l`ère du temps

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l`ère du temps
www.asdecamediagroup.com
L’ÈRE DU
TEMPS
Une publication de
l’ASDECA
Mensuel
1.500 Fcfa
Décembre 2013
Magazine bilingue d’informations générales
Le Cameroun envisage atteindre son émergence
à l’Horizon 2035. Cependant, «Avancer et reculer »,
pourrait à juste titre être la devise du pays ;
quels sont les maux qui seraient le frein à cette
politique des « Grandes Réalisations » ?
Pages 28-30
FORCES DE DEFENSE CAMEROUNAISES
A l’heure de la
modernité
Pp. 9-13
DE KADHAFI À MANDELA
2ÈME PONT SUR LE WOURI
L’Afrique
meurt
Le garant d’une
compétitivité
économique P. 21
P. 16
BOKO HARAM
Pp. 16-17
Le contrepoids
de l’occident ?
Pp. 36 -37
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
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L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
En guise de bonnes fêtes
«
Evariste ABESSOLO
L’homme est comme le poivre, tu ne le connais pas avant de l’avoir mâché ». Voici un
adage qui nous vient de Penja dans le Moungo profond et qui nous laisse entrevoir que
depuis l’époque d’Alexandre le Grand jusqu’au début de la seconde moitié du 19ème
siècle, l’homme se contentait uniquement de la vitesse du cheval qu’il chevauchait.
Cela dit, de cette date à l’Ere de notre infini Temps, bien des montures ont surpassé
cette allure naturelle. Pourtant, au Cameroun comme dans la quasi-totalité des Etats africains, il
est des personnes, plus encore, hauts représentants de la nation, qui n’ont conscience de l’inéluctable saut de la connaissance et des découvertes scientifiques et technologiques vécues. Ramant
à cet effet à contre-courant de la vision « développementiste » nécessaire à la survie des pays du
Sud, ces « dépassés » de l’histoire contemporaine ont fortement contribué à repêcher les
dramatiques « dix plaies de l’Egypte » pharaonique pour les transposer à l’Emergence à l’horizon
2035, en actualité. Situation infecte, mettant en mal l’unité nationale et la cohésion sociale, l’on
s’est bien rendu compte que c’est plus à dessein que par ignorance que ces hommes au goût
de « poivre », s’attèlent à ralentir la marche de la nation. Ainsi, depuis que ces derniers ont été
« goûtés » par le Lion, des signes précurseurs du nouveau gouvernement, imminent à ce que l’on
raconte, sont visibles. Le Président de la République S.E. Paul BIYA est allé à Douala. Avec lui,
il aura amené ses collaborateurs les plus fiables et susceptibles de rentrer dans la composition de
la nouvelle équipe. Or, après la publication de la liste de ceux convoqués pour l’accompagner à la
Capitale économique, l’action gouvernementale est en perte de vitesse. Pourtant, le Premier des
camerounais y était pour accomplir un acte fort déterminant dans la matérialisation de sa vision
politique. Mais, ceux des crus « inamovibles du Gouvernement de la République », y compris ceux
convaincus de quitter le navire des Ministres ont perdu toute motivation dans l’exercice de leurs
hautes fonctions. Plus aucun dossier n’avance dans les départements ministériels.
Tout le monde baisse les bras comme pour plomber la prise en main des affaires publiques par
celui qui bénéficiera de la confiance de l’exécutif gouvernemental. Par ailleurs, les « vieux démons »
subsistent. Croyant au déliquescent « équilibre régional », l’on pense encore avoir toutes les
chances, peu importe les compétences. Cependant, mâcher du poivre pendant longtemps, n’est
point de la compétence des vivants. Finie donc l’époque de la tolérance et du « nombrilisme
patrimoniale ». La première pierre posée du deuxième pont sur le Wouri et l’inauguration de
l’usine à gaz de Ndogpassi à Douala par le Chef de l’Etat, expriment sans équivoque l’amorce
d’une nouvelle phase d’accélération des « Grandes Réalisations ». C’est une Ere particulière, celle
des bâtisseurs de la nation, conscients du goût âcre du poivre et maitres de sa dose dans la
« sauce nationale ». Une main en plus est désormais à prendre en considération, il s’agit de l’armée
nationale dont le ministre en charge, sous l’impulsion du Chef de l’Etat, assigne de nouvelles
directives pour la construction et la défense de l’intégrité territoriale. Voici venue la période des
fêtes de fin d’année, moments de rassemblement, d’introspection pour un bilan qui ouvrira les
portes de 2014. Voici un mois au Cameroun, nous pensons déjà à l’Afrique dans le prochain.
Bonnes fêtes !
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
n
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L’ÈRE DU
TEMPS
DECEMBRE 2013
Une publication de
Mensuel
l’ASDECA
Magazine d’informations générales
Directeur de Publication
DESTINATION RIO
Evariste ABESSOLO
34-35
Directrice Exécutive
Gertrude ABESSOLO
Conseil éditorial
L’ASDECA S’OUVRE AU BRÉSIL
Simon NTONGA, Valère OLINGA,
Roland NTSA, Gertrude ABESSOLO,
Fabrice BEYENE
Equipe de rédaction
24
Flore EKOULLE, BALEBA BALEBA,
Roland NTSA, Simon NTONGA,
Gola Chin, Abraham Ndjana,
Ester Assena, Christèle Avom
46-47
L’HISTOIRE DE BIYA ET
DOUALA
Division Marketing et Commerciale
Sempa
Photographie
Pierre EBODE
Caricature
Cédric N. NJOYA
Infographie
ÉDITO
3
CLARISSE WOPSO
6-7
32
En guise de bonnes fêtes
GÉNIE MILITAIRE
Un 11 ème régiment à Sangmélima
TENDANCE
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Ces danses urbaines qui font fureur
Georges BENGA
Impression
Sopecam
CINEMA
Distribution
MEMOIRE
MESSAPRESSE
Les ‘’Yaoundéens’’ à l’origine
Une publication de l’ASDECA située
à l’Hôtel du plateau - Essos
27
Hollywood in Africa
AFRICA
32
40-41
When regional integration stutters
Tél : (+237) 22 23 49 27
22 80 02 87 - 22 80 02 35
LEUR AVIS COMPTE
Fax : (+237) 22 21 67 34
Emergence
49
B.P. : 15691 Yaoundé - Cameroun
Email :
[email protected]
DECOUVERTE
Site web :
En couverture
LES 7 PLAIES
DE L’EMERGENCE
n
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
50-51
31
LA GEOPOLITIQUE DU
NUCLEAIRE
Bienvenue au Brésil
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FÊTES DE FIN D’ANNÉE
38-39
Actualités
Comme le dernier coup de
hache qui abat l’arbre, le décès
du Père de la lutte anti-apartheid ce 05 décembre 2013,
sonne le glas en faveur des «
assassins intrépides » du continent des « esclaves ».
© DR • Salut, le
héros planéterre
Evariste Abessolo & Simon Ntonga
P
remier président de l’Afrique du
Sud démocratique, Nelson Mandela
«s’est éteint», a déclaré Jacob Zuma,
avant de rendre un long hommage
à l’ancien président sud-africain. «L’exprésident Nelson Mandela nous a quittés (...)
il est maintenant en paix. La Nation a perdu
son fils le plus illustre», dixit le chef de l’Etat.
«Il s’est éteint en paix (...). Notre peuple perd
un père», a-t-il ajouté avant d’annoncer que
les drapeaux seront mis en berne à partir de
vendredi et jusqu’aux funérailles d’Etat dont
il n’a pas annoncé la date.
Il ne s’agit pas d’un événement malheureux
qui concerne l’Afrique du Sud comme Etat.
Il s’agit certainement d’une tragédie en trois
parties (trilogie) digne d’une production
d’Hollywood (USA) ou de Bollywood (Inde).
Nollywood (Nigéria), étant incapable pour
l’instant de comprendre tout l’intérêt et les
enjeux futurs.
La Trilogie dramatique en images
Si des fils de l’Afrique ont un jour pu rire,
jubiler, fêter et rêver d’un avenir radieux
ou prospère, cela aura généralement été
à la suite d’actes posés par d’autres fils,
que l’on devrait qualifier de « dignes »,
« honorables », « vénérables » et il faut
savoir s’arrêter pour ne pas dire « divins ».
Ceux sont : Nelson Mandela, Mouammar
Kadhafi et Patrice Lumumba.
Patrice Lumumba
Patrice Émery Lumumba (né le 2
juillet 1925 à Onalua, Congo belge et mort
assassiné le 17 janvier 1961 au Katanga)
est le premier Premier ministre de la
République Démocratique du Congo de
juin à septembre 1960. Il sera l’une des
principales figures de l’indépendance
de son pays, ainsi que de la montée en
puissance d’un discours nouveau en
direction de l’Occident. Patrice Émery
Lumumba est considéré au Congo comme
le premier « héros national ». Il a en effet été
assassiné par des responsables de l’État du
Katanga, avec la complicité de la sûreté de
l’État belge, puissance coloniale du Congo,
et des services secrets des États-Unis(CIA).
Il aura fallu l’assassiner pour empêcher
que son idéologie ne contamine les
populations de toute la région des Grands
De Kadhafi à Mandela
L’Afrique meurt
Lacs, fortement pillées et ridiculisées par les
puissances coloniales.
Nelson Mandela, échappé et rattrapé par
le temps
Mouammar Kadhafi
Voici une figure qui a montré l’exemple à
suivre en traçant le chemin du courage et
de la persévérance. Africain dans l’âme, la
peau et le sang, il a durant 95 ans de son
existence, voué sa vie à la cause de « son
peuple », l’Afrique. Bastonné, humilié en
privé et en public, tenté d’être corrompu
pour lâcher la grappe, emprisonné et
meurtri à des moments, « l’Homme » est
resté « Entier ».
Si l’idée de la construction d’un Etat
continental a rejailli des entrailles du
continent africain, laissant au repos ses
pères géniteurs à l’instar de Kwame
Nkrumah, le mérite revient à ce fils
« illuminé » des ancêtres bédouins nomades
du désert libyen. Courageux et visionnaire
d’une Afrique puissante et dominatrice
de la planète, c’est grâce à lui que le
continent s’approprie sa communication,
jadis contrôlée et facturée très chère par
l’Occident. Ainsi, des projets de satellite
sont financés par « Le Colonel ». Il met sur
pied une organisation transafricaine, la
CEN-SAD, qui accompagne pendant son
temps plusieurs pays à réaliser des projets
de développement importants. La vision
étant d’aboutir à l’adhésion de tous les
Etats du continent et créer « les Etats-Unis
d’Afrique », un géant à l’énergie redoutable
qui a effrayé l’Occident. Il sera froidement
pourchassé sans honte et assassiné le 20
octobre 2011, près de Sirte par ceux que
tous les Africains connaissent et, la peur au
ventre et la gourmandise à la main tendue,
continuent de vénérer.
Tout ce qu’il y aura à mentionner, en gras,
dans les livres de l’histoire africaine est que
: Le 12 juillet 1963, il est arrêté par la police
sud-africaine sur indication de la CIA, puis
condamné à la prison et aux travaux forcés
à perpétuité lors du procès de Rivonia. Dès
lors, il devient un symbole de la lutte pour
l’égalité raciale et bénéficie d’un soutien
international croissant. De son vivant,
son image et sa présence faisait reculer
certaines positions vis-à-vis de l’Afrique.
Aujourd’hui décédé, il ne nous reste plus
qu’à nous aligner sur les derniers propos
du Président Zuma : « Exprimons la profonde
gratitude pour une vie vécue au service des
gens de ce pays et de la cause de l’humanité…
C’est un moment de profond chagrin (...) Nous
t’aimerons toujours Madiba ». l
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
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Actualités
© DR • Synergie du gouvernement
© Asdeca •
GM au coeur du développement
Le génie militaire au service de la construction nationale
Un 11ème régiment à Sangmélima
E
n date du 29 novembre 2012, le
Chef de l’Etat a signé le décret N°
2012/5072 portant création et
organisation de trois régiments de
génie militaire au Cameroun. Il s’agit de la
première région interarmées Centre-SudEst avec le 11ème régiment du génie militaire
ayant pour base Sangmélima, la deuxième
région interarmées composée du Littoral,
l’Ouest, le Nord-ouest et le Sud-ouest avec
pour base Douala et enfin de la troisième
région interarmées Extrême-nord, Nord
et Adamaoua avec pour base la ville de
Garoua.
C’est le samedi 09 novembre dernier, que
la cérémonie organisée pour la pose de la
première pierre du quartier général de ce
régiment, ainsi que de l’installation de son
commandant, a eu lieu et reçu un grand
écho. Etaient présents à cet important
événement, le Secrétaire général des
Services du Premier Ministre, le Secrétaire
général du Sénat, le Secrétaire d’Etat en
charge des Anciens Combattants, plusieurs
généraux de l’armée camerounaise, des
membres du Parlement et autres autorités
administratives et traditionnelles. Le mot
de bienvenue a été prononcé par le maire
de la ville de Sangmélima, ensuite ont suivi,
les allocutions des différentes personnalités
dans un ordre bien établi. L’on a par la suite
assisté à un défilé motorisé mettant en
exergue les engins derniers cris du génie
militaire. Ici et là, des cris de joie mettant
en scène des populations admiratives de
ce nouveau cadeau. Ainsi, que ce soit dans
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n
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
Simon Ntonga
Par décret du Président de la
République du Cameroun, les
Régions du Centre-Sud-Est
bénéficient désormais d’un
régiment de génie militaire
dont la base est installée à
Sangmélima.
les discours des autorités politico-administratives que dans les différents débats ou
palabres tenus partout, le sentiment reste le
même, celui d’une satisfaction totale. Si par
ailleurs, les propos du ministre délégué à
la Présidence de la République, chargé
de la Défense Edgard Alain MEBE NGO’O,
maitre de céans, variaient par l’intrusion de
temps en temps d’autres vocables, à l’instar
de « sécurité des populations », « intégrité
du territoire », l’impact socio-économique
semblait s’aligner sur l’ampleur du projet.
On peut donc comprendre les différentes
inscriptions sur les pancartes remerciant le
Président de la République Son Excellence Paul BIYA pour le présent accordé
au-delà des attentes.
Le résultat d’une projection stratégique
Cet acte pourrait bien conforter la thématique de la 41ème Edition de la célébration
de l’unité nationale : « Armée et nation, ensemble pour relever les défis sécuritaires pour
un Cameroun émergent ». Cela justifie sans
nul doute la ferme détermination du Chef
de l’Etat, de booster la croissance nationale
par la contribution de toutes les composantes et améliorer les conditions de vie des
populations. Si tant il est vrai que nombreux
sont ceux qui crient la confiscation du pouvoir par l’exécutif, mettant en mal l’amorce
du processus de décentralisation, voici un
acte qui prouve tout le contraire, car il projette la délocalisation d’un certain nombre
de services de l’Etat, des métropoles vers
l’arrière pays en vue de provoquer son décollage socio-économique. A cet effet, pour
garantir la réalisation des Grands chantiers
structurants, le Président Biya semble avoir
décidé de jouer la carte de l’armée en
misant sur sa haute discipline et son respect
des instructions de la hiérarchie. Si donc, de
par le passé, certains acteurs désignés pour
conduire la réalisation des grands chantiers
de la nation les plombaient faute d’engagement ou par volonté de nuire, l’implication
du génie militaire vient comme pour parer
aux livraisons tardives des projets, jetant
le doute sur la gouvernance du premier
des camerounais. « Obéis d’abord, pense
après », ce qualificatif du comportement
dans l’armée, pourrait être la clé qui devra
conduire le pays à l’émergence selon les
délais et la planification contenus dans le
Document de Stratégie pour la Croissance
et l’Emploi (DSCE).
En tout état de cause, nul ne peut nier le fait
que la présence du régiment militaire du
génie civil à Sangmélima aura des effets
Actualités
sur la structure socio-économique de la
ville. Le projet étant répété sur l’étendue
du territoire national, le pays sortirait
assurément gagnant de cette croisade du
développement. Pour exemple, l’on peut
répertorier à l’actif du génie militaire un
certain nombre de réalisations importantes
entre autres : la construction à Yaoundé du
tronçon de route Marché Mokolo – Nkolbisson, dite ancienne route Douala – Yaoundé,
la digue construite au Nord Cameroun à la
suite des graves inondations qui ont détruit
la région toute entière, les parcours VITA de
Douala ; Yaoundé et Bamenda, le bâtiment
devant abriter les services du Secrétariat
d’Etat à la Défense en charge des Anciens
Combattants et des victimes de guerre, etc.
Au seuil de la nouvelle économie
A Sangmélima, si les discours sont un
élément de persuasion sur l’aspect strictement économique dudit régiment, on se
lance aussi dans des calculs quelque peu
sibyllins pour s’en convaincre davantage.
A titre d’illustration : le régiment apporte
avec lui six cents hommes. A supposer que
chacune des six cents personnes ait une
famille composée de trois autres, c’est-àdire, une femme et au moins deux enfants,
ce chiffre triplerait. On peut même aller plus
loin dans ce genre de spéculation en prenant en compte la complexité de la famille
africaine souvent composée de neveux,
de cousins, de frères, etc. habitant chez un
même parent. On serait alors en présence
d’un véritable boom démographique. Cette
augmentation de la population aurait pour
conséquence heureuse, la dynamisation et
la mise en place d’un circuit économique
où les différentes variables joueraient de
manière équilibrée leur rôle. Dans cette
perspective, la consommation viendrait
booster la production avec des conséquences directes sur l’investissement. Sous
ce rapport, l’unanimité semble se dégager
clairement autour du rôle économique du
régiment du génie militaire à Sangmélima.
Il faut ici dire que c’est une occasion pour
les différentes populations de la zone,
habituées à chercher des marchés lointains
pour l’écoulement de leurs nombreux produits agricoles, d’imaginer la matérialisation d’un marché local plus important. Les
consommateurs seront désormais présents,
les bourses prêtes, ne demandant qu’à les
vider auprès des détendeurs des structures
commerciales.
