Les bases du titrage
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Les bases du titrage
Les bases du titrage Travaux pratiques Théorie du titrage Découvrez les lois des en titrage direct Lessciences bases du apprenez en toute facilité Théorie et pratique Les bases du titrage Sommaire 1 5 2 Historique 6 3Applications 7 4 Avantages du titrage 8 5 Théorie du titrage 9 5.1 Types de réactions chimiques 5.2 Principes de mesure 9 10 5.2.1 Titrage manuel 10 5.2.2 Titrage semi-automatique ou automatique 11 5.3 Mode de titrage – Point final / point d'équivalence 13 5.3.1 Titrage à point final (EP) 13 5.3.2 Titrage à point d'équivalence (EQP) 14 2 Définition du titrage 5.4 Types de titrages 15 5.4.1 Titrage direct 15 5.4.2 Titrage avec blanc 15 5.4.3 Titrage en retour 16 6 Contrôle du titrage 18 6.1 Titrage manuel 18 6.2 Titrage automatique 18 6.2.1 Ajout de réactif 19 6.2.2 Acquisition de valeur mesurée 19 7Calculs 20 7.1 Stœchiométrie et nombre d'équivalents 20 7.2 Calcul du résultat 21 8 Composants utilisés pour le titrage 23 8.1 Réactif 23 8.1.1 Détermination de la concentration du réactif 8.2Capteur 8.2.1 Capteur de pH et mesures (titrages acide/base) 8.2.2 Capteur de pH et température 23 24 24 25 8.3 Burette 26 8.4Échantillon 26 9 Vérification des performances de titrage 27 10 Titrage Karl Fischer 28 10.1Principe du titrage 29 10.2Indication du point final d'un titrage Karl Fischer 29 10.3Prérequis du titrage Karl Fischer volumétrique 29 10.4Dérive 30 10.5Réactifs Karl Fischer volumétriques 30 10.5.1 Réactif KF à un composant 30 10.5.2Réactif KF à deux composants 30 10.6Détermination de la concentration 31 10.7Préparation d'échantillon 32 10.7.1 Échantillons solides 33 10.7.2 Échantillons liquides 33 10.7.3 Solubilité de l'échantillon 34 10.8Exécution d'un titrage Karl Fischer volumétrique 35 10.9Interférences du titrage Karl Fischer 35 10.9.1Influence du pH 35 10.9.2Réactions annexes 36 11Glossaire 37 3 Les bases du titrage Les bases du titrage Présentation Cette brochure constitue une première approche de la théorie et de la pratique du titrage général et du titrage Karl Fischer. Les connaissances de base indispensables à la compréhension du titrage sont fournies. La brochure explique les différentes réactions chimiques, les principes de mesure et les types de titrages pour le titrage général. Elle fournit également une comparaison entre le titrage manuel et le titrage automatisé. Le titrage Karl Fischer, une variante utilisée pour la détermination de la teneur en eau, est quant à lui abordé dans un chapitre distinct. Enfin, quelques conseils et astuces pratiques sont fournis pour le titrage général et le titrage Karl Fischer. 4 1 Définition du titrage Le titrage est la détermination de la quantité d'une substance spécifique (analyte) présente dans un échantillon par l'ajout, de manière contrôlée, d'un réactif (titrant) de concentration connue sur la base d'une réaction chimique complète entre la substance et le réactif. Le réactif est ajouté jusqu'au terme de la réaction. Afin de déterminer la fin du titrage, la réaction doit être surveillée (indiquée) au moyen d'une technique appropriée. La mesure du volume de réactif distribué permet de calculer la teneur en analyte, en fonction de la stœchiométrie de la réaction chimique. La réaction intervenant au cours d'un titrage doit être rapide, complète, non équivoque et visible. Un exemple bien connu est le titrage de l'acide acétique CH3COOH dans du vinaigre avec de la soude (NaOH) en fonction de l'équilibre suivant : CH3COOH+ NaOH (Analyte) (Réactif) CH3COONa + H2O (Produits de réaction) La procédure classique de suivi de la réaction de titrage était d’utiliser un indicateur coloré approprié, qui change de couleur au terme de la réaction chimique (fin du titrage). Aujourd'hui, il est possible de suivre la réaction et le point final au moyen d'un capteur électrochimique. 5 Les bases du titrage 2 Historique Du titrage manuel au titrage automatique La façon classique d’effectuer un titrage consiste à utiliser un cylindre en verre gradué (burette). L’ajout du réactif est régulé manuellement à l’aide d’un robinet. Un changement de couleur indique la fin de la réaction de titrage (point final). Aujourd’hui, les titrages sont colorés artificiellement à l’aide d’un indicateur coloré. La précision obtenue dépend principalement des compétences du chimiste et, en particulier, de sa capacité à percevoir les différentes couleurs. Le titrage a connu une évolution importante : du titrage manuel, on est passé aux burettes à pistons motorisés permettant d’ajouter les réactifs de façon précise et reproductible. Des capteurs électrochimiques remplacent les indicateurs colorés, offrant ainsi des résultats plus précis. La représentation graphique du volume de réactif en fonction du potentiel et son évaluation mathématique offrent une représentation plus exacte de la réaction que le changement de couleur au point final. Grâce aux microprocesseurs, le titrage peut être contrôlé et évalué automatiquement. Cela représente une étape importante vers l’automatisation. 