I. PRÉSENTATION DE L`OEUVRE
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I. PRÉSENTATION DE L`OEUVRE
I. PRÉSENTATION DE L'OEUVRE WEST SIDE STORY Art du …..................................................... Director : Jérôme Robbins & Robert Wise Date of release : 1961 (film = adaptation de la comédie musicale de Broadway par Arthur Laurents) Composer : Leonard Bernstein Choregrapher : Jérôme robbins Setting period : 50's Length : 152 minutes Lead actors : Nathalie Wood (Maria) Richard Beymer (Tony), Rita Moreno (Anita), George Chakiris (Bernardo) Context : A New York dans les années 50, deux gangs rivaux font la loi et s'affrontent dans le quartier de West Side, les Jets (Américains blancs d'origine polonaise, irlandaise) et les Sharks (immigrés d'origine portoricaine). Tony (l'ex-leader des Jets et meilleur ami de Riff, actuel chef) et Maria (sœur de Bernardo, chef des Sharks) tombent amoureux mais l'opposition entre les deux clans rend leur histoire impossible. Themes : violence urbaine, racisme, immigration, rêve américain, anti melting pot, réalité sociale Le nom : West Side Story fait référence au quartier de New York où se passe le film (sur 2 jours. Unité de temps, de lieu, d'action, comme tragédie classique). Il se situe à l' ouest de Central Park, de la 34è à la 110è rue. La majeure partie des scènes d'extérieure (ouverture entre autres) ont été filmées dans la 68è, mais certaines scènes ont été déplacées (le terrain de jeu grillagé se trouve en fait dans la 110è, mais East Side). De nombreux bâtiments sont censés être rasés en 1960 mais les travaux sont repoussés pour pouvoir tourner le film. Le générique survole Manhattan, (c'est la première fois que cette méthode est utilisée et elle sera systématiquement reprise par la suite) puis plonge pour arriver dans le terrain de jeux des Jets. UWS = Upper West Side II. EXTRAIT 1 : La scène d'ouverture. 1. First extract : the overture → drôle que l'ouverture corresponde à un enfermement. Dès le début on est dans une boîte. → L'ouverture met en place tous les symboles qui seront développés lors du film et utilise tous les supports possibles pour cela. Le son : voir Cours de musique. Évolution des instruments et du rythme. Passe d'une musique légère et timide où les Jets se promène " chez eux " dans leur rue, à des instruments et rythmes plus agressifs lors des bagarres et course poursuites. La mise en place : la caméra qui survolait Manhattan vous dépose dans un espace fermé, grillagé. Les claquements de doigts contribuent à créer une tension, un rythme dès le départ. On sent la crainte des personnages qui n'appartiennent pas au groupe des Jets. Se penchent, presque en soumission, attendent qu'on leur rende la balle. Les personnages : les Jets apparaissent en premier, comme un groupe, uni. Apparaît un membre de l'autre gang (Sharks), il est seul, il est en danger, il est attaqué. → la sécurité se fait au sein du groupe. Personne ne parle, si ce n'est pour un ou 2 noms d'oiseaux. Les échanges vocaux sont des provocations. " chick / beat it" …. La constitution de bandes rivales se justifie donc pour garantir la sécurité des communautés qui se sentent menacées par les leurs propres voisins. Absence de noms propres individuels→ négation de l'identité, ne vivent pas comme individus mais comme partie du groupe. Sert aussi à rappeler que ce sont des jeunes, en quête d'identité (image de l'Amérique?). La boutique où se tient le conseil de guerre montre que ce sont bien des enfants (candy / soda) Couleurs : marque de l'appartenance. Les Jets, blonds (trop) et vestes jaunes [symbole du blanc américain+ scène du pot de peinture → graffiti Jets en blanc / graffiti Sharks jaune +scène où Baby Joe écrivant " stinks " sous le graffiti "Sharks " se défend en balafrant le visage d'un Shark à la peinture blanche] ; les Sharks en rouge / violet, couleur de peau accentuée au début du film [symbole de l'immigré, gens de couleur, thème du racisme, mais aussi rouge communiste, MacCarthysme pas loin, rouge sang violence, rouge passion. Blanc : Maria (nom!) pureté + ceinture rouge de la passion / Tony ôte sa veste et a une chemise blanche dessous. Les bagarres se font même à coup de seau de peinture (jaune = insulte → yellow coyote, foie-jaune). [Mise en relation : même symbolique des couleurs dans " The problem we all live with " de Norman Rockwell, 1964. Novembre 1960, une petite fille noire Ruby Nell Bridges va à l'école de la