Télécharger l`étude

Transcription

Télécharger l`étude

Espace collectif intergénérationnel
À Saint Josse-ten-Noode
«La grande Maison»
Etude réalisée pour la Commune De Saint Josse-ten-Noode
Rapport final
«On ne vieillit pas à force de grandir»
Anonyme
Saint Josse-ten-Noode, Mars 2008
Rédaction: Aïda Allouache
FORMEVILLE asbl - Association des Nouveaux Métiers de la Ville. Rue du Vallon 22 - 1210 Bruxelles
Téléphone : 02 218 13 74 – Fax : 02 218 10 21. E-mail : [email protected] - www.formeville.be
1
Table des matières
ESPACE COLLECTIF INTERGÉNÉRATIONNEL, OU LA GRANDE MAISON.....4
Préambule.............................................................................................4
Introduction...........................................................................................4
LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION................................................6
Vieillissement en Belgique
.....................................................................6
Espérance de vie en Belgique ...................................................................7
Vieillissement des personnes issues des diverses migrations
Vieillir à Saint-Josse-ten-Noode
...................7
.................................10
LA PRISE EN CHARGE DES PERSONNES ÂGÉES......................................13
Les maisons de repos et de soins
Les Centres de Jour
....................................................13
......................................................................13
Ce qui existe à Saint-Josse-ten-Noode.....................................................14
Le Home du CPAS
........................................................................14
La Maison de la Famille......................................................................14
Le Foyer Poste..................................................................................14
Le service de Prévention....................................................................14
La Maison Médicale du Nord (MMN).....................................................15
CRÉATION D’UN NOUVEL ESPACE COLLECTIF D’ACCUEIL DES AÎNÉS ET
DES ENFANTS........................................................................................16
Le concept............................................................................................16
Le Projet..............................................................................................16
Les finalités ........................................................................................17
Les Objectifs généraux
......................................................................17
Les Objectifs opérationnels
Les Publics cibles
..............................................................17
...............................................................18
Femmes migrantes et issues de l’immigration
.................................18
Les aînés.........................................................................................18
Les enfants......................................................................................19
La Méthode
La réciprocité
La valorisation des compétences
.................................................19
.............................................19
................................................20
2
Le Partenariat
..............................................................................20
Rôles des partenaires:
Evaluation
La Promotion
.......................................................................21
...................................................................................21
................................................................................21
LES ACTIVITES POTENTIELLES DE CET ESPACE.....................................22
Les activités génératrices d’emplois pour les femmes
..........................22
Des activités génératrices de revenus pour le projet
..........................22
Les activités au quotidien
.................................................................23
LA FAISABILITÉ DU PROJET..................................................................24
Les étapes du projet..............................................................................24
Première phase: mobiliser autour du projet à naître
............................25
Deuxième phase: la participation des femmes et des aînés
Troisième phase: Les actions à mener:
.................25
........................................25
RESULTATS ATTENDUS: TISSER DES LIENS SOCIAUX NOUVEAUX
26
LES ANNEXES........................................................................................27
Annexe Un: Le cahier des charges du projet..............................................27
Annexe Deux: La Liste des personnes et des institutions rencontrées
Annexe Trois: Les références et les lectures, bibliographie
Annexe Quatre: Le Projet Seniors de l’Asbl EVA
.....28
...................30
....................................31
3
ESPACE COLLECTIF INTERGÉNÉRATIONNEL, OU LA GRANDE
MAISON
Préambule
Cette étude entre dans le cadre d’une convention de partenariat entre Formeville asbl et
la Commune de Saint-Josse-ten-Noode. En mai 2007, Formeville asbl a signé une
convention portant sur deux études à faire sur la réalisation potentielle à la Commune de
Saint-Josse-ten-Noode des deux projets issus de notre recherche-action, réalisée avec
des femmes immigrées en 2005 et intitulée Dévoiler ses compétences, partager ses
savoir-faire. Le premier projet s’est décliné en une enquête de besoin en terme de
femmes relais à Saint Josse-ten-Noode.
Cette seconde étude concerne le projet d’Espace collectif intergénérationnel. C’est
un
projet qui a émergé du désir des femmes - que nous avions rencontrées - à vouloir venir
en aide aux personnes âgées.
Introduction
Pour rappel, un des objectifs de cette recherche-action était d’investiguer les pistes
d’emplois potentielles pour des femmes migrantes et issues de l’immigration sans
qualification professionnelle voire analphabètes mais possédant par ailleurs diverses
compétences et savoirs faire.
Nous avions entamé avec cette centaine de femmes, âgées de 25 à 60 ans, un travail de
réflexion sur leurs compétences et leur rapport au travail salarié. Si beaucoup d’entre
elles avaient vraiment envie d’avoir un emploi, au départ, elles n’imaginaient pas faire
autre chose que des travaux de nettoyage.
Mais quand nous les avons fait parler de ce qui avait du sens pour elles et au service de
quoi elles aimeraient mettre leur énergie de façon idéale, ce qui est ressorti de façon
générale, c’est l’intérêt qu’elles portent pour tout ce qui a trait à la solidarité entre les
gens et à l’aide aux personnes âgées.
Ces femmes ont exprimé leur souci pour les personnes âgées musulmanes de leur
entourage. Elles ont dit leurs craintes des maisons de repos classiques assimilées à des
dépôts où l’on abandonne ses proches. De plus, si un placement s’y avère nécessaire,
elles trouvent que ces établissements ne sont pas adaptés à leurs aînés par rapport aux
exigences alimentaires et à la pratique cultuelle.
Elles ont longuement expliqué leur sollicitude pour leurs aînés et leur besoin de restaurer
le lien entre les aînés et les petits enfants.
4
Avec leurs mots et leurs sentiments, leurs intérêts pour les personnes âgées et les
enfants, elles expriment on ne peut mieux la reliance
dans une société: celle qui se
réalise via la construction d’un projet collectif commun. Et n’est-ce pas à travers de tels
chantiers que peut se construire le vivre ensemble dans une société métissée et
multigénérationnelle?
C’est cela qui a fait émerger l’idée d’un projet d’espace collectif ouvert aux personnes
âgées et aux enfants et au service duquel elles pourraient travailler en y exerçant leurs
compétences. Elles pourraient y pratiquer ce qu’elles savent faire: recevoir, accueillir,
nourrir et gérer le ‘vivre ensemble’ entre aînés, enfants et femmes.
Avant de présenter ce projet plus en détail, cette étude se propose de faire un bref
