20110216-Figaro

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20110216-Figaro
Les médecins offrent leurs
services sur Internet
Mots clés : INTERNET, téléphone, santé
Par
Sandrine Cabut - le 16/02/2011
Des sociétés se développent pour proposer des conseils
médicaux en ligne ou par téléphone. Elles visent d'autres
prestations: suivi de maladies chroniques et même
consultations à distance.
Ils s'appellent Medecindirect, Wengo Santé ou encore Docteurclic et
Les consultations médicales à distance sont autorisées légalement depuis
proposent des informations et conseils médicaux par téléphone ou Internet,
quelques mois, mais ne sont pas encore effectives. Crédits photo : AFP
délivrés par des médecins. Si les consultations médicales à distance, autorisées
légalement depuis quelques mois, ne sont pas encore effectives, le créneau de la
télésanté est en plein essor en France. Avec, selon les opérateurs, des prestations et des coûts
variables. Ouvert depuis quelques jours, Wengo Santé offre ainsi de mettre en relation les particuliers
avec un médecin «7 jours sur 7 et 24 heures sur 24». Ce service est développé par Wengo, une
société spécialisée dans le conseil par téléphone, en partenariat avec H2AD, plate-forme médicalisée
de téléassistance et télésurveillance.
La prestation de conseil médical, uniquement téléphonique, est facturée 2,50 euros la minute. «La
durée moyenne de l'appel est de 5 à 10 minutes, et nous avons des questions diverses qui vont de
que signifie avoir des ganglions à qu'est ce qu'une leucémie à tricholeucocytes», assure le Dr Paul
Verdiel, président de H2AD, en insistant sur le fait qu'il s'agit d'informer, pas de se substituer à une
consultation médicale. Sa société développe progressivement d'autres services, principalement pour
faciliter le suivi de maladies chroniques à domicile, grâce à la transmission de données mesurées
par les patients (tension artérielle, glycémie…) aux professionnels de santé.
Créée en 2008, Medecindirect a une approche un peu différente. Pour l'instant, les prestations de
conseil sont uniquement accessibles sur Internet, via des plates-formes sécurisées. Des
communications par téléphone et webcam sont prévues. Les services sont proposés gratuitement à
des adhérents de mutuelles qui ont conclu un partenariat avec Medecindirect.
La société cherche aussi à passer des contrats avec des entreprises, qui en feraient bénéficier leurs
salariés. Pour les employeurs, l'intérêt est de diminuer l'absentéisme. Conseils avant un voyage,
demande d'informations pour préparer une consultation spécialisée, ou après celle-ci -pour préciser le
diagnostic posé ou le traitement prescrit-, les huit praticiens de Medecindirect font face à toutes
sortes de questions de médecine générale. «Nous privilégions la qualité, ce qui fait qu'une prestation
prend 30 à 40 minutes au médecin, avec plusieurs échanges d'e-mails», précise le Dr Frédéric
Dussauze, l'un des fondateurs de Medecindirect, en martelant qu'il ne s'agit pas d'entrer en
concurrence avec les médecins traitants mais de les épauler.
Code de déontologie
Même s'il n'y a ni consultation ni prescription, les syndicats de médecins sont assez réservés sur ces
initiatives. Et le Conseil de l'ordre des médecins veille au grain. «Les prestations de conseil engagent
la responsabilité des médecins , ils doivent respecter le code de déontologie et avoir un contrat en
responsabilité civile pour ces activités», rappelle son vice-président, le Dr Jacques Lucas, qui s'est
manifesté auprès des médecins de Wengo Santé, dont le premier communiqué de presse était
«ambigu». Les consultations médicales à distance ne sont, elles, par pour demain, et ne seront sans
doute pas généralisées.
«Le décret sur la télémédecine prévoit des conditions extrêmement précises, dans le cadre d'un
contrat national ou avec une agence régionale de santé», dit encore le Dr Lucas. Il plaide en tout cas
pour une mise en œuvre assez rapide d'un système d'ordonnances électroniques sécurisées, pour la
prescription de médicaments ou d'examens biologiques. «C'est un vrai besoin, et ce n'est pas très
compliqué», conclut-il.
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Par
Sandrine Cabut
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