NouvelleOrléans escortée par 4 U.S. Marshalls car la population ne veut pas d'elle à l'école et la police refuse de l'accompagner. Rappel : loi de ségrégation Jim Crow 1876 ; Abolition ségrégation scolaire 1954 ; fin des lois de ségrégation Civil rights Act 1964. Même utilisation des codes de couleurs, des murs abîmés avec des graffiti, cette fois-ci KKK et NIGGER. Rappel : KKK = Ku Klux Klan, société prônant la suprématie des blancs, née après la guerre de secession et n'hésitant pas à mener des actions ultra-violentes, lynchage, meurtre. ] Tout contact (visuel, vocal, tactile) est une agression. La danse : avoir dansé les scènes permet de rappeler la comédie musicale originelle, s'approprier l'espace, la rue, montrer l'énergie, mais aussi la violence. N'est pas sans rappeler la capoeira, art martial brésilien hérité des esclaves noirs qui l' avait déguisé en danse . L'espace, la ville : les Jets montrent leur suprématie dans la rue, elle leur appartient, leur nom est même peint dessus. Danser permet de s'approprier l'espace. Les graffitis (noms de gangs ou dessins les représentant) permettent de s'approprier l'espace, définir un territoire. L'espace est toujours fermé, même quand il est ouvert. → grilles du terrain de basket → espace clos et écrasé sous le pont lors du combat + idée de souterrains / galeries dans lesquels se jettent les jeunes → espace non dégagé lors de la scène de chant avec Maria sur le toit. L'horizon est barré par les charpentes métalliques. → espace invisible lors de la danse femmes / hommes sur le toit, entre les tuyaux qui mangent l'espace et la nuit noire qui sert de plafond. → espaces personnels comme les habitations sont aussi clos par les murs, et les vêtements sur les fils à linge qui rappellent la promiscuité et l'appartenance au groupe jusque chez soi. Maisons au fond de ruelles étroites. → rue dont on ne peut sortir : pancarte à la fin du film, à plusieurs sens → espaces ouverts : des leurres ! On ne voit que peu le ciel bleu. - Sur le terrain de basket, seul le ballon va toucher le ciel bleu, et finit par redescendre, vu en plongée sur les Jets qui le rattrapent. - dans la rue quand on arrive sur un espace plus ouvert lors de la poursuite, c'est pour finir dans un no-man's land, sur un tas de gravats, horizon bouché par les immeubles écrasants comme des clapiers à lapins. -les scènes sont souvent filmées du dessus, pour le côté esthétique du groupe de danseurs mais aussi pour écraser la vue. Renforce l'impression d'étouffement. Ruelle avec les portes : référence au théâtre, mais aussi profusion de portes qui ne mènent nulle part, enfermement. Image d'un avenir sans sortie ? Le passage finit avec l'arrivée de l'autorité (un policier raciste) qui dit clairement " la rue ne vous appartient pas ". Les adultes sont vus comme des donneurs d'ordres, briseurs de liberté, le monde des adultes comme un monde d'obligations. → fin du film, caméra remonte sur panneau " Street " puis " of " puis " end " " End of street ", la fin de la rue est la fin de l'histoire, on est prisonnier de son quartier, on n'existe pas en dehors de la ville. Et lecture à double sens " Street of end " , la rue de la fin, tout finit dans la rue, tout y meurt, on ne peut en échapper. Street of (West) end ? → conclusion la ville est omni-présente, écrasante, donne sensation d'enfermement, d'écrasement. Un lieu fermé dont on ne peut sortir, et où les humains sont des cancrelats. West Side Story est l'histoire du microcosme de West Side, de la ville elle-même. BUT : dénoncer la violence urbaine (première fois à l'époque) , le racisme, mettre à mal l'idée fondatrice des USA, le Melting-pot. Montrer la réalité sociale des gens issus de l'immigration et montrer que l'intégration ne se fait pas, les 2 gangs étant très marqués ethniquement. Réalité sociale, briser le rêve américain. III. EXTRAIT 2 : America, America. Lieu : sur le toit, et pourtant espace noir, fermé une fois encore, pas une étoile.Tuyaux encombrants servent de mobilier. On habite vraiment la ville. Qui ? Les Portoricains. A. La structure : 1. Dans la musique et la danse : La chanson est composée de 5 parties. Elle commence avec Anita chantant seule l'introduction. L'orchestre est alors peu présent. Les arpèges de harpes donnent une couleur rêveuse. Les percussions jouent ensuite une séquence rythmique répétée deux fois . L'utilisation des claves et bongos rappellent le côté "exotique" de cette chanson. Le compositeur