6 3 Applications Le titrage est une technique d'analyse utilisée dans de nombreux domaines. Quelques exemples figurent ci-dessous. • Industrie chimique •Agroalimentaire • Industrie électronique •Universités/écoles • D'autres segments existent 7 Les bases du titrage 4 Avantages du titrage Le titrage est utilisé dans les laboratoires du monde entier pour plusieurs raisons. Ci-dessous une comparaison entre le titrage manuel et le titrage automatique : Titrage manuel • Technique analytique bien établie •Rapidité • Exactitude et précision • Bon rapport prix/performances en comparaison avec des techniques plus sophistiquées 8 Titrage automatisé • Technique analytique bien établie •Rapidité • Précision et répétabilité élevées par rapport au titrage manuel • Bon rapport prix/performances en comparaison avec des techniques plus sophistiquées • Indépendance de l'opérateur • Gain de temps pour l'analyste • Utilisation simple et conviviale • Peut être utilisé par des opérateurs semi-qualifiés 5 Théorie du titrage Les titrages peuvent être classés en fonction des réactions chimiques se produisant et des principes de mesure utilisés pour suivre la réaction. 5.1 Types de réactions chimiques Trois types de réactions chimiques sont principalement utilisés en titrage. Les réactions figurent ci-dessous avec un exemple et quelques applications courantes : Réactions acide/base : HCl +NaOH NaCl + H2O Applications : Acidité des jus de fruits, des vins et du lait Acidité du vinaigre et du ketchup TA/TAC pour l'eau Acidité/Alcalinité Le titreur EasyPlus™ Easy pH de METTLER TOLEDO inclut tous les éléments nécessaires pour effectuer un titrage acide/base réussi. Réactions de précipitation : NaCl+ AgNO3 AgCl + NaNO3 Applications : Teneur en chlorure/sel des aliments Détermination de la teneur en argent Le titreur EasyPlus™ Easy Cl de METTLER TOLEDO inclut tous les éléments nécessaires pour déterminer correctement la teneur en chlorure. 9 Les bases du titrage Réactionsd'oxydoréduction : 2 Cu2+ + 2I- SO2 + I2 Applications : + 2 Cu+ 2 H2O + I2 H2SO4 + 2 HI Mesuredessucresréducteursdanslesjusdefruits Vitamine Cdanslesjusdefruits Teneur en SO2 du vin Indice de peroxyde des huiles alimentaires Le titreur EasyPlus™ Easy Ox de METTLER TOLEDO inclut tous les éléments nécessaires pour effectuer correctement un titrage d'oxydoréduction. Le titreur EasyPlus™ Easy Pro de METTLER TOLEDO combine l'ensemble des trois types de réactions au sein d'un seul instrument. Pour la détermination de la teneur en eau, par exemple par titrage Karl Fischer,consultezlechapitre 10. 5.2 Principes de mesure 5.2.1 Titrage manuel Dans le titrage manuel, la réaction est suivie au moyen d'un indicateur coloré. Au terme de la réaction, la couleur de l'indicateur change, signalant ainsi la fin du titrage (c'est-à-dire, le point final). 10 Dans le tableau ci-dessous figurent quelques indicateurs colorés utilisés pour le titrage par pH, le changement de couleur et la gamme de pH correspondante, ainsi que des exemples d'applications. Indicateur Méthylorange Chgt couleur rouge - jaune pH 3.1 - 4.4 Phénolphtaléine incolore - rose 8,3 – 10,0 Indicateurmixte violet-vert (par ex. Merck5, Tashiro) 4,4–6,2 Applications Alcalinité TAC Teneur en acide TA AzoteKjeldahl 5.2.2 Titrage semi-automatique ou automatique Le principe potentiométrique est le plus souvent utilisé pour les titrages automatiques ou semi-automatiques (titrage manuel avec un capteur et un instrument de mesure). Le potentiel (mV) dépendant de la concentration d'une solution est mesuré en fonction d'un potentiel de référence. Cela inclut les mesures de pH, les mesures redox et les mesures des ions d'argent. Généralement, un capteur combiné (électrode) incluant une référence est utilisé. Une liste présentant des exemples d'applications et le capteur correspondant figure ci-dessous. Acide/base (aqueux) Exemples : Électrode combinée pH en verre Aciditéduvin,dulaitetdesjusdefruits TA/TAC pour l'eau Électrode METTLER TOLEDO pour titreurs EasyPlus™ :EG11-BNC Acide/base (non aqueux) Électrode combinée pH en verre Exemples : Acidesgraslibresdeshuilesalimentaires TAN/TBN (Total Acid/Base Number) Électrode METTLER TOLEDO pour titreurs EasyPlus™ :EG13-BNC 11 Les bases du titrage Précipitation Exemples : Capteur combiné en argent Titrages argentimétriques en milieu aqueux Teneur en chlorure des aliments Détermination de la teneur en argent Électrode METTLER TOLEDO pour titreurs EasyPlus™ : EM45-BNC Rédox (aqueux/non aqueux) Exemples : Électrode combinée en platine Indice de peroxyde des huiles alimentaires Sucres réducteurs dans les jus de fruits Électrode METTLER TOLEDO pour titreurs EasyPlus™ : EM40-BNC Pour certaines réactions d'oxydoréduction, l'indication voltamétrique est plus appropriée, le potentiel dépendant de la concentration est alors mesuré au moyen d'un capteur à double pointe de platine avec un courant de polarisation constant. Rédox (Ipol) Exemples : Capteur à double pointe de platine SO2 libre et total dans le vin Vitamine C des boissons Électrode METTLER TOLEDO pour titreurs EasyPlus™ : EM43-BNC Ce principe de mesure est également utilisé dans le titrage Karl Fischer (détermination de la teneur en eau). Voir le chapitre 10.2. 12 5.3 Mode de titrage - EP/EQP Globalement, deux modes de titrage peuvent être distingués : les titrages à point final (EP) et les titrages à point d'équivalence (EQP). 