2010 Volume 1 Numéro 3 - RUIS de l`UdeM
Transcription
2010 Volume 1 Numéro 3 - RUIS de l`UdeM
Volume 1 numéro 3, juin 2010 Dossier r sécurité éc transfusionnelle t 18 L a vie selon Viviane « C’est grâce au CHUM si je suis en vie », tels ont été les premiers mots de Viviane Brunet lorsque chumagazine a communiqué avec elle. Atteinte de leucémie lymphoïde chronique, Viviane est bien connue du Service d’hémato-oncologie du pavillon Deschamps de l’Hôpital Notre-Dame du CHUM où sa présence joviale ne laisse rien deviner de son état. Miraculée, au dire de son médecin, le Dr Bernard Lemieux, Viviane vit grâce aux transfusions sanguines qu’elle reçoit. Viviane Brunet est soignée par le Dr Bernard Lemieux et l’équipe d’hémato-oncologie. Colloque collaboration interprofessionnelle 4 Agrément 7 Allégo 8 Dossier numérisé du patient 12 Trois employés hors norme 15 Le CHUM vert 16 Encore les cellules souches 30 Avec Lance Armstrong 32 Photo Stéphane Gosselin vox pop L e transport actif, ça vous tente? 10 chumagazine est publié par la Direction des communications du CHUM 3840, rue Saint-Urbain, Montréal (Québec) H2W 1T8 Formé de l’Hôtel-Dieu, de l’Hôpital Notre-Dame et de l’Hôpital Saint-Luc, au cœur de Montréal, le CHUM est le plus grand centre hospitalier universitaire francophone en Amérique du Nord. À ce titre, il occupe une place prépondérante dans l’application d’approches de soins novatrices, dans la recherche de nouvelles connaissances, de même que dans la transmission du savoir auprès des professionnels et futurs professionnels de la santé. En plus d’accueillir la clientèle adulte des secteurs géographiques de son territoire désigné, le CHUM reçoit des patients de partout au Québec dans les spécialités où il possède une expertise reconnue, notamment en oncologie, maladies cardiovasculaires et métaboliques, neurosciences, médecine des toxicomanies, hépatologie (spécialité des maladies du foie), transplantation d’organes, plastie de reconstruction y compris les soins aux grands brûlés et, plus récemment, gestion de la douleur chronique. Structuré en grandes unités cliniques regroupant plusieurs spécialités, le CHUM place le patient au cœur de toutes ses actions, de sorte que ce sont les spécialistes qui se relaient auprès du patient et non l’inverse. Une réalité qui sera de plus en plus tangible grâce à la construction du futur CHUM, au 1000 rue Saint-Denis, et de son centre de recherche avoisinant, où médecins, chercheurs et autres professionnels de la santé travailleront coude à coude sous un même toit. Le patient est au cœur de toutes nos actions (et en page couverture de chumagazine). Hôtel-Dieu du CHUM 3840, rue Saint-Urbain Montréal (Québec) H2W 1T8 Hôpital Notre-Dame du CHUM 1560, rue Sherbrooke Est Montréal (Québec) H2L 4M1 Hôpital Saint-Luc du CHUM 1058, rue Saint-Denis Montréal (Québec) H2X 3J4 Un seul numéro de téléphone 514 890-8000 Éditrice Ève Blais Rédactrice en chef Camille Larose Journalistes-reporters Sandra Aubé, Lucie Poirier, Anne Whiteside Collaboration Patrick Bertrand, Lise Boisvert, Mariane Bouvette, Lucie Brodeur, Dicki Chhoyang, Richard Côté, Éloi Courchesne, Julie Desbiens, Nathalie Forgue, Olivier Gagnon, Fabienne Landry, Jozée Lapierre, Pascal Le Hir, André Lemieux, Anne Reboux Conception graphique Chantal Claude Photographes Stéphane Gosselin (photo de page couverture et de l’article correspondant), Dominique Lalonde. Luc Lauzière, Stéphane Lord, Mikaël Ohana, Martin Viau Comité de lecture Christian Beaulieu, Sophie Cadorette, Pierre Duchesneau, Nathalie Forgue, Annie Kobril, Annick Madiot, Pascale le Hir, Soeur Jeanne-Éva Trottier, Anne Whiteside Conseiller publicitaire Xuân-Huy Nguyen, [email protected], 450 882-3702 Conseiller graphique à la publicité André Dubois Impression Imprimerie R.M. Hébert chumagazine est publié dix fois l’an, tous les mois sauf juillet et août. Les textes et photos doivent parvenir à la rédaction six semaines avant la parution du numéro mensuel. Sauf pour les infirmières, le masculin est utilisé dans les textes afin de faciliter la lecture et désigne aussi bien les hommes que les femmes. Les articles de chumagazine peuvent être reproduits sans autorisation, avec mention de la source. Les photos ne peuvent pas être utilisées sans autorisation. Disponible sur l’intranet accueil/dc/publications/chumagazine/volume1numero3 Disponible sur le web chumagazine.qc.ca ISSN 1923-1822 chumagazine (imprimé) ISSN 1923-1830 chumagazine (en ligne) Pour joindre la rédaction, commentaires, suggestions [email protected] [email protected], 514 890-8000, poste 35868 Prochain numéro : septembre 2010 2 l chumagazine Juin 2010 Édito Renaud Vigneault, directeur des ressources humaines Photo Luc Lauzière Matière à réflexion Puis-je vous faire une confidence, qui n’est pas dans l’air du temps ? Je suis fier et honoré de travailler au CHUM. Fier parce que nos gestes et nos efforts cherchent d’abord à assurer un service de qualité, parce que nous soignons avec empathie et considération plusieurs centaines de milliers de malades par année et parce que nous formons des médecins, des infirmières, des préposés, des professionnels de qualité pour l’ensemble du réseau de la santé. Honoré parce que je partage mon quotidien avec vous, des gens passionnés et engagés qui font tout en leur pouvoir pour transformer la maladie et la souffrance de nos patients en guérison et en espoir. Je suis bien conscient que notre milieu est loin d’être parfait. Nous n’avons pas toujours les ressources souhaitées. Il y a souvent des contraintes qui complexifient notre volonté de soigner avec compassion les malades qui se présentent dans notre milieu. Toutefois, le cynisme n’a jamais mené à de grandes choses. Nous sommes J’ai le sentiment que la volonté de travailler aujourd’hui les artisans d’un renouveau important. à construire le futur est très présente dans Notre futur hôpital nous donnera les moyens de nos équipes. (…) Je sens que notre milieu a nos ambitions et nous permettra d’améliorer la recherche, les soins, l’enseignement, la promotion maintenant la conviction que la clé pour offrir de la santé et l’évaluation des technologies et un service de qualité est de créer un milieu de des modes d’intervention en santé. Il ne tient travail propice pour vous tous. Je sens que notre qu’à nous de capitaliser sur cette perspective. milieu est en action, je suis en action et j’ai J’ai le sentiment que la volonté de travailler la conviction que vous l’êtes également. à construire le futur est très présente dans nos équipes. Comme directeur des ressources humaines, je sens d’ailleurs que notre milieu a maintenant la conviction que la clé pour offrir un service de qualité est de créer un milieu de travail propice pour vous tous. Cette conviction, je l’ai vue se concrétiser dans la récente planification stratégique des ressources humaines, dans la création du programme de reconnaissance, dans la mise sur pied du Fonds de qualité de vie des employés, dans le déploiement de l’aménagement des horaires de travail (saviez-vous que plus de 120 personnes travaillent sur des horaires de 12 heures au CHUM ?), dans la réflexion sur l’organisation du travail, dans la création du programme corporatif de formation, dans la mise sur pied de programmes d’études adaptés permettant aux infirmières auxiliaires de devenir infirmières, etc. Je sens que notre milieu est en action, je suis en action et j’ai la conviction que vous l’êtes également. Le CHUM, comme tout milieu, est le produit des gens qui y travaillent. Le dynamisme retrouvé est le résultat de vos attitudes et de vos comportements. J’ai la conviction que ce que vous êtes contribue à ce que nous sommes. chumagazine Juin 2010 l 3 Colloque Comment intégrer la collaboration interprofessionnelle au quotidien es organisateurs de la 2e édition de ce colloque sur la collaboration interprofessionnelle ont choisi d’y consacrer une journée entière, le 15 avril dernier. Une journée dense où une quinzaine de présentations étaient prévues, dont deux par des patients, une discussion en table ronde et des ateliers où les participants étaient invités à discuter en petits groupes de la participation du patient à ses soins. Le tout s’est terminé sur un bilan du Comité partenariat interdirections – dossier CIP CHUM et par quelques mots de M. Christian Paire, directeur général. C’est à la Dre Marie-Josée Dupuis, directrice de l’enseignement et présidente du comité scientifique du colloque, que revenait l’honneur de démarrer la journée. Elle en a rappelé les objectifs, notamment faire connaître quelques concepts-clés à la base du travail d’équipe et apprendre à considérer le patient et ses proches comme des L 4 l chumagazine Juin 2010 La position du Collège des médecins partenaires actifs. Mme Louisa Defoy, présidente du Comité des usagers, invitée à témoigner, a dit tout le bien qu’elle pensait du colloque et de ces objectifs. Elle en a parlé comme d’un vent de changement qui ne pouvait qu’être bénéfique aux patients. Le Dr Claude Ménard a fait part de la position du Collège des médecins sur l’interdisciplinarité, un concept qu’il a distingué de la multidisciplinarité, de la pluridisciplinarité et de la transdisciplinarité, et qui désigne fondamentalement selon lui la collaboration entre divers professionnels, quels qu’ils soient. Il a rappelé que le Collège a statué sur les activités qu’il autorise à divers intervenants autres que les médecins (infirmières praticiennes spécialisées, physiothérapeutes, ergothérapeutes, technologistes médicaux, inhalothérapeutes notamment). Le Collège favorise la communication horizontale, basée sur le respect mutuel, et croit au principe premier que la personne qui consulte soit au centre de cette cogestion. L’université, déjà engagée dans le processus Longue présentation de la vice-doyenne à la Faculté de médecine, Mme Christine Colin, accompagnée de Mme Élaine Garand, chargée du projet interdisciplinaire pour le compte du RUIS de l’UdeM. Mme Colin a fait un premier bilan du Comité sur les pratiques collaboratives et la formation interprofessionnelle, créé il y a un an, et notamment sur trois projets-pilotes de pratiques collaboratives, au CHUM, au CSSS Lanaudière et à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal. En dépit de leurs difficultés et limites liées au temps d’adaptation et d’investisse- ment nécessaires à leur implantation, ces projets ont permis de développer des outils, des indicateurs et des pratiques professionnelles uniformisées, tout en favorisant des apprentissages, en améliorant la connaissance des rôles professionnels et la satisfaction au travail de chacun. Les besoins en formation sont nombreux, tant du côté des patients que des professionnels. Considérée comme une priorité du RUIS, l’interdisciplinarité fait déjà l’objet de réflexion interfacultaire pour favoriser les apprentissages interprofessionnels dès le début des études, notamment en médecine, sciences infirmières, ergothérapie et nutrition auxquels s’ajouteront bientôt des étudiants en physiothérapie, audiologie, orthophonie, psychologie et service social. La Dre Andrée Boucher, vicedoyenne et directrice du Centre de pédagogie appliquée aux sciences de la santé de la Faculté de médecine de l’UdeM, a précisé ce qui a été accompli concrètement auprès de ces étudiants. Huit cents étudiants ont ainsi planifié des soins en équipe, en situation simulée et en ligne, d’autres ont pu s’informer sur dix programmes interprofessionnels sous forme de rallye, formule qui sera reprise et qui rejoindra quelque 1500 étudiants. Les deux projets ont connu un grand succès et ont permis notamment de réfléchir aux défis logistiques (nombre d’étudiants, salles, tuteurs, etc.) et administratifs nécessaires, et au moment le plus propice dans le cursus pour de telles formations. La Direction de l’enseignement y croit Le Dr Raymond Lalande, conseiller à la Direction de l’enseignement (DE) du CHUM et vice-recteur adjoint aux études, à l’UdeM, ainsi que Mme Christine Roberge, audiologiste et adjointe interdisciplinaire à la DE, présidente chumagazine Juin 2010 l 5 du comité organisateur, ont ensuite expliqué les raisons qui motivent l’adoption de l’approche collaborative et pourquoi elle doit être centrée sur le patient et ses proches. La pratique collaborative centrée sur le patient peut probablement selon eux pallier, par ses effets synergiques, les effets combinés de l’augmentation de la clientèle due au vieillissement de la population, la pénurie des ressources et la capacité de formation des universités. Ils ont aussi observé cinq équipes du CHUM lors de leurs réunions interprofessionnelles, dégagé les points forts et les niveaux d’amélioration à atteindre. Les expériences CIP au CHUM Nous n’élaborerons pas sur les présentations des projets modèles du genre au CHUM, qui ont déjà fait ou feront l’objet d’articles spécifiques, sinon pour les nommer : le projet SAGe, sur l’amélioration des soins aux personnes âgées, présenté par la Dre Lucie Boucher et la conseillère en soins infirmiers Manon Lussier, le projet Main dans la main du Centre des naissances, présenté par la travailleuse sociale Marielle Venne et son équipe, l’approche au Centre d’évaluation Renata-Hornstein pour les patients avec Parkinson et autres troubles du mouvement, expliquée par la Dre Christiane Lepage, le projet OPTIMAH pour les aînés, présenté par l’infirmière Sylvie Lafrenière et la gériatre Annick Dupras, ainsi que le partage réussi des compétences et connaissances du groupe clinique Défi Santé, formé de nutritionnistes, de kinésiologues et d’ergothérapeutes, au bénéfice des patients ambulatoires en santé mentale. 