Chantale Caron - RUIS de l`UdeM

Transcription

Chantale Caron - RUIS de l`UdeM
CENTRE HOSPITALIER DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL
Chantale Caron
Vivre avec une
double greffe.
20 ans déjà !
En décembre 1995, Chantale recevait un rein,
un pancréas et une bonne dose d’amour et
d’espoir de son équipe soignante de l’Hôpital
Notre-Dame du CHUM.
Son histoire, page 5
DOSSIER – Nouveau CHUM
>> Vision d’une patiente
>> 7 innovations au service du patient
>> Une préparation minutieuse
Aussi dans ce numéro :
Hommage au Dr Pierre Daloze, grand pionnier
de la transplantation
VOLUME 7 - NUMÉRO 1 - HIVER 2016
Le CHUMAGAZINE
est publié par la Direction des
communications et de l’accès
à l’information du CHUM
Pavillon S,
850, rue Saint-Denis,
Montréal (Québec)
H2X 0A9
Sommaire
3Éditorial
ÉDITRICE
Irène Marcheterre
4 « Hacker » pour innover en santé
RÉDACTRICE EN CHEF
Lucie Poirier
5 Témoignage de Chantale Caron sur sa
double greffe rein-pancréas
COLLABORATEURS
Chantal Beaudry, Mariane Bouvette, Robin Dumais, Isabelle Girard, Josée
Laflamme, Claudette Lambert, Isabelle Lavigne, Anik Parisé, Sylvie Robitaille
6 Hommage au Dr Pierre Daloze
8
Recherche – Prix d’excellence 2015
10 DOSSIER : Les innovations au nouveau CHUM
15 Une maison patrimoniale renaît à l’intérieur
du nouveau CHUM
CONCEPTEUR GRAPHIQUE
André Bachand
PHOTOGRAPHES
Luc Lauzière, Stéphane Lord
RÉVISEURE
Johanne Piché
IMPRIMEUR
Imprimerie JB Deschamps
16 Une journée dans la vie de…
Sauf pour les infirmières, le masculin est utilisé dans les textes afin de faciliter
la lecture, et désigne aussi bien les hommes que les femmes.
18 Des nouvelles du RUIS
Les articles du CHUMAGAZINE peuvent être reproduits sans autorisation,
avec mention de la source. Les photos ne peuvent pas être utilisées
sans autorisation.
19 Le suicide chez les aînés
ISSN 1923-1822 CHUMAGAZINE (imprimé)
ISSN 1923-1830 CHUMAGAZINE (en ligne)
20 Reconstruction mammaire : programme
d’accompagnement sur mesure
POUR JOINDRE LA RÉDACTION, COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
[email protected]
21 Enseignement – L’accompagnement de la relève
en soins infirmiers
22 La Fondation du CHUM
SONDAGE
2 minutes –– 6 questions
DISPONIBLE SUR LE WEB
chumagazine.qc.ca
LE CHUM, VOTRE PARTENAIRE DE SANTÉ ET DE MIEUX-ÊTRE
Le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) offre
prioritairement des soins surspécialisés à une clientèle adulte régionale
et suprarégionale dans toutes les spécialités médicales. Il est le principal
pôle de développement et de transfert des connaissances par ses activités
intégrées de soins, d’enseignement, de recherche, d’évaluation des
technologies et des modes d’intervention en santé, ainsi que de qualité,
de promotion de la santé et d’expérience patient.
Le CHUM est affilié à l'Université de Montréal et membre actif du
Réseau universitaire intégré de santé (RUIS).
umontreal.ca
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sur la page d’accueil de notre site Web.
chumontreal.qc.ca
HÔTEL-DIEU DU CHUM
3840, rue Saint-Urbain, Montréal (Québec) H2W 1T8
HÔPITAL NOTRE-DAME DU CHUM
1560, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2L 4M1
HÔPITAL SAINT-LUC DU CHUM
1058, rue Saint-Denis, Montréal (Québec) H2X 3J4
CENTRE DE RECHERCHE DU CHUM
Pavillon R, 900, rue Saint-Denis, Montréal (Québec) H2X 0A9
UN SEUL NUMÉRO DE TÉLÉPHONE : 514 890-8000
chumontreal.qc.ca
2 CHUMAGAZINE
Éditorial
L’innovation au service
des patients
Le CHUM est un acteur important de l’innovation en santé
au Québec. Dans un milieu hospitalier tel que le nôtre, nous
sommes témoins quotidiennement de la façon dont les
progrès en santé et en recherche améliorent les traitements
et les façons de faire, et ultimement, les soins et services
offerts aux patients.
Fabrice Brunet
Président-directeur général
Le dossier de cette édition porte d’ailleurs sur l’innovation au
nouveau CHUM. Vous y apprendrez notamment comment
une patiente ressource du CHUM contribue au processus
d’élaboration de solutions technologiques et humaines pour
le nouvel hôpital. De plus, découvrez sept innovations et la
façon dont elles révolutionneront le quotidien des patients
et du personnel!
Je suis fier de souligner que le CHUM a été mis à l’honneur
lors du Hacking Health qui s’est déroulé à Montréal l’automne
dernier. En effet, deux de ses équipes, avec la collaboration
de spécialistes provenant des milieux technologiques, ont
élaboré des prototypes d’applications qui aideront le patient
à mieux prendre sa santé en main. Ce type d’événement rend
possible la conception d’excellentes solutions numériques
afin d’améliorer le réseau de la santé et la qualité des séjours
de nos patients.
Dans cet esprit de dépassement et d’excellence, je vous
invite à lire le portrait d’un pionnier, un médecin inspirant et
apprécié de tous, qui a prodigué des soins exceptionnels à
ses patients tout en contribuant grandement à l’évolution de
la transplantation au Québec. Il s’agit du Dr Pierre Daloze,
chirurgien transplanteur, récipiendaire du Grand Prix 2015
de Transplant Québec.
En terminant, j’aimerais vous dire encore une fois combien
je suis impressionné par tout le travail accompli par les
équipes du CHUM, qui s’affairent à préparer notre nouvel
environnement hospitalier. S’amorcera ensuite la mise en
service, ou période d’activation, cruciale pour tester les
divers systèmes et innovations afin d’assurer la sécurité et
la qualité des soins aux patients.
CHUMAGAZINE 3
Promotion de la santé
« Hacker »
pour innover en santé
À l’automne 2015, deux équipes du secteur de la promotion de la santé du CHUM ont
eu la chance de participer à un hackathon en santé et de voir leur projet prendre forme.
Loin des « gadgets technos », ces projets novateurs visent à offrir aux patients des outils
qui les aideront à développer leur pouvoir d’agir sur leur santé et à faire des
choix éclairés pour améliorer leur qualité de vie.
2
1
MON MENU DOMINIC
Un nutritionniste à portée de main
Le professionnel de la santé à domicile
Une équipe formée de membres des services alimentaires,
de la nutrition et de la promotion de la santé du CHUM a
réalisé un prototype d’application pour aider les patients
à faire les bons choix alimentaires dans les cafétérias du
CHUM, et ce, en fonction de leur état de santé. L’équipe
mobilisée pour ce projet participe actuellement à une
série d’ateliers de formations offerts par l’organisme
Hacking Health. Ces professionnels bénéficient des
conseils de mentors et d’experts qui les aideront à trouver
les meilleurs partenaires pour créer leur application.
À la suite d’un séjour à l’hôpital, certains patients doivent
suivre des procédures de soins qui leurs sont expliquées
par leur professionnel de la santé, avant leur retour à
domicile. Une équipe du secteur de la promotion de
la santé travaille à l’élaboration d’une application de
commande vocale, intégrée aux fiches santé du CHUM,
qui guidera le patient à chaque étape des soins qu’il devra
poursuivre lui-même à la maison. L’implantation du projet
pilote DOMINIC – Le professionnel de la santé à domicile
débutera au cours des prochains mois.
« Je suis extrêmement fière du travail de nos équipes ! Le hackathon est un
événement d’envergure qui nous fait sortir de notre zone de confort.
