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4 mars 2007 n° 3138 – 1,20 ¤ 3-1 À SAINT-ÉTIENNE Pour qui votent les paysans Pages 2 et 3 Lyon en démonstration Page 21 Autissier/Panoramic Raymond Delalande/JDD SONDAGE Jacques Chirac au Salon de l’agriculture, hier. www.lejournaldudimanche.fr Tous contre Bayrou Chamussy/Sipa Présidentielle 2007 UMP et PS préparent la contre-offensive Ce qui se passerait en France s’il allait au bout Page 4 En campagne cette semaine, le candidat centriste arrive à l’aéroport de Luxembourg, jeudi, pour rencontrer le Premier ministre Jean-Claude Juncker. ÉDITORIAL par Jacques Espérandieu Volatil... ■ « Volatil », oui, trop « volatil ». « Surprenant », oui, très « surprenant ». Du « jamais-vu », oui, vraiment du « jamais-vu » : à moins de deux mois d’un scrutin décidément insaisissable, experts, politologues, sondeurs affichent une perplexité grandissante face à la versatilité supposée du corps électoral. Aidons-les, donc, en isolant trois tendances lourdes et, jusqu’à présent du moins, incontestables. L’envol de François Bayrou, d’abord. L’embellie du « et droite et gauche ». Le triomphe de la « social-économie ». Le nirvana du « rassemblement des compétences et des idées ». Les six « e » (économie, Europe, éducation, environnement, emploi, endettement) dans le même panier. Solide? Allez dire le contraire, quand les sondages, pour une fois, s’accordent. Réalisable? Moins évident, tant la montée de l’ex-rebelle antimédias – désormais cajolé par les mêmes qui vont jusqu’à le décréter vainqueur d’un deuxième tour potentiel, après avoir clairement indiqué qu’il ne franchirait pas le premier – repose davantage sur les faiblesses respectives des deux favoris que sur une adhésion pleine et entière à un programme encore flou. En attendant, le Béarnais plane, annonce la création d’un parti démocrate, prône le retour à la proportionnelle. Et provoque l’ire – deuxième tendance lourde – de ses adversaires. « Imposture démocratique ! » hurle, entre autres, Bernard Accoyer, le patron des députés UMP à l’Assemblée. D’autant plus en colère que son candidat traverse, lui, une petite zone de turbulences. Oh, rien d’alarmant, quand la totalité des sondages réalisés depuis la mi-janvier le donnent vainqueur au second tour. Mais des attaques (immobilières) qui trouvent un certain écho. Sans compter l’audacieux grand écart entre les appels à l’électorat Front national et les envolées sociales à destination de la gauche déçue qui peut dérouter son électorat. Et, au final, profiter à François Bayrou… Comme lui profitent – troisième tendance lourde – les étranges mouvements de yo-yo de la candidate socialiste. On l’avait presque enterrée après son démarrage poussif et le peu d’impact relatif de son discours de Villepinte. La voilà qui ressuscite, au lendemain d’une émission de télé « participative » à souhait. On la croyait définitivement relancée à la suite de la professionnalisation de son équipe de campagne. La voilà qui pique à nouveau du nez, victime de l’arrivée trop barrissante à ses côtés des caciques du Parti socialiste, jurent les sondeurs. Au moment même où leurs enquêtes disent le contraire… Vous avez dit « volatil » ? La Suisse attaque Les 34.600 citoyens de la principauté du Liechtenstein, qui bénéficient d’un des niveaux de vie les plus importants de la planète, vont-ils finir par se résoudre, de guerre lasse, à offrir un GPS à tous les commandants d’infanterie de l’armée suisse ? Dans la nuit de mercredi à jeudi, peu avant minuit, une troupe de 170 soldats helvètes a franchi, sans s’en rendre compte, la frontière avec cet Etat lilliputien lové entre la confédération et l’Autriche. Les recrues, qui appartiennent à une école d’infanterie, se sont enfoncées de plusieurs kilomètres sur le territoire de la principauté avant que leur chef ne remarque son erreur. De quoi susciter les railleries des commentateurs, prompts à évoquer « une invasion ». L’affaire est d’autant plus embar rassante que l’armée de ce pays neutre s’interdit évidemment toute mission of fensive à l’étranger. Daniel Reist, le porte-parole des forces terrestres helvétiques, a justi- fié ce moment d’égarement par « de mauvaises conditions climatiques ». Un soldat lui a appor té un bien maigre renfort : « Il faisait tellement sombre à ce moment-là ! » Reste que Daniel Reist a reconnu que ce genre de mésaventure survenait une à deux fois par an… Mais plutôt aux frontières française ou allemande. Bon prince, Markus Amman, porte-parole du ministère de l’Intérieur du Liechtenstein, pays sans armée depuis 1868, a indiqué que personne n’avait remarqué l’intrusion des soldats : « Ce n’ e s t p a s c o m m e s ’ i l s avaient fait irruption avec des hélicoptères de comb a t . » Ou comme si, lors d’un exercice d’artillerie, une pluie de roquettes suisses déviées par un violent orage hivernal s’était abattue sur le pacifique petit Etat. C’était en décembre 1989. Une forêt avait pris feu et Berne avait dû s’acquitter de millions de francs suisses pour dédommager son voisin. Soazig Quéméner BORDEAUX Un pataquès dans le vignoble Page 7 COLOMBIE « J’ai été otage des Farc » Page 12 LILLE Retrouvailles miraculeuses pour Eric, SDF Page 8 ÉCONOMIE Internet va révolutionner la télévision Page 15 CINÉMA La vengeance de Jean Dujardin Page 30 T 00831 - 3138 - F: 1,20 E France métropolitaine: 1.20 ¤/ DOM: ¤ 1.80/BEL: ¤ 1.40/CH: 2 FS/ ALG: 60 DA/AND: ¤ 1.20/ D: ¤ 1.80/ ESP: ¤ 1.80/GB: 1£/GRE: ¤ 2.20/ ITA: ¤ 1.80/LUX: ¤ 1.40/MAR: 12 DH/PORT cont ¤ 1.90 3:HIKKSD=VUVWUX:?d@b@n@i@k; L’événement 2/ 4 mars 2007 Les agriculteurs inquiets Parmi les candidats suivants à l’élection présidentielle, duquel vous sentez-vous le plus proche ? Ensemble des agriculteurs Parmi les deux candidats suivants à l’élection présidentielle, duquel vous sentez-vous le plus proche ? (%) Rappel intention de vote auprès du grand public (%) Gérard Schivardi 0,5 - Ségolène Royal 27 48 Arlette Laguiller 0,5 2 Nicolas Sarkozy 73 52 Olivier Besancenot 1,5 4 Ne se prononcent pas 8 7 Marie-George Buffet 1 2,5 José Bové 6 2 10 25,5 Ségolène Royal Dominique Voynet 1 0,5 Corinne Lepage 1 0,5 Frédéric Nihous 1 0,5 François Bayrou 26 19 Nicolas Sarkozy 32 29 Nicolas Dupont-Aignan 0,5 0,5 Philippe de Villiers 6 2 Jean-Marie Le Pen 13 12 Ne se prononcent pas 8 5 rière avec 6 %. Quant à Ségolène Royal, avec 10 %, pour l’heure, elle est en recul dans le monde agricole par rapport à Lionel Jospin au premier tour de 2002. Plus étonnant, le score de José Bové qui n’obtient que 6 % chez l’ensemble des agriculteurs et 21 % chez ceux de sa chère Confédération paysanne alors que les mêmes accordent 23 % à Ségolène Royal! « José Bové a déçu en devenant un homme politique, les agriculteurs lui reprochent d’avoir Ensemble des agriculteurs (%) Rappel intention de vote auprès du grand public (%) Une directive européenne autorise le droit à la culture en plein champ des OGM. Pensez-vous que le prochain président de la République doive décréter un moratoire pour les interdire en France ? Ensemble (%) Culture Culture légumes, de céréales Viticulture industrielles maraîchage, fruitières (%) (%) (%) Oui 62 51 74 74 Non 38 49 26 26 Sondage Ifop pour Fiducial et le JDD, réalisé les 27 et 28 février 2007, auprès d’un échantillon de 503 personnes, représentatif des agriculteurs français (méthode des quotas) après stratification par région. Les interviews ont eu lieu par téléphone, au domicile des personnes interrogées. franchi la ligne verte », constate Nooruddine Muhammad. Candidat de Chasse, Pêche, Nature et Tradition (CPNT), Frédéric Nihous ne recueille que 1 % tout comme les écologistes Dominique Voynet et Corinne Lepage, le premier du fait d’un déficit de notoriété et de l’abandon de Jean SaintJosse, les deux autres portant des couleurs peu prisées chez les agriculteurs, même s’ils apparaissent sensibilisés aux inquiétudes suscitées par la culture des OGM en plein champ. 62 % estiment que le prochain président de la République devra décréter un moratoire pour les interdire en France alors qu’une directive européenne autorise une telle culture, dès cette année. Ils sont même 84 % à affirmer que si aucun moratoire n’était décidé, ils ne pratiqueraient pas pour autant la culture OGM en 2007. Faucheur patenté, José Bové ne fait peut-être pas recette auprès des agriculteurs mais il a marqué les esprits par ses actions spectaculaires. Florence Muracciole Foncier. Les terres agricoles disparaissent à un rythme soutenu. Un problème pour le développement des biocarburants Quand la ville grignote la campagne Les Français s’inquiètent de l’avenir de la forêt amazonienne. Mais savent-ils seulement que 100.000 hectares de prairies et de champs disparaissent chaque année de leur horizon ? Soit sept fois la surface de Paris. Tous les six ans, l’équivalent d’un département se transforme en rocades, voies ferrées, pavillons, parkings et aéroports. Inexorablement, les zones périurbaines, ces banlieues construites de plus en plus loin des grandes villes, grignotent les campagnes. Les citadins rêvent d’élever leur famille au vert, loin de la pollution et du stress. Qui le leur reprocherait ? Certainement pas les maires des petites communes qui leur déroulent le tapis rouge. Davantage d’administrés, c’est l’assurance de pouvoir développer des infrastructures, des services, des écoles. Tous les ans, la région Languedoc-Roussillon accueille ainsi 30.000 habitants supplémentaires. Chaque nouvel ar rivant « consomme » en moyenne 460 m 2 de terrain. Et le mouvement est irréversible. On ne retransforme pas un lotissement en vignoble. Terres et fermes vendues au prix fort Mais à ce rythme, l’univers agricole se réduit comme peau de chagrin. En 2005, l’Insee recensait 1,1 million d’agriculteurs en France. Ils étaient 3,8 millions en 1979. Bien sûr, la baisse du revenu et les départs en retraite sont à l’origine de cette évolution démographique. Mais, ces dernières années, la flambée des prix du foncier a fait le reste, incitant les paysans à céder terres et fer- mes au prix fort. En Ile-de-France, dans le Nord, en Bretagne ou autour du Bassin méditerranéen, l’hectare s’est négocié en moyenne à 4.740 € en 2005, soit une hausse annuelle de 5,3 %. « C’est un cercle vicieux, car les transactions concernent des terres très fertiles. Mais c’est regrettable à l’heure où l’Etat veut développer les cultures gourmandes en terrains pour produire des biocarburants », s’inquiète André Thévenot, président de la Fédération nationale des Safer. Ces sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural réparties sur tout l’Hexagone ont pour mission d’installer les jeunes agriculteurs. Or cela devient de plus en plus difficile. Le foncier coûte trop cher. Pareil pour les bâtiments, souvent transformés en résidences secondaires. Le grignotage des villes a enfanté, toutefois, une nouvelle race d’exploitants agricoles : les « agri-urbains ». Installés aux abords des cités, ils développent le tourisme, les visites pédagogiques ou la vente directe de produits artisanaux. C’est le cas de Carole et Carine Bonaut, dont les serres horticoles se situent à proximité de l’hôpital d’Antibes (Alpes-Maritimes). Deux fois pas an, elles organisent des portes ouvertes pour les riverains. Et profitent de la proximité de la ville: « Je donne des conseils de jardinage sur la radio France Bleu à Nice. Et je déniche à l’Inra d’Antibes des végétaux résistant à la sécheresse. En ce moment, j’expérimente un haricot violet », explique Carole. Mais dans l’ensemble, la cohabitation entre paysans et néoruraux est plu- Les zones urbaines, comme Marne-la-Vallée, font disparaître 100.000 hectares de prairies et de champs chaque année. tôt rugueuse. Les tracteurs et autres moissonneuses-batteuses créent des embouteillages. Les odeurs de purin, la poussière et même les mouches attirées par le bétail fâchent le voisinage. Pourtant, un arsenal juridique (plan local d’urbanisme, schéma de cohérence territoriale…), censé établir l’équilibre ville-campagne, existe. Depuis 1999, les préfets ou les conseils municipaux peuvent même classer en zones agricoles protégées (ZAP) des territoires reconnus pour la qualité de leur production. « Malheureusement, l’usage de cet outil a été contrarié par la pression démographique et financière », constate Jérôme Bignon, député UMP de la Somme et prési- dent de l’association Rivages de France. A cela s’ajoute le fait que la question intéresse trois ministères à la fois : l’Agriculture, l’Ecologie et l’Aménagement du territoire. Un manifeste contre la fatalité Alors, le mitage des campagnes est-il une fatalité ? « Oui, tant que les Français considéreront comme vierges des terres en réalité cultivées. C’est une question de mentalité », répond André Thévenot. Pourtant, le pacte écologique de Nicolas Hulot propose notamment « de contenir l’extension périurbaine », au nom de la défense « des paysages et des écosystèmes ». Longtemps adversaires, écologistes et exploitants agricoles trouvent enfin un terrain d’entente. « La notion de paysage met tout le monde d’accord, constate Jérôme Bignon. Les agriculteurs ont changé. Ils comprennent qu’il y a une convergence d’intérêts. » Ce n’est donc pas un hasard si, le 8 février, les états généraux du paysage ont réuni plus de 500 participants au Conseil économique et social à Paris. A cette occasion, syndicats a g ricoles (FNSEA, jeunes agriculteurs), associations écolo (France Nature Environnement, Ligue pour la protection des oiseaux…) et collectivités territoriales ont signé un manifeste commun. Marie Nicot 149, rue Anatole-France, 92534 Levallois-Perret Cedex. Tél. 01 41 34 60 00. Fax 01 41 34 70 76. Renseignements lecteurs 01 41 34 63 40/ 69 30. Président d’honneur Daniel Filipacchi. Directeur de la rédaction Jacques Espérandieu. Rédacteurs en chef Patrice Trapier, Guillaume Rebière, Eric Chodez.Rédacteur en chef photo Philippe Jarreau. Rédacteur en chef numérique Robert Melcher. Rédacteurs en chef adjoints MichèleStouvenot, Richard Bellet, Gilles Delafon, Carlos Gomez. Chefs de service Danielle Attali (Culture), Bruna Basini (Economie), Stéphane Joby (Sport), Pierre-Laurent Mazars (Société), www.lejournaldudimanche.fr Florence Muracciole (Politique). PUBLICITE Interquot-JDD, 9 rue Pillet Will 75430 Paris Cedex 9. Fax 01 56 52 23 33. Directrice de la publicité Evelyne Laquit. Tél. 01 56 52 23 35. Publicité littéraire Isabelle Duval. Tél. 0141347770. LEJOURNALDUDIMANCHEest édité par Hachette Filipacchi Associés, SNC au capital de 78.300 ¤, locataire gérant; siège social: 149, rue Anatole-France, 94534 Levallois-Perret Cedex. Directeur de la publication Olivier Chapuis. Editeur Frédérique Bredin. Directeur délégué Philippe Khyr. Hachette Filipacchi Associés est une filiale de la société Hachette Filipacchi Médias du groupe Lagardère Active Média. Président du directoire Didier Quillot. 