5.3.1 Titrage à point final (EP) Le mode de titrage à point final représente la procédure de titrage classique (manuel), dans laquelle le réactif est ajouté jusqu'à ce que la fin de la réaction soit constatée par le changement de couleur d'un indicateur. L'indication potentiométrique signifie que l'échantillon est titré jusqu'à ce qu'une valeur mesurée prédéfinie soit atteinte, par exemple, pH = 8,2 ou E = 100 mV. La figure 1 indique une courbe de titrage à point final typique. Figure 1 Courbe de titrage à point final Généralement, le changement de couleur d'un indicateur est corrélé à une certaine gamme pH ; par conséquent, ce mode est habituellement utilisé pour les titrages acide/base. Le point final et la valeur de pH réels sont souvent basés sur une définition historique. 13 Les bases du titrage Pour des titrages à point final de pH précis, il est absolument nécessaire d'effectuer un étalonnage correct avant le titrage. Une mesure incorrecte du pH donnera lieu à une consommation de réactif erronée et par conséquent à un résultat faux. En outre, le pH d'un échantillon est fonction de la température. Par conséquent, la détermination ou le titrage de l'échantillon doit être effectué à la même température que lors de l'étalonnage du capteur. Le cas échant, un capteur de température supplémentaire doit être utilisé à des fins de compensation de température. 5.3.2 Titrage à point d'équivalence (EQP) Le point d'équivalence est le point où l'analyte et le réactif sont présents à la même concentration. Dans la plupart des cas, il est pratiquement identique au point d'inflexion de la courbe de titrage, comme les courbes de titrage acide/base. Le point d'inflexion de la courbe est défini par le pH ou le potentiel (mV) correspondant et par la consommation de réactif (mL). La figure 2 indique une courbe de titrage à point d'équivalence typique. Figure 2 Courbe de titrage à point d'équivalence 14 5.4 Types de titrage Dans la pratique, trois types différents de titrage sont utilisés : • Titrage direct • Titrage avec blanc • Titrage en retour 5.4.1 Titrage direct Dans un titrage direct, le réactif réagit directement avec l'analyte. La consommation de réactif correspond directement à la teneur en analyte et est utilisée pour les calculs. Réactif Echantillon Un exemple de titrage direct est la détermination de l'acidité du vinaigre. Une aliquote de l'échantillon est diluée, puis directement titrée à l'aide de soude. 5.4.2 Titrage à blanc Dans ce cas, l'échantillon est dissous dans un solvant qui réagit également avec le réactif et génère une certaine consommation. Par conséquent, une valeur à blanc due au solvant doit être déterminée. La consommation totale moins la consommation du solvant (valeur à blanc) correspond à l'analyte de l'échantillon. Blanc solvant Réactif Echantillon 15 Les bases du titrage Un exemple de titrage avec blanc est la détermination de l'indice d'acidité ou de la teneur en acides gras libres des huiles alimentaires. L'échantillon est dissous dans un mélange de solvants et titré avec de la potasse alcoolique. Les impuretés acides du solvant réagissent également avec le réactif. Pour déterminer la valeur à blanc, le solvant est d'abord titré sans échantillon. À l'occasion d'un second titrage, l'échantillon dissous dans le solvant est titré. La consommation de réactif pour l'échantillon équivaut à la consommation totale (échantillon + solvant) moins la consommation de solvant sans échantillon (= valeur à blanc) et est utilisée pour les calculs. Utilisez toujours la même quantité de solvant pour la détermination de l'échantillon et la détermination de la valeur à blanc. Titrage EasyPlus™ : la valeur à blanc est stockée dans les paramètres généraux de l'instrument. 5.4.3 Titrage en retour Dans un titrage en retour, un excédent de réactif connu avec précision est ajouté à l'échantillon. Après un temps de réaction suffisamment long, cet excédent est ensuite titré en retour avec un deuxième réactif. La différence entre les quantités ajoutées du premier et du second réactifs fournit ensuite la quantité équivalente d'analyte. Valeur retour Echantillon réactif A (acide) Réactif B (base) Un exemple de titrage en retour est la détermination des sucres réducteurs. Un excédent de solution de cuivre(II) est ajouté à l'échantillon. Le sucre réducteur réagit avec le cuivre(II) pour le réduire en cuivre(I). Le cuivre(II) qui n'est pas réduit par l'échantillon est ensuite titré au 16 moyen de thiosulfate de sodium. La quantité exacte de cuivre(II) ajoutée à l'échantillon doit être connue ou déterminée en conséquence. Cette quantité est appelée valeur de retour. La valeur de retour moins la consommation de réactif (après la réaction de l'échantillon avec la solution de cuivre(II)) correspond à la consommation réelle de l'échantillon et est utilisée pour les calculs. La valeur de retour, c'est-à-dire la quantité exacte de réactif ajouté à l'échantillon doit être connue. Titrage EasyPlus™ : la valeur de retour est stockée dans la méthode individuelle de l'instrument. 