C’est de cette façon qu’émergent les idées innovantes. »
?
Lynda Thibeault, directrice adjointe médicale — Qualité et évolution de la pratique
Le saviez-vous?
U n h a c k a t h o n e n s a n té ( H a c k i n g H e a l t h) e s t u n e
exp é rie nce créative et colla b orative q ui rasse m ble
développeurs, designers et professionnels de la santé. À
partir de problématiques issues du milieu de la santé, ils
entreprennent un marathon de 48 h pour concevoir une
solution technologique qui sera bénéfique pour le patient.
4 CHUMAGAZINE
Connaissez-vous les fiches santé?
Vous voulez en savoir plus sur votre état de santé, sur les soins
qui vous sont offerts ou sur les comportements à adopter pour
favoriser votre mieux-être? Consultez notre impressionnante
collection de fiches santé!
chumontreal.qc.ca
« Sans un nouveau rein
et un nouveau pancréas,
je savais que ma vie allait
s’éteindre à petit feu. »
Renaître chaque jour,
depuis 20 ans!
Le 15 décembre dernier, Chantale Caron célébrait
la vingtième année de sa renaissance. En décembre
1995, elle recevait deux précieux organes, un rein
et un pancréas. Elle nous relate son histoire, qui
coïncide avec une période d’effervescence au
Québec dans le domaine de la transplantation.
Certains jours restent à jamais gravés dans la mémoire.
Comme ce vendredi 15 décembre 1995. Chantale reçoit un
appel à sa résidence de Baie-Comeau à 5 h du matin. Un rein,
un pancréas et toute une équipe fébrile l’attendent à l’Hôpital
Notre-Dame du CHUM. Il fait tempête à Montréal, soleil sur
la Côte Nord. Grâce à une logistique savamment étudiée,
elle est accueillie à 11 h le matin même pour subir la délicate
intervention qui sera réalisée par le Dr Pierre Daloze, qu’elle
appelle affectueusement « papa Daloze » (pages 6 et 7).
Chantale souffrait de diabète juvénile depuis l’âge de
13 ans. Malgré une hygiène de vie irréprochable, elle assistait,
impuissante, à la lente détérioration de ses organes. « Il y
a 20 ans, explique-t-elle, le contrôle de la glycémie n’était
pas aussi précis qu’aujourd’hui. Les glucomètres étaient peu
utilisés. » De 25 à 35 ans, cette enseignante à la retraite
a combattu l’ennemi courageusement. Au fur et à mesure
que ses forces l’abandonnaient, elle savait toutefois que la
transplantation devenait l’unique solution. « Je vivais une
fatigue immense. Je me sentais vidée de toute mon énergie!
Sans un nouveau rein et un nouveau pancréas, je savais que
ma vie allait s’éteindre à petit feu. »
L’équipe de néphrologie qui la suivait l’a fortement encouragée
à se tourner vers la double greffe. Elle souhaitait, bien sûr,
subir une seule intervention et recevoir les deux organes en
même temps. Son vœu a été exaucé et l’opération, une totale
réussite! Ses nouveaux organes se sont mis à fonctionner
immédiatement alors que, dans certains cas, il peuvent
prendre jusqu’à un mois. Chantale a bénéficié de nouveaux
médicaments antirejet qui venaient de faire leur apparition.
Experte de son état et ayant une confiance sans bornes
envers le Dr Daloze et son équipe, elle était ouverte à toutes
les innovations qui pouvaient l’aider à recouvrer la santé.
« Ce que la greffe m’a apporté, explique Chantale, c’est
l’accès à une vie normale. Je ne pouvais plus travailler
ni même conduire ma voiture. Depuis, j’ai déménagé
à Montréal, étudié, enseigné et pleinement vécu! »
Aujourd’hui, Chantale se passionne pour l’art, l’économie,
la philosophie et les voyages. Elle prépare d’ailleurs un
périple en Autriche avec sa fidèle accompagnatrice, celle
qui était à ses côtés au moment de la greffe et qui l’est
encore aujourd’hui, sa mère Yolande.
Faits saillants sur la transplantation au CHUM
>> Plus grand centre de greffes hépatiques (greffes
du foie) au Québec et seul centre où sont réalisées
des transplantations hépatiques à partir d’un
donneur vivant
>> Premier établissement au pays où a été réalisée
une greffe du foie en 1970
>> Premier établissement au pays où a été réalisée
une greffe rein-pancréas en 1984
>> Premier établissement au Québec où a été réalisée
une greffe foie-poumon en 2012
>> Seul centre hospitalier au Québec où se pratiquent
des greffes pulmonaires
CHUMAGAZINE 5
« Le Dr Daloze a réalisé
environ 500 greffes depuis
1969. Ce sont de grandes
réalisations, mais au-delà
des chiffres et des actions
admirables, ce sont surtout
des patients à qui il a donné
une seconde chance! »
Dre Catherine Girardin
Chef adjointe au Service
de néphrologie
Hommage au Dr Pierre Daloze
Un être d’exception, grand pionnier de la transplantation
Entouré des membres de la communauté du CHUM, dont
de nombreux collègues et patients, le Dr Pierre Daloze,
chirurgien transplanteur, recevait en décembre dernier le
Grand Prix 2015 de Transplant Québec.
Cet hommage lui a été décerné en reconnaissance
de sa contribution remarquable en tant que clinicien,
enseignant, chercheur et promoteur du don d’organes.
Reconnu comme une sommité dans son domaine, le
Dr Daloze s’est démarqué pendant plus de 55 ans tant au
Canada qu’à l’étranger.
De première en première…
Le parcours du Dr Daloze est marqué par plusieurs grandes
premières médicales et par la mise sur pied d’importants
organismes. Le lauréat a réalisé la première greffe rénale
à l’Hôpital Notre-Dame de Montréal en 1969, la première
greffe hépatique à Montréal l’année suivante, la première
greffe combinée rein-pancréas et la création du programme
du même nom au Canada en 1984. De plus, il a créé en 1970
Métro Transplant, qui allait devenir Transplant Québec, et a
cofondé avec Lina Cyr, greffée du foie, la Maison des greffés
du Québec. Le Dr Daloze a fondé le Laboratoire de chirurgie
expérimentale et transplantation en 1968 et a mis sur pied
plusieurs programmes de recherche, dont certains qu’il
soutient toujours. Quelques-uns de ses sujets de recherche
portent notamment sur la préservation des organes et
l’immunosuppression*.
De vibrants témoignages de ses pairs
Pour la Dre Catherine Girardin, chef adjointe au Service
de néphrologie du CHUM, le Dr Pierre Daloze a été un
vrai mentor. Elle estime que le Dr Daloze a réalisé environ
500 greffes depuis 1969. « Peu de médecins peuvent se
vanter d’avoir accompli un tel exploit. Ce sont de grandes
réalisations, mais au-delà des chiffres et des actions
admirables, ce sont surtout des patients à qui il a donné
une seconde chance! »
Tous sont unanimes, patients et collègues, quant au
savoir-faire du Dr Daloze : « Il est connu pour sa disponibilité
légendaire et pour sa capacité de travail inépuisable.
Combien de fois il a été réveillé en plein milieu de la nuit
pour un prélèvement d’organe ou une transplantation…
Trente minutes plus tard, il se pointait en salle d’opération,
assurant ainsi une meilleure survie des greffons et, par
conséquent, une meilleure qualité de vie à ses patients
receveurs.
*Immunosuppression : réduction ou abolition de la capacité du
système immunitaire à combattre les infections et les maladies.
Source : Société canadienne du cancer
6 CHUMAGAZINE
Le Dr Pierre Daloze reçoit
son prix de l’honorable
René Dussault,
président du conseil
d’administration de
Transplant Québec.
Le Dr Daloze a inspiré toute une génération de professionnels
de la santé, et ses patients lui sont d’une reconnaissance
indéfectible », explique le Dr Gilles Saint-Louis, néphrologue
au CHUM qui a longtemps travaillé de pair avec le lauréat.
