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sur la qualité des produits La qualité des laits et sesconséquences de transformation : quelques techniques de mesure dans les essais zootechniques (4),J.L. PEYRAUD(1), Y NOEL (2) C. HURTAUD(1),S. BUCHIN (2),B. MARTIN(3),I, VERDIER-METZ (1) INM-ENSAR, UMRProductiondu Lait, 35590Saint-Gilles et AnalysesLaitières,39801Poligny (2) INM, Stationde Recherches en Technologie sur lesHerbivores,Theix,63122Saint-Genès-Champanelle & INM, Unitéde Recherches (4) INM, laboratoirede Recherches Fromagères,15000Aurillac RESUME - La qualité des laits représenteune notion complexeparcequ'elle possèdeplusieursdimensionstellesque la qualité biochimiqueet microbiologique,Itaptitudefromagèreet beurrièreet qu'elle se décline différemmentselon I'interlocuteur(producteur,tiansformateuret èonsommàteur).La valeur d'un lait peut êtrejugée par son efficacité à la transformationen fromage ou en beurre.L'aptitude à la coagulationdu lait dépendde son pH initial, puis de sa teneur en calcium colloïdal et en caséines qui jouent un rôleprimordial dans la mise en place du gel. Le rendementfromager,qu'il soit de fabricationou simulé en laboratôirè, est fortemeniconélé à la teneuren protéinesou caséineset en matièresgrassesdu lait. L'aptitude beurrièreest quant à elle fortementliée à la taille des globulesgras,à la teneuren matièresgrasseset à la compositionen acidesgras de la crème. sensoriellesdes produits laitiers se définissentpar leur aspect,leur texture et leur flaveur et peuvent être Les caractéristiques par appréciéespar desjurys de dégustationou par des méthodesinstrumentales.La texture et la flaveur des fromages.appreciées à la teneuren acidesgrasdu lait, à la protéolyseet à I'ac-tivitémicrobiologiqueexisdè-sjurys sont fortementliéesrespectivement tanidans le fromage,I'analyseinstrumentaleconfirmantces paramètres.La texture du beurreest définie par 2 propriétésprincipales: la tartinabilitéappréciéepar desjurys de dégustationet la fermetémesuréede façon instrumentale,les 2 mesuresétantévidemmentcorrélées.Les 2 paramètressont liés à la compositionen acidesgras du beurre et particulièrementau rapport acide palmitiquesur acideoléique. En conclusion,I'appréciationdes propriétéstechnologiquesdes laits et des produits laitiers demeureun sujet d'actualité pour Iequeldes échangesdoivent s'intensifierentre zootechnicienset technologues. on quality of dairy products : several Milk quality and consequences somemeasuring techniquesof measurein dairy corvstrials (4),J,L PEYMUD (1), Y NOËL (2) C HURTAUD(1), S. BUCHIN (2),B. MARTIN(3),I. VERDIER-METZ (1) INM-ENSAR,UMRProductiondtrLait, 35590SainrGilles SUMMARY - Milk quality is a complicatedsubjectdue to its severalways as chemicaland microbiologicalproperties,cheese and buttermaking efficiency and its variousinterlocutorsas farmers,industrialsand consumers.Milk value is determinedthrough its ability of cheéseand butter making. Milk coagulatingpropertiesdependon initial pH, then on colloidal calcium and case-in contents.Real or laboratorycheeseyields are relatedto protein or caseincontentsand to fat content.Butter making efficiency is relatedto fat globule size,to cream fat contentand fatty acid composition. Sensorypropàrtiesofdairy productsare definedby appearance, texture and flavour and can be appreciatedby specialcommittee or by instrumental methods. Texture and flavour of cheeseare related respectively to milk fatty acids , to proteolysis, and to microbial activity of cheese.Texture of butter is defined by 2 parameters:spreadability (consumers)and firmness (instrument) relatedto butter fatty acids and especiallyto palmitic acid on oleic acid ratio. R e n c . R e c h . R u m i n a n t s , 2 O O 1 ,I INTRODUCTION Aujourd'hui, les consommateursrecherchentdes produits de meilleure qualité, plus typés dont I'origine est connueet présentantune bonneimagequantaux méthodesde productionen rapport avec I'environnementet le bien-êtredes animaux.La qualité des laits et des produits laitiers représenteen fait une notion- complexe, non seulement parcè qu'elle présente -l'odeur, possède plusieurs dimensions telles que le goût, I'arôme, la texture, la valeur hygiéniqueet la vàleur nutritive pour I'homme, mais aussi parce que la notion de qualité se pose différemment selon les points de vue (producteur, transformateur, distributeur, consommateur)et le type de transformation. Ainsi, les exigencesdes transformateuis,qui ont des exigencesvis à vis de la qualitédes laits en dépendentfonction du produit visé, et ils pourraient aussi valoriser directement certainespropriétésdes laits ou, au contraire,aiusterles conditionsde fabricationaux caractéristiques deslalts livrés. Parallèlementà cette demandede plus en plus complexe, la notion de qualité des laits ne se réduit plus uniquementà la compositionglobale en protéineset en matièresgrassesdont les lois de variation sont d'ailleurs bien connues(Hoden et al1985)mais elle doit aussiprendreen considérationdescritères de plus en plus !n.s de la-compositionbiochimiqueainsi que les aptitudesdu lait à la transformationet les piopriétés âes produitsqui en sont issus.Il importepour cela d'iniroduire de nouvellestechniquesd'investigation dans les essaisvisant à mieux cernerles effets de I'alimentation,de la génétiqueet de la conduited'élevagesur la qualité des produiti. L'objectifde cetterevue est de faire le point