17 Les bases du titrage 6 Contrôle du titrage 6.1 Titrage manuel Un titrage manuel est contrôlé par l'opérateur lui-même. L'ajout de réactif est régulé manuellement, et le suivi de la réaction et l'indication du point final sont principalement effectués visuellement. 6.2 Titrage automatisé Un titreur permet d'automatiser toutes les opérations intervenant dans le titrage, c'est-à-dire l'ajout de réactif, le suivi de la réaction (acquisition de la valeur mesurée), la reconnaissance du point final, y compris l'évaluation et le calcul du résultat. La courbe de titrage indique le signal E mesuré [mV ou pH] en fonction du volume V [mL] de réactif ajouté. Le signal indique la progression de la réaction de titrage par rapport à l'ajout de réactif. 18 6.2.1 Ajout de réactif Le réactif peut être ajouté de deux façons : de façon continue à une vitesse définie ou par incréments de volume. Les incréments de volume sont définis soit en tant qu'incréments fixes, soit de façon dynamique, selon la variation réelle du potentiel mesuré. 6.2.2 Acquisition de valeur mesurée Après chaque ajout d'un incrément de volume, une mesure est effectuée. Généralement, ceci est obtenu par contrôle à l'équilibre. Titrage EasyPlus™ : un ensemble de paramètres de contrôle testés et approuvés pour chaque type de réaction est déjà préprogrammé dans l'instrument. Ce sont les suivants : Normal pour une précision élevée et une vitesse moyenne. Rapide lorsque l’analyse nécessite une grande consommation de réactif, mais précision moindre. Prudent meilleure précision, pour des faibles teneurs, analyse plus longue. Des paramètres utilisateurs peuvent être définis. 19 Les bases du titrage 7 Calculs Le calcul du résultat final est basé sur la consommation du réactif et la stœchiométrie de la réaction chimique entre l'analyte et le réactif. 7.1 Stœchiométrie et nombre d'équivalents La stœchiométrie décrit le rapport entre l'analyte et le réactif dans une réaction chimique, c'est-à-dire le nombre de molécules ou de moles d'un réactif requis pour une réaction complète avec un certain nombre de molécules ou de moles de l'analyte. Les informations de stœchiométrie sont toujours incluses dans toutes les équations chimiques, par exemple : H2SO4 + (Analyte) 2 NaOH (Réactif) 2 H2O+ Na2SO4 (Produits de réaction) Pour le titrage, le ratio entre l'analyte et le réactif est généralement exprimé au moyen du nombre d'équivalents, dont l'abréviation est « z ». Dans l'exemple ci-dessus, 2 moles de soude (NaOH) sont nécessaires pour neutraliser 1 mole d'acide sulfurique (H2SO4), par conséquent, le nombre d'équivalents est z=2. Le nombre d'équivalents indique donc le nombre de moles du réactif réagissant avec l'analyte. Le nombre d'équivalents z est utilisé dans le calcul ainsi que la masse molaire de l'analyte. Ceci est valable si le réactif a été préparé en tant que solution molaire de la partie réactive, par exemple c(1/2 H2SO4) = 0,1 mol/L ou c(1/5 KMnO4) = 0,1 mol/L. Le tableau suivant reprend des exemples typiques d'analytes, de leur réactif et du nombre d'équivalents correspondant. 20 Analyte (Échantillon) Titrant (Réactif) Nombre d'équivalents (z) HCl NaOH1 NaClAgNO31 Acide acétique NaOH 1 Acide tartrique NaOH 2 Dioxyde de soufre I22 Vit. C / Ac. ascorbique DPI 2 Acide citrique NaOH 3 7.2 Calcul du résultat La teneur de l'analyte dans l'échantillon est calculé selon la formule suivante : VEQ * c * M * f Teneur = m * z VEQ = Consommation de réactif [mL] c = Concentration équivalente de réactif [mol/L] M = Masse molaire de l'analyte [g/mol] m = Taille de l'échantillon [g] ou [mL] z = Nombre d'équivalents de l'analyte f = Facteur pour le calcul dans l'unité désirée, par exemple g/L ou % Voici un exemple de calcul de la teneur en chlorure de sodium dans le ketchup exprimée respectivement en pourcentage ou en mg/100g : Taille de l'échantillon : Conc. du réactif (AgNO3) : Consommation de réactif : Masse molaire (NaCl) : Nombre d'équivalents : Facteur : m = 1,071 g c = 0,1 mol/L VEQ = 6,337 mL M = 58,44 g/mol z=1 f = 0,1 21 Les bases du titrage 6,337 mL * 0,1 mol * 58,44 g * 0,1 Teneur [%] = 1,071 g * 1 * L * mol VEQ [mL] * c [mol/L] = Consommation en mmol = Q = 0,6337 mmol Q [mmol] * M [g/mol] / m [g] = Teneur [mg/g] = 34,578 mg/g Le facteur « f » permet de convertir le résultat dans l'unité désirée : [mg/g] * 100 / 1000 (ou [mg/g] * 0,1) = 3,458 % ou g/100g (Division par 1000 pour convertir les mg en g et multiplication par 100 par 100 g) Titrage EasyPlus™ : le titreur inclut des formules de calcul prédéfinies pour les mesures les plus fréquemment utilisées. Choisissez simplement l'unité de résultat souhaitée. 22 8 Composants du titrage 8.1 Réactif Le titrant est une solution d'un certain réactif de concentration connue qui réagit avec l'analyte de l'échantillon. Sa concentration nominale est généralement exprimée en mol/L. La concentration réelle est mesurée par la détermination de la concentration de réactif (standardisation ou détermination du titre) au moyen d'un étalon primaire. La concentration nominale des réactifs disponibles dans le commerce est fiable une fois fraîchement ouverts; ils restent stables pendant deux semaines maximum selon leur stockage/utilisation et protection. Si un réactif est préparé au laboratoire, il est conseillé de déterminer la concentration réelle du réactif en effectuant une détermination de son titre. 