Le portrait du Dr Pierre Daloze serait incomplet sans une
mention de la maîtrise et du calme dont il a toujours fait
preuve. Son attitude a su inspirer tous ceux qui travaillaient
auprès de lui. C’est ce que nous révèle la Dre Marie-Josée
Hébert, néphrologue-transplanteur au CHUM. « Le Dr Daloze
pouvait maîtriser toutes les situations. C’était un capitaine
toujours solide qui savait diriger ses troupes. Face à une
situation urgente, il savait imposer le calme et conserver
une étonnante maîtrise qui guidait l’ensemble de l’équipe.
Il faisait montre d’un jugement sûr, d’une vision claire et
d’une grande sagesse dans ses décisions qui lui ont permis
d’être un pilier, tant dans le domaine clinique qu’au plan
de l’organisation des activités qui soutiennent le don, la
transplantation et la recherche. »
En terminant, laissons la parole au chef du Département
de chirurgie du CHUM, le Dr Patrick Harris. « La carrière
du Dr Daloze a été exemplaire et il mérite à plus d’un titre
le Grand Prix 2015 de Transplant Québec. Il est un des plus
grands chirurgiens que j’ai connus. Ambidextre et doté d’une
dextérité chirurgicale exceptionnelle, il a fait des miracles
avec ses mains de chirurgien. Sans lui, plusieurs patients
ne seraient plus en vie et l’évolution importante de la
transplantation n’aurait pas été la même. Mais, somme toute,
le Dr Pierre Daloze est bien plus qu’un grand chirurgien,
c’est un homme d’exception, passionné, généreux, doté
d’une intelligence supérieure et qui a fait montre d’un grand
dévouement durant toute sa carrière. Si le CHUM jouit du
statut de centre de référence en transplantation et en don
d’organes, c’est grâce à des pionniers comme le Dr Pierre
Daloze. Aujourd’hui, notre priorité est de poursuivre le
chemin qu’il a tracé et d’aller encore plus loin. »
« Ambidextre et doté d’une
dextérité chirurgicale
exceptionnelle, il a fait des
miracles avec ses mains de
chirurgien. Sans lui, plusieurs
patients ne seraient plus en vie
et l’évolution importante de la
transplantation n’aurait pas
été la même. »
Dr Patrick Harris
Chef du Département de chirurgie
Bonne nouvelle pour les
infirmières et les patients!
L’a d o p t i o n d ’ u n n o u v e a u r è g l e m e n t l e 10 janvier
2016 permet désormais la prescription infirmière dans
certaines situations cliniques, principalement dans les
domaines de la santé publique et des soins des plaies.
À titre d’exemple, les infirmières et infirmiers peuvent
maintenant prescrire la contraception hormonale, des
produits de cessation tabagique et certaines analyses
de laboratoire, notamment une culture de plaie lorsqu’ils
soupçonnent une infection.
Cette nouvelle pratique aura un ef fet positif sur
l’accessibilité aux soins et est un bel exemple de solutions
simples et efficaces misant sur les compétences infirmières.
Le conseil des infirmières et infirmiers (CII) a accueilli ce
règlement avec enthousiasme et assurera son soutien au
déploiement de cette nouvelle pratique.
CHUMAGAZINE 7
Recherche
La crème de la crème
« Leurs percées scientifiques
démontrent la pertinence
d’investir dans la recherche,
qui a des bénéfices concrets
pour les patients et
la population. »
Dr Vincent Poitout
Directeur du Centre de recherche
du CHUM (CRCHUM)
Dans leur laboratoire de recherche fondamentale, devant
un ordinateur à analyser de précieuses données ou en
consultation avec des patients pour trouver des solutions
à leurs maux, les chercheurs du Centre de recherche du
CHUM (CRCHUM) suscitent l’espoir. Chaque jour, pas
moins de 459 chercheurs et leur équipe travaillent à
prévenir les maladies et à guérir les gens.
Le 27 janvier dernier, la Direction du CRCHUM a décerné
les Prix d’excellence en recherche pour l’année 2015 à trois
chercheurs qui sont des sommités mondiales dans leur
domaine.
Quand la vie ne tient qu’à un fil
Le Dr Paul Hébert remporte le prestigieux prix « carrière ».
Leader mondial en soins critiques et en médecine
transfusionnelle, il a découvert qu’en diminuant d’environ
20 % la quantité de sang qu’on transfuse aux patients
gravement malades, ils se portent mieux! C’est aussi grâce
à lui qu’en 2007, plusieurs pays ont retiré du marché un
médicament utilisé au cours des interventions chirurgicales
cardiaques, parce qu’il s’avérait dangereux. En 2015, une
autre de ses recherches a rassuré le milieu médical, en
prouvant que le sang âgé de trois semaines et transfusé de
façon routinière aux patients est tout aussi sécuritaire que
le sang frais.
Vincent Poitout
Directeur du CRCHUM
Andrés Finzi
Récipiendaire du Prix d’excellence « jeune chercheur »
Karl Fernandes
Récipiendaire du Prix d’excellence « découverte de l’année »
Marie-Josée Hébert
Vice-rectrice à la recherche, à la découverte, à la création
et à l’innovation de l’Université de Montréal
Paul Hébert, absent sur la photo
Récipiendaire du Prix d’excellence « carrière »
8 CHUMAGAZINE
Le Centre de recherche du CHUM
remet ses Prix d’excellence
Désarmer le VIH
Du gras dans le cerveau
Le chercheur Andrés Finzi remporte le Prix d’excellence
« jeune chercheur », pour sa contribution scientifique
remarquable à l’avancement de la recherche sur le virus de
l’immunodéficience humaine (VIH), qui cause le sida. Le VIH
est un peu comme une boîte de conserve bien hermétique,
que personne n’a encore réussi à percer. L’équipe d’Andrés
Finzi a trouvé une façon de forcer le virus à exposer
ses parties vulnérables, pour qu’ensuite les cellules du
système immunitaire tuent les cellules infectées. Il faudra
attendre encore plusieurs années avant que cet ouvre-boîte
moléculaire soit testé chez l’humain. Toutefois, c’est une piste
dans la quête d’un vaccin efficace contre le VIH, qui a fait
plus de 34 millions de morts dans le monde jusqu’à présent.
Le chercheur Karl Fernandes remporte le Prix d’excellence
« découverte de l’année ». Pour la première fois depuis la
description de la maladie d’Alzheimer il y a plus de 100 ans, il
a découvert que des gouttelettes de gras s’accumulent dans
le cerveau des patients atteints de cette maladie. Ces acides
gras s’accumulent lentement pendant le vieillissement
normal, mais le processus est fortement accéléré si la
personne possède des gènes qui la prédisposent à la
maladie d’Alzheimer. Cette percée pourrait aider à trouver
un jour un médicament capable de guérir ou de freiner la
progression de cette maladie, qui touche près de 50 millions
de personnes dans le monde.
INSCRIVEZ-VOUS MAINTENANT
Bâtissons une nouvelle gouvernance
au Québec axée sur une meilleure
collaboration entre le système clinique
et celui de la gestion.
18e congrès annuel de l’Association médicale du Québec
15 et 16 avril 2016 – Hôtel Hyatt Regency, Montréal
LA
GOUVERNANCE
CLINIQUE :
L'HEURE
DES CHOIX !
Renseignements et inscription au amq.ca
CHUMAGAZINE 9
DOSSIER NOUVEAU CHUM
« C’est le point de vue du
patient que j’apporte, de
même que mon expertise
en logistique. L’objectif est
d’améliorer la fluidité du
parcours de soins et de mieux
accompagner le patient. »
Mireille Morin
Patiente ressource
Comment renouveler l’expérience hospitalière dans ce futur
Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), à
l’intérieur d’un réseau qui continue à se développer et
à se réinventer? Depuis plusieurs années, des équipes
multidisciplinaires dressent la liste des demandes et des
besoins relatifs aux différents secteurs du futur hôpital.
Afin d’évaluer la situation, du point de vue du patient tout
autant que de celui du personnel soignant, deux patientes
ressources ont été invitées à participer aux tables de
planification et à différents comités de travail.
