Groupements de coopération sociale et médico
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Groupements de coopération sociale et médico
Groupements de coopération sociale et médico-sociale : résistances et dynamique Par Katy Ngalle Chargée de coordination du Gcp Forum du 13 juin organisé par le Groupement de coopération phocéen (Marseille) Le 13 juin dernier, à l’initiative du Groupement de coopération phocéen (Gcp) (Marseille), s’est tenu à l’hôtel de Région, un forum sur le thème : Groupements de coopération sociale et médico-sociale : résistances et dynamique. Katy Ngalle chargée de coordination du Gcp nous propose une synthèse de cette journée à laquelle l’Uriopss a participé. Synthèse de la journée Il me revient la tâche délicate de faire la synthèse de cette journée aussi riche par sa substance et les expériences partagées que par les arguments présentés. Elle nous a permis d’échanger et de répondre à un certain nombre d’interrogations ou d’inquiétudes qui pouvaient apparaître sur la thématique de création des Gcsms. Merci vivement aux orateurs et à tous les intervenants d’avoir évité la “langue de bois” et d’être allés au fond des choses. Un outil propice au changement et à l’adaptation. La 1ère intervention a porté sur le Gcsms comme outil propice au changement et à l’adaptation. Monsieur Jean Chappellet, Directeur de la Drass, a parfaitement rendu compte de l’intérêt des derniers textes accompagnant la réforme de 2002. De nouveaux outils sont promus et présentés comme des atouts essentiels pour une gestion moderne, efficace et de qualité. Une configuration nouvelle du secteur par l’Etat est bien à l’œuvre et elle vise plusieurs objectifs : -Permettre aux établissements et services d’appréhender les enjeux du secteur social et médico-social pour saisir les opportunités à se regrouper, à créer et à gérer ensemble des services d’intérêt commun. - Améliorer la qualité des prestations tout en établissant de nouveaux engagements de confiance entre les pouvoirs publics et les gestionnaires d’établissements. - Moderniser les règles budgétaires pour tendre à une plus grande autonomie. Il s’agit donc d’instaurer de nouvelles dynamiques d’organisation reposant sur l’action des acteurs et leur responsabilisation, afin d’atteindre l’objectif prioritaire d’amélioration de la qualité de la prise en charge des usagers. Monsieur Chappellet a expliqué que les dirigeants doivent s’approprier les outils stratégiques, managériaux et méthodologiques afin de mettre en place et gérer les Gcsms avec le maximum de chance de succès. Uriopss Paca et Corse – 54, rue Paradis, 13286 Marseille cedex 06 Tel 04 96 11 02 20 – Fax 04 96 11 02 39 [email protected] Le cadre juridique d’un outil devant favoriser les économies d’échelle tout en améliorant et en diversifiant la qualité des prestations Cette question de l’appropriation par les structures sociales et médico sociales des nouveaux outils a été remarquablement reprise à partir de l’analyse de Maître Delphine Jaafar, avocat au barreau de Paris et Expert auprès du Cneh. Après un rappel du cadre juridique des partenariats qui peuvent se construire avec plusieurs types d’établissements (privés ou publics, du secteur social ou médico social, du secteur libéral, du secteur sanitaire, et même avec les collectivités territoriales…) sur divers domaines (mutualisation du matériel, du personnel, des activités logistiques, des activités relevant de l’objet social ou médico social), elle a inscrit la démarche de coopération comme un outil devant favoriser les économies d’échelle tout en améliorant et en diversifiant la qualité des prestations. Maître Jaafar à fait une analyse : - des bases législatives et réglementaires, les différentes circulaires (décret du 6 avril 2006, circulaire du 18 mai 2006, instruction ministérielle du 3 août 2007 entre autres) - des enjeux de la coopération modernisation et diversification des modes de prise en charge, décloisonnement des secteurs sociaux, médico-sociaux et sanitaires, mise en réseau des structures, coopération