6 l chumagazine Juin 2010 Moment d’émotion : deux patients témoignent Le Comité partenariat interdirections – dossier CIP CHUM : un bilan Deux patients étaient invités à témoigner : Mme Marie-Josée Fournier, mère de quatre enfants de 7 à 19 ans, aux habitudes de vie saine, soignée au CHUM depuis quatre ans avec un défibrillateur pour des problèmes graves d’arythmie cardiaque. Elle a raconté les hauts et les bas de sa vie de malade cardiaque et expliqué ses réations, parfois positives, parfois négatives, aux paroles et aux comportements des professionnels comme des aidants. M. Vincent Dumez, 39 ans, consultant en management, est soigné pour hémophilie depuis sa tendre enfance et a contracté le VIH et l’hépatite dans les années 1980 par du sang contaminé. Il se définit comme un patient-expert, à distinguer du patient qui connaît temporairement une phase aiguë de maladie. Il croit qu’un patient chronique est tout à fait apte à prendre des décisions sur sa santé s’il est bien informé, ce qui n’est pas toujours le cas, et que l’interdisciplinarité n’existera vraiment qu’à partir du moment où l’on discutera du malade, et non de la maladie. En conclusion, Mme Christine Roberge, adjointe interdisciplinaire à la DE et présidente du comité, assistée de M. Sylvio Rioux, coordonnateur aux services interdisciplinaires à la Direction des regroupements clientèles, ont fait un bilan de l’avancement des travaux de ce comité qui se définit comme un comité consultatif multipartite et de réflexion sur la collaboration interprofessionnelle. Ce comité, piloté par la Direction de l’enseignement à qui le mandat a été confié, s’est rencontré huit fois depuis juin 2009, a recensé les équipes interdisciplinaires existantes, établi un glossaire, mis en œuvre un plan d’action afin de structurer, organiser et développer au CHUM le déploiement stratégique de l’approche collaborative centrée sur le patient et ses proches. M. Paire a conclu la journée en assurant tout son soutien au dialogue interprofessionnel où le patient a de plus en plus sa place, une approche à laquelle il est profondément attaché. Les présentations des conférenciers sont disponibles dans l’intranet du CHUM. CL Photos Luc Lauzière Agrément Le prof Qmentum en compagnie des visiteurs de l’Agrément (de gauche à droite) : Dr Édouard Hendriks, Mmes Anne Jutras, Monique Nadeau, Dolorès Lepage-Savary, Mélanie Drouin et M. Raymond April. Photo Dominique Lalonde Visite d’Agrément Canada : mission accomplie ! epuis plus d’un an que vous en entendez parler et qu’on vous sollicite pour la préparer, la visite d’Agrément Canada au CHUM est maintenant derrière nous ! Du 25 au 30 avril dernier, les visiteurs de l’Agrément se sont promenés dans les trois hôpitaux du CHUM, scrutant, questionnant et observant afin d’évaluer la qualité des services offerts aux patients. Après avoir reçu les premières impressions des visiteurs de l’Agrément, nous pouvons maintenant dire : mission accomplie ! Dans la synthèse de leurs observations, présentées devant un auditoire des plus attentifs, les visiteurs ont d’abord tenu à souligner l’accueil chaleureux que les inter venants du CHUM leur ont réservé, fournissant toute l’information nécessaire et même plus. Évidemment, ont-ils ajouté, il était impossible en cinq jours de cerner avec précision Les visiteurs croient qu’une attention chaque processus, mais leur visite a permis de prendre particulière devrait être portée à l’intégration le pouls du CHUM. des processus de gestion, notamment la Ce qui ressort de l’exercice ? De nombreux points posireddition de compte auprès de la Direction tifs. Les visiteurs ont notamment souligné l’importance accordée à la promotion de la santé, qui a sa propre générale et de son conseil d’administration. direction. La place de l’éthique en milieu hospitalier, l’intégration de la recherche aux soins et la cogestion médicale ont également retenu leur attention. Les visiteurs ont aussi remarqué qu’un énorme travail a été accompli par les ressources humaines en ce qui a trait à la reconnaissance. En ce qui concerne les défis, les visiteurs ont évidemment repéré la pénurie de maind’œuvre touchant la santé, pénurie qui affecte nécessairement l’accès aux services des patients. Si un travail important a déjà été fait côté recrutement, il importe plus que jamais de le poursuivre. Un autre défi sera la réalisation de tout le processus de planification stratégique. Voilà un aspect soulevé par les visiteurs de l’agrément, qui ont insisté sur l’importance, pour une institution comme le CHUM, de se doter d’une véritable vision pour les années à venir. Les visiteurs croient également qu’une attention particulière devrait être portée à l’intégration des processus de gestion, notamment la reddition de compte auprès de la Direction générale du centre hospitalier et de son conseil d’administration. Un travail colossal a été accompli en peu de temps dans tout le CHUM : le comité de pilotage, les gestionnaires, les employés, les équipes, tous ont contribué à faire de l’agrément un projet mobilisateur. Cet engagement de plusieurs mois mérite d’être largement souligné. Le CHUM s’attaquera bientôt au travail nécessaire issu des recommandations de l’agrément, actualisant la démarche continue d’amélioration. SA D chumagazine Juin 2010 l 7 Programme allégo au CHUM Encourager à se déplacer autrement qu’en voiture a y est, le CHUM fait désormais partie des 75 entreprises et institutions de la région de Montréal qui ont adhéré au programme allégo ! En effet, la Direction générale annonçait récemment le lancement de ce programme au CHUM, créé par l’Agence métropolitaine de transport (AMT). L’initiative vise à promouvoir des solutions de remplacement à l’automobile en solo vers les lieux de travail et d’études. Pourquoi encourager l’utilisation du transport en commun, du covoiturage, de la marche et du vélo ? Parce que ces modes de déplacement limitent les émissions de gaz à effet de serre et que le transport actif facilite le maintien d’une meilleure santé mentale et physique. Ç 8 l chumagazine Juin 2010 Silvano Petraccone, technicien en informatique au CHUM, fait le trajet Rive-Sud/ Montréal à vélo tous les jours pour venir au CHUM et en revenir. Beau temps, mauvais temps, du printemps à l’automne, il fait cet exercice quotidien. Il prévoit imperméable, vêtements chauds et de rechange ainsi qu’une heure et demie pour ses déplacements. On admire. Photo Luc Lauzière Fait intéressant : plus de 72 % des employés sont déjà utilisateurs de modes de transport autres que l’auto-solo pour se rendre au travail. Le programme allégo vise, d’une part, à reconnaître ces bonnes habitudes de déplacement et, d’autre part, à encourager les auto-solistes à opter pour de nouveaux modes de transport. Voici un aperçu des mesures incitatives qui seront mises en place au cours des prochains mois. Rabais sur la CAM et autres cartes régionales Dès septembre 2010, tout employé, médecin, chercheur ou bénévole bénéficiera d’une réduction équivalente à un titre mensuel gratuit sur douze lors d’un abonnement annuel au transport collectif de l’AMT. Ce rabais a pour but de fidéliser les nombreux utilisateurs du transport en commun, qui représentent près de la moitié de la communauté du CHUM. Facile et pratique, l’abonnement annuel se fera par prélèvement automatique. L’utilisateur n’aura donc pas à se déplacer pour recharger la carte tous les mois. Quoi de mieux ? Détenteurs de permis de stationnement : essayez le métro ou l’autobus ! Une campagne destinée aux automobilistes détenteurs de permis sera lancée en octobre 2010 : « Le transport collectif, JE L’ESSAIE ». Pendant trois mois, ils pourront faire l’essai du transport en commun. Trois titres mensuels de transport leur seront offerts gratuitement contre une remise temporaire de leur permis de stationnement. Le covoiturage en ligne Au printemps 2011, un autre mode de transport sera à l’honneur : le covoiturage. Un service appelé Covoiturage allégo sera mis en ligne sur le site de l’AMT accessible aux employés. Une fois inscrits, ils pourront rechercher un covoitureur potentiel par région et communiquer avec lui par courriel. Il est à noter que pour stationner sur les terrains du CHUM, un des covoitureurs doit être détenteur d’un permis. Voilà une solution de remplacement qui limite la pollution atmosphérique et les coûts de transport ! Marche et vélo Fidèle à sa mission de promotion de la santé, le CHUM préconisera, de manière importante, tout au long du programme, la marche et le vélo pour se rendre au travail. Des enclos sécurisés pour vélos (avec caméra et cadenas) seront, par ailleurs, installés sur le terrain des trois hôpitaux au courant de l’été. Le sondage effectué auprès des employés a démontré clairement que les cyclistes et les marcheurs sont les plus satisfaits de leur mode de déplacement. Il faut dire que le vélo et la marche ont de nombreux atouts de séduction : verts et peu coûteux, ils permettent également de pratiquer une activité physique quotidienne. Voilà, en somme, un beau programme qui sera accessible aux employés. Qui troquera sa voiture pour une bouffée d’air frais, le bienfait de l’exercice, un partenaire de route ou la quiétude dans la circulation dense ? D’autres détails sur le programme allégo du CHUM seront communiqués sous peu. AR C. A. Voici les faits saillants des assemblées régulières du conseil d’administration du 23 mars et du 27 avril, ainsi que des réunions du comité exécutif du 13 avril et du 11 mai 2010. Le conseil d’administration a nommé à titre d’officiers du C. A., pour la période allant jusqu’au 31 mars 2011, les personnes suivantes: – Me Patrick A. Molinari, président; – Mme Francine Girard, vice-présidente; – M. Christian Paire, secrétaire. Le conseil d’administration a entériné les nominations suivantes: M. Pierre Bohémier, à titre de commissaire local adjoint aux plaintes et à la qualité, assigné principalement à l’Hôpital Notre-Dame du CHUM; M. Martin Demers, à titre de directeur adjoint des services hospitaliers; Mme Irène Marcheterre, au poste de directrice des communications; La Dre Marie-France Raynault comme chef du Département de médecine préventive et de santé publique, pour un premier mandat de quatre ans. Sur recommandation du CECMDP, le conseil a procédé à la nomination des médecins et pharmacien suivants: D Élisabeth Boileau, membre actif, Département de médecine d’urgence; re Dr Jean Bourgouin, membre actif, Département de médecine générale (omnipratique); Dr David-Olivier Chagnon, membre actif, Département de radiologie; Dre Sarah-Émilie GiraldeauBélanger, membre actif, Département de médecine d’urgence; Dre Marie-Claude Goulet, membre actif, Département de médecine d’urgence; Dre Michelle Houde, membre actif, Département d’anatomo-pathologie; Dre Martine Labelle, membre actif, Département de médecine d’urgence; Dre Sandrine Larue, membre associé, Département de médecine (neurologie) ; Dr Fadi Mansour, membre actif, Département de médecine (cardiologie); Dr Luc Laurier Oligny, membre associé, Département d’anatomopathologie; Dr Marc-André Rhéaume, membre actif, Département d’ophtalmologie; Dre Faisca Richer, membre actif, Département de médecine préventive et de santé publique; Dr Philippe Romeo, membre associé, Département d’anatomo-pathologie; Dr Denis A. Roy, membre actif, Département de médecine préventive et de santé publique; Dr Georges Shenouda, membre associé, Département de radiooncologie; Dre Nathalie Skinner, membre actif, Département de médecine d’urgence; Dre Yu Ju Yao, membre associé, Département de médecine générale (médecine familiale); M. Mathieu Laroche, membre actif, Département de pharmacie. Le C. A. a confirmé l’engagement du CHUM envers le Centre d’expertise pour personnes victimes de brûlures graves de l’Ouest du Québec auprès du ministère de la Santé et des Services sociaux: le CHUM s’engage ainsi à mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour poursuivre la prise en charge de ce type de clientèle et l’excellence de ses activités cliniques, d’enseignement et de recherche au sein du réseau québécois. Sauf avis contraire, la prochaine assemblée publique du conseil d’administration se tiendra le mardi 8 juin prochain, à 17h30, dans la salle Marie-Morin de l’Hôtel-Dieu. LB chumagazine Juin 2010 l 9 VOX POP Le transport actif, Reporter : Anne Whiteside Photographe : Mikaël Ohana Michel Nadeau, infirmier à l’urgence de l’Hôpital Saint-Luc. Par souci écologique, je me rends au travail en métro jusqu’à la station Berri-UQAM. Bien que je n’aie pas une longue distance à faire, je suis content de marcher le reste du trajet. Ça me fait faire un peu d’exercice, matin et soir, hiver comme été. À l’occasion, je rencontre des personnes avec qui j’aime faire un bout de chemin. J’apprécie ces moments grâce auxquels on crée des liens. C’est bon pour le coeur dans tous les sens du terme. Denis Chrétien, infirmier, 6e de Bullion, Hôtel-Dieu. Quatre choix de trajets d’autobus me mènent tous à la station de métro Sherbrooke où, durant la saison estivale, je poursuis à pied jusqu’à l’Hôtel-Dieu en traversant lentement le parc du Carré Saint-Louis pour emmagasiner toute cette belle énergie. Passionné de mon travail, je m’offre ce beau moment de relaxation avant de commencer ma journée ! Les effets bénéfiques sont immédiats. J’ai même réussi à convaincre une collègue de marcher avec moi ! 