Mireille Morin, qui a fait carrière dans le domaine de
l’éducation, s’est vue confier un tel mandat. Elle dit prendre
Qu’est-ce qu’un patient ressource?
?
Le patient ressource met au service de l’organisation, ou
d’autres patients du CHUM, les savoirs et l’expérience de
la maladie qu’il a acquis au cours d’un ou de plusieurs
épisodes de soins. Lorsqu’il intervient auprès de
l’organisation, le patient est membre d’un comité ou
d’un groupe de travail et il fait entendre une perspective
patient qui enrichit et oriente les échanges au sein des
instances du CHUM.
10 CHUMAGAZINE
son rôle avec beaucoup d’humilité. « C’est le point de vue
du patient que j’apporte, de même que mon expertise en
logistique. L’objectif est d’améliorer la fluidité du parcours
de soins afin de mieux accompagner le patient.»
Des parcours ponctués d’innovations
Mme Morin s’est en quelque sorte aventurée en avant-première
dans les coulisses du nouvel hôpital... La survivante au
cancer du sein a ainsi participé à l’analyse et à la redéfinition
d’une dizaine de parcours de transport de matériel dans les
unités de soins, tel que les médicaments, les aliments, les
prélèvements, la lingerie, les fournitures, etc. En compagnie
d’infirmières, de préposés et de gestionnaires, elle s’attardait
à la détermination de l’organisation du travail au regard de
ces différents trajets ayant tous pour fil d’arrivée le chevet du
patient. La démarche consistait à revoir les déplacements et
les façons de faire du personnel afin de libérer les soignants
des tâches logistiques, d’augmenter l’efficacité et de mettre
en place les meilleures pratiques.
« Les robots et les puces! », s’exclame M me Morin lorsqu’on
lui demande quelles innovations, selon elle, font du nouveau
CHUM un hôpital moderne. « Nous arrivons dans un siècle
nouveau où le personnel médical n’a plus à pousser des
Le nouveau CHUM au banc d’essai :
vision d’une patiente
La construction d’un nouvel hôpital représente une occasion unique
d’innover sur plusieurs plans, pour le plus grand bénéfice des patients.
Ces derniers ont d’ailleurs été mis à contribution dans l’élaboration de
solutions à la fois technologiques et humaines pour le nouvel hôpital.
Cap sur la nouveauté!
l’équipement n’emprunteront ni les mêmes ascenseurs ni
les mêmes corridors. « La ségrégation franche de ces zones
procure plus d’intimité pour le patient », souligne Mme Morin.
Tester l’efficacité des systèmes
Un endroit névralgique : le poste central de l’unité de soins.
chariots et à faire l’inventaire du matériel. Les véhicules
autoguidés et le système de gestion du réapprovisionnement
à l’aide de puces de radio-identification (page 12) permettent
une nouvelle approche en matière de soins : l’infirmière et le
préposé peuvent se consacrer aux soins et accorder plus de
temps aux patients », renchérit-elle.
Des corridors de circulation réservés
Dans les hôpitaux actuels, soit l’Hôtel-Dieu, l’Hôpital
Notre-Dame et l’Hôpital Saint-Luc – et dans bien d’autres
vieux hôpitaux du Québec –, il n’est pas rare que les
patients, les visiteurs et le personnel soignant se croisent
pendant leurs déplacements. Au nouveau CHUM, les
65 ascenseurs, qui représentent plus de deux fois le nombre
total d’ascenseurs des trois hôpitaux, sont répartis selon
ces différentes clientèles. Ainsi, les patients, les visiteurs et
C’est au moment de la mise en service du bâtiment (période
d’activation, page 14) que les équipes du nouveau CHUM
testeront entre autres les différents systèmes et les
nombreuses innovations, tout comme l’organisation du
travail dans ce nouvel environnement.
D’ici là, Mireille Morin poursuit son travail de terrain.
Dernièrement, elle a renoué avec la dure réalité d’être
patiente. Malgré tout, son engagement reste entier envers
le nouvel hôpital et la patiente ressource se fait un devoir de
motiver les troupes à l’aube de cette grande transformation.
« Je suis de nature optimiste et
je demeure convaincue que les
innovations au nouveau CHUM,
doublées d’un réel engagement des
équipes de soins, permettront d’offrir
aux patients québécois l’hôpital de
demain qu’ils méritent! »
CHUMAGAZINE 11
DOSSIER NOUVEAU CHUM
7 INNOVATIONS
au service du patient!
100 % d’air neuf en tout temps
Petite puce, grande révolution!
Grâce à ses centrales de traitement d’air uniques, le CHUM
sera le seul hôpital en Amérique du Nord à offrir aux patients,
visiteurs, employés et équipes soignantes un environnement
à 100 % d’air neuf. Qu’est-ce que cela signifie? Une fois traité
et distribué, l’air sera automatiquement rejeté à l’extérieur
sans être recyclé. Les 41 centrales de traitement d’air
assureront un renouvellement d’air continu à l’intérieur de
l’hôpital. Une innovation qui devient un outil efficace contre
la propagation des infections!
Un tout nouveau système informatique de réapprovisionnement en double casier assurera une disponibilité
constante des stocks de matériel stérile et d’autres
fournitures médicales. Lorsque le premier compartiment
devient vide, il suffira de prendre l’étiquette du produit qui
s’y trouve et de l’apposer sur le tableau de contrôle. La puce
de radio-identification insérée dans l’étiquette enclenchera
le processus de ravitaillement. Pour le personnel de soins,
fini le temps alloué aux tâches manuelles comme l’entrée de
données ou l’inventaire!
1
Salles d’opération :
20 changements d’air/h
Chambres des patients :
6 changements d’air/h
À terme, 41 centrales de traitement d’air assureront
un approvisionnement en air extérieur d’environ
80 000 mètres cubes par minute.
Salles d’opération hybrides
2
Le nouveau CHUM comptera 39 salles d’opération, dont
trois salles hybrides, combinant une salle d’opération
conventionnelle avec une salle d ’imagerie de t ype
angiographie (pour l’imagerie des vaisseaux sanguins).
Munies d ’une aire de contrôle adjacente, ces salles
plombées seront utilisées pour les opérations guidées
par angiographie, ainsi que pour plusieurs interventions
vasculaires, cardiaques ou neurologiques. Les équipes
auront accès à trois salles hybrides de près de 100
mètres carrés conçues spécifiquement pour ces types
d’intervention.
12 CHUMAGAZINE
Source : LOGI-D
3
Le système informatique de réapprovisionnement, déjà présent
dans quelques unités de soins des trois hôpitaux, permettra le
ravitaillement rapide des fournitures.
Double sécurité pour les patients
Tout a été mis en œuvre au nouvel hôpital afin d’assurer
le maintien constant des ser vices aux patients ,
notamment par le dédoublement des principaux systèmes
d’approvisionnement, de sécurité ou d’alimentation. En
d’autres mots, un deuxième système prendra la relève,
sans causer d’interruption de service, advenant un incident
ou une panne du premier. Un système de secours a donc
été prévu pour l’approvisionnement en gaz médicaux,
les pompes d’incendie, l’alimentation en eau, l’électricité,
le gaz naturel, ainsi que pour le traitement de l’air et les
infrastructures de télécommunications. Au Québec, seul le
nouveau CHUM sera équipé de systèmes de bâtiment aussi
complets.
4
Système d’appel de garde d’avant-garde
5
Un tout nouveau système d’appel de garde sera installé dans
chacune des 772 chambres individuelles ainsi que dans tous
les environnements cliniques. Par le biais d’une interface
murale, le personnel sera en mesure de communiquer
directement avec les différents postes de professionnels,
de signifier sa présence, de demander de l’aide ou même
de lancer le code bleu (arrêt cardiaque). Une lumière
DEL installée à l’extérieur de la chambre sera reliée à ces
interfaces murales et affichera une couleur distincte en
fonction de la commande effectuée. De son lit ou de sa
civière, le patient pourra signaler son besoin au personnel
par le biais d’une télécommande ou d’un interphone mural.
Différentes icônes correspondent à différentes demandes :
médicaments, eau, toilette ou demande de nature générale.