La préparation à l’ouverture
Le Cameroun, comme tous les Etats de la
Cemac, envisage ouvrir ses frontières afin
de réaliser l’intégration sous régionale,
gage d’un développement économique
avéré. Toutefois, nombreuses sont les exactions observées sur l’étendue des frontières
du pays, mettant en difficulté la sécurité et
Composition du 11ème Régiment du Génie Militaire de Sangmélima
11ème Régiment de Génie Militaire de Sangmélima
11ème groupement de commandement et de services
Groupements
Fonctions
11ème Groupement des
commandements des services
-
111ème Compagnie de commandement et
des services
-
112ème Compagnie d’équipement et de
transport
-
113ème compagnie de forage et de
traitement des eaux
11ème Groupement des
travaux d’infrastructures
111ème, 112ème et 113ème compagnie des travaux
11ème Groupement du combat
111ème, 112ème et 113ème Compagnie de combat
la sûreté nationale. A l’Est du pays, la République Centrafricaine dont la crise d’alternance à la tête de l’Etat ne cesse de mettre
en jeu des factions militaires souvent à la
recherche d’une base arrière au Cameroun,
mérite d’attirer l’attention et justifier la
mobilité et le dynamisme du nouveau régiment installé. En outre, l’on ne saurait faire fi
des enlèvements répétés des ressortissants
occidentaux dans les parties nord et ouest
qui ne cessent de complexifier les rapports
diplomatiques du Cameroun avec ses pairs.
Dans le sud, le vaste marché sous régional
qui pourrait connaitre la circulation intensive des Equato-guinéens, congolais et
gabonais, nécessite une grande opération
d’aménagement des voies de circulation,
ainsi que la construction d’infrastructures à
même de contenir la demande.
Préparer au changement
Jusqu’ici, les populations camerounaises et
leur armée se sont toujours regardées en
chiens de faïence. Les premiers, considérant
les seconds comme des ennemis, des bourreaux qui sautent sur la première occasion
pour les passer à la potence après la torture.
Les seconds, eux, n’ont jamais senti l’assistance ou l’accompagnement des populations à l’exercice de la périlleuse et difficile
mission de sécurité du pays. Parfois appelés
à passer des jours, des semaines, voire
des mois sous tension pour veiller sur les
citoyens, il pourrait bien se dégager un sentiment d’ingratitude des populations chez
l’homme militaire. Or, une synergie entre
les deux parties, comme c’est le cas aux USA
ou au Royaume Uni, serait la bienvenue.
C’est dans cette logique de consolidation
accélérée de la cohésion nationale que le
Président Paul Biya, par l’entremise de son
Ministre en Charge de la défense a pensé à
changer le visage de cette armée désormais
plus républicaine au service des citoyens,
proche de ces derniers, afin de créer une
émulation devant servir à les rapprocher. Le
but de cette démarche est de pousser tous
les citoyens à s’approprier les missions de
sécurité et de sûreté du pays.
En fin de compte, s’il est vrai que le projet
de mise en place du génie militaire dans
la localité de Sangmélima est une action
dont les avantages sont forts importants,
il va sans dire que cela nécessite des
aménagements de plusieurs ordres. En
effet, avec une installation immédiate de
plus d’un millier de personnes, dans une
localité en recherche d’un meilleur-vivre
pour celles déjà présentes, la commune doit
pouvoir se préparer à faire face aux charges
y afférentes : Augmentation de l’offre en
eau potable, électricité, services sanitaires,
infrastructures scolaires, etc. ; il s’agit de ce
fait, pour le Gouvernement, d’accompagner
la municipalité à s’adapter au changement.
Ceci pourrait passer par la dotation d’une
subvention spéciale étalée sur une période
bien déterminée. Par ailleurs, il serait
conseillé d’imaginer le développement de
projets connexes à l’instar de la mise sur
pied des camps d’habitations communs
promus par la SIC, etc.
Le nouveau régiment du génie militaire est
enfin à Sangmélima. Et depuis lors, le soleil
se lève toujours tous les matins et se couche
tous les soirs, au rythme des activités
habituelles des habitants qui semblent plus
épanouis. l
© Asdeca • A pied d’oeuvre
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
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L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
Actualités
© Asdeca • Arsenal de feu
Forces de Défense Camerounaises
Entre défis sécuritaires et
enjeux de développement
Les 6 et 7 décembre 2013, le Ministre délégué à la présidence, chargé de la Défense,
Edgard Alain MEBE NGO’O a procédé à la réception d’un important parc de
matériels militaires dernier cri. Si les enjeux d’une partie de ce matériel répondent
aux défis sécuritaires auxquels le Cameroun fait face ces derniers temps, l’autre en
revanche contribuera à impliquer le génie militaire dans le processus de développement du Cameroun.
© Asdeca•
Le Mindef aux
commandes
L’ÈRE DU TEMPS
• DECEMBRE
2013
n 9
Actualités
© Asdeca • USA- MINDEF pour un partenariat
Une solennité d’exception pour une cérémonie de
haute importance
Les enjeux pour l’implication d’une
armée au cœur du développement de la
nation
Roland Ntsa
L’image séculaire et vétuste d’une armée
camerounaise épouvantail de la population
est à présent révolue. Sont également
révolus, les clichés et les stéréotypes d’une
armée exclusivement acquise au devoir de
défense de l’intégrité territoriale, complètement en dehors du processus d’implémentation des grands travaux de l’émergence
édités par le Chef de l’Etat, S.E Paul BIYA.
L’armée Camerounaise, suivant le cours
de ses reformes amorcées par son illustre
Chef, entend désormais se repositionner
à l’avant-garde de l’exécution sans faille
des grands chantiers. De cette manière,
elle établira par la même occasion, un lien
de confiance et de convivialité entre elle
et le peuple dont elle a la délicate charge
de protection. C’est cette mission plurielle
qui est désormais assignée aux trois régiments du génie militaire récemment créés
par le Chef de l’Etat. «… La cérémonie qui
nous rassemble aujourd’hui participe de la
volonté et de la détermination résolue et sans
cesse réaffirmée du Chef de l’Etat, Chef des
armées, S.E Paul BIYA de moderniser notre
appareil de défense à la fois pour le rendre
plus apte à garantir l’intégrité du territoire
et la paix sociale et pour lui permettre de
L
e 6 décembre 2013, l’armée camerounaise recevait un important parc
d’engins flambants neufs dernière
technologie. Comme à l’accoutumée, la solennité propre aux forces de
défense en de telles circonstances sera au
rendez-vous.
De fait, la 2ème Région Interarmées s’est
parée de ses plus beaux atouts. L’accueil au
site hôte de l’événement était assuré par
des carrés de l’armée de l’air, de la marine,
des sapeurs pompiers, de l’armée de terre
et de la gendarmerie. D’ailleurs, il ne pouvait en être autrement, puisque qu’il s’agit
ici d’une Région Interarmées.
Ont pris part à cette cérémonie outre les
hauts cadres de l’armée, le Gouverneur
de la Région du Littoral, le Délégué du
gouvernement auprès de la communauté
urbaine de Douala, entre autres. L’arrivée
des personnalités s’est faite dans un ordre
bien établi, avec en dernier ressort, celle
du ministre délégué à la présidence de la
République ,chargé de la Défense, Edgard
10
n
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
Alain MEBE NGO’O, précédé quelques
temps plus tôt par le Général Sali Mohamadou, Général de la REMIA 2 et René Claude
MEKA, Général des corps d’armées, Chef
d’Etat Major des armées, respectivement.
Vont ensuite suivre, l’exécution de l’hymne
national par la fanfare de circonstance et la
revue des troupes par le Mindef.
Après avoir invité l’assistance à observer
une minute de silence en la mémoire du
Président Nelson Mandela, le Délégué du
gouvernement auprès de la Communauté
urbaine de Douala a souhaité la bienvenue
à monsieur le Ministre, tout en transmettant
avec la plus grande liesse, la satisfaction
des populations de la ville de Douala pour
les attentions particulières dont elles font
l’objet de la part du gouvernement ces
derniers temps. A sa suite, la parole sera
donnée au représentant de l’entreprise
partenaire ayant livré le matériel (Hoffman
International), à Monsieur le Consul de
l’Ambassade des USA à Douala représentant
l’Ambassadeur empêché, au Directeur du
génie militaire, le Colonel Jackson Kamgain
et enfin au Mindef.
Actualités
s’impliquer efficacement dans le processus
du développement de la nation… », l’a bien
martelé le ministre MEBE NGO’O. C’est donc
pour assurer au génie militaire une efficacité maximale dans un contexte d’extrême
sollicitation que le gouvernement camerounais, par l’intermédiation du ministère
de l’économie, a initié en 2010 un processus
qui a abouti le 12 juillet 2012 à la signature
d’une convention de financement entre la
Cameroun, le Consortium bancaire Société
Général de New-York, Eximbank of USA et
le concessionnaire américain
Hoffman
International. Au cœur du contrat, l’acquisition par le Cameroun d’un important parc
d’engins dont 105 lors de la cérémonie du 6
décembre 2013 à Douala.
Au demeurant, les enjeux d’une telle
attention du Président de la République
réside sommes toutes dans sa volonté de
« renforce de manière substantielle, les capacités opérationnelles du génie militaire qui va
s’impliquer dans le projet du développement
du pays », dixit le Mindef.
Qu’il soit au passage rappelé que depuis
sa création en 1962, le génie militaire a à
son actif plus de 600 réalisations diverses
sur l’étendue du territoire, rentrant dans la
construction ou l’amélioration des infrastructures d’intérêt national.
De l’important parc d’engins pour un
usage rationnel et maximal
D’un nombre total de 105 sur la quantité
totale de la convention, les engins reçus
à Douala sont tous flambants neufs et de
technologie de dernière génération en la
matière. Doit-on encore rappeler qu’en
matière de matériels de travaux publics,
les USA ont une longueur d’avance sur les
autres puissances économiques ? Dans le
lot des engins acquis, on peut reconnaitre
entre autres des : pelles chargeuses,
camions citernes, camions-groupes électrogènes, concasseurs, niveleuses, compacteurs, grues, pick-up, bulldozers, balaies
mécaniques, camions ateliers, citernes à
carburants. Il s’agit donc d’une acquisition
à la dimension du génie militaire à l’aune
des grands chantiers de l’émergence. Il
est surtout question de savoir capitaliser
l’investissement dans une démarche de
responsabilité et de rationalité patriotique
de la part des responsables du génie
militaire, pour un usage juste des engins :
« j’en appelle à présent au commandement
et au personnel du génie militaire, qui sont
les bénéficiaires de cette dotation sans
précédent. Il s’agit là d’un important sacrifice
consenti par la nation entière, qui ne pourrait
se renouveler tous les jours. Ces engins que
nous recevons aujourd’hui doivent par conséquent faire l’objet d’un entretien minutieux, à
l’usage exclusif des missions définies par le
haut commandement. À présent que le génie
© Asdeca • Premier quart de tour
militaire dispose de plus de moyens conséquents pour accomplir aisément ses missions,
la nation est en droit d’en attendre un meilleur
rendement » a rappelé le Mindef avec la plus
grande gravité. Il a par ailleurs promis que
le gouvernement continuera à s’investir
dans le relèvement du potentiel logistique,
opérationnel et humain du génie militaire.
Le génie militaire : concurrent ?
Les inquiétudes pouvant naitre sur l’angle
de l’opérationnalisation des travaux du génie militaire, il était urgent de lever un pant
de voile sur son positionnement dans l’exécution des travaux publics au Cameroun. Le
danger d’une mauvaise interprétation est
d’autant plus probant qu’il existe à ce jour,
à côté du MATGENIE, des prestataires privés
qui se sont lancés dans la réalisation des
travaux de construction et d’aménagement
des infrastructures. A défaut d’être donc
taxé d’initiative de trop, le génie militaire
pourrait courir le risque de se voir traiter de
rival ou de concurrent dans le vaste champ
du Cameroun en chantier. C’est pour dissiper des éventuelles mauvaises appréhensions du positionnement du génie militaire
dans le sillage des grands travaux que son
Directeur, le Colonel Jackson Kamgain s’est
confié à L’ERE DU TEMPS : « je crois d’abord
que la montée en puissance du génie militaire
ne crée aucun problème aux autres prestataires. Il s’agit simplement d’une structure
d’Etat. Donc nous ne pouvons pas gagner
des marchés, nous ne pouvons pas participer
aux appels d’offres. Nous participons aux
missions du gouvernement. Et en deuxième
lieu, il faut comprendre une chose, il y a
tellement d’infrastructures à réaliser dans ce
pays qu’il y a de la place pour tout le monde,
et encore qu’on peut appuyer les entreprises
privées, comme vous avez entendu le ministre
le dire ». Le MATGENIE étant par ailleurs
une initiative étatique, il était aussi urgent
d’éclairer les spécificités entre ces deux
structures toutes deux tournées vers les
travaux publics : « le MATGENIE a une autre
mission. Il a une mission civile qui consiste à
louer des engins, ce qui est différent du génie
militaire qui a une mission de réalisation et de
construction. »
À côté de ces inquiétudes sur le positionnement du génie militaire par rapport
aux autres initiatives étatiques ou privées
de même nature, il ya la question des ressources humaines.
De fait, acquérir des engins flambants neufs
pour ce corps ne suffit pas. Il faut aussi avoir de
l’expertise pouvant se servir sans dommage
et sans ambages des acquisitions, de manière
à capitaliser efficacement les acquis. Car, l’on
court le risque ici de tomber dans le piège de
certains grands travaux de l’émergence, qui
se sont vus accaparés par des étrangers qui
en sont devenus des maitres exclusifs. Face à
cette inquiétude, le Directeur répond : «il y a
500 personnels qui sont en train d’être recrutés
dans ce sens. Ils ont déjà été formés sur les
engins et iront à la formation militaire dans les
prochains jours ». l
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
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Actualités
© Asdeca • Génie militaire invité aux grands travaux
La défense de l’intégrité territoriale
au-delà de la construction
Les ambitions de l’armée
camerounaise dans la
construction de son émergence ne se dissocient pas
de ses intentions de préserver son intégrité territoriale. C’est la matérialisation de cette mission
duelle qui a prévalu le
07 décembre lors de la
réception par le ministre
délégué à la présidence de
la République en charge
de la Défense, de la première vague du matériel
flambant neuf destinés à
l’armée.
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L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
Contexte et enjeux
Le Cameroun au sein de la Communauté
Economiques des Etats de l’Afrique centrale
(Cemac) est le seul Etat qui partage ses
frontières avec les cinq autres Etats de la
sous région plus le Nigéria. Cette situation
de « centralité de l’Afrique centrale » met le
pays dans une délicate posture de vigilance
permanente, seule gage de la préservation
de son intégrité territoriale. Les enjeux
sécuritaires pour le Cameroun sont d’autant
plus prégnants ces derniers mois que le
pays fait l’objet des assauts à répétition à sa
frontière Est du fait de l’Instabilité en RCA
et à sa frontière Ouest par les intrusions à
répétition de la secte BOKO HARAM venue
du Nigéria voisin. Les exactions perpétrées
dans ces deux flancs des frontières camerounaises sont sommes toutes de natures à
rompre la sérénité et la cohésion sociales
au sein du territoire. Pis encore, elles vont
jusqu’à ternir l’image du pays sur la scène
internationale, du fait de l’enlèvement
sur le sol camerounais des ressortissants
étrangers. Cette lugubre situation pourrait
à long terme conduire à des graves incidents diplomatiques entre la Cameroun et
les pays d’origine de ces différents pèlerins.
Bien plus, l’enlèvement par BOKO HARAM
des ressortissants français sur le territoire
camerounais, a amené une certaine opinion
française à qualifier le pays de « destination
à risques ». Au demeurant, la criminalité
transfrontalière est devenue un danger permanent pour le Cameroun et dont source
potentielle de déstabilisation du territoire
et de découragement des Investissements
Directs Etrangers.
Vu sous un autre angle, le Cameroun se
situe dans le Golf de Guinée et de ce fait
possède une large côte. Cette situation
géographique à la fois prisée et délicate
place le pays dans une situation d’alerte
permanente, lorsqu’on sait que la sous
région est sans cesse le théâtre des assauts
des pirates. Au moment où la force Africaine
en attente en gestation et consécutives aux
sommets sur la sureté et la sécurité dans le
golf de Guinée, tenue à Yaoundé du 24 au 25
juin 2013, et celui sur l’Afrique toute entière
à Paris 6 et 7 décembre demeurent encore
dans leur phase constitutive, le Cameroun
a pris le pas de la dissuasion. Même si le
Président Paul BIYA a tenu à être présent au
sommet de Paris sur la sécurité en Afrique,
l’homme lion n’a pas mis « tous ses œufs
Actualités
Un atout pour la terreur
Le matériel logistique de dernière technologie acquis par le Cameroun obéit aux
exigences modernes du combat. Il allie
performances, précisions et pro-action. Le
Colonel Fouda Jean Jacques, Directeur
des Matériels interarmées explique : «
Nous avons devant nous deux escadrons,
l’escadron porté de 30 mm qui a des missions
très simples, celles de reconnaissance et de
harcèlement sur l’ennemie. Et ce que vous
pouvez voir derrière moi, c’est l’escadron
blindé. Lui, il a un canon de 105 mm et a pour
mission principale la destruction. Avec cet
engin à roue propulseur, on ne négocie pas ».
Outre ces deux escadrons, un important parc
d’autres engins est aussi déjà parvenu sur le
sol camerounais. L’armée étant un domaine
très sensible pour la sécurité du territoire, il
serait mieux de se contenter des images. l
Réaction
Edgard Alain MEBE NGO’O
Ministre Délégué à la Présidence Chargé de la Défense
« Ce que je tiens d’abord à dire c’est que l’importance
de ce parc doit être mesurée à l’aune de la volonté
politique et la détermination qu’affiche le chef de
l’Etat pour que l’armée camerounaise se développe. Il
est question que les forces de défenses aillent au-delà
de leurs missions habituelles, celles de la sécurité et de
la défense, pour devenir un acteur majeur du développement. Bien évidemment à ce jour, il se trouve que
la CUD a signé un partenariat avec le génie militaire.
Je voudrais rappeler que le génie militaire a vocation
à travailler sur l’ensemble du territoire national. Il y a
une grande cohésion entre la réforme précédemment
décidée par le chef de l’Etat et au terme de laquelle des
régiments du génie militaire ont été crées au niveau
de chaque Région Interarmées. Le but est de renforcer
le potentiel logistique de la demande en infrastructures. En revanche, les administrations,
les départements ministériels, les collectivités locales décentralisées et même les entreprises
privées peuvent exprimer leurs besoins qui vont faire l’objet d’une étude au niveau du génie
militaire. La faisabilité de l’exécution sera étudiée, et en denier ressort, c’est le chef de l’Etat,
Chef des Armées qui prendra la décision. Voilà un peu ce qui va se passer ».