par le biais d’un outil au service de la gestion optimale de l’enveloppe - des différents types de coopération conventions, Gie, Gip, Gcsms et autres des missions du Gcsms améliorer la qualité des prestations et leur évaluation, favoriser la mutualisation d’actions de formations, favoriser des interventions communes de professionnels, exploiter les « autorisations » des établissements et services - du fonctionnement du Gcsms la création par la convention constitutive, la validation de l’existence juridique par l’arrêté du préfet et la publication au recueil des actes administratifs la nature juridique du groupement, les instances et leurs prérogatives (l’AG et l’administrateur), le statut du personnel, le financement (les apports en capital et autres contributions des membres) les difficultés liées à la pratique de la doctrine fiscale - des options sur les formes de coopération ou de regroupement comparaison avec d’autres formes de coopération (Gcs) d’autres formes de collaboration en dehors des « groupements » (la coopération conventionnelle (c'est-à-dire fonctionnelle – souplesse et liberté avec simple signature d’un contrat - sans patrimoine propre - sans personnel propre ni budget autonome et spécifique). Uriopss Paca et Corse – 54, rue Paradis, 13286 Marseille cedex 06 Tel 04 96 11 02 20 – Fax 04 96 11 02 39 [email protected] Cette analyse nous a démontré que si l’intérêt d’un Gcsms peut sembler évident, sa mise en œuvre nécessite d’acquérir les connaissances nécessaires et notamment d’en maîtriser parfaitement les différentes formes juridiques. Une démarche volontaire Les autres exposés de l’après-midi ont permis d’approfondir différents éléments en jeu dans le système de coopération, tels que la préservation de l’identité associative et le respect du principe de subsidiarité. A travers l’intervention de Bernard Delanglade, Directeur de l’Uriopss Paca et Corse, est apparue en filigrane l’idée que la coopération doit se faire de façon volontaire, sur la base d’un projet partagé et validé politiquement par les différentes instances des organismes concernés. Après avoir repris les positions affichées de la Dgas sur la coopération, B. Delanglade note qu’il est surprenant qu’un outil considéré comme pourvoyeur d’emploi et créateur de lien social n’ait pas engendré un plus grand engouement. Les causes en sont multiples. - Pour les associations : • absence de remise en cause des pratiques et de la gouvernance associative, • frilosité face au changement et à la perte de monopole • crainte d’accomplir un pas vers la fusion sont autant d’éléments énoncés comme des freins à la coopération. - Pour les financeurs : • absence de véritable aide financière à la création • quête immédiate d’économie d’échelle alors que la mutualisation peut porter sur des pratiques dont la portée ne sera pas nécessairement quantifiable. Face à ces écueils, la proposition de l’Uriopss est l’institutionnalisation d’un groupe de travail permanent sur la question des mutualisations, qui servira de lieu d’échanges et de déblocage de situations difficiles. Elle est la bienvenue, et nous ne manquerons pas de nous tourner vers l’Uriopss pour chercher ensemble des solutions aux problèmes que nous rencontrerons assurément au fur et à mesure que nous avancerons dans la mise en œuvre de nos projets. Les administrateurs du Gcp face à trois questions : Le Gcsms : pourquoi, comment faire mieux, comment faire plus La recherche de la performance, la nécessaire convergence des besoins, le respect de l’identité associative, sont autant de points soulevés tout à l’heure par les administrateurs du Gcp. Se fondant sur l’inquiétude qui peut animer tout administrateur face aux nouveaux outils de coopération mis en place par les pouvoirs publics, ils nous ont entretenus sur trois points essentiels : Pourquoi créer un Gcsms ? Comment faire mieux par le biais de cet outil ? Comment faire plus grâce à cet outil ? Uriopss Paca et Corse – 54, rue Paradis, 13286 Marseille cedex 06 Tel 04 96 11 02 20 – Fax 04 96 11 02 39 [email protected] En