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Sandrine Roudeix/JDD Ils ne sont plus que 1,1 mil- culteurs, 32 % pour le premier, lion encore en activité quand 26 % pour le second. « Le candidat ils étaient trois fois plus en 1970. de l’UMP, s’il enregistre un joli Mais les agriculteurs, qui repré- score n’est pas encore considéré sentent 10 % de la population ru- par les agriculteurs comme le dirale, pèsent toujours lourd – au- gne successeur de Jacques Chirac, tant que Titine, la reine des limou- observe Nooruddine Muhammad, sines du Salon de l’agriculture – responsable du secteur agricole dans le champ électoral. Et ils di- chez Fiducial. Ils attendent de voir sent haut et fort, à 87 % selon no- si Nicolas Sarkozy défendra aussi tre sondage, que l’agriculture bien leur secteur dans les instann’est pas suffisamment prise en ces européennes que ne le fit le compte par les président de la candidats à République. » Diriez-vous que la thématique l’Elysée. Et si, La FNSEA lui agricole est suffisamment prise en février, aux donne tout de en compte par les candidats dans élections des même 43 %, la campagne présidentielle ? chambres contre 34 % à Ensemble d’agriculture, la Coordina(%) les hommes et tion rurale et Oui 13 femmes de la 16 % à la Conféter re se sont dération payNon 87 « droitisés », à sanne. Et pour l’approche de le deuxième l’élection présidentielle, ils confir- tour, il n’y a pas photo entre Nicoment cette tendance en accordant las Sarkozy et Ségolène Royal : le leur soutien, pour plus de 77 % premier terrasse la seconde avec d’entre eux, à des candidats de 73 % contre 27 %. droite. Il y a quelques semaines, la Avec une place de deuxième à FNSEA, proche de Jacques Chi- François Bayrou, on observe une rac, emportait la majorité absolue poussée vers le centre, mais sans avec 57,31 %, faisant un bond de doute est-ce dû à l’image du candiprès de cinq points par rapport à dat UDF qui aime à s’afficher sur 2001, la Coordination rurale, pas son tracteur ou en train de murloin de l’extrême droite, progres- murer à l’oreille de ses chevaux. sait encore plus en passant de Les agriculteurs semblent n’avoir 12,15 à 18,71 %. Soit au total, 76 % découvert sa proximité avec eux à droite toute, tandis que la Confé- que cette année puisqu’en 2002, ils dération paysanne, dont José Bové n’avaient placé le fermier du Béarn fut le plus célèbre représentant, qu’en quatrième position, derrière dégringolait de 26,82 à 19,74. Jospin et Le Pen. A la troisième Le sondage Ifop/Fiducial Agri- place, Jean-Marie Le Pen perd du culture sur le vote des agriculteurs terrain avec 13 % alors qu’il avoisipour l’élection présidentielle nait les 20 % chez les agriculteurs d’avril-mai 2002 désigne ainsi Sar- en 2002, mais il obtient 17 % chez kozy et Bayrou comme ceux dont ceux de la Coordination rurale. se sentent le plus proche les agri- Philippe de Villiers est loin der- L’événement 4 mars 2007 /3 plébiscitent Chirac et la droite Raymond Delalande/JDD Inauguration. Ultime tour de piste pour le Président, enfant chéri du monde paysan C’était le dernier Salon de l’agriculture de son mandat. Et peut-être même son dernier comme président de la République. Alors Jacques Chirac n’a pas boudé son plaisir : hier, il a passé plus de quatre heures à tapoter les vaches, à embrasser les enfants et à goûter une multitude de produits du terroir. En une trentaine d’années, il n’a jamais manqué ce rende z-vous. Sauf une fois : en 1979, à cause d’un accident de voiture. Pour ce bain de foule comme il les affectionne, le chef de l’Etat, âgé de 74 ans, a même débarqué en avance. En route pour quatre heures de cohue, cerné de caméras. Quatre heures à signer des autographes et des livres d’or. A goûter de la tête de veau, des huîtres, du kiwi et autres. A descendre des verres de cidre, de laitfraise, de vin blanc et de bière. Comme tous les ans. Un message politique fort Dans la foule, Emilie, 22 ans, a les joues en feu : « C’est son der nier mandat, j’aimerais le prendre en photo ! » « Les visites de M. Chirac ont toujours été Jacques Chirac n’a pas boudé son plaisir pour l’ouverture, hier, du Salon de l’agriculture. « Alors, à l’année prochaine ? » très chaleureuses. Mais cette année beaucoup plus, estime Christian Patria, le président du Salon. Je pense que beaucoup de gens croient que le Président ne se représentera pas. Alors, ils en profitent pour lui dire au revoir et un très grand merci pour tout ce qu’il a fait pour l’agriculture depuis trente-quatre ans. » Dans les allées, le Président est en effet applaudi à plusieurs reprises. Certains scandent « Chirac ! Chirac ! » De fait, depuis son passage au ministère de l’Ag riculture (1972-1973), Jacques Chirac n’a eu de cesse de défendre le monde paysan. Hier encore, il s’est fendu d’un plaidoyer en faveur de la Politique ag ricole commune. Et sur tout, il n’a pas hésité à se montrer très offensif au sujet des négociations à l’Organisat i o n m o n d i a l e d u c o m m e rc e (OMC), prônant « une fermeté de roc » de la part de l’Union européenne et se déclarant « profondément choqué par certaines des attitudes qui sont prises par le c o m m i s s a i re e u ro p é e n Pe t e r Mandelson, qui ne cesse de voul o i r d o n n e r d ava n t a g e a l o r s qu’en contrepartie, les Américains n’ont manifesté aucune intention de f aire les moindres concessions sur le plan agricole […] ni les pays émergents sur l’industrie et les services ». Un message politique fort. « J’aurais aimé le remercier pour tout ce qu’il a fait pour nous » Jacques Chirac – qui devrait annoncer très prochainement sa décision quant à la présidentielle – n’est peut-être pas en campagne, mais il martèle son nouveau credo : « Il nous faut une ag riculture économiquement forte et écologiquement responsable. » Et veille à avoir un mot p o u r ch a c u n . I l s a l u e l e s constructeurs automobiles et leurs efforts en matière de biocarburant : « Toutes mes félicitations, c’est l’avenir ! » C o m m e ch a q u e a n n é e, l a foule se presse. « Il fait plus vieux qu’à la télé », balance un cuistot des Hauts-de-Seine. Une mère serre, très fière, sa petite fille dans ses bras : « Tu as eu un bisou du Président, c’est bien mon chou ! » Super mamie FrancheComté, ballottée, garde le sou- rire : elle a salué le Président. Et certains essaient de passer un message amical. Comme cet éleveur qui glisse au chef de l’Etat : « Ne pensez-vous pas que l’agriculture sera orpheline ?… » Ou cette groupie venue de BoulogneBillancourt, avec un autocollant proclamant « J’aime mon Président » : « Je voudrais lui dire : “Jamais deux sans trois.” J’espère qu’il va se représenter. C’est le meilleur président qu’on ait jamais eu ! » Quelques-uns tentent bien d’en savoir plus. Une blonde, en tendant un plateau de fromages, l’interroge : « Alors, à l’année prochaine ? » Mais le chef de l’Etat préfère piquer un bout de mimolette. Au même stand, un éleveur se désole de ne pas avoir dit ce qu’il voulait à l’homme de l’Elysée : « Trop d’émotion. D’habitude pour tant, ça sor t tout seul. J’aurais aimé le remercier pour tout ce qu’il a fait pour le monde agricole. Il nous a toujours soutenus ! » Au f i l d e l a v i s i t e, d e s c a deaux viennent remplir les sacs à dos des gardes du corps de Chirac. Cette année, le Président re- çoit, pêle-mêle, un jambon, de la mâche avec assaisonnement, des paniers gar nis de victuailles, mais aussi l’histoire du sucre encadré, la maquette d’un four à pain qui s’éclaire, deux cochons chinois en bronz e… Cer tains présents se veulent plus spirituels, comme ce livre sur les Préceptes de vie de la sagesse amérindienne. Ou chargés en souvenirs, comme cet album de photos « Jacques Chirac au Salon de l’agri- culture, de 1973 à 2007 », offert par Christian Patria. U n d e r n i e r cl i ch é ave c l’équipe du Salon, un mot dans son livre d’or – « Superbe Salon, toujours nouveau et toujours aussi sympathique » –, et le Président s’en va. Certains s’en moquent. Comme cet éleveur qui hausse les épaules : « Cette visite ne me fait rien du tout. C’est du fo l k l o re ! » D ’ a u t re s ve u l e n t croire à un au revoir : « Même s’il n’est plus président, il reviendra. Il ne peut pas s’en passer ! » Et Dominique Bussereau, le ministre de l’Ag riculture, qui a arpenté le Salon avec le chef de l’Etat, se félicite : « C’était une très belle visite, un hommage au Président. Il faudra que son successeur s’occupe aussi bien que lui du monde agricole, en particulier à l’OMC… » Marie Quenet Le dernier Salon où l’on pose ■ C’est un rendez-vous presque incontournable. A moins de deux mois du scrutin, la plupart des candidats à la présidentielle défileront au Salon de l’agriculture. Dès mardi, ils seront plusieurs à se bousculer au portillon : François Bayrou (UDF) devrait débarquer à 9 heures, talonné de près par Philippe de Villiers (MPF) à 9 h 30, puis par Jean-Marie Le Pen (FN) à 11 h 30, et par Corinne Lepage (Cap 21) à 12 h 30. Cette dernière compte d’ailleurs – un record ! – se rendre trois fois au Salon : aujourd’hui, pour participer à une émission de Public Sénat, mardi et jeudi, pour une conférence sur le thème « Les agricultrices sont-elles l’avenir du développement durable ? ». Le lendemain, la journée s’annonce moins chargée. Seul le candidat Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT), Frédéric Nihous, devrait caresser les croupes des vaches à partir de 15 heures. Jeudi enfin, Nicolas Sarkozy (UMP) arpentera les allées, suivi par une meute de journalistes, entre 9 heures et 11 h 30. Marie-George Buffet, sa rivale du PCF, n’est attendue qu’à 15 heures. Ségolène Royal, la candidate socialiste, n’a pas encore fixé de date. Dominique Voynet (Verts) devrait venir, « a priori », mais la visite n’est pas calée. Pas d’état d’âme par contre à l’extrême gauche : Arlette Laguiller (LO) et Olivier Besancenot sécheront la plus grande ferme de France. Tout comme José Bové, le candidat de l’Alternative à gauche. L’ancien porteparole de la Confédération paysanne organise même demain un « contre-Salon » dans sa ferme du Larzac. M. Q. Sandrine Roudeix/JDD A l’ombre d’Eurodisney Charline Corman, 34 ans, et son mari Benoît, 43 ans, gèrent une exploitation de 200 hectares à Jossigny, en Seine-et-Marne. « Nous ne sommes pas d’irréductibles Astérix menacés par le méchant Mickey. » Chez les Corman, agriculteurs de père en fils à Jossigny (Seine-et-Marne), on ne se plaint pas, même si l’implantation du parc Disney dans le secteur il y a quatorze ans a changé la donne et le paysage. On agit pour sauvegarder un métier auquel on croit, avec coura g e, sans une once de pessimisme. Benoît Cor man et son grand frère Didier, aidés de leurs épouses et d’un salarié, ont repris l’exploitation familiale de 200 hectares au tournant des années 1990. « A cinq, il ne faut pas chômer pour s’en sortir », souligne le cadet. Benoît, 43 ans, et sa femme Charline, 34 ans, (responsable cantonale FNSEA) affichent une énergie débordante. « A partir du moment où on se dit chef d’entre- prise, qu’on a envie de créer des choses, il faut assumer », affirme la mère de famille. « Beaucoup d’agriculteurs passent leur temps à se dire les plus malheureux, ça n’est pas vrai, appuie son mari. Le mec qui tient une petite usine, il a au moins autant de contraintes et de problèmes que nous. » Producteurs de céréales, de betteraves et surtout de pommes de terre, les Corman ont vu leur environnement immédiat se dégrader progressivement, à mesure que l’urbanisation gagnait du terrain. « Quand j’étais gamin, je pouvais regarder à perte de vue sur 360 degrés, se souvient Benoît. Aujourd’hui, où que mon œil se pose, il y a une construction ou un chantier. » Au fond des champs, un énorme hangar sort de terre, il abritera bientôt les stocks des Galeries Lafayette. Aucun Corman n’affiche pour autant un discours d’anti-urbaniste primaire, conscient de la nécessité de la taxe professionnelle. « Nous ne devons pas rester figés mais il faut quand même conserver certains équilibres, soutient Benoît. On s’en rend bien compte avec le problème des banlieues : on a concentré du monde à outrance dans des zones plus ou moins hospitalières, sans espaces verts. Au final, personne ne s’y retrouve et ça explose. » La famille mène le combat à la communauté d’agglomération ou sur le plan syndical pour préserver les terres agricoles. « Il faut se battre pour faire accepter l’idée qu’il peut y avoir de l’agriculture près d’une ville », confirme le frère aîné de 50 ans, adjoint au maire de Jossigny. Lucide, son frère reconnaît que, face à la création de plusieurs milliers d’emplois, le sort d’une ex- ploitation ne pèse pas lourd. « Il faut que le monde agricole s’ouvre, qu’il montre ce qu’il sait f aire, notamment en matière d’entretien et de préservation des paysages », assure l’aîné. Quand on aborde la création d’un ministère de la ruralité, que plusieurs candidats à la présidentielle appellent de leurs vœux, la famille se gausse. « Si c’est pour faire de nous les tondeuses à gazon du pays, c’est non ! », tranche Didier. « Et ce ministère, il va s’implanter où ?, interroge Charline. En plein Paris ou à la campagne ? » Les Corman croient en leur étoile et surtout en leur passion. « Il y a quinze ans, la chambre d’ag riculture nous disait déjà : “A Jossigny, vous êtes foutus !” Nous sommes toujours là, on verra si c’est toujours le cas dans dix ans. » Jonathan Bouchet-Petersen Politique 4/ 4 mars 2007 Troisième