panorama sur le vieillissement de la population dans le pays et au niveau communal à
Saint Josse.
Pour réaliser cette étude, nous avons rencontré toute une série d’intervenants sociaux et
de médico-sociaux qui travaillent à Saint Josse avec les personnes dites âgées et pour
lesquelles nous préférons utiliser dans ce document le terme d’aînés1.
1
Voir en annexe la liste et des personnes rencontrées et le descriptif de leurs organisations respectives
5
LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION
Vieillissement en Belgique
Si le vieillissement est un processus qui commence avec la naissance pour se terminer
avec la mort, la vieillesse est un état relatif dépendant de la situation sociale,
économique et psychologique de la personne. Selon que l’on soit malade ou bien portante, bien intégré-e socialement ou isolé-e, on se sentira plus ou moins vieux.
D’un point de vue statistique, il a été conventionnellement admis que la population âgée
comprend les personnes de 65 ans et plus.
La Belgique de 2030 devrait compter plus d’habitants âgés de plus de 65 ans que de
jeunes de moins de 20 ans. En effet, si en 2000 un belge sur six avait plus de 65 ans, en
2050 ce rapport passera à plus d’un belge sur quatre.
En 2050, la Belgique comptera alors 864 736 octogénaires, soit trois fois plus
qu’aujourd’hui. Le nombre de nonagénaires (261 600) aura été multiplié par 4,5. Et les
centenaires seront une banalité: 8 331 pour moins de 800 actuellement.
Perspectives de population 2000-2050 : vieillissement de la population, par groupe d'âge
2000
Belgique (tous les
groupes d'âge)
2010
2020
2030
2040
2
2050
10.280.670 10.529.690 10.723.828 10.894.288 10.964.632 10.952.581
60-69 ans
1.028.529
1.130.593
1.362.588
1.413.963
1.266.854
1.279.454
70-79 ans
844.096
834.571
956.634
1.180.825
1.250.582
1.143.512
80-89 ans
317.228
468.771
492.567
612.679
787.614
864.736
90-99 ans
58.591
68.073
113.555
131.264
189.597
261.600
100 ans et plus
967
1.886
2.487
4.256
5.131
8.331
967.266
999.702
1.031.056
1.063.102
1.088.846
1.106.362
60-69 ans
83.093
89.776
104.201
113.134
110.437
114.115
70-79 ans
76.474
64.685
72.624
86.825
95.817
94.976
80-89 ans
35.131
42.374
38.180
46.303
57.813
65.556
90-99 ans
7.587
7.868
10.439
10.404
14.414
19.090
100 ans et plus
180
290
321
409
413
617
Région de BruxellesCapitale (tous les
groupes d'âge)
2
Chiffres de l'Institut National de Statistiques
6
D’après le la direction générale Statistique et Information économique du SPF Economie il
y a 20 000 seniors en plus chaque année. Notre pays compte presque 2,4 millions de
personnes de plus de 60 ans. Le nombre de personnes très âgées (80 ans et plus)
connaît aussi une rapide augmentation: 8 000 en plus chaque année.
C’est dire qu’avec l’évolution de notre société et l’augmentation de l’espérance de vie, le
nombre d’aînés ira en grandissant chez nous. D’où l’importance de revisiter, voire de
changer nos attitudes face au vieillissement.
Espérance de vie en Belgique
En l’an 2000, l’espérance de vie était, chez nous, de 75 ans pour les hommes et de 81,5
ans pour les femmes. Soit une moyenne, pour la population, de 78,3 ans.
En 2050, cette espérance passera à 83,9 ans pour les hommes et à 88,9 ans pour les
femmes. Soit une moyenne générale de 86,4 ans. Parmi les + de 65 ans, on comptera en
2050 près de 40 % de personnes âgées de 80 ans et plus. Contre 22 % actuellement3.
Vieillissement des personnes issues des diverses migrations
Comme dans la population belge de souche, le nombre de personnes âgées augmente
aussi au sein des populations issues de l’immigration. Tous les indicateurs disponibles
signalent que ce nombre ne cessera de croître dans les années à avenir.
Et à ce propos l’étude, confiée à l’ULG et à l’Ulb par la Fondation Roi Baudouin 4, explore
toute une série de pistes d’interventions possibles pour accompagner cette évolution.
Les personnes d’origine étrangère, principalement les turcs et les marocains participent
désormais au vieillissement collectif. En effet, contrairement aux premières prévisions –
les leurs et celles du pays d’accueil - ces personnes ne retournent plus dans leur pays
d’origine. Même si pour la plupart, le projet migratoire était temporaire et devait se
solder par un retour, la réalité démontre l’inanité de ce mythe du retour.
Et ce pour diverses raisons, inhérentes entre autres au regroupement familial qui a
permis que naissent et grandissent ici leurs enfants.
Ces enfants, tout un gardant un lien avec le pays d’origine des parents, construisent leur
vie affective, sociale et économique en Belgique.
Leurs parents âgés se retrouvent souvent partagés entre leur désir de retour au pays et
le lien avec leur famille ici.
3
4
J.Pacolet, D.Deliège, C.Artoisenet, G.Cattaert, V.Coudron, X.Leroy, A.Peetermans, C.Swine, Vieillissement,
aide et soins de santé en Belgique., UCL, 2005.
M.Moulin, M.T. Casman, S. Carbonelle, D. Joly, Migrations et vieillissement, Rapport d'expertise, Fondation
Roi Baudoin, 2006.
7
S’ils retournent une partie de l’année là bas, certains se retrouvent déracinés dans un
pays et un environnement qui s’est transformé sans eux.
Quand ils restent ici, avec la retraite et les enfants qui ont quitté le nid familial, leur vie
change et pas toujours dans le sens de leurs attentes pour une fin de vie heureuse. Ce
qui dans tous les cas de figure leur fait vivre des situations assez compliquées et
difficiles. Et ce, à un âge de plus grande fragilité physique et mentale.
Du point de vue démographique, les experts expliquent que la pyramide des âges des
populations allochtones s’est transformée depuis une quinzaine d’années avec une nette
progression des classes d’âge de plus de 65 ans.
L’autre remarque d’importance est la féminisation de plus en plus forte au-delà de 60
ans.
«Cette double tendance à la féminisation et au vieillissement des populations
étrangères aura de plus en plus des conséquences au niveau de la gestion de
nos sociétés, spécialement en terme de structures d’accueil et d’intégration
pour les immigrants âgés, mais aussi de soin de santé et de protection
sociale».
Jusqu’à présent les politiques dites du troisième âge et celles de l’immigration, de
l’accueil et de l’intégration des populations migrantes étaient bien séparées. Nous
sommes aujourd’hui dans une société multiculturelle et multigénérationnelle qui doit
trouver
comment
agencer
dans
ses
politiques
l’interaction
entre
migration
et
vieillissement. Pour reprendre Nouzha Bensalah dans Paroles sur la diversité dans les
5
maisons de repos:
«Associer les réalités des maisons de repos et de l’immigration vivifie la
réflexion sur l’accompagnement des personnes âgées, pour en fin de compte
entrevoir des nouvelles perspectives et alternatives».
«… alors l’interculturalisme peut effectivement être ce projet commun, qui
n’est ni la culture dominante, ni la culture dominée, mais cette autre
perspective, celle de l’altérité, qui naît de la confrontation et du mouvement
qui nous lie et nous transforme au contact les uns des autres»
5
Nouzha BENSALAH, Diversités culturelles dans la Communauté française et évolution du regard sur
l’immigration. Contribution à l’Atelier du Jeudi du 3 octobre 2002 publiée dans L’Autre Parole, revue de
réflexion et de débats sur la littérature orale et les cultures populaires. Trimestriel numéro 12 (janv-mars
2003) publié par la Maison du Conte de Bruxelles-Capitale. Éditeur responsable Hamadi – 7d rue du RougeCloître – 1160 Bruxelles.)
8
«Vieillir dans un autre pays que celui d’origine est une réalité particulière à
entendre. Elle résonne aussi au-delà de sa singularité. Des besoins mis en
avant dépassent les frontières et les origines.»
On pense de façon générale que les aînés issus de l’immigration turque, africaine ou
maghrébine sont pris en charge par leurs familles.
Alors que la réalité des familles nucléaires a sonné le glas de la grande famille élargie à la
traditionnelle.
Les enfants mariés travailleurs ou pas même s’ils répugnent à placer leur parents dans
des maisons de repos, n’arrivent pas toujours à assumer leur prise en charge pour toute