© Asdeca •
Col Fouda
Jean Jacques
DMIA
© Asdeca •
Col Jackson
Kamgain
DGM
© Asdeca • Armée camerounaise :
Logistiques dernier cri
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
n
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© Asdeca
dans un même panier ». C’est pourquoi le
gouvernement camerounais s’est plus que
jamais résolu de se doter d’une logistique
militaire de pointe, symbole de la dissuasion
pour ses « ennemis » de la sous région. C’est
ce qui justifie la descente à la base aérienne
de Douala du Mindef, pour réceptionner un
arsenal militaire de pointe destiné à l’armée
camerounaise. Cette vague n’est que la première dans le plan du Cameroun de dresser
une armée forte au Golf de Guinée, à même
de refouler, voire d’anéantir l’ennemi aux
portes de ses frontières. Car, la géopolitique
de l’espace est de plus en plus déclaratoire
et logistique que juridique.
Actualités
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L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
Actualités
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
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Actualités
© DR • Pauvres chrétiens
Transfrontier terrorirsm
Cameroon cushioning
bullets with diplomacy
Gola Chin
T
rue to his policy of encouraging
sub- regional integration, President
Paul Biya has been advocating free
movements within the CEMAC zone
and beyond. Apparently, this gives a clue as
to why our border corridors from North to
south are permeable, even if some observers think that it is a security vacuum.
Unfortunately, the very people who have all
along benefitted from this laisser-faire have
turned out to abuse it. This leaves Cameroon with no other choice than closing
the borders, a situation that punishes the
innocent starving citizens in neigbouring
countries like Central Africa Republic and
Chad.
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L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
In the past five years,
the country has recorded
over twenty attacks in
Douala and Limbe alone.
Yet, what is threatening
the integrity of the state
is the Nigerian sect, Boko
Haram and the Séléka
rebels. How far can Paul
Biya’s weapon of diplomacy go?
Coastal invasions
Unlike Nigeria that has got its fair share
of maritime attacks in the Gulf of Guinea,
Cameroonians came face-to-face with the
odd side of the sea on September 27 -28,
2008 when over a hundred pirates with
automatic weapons and grenades attacked
the SGBC and Amity banks in Douala.
Even before these attacks on armless civilians, some 21 elements of the Rapid Intervention Battalion (BIR) had already been
swallowed during one of an open shootout with the Nigerian Joint Task Force in Rio
Del Rey in one of its offensives to grab the
disputed oil-rich Bakassi Peninsular. This
was perhaps one of the earliest signs of an
impending security challenge in Cameroon.
The December 19, 2009 incident whereby
pirates killed a Gendarme officer in Bakassi
was no longer a surprise. But the fact that
the following year, Ecobank was raided in
Bonaberi and quartier Congo and hundreds
of millions looted in broad day light was no
longer tolerated by security analysts.
Attacks in the Grand North
Attacks and incessant killings is not a new
© DR • Boko Haram :
sadiques, sans scrupule
Actualités
are already causing havoc in Cameroon.
Many indigenes of this region can no longer
sleep with all their eyes closed.
On February 19, 2013 the Islamists
kidnapped a French family at the Waza
National Park. A situation that posed a
serious security challenge for Cameroon,
Nigeria and France. Whatever must have
transpired before Moulin-Fournier and his
family were released is considered by many
security analysts as a diplomatic victory for
President Paul Biya. For one thing, no soul
was wasted even if allegations of ransom
payment continue to emerge.
The latest kidnapping of another French
citizen on November 13, 2013 in the
Far North may be used by this school of
thought to prove that kidnapping of aliens
have suddenly become a bankable project
for Boko Haram.
Yet, there is more in the Kidnapping of the
French Priest. According to Agence FrancePresse, AFP, the attack on the clergy was a
joint effort of Boko Haram and its splinter,
ANSARU. The two have not been involved
in any joint mission since ANSARU declared
independence on January 2012. If AFP
allegations are anything to go by, then, terrorism in Africa is going to blossom, given
that ANSARU unlike Boko Haram targets
aliens.
phenomenon in what has come to be
known today as the Grand North. Armed
robbers had for long rendered the zone
a-no- go area for businessmen. This was
compounded by the Muslim tradition of
travelling with money, instead of using
banks. Yet, things remained under control,
especially with the creation of the BIR.
Trustworthy information from security formations indicate that the bandits who were
later to encounter the wrath of the Rapid
Intervention Battalion were Chadians and
Central African ex-militias. When in 1998 the
rebels turned armed robbers attacked the
Gendarmerie Brigade in Mandingring, 130
km from Touboro, making away with some
weaponry, it became clear that trouble has
just begun in the North.
However, insecurity only became a cause for
concern in the Grand North, at least as far as
the international community is concerned
when the Nigerian Islamists, Boko Haram
emerged. A lot of researchers have tried to
trace the origin of some Boko Haram’s members to the Grand North. But this is not the
interest of this missive. Whether some key
members of Boko Haram are Cameroonians
or not, the truth is that the fundamentalists
The presence of Boko Haram in the North
is already a fact. A top French security
official who begged for anonymity says that
Boko Haram members are hiding in curves
located in the Mandara mountains with
ammunitions. This perhaps explains why
French citizens in the Grand North have
finally heeded to their Government call to
evacuate the region even before the Priest
was abducted.
The fear of losing investors or tourists in this
part of the country is not our only worry.
Presently, the Far North is inundated by ten
thousand Nigerians whose real statuses
as refugees remain questionable because
through them, many Boko Haram members
have infiltrated the community.
Trade
has equally reduced between Nigeria and
Cameroon, a situation that has compounded the famine that is characteristic of the
region.
Séléka oozing from the East
From every indications, the killing of the
Police superintendant, Felix Ndalle Ngando
was just a signal of greater trouble from the
land of the rising sun. A repeat of the same
scenario a month ago whereby a couple of
people died in the very Region in the hands
of the same group of rebels gives us reason
to question what our security formation is
Whether some key
members of Boko Haram
are Cameroonians or
not, the truth is that the
fundamentalists are
up to. A powerful French delegation arrived
early last month to discuss diplomatic procedures that could release the French Priest,
Georges Vandenbeusch. Much of their discussions centered on how to contain Séléka
insurgence in the East Region. Question:
Do we really need French soldiers to watch
over us during peace time?
Security vacuum and diplomatic flaws
Even with the swift successes so far recorded
by the fundamentalists in the Grand North,
it will still be unfair dismissing the efforts of
our security operatives. The BIR has been
putting up a lot of resistance during their
routine patrols along the borders. But as it
stands, covering the 1690 km border line
that separates Cameroon and Nigeria along
the Atlantic Ocean is still far-fetched.
Besides, there is every reason to believe that
the various reports from our intelligence
services are being thrown into the rubbish
can: for instance, it came out that after the
2008 pirate attack that led to some three
people dead and several wounded, the then
Minister Delegate in Charge of Defence,
Rémy Zé Meka declared that the security
operatives were aware of the attack.
After the abduction of Georges Vandenbeusch on November 13, 2013, a dependable security source confided to pressmen
that they were aware of an imminent attack
by the fundamentalists, but quickly added
that they weren’t sure of their target. Does
anybody need to be a security expert to
be able to decipher the fact that the fundamentalists have no business kidnapping
natives who have nothing to offer! Besides
looking for money, one of the primary
objectives of the Islamists is to cause terror,
so as to attract international opinion.
We do not need to overstate the fact that
Boko Haram might just have discovered a
reliable business partner in Cameroon.
President Paul Biya’s diplomatic prowess
cannot be under-rated, though. At least,
he came out a hero in 2002 after the ICJ
ruled in favour of Cameroon in the Bakassi
peninsular dispute. The same diplomacy
brought back the French hostages from
the lion’s den alive. But a bit of vigilance
and astuteness on the part of our security
services could cut down the lengthy diplomatic procedure when terror strikes. l
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L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
Dossier
ECONOMIE
© Asdeca • 2ème pont sur le Wouri vu sur maquette
Dossier réalisé par Abraham Ndjana M.
© Crédit photos • Droits réservés
Cameroun
Projets structurants :
l’émergence en
marche
A l’aube de l’année 2014, le Cameroun entre
résolument dans une nouvelle étape de la
bataille pour la modernité. Avec pour chef
de file, Paul Biya, plus que jamais déterminé
à impulser une nouvelle dynamique dans
l’appareil productif de son pays.
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Dossier
ECONOMIE
I
l y a deux ans, le président Paul Biya
annonçait au cours du Congrès de son
parti le Rdpc, que le Cameroun sera désormais un vaste chantier de construction. Loin d’apparaitre comme une simple
déclaration d’usage ou un slogan politique,
il s’agissait véritablement de la nouvelle
vision d’un homme dont la détermination
pour l’amélioration des conditions de vie de
ses compatriotes ne souffre d’aucun doute.
Et c’est avec cette méthode, jamais démentie qui le caractérise, que l’homme conduit
le train de l’émergence du Cameroun.
Au demeurant, comment ne pas retenir par
ce détour qui rappelle tous les projets structurants en cours sur l’étendue du territoire
national, qu’il y a un regain de confiance
nettement perceptible.
La dynamique que représente la ville de
Douala, ville aux multiples aspects, donne
l’image d’un Cameroun tourné vers la
modernité. A côté du nouveau pont sur le
fleuve Wouri, dont les travaux sont à présent
une réalité et l’important investissement de
production de gaz naturel de Ndogpassi,
la métropole de Douala assume fièrement
et avec efficacité dans d’autres secteurs, sa
dénomination de capitale économique du
Cameroun. On en veut pour preuve, le flux
d’investissements privés étrangers qui se
bousculent à son portillon. C’est ainsi que
la cimenterie du riche homme d’affaires
nigérian, Aliko Dangote, s’y installe avec
une capacité de production évaluée à 1,5
million de tonnes par an, pour un investissement colossal de 68 milliards de FCFA. Il
en est de même du groupe marocain CIMAT
qui va également renforcer cette offre en
ciment, avec une production se situant à
500 000 tonnes, pour un investissement
global de 20 milliards de FCFA.
Embellie économique
Dans cet environnement d’embellie économique, marqué par la mise en œuvre de la
deuxième génération des projets découlant
du Programme Contrat-DésendettementDéveloppement (C2D), plusieurs infrastructures sont annoncées. Grâce au partenariat
avec l’Agence française de développement
(AFD), le projet du deuxième pont sur le
Wouri est en cours. Avec l’appui des Chinois,
la construction de la route reliant Yassa
à Nyalla a considérablement contribué à
rendre fluide la circulation des hommes et
des biens dans cette partie de la ville.
Pour arriver à ce stade de performances et
en dépit des classements plus ou moins
compréhensibles du Doing Business, il
apparait clairement que l’amélioration
du climat des affaires est une priorité des
pouvoirs publics camerounais. Et c’est avec
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L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
© Asdeca • Kribi en phase terminale
satisfaction que l’on s’aperçoit ainsi que les
investisseurs reviennent, à la grande satisfaction des demandeurs d’emplois. Jadis
tributaire de toutes les lourdeurs, le climat
des affaires tend vers un assainissement,
dès lors que certains goulots d’étranglement ont disparu du processus. La
confiance renait et l’espoir est permis dans
l’optique d’une politique des « Grandes
Réalisations » devant conduire le Cameroun
vers l’émergence à l’horizon 2035. Les
cadres de concertation public/privé, élargis
à la société civile se sont multipliés dans ce
nouvel environnement.
Kribi : poumon d’échanges en gestation
Les projets hydroélectriques de Memve’ele,
Lom-Pangar et Mekin avancent, alors que
la centrale à gaz de Kribi (d’une capacité
de 216W) et l’usine de production de gaz
naturel de Ndogpassi sont désormais
opérationnelles… Dans cette panoplie
de projets, la construction annoncée du
barrage hydro-électrique de Nachtigal va à
terme, dissiper le paradoxe énergétique du
Cameroun, de surcroit deuxième potentiel
hydraulique d’Afrique après la République
Démocratique du Congo. Pour la réalisation de ce mégaprojet, il a été signé le 2
novembre 2013, un accord entre le ministre
Jadis tributaire de toutes
les lourdeurs, le climat
des affaires tend vers
un assainissement, dès
lors que certains goulots
d’étranglement ont disparu du processus
de l’Eau et de l’Energie, Basile Atangana
Kouna, représentant le Gouvernement
camerounais et le groupe de partenaires
constitués d’Electricité de France (EDF), de
la Société financière internationale (SFI,
filiale de la Banque mondiale), et de la
société Rio Tinto Alcan. Dans les prochains
mois, le premier bateau va accoster au large
de Kribi, événement consacrant ainsi la
matérialisation des différentes facettes d’un
complexe industrialo-portuaire, véritable
poumon d’échanges en gestation dans
la zone Cemac. Cette première phase de
construction du nouveau port en eau profonde de Kribi s’achèvera en 2014, avec la
mise en exploitation de 350 mètres de quai
en ce qui concerne le terminal conteneurs
et de 265 mètres pour le terminal polyvalent (navires, vraquiers…).
Dossier
ECONOMIE
2ème pont sur le Wouri
Le garant d’une
compétitivité économique
Les opérateurs économiques
attendent de la plus grande
fluidité de la circulation qu’il
occasionnera, un impact
positif sur la croissance
nationale.
A
sa finition au bout de 44 mois de
travaux dont 8 déjà consommés
d’études de laboratoire, d’élaborations techniques, géotechniques
et paysagères, le deuxième pont sur le
Wouri dont la cérémonie de pose de la première pierre s’est déroulée le 14 novembre
2013, sous la présidence du président de la
République Paul Biya, se présentera sous la
forme de deux ponts (routier et ferroviaire)
réalisés par des encorbellements successifs
en béton précontraint. La consonance
barbare des termes de cet ouvrage se complexifie davantage avec d’autres, à l’instar
de ces « grandes travées en forme d’arc
de 135 mètres de longueur », appelées à
compléter cette armature tout en donnant
l’illusion visuelle de « ricocher sur la surface
de l’eau ». On peut se permettre de l’affirmer : le caractère futuriste de l’ouvrage en
sort conforté.
Tablier roulant
Au-delà de toutes ces considérations techniques, esthétiques ou même financières,
c’est l’influence positive qu’exercera ce
nouvel ouvrage pour l’environnement
spécifique de la capitale économique, voire
de l’ensemble du pays et de la sous-région,
qui a été unanimement saluée par tous les
acteurs. La réalisation de ce pont se veut
déjà un point positif avec le recrutement
annoncé d’une main d’œuvre nationale
estimée par les spécialistes à près d’un
demi-millier de Camerounais au-delà d’un
personnel d’encadrement « majoritairement africain », comme cela a été confirmé.
Au-delà de toutes ces
considérations techniques,
esthétiques ou même
financières, c’est l’influence
positive qu’exercera ce
nouvel ouvrage pour l’environnement spécifique de la
capitale économique, voire
de l’ensemble du pays et de
la sous-région
Fluidité des échanges
Deux voix portent parmi tant d’autres
entendues, dans la perspective de l’espoir
placé dans cet ouvrage futuriste. « Ce pont
va faciliter le transport de marchandises à
travers Douala, entre la ville et le reste du
pays et enfin vers les pays de la sous-région.
Il constitue une pièce importante pour la
compétitivité de nos entreprises et de notre
économie », dixit André Fotso, président du
Groupement interpatronal du Cameroun
(Gicam). On en apprécie davantage le
bien-fondé de l’initiative lorsqu’on sait
que des milliers de véhicules, d’engins
ayant à leur bord tout autant de milliers de
passagers, des produits divers, franchissent
quotidiennement le pont sur le Wouri dans
les deux sens. L’on n’oublie pas l’ouverture
vers le Nigeria voisin, le plus grand marché d’Afrique au Sud du Sahara et porte
d’entrée de l’espace CEDEAO.
« …Le pont permettra de fluidifier les
échanges entre la capitale économique et
les régions situées à l’Ouest. Lorsqu’on sait
que 80% des produits alimentaires destinés à
Douala traversent le Wouri, d’Ouest en Est, on
perçoit la nécessité d’assurer ce transit, sans
compter les échanges d’autres dans les deux
sens naturellement… », a déclaré Paul Biya.
C’est dit et, vivement que commencent
effectivement et s’achèvent les travaux
relatifs à la construction du deuxième pont
sur le Wouri qui fait couler beaucoup d’eau
sous… le pont.
© Asdeca • Monsieur le bâtisseur
Et c’est le groupement d’entreprises Sogea
Satom/Eiffel/Soletantche-Bachy/LavigneCheron-Geisch, adjudicataire officiellement
déclaré depuis le mois de mars 2013, qui
est appelé à conduire à terme les différentes
opérations sur le terrain ; à étaler sur 760
mètres à côté du premier pont dont les deux
voies à l’issue des travaux en cours, seront
réservées au trafic Deido vers Bonabéri, un
tablier roulant dont deux de Douala vers
Bonabéri et trois de Bonabéri vers Douala.
Un autre tablier, ferroviaire celui-là à deux
voies, complètera le dispositif. L’addition de
tous ces paramètres techniques confèrera
au final une largeur totale de 34,10 mètres
à l’ensemble de l’ouvrage. D’un coût total
de plus de 110 milliards de FCFA, soit 108,87
milliards pour la conception et la réalisation,
1,79 milliard pour les expropriations et le déplacement des réseaux et 6,5 milliards pour
l’assistance dans le management du projet, il
est collégialement financé par l’Agence française de développement (Afd), le deuxième
Contrat désendettement-développement
(C2D) et le budget de l’Etat camerounais à
hauteur de 23,16 milliards de FCFA.
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
n
21
Dossier
ECONOMIE
Gaz de Ndogpassi
Une première en
Afrique subsaharienne
Avec la construction d’une
usine de gaz naturel à Douala,
le gouvernement réaffirme sa
volonté de mettre l’énergie au
centre de ses préoccupations.
E
n inaugurant l’usine à gaz de
Ndogpassi dans la banlieue Est de
Douala, le Chef de l’Etat Paul Biya
n’a pas manqué de rappeler que
« l’énergie se situe au cœur de tout processus
de développement. Sans elle, il ne peut y
avoir d’industrie, ni de transformation de
matières premières, et donc, pas d’économie
moderne ». C’est ainsi que depuis quelques
mois, l’énergie produite à Ndogpassi permet la substitution du fuel et autres huiles
régénérées, naguère utilisés par le gaz naturel. Aujourd’hui, environ 18 sociétés en sont
désormais bénéficiaires, parmi lesquelles,
UCB, Sabc, Cicam, Guinness Cameroon,
Plasticam, Chococam, Cimencam, Sonara,
Camlait.
Les énormes potentialités énergétiques dont
regorge le Cameroun vont
connaitre une valorisation, dans le but de rendre
l’économie plus compétitive, à travers la réduction
des coûts de facteurs de
production
de production en « on shore » que le chef
de l’Etat a inaugurée le 15 novembre 2013,
est un gros investissement de 50 milliards
de FCFA. C’est le fruit d’une excellente
coopération entre l’Etat, représenté par la
Société nationale des hydrocarbures (Snh),
intervenant dans le secteur amont, et la
société Rodeo Development LTD, une filiale
de la britannique Victoria Oil and Gas PLC.