homme. Les sondages font grandir l’inquiétude chez les adversaires du candidat UDF Bayrou sous haute surveillance de toutes les conversations, bref d’être désormais incontournable. Si, la semaine dernière, l’UMP annonçait la création d’une cellule « d’observation et d’analyse stratégique » sur François Bayrou, animée par Claude Guéant, le directeur de campagne de Sarko, il semble qu’aujourd’hui, cette mise sous surveillance ait été élargie aux autres candidats. Sans doute par crainte de victimiser un concurrent es- timé sérieux, mais aussi par souci de ne pas trop heurter un François Bayrou dont les voix compteront au second tour. « Ce n’est pas une cellule anti-Bayrou, rectifie ainsi Dominique Paillé, ex-UDF, député UMP des Deux-Sèvres. Il s’agit d’un petit cercle de techniciens créé autour de Claude Guéant et de moi-même, destiné à mesurer l’évaluation des fluctuations de l’électorat et des programmes de chacun des quatre candidats, Nicolas compris. » Il n’empêche, l’un des soutiens de Sarkozy, Yves Jégo, qualifie la démarche de Bayrou de « posture marquée de l’imposture politique », tandis que le ministre de l’Agriculture, Dominique Bussereau, avertit son ancien ami UDF, se référant aux chewinggums qui éclatent: « Attention à l’effet Malabar ! » Quant à Jean-Marie Le Pen, il prend les paris : « M. Bayrou sera au-des- sous de 10 %. » Côté Ségolène Royal, on ne mésestime pas la montée en puissance du candidat UDF, la candidate n’ayant de cesse de le renvoyer à droite, avec Sarkozy, et François Hollande, de nier l’existence du centre: « Entre la gauche et la droite, il n’y a rien », a-t-il osé, empruntant à Malraux. Ce n’est pas l’avis de Jean-Marie Bockel, le centriste du PS. Il le dit au JDD. Florence Muracciole Gilles Bassignac/Gamma C’est à celui qui tapera le plus fort : « Ils font flèche de tout bois, ils tremblent, ils multiplient les accusations, ils mettent des comités en place chargés de me surveiller, de me cibler, de me pister et vont dire n’importe quoi sur mon compte ! » s’est offusqué celui qui est devenu, à la faveur des sondages, le troisième homme. Pas mécontent, toutefois, de devenir l’objet de toutes les attentions, S’il était Président… Pensez-vous que Bayrou va poursuivre son envolée ? Difficile à dire car les intentions de vote sont par nature extrêmement fragiles et volatiles. Et les sondés utilisent-ils Bayrou comme instrument contre l’offre SarkozyRoyal, qui ne leur plaît pas, ou le choisissent-ils réellement ? Une chose est sûre, comme Le Pen en 2002, comme Chirac en 1995, Bayrou est celui par qui les Français transforment cette élection en une compétition incertaine. N’ayant pas envie de signer un scénario écrit d’avance, ils ont décidé de le faire exploser en redistribuant les rôles. Le vote Bayrou, c’est un vote protestataire modéré! sur un projet de loi difficile, sur une réforme compliquée ou un conflit social, soit un gouvernement paralysé et contraint de ne rien faire pour ne pas briser une majorité fragile. Aujourd’hui, la droite et la gauche s’accordent déjà sur les valeurs fondamentales de la République, comme par exemple la laïcité. Ironie du sort, quand droite et gauche étaient d’accord en 2004 pour voter la loi sur les signes religieux, c’est Bayrou qui s’est abstenu ! Que pensez-vous de son idée de créer un grand parti démocrate ? S’il est élu et que son gouvernement déçoit, si sa politique est Que se passerait-il s’il était élu ? impopulaire, vers qui se retourPour accéder au second tour, neront les Français, sinon vers il devra éliminer Ségolène Royal les extrêmes, le grand parti déou Nicolas Sarm o c r at e q u ’ i l ko zy, sans exi m a g i n e aya n t Par Dominique Reynié, clure l’éventuaabsorbé la gaupolitologue, professeur lité d’un Le Pen che et la droite à Sciences-Po au second tour. modérées ? Le Les législatives schéma de Bayayant lieu un mois plus tard, il rou est asphyxiant. Il assemble peut alors créer une étiquette pro- majorité et opposition, comme si visoire, suggérons par exemple on pouvait les réunir dans un l’UNMP… l’Union pour la nou- même bloc. Où serait alors l’opvelle majorité présidentielle, et position dans ce système ? ce seprésenter dans chacune des 577 rait l’empire du centre ! Or l’opcirconscriptions un candidat es- position entre la droite et la gautampillé UNMP. Et si les Français che est la condition de l’alterlui donnent une majorité, c’est à nance. Le partage droite-gauche par tir de cette majorité qu’il n’est pas, comme il le pense, une pourra créer le grand parti démo- opposition stérile entre deux facrate qu’il appelle de ses vœux. milles qui devraient s’embrasser. Mais cela implique de la casse, et C’est aussi la nécessité d’avoir à l’UMP et au PS. Il peut tout aussi un minimum de pluralité. Et la bien ne pas avoir de majorité. Et p l u r a l i t é , q u e j e s a ch e, c o m là, deux cas de figure : soit une mence à deux ! Son gouver nemajorité se dégage, UMP ou PS, ment de rassemblement est la viqui n’est pas la sienne, et il faut sion la moins démocratique de qu’il compose ou qu’il cohabite. toutes. F rançois Bayrou dit : Soit l’Assemblée nationale se « Votez pour moi et vous aurez casse en trois blocs, dont aucun un gouvernement de rassemblen’est majoritaire : le parti du pré- ment gauche-droite. » Un vrai sident, le PS et l’UMP. Cela veut passeport pour une éternité pardire soit un gouvernement insta- lementaire ! Interview ble, une majorité qui peut tomber Florence Muracciole Avec Françoise à Toulouse ■ Demain à Toulouse, de sa rencontre avec les syndicats d’Airbus jusqu’à son meeting du soir, François Bayrou sera accompagné par celle qui l’avait interpellé lors de J’ai une question à vous poser sur TF1, lundi dernier. Françoise Lang avait pris le micro in extremis pour demander au candidat de « passer une journée (avec elle) pour répondre à toutes ses questions. » Bayrou a accepté et tenu sa promesse. « On m’a proposé le Salon de l’agriculture mais c’est trop proche de mon quotidien : chez moi à Kleingoeft (Bas-Rhin), il y a plus de vaches que d’habitants. Toulouse et Airbus, c’est plus intéressant. En plus, mon frère montera de Pau », raconte Françoise, 53 ans, divorcée, deux enfants. Ouvrière sanitaire dans une entreprise de robinetterie de luxe où elle gagne « légèrement plus que le SMIC », elle a pris son lundi et compte bien interroger le président de l’UDF sur les sujets qui intéressent « les petits Français qui survivent avec un pouvoir d’achat réduit depuis le passage à l’euro ». Le 22 avril, elle votera pour la première fois. Pour Bayrou ? « Je ne sais pas encore. Mais il me plaît beaucoup, notamment parce qu’il semble plus accessible que les autres. J’espère qu’il le restera. » Stéphane Joby François Bayrou visite une école d’apprentissage hôtelier à Caen, hier, avant d’y tenir meeting. Jean-Marie Bockel. Situé sur « l’aile droite » du PS, il ne minimise pas le danger. Et a des idées pour le réduire. L’homme qui murmure à l’oreille des centristes Que vous inspire cette montée de François Bayrou dans les sondages ? C’est une montée qu’il faut prendre très au sérieux. Il ne faut pas la traiter avec condescendance ou, pour se rassurer à bon compte, en faire l’équivalent du phénomène Chevènement de 2002, fondé sur un électorat volatil. Elle traduit une campagne astucieuse de Bayrou, mais correspond surtout à un certain nombre d’aspirations des citoyens. Quelles aspirations ? Les gens sont déçus par les discours classiques. Ils ne croient plus aux promesses, d’où qu’elles viennent, c’est pour cela que le ni gauche ni droite leur plaît autant. Ils sont demandeurs de discours pragmatiques, de vérité. leurs son « pacte présidentiel », et plus encore ses discours, qui relèvent davantage de la gauche moderne. Je lui conseille de mieux souligner cette dimension-là. Dans la compétition interne au PS, elle avait séduit par un discours et un style moder nes. Ils sont aujourd’hui insuffisamment développés. Dans cette période charnière, elle ne doit pas hésiter à affirmer davantage, sans se renier, ce qu’il y a en elle de moderne, pragmatique, réformiste et, j’ose le mot, de social-libéral. Les électeurs qui actuellement vont vers Bayrou y sont sensibles. Ce sont des électeurs qui ont déjà voté à gauche, pourraient le faire encore, mais ne se retrouvent pas dans les vieilles recettes. Je suis de ceux qui peuvent aider Ségolène à faire passer les messages d’une gauche moderne. Vous trouvez que votre candidate tient un discours classique de gauche ? C’est toute la question. Il y a d’un côté le projet socialiste, avec ses qualités et ses défauts. Pour rassembler, Ségolène Royal doit faire avec, même si une partie des gens n’y croient plus. Il y a par ail- De votre point de vue, son rappel des « éléphants » est contreproductif ? C’était un passage inévitable pour rassembler sa famille. C’est fait, passons à autre chose. Il est évident qu’elle n’en sera pas prisonnière. C’est au centre gauche qu’il faut placer notre campagne. La polyphonie des sensibilités doit jouer à plein. Tenons bon à gauche, tout en ouvrant au centre! Ségolène Royal a la capacité, si elle le décide, de « tenir les deux bouts ». Comment les socialistes doivent-ils combattre le danger Bayrou ? Ce fut le débat lors du dernier conseil politique du PS. Certains pensent que le phénomène n’est pas un vrai danger et qu’on peut l’ignorer, le centre n’étant qu’une force d’appoint. Pour d’autres, plus le PS sera à gauche, moins il y aura de flottements de ce côté-là. D’autres encore estiment qu’il faut « cogner » contre Bayrou. Moi, je pense que ce serait une erreur de dire aux électeurs attirés par Bayrou: celui qui vous séduit n’est pas quelqu’un de valable. Nous devons leur dire : nous ne sommes pas ceux que vous croyez, nous sommes des socialistes, efficaces, justes, pragmatiques, réformistes. Personne ne m’a chargé de quoi que ce soit, mais je m’investis totalement dans cette mission de parler aux électeurs de Bayrou. En 1988, François Mitterrand a été réélu aussi par les électeurs allant du centre droit au centre gauche. Il s’est adressé à eux par-dessus le PS, qui, déjà, n’avait pas su se moderniser. N’y a-t-il pas aussi une question de crédibilité personnelle, Ségolène Royal ayant créé le doute sur la sienne ? Non, les trois candidats sont crédibles. Ce qui est en cause, c’est ce qu’ils incarnent par rapport aux attentes des gens. Bayrou fait des clins d’œil à DSK, parle de créer un grand « parti démocrate », qu’en pensez-vous ? Mon objectif est de faire gagner Ségolène Royal. Ce sera donc à elle de décider, le moment venu, du degré d’ouverture à opérer. Mais l’idée qu’il puisse y avoir, pour un temps limité et sous une forme à inventer, une union de toutes les énergies républicaines pardelà la droite et la gauche n’est pas à jeter aux orties. J’ai déjà évoqué cette idée lors de la crise des banlieues. François Bayrou n’a pas le monopole de « l’union nationale ». Interview Pascale Amaudric Politique 4 mars 2007 /5 Nicolas Sarkozy. La semaine tourmentée du ministre-candidat sur fond de polémique immobilière « Je fais toujours la course en tête » Envoyée spéciale Le pire, ce fut, jeudi, cette une de Libé intitulée « Le soupçon ». Un mot jugé « infamant », Place Beauvau. La veille déjà, il avait fallu affronter celle du Canard enchaîné : « La trop belle affaire immobilière de Sarkozy ». Et les questions des journalistes. Incessantes, obstinées, accusatrices. Ulcéré, et surtout habitué à des rapports plus huilés avec les médias, le candidat de l’UMP s’est d’abord braqué : « Je ne suis pas devant un tribunal. » Avant de promettre de donner « tous les éléments » susceptibles de mettre un terme à des accusations « outrancières et ridicules ». Chose dite, chose faite. En quelques heures, des attestations se sont accumulées sur les bureaux des rédactions. « Je soussigné, Jean-Claude Laplanche, directeur général de la SEM 92… », « Je soussigné, Bruno Segond, artisan menuisier… », « Moi, Denise Lasserre, je démens catégoriquement avoir consenti une quelconque remise… Monsieur Sarkozy a payé le juste prix. » Le t o u t , e n t re u n d é p l a c e m e n t (mardi) à Madrid, afin de rencontrer le président du gouver nement espagnol, José-Luis Zapatero, une conférence de presse (mercredi) sur la politique internationale, présentée comme un « temps fort » de la campagne, et un meeting (jeudi) à Bordeaux, entouré de quelques « figures » du mouvement gaulliste : Maurice Dr uon, Alain Juppé, Michèle Alliot-Marie. Dans les seconds rôles, Jean-Pierre Raffarin, Dominique Perben, JeanFrançois Copé… Des poids lourds pour une campagne qui menaçait de vaciller ? « Aucun mensonge, aucune calomnie ne me fera hésiter » Bordeaux justement. Temps pluvieux. Humeur maussade. L’équipe de Sarko est à cran. Le candidat UMP, entre cortèges de voitures, discours et serrements de mains, est invisible. Fermé. Silencieux. A peine quelques mots concédés, dans un coin de porte, aux caméras qui se pressent sur son passage. Les rois maudits de Dr uon ? « Ma première émotion littéraire. » Tous ces barons autour de lui, n’est-ce pas un peu ségolénien ? Là, c’est Juppé qui répond : « Ai-je l’air d’un éléphant ? Je suis plutôt caribou. » Pour le reste, c’est « circulez, il n’y a rien à voir ». « Une affaire ! Quelle affaire ? Il n’y a p a s d ’ a f f a i re ! Vo u s ê t e s obsédés ! », finit par lancer Franck Louvrier, le pourtant très affable responsable des relations Jeudi, à l’occasion d’un meeting à Bordeaux, Nicolas Sarkozy était entouré de « figures » du mouvement gaulliste. De gauche à droite : Jean-Pierre Raffarin, l’écrivain Maurice Druon, Dominique Bussereau, Alain Juppé et Michèle Alliot-Marie. avec la presse, à ceux qui insistent un peu trop à son goût. Le soir, au Parc des expositions, devant plusieurs milliers de personnes (10.000 selon les organisateurs), Sarkozy tente une mise au point qu’il espère, cette fois, définitive. « Aucun mensonge, aucune calomnie ne me fera hésiter. Encore moins reculer. Les adeptes des basses manœuvres en seront pour leurs frais. » Visage impassible, comme muré, Alain Juppé, assis au premier rang, bras croisés, ne laisse rien paraître. Y compris lorsque N i