8.1.1 Détermination de la concentration de réactif La détermination de la concentration du réactif (standardisation ou détermination du titre) est effectuée dans des conditions standard au moyen d’un étalon primaire ultra pur. Il est utilisé pour mesurer la concentration réelle du réactif par titrage. Le rapport entre la concentration déterminée et la concentration nominale est appelé le « titre » qui doit être proche de 1. La relation entre la concentration nominale, le titre et la concentration réelle est décrite ci-dessous : Concentration réelle = Concentration nominale * Titre Titre = c (réactif) réelle c (réactif) nominale 23 Les bases du titrage Certains réactifs, tels que la soude et la potasse, réagissent avec le CO2del’air.Utilisezdel’eauouunsolvantdécarbonatéspourleur préparationetprotégez-lesensuiteavecunabsorbantapproprié (NaOH par ex.). De nombreux réactifs (DPI, iode, permanganate) sont sensibles à la lumière et doivent être stockés dans des bouteilles foncéesoudanslenoir.N’exposezpaslesréactifsàdesfluctuations de température élevées pour empêcher leur évaporation ou condensation (modification de concentration). 8.2 Capteur Au cas où un capteur potentiométrique serait utilisé pour suivre un titrage,lesconditionsdebasesuivantesdoiventêtreprisesencompte : • Le capteur et son diaphragme doivent être complètement immergés • Agitation homogène pendant la mesure • Le niveau d'électrolyte interne doit être supérieur au niveau de l'échantillon. • L’orifice de l’électrolyte doit être ouvert pendant la mesure. Selon les conditions d'utilisation et de manipulation d'un capteur, sa duréedeviepeutvarierentre6 moiset3 ans.Pourplusd'informations surlamaintenance,l'entretienetlestockage,reportez-vousaumode d'emploi du capteur utilisé. 8.2.1 Capteur de pH et mesures (titrages acide/base) Pour une mesure précise du pH, en particulier dans les titrages à point final, il est impératif de procéder à l'étalonnage (ajustement) du capteur. La corrélation entre les mV et le pH est décrite par l’équation deNernst,oùlapenteetlepointzéro(décalage)sont: Pente : Pointzéro : 24 -59,16 mV/pH +/- 0 mVoupH 7,00 @ 25° C Les capteurs de pH sont généralement fabriqués à la main (soufflés à la bouche). Chaque capteur doit donc être calibré pour obtenir des mesures de pH correctes. L'étalonnage modifie la pente et le point zéro propres à un capteur de pH. Un étalonnage est effectué au moyen de tampons avec une valeur de pH définie. Au moins deux tampons sont requis. Les valeurs en mV des tampons sont successivement mesurées. La pente et le point zéro sont calculés et stockés automatiquement par l'instrument lui-même (c'est-àdire, le pH-mètre ou le titreur). 8.2.2 Capteur de pH et température Le pH d'un tampon ou d'un échantillon est fonction de la température. Par conséquent, la température doit être indiquée avec chaque mesure. La dépendance à la température d'un tampon est connue. Les valeurs de tampon pour différentes températures sont généralement stockées avec chaque tampon dans l'instrument ou peuvent être entrées et utilisées pour l'étalonnage. Au cas où un capteur de température supplémentaire serait branché, la température mesurée et la valeur de tampon correspondante sont utilisées pour l'étalonnage. Si aucun capteur de température n'est utilisé, l'étalonnage fait référence à une température ambiante globale, correspondant généralement à 25 °C. La dépendance à la température d'un échantillon n'est pas connue. Par conséquent, la détermination ou le titrage de l'échantillon doit être effectué à la même température que l'étalonnage du capteur. Titrage EasyPlus™ : la température globale est entrée dans les paramètres généraux de l'instrument. Un capteur de température séparé peut être branché et utilisé pour la compensation de température. 25 Les bases du titrage 8.3 Burette En général, la taille de la burette pour un titrage est choisie de façon à obtenir une consommation totale de 20 à 90 % du volume total de la burette. Vérifiez toujours que la burette – y compris les tuyaux (c'est-à-dire, d'aspiration, vanne-burette et de dosage) pour une burette automatique – sont propres et remplis avec le réactif exempt de bulles de gaz. Éliminez les bulles en rinçant la burette (et les tuyaux le cas échéant) plusieurs fois. La présence de bulles dans la burette et les tuyaux peut être limitée en chauffant le réactif ou en le dégazant au moyen d'ultrasons avant de l'utiliser. 8.4 Échantillon La taille de l'échantillon est indiquée en masse [g] pour les solides ou en volume [mL] pour les liquides. La taille de la burette est choisie afin d'obtenir un volume versé de 20 à 90 % du volume total de la burette. La taille de l'échantillon doit donc être adaptée en conséquence. Choisissez un solvant approprié pour dissoudre complètement l'échantillon. Pour une précision optimale, il est recommandé de prendre la masse pour tout type d’échantillon (solide et liquide). La densité de l’échantillon est utilisée pour apporter une correction au volume, le cas échéant. 