Première usine de gaz du genre en Afrique
subsaharienne, l’unité de production de
Ndogpassi va générer 1 415 000 mètres
cubes de gaz par jour. Par ailleurs, la mise en
production de ce champ gazier permettra
l’extraction de condensats. C’est un mélange liquide d’hydrocarbures présent dans
le gisement et acheminé vers la Société
nationale de raffinage (Sonara) à Limbe,
par camions citernes. Dans cette bataille
pour le développement et le progrès dans
laquelle s’implique avec succès la politique
des « Grandes Réalisations », les prochaines
années seront marquées par l’exploitation
des puits supplémentaires sur le champ
gazier de Ndogpassi dont les réserves sont
bien importantes. A terme, il s’agira alors
d’approvisionner une nouvelle clientèle et
de développer la production en énergie
électrique. Ainsi donc, avec le président
Paul Biya, le rôle prépondérant de l’énergie dans la stratégie de développement
devient une réalité palpable. L’air du temps
est désormais à l’action !
Dans le cadre de la politique des « Grandes
Réalisations », le plan de développement
du secteur énergie a pour ambition, un
accroissement substantiel de la production
énergétique, l’extension des réseaux de
distribution et le développement des énergies renouvelables. C’est d’ailleurs dans
cette optique que se situe la construction
des barrages de Lom-Pangar, Memve’ele,
Mekin et autres. Plus que jamais, il s’agit
pour le gouvernement camerounais de
booster l’industrialisation, tout en réduisant
le déficit énergétique qui, au cours de la
dernière décennie, a porté un important
manque à gagner à l’économie nationale,
avec en prime, les désagréments occasionnés au sein des entreprises et des ménages.
Toutefois, les énormes potentialités
énergétiques dont regorge le Cameroun
vont connaitre une valorisation, dans le but
de rendre l’économie plus compétitive, à
travers la réduction des coûts des facteurs
de production.
Une source d’énergie propre
Le gaz produit à Ndogpassi est une source
d’énergie, non seulement propre, mais
aussi économique pour les industries. Bien
plus, ce gaz naturel allie bien, efficience et
respect de l’environnement. Cette usine
22
n
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
© PRC • Première ouverture des vannes de l’émergence
Dossier
ECONOMIE
© Asdeca • Présent des dignitaires sawa
© Asdeca • Le patron de la CUD
© Asdeca • Le port de Kribi : bientôt opérationnel
© Asdeca • En communion avec les littoraux
© Asdeca • Accueil sur tapis rouge
© Asdeca • Propos d’un natif
© Asdeca • Propos de M. le Gouverneur Beti Assomo
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
n
23
Dossier
ECONOMIE
L’histoire de Biya et Douala
Au-delà de la mémorable boutade
Dans une quiétude apparente,
les populations laborieuses
de la capitale économique
prennent acte, à travers
les cérémonies des 14 et 15
novembre derniers, des petites
attentions des « Grandes
Réalisations » à leur égard.
C’
est bien connu de tous : difficile aura été pour le Cameroun,
tout comme d’ailleurs, pour la
plupart des pays africains, la
gestion des lendemains de « la libéralisation de la parole », engendrée, par ce que
d’aucuns ont appelé « le vent de l’Est », au
début des années 90. Au pays du président
Paul Biya, l’avènement de la démocratie
s’est en effet abondamment nourri des
excès de l’expression consacrée à l’époque :
« les années de braise ». Dans les manifestations multiformes des nombreuses
agitations sociales qui ont secoué le pays,
Douala, « lieu de brassage des civilisations
d’ici et d’ailleurs », « porte d’entrée et
poumon économique du pays », s’est particulièrement mise en évidence. Au point de
s’accommoder de ces petits noms, du reste
peu valorisants, dont on continue de l’affubler jusqu’aujourd’hui : « la frondeuse », le
« chaudron ».
Suffisamment dissuasif, de l’avis de certains
extrémistes, pour que Paul Biya ose y mettre
les pieds dans le cadre de la tournée nationale de concertation et de dialogue qu’il se
proposait alors d’entreprendre. Sans courir
le risque dans un contexte aussi incendiaire
de se faire proprement « griller ».
Combat pour son développement
Mais il aura fallu davantage pour décourager le président de la République. Douala
qui l’a accueilli ce jour-là, et l’ensemble
du Cameroun avec, ont été les témoins au
cours de son allocution de circonstance
de cette boutade demeurée mémorable
qu’il n’a pas manqué de remettre, avec un
brin d’humour, le 17 novembre dernier :
« Me voici à Douala…, me voici donc à
Douala… ». En réalité, moins qu’un défi,
la boutade, au-delà du contexte, se veut
davantage l’expression d’une pensée, d’une
volonté que le chef de l’Etat s’est faite fort
de développer en d’autres circonstances :
le rêve de grandeur qu’il nourrit pour cette
ville appelée à jouer un rôle de premier
plan dans le combat du Cameroun pour
24
n
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
La boutade présidentielle,
au-delà du contexte,
se voulait davantage
l’expression d’une pensée,
d’une volonté que le chef
de l’Etat s’est fait fort de
développer en d’autres
circonstances : le rêve de
grandeur qu’il nourrit
pour la ville de Douala,
appelée à jouer un rôle de
premier plan
son développement économique. Et à l’évidence, rien, alors rien, et encore moins des
contestations, des provocations bruyantes,
violentes et gratuites ne sauraient s’opposer
à cette vision des choses. Car, en réalité,
entre Paul Biya, le Chef de l’Etat du Cameroun et Douala, « le modèle vivant du Cameroun en devenir », selon ses propres termes,
c’est une histoire de cœur qui, à bien des
égards, fonde sa spécificité sur les bouderies
permanentes de la dulcinée, face aux insistances assidues de l’amant. Et pour cause :
« …Douala préfigure aujourd’hui ce que sera
dans quelques années, la grande métropole
africaine… la capitale économique régionale
qu’elle est appelée à devenir,… ordonnée…
généreuse, débordante d’activités et source
d’expression de talents ».
Jeu de face
De prime abord, les cadeaux offerts au
président de la République par les chefs
traditionnels apparaissent comme le signe
d’une sincérité historique. Dans son prolixe
propos de circonstance, Laurent Esso,
porte-parole des populations du Littoral et
élite Sawa, n’a pas manqué l’occasion de
faire un rappel ; sa communauté garde toujours Paul Biya comme l’un des leurs, lui qui
a été trempé dans les eaux du Wouri, pour
un rite qui constitue en réalité un pacte
d’attachement. «Nous souhaitons que, plus
que jamais, le débat politique ne s’exprime
pas par la violence. Nous voulons que Douala,
avec le concours de tous les partis politiques,
reste dans la paix, le dialogue et la dignité, le
porte-flambeau et la référence de la démocratisation de notre pays », prône-t-il là la
non-violence pour la cohésion sociale ? A la
suite, le président répliquera, « Je n’oublierai
pas de remercier le ministre d’Etat Esso qui
a su trouver des mots justes pour peindre
les moments émouvants que j’ai vécus il y a
quelques décennies avec les notables de cette
région. Je l’en remercie sincèrement. Tout
comme je remercie les chefs traditionnels du
Littoral pour le cérémonial, qui paraît anodin
mais qui est initiatique, et pour les cadeaux
qu’ils ont bien voulu me remettre». Le pacte
est-il à jamais scellé ? Seul l’avenir nous le
dira….
Par ailleurs, alors que le président était
pressenti pour visiter deux unités de production de ciment à capitaux étrangers privés, des lobbies (Sawa, dit-on), se seraient
farouchement opposés à cette démarche
qui n’a point prospéré. Car, selon certains,
cela aurait été un moyen de ravir la vedette
aux autochtones de la ville. En plus, le site
d’implantation de cette unité de production annoncée en bordure du fleuve, avait
fait l’objet d’un litige foncier mettant en
scène les chefs traditionnels Sawa, qui
estimaient que le terrain en question est
une propriété du Ngondo. Et pour trancher
l’affaire et calmer les esprits, il aura fallu…,
l’intervention diligente du président Paul
Biya.
Dans tous les cas, Paul Biya et les populations de Douala se tiennent. Ce qui ne
manquent pas de susciter une jalousie
de la part des autres entités qui n’ont, ni
port, encore moins d’industries. Mais dans
ce contexte, plusieurs questionnements
viennent à l’esprit. Les comportements à
plusieurs visages de la dulcinée (Douala)
à l’endroit de l’amant (Paul Biya), cachentils une idée sous-tendue, ou alors, elles
s’inscrivent simplement dans une logique
de sincérité de l’adhésion massive à un
homme politique ? l
© DR• Douala : la cité des amours de Paul Biya
B.P: 14914 - Ahala, lieu dit «Barrière GMI»
Cameroun
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L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
La passion de la location auto
n
25
Culture
Tendance
Baleba Baleba
C’est bientôt la période des
fêtes. Même pour les plus
casaniers, ce sera l’occasion
de se lâcher un peu. Mais pour
ne pas être décalé lors d’une
soirée, il faut connaître les
pas de danse qui font fureur
en ce moment au Cameroun.
Petit tour d’horizon.
C’
est bien connu, le public
camerounais est particulièrement friand des rythmes et
sons venus d’ailleurs. Qu’elle
soit congolaise, ivoirienne ou nigériane,
la musique étrangère a toujours trouvé
un terrain fertile au Cameroun. Ces 30
dernières années, la Rumba, le Soukouss,
le Ndombolo, le Coupé décalé ou le Zouk
sont autant de rythmes qui ont été adoptés
par les Camerounais. Les danses venues de
l’étranger sont tellement nombreuses que,
même les plus branchés ont du mal à se
retrouver, d’autant qu’elles ne sont pas fondamentalement différentes. La plus connue
est sûrement l’Azonto.
Popularisée par les artistes nigérians,
cette danse est née au Ghana au début
des années 2000. Mais c’est vers la fin de
la décennie qu’elle s’est internationalisée
grâce au footballeur ghanéen Asamoah
Gyan qui exécutait quelques pas d’Azonto
à chaque fois qu’il inscrivait un but. Récupérée ensuite par les artistes nigérians qui
ont trouvé là un parfait complément à leur
musique, l’Azonto fait désormais partie de
la culture urbaine. Des battles sont même
régulièrement organisées dans les villes
camerounaises. Sur le plan visuel, l’Azonto
consiste à mouliner les bras en mimant des
gestes de la vie quotidienne, tout en faisant
glisser frénétiquement la jambe droite. Un
conseil, il vaut mieux être physiquement en
forme pour exécuter des pas d’Azonto.
Le Zoropoto, venu de Côte d’Ivoire, est
une sorte d’excroissance du Coupé décalé
et du Mapouka. Vulgarisé par l’artiste DJ
Arafat, il consiste à remuer les jambes dans
tous les sens. Ici, le haut du corps n’est pas
très sollicité. Comme avec l’Azonto, il faut
posséder une bonne condition physique
pour s’y aventurer, sinon bonjour les ennuis.
26
n
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
© DR • Au pas
de l’Azonto
L’Azonto a été popularisée
par le footballeur ghanéen
Asamoah Gyan
« C’est une danse très physique qui permet
d’éliminer les calories », confie Armelle,
une adepte de ce style. Le Kpankata vient
également de Côte d’Ivoire. Contrairement au Zoropoto, ce sont les bras et les
épaules qui sont mis en exergue. Il s’agit
ici d’agiter le bras droit du haut vers le bas,
tout en remuant l’épaule gauche. Moins
agressive que le Zoropoto, le Kpankata
est à la portée de tout le monde, puisqu’il
est relativement lent dans son exécution.
De la Côte d’Ivoire vient également le
Glissement. Il s’agit d’un pas qui, comme
son nom l’indique, consiste à glisser de
droite à gauche au rythme de DJ Ronaldo.
Le Loko Loko est l’une des danses préférées
des jeunes. Lancée par le chanteur ivoirien
Serges Beynaud, elle a immédiatement
été adoptée par les ados. A chacun de ses
concerts au Cameroun, l’artiste fait salle
comble. Il faut dire que le Loko Loko est
particulièrement spectaculaire. Très physique, il sollicite tout le corps. Il faut remuer
en même temps les hanches, les bras et les
jambes. L’Alingo, est originaire du Nigeria.
Même s’ils s’en défendent, ses créateurs
se sont fortement inspirés de l’Azonto
ghanéen. C’est qu’il n’y a pas beaucoup de
différences entre les deux. La gestuelle est
identique, même si avec l’Alingo, les deux
bras et les deux jambes sont simultanément
utilisés. Et puis les mouvements sont plus
frénétiques, ce qui la rend plus physique.
A côté de cette déferlante, les danses
camerounaises ont du mal à exister. Le
Makossa, le Bikutsi ou le Bend-Skin ont été
relégués au second rang par une jeunesse
qui ne jure que par l’étranger. Quand bien
même elles sont exécutées, on y remarque
une influence des pas propres aux rythmes
venus d’ailleurs : « Ces danses font plus
bouger que ce que nous avons chez nous.
Mais il y a également un effet de mode. Les
clips vidéo de ces artistes passent en boucle
sur les chaînes de télévision. C’est sans doute
ce qui explique l’engouement des jeunes
», explique Séraphin, un danseur professionnel. En tout cas, pour les adultes et les
parents qui veulent éviter de passer pour
des dinosaures nostalgiques d’une certaine
époque, ils doivent se mettre à jour et faire
semblant de savoir de quoi parlent leurs
enfants quand ils prononcent ces noms en
leur présence. l
Le Loko Loko a été immédiatement adopté par les
ados
Culture
© DR• En tête d’affiche
Cinéma
Hollywood in Africa
B.B.
En cette fin d’année 2013,
plusieurs films hollywoodiens
ont pour cadre le continent
africain. L’Afrique du Sud,
le Nigeria et la Somalie sont
les pays qui servent de décor
à de grandes productions
cinématographiques.
C’
est l’un des films les plus
attendus de cette année 2013.
Réalisé par l’Anglais Justin
Chadwick, « Mandela, The Long
Walk to Freedom » est tiré de l’autobiographie de Nelson Mandela, l’ancien président
sud-africain. Pour incarner le leader de
la lutte contre l’apartheid, le réalisateur
a choisi Idris Elba, un acteur britannique
d’origine ghanéenne et sierra-léonaise.
D’après les critiques américains, ce long
métrage vaut le détour. Si plusieurs films
ont déjà été consacrés à l’œuvre de « Madiba », « Mandela, The Long Walk to Freedom
» est le premier vrai biopic sur Mandela, car
il retrace tout le parcours de l’homme. De
son enfance dans son village à ses années
d’études, en passant par son travail d’avocat
et ses péripéties familiales. Bien entendu,
son combat politique occupe la plus grande
partie du film. Salué pour sa performance,
Idris Elba est d’ores et déjà pressenti pour
Mandela, The Long Walk
to Freedom » est le premier
vrai biopic sur Mandela
remporter l’Oscar du meilleur acteur.
La famille Mandela est également à l’affiche
d’un autre film. Cette fois, il s’agit de son exfemme Winnie Mandela. Sobrement intitulé
« Winnie Mandela », ce long métrage réalisé
par Darell Roodt est une adaptation de la
biographie (non-autorisée) de l’ex première
dame sud-africaine, telle que rédigée et
publiée par Anne Marie du Preez. Pour
camper Winnie Mandela, les producteurs
ont confié le rôle à la chanteuse et actrice
afro-américaine Jennifer Hudson, Terrence
Howard incarnant Nelson Mandela. Ce
film se donne pour ambition de raconter
le parcours tumultueux de la combattante
de l’apartheid. Mais contrairement au film
consacré à Nelson Mandela dont le scénario a été approuvé par la famille, Winnie
Mandela n’a pas été consultée par les producteurs. Ce qui pour elle, est un manque
de respect.
Décidément très sollicitée en cette année
2013, l’Afrique du Sud est le décor de « Zulu
», un film policier dont l’action se déroule
dans la ville du Cap. Une cité infestée de
gangs de toutes sortes qui s’adonnent au
trafic de drogue, au trafic humain et aux
meurtres, jusqu’à ce que deux policiers
(Brian Epkeen et Ali Sokheela) décident
de mettre un terme à leurs activités
meurtrières. Dans le rôle des policiers incorruptibles, deux acteurs américains, Forrest
Whitaker (Ali Sokheela) et Orlando Bloom
(Brian Epken). « Zulu » qui sort en décembre
aux Etats-Unis, est réalisé par Eric Salle.
Le Nigeria et notamment la région du
Biafra servent de décor à « Half Of A Yallow
Sun ». Si la production cinématographique
nigériane est déjà mondialement reconnue
(on parle maintenant de Nollywood), ce
film réalisé par le Nigérian Biyi Bandele est
une coproduction anglo-américaine. Sorti
en septembre au Canada et aux Etats-Unis,
« Half Of A Yellow Sun » qui met en vedette les
acteurs Chiwetel Ejiofor (Anglo-nigérian),
Thandiwe Newton (Anglo-zimbabwéenne)
et Anika Noni Rose (Afro-Américaine), a
été salué par la critique américaine qui a
apprécié la technique toute subtile de Biyi
Bandele.
La Somalie quant à elle est le théâtre de
l’un des blockbusters de l’année. Réalisé par
Paul Greengrass, « Capitaine Phillips » qui
met en vedette Tom Hanks, revient sur la
prise d’un navire américain aux larges des
côtes somaliennes en 2009.
Attaqué par des pirates somaliens, le navire
(Maerks Alabama) que commandait le
capitaine Richard Phillips, était tombé entre
les mains des malfaiteurs. Pour incarner
les méchants somaliens et rendre l’histoire
le plus réaliste possible, les producteurs
ont fait les choses différemment. Au lieu
de recruter les Afro-américains pour jouer
les Africains comme ils le font d’habitude,
ils ont engagé des somaliens installés aux
Etats-Unis. Des jeunes gens qui n’avaient
jamais joué la comédie avant, mais qui ont
réussi à être de très convaincants pirates.
Au final, « Capitaine Phillips» sorti aux EtatsUnis le 11 octobre 2013, a déjà rapporté la
somme de 164 millions de dollars. l
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
n
27
Société
Projets structurants
Les 7 plaies de l’Emergence
Evariste Abessolo & Simon Ntonga
Le Cameroun envisage
atteindre son émergence à
l’Horizon 2035. Cependant,
«Avancer et reculer », pourrait
à juste titre être la devise du
pays ; quels sont les maux
qui seraient le frein à cette
politique des « Grandes Réalisations » ?