sur les principaux tests actuellementdéveloppéspour caractériserles effets de I'alimentation,des animauxet de la saisonsur la qualitédes laits et desproduitsfinis et de montrerles relationsqui peuvent êtreétabliesavecles élémentsles plus déterminantsde la composition des laits. Nous nous limiierons volontairementà certains aspectsde la qualité.Dans la premièrepartie,nous aborderons les techniquespermettantde caractériserles laits en vue de I'efficacité de transformationen fromageet en beurre. Dans la secondepartie nous aborderonsles aspéctsrelatifs à la caractérisationdes produits en faisant porter I'accent sur les propriétésde texture,d'arôme et de goût. D'autres aspectsde la qualité des produits, notammentceux relatifs à la valeur nutritionnelledes produits pour I'homme et aux aspectssanitaires ne serontpas abordés.De même les techniquesd'analysesbiochimiqueset microbiologiquesne serontpas abordées en tant que telles. r. EFFICACITE DE LA TRANSFORMATION L'aptitude du lait à la transformationest un problème qui conceme le producteur de lait et le transformateur.Le producteur devra essayerde fournir au transformateurun lait qui corresponde à ses attentes et le transformateur devra quant à lui avoir des critèresdejugement rapidesdespropriétésfonctionnelles de I'aptitude du lait à la transformation.La quantitéde fromage ou de beurre produite à partir d'une quantitéconnue de lait est égalementd'une grande importanceéconomique pour l'industrie de transformation. 1.1. Aprrruor À la coAGULATToN DULArr La coagulationdu lait par la présureet/ou par acidificationest la premièreétapede la fabricationd'un fromagequi peut être considéré comme le résultat d'un processusdans lequel la caséineet les matièresgrassessont concentrées aprèsélimination du lactosérum.Pour le fromager,le comportèmentdu lait lors de la coagulationjoue un rôle importantsur le bon déroulementdesétapesultérieuresde la fabricationfromagère(Mart i n e t C o u l o n ,1 9 9 5 ) . La mesurede I'aptitudeà la coagulationpermetde caractériser le comportementdu lait lors de la mise en nlaceformation du gel.Ceile-cipeutêtremesuréeà I'aided'un Formagraph qui est un viscosimètre de torsioncomposéd'un ensemble de 10 cuves de l0 ml. Danschaquecuve,plongeun anneaureliéà un rniroir qui réfléchitun rayon lumineuxsur un papierphotosensible. Les cuvessontaniméesd'un mouvementoscillatoirede faible amplitude(4"45'). A la fin de chaqueoscillationdu support,il 36 y a une émission périodique d'un flash lumineux. A l'état liquide, -l'anneau n'est pas entraîné ; lorsque la coagulation débute, l'anneau se trouve progressivemententraîné eile spot lumineux réfléchi par le miroir trace une courbe en forme^de diapason sur le papier photosensible.Cet appareil permet de mesurerl) le temps de prise (r en min), 2) le temps-deraffermissement.(k20en min) qui correspondau temps nécessaire pour obtenir un écartementde 20 mm entre les 2 branchesdu tracé et qui représenteI'inverse de la vitessed'organisationdu gel et enfin 3) la fermetédu caillé (a30 ou ar en mm) qui est obtenue par la distanceentre les 2 branchesdu diapasonaprès 30 min ou une fois le temps de prise (figure l). Cet appàreil entièrementmanuel a souventété remplacépar d'autres-techniques.Toutefoisil resteutilisé en routine enitalie pour classer les laits avant leur transformationen Parmigiano?Zannoniet Annibaldi, 1981) dans la mesureoù les paiamètrèsobservés sont reliés au rendementfromager(Hurtauï et al 1995). Les différents 0"""-f,t"liJ.o.o, A ",, Formagraph Tempsde prise r Tempsde raffermissement k20 30 min V Fermeté a30 ou ar Nous avons recherchéles relations entre ces les différents paramèlresmesurésau Fromagraphet la composition des laits à partir d'une base de données constituéedes résultats de 12 essaisconduirs à I'UMRPL (Tableau 1). Neuf essaiscorrespondaientà des étudesen lot (151 données)et 3 essaisont permis d'isoler le facteur individu (61 données).Sept essais testaient la complémentationazotéedont 5 la supplémentation en acidesaminésprotégés,quatreessaistestaientla nature de l'énergie et I essaiconsidéraitles interactionsénergiex azote. Pour chaque essai, 11 paramètres biochimiques ont été mesurés(Hurtaud et al, 1995) : teneur en matièresazotéeset protéinestotales,en caséines,rapport caséinessur protéines, matières azotéesnon protéiques(NPN), ou non caséiniques (NCN), teneur en calcium total, soluble et colloïdal,teneuren lactose,teneur en matière sèche.L'aptitude à la coagulation des laits a été mesuréeà leur pH initial (ri, k20i et a30i) ou à un pH standardiséà 6,6 ou 6,5 avec de I'acide lactique (rs, k20s et a30s).La mesureau pH initial était un reflet du représentaitle comportementtechnologiquedu lait à la sortie de la mamelle alors que la mesure au pH standardisésymbolisait rendait plutôt comptedu le comportementdu lait en fromagerie aprèsacidification. Caractéristiqu* Tableau I iTnîTirffi Moyenne Lots Ind n k20i a30i l5 k20s a30s 18,8 /\ I t5,4 34 .8 Minimum Lots Ind. t7,3 l2,l R? 11 30,7 I t;t t,7 10,0 5.6 t. r 43,2 7,5 R e n c. R e ch. Rum inants,2OO1,8 résul tatsd'aptitude 8,5 3,1 1,2 5,0 2,5 22,0 Maximum Lots Ind 30;7 25,4 4,8 23.1 15,4 58,0 27,2 22,6 52,5 )t) 12,2 58;7 Le pH initial du lait a un effet déterminantsur les 3 paramètres de coagulation bien que pour bien que pour le temps de raffermissement,,ce ne soit ce ne soit pas le paramètrestatistiquement le plus significatif (Tableau2). La teneuren calcium colloidal intervient dans le début de la coagulation (ri), puis et la teneur en caséinesjoue un rôle primordial dans la mise en plase place du gel (k20 et a30). Aucune autre paramètrebiochimique mesurén'a d'influence significativesur le début de la coagulationà pH initial. Tableau2 Liaison entre les paramètresbiochimiqueset les paramètres d'aptitude à la coagulationau pH initial du lait Effet Teneuren caséines Lots ri k20i a30i Effet pH initial Pentede la droite de régression (donnéescorrigées) < 0,00t < 0,001 0,6'l / 0,51 < 0,001 0,61 50,6 - 0,59 130,8 / < 0,001 / < 0,001 0,63 n 5? | < 0,001 0,60 46,9 -0,61 -115.3 Individus n k20i a30i L'effet du pH sur le tempsde prise et la fermetéavait déjà été décrit(Storryet Ford, 1982; Okigboet al, 1985;Bastianet al, et al, 1994et Martin et l99l ; Remeufet al, l99l , Hermansen Coulon, 1995).Il pourrait refléter reflèteraitI'activation de la présureaux pH plus faibles. Le pH originel des laits pourrait aussireflétercertainsaspectsde leur composition: distribution du calcium et du phosphoreentre les micellesde caséineet le sérum qui pourrait avoira un impact sur le temps de prise (Grandisonet al, 1984). Martin et Coulon (1995) ont mis en évidenceune relation linéaire entre la fermetédu gel mesurée à une fois le temps de prise (et non à 30 min) et la teneur en protéinesfromageables(f : 0,72). La mesurede la fermetéà une fois le temps de prise ne seraitplus reliée au pH initial du lait. L'ajustementdu pH conduit en généralà réduire les temps de prise et de raffermissement et à augmenter la fermeté (Tableau1). A pH standardisé(Tableau3), le temps de raffersous la missementet la fermetédu caillé sont essentiellement dépendancede la teneuren caséinecomme cela avait déjà été montré (Marziali et Ng-Kwai-Hang, 1986 ; Bastian et al, 1991;Remeuf et al, 1991).Certainsélémentsde composition du lait comme la teneur en citrate peuvent influer négativement sur ces paramètres(Grandisonet al, 1984).Le temps de prise dépenddu rapport Ca colloidal/caséineou plus simplement de la seuleteneuren calcium colloïdal.Le sodium,minéral non mesuré lors de nos études,aurait un effet négatif sur ce paramètre(Grandisonet al, 1984).La teneur en caséinea été dans tous les cas un prédicteurplus précis que la teneur en protéines totales. Les variants génétiques des protéines (caséinesou protéinessolubles)peuvent égalementavoir un impact sur I'aptitudeà la coagulation.Sur des laits individuels à teneursen caséinescomparables,le variantB de la caséineK conduit à un gel plus ferme de 46 Yapar rapport au variant A (Macheboeuf et al, 1993). Sur des laits de troupeau oir les écartsde variants sont plus faibles, Martin et Coulon (1995) ont confirmé que, à mêmeteneuren protéinescoagulables,les laits pour lesquelsle variantB de la caséineK est plus fréquent conduisentà un gel plus ferme. De la même façon, le polymorphismede la b-lactoglobulinea un effet sur le temps de pnse. à la fois les variations L'ensemblede ces relationstt'aduisent entretraitementset entreindividuspuisqueles pentesvarient peu entre les 2 types d'essai. Elle sernblentaussi assez les robustesen fonction du facteur initial de variation pr"risque interactionsde pentecovariable- essaine sont que rarement s. significative Tableau 3 Liaison entre les paramètres biochimiques et les paramètres d'aptitude à la coagulation au pH standardisé (6'6 ou 6'5) du lait Pente de la droite de régression (donnéescorrigées) Effet Effet Calcium Teneur en caséines colloidal Lots rs k20s a30s < 0,001 < 0,001 Individus rs k20s a30s < 0,001 < 0,001 < 0,001 0,70 0,60 0,59 NS 0,67 0.61 0.70 -0,008 - 0,45 1,49 0,45 -0,M I 51 La mesurede I'aptitude à la coagulationavec le Formagraph présentecertainsbiais. Un lait très riche en caséineset coagulant donc très vite présentedes phasesde rétraction(synérèse) avant les 30 min qui correspondentà la lecturede la fermeté. Dans ce cas, la mesurede la fermetéà 30 min est sousestimée et il n'existe pas véritablementde moyens de correction.De plus, toutes les mesuressont manuelles et I'effet opérateur peut être importantsi la techniquede mesuredu tracén'est pas définie correctement.Ce problème peut être partiellement résolu par I'utilisation d'un témoin interne (nous avonsutilisé danstous nos essaisun lait en poudretémoin) or"rpar I'utilisation de la version informatiséede I'appareil actuellementen FossElectric, ventesur le marchéitalien (Lattodynamographo, Italie). Il existeégalementdes une méthodesoptiqueséquivalente (proche infra-rouge, Optigraph) ou des une méthodes thermiques (CoagulomètreSGT-INRA) pour la mesure du temps de prise et l'évaluation du temps de décaillagequipermettent de mesurer des paramètresde coagulation analogues (ces 2 appareilsétant commercialiséspar la sociétéYsebaert, France) 1..2.EvaluatloN FRoMAGERS DEsRENDEMENTS 1.2.1. Rendements fromagers de fabrication Les rendementsfromagers correspondentà la quantité de fromage que I'on peut obtenir avec une quantitéfixée de lait. Ils varient principalementen fonction de la quantitéd'eau retenue dans le fromage,définie par les paramètrestechnologiqueset de la teneur du lait en protéineset en matières grasses.De nombreux auteursont proposédes équationsde prévision des rendement fromagers en fonction des taux butyreux et protéiquesdes laits (Banks et al, 1984, Emmons et al, 1990). Afin d'étudier cetterelation dans le cas de laits