La politique culturelle – Portugal

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La politique culturelle – Portugal
TRAINMONHER – Politique culturelle du Portugal
La politique culturelle – Portugal
Prof. Maria Ondina Figueiredo (INETI)
ETUDE TRAINMONHER
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TRAINMONHER – Politique culturelle du Portugal
Étude comparatif des Stratégies Nationales pour le Patrimoine et le Tourisme Culturel
avec les Directives de la Communauté Européenne sur ces matières
Données sur les Issues Législatives concernant la Stratégie Portugaise pour
le Patrimoine Monumental et le Tourisme Culturel
Les bases actuelles de la politique Portugaise sur la protection et la valorisation de l’héritage
culturel ont été établies par la loi nr. 107/2001, publié le 8 Septembre.
Cette loi suit les directives communautaires aussi bien que la législation internationale. Au long
the huit paragraphes, l’article nr. 2 énumère les paramètres que conditionnent le concept de
«patrimoine culturel».
Patrimoine Monumental
Au Portugal il y a à présent deux institutions que partage le soin du Patrimoine Monumental: la
DGEMN et l’IPPAR.
Depuis sa création il y a quatre-vingt ans (Décret du 30 Avril 1929), la Direction Générale
des Edifices et Monuments Nationaux (DGEMN en portugais, Direcção Geral de Edifícios e
Monumentos Nacionais) est un organisme public appartenant au Ministère de l’Environnement,
de l’Aménagement du Territoire et du Développement Régional, ayant comme mission tenir
compte de « la protection et du développement de la qualité du patrimoine architectural au
niveau de projet, techniques et matériaux de construction. Cette Direction Générale se charge de
la sauvegarde des valeurs de distinction et d’identité, susceptibles de constituer un légué
patrimonial pour les générations futures, et, en même temps, apporte une contribution efficace
pour le développement au niveau régional ». Dans ce cadre, l’institution recherche en
permanence des solutions nouvelles dans les domaines de la construction et de la conservation,
sur base de critères internationaux de récupération urbaine et architectonique.
DGEMN est devenue pionnière dans le domaine du développement et de la gestion de
l’information sur l’héritage monumentale après avoir mis au point en 1990 un Système
d’Information pour le Patrimoine (SIPA en portugais, Sistema de Informação para o Inventário
do Património Arquitectónico). Ce système original est une base de données qui effectue le
stockage ainsi que le management des données textuelles et iconographiques de caractère
technique, scientifique et administratif sur le patrimoine monumental portugais ou d'origine
portugaise, procurant une information structurée sur la valeur architecturelle, documentée et
symbolique des monuments et du paysage humanisée. SIPA contient toute l’information
recueillie, constituant un outil de travail qui permet d’améliorer la qualité et la rigueur des
interventions dans le patrimoine, par conséquent, améliorant la qualité de la sauvegarde et de la
valorisation du patrimoine.
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À travers son site internet (http://www.monumentos.pt) – qu’a reçu en 2003 le premier prix
« Meilleurs Pratiques de l’Administration Publique » – la DGEMN permet l’accès physique et
intellectuel de tous les citoyens aux sources documentaires sur les biens patrimoniaux et
assure la divulgation de ses activités et le partage des connaissances dans une perspective de
meilleure qualité de vie des communautés.
L’action de la Direction Générale des Edifices et Monuments Nationaux suit le principe
d’intervention minime en conservation du Patrimoine, ce qu’implique une étude soigneuse et
approfondie des anomalies à résoudre, ainsi que la prise en considération des aspects
d’authenticité et d’intégrité des immeubles.
Dans le cadre de ses compétences, l’intervention de la DGEMN peut se résumer en quatre
topiques: études, actions de conservation et de restauration et support technique. En effet,
l’institution apporte un soutien technique spécialisé aux entités publiques, et travaille directement
avec les communautés locales a fin de développer la compréhension et la valorisation de la
diversité culturelle, par le biais de :
- mise à la disposition des Municipalités de la méthodologie développée dans le SIPA;
- élaboration d’études et de projets de conservation et de récupération d’immeubles intégrés
dans le patrimoine des communes et d’autres entités publiques ou privées;
- support technique essentiel pour la mise au point des mesures de restauration;
- accueil de stages de formation professionnelle dans les domaines de l’Histoire de l’Art, de
l’Architecture et de la Génie de Construction.