10 l chumagazine Juin 2010 Marc Audet, cuisinier, Hôpital Saint-Luc. Pour accéder à la propriété, j’ai dû déménager à VaudreuilDorion : 45 minutes en voiture. Je commence à travailler à 6 h et le premier départ de train, à cinq minutes de marche de chez moi, est à 6 h 30. Si l’horaire était élargi, je le prendrais, plus de passagers l’utiliseraient et il y aurait moins d’autos sur les routes. Un gros avantage du point de vue écologique ! Pierre Gagnon, technicien en informatique, Hôpital Notre-Dame. Habitant Montréal, j’utilise le transport en commun en hiver, un trajet de 40 minutes. Dès l’arrivée du printemps, depuis les trois ans que je travaille au CHUM, je prends mon vélo et me rends au travail en 25 minutes. Avec deux choix de pistes cyclables, le trajet est très agréable et sécuritaire et je profite au maximum de l’été pour me mettre en forme, matin et soir. Sauf sous la grosse pluie battante, je suis toujours au rendez-vous ! ça vous tente ? Cet été, plusieurs troqueront voiture ou métro pour marche ou vélo. chumagazine a rencontré au hasard quelques employés afin de connaître leur mode de transport pour se rendre au travail. Tania Senécal, technicienne administrative, Hôtel-Dieu. J’habite à Saint-Basile et le trajet en voiture est d’environ une heure, car je dois en plus déposer mes jeunes enfants à l’école. La voiture me donne plus d’autonomie, plus de contrôle sur mon horaire et le niveau de stress pour arriver à l’heure au travail est de beaucoup diminué. Avec des enfants en bas âge et un horaire chargé, c’est la meilleure option pour le moment ! Benoît Proulx, technicien en informatique, Hôpital Notre-Dame. J’ai déjà pris le transport en commun pour venir travailler, mais depuis que j’habite près de Repentigny, je trouve que ce mode de transport n’est pas assez fiable, surtout en hiver. Par contre, j’envisage de prendre mon vélo cet été, car ce serait une belle occasion d’être physiquement actif quotidiennement. Et qui sait ? C’est peut-être moins long que je crois ! Sylvie Vallée, adjointe à la Direction de la gestion de l’information et de la qualitéperformance. En hiver, je prends la voiture, mais j’ai toujours très hâte à l’été pour voyager, le plus souvent, à vélo, petit trajet de 25 minutes. Depuis l’arrivée des Bixi, c’est de loin le mode de transport que je préfère, car il y a des stations Bixi à proximité des trois hôpitaux et je peux les laisser sans me préoccuper du stationnement. Je ressens un grand bien-être en conciliant exercice physique et temps de déplacement agréable. En plus, j’y prends plaisir ! Yvan Plamondon, journalier, Hôpital Saint-Luc. Je fais du covoiturage depuis 10 ans pour me rendre au travail afin de réduire les dépenses de transport, car j’habite Saint-Lin à une heure et demie de Montréal. Nous alternons de voiture chaque semaine. C’est aussi une excellente façon de contribuer à diminuer la pollution ! Pour en connaître plus sur le transport alternatif ou actif, consultez le site internet de www.voyagezfute.ca chumagazine Juin 2010 l 11 Numérisation des dossiers médicaux Le 1er juin, le dossier papier devient électronique ! Le papier demeure en circulation jusqu’à la fin de la visite ou de la période de traitement. Aucun changement pour les cliniciens ! Les documents sont numérisés au cours des 24 heures suivant leur arrivée aux archives. Bingo ! Tout est dans Oacis ! n janvier dernier, le CHUM a officiellement commencé à numériser des notes cliniques dans le secteur ambulatoire de l’Hôpital SaintLuc… discrètement, tranquillement, le temps de roder la machine et les processus. Le 1er juin, le projet était fin prêt à franchir une étape décisive. Depuis cette date, tous les documents du dossier médical qui sont numérisés au CHUM ne sont plus classés dans les dossiers papier et sont disponibles uniquement dans le système d’information clinique Oacis. Autre changement majeur en vigueur à compter du 1er juin à l’Hôpital Saint-Luc, du 7 juin à l’Hôtel-Dieu et du 9 août à l’Hôpital Notre-Dame: le Service des archives n’ouvrira plus de nouvelles chemises pour les nouveaux patients. Grâce aux nombreux cliniciens, gestionnaires et employés qui ont travaillé d’arrache-pied pour résoudre les difficultés d’accès aux dossiers médicaux E 12 l chumagazine Juin 2010 inhérentes à la réalité complexe du CHUM, les nouveaux patients du CHUM auront bientôt un dossier médical entièrement électronique… un dossier unique! Vers un dossier médical unique… Le CHUM étant composé de trois hôpitaux, 40% des patients y ont plus d’un dossier médical. À chaque visite d’un patient, le médecin doit faire venir du Service des archives le ou les dossiers existants au nom du patient. Puis, les notes cliniques qu’il produit à la suite de la visite doivent à leur tour être classées dans le dossier. Cela prend un certain temps, durant lequel le dossier (toujours incomplet) peut devoir être consulté par un autre professionnel de la santé. Avec le nombre grandissant de patients suivis par différents cliniciens dans plus d’un hôpital du CHUM, c’est en fait la nature même du dossier médical papier, qui ne peut être consulté que par un seul clinicien à la fois, qui était devenue inadéquate. Bref, les cliniciens rêvaient depuis longtemps d’un dossier médical unique commun aux trois hôpitaux. Ils souhaitaient avoir rapidement accès aux principaux documents cliniques produits lors de la visite d’un patient au CHUM. Eh bien, ça y est! Avec le déploiement progressif de la numérisation, leur vœu est en voie d’être exaucé. En effet, dès qu’ils sont numérisés, les documents produits par les cliniciens deviennent immédiatement accessibles en version électronique, de partout et en tout temps, par plusieurs personnes à la fois. Déjà, tous les documents produits lors d’une visite d’un patient dans une clinique externe de l’Hôpital Saint-Luc sont numérisés et disponibles dans Oacis, en seulement quelques clics. Et d’ici la fin de 2010, les trois hôpitaux et leurs secteurs cliniques fonctionneront en mode numérisation! Si Oacis a été choisi comme outil de consultation des documents numérisés, c’est qu’il est en voie de devenir la porte d’accès unique aux données cliniques. Ce système, que le CHUM et le CUSM travaillent à développer conjointement, réunit déjà de nombreuses données cliniques sur le patient: résultats de laboratoire, de radiologie, de pathologie et de microbiologie. En outre, avec le logiciel de gestion électronique des documents (ou logiciel de numérisation) qui vient d’y être intégré (au CHUM), Oacis ressemble de plus en plus à un véritable dossier clinique informatisé! À une étape ultérieure apparaîtra, également dans Oacis, le module de complétion des dossiers médicaux. Les archivistes effectueront alors par ordinateur la gestion des dossiers incomplets et les cliniciens pourront enfin les compléter et les signer de façon électronique. Les médecins n’auront donc plus à se déplacer au Service des archives pour signer, par exemple, la feuille sommaire d’hospitalisation. Un gain de temps non négligeable! • • Un travail préparatoire colossal • Le projet de numérisation des dossiers médicaux a commencé au CHUM en 2006. Voici un survol des principales activités accomplies dans le cadre de ce grand projet clinique: • Puisque l’information incluse dans les codes à barres constitue la véritable clé de voûte du système d’indexation des documents, il a fallu créer des codes à barres maison et remplacer des centaines d’imprimantes par des modèles • pouvant imprimer les codes à barres. Cela a exigé que l’utilisation des systèmes de rendez-vous des cliniques et des trois hôpitaux du CHUM soit harmonisée et que les 5000 formulaires recensés allant dans le dossier médical soient étudiés et répertoriés. Aujourd’hui, trois codes à barres figurent sur chaque formulaire destiné à la numérisation: un pour identifier le type de formulaire, un pour identifier le patient et un se rapportant à la visite. La classification des documents a occupé une place centrale dans le projet de numérisation. À ce jour, 1200 formulaires se sont vu assigner une catégorie. Un travail de moine, grâce auquel les cliniciens du CHUM peuvent aujourd’hui rechercher des documents dans Oacis selon la nature du formulaire, le nom de la clinique, la date de la visite, etc. À l’hiver 2009, la campagne Une visite, une feuille! a amené les cliniciens à utiliser un formulaire différent lors de chaque consultation. Une pratique nécessaire à la bonne indexation des documents. La Direction des ressources technologiques a adapté le logiciel de numérisation aux besoins du CHUM et à sa réalité francophone, elle l’a intégré dans l’interface d’Oacis et, pour en assurer le bon fonctionnement, a mis à jour des milliers d’ordinateurs. L’équipe Oacis a élaboré des formations répondant aux besoins variés des utilisateurs et a fait en sorte que les stagiaires, les externes et les résidents puissent avoir accès à Oacis dès le jour 1 de leur arrivée au CHUM. À ce jour, près de 5000 cliniciens ont suivi une formation Oacis au CHUM. • Le Service des archives a ouvert un centre de numérisation à l’Hôpital Notre-Dame. Le centre a ouvert ses portes début juin et emploie 42 employés. Un déploiement progressif Le 18 janvier 2010, les numériseurs d’un centre temporaire ouvert à l’Hôpital Saint-Luc (HSL) se sont finalement mis en marche ! Le déploiement s’est d’abord limité aux cliniques externes du pavillon Édouard-Asselin, puis s’est étendu, entre mars et mai, au secteur ambulatoire de l’HSL. Tous les documents numérisés étaient alors joints au dossier papier ; ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les dossiers papier antérieurs demeurent néanmoins disponibles pour consultation selon les procédures habituelles. Cet été, le déploiement se poursuivra dans le secteur ambulatoire de l’HôtelDieu, puis de l’Hôpital Notre-Dame. Les urgences du CHUM suivront en septembre, la chirurgie d’un jour en octobre, puis les hospitalisations en novembre. L’idée derrière ce déploiement progressif ? Assurer la sécurité des patients et la continuité des soins. La numérisation des dossiers médicaux est essentielle à l’évolution du CHUM et à son passage vers un bâtiment unique. Comme les autres projets de la transition technologique, celui de la numérisation contribue au regroupement de l’information clinique, au plus grand bénéfice des patients et de tous ceux qui les soignent. FL Que numérise-t-on ? Sont numérisés : les notes et les documents produits par les cliniciens lors de la visite d’un patient (là où le déploiement est commencé), ainsi que la documentation apportée par le patient et jugée pertinente par le clinicien (résultats extérieurs, résumés d’autres hôpitaux, etc.) Des mesures de sécurité et de contrôle assurent que l’information soit toujours disponible et que seules les personnes autorisées puissent consulter les documents. chumagazine Juin 2010 l 13 Fiche On la suivait sur Facebook Nom : Pascale Le Hir Âge : 28 ans Durée du tabagisme : 12 ans Nombre de cigarettes fumées par jour : 17 Moment de la première cigarette : 5 minutes après le lever Profil de fumeuse : dépendance physique, psychologique, sociale, émotive, reliée aux habitudes de vie Temps pris pour arrêter de fumer : 14 jours Elle a arrêté de fumer: son histoire Pour ceux qui n’auraient pas suivi mes Chroniques d’une ex-fumeuse sur Facebook, voici un résumé de mon histoire. Je fumais depuis 12 ans quand j’ai décidé d’arrêter grâce aux conseils du Centre d’abandon du tabagisme (CAT). Comment ai-je franchi le pas et pris cette décision ? Je me suis dit tout simplement : pourquoi pas maintenant ? Je ne peux pas fumer toute ma vie, alors pourquoi continuer ? Après avoir pris ma décision, j’ai choisi d’utiliser le Champix, un médicament qui convainc le cerveau qu’il n’a plus besoin de fumer. Cette méthode et ma volonté de fer m’ont permis d’arrêter graduellement en deux semaines. Cet arrêt ne s’est pas effectué sans difficulté : fébrilité et remaniement des habitudes de vie m’attendaient au tournant. Les effets secondaires du médicament m’ont toutefois forcée à abandonner ce traitement au