V
oici la liste des péchés capitaux
telle que l’a fixée le pape Grégoire le
Grand, à la fin du VIe siècle, et telle
que nos catéchismes n’ont cessé,
depuis, de la rappeler : l’orgueil, l’avarice, la
luxure, l’envie, la gourmandise, la colère, la
paresse. Il faut reconnaître que cette liste a
vieilli : il y a belle lurette que nous n’y reconnaissons plus nos fautes les plus graves, ni
nos dégoûts les plus résolus ! Comme nous
le disait plaisamment notre conscience de
journaliste lors de la construction du présent sujet, « il y a dans ces péchés capitaux,
un côté doigts dans le pot de confiture, qui les
rend comme enfantins et presque ridicules ».
Oui : nous avons désormais d’autres diables
à fouetter. Ceux-ci sont les adversaires résolus de la politique d’émergence édictée par
le Président camerounais Paul Biya, dans
son élan d’amélioration de la condition
globale de son pays. C’est d’ailleurs ce qui
les contraste d’avec les péchés capitaux
pour mieux s’assimiler aux rudes plaies que
le Dieu biblique, par la main de Moïse son
prophète, infligea à l’Egypte de Ramsès II
alors Pharaon, pour nuire à son programme
et laisser partir son peuple. Faisons droitement une esquive à l’égyptologie pour garder intacte notre attention sur ces « tâches »
qui ralentissent (pouvant même faire
échec et mat) les « Grandes Réalisations »
en dépit de la détermination démontrée
et éprouvée de leur « géniteur ». Loin des
moustiques, des grenouilles, de la grêle ou
des mouches, le Cameroun est infesté par
des germes complexes ayant trouvé asile
dans son plasma. Sans avoir la prétention
de passer pour le Pape Grégoire le Grand,
citons-les dans ce sens : l’équilibre régional,
l’inertie, la gabegie, la corruption, le cumul
de postes, le « jeunicide », le mondialisme et
le nombrilisme économique.
28
n
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
© PRC • Expert incontournable ...
L’équilibre régional
Si le Cameroun doit s’aligner derrière le
gouvernement qui lui sera proposé dans les
jours à venir, le choix de ces composantes
doit se faire sur la base de l’efficacité et de
la compétence.
En effet, il faut dire que si les multiples
groupes de pressions, constituant des
lobbies pour le positionnement des acteurs
politiques selon la logique de « quotas »
régionaux, sont en forte progression sur le
territoire camerounais, c’est une action qui
aura été encouragée par l’Etat. Bafouant
au passage l’idéologie des compétences
professionnelles des nommés, la politique
de l’implémentation de l’équilibre régional
instituée dans le pays, a contribué à l’enfoncer dans la pauvreté et la corruption. Par
ailleurs, elle a construit avec le temps, des
frustrations et des rancœurs qui risquent de
s’exprimer dans l’avenir, tout en mettant en
danger la paix nationale. Ainsi, avec le poids
démographique des régions, départements
et des arrondissements, le gouvernement
de la République ne peut indéfiniment
se contorsionner ou s’agrandir juste pour
le plaisir des protestataires. D’ailleurs, la
région de l’Est a commencé à montrer ses
couleurs. Jugée comme étant le réservoir
de l’économie camerounaise future, trois
ministres seulement sont estimés peu
nombreux devant l’Extrême-nord qui en
compte dix et le Centre vingt. Le Nord est
Société
Sans avoir la prétention
de passer pour le Pape
Grégoire le Grand, citonsles dans ce sens : l’équilibre régional, l’inertie, la
gabegie, la corruption, le
cumul de postes, le « jeunicide », le mondialisme et le
nombrilisme économique
administratifs. Ordinateurs sous-utilisés,
chaises de bureaux échangées quasiment
tous les deux mois, véhicules administratifs
au service des caprices familiaux transportant cousins, tantes et grands-pères, climatisation et ampoules toujours en mode
« On » , séminaires et conférences délocalisées à Kribi, missions fictives à Doubaï ou à
Paris ; les exemples sont infinis et poussent
à s’interroger sur la nature de l’esprit de
certains fonctionnaires camerounais ainsi
que les motivations qui suscitent toutes ses
déviances. La gabegie administrative est en
marche et semble n’avoir peur de personne.
La corruption
à une variation de vitesse. Dans le cas
d’espèce, c’est la capacité naturelle de
certains citoyens (élus et chefs de projets), à
s’opposer à l’adoption des comportements
nouveaux nécessaires à l’amorce d’un développement national durable et profitable à
tous. Peut-être du fait de l’appartenance à
un parti politique dont ils ont transformé la
devise en gilets pare-balles, les protégeant
de toutes les évictions. Mais depuis des
années, le Président national de ce parti,
Chef de l’exécutif, se bat comme il peut
contre cette réalité macabre : « Pour dire
les choses clairement, je crois que nous avons
manqué de dynamisme. L’inertie que j’ai souvent dénoncée a repris le dessus ». Disait-il, le
3 juillet 2008 à son gouvernement réuni au
complet en conseil des ministres au Palais
de l’Unité, après avoir limogé le Premier
Ministre. Le gouvernement pourrait à
titre de parage s’enrichir des acteurs de la
société civile et de la jeunesse afin de diluer
cette inertie grimpante.
La gabegie
un cas d’école où sur ses cinq ministres et
secrétaires d’Etat qui composent le gouvernement, quatre sont originaires de la
Benoué et un du Faro.
En outre, au niveau préprofessionnel, le
malaise se fait davantage ressentir. L’Enam a
souvent été aux couleurs des incompétents
chargés de diriger le pays dans les années
futures au nom de la « politique de quota ».
Heureusement que le nouveau Directeur
général a amorcé le changement. Restons
juste sur cet exemple pour ne pas fâcher
davantage. Pourtant c’est toute la vérité.
L’inertie
En physique, l’inertie d’un corps dans
un référentiel galiléen est sa résistance
Gestion financière défectueuse ou malhonnête ; gaspillage tout clairement. Bien
que le Cameroun ait entamé la lutte contre
la mauvaise gestion des institutions de
la République, avec la mise sur pied du
Tribunal Criminel Spécial qui vient renforcer
l’action du Contrôle Supérieur de l’Etat, de
l’ANIF et de la CONAC, la gabegie n’a pas
totalement foutu le camp. En plus de ne
pas laisser sauve la finance publique, elle
s’est davantage incrustée dans les services
Que faire lorsque les
services en charge de lutte
contre ce fléau se font
complices des corrompus
et corrupteurs en retournant par exemple des
notes de dénonciation aux
dénoncés ?
Le 09 décembre, le Cameroun a célébré la
journée internationale de lutte contre la
corruption comme tous les autres Etats
du monde. Et pourtant, si l’on continue de
penser que la corruption « fait partie des
mœurs », il faut néanmoins dire que chaque
société, chaque secteur d’activité et chaque
individu auraient tout à gagner en disant
« Non » à ce crime. S’il reste toutefois réel
que ce vocable a fini par faire son lit dans le
pays, il va sans doute que les solutions à son
éradication sont ce qui importe le plus. Le
mal est profond. Ainsi, en s’appropriant la
vision de l’ONU, il serait nécessaire de :
• Informer le public de l’obligation qui
incombe à l’État d’être exempt de corruption. Une justice égale et équitable
pour tous est cruciale pour la stabilité et
la croissance d’un pays. Elle contribue
également à lutter efficacement contre
la criminalité.
• Attirer l’attention du public, des
médias et des pouvoirs publics sur le
coût de la corruption pour les services
essentiels, telles que la santé et l’éducation. Lorsque les services de base
fonctionnent, toute la société y gagne.
• Apprendre aux jeunes de votre pays
ce qu’est un comportement éthique,
ce qu’est la corruption et comment la
combattre, et les encourager à revendiquer le droit à l’éducation. Élever les
futures générations de citoyens dans
l’idée que les pays doivent être exempts
de corruption est un des moyens les
plus efficaces de leur garantir un avenir
meilleur.
• Signaler les cas de corruption. Il faut
créer un environnement dans lequel
prévaut l’État de droit.
Au vu de ce qui précède, on se pose la
question de savoir que faire lorsque les
services en charge de la lutte contre ce
fléau se font complices des corrompus et
corrupteurs en retournant par exemple
des notes /lettres de dénonciation aux
dénoncés ? Cela justifie pourquoi le
Cameroun continue de briller par son
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
n
29
Société
faible rang au classement mondial de
l’indice de corruption, en occupant la
144ème position sur 177 pays selon Transparency International.
Le cumul de postes
« Le cumul de postes n’est pas du tout une
bonne chose à partir du moment où, en principe, tout travail doit se faire efficacement.
Et quand on veut l’efficacité, c’est-à-dire le
bon résultat, on ne peut pas voir la même
personne appelée à diverses fonctions et
espérer avoir un résultat identique partout.
Il y aura forcément des pants qui seront
marginalisés. Et de ce point de vue-là, surtout
pour un pays comme le Cameroun, réputé
pour la qualité de ses ressources humaines ;
c’est ce que l’on dit, si l’on s’appuie sur le taux
d’alphabétisation qui est l’un des meilleurs,
du moins en Afrique noire subsaharienne, on
peut raisonnablement comprendre pourquoi
dans certains cas la loi a prévu des incompatibilités et proscrit le cumul…. Donc, le cumul
ne peut pas se justifier dans une logique où
l’on parle de « Grandes Réalisations ». Parce
que la réalisation signifie qu’on a d’abord eu
l’ambition ; il faut maintenant réaliser. Et pour
réaliser, il faut que quelqu’un soit là. Sauf à
nous dire que les Camerounais ont déjà le
don d’ubiquité, c’est-à-dire être partout à la
fois. Voilà mon idée qui est très claire et très
simple d’ailleurs, à savoir que quand on veut
l’efficacité il faut avoir la bonne personne.
Mais est-ce que cette personne a les coudées
franches ? Et si elle a des coudées franches, il
faut qu’elle ne consacre son temps qu’à cela.
Mais quand on a des gens qui sont éparpillés,
ça vous ramène à un proverbe roumain qui dit
que : ’’un esclave qui a plus d’un maître est un
homme libre’’ »., Dixit le Professeur Pius
Ottou, économiste Camerounais.
Le « jeunicide »
Doit-on encore s’étendre sur ce qui semble
être un complot ourdi contre l’ensemble
des populations jeunes ? Dans tous les secteurs à l’exception de l’informel, la jeunesse
est marginalisée. Dans l’essentiel des politiques qui sont élaborées pour elle, celle-ci
se plaint de ne pas être consultée, encore
moins impliquée. Le Conseil National de
la Jeunesse du Cameroun (CNJC), réponse
gouvernementale aux revendications de la
jeunesse, n’est plus qu’une « vielle loque humaine » en phase terminale d’un cancer
du cerveau. Dans les administrations, ceux
qui ont dépassé l’âge de la retraite font du
« seatting ». Ils n’iront nulle part! Les jeunes
qui les y retrouvent s’en vont aussitôt les
pieds devant, à la Droite du Père. Le système
éducatif dans son ensemble, bien qu’en
mouvement, ne contribue pas beaucoup à
la préparation des jeunes camerounais à
l’autonomie. Dans les formations politiques,
les jeunes expriment aujourd’hui, audiophones à la main, leurs frustrations. Ateba
30
n
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
© Asdeca • dans tous les
chantiers de l’émergence
Eyéné Charles, Messanga Nyamding Pascal
et bien d’autres sont des exemples à exposer. Le « jeunicide » est amorcé. Pourtant, la
chanson très connue des Camerounais de
la base au sommet dit : « La jeunesse, fer de
lance de la nation ».
Le mondialisme anthropomorphique et
le nombrilisme économique
Au pays de Paul BIYA, il s’entend généralement dire que certains hauts responsables
y vivaient comme de passage pour leur
« vrai pays ». Une image qui ôte le caractère
nationaliste et patriotique à la presque
majorité des citoyens. Personne n’est
plus camerounais. D’ailleurs, la majorité a
opté pour des multiples nationalités pour
contourner la loi camerounaise. Ils ne se
sentent donc plus la mission ou le mérite
de défendre les couleurs du pays, au mépris
et au sacrifice de la jeunesse. La nationalité
n’est plus qu’un simple acte administratif
qui donne le droit de piller et investir dans
un autre pays.
Il y a de cela quelques temps, Jean NKuete,
en cette époque, vice Premier ministre
chargé de l’agriculture, rentrait dans une
guerre effroyable l’opposant aux députés
de la nation. Ces derniers se plaignaient de
ce que le ministre les mettait tour à tour à la
porte lorsqu’il, soit disant, « venaient exposer
les problèmes du peuple ». Pourtant, il est de
vérité connue que plusieurs élus du peuple
ont tourné le dos aux missions qui sont les
leurs pour « chasser la fortune publique » par
l’acquisition et l’exécution des marchés publics. Activités très souvent mal conduites
subjuguées par la mystique de l’immunité
parlementaire, le pays se retrouve à ‘‘avancer à reculons’’. De l’argent dilapidé au nom
d’une gabegie sans aucune limite morale.
De l’autre côté, le petit peuple qui pourrait
se construire une activité visant à l’amélioration des conditions de vie, finit par faire
face à une concurrence qui l’enferme dans
le vase hideux et avilissant de la pauvreté.
Voici donc des personnes qui ont décidé
de lutter pour le peuple qui se retrouvent à
lutter contre le peuple. l
Société
Fêtes de fin d’année
Les préparatifs avancent
timidement
Ester Assena
A quelques jours de la fête
de la Nativité et du Nouvel
An, il y a encore de l’espoir
pour faire de bonnes affaires.
L’heure est à l’aménagement
des espaces et aux expositions
des articles. De l’habillement,
aux accessoires de décoration
en passant par les jouets.
Tout y passe.
L
e décor est planté depuis quelques
semaines, avec comme souvent
à l’avant-garde, les supermarchés
et les prêts-à-porter. Ce n’est pas
encore la grande affluence dans les magasins et marchés de la capitale, pourtant
les vendeurs sont confiants. Après les
soldes du mois dernier, les boutiques et les
magasins ont fait le plein. Les clients n’ont
que l’embarras du choix devant la diversité
d’articles qui leur sont proposés. Dans les
super marchés, en dépit du manque de
clients, les vendeurs sont occupés à exposer
les articles sur les rayons, l’air sérieux et préoccupé. Si certains magasins sont encore
au niveau des installations, le supermarché
Mahima quant à lui, fait déjà la joie des
petits et des grands, avec comme chaque
année, un méga shoping tombola qui
permet aux clients d’avoir un ticket après
un achat supérieur à 10.000 Fcfa. De même,
des remises de 10% sur les jouets et les
décorations sont proposées. L’innovation
de cette année est l’installation d’une
crèche qui attire de nombreux regards.
Côté distraction, nous constatons une sortie
vertigineuse des bars fantômes dans tous
les quartiers, à la grande satisfaction des
disciples de Bacchus. Par ailleurs, les cabarets et boîtes de nuit sont à pied d’œuvre
pour donner à voir et à entendre. Selon le
promoteur d’un de ces milieux huppés de
la capitale, « un programme diversifié sera
proposé dans quelques jours aux fêtards. Je
vous promets qu’ils ne seront pas déçus. Pour
l’instant, nous nous assurons bien du choix et
de la disponibilité des différents artistes que
nous avons sollicités ».
Par contre, la plupart des hôtels ne sont
pas encore à la page. Si les réservations
ont commencé, les programmes des fêtes
ne sont pas encore connus, à l’exception
du Hilton hôtel de Yaoundé qui a déjà un
programme bien défini de ses activités.
Dans les marchés tel que celui de Mokolo,
les commerçants sont aussi en plein dans
les préparatifs. Ils vont et viennent chargés
de marchandises diverses, le temps est
court il faut faire vite.
Après l’habillement et autres accessoires,
il faut ensuite penser au volet nourriture.
En novembre dernier, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana a
regroupé les représentants des différentes
filières des produits de grande consommation pour évaluer la situation et s’assurer de
leur disponibilité pendant et après les fêtes.
Parmi ces dispositions prises par le MINCOMMERCE, une foire de l’association des
femmes Bayam sellam du Cameroun a été
lancée à l’esplanade du stade omnisport,
meublée d’une série d’activités festives.
Afin de protéger les consommateurs d’une
inflation qu’entretiennent en cette période
les commerçants véreux, le ministère du
Commerce a dépêché sur le terrain, les éléments de la brigade nationale de contrôle
de prix.
Pour ce qui est du poulet de chair, l’Interprofession Avicole du Cameroun(IPAVIC),
entend mettre sur le marché environ 4
millions de poulets dans les prochains
jours, afin de satisfaire la demande comme
il est de coutume depuis trois ans. Ces
poulets seront vendus dans des marchés
témoins créés à cet effet dans les grandes
métropoles du pays en collaboration
avec le Gouvernement. Le poulet de 2
kilogrammes sera vendu à 2500Fcfa, ceci
malgré la hausse du prix de la provende et
par ricochet celui du poussin d’un jour, qui
passe de 350 à 450 FCFA.
Pendant les fêtes de fin d’années, le tout
n’est pas de s’habiller, manger et boire. Il
faut aussi penser à Dieu car, la fête de la
nativité renvoie à la naissance de l’enfant
Jésus. La prière est donc de rigueur. C’est
dans ce sens que, le père Gilbert Odi, vicaire
de la paroisse notre Dame du lac, pour cette
année, a instauré la messe de midi. Il en sera
désormais ainsi même après les fêtes : « c’est
Côté distraction, nous
constatons une sortie
vertigineuse des bars
fantômes dans tous les
quartiers, à la grande
satisfaction des disciples
de Bacchus. Par ailleurs,
les cabarets et boîtes de
nuit sont à pied d’œuvre
pour donner à voir et à
entendre
bien de passer la pause de midi avec Dieu,
mais il faut d’abord une préparation spirituelle avant d’accueillir l’Emmanuel qui signifie Dieu avec nous ». Pour les plus démunis
de Messa village, une activité dénommée
« noël solidaire » a été mise en place. Aussi,
la paroisse célébrera le théâtre de la nativité
afin de mettre en scène l’arrivée de Jésus
avec les jeunes.
La période des fêtes étant sujette à l’augmentation des agressions, les forces de
l’ordre ont été déployées massivement sur
le terrain afin de permettre aux populations
de passer les fêtes de noël et de nouvel An
en toute quiétude. L’accent a été particulièrement mis sur la voie publique ainsi que
dans les agences de voyage.