c o l a s S a rko z y l u i l a n c e : « Alain, quelque chose me dit qu’on n’a pas fini de travailler ensemble. » Surtout pas de triomphalisme. « Ils veulent me salir. » L’expression, déjà utilisée au temps de l’affaire Clearstream, est revenue en force, ces dernières heures, dans la bouche du ministre de l’Intérieur, qui devrait quitter la Place Beauvau avant la fin mars. Vendredi, alors qu’il prépare Le grand journal de Canal + dont il est le rédacteur en chef exceptionnel (jeudi prochain, ce sera au tour de Ségolène Royal), Nicolas Sarkozy accepte de se livrer quelques minutes avec le JDD au petit jeu des questionsréponses. Un peu sonné par une semaine difficile (« rude », dira-til un peu plus tard) qui a vu une polémique « blessante » éclipser ses propositions de « sortie de crise » pour l’Europe ou ses engagements en faveur du développement durable, le candidat UMP veut croire que sa « bonne foi » et son « honnêteté » ont – momentanément ? – triomphé des accusations portées contre lui. En attendant Chirac… « Imaginez : être sommé de produire en deux heures des factures vieilles de dix ans, devoir retrouver un artisan, s’expliquer sur ses prestations compensatoires ! » Parce qu’il estime avoir « justifié », « prouvé » tout ce qui « devait l’être », le candidat UMP se sent aujourd’hui « libéré ». Soulagé par la nouvelle salve de sondages à venir qui le mettent, « tous sans exception », en position de vainqueur (demain, dans i > politique Chaque dimanche, retrouvez sur i > TELE, i > POLITIQUE, la revue de l’actualité politique du week-end, présentée par Michel Dumoret, en partenariat avec Le Journal du Dimanche. Ce dimanche, sur le plateau de i > TELE, Jacques Espérandieu, directeur de la rédaction du JDD. Diffusion ce soir à 20 h 40, 23 h 10, 0 h 10, 1 h 10, 2 h 10, 3 h 10, 4 h 10. PARLONS-EN Faut-il croire aux sondages ? Aujourd’hui sur La Chaîne Parlementaire-Assemblée Nationale (LCP-AN), débat animé par Florence Muracciole (JDD) et Frédéric Haziza (LCP-AN) entre Manuel Aeschlimann, le « M. Sondages » de Nicolas Sarkozy, par ailleurs député UMP des Hauts-de-Seine, Gérard Le Gall, son homologue chez Ségolène Royal, et Dominique Reynié, politologue et professeur à Sciences-Po. Diffusion aujourd’hui à 8 h 30, 16 h 30 et 22 h 30, demain à 20 h 15, mardi à 13 h 30 et mercredi à 8 h 45. Elodie Grégoire/Gamma Bordeaux (Gironde) Le Figaro, il l’emporte au second tour avec 54 %). « Que n’a-t-on pas dit ? Que janvier serait catastrophique, février un écroulement. Mars est là : je fais toujours la course en tête », commente Sarkozy, qui se souvient qu’en 1995, à cette même date, Chirac devançait déjà Balladur. Le soir, sur le plateau de Canal +, le candidat de l’UMP apparaîtra détendu aux côtés de Tarek Mouadane, président de l’association Bleu Blanc Rouge, chargée de « déminer » le terrain en vue de son retour sur la dalle d’Argenteuil. Riant de bon cœur à cet extrait d’un jeu télév i s é re t e nu d a n s l e Z a p p i n g . Question de l’animateur : « Dans Bonne nuit les petits, c’est Pim- prenelle ou Cécilia qui dort avec Nicolas ? » Réponse de la candidate : « Cécilia. » L’émission fera un tabac. « Cela vaut toutes les démonstrations », commentait Nicolas Sarkozy, qui sera demain matin à Marseille puis à Toulouse, où, dans l’après-midi, il rencontrera les syndicats d’Airbus, mardi à C o r m e i l l e s - e n - Pa r i s i s ( Va l d’Oise), jeudi au Salon de l’agriculture et vendredi à Caen. Le même jour, s’achèvera à Bruxelles le Conseil européen. Le dernier pour Jacques Chirac, qui ne devrait, dès lors, plus attendre bien longtemps pour faire ses adieux aux F rançais et, sans doute, apporter son soutien à Nicolas Sarkozy. Un suspense qui n’en est plus tout à fait un, même si les termes du soutien présidentiel restent encore largement inconnus. « Je ne demande rien », confiait, hier soir au JDD, Nicolas Sarkozy. « Le Président fera ce qu’il voudra et ce qu’il fera sera bien. » Une mansuétude inhabituelle chez celui qui, surnommé alors le « petit Nicolas », a rencontré Jacques Chirac il y a trente ans. « A cette époque, j’étais le dernier spectateur, tout au fond de la salle. Il a fallu se rapprocher petit à petit de l’estrade. » Aujourd’hui, il est prêt à y monter. Virginie Le Guay Politique 6/ 4 mars 2007 Ségolène Royal. La candidate a présenté, hier, ses orientations sur les questions militaires « La défense c’est l’affaire de tous » La dissuasion nucléaire, « au cœur de notre dispositif » A l’évocation des menaces de prolifération nucléaire, la candidate a répété que la France devra faire preuve de « fer meté sans faille » à l’égard de l’Iran, signataire du traité de non-prolifération, si ce pays refuse les contrôles de l’AIEA, l’autorité reconnue par la communauté internationale. La dissuasion nucléaire française, « au cœur de notre dispositif de défense », sera maintenue « à son seuil de crédibilité ». Ségolène Royal qui « n’ambitionne pas de rivaliser avec 7.000 têtes américaines ou russes » en ce domaine se limitera « à la stricte suffisance » ; les programmes de simulation, qui remplacent les essais nucléaires, seront poursuivis », tout comme « le renouvellement des vecteurs aériens et sous-marins » et la livraison « du sousmarin lance-engins de nouvelle génération ». Le service civique pourrait avoir « un volet militaire » Rien de précis par ailleurs sur le second porte-avions « qui pourrait être construit avec les Britanniques », mais dont la nécessité n’est « pas clairement établie ». Citant Thucydide, auteur fétiche de François Mitterrand, qui privilégiait « la volonté des citoyens sur la force des murailles », la candidate qui veut faire de la défense « l’affaire de tous » a proposé que le service civique « ait un volet militaire » et assuré que le Parlement serait réellement associé non seulement pour les opérations extérieures, qu’elle « n’engagera qu’avec discernement », mais aussi pour le renseignement ou l’intelligence économique, dont elle « considérera les enjeux sans naïveté ». Les PME porteuses d’intérêts stratégiques devront notamment être mieux protégées des convoitises extérieures. Pascale Amaudric Eric Dessons/JDD Ségolène Royal, qui « veut incar ner la continuité de l’unité nationale », a plaidé hier pour une défense – nationale et européenne – « démocratique », appuyée sur un lien fortifié entre l’armée et la nation, et surtout « indépendante », notamment des Etats-Unis. Devant un parterre d’élus et d’experts réunis à la Maison de la chimie, au premier rang desquels étaient assis les anciens ministres de la Défense ou des Affaires étrangères Jean-Pierre Chevènement, Paul Quilès, Alain Richard, Hubert Védrine, la candidate socialiste a assuré qu’elle maintiendrait l’effort de défense au niveau actuel, soit 2 % du PIB. Et ce après avoir proposé « une vision claire des enjeux » à partir des « menaces d’aujourd’hui » : ce sont les menaces qui détermineront les moyens à mettre en œuvre. Rapidement, un nouveau livre blanc fera le point. Ségolène Royal, hier, entourée des anciens ministres, Hubert Védrine, Alain Richard, Jean-Pierre Masseret, Jean-Pierre Chevènement et Paul Quilès (de gauche à droite). Cambriolage : la conseillère porte plainte contre… France 2 ■ Sophie Bouchet-Petersen, la conseillère spéciale de Ségolène Royal, va porter plainte, probablement en début de semaine, contre France 2. Elle accuse la chaîne publique d’avoir diffusé des images de son appartement sans autorisation. Dans la nuit de lundi à mardi, son domicile, situé rue du FaubourgSaint-Martin, dans le 10e arrondissement de Paris, avait été visité. Les cambrioleurs avaient dérobé son ordinateur personnel, sur lequel figuraient des documents de travail « non confidentiels ». Mercredi, une équipe de France 2 se rend sur place. La porte du domicile de Sophie Bouchet-Petersen est toujours fracturée et les journalistes en profitent pour pénétrer à l’intérieur. Les images sont diffusées dans les éditions du 13 Heures et du 20 Heures. Ce qui provoque l’indignation de la conseillère de Ségolène Royal. « Elle a tout à fait le droit de porter plainte », a expliqué hier soir au JDD Arlette Chabot, directrice de la rédaction de la chaîne. « Nous avons d’ailleurs expliqué aux auteurs du reportage qu’on ne pouvait pas entrer chez les gens sans autorisation. » Elle a toutefois re- fusé de confirmer que des sanctions avaient été prises à leur encontre. Ce cambriolage a par ailleurs ému le PS qui évoque une série d’« épisodes étranges » surve nu s « d e p u i s q u e l q u e s s e m a i n e s » . E n août 2006, le domicile de Ségolène Royal et de François Hollande, à Boulogne-Billancourt, avait été lui aussi visité. Selon l’entourage de la candidate, il y aurait eu, en moins d’un an, trois autres tentatives d’effraction chez des membres de son équipe : deux chez sa secrétaire et une chez un responsable de l’association Désirs d’avenir. A.M. Front national. Le candidat jure qu’il n’a toujours pas ses signatures Polémique. L’établissement de la banlieue de Lyon ouvre demain ses premières classes Le Pen au bord de la crise de maires C’est la pré-rentrée au lycée musulman Le centre d’appel au siège du FN à Saint-Cloud. une cellule téléphonique de relance des élus a été mise en place. Et un point quotidien de « cette campagne dans la campagne » est effectué tous les jours autour de Louis Aliot, le secrétaire général du Front qui coordonne cette chasse aux parrainages. Villiers est accusé d’employer des « procédés de petite frappe » « Nous n’avons plus de promesses en réserve, affirme Louis Aliot et je peux vous assurer que si nous avions les 500 parrainages, je dormirai mieux la nuit ! » Reste que cette situation n’entame en rien, bien au contraire, la pugnacité du président du FN. Comme nous l’annoncions la semaine dernière, le Front a ainsi déposé 14 plaintes contre X concernant les pressions émanant de « faux journalistes » dont les maires feraient l’objet, notamment en Picardie. De même, le parti de Jean-Marie Le Pen a saisi la jus- tice « pour introduction [dans] son système informatique », intrusion qui expliquerait, aux yeux du Front, que des listes de maires ayant promis de parrainer Le Pen aient pu circuler. Au passage, Jean-Marie Le Pen désigne le responsable de ses « malheurs » : Philippe de Villiers (MPF), qu’il a accusé d’employer des « procédés de petite frappe » pour l’empêcher d’avoir ses 500 parrainages. Mais l’inquiétude n’est pas seule à régner au Front. Il y a aussi l’optimisme. « Certes, cette collecte de signatures reste extrêmement difficile mais cette difficulté supplémentaire n’est pas insur montable », assure ainsi Bruno Gollnisch, le numéro deux du FN. Jean-Marie Le Pen affirmant pour sa part : « Je suis prêt à prendre le pari que M. Bayrou sera au-dessous de 10 % au premier tour, alors que je serai audessus de 20 %. » Denis Boulard C’est une rentrée scolaire symbolique. Demain matin, à Décines (Rhône), le lycée privé musulman Al-Kindi ouvrira ses portes après huit mois de bataille administrative et juridique. Le CSE (Conseil supérieur de l’éducation) a finalement donné mardi son feu vert, contre l’avis du recteur d’académie de Lyon Alain Morvan, qui avait multiplié les recours contre cette ouverture. A l’origine, les porteurs du projet, proches de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), avaient l’ambition de faire de cet établissement de la banlieue est lyonnaise « le plus grand lycée privé musulman de F rance » – et le deuxième en date après celui de Lille. De nombreuses familles s’étaient pré-inscrites. Dont beaucoup de parents de filles voilées. Une vingtaine d’élèves seront présents demain Al-Kindi aurait dû ouvrir en se ptembre 2006 et accueillir 250 élèves, de la sixième à la terminale. Demain, jour d’ouverture officielle, ils ne seront qu’une vingtaine à venir s’asseoir sur les bancs du collège. Uniquement des sixièmes et des cinquièmes. « Ouvrir en milieu d’année pose énormément de problèmes. Nous étions prêts en septembre. Nous avions des demandes de familles de toute la région. Nous avions une équipe pédagogique au complet. Mais une partie des professeurs a dû s’engager ailleurs. Et la plupart des familles, ce qui est normal, ne veulent pas changer leurs enfants d’établissement en cours d’année scolaire », explique Hakim Chergui, le président de l’association Al-Kindi. Echaudés par les longs mois de conflits juridiques, les responsables du lycée Rolland Quadrini/KR Images Presse Correspondance Eric Dessons/JDD Les a, les a pas ? Ira, ira pas ? Jean-Marie Le Pen parviendra-til à collecter les fameux 500 parrainages d’élus afin de se présenter à la présidentielle ? Moins de quinze jours avant la date butoir du dépôt des signatures devant le Conseil constitutionnel, le 16 mars à 18 heures, le président du Front national laisse planer le doute, focalisant ainsi l’attention des médias sur ce « déni de démocratie » et cette « confiscation d’élection pour des millions de Français ». Officiellement, le candidat d’extrême droite disposerait aujourd’hui de 397 parrainages « acquis », c’est-à-dire d’ores et déjà enregistrés auprès des sages de la rue de Montpensier ou précieusement conservés dans le coffre-fort du siège du Front à Saint-Cloud. Manqueraient donc, toujours, 103 par raina g es au « Menhir », comme l’appellent ses troupes avec affection. Info ? Intox ? Impossible de le savoir. Martial Bild, élu francilien en charge de la propagande du Front, aligne les chif fres : « Nous nous attendions à un taux de défection de 20 % des élus ayant promis de parrainer JeanMarie Le Pen et ne le faisant finalement pas. Mais ce taux est en réalité de 25 % ! La soixantaine de personnes travaillant au « Paquebot » [le siège du FN], y compris les gens de la comptabilité, est sur le pont et nous avons contacté 34.000 maires ruraux ». Pour la dernière ligne droite de cette collecte, qui a déjà coûté près d’un million d’euros au FN, Lyon Journée portes ouvertes au lycée Al-Kindi, en octobre 2006. ont fait de l’ouverture cette semaine une question de principe. Même si la véritable rentrée doit avoir lieu en septembre prochain. Au dépar t, le lycée devait s’installer dans une ancienne mosquée