une série de raisons. Ils en sont souvent très frustrés et culpabilisent de ne pas être à la
hauteur de ce qu’ils estiment devoir offrir à leur parents.
Les difficultés soit économiques, soit la lourdeur des soins à donner à un parent âgé
malade posent toute une série de difficultés qui vont de la méconnaissance des aides
potentielles existantes au rapport au corps du parent devenu moins bien portant.
Il ressort de l’étude réalisée par le Dr Vincent Litt pour la Maison Médicale du Nord, que
ce sont les filles ou les belles filles qui s’occupent en général du soin des aînés de la
famille6.
On relève aussi par ailleurs que la plupart des aînés vivant seuls voire isolés sont des
femmes.
6
Dr Litt, Cadre social d’un projet de lieu de vie pour les personnes âgées d’origine turque et
marocaine,Maison Médicale du Nord, novembre 2007.
9
Vieillir à Saint-Josse-ten-Noode
Si l’espérance de vie ne cesse de grimper en Belgique, Saint-Josse-ten-Noode est la
Commune de Belgique avec la moyenne d’âge la plus basse.
Les 20 communes dont la moyenne d'âge est la plus basse et la plus élevée (au 1 janvier
2006)
Les 20 communes dont la moyenne d'âge
Les 20 communes dont la moyenne d'âge est
est la plus basse
la plus élevée
1
Saint-Josse-ten-Noode
32,17
1
Koksijde
47,01
2
Etalle
34,37
2
Knokke-Heist
46,84
3
Attert
34,49
3
Herstappe
46,22
4
Schaerbeek
34,79
4
Blankenberge
45,76
5
Molenbeek-Saint-Jean
35,15
5
La Panne
45,67
6
Saint-Gilles
35,28
Les médecins de la Maison médicale se sont rendus compte au cours de leurs visites à
leurs patients âgés que ces derniers avaient pas mal de problèmes mais ne faisaient pas
appel aux services sociaux pouvant les aider. En général, ces personnes âgées ne font
appel qu’au médecin. Ils se méfient et se replient sur eux-mêmes. Ils n’ont plus recours
aux autres services sociaux.
La Maison médicale du Nord a délégué à Madame Valk, infirmière, la mission de faire un
suivi auprès de ces patients âgés. Une fois introduite par le médecin, Mme Valk reçoit par
après des appels à l’aide de ces personnes. La moitié de ses visites se font sur Saint
Josse, les autres sont sur Schaerbeek. Elle va leur rendre visite pour régler des histoires
de toutes sortes : de papiers divers, de paiement en retard de gaz, électricité.
«Il faut
monter des petits plans de paiement, ils n’ont plus de réserves,
organiser le budget, raconte –t-elle, il y a aussi des problèmes de famille avec
des enfants qui ne veulent pas payer pour mettre dans une maison de repos
car les pensions ne sont pas suffisantes. Quand le CPAS intervient, il reste à
peine un peu de monnaie comme argent de poche pour la personne âgée…»
La plupart de ces personnes sont des femmes, belges, âgées de 75 à 90 ans.
Francophones pour la plupart, beaucoup de ces personnes âgées se remettent à parler le
néerlandais de leur enfance ou de leur jeunesse. En effet, un certain nombre de ces
10
personnes vivant à Bruxelles, sont venues de Flandre il y a longtemps pour s’installer
comme indépendants ou petits commerçants. Ils ont pris l’habitude de parler le français
avec leurs enfants et les voisins. Le constat que fait Mme Valk est que maintenant,
devenues âgées, ces personnes reparlent le flamand et oublient le français.
«C’est très frappant, dit elle, ça pose question car si cela arrive aux flamands
ça va sûrement arriver aux marocains, turcs, africains quand ils seront très
âgés ils risquent de retomber dans leur langue maternelle».
«Pour moi c’est facile quand on me parle en flamand, je comprends et je
réponds dans la même langue mais pour mes collègues par exemple c’est
plus compliqué».
Madame Valk milite pour le maintien de ces personnes à domicile tant que c’est possible.
Elle pense que beaucoup de personnes âgées ont des problèmes à s’adapter quand ils
arrivent dans une maison de repos. Ils doivent s’habituer à partager des espaces, des
repas, voire la chambre. Il y a des horaires précis à respecter, tout cela vient chambouler
leur façon de vivre et leur fait perdre du pouvoir sur leur vie.
«Aussi longtemps qu’ils peuvent rester chez eux, je crois qu’il faut les aider à
rester; ils sont chef d’eux-mêmes, autonomes. Ceci dit, ce n’est pas évident
en même temps de les garder à la maison parce qu’ils souffrent beaucoup de
solitude. Même quand ils sont bien entourés par la famille, beaucoup sont
seuls la nuit ; beaucoup ont peur la nuit. La journée passe plus facilement».
Si le maintien à domicile semble une bonne solution, les services d’aides restent à
étoffer.
« Beaucoup de tâches dans ces menus services à rendre aux personnes âgées ne
requièrent pas le travail d’une infirmière: par exemple, donner un bain».
Pas mal d’autres situations se posent aussi: il
y en a qui ne savent plus allumer le
chauffage au début de l’hiver. Il faudrait organiser cela, faire à manger, passer les voir
le soir, aller balader le chien, donner à manger aux chats…
«C’est très difficile à avoir de l’aide pour cela car une aide familiale vient en
journée pour 4 h, dit-elle, on aurait besoin de services avec un peu plus de
flexibilité. »
11
Par ailleurs, il faut savoir qu’il n’est pas évident de rentrer dans la maison des personnes
âgées. Et parfois, même une aide familiale peut être ressentie comme assez intrusive:
elle va ranger, ouvrir les placards, fouiller. Il faut réfléchir dans l’idée de trouver le bon
moment pour introduire quelqu’un chez une personne âgée.
«Moi, j’ai l’impression qu’à partir d’un certain stade c’est presque impossible
d’introduire de nouvelles relations ; de faire de nouvelles relations, il faut s’y
prendre à temps avant qu’il ne soit trop tard, que les personnes âgées ne se
ferment à tout contact ou nouvelle relation. On devrait commencer plus tôt à
parler d’une aide familiale à domicile, bien avant qu’ils n’en aient besoin parce
que quand elle vient elle rentre dans leur intimité plus que moi. Car moi, je
m’installe, je les écoute, je ne touche à rien…
«Je m’occupe de leurs papiers à leur demande. On dit que c’est très difficile
pour les personnes âgées turques
ou marocaines de se déplacer au centre
bien qu’ils soient seuls à la maison. Mais je connais une dame russe qui
pleure de solitude alors qu’elle habite tout près du foyer Liedekerke de Saint
Josse. Elle ne veut pas y aller, elle trouve qu’elle ne mange pas très
proprement et elle préfère manger toute seule. Elle est arrivée pendant la
guerre, mariée avec un belge qu’elle a rencontré en Allemagne.
Elle a toujours habité ce quartier où elle connaît tout plein de gens. Sortir de
son appartement, elle ne veut plus pour un tas de raisons.
«J’ai rendu visite à une autre femme dans une maison de repos. Avant elle
était très coquette. Là, on lui a coupé les cheveux à la garçonne sans lui
demander son avis.
On lave les vêtements ensemble et on leur remet au hasard … Elle ne se
sentait pas bien, elle me disait ‘ je me sens dans une prison’…certes, on s’en
occupe, tout est propre mais elle me dit je ne me reconnais plus dans la
glace, je n’ose plus me regarder».
12
LA PRISE EN CHARGE DES PERSONNES ÂGÉES
Les maisons de repos et de soins
Lorsque les services à domicile ne suffisent plus et que la vie chez soi devient impossible,
les maisons de repos peuvent accueillir la personne. Elles assurent le logement,
l’entretien, l’aide aux actes de la vie journalière. Si les soins à prodiguer sont plus lourds,
les maisons de repos et de soins offrent un encadrement médical et infirmier adapté.
Les Centres de Jour
Les centres de jour et les centres de soins de jour sont des structures alternatives
d'accueil qui ont pour but d'apporter aux personnes âgées nécessitant des soins le
soutien nécessaire pour qu'elles puissent rester à domicile.
L'objectif de ces centres est de prendre en charge ces personnes pendant la journée afin
de retarder les placements en maison de repos, d'éviter ou d'abréger les hospitalisations
et de faciliter la récupération d'autonomie après une maladie. Ils aident la personne âgée
à maintenir son autonomie afin de lui permettre de rester le plus longtemps possible