Le souhait du délégué général à la sûreté
nationale est que tous les citoyens vaquent
à leurs occupations quotidiennes et
passent de paisibles fêtes. Par conséquent,
il exhorte la population à une collaboration
avec la police en appelant au numéro
vert qui est le 1500, ou encore l’équipe
spéciale d’intervention rapide (ESSIR) au
117, ceci afin de neutraliser les éventuels
malfaiteurs. Pour une urgence médicale
ou d’incendie contacter le SAMU ou
les sapeurs pompiers respectivement
au 119 et 118. A titre de conseil, il est
recommandé d’éviter de marcher avec des
sommes importantes sur soi au risque de
se faire agresser, aussi la surcharge dans
les taxis est également déconseillée parce
qu’elle est dans la plupart du temps à l’origine de vols. l
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
n
31
Sport
© Camfoot • Déjà au rythme de la samba
Lions Indomptables
Et maintenant ?
Baléba Baléba
Les Lions se sont qualifiés.
Tout doit donc être mis en
œuvre pour que les choses se
passent bien au Brésil et que
le Cameroun rompe avec ses
contre-performances à répétition en coupe du monde.
34
n
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
E
tait-ce dû à la joie du moment ou
était-ce le signe d’une réconciliation
définitive ? En tout cas, à la fin du
match face à la Tunisie, Samuel Eto’o
et Alexandre Song, ennemis intimes d’hier,
sont tombés dans les bras l’un de l’autre
pour une longue accolade. Les victoires ont
ceci de bien qu’elles peuvent effectivement
résoudre les problèmes qui semblaient
insolubles. Si Song et Eto’o font la paix, les
Lions peuvent se frotter les mains et rêver à
un avenir radieux. Les Camerounais se sont
donc qualifiés pour la coupe du monde au
terme du match le plus abouti de l’ère Finke.
Une victoire sans bavure d’une équipe qui
semble avoir retrouvé ses valeurs cardinales
: le physique, l’abnégation et le fameux «
Hémlè » rendu célèbre par Kana-Biyick et
la génération de 1990. Face aux Tunisiens,
les Lions ont livré une belle partie. Très sûrs
d’eux, ils ont contrôlé le match et marqué
presque à chaque fois qu’ils l’ont décidé.
Cela faisait longtemps que les Camerounais n’avaient pas dégagé cette impression de
puissance et de maitrise.
Jusqu’ici très frileux, Volker Finke, avait
accepté de délaisser son indigeste 4-4-2
pour un 4-3-3 plus équilibré, avec un avantcentre et deux joueurs sur les ailes, capables
de déborder, de provoquer et de dribler.
On a rapidement vu la différence avec ses
équipes précédentes. Positionné devant
la défense, Alexandre Song a livré un très
bon match. Comme l’ont souvent demandé
la plupart des observateurs, le milieu
Culture
Sport
ille enfin
© Camfoot • La fam
talent comme Jean-Christophe Bahebeck,
Paul Georges Ntep, Samuel Umtiti ou Alex
Ngando. Il est difficile de résister à la coupe
du monde.
Les joueurs ont fait leur
part, aux dirigeants de se
montrer à la hauteur
camerounais doit être composé de deux
récupérateurs placés devant la défense.
Cela a l’avantage de décongestionner ce
secteur de jeu et d’accorder plus de liberté
au Barcelonais. Il faut espérer que cette organisation n’était pas circonstancielle et
que le sélectionneur continuera dans cette
configuration qui a permis à son équipe
de marquer 4 fois, elle qui avait du mal
à scorer depuis son arrivée. Maintenant,
il va falloir sérieusement se pencher sur
certains secteurs de jeu. Notamment, le
poste d’arrière droit qui n’a toujours pas
trouvé preneur. Depuis le départ de Geremi
Njitap il y a quatre ans, aucun joueur ne
s’est imposé. Tous les sélectionneurs qui se
sont succédés n’ont fait que rechercher des
solutions intermédiaires. Il faudra effectuer
un recensement mondial pour dégoter
l’oiseau rare. Tout comme il faudra essayer
d’attirer quelques jeunes binationaux de
Mais le défi immédiat pour les autorités
c’est de mettre en place un calendrier
pour préparer cette coupe du monde.
Déjà, il faudra commencer par exploiter
toutes les périodes Fifa pour disputer les
matches amicaux, ce que le Cameroun ne
fait que trop rarement. Il s’agira ensuite
de trouver des adversaires capables de le
faire progresser. Au-delà de l’aspect sportif,
c’est la partie administrative, trop souvent
décriée par les joueurs eux-mêmes, qui doit
se montrer à la hauteur. D’ailleurs l’ancien
international Patrick Mboma ne cache
pas ses craintes : « Cette qualification est
peut-être l’arbre qui cache la forêt. Pendant
des années, l’aura passée des Lions a permis
de véhiculer une image obsolète, celle d’une
nation phare et modèle du football africain.
Mais le peuple est lassé, il n’est plus possible
unie
de le leurrer. Les gens en ont marre. Une
surprise comme en 1990 ne sera pas possible.
En Coupe du Monde, nous n’avons atteint
les quarts de finale qu’à une seule reprise.
Donc, quand j’entends qu’une Coupe du
monde sans le Cameroun serait dommage,
je réponds : Mais avec le Cameroun, qu’est-ce
que ça apporte de plus ?».
En mars 2014, la fédération se dotera d’une
nouvelle équipe dirigeante. Le souhait de
tous les Camerounais, c’est que ce soient
des hommes et des femmes compétents.
Le football camerounais est à la croisée des
chemins. Soit il renaît comme au lendemain
du fiasco de 1972, soit il coulera pour longtemps encore. De leur côté, les joueurs ont
fait leur part. En se qualifiant, ils ont déjà
rapporté plus de 4 milliards de FCFA dans
les caisses de la Fecafoot. Aux dirigeants
de faire leur job et d’éviter les scandales de
1994, 2002 et 2010. Et de rendre leur sourire
à « Magic » Mboma et à tous les Camerounais. l
Coupe du Monde 2014
Le Cameroun jouera le Brésil
A l’issue du tirage au sort, les Lions Indomptables ont hérité du
groupe A en compagnie du Brésil, de la
Croatie et du Mexique. Les
Camerounais joueront dans trois villes lors du
premier tour : Natal,
Manaus et Brasilia, la capitale du pays.
Programme des Lions du premier tour
13 juin à Natal
Mexique • Cameroun
18 juin à Manaus
Cameroun • Croatie
© Camfoot • Le sergent Makoun signe son come back
23 juin à Brasilia
Cameroun • Brésil
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
n
35
International
Poutine
Le contrepoids de l’occident ?
Roland Ntsa
Certains leaders politiques
internationaux ont marqué
de façon significative la
construction de l’histoire des
Relations Internationales.
L’on peut à tout hasard citer
Gandhi, Nelson Mandela, De
Gaulle, Lincoln, etc. Mais,
la particularité de Vladimir
Vladimirovitch Poutine est
que son charisme lui permet
de marcher sur l’Occident au
moment où le monde entier
prend l’Ouest pour hyperpuissance.
Une ascension politique fulgurante
Vladimir Vladimirovitch Poutine (Влади́мир
Влади́мирович Пу́тин en russe), est né le 7
octobre 1952 à Leningrad. Issu d’une famille
ouvrière à modestes revenus, il commence
sa carrière politique à la Mairie de St Petersburg et devient ensuite la personnalité la
plus proche du Président Boris Eltsine. Ce
dernier fera de lui le Directeur de la Sécurité
Publique (FSB) en 1998. En 1999, Poutine
devient Président de la Fédération de Russie par intérim, après la démission de son
« mentor », puis Président confirmé en 2000.
En 2004, il est confortablement réélu avec
71,22% des suffrages. Sa particularité est
qu’il instaure une concentration du pouvoir
politique présidentiel, à l’image de l’ex URSS.
Ce qu’il appelle la « verticale du pouvoir », et
que les occidentaux considèrent comme un
néo-tsarisme. De toutes les façons, Vladimir
gouverne en vrai réaliste, avec les notions
de rationalité et d’exclusivité de l’Etat sur la
scène internationale.
Parvenu au terme de son deuxième mandat
en 2008, et alors que le monde entier le
croyait en fin de carrière, Vladimir inventera
ce qu’un historien camerounais a sagement
nommé la «Technique du varan ». De même
que ce reptile africain rentre en « hibernation » stratégique pour piéger ses proies, la
langue pendante, il s’agissait pour Poutine
de faire profil bas pendant quatre ans. C’est
ainsi qu’il laisse Dmitri Medvedev effectuer
un mandat à la magistrature suprême, se
contentant provisoirement et stratégi36
n
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
© DR •A la croisée des regards
quement du poste de Premier ministre. En
2012, le nouveau « Tsar » ressurgit de plus
belle. Il gagne les élections avec plus de
63% de suffrages, malgré la contestation
d’une partie du peuple qu’il n’hésitera pas
à mater sans état d’âme. Telle est son ascension aux cimes du pouvoir, pareil est aussi
son charisme suprématiste sur les chantres
de l’impérialisme occidental.
Poutine ou l’épouvantail de l’Occident
sur la scène internationale
A l’image des combats de Sambo ou de Judo
qu’il a toujours remportés sans ambages
sur ses adversaires, Poutine s’est investi en
véritable bourreau de l’Occident sur tous
les fronts de la politique internationale.
Meilleur allié de Bachar al-Assad, Vladimir
Poutine reste un costaud soutien du
Président syrien dont le pays est en guerre
depuis 2011. La réélection de Poutine,
option que n’avait pas prévue l’Europe,
est venue conforter Bachar-al-Assad sur
International
Meilleur allié de
Bachar al-Assad, Vladimir
Poutine reste un costaud
soutien du Président syrien
dont le pays est en guerre
depuis 2011
la mise sous contrôle de l’arsenal chimique
syrien et ce au moment où les détracteurs
de Bachar prédisaient déjà sa chute.
Par ailleurs, la question d’Edouard SNOWDEN viendra davantage mettre à nu la
capacité de Vladimir à contrarier les USA.
Après la révélation en juillet de cet ancien
agent de la NSA et de la CIA du programme
d’espionnage des USA, Poutine a accepté de
lui accorder l’asile et ce malgré la pluie de
menaces de Washington. Une fois encore,
l’espion de l’ex KGB n’a pas tremblé devant
l’ « hyper-puissance » américaine.
Aussi, lors des Championnats du monde
d’athlétisme qui se sont déroulés du 10 au
18 août 2013 à Moscou, Poutine a réaffirmé,
malgré les pressions de boycott des occidentaux, l’homophobie du peuple russe.
Finalement, les jeux furent d’un éclatant
succès.
Le plus grand succès et d’ailleurs le plus
récent de la Russie sur l’Occident, c’est son
obstruction au sommet de Vilnius, ces 28
et 29 novembre. Ce sommet avait pour
ambition de rapprocher six ex-Républiques
Soviétiques de l’Europe. Après les pressions
de la Russie, deux seulement vont y initier
un Accord avec l’UE. En pleine reconquête
de son influence diplomatique, la Russie
n’entend pas laisser les ex-Républiques
soviétiques s’amarrer à l’Europe. Ces derniers mois, Moscou a mis la pression sur
trois des six Républiques du Partenariat
oriental pour qu’elles n’initient pas un
son trône, malgré les « aboiements » de
l’Occident et de l’ONU. La Russie imposera
son irréversible véto, soutenue par la Chine
qui ne trouve aucune légitimité dans un
envahissement de la Syrie. Après l’usage
du gaz sarin, dont les responsabilités
n’ont pas véritablement été établies, la
Maison Blanche, de concert avec la France
et l’Angleterre, envisagent une frappe en
Syrie pour « punir » le régime de Damas.
Mais Poutine sort la vraie carte du jeu et
propose à la communauté internationale,
Accord d’association avec l’UE. «La Russie
s’estime trop petite économiquement pour
peser à côté de la Chine ou de l’Europe. Créer
un pôle puissant autour d’elle, dans le monde
multipolaire émergent, c’est l’ambition de M.
Poutine», explique Nicu Popescu, analyste
à l’EU Institute for Security Studies (EUISS). La Russie utilise le bâton plutôt que la
carotte pour convaincre les ex-Républiques
sœurs de rester dans son giron. Le Premier
ministre ukrainien vient de reconnaître que
Moscou a dit : «Nous sommes prêts à examiner avec vous et l’UE tous les problèmes, mais
vous reportez la signature de l’Accord, nous
discutons, nous nous mettons d’accord et
après vous signez». Malgré la descente dans
la rue des milliers d’ukrainiens, le Kremlin
reste serein, ravi d’avoir une fois de plus
cloué en croix, la volonté d’hégémonie de
l’Occident sur le monde. Il y a donc de quoi
être d’accord avec le Magazine américain
FORBES que Vladimir Poutine est l’homme
fort de l’année 2013, car il l’a élu personnalité la plus puissante du monde. Fini
l’Occident des donneurs de leçons, la Russie
revient se positionner, tel le puissant vieux
bloc soviétique, en véritable Léviathan de la
scène internationale. l
Ces derniers mois,
Moscou a mis la pression
sur trois des six Républiques du Partenariat
oriental pour qu’elles
n’initient pas un Accord
d’association avec l’UE.
«La Russie s’estime trop
petite économiquement
pour peser à côté de la
Chine ou de l’Europe
© DR • Un climat glacial
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
n
37
International
La géopolitique internationale
du nucléaire
R. N.
La science politique stipule
que tous les Etats comptent
sur la scène internationale, si
non comme acteurs, du moins
comme enjeu. Seulement, il
faut reconnaitre que ce sont
des instruments de dissuasion
géostratégiques et logistiques
qui confèrent à tel Etat le
statut de puissance internationale au détriment d’un tel
autre.
© DR • Site nucléaire
D
e l’exclusivité de la terreur sur la
scène internationale
Selon le politologue américain
Robert Gilping, acquérir le statut
d’hégémon sur la scène internationale
exige une mobilisation considérable des
expertises scientifiques, mais aussi et
surtout des allocations financières considérables. En un mot, l’entretien de ce statut
sur la scène internationale est extrêmement
coûteux. Et le plus dissuasif des instruments
que brandit l’hégémon sur la scène internationale pour l’implémentation de la terreur,
c’est le nucléaire. Le nucléaire dont il est
question ici n’est pas celui commis pour des
fins énergétiques civiles. Bien au contraire,
il est question de celui alloué à des fins
militaires.
38
n
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
De fait, depuis soixante-huit ans, l’arme
nucléaire est le symbole suprême de la
puissance des Etats (au premier rang desquels les deux empires de l’après-guerre
que sont les USA et l’URSS) et l’instrument
de leur domination sur l’ordre mondial.
Autant dire que, faire l’histoire politique et
militaire depuis 1945, c’est faire celle d’un «
monde nucléaire». A la lecture d’un récit qui
restait pourtant à écrire, on comprend comment, dès son invention, l’arme atomique
s’est imposée comme un élément central
et fortement structurant des relations
internationales. Les images de la terreur et
de l’horreur de la bombe atomique larguée
le 6 août 1945 sur Hiroshima (100 mille
victimes immédiates), et sur Nagasaki le 9
août 1945 (70 mille victimes immédiates),
ont brisé plus d’un esprit. Aussi, l’arme
atomique est alors utilisée par le président
A la lecture d’un
récit qui restait pourtant
à écrire, on comprend
comment, dès son invention, l’arme atomique s’est
imposée comme un élément central et fortement
structurant des relations
internationales
International
américain Harry Truman pour mettre fin à la
Seconde Guerre mondiale, en contraignant
le Japon à la capitulation le 2 septembre
1945 dans le pacifique. Seulement, ces
actes de l’Amérique vont davantage susciter une convoitise scientifique de l’URSS
qui parvient à se doter de l’arme nucléaire
en 1949.
De même, les deux puissances se doteront
la même année (1957) de fusées à moyenne
portée, même si les Américains auront une
longueur d’avance sur l’URSS en acquérant
en premier les fusées intercontinentales
et les fusées à têtes nucléaires multiples.A
côté de cet arsenal volant, il a aussi été développé un arsenal militaire nucléaire marin,
symbole d’une conquête atomique des
espaces marins, atout stratégique d’attaque
à distance. Sommes toutes, la course au
nucléaire et aux autres armes de destruction
massive par l’URSS et les USA, garant d’une
dissuasion sur la scène internationale, a
conduit à ce que l’on a nommé ’’équilibre de
la terreur’’ ou ’’destruction mutuelle assurée’’
(DMA), Mutual Assured Destruction (MAD)
en anglais. Cette stratégie est une forme
d’ « équilibre de NASH », dans lequel chacune
des parties ne peut rompre l’équilibre qu’en
s’exposant à être détruite.
entre autres de l’Agence Internationale de
l’Energie atomique créée en 1957, dont l’influence reste sélective. On peut aussi citer
les Strategic Arms Limitation Talk (SALT1 et
2) organisés par les deux Grands ou encore
le Traité sur la Non Prolifération des Armes
Nucléaires (NPN) datant du 1er juillet 1968.
Initialement prévu pour une période de 25
ans, il a été revu en 1995 pour requérir une
durée indéterminée.
A l’élargissement du monopole
L’Iran ou le rebelle de l’atome
Si les deux super-puissances ont été les
toutes premières à disposer exclusivement
de l’arme atomique source d’effroi, le
monopole de la terreur prend fin en 1952.
Car, le Royaume Uni qui devient la première
puissance militaire de l’Europe de l’Ouest,
en lieu et place de l’Allemagne nazie vaincue en 1945, rend officiel l’aboutissement
de son programme nucléaire. Ensuite, vont
suivre respectivement la France (1960) et la
Chine (1964). Il ne pouvait pas en être autrement. La bombe atomique ayant révélé au
monde entier ses « vertus » de destruction
massive, les trois Etats suscités étant par
ailleurs membres permanents du Conseil
de Sécurité de l’ONU, un relatif contrepoids
était urgent pour la conduite de la politique
internationale de ces Etats. A côté des cinq,
d’autres Etats qui ont compris les enjeux de
l’arme atomique dans le jeu des puissances,
chacun selon son contexte historique
et militaire, ont développé secrètement
des centrifugeuses et ont obtenu l’arme
atomique. Dans un contexte d’alerte permanente par rapport à ses voisins syriens,
égyptiens, jordaniens et palestiniens, Israël
s’est doté de l’arme atomique en 1960.
Même si l’Etat hébreux n’a jamais voulu le
reconnaitre officiellement, l’acquisition du
nucléaire militaire lui permet d’asseoir son
hégémonie au Proche-
S’il est vrai que le nucléaire représente un
danger pour l’humanité, comme cela a été
le cas à Hiroshima et à Nagasaki, on ne peut
tout de même pas lui ôter sa capacité à
équilibrer les pouvoirs entre les puissances
et donc, à garantir une paix durable. C’est
cette logique qui guide les ambitions de
l’Iran, que le Groupe des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU
et l’Allemagne veulent stopper à tout prix.