de Décines. Le projet avait été refusé car ces locaux ne remplissaient pas les conditions de sécurité et d’hygiène requises pour un établissement scolaire. L’association Al-Kindi avait alors présenté un projet nettement plus ambitieux (le projet actuel), situé dans un bâtiment de bureaux réaménagé grâce à 750.000 € de travaux financés, selon l’association, par des dons. Mais la démission un peu confuse de celui qui devait être directeur de l’établissement à la rentrée 2006 relance la méfiance du recteur. Les rapports se tendent. Le recteur dénonce « une direction de paille » pour justifier son opposition, n’hésitant pas à parler de « l’intégrisme » des défenseurs du lycée, qui viennent manifester à plusieurs reprises sous ses fenêtres. A cela s’ajoutent des problèmes de pollution des sols sous le bâtiment, qui justifient un dernier recours, invalidé cette semaine. Depuis la rentrée ratée de septembre, les responsables régionaux du Conseil français du culte musulman dénoncent « l’hostilité de principe de la part de l’administration à l’idée d’un lycée musulman ». Enseignement de l’arabe, du turc, du chinois ou du japonais En attendant que le lycée obtienne un contrat avec l’Etat, le coût de la scolarité est fixé à 1.200 € par enfant. Des cours de culture islamique seront dispensés sur trois heures hebdomadaires. Ainsi que l’enseignement de langues « rares », comme l’arabe, le turc, le chinois ou le japonais. « Nous voulons devenir un établissement privé sous contrat comme les autres. A partir du moment où nous remplissons les conditions, il n’y a pas de raison que nous soyons traités dif féremment de collèges ou de lycées catholiques », insiste Hakim Chergui. Alice Géraud Société /7 4 mars 2007 Bordeaux. La multiplication des recours empêche la révision des sacro-saints classements Les flacons de la discorde Cette semaine, la justice a annulé le classement 2003 des crus bourgeois du Médoc, et un recours a été lancé contre le classement 2006 de ceux de Saint-Emilion. consommateur et les marchés étrangers. « Si on n’est pas un professionnel, on est perdu », dénonce Jean Gautreau, qui note, par exemple, que le classement des meilleurs crus de Saint-Emilion utilise des mentions pratiquement inverses à celui des bourgognes. « Certains crus classés ne sont pas à leur place » Florence Durand/Sipa Son attaque en bouche soyeuse, sa robe rubis intense et son nez subtil aux doux arômes de fruits mûrs et d’épices font du Château Sociando-Mallet, de l’avis des amateurs, un cru exce ptionnel : pour cer tains, ce haut-médoc pourrait rivaliser sans crainte avec des deuxièmes crus classés. Mais son producteur n’a jamais rien fait pour figurer dans les palmarès de l’aristocratie vinicole bordelaise. « Tout ça est devenu un peu obsolète, pas vraiment fiable et, surtout, trop complexe », estime Jean Gautreau. « Le juge suprême, c’est le consommateur », tranche cet iconoclaste qui, à 80 ans, jette un regard désabusé sur ceux qui se déchirent aujourd’hui pour sauver leur place dans une hiérarchie souvent dépassée. Cette semaine, au ter me d’une longue bataille juridique menée par les « recalés », la justice a annulé le classement 2003 des crus bourgeois du Médoc, et un recours a été lancé contre le classement 2006 de ceux de SaintEmilion. Pour Thierry Gardinier, le président de l’Alliance des cr us bourg eois, la potion est amère : « Dix ans de travail, de réunions, d’investissements bénévoles des membres du jury, tout ça est balayé. » C’est de grand ménage qu’il était en effet question : le classement des crus bourgeois (catégorie intermédiaire, en dessous des grands crus classés, dans la hiérarchie des vins bordelais) date de 1932. Mais cette distinction n’a jamais été validée par les pouvoirs publics, ce qui a permis à beaucoup de s’approprier sans vergogne la noble étiquette. En projet depuis des années et après moult tractations, le principe d’une révision est enfin adopté en 2000. Trois ans plus tard, c’est le coup de torchon sur les chais bordelais : sur 490 vins candidats à la nouvelle sélection, le jury n’en retient que 247, classés en trois nouvelles sous-catégories homologuées par le ministère de l’Agriculture (avec la mention « cru bourgeois exceptionnel » pour les meilleurs). Cette louable entreprise de dépoussiérage va pourtant être remise en cause devant le tribunal administratif par quelque 80 perdants. Ces derniers dénoncent la partialité du jury, qui n’a « même pas pris la peine de visiter les propriétés » ni pris « la mesure des efforts produits » sur les domaines, dit l’un des recalés. La cour administrative d’appel de Bordeaux, sans remettre en question la volonté de faire émerger les meilleurs, a ef fectivement pointé « un manquement à l’obligation d’impartialité » en notant que « plusieurs propriétaires d’exploitations, concernés par le classement des crus bourgeois du Médoc, étaient membres du jury de professionnels ». Une décision de justice qui crée « un véritable pataquès ! » s’exclame Eric Agostini, avocat de l’un des recalés : on revient à la liste caduque de 1932, mais « qui va empêcher ceux qui avaient obtenu la mention “cru bourgeois exceptionnel”, en 2003, de l’apposer sur leurs bouteilles ? ». A la tête des frondeurs, Denis Hecquet, le président de l’Union des viticulteurs médocains, reconnaît qu’il faudra « se remettre au travail pour redonner du lustre à la mention “cru bourgeois” ». « C’est comme en politique, tout le monde voudrait être élu » Même situation, ou presque, pour le classement des crus de Saint-Emilion, également mis en cause cette semaine. Ce palmarès, qui date de 1955, a au moins le mérite d’être révisé tous les dix ans. Non sans encombre. Sur onze propriétés qui n’ont pas été reconduites dans la mention « grand cru classé » en 2006, parue au Journal officiel en janvier 2007, sept ont entamé un recours devant le tribunal administratif, en mettant en cause, là encore, la partialité du jury. « C’est comme en politique, tout le monde voudrait être élu », sourit Jean Gautreau. Ces deux cas montrent à quel point il est difficile de toucher à l’ordre établi dans le vignoble bordelais. Les notables qui y règnent depuis des générations ont mis au point, entre eux, pas moins de cinq classements « privés » qui distinguent leurs châteaux, contrairement à d’autres régions comme la Bourgogne et l’Alsace, où les parcelles sont classées par un organisme public, l’Inao (Institut national des appellations d’origine). La multiplication des recours en justice risque de miner un peu plus ce Le banquier fraudait à la Carte bleue Télévision, ordinateur, meubles, vêtements de marque, parfums de luxe, voyages… Entre juillet et novembre 2006, ce couple de Montreuil (Seine-Saint-Denis) ne s’est privé de rien. La première estimation des policiers de la BFMP (Brig ade des f aux moyens de paiement) se chiffre à 45.000 €. La combine a pris fin cette semaine. Elle reposait sur une « Yes Card », un bout de plastique imitant une vraie carte de crédit mais muni d’une puce clonée qui répond positivement quel que soit le code frappé, à condition de ne pas dépasser un certain seuil – généralement autour de 100 €. Plus que la méthode, ce sont les profils des auteurs qui ont sur pris les enquêteurs. Elle, 47 ans, travaille pour une société d’assurance. Lui, 49 ans, est comptable pour une banque d’affaires de la rue du FaubourgSaint-Honoré. Tous deux sont divorcés et n’avaient évidemment jamais eu affaire à la justice. Selon leurs déclarations, ce serait un « Africain » qui leur aurait « donné » la carte providentielle qui leur a permis de vivre très confortablement sans avoir à toucher à leurs salaires. En plus de ses achats divers – opérés au travers de chèquescadeaux du grand magasin Le Printemps mais dépensés dans de nombreuses enseignes comme la Fnac, Darty ou Conforama –, le couple avait pris l’habitude de faire ses courses alimentaires à la Grande Epicerie du Bon Marché. C’est d’ailleurs le service de sécurité du grand magasin de la rive gauche qui a mis la police sur la piste des deux escrocs. Devant le volume et la quantité des biens acquis frauduleusement, les policiers ont préféré placer l’appartement du couple sous scellés plutôt que de se lancer dans un déménagement encombrant. S. J. système déjà en partie déconsidéré. A l’Inao ou dans d’autres institutions non bordelaises, la critique est sévère, même si peu acceptent de sortir de l’anonymat : on dénonce un produit hié- rarchisé à l’extrême, avec des couches s’empilant parfois sans cohérence ; on regrette la « complexité » des classements et le « manque de lisibilité » qui en découle, sur l’étiquette, pour le Dans ce monde très feutré du vin, beaucoup estiment aussi que certains crus classés n’ont rien à faire dans ces palmarès bordelais. Même la prestigieuse classification de 1855, qui concer ne une soixantaine de vins du Médoc et de Sauter nes, avec des « stars » comme Lafite, Latour ou Yquem, aurait besoin d’être mise à jour. « Une petite dizaine ne sont pas à leur place », estime Jean Gautreau, relayé de puis longtemps par plusieurs sommités. Depuis un siècle et demi, les propriétés ont parfois triplé de surf ace et les techniques ont considérablement évolué, mais cet antique re gistre de la noblesse bordelaise n’accepte pas la réforme en ses terres. Sauf une fois : en 1973, pour faire passer le mouton-rothschild de deuxième à premier cru… Il avait alors fallu le coup de pouce personnel d’un président de la République, Georges Pompidou. Pourra-t-on un jour réformer ces classifications désuètes qui n’éclairent guère le public ? Au ministère de l’Agriculture, on joue la prudence : « L’administration n’est pas un goûteur professionnel. Ces classements de bordeaux sont privés, c’est d’abord un sujet professionnel. » Mais quid des consommateurs ? De cette volonté de transparence revendiquée haut et fort par les pouvoirs publics ? « On ne fait pas l’autruche, mais c’est un sujet difficile », finit-on par avouer. Emmanuelle Chantepie et Hugues Jeanneaud (à Bordeaux) Société 8/ 4 mars 2007 Retrouvailles. Deux frères, l’un SDF, l’autre travailleur social, ne s’étaient pas vus depuis douze ans Réunis grâce à l’Abbé Pierre coordinatrice de Lille. Denis n’oubliera jamais. « C’était le samedi 27 janvier, vers 23 heures. Elle m’a dit : “Votre frère est à côté de moi.” » La coordinatrice propose finalement d’amener Eric chez son frère. « On a parlé toute la nuit », disent-ils. Denis tente de comprendre les raisons qui ont poussé son frère dans la rue. Le déclencheur semble être le décès de leur mère, dont il était très proche. Dépression, perte d’emploi, divorce… « Je ne voulais pas demander d’aide. Je pensais que personne ne m’aimait », dit Eric. Romeries (Nord) Envoyée spéciale Côte à côte, ils se ressemblent. Il y a celui qui n’arrête pas de sourire et celui qui a l’air triste. Il y a celui qui n’arrête pas de parler et celui qui préfère le silence. Denis, 41 ans, et Eric Bonnet, 40 ans, sont frères. Ils ne s’étaient pas vus depuis douze ans. Fin janvier, ils se sont retrouvés. Denis est travailleur social à Solesmes (Nord), Eric vivait un peu plus au nord, dans les rues de Lille. Caché sous un pont, à quelques mètres du campement des Don Quichotte. « J’ai l’impression d’avoir dormi pendant des années et de me réveiller enfin », mur mure Eric. L’ancien SDF ose à peine formuler ce qu’il ressent, regarde autour de lui tous ces meubles, cette table en bois, ce canapé confor table, la chaleur qui se répand. « Je savais qu’il vivait dans la rue, raconte l’aîné. Je l’ai cherché pendant des années. » Denis en faisait des cauchemars, qui tour naient à l’obsession. « Il partait la nuit pour aller le chercher », confirme Christine, sa femme. Des années à traquer un indice. « Parfois j’avais une info, je prenais ma voiture, puis, quand j’arrivais, il était parti », se souvient-il. Eric vagabondait de ville en ville. Parfois il était tout près, comme ces quelques mois passés à Cambrai, à une vingtaine de kilomètres de la maison d’Eric à Romeries. Réapprendre les gestes du quotidien Depuis leurs retrouvailles, les deux frères évoquent régulièrement les moments du passé, leur enfance, leurs six frères et sœurs dont ils n’ont aujourd’hui que très peu de nouvelles, leur père vite parti, leur mère, ouvrière, qui cousait à l’usine des boutons sur les pardessus… « Moi ? Il a fallu que je travaille très tôt, à 14 ans, explique Denis. Eric, lui, c’était le petit dernier. Notre mère lui mettait les pieds dans la ouate quand il avait froid. » Eric, tant bien que mal, raconte des bribes de ses années de galère, les combines pour survivre, les journées au pain et à l’eau, les nuits par – 20 °C, les tentatives de suicide… Le premier matin, Denis a retrouvé son frère endormi sur la chaise du salon. « Quand je suis parti me coucher, il m’a dit : “Je me débrouille.” Il n’avait même pas enlevé ses chaussures. » Eric : « Dans la rue, je les g ardais toujours. Pour me défendre plus facilement si quelque chose arrivait. » Ce matin-là, Eric n’est pas resté. Il voulait dire au revoir aux copains de la rue. « Il fallait surtout que je réfléchisse », explique-t-il. Deux semaines plus tard, à la mi-février, il est finalement retourné chez son frère. « J’ai pensé à mes enfants. » Il en a cinq. Dont trois nés pendant ses années d’errance. « Ils sont placés. C’est ma seule chance de les voir dans des conditions normales. » « Quand il est revenu, il nous a fait une surprise, rigole encore « Je ne voulais pas demander d’aide » Le 22 janvier, l’Abbé Pierre meurt. Eric, la barbe longue, le bonnet vissé sur le crâne, est interviewé par une équipe de télévision. « Un hasard total, je ne connais pas les gens d’Emmaüs », précise-t-il. Devant son poste, Denis pense le reconnaître. Se frotte les yeux, repasse plusieurs fois l’enre gistrement. « J’ai tout de suite envoyé un message sur internet aux différentes associations d’entraide sociale. » Les Don Quichotte de Paris le rappellent, puis la Denis. Il s’était rasé la barbe. » Eric efface petit à petit les stigmates de la rue. « En revanche, il a mis du temps à enlever son bonnet », souligne Christine. Au fil des jours, il faut réapprendre les gestes