dans son environnement familier et d'y être soignée le cas échéant.
Les centres de soins de jour ont une fonction d'accueil personnalisé, d'orientation
médicale et de réadaptation physique, mentale et sociale. Cela implique une offre d'aide
et de services variée: mise sur pied d'activités diverses telles que jeux de société,
ateliers
créatifs,
ateliers
d'expression,
gymnastique,
promenades,
consultations
médicales, service de repas, service de transport… Une série de professionnels peuvent
être actifs dans ces centres de soins de jour: assistant social, médecin, aide-sanitaire,
animateur...
Ces centres proposent des services d’aides à domicile: soutien dans divers secteurs:
toilette, repas, nettoyage, courses.
Les Services d’Aide aux Familles et aux Personnes Âgées (SAFPA) dirigent vers ceux qui
en expriment le besoin des aides familiales. Ces services sont soit privés soit publics.
Après une entrevue avec l’assistant(e) social(e), et les besoins définis, une contribution
financière, variable selon les services demandés et selon le budget disponible, est
demandée à la personne sollicitant le service. L’aide familiale est agréée par la
Commission communautaire française et doit avoir suivi une formation spécialisée.
13
Ce qui existe à Saint-Josse-ten-Noode
Sur le territoire communal, on trouve des maisons de repos, un centre de jour et des
services d’aide à domicile.
Le Home du CPAS
En plus des maisons de repos privées, le CPAS gère une maison de repos qui existe
depuis 1976. Elle accueille les personnes âgées de plus de 60 ans qui ne peuvent plus
vivre chez elles. Avec 147 lits offerts, elle compte une centaine de travailleurs entre
personnel administratif, soignant et de cuisine. Près de 70% des pensionnaires sont
invalides. Leur origine est surtout européenne avec moins de 5 personnes d’origine
turque et marocaine.
La Maison de la Famille
Communément appelé Foyer Lierdekerke, c’est une asbl paracommunale qui offre des
repas sur place et des services d’aide à domicile. La plupart des bénéficiaires de ses
services sont des personnes belges ou d’origine européenne. il y a 4 personnes qui y
travaillent.
Le Foyer Poste
S’il fut un temps considéré comme un centre de jour pour les personnes âgées, cet
espace ne semble plus remplir cette mission à 100%. Même s’il reste encore quelques
personnes âgées qui viennent y manger, ses activités se sont plutôt réorientées vers un
public de femmes migrantes de tout âge. Visites, sorties, activités festives, piscine
permettent à son public de se rencontrer et d’échanger avec d’autres associations
partenaires. Au niveau du personnel, il y a 4 personnes pour assurer les différentes
fonctions d’animation, d’intendance et du service repas.
Le service de Prévention
Le Service de Prévention de la Commune a détaché une personne pour s’occuper
spécifiquement des personnes âgées. Il s’agit de Madame Hanane Yahou qui oeuvre pour
renouer le lien avec les personnes âgées de plus de 65 ans et vivant sur le territoire de
Saint Josse. Partant de la liste du registre communal, elle leur téléphone régulièrement
pour prendre de leurs nouvelles.
14
«Il faut aller les chercher. Au début, ils avaient peur, mais quand je leur
explique le projet et où je travaille ça va …».
Certains sont isolés, d’autres malades, d’autres ne nettoient plus chez eux (plus la force,
ni la motivation)… Elle fait des visites à domicile, organise des goûters ou des repas
collectifs pour les faire sortir de chez elles, de leur « périmètre de sécurité ». Elle assure,
bien sûr le transport pour ceux qui ne savent plus se déplacer, soit par invalidité soit par
rupture de lien social. Elle leur fait aussi la surprise d’un gâteau d’anniversaire dont elle
est parfois la seule à se souvenir…
La Maison Médicale du Nord (MMN)
La MMN fonctionne au forfait c'est-à-dire que ses clients s’inscrivent chez elle et que
leurs mutuelles lui verse un forfait mensuel pour les personnes inscrites. Organisée en
asbl, la MMN dégage des ressources qu’elle veut investir dans de nouveaux projets.
Cela fait plusieurs années qu’à la Maison médicale du Nord l’équipe avait constaté qu’il y
avait un problème de solitude voire d’isolement de personnes âgées turques et
marocaines.
Parmi elles, il y a une majorité de femmes divorcées, veuves ou dont les enfants
travaillent.
Néanmoins, ces personnes ne veulent pas aller dans les maisons de repos et leurs
familles trouvent que les conditions de vie dans ces lieux sont inacceptables.
Préoccupés par ce décrochage social, l’équipe réfléchit depuis un certain temps à l’idée
d’un projet d’habitat novateur pour des personnes âgées d’origine turques et marocaines.
En septembre 2006, la Maison médicale du Nord a commandité une étude au Dr Litt sur
le cadre social d’un lieu de vie pour les personnes âgées turques et marocaines.
Pour faire son étude le docteur Litt a rencontré une douzaine de personnes âgées de plus
de 75 ans, plus ou moins autonomes. Il s’est entretenu avec leurs familles. Il a pu ainsi
constater que les personnes issues de l’immigration rechignent à placer leurs parents
dans les maisons de repos et que, d'autre part, ce sont les filles et les belles filles qui
s’occupent principalement des parents âgés.
15
CRÉATION D’UN NOUVEL ESPACE COLLECTIF D’ACCUEIL DES
AÎNÉS ET DES ENFANTS
Le concept
Le fait de parler en termes d’espace collectif au lieu de centre est un choix conceptuel. En
effet, la notion d’espace, même si elle est vague ou vaste ouvre sur un lieu de vie investi
par les femmes, les aînés et les enfants. Cet espace, ils vont se l’approprier et l’habiter
de leurs désirs, de leurs mouvements et de toutes les interactions qui peuplent une
grande maison.
A l’instar des maisons traditionnelles africaines, maghrébines ou de l’animation qui
régnait dans une place de village d’antan d’ici ou d’ailleurs… Alors que le terme
« centre » fort usité par ailleurs dans le social comme dans le domaine commercial
(centre médical, centre commercial etc) organise ou propose des services à ce qui a été
repéré comme un problème ou une problématique. C’est nous explique Ariel Perez 7, un
modèle où l’intervention se base sur une perception univoque de problèmes.
«Un ‘centre’ externe à la communauté organise des prestations pour les
membres de cette communauté. Dans ce modèle, l’interculturalité, la
participation et la communication sont des stratégies d’intervention collées
aux objectifs de l’institution d’appui….En général la communauté est vu au
travers de ses problèmes dont on élabore une définition par les critères du
’centre’ en position externe» (réf. à l'étude du Dr Litt)
Le Projet
C’est un espace collectif, animé par des femmes migrantes et des aînés qui partagent
avec des plus jeunes et des enfants leurs compétences et l’expérience de leur parcours
de vie.
Ils/elles se rencontrent, se racontent, s’acceptent et s’admettent comme citoyen-ne-s à
part entière. Ils/elles sont capables de mettre leurs énergies ensemble au service de
leurs besoins spécifiques et de ceux de la collectivité, du quartier dans lequel ils/elles
vivent. Ils/elles vont inventer ensemble leur vivre ensemble.
7 Sociologue bolivien, auteur de l'étude Principos del CPC-ARU, Construccion y Planification desde la
Comunicacion, Documento institutional, 2007
16
Cet espace alternatif fonctionnerait sur base des compétences de femmes migrantes,
reconnues via des emplois à créer pour elles. Elles seraient avec les aînés le cœur de ce
projet: de la conception à la réalisation et à l’animation.
Les finalités
1. Impulser de nouvelles dynamiques intergénérationnelles et interculturelles - ce
terme étant compris ici autant dans le sens d’origine ethnique que dans le sens
de cultures différentes selon les classes d’âge – enfants – jeunes – femmes personnes âgées.
2. Valoriser les savoirs faire traditionnels des femmes migrantes et la reconnaissance
de leurs compétences ainsi que celles des personnes âgées.
3. Permettre aux personnes âgées de s'approprier une autre vision de leur statut:
sortir du «je suis vieux et inutile» pour aller vers «je suis vieux et j’ai des choses
à transmettre. Je suis utile aux autres et à la société».
4. Promouvoir une vision positive du troisième âge.
5. Promouvoir les apports de la diversité des origines culturelles et générationnelles.
Les Objectifs généraux
1. Faire croiser au quotidien des femmes migrantes, des aînés et des plus jeunes,
personnes d’âges différents qui s’expriment au travers d'activités diverses qu’elles
proposent et animent.
2. Permettre à ces personnes de bénéficier de formations diverses et adaptées pour
leur permettre de rendre viable le projet (formations à la gestion, à la
communication, à l’animation, etc.).
3. Faciliter l'insertion socioprofessionnelle de femmes migrantes n’entrant pas dans
les politiques d’emploi traditionnelles.
4. Créer un espace collectif solidaire et convivial innovant dans la ville.
Les Objectifs opérationnels
1. Concevoir
cet
espace
intergénérationnel:
son
mode
de
gestion
et
son
fonctionnement.
2. Clarifier le rôle des femmes et des personnes âgées, ainsi que les modalités de
leur participation au projet : dans son animation et son rayonnement
social et
culturel.
17
3. Sensibiliser les femmes ou les aînés à la nécessité de se former pour
professionnaliser certaines des compétences et savoirs faire acquis au sein de la
famille, de sa profession ou comme hobby
4. Sélectionner 2 groupes porteurs du projet :un groupe de femmes et un groupe
d’aînés.
5. Monter un plan d’action précis pour la réalisation du projet.
Les Publics cibles
Femmes migrantes et issues de l’immigration
Il s’agit des femmes migrantes et issues de l’immigration âgées de 30 à
60 ans, de
diverses origines géographiques et culturelles: africaines, maghrébines, européennes et
latino, peu scolarisées et non diplômées. Elles sont mères au foyer ou possèdent des
diplômes professionnels qui ne sont pas reconnus en Belgique.
Dans cet espace, elles vont valoriser leurs compétences et savoirs faire acquis dans le
giron familial. Ces savoirs faire reconnus et rendus visibles au service d’un projet utile à
la collectivité devraient battre en brèche certains préjugés considérant ces femmes
comme des femmes soumises, incultes et non impliquées dans la vie sociale.
Dans ce projet, elles vont montrer qu’elles peuvent aussi être actrices et conscientes des
enjeux d’une société multiculturelle. Ce lieu sera un moyen d’expérimenter leurs savoirs
faire pour démontrer leur potentiel à retisser les relations sociales et culturelles entre les
générations.
Les femmes vont inventer les modalités du vivre ensemble dans cet espace: comment
elles vont y accueillir les personnes âgées et les enfants; comment elles vont organiser
les activités et les interactions entre ses divers usagers…. Elles en sont les premières
bénéficiaires dans la mesure où elles vont y créer leurs emplois pour certaines d’entre
elles.
Les aînés
Ce sont des hommes et des femmes âgé-e-s de plus de 60 ans, valides. Dans cet espace,
ils/elles verront valorisés leurs savoirs acquis et pourront ainsi offrir un échange à des
enfants à partir de leurs diverses expériences de vie. ls/elles vont se raconter aux
enfants, expliquer leurs expériences, leurs choix de vie… voire s’assumer comme
référents pour des plus jeunes.
18
Ils bénéficient d’activités et de services (repas, soins esthétiques etc.) tout en gérant,
animant et encadrant cet espace avec les femmes. Ils
proposent des ateliers divers
selon leurs compétences (musique, contes, mémoires et comment on vivait autrefois..
etc.) en réalisant un service de 'Guidance’ des plus jeunes.
Les enfants
Ce sont les petits enfants des femmes travaillant sur le projet qui auront un accès
prioritaire aux activités de l'Espace collectif intergénérationnel. Mais l’idée serait ensuite
de permettre à d’autres enfants du quartier d'y venir.
Le projet offre à ces enfants un encadrement qui leur permet l’expression de leurs
ressources et le contact avec des aînés. Ainsi, ils pourront développer leurs capacités de
solidarité envers leurs aînés au sein de cet espace mais aussi de façon générale en
dehors dans la rue et le quartier.
Ils/elles bénéficieront du retour d’expériences des aînés (aide aux devoirs, initiations à la
musique etc.) et de cet espace, en tant que lieu d’expression, de jeux et d’apprentissage.
Ils/elles auront la possibilité de redécouvrir les personnes âgées comme une ressource
tout en faisant bénéficier les autres de leur vitalité, rires et 'bain de jouvence'.
La Méthode
Il serait pertinent de privilégier une démarche participative pour associer effectivement
les femmes et les ainés à l’élaboration et à la construction du projet.
La réciprocité
La réciprocité est la donne principale du fonctionnement de ce projet dans la mesure où
les membres bénéficiaires du centre sont à la fois donneurs et receveurs de services.
Ils se rencontrent quotidiennement autour des activités proposées: chacun et chacune
bénéficie d’un service et propose aussi une activité ou un atelier. Des relations croisées
se créent.
Il devrait y avoir un réel échange où la personne se reconnaît aussi comme agissante et
pas juste consommatrice d’un service offert.
Il y a la reconnaissance offerte aux savoirs et compétences des aînés qui tout en
bénéficiant des services des femmes, leur offrent aussi ainsi qu’aux plus jeunes des
ateliers d’initiation divers où ils dévoilent leurs expériences de vie.
19
La valorisation des compétences
L'Espace intergénérationnel est un lieu où se reconnaître pour soi-même et dans la
relation avec l'Autre, à travers les activités porteuses de savoirs faire et de savoirs être,
compétences et expériences des uns et des autres.
Le projet contribue ainsi à une valorisation de l’expérience, du potentiel et des talents
des aînés et des femmes.
Il est basé sur la valorisation de l’expérience de vie autant professionnelle que des
talents.
Les aînés vont exprimer ce potentiel et démontrer leurs talents via les ateliers qu’ils vont
offrir aux plus jeunes. Cet espace se veut:
1. un lieu d’expression et de transmission de la mémoire des aînés: contes,
expériences professionnelles, hobby, passions et vécus singuliers.
2. un centre de rayonnement: via le répertoriage des expériences de vies, des
compétences et divers savoirs faire des personnes âgées un réservoir d’idées,
d’ateliers possibles avec des propositions d’activités.
Cet espace peut proposer de vivre sa vieillesse autrement, comme étant un âge riche
d’enseignements à partager.
Afin de sortir du prisme conventionnel du ‘jeunisme’ environnant de notre société de
consommation qui a tendance à jeter ce qu’elle considère inutile.
L’ambition étant de travailler à la déstigmatisation du statut de ‘vieux’.
Le Partenariat
Les partenaires impliqués dans la mise en œuvre du projet pourraient être les
associations de première ligne qui travaillent avec les ainés et celles qui font de
l’alphabétisation de femmes et du suivi social sur la Commune de Saint-Josse-ten-Noode.
Les principaux partenaires seront ceux avec qui nous avons travaillé lors de la recherche
«Y a-t-il un besoin en terme de femmes relais à Saint Josse?» en 2007 ainsi que toute
association ou institution intéressée par le résultat de ce travail.
Le
postulat
étant
de
constituer
une
plateforme
de
diverses
associations
pour
marrainer/parrainer le projet naissant.
Le partenariat est basé sur des conventions.
Cette plateforme étant le creuset de collaboration entres les asbl du partenariat porteur
et restant ouverte à des partenariats extérieurs en synergie pour servir le projet.
Il y aura aussi la mise en place d’un comité de pilotage de suivi et de soutien du projet
20
Rôles des partenaires:
Formeville asbl peut assurer le suivi et l’accompagnement du projet.
La Cellule Cohésion Sociale-Egalité de Chances avec l'appui du Service de Prévention de
la Commune constituent les partenaires porteurs du projet.
Les asbl de première ligne de Saint Josse ainsi que le Foyer Poste et la
Maison de la
Familles asbl auraient pour mission dans ce partenariat de :