extrêmes(très pauvresou très riches),nous avons utilisé les résultatsde 189 fabrications de fromages à pâte presséenon-cuite, réalisées dans le cadre de 8 essaiszootechniquesdifférents,en conditions contrôléesdansune fromagerieexpérimentale.Les laits, de haute qualité hygiénique,étaient partiellementécrémésde manière à avoir un rapport TB/TP de 1,15. La teneur en matière utile des laits utilisés a varié de 55 à 85 g/kg (taux protéiquede 25,6 à 39,5 g/kg). Sur cette large plage de variation, la relation entre la teneur des laits en matière utile et le rendementfromager a été linéaire. La teneur en matière utile explique à elle seule17 Yodu rendementfrais et 87 o/odu rendementen matièresèche(Figure l). Une fois pris en compte la teneur en matière utile, d'autres caractéristiquesdu lait (pFI, variantsde la caséinek) peuvent modifier le rendementfromager,mais de manière marginale. Ainsi, dans le cas de laits de bonne qualité hygiénique,les seulstaux butyreux et proléiquesconstituentde très bons prédicteursdes rendementsfromagers. 1.2.2.Rendementsde laboratoire La mesurede < rendementfromager > de laboratoireobtenu par centrifugationd'un caillé présureest un testtrèssimple.Il R e n c . R e c h . R u m i n a n t s , 2 O O 1 ,I 37 consisteà centrifugerpen.dantl0 min à 2700 g un gel empré_ suré pré-tranchéaprès caillage à l'étuve à 356C pàndant'une heure.Cettecentrifugatiol permetuneséparationôu caillé qui forme un culot au fond du tube et du laciosérum qui reste èn surface.Le < rendementfromageren frais > est caiculé par le rapport poids de calllé lpoids de caillé et lactosérum.Cè ren_ dement fromager peut également être évalué en matière secneet en ivote. Figure 2 Relation entre la teneur en caséinesdu lait et le rendement fromager de laboratoire en MS 1) : donnéesen lots, I : données individuelles) y = ll,5'12+ 1,098x 12= 0.88 ETR= 1,55 \6 -so Retarionentrela,.*fiiliT"rière utite du lait et le rendementfromageren MS 8.0 Ê y = 14,890 + 0,964x 12= O,B9 ETR = 1.00 E4U s 7.5 Ë :.s ô l: À< ôo Ero tv 5 0'c ,! y = 0 , 1 9 +1 0 , 0 9x1+ 0 , 1 6 5 rr = 0,87n=I 89 Euo 5.0 5s 60 65 70 75 80 85 Taux butlreux + Taux protéique.g.kg-r Les < rendementsliomagers > ainsi calculéssont étroitement corrélésaux rendementsfromagersde fabricationdes camemberts(r'?:0,70 à 0,90) (Hurtaudet al, 1995)mais sonrsuresllmes. Nous avons recherchéles relationsentre les différents ( rendementsfromagers 1 9t la compositiondes laits à partir des basesde donnéesprécédentes, la variabilité des donnéesétant donnéedans le tableau4. Tableau4 Caractéristiquesmoyennesdesrendementsde laboratoire Moyenne Lots Ind. l\4mimum Lors Ind. Maxrmum Lots Ind Rendement Frais 17,5 16,6 13,1 l 1 , 1 25,4 23;7 MS 40,3 39,6 33,8 3 2 , 1 4'7,3 47;7 Azote 78,2 77,6 74,7 1 ) ) 88.r 80.8 Ecart-type Lots Ind )1 3,1 4,0 )l La teneur en caséineexplique à elle seuleprès de 90vo de la variancetotale des rendementsen frais et en sec (Figure 2) et 70 Yode la variabilité des rendementsen azote.Les pentesdes relationsne diffèrent pas entre des donnéesmoyennesde lots ou entre individus. Les protéinestotales sont dês covariables légèrementmoins précisesque la caséine(r, : 0,86 , ETR : 1,7). L'effet prépondérantde la caséineavait déià été bien décrit (Remeuf et al, 1991, Colin et al 1992).Nôs données confrrmentque Ia relationrestelinéairejusqu'à desteneursen caséinestrès élevées(3a g/kg lait). Il faut noter que, dans ces essais,il s'agit toujours de rendements pour des laits écrémés.Pour du lait entier, Ies rendements s'expliquentpresquepour moitié par la matièregrasse et pour I'autre moitié par les protéinesou les caséines(Colin et al. 1992;. Le seul défautde la techniquede mesuredu rendementfromager au laboratoireest une insuffisanced'égouftage.la technique de centrifugation ne permettant pai une-évacuation totale du lactosérurn.De plus le gel ainsi ègouttépar centrifugation n'est pas acidifié avant emprésurageet est donc moins pennéableque le gel de fromagerie,dont le pH descendrégulièrementau coursde la fabrication(Weber,1987).De ce iait le caillé restehurride,est plus minéralisédu fait de I'absence d'acidificationet les rendements mesurésen frais sont foftement surestimés (presquedu double,Hurlaudet al, 1995).Ce défautest compensépal le calcul des rendements en matière sèchequi sontdu mêmeordrede grandeurpour lesmesuresen laboratoireet dansles fabricationsfromasères. 16 l8 20 22 24 26 28 30 32 34 36 Teneur encaséines, g/kg 1.3. ArrlruoE BEURRTÈRE DE LA cRÈME Le beurreest une émulsionde type eau dans huile. Le beurre peut être obtenu selon 2 méthodes : méthode classiquede baratt^age de crème maturée au pH acide ou méthodeNIZO (la plus.fréquentedans I'industrie beurrière,environ 90 %) {ui consiste en un barattagecontinu d'une crème douce,'nàn maturée,le réensemencement intervenanten fin de fabrication. La fabrication du beurre de baratte qui peut être réaliséeen laboratoirecomprend-4_étapesprincipales bien décrites par Pointurieret Adda (1969) : maturationphysique,maturation biologique,barattageet malaxage.BrièvèÉeni la maruration physiquede la crème a pour bui d'établir un rapport optimal entre les composantssolides et liquides de la mâtière grasse pour obtenir une bonne inversionde phaseau cours du-barattageet pour diriger la solidificationde la matièresr€rsse en vue d'obtenir un beurre de bonne consistance.La ma-turationbiologiq-ueest une fermentation lactique qui a