du quotidien. Eteindre la lumière en quittant une pièce, manger à heures fixes, faire la cuisine aussi. « Les pommes de terre à la cocotte de ma mère », sourit Eric. Mais toujours cette fichue crainte : celle de déranger. « Je ne veux pas m’imposer », insiste-t-il, le regard toujours dans le vide, les ongles fortement rongés et les joues abîmées par les années de froid. Denis lui a déniché une caravane, qu’il a installée dans son jardin. « Comme ça, il a son coin à lui », commente-t-il, redoutant toujours un peu de voir son frère repartir. Eric ne savait pas qu’il avait un frère travailleur social. « Après avoir fait plein d’autres boulots, j’ai commencé celui-ci en 2002, Denis Bonnet (à gauche), travailleur social, a retrouvé son frère Eric (à droite), SDF, grâce à un reportage au journal de 20 heures. Cela faisait douze ans qu’ils s’étaient perdus de vue. précise Denis. Sûrement pas pour rien. » Dans le local de l’association Remous, à Solesmes, il travaillait en pensant à ce frère disparu. Aujourd’hui il peut enfin l’aider, le voir s’adapter, l’encourager à décrocher de l’alcool – « A la fin du mois, je rentre en cure », affirme Eric –, lui proposer un travail. « S’il le souhaite, ajoute Denis, il pourra intégrer l’association et un de nos chantiers d’insertion : nettoyage de berges ou réparation de meubles… Il a envie d’avancer. Mais il faut aussi lui laisser le temps de s’adapter. » Pas facile d’effacer douze années de rue. Eric a laissé une partie de ses affaires sous le pont où il dormait depuis cinq ans à Lille. « C’était chez moi. » A l’intérieur de ses sacs: des vêtements, des papiers et les photos de ses enfants. Elsa Guiol Reportage photo Eric Dessons / JDD Premier repas et première nuit pour Eric, dans la famille de son frère Denis. TELEX Livre. Ses récits, d’abord livrés sur son blog, racontent le quotidien des flics de terrain Le tunnel du Mont-Blanc est fermé Bénédicte, policière et conteuse recherche génétique. « Mais cela l’emmerdait, c’est une écorchée vive, elle voulait du concret », raconte l’un de ses proches, également policier. Dans la r ue, la jeune femme avise un gardien de la paix, lui demande comment faire la même chose. « Je ne voulais pas d’un travail routinier, et puis j’aime la loi pénale française, je la trouve rationnelle, même si elle est souvent mal appliquée. » Sandrine Roudeix / JDD Il y a ce flic de Police Secours qui débarque, furibard, enroulé dans une couver ture dégoulinante. Après une chute sur un cadavre en décomposition qui a explosé sous le choc, le malheureux a été contraint de se jeter dans la Seine. Il y a aussi cette dame qui proteste alors que les forces de l’ordre s’apprêtent à emporter le corps déjà froid de son enfant : « La couverture, vous prenez aussi ma couverture ? » « Finalement, elle a préféré nous donner un grand sac en plastique Tati pour l’envelopper », soupire Bénédicte Desforges. Des histoires comme celles-ci, ce lieutenant de police, aujourd’hui en disponibilité après avoir été longtemps en poste dans le 18 e arrondissement de Paris, en a regroupé plus de 70 dans son livre Flic, chroniques de la police ordinaire*, qui sort jeudi prochain. Inattendue, savoureuse et parfois terrible anthologie du quotidien méconnu des policiers. Des récits qui ont d’abord été dévoilés sur internet, via un blo g nerveux (police.etc.ov er-blog.net) qui a connu un grand succès. Unique en son genre, il a été très vite référencé dans des for ums de policiers. Ces écrits ont ensuite retenu l’attention de plusieurs maisons d’édition, dont Michalon. Dans la foulée, les internautes ont enfin découvert le visage et le nom de celle qui signait Ne pas vivre dans le monde de Bambi Bénédicte Desforges publie la semaine prochaine un livre-témoignage, Flic, chroniques de la police ordinaire, aux éditions Michalon. invariablement « un flic » ses billets expurgés de toute date, nom ou lieu précis, ce qui leur confère une stupéfiante universalité. Bénédicte Desforges est donc cette femme blonde au re gard d’acier et à la voix grave et enveloppante. « Pour l’âge, écrivez simplement la quarantaine, impose-t-elle. Je ne sais plus ce que j’ai dit aux journalistes que j’ai déjà rencontrés, j’ai peut-être menti. » Elle renverse la tête en arrière, part d’un grand rire guttural, et allume une énième Pink Elephant rose. De ces cigarettes colorées et parfumées que l’industrie du tabac destine aux très jeunes femmes. Bénédicte Desforges n’était pas f aite pour la police. Une famille parisienne, un père employé chez Total, ce qui a conduit ses trois enfants à g randir en Australie, en Indonésie et au Pérou, une mère expert-comptable. De retour à Paris, Bénédicte s’embarque pour de longues études en biologie et physiologie cellulaire qui mènent vers la Ses parents lui parlent « régression sociale », elle hausse les épaules. Après un concours et huit mois de formation, cette motarde à qui l’on attribuait des affinités trotskistes se retrouve en unifor me, dans les rues des Hauts-de-Seine. Expérience qui conforte sa conviction de ne pas « vivre dans le monde de Bambi », et dont elle tire une bonne part de ses chroniques. Cet incroyable moment suspendu, par exemple : alors qu’elle poursuit deux toxicos dans une cité du 92, la fliquette perd le contrôle de sa voiture et se retrouve plantée contre une palissade. Tandis que des applaudissements retentissent des fenêtres des HLM, la voiture des poursuivis revient élégamment en ar rière. « Ils venaient vers nous pour proposer leur aide », raconte-t-elle. Au bout de quatre ans, Bénédicte passe le concours d’officier. Elle sera désormais lieutenant de police. Af fectée à sa demande dans le 18 e ar rondissement de Paris, elle y patrouille heureuse, entre découverte de corps, chasse aux trafics et gueuletons dans les arrière-salles des petits restaurants. Au passage, elle s’initie aussi au tir à coups de bouchons de champagne sur des voleurs à la tire repérés lors d’un repas arrosé. Appréciée de ses subordonnés, elle est vite décriée par sa hiérarchie pour son intransigeance face à ce qu’elle appelle pudiquement « des dysfonctionnements » dans les rangs de son syndicat. « Si vous êtes intelligente, jolie et en plus of ficier, vous suscitez des jalousies, poursuit son ami policier. Surtout, elle a un caractère très entier, on ne fait pas d’elle ce que l’on veut. » Mutée deux fois, dont la dernière « au service de protection du métro, en sous-sol », elle a fini par se résoudre à demander une disponibilité, et hésite tous les jours à y mettre fin. « Après un livre comme ça, elle risque d’être révoquée », soupire son ex-collègue. Bénédicte répond par une pirouette : « C’est sûr, je vais avoir des emmerdes, c’est pas grave. Je suis diplômée d’Etat de karaté, je pourrai donner des cours. » Soazig Quéméner * Michalon, 251 pages, 16 €. ■ Le tunnel du Mont-Blanc a été fermé à la circulation hier matin. Un important éboulement de boue et de roche bloque totalement la rampe d’accès, à trois kilomètres de l’entrée, côté français. Les travaux de déblaiement pourraient durer plusieurs jours. Des protections doivent être installées pour éviter de nouveaux éboulements. Guyane : deux touristes disparus ■ Un hélicoptère participe depuis hier aux recherches pour retrouver deux randonneurs français disparus depuis le 13 février dans la forêt de Guyane. Ar rivés la veille de Paris, les touristes étaient partis pour une randonnée de plusieurs jours. Arabie : les familles rentrent en France ■ Les trois familles des victimes de l’attentat de lundi en Arabie saoudite ont décidé de quitter Riyad pour rentrer définitivement en France. Trois des quatre Français tués travaillaient sur place. Le quatrième était un adolescent. Ils faisaient une excursion dans une région désertique du royaume quand ils ont été attaqués par un groupe d’hommes armés. Marseille : manifestation de Kurdes ■ Un millier de Kurdes ont manifesté hier à Marseille pour dénoncer l’empoisonnement supposé du dirigeant séparatiste Abdullah Öcalan. Selon ses avocats, le leader kurde emprisonné serait victime « d’un empoisonnement progressif ». 4 mars 2007 Société 10/ 4 mars 2007 Petit Poucet. L’épopée de son équipe amateur en Coupe de France galvanise la petite ville C’est Montceau-le-Foot Montceau-les-Mines Martial Beaucaire, 32 ans, capitaine de l’équipe, est responsable logistique dans la société d’électronique Sipec. Ici à SaintVallier, avec sa famille. Yazid Deghache, 34 ans, gardien remplaçant, est éboueur. Envoyée spéciale Il flotte comme un parfum de Coupe du monde dans cette ville-là. Toute une population unie derrière les joueurs de son petit club de football, tombeur de Lens en quart de finale de la Coupe de France mercredi. Les amateurs de CFA (4e division), à 3 points des relégables, contre les professionnels de Ligue 1, deuxièmes au classement ; nouveau Petit Poucet qui se prend à rêver* de refaire le coup de Calais, arrivé en finale de la Coupe de France en 2000. Farandole de ballons dans les rues, écharpes et posters dans les vitrines, Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) s’est vêtue de rouge et blanc, les couleurs du maillot de ses héros. Hier, un bus a amené les joueurs à la mairie. Klaxons, discours au balcon, verres offerts aux habitants… « C’est historique, on ne parle plus que de ça », se réjouit Jean-Luc Cambiolo, patron du bar La Bourgogne, où joueurs, familles et amis ont terminé de fêter la victoire jeudi à l’aube. « On est tous fiers d’habiter Montceau. Cela donne une âme à la ville. Tout le monde soutient l’équipe, même ceux qui ne s’intéressaient pas particulièrement au foot. » Il n’avait pas fallu deux jours pour vendre les 10.500 tickets réservés aux supporters du Football Club de Montceau Bourgogne. Le stade de Gueugnon, qui a accueilli la rencontre, à 30 kilomètres de là, jouait à guichets fermés. Presque la moitié des 20.000 habitants de Montceau était présente. A gauche, Damien Bagrowski, 22 ans, est employé au McDonald’s. A droite, Romain Crétin, 21 ans, est en deuxième année d’IUT au Creusot. Les jeunes comme les vieux, les femmes, et pas seulement les épouses et sœurs des joueurs… Dans les rues de la ville, on se sent exister. Il y a quelques jours encore, beaucoup en France auraient situé Montceau-les-Mines au fin fond du Nord, dans ces bassins miniers dévastés. Raté, c’est le sud de la Bourgo gne. « Au moins, aujourd’hui les gens savent où se trouve Montceau, s’enthousiasme Jérôme Zubko, éboueur à la ville et ancien joueur de l’équipe. Même le Tour de France, qui est passé ici en juillet, n’a pas eu cet impact. » « Ce n’est pas parce qu’on habite une ville au milieu de la France qu’on est des bouseux », renchérit Romain Crétin, g ardien de l’équipe, 21 ans, devenu star locale après avoir arrêté deux penaltys bordelais en huitième de finale il y a un mois. Aujourd’hui, les habitants de Montceau le félicitent dans la rue. Lui, le plus jeune de l’équipe, ar- rivé il y a seulement deux ans, après avoir joué dans l’équipe réserve de Gueugnon en CFA2, est étudiant en deuxième année d’IUT de technique de commercialisation. Le jour du match, 120 personnes de son village de Liergues, dans le Beaujolais, ont fait le déplacement. Sourire aux lèvres, Romain Crétin a pourtant la gloire tranquille. Comme l’ancien, Martial Beaucaire, 32 ans, capitaine emblématique de l’équipe et respon- sable logistique dans une société d’électrotechnique, qui tente d’analyser l’exploit : « Le club a fait deux montées de division en quatre ans. Pas à coups d’argent mais de façon progressive, grâce au travail, en structurant le club. On peut être fiers de nos sacrifices. » Martial a grandi les crampons aux pieds. Vingt ans qu’il est au FCMB. Quand il avait 24 ans, il a eu l’oppor tunité de quitter Montceau. Il aurait peut-être pu devenir joueur professionnel. Il n’a pas voulu. « J’étais bien en famille », explique-t-il aujourd’hui, assis dans le salon de son pavillon, à côté de sa femme et de ses deux enfants. « Un des sponsors du club m’a trouvé un travail. » Si le FCMB emploie une majorité d’amateurs, le noyau dur de l’équipe est passé par le centre de for mation de Gueugnon. Employés ou étudiants, semi-professionnels et salariés du club sont tous logés à la même enseigne : cinq entraînements par semaine. S’il le faut, les patrons des amateurs, qui sont aussi sponsors du club, aménagent les horaires. « On est sur une ter re de foot, comme beaucoup de bassins miniers, à l’image de Lens ou Saint- Etienne, précise Yannick Chandioux, joueur et coentraîneur du club avec Lionel Large, et petitfils de mineurs. Les habitants ont développé des valeurs de courage, de solidarité. Parce qu’il fallait être solidaire quand on travaillait dans le noir et la poussière… Ces valeurs se retrouvent aujourd’hui dans l’équipe et la ville. » Depuis le dynamitage du dernier puits, en 1992, la ville a changé pourtant. Il est loin le temps où 10.000 personnes descendaient chercher le minerai noir, où l’immense lavoir en brique rouge posé le long du canal du centre nettoyait le charbon. Le lavoir est une friche en attente de réhabilitation et les PME s’installent sur les anciens puits miniers. A la mairie, on se réjouit de cette publicité inattendue pour la ville : « Elle vaut toutes les campagnes de com », s’enthousiasme le maire socialiste Didier Mathus. Garance Le Caisne Reportage photo Sandrine Roudeix/JDD * Le tirage au sort des demi-finales de la Coupe de France, a lieu aujourd’hui, à 17 h 50, lors de l’émission Stade 2. Travail au noir. Une Colombienne mariée en Alsace menacée d’expulsion La nounou se rebiffe Correspondance Ils ont commis l’erreur de penser que la régularisation serait plus facile après le mariage. Trois ans après s’être rencontrés, Dominique Bader l’Alsacien et Luz Piedad Arias la Colombienne se sont mariés à Duttlenheim (Bas-Rhin) le 9 septembre 2006. Un mois plus tard, un premier arrêté de reconduite à la frontière était notifié à la jeune femme ; la préfecture du Bas-Rhin a jugé nécessaire d’en émettre un second jeudi dernier. « On l’a ressenti comme une provocation », glisse Luz, écœurée. Cette brune menue à l’accent sudaméricain prononcé s’accroche au regard de son