH – MÜNCHEN « Logistics makes it happen. » C’est le mot d’ordre du 15ème salon « transport logistic » qui aura lieu du 5 au 8 mai à Munich. Le rendez-vous le plus important du monde en matière de logistique sera, cette année, un événement majeur pour Bianca Barella de Dachser Brésil. Spécialiste de la communication pour l’Amérique latine, elle y sera membre de l’équipe Dachser constituée de collaborateurs de nos filiales du monde entier. « Je me réjouis tout particulièrement de pouvoir rencontrer personnellement mes collègues et des clients venant des quatre coins du monde », confie-t-elle. C’est à Campinas (État fédéral de São Paulo), à 12 heures de vol de Munich, qu’elle travaille pour Dachser. « Le salon représente pour moi une expérience unique et riche. À bientôt au stand Dachser, hall B6 » ! DACHSER magazine 35