26 9 Vérification des performances La vérification des performances est obtenue en effectuant un titrage standard d'un échantillon de référence dont la teneur est connue. De cette façon, la procédure de titrage entière incluant l'ajout de réactif, l'acquisition de la valeur mesurée et la détection du point final est vérifiée, au même titre que la précision de l'analyse. Il est recommandé d'effectuer une vérification des performances à intervalles réguliers. Au moins trois échantillons doivent être mesurés pour permettre la détermination de l'écart type relatif. Pour obtenir un certificat attestant en toute impartialité de la précision de l'analyse, utilisez les kits de vérification des performances EasyPlus™ incluant les certificats. Des kits standard prêts à l'emploi sont disponibles pour les titrages acide, base et chlorure. 27 Les bases du titrage 10 Titrage Karl Fischer La méthode Karl Fischer pour la détermination de la teneur en eau est l'une des méthodes de titrage les plus fréquemment utilisées. Le titrage est basé sur la réaction décrite par R. W. Bunsen : I2 + SO2 + 2 H2O 2 HI + H2SO4 Karl Fischer, un pétrochimiste allemand, a découvert que la réaction réalisée en milieu non aqueux (méthanol), en présence de dioxyde de soufre en excès, permet de déterminer la teneur en eau. Afin d'obtenir un changement d'équilibre vers la droite, il est nécessaire de neutraliser les acides (HI et H2SO4) formés au cours de la réaction. Karl Fischer a alors utilisé de la pyridine. Des études ultérieures ont révélé que la réaction suit en réalité deux étapes et que le solvant (méthanol) participe également directement à la réaction. Aujourd’hui, différents réactifs commerciaux sont disponibles et la pyridine a été remplacée par de l’imidazole. La détermination de la teneur en eau par Karl Fischer est désormais réalisée au moyen de deux techniques différentes, en volumétrie ou en coulométrie. Alors que le titrage coulométrique détermine la teneur en eau à l’état de trace, le titrage volumétrique permet de mesurer des teneurs de 100 ppm à 100 % et constitue la technique la plus répandue. Le titreur Easy KFV de METTLER TOLEDO permet de réaliser des titrages Karl Fischer volumétriques pour une vaste gamme d'échantillons provenant de différents secteurs. 28 10.1 Principe du titrage L’échantillon (liquide ou solide) est dissous dans un solvant approprié exempt d’eau, par exemple du méthanol. Le réactif, contenant de l’iode, est ajouté au moyen d’une burette et réagit avec l’eau de l’échantillon. Le point final du titrage, c’est-à-dire un excédent d’iode, est déterminé avec un capteur à double pointe de platine par indication voltamétrique. 10.2 Indication du point final d'un titrage Karl Fischer L’indication voltamétrique est utilisée pour la détection du point final d’un titrage Karl Fischer. Ainsi, un courant constant de faible intensité (courant de polarisation = Ipol) est appliqué à un capteur à double pointe de platine. Pour maintenir un Ipol constant, une tension élevée (400 et 600 mV) est nécessaire. Dès que toute l’eau de l’échantillon a réagi avec l’iode, l’iode en excès entraine une « conduction ionique » et une faible tension (environ 100 mV) est maintenant nécessaire pour maintenir un Ipol constant. Lorsque la tension descend au-dessous d’une valeur définie, le titrage est arrêté. La solution de titrage doit être agitée vigoureusement pour obtenir une « conduction ionique » constante, c'est-à-dire une indication appropriée du point final. 10.3 Prérequis du titrage Karl Fischer volumétrique Il y a deux prérequis principaux pour le titrage KF volumétrique : •Un système étanche, en particulier en ce qui concerne le récipient de titrage, afin d'obtenir une faible dérive • L'eau de l'échantillon doit pouvoir être entièrement libérée. 29 Les bases du titrage 10.4 Dérive Aucune cellule de titrage n’est entièrement étanche ; l’eau provenant de l’humidité atmosphérique trouvera son chemin vers le récipient de titrage. La dérive est la quantité d’eau pénétrant dans la cellule de titrage par intervalle de temps, exprimée généralement en μL/min. À cet égard, il est nécessaire de quantifier la dérive, afin d'obtenir des résultats corrects pour l'échantillon. Empêchez l'eau d'entrer dans la cellule de titrage en branchant un tube de desséchant comportant un tamis moléculaire. La capacité d'absorption du tamis moléculaire étant limitée, il doit être changé fréquemment. 10.5 Réactifs Karl Fischer volumétriques Pour effectuer un titrage Karl Fischer volumétrique, un solvant et un réactif sont nécessaires. Deux types de réactifs différents sont disponibles : le réactif KF à un composant et le réactif KF à deux composants. 10.5.1 Réactif KF à un composant Le réactif contient de l’iode, du dioxyde de soufre et de l’imidazole, dans un alcool. Le solvant est généralement du méthanol. 10.5.2 Réactif KF à deux composants Le réactif contient de l'iode et du méthanol. Le solvant contient du dioxyde de soufre, de l'imidazole et du méthanol. Étant donné qu'il est facile à manipuler et que son prix est modéré, le réactif à un composant est plus souvent utilisé. 