La veille technologique dans la fonction achats

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La veille technologique dans la fonction achats
La veille technologique
La veille est un réflexe naturel plus ou moins développé dans nos
sociétés modernes. Elle est la preuve d’un dynamisme vital et d’un esprit de
prospective.
Son professionnalisme, le perfectionnement de ses méthodes et l’évolution de
son éthique en font un métier utile à l’entreprise soucieuse d’anticiper son
avenir.
Le rôle des acheteurs est très important pour la veille. Ainsi, au cours d’une
mission de conseil dans une des plus importantes sociétés françaises, où je
participais à la rédaction de cahiers des charges de produits en recherche et
développement, la présence d’un acheteur était considérée comme indispensable.
Celui-ci négociait de très nombreux et importants contrats de recherche et
développement pour les différents départements de l’entreprise. Il pouvait ainsi
participer utilement à la veille interne.
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La veille technologique
La veille technologique
A. L’intérêt de la veille technologique
Veille technologique, intelligence
économique, peuvent être
définies comme l’ensemble des actions de recherche, de traitement
et de diffusion de l’information, en vue de son exploitation.
Toutes les actions sont menées dans le respect des règles légales et
déontologiques, dans les meilleures conditions de qualité, de délai
et de coût, avec toutes les garanties de préservation du patrimoine
de l’entreprise.
a. Pourquoi la veille ?
Le mot
intelligence,
provenant de l’anglais
« intelligency » signifie
plus exactement
renseignements. Les
appellations veille et
veille technologique
regroupent d’autres
types de veille
tels que veille
concurrentielle, veille
environnementale,
veille technologique
produit, veille
technologique
procé-dés...
Les consommateurs acheteurs (particuliers, entreprises ou collectivités)
ne manquent pas, avant d’acquérir un bien, de comparer :
– les prix ;
– la qualité (les fonctionnalités) ;
– l’efficacité du service après-vente ;
– les délais de livraison ;
– le niveau de certification ;
– la fiabilité du fournisseur ;
– le degré de technicité du produit en attendant la sortie du futur modèle.
Bien souvent, le bouche à oreille restant un bon moyen de s’informer, ils prêtent
l’oreille aux remarques des autres acheteurs. Si bien qu’un fournisseur peut
voir sa clientèle s’étioler, voire disparaître, s’il ne prend pas en considération
la demande et les remarques de ses clients, et n’écoute pas leurs nouvelles
attentes, qui révèlent l’évolution du marché.
Quelques exemples permettent de mieux comprendre qu’il est essentiel d’anticiper
l’évolution du marché, pour pouvoir continuer à vendre ses produits :
– en quelques années, le disque vinyle a totalement disparu et a été remplacé
par le disque compact ;
– la machine à écrire a cédé la place à l’ordinateur, et peut-être que demain
les CD-Roms et autres disques numériques disparaîtront à leur tour, au
profit des réseaux, comme Internet.
La veille se justifie donc pleinement lorsqu’elle permet de faire
évoluer des produits dans l’intérêt du consommateur acheteur.
Elle sera d’autant plus efficace qu’elle n’aboutira pas à simplement
copier le concurrent. En effet, le simple « copieur » arrive souvent
trop tard sur le marché, et en ne faisant que reproduire le produit, il
oublie que celui-ci n’est pas un simple objet fabriqué par l’entreprise
créatrice, mais qu’il est porteur de sens pour son fabricant et ses
clients, qu’il est le fruit de multiples interactions entre les clients et
l’entreprise, et qu’il est issu d’une histoire .
Définition
Remarque
Lien Internet
Pour comprendre,
voire imiter le succès
d’une entreprise,
il faut le comprendre
dans sa globalité,
et non se contenter
d’imiter ses
produits finis.
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La veille technologique
Certains vont, paraît-il, jusqu’à faire de l’espionnage industriel, en faisant
embaucher un de leurs dessinateurs par l’entreprise concurrente. Cela
est vraisemblable, même si cette pratique va à l’encontre du respect de la
déontologie et du droit des entreprises. En tous cas, cela révèle le prix que
certaines entreprises accordent aux bons renseignements.
Les énormes investissements que les grandes entreprises japonaises, coréennes
ou américaines consacrent aux activités de renseignement industriel, et les
nombreuses disparitions d’entreprises qui se sont fiées à leur seule intuition
doivent amener à réfléchir et inciter à mettre en place une veille.
b. Comment en faire bon usage ?
Swatch a
choisi d’imiter ses
concurrents sur
certains points,
comme le prix et
la qualité, tout
en singularisant
ses produits par
leur design.
1. EN NE SE CONTENTANT PAS DE COPIER
Le fabricant de montres Swatch aurait pu copier les producteurs
de montres japonais, en fabricant des produits simplement moins
chers et de meilleure qualité. Cela est tentant pour un industriel,
mais risqué. Et Swatch a délibérément pris le parti d’innover en
proposant un produit au design unique, à bas prix. On pourrait
résumer sa stratégie par la formule : « De l’audace et rompre avec
faire la même chose » .
On peut donc faire de la veille en évitant de copier (et de faire les
mêmes erreurs que les concurrents) et en innovant pour mieux
satisfaire les besoins des clients.
2. EN
ÉVITANT DE S’INTOXIQUER
PAR LA SURABONDANCE D’INFORMATIONS
Qui n’a pas été surpris en écoutant un P.D.G. ou un ingénieur, de retour d’un
voyage d’études, s’exprimer avec enthousiasme sur la façon de réaliser un produit
dans tel ou tel pays ? Et pourtant, ses collègues sont déçus parce que malgré
l’avalanche d’informations qu’il a reçues, il ne peut répondre à des questions
simples et essentielles : effectif de l’entreprise, qualification des opérateurs,
degré d’automatisation, flexibilité, organisation du travail, système d’incitations,
type de soudage...
3. EN DÉVELOPPANT UNE CULTURE DE VEILLEUR
Rappelons l’exemple de ce visiteur d’une usine qui se faisait expliquer dans
les moindres détails le mode opératoire pratiqué par une opératrice effectuant
un assemblage et cela jusqu’à ce qu’il se sente capable d’effectuer lui-même ce
travail.
Étude des
mouvements
élémentaires
d’un opérateur.
Il faut que, sorti d’un atelier, l’on puisse réciter le mode opératoire
à partir des opérations MTM , connaître les temps d’exécution,
redéfinir les outillages, et même faire des suggestions d’amélioration.
Avec un peu d’entraînement, cette attitude devient vite une
compétence. Elle fait partie de la culture des veilleurs.
La veille doit donc s’intéresser à des domaines nombreux et différents,
tels que le produit, le procédé, le marché...
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