mari, redoutant les policiers qui pourraient l’emmener au centre de rétention. Elle voudrait « avoir le droit de travailler ». Mais pas comme une clandestine cette fois. Car Luz a été nounou à Paris, « chez des personnes très aisées ». « Dans l’église que je fréquentais, j’ai appris que Vincent Pere z et sa femme, qui allait accoucher de jumeaux, cherchaient quelqu’un pour les aider. » Du baby-sitting, elle glisse vers le ménage, pour finir par travailler une dizaine d’heures par jour, payées « 1.200 € ». De mars 2003 à juillet 2005, « je n’ai jamais été déclarée », assuret-elle. Chez les Perez, la version diffère. On parle de quelques soirées d’appoint pour garder les enfants. « On la connaissait très peu », assure Karine Sylla, la femme de Vincent Perez, qui précise que Luz a travaillé pour eux pendant « sept mois ». D’une chemise cartonnée, Luz extirpe des attestations d’assu- rance et de carte de transport à l’adresse parisienne du couple. Et des photos : les jumeaux avec elle en été, dans une mer transparente. « Nous sommes partis deux étés de suite en Corse », expliquet-elle. Sur une autre photo, un nourrisson sourit : le fils de Luc Besson, beau-frère de « Fanfan » et voisin immédiat des Pere z. « J’ai ensuite travaillé de septembre 2005 à juin 2006 pour Luc, dont la femme venait d’accoucher. » C’est à cette époque que Dominique Bader, qui a déjà fait sa demande en mariage, caresse l’idée que ces employeurs prestigieux peuvent aider sa promise. « Luz me racontait que Carla Bruni avait fait régulariser ses employés. Dominique de Villepin est venu dîner chez Luc Besson. Elle était dans un milieu où c’était plus facile d’obtenir des papiers », conclut-il. Jean-Marc Loos pour le JDD Strasbourg Luz Bader, ici avec son mari, espérait que ses prestigieux employeurs faciliteraient sa régularisation. Elle s’indigne qu’on veuille à présent la renvoyer dans son pays. Mais Luz s’accroche violemment avec Luc Besson. Une page se tourne : elle quitte Paris pour l’Alsace, où elle se marie. La demande de régularisation qu’elle dépose cinq jours après la célébration est rejetée. Personne ne conteste la communauté de vie, et surtout, les liens af fectifs qui unissent Dominique et Luz. Cependant la préfecture estime que « compte tenu du caractère récent du mariage », le refus d’autoriser le séjour « ne porterait pas une atteinte disproportionnée à son droit au respect de sa vie privée et familiale ». « Le jour où elle décide de sortir de la clandestinité, s’étonne leur avocat, Me Raphaël Nisand, alors qu’elle a de bonnes raisons de rester, on se moque du mariage et on prend la femme dans le lit du mari ! » « Je suis écœuré, s’emporte Dominique Bader. J’estime avoir le droit de me marier avec qui je veux ! » La préfecture reproche aussi à Luz d’être entrée irrégulièrement sur le territoire français. Alors même que l’Espagne, son point d’entrée en Europe, n’exige pas de visa. Elle enjoint à la jeune femme de retourner en Colombie et de demander un visa longue durée à l’ambassade de France. « Sur des sites de discussion consacrés au sujet, raconte le couple, on a vu que ça pouvait prendre jusqu’à dix-huit mois ! » Luz ne comprend pas bien pourquoi, alors qu’elle ne dérangeait personne lorsqu’elle était au service de célébrités, il est aujourd’hui urgent de l’expulser. Marine Jobert Etranger 4 mars 2007 /11 Pakistan. L’un des chefs de la rébellion afghane a été arrêté à Quetta cette semaine Quetta Correspondance Des dizaines de maisons en pisé sont alignées à flanc de colline. Des hommes aux yeux maquillés et au regard sombre discutent sur le seuil d’une boutique. Nous sommes à Pashtounabad, un quartier de Quetta, dans le Baloutchistan, à moins d’une heure de la frontière afghane. Officiellement, ce lieu abrite des réfugiés afghans. Officieusement, c’est un foyer de recrutement de fondamentalistes. Ces dernières semaines, le gouver nement pakistanais, agacé par les allégations de Kaboul, qui lui reproche d’héberg er des talibans et de déstabiliser la région, menace de renvoyer les réfugiés dans leur pays d’origine. « La capitale du Baloutchistan constitue une porte d’entrée prioritaire. C’est une voie royale pour accéder au sud de l’Afghanistan : Kandahar, Zaboul et la région du Helmand », confirme un expert à Islamabad. La frontière qui sépare l’Afghanistan et le Pakistan est poreuse. C’est ce que confirme Akbar, la tête enserrée dans un long turban blanc : « Parfois le village reçoit la visite des talibans, ils vont, ils viennent. » Lundi à Islamabad, Dick Cheney, le vice-président américain, a vertement tancé le président pakistanais Pervez Musharraf, l’accusant de ne pas en f aire assez pour réprimer les réseaux islamistes. Le lendemain, en visite sur la base aérienne afghane de Bag ram, il était la cible d’un attentat suicide, qui a tué 18 personnes. Une attaque revendiquée par les talibans. La ville est une véritable poudrière Le gouvernement pakistanais voudrait pouvoir démontrer que tout cela n’est que pure spéculation. « La ville est entièrement sécurisée et les talibans ont été éradiqués », assure un membre des services secrets pakistanais. Pourtant, en début de semaine, le mollah Obaidullah Akhund, ancien ministre taliban de la Défense, aujourd’hui considéré comme l’un des principaux chefs de la rébellion en Afghanistan, était arrêté dans un hôtel de la Fayyaz Ahmed /EPA / SIPA Dans la ville refuge des talibans Neuf Afghans, liés au mollah Akhund, ont été également interpellés à Quetta. ville. Et sur les marchés, il n’est pas difficile de se procurer la propagande des combattants fondamentalistes. D a n s l e c e n t re d e Q u e t t a , plusieurs échoppes sont réunies e n u n l i e u u n i q u e. L’ e n d ro i t a une réputation sulfureuse parce qu’on y trouve des films érotiques. Et pourtant, la propagande talibane est montrée avec fierté. Le vendeur Afzal explique que les combattants fondamentalistes demandent aux commerçants d’en faire des copies et de les vendre. « Regardez », ajoute-t-il. Sur les images, un homme masqué lit un texte en arabe. Impossible de distinguer s’il parle de l’Irak ou de l’Afghanistan. « C’est de la propagande », assène fièrement Afzal. Sur la copie, justement, l’homme vient de ter miner sa lecture. Soudain, on distingue d’autres personnes masquées et, devant elles, agenouillé, un prisonnier américain mal en point. La scène qui suit témoigne de toute l’horreur du djihad mis en place par les réseaux Al-Qaida ; le prisonnier est égorgé. « Des vidéos comme celle-là, on en reçoit presque chaque jour. Et nous les vendons plutôt bien », continue Afzal. Les acheteurs ? « Des gens de la rue, n’importe qui. Nous avons même des étudiants. » S’il y a eu par le passé des descentes de police pour supprimer tout matériel relatif à la guerre sainte – posters d’Oussama ben Laden, magazines de groupes religieux, cassettes et DVD –, depuis quelque temps les autorités semblent se concent re r s u r a u t re ch o s e. N o t a m m e n t s u r l e s bu re a u x d ’ O N G islamistes comme Al Rasheed T r u s t o u A l A k h t a r, q u i o n t récemment été fermées et dont les comptes ont été gelés. « Nous savons que ces org anisations financent Al-Qaida et envoient des combattants en Afghanistan », explique, sous couver t d’anonymat, l’expert en poste à Islamabad, qui ajoute : « Quetta, pour elles, c’est du pain bénit. Entre les activistes balouches, les centaines de milliers de réfugiés afghans et les responsables talibans, la ville est une véritable poudrière. Sans compter les problèmes récurrents entre chiites et sunnites. » Des liens réels existent entre les talibans implantés à Quetta et les combattants des zones tribales. « C’est ce cordon que les autorités pakistanaises doivent à tout prix couper afin de les déstabiliser », précise-t-il encore. Pour l’heure, les dossiers des personnes à surveiller à Quetta s’accumulent sur le bureau des membres de l’ISI, les services secrets pakistanais. La vague d’attentats qui touche le pays depuis quelques semaines montre, une fois encore, que le problème afghan déborde sur le Pakistan. Eric de Lavarène et Nadia Blètry Ethiopie. Soulagement du côté français. Les sept Français dont on était sans nouvelles dans le nord-est de l’Ethiopie sont sains et saufs. Leur accompagnateur a enfin pris contact hier avec l’agence locale Origins Ethiopia, située à Addis-Abeba, expliquant qu’un problème de téléphone satellite les avaient empêchés de donner des nouvelles. Aucune information sur les ravisseurs Du côté britannique, en revanche, les nouvelles sont moins bonnes. Le Foreign Office a confirmé l’enlèvement de cinq de leurs ressortissants ainsi que de huit Ethiopiens. Ce groupe a été kidnappé dans la nuit de mercredi à jeudi à Hamed Ela, une région désertique qui longe le sud de l’Erythrée et se trouve à une cinquantaine de kilomètres de la frontière. Les véhicules dans lesquels ces cinq Européens voyageaient ont été retrouvés hier à Hamed Ela. Selon le président de la région Afar (nord-est), Ismaïl Ali Sero, les 4 × 4 auraient été détruits par des soldats érythréens à l’aide de roquettes de RPG-7. Ismaïl Ali Sero af fir me tenir ces informations de trois Ethiopiens libérés pour des raisons inconnues par les soldats érythréens. Le voyagiste qui a organisé l’expédition des touristes a aussi raconté que les véhicules avaient été retrouvés détruits. Il n’a pas fait état de corps retrouvés. Selon lui, les passagers ont été enlevés et emmenés à pied vers la frontière avec l’Erythrée. Une autre source soutient que, selon un berger de la région des Afar, le groupe aurait été vu dans le camp d’Arata. « C’est fou, a rétorqué le directeur de cabinet du président érythréen, Issaias Afeworki. Personne n’est impliqué dans un quelconque enlèvement. Il y a des observateurs de l’ONU dans la région, comment des soldats érythréens pourraient-ils traverser la frontière ? » A l’ambassade britannique à Addis-Abeba, le porte-parole a affirmé hier n’avoir aucune information sur les ravisseurs et se refusait à toute « spéculation ». Des relations très tendues L’Ethiopie a toujours accusé son voisin, ancienne province éthiopienne qui a accedé à l’indépendance en 1993, d’être un élément déstabilisateur dans la Corne de l’Afrique, notamment en soutenant les islamistes en Somalie. Ce qu’Asmara, la capitale érythréenne, a toujours démenti. Les deux pays entretiennent des relations très tendues depuis la guerre frontalière qui les a opposées de 1998 à 2000 et a fait 80.000 morts. Karen Lajon Jason Reed/Reuters Le mystère des touristes britanniques « Le cœur lourd » de George Bush C’est un George Bush compatissant qui s’est rendu hier en Alabama et en Géorgie, deux Etats du sud des Etats-Unis qui ont été particulièrement touchés par des tor nades au cours de la semaine. Le président américain a notamment réconfor té le personnel d’un collège d’Enterprise (Alabama), où huit adolescents sont morts jeudi dans l’effondrement du toit de l’école. « Je suis venu ici avec le cœur lourd et je vais faire de mon mieux pour réconforter ceux qui ont perdu des proches ou des biens », a-t-il déclaré. Il a également lancé un appel aux Américains pour qu’ils contribuent à aider les victimes en versant des fonds à des organisations comme la Croix-Rouge. Pas moins de 31 tor nades se sont abattues, dans la journée de jeudi essentiellement, sur l’Alabama, le Missouri (Centre) et la Géorgie (Sud), déracinant les arbres, emportant voitures et pylônes électriques et détruisant les habitations. Avec cette visite, l’administration américaine s o u h a i t e e f f a c e r l e s o u ve n i r désastreux de l’ouragan Katrina qui avait dévasté la Louisiane et le Mississippi, en août 2005. Le président américain avait été alors vivement critiqué pour la lenteur de sa réaction. A.M. TELEX Cote d’Ivoire : vers un accord de paix ? Kosovo : manif pour l’indépendance Ahmadinejad en Arabie ■ Le président ivoirien Laurent Gbagbo et le chef des Forces rebelles, Guillaume Soro, devraient signer aujourd’hui à Ouagadougou, au Burkina-Faso, un nouveau plan de paix pour mettre fin à la partition du pays, divisé depuis 2002, et organiser des élections. ■ Plus de 3.000 albanophones ont manifesté dans le calme hier à Pristina pour réclamer l’indépendance immédiate du Kosovo et protester contre le plan de l’ONU, jugé insuffisant, sur un nouveau statut de la province. ■ Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad est arrivé hier à Riyad pour s’entretenir avec le roi Abdallah sur la violence confessionnelle en Irak, la crise politique au Liban et le pro g ramme nucléaire controversé de Téhéran. Pleine page 12/ 4 mars 2007 Scott Dalton/WPN pour le JDD Natalia Rodriguez, jeudi, sur la place Simon-Bolivar dans le centre de Bogota, où elle étudie les relations internationales. « J’ai été otage des Farc » Natalia Rodriguez a été enlevée en 2001 par la guérilla colombienne. Récit de trois années de captivité dont la jeune fille ne réussit pas à se libérer Bogota Envoyé spécial Natalia Rodriguez est une miraculée. En bonne croyante, la jeune étudiante n’en finit pas de remercier Dieu de lui avoir offert une seconde chance. Dans le petit salon de l’appartement de Bogota qu’elle partage avec ses deux frères, elle a tapissé les murs d’images pieuses. « Je veux profiter de chaque seconde de mon existence », assure-t-elle en se tortillant dans son fauteuil. Pourtant, la jolie brune se réveille souvent la nuit, poursuivie par le même cauchemar. Les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) viennent à nouveau la chercher, l’obligent à quitter son appartement pour partir avec eux dans la jungle. On ne guérit pas rapidement de trois années de captivité. Natalia se souvient encore parfaitement de cette nuit de juin 2001 où tout a basculé. Elle avait tout juste 15 ans et marchait dans la forêt, pieds nus, en pyjama. A ses côtés, son père et son oncle, tête baissée. Autour d’eux, 30 guérilleros des Farc, arme au poing et bouche cousue. Quelques heures auparavant, ceux-ci avaient déboulé en tenue de policier dans l’appartement familial de Neiva, une préfecture de 500.000 habitants à 350 kilomètres au sud de Bogota. L’immeuble n’avait pas été choisi au hasard. « Les Farc avaient un papier sur lequel étaient inscrits les noms d’une quinzaine d’habitants du bâtiment. » Les parents Rodriguez, riches entrepreneurs de la région, faisaient partie de la rafle. Natalia et ses deux petits frères aussi. Sans ménagements, les guérilleros tirèrent les enfants du lit puis les traînèrent dans la cage d’escalier. Des voisins étaient déjà là. A l’extérieur, un camion les attendait. Après six heures de route, les Farc ont fini par relâcher la mère de Natalia, ses frères et trois autres otages. « Il m’a fallu plusieurs jours pour réaliser ce qui m’arrivait, que c’était bien la vie réelle. » Cette vie-là va durer trois ans, trois mois et trois jours. Natalia devient l’otage d’un conflit qui la dépasse et qui oppose depuis plus de quarante ans la guérilla d’extrême gauche et l’Etat colombien. L’organisation marxiste n’a pas bougé d’un iota depuis sa création en 1964. Ni son idéologie ni sa structure. Son chef, Manuel Marulanda Vélez, aujourd’hui 76 ans, se cache toujours dans les montagnes colombiennes, fustigeant le suit Alfredo Rangel. Car, tout en étant une organisation criminelle, ils n’ont pas perdu leurs objectifs politiques. » L’idéal des Farc, Natalia le connaît. Mais ce qui la hante encore aujourd’hui, c’est sa vie quotidienne en leur compagnie : « Nous avons passé les trois premiers mois dans le même camp, au milieu de la forêt. Nous étions neuf otages, entassés dans une cabane d’à peine 15 m². » Très vite, les guérilleros leur apprennent les règles à respecter à l’intérieur du camp. Défense absolue de parler ou d’écouter la radio après Nourriture infecte. Vie précaire. 