Organiser des rencontres avec les femmes et les aînés.

Mettre à disposition des locaux sur place pour ces rencontres.

Mobiliser les femmes et les aînés parmi leur public.

Faire fonction de «relais» auprès de leurs partenaires

Relayer auprès de leur public les activités futures de cet espace intergénérationnel
à mettre en œuvre.
Evaluation
Au niveau des méthodes d’évaluation, le projet sera évalué par le suivi des actions au fur
et à mesure de sa progression.
A chaque étape, il y aura une vérification pour voir s'il poursuit les objectifs généraux de
départ.
Des méthodes et techniques plus fines pourront être proposées quand le projet entrera
en phase de faisabilité et selon un plan d’actions plus précis.
La Promotion
Publication d’un document ‘traces’, présentant le projet et son histoire et qui pourrait
servir à la mise en place d’autres centres basés sur la même démarche.
Conférences d’information et de diffusion des résultats du projet: pour présenter
projet aux associations et aux politiques et acteurs du secteur senior,
le
Femmes
migrantes et enfants.
Lieu: à Formeville asbl ou ailleurs à voir à préciser….
Un site internet. Presse locale : écrite et tv/radio.
21
LES ACTIVITES POTENTIELLES DE CET ESPACE
Les activités génératrices d’emplois pour les femmes
En tant qu’employées salariées, les femmes migrantes assurent l'exécution de certains
travaux à l'intérieur de l'Espace collectif et intergénérationnel, entre autres : sa
coordination générale, le maintien en état des lieux (électricité; plomberie, bricolage), la
préparation des repas et des goûters, l'organisation logistique de la maison, le nettoyage
des lieux.
Des activités génératrices de revenus pour le projet
A ce propos, il est important de signaler que ces activités –qui existent déjà dans
d’autres structures- viendraient en sus du cœur du projet dont l’essentiel est l’élaboration
d’une relation de confiance entre femmes, aînés et enfants. Cette relation est établie sur
base d’échanges interculturels lors des ateliers offerts par les aînés aux femmes et aux
enfants et ceux donnés par les femmes aux aînés.
La vision du projet étant de créer un espace alternatif où se rencontrent et vivent
ensemble des femmes, des enfants et des aînés de différents horizons et de différentes
cultures.
Au sein de l'Espace public collectif et intergénérationnel pourront se développer plusieurs
services de proximité, entre autres:

un service traiteur pour événements, commémoration, fêtes communautaires et
religieuses, un service traiteur de plats halal pour diverses institutions,

un service de repas à domicile aux personnes âgées invalides ou malade dans le
quartier,

des ateliers d’apprentissage des cuisines du monde (formation et partage),

des services de nettoyage, repassage, ménage chez les personnes âgées,

des visites à domicile, petites réparations, faire les courses,

des ateliers de résolution pacifique des conflits, comme ceux du voisinage par
exemple.