bout de trois semaines, mais pas mon but de cesser de fumer : n’écoutant que ma détermination, et les conseils de ma coach Caroline Robichaud du CAT, 14 l chumagazine Juin 2010 je me suis rabattue sur les pastilles de nicotine, la gymnastique, les sudokus et les crudités ! Heureusement, certains avantages ont contrebalancé les aspects négatifs de l’arrêt tabagique: je me suis rendu compte que je détestais l’odeur de la cigarette chez les autres; ne pas être obligée d’aller se poster chaque deux heures sur un coin de rue venteux était aussi bien agréable; sentir peu à peu mes capacités respiratoires augmenter en faisant du sport et me débarrasser de ma toux de fumeuse, ça a beaucoup aidé. La question qui vous brûle sans doute les lèvres: a-t-elle rechuté à un moment ou à un autre? Une fin de semaine, me trouvant en compagnie d’une fumeuse, j’ai failli flancher. Heureusement, je me suis rappelé ma participation au Défi J’arrête j’y gagne et j’ai tenu bon. Cette histoire, je l’ai écrite pour démontrer qu’arrêter de fumer, c’est possible, et qu’avec du soutien et de la volonté, chacun peut y arriver. Si je n’ai convaincu qu’une seule personne, cela aura valu la peine. PL Photo Mikaël Ohana Des collègues hors de l’ordinaire Une marathonienne Mme Josée Beauregard est une kinésiologuekinésithérapeute-électrophysiologiste, travaillant jusqu’à tout récemment au Centre ambulatoire de cardiologie, depuis peu à la clinique d’évaluation de santé de la Fondation du CHUM, où elle est chargée de projets pour la remise en forme et la promotion de la santé. Pendant ses dernières vacances, elle a couru le 25e Marathon des sables, dans le désert marocain du Sahara: 250 km de plaines infinies, coupées de dunes et de montagnes, en autosuffisance donc en transportant nourriture pesée au gramme près et autres nécessités, sous un soleil torride (jusqu’à 51o C !), pendant sept jours, du 4 au 10 avril dernier. Pour le plaisir, pour le défi, pour connaître ses limites, par masochisme un peu sûrement, dit-elle en rigolant. Elle est arrivée 207e sur les 1132 participants, 15e sur les 130 femmes, 10e parmi les vétérans, entendons les plus âgés: elle a 40 ans. Son objectif (atteint): le réussir, car il y a beaucoup d’abandons à cet ultramarathon considéré parmi les plus exigeants au monde. Mme Beauregard tient à remercier la cardiologie de son soutien. Son prochain défi: elle aimerait participer à la fin août, à la course Transrockies au Colorado, un 200 km traversant les Rocheuses, pour lequel elle cherche un (ou une) partenaire, cette course devant se faire en équipe. Le message est lancé! Une romancière Après cinq recueils de nouvelles et quelques prix qui ont assis sa réputation, voici le tout premier roman de la collègue Suzanne Myre, commis à la centrale des messagers de l’Hôpital Notre-Dame. Le personnage principal est une préposée aux bénéficiaires dans une unité de soins prolongés : intrigue sur fond hospitalier, voilà qui risque d’en intéresser plus d’un ! Notre auteure préférée a perdu en méchanceté ce qu’elle gagne en émotion, mais la drôlerie et l’attitude y sont toujours. Un presque thriller qui se lit d’une traite. Bonne lecture de vacances. Un humoriste M. Paul Laroche, agent administratif au 6e AB de l’Hôpital Notre-Dame, prépare un spectacle qui sera présenté à la salle du Lion d’Or, rue Ontario à Montréal, le 23 août prochain. Lors de cette soirée musicale et humoristique, il aborde différents thèmes, dont celui du milieu hospitalier dans lequel il évolue depuis une décennie. M. Laroche a participé, dans une ancienne vie dit-il, à la Tournée Juste pour rire, au Festival du même nom et à plusieurs émissions télé et radio. C’est une invitation aux collègues et autres curieux à voir de quel bois son humour se chauffe… Le mot de Cambronne ! Pour réserver : 514 525-9112. chumagazine Juin 2010 l 15 Du nouveau en développement durable au CHUM L’équipe de la Direction des services techniques : (2e rangée) Lucie Brodeur, agente administrative ; Patrick Bertrand, ingénieur, conseiller en bâtiment ; (debout) André G. Lemieux, ingénieur, conseiller en énergie, Richard Côté, coordonnateur administratif des technologies du bâtiment, (devant) Nathalie Léveillé, conseillère de la Direction des communication. photo Luc Lauzière trois ans. Elle est en lien direct avec le programme de développement durable du CHUM dont le but est de poursuivre les efforts de protection de l’environnement. CRCHUM : Certification Double Argent LEED a Direction des services techniques (DST) nous fait part des toutes dernières initiatives visant le développement durable au CHUM. L Certification Visez vert La DST prépare un dossier afin de recevoir l’accréditation Visez Vert de Boma Québec (boma-quebec.org). La méthodologie nécessaire à l’obtention de cette accréditation permettra au CHUM de contribuer à la conservation des ressources naturelles et de minimiser l’empreinte environnementale de ses activités quotidiennes par la mise en place de procédures et de meilleures pratiques. Pour recevoir l’accréditation, le CHUM doit répondre aux dix critères environnementaux suivants : 16 l chumagazine Juin 2010 1. Réduction de la consommation d’énergie 2. Réduction de la consommation d’eau potable 3. Gestion des déchets de construction 4. Recyclage 5. Produits dangereux 6. Utilisation de matériaux sains et recyclés 7. Substances appauvrissant la couche d’ozone 8. Qualité de l’air intérieur 9. Entretien des systèmes de chauffage, ventilation et climatisation 10. Programme de communication Depuis déjà quelques mois, la DST collige les données pour répondre à chacun de ces critères. Il est prévu de renouveler cette démarche tous les La construction et l’exploitation d’un bâtiment de l’importance du Centre de recherche du CHUM (CRCHUM) ont des répercussions sur le milieu naturel, l’économie, la santé et la productivité. Le CHUM et ses partenaires (concepteurs, constructeurs et exploitants) intègreront les progrès réalisés en science et en technologie du bâtiment pour construire un bâtiment écologique et performant. Le CRCHUM vise deux certifications LEED Canada Argent : NC pour la nouvelle construction et BE pour l’opération et l’exploitation du bâtiment. Pour obtenir la double certification LEED Argent, le CRCHUM devra implanter des mesures touchant l’aménagement écologique du site, la gestion de l’eau, l’énergie et l’atmosphère, les matériaux et les ressources ainsi que la qualité de l’environnement intérieur. brève UN CENTRE D’EXPERTISE POUR LA DOULEUR CHRONIQUE À titre d’exemples: l’implantation du CRCHUM au-dessus d’une bouche de métro donnant un accès direct au transport en commun et l’installation de stationnement pour bicyclettes contribueront à réduire l’utilisation de l’automobile pour le transport quotidien; l’utilisation d’appareils de plomberie à faible débit réduira la consommation d’eau potable; l’optimisation de la conception des systèmes de chauffage, de ventilation, de climatisation et d’éclairage réduira la consommation d’énergie et les émissions atmosphériques. Plusieurs mesures visent spécifiquement la qualité de l’environnement intérieur : l’utilisation de matériaux et produits à faibles émissions chimiques et de polluants, le contrôle du gaz carbonique (CO2), de la température et de l’humidité ainsi qu’une conception favorisant une lumière naturelle assureront le confort et le bien-être des occupants. Avec une double certification LEED Canada - Argent pour la construction et l’exploitation, le CRCHUM assure de réduire son empreinte environnementale pendant tout le cycle de vie fonctionnelle du bâtiment et assume ainsi son leadership pour la santé humaine et environnementale. www.cagbc.org/leed/la_certification_leed/index.php À découvrir, la géothermie Depuis plusieurs années, le citoyen est sensibilisé aux avantages reliés à l’utilisation de sources d’énergie verte, que ce soit les panneaux solaires, les éoliennes ou la géothermie. La DST étudie actuellement la possibilité d’intégrer la géothermie comme source d’énergie à l’Hôpital Notre-Dame. L’énergie géothermique est l’énergie extraite de la chaleur de la terre. Afin de puiser cette énergie, il faut déployer un système constitué de trois composantes principales, soit le circuit souterrain qui sert de source ou de puits de chaleur, un réseau de distribution de chaleur basse température et une thermopompe pour transférer la chaleur entre la source et le réseau de distribution. En période hivernale, la thermopompe extrait la chaleur du sol et la transfère au réseau de chauffage. En période estivale, le processus est inversé et la thermopompe extrait la chaleur du bâtiment pour la rejeter dans le sol. Le CHUM fait des efforts constants pour réduire sa consommation énergétique. Avec l’utilisation de la géothermie, source d’énergie renouvelable, il démontre sa volonté de rendre l’environnement plus vert et plus sain. À vos agendas Du 1er au 5 novembre : activités de la semaine de l’efficacité énergétique. LB/PB/RC/AGL Un centre d’expertise en gestion de la douleur chronique, formé du CHUM et du Centre de réadaptation LucieBruneau (CRLB) (www.lucie bruneau.qc.ca), a récemment été créé. Ce centre contribuera à réduire les listes d’attente pour le traitement de douleurs chroniques et encouragera l’adoption de meilleures pratiques partout sur le territoire du RUIS de l’UdeM. Le mandat du consortium comprend la prestation de services cliniques de troisième ligne (surspécialisés) et la contribution à la production et à la diffusion de connaissances propres à la douleur chronique en lien avec la recherche et l’enseignement. La douleur chronique se caractérise par une douleur localisée ou diffuse persistant au-delà d’une période normale de recouvrement d’un accident ou d’une maladie (normalement plus de trois mois). Environ 20 % des personnes sur le territoire souffrent de douleur chronique, un mal qui réduit considérablement leur potentiel d’intégration sociale et qui peut affecter la réalisation de leurs habitudes de vie. Ce nouveau centre contribuera à leur offrir une meilleure qualité de vie. Le consortium compte sur la participation des hôpitaux Maisonneuve-Rosemont et Sacré-Coeur, de l’Institut universitaire de gériatrie et de l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsay. Les coprésidentes du Centre d’expertise sont la Dre Aline Boulanger (photo), chef du Service d’algologie (traitement de la douleur) du CHUM, et Mme Hélène Bergeron, directrice des services professionnels, de la qualité et des activités universitaires du CRLB. NF chumagazine Juin 2010 l 17 Dossier sécurité transfusionnelle Journalistes : Sandra Aubé, Olivier Gagnon et Lucie Poirier Don de sang, l y a dix ans, Viviane Brunet recevait un diagnostic de leucémie lymphoïde chronique. La fatigue n’étant pas suffisante pour arrêter cette dynamique commerçante, propriétaire d’un nettoyeur, ce sont les ecchymoses aux bras et aux jambes qui ont alerté son médecin. Traitée depuis quatre ans au CHUM, Viviane est devenue une habituée du Département d’hématooncologie de l’Hôpital Notre-Dame qu’elle fréquente assidûment, que ce soit pour ses prises de sang (deux fois par semaine), les transfusions sanguines souvent nécessaires, les hospitalisations malheureusement trop nombreuses (six en quatre ans !) et les traitements de chimiothérapie parfois inévitables. À son arrivée au CHUM, le Dr Bernard Lemieux ne croyait pas qu’elle allait s’en tirer. Au dire de Viviane, il est très fier de sa patiente. Il faut d’ailleurs lui voir le sourire lorsqu’elle parle de son médecin, de son infirmière pivot, Isabelle Fortin, des infirmières chargées des prises de sang et des transfusions sanguines et de toute l’équipe d’hémato-oncologie. « En oncologie, ce sont de véritables amours. Tout le monde a été formidable avec moi ! Quand on vient à l’hôpital, on voit tout de suite celles qui aiment leur travail. » À un certain moment, I 18 l chumagazine Juin 2010 « Je remercie les gens qui donnent du sang ! Quand je passe la journée à l’hôpital en attente de mes plaquettes et que je deviens un peu impatiente, je pense à ceux et celles qui ont pris la peine de donner du sang et je me dis qu’ils m’ont fait grâce de journées de plus ! » le Dr Lemieux a cru perdre sa patiente et a dû avoir un entretien avec elle pour connaître ses désirs advenant la nécessité de lui prodiguer des soins de prolongement de vie. Farouchement opposée à toute forme d’acharnement thérapeutique, Viviane retient de cet entretien le respect, la délicatesse et la très grande humanité de son médecin. D’Héma-Québec au CHUM jusqu’à Viviane Viviane n’est pas une candidate à la greffe de la moelle osseuse dont peuvent profiter certains patients atteints de cette maladie. Sa vie dépend donc des transfusions de sang et d’autres produits sanguins qu’elle reçoit lorsque ses globules rouges, ses plaquettes ou ses immunoglobulines sont à un niveau critique. « Je remercie les gens qui donnent du sang, lancet-elle spontanément ! Quand je passe la journée à l’hôpital en attente de mes plaquettes d’Héma-Québec