L’activité éditoriale de la DGEMN est significative et très qualifié : CD-ROMs et
monographies, dont on peut signaler une analyse sur Lisbonne de l’année 1640 (récupération de
l’indépendance du Portugal) jusqu’au tremblement de terre catastrophique de 1775 et la vision
du Marquis de Pombal pour reconstruire la ville, considérablement avancée pour son époque.
Depuis 1994, une revue scientifique et technique – Monumentos – est publiée deux fois par
année pour diffuser les activités développées a partir des études de recherche et des interventions
dans le patrimoine monumental portugais. Les 26 numéros édités jusqu'à présent, chacun ayant
près de 200 pages, couvrent une grande diversité de domaines dans le patrimoine culturel: par
exemple, les centres historiques de la ville de Évora fondée par les Romains (nº 27, Avril 2007)
et de la ville de Silves, d’origine arabe (nº 23, Septembre 2005), des monuments de importance
capitale comme l’Université de Coimbra (nº 8, Mars 1998) et le monument naturel configuré par
la forêt appelée « Mata do Buçaco », situé au centre du pays (nº 20, Mars 2004).
Il vaut bien signaler que, sous le sujet/entrée « Paysages », au-dedans du « Système
d’Information », le site web – trilingue, aussi en français et en anglais – assure l’accès libre à
toute l’information détaillée sur la localisation des monuments, des régions protégées et d’autres
sites de paysage naturelle dans le territoire continental du pays, permettant aussi de visualiser la
plupart d’eux.
L’autre organisme publique, Institute Portugais du Patrimoine Architecturel (IPPAR - Instituto
Português do Património Arquitectónico) – a été établi en 1992 dans le Ministère de la Culture
avec la fonction de « maintenir, préserver, protéger et améliorer l’héritage architecturelle
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Portugaise, y inclus l’ensemble de objets de valeur historique, architecturel, artistique,
scientifique, social or technique existant dans le territoire national, par moyen de la classification
des sites archéologiques et de la prévention, récupération et réparations des biens de l’État et, de
même façon, de la gestion des monuments nationaux ».
Les domaines d’intervention de l’IPPAR sont la réparation, la conservation et la protection
du patrimoine culturel, en complément du rôle de la DGEMN en ce que concerne l’héritage
monumental. IPPAR surpasse largement le domaine du monumental car l’institution est en
charge de la réparation, la restauration et le maintien du patrimoine culturel mobile et intégré
(peintures, sculptures religieuses, mobilier, etc., aussi bien que des peintures murales et des
panneaux de «azulejos»).
Dans ce contexte, l’IPPAR est aussi responsable par l’aménagement de monastères, palaces
et châteaux que sont ouverts au publique en général et partage avec l’Institut Portugais de
Archéologie (IPA, Instituto Português de Arqueologia) la responsabilité des sites
archéologiques. Une loi récente (2006) a fait la jonction des deux instituts dans une seule
institution, l’Institut pour le Ménagement du Patrimoine Architectonique et Archéologique
(IGESPAR, Instituto de Gestão do Património Arquitectónico e Arqueológico).
Le développement de l’information sur le patrimoine et ça gestion (ci-inclus la géoréférence des sites et la digitalisation de documents historiques) est aussi un souci de l’IPPAR.
Ce vecteur là configure un effort pionnier au niveau national et international en ce que concerne
la connexion, au milieu du software ArcView, entre la digitalisation de l’héritage monumentale
entouré d’une zone protégée et la correspondante description comme circuits thématiques, avec
et la geo-referenciation à l’échelle 1 :1000.
À travers le site internet du Ministère de la Culture (http://www.min-cultura.pt), le grand
public a accès libre depuis 2001 à une base de données contenant toute l’information sur
l’univers des objets inclus dans l’héritage culturel au Portugal. En entrant ce site– accessible en
portugais et en anglais –, et cherchant sous le IPPAR les topiques « Pesquisa do Património »
(Enquête du Patrimoine) et « Pesquisa Georreferenciada » (Enquête Geo-référenciée), on trouve
les résultats du développement d’un projet spécifique sur l’inventaire et la digitalisation du
patrimoine historique et culturel, permettant de joindre divers sortes de vois de accès au listage
de patrimoine déjà inventoriée. En même temps, les données liées au patrimoine mondial
(Património Mundial, World Heritage) et aux circuits et inventaires thématiques (Itinerários e
Inventários Temáticos, Thematic Circuits) sont aussi accessibles. Ces données peuvent être
utilisés librement, sous réserve de que soit faite mention au IPPAR comme source d’information.