un service de télésurveillance (par téléphone) des personnes âgées seules,

des ateliers audio-visuels pour filmer, enregistrer tous les événements de cet
Espace, du quartier et de la vie des voisins qui le souhaitent.
22
Les activités au quotidien
Cet Espace public proposera un certain nombre d'activités au quotidien, menées et
ouvertes à tout-e-s ses participant-e-s, entre autres:
1. des rencontres thématiques avec les personnes âgées et les enfants pour leur
raconter des histoires d’autrefois. Comment ils/elles ont vécu leur enfance, les
valeurs du temps d’avant.
2. Fêter les divers événements importants de la vie des gens du quartier: Pâques,
Ramadan, Aïd, Noël, Halloween etc.
3. Accueil des petits enfants : garderie tenue par des femmes formées pour cela.
4. Activités pour les enfants et les personnes âgés ensemble : peinture, tissage et
artisanat de diverses origines.
5. Atelier de coiffure et de soins esthétiques : visage, corps, manucure, pédicure.
6. atelier jardinage : arbres et fleurs, légumes et maraîchage.
7. Atelier d’accueil, d’écoute et de parole.
8. Atelier mémoire pour collecter et enregistrer les « mémoires » des personnes qui
vivent dans l’Espace.
9. Ateliers de formations destinés aux femmes et aux aînés : communication, audio
visuel, écoute active, médiation, etc.
10. Sorties diverses dans des lieux extérieurs.
23
LA FAISABILITÉ DU PROJET
Pour mettre en place ce projet, le choix du lieu est important.
Idéalement, il devrait être spacieux avec un jardin où l’on pourrait développer un projet
de petit potager qui pourrait donner lieu à des ateliers de jardinage et de culture de
légumes biologiques.
Les aînés et les femmes ayant dans leur vie ailleurs appris à cultiver la terre pourrait y
transmettre leur savoir faire, de quoi initier non seulement des petits enfants à la culture
potagère mais aussi de quoi plus tard réaliser certains repas offerts.
Sur Saint Josse plusieurs scénarii sont possibles:
1. soit on reprend un espace déjà existant qu’il faudra réaménager et adapter
au nouveau projet
2. Soit on dispose d’un nouvel espace, dans lequel on pourrait lancer le projet
sur de nouvelles bases.
Les étapes du projet
Il va falloir d’abord susciter l’adhésion des femmes migrantes et des ainés à ce projet.
Leur participation active à la conception des actions et de l’animation de ce centre est
décisive.
Le même type de démarche participative devra être appliqué au travail avec les femmes
migrantes et avec les aînés. Une fois constitué un groupe d’aînés intéressés par la mise
en place d’un tel projet, il faudra entamer un travail de concertation sur ce projet avec
eux pour qu’ils se l’approprient et y mettent aussi leur grain de sel dans sa conception.
Après avoir sélectionné les deux groupes porteurs de ce projet, celui des femmes des
aînés, il va falloir identifier avec
les aînés leurs compétences et savoirs faire, les
répertorier puis en constituer un réservoir d’activités potentielles.
On devra créer une banque de données de ces diverses compétences et savoirs faire qui
pourront se décliner en de multiples ateliers offerts aux plus jeunes.
Pour parrainer et marrainer le projet, il est nécessaire que soit mise en place une
plateforme d’associations intéressées par la réalisation du projet et qui acceptent de
collaborer en synergie pour porter ce projet jusqu’à sa création et soutenir son
développement par après. Le montage du projet devrait se décliner en trois phases.
24
Première phase: mobiliser autour du projet à naître
1. Amener les résultats de la Recherche Action Fipi 2004 aux diverses associations
partenaires.
2. Les asbl en contact avec un public de femmes migrantes et de personnes âgées +
FV vont présenter à leur public le projet et les accompagner dans son
appropriation.
3.
Rencontres avec tous les partenaires puis leur public: Femmes et personnes
âgées.
4.
Constitution du Réseaux
porteur (d’acteurs sur le terrain et partenaires
potentiels)
Deuxième phase: la participation des femmes et des aînés
1. Sélectionner un groupe porteur de femmes
2. Rencontrer ces femmes pour les réunions de travail de réflexion et de conception
du projet.
3. Informer les femmes sur les institutions publiques et les modes de financements
des projets utiles à la société.
4. Visiter des lieux et des projets intergénérationnels
Troisième phase: Les actions à mener:
1. Elaborer un cahier des charges sur les compétences nécessaires et les
conditions requises pour la réalisation et la gestion d’un tel centre.
2. Clarifier les contenus de missions et les niveaux de délégation : qui fait quoi.
3. Organiser des formations sur:
o
le fonctionnement des institutions;
o
le montage d’un projet: de son financement à sa gestion;
o
la conduite de réunion
o
la Communication
o
Comment communiquer sur le projet.
4. Installer un comité de pilotage du projet
25
RESULTATS ATTENDUS: TISSER DES LIENS SOCIAUX
NOUVEAUX
Les relations qui vont se nouer entre femmes, aînés et enfants, au travers des ateliers et
des divers services devraient pouvoir se relayer à l’extérieur.
Notre postulat est que ces rencontres au sein de ce lieu vont nécessairement avoir des
répercussions en dehors, dans la rue, dans le quartier. Les gens ne vont plus s’ignorer,
les aînés qui rencontrent les enfants dans la rue vont les reconnaître.
Se parler, se saluer, se dire bonjour : cela va renouer les liens entre enfants personnes
âgées,
femmes
migrantes.
Des
relations
vont
naître,
voire
se
développer.
Le
développement de liens personnels entre les uns et les autres devrait aider à ce que se
tissent des relations sociales nouvelles dans le quartier.
26
LES ANNEXES
Annexe Un: Le cahier des charges du projet
1. Redéfinir les objectifs et les actions du projet sur base du présent rapport.
2. Préciser les critères, le choix du lieu.
3. Prévoir les aménagements nécessaires.
4. Elaborer le montage financier du projet sur base des différentes phases de son
développement.
5. Définir la composition de l’espace : espaces communs, cuisines, bureaux, ateliers
etc.
6. Identifier des travaux à faire et des divers corps de métiers.
7. Repérer les partenaires privés, publics et autres entreprises devant intervenir
dans les travaux.
8. Définir le suivi des chantiers et par qui il sera fait.
9. Evaluer les achats de mobilier et d’équipements ou la récupération de matériels et
où ?
10. Mobiliser autour du projet dans le tissu associatif à Saint Josse.
11. Constituer un partenariat porteur du porteur du projet avec intervention de
chaque partenaire selon ses missions et compétences.
12. Définir le suivi et l’accompagnement du projet.
13. Constituer un comité de pilotage du projet.
14. Finaliser le profil de poste de la personne responsable de la coordination de cet
espace collectif intergénérationnel.
27
Annexe Deux: La Liste des personnes et des institutions rencontrées
Madame Hanane Yahhou
Rue de la Limite, 2
1210 – Saint Josse
Madame Montoisy
Rue de Liedekerke, 112
1210 Saint-Josse-ten-Noode
Madame Othmani Zohra
Rue Saint François, 49
1210 Saint Josse
Madame N’Yembo Françoise
Maison de repos et de soins
Dr Thiran
Président du CA de la
Maison Médicale du Nord
Madame Valk
Maison Médicale Botanique
Rue de l'union, 4
1210 Bruxelles
Dr Litt Vincent
Santé Publique
Rue Cochige, 9
1360 – Perwez
Madame Linda Struelens
Rue Lieds, 26/27
1030 Bruxelles
28
La Maison Médicale du Nord
Rue des Palais 10,
1030 Bruxelles
Asbl Eva- Emancipatie via arbeid
Liedstraat, 27/29
1030 Bruxelles
EVA est une organisation de développement et de soutien de projets. Elle travaille à
l'intégration socioéconomique de groupes défavorisés via la création d'emplois adaptés et
durables pour des chômeurs de longue durée. L’asbl lance elle-même des projets
d'emploi, et travaille aussi avec des partenaires ayant les mêmes principes. EVA se
concentre sur la dernière phase du parcours d'insertion: l'accès au marché de l'emploi.
Aksent Asbl
Liedstraat, 27/29
1030 Bruxelles
Aksent est un centre de service qui offre un lieu de discussions, d’échanges ainsi que
des services d’aide à domicile complémentaire.
Centre gériatrique de Saint Josse
Rue de la Cible, 5
1210 – Saint Josse
Le Foyer Poste
Rue Saint François, 49
1210 Saint Josse
Maison de la famille asbl
Rue de Liedekerke, 112
1210- Saint Josse
29
Annexe Trois: Les références et les lectures, bibliographie
−
Dr Litt, Cadre social d’un projet de lieu de vie pour les personnes âgées d’origine
turque et marocaine, Maison Médicale du Nord, novembre 2007.
−
J.Pacolet, D.Deliège, C.Artoisenet, G.Cattaert, V.Coudron, X.Leroy, A.Peetermans,
C.Swine, Vieillissement, aide et soins de santé en Belgique, UCL, mars 2005.
−
M.Moulin, M.T. Casman, S. Carbonelle, D. Joly, Migrations et vieillissement, Rapport
d'expertise, Fondation Roi Baudoin, 2006.
−
Nouzha BENSALAH, Diversités culturelles dans la Communauté française et évolution
du regard sur l’immigration. Contribution à l’Atelier du Jeudi du 3 octobre 2002
publiée dans L’Autre Parole, revue de réflexion et de débats sur la littérature orale et
les cultures populaires. Trimestriel numéro 12 (janv-mars 2003), Maison du Conte de
Bruxelles-Capitale, éditeur responsable Hamadi
−
Agenda Interculturel, Janvier 2008, Du neuf avec les vieux
−
Gériatrie et bio danza: Une proposition de bien-être pour la personne âgée
www.biodanza-paula.org/vieux.html
−
INS, chiffres de l’Institut national de Statistiques, Economie PME, classes moyennes
et énergie www.statbel.fgov.be/home_fr.asp
30
Annexe Quatre: Le Projet Seniors de l’Asbl EVA
EVA a, jusqu'à présent, développé les projets suivants:
- Elmer: un accueil multifonctions pour enfants situés en deux endroits à Bruxelles;
- De Buiteling: un accueil extrascolaire qui reçoit les enfants dans trois écoles
bruxelloises -- - Un atelier informatique situé dans le quartier populaire de Cureghem à Anderlecht;
- ELAN, un projet Horeca situé à la rue du Progrès.
Les projets d’EVA a.s.b.l. ont
montré à maintes reprises que la combinaison d’une
prestation de services de qualité peut aller de pair avec la création d’emploi pour des
groupes dits à risque.
EVA prépare un nouveau projet dont l'objectif est d'organiser, à partir d'un centre de
services, des aides à domicile complémentaires pour les personnes âgées pauvres de
Schaerbeek.
Projet "Seniors" de l’asbl EVA