et que je deviens un peu impatiente, je pense à ceux et celles qui ont pris la peine de donner du sang et je me dis qu’ils m’ont fait grâce de journées de plus ! » Le rituel du sang, Viviane ne le connaît que trop bien : prises de sang, attente du diagnostic à l’hôpital ou à la maison, appel de son infirmière pivot qui lui transmet le diagnostic du moment, réception de la formule nécessaire au besoin et transfusions le jour même ou le lendemain. Outre le personnel de l’hôpital et les donneurs qu’elle remercie, Viviane a aussi tenu à souligner le soutien de son mari Michel qui a toujours su l’épauler. Photo Stéphane Gosselin don de vie Petit lexique sanguin : ce qu’il faut savoir Cryoprécipité : fraction coagulante des protéines plasmatiques du sang, source de fibrinogène. Culot globulaire : le culot globulaire s’obtient en séparant les globules rouges du sang total à l’aide d’une centrifugeuse. Il contient des globules rouges, auxquels une solution nutritive est ajoutée. Le culot globulaire sert à augmenter la capacité du transport en oxygène, à améliorer la masse globulaire après un choc ou une intervention chirurgicale et à traiter l’anémie. Plaquettes : aussi appelées thrombocytes, les plaquettes jouent un rôle majeur dans la coagulation sanguine, les réactions inflammatoires et la guérison des plaies. Plasma : ce liquide jaunâtre est le composant liquide du sang : il constitue à lui seul 55 % de son volume. On l’obtient également par centrifugation du sang total. Produits labiles : ils sont généralement fabriqués à partir de sang total qui provient d’un seul donneur. En général, les produits labiles ont une durée de conservation relativement brève (moins d’un an) et doivent être maintenus à des températures contrôlées. Parmi les produits labiles se trouvent le culot globulaire, le plasma, les plaquettes, et le cryoprécipité. Ces produits sont dits « frais ». Produits stables : ils sont généralement fabriqués à partir d’un nombre important de dons individuels rassemblés avant de subir un procédé de purification. Leur durée de conservation est assez longue (un an ou plus). Parmi les produits stables se trouvent les produits de coagulation humains, les produits anticoagulants, les immunoglobulines et l’albumine. Ils sont tous conservés à température contrôlée. Sang total: c’est le liquide qui circule dans nos veines. Il distribue aux cellules du corps oxygène, nutriments, régulateurs chimiques, substances nécessaires à la protection contre les maladies, etc. Héma-Québec divise le sang total en différents produits, dont les culots globulaires, qui sont ensuite acheminés aux centres hospitaliers. Les produits labiles et les produits stables sont les deux types de produits sanguins. Surcharge volémique : en ce qui a trait à la sécurité transfusionnelle, se produit lorsqu’un patient reçoit un trop grand volume sanguin, provoquant un œdème pulmonaire. Sources: Système du sang, Santé et Services sociaux du Québec ainsi qu’Héma-Québec chumagazine Juin 2010 l 19 Dossier sécurité transfusionnelle Les gardiens du sang De tout temps, le sang a fasciné et pour cause : sans le précieux liquide, point de vie. Dracula, la saga des romans Twilight portée au grand écran ou encore la série télévisée américaine True Blood ont ramené les vampires et l’hémoglobine sous les feux des projecteurs. Des histoires glamour, qui sont à mille lieues du quotidien d’un centre hospitalier comme le CHUM. t pourtant, ici aussi se trouvent des stars, de véritables gardiens du sang, des professionnels qui s’assurent jour après jour de la qualité des produits sanguins transfusés… et de la santé des patients qui les reçoivent. Lumière sur la sécurité transfusionnelle. E La sécurité transfusionnelle, qu’est-ce que c’est ? Avec son équipe, le Dr Yves Lapointe, chef du Service de médecine transfusionnelle du CHUM, veille à la sécurité des transfusions des patients. Photo Stéphane Lord « La sécurité transfusionnelle consiste à s’assurer que tout le processus transfusionnel, allant du bras du donneur jusqu’au bras du receveur, soit fait avec l’expertise nécessaire, en assurant la sécurité de chacun et du produit. » Voilà la définition qu’offre le chef du Service de médecine transfusionnelle du CHUM, le Dr Yves Lapointe, pour qui la sécurité transfusionnelle est avant tout une affaire d’équipe : sans la collaboration de chacun des membres de la chaîne transfusionnelle, la sécurité de l’acte risque d’être compromise. Mais à quoi rime la sécurité transfusionnelle dans un centre hospitalier universitaire ? Il faut d’abord savoir que depuis 1998 au Québec, Héma-Québec est en charge de l’approvisionnement sanguin des hôpitaux. L’organisme est donc responsable du recrutement des donneurs, des collectes de sang ainsi que de la qualité des produits sanguins et de leur distribution aux centres hospitaliers. De leur côté, les centres hospitaliers assurent la qualité et la sécurité de la transfusion sanguine. La responsabilité des professionnels de la santé du CHUM débute donc à la réception des culots globulaires et autres produits sanguins labiles, comme les plaquettes ou encore le plasma (voir lexique), et se prolonge jusqu’à la transfusion au patient. Les hôpitaux sont donc responsables de la conservation et de la gestion des stocks de produits sanguins, en plus d’assurer la qualité de l’acte transfusionnel aux patients. Au CHUM, c’est le 20 l chumagazine Juin 2010 Marie-Claude Bouchard est assistante-chef technologiste à la banque de sang de l’Hôpital Notre-Dame. Photo Stéphane Lord Service de médecine transfusionnelle qui encadre les pratiques médicales en matière de transfusion, en plus de s’assurer qu’elles respectent les normes de la Société canadienne de médecine transfusionnelle et de Santé Canada. « Les décisions que nous prenons à la banque de sang sont régies par le principe de précaution. Le sang arrive ici entouré d’une sécurité extraordinaire, mais les risques transfusionnels persistent à l’hôpital : mauvaise identification du patient, sang contaminé par le matériel, surcharge volémique (voir lexique). En encadrant les procédures, tant dans les laboratoires que sur les unités de soins, nous réussissons à réduire ces risques au minimum », explique le Dr Lapointe. Les deux chargées techniques de sécurité transfusionnelle du CHUM, Anik Gutierrez et Karen Desrochers. Photo Luc Lauzière Entre bonnes mains De nombreux problèmes de santé peuvent nécessiter une transfusion, qu’il s’agisse de perte de sang pendant une opération ou encore d’une maladie, comme certains types d’hémoglobinopathies ou encore de cancer. Chaque année, 18 000 culots globulaires sont transfusés aux patients du CHUM, sans compter les autres produits dérivés du sang (voir lexique). Les transfusions sont donc des procédures quotidiennes qui, comme tout geste médical, comptent leur part de risque. Afin de les limiter, les patients du CHUM peuvent compter sur une équipe consacrée à la sécurité transfusionnelle, celle du Dr Yves Lapointe, hématologue et passionné de sécurité transfusionnelle, qui est entouré de collaboratrices ayant à cœur le bien-être des patients. C’est le cas de Mme Marie-Claude Bouchard, assistantechef technologiste à la banque de sang de l’Hôpital Notre-Dame. Travailleuse de l’ombre, elle s’assure pourtant, avec ses collègues technologistes de la banque de sang, que les produits qui seront transfusés aux patients sont fidèles à l’ordonnance et conformes aux normes de sécurité les plus strictes. Identification du produit, compilation, entreposage à la température adéquate (les culots globulaires sont réfrigérés, le plasma est congelé, les plaquettes sont conservées à température ambiante, en agitation constante, etc.), toutes les procédures du laboratoire sont standardisées. Les technologistes de la banque de sang procèdent en outre à la recherche d’anticorps et s’assurent que les produits sanguins transfusés sont compatibles avec le patient receveur. « Les technologistes ont de grandes connaissances techniques, mais surtout, elles ont à cœur la sécurité des patients qui se retrouvent au bout de la chaîne. Une erreur commise à la banque de sang peut être fatale pour la personne transfusée. Nous ne laissons pas de place au hasard : toutes les recettes sont écrites. » Et si une erreur se produit, il y a enquête, afin de comprendre ce qui a provoqué l’incident et d’éviter qu’il ne se reproduise. C’est alors toute l’équipe de la banque de sang qui se mobilise ; chaque labo compte une coordonnatrice (ou une assistante-chef technologiste), une chef technologiste et plusieurs techniciennes de laboratoire. Les chargées de sécurité transfusionnelle (CST), tant clinique (2 postes) que technique (2 postes), sont également mises à contribution. Chargées de sécurité transfusionnelle Les postes de CST ont été créés en 1999, à la suite du scandale du sang contaminé, pour améliorer la sécurité et la qualité des transfusions à la grandeur du Québec. Les chargées techniques de sécurité transfusionnelle sont responsables de la sécurité des produits sanguins et des dérivés depuis leur arrivée à l’hôpital jusqu’à leur sortie de la banque de sang, alors que les chargées cliniques s’assurent de la sécurité des produits depuis la sortie des laboratoires jusqu’à l’arrivée sur les unités de soins. Les premières collaborent étroitement avec les technologistes de la banque de sang, alors que les secondes sont davantage liées à la Direction des soins infirmiers, les infirmières étant les premiers transfuseurs. Ensemble, l’équipe travaille à établir des normes de qualité et à s’assurer que les techniques et procédures soient claires, bien comprises et appliquées par tous. Les CST travaillent notamment à la rédaction et à l’application de politiques, comme la nouvelle Ligne de conduite lors d’une réaction transfusionnelle, disponible sur l’intranet. Le document explique dans le détail les symptômes que peuvent présenter les patients, de même que la procédure à suivre lorsqu’une infirmière constate une réaction transfusionnelle, un précieux outil qui permet d’uniformiser les pratiques et de minimiser les conséquences de la réaction. Notons que le CHUM a été nommé centre désigné en 1999 pour assurer la qualité de la pratique transfusionnelle dans ses murs. Le CHUM est également responsable de cliniques et de centres affiliés : c’est le cas des centres hospitaliers de Verdun et de LaSalle. chumagazine Juin 2010 l 21 Dossier sécurité transfusionnelle Un protocole réglé au quart de tour Lysane Rony, au CHUM depuis 36 ans, a la rigueur qu’exige son rôle d’infirmière aux transfusions et le sourire contagieux des aidantes de vocation. Des milliers de transfusions étant pratiquées au CHUM chaque année en ambulatoire, un protocole réglé au quart de tour empêche le geste de devenir machinal. Elle nous explique chaque étape avec patience et minutie. À l’arrivée du patient au centre ambulatoire d’hémato-oncologie, on passe d’abord en revue son historique clinique. Même s’il s’agit d’une personne habituée du service, on s’assure qu’il n’y a rien de nouveau à signaler depuis la dernière visite. Avant d’installer le produit à transfuser, deux infirmières vérifient systématiquement la prescription médicale en s’assurant que les données indiquées sur le bordereau de la banque de sang, soit les huit critères, correspondent à celles figurant sur l’étiquette du culot globulaire : 1) nom, prénom, numéro de dossier ; 2) nom du produit ; 3) groupe sanguin et autres groupes autorisés s’il y a lieu ; 4) numéro de don/lot ; 5) date et heure de péremption ; 6) qualificatifs du produit associés aux directives ; 7) aspect du produit et de son contenu ; 8) bracelet ou carte d’identité. Le nom du patient et le numéro de dossier sont vérifiés à nouveau par l’infirmière chargée de la transfusion lorsqu’elle arrive au chevet du patient et c’est à ce moment également qu’elle compare l’information figurant sur le bracelet ou la carte M me 22 l chumagazine Juin 2010 Lysane Rony, infirmière aux transfusions, compare les données qui se trouvent sur le formulaire de la banque de sang avec celles indiquées sur le bracelet de la patiente. Photo Stéphane Gosselin d’identité. Cette double vérification est un processus important pour s’assurer qu’il n’y ait aucune erreur. L’infirmière contrôle ensuite les signes vitaux du patient (pouls, tension, température) avant de procéder à la transfusion, et à nouveau 15 minutes après avoir installé le produit. Le patient passera ainsi plusieurs heures à la salle de transfusion où se concrétise ce lien si crucial entre donneur et receveur. En cas de réaction, le produit peut être retourné à la banque de sang où un autre protocole de vérification a été mis en place. Un numéro de don indiqué sur chaque formulaire permet d’en retracer l’origine. Afin de favoriser la communication entre les différents intervenants, une infirmière pivot en oncologie communique avec le patient pour lui transmettre les résultats de ses prises de sang, étape essentielle à la prise de décision, le convoquer aux séances