Source : Elekta
Aperçu du type de télécommande qui permettra
au patient de signaler son besoin
Les véhicules autoguidés circuleront dans des corridors et
ascenseurs distincts afin de transporter les chariots de matériel,
sans jamais encombrer les corridors de l’hôpital.
Véhicules autoguidés et autres astuces logistiques
D e u x i n n ova ti o n s m a j e u re s s o n t a u c e n tre d e l a
réorganisation logistique du nouvel hôpital : les véhicules
autoguidés (VAG) et le système de transport pneumatique.
Près de 70 VAG assureront quotidiennement un peu plus de
3 500 déplacements de matériel via des tracés précis. Par
ailleurs, la livraison d’un peu plus de 6 000 médicaments,
prélèvements, échantillons, produits sanguins et autres sera
effectuée quotidiennement à l’intérieur de l’hôpital sur un
circuit de conduits totalisant plus de 9 km. Le personnel
livrera et accueillera ces produits à partir de l’une des
129 stations du système de transport pneumatique. Un circuit
indépendant et propre au transport d’isotopes médicaux
assurera une connexion directe du local du cyclotron* du
Centre de recherche du CHUM (CRCHUM) à une alcôve
située à proximité dans le secteur de la médecine nucléaire.
6
7
Aperçu d’un des accélérateurs linéaires qui sera installé
au nouveau CHUM
Accélérateurs linéaires de dernière génération
Les patients atteints de cancer pourront compter sur
plusieurs salles de traitement équipées d’accélérateurs
linéaires à la fine pointe de la technologie. Résultat? Des
radiothérapies plus rapides, plus précises et adaptées
en temps réel à l’évolution des tumeurs. Certains des
nouveaux appareils posséderont une technologie de
tomodensitométrie qui permettra, avant chaque traitement,
de vérifier le poids du patient ou de s’assurer que la
tumeur n’a pas changé de forme. Ces nouveaux appareils
circonscriront avec plus de justesse l’emplacement précis
de la zone à traiter, réduisant ainsi les dommages liés à
l’irradiation des tissus sains. Autre avantage pour le patient :
la radiographie et le traitement de radiothérapie seront faits
au cours d’une seule et même séance. Cela se traduira par
un gain de temps et la réduction des déplacements.
*Le cyclotron est un appareil qui produit des atomes radioactifs
sécuritaires (isotopes) qui servent au traitement des cancers et à la
recherche en imagerie.
CHUMAGAZINE 13
DOSSIER NOUVEAU CHUM
Une préparation minutieuse
pour bien accueillir les patients
Déménager une famille est en soi un exercice exigeant.
Imaginez le travail colossal qui doit être fait pour déplacer le
matériel et le personnel de trois hôpitaux, tout en maintenant
les soins et services aux patients! Cette préparation
qui précède les déménagements est la mise en service
opérationnelle, qu’on appelle aussi « période d’activation ».
Depuis déjà plusieurs mois, différentes équipes planifient
la période d’activation et le transfert des trois hôpitaux
actuels du CHUM, soit l’Hôtel-Dieu, l’Hôpital Notre-Dame
et l’Hôpital Saint-Luc, au nouvel hôpital en construction à
proximité de la station de métro Champ-de-Mars. La tâche
est complexe et nécessite la collaboration de l’ensemble des
équipes. La période d’activation s’étendra sur une période
de six mois suite à la prise de possession des bâtiments.
Dès la prise de possession, une équipe multidisciplinaire
s’assurera de transformer les bâtiments tout neufs en un
centre hospitalier universitaire pleinement fonctionnel.
Ce n’est qu’après cette période que les déménagements
commenceront et que les patients seront transférés, un
hôpital à la fois.
M me Michèle V. Lortie, qui a piloté le déménagement du
Centre universitaire de santé McGill (CUSM), mènera aussi
le transfert des patients et du matériel au nouveau CHUM.
Qu’est-ce que la période d’activation?
La période d’activation inclura, entre autres, la livraison
du matériel médical et logistique nécessaire, la mise en
service opérationnelle clinique du matériel médical (neuf et
transféré), la formation du personnel, l’installation de tous
les systèmes informatiques et de télécommunications ainsi
que la préparation des chambres, des départements, etc.
Parallèlement, les équipes de soins viendront tour à tour
se familiariser avec les lieux, les nouveaux processus et la
nouvelle organisation du travail.
La période d’activation et de transfert est un exercice
complexe, mais les bénéfices pour le personnel et les patients
sont réels. « Tout repose sur une bonne planification de départ,
une exécution rigoureuse des plans et une collaboration de
PLANIFICATION
tous les départements afin de pouvoir accueillir les patients
et les employés dans un environnement sécuritaire, »
affirme M me Michèle V. Lortie. Mandatée pour piloter ce
grand projet, elle a mené avec brio le déménagement du
Centre universitaire de santé McGill (CUSM) l’an dernier. Elle
travaillera en collaboration avec l’entreprise Health Care
Relocations (HCR), qui compte plus de 300 déménagements
d’hôpitaux, de laboratoires et de cliniques à son actif,
dont celui du CUSM. HCR a été mandatée pour planifier et
exécuter le déménagement des trois établissements ainsi
que le transfert des patients selon un échéancier bien précis.
ACTIVATION
DÉMÉNAGEMENT
HÔPITAL SAINT-LUC
HÔPITAL NOTRE-DAME
HÔTEL-DIEU
14 CHUMAGAZINE
Nouveau CHUM
Une maison patrimoniale renaît à l’intérieur
du nouveau CHUM
En décembre 2015, le clocher de l’église Saint-Sauveur
s’élevait à l’entrée du nouveau CHUM, à l’angle de la rue
Saint-Denis et de l’avenue Viger, à l’endroit même où il a
trôné pendant près de 150 ans. Dans le cadre du projet
de construction du nouveau CHUM, et à la demande de la
Ville de Montréal, le consortium chargé de la construction
s’est aussi engagé à préserver la mémoire d’une maison
patrimoniale, la maison Garth. Les patients et les visiteurs
auront la chance de côtoyer ces deux œuvres chargées
d’histoire au cours de leur passage au nouvel établissement.
Petite histoire de la maison Garth…
Souvent considérée à tort comme le presbytère de l’église
Saint-Sauveur, la maison Garth a été construite en 1871 par
Charles Garth, que l’on suppose être l’homme d’affaires
derrière la compagnie Garth & Co. Dominion Metal Works,
acquise en 1927 par l’entreprise Robert Mitchell inc. Né
à Rochdale en Angleterre en 1822, M. Garth est arrivé au
Canada en 1826 et est devenu paroissien de l’église Trinity
(église Saint-Sauveur), pour laquelle il a été délégué et aussi
trésorier au synode.
L a m a i s o n a t r ave r s é l e s é p o q u e s e n c h a n g e a n t
régulièrement de propriétaire et de vocation, passant
de maison de chambres à maison de touristes. Au milieu
des années 1980, le rez-de-chaussée fut transformé pour
accueillir le restaurant français La Picholette.
Une reconstruction pierre par pierre
Tout comme pour le clocher de l’église Saint-Sauveur,
chacune des pierres de la maison Garth a été minutieusement
détachée, numérotée et entreposée par la firme spécialisée
Rainville et frères en vue de sa reconstruction, exactement
au même endroit où elle était située à l’époque, soit au
1020 rue Saint-Denis, mais cette fois-ci à l’intérieur de la
vitrine des aires communes du futur hôpital. Un travail
colossal qui a permis de créer cette œuvre magistrale.
L’entreprise Perron et fils a été mandatée pour reproduire
les corniches, de même que les encorbellements.
La résidence d ’allure bourgeoise rappelle l ’époque
victorienne de Montréal et s’intègre bien aux autres bâtisses
du quartier présentes depuis la moitié du XIXe siècle.
D’influence néogothique, ses lignes architecturales et sa
maçonnerie évoquent grandement le style de l’église SaintSauveur.