«EVA a.s.b.l. a organisé le 14 juin 2007, en étroite coopération avec Aksent, une aprèsmidi d’étude pendant laquelle on a essayé, via une méthode participative, de répertorier
les problèmes, les lacunes et les difficultés de la vie quotidienne des personnes âgées à
Schaerbeek. Sur la base de cette analyse, nous cherchons à formuler des solutions
réalistes.
Le fil rouge à travers les discussions est que les faibles retraites empêchent les
personnes âgées à Schaerbeek de vivre une existence de qualité, dans le confort
nécessaire. Dès qu’une personne âgée devient infirme, la pression sur la famille est très
grande et souvent cette pression est d’ordre financier. Quand les personnes sont isolées,
le danger de marginalité est réel.
Une autre thématique revient constamment, c’est celle de l’importance du contact
intergénérationnel. Ainsi que l’appel au respect du rôle et de l’importance des personnes
âgées et à la valorisation de leur savoir et de leurs compétences. Tout le monde souligne
l’importance de se battre contre l’isolement des personnes âgées, contre l’idée d être
inutile. Il faut que le senior soit à tout moment le metteur en scène de sa propre vie, qu’il
soit activement impliqué dans toute décision et non seulement dans le cadre de sa petite
famille et son voisinage.
Tous les groupes de travail ont mis l’accent sur le fait que, lors du développement des
initiatives, les souhaits et les désirs de la personne âgée doivent être le critère principal
des décisions.
31
Soins à domicile/ aide à domicile
Se sont engagés à collaborer dans le futur : BWR Birgit Ovallo, Ellen B.O.T., Daniel
Soares, Maison Médicale du Nord, Solidariteit voor het Gezin
Discussion : On constate que beaucoup de personnes âgées font appel à une aide pour le
ménage. Et que celui ou celle qui apporte cette aide découvre souvent d’autres besoins
sur le plan de l’hygiène corporelle, un besoin d’aide médicale, d’un support administratif,
et d’assistance pratique dans la maison. La personne aidante ne sait souvent pas quoi
faire : comment prendre contact avec d’autres personnes, où les trouver, et que faire
dans le cas où la personne âgée s’y oppose.
Solution : La personne âgée est la personne la plus importante et prend les décisions
(tant que c’est possible).
Dans ce contexte, il est important de souligner que la personne âgée doit elle-même
indiquer/communiquer ses besoins et que la personne aidante ne peut nullement
inventer des besoins à sa propre guise. Donc, toute décision doit être prise en
concertation.
Devenir de plus en plus infirme est psychologiquement très difficile. On dépend de plus
en plus des autres, on perd son autonomie. Voilà pourquoi il existe chez beaucoup de
personnes âgées de solides résistances au moment où on veut les entourer de plus en
plus de personnes soignantes. Demander de l’aide autre qu’une aide ménagère ou une
assistance médicale est très difficile (entre autres demander de l’aide psychosociale) et
c’est effectivement l’aide ménagère ou le médecin (confiance importante) qui détectera
le plus facilement d’autres besoins. Des personnes clefs telles que le médecin de famille
ou l’aide ménagère sont dès lors des intermédiaires très importants.
Elles devraient être sensibilisées dans la détection des besoins, dans l’apprentissage du
mode de communication avec les personnes âgées à propos de l’aide complémentaire, et
dans la recherche de cette aide auprès des personnes les plus adaptées et aux endroits
les plus adéquats.
Un autre problème qu’on a constaté, c’est que ce n’est pas toujours la même personne
qui vient aider les gens à domicile. Par exemple, une nouvelle aide-ménagère peut se
présenter toutes les semaines.
Cela s’avère ennuyeux pour les personnes parce que, dans ce cas, il devient très difficile
de créer des liens de confiance. Une solution pourrait être de travailler par groupe de
quatre personnes par exemple, ou mieux encore, par groupe de deux personnes
aidantes, qui pourraient se remplacer mutuellement.
32
On a constaté qu’il manque des centres qui regroupent et qui assurent une coordination
des différents services (les centres actuels sont surchargés). En outre, il y a aussi un
problème dans le fait que ces centres fonctionnent à grande échelle.
Une personne fait remarquer que la communication entre les différents services de soins
peut être améliorée via un ‘plan de soins’ mais que des failles dans la communication
subsisteraient.
Pendant cette réunion, nous n’avons pas trouvé qui pourrait nous aider à améliorer cette
situation. Sur une des cartes du « brainstorming », on a noté : ‘en collaboration avec
d’autres services d’aide’, mais cet aspect sera approfondi au cours de sessions
ultérieures. On a pris note de l’importance majeure des partenaires suivants : service
d’entretien, a.s.b.l. qui défendent les intérêts des locataires, personnes qui vivent dans
une habitation peu sûre.
Eléments supplémentaires issus du brainstorming :
Concernant l’offre :
- Aide à domicile sur mesure (bien écouter ce que les gens veulent vraiment et adapter
l’offre à la demande)
- Aide à domicile diversifiée (repas, nettoyage, soin médical, soin corporel, aide
psychologique) - Organiser des activités centrées sur ces personnes âgées qui n’ont
jamais eu l’habitude de sortir régulièrement.
- Les gens d’origine étrangère ne parlent pas toujours la langue des aides soignantes
- Laver les vitres
- Serrurier
- Une compagne/un compagnon pour aller se promener
- Faire les courses (la personne âgée est accompagnée par quelqu’un ou on le fait pour
elle).
- Achat avantageux des produits de base (p.ex. par le biais des chèques repas)
- Aide pratique en cas de maladie (quelqu’un qui conduit à l’hôpital, qu’on peut contacter
facilement au cas où... + système de prévention en cas de chute)
- Kiné à la maison
- Service de bricolage ( pour des réparations de base comme un robinet qui fuit,
remplacer des lampes, attacher des choses au mur,...)
- Service d’accueil à long terme pour les animaux domestiques (grand souci pour les
personnes âgées qui doivent se faire opérer)
- Possibilité d’aller en vacances (organiser des vacances au soleil peu coûteuses)
-Centre de jour.
33
Concernant l’organisation :
- Des services d’aide à domicile bien organisés, faciles d’accès, où le public est clairement
informé.
- Essayer d’envoyer toujours la même personne La relation de confiance est primordiale
- Chercher un juste équilibre entre le côté humain, l’affectif et la rentabilité
- Plus de flexibilité dans les horaires (par exemple chaque jour 10 minutes au lieu de une
fois 4 heures)
- Donner plus d’informations.
- Tarifs adaptés à la situation sociale Exemple de Thuiszorg Vlaanderen –
Thème 5 vie intergénérationnelle au sein de la famille
Se sont engagés à collaborer dans le futur : Maison Médicale du Nord : Isabelle VR ; BWR
Birgit Goris, Daniel Soares
Dans cette thématique, on découvre trois terrains de réflexion.
Dans la population allochtone, on n’a pas la notion d’aidant proche. Cette notion est
implicite : les enfants soignent leurs parents, et la recherche d’aide à l’extérieur de la
famille n’est pas incorporée dans ce concept familial.
D’un autre côté, on n’est pas toujours au courant que différentes formes de soutien
existent et on ne sait pas toujours à quel genre d’aide on pourrait faire appel. Ceci a
comme conséquence que pour les jeunes, l’assistance aux générations plus âgées
devient parfois une charge très lourde.
Et la personne âgée ne reçoit pas toujours les soins adéquats. Dans ce contexte, on a
mentionné un projet qui se tient dans le Limbourg et dans lequel des organisations de
patients ainsi que le secteur des soins ont développé ensemble un projet d’aidant proche.
Une telle initiative serait éventuellement la bienvenue à Bruxelles également.
Il est souvent difficile d’entrer en contact avec les personnes âgées. Elles ne sortent pas
souvent, d’une part parce qu’elles sont moins mobiles, d’autre part parce qu’elles
ressentent un sentiment d’insécurité. Une solution serait de faire faire des petits travaux
par les jeunes...
Ceci pourrait entrer dans le cadre d’une réflexion plus large sur une vie de quartier plus
humaine. L’aspect intergénérationnel y est d’actualité de toute façon.
Un problème fondamental se situe dans le positionnement que la société attribue à la
personne âgée.
Les vieux ne sont pas ‘modernes’, et souvent on leur donne le sentiment d’être inutiles et
dérangeants. A l’école primaire, il y encore les journées des grands parents, et les
grands-parents sont concernés par ce qui s’y passe.
Dans le secondaire, on n’attache encore peu d’importance au rôle de la personne âgée.
34
Qui pourrait nous aider pour faire évoluer cet aspect social ? On n’a pas eu le temps d’y
réfléchir en profondeur. De toute façon, les acteurs concernés sont : le quartier, la
famille, la commune, les agents de quartier...
Eléments supplémentaires issus du brainstorming :
- Davantage de contact entre les jeunes et les personnes âgées, et un meilleur mélange
intergénérationnel dans les contacts sociaux.
- Des séances d’information pour les enfants qui sont les aidants proches des parents et
suggérer des solutions pour les soins à prodiguer à leurs parents.
- Il s’agit aussi pour les enfants d’une manière différente de se préparer à leur vieillesse
que celles qu’auront vécue leurs parents.
- Donner le choix au parent de choisir un membre de la famille ou une personne de
confiance pour remplir les tâches de soin.
- Cette personne serait rémunérée pour les soins donnés.
- Soutenir au maximum les aidants proches tant au niveau moral que sur le plan pratique
(par exemple prévoir de courts séjours sous forme de vacances pour donner un peu de
repos à l‘aidant proche)
- Des allocations plus élevées
- Des médicaments moins chers.
Extrait du rapport de Eva asbl de la journée de consultation du 14 juin 2007.
35

Télécharger l`étude

Transcription

Documents pareils

Arts de la scène / Arts de la Rue / Musique

30 juin 2012, CHR Citadelle / Liège

QUEL BUDGET POUR LES MAISONS DE RETRAITE ? Le - AD-PA

le vallon de vaucottes a vattetot-sur-mer

Auxiliaires de Vie H/F(CDI) sur Six

Offre d`emploi technicien(ne) support informatique 09/06/2016

formation pour le secteur de l`accueil et de l`hébergement pour

L`asbl AcSol recrute un Conseiller en prévention / Coordinateur

LES AMIS DE L`ECOLE LA PORTE OUVERTE Rue du Couvent 42