Orient, soutenu par ses alliés occidentaux.
L’Inde, quant à elle, entrera en possession
de l’arme atomique en 1974. Cette nouvelle
acquisition lui permettra de mettre davantage en situation de précarité, son voisin
immédiat qu’est le Pakistan. En riposte, le
Pakistan développera son programme pour
obtenir la bombe en 1998. Enfin, la Corée
du Nord, dans son isolationnisme séculaire,
aurait réussi à développer l’arme atomique
depuis des décennies, c’est seulement en
1993 que la communauté internationale
s’en apercevra.
Ainsi, jusque à ce jour, il est reconnu que
seuls neuf Etats dans le monde disposent de
l’argument logistique dissuasif de la scène
internationale qu’est la bombe atomique.
Pour assurer l’exclusivité du monopole, des
textes ont été élaborés et des instances
chargées d’y veiller ont été créées. Il s’agit
De fait, l’Etat d’Israël est considéré par l’Iran,
de par les exactions vis-à-vis du peuple
palestinien, comme étant l’hégémon prédateur du Proche-Orient. A cet effet, l’Etat
Hébreux est vu du mauvais œil que d’être
la seule puissance nucléaire au ProcheOrient ; et qui plus est, il est soutenu par les
occidentaux hostiles aux autres pays arabes
de la sous région à l’exception de l’Egypte
qui leur sert de balance. La psychose des
alliés est moins liée à la cause humanitaire
qu’à la crainte de voir une certaine politique
du « containment » entre l’Iran et Israël.
Pourtant, l’histoire montre que les États qui
accèdent à la bombe, se sentent constamment menacés et qu’ils deviennent extrêmement conscients du fait que leurs armes
nucléaires pourraient les transformer, aux
yeux d’autres puissances importantes, en
cible potentielle. Cette conscience dissuade
les États nucléaires des actions risquées et
agressives. La Chine maoïste, par exemple,
est devenue moins belliqueuse après avoir
acquis la bombe atomique en 1964, de
même que l’Inde et le Pakistan. Il y a peu
de raisons de supposer que l’Iran briserait
ce schéma.
L’Iran devenu une puissance atomique,
Israël et l’Iran se dissuaderaient mutuellement, comme toutes les puissances
nucléaires l’ont toujours fait.
Voilà à notre avis la seule issue crédible de
la question du nucléaire iranien qui fait couler autant d’encre que de colère dans les
rangs des alliés. L’Iran se sent constamment
en danger au Proche-Orient, ses intérêts
avec. C’est le moment de se rappeler avec
Hans Morgenthau que le poteau indicateur
des relations Internationales c’est « l’intérêt
national défini en terme de puissance ». l
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
n
39
International
Africa
When regional integration stutters
R. N.
Continent of more than a
billion souls, succession of
two instances at the head
of the continent, 16 RECs,
Overlapping of politics and
programs, bowl of spaghetti,
partitioning of frontiers,
aggravated robbery insecurity,
repeated “Coups d’Etat”…
such is the macabre face of the
African integration.
A less lenient history for the black
continent
The impedimenta to the african continent’s
unity come first and foremost from his its
past.
In fact, the fate suffered by this part of
the world in the 19th century was not of
the nature to favor the interconnection
between her sons. The Berlin Conference
initiated by Otto Von Bismarck from 1884
to 1885 has left indelible aftereffects on the
African continent’s unity. As a reminder, the
key word of this international meeting on
Africa was “effective occupation”. It means,
each power which had to take advantage of
any space over the continent was to occupy
it effectively for the purpose of a theoretical
repartition on the card. The consequence of
this gloomy situation has been the breakup
of Africa with as many occupied territories
that there were occupants. That is how
these ancient lands of vast empires came
into existence, with the notion of frontiers.
The worst consequence of this partitioning
dwelled in the arbitrary and hazardous
character of the mapping. In reality, they
were not taking into account the socioethnic and anthropological splitting on the
field. Thus, clans and entire families saw
themselves being divided and dispersed
forever. Till date, the project of gathering
all her sons launched by Africa under the
banner of regional integration keeps on
marking time.
Endless political and institutional
setbacks
After the access to what could conventionally be called here independences, in the
absence of a better appellation, Africa has
always wanted to unite her sons. But the
first dissidences around this project soon
appeared. Between the Casablanca bloc led
by Nkrumah and his disciples, standing for
40
n
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
© DR • Bol de spaghettis de l’intégration
the transformation of Africa into a large federal State, and the Monrovia bloc animated
by Leopold Sedar Senghor and followers,
advocating for a political progressism, the
pace of the integration process was already
being portrayed. The painless birth of the
OAU in May 25, 1963 in Addis Abeba- Ethiopia was accompanied at that period by the
first sub regional conflicts amongst which
the majority has never been resolved. The
somalo-ethiopian war, the one of ex-Congo
Zaire, etc. were already drawing the shape
of the post-OAU. Following a course raising
mixed impressions, the OAU gives place to
the AU at Durban in 2002. Yet, the hopes
pinned on this institution remain dreary and
morose, as the problems of Africa stayed
unchanged. Even the passage from General
Secretariat to Commission, has changed
nothing to the fact that the conference of
Heads of States still decides, in the midst of
her interminable contradictions, of the fate
of the continent’s unity.
The two documents mandating the practical conduct of the African integration
process still remained without great effect.
The Lagos Plan of Action born in 1980 and
enforced in 1983 provided for the division
of Africa in five sub regions, following the
principle of one institution per sub region
as well as one state for one institution.
The LPA will be replaced along the way
by the Treaty of Abuja, signed in 1997 and
enforced in 1993. It has as mission to bring
forth the African Economic Community by
the year 2000. However, there again could
achievements not be perceived. Presently,
beginning with 5 RECs desired by Africa
for each of the 5 regions, Africa counts 16
RECs, with only 8, acknowledged by the AU.
The consequence of such an institutional
prostitution is the arrival at a “bowl of spaghetti”, meaning, multiple memberships.
Whosoever speaks of multiple memberships talks of overlapping of policies and
programs. Yet, most of those policies are
either competitive or identical, leading
to an inexorable standing around in the
integration process.
In a nutshell, the African integration process
as stipulated by the Treaty of Abuja – and
reaffirmed by the Constitutional Act of the
AU, is articulated around a dynamics of convergence and progressive unification in the
Regional Economic communities’ outline
and spaces. This choice finds its legitimacy
as well as its pertinence in the combination
of several factors:
-
The objective difficulty to integrate a
great number of States (50) at once
-
The diversity of political and economic
International
situations and ecosystems which
justifies the regional approach, the
operational and the judicial anteriority
of many regional and sub regional institutions in relation to the continental
economic union.
The multi-membership emanates primarily
from the expression of each State’s sovereignty, and of the perception of strategic
interests. The actual configuration of REC/
SREC/IGO enables nevertheless, to pick out
three explaining factors which underlay the
creation of three categories of cooperation
organizations:
-
-
-
A common colonial history which have
handed down here and there, a common heritage of relative importance (
legal and judicial system, educational
system, institutional and administrative
structure, common currency, sub regional infrastructures): ECUCA/CAEMC,
WAEC/WAEMU, CEPGL, SACU, EAC first
formula;
The shared ownership over geophysical,
economic or climatic spaces, implying
a common management of strategic
resources (fluvial basins or lakeshores,
forest clumps, ecosystems): Manu River
Union, OMVS, COMIFAC, CICOS, CILSS,
DLCO-EA, ABN, ALG, IGAD first formula,
COI, CBLT …etc. ; and
The social and economic development
strategy defined in the early 80s in the
context of the OAU, and to which all
the African states adhered (Final Act
and Lagos Plan of Action, Treaty of
Abuja instituting the African Economic
Community; creation of RECs: ECOWAS,
ECCAS, SADC, AMU, COMESA, IGAD
new formula). l
Implications and effects of multimembership
IGOs STATES
ECCAS
CAEMC
The differences following from the
elevated number of RECs/IGOs with
organic bonds in between them are
varied. One can particularly cite:
•
The overlapping of mandates, programs
and projects between Economic communities among others;
•
The multiplication of norms conflicts in
each region, and in each State belonging to two or more integration institutions,
•
The recurrent problem of coordination
and of the necessary harmony between
the multiple regional engagements and
the national policies of States belonging to several institutions;
•
The weight of contributions on the
States’ public finances and/or the multiplicity of taxes imposed on regional
institutions;
•
The recourse to the same development
partners for the financing of similar
programs;
•
The difficulty for each State to effectuate a pertinent and global evaluation of
the costs and advantages pertaining to
the integration process;
•
The difficulty to put into practice the
convergence strategy following from
the Treaty of Abuja due to the multiplicity of actors;
•
Leadership or legitimacy squabbles;
•
The erosion of community spirit, foundation for a real integration of people1
Table of the multi-membership to RECs in
Africa :
CEPGL
COMESA
AEC
SADC
List of Abbreviations and Acronym :
NBA : Niger Basin Autority
AEC : African Economic Community
AMU : Arab Maghreb Union
AU : African Union
CEMAC : Central African Economic and
Monetary Community
CAR : Central African Republic
CLCB : Commission of the Lake Chad Basin
CEN-SAD : Economic Community of SahelSaharan States
CEPGL : Communauté Economique des
Pays des Grands Lacs
ICCUSB : International Commission for the
Congo-Ubangi-Sangha Basin
COMESA : Common Market for Eastern and
Southern States
COMIFAC : Central African Forests ‘Commission
DRC : Democratic Republic of Congo
EAC : East African Community
ECCAS : Economic Community for Central
African States
ECOWAS : Economic Community for West
African States
ECUCA : Economic and Customary Union
of Central Africa
IGAD : Inter Governmental:
IGO : Inter-Governmental Organisation
LPA : Lagos Plan of Action
OAU : Organization of African Unity
REC : Regional Economic Community
SACU : Southern African Custom Union
SADC : Southern African Development
Community
SREC : Sub-Regional Economic Community
CEN-SAD
X
Total RECs/SRECs
Angola
X
Burundi
X
Cameroon
X
X
CAR
X
X
Congo
X
X
2
Gabon
X
X
2
Equatorial
Guinea
X
X
DRC
X
X
Rwanda
Tchad
Sao-Tome
Principe
X
et
X
X
X
2
X
4
2
X
X
X
X
X
3
2
4
X
X
3
X
3
1
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
n
41
International
redonnait au pays sa liberté. Une nouvelle
chance d’unir le sud et le nord. Une opportunité pour céder l’exécutif enfin aux civils
qui, « réellement » en étaient privés depuis
1968. Le travail du militaire est achevé.
La main de l’Occident
© DR • Sanogo
Le général ventilé
Le Général Sanogo
Sacrifié pour plaire à
l’occident
Simon Ntonga
L’Afrique a décidé de se
prendre en main pour garantir
un développement maitrisé et
arrimé aux valeurs noires partagées. Pourtant, l’Occident
lui dicte toujours ses lois.
I
nculpé de complicité d’enlèvements,
Amadou Haya Sanogo a été placé en
détention. Interpellé à son domicile
de Bamako le 28 novembre dernier,
le général malien restait jusque-là muet
aux convocations de la justice. Selon un
communiqué du gouvernement malien,
il a été «inculpé d’enlèvements» et directement écroué. Une décision «indépendante
et courageuse», a immédiatement salué
l’organisation Human Rights Watch par le
biais d’un communiqué de l’une de ses
chercheuses, Corinne Dufka, spécialiste de
l’Afrique de l’Ouest. «Les poursuites contre
Sanogo sont extrêmement importantes pour
les victimes de ses crimes présumés, et repré42
n
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
sentent également un progrès tangible pour
rompre le cycle de la violence, de la peur et de
l’impunité qui a brisé la vie et les espoirs des
Maliens depuis des années», a-t-elle ajouté.
Heureusement qu’elle l’a ajouté, ce dernier
bout. C’est confirmer sans aucun doute
que le Mali est véritablement entré dans la
démocratie. Avait-on vu cela auparavant ?
Victime de sa vision
Avant le « coup d’Etat » d’Haya Sanogo, le
nord du pays croupissait déjà dans une
anarchie sans qualificatif. Pourtant, le grand
et tout puissant Toumani Touré, ex général,
lui-même responsable d’un « push » était en
poste. D’ailleurs, dans un élan de dictature,
ce dernier n’avait jamais été interpellé par
les instances judiciaires de son pays, de
sa gouvernance. De plus le Mali, toujours
en queue des bons derniers du monde en
matière de développement économique,
n’a jamais su dire à ses fils où allait tout
son or. Pourtant, un seul des dignes fils de
« l’empire peul du Macina » s’est levé pour
stopper cette malheureuse décrépitude de
la terre de ses ancêtres. En mars 2012, le
cauchemar malien s’est estompé. Sanogo
« …Sanogo, le Général quatre étoiles ; cet
officier de l’armée malienne qui a gravit les
marches de la pyramide de l’armée de son
pays avec une vitesse fulgurante… », C’est
ainsi que les médias, les hommes politiques
et les acteurs des organisations internationales de défense des droits de l’homme
dépeignent celui qui fait l’actualité de son
pays. De courte mémoire ou de mémoire
influencée par l’appât du gain, ces derniers
ont bien oublié que le malien qui a osé le
discours du changement politique est tout
sauf un « sac au dos » de l’armée. D’ailleurs,
ces actes avaient été salués par ses compatriotes. C’est dans cette logique que ce dernier avait été promu au rang de général en
août 2013 par le Chef d’Etat de la transition
et nommé à la tête du comité de réforme
de l’armée malienne. Or, contre toutes
attentes, le vent a tourné, faisant « mentir »
le pays tout entier par la voix de son Président Ibrahim Boubacar Keita. L’Occident
vient de faire pression par le truchement de
sa diplomatie visible et invisible ; les médias
étant des instances d’amplification de la
« méchanceté de Sanogo ».
Complot contre un « officier bien formé »
Il est dit que dans les mois suivant le putsch
du 22 mars 2012 qui avait précipité la prise
du Nord-Mali par les groupes djihadistes,
le quartier général de Sanogo et de ses
hommes, situé dans une caserne près
de Bamako, a été le lieu de nombreuses
exactions commises contre des militaires
considérés comme fidèles au président renversé, Amadou Toumani Touré. Des hommes
politiques, des journalistes et des membres
de la société civile ont également affirmé
avoir été victimes de brutalités. Pourtant,
dans l’histoire de toutes les révolutions,
tous les stratèges s’accordent sur « les
dégâts collatéraux ». Le Mali n’en a connu
qu’à une moindre mesure, même si une vie
n’est point à négliger. Pour ceux qui croient
encore à l’étroitesse de l’esprit de Sanogo,
il faut dire que c’est à Ségou qu’il passe ses
premières années avant d’intégrer le Prytanée militaire de Kati. Il reçoit une formation
militaire approfondie aux États-Unis entre
2004 et 2010, tout d’abord dans une base
de l’Armée de l’air à Lackland au Texas, puis
une formation d’officier du renseignement à
Fort-Wachica en Arizona, enfin, d’août 2010
à décembre 2010 dans le cours de formation
des officiers d’infanterie de l’Armée de terre à
Fort Benning en Géorgie. l
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
n
43
Santé - Environnement
Télémédecine
Ou un nouveau type
de traitement
© DR • Scanner tomo-graphique
Christèle Avom
La télémédecine est l’usage
des technologies de télécommunication et d’information
dans le but de pourvoir des
soins médicaux à distance.
Elle aide à éliminer les
barrières de distance et peut
améliorer l’accès aux services
médicaux qui souvent, pourraient ne pas être disponibles
dans les communautés
rurales. Elle est également utilisée pour sauver des vies en
état critique ou en situations
d’urgence.
B
ien qu’il y eut des précurseurs
éloignés de la télémédecine, c’est
essentiellement un produit des
technologies de communication
et d’information du 20e siècle. Ces technologies permettent la communication entre
le patient et le personnel médical avec
aisance et fidélité, ainsi que la transmission
des données informatiques médicales et
d’images d’un site à un autre.
« Les formes primitives de la télémédecine
effectuées par téléphone et radio ont été complétées par la vidéo téléphonie, les méthodes
avancées de diagnostic soutenues par des
applications distribuées client/serveur, ainsi
que par des outils télé médicaux pour les soins
d’assistance à domicile. », argue le Docteur
Eric Ndongo, interne à l’Hopital GynécoObstétrique de Yaoundé. D’autres expressions similaires à télémédecine sont les termes télésanté et e-Santé, qui
sont fréquemment employés pour donner
une définition plus large des soins de santé
primitifs qui n’incluaient toujours pas les
traitements cliniques actifs. « Télésanté » ou
« e-Santé » sont souvent utilisés à tort à la
place de télémédecine. Tout comme pour les
termes « médecine » et « soins de santé », télémédecine ne fait parfois référence qu’aux
prestations de services cliniques, alors que
le terme « télésanté » peut renvoyer aux services cliniques et non-cliniques intégrant
l’éducation médicale, l’administration et
44
n
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
la recherche. C’est un nouveau domaine
au Cameroun et son usage a déjà fait ses
preuves dans plusieurs cas.
La télémédecine peut être avantageuse
pour les patients qui vivent dans des
communautés et régions isolées, car ils
pourront recevoir des soins de médecins
et spécialistes sans avoir besoin de se
déplacer pour les visites. Au Cameroun,
cela a plusieurs fois été expérimenté en
chirurgie cardiaque ainsi qu’en ophtalmologie. Les développements récents dans la
technologie de la communication mobile
peuvent faciliter la réception et le partage
d’informations entre les professionnels de
la santé à partir de différentes localités,
ainsi que la discussion des problèmes des
patients comme s’ils se trouvaient au même
endroit. Aussi, le suivi des patients éloignés à travers la technologie mobile peut
réduire la nécessité des visites à domicile
et permettre la vérification à distance des
ordonnances et de l’administration des
médicaments, conduisant à une potentielle
réduction du coût des soins médicaux. La
télémédecine peut en outre faciliter l’éducation médicale telle qu’elle est faite dans
les Facultés de Sciences et de Médecine des
différentes Universités du Cameroun, en
permettant aux travailleurs d’observer les
experts dans leur domaine, puis, de partager plus aisément les meilleures pratiques.
Les désavantages de la télémédecine comprennent le coût de la télécommunication
et des équipements de gestion de données
et de formation technique pour le personnel médical qui l’emploie. Le traitement
médical virtuel implique malheureusement
une potentielle décroissance d’interactions
humaines entre les professionnels de
la médecine et les patients ; un risque
croissant d’erreurs médicales, étant donné
que les services médicaux sont délivrés en
l’absence d’un professionnel enregistré ; un
risque croissant que des informations protégées de santé soient compromises par la
transmission et le stockage électroniques.