30 La concentration du réactif est généralement exprimée en milligrammes d'eau par millilitre de réactif, par exemple 5 mg/mL. Différentes concentrations de différents fournisseurs sont disponibles. Les réactifs KF ne restent pas très longtemps stables une fois ouverts. Une détermination de la concentration doit donc être effectuée régulièrement. Pour pouvoir garantir la concentration d'un réactif sur une longue période de stockage, les fabricants des réactifs utilisent une concentration de 5 à 10 % supérieure à la concentration nominale. Par conséquent, la détermination de la concentration doit être effectuée même lorsqu'une nouvelle bouteille est ouverte. Le réactif et le solvant doivent être préservés de l'humidité de l'air ambiant au moyen d'un tube de desséchant avec un tamis moléculaire sur la partie supérieure de la bouteille. 10.6 Détermination de la concentration La détermination de la concentration (titre) est effectuée au moyen d’un étalon primaire avec une teneur en eau définie. Différents étalons sont disponibles : • Tartrate disodique dihydraté • Étalon d'eau liquide (certifié) • Comprimé d'eau (concentration définie par comprimé) • Eau pure Les étalons liquides sont les plus faciles à utiliser. Pour les étalons solides, veillez à ce que la durée du mélange préalable soit suffisante pour dissoudre complètement l'étalon. Le tartrate disodique présente une solubilité limitée dans le méthanol. Par conséquent, le solvant (c'est-à-dire, le méthanol) doit être remplacé au minimum après trois déterminations. 31 Les bases du titrage 10.7 Manipulation d'échantillon La quantité d'échantillon utilisée pour le titrage dépend de deux facteurs : • la teneur en eau attendue • la précision et l'exactitude requises Pour les titrages volumétriques, la quantité optimale d'eau à ajouter est d'environ 10 à 30 mg. L'exactitude augmente avec la quantité d'échantillon, en raison de la consommation élevée de réactifs et du moindre impact de l'humidité de l'air pendant l'échantillonnage et l'ajout. La taille d'échantillon recommandée peut être déterminée en fonction de la teneur en eau escomptée pour une analyse KF optimale, comme illustré ci-dessous : 100% 1 µg 10% 10 µg 1% 0,01g 100 µg 0,1 g 1000 ppm 1g 1 mg 10 g 100 ppm 100 g 10 mg 10 ppm 100 mg 1 ppm 1000 mg Le point optimal, par exemple 10 mg d'eau, est relié par une ligne droite à la teneur en eau escomptée. Le point d'intersection de cette ligne avec l'échelle « Quantité d'échantillon » (*) au milieu représente la quantité recommandée d'échantillon à utiliser. (*) Échelle logarithmique En général, la taille d'échantillon est une masse. Par conséquent, la technique de pesage différentiel est la façon la plus appropriée de déterminer la taille correcte de l'échantillon transféré vers la cellule de titrage. 32 La procédure est décrite ci-dessous pour différents types d'échantillons. 10.7.1 Échantillons solides L’échantillon doit être pesé et ajouté rapidement pour limiter l’exposition à l’air. Les solides sont introduits directement dans le récipient de titrage. Principe de la pesée différentielle : Placez l’échantillon dans une nacelle sur une balance. Tarez la balance. Ajoutez l’échantillon dans le récipient de titrage, reposez la nacelle de pesée vide sur la balance et effectuez un pesage différentiel de la nacelle vide. La masse indiquée sur la balance correspond à l’échantillon. Les échantillons durs et cassants ou à grains grossiers peuvent être concassés ou écrasés (broyeur ou mortier et pilon) avant d’être pesés. Les échantillons mous peuvent être coupés en petits morceaux (couteau ou ciseaux). Les morceaux peuvent également être ajoutés au moyen d’une paire de brucelles. 10.7.2 Échantillons liquides Les échantillons liquides sont généralement manipulés au moyen d'une seringue et injectés dans le récipient de titrage au travers d'un septum. 33 Les bases du titrage Rincez la seringue et l'aiguille 2 ou 3 fois avec l'échantillon avant de l'ajouter. Pour les échantillons visqueux, utilisez une grosse aiguille ou même la seringue sans l'aiguille. Dans ce cas, l'échantillon est introduit dans la seringue par le dessus, par exemple à l'aide d'une spatule. La méthode de pesage des liquides est également la pesée différentielle, et est décrite dans le chapitre 10.7.1. Les liquides avec une distribution hétérogène de l’eau, tels que les huiles, doivent être bien mélangés avant l’échantillonnage. 10.7.3 Solubilité de l'échantillon Pour pouvoir déterminer la teneur en eau d’un échantillon, celui-ci doit libérer entièrement son eau. Seule l’eau librement disponible est consommée par la réaction Karl Fischer. Des cosolvants peuvent être utilisés pour obtenir une dissolution complète de l’échantillon. Dans de tels cas, une grande partie du mélange de solvants, au moins 30 %, doit toujours être composé d’alcool (du méthanol, de préférence) pour veiller à ce que la réaction Karl Fischer soit strictement stoechiométrique. Le tableau suivant indique les cosolvants possibles pour différents types d’échantillons ainsi que la quantité maximale : Solvant Méthanol Quantité max. 100 % Chloroforme 70 % Décanol 50 % Octanol 34 Échantillons Solvants : toluène, dioxane, alcools, ester Organiques : urée, acide salicylique Aliments : miel, yaourt, boissons Cosmétiques : savons, crèmes, émulsions étrochimie : pétrole brut, huile hydrauP lique, huile de transformateur, graisse uiles : alimentaire, de massage, H essentielles Pétrochimiques : essence, Hexanol Dodécanol Toluène 50 % Formamide 50 % gazole, kérosène Pharmaceutiques : pommades, crèmes grasses Cires, dérivés du goudron, suppositoires Sucres : confiture, caramel, gélifiées Produits amylacés : farine, maïs, nouilles, chips de pommes de terre Le pouvoir dissolvant du solvant est un facteur crucial du titrage Karl Fischer. S’il est épuisé, l’eau ne sera pas libérée complètement et la teneur mesurée sera trop faible. Il est donc nécessaire de remplacer fréquemment le solvant. 