a utilisé une rythmique particulière et propre à cette chanson dans cette comédie musicale : le huapango . Bien que cette rythmique soit traditionnellement mexicaine, Bernstein n'a pas été particulièrement préoccupé par l'authenticité culturelle mais cherchait plutôt un style latin que le public moyen américain saurait reconnaître . En l'utilisant , Bernstein donne à cette chanson une sensation de rapidité , d'optimisme et d'exubérance . Les 3eme et 5eme parties, sont des moments de danse . Les femmes commencent alors à danser et à frapper dans leur mains .Cela permet de mettre en évidence la brillante chorégraphie de Jérôme Robbins . Même pendant ces moments , les femmes et les hommes s'affrontent dans un style de danse latine . Les femmes s'expriment notamment par des mouvements exagérés de la main mais les hommes , eux , utilisent l'humour en mimant des mouvements de bagarre, ou faisant référence à l'Espagne (mime toreador, taureau, guitare) Dans ces parties , Leonard Bernstein permet à l'orchestre de s'exprimer pleinement en jouant Forte. Il allie d'ailleurs tout au long de la chanson des éléments de musique savante (orchestration et écriture) et de musique populaire (rythme de la danse, éléments latino-américains). 2. dans le discours : D'abord les femmes parlent puis les hommes apportent un complément ironique. → ressort comique pour parler de faits difficiles et d'une réalité sociale. Rimes en [u], pour quelques chose de doux chez les femmes, rimes en [ai] pour être plus agressif avec les garçons. A la fin Anita fait le lien avec " You forget I'm in America. " Puis hommes d'abord et femmes ont le mot de la fin ? (Symbole d'une future intégration?) Dans la 2eme et 4eme parties, chacun défend sont point de vue . Les ensembles, l'un composé de femmes et l'autre d'hommes, défendent chacun leur meneur en s'alliant sur certaines paroles, qui sont souvent en fin de couplets . L'orchestre joue alors piano afin de mettre en évidence les paroles de Stephen Sondheim . B. Le contenu : Dans lieu fermé, agrandissement petit à petit de l'espace. D'abord Anita et Bernardo qui s'opposent, puis les 2 groupes, hommes / femmes ; puis le futur possible et la réalité. On oppose 2 espaces physiques clairement définis (Ile de Puerto Rico et Ile de Manhattan) et on rentre dans l'espace idéologique. AMERICA AMERICA ANITA Puerto Rico, my heart's devotion Let it sink back in the ocean Always the hurricanes blowing Always the population growing And the money owing And the sunlight streaming And the natives steaming I like the island Manhattan Smoke on your pipe And put that in! ANITA Puerto Rico, amour de mon coeur Peut bien sombrer dans l' océan Toujours l' ouragan souffle Toujours la population grandit Et l' argent se raréfie Et le soleil accable Et le travail vous abrutit Moi j'aime l' île de Manhattan Si ca ne te plait pas tant pis Mets toi ca bien dans le crâne! GIRLS: I like to be in America Okay by me in America Everything free in America LES FILLES : J' aime être en Amérique Tout me convient en Amérique Tout est libre en Amérique BERNARDO: For a small fee in America Mais tout pour un “petit” prix en Amérique A: Buying on credit is so nice Acheter à crédit c ‘est si bien B: One look at us and they charge twice On nous regarde et on double le prix R: I'll have my own washing machine Je l' aurais ma propre machine à laver INDIO: What will you have though to keep clean? Mais auras tu encore quelque chose à laver ? A: Skyscrapers bloom in America Les gratte-ciel fleurissent en Amérique R: Cadillacs zoom in America Les voitures filent en Amérique TERESITA: Industry boom in America L' industrie explose en Amérique BOYS: Twelve in a room in America 12 dans une pièce en Amérique A: Lots of new housing with more space Beaucoup de nouvelles maisons avec plus d' espace Beaucoup de portes qui vous claquent au nez B: Lots of doors slamming in our face A: I'll get a terrace apartment B: Better get rid of your accent J' aurai un appartement avec terrasse Quand tu auras perdu ton accent A: Life can be bright in America La vie peut être épatante en Amérique BOYS: If you can fight in America Si tu sais te battre en Amérique GIRLS: Life is all right in America La vie est parfaite en Amérique BOYS: If you're all white in America Si vous êtes blanc en Amérique GIRLS: Here you are free and you have pride Ici vous avez la liberté et la fierté BOYS: Long as you stay on your own side Tant que l' on