Impossible de dire avec certitude si M. Garth a occupé
la maison au cours des premières années. À compter de
1897, toutefois, Louis Pacifique Bernier, chirurgien-dentiste,
en a été locataire jusqu’en 1927. Devenu propriété de la
succession de Charles Garth au décès de celui-ci en 1905,
l’immeuble a été vendu en 1930.
La maison Garth est
une œuvre magistrale
enchâssée à l’intérieur
de la vitrine des aires
communes du nouveau
CHUM.
CHUMAGAZINE 15
Une journée dans la vie de…
Yannick Hervieux
Physicien médical
De l’astrophysique
à la lutte contre
le cancer!
Qu’est-ce qu’un ancien astrophysicien, élève du grand
Hubert Reeves, fait dans les salles bétonnées de l’Hôpital
Notre-Dame du CHUM? À son plus grand bonheur, il met
son expertise au profit des personnes atteintes de cancer!
Portrait insolite d’un scientifique de la santé.
Comment décririez-vous le rôle du physicien
en milieu hospitalier?
Y.H. Le physicien médical a un rôle similaire à celui d’un
pharmacien. Il est l’expert de la radiation, alors que le
pharmacien est le spécialiste des médicaments. Notre
médicament à nous est puissant, mais invisible! Le
physicien planifie et évalue les traitements de
radiothérapie en étroite collaboration avec le
radio-oncologue. Plus spécifiquement, il est
responsable du dosage, du calcul précis de
l’angle du faisceau lumineux et de tous les
paramètres qui favoriseront l’atteinte des
résultats optimaux. Pour ce faire, il doit bien
connaître les appareils utilisés et en assurer un
rigoureux contrôle de qualité. Il suggère aussi
au spécialiste les méthodes et les outils qui favoriseront le
délicat équilibre recherché : se débarrasser de la tumeur
cancéreuse, tout en préservant la qualité de vie de nos
patients le plus longtemps possible. De nos jours, la grande
majorité des personnes que nous traitons guérissent!
Quelle est la formation du physicien médical?
Y.H. Mon parcours est un peu atypique, mais je tiens
à préciser que les physiciens qui travaillent en milieu
hospitalier détiennent maintenant au minimum l’équivalent
d’une maîtrise en physique médicale en plus de deux ans de
résidence en centre hospitalier universitaire. Les progrès en
radiothérapie ayant fait des pas de géant, la demande pour
cette spécialité de la physique a littéralement explosé au
cours de la dernière décennie.
Quelles sont vos responsabilités au CHUM?
Y.H. Le Département de radio-oncologie du CHUM offre
des traitements à la fine pointe. Chacun des 20 physiciens
qui y travaillent possède une ou plusieurs
spécialités. Les cancers gynécologiques de
même que le cancer du sein et de la prostate
sont mes principaux champs d’expertise. Au
CHUM, je suis responsable de la curiethérapie,
une technique qui consiste, entre autres, à
insérer des grains radioactifs dans la prostate
du patient. Au cours d’une intervention, je suis
dans la salle d’opération avec le médecin et
je le guide, en direct, pour atteindre le juste dosage et le
positionnement exact des grains radioactifs.
« Nous sauvons
des vies,
tous les jours! »
La radio-oncologie au CHUM, c’est…
>> 150 professionnels, dont 20 physiciens médicaux
>> Un parc unique d’appareils d’imagerie (ultrasons,
CT, TEP, IRM) et d’appareils de traitement de
pointe dont le CyberKnife
>> Plus de 3 500 nouveaux cas traités par an
>> Plus de 25 000 visites chaque année
16 CHUMAGAZINE
Quelles sont les principales qualités nécessaires
pour être physicien médical?
Y.H. Vous le devinerez, il faut être rigoureux et précis, à la
limite de la folie. Le plus difficile dans notre travail : le droit
à l’erreur n’existe pas! Ceci dit, nous travaillons en étroite
collaboration avec le médecin qui valide toutes nos données
et nous avons mis en place plusieurs filets de sécurité. Par
exemple, tous les six mois, nous vérifions le calibrage de
nos accélérateurs linéaires, les gros appareils utilisés pour
les traitements de radiothérapie. Il s’agit d’une activité qui
nécessite l’intervention de deux physiciens. On se vérifie et
se contrevérifie!
Votre expertise est-elle mise à profit pour préparer
et équiper le nouveau CHUM?
Y.H. Nous avons reçu en décembre dernier le premier
accélérateur linéaire qui a été livré en pièces détachées en
raison de son imposant volume. Le fournisseur a procédé
à l’installation et il faut maintenant s’assurer que tous les
paramètres sont conformes à nos exigences. Deux gros mois
de calcul s’ajoutent à l’étape de préparation et d’installation!
L’évaluation et le choix des appareils de radio-oncologie
font aussi partie de notre rôle. Nous avons regardé ce qui
se fait ailleurs dans le monde et ce qui est le plus adapté
à nos besoins, au meilleur coût. En plus de sept nouvelles
acquisitions, trois accélérateurs linéaires seront déménagés
au nouvel hôpital.
avec une radio-oncologue afin de former les équipes pour
l’utilisation d’un nouvel appareil de curiethérapie pour le
traitement des cancers gynécologiques. Je sais que notre
intervention a eu une incidence directe sur la destinée des
femmes atteintes. Honnêtement, si j’avais pu choisir le travail
idéal, je ferais précisément ce que je fais aujourd’hui!
Qu’est-ce que la curiethérapie?
La curiethérapie est une technique qui a été mise au point
à l’Institut Curie de Paris. La source radioactive scellée est
placée à l’intérieur ou à proximité de la tumeur cancéreuse.
Au CHUM, cette technique est utilisée principalement pour
traiter les cancers gynécologiques et de la prostate. Durant
le traitement, le physicien et le médecin planifient en direct
la dose de radiothérapie.
Qu’est-ce qui vous rend le plus heureux dans votre
travail?
Y. H . N o u s s a uvo n s d e s vie s , to u s l e s jo u r s! C ’e s t
extrêmement gratifiant. Au CHUM, nous travaillons avec
une équipe de haut niveau et l’expertise du groupe est au
cœur de la réussite. Récemment, j’ai eu l’occasion de vivre
une expérience personnelle et professionnelle extrêmement
valorisante. Je me suis rendu dans un hôpital d’Éthiopie
Le Centre intégré de cancérologie du CHUM (CICC) accueille
le plus grand nombre de personnes atteintes de cancer au
Québec. Parmi ces patients, 40 % reçoivent des traitements
de radiothérapie.
En savoir plus : cicc.chumontreal.qc.ca
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RUIS de l’UdeM
Plan Alzheimer : sept projets
innovateurs en action
En juin 2013, dans le cadre de la phase 1 du plan d’action
ministériel sur les troubles cognitifs liés au vieillissement,
sept projets ont été déployés dans le Réseau universitaire
intégré de santé de l’Université de Montréal (RUIS de
l’UdeM). L’objectif? Mettre en place une organisation des
services visant à accroître l’accessibilité en première ligne
des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer ou
d’autres maladies apparentées.
Le 30 octobre 2015, une journée de clôture des projets a été
organisée à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal
où étaient présents au-delà de 80 cliniciens, gestionnaires
et représentants du ministère de la Santé et des Services
sociaux. Les équipes des établissements sélectionnés se
sont appropriées les meilleures pratiques afin d’optimiser
et de rehausser leurs démarches cliniques pour évaluer,
diagnostiquer, soigner et accompagner ces patients et leurs
proches.
Le saviez-vous?
Le Comité des usagers du CHUM (CU-CHUM)
est une voix qui défend des milliers d’usagers.
Le CU-CHUM définit l’usager comme suit :
>> Une personne qui demande des services de santé
ou des services sociaux offerts au CHUM
>> Un patient qui a recours aux soins et aux services
du CHUM
>> Un proche qui accompagne l’usager dans son
parcours de soins
Le CU-CHUM est présent pour vous sur le Web.
cuchum.ca
L’engagement des tandems infirmière-médecin, le travail
de collaboration et l’application du modèle en continuum
de soins hiérarchisés ont été des éléments de mobilisation
déterminants dans l’atteinte des objectifs.