réponse à la 1ère question, Evelyne Deldon nous a expliqué qu’au regard de l’histoire, toute coopération réussie est toujours apparue comme un vecteur de réalisation de grandes performances. Par ailleurs, la simple incitation étatique d’aujourd’hui à se regrouper pourrait vraisemblablement aller vers une forte recommandation de demain. Enfin, du côté des associations, l’émergence de besoins convergents conforte les administrateurs dans l’idée qu’il faut mutualiser. Mutualiser… telle est bien la clé de la réponse à la 2ème question. Jean-Charles Agati nous a rassurés sur le fait que mutualiser n’est pas fusionner. Aussi bien sur le domaine de la mutualisation que sur la méthode, les associations ont jusqu’ici agi uniquement au regard de l’objectif de performance et de meilleure productivité. Alléger son association des tâches accessoires pour lui permettre de rester centrée sur son cœur de métier, est l’essence même de la mutualisation. Le principe du consensualisme et le principe de subsidiarité sont des garde-fous à la préservation de l’identité associative, et la technique des petits pas, préférée au tambour battant, garantit la stabilité du Groupement. Si ensemble, on peut faire mieux, alors on peut certainement faire plus nous a dit Marcel Ciccarelli, répondant à la 3ème question. Il nous a parlé du volet créatif et entrepreneurial du Groupement, c'est-à-dire son aspect dynamique. C’est l’acquisition/réhabilitation de logements pour les publics en grande difficulté ou sortant des Chrs. Il s’agit de faire ensemble ce que l’on ne peut pas faire seul efficacement, que ce soit d’un point de vue financier, juridique ou même éthique. La personnalité juridique du Gcp et l’autonomie qui en découle lui permettent de prendre des décisions sur ces questions à la majorité en assemblée générale, conformément à la Convention Constitutive, l’unanimité des votes dans les Ca respectifs n’étant pas requise. Nous retenons de l’intervention des administrateurs du Gcp que la création d’un Gcsms n’est pas une révolution tendant à supplanter les services existants, mais bien une évolution. Témoignage d’un administrateur du Gcsms l’Escale (Martigues) Le témoignage émouvant de Monsieur Colinmaire, administrateur du Gcsms l’Escale (Associations Chrysalide et Tournesol de Martigues), constitué autour de la question du handicap mental pour une meilleure prise en compte des autistes, nous a permis d’apprécier certains aspects innovants de la coopération et de nous rendre compte de ses atouts dans un secteur difficile. Le regroupement a permis à une structure de s’associer à une autre, plus grande et plus expérimentée dans la gestion d´établissements, pour exploiter au mieux une autorisation de création de 5 maisons médicalisées d’accueil des autistes. Grâce à ce témoignage, nous avons compris que la présence d´un enfant handicapé dans une famille est pour celle-ci source d´inquiétude et de difficulté, qui peuvent être amplifiées par une impression d´indifférence ou parfois de rejet de la part de l´environnement. De sorte qu’un regroupement autour d’activités de solidarité, de secours mutuel, de convivialité, de développement de liens amicaux, d’information interne et externe est une force indispensable et inestimable. Uriopss Paca et Corse – 54, rue Paradis, 13286 Marseille cedex 06 Tel 04 96 11 02 20 – Fax 04 96 11 02 39 [email protected] Je faillirais à ma mission si je terminais mon propos sans remercier toutes les autorités, tous les intervenants et vous participants, pour votre présence et la qualité de vos questions. Je n’ai certes pas été dans cette synthèse aussi fidèle que je l’aurais voulu à tout ce qui a été abordé au cours de cette journée. Je suis néanmoins certaine qu’elle a suscité pour chacun de vous de multiples et différents échos, et c’est l’essentiel. Comme le dit Edmond Jabes dans Le livre des questions «ne néglige pas l’écho, car c’est d’échos que tu vis ». Uriopss Paca et Corse – 54, rue Paradis, 13286 Marseille cedex 06 Tel 04 96 11 02 20 – Fax 04 96 11 02 39 [email protected]