de transfusion, le rassurer et répondre à ses questions. C’est en quelque sorte le point de référence du patient et le lien qui assure la continuité des soins et qui humanise le processus. Un scandale qui a fait bouger les choses Quand on parle sécurité transfusionnelle, bien du chemin a été parcouru depuis le scandale du sang contaminé, qui a fait trembler le Canada et le monde entier dans les années 1980 et 1990. La Croix-Rouge canadienne, qui était à cette époque responsable des collectes de sang à la grandeur du pays, et les gouvernements ont été blâmés parce que des milliers de transfusés, dont de nombreux hémophiles, ont été infectés par le VIH ou encore l’hépatite C après avoir reçu des produits sanguins contaminés. Rappelons que le premier cas de VIH (virus d’immunodéficience humaine) a été identifié en 1981 ; ce n’est qu’en 1985, avec l’avènement des tests de dépistage de ce même virus, que les autorités découvrent l’ampleur du drame auprès des populations de transfusés. La Commission d’enquête sur l’approvisionnement en sang au Canada fera la lumière sur ce scandale qui a non seulement fait couler beaucoup d’encre, mais qui a aussi fait changer les pratiques en matière de don de sang et de sécurité transfusionnelle. C’est tout le système de gestion du sang canadien qui a été revu depuis, afin d’assurer la sécurité des donneurs comme des receveurs. De son côté, le Québec aura égale- Le scandale du sang contaminé a non seulement fait couler beaucoup d’encre, mais il a aussi forcé le changement des pratiques en matière de don de sang et de sécurité transfusionnelle. ment son groupe de travail sur le sang contaminé, le comité Gélineau, formé en 1996 de médecins, de fournisseurs de composants sanguins, de représentants des hôpitaux et de la santé publique. Dans son rapport final, déposé à l’automne 1996, le comité recommande la mise sur pied de trois niveaux d’imputabilité à l’intérieur du système de gestion du sang pour éviter une autre crise du sang contaminé : un fournisseur responsable et imputable de la qualité du produit, l’hôpital et ses médecins responsables de l’acte transfusionnel, de même que la création d’un comité d’hémovigilance responsable de la surveillance de la santé publique en matière d’approvisionnement et de gestion du système de sang. C’est ainsi qu’Héma-Québec est créée en mars 1998. La société à but non lucratif est le fournisseur unique de produits sanguins labiles au Québec. Ses services sont encadrés par la Loi 438. Le sang étant par ailleurs considéré comme un médicament, Héma-Québec est également soumise aux règles de Santé Canada. Photo Luc Lauzière chumagazine Juin 2010 l 23 Dossier sécurité transfusionnelle L’enseignement dans le sang mpossible d’aborder la sécurité transfusionnelle sans parler de la place des infirmières dans le processus. Elles ont un rôle de premier plan, indique le Dr Yves Lapointe, alors que ce sont elles qui côtoient les patients et qui effectuent les transfusions. De là l’importance de bien encadrer leur pratique et de maintenir la formation continue. Un rôle qui revient notamment à Mme Louise Dubé, conseillère en soins infirmiers au CHUM et membre du Comité consultatif national de médecine transfusionnelle. « C’est par hasard que j’ai commencé à travailler en sécurité transfusionnelle, mais j’ai rapidement eu la piqûre ! Il y a quelques années, la directrice des soins infirmiers m’avait demandé de réviser toutes les méthodes de soins touchant au sang en prévision de l’agrément. » Il lui aura fallu trois ans pour venir à bout de cette tâche, qu’elle a accomplie avec la collaboration des chargées clinique et technique de sécurité transfusionnelle. Louise Dubé est conseillère en soins infirmiers et membre du Comité consultatif national de médecine transfusionnelle. Elle s’assure que les infirmières comprennent bien chaque geste qui doit être posé lors de l’acte transfusionnel. I Photo Dominique Lalonde « Mon rôle est d’amener la vision de la sécurité transfusionnelle du laboratoire aux unités de soins où travaillent les infirmières, afin d’assurer la sécurité de la chaîne de transfusion. » C’est ainsi que Louise Dubé établit des méthodes de soins, vulgarise, normalise, s’assure que les infirmières comprennent bien chaque geste qui doit être posé lors de l’acte transfusionnel, afin d’assurer la sécurité des patients. Transfusion des cellules souches, méthodes de soins au bloc opératoire, tout y passe. Les projets en sécurité transfusionnelle sont par ailleurs nombreux pour cette conseillère en soins infirmiers passionnée : « On aimerait créer une certification en médecine transfusionnelle pour les infirmières, ce serait une première dans un centre hospitalier. Avec le comité de la pratique infirmière, nous songeons également à aller de l’avant avec un programme de “championnes de la transfusion”, dont le rôle serait d’appuyer les CSI en formant leurs consoeurs. » Don de sang et sécurité transfusionnelle : une histoire riche L’histoire du don de sang ne date pas d’hier; on parle de transfusion sanguine depuis la Première Guerre mondiale. Déjà les anciens Égyptiens en faisaient mention dans leurs écrits, tout comme Hérophile dans son Traité d’anatomie quelques siècles avant notre ère. On raconte même que le pape Innocent VIII aurait subi le premier traitement de cellules vivantes en buvant le sang de trois garçons de dix ans. Mal lui en prit: les trois garçons et le souverain pontife seraient morts peu de temps après. Entre le XVIIe et le XIXe siècle, de nombreuses expérimentations sont menées 24 l chumagazine Juin 2010 avec du sang animal. On tente, parfois avec succès, de soigner des malades en leur en injectant. Le XXe siècle constitue un véritable tournant dans l’histoire de la transfusion sanguine telle qu’on la connait aujourd’hui. En 1900, un chercheur autrichien, Karl Landsteiner, fait la découverte d’une notion fondamentale en sécurité transfusionnelle : l’existence des différents groupes sanguins. Il reçoit même le Prix Nobel de médecine pour ses travaux en 1930. À la suite de cette découverte, une première transfusion sanguine réussit en 1914 sur un blessé de guerre. Il est à noter que plusieurs percées en médecine se produisirent au cours de la Première Guerre mondiale (1914-1918), les découvertes sur le sang étant les premières bénéficiaires de ces avancées médicales. Il faudra finalement attendre jusqu’en 1940 avant que le facteur Rhésus (le nom vient de la race de singe macaque ayant servi à l’expérience) ne soit découvert, assurant une sécurité accrue pour les receveurs de produits sanguins. Dr Jean-François Lizé, pneumologue-intensiviste et Dr Louis Racine, ophtalmologiste Photos Stéphane Lord et Martin Viau Don d’organes et de tissus Le chemin parcouru Dans le cadre de la Semaine nationale du don d’organes et de tissus, des conférences-midi se sont tenues dans les trois hôpitaux. chumagazine était présent à la conférence donnée par les Drs Louis Racine, ophtalmologiste, et Jean-François Lizé, pneumologue-intensiviste. La greffe de cornée Le Dr Louis Racine a abordé la question des greffes de cornée. Les 1000 personnes en attente de cornée devront patienter de 3 à 4 ans au Québec, plus que partout ailleurs au pays. Fait à noter, il existe très peu de critères restrictifs pour la cornée et presque tout le monde peut être donneur. Comme l’expliquait le Dr Racine, si on arrivait à convertir tous les donneurs admissibles, le CHUM pourrait à lui seul régler la pénurie provinciale ! Pour augmenter le nombre de dons, des outils ont été créés au CHUM, dont un aide-mémoire et un formulaire à remplir à chaque décès. Cette approche systématique commence à porter ses fruits. Le CHUM a reçu 34 dons oculaires pour greffes de cornée en 2009. Le décès cardiocirculatoire Même si le Québec n’a toujours pas de définition juridique de la mort, saviezvous qu’il existe deux types de décès médicalement parlant ? C’est ce qu’a expliqué le Dr Jean-François Lizé. Le don d’organes après décès cardiocirculatoire (DDC), a fait l’objet d’un projetpilote dans quatre hôpitaux du Québec entre 2007 et 2009. Le décès cardiocirculatoire de type contrôlé survient lorsque la famille, conjointement avec le spécialiste, prend la décision de débrancher le respirateur ou tout autre appareil de maintien en vie du patient. On attend que le cœur ait arrêté de battre pendant cinq minutes, puis avec le consentement de la famille, le patient est transporté au bloc opératoire où l’on procède au prélèvement des organes et des tissus. Pour l’instant, le don d’organes n’est pratiqué qu’en cas de décès neurologique (DDN), ou mort cérébrale, et à partir de donneurs vivants. Le DDC sera effectué au CHUM dès l’automne 2010. Cette pratique peut heurter certaines croyances et nécessite un changement des us et coutumes au sein des équipes. « Tous se montrent toutefois très réceptifs et, grâce à la collaboration de chacun, explique le Dr Lizé, le CHUM pourra véritablement réaliser sa mission d’excellence en transplantation. » Cette conférence-midi, comme les précédentes, a été suivie du témoignage inspirant d’une patiente greffée qui nous rappelle l’importance vitale du don d’organes. LP chumagazine Juin 2010 l 25 Le futur CHUM Le DG à la rencontre de la communauté e directeur général du CHUM, M. Christian Paire, a profité du dernier forum d’échanges CHUM/communauté pour rencontrer des représentants de la communauté, qui appuient le projet du nouveau CHUM au centre-ville depuis plus de deux ans (cet article tient lieu de sommaire du forum du 15 avril). Le 15 avril dernier, M. Paire, accompagné de M. Sylvain Villiard, directeur général adjoint – CHUM centre-ville, a donc pris la parole devant une pleine tablée, représentant pas moins de 14 organisations qui interagissent avec le CHUM. En plus des organismes communautaires étaient également présents des représentants de l’arrondissement Ville-Marie et du Service de police de Montréal (SPVM). C’est une rencontre qui était fort attendue : au cours des deux dernières années, le dialogue amorcé avec la communauté s’est avéré positif et a permis à la direction d’établir un véritable canal de discussion avec ses voisins et le milieu communautaire. Alors que les travaux de construction du Centre de recherche du CHUM (CRCHUM) sont lancés, les liens tissés au fil du temps, grâce entre autres à l’agent de liaison avec la communauté Mme Dicki Chhoyang, prennent tout leur sens. Au cours de sa présentation, M. Paire a ainsi annoncé la création d’un plan d’intervention dans la communauté, afin de guider les efforts du CHUM. L 26 l chumagazine Juin 2010 Trois axes d’intervention ont été établis : le premier touche la cohabitation durant le chantier. Le CHUM s’assurera que le consortium Accès Recherche Montréal, responsable de la construction du CRCHUM, ainsi que le consortium choisi pour le nouvel hôpital, prendront toutes les mesures nécessaires afin d’atténuer les nuisances de chantier et de communiquer adéquatement avec tous les acteurs du milieu touchés par les travaux. Les retombées économiques, sociales et culturelles constituent le deuxième axe d’intervention auprès de la commu- nauté, axe qui est déjà en branle avec le Projet 109, qui touche l’embauche locale, et la prise de contact avec les entreprises d’économie sociale. Au plan des retombées culturelles, M. Paire a parlé de l’importance d’intégrer les arts et la culture au milieu hospitalier. Des associations avec le milieu, afin de mettre la culture en valeur à l’hôpital et de changer le rapport au lieu, verront peu à peu le jour. La sauvegarde de la mémoire institutionnelle, alors que le CHUM est en pleine mutation vers sa nouvelle identité, celle d’un hôpital Une vingtaine de personnes ont participé au dernier Forum d’échanges CHUM/communauté. Au premier rang, Sylvain Villiard, directeur général adjoint , Christian Paire, directeur général, Dicki Chhoyang, agente de liaison avec la communauté, et Agnès Connat, coordonnatrice de la Table de concertation du Faubourg Saint-Laurent. Photos Luc Lauzière L’agente de liaison avec la communauté Dicki Chhoyang a expliqué aux proposants les résultats de l’enquête sur l’intégration urbaine et architecturale du futur CHUM. Photo Luc Lauzière Intégration urbaine et architecturale du futur CHUM ultramoderne, est aussi un thème cher au directeur général. La revalorisation urbaine constitue finalement le troisième axe d’intervention du CHUM, qui désire s’investir dans l’amélioration du cadre de vie autour de l’hôpital. La Direction générale entend notamment collaborer avec les instances municipales et les autres acteurs du milieu pour l’aménagement des espaces publics aux abords du centre hospitalier. De son côté, M. Villiard a présenté le consortium choisi pour la construction du CRCHUM, Accès Recherche Montréal, en plus de révéler les esquisses du bâtiment. Le CRCHUM est un parfait exemple d’interaction avec la communauté, qui a pu se prononcer sur ses attentes face au projet. Plusieurs ont ainsi exprimé une préoccupation concernant la hauteur du Centre de