pour objectifs de dév.elopper-dansle_beurre un arôme harqire et fpique et d'abaisser le pH afin de favoriser I'inversion ae ihas'e. t_e barattagepermet de réaliser I'inversion de phasé par une agglomérationdes globules entre eux. Son but est d^'obtenir des grainsde beurredont la taille et la consistancepernettront les traitementsultérieurs-d'égouttage, de lavage,dé malaxage, avec une séparationfacile d'un babeurrefluide contenanttiès peu de matièregrasse. Aucun test de laboratoiren'a été développéjusqu'à présent pour analyserI'aptitudebeunièred'une crème-àI'imaeè de ce qui a été réalisépour I'aptitude à la transformarionfràmagère des laits. Le seul moyen disponibleest la déterminationd-ela compositionen acidesgrasdes laits. Il est connudepuis longt^empsqr"rela durée de barattageest déterminéepar lè point à'e fusiondesacidesgras. Liaison entre te o"rr.."âtËi:;3ct8rt trorrl|et ta durée de barattagede la crème(Hurtaud,non publié) 40 -J:) 30 l) E y=11,787+l.613x . ,- .ô-/ r )- = u F]TR=.+.8.3 20 ! t:) t0 aa o .+ 6 8 t0 Acide-sras C I 8:I rizrrr,r I 0. 7r Elle est dès lors d'autantplus courteque le point de fusion des acides gras constitutifs des triglycérides est bas (Pointurier et Adda, 1969) et donc que I'on a des acides gras insaturésou à chaîne très courtes. Des travaux récents montrent que la durée de barattage est d'autant plus longue que le lait est riche en acides gras de forme trans (notamment le C18:1 trans 10) (Hurtaud, non publié) qui sont des acidesà point de fusion élevésbien que mono insaturés(Figure 3). Au delà de la compositionen acidesgras, les caractéristiques des globules gras interviennent. Les gros globules se barattent plus vite. Sirks (cité par Pointurier et Adda, 1969) donne des durées de barattagede 31 et 80 min pour des globules ayant respectivementdes diamèlresmoyens de 3 et 2 trrm.Enfin, la duréede barattagetend à diminuer lorsquela teneuren matière grassede la crèmes'accroît(Figure 4), sansdoute du fait de la proximité des globules gras entre eux, (Pointurier et Adda, le6e). Liaisonentreta ,."."" Tlgirï,,1"., ,rur"", deta crème et la durée de barattage (Hurtaud, non publié) 40 35 Ë. :o ôo y = 46,664- 0,076x =)\ 12=0,18 ETR = 7.66 d - - o= 2o 'o9 r { l0 5 320 340 360 380 400 420 440 460 Teneuren matièregrassede la crème,g/kg Très peu de donnéessont disponiblessur les déterminantsdu rendement beurrier. Celui-ci est assez naturellement bien corrélé à la teneur en matière grassede la crème (r'?:0,61), mais il sembleaussiassezétroitementrelié à la teneuren acide gras insaturés(rz :0,44) (Hurtaud,non publié). Il faut cependant souligner que la modification de certainestechniques beurrières (nature des ferments, température de barattage, températurede I'eau de lavage...) permetde s'adapterplus ou moins bien aux crèmesun peu particulièresliées aux changementsd'alimentationdesanimaux. 2. APPRECIATION DES CARACTERISTTQUES SORIELLES DES PRODUITS SEN- 2.1. GÉNÉnelnÉs Les qualitéssensoriellesd'un produit sont appréhendées différemment selon les acteurs: les consommateurss'attacheront au côté hédoniquedu produit, alors que les transformateurs chercherontune caractérisationplus objectivede leur produit. De même, les transformateurss'attacherontà différentespropriétésselon la filière : recherched'un produit consrantou au contraire d'une certaine diversité, absencede défauts, ... Il existe une diversité de méthodologiesd'analyse sensorielle selon le type de réponseattendue. La qualité sensorielled'un fromage ou d'un beurre se définit par son aspect,sa texture, et ses propriétésolfacto-gustatives (égalementconnuessous le terme de flaveur). L'aspect peut êtreévaluépar l'æil maisausside façoninstrumentale, comme c'est le cas pour la couleur.La texturepeut être évaluéeen bouche, mais aussi au toucher et égalementde façon instrumentalepar rnesurcsrhéologiques.Les propriétésolfacto-gustatives,ou flaveur,se décomposent ainsi : I'odeur.évaluéepar le nez. l'ar'ôme,évalué en bouchepar voie rétronasale,^ la saveurévaluéepar différentsrécepteursde la cavité buccale. Les méthodes d'évaluation sensorielle progressenten perrnanence, y compris celles faisant appel à I'utilisation de jurys d'analyse sensorielle, qui peuvent être plus ou moins complexes selon I'objectif recherché (SSHA et ISHA, 1990). L'utilisation en complémentde techniquesinstrumentalespermet d'explorer en détailquantitativement les effets de la qualité des laits sur la qualité finale des fromages. La mise en relation des caractéristiquessensoriellesdes fromagesavecdesfacteursd'amont tels que la qualité deslaits ou les facteurs technologiquesfait intervenir classiquementla méthodedite du < orofil sensoriel>. C'est une méthodedescriptive objective.L'évaluation sensorielleest réaliséepax un jury de dégustateursentraînésqui donnent pour chaqueéchantillon une note d'intensitéà des descripteurssensorielschoisis préalablement.Chaquedescripteurestbbjectif et fait référence à une définition précise (caractèreferme ou arôme de noisette, par exemple).Il existe des techniquesde descriptiondétaillée et précisede la textureet de la flaveur telle celle mise au point (FLAIR dans le cadred'un programmed'actionseuropéennes COST 902, AIR 2039) en collaborationavec I'INRA, qui permet I'utilisation d'une centainede descripteurs(Lavanchy et at,1993; Bérodieret al, 1997). L'analyse rhéologique est une méthode intéressantepour caractérisercertainesdimensionsde