Il y a également une préoccupation selon
laquelle la télémédecine pourrait vraiment
réduire l’efficience du temps à cause des
difficultés à évaluer et à traiter les malades
par le moyen des interactions virtuelles :
par exemple, il a été estimé qu’une consultation de télé dermatologie peut prendre
jusqu’à trente minutes pourtant, quinze
minutes suffisent pour une consultation
ordinaire. De même, une possibilité de
transmission inefficace de données tels
que les images ou les rapports de progrès
des patients, ainsi que l’accès assez réduit
aux informations cliniques utiles, sont de
gros risques qui peuvent compromettre la
qualité et la continuité des soins offerts aux
patients par le médecin traitant. D’autres
obstacles à l’implémentation de la télémédecine incluent une régulation légale
ambiguë pour quelques pratiques télé
médicales et même, la difficulté à réclamer
un remboursement à des assureurs ou à
des programmes gouvernementaux dans
certains domaines. l
Santé - Environnement
Le plastique
pollue la planète
Simon Ntonga
Le plastique de conditionnement des produits
alimentaires ou d’emballage
est responsable de la pollution accélérée de la planète.
Cependant, des solutions pour
la réduction de ses effets ou
son remplacement tardent à
démontrer leur efficacité.
L
orsque l’on fait un tour dans les
grandes métropoles du Cameroun que
sont Douala, Yaoundé ou Bafoussam,
le spectacle est ahurissant. Dans les
avenues, rues et ruelles, c’est un véritable
ballet harmonique dicté par une matière
excentrique, mais pourtant nécessaire à
l’activité quotidienne des populations. Il s’agit
du plastique dans toutes ses déclinaisons :
sacs, bouteilles, ballons, etc. Ainsi, bien que
participant à aider à des tâches multiples, les
matières plastiques, obtenues en incorporant
à une «résine» de bases diverses des dérivés
du pétrole, sont des « démons d’un genre
nouveau » qui polluent l’environnement au
point d’étouffer la planète toute entière.
Origines et Effets directs
Les sacs plastiques, variante de la matière
plastique la plus utilisée, sont une source de
pollution considérable, durant tout leur cycle
de vie. Leur production consomme des
produits pétroliers, de l’eau, de l’énergie, et
émet des gaz à effets de serre, responsables
du réchauffement climatique.
Pour ce qui est des effets directs, il s’agit en
fait des conséquences de certaines caractéristiques physique et chimique de celles-ci. Les
matières plastiques polluent parce qu’elles
sont ni altérables, ni biodégradables. 80 %
des sacs plastiques ne sont ni triés, ni recyclés
dans la majorité des pays africains : entre 100
et 400 années sont nécessaires pour qu’ils
puissent se dégrader. Comme ils sont légers,
ils ont tendance à s’envoler et se retrouvent
partout dans les milieux naturels : champs,
rivières, montagnes et mers, où ils contribuent
à la dégradation des paysages.
Mécanisme secondaire
La combustion des matières plastiques
entraine la pollution de l’air en générant
des produits toxiques. Du fait de leur imperméabilité, les matières plastiques mises en
décharges favorisent la formation de poches
de gaz (par exemple, le méthane), ce qui
augmente le risque d’incendies et d’explosions dans les décharges non contrôlées.
Celle de Nkolfoulou sur la route de Soa, dans
la périphérie de Yaoundé peut, sans que cela
se sache, constituer une bombe à retardement susceptible de causer des dommages
importants aux populations riveraines non
informées. Certains plastiques sont riches
en métaux lourds qui peuvent être libérés
dans l’environnement.
Pollution secondaire
La combustion des matières plastiques récoltées par les services de voirie, dans les centres
urbains, n’est pas un acte anodin. Certains
produits de combustion sont toxiques pour
l’homme, d’autres peuvent jouer un rôle
dans des pollutions de l’atmosphère comme
les pluies acides.
• La combustion du polyuréthane produit
du cyanure d’hydrogène (HCN) poison très
violent pour les hommes et les animaux.
• La combustion du polychlorure de vinyle
(PVC) produit du chlorure d’hydrogène
(HCl), qui provoque des maladies des
voies respiratoires (asthme, bronchites)
et est impliqué dans le mécanisme des
pluies acides (mis en solution dans l’eau, il
dégage des ions hydrogène)
• Le fluorure d’hydrogène (HF), s’il est
ingéré ou inhalé peut provoquer des
hémorragies internes, des troubles
cardiaques, de l’ostéoporose. Dans le cas
d’intoxication aiguë, on observe 50% de
décès survenant dans les 24 heures. • Les oxydes d’azote (NOx), également
produits de la combustion des matières
plastiques, entrent dans de nombreux
mécanismes
de
pollution (pluies
acides, ozone).
Solutions
Il existe des solutions pour éviter les pollutions
par les matières plastiques. • Le recyclage;
• L’usage des plastiques biodégradables ;
Des exemples que le Cameroun commence à
intégrer. En effet, les ministres du Commerce
et de l’Environnement et la Protection de la
Nature et du Développement durable ont
signé un arrêté conjoint N° 004 le 24 octobre
2012, portant réglementation de la fabrication, de l’importation et de la commercialisation des emballages non biodégradables. Sauf
que, le changement impose des coûts élevés. Des matières plastiques biodégradables,
peut-être une solution?
Il existe plusieurs procédés pour rendre les
matières plastiques biodégradables. On peut
par exemple incorporer dans le plastique de
l’amidon de maïs qui peut être photo-dégradé
(l’action du soleil engendre une réaction
chimique qui mène à la destruction du
plastique). Les plastiques biodégradables ont
plusieurs inconvénients : ils sont moins résistants que les plastiques classiques; ils ne se
dégradent pas complètement, la dégradation
se limite à la fragmentation du produit (seul
l’amidon de maïs se dégrade); ils peuvent ainsi
conduire à des produits de décomposition
eux-mêmes polluants; ils peuvent infecter les
produits emballés avec des bactéries ou leur
donner une odeur; leur prix de revient est trop
élevé pour des usages courants.
Utiliser d’autres matériaux que les matières
plastiques?
Selon une étude allemande, si on remplaçait
toutes les matières plastiques par d’autres
matériaux (bois, carton, papier, verre, métal),
on constaterait les effets suivants :
• la masse des déchets serait multipliée par 4;
• le volume des déchets serait multiplié par 2;
• le nombre de poubelles et de bennes
nécessaires à la collecte des déchets serait
multiplié par 2;
• le prix de traitement des déchets serait
multiplié par 2.
En outre, la fabrication du papier et du carton
nécessite l’abattage de nombreux arbres. Il en
résulterait donc une déforestation accélérée
et une pollution aggravée, puisque l’industrie
papetière demeure elle aussi, très polluante.
Reste alors pour le Cameroun, à continuer
la recherche afin de trouver une méthode
efficace pour contrer les plans de ce « tueur
en série » qu’est la matière plastique d’emballage et de conditionnement des produits de
consommation directe. l
Peut-on se passer de matières plastiques?
En France, les sacs plastiques représentaient,
avant 2010, date de leur interdiction, environ
8% de la masse totale des déchets ménagers.
Soit environ 1 500 000 tonnes de déchets plastiques par an. En Afrique du Sud, la législation
a interdit leur utilisation bien avant la France.
© DR • L’ennemi de l’environnement
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
n
45
Coopération
L’Asdeca s’ouvre au Brésil
Flore Ekoulle
Après ses extensions en
Afrique, en Europe de l’Ouest
et en Amérique du Nord,
l’Association pour le Soutien
à la Démocratie des Communautés Africaines va
à la conquête de l’Amérique
latine.
A
ssociation panafricaine, l’ASDECA
a pour missions principales
l’accompagnement des politiques
gouvernementales en vue de
l’amélioration des conditions de vie des
populations. Ses missions se déclinent
dans l’encadrement, l’éducation, la formation, la sensibilisation des jeunes pour
leur insertion socioprofessionnelle et économique, à la préservation et à la consolidation de la paix. Pour y parvenir, l’Association s’est engagée dans une dynamique
de coopération auprès de plusieurs pays
d’Afrique et du reste du monde. Il s’agit
de créer des partenariats et susciter divers
échanges à la fois culturels, économiques
et sociaux, visant tous à meubler de façon
pertinente, la participation de la jeunesse
au projet de l’émergence de l’Afrique
en général (selon les orientations fixées
par l’Union Africaine) et du Cameroun
en particulier. Cette politique a amené
diverses représentations diplomatiques
accréditées au Cameroun à accompagner
l’ASDECA dans l’organisation de certaines
de ses activités (Projet de rapatriement
des immigrés clandestins africains entre
autres). De même, certains de ces Etats ont
adressé des invitations à l’Association pour
des séances de travail sur leurs territoires
respectifs
(Sénégal, Malaisie, Tunisie
etc.). C’est dans cette lancée que, le jeudi
14 novembre 2013, l’Ambassadeur de la
République Fédérative du Brésil au Cameroun, Neil Futuro Bitencourt, a été reçu par
le Président de l’ASDECA Evariste Abessolo
dans le cadre d’une visite d’amitié et de
travail.
© Asdeca • Un tête à tête pour un partenariat imminent
La visite
C’est en fin d’après midi que, le véhicule
ayant à son bord l’Ambassadeur et la
Première Secrétaire de la République
Fédérative du Brésil au Cameroun (Laïs
Souza Garcia), a fait son entrée au siège
46
n
L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
© Asdeca - Bem-vindo M. l’ambassadeur
Coorpération
de l’ASDECA. A sa descente de voiture,
Neil Futuro Bitencourt et sa suite ont été
accueillis par le Président international de
l’ASDECA et tout le personnel. Le Chef de
Mission Diplomatique brésilien dit avoir
reçu un « accueil spécial en qualité et en
quantité ». De la salle des actes en passant
par la cellule cybernétique, le studio télé
et le studio radio, l’Ambassadeur s’est dit
satisfait de cette visite guidée.
Il a été marqué par l’activité intense de
cette association qu’il a encouragée et
dont il a félicité le Président pour son
initiative salutaire et valeureuse, surtout
dans son volet d’intégration économique
et socioprofessionnel des jeunes mis en
exergue. Il ne pouvait en être autrement,
ce d’autant plus que dans son pays, il
n’existe pas d’initiative similaire, bien que
connaissant les mêmes problèmes.
© Asdeca • Présentation des proches collaborateurs du Président Inetrnational
© Asdeca • Poignée de main avec le personnel
© Asdeca• Signature du livre d’or de Asdeca
© Asdeca • Sur les ondes de la 93.5 MHZ
En déclarant « Nous devons dépasser le
protocole et toucher les questions de fond...
Sans quoi, on se limite au symbolisme.
Cependant il faut respecter ce moment de
protocole parce que l’intégration des jeunes,
des marginalisés se fait par l’éducation aux
valeurs. » Neil Futuro Bitencourt a tenu
à résorber la distance entre la jeunesse
de l’ASDECA et le gouvernement
Brésilien. Pendant le huis-clos entre les
deux hommes, l’Ambassadeur a engagé
son gouvernement à accompagner et à
appuyer l’action de l’ASDECA dans certains domaines notamment celui de ses
médias. Il a réitéré l’engagement de son
gouvernement à contribuer de manière
efficiente à l’épanouissement du projet de
société défendu par l’ASDECA. Cette visite
s’est achevée sur une note d’espoir pour la
collaboration entre l’ASDECA et le Brésil. l
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L’ÈRE DU TEMPS • DECEMBRE 2013
Le mardi 19 novembre 2013, la Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille
(MINPROFF) a signé, avec les ministres de la Communication, des Arts et de la Culture et
de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, une lettre de sensibilisation des
populations camerounaises pour un retour de la jeune fille aux bonnes mœurs.
De fait, ces membres du gouvernement entendent s’insurger contre ce qu’il est convenu
d’appeler la dépravation de l’éthique vestimentaire chez la jeune fille. Jugées trop indécentes pour les mœurs, ces membres du gouvernement pensent redonner des repères aux
mises des jeunes camerounaises. Dans un souci d’avoir l’avis de l’opinion publique, L’ERE
DU TEMPS a baladé sa plume à travers la ville de Yaoundé. Certains des intervenants
n’ont pas souhaité diffuser leur image.
Propos recueillis par Roland Ntsa
M. ABESSOLO Evariste, Président International de l’ASDECA
© Asdeca
Je voudrais d’abord dire que la jeunesse ne devrait pas être un bétail pour les hommes politiques. Car assez régulièrement,
lorsque ce ne sont pas certains leaders politiques qui les utilisent pour des marches, des casses et autres, ce seraient
d’autres responsables qui les utiliseraient pour cacher la médiocrité de leur travail, ou la recherche des reconnaissances
et nominations. Cette initiative aurait pu être félicitée, si elle avait touché toutes les tranches d’âges. Car, en parlant des
mauvaises mœurs, nos parents occupent la première place avec des comportements allant du port des pantalons et jupes
tailles basses exposant au passage leur nudité, à la consommation abusive des alcools pendant les 8 mars, à la merci des
caniveaux et bars. C’est d’ailleurs ce que copient les jeunes filles. Comment donc traiter les fruits sans d’abord entretenir
l’arbre?
Et puis, nous attendons la résolution des problèmes plus importants mettant par exemple un accent sur le code de la famille, le droit foncier chez
les femmes, la protection de l’enfant, les violences faites aux femmes, etc.
Pour finir, pourquoi Madame la ministre ne soumettrait-elle pas un tel projet à l’appréciation du parlement qui représente le peuple ? Les jeunes
chômeurs et sous employés doivent-ils débourser une somme quasiment équivalente au smic pour un problème d’habillement ? Ne serait-ce pas
une provocation qui desservirait le Gouvernement au point de créer une crise sociale fatale à l’émergence amorcée par le Chef de l’Etat ?
© Asdeca
Mme Marie Louise MONI, Secrétaire de la PJBPO et mère d’enfant
« Merci de me passer la parole. Bien évidemment, c’est en ce moment un véritable problème de société; nous constatons
aujourd’hui que nos filles, nos enfants marchent presque nues. Mais je ne crois pas que ce soit là le véritable problème de la
jeunesse en ce moment. Pour moi, le problème se situe un peu plus profondément dans la vie de nos jeunes. Je me dis que
ces enfants sont abandonnés. Le gouvernement devrait commencer à regarder le problème du chômage de ces jeunes
avant d’atterrir au niveau de la tenue vestimentaire. C’est vrai qu’on dit généralement que l’habit ne fait pas le moine ; mais
dans une certaine mesure, l’habit fait le moine parce que lorsqu’on on a une fille qui arrive dans un milieu le ventre, les
fesses ou les seins dehors, toi-même le parent tu es le premier à être mal à l’aise et à avoir honte. Les regards qui se posent
sur toi semblent demander : « Mais est-ce qu’il ou elle a vu son enfant ou sa fille? Mais pour moi, le problème est plus grave,
car ce sont des jeunes abandonnés à eux-mêmes. Je me demande même si on n’est pas en train de détourner l’attention de l’opinion publique du
crucial problème du chômage des jeunes pour se verser dans des problèmes secondaires telle que la tenue vestimentaire ».
Esther Gaëlle NYANGONO, Communicatrice
Je pense que la décision de ramener les jeunes filles à l’ordre par rapport à leur habillement valait vraiment la peine d’être
prise, parce que c’en était trop. Ce sont les filles qui s’habillent mal, car on ne peut pas trouver des garçons qui exposent
leur nudité comme ça. Donc je pense que c’est très important et il faut vraiment qu’on mette les gens sur le terrain pour
rendre la décision effective. On peut être belle sans exposer ses parties intimes.
© Asdeca
Bien que les garçons s’habillent mal, ils ne vont pas aussi loin que les filles qui exposent les fesses, les seins. Quand on
regarde la télévision, les filles sont complètement nues, mais vous allez trouver les garçons le corps bien couvert. Je pense
que l’on devrait commencer par les filles car comme je l’ai dit plus haut, on peut être belle tout en étant décemment
habillée.
© Asdeca
Mme Georgette KIMBANG
« Cette décision n’avait que trop tardé. Dans un pays où l’on est en plein dans l’émergence, cela suppose que l’on veut
s’imposer dans la mondialisation. Alors, si nous y allons avec autant de dépravation de mœurs, on risque de perdre les
repères et par conséquence rentrer dans un suivisme béant et aveugle. Les jeunes filles doivent pouvoir refléter l’image
d’une société qui se veut noble et respectueuse sur la scène internationale. Et cela passe forcement par le respect d’une
éthique vestimentaire qui donne tout son sens à la dignité de la jeune fille, qui plus est, la future mère ». l
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Découverte
Flore Ekoulle
C
inquième pays le plus grand du monde, le Brésil est
aussi le pays le plus peuplé d’Amérique latine avec
une population estimée à 201 millions d’habitants.
Sixième puissance économique mondiale avec un
PIB de 2 517 milliards de dollars en 2013, le Brésil s’étend
sur 8 514 876 km2 et partage ses frontières avec tous les
pays d’Amérique Latine à l’exception du Chili et de l’Equateur. Le pays regorge d’énormes richesses naturelles, sa
diversité culturelle et climatique font de cette grande
nation du football, l’une des destinations touristiques les
plus prisées de son continent. De la forêt Amazonienne
pratiquement vide d’êtres humains, en passant par les
colossales chutes d’Iguaçu, jusqu’au quadrilatère de
la sécheresse et le fameux territoire marécageux du
Pantanal, au Brésil, la nature atteint les extrêmes de la
© DR • Le carnaval de Rio
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démesure. La civilisation du Brésil est un mélange de la
culture occidentale apportée par les colons, des esclaves
noirs venus d’Afrique et de la civilisation indienne propre
aux autochtones. Un brassage culturel qui rend ce pays
authentique, un melting pot racial à découvrir. Le charme
du pays du Roi PELE réside dans ses plages, son soleil, sa
musique, la folie unique au monde de ses carnavals, ses
forêts tropicales et la jungle de ses villes. Partir au Brésil,
c’est aussi faire corps avec le sport roi, le football qui est
un véritable culte dans cet Etat qui accueille en juillet
2014, la 20e édition de la coupe du monde.
Depuis 2004, le Cameroun à une représentation diplomatique à Rio de janeiro. pourtant les relations diplomatiques entre les deux états datent de 1960. Neil Futuro
Bitencourt, l’Ambassadeur de la République Fédérative
du Brésil nous convie à un voyage au cœur du Brésil.
Bem-vindo ao Brasil ! l
Découverte
© DR • Foz de Iguacu
© DR • Le Maracana
© DR • Visoterra plage
© DR • Sao Paulo
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