recherche en bordure du quartier historique du Vieux-Montréal, c’est pourquoi le projet final concentre le plus fort de son volume dans le pavillon situé sur la rue Viger. SA/DC Photos Stéphane Gosselin La communauté fait ses recommandations aux proposants lors que l’image du futur CRCHUM est connue depuis la pelletée de terre symbolique du 25 mars, celle du nouveau CHUM demeure entre les mains des proposants. Puisque l’intégration urbaine et architecturale du futur hôpital universitaire intéresse la communauté avoisinante au plus haut point, des intervenants du milieu ont été consultés à l’hiver, comme chumagazine l’annonçait dans son numéro de mars. Développement intéressant : les résultats de cette consultation sont maintenant disponibles, après avoir été communiqués aux deux proposants. C’est l’agente de liaison avec la communauté, Mme Dicki Chhoyang, qui leur a expliqué les résultats de l’enquête réalisée auprès d’une douzaine de personnes et de groupes d’intérêt. Voici quelques suggestions que les intervenants du milieu ont faites sur l’intégration urbaine et architecturale du futur CHUM, dans l’axe de la rue Saint-Denis. Le respect de la cohérence du paysage est le premier thème qui ressort de l’exercice. Les intervenants du milieu souhaitent que la trame et l’échelle de la rue Saint-Denis soient respectées. Ces éléments sont caractérisés, entre autres, par la continuité, le gabarit de ses édifices, le A rythme régulier des ouvertures. Ils suggèrent notamment que les plus forts volumes de l’édifice soient en retrait, de façon à ce que l’on puisse percevoir, à l’échelle de la rue, un gabarit comparable à celui des édifices voisins. Le choix des matériaux de revêtement s’harmonisant avec ceux des façades typiques de la rue, comme la pierre et autres matériaux nobles, est le sujet d’une autre recommandation. Les gens sondés croient que la pierre et autres matériaux nobles sont à privilégier, tout en respectant la facture contemporaine de la nouvelle construction. L’ambiance de la rue retient par ailleurs l’attention : les intervenants du milieu souhaitent que l’animation de la rue soit favorisée par la création d’une multitude de points d’entrée et de sortie à l’édifice, de façon à générer de l’achalandage sur la rue Saint-Denis. L’intégration des œuvres d’art aux lieux publics, intérieurs comme extérieurs, le maintien d’un lien piétonnier sur la rue de La Gauchetière, entre les rues Saint-Denis et Sanguinet, et la sécurité des piétons sont autant d’autres points qui ont été soulevés et communiqués aux soumissionnaires, qui ont maintenant la possibilité d’utiliser ces recommandations dans leurs propositions respectives. SA chumagazine Juin 2010 l 27 Reconnaissance Diane Robitaille est commis à l’unité coronarienne de l’Hôtel-Dieu Photo Dominique Lalonde Une commis et la reconnaissance à double sens Après avoir passé près de 30 ans à la réception des soins intensifs au 5e étage de l’Hôtel-Dieu, Mme Diane Robitaille a récemment joint l’équipe voisine, celle de l’unité coronarienne. Déjà bien intégrée au sein de son nouveau milieu, Mme Robitaille se fait un devoir de partager sa vision positive de la vie, pour le plus grand bonheur d’une équipe qui vit, avec elle, de grandes émotions chaque jour. Rencontre poignante avec une dame qui a toujours fait de la reconnaissance son mode de vie. Propos recueillis par Olivier Gagnon chumagazine : Quels gestes de reconnaissance posez-vous au quotidien ? Diane Robitaille : En tant que commis, je suis au centre de l’action, celle qui fait le pont à l’intérieur de l’équipe. Cette position m’a toujours amenée à recevoir les confidences et aussi la confiance des gens ; je les écoute, je les soutiens, je les épaule dans ce qu’ils font de bon, que ce soit une infirmière avec une bonne approche, un préposé avec une méthode efficace ou un médecin qui démontre une belle empathie. C’est tellement bon pour l’estime de soi ! Je suis une personne très sensible : je vis avec eux leurs peines, mais aussi leurs joies. Je suis la bonne mère de l’équipe, celle qui n’hésite jamais à prendre un collègue dans ses bras ! De quelle manière cette reconnaissance vous revient-elle? J’ai encore la certitude que d’être reconnaissant envers les autres est quelque chose qui se fait dans les deux sens. Le simple fait de donner aux autres tout ce que je peux m’apporte une grande joie, 28 l chumagazine Juin 2010 me permet de performer et d’offrir toujours le meilleur de moi-même, et je sais que cela est apprécié, je le sens. Un merci, c’est tellement simple, mais c’est ce qui me rend le plus heureuse. Il y a quelques années, je vivais des moments plus difficiles au travail et mon patron m’avait fait réaliser que mon attitude se reflétait dans l’équipe ; et cela est encore plus vrai lorsque je partage ma bonne humeur et que je peux participer au bien-être de l’équipe ! Quels conseils pourriez-vous donner à quelqu’un qui veut améliorer la façon dont il vit la reconnaissance ? Sortir de soi-même, s’ouvrir aux autres, à leurs malheurs autant qu’à leurs bonheurs, savoir bien observer, être réceptif et surtout, éviter d’effacer tous les bons coups d’une personne lorsque survient une erreur… Il faut savoir souligner les bons coups, pas seulement les mauvais ! Et finalement, le sourire… J’ai vraiment l’impression d’avoir une incidence positive lorsque je me promène dans l’hôpital et que je souris aux gens, je sais au fond de moi que ça leur fait du bien ! Vous donnez régulièrement du sang, je crois… Quel lien voyez-vous entre le don de sang et la reconnaissance ? Pour moi, c’est directement en lien. Le don de sang est un geste d’entraide qui peut sauver une vie, un geste qui reconnaît que l’autre existe et a besoin de moi. Ça m’a permis de me sentir plus généreuse, en plus que je suis rhésus négatif, un type plus rare mais pas moins nécessaire pour autant ! La chaîne de la reconnaissance Dans l’édition de chumagazine de mai, M. René Adam, préposé aux bénéficiaires au 6e CD de l’Hôpital NotreDame, recevait avec plaisir une carte coup de cœur de Mme Fabienne Laplante. Afin de poursuivre la chaîne de la reconnaissance, M. Adam a tenu à reconnaître une de ses collègues, Mme Blanca Mazo, elle aussi préposée aux bénéficiaires. Selon René, Blanca est plus que travaillante, et sa présence permet d’alléger l’ambiance parfois lourde qui règne au 6e CD, tout en lui enlevant un énorme poids sur les épaules. De plus, Blanca est aujourd’hui mentore, après avoir été elle-même mentorée à ses débuts par René. C’est donc pour la remercier de tout le soutien qu’elle lui apporte au quotidien qu’il a tenu à souligner son travail au sein de l’équipe. Sur la carte coup de cœur que René a remise à Blanca, on pouvait lire ces quelques lignes : « Pour toi, Blanca, pour ton énergie, pour ton aide, ta bonne humeur. J’aime travailler avec toi. Tu es une excellente préposée ! » C’est maintenant à Blanca Mazo, préposée aux bénéficiaires depuis quatre ans au CHUM, que revient le privilège de reconnaître une personne dont elle apprécie particulièrement la présence et le travail. Revenez-nous en septembre pour savoir si la chaîne de reconnaissance est maintenant dans votre équipe ! Les cartes coup de coeur sont disponibles dans les agendas du CHUM ou dans l’intranet. Le RUIS de l’UdeM Des nouvelles du réseau Le CHUM fait partie du Réseau universitaire intégré de santé de l’Université de Montréal. Ces nouvelles parviennent des autres partenaires du réseau. La domotique et la schizophrénie Le Dr Emmanuel Stip, directeur du Département de psychiatrie de l’UdeM et chercheur clinicien à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, explore les possibilités offertes par la domotique et les nouvelles technologies de la communication en adaptant certains de leurs produits aux besoins de patients schizophrènes. www.nouvelles.umontreal.ca/recherche Le réseau de l’UdeM : leader en génétique Cette position est confirmée tant par la qualité et le nombre des chercheurs que par les subventions accordées aux recherches effectuées à la Faculté de médecine, à l’Institut de cardiologie de Montréal, au CHU Sainte-Justine, et au CHUM. Le journal Forum y consacre un dossier spécial. www.nouvelles.umontreal.ca/journal-forum/ dossiers-speciaux Télésanté Quelque 100 stations de visioconférence pour des activités de téléconsultation et de téléformation ainsi que 200 appareils de télésoins seront installés à compter du printemps. Les deux projets de télésanté du RUIS de l’UdeM mobilisent six agences de la santé, une cinquantaine d’établissements et plus de 100 collaborateurs individuels. www.ruis.umontreal.ca L’Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal inaugure sa nouvelle unité coronarienne En présence du Dr Yves Bolduc, ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec, et de plusieurs autres dignitaires, l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal a inauguré sa nouvelle unité coronarienne le lundi 29 mars dernier. www.hscm.ca/nouvelles-et-communiques Le seul centre de promotion de la santé au Canada consacré aux enfants, aux adolescents et aux mères Le CHU Sainte-Justine inaugurait récemment ce centre qui offrira des programmes et des services de prévention et de promotion de la santé aux femmes enceintes, aux enfants, aux adolescents et à leur famille. Le Centre de promotion de la santé du CHU Sainte-Justine a désormais pignon sur rue au 5757, avenue Decelles. www.chu-sainte-justine.org chumagazine Juin 2010 l 29 Recherche Guérir le cœur avec des cellules souches quelques semaines des cellules souches et se porte Les D Denis Claude Roy (HMR), Nicolas Noiseux et Samer Mansour (CHUM), avec le premier patient très bien depuis. Déjà, on défaillant cardiaque participant au protocole, note une amélioration signiM. Jean-Paul Tremblay Photo Dominique Lalonde ficative dans la capacité de contraction de son ventricule gauche, ce qui a pour effet d’améliorer la fonction de pompe du cœur pour éjecter le sang. Rappelons qu’en 2007, le CRCHUM en collaboration avec l’HMR démarrait un essai clinique visant à évaluer l’injection de cellules souches chez des patients qui avaient subi un premier infarctus. Les résultats préliminaires de ce premier essai clinique toujours en cours ont permis ertains patients chez qui le muscle cardiaque de valider la sécurité et la faisabilité de cette thérapie est gravement atteint par la maladie coronacellulaire pour ce genre de clientèle. La présente étude rienne pourraient bénéficier bientôt d’un traivise un différent groupe de patients avec défaillance tement novateur. En effet, une équipe de chercheurs chronique du muscle cardiaque due à la maladie coromultidisciplinaire, dirigée par les Drs Nicolas Noiseux narienne. Cette nouvelle procédure est moins invasive et Samer Mansour, regroupant des chirurgiens et peu coûteuse si on la compare à la transplantation cardiaques et cardiologues du Centre de recherche cardiaque, seul traitement actuellement disponible du CHUM (CRCHUM), en collaboration avec des pour aider les patients défaillants cardiaques. Les collègues de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR), chercheurs prévoient recruter 20 patients au total au évaluent depuis peu la sécurité, la faisabilité et la Québec dans la première phase. Un deuxième centre fonctionnalité de l’injection de cellules souches canadien à l’Hôpital général de l’Université de Toronto dans le cœur de patients au moment où ils ont des participera également à cette étude. pontages coronariens. Ces cellules permettraient L’équipe de recherche compte les investigateurs d’améliorer la guérison et la fonction du cœur. suivants du CRCHUM et professeurs à la Faculté de Cette procédure expérimentale s’applique aux médecine de l’Université de Montréal : les Drs Nicolas patients souffrant de maladie cardiaque ischémique où l’apport sanguin au cœur est diminué, et associée Noiseux, Samer Mansour et Louis-Mathieu Stevens, à une dysfonction du ventricule gauche. Ces patients et de l’HMR, le Dr Denis-Claude Roy. sont opérés à cœur ouvert par l’équipe de chirurgiens Une vidéo de l’intervention est disponible à cardiaques du CHUM. Un premier patient a reçu il y a www.youtube.com/user/chumontreal NF rs C 30 l chumagazine Juin 2010 Parmi les conférenciers, les Drs Jacques Turgeon, directeur de la recherche, Manon Choinière, chercheuse en douleur chronique, Fred Saad, chercheur clinicien, spécialiste du cancer de la prostate, et Charles Goyer, agent de brevet. La propriété intellectuelle, dites-vous ? ne notion plutôt mal comprise que celle de propriété intellectuelle, qui valait très certainement la peine qu’on y consacre une demi-journée, organisée par le Centre de recherche du CHUM (CRCHUM) le 26 avril. Ce premier séminaire fut introduit par le directeur de la recherche M. Jacques Turgeon qui a d’abord expliqué l’importance de la valorisation, premier terme à retenir sur le sujet. Rappelons que la valorisation de la recherche, c’est l’ensemble des activités facilitant la mise en valeur, commerciale ou non, de l’expertise et des