la texture,comme lespropriétés mécaniques (Couarraze et Grossiord, 1991 ?lDF, 1991).Elle apportedes informationscomplémentairesà I'analyse sensorielle.Etant une méthodeinstrumentale,eElle présenteI'avantagede ne pas solliciter unjury de dégustateurs, et donc d'être moins lourde, moins coûteuseet plus sensible. De nombreusesétudesont été entreprisescesdernièresannées sur différents modèlesde fromagesAOC à pâte presséecuite ou non cuite (Abondance, Beaufort, Comté, Morbier, Saint Nectaire),pour déterminerles relations entre la composition des laits et les caractéristiquessensoriellesdes fromages.Le principe commun à toutes ces étudesest de mettre en relation les caractéristiques de texture et de flaveur des fromages, mesuréespar analysesensorielleet rhéologique,avec la composition physico-chimiquedes laits et des fromages(composition de base,compositionen acidesgras,en composésvolatils, teneur en enzymes)et leur compositionmicrobiologique. 2.2. ANelysps sENsoRTELLES 2.2.1 Des fromages 2.2.1.1.Texture Un ensembled'expérimentationsa été réalisépar I'URH (de I'INRA de Theix) et le LRF (INRA Aurillac) sur le (modèle Saint-Nectaire),en collaboration avec I'unité SRTAL (de I'INRA de Poligny) sur les (modèlesAbondanceet, Beaufort), pour déterminer I'influence de la nature des fourrages ingérés par les animatx sur la composition du lait et, en conséquence, sur les caractéristiquessensoriellesdes fromages. Dans deux expérimentations sur le fromage d'Abondance, nous avons constaté qu'à un stade de lactation équivalent, la nature des pâturagesinduit dans le lait des variations de la teneur en une protéaseendogène,la plasmine,et de la compositionen acides gras. Ces variations ont un impact sur la texture des fromages (Buchin et al., 1999; Bugaudet al., 2001b).Quandles laits sont plus richesen plasmine,la protéolyseprimairedesfromagesest plus forte, avec pour conséquenceune moindre résistance mécaniqueet une moindreélasticitéde cesfromages,due à des modificationsde la matriceprotéique.Par ailleurs,plus les laits sont riches en acidesgras insaturés,moins la résistancemécanique des fromagesest forte, car la présencede ces acidesgras augmentela fluidité de la matièregrasse.Cette influencede la compositionen acidesgras sur la texture des fromagesa été décrite par quelquesauteurssur I'Emmental suisse(Steffen, 1975), le Morbier (Buchin et al., 1997), et le Camemberr (Houssinet al., 2000).Par ailleurs,Bugaudet al. (2001b)ont observéque le pH du lait à I'emprésurage, lié au type de pâturage, influence la texture des fromages d'Abondance. Par modificationde la minéralisation le pH influence descaséines, à la fois le tempsde prise, l'égouttageet la fermeiédu coagu- R e n c. R e ch. Ruminants,2OO1,I 39 lum (Mietton et al, 1994; Martin er Coulon, 1995).Ces mêmes auteursont égalementobservéque sur certainsalpages,les laits présentaientune baissedu pH souspresseplus lenté,avecpour conséquenceun égouttagemoins pousséèt une texture mbins ferme. Cette modification de la cinétique du pH pourrait être liée à la présencedansces laits de moléculesà actlvité antimicrobienne,ou à une plus grande concentrationde molécules agissantsur le pouvoir tampon du lait, tels que les phosphates ou les carbonates(Figure 5). Influenceau f" ,r"tor"Ïiliulo?rages et despâturages sur la compositiondu lait et sur la texture dei fromâges d'Abondance(Bugaudet al, 2fi)lb) rciûs gre 6c\V3:-/ F6mne gra æi&s &s gr$ longs ins aaurés wls lalée \ rlcott'lérbnes ---\ ,----nmrâ8m \-€ï:ITy7 ( f;;;;\ .'-.hI9-./ l-| r"" \) \' \]] ""'* cohésil élûliquc déforwbl. des plantes vers le fromage, via le lait, confirmant les observations de Viallon et al (1999, 2000). Ainsi, la composirion botanique des pâturagesinfluence la composition et là teneur en terpènes des laits, les graminées étant très pauvres en ces c.omposés. Bien que les terpènessoient des composéspotentiellement aromatiques, ils semblent être en qùantitéi trop faibles dans les fromagespour avoir un rôle significatif sur I'arôme. Par contre, il- semble exister une relaiion néeative entre leur présenceet la perception d'arômes forts teii que <<fermenté > (Buchin et al, 1999), <<chou > (Bugaud et'al, 2001a)ou < animal> (Martin et al,200l). Ainsi, il semblerait que leur présencepuisse inhiber la synthèsede certains composésd'origine protéiquepar les microorganismes. Inlluence de Ia présenceÏlfirf".rnrre endogènedu lair sur les caractéristiquesde flaveur de différenti fromages à pâte presséeet à pâte presséecuite (l) Beuvieret al. (1997),(2) Demartgnyet al. (1997), (3) Buchin et al. (1998),(4) Buchin et al. non publié présente + : microfloreendogène - : microflore endogèneéliminéepâr miirofiltration (1) (2) (4) ou pasteurisation (1) (3) ) | o"r"'#"* Ioûdanl Sur le même principe,des étudesont été menéessur la microflore endogènedu lait, en comparant des fi-omagesor) la nricrofloreoriginelledu lait était présenteà des fromâgesoù la pl'esquetotalité de cettemicroflore avait été éliminée.La présencede cettemicroflore sembleavoir sur la textureun impact assezfaible, dont I'origine seraitune libérationaccruede pètits peptideset d'acidesaminés libres (Grappinet Beuvier,1997). 