reste parmi les siens GIRLS: Free to be anything you choose Libre d ‘être tous ce que tu choisis BOYS: Free to wait tables and shine shoes B: Everywhere grime in America Organized crime in America Terrible time in America Libre de débarrasser des tables ou de cirer les chaussures Tout est crasseux en Amérique Crime organisé en Amérique Temps terrible en Amérique A: You forget I'm in America Tu oublies que j' y suis, en Amérique B: I think I'll go back to San Juan Je pense que je vais rentrer a San Juan A: I know a boat you can get on, Bye Bye! Je peux t' indiquer quel bateau tu peux prendre, salut ! B: Ah-hah Everyone there will give big cheer! Tout le monde m' acclamera au pays A: Everyone there will have moved here Ils seront tous sont venus ici AMERICA --- SONG ou ANITA Puerto Rico, my heart's devotion Let it sink back in the ocean Always the hurricanes blowing/Always the population growing And the money owing / And the sunlight streaming And the natives steaming Images des difficultés économiques et sociales des pays du tiers-monde, terre d'émigration ai B: I think I'll go back to San Juan Mal du pays qui touche de nombreux immigrants qui n'arrivent pas à se faire au modèle américain. I like the island Manhattan GIRLS: I like to be in America Okay by me in America Everything free in America Image du rêve américain, sorte de terre promise où chacun peut réussir et vivre heureux. Attire des migrants. " for a small fee " BOYS: Free to wait tables and shine shoes Everything grime in America GIRLS: Here you are free and you have pride B: Better get rid of your accent BOYS: Long as you stay on your own side BOYS: If you're all white in America Egalité des chances dans la société américaine, les libertés fondamentales sont reconnues dans la Constitution Les minorités ethniques n'ont pas les mêmes droits que les citoyens américains. Ségrégation raciale. A: Buying on credit is so nice R: I have my own washing machine B: One look at us and they charge twice BOYS: If you're all white in America Organized crime in America Société d'abondance. Confort et gaspillage de la vie quotidienne. Les gens achètent à crédit, ils n'hésitent pas à s'endetter pour profiter de tout ce qu'offre la société de consommation. Les biens de la société de consommation ne sont pas accessibles à tous et les minorités ethniques font partie des plus pauvres (30 à 40 millions de personnes). Rêve inaccessible faute d'argent et aussi à cause de la ségrégation et / ou la xénophobie. A: Skyscrapers bloom in America TERESITA: Industry boom in America A: Lots of new housing with more space GIRLS: Free to be anything you choose BOYS: Free to wait tables and shine shoes B: Lots of doors slamming in our face BOYS: Twelve in a room in America Tout coûte cher, le rêve n'est pas accessible à tous, les immigrés qui pensaient quitter leurs difficultés retrouvent les mêmes ici. Chaque américain peut trouver un métier et, en travaillant d'arrache-pied, il gagnera de l'argent et aura sa part de ce que la société produit, en biens matériels, offre de logements. Les immigrés n'ont pas accès à des métiers de choix, ils ont souvent des difficultés avec la langue. On leur refuse des emplois ou des logements. Les immigrés se retrouvent dans des ghettos, entre eux, et vivent sans profiter de ce qu'on leur met sous le nez. I like to be in America Okay by me in America A: Everyone there will have moved here BOYS: If you can fight in America Organized crime in America B: I think I'll go back to San Juan L'Amérique continue de faire rêver. De nombreux migrants pense pouvoir y trouver une vie meilleure et se fondre dans le Melting-pot. Les déçus et exclus du modèle américain sont très nombreux. Les immigrés souhaitent avoir les même droits que les autres, ils veulent être intégrés et reconnus, vivre en Amérique avec leur propre culture, sans devoir être des rebuts de la société, ni devoir être dans l'illégalité ou que l'on profite de leur situation. Point de vue des femmes : Plaidoyer pour le paradis américain Point de vue des hommes : critique féroce d'un modèle inégalitaire Années 50-60 : le modèle américain fait rêver. Le mythe d'une société d'abondance où tout le monde est heureux attire de nombreux migrants rêvant d'une vie meilleure. Vue de la réalité sociale. De nombreux exclus, à commencer par les migrants, ne profitent pas du modèle américain. Les minorités ethniques sont victimes de ségrégation. Ce modèle a donc des limites.