Des outils pour intervenir
en neuro-audiologie adulte
En savoir plus :
ruis.umontreal.ca/plan-alzheimer
Deux audiologistes du CHUM s’intéressent à la neuroaudiologie, une spécialité méconnue et offerte dans peu
d’hôpitaux du Québec.
Afin de s’outiller pour offrir des traitements d’excellence
à ces patients, M mes Louise Perreault et Marie-Hélène
Gosselin ont formé un comité de pairs qui vise à se
doter d’un modèle d’intervention et d’un protocole
d’évaluation en neuro-audiologie chez l’adulte.
À propos
du RUIS
de l’UdeM
Le Réseau universitaire intégré de santé de l’Université
de Montréal (RUIS de l’UdeM) fait progresser l’intégration
de la mission universitaire en santé que sont les soins,
l’enseignement et la recherche, en facilitant le transfert
des connaissances, l’évaluation des technologies et le
développement des services de santé, afin d’améliorer
l’accès aux soins dans un territoire desservant plus de
40 % de la population du Québec.
ruis.umontreal.ca
Qu’est-ce que la neuro-audiologie?
La neuro-audiologie traite les troubles auditifs liés aux
structures du nerf auditif et des relais auditifs centraux.
Ces troubles peuvent survenir chez l’adulte à la suite d’un
traumatisme crânien, d’un problème cérébrovasculaire,
d’une tumeur intracrânienne, d’épilepsie, de la sclérose
en plaques, de la démence de type Alzheimer et autres.
Objectifs du projet :
>> Déterminer les clientèles visées
>> Procéder à l’inventaire des guides de pratique
et des lignes directrices actuels
>> Élaborer un modèle d’intervention chez l’adulte
>> Mettre en place des critères de référence précis
pour les audiologistes et d’autres intervenants
en santé
L’audiologie fait partie de plus de 40 professions
représentées par le conseil multidisciplinaire (CM)
du CHUM.
18 CHUMAGAZINE
Semaine de la prévention du suicide
Le suicide
chez les aînés
Dans le cadre de la Semaine de la prévention du suicide, la Direction des soins infirmiers et des regroupements
clientèles du CHUM a tenu trois conférences publiques visant à présenter les différents visages de la détresse. En
conférence d’ouverture, Mme Ginette Henri, infirmière clinicienne spécialisée en soins à la personne âgée présentant
des troubles de santé mentale, a abordé un phénomène encore trop méconnu : le suicide chez la personne âgée.
Selon les données récentes, 170 de nos aînés se sont enlevé
la vie en 2013. Quatre fois plus d’hommes que de femmes!
Les hommes âgés de plus de 80 ans sont les plus à risque,
tout spécialement dans la première année qui suit la perte
de la conjointe. Le suicide est-il socialement plus acceptable
quand on est vieux? À cette grande question, Ginette
Henri répond haut et fort. « La détresse psychologique et
la dépression ne font pas partie du processus normal de
vieillissement! »
Sous-estimer la dépression : le plus grand danger
La dépression est le facteur de risque numéro 1 de l’acte
suicidaire. « La difficulté chez la personne âgée, explique la
conférencière, c’est que la dépression ne s’exprime pas de
façon classique et est beaucoup plus difficile à détecter. »
Le premier signe de dépression chez nos aînés est la
somatisation*. La personne se plaint non pas de tristesse
ou d’humeur dépressive, mais de maux de ventre ou d’autres
douleurs physiques. Par ailleurs, les signes classiques de
dépression — perte de poids, fatigue, insomnie ou difficultés
NOMBRE DE SUICIDES CHEZ LES 65 ANS
ET PLUS AU QUÉBEC EN 2013
141
TOTAL
29
170
* Sources : MSSS et Bureau du coroner du Québec (données provisoires)
de concentration — peuvent être perçus à tort comme des
manifestations du grand âge.
Comment protéger la vie de nos aînés? Ginette Henri suggère
notamment le dépistage systématique de la détresse
psychologique et de la dépression par les infirmières et
infirmiers, les médecins et les autres professionnels de la
santé qui interviennent auprès d’eux. Les interventions auprès
des personnes âgées déprimées et suicidaires doivent être
axées sur l’augmentation des « facteurs de protection », soit
les attitudes et comportements qui renforcent la capacité
d’une personne à trouver des solutions.
*Des
Somatisation
: manifestationà
physique
d’unpour
troublevieillir
d’origineheureux
psychique
comportements
cultiver
Comment déposer une plainte
auprès du commissaire local?
Commissaire aux
plaintes et à la qualité
des services
Il y a plusieurs façons de déposer une plainte : par téléphone, par courriel ([email protected]),
par la poste, par télécopieur ou à nos bureaux. Que votre plainte soit verbale ou écrite, elle a la même valeur et fait
l’objet du même traitement. Une plainte écrite peut vous permettre cependant de mieux cerner chaque élément en
cause et d’apporter plus de précisions à votre demande.
Hôtel-Dieu
3840, rue Saint-Urbain
Bureau 6-106, pavillon de Bullion
Montréal (Québec) H2W 1T8
Téléphone : 514 890-8000, poste 12761
Télécopieur : 514 412-7143
Hôpital Notre-Dame
1560, rue Sherbrooke Est
Bureau D-1090-1, pavillon Lachapelle
Montréal (Québec) H2L 4M1
Téléphone : 514 890-8000, poste 26047
Télécopieur : 514 412-7681
Hôpital Saint-Luc
1058, rue Saint-Denis
Bureau 2403, pavillon principal
Montréal (Québec) H2X 3J4
Téléphone : 514 890-8000, poste 36366
Télécopieur : 514 412-7255
Pour plus de renseignements, visitez le chumontreal.qc.ca, rubrique
À propos du CHUM, section Le commissaire local aux plaintes et à la qualité.
CHUMAGAZINE 19
Actualités
Reconstruire ou ne pas reconstruire :
témoignages de nos patientes sur le Web
PREMIÈRES RÉFLEXIONS
CONVALESCENCE
TRUCS ET ASTUCES
En 2015, 25 0001 Canadiennes ont reçu un diagnostic de
cancer du sein. Une proportion de 5 à 6 % de ces cancers est
associée à des mutations génétiques2. Grâce à l’avancement
des connaissances dans le domaine et à l’amélioration des
traitements, la grande majorité d’entre elles recouvrent la
santé. Maintenant, une option s’offre à elles, la reconstruction
mammaire.
Pourtant, moins de 10 % des femmes qui subissent une
ablation des seins au pays se prévalent de la reconstruction
mammaire. Chez nos voisins américains, ce chiffre avoisine
plutôt les 50 %. De nombreuses Québécoises ignorent que
la reconstruction mammaire est couverte à 100 % par la
Régie de l’assurance maladie du Québec et qu’elle peut être
pratiquée dans certains hôpitaux, notamment au CHUM, en
même temps que l’ablation.
Toutes les fiches d’information ainsi que les capsules
vidéo de témoignages sont offertes sur le site Web
du CHUM à l’adresse suivante :
chumontreal.qc.ca/reconstruction
1 Société canadienne du cancer
Centre Rose
2 LA VIE APRÈS MA
DÉCISION
OPÉRATION ET SÉJOUR
À L’HÔPITAL
Nouveau programme d’accompagnement
sur mesure pour les femmes
Afin de s’assurer que les femmes connaissent bien toutes les
options qui s’offrent à elles et pour les aider à faire un choix
éclairé, les professionnels du Centre intégré de cancérologie
du CHUM (CICC) ont lancé en 2015 un nouveau programme
d’éducation et de soutien à la prise de décision concernant
la reconstruction mammaire. Rendu possible grâce à une
subvention de la Fondation du cancer du sein du Québec,
ce programme a pour objectif d’offrir une information claire
et standardisée aux femmes.