2.2.1.2.Flaveur Dans la formationde la flaveur desfromages,I'activité microbiologique paraît fondamentale. En effet, la plupart des composésvolatils présentsdansle fromage,parmi lesquelssetrouvent les plus aromatiques,sont d'origine microbiologique. Parmi les microorganismesprésentsdansle fromage,la Àiéroflore endogènedu lait sembleavoir une influencéplus déterminantesur la flaveur que sur la texture.D'une façon générale, la présencede cette microflore entraîneune intensitéglobale de l'arôme plus forte, ainsi qu'une maturationdes fromages accélérée(Grappin et Beuvier, 1997). Elle influence également les caractéristiquesd'arôme des fromagesen modifiant leur compositionen volatils. Buchin et al (1998) ont montré dans des fromagesau lait cru une productionaccruede composésà fort potentielaromatiquecommeles alcools,les acides gras volatils ou les composéssoufrés, avec comme conséquencesun arômeplus fort. Demarignyet al (1997) et Beuvier et al (1997) ont par ailleurs montré que non seulementla présence,mais aussi I'origine de cefte microflore influence les caractéristiques desfromages,sansdoutevraisemblablement à cause d'une composition différente selon la provenancedu lait. Ainsi, Ia compositionde la microfloreendogènedu lait, de par sa complexité,contribueraità la diversitéaromatiquedes fromages,notion de première importanceessentielle pour les fromagesAOP (Figure 6). En ce qui conceme la compositionphysico-chimiquedu lait, son influence sur la flaveur des fromagesserait en maieure partied'origine indirecte,bien que Buchin et al (1999)âient trouvé une relation positive entre la teneur en plasmine et I'ameftumedesfromages,cetteenz\''meayantsansdoutefavorisé I'apparitionde peptidesou d'acidesaminésamersdansles frornagesétudiés.D'aprèsBugaudet al (2001a),les variations de facteurstels que le pH, la quantitéde terpèneset de moléculesà activitéanti-microbienne deslaitspourraientinfluencer la flaveurdesfromagesde façonindirecte,en agissantsur I'activité,microbienne.En ce qui concerneles terpènes,nous avons montré qu'il existe un transfertdirect de ces composés 40 lail frais lait acidilié piquqil légurn.s fruit Dans les-fromag-estraditionnels oir le lait est utilisé avec peu ou pas de transformationpréalable,la diversité de la miôroflore endogènedu lait ainsi que la diversitédespâturagespeuvent contribuer à la diverslté des caractéristiquesdes'fromages.Mais I'influence de ces facteurs,et en particulier le facteur alimentation, peut être modulée par le travail du froTager, qui adaptesa techniquede fabricationà la composition de la matièrepremière. 2.2.2. Des beurres L'analyse sensorielledes beurresva dans la plupart des cas, permettrede discemer une préferencegrâce à uï tèst de classement numérique.Ce test permet un classementd'après diverses caractéristiques: aspect, structure, consistanceodeur et goût. Des relationsont ainsi pu être misesen évidenceentre I'arôme du beurre et sa teneur en diacétyle ou en acides gras volatils, entre le goût de rance et la teneur en acides gras libres de la matièregrasse(Pointurieret Adda,1969).La taille desglobules gras peut aussi modifrer les caractéristiquessensoriellesdes beurres. Un beurre réalisé avec une crème riche en gros globules (> 2 pm) est plus onctueuxet moins dur qu'un beunà de référence avec une distribution aléatoire des slobules. par contre,le beune réaliséavecune crèmeriche en pétitsglobules (< 2 pm) est plus huileux (Goudédrancheet al, 2000). 2.3. ANar-ysr TNSTRUI\{ENTALE 2.3.1. Des fromages 2.3.1.1.Texture !'a,n9ly9einstrumentaledes fromagesmobilise destechniques rhéologiques qui ont été décritesen détailpar un grouped;experts de la FIL (lDF, l99l). La compressionuniaxiale à R e n c . R e c h . R u m i n a n t s , 2 O O 1 ,8 vitesseconstanteest le test le plus utilisé. Il est adaptépour les fromagesà pâte dure et semi-dure,dont il évalue les propriétés élastiqueset les propriétésà la fracturepar compressiond'un échantillonde géométriedéfinie. L'influence de la nature des pâturages(montagneou vallée) sur les propriétésrhéologiques(élasticité,propriétésà la fracture) de I'Abondancea été mise en évidencepar Bugaudet al (2001b), en relation avec la composition en acides gras des laits et la protéolysedans les fromages. 2.3.1.2.Couleur La couleur est une caractéristiquedirectementidentifiablepar le consommateur.La mesureobjective de la couleur des fromasesest effectuéeavecun colorimètreà trois filtres. Les trois filties rouge, vert et bleu utilisés pour mesurer la couleur reproduisentla sensibilitéspectralede nos cellules visuelles. Les degrésde réflectancespectralesont ensuiteconvertis en valeurscolorimétriques: L qui est un indice de luminosité,et a et b qui sont 2 indicesde chromaticitéallant respectivement du vert au rouge (indice a) et du bleu aujaune (indice b). Les différences de couleur sont essentiellementdues aux teneursdes fromagesen caroténoidesqui sont des pigments naturels du lait provenant des aliments ingérés par les animaux. Ainsi, les fromagesréalisésavec des laits de printemps sont beaucoupplus jaunes que ceux réalisésavec des laits d'hiver en raison de la teneur élevéede I'herbe verte en piget en hiver, les fromagesréalisésavec des mentscaroténordes laits d'ensilaged'herbesont plusjaunesque ceux réalisésavec des laits de foin (Coulon et al, 2000). L'ensilage de maïs,très pauvreen carotènes,conduit à des fromagestrès blancs. considérécomme dur. Un beurre dont les teneurs en acide oléique et palmitique varient de 23 à 30 % est considéré comme mou. C'est notammentle cas pour les beurresd'été. Il y-une donc intérêt à calculer le rapport C16:0 / Cl8:1 pour avoir idée de la dureté (Arilait, 1989). Dans un travail récent (Hurtaud, non publié) nous avons égalementconfirmé que le rapport palmitique/ oléiqueétait I'indicateur le plus précisde la-fermetédu beurre(Figure 7) comparéau Cl6:0 (r'?