résultats issus de la recherche vers la société. Valoriser la recherche, ce peut être la publication des résultats, des contrats avec des entités publiques et privées, le transfert technologique ou la commercialisation des résultats de la recherche par des entreprises existantes ou nouvellement créées. Valoriser, explique le Dr Turgeon, permet de maintenir la compétitivité technologique, contribue au développement économique, assure des nouveaux modes de financement, crée des emplois. Cela permet au chercheur de faire bénéficier à tous de l’avancement de ses recherches, de financer son équipe, lui assure des revenus personnels, peut lui donner le goût de l’aventure. C’est pourquoi le CRCHUM a créé un partenariat avec Gestion Univalor, s.e.c., dont le mandat est d’accélérer le transfert vers l’industrie des résultats de la recherche. Cette année, le CRCHUM a reçu 14 déclarations d’invention. Univalor gère avec le CRCHUM 33 brevets, 103 demandes de brevets et 61 dossiers de valorisation actifs. La chercheuse Manon Choinière a ensuite expliqué la mise sur pied du Registre Québec Douleur, le seul au Québec, au Canada et même au monde à accumuler des données sur tous les patients des cliniques de la douleur des quatre grands centres d’expertise de la douleur des RUIS, une extraordinaire base de données accessibles à tous les chercheurs intéressés. À qui appartiennent les résultats de recherche de ce registre qui compte 55 membres réguliers, 30 associés et qui est subventionné par des compagnies pharmaceutiques comme par le FRSQ? Un beau cas de propriété intellectuelle en effet. Me Cindy Bélanger, avocate chez Heenan Blaikie, a ensuite fourni quelques données de base pour bien comprendre le droit d’auteur, qui s’applique tout U au long de la vie de l’auteur et pendant 50 ans après sa mort. La protection offerte par le droit d’auteur naît automatiquement lorsque certaines conditions sont remplies et aucun enregistrement n’est nécessaire. Toutefois, il est possible d’enregistrer un droit d’auteur auprès de l’Office de la propriété intellectuelle du Canada (OIPC) pour un coût minime (50$). Le droit d’auteur concerne notamment les œuvres littéraires, dramatiques, musicales, artistiques ainsi que les programmes d’ordinateurs. À ne pas confondre avec une déclaration d’invention (DI) qui est un document officiel essentiel au processus de valorisation. Une fois la DI complétée, le processus d’accompagnement et de valorisation est enclenché, comme l’ont expliqué l’ingénieur et conseiller à la DSH, M. Saâd Hamidi, et le Dr Fred Saad, chercheur clinicien. Les deux ont eu recours à l’aide du Bureau de la valorisation et des affaires juridiques (BVAJ) du CRCHUM et à Univalor, l’un pour mettre en valeur un projet portant sur la traçabilité des scopes, l’autre pour établir une relation d’affaires avec une compagnie pour la commercialisation d’un test pronostic associé au cancer de la prostate. La validation clinique de ce test a été effectuée grâce au soutien financier du programme de maturation technologique du MDEIE. M. Charles Goyer, agent de brevet chez Goudreau Gage Dubuc, conseiller Ph. D. en biotechnologies, a finalement expliqué ce qu’est un brevet: un droit d’exclusion qui empêche d’autres de fabriquer, utiliser, vendre ou importer des produits ou des procédés pendant des périodes déterminées, soit 20 ans. Ce droit d’exclusion est donné à un inventeur pour des produits et des procédés, ou des compositions de matières, des appareils, des nouveaux usages de composés déjà connus et des améliorations de produits et des procédés, etc., en retour d’une divulgation complète de l’invention. Il a répondu aux nombreuses questions de l’auditoire sur le sujet. Une demi-journée fort instructive! CL À surveiller : Prix Esculape : 2-3 juin Retraite des chercheurs : du 16 au 18 juin chumagazine Juin 2010 l 31 Fondation De gauche à droite : Parmi les participants au Défi CRCHUM, Vincent Poitout, An Tang, Gilles Soulez, Claude Kaufman, Émilie Pépin, Thiery Alquier et Julie Amyot. Défi CRCHUM : on dépasse l’objectif Cent cinquante-cinq marcheurs et coureurs du Centre de recherche du CHUM (CRCHUM) ont participé au Défi CRCHUM le dimanche 18 avril dernier, au Parc Jean-Drapeau. Cette activité de collecte de fonds, organisée par le CRCHUM avec l’appui de la Fondation du CHUM dans le cadre du Défi Caritatif Banque Scotia, a permis d’amasser la remarquable somme de 75 585 $ au profit de la recherche. Le CRCHUM a ainsi dépassé de plus de 25 000 $ l’objectif qu’il s’était fixé. Encouragés par les bénévoles et les passants, les participants ont marché ou couru 5 km, ou encore fait le demi-marathon de 21 km. Au total, près de 280 000 $ ont été amassés au profit de 25 organismes de bienfaisance locaux. Parmi le lot, le CRCHUM, qui en est à sa première participation au Défi, a obtenu le meilleur taux de participation et a recueilli la plus importante somme d’argent. La 10e Classique de golf Les amateurs de golf pourront participer, le 13 septembre prochain, à la 10e édition de la Classique de golf de la Fondation du CHUM. Cette année encore, l’événement se déroulera sur le site enchanteur du Club Laval-sur-le-Lac où sont attendus 300 décideurs des milieux des affaires et de la santé. Depuis ses débuts, la Classique de golf a recueilli près de 11 M $ grâce au soutien d’entreprises et d’individus. Les sommes recueillies dans le cadre de cette activité-bénéfice permettront au CHUM d’acquérir de l’équipement afin de toujours améliorer les soins aux patients. 32 l chumagazine Juin 2010 Pédalez avec Lance Armstrong Une cinquantaine de cyclistes philanthropes rouleront à Mont-Tremblant le 11 septembre prochain pour le Tour de Lance des Cèdres. Ces athlètes québécois parcourront 100 km aux côtés de Lance Armstrong, sept fois champion du Tour de France et survivant du cancer, et feront ainsi la promotion de saines habitudes de vie. L’activité, dont le thème est « Avoir du cœur pour vaincre le cancer », a pour objectif d’amasser des fonds pour appuyer les progrès de la médecine reliés au cancer et à la santé du cœur. Le Tour de Lance est une activité organisée par l’Institut des Cèdres contre le cancer au profit des deux plus grands centre hospitaliers du Québec, le CHUM et le CUSM. Afin de prendre part à cette journée unique, chaque participant à la randonnée (des particuliers, des chefs d’entreprises, des membres d’organisations communautaires et autres) s’engagent à verser une somme minimale de 25 000 $, soit par un don personnel, soit en faisant une collecte de fonds. Pour en savoir plus, visitez tourdelance.ca ou contactez Mme Marie Goubran de la Fondation du CHUM, au 514 890-8347. Merci Enertrak Le 12 mars dernier, la Fondation du CHUM a honoré l’entreprise Enertrak qui, depuis cinq ans, appuie le projet du CHUM au centre-ville. Cette entreprise familiale a remis des dons totalisant 125 000 $. Cette somme contribuera à doter le futur CHUM d’équipements à la fine pointe de la technologie qui permettront aux spécialistes de la santé d’offrir la meilleure qualité de soins. La construction du Centre de recherche du CHUM débutera incessamment, suivie de près par celle du centre hospitalier. Le CHUM de demain accueillera un parc technologique à l’avant-garde de la médecine intégrant nombre de technologies émergentes. Fondée en 1982 par M. Samir Trak et Mme Ada Trak, Enertrak est un distributeur spécialisé en génie climatique. Soucieuse de l’environnement, l’entreprise distribue des équipements de climatisation, de chauffage et d’économie d’énergie au Québec et dans les Maritimes. L’équipe compte une trentaine d’employés. M. Christian Paire, directeur général du CHUM, a tenu à souligner l’engagement du couple d’entrepreneurs qui appuie fidèlement ce projet depuis plusieurs années : « Nous sommes heureux de constater, par cet appui financier d’Enertrak, l’engagement de la communauté au projet du CHUM au centre-ville. Pour ce geste, permettez-moi de vous témoigner la reconnaissance de notre équipe qui travaille jour après jour à la concrétisation de ce projet. » La Fondation du CHUM multiplie actuellement ses efforts pour rallier le maximum de membres de la communauté des affaires à ce projet qui révolutionnera l’offre de soins de santé au Québec. « Votre don constitue une somme des plus généreuses. Il nous faut d’autres entrepreneurs engagés comme vous pour atteindre notre objectif de campagne de 300 millions de dollars ! », a déclaré M. Ékram Antoine Rabbat, président-directeur général de la Fondation du CHUM. Ékram Antoine Rabbat, président-directeur général de la Fondation du CHUM ; Karine Trak, Ada Trak et Samir Trak de l’entreprise Enertrak ; Christian Paire, directeur général du CHUM. Photo Hernan Vietri L’UdeM honore la Fondation Le 7 avril dernier, l’Université de Montréal a honoré la Fondation du CHUM pour son don de cinq cent mille dollars destiné à soutenir des chaires de recherche et d’enseignement. Ce don fait partie d’un engagement de plusieurs années, qui a débuté en 2001, s’étendra jusqu’en 2020, et totalisera en bout de ligne plus de 7,6 millions de dollars. Ces chaires, dirigées par des chercheurs chevronnés et de réputation internationale, s’intéressent à des spécialités médicales aussi variées que la médecine familiale, l’arthrose ou la chirurgie thoracique, ou encore les sciences infirmières. En plus de contribuer au rayonnement de l’UdeM aussi bien qu’à celui du CHUM, leurs travaux permettent de faire avancer les connaissances médicales, et d’appliquer directement au chevet des patients les dernières percées scientifiques. Soulignons que la Fondation appuie la recherche et l’enseignement au CHUM de diverses autres façons. Cette contribution s’ajoute en effet au 1,25 million de dollars remis au Centre de recherche du CHUM il y a quelque temps. De plus, la Fondation octroie chaque année des bourses afin d’encourager l’excellence et de permettre à de jeunes chercheurs, médecins et professionnels de la santé de se perfectionner à l’étranger. En fait, plus de la moitié des quelque sept millions de dollars que la Fondation remet chaque année au CHUM est consacrée à la recherche et à l’enseignement, ce qui constitue son plus grand engagement envers le centre hospitalier. De gauche à droite : Gilles Dulude, président du C. A. de la Fondation, le Dr Jean Lucien Rouleau, doyen de la Faculté de médecine de l’UdeM, Me Patrick Molinari, président du C. A. du CHUM, Christian Paire, directeur général du CHUM, la Dre Marie-Dominique Beaulieu, titulaire de la Chaire Sadok Besrour en médecine familiale, Josée Côté, titulaire de la Chaire sur les nouvelles pratiques en soins infirmiers, Ékram Antoine Rabbat, président-directeur général de la Fondation, Donat J. Taddeo, vice-recteur, développement et relations avec les diplômés, et Chantal Cara, vicedoyenne aux études supérieures et à la recherche en sciences infirmières. chumagazine Juin 2010 l 33 brèves DES MERCIS À PARTAGER L’AGA DU COMITÉ DES USAGERS Le comité des usagers tient son assemblée générale annuelle (AGA) le 21 juin 2010 au Musée des Hospitalières de l’Hôtel-Dieu, de 17 h à 19 h, sous le thème Quelle place pour les usagers ? M. Vincent Dumez, un patient, présentera une conférence. L’AGA est suivie d’un cocktail. AU REVOIR, DENISE GARCEAU BIENVENUE CAROLE BOURDON À l’équipe du Centre de cardiologie préventive, Je voulais vous témoigner toute mon appréciation pour le travail que vous faites si bien. Après un an, avec votre aide, je marche mieux, je bouge plus, et je me sens en forme comme jamais. Merci à toute votre équipe, et plus particulièrement à Mme Caroline Robichaud, kinésiologue, pour les programmes d’exercices qu’elle m’a proposés, qui m’ont tant fait de bien, et que je continue d’inclure dans ma routine quotidienne. À bientôt et en santé, A. M. Vous ou votre équipe avez reçu un message semblable de la part d’un patient et aimeriez le partager ? Faites-le grâce à la nouvelle rubrique « Témoignages » du site Internet du CHUM qui se trouve sous À propos du CHUM / Nos patients / Témoignages. Pour publier un mot de remerciement, faites-le parvenir par courriel à : [email protected] LA CARICATURE DE BÉHA Denise Garceau Carole Bourdon À l’occasion de la Semaine nationale de l’action bénévole, des membres du conseil d’administration et les bénévoles se sont réunis pour célébrer le travail auprès des personnes atteintes du cancer et leurs proches. Cette cordiale rencontre a également permis de remercier chaleureusement Mme Denise Garceau pour le travail accompli comme coordonnatrice des bénévoles et directrice de VIRAGE (un groupe d’entraide pour personnes atteintes de cancer, viragecancer.org) de 2007 à 2010. Son départ laisse de multiples héritages… de connaissances, d’organisation, d’écoute, de disponibilité, d’amitié, de sincérité et de rigueur. Son expérience de gestionnaire aguerrie a énormément contribué à l’essor de l’offre et de la qualité des services proposés à VIRAGE. Mme Garceau est remplacée à son poste par Mme Carole Bourdon. 34 l chumagazine Juin 2010 chumagazine Juin 2010 l 35