De Fouine _ Savoir rire et faire rire

SAVOIR RIRE ET FAIRE RIRE
S'agirait-il d'un nouvel article de la loi ? Pas du tout, puisque précisément notre loi
recommande la bonne humeur.
C'en est tout simplement une application. La bonne humeur apparaît spontanément dans
le rire et le sourire, dissipant la morosité lorsque cette dernière s'infiltre en nous ou chez
quelqu'un de notre entourage. S'écoulerait-il des journées entières sans que nous riions ?
Le conseil donné par René FALLET, écrivain à qui nous devons "La soupe aux choux" et
"Le braconnier de Dieu", nous surprend de prime abord:
"Si vous ne riez pas, voyez un docteur."
De quels maux souffririons-nous ? D'inquiétude, d'agitation, de stress, d'indifférence
devant nos frères et nos soeurs, de lassitude en face des tâches de la vie quotidienne ?
Perdrions-nous donc de vue ce que François RABELAIS traitait de propre de l'homme,
disant exactement:
"Mieux est de ris (rire) que de larmes écrire pour ce que rire est le propre de l'homme." ?
Souvenez-vous de ces fous rires collectifs éclatant au milieu de certains camps. Après
quoi, le coeur libéré, toute tension abolie, on repart du bon pied. On a besoin de ces
manifestations soudaines pour que s'élargissent sur nos têtes de grands pans de bleu et
que les étoiles, au cours de nuits paisibles, se montrent bienveillantes.
Le fou rire est occasionnel, tandis que le rire fuse à tout moment, à propos de tout et de
rien, assaisonnant de gaieté les étapes de la journée.
Les comiques, les clowns, tous ceux qui suscitent le rire, on devrait les considérer comme
des bienfaiteurs de l'humanité, pour ce qu'ils apportent de réconfort et de décontraction.
Ils ne se contentent pas de faire rire, ils arrivent à provoquer par leur humour une prise
de conscience dont on peut tirer profit.
Ne croyez-vous pas que,par la qualité de votre sourire ainsi que par la puissance de votre
rire, quelles que soient vos dispositions naturelles, vous parvenez à détendre
l'atmosphère, relever le moral déficient, boute-en-train permanents sur qui l'on peut
compter, le cas échéant, pour soulever l'enthousiasme ?
Je n'imagine pas du tout que vous soyez grognons, ronchons, grincheux, rabat-joie; je
ne vois que des visages sereins sur les photographies que vous envoyez à Feu de Camp
pour illustrer vos souvenirs et vos prouesses; je ne puis autrement me représenter des
éclaireuses et des éclaireurs que baignés de la lumière de leurs coeurs.
Sinon, vous manqueriez à votre nom, vous n'éclaireriez aucun chemin ni qui que ce soit,
et vous failliriez à votre promesse.
FOUINE