= 0,65 , E T R : 0 , 0 4) , a u C l 8 : 0 ( r 2= 0 , 6 1 ,E T R : 0 , 0 4) e t a u C 1 8 : l pris seuls(r'?: 0,69, ETR : 0,04 ). Figure 7 Relationentrele rapport Cl6:0/C18:l et la fermetédu beurre (Hurtaud, non publié) z .+ /6 q 0.35 0.30 0.25 oo y=-0,020+0,128x o 12= 0,'17 = ETR 0,03 a o E 0.20 'a o o F q \o 6 0.15 0.r0 0.05 t2 R a p p oC r tl 6 : 0/ C l 8 : l 2.3.2. Des beurres 2.3.2.1. Texture La texture des beurresest définie par deux propriétésprincipales : la tartinabilité et la fermeté (Prenticecité par Yélez' Ruiz et al 1997).La tartinabilité est la propriétéphysique la plus importantepour le consommateur.Elle reflète l'état de disoersionentre les cristaux de matière grasseet la matière graise liquide et est souvent décrite par-des paramètresde résistancedu beurreà la déformation.Elle estjugée par la facilité d'étalementdu beurresur un biscuit ou sur un papier filtre mais ce test n'est pas standardisé.La fermeté est liée à la réponse structurale du beurre à une force externe ; elle représente I'aptitude élastique de la matière pour répondre à une force de compression.Quatre méthodesont été identifiées pour évaluer la fermeté du beurre : pénétration (mesure de la déformation du beurre à une force connue), découpe (mesure de la force de section d'un fil métalliquecoupant),extrusion (mesure de la force nécessaireau ptrssagedu beurre à travers un orifice), compression(mesurede la force nécessaireà I'enfoncementd'un capteurà une profondeurdéfinie). Parmi les 4 méthodes réferencées,la compression et I'extrusion sont actuellementles plus utiliséespour des raisonsde précision, reproductibilitéet simplicité (Vélez-Ruiz et al, 1997). Certains acides gras ont un effet spécifique sur la dureté et la tartinabilité des beurres.Une relation de type linéaire existe entre la fermeté du beurre et le pourcentageen acide palmitique (Cl6:0) (Cullinaneet al, 1984; Hurtaudnon publié).A partir de lait de mélange un travail réalisé dans différentes régions de France (Arilait, 1989) a montré que 3 acidesgras ont un rôle prédominant: I'acide palmitique(C16:0),I'acide stéarique(Cl8:0) et I'acide oléique(C18:l). Une augmentation de la teneuren acidepalmitiquecoupléeà une diminution desacidesgrascourtsentraîneune moindretartinabilité.Wood mis en évidenceunerelationde type et al ( 1975)ont également curvilinéaireentre Ia duretédu beurreà 4"C et le pourcentage d'acidelinoléique(C l8:2). La duretédu beunedécroîtde 12,9 à 0.1 kg/4cm2(taille de l'échantillonmesuré)quandla teneur e n C l 8 : 2 d e l a m a t i è r eg r a s s ep a s s ed e 1 , 8% à 2 1, 8 % . En pratique, les notions de dureté et de tartinabilité ont été à des valeurslimites d'acide oléiqueet palmitique. associées Un beurrçdont la teneuren acideoléiqueest inférieureà23 % et Ia teneur en acide palmitique supérieure à 30 9/o est Les mesuresde fermeté du beurre sont assezsimples à réaliser. Il faut toutefois être très vigilent sur les conditionsopératoires : températurede la pièce,hygrométrie,et surtouttempératurede l'échantillon.Des variationsde quelquesdegrésde la températurede l'échantillon peuvent entraînerdes variations aux points de la fermetéliéesessentiellement non-négligeables de fusion des acidesgras. Les mesuresde pénétrométriepeuvent être associéesà des paramètresd'appréciationde la tartinabilité par un jury de consommateurs(Tableau 5) (Arilait, 1989). Tableau 5 Relationentre I'appréciationde la tartinabilité par un jury de consommateurset une mesurede pénétrométrie (Arilait, 1989) Classificationpar le consommateur Mou Tartinable Critique Trop dur Pénétrométrie.kPa <80 8 0à l l 0 1 1 0 à1 7 0 > 170 2.3.2.2.Couleur La technique de mesure instrumentale de la couleur des beurresest identique à celle décrite pour les fromages.Les différencesde couleur mesuréesselon la nature des régimes distribuésaux animaux sont au moins aussi importantesque celles mesuréespour les fromages (Houssin et al, 2000) et ellesreflètentégalementla teneurdes laits en pigmentscaroténoides. La mesuredirecte de la couleur pourrait être une solution de remplacementà la déterminationde Ia teneur en caroténoides d'autantplus que celle-ci n'explique pas toujours les variations de couleur. CONCLUSION scientifiques sur leseffetsde I'alimentation Les connaissances sur la qualité des laits en vue de la transformationont progressé ces demières annéeset des techniques relativement simples d'emploi ont été développéespour caractériserplus R e n c. R e ch. Rum inants,2OO1,8 41 complètementles laits et les produits qui en sont issus.Les connaissancesacquises restent toutefois encore partielles notamment vis à vis de la composition fine des laiis et des caractéristiques_ sensorielleset technologiquesdes produits élaborés.Dans le contexteactueld'évolution des systèmesde productionet de segmentationdes marchés,l'améliorationdes connaissancesà ce niveau est indispensablepour aider les filières à raisonnercesévolutions.Ce travail nécessiteplus que jamais deséchangesétroitsentreles zootechnicienset ies teôhnologues. Ht-rmansen,J. E., Ostersen,S., Aaes,O., 1994.J. Dairy Res., 6l , 179-189 {od-eg_f" Coulon,J.B, Dulphy,J.P.,1985.Bull. 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