Explications détaillées et transparentes sur les techniques
de reconstruction, sur la préparation aux interventions
chirurgicales, sur les soins postopératoires, y compris la
nutrition et la façon de rester en forme, ne constituent que
quelques-uns des éléments d’information contenus dans
les capsules vidéo, les fiches d’information et les séances
d’apprentissage. Une infirmière ressource est également
disponible par téléphone, deux jours semaine, pour
répondre aux questions des femmes et les épauler durant
tout le processus.
Un projet réalisé grâce
au soutien financier de :
Assistez au 9e Concert contre le cancer qui aura lieu
le 18 mars 2016 à la Maison symphonique de Montréal.
Accompagnée de l’Orchestre Métropolitain, Ginette Reno nous
propose ses plus belles chansons. Les fonds amassés seront versés
à l’Institut du cancer de Montréal qui soutient le Centre intégré de
cancérologie du CHUM (CICC).
RENSEIGNEMENTS ET ACHAT DE BILLETS :
514 890-8000, poste 25946
[email protected]
20 CHUMAGAZINE
Enseignement
L’accompagnement
de la relève en soins
infirmiers, une affaire
de cœur!
Stéphanie Bertrand
et Ann-Andrée Paré
Un tandem inspirant
En 18 ans au CHUM, Ann-Andrée Paré a accompagné, en
stage individuel, une bonne dizaine de jeunes infirmières.
« Stéphanie, c’est mon coup de cœur! J’ai pu non seulement
lui inculquer les rudiments de la profession dans la vraie vie,
au chevet du patient, mais je lui ai aussi transmis l’amour de
ma spécialité. Et ça, c’est extrêmement valorisant! »
Ann-Andrée a exploré différents facettes de sa profession,
dont l’urgence, avant de découvrir une spécialité moins
connue, le suivi systématique de clientèle auprès de la
personne âgée. « J’aime le fait que j’ai plus de pouvoir d’agir
sur la vie du patient. Je travaille avec le médecin, la famille,
le CLSC et les différents professionnels de l’hôpital afin de
bien évaluer les capacités cognitives et physiques de la
personne âgée et de lui fournir tous les services nécessaires.
J’interviens avant, pendant et après l’hospitalisation. C’est
très gratifiant comme travail. »
Cet amour de la personne âgée, Ann-Andrée l’a transmise
à Stéphanie Bertrand qui a suivi les traces de son mentor,
en gériatrie.
Bon an mal an, des centaines
d’infirmières et d’infirmiers du CHUM
s’impliquent auprès de la relève.
Ils le font pour s’assurer que nos
professionnels en devenir sont bien
préparés à offrir des soins de qualité
à nos patients. Mais d’abord et avant
tout, ils le font par passion.
Au CHUM depuis la fin de sa formation, la jeune infirmière
a tellement apprécié son stage qu’elle n’a pas hésité à venir
travailler au CHUM, même si elle habite à Laval.
« Ann-Andrée a cru en moi, elle m’a donné confiance. Lors
de son congé de maternité, je l’ai même remplacée. »
Donner, c’est aussi recevoir
« Quand je suis préceptrice de stage, ajoute Ann-Andrée,
ça m’oblige à retourner dans mes livres, pour préciser un
élément de pratique, valider une notion... Ça me tient à jour
dans mes connaissances et ça m’oblige à être encore plus
rigoureuse. La perception de l’autre, son regard neuf peut
aussi m’amener à voir les choses différemment. » Au cours
de sa carrière, Ann-Andrée a également eu l’occasion de
participer à l’orientation d’infirmières françaises. Un autre
beau partage de connaissances et de savoir-faire!
La Direction de l’enseignement et de l’Académie CHUM tient
à remercier chaleureusement tous les professionnels qui,
chaque année, donnent de leur temps pour la relève et qui
contribuent à maintenir un haut niveau de qualité de soins et
services dans notre centre hospitalier universitaire.
Accueil des stagiaires en 2014-2015
>> 267 infirmières et infirmiers du CHUM ont formé
des stagiaires de formation universitaire
>> 121 enseignants du secondaire et du collégial,
accompagnés de leurs élèves, ont été accueillis
dans nos trois hôpitaux
>> 2 067 stagiaires en soins infirmiers ont reçu une
formation de groupe ou un accompagnement
individuel au CHUM
Si vous voulez vous impliquer auprès de la relève :
[email protected]
En plus de l’accompagnement individuel, des stages de groupe
sont aussi offerts.
CHUMAGAZINE 21
Fondation du CHUM
Une communauté de donateurs, de partenaires et de
professionnels ralliée autour de la Fondation du Centre
hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) a, par ses
gestes, contribué à façonner ce qu’est actuellement le
CHUM. Et nous lui en sommes grandement reconnaissants
puisque notre centre hospitalier universitaire, l’un des
plus grands en Amérique du Nord, se distingue
aujourd’hui par l’excellence de ses soins, de son
enseignement et de sa recherche, ainsi que
par l’expertise de ses équipes.
Alors qu’une page d’histoire se tourne et que
l’établissement fera place au nouveau CHUM,
les donateurs verront la concrétisation de
leur rôle déterminant dans l’amélioration de
la santé des Québécois. Grâce à leur soutien
précieux, plus de 60 % de l’objectif de 300 M$
de la campagne Donnons-nous le meilleur de la
santé a déjà été amassé.
Défi Décalade
Le Comité ADN – la relève de la Fondation du CHUM est
composé d’une mosaïque de jeunes provenant d’horizons
culturels et professionnels différents. Cette nouvelle
génération de philanthropes dynamiques n’a qu’un désir :
faire une réelle différence dans la vie des patients du
CHUM. À l’automne dernier, ils ont mis sur pied la
1 re édition du Défi Décalade au cours de
laquelle plus de 130 participants ont surmonté
leur peur en descendant, face contre terre, les
250 pieds d’une paroi du Centre de recherche
du CHUM (CRCHUM). Plus de 65 000 $ net
ont ainsi été récoltés et seront remis au
centre hospitalier afin de soutenir les soins,
la recherche et la promotion de la santé.
Un nouveau CHUM, certes. Mais les défis demeurent
ambitieux et les façons de donner afin de les relever sont
multiples. Nous vous présentons ci-dessous une façon de
laisser votre marque en contribuant à ce grand projet de
santé et de société, au plus grand bénéfice des patients.
PENSEZ PHILANTHROPIE!
À titre d’exemple, un don d’une police d’assurance vie de
100 000 $ peut représenter un coût net total du don de
25 380 $.
ce n
Il est possible de souscrire une nouvelle police d’assurance
vie et d’en céder la propriété, de façon irrévocable, à la
Fondation du CHUM. Vous payez alors les primes sur une
période de temps déterminée et vous avez droit à un reçu
fiscal pour chacune des primes payées.
De
u
p a r x co u
ti c i
r
pan ageu
tes ses
en
des
Souscrire une nouvelle police dont la Fondation du CHUM
est propriétaire et bénéficiaire
te!
Faites don de votre police d’assurance vie
P o u r e n s avo i r p l u s s u r l e s ava n t a g e s à cé d e r u n e
police d’assurance vie ou pour toute question d’ordre
philanthropique, veuillez communiquer avec la Fondation du
CHUM au 514 890-8077 ou visitez le fondationduchum.com.
Si vous faites un don planifié à la Fondation du CHUM,
veuillez nous en aviser. Nous aimerions pouvoir vous
remercier et reconnaître votre geste. Inscrivez votre don
dans l’avenir et obtenez la reconnaissance dès maintenant!
Pour plus de renseignements
sur la Fondation du CHUM :
fondationduchum.com
facebook.com/FondationCHUM
twitter.com/FondationCHUM
514 890-8077
22 CHUMAGAZINE
ente et directrice
Luce Moreau, présid
ation du CH UM ,
nd
Fo
la
de
ale
nér
gé
N,
mbre du Comité AD
Virginie Coossa, me
er
uni
et Claude Me
MARC-ANDRÉ
Infirmier clinicien
Suivez-nous
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514 890-8332
[email protected]
cliniquesfchum.com
1001, rue Saint-Denis, 6e étage
Montréal (Québec) H2X 3H9
Tous les profits des Cliniques sont
versés à la Fondation du CHUM.
12 CHUMAGAZINE

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