La Convention sur l’Heritage Mondiale – adoptée en 1972 par occasion de la Conférence
Generale de l’Organization des Nations Unies sur l’Éducation, la Science et la Culture
(UNESCO) – a établi les sites naturels de contenu culturel que peuvent être inscrits dans le
World Heritage List et elle a aussi définit les devoirs des États Membres en ce que concerne
l’identification de ces sites et les obligations vers sa protection et préservation. Portugal est
devenu membre de cette Convention en 1979 selon le Décret nr. 39/79, de 6 Juin. Aujourd’hui,
de presque sept cents sites inscrits dans la liste mondiale, 12 sont situés dans le territoire
national, comme le centre-ville de Angra do Heroismo (Azores), le centre historique de Évora et
le paysage culturel de Sintra dans le territoire continental, et le foret de Laurissilva de l’Isle de
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Madère ; le dernier site portugais à joindre la liste de l’héritage mondiale en 2004 a été le
paysage des vignobles de l’Isle du Pico aux Azores.
Les publications de l’IPPAR sont diversifiées : la Revue Études-Patrimoine (“Revista
Estudos-Património”) est un magazine technique et scientifique publié de façon régulière, tout au
long de volumes thématiques et de guides destinés aux visiteurs étrangers des sites et monuments
du Portugal.
Tourisme Culturel
Au tourisme culturel est reconnu un impact social et économique très positif par son
influence sur l’établissement de l’identité d’un peuple et par sa capacité de soutenir la
préservation de l’héritage culturel au même temps que de renouveler le tourisme.
Les monuments ont une valeur augmentée pour les communautés que les soutiennent, en
particulier si les visiteurs ont accès a une information de bases scientifiques. Il y a quarante ans,
la Charte de Vénice a défini un nouveau concept de « monument » de façon a abréger les
paysages culturels et d’autres produits remarquables de la Nature. Ces notions ont été
consolidées dans la Charte de l’ICOMOS sur le tourisme culturel publié dix ans après et
consignées plus récemment dans la Convention Mondiale de l’UNESCO, où l’on peut lire les
définitions suivantes :
− « Monuments » sont des œuvres architecturales, de sculpture ou de peinture
monumentales, éléments de structure de caractère archéologique, inscriptions, grottes et
groupes d’éléments, aussi bien que des groupes de constructions isolées ou réunies, qui,
en raison de leur architecture, de leur unité, ou de leur intégration dans le paysage, ont
une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l’histoire, de l’art ou de la
science ; et des sites ou œuvres de l’homme ou de l’homme et de la Nature, ainsi que les
zones y compris les sites archéologiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle du
point de vue historique, esthétique, ethnologique ou anthropologique.
− Le « patrimoine naturel » encadre les monuments naturels constitués par des formations
physiques et biologiques ou par des groupes de telles formations, qui ont une valeur
universelle exceptionnelle du point de vue esthétique ou scientifique, ou bien les
formations géologiques et physiographiques et les zones strictement délimitées
constituant l’habitat d’espèces animales ou végétales menacées qui ont une valeur
universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation, aussi bien
que les sites naturels ou les zones naturelles strictement délimitées qui ont une valeur
universelle exceptionnelle du point de vue de la science, de la conservation ou de la
beauté.
C’est reconnu que le tourisme culturel a un effet économique et social bien positif, en
renforçant l’identité et la préservation de l’héritage culturel, et en amplifiant le développement
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social a travers le renouvellement du tourisme. Des projets innovateurs sont en cours, compte
tenue des principes de l’UNESCO et de l’UNTWO (Organisation Internationale de Tourisme)
sur le patrimoine et l’héritage culturel.
L’émergence continuelle d’études de spécialisation et de cours de post-graduation dans les
universités et instituts de recherche portugais est une conséquence immédiate de l’importance
que la communauté en général donne aujourd’hui au Tourisme Culturel. Une autre signe positif
est la croissance du conjoint de municipalités que s’efforcent pour développer le tourisme
régional avec un intense component culturel et patrimonial, en particuliers lors qu’elles
s’adressent aux populations scolaires.
Une annonce évidente de l’intérêt des autorités portugaises sur ces matières est le rencontre
de la Sous-commission du Conseil Européen pour le Développement du Tourisme qu’a eu lieu à
l’Algarve, au mois de Mai, et où des thèmes comme la relation entre tourisme et développement
local soutenable ont été examinées.
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