10.8 Exécution d'un titrage Karl Fischer volumétrique La cellule doit être conditionnée juste après avoir été remplie de solvant. Dès qu’il n’y a plus d’eau dans la cellule, le titreur est prêt et l’échantillon (liquide ou solide) est ajouté. Durant le prétitrage, l’eau de l’échantillon est libérée puis titrée. Le calcul incluant la compensation de la dérive est automatiquement effectué. 10.9 Interférences du titrage Karl Fischer 10.9.1 Influence du pH La vitesse de la réaction Karl Fischer est fonction du pH, la plage optimale étant entre 5,5 et 8. En dessous de pH 4, la réaction est très lente ; au dessus de 8,5, des réactions annexes peuvent donner lieu à une consommation d’iode supérieure. Utilisez des tampons adéquats pour adapter le pH dans le récipient de titrage et déterminer la teneur en eau d’échantillons acides ou basiques (imidazole pour les acides, acide salicylique pour les bases) 35 Les bases du titrage 10.9.2 Réactions secondaires Il existe 3 réactions secondaires principales pouvant affecter le résultat, en plus de l'effet du pH décrit ci-dessus. Problème Solution • Les aldéhydes et les cétones réagissent avec le méthanol pour former de l'eau, produisant ainsi un résultat trop élevé. • Utilisez des réactifs spéciaux pour les aldéhydes et les cétones. Appelés réactifs K, ils contiennent un autre alcool que le méthanol. • Les aldéhydes et les cétones réagissent avec le SO2, consommant ainsi l'eau et donnant lieu à des teneurs à eau inférieures. • Les échantillons facilement oxydables, par exemple l'acide ascorbique, l'hydroxyde, le peroxyde et le sulfite, réagissent avec l'iode dans le réactif. 36 • Effectuez un titrage rapide : commencez immédiatement après l'ajout de l'échantillon et ajoutez rapidement le réactif pour empêcher la réaction annexe. • La plupart de ces échantillons peuvent être analysés au moyen d'une extraction externe ou de la technique du four Karl Fischer indirecte. 11 Glossaire Titrage Analyse chimique quantitative. La quantité de réactif réagissant de façon quantitative avec l'échantillon à analyser est déterminée. À partir de ce volume (consommation de réactif), la quantité d'échantillon est calculée. Le calcul est basé sur la stœchiométrie de la réaction de titrage (Synonymes : volumétrie, titrimétrie). Titrant Solution d'un réactif chimique spécifique. Sa concentration est connue avec précision au moyen de la standardisation. Étalon primaire Substance ultra pure certifiée qui est utilisée pour la détermination précise de la concentration du réactif. Indication Procédure permettant de suivre la réaction et de détecter la fin du titrage, par exemple la potentiométrie (capteur électrochimique), ou les indicateurs colorés. Fin du titrage Un titrage prend fin lorsque le point final ou le point d'équivalence souhaité est atteint. La consommation du réactif à ce stade est évaluée. Selon la composition chimique, plusieurs points d'équivalence peuvent avoir lieu au cours d'un même titrage. Point d'équivalence Point où le nombre d'entités (équivalents) du réactif ajouté est identique au nombre d'entités de l'analyte présent dans l'échantillon. Analyte Standardisation (ou Détermination du titre) Stœchiométrie Titrage Karl Fischer Dérive Espèce chimique spécifique dont la teneur dans l'échantillon peut être déterminée par titrage. Détermination de la concentration d'un réactif au moyen d'une substance chimique ultra pure (étalon). Relation mole/masse entre les réactifs et les produits. Les réactifs réagissent toujours en fonction de relations fixes. Titrage spécifique permettant de déterminer la teneur en eau Quantité d'eau pénétrant dans la cellule de titrage par intervalle de temps. Doit être quantifiée, afin d'être correcte pour la détermination de l'échantillon. 37 38 Les bases du titrage 39 Les bases du titrage Cette brochure propose une introduction à la technique analytique du titrage. Les connaissances de base nécessaires à la compréhension du titrage sont fournies et le titrage manuel est comparé au titrage automatique. Plus précisément, la brochure illustre et explique plusieurs réactions chimiques, principes d'indication et types de titrage. Enfin, certains trucs et astuces pratiques sont fournis. Le titrage Karl Fischer, variante spécifique de titrage, est quant à lui abordé dans un chapitre distinct. www.mt.com/easyplustitration Mettler-Toledo AG, Analytical CH-8603 Schwerzenbach, Suisse Tél. +41-44-806 77 11 Fax +41-44-806 73 50 Sous réserve de modifications techniques © 03/2013 Mettler-Toledo AG Imprimé en Suisse 30084349 Global MarCom Suisse Pour plus d'informations