20 heures, interdiction totale Hygiène épouvantable. Plus d’allumer une lumière le soir. aucune intimité. Et la peur, à Les guérilleros leur dischaque fois, que les hélicoptères tribuent un savon et du dentide l’armée bombardent la jungle frice pour un mois. Surtout, ils expliquent qu’ils seront surveillés 24 heures sur 24 « fascisme » du gouvernement et par deux gardes qui se relaient « sa collaboration » avec les Etats- toutes les deux heures. La douche Unis. Seuls ses moyens d’exis- se prend sous le re gard d’un tence évoluent avec le temps. « Le homme en treillis, dans la rivière mouvement n’a pas bénéficié d’ai- en contrebas. Les besoins se font des de pays étrangers comme les dans un trou creusé dans la terre. autres guérillas d’Amérique du Là aussi sous surveillance. Natalia Sud, explique Alfredo Rangel, spé- n’en dit pas plus mais on devine cialiste des Farc. Il a donc trouvé l’humiliation. « Cette perte d’intises propres sources de finance- mité est l’un des plus gros traumament avec les enlèvements, le tra- tismes dont souffrent les otages », fic de drogue et le racket. » racontent Adriana Gordillo et JaAu début des années 2000, l’en- neth Santiago, psychologues à Fonlèvement était l’une des marques delibertad, un organisme dépende fabrique des Farc. Aujourd’hui, dant du ministère de la Défense le narcotrafic a pris le pas sur les qui vient en aide aux séquestrés et kidnappings, le nombre d’enlève- à leur famille. « C’est très dégraments en Colombie a baissé de dant, surtout quand les geôliers se 83 % en quatre ans. Mais 2.000 à moquent de l’otage. » Ceux de Na3.000 personnes restent encore en- talia n’étaient pas comme ça. « Nos tre les mains de la guérilla. Ingrid relations étaient très limitées mais Betancourt, qui a entamé la se- cordiales. » maine dernière sa sixième année La jeune fille n’a donc pas subi de captivité, est l’une d’elles. Elle de maltraitance ni d’agression fait partie des 57 otages politiques sexuelle, « une question que l’on « échangeables » contre 500 pri- me pose tout le temps », soupire-tsonniers des Farc détenus dans elle. Une fois seulement, elle s’est les prisons colombiennes. Mais retrouvée attachée quelques heul’immense majorité des séques- res à un arbre. « J’avais mal parlé trés sont des civils, plus ou moins à un garde », confesse-t-elle. fortunés, que les Farc enlèvent La nourriture, elle, est infecte. pour de l’argent. « Ils utilisent ces Du riz, mal cuit, tous les jours. Des rançons pour renforcer leur ar- légumes quelquefois, mais alors mée et acheter du matériel, pour- recouverts de fourmis, qu’après plusieurs semaines les otages ne prennent plus la peine d’enlever. De la viande, rarement et le plus souvent en état de décomposition. Pendant la première semaine, Natalia tombe gravement malade. Elle vomit, a de la fièvre. Un médecin guérillero, qui sera présent pendant trois ans sur le camp, la soigne. « Les Farc tenaient à garder la marchandise en bon état », ironise-t-elle. Durant les premiers mois, la vie demeure, de son propre aveu, « assez tranquille ». Les otages sont alors gardés dans une zone démilitarisée. Le Président de l’époque, Javier Pastrana, négocie avec les Farc. Mais, en février 2002, la guérilla détourne un avion et prend en otage deux politiques venus négocier la paix. L’armée colombienne lance une offensive. « Le pire a alors commencé », explique la jeune étudiante. La première nuit est un véritable cauchemar. « Nous avons d’abord entendu des explosions au loin. Puis, peu à peu, elles se sont rapprochées. Les hélicoptères bombardaient comme des fous, juste à côté du camp. Le bruit était infernal. » Enfermés dans leur cabane, les otages paniquent. Plusieurs de leurs gardiens débarquent en catastrophe, leur expliquent qu’il faudra fuir si le camp est attaqué. Terrorisée, Natalia ne ferme pas l’œil de la nuit. Les soirées suivantes sont aussi terrifiantes: « Nous dormions tout habillés, avec nos bottes aux pieds pour fuir en cas d’urgence. Puis nous avons commencé à changer constamment de camp. » Au total, les 30 guérilleros et leurs neuf otages vivront dans une vingtaine d’endroits. Les Farc sont régulièrement ravitaillés en nourriture et vêtements par d’autres guérilleros ou des villageois acquis à leur cause. Ils disposent aussi de multiples caches de provisions en plein milieu de la forêt. Quand l’armée colombienne leur accorde un répit, une certaine routine s’installe. Natalia apprend à tricoter, discute des heures avec les autres otages, sa « nouvelle fa- mille ». Elle lit aussi. Toujours les mêmes bouquins. Natalia apprend presque par cœur Cent ans de solitude, le chef-d’œuvre de Garcia Marquez. Son père, lui, lit la Bible plusieurs fois. « Ils ont bien essayé de nous donner des livres sur le communisme et de nous convaincre que leur cause était la bonne, mais ils ont vu qu’avec nous ce n’était pas la peine. » L’adolescente écoute aussi la radio. Un jour, elle entend un message de ses copines dans une émission destinée aux otages. « Elles expliquaient qu’elles allaient passer leur bac. Ça m’a fait tellement mal d’entendre ça, de voir que ma vie à moi s’était arrêtée. » Mais Natalia attend toujours la nuit pour pleurer. « Je ne voulais pas paraître vulnérable devant les autres, ça les aurait affaiblis à leur tour. Il existait une grande solidarité entre nous. » Elle a notamment tissé des liens très forts avec une femme, capturée en 2003 avec ses deux enfants. « C’était ma mère de substitution, elle était très tendre avec moi, me peignait, écoutait mes chagrins. » Elle est toujours aux mains des Farc. « J’y pense très souvent. » Fin septembre 2004, le cauche- mille s’avèrent compliquées. « Tout le monde avait changé. Il a fallu se réhabituer. » La jeune fille reprend le lycée là où elle s’était arrêtée, en première. « Ce fut dur de tout recommencer. J’avais trois ans de plus que mes copines de classe. Même mes petits frères avaient de l’avance sur moi. » Elle travaille d’arrache-pied; aidée par ses profs. « Je ne voulais qu’une chose : partir de cet endroit, de cette ville. » D’autant que la famille habite toujours le même appartement. Elle dévide aussi son angoisse chez une psy. Les trois premiers mois, elle pleure tous les jours. « Pendant la captivité, j’avais gardé trop de choses pour moi », explique-t-elle. Il y a un quelques mois, son bac en poche, Natalia a fui à Bogota. Aujourd’hui, elle étudie les relations internationales, lit énormément, s’occupe d’elle, soigne son look. Elle prétend ne pas en vouloir à ses ravisseurs. « Bien sûr, ils ont volé mon adolescence, mais je leur pardonne. Lorsqu’ils passeront devant Dieu, ils devront rendre des comptes. » Reste qu’elle s’avoue « marquée à vie ». « Tous les jours, je revois des images de ma captivité. » Elle est encore sujette à des crises de panique quand un hélicoptère passe au loin. Un Les Farc détiennent encore 2.000 symptôme classique selon à 3.000 prisonniers. Dont Ingrid les psychologues de FonBetancourt. Aujourd’hui, le delibertad : « Les anciens mouvement se finance par le trafic séquestrés perdent totalede drogue plus que par les rançons ment confiance et, pour la plupart, ils souffrent de stress post-traumatique. mar de Natalia prend fin. Les Farc Un cer tain nombre s’obligent lui annoncent qu’ils vont la libérer aussi à se lever à 4 heures du maavec son père et son oncle. La fa- tin, comme en captivité, refusent mille a vendu des propriétés et de manger avec une fourchette ou versé la rançon. « Un prêtre est un couteau et utilisent seulement venu nous chercher et nous a une cuillère. » Natalia, elle, ne supconduits dans un village, poursuit por te plus la campagne, « les Natalia. Tout ce que l’on n’avait g rands espaces, merci, j’ai pas vu depuis trois ans nous a donné ! » Elle a blindé sa vie, semblé si bizarre. Les maisons, le n’aime pas être trop entourée. Elle ciel qui enfin n’était pas caché par a aussi plongé ses angoisses dans les arbres, les enfants qui cou- le formol. Espérant qu’un jour, des raient, les vieux, les chiens. En hommes en ar mes ar rêtent de fait, ça faisait vraiment peur. » hanter ses nuits. Les retrouvailles avec la faAntoine Malo Etranger 4 mars 2007 /13 Sud-Liban. Incidents entre la population chiite et les troupes de la Finul Beyrouth Correspondance « Aujourd’hui, pour les Libanais du Sud, les Français sont les ennemis. » Le constat dressé par Amine Hoteit, général libanais à la retraite, est sans appel. De fait, les habitants de Bint Jbeil, bastion du Hezbollah au Sud-Liban, ne portent pas les soldats français de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban-Sud) dans leur cœur. « Quelle est la différence aujourd’hui entre les troupes françaises et les troupes israéliennes ? », s’interroge Ahmad, propriétaire d’une librairie située dans une rue largement détruite par les bombardements israéliens l’été dernier. « Quand les Français patrouillent avec leurs chars Leclerc, les enfants pensent que les Israéliens sont de retour et se mettent à pleurer », s’exclame cet homme de 46 ans, sous un portrait du leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah. « On ne va certainement pas inviter les Français à prendre le thé ! » Sur le terrain, les incidents se sont multipliés ces dernières semaines entre les troupes françaises et les habitants de la région. Le dernier en date, qui suivait de peu un accrochage entre les soldats espagnols et des villageois du Sud, remonte au 18 février. Ce jour-là, les habitants de Maroun elRas, un petit village situé à la frontière avec Israël, ont renvoyé à coups de pierres un convoi médical de l’armée française. « Nous ne voulons pas de leurs chars ici car ils détruisent les routes », explique Issam, un jeune homme du village. Des incidents sur lesquels les représentants français de la Finul ne veulent pas communiquer. Dans ce contexte, les relations sociales ont été coupées entre les municipalités chiites et les Français. « On ne va certainement pas les inviter à prendre le thé ! », s’exclame Chawki, un épicier de 50 ans de Bint Jbeil qui se souvient pourtant de l’époque où les F rançais étaient considérés comme des héros : « Lors de l’invasion israélienne de 1982, un sergent français avait expliqué à un tankiste israélien qu’il ne pouvait traverser une zone sous contrôle de la Finul. Ce dernier lui avait gentiment expliqué que 150 chars attendaient derrière lui », précise Timur Goksel, ancien porteparole de la Finul. L’image des forces a aujourd’hui bien changé. Les lourds chars Leclerc ne sont toutefois pas la raison principale de la colère des habitants du Sud. « Sincèrement, si les Italiens passaient avec les mêmes chars, les réactions seraient différentes, assure Jaffar, propriétaire d’un magasin de téléphones portables. Tout ceci est politique. » De fait, selon un notable de la région souhaitant garder l’anonymat, le maire de Maroun el-Ras, un partisan du Hezbollah, aurait été pris d’une montée de zèle envers le Parti de Dieu. « Il existe aujourd’hui un lien direct entre le centre-ville de Beyrouth [où l’opposition tient un sit-in depuis trois mois pour faire tomber le gouvernement] et le Sud-Liban », explique-t-il. L’opposition est dirigée par le Hezbollah, parti chiite ultrapopulaire au Sud-Liban. Face à elle, la majorité, dirigée par le sunnite Saad Hariri et le druze Walid Joumblatt, est soutenue par les puissances occidentales, au premier rang desquelles la France. « Du temps de la première Finul, [créée en 1978, la Finul a été renforcée après la guerre de l’été dernier], nous avions de très bonnes relations avec les Français. Chirac a détruit cela », explique le général Hoteit. « En soutenant la majorité au pouvoir, la France s’est aliéné les chiites, un tiers de la population libanaise présente majoritairement au Sud. » Publiquement, le He zbollah se garde bien d’attaquer directement la Finul. « Nous n’avons pas de problè- Georges Bartoli Les Français indésirables A Attiri, un char Leclerc devant le portrait de l’ayatollah Khomeyni. mes avec elle », a récemment déclaré Hassan Nasrallah. « Je pense que le Hezbollah joue un jeu plus insidieux, estime toutefois Timur Goksel. En lâchant des commentaires du type “nous espérons qu’ils ne sont pas là pour nous espionner”, ce parti a instillé la suspicion dans les esprits. » Et la situation pour rait facile- ment dégénérer : « Le Hezbollah n’attaquerait jamais directement la Finul. Mais aujourd’hui, sur un simple claquement de doigts, il pourrait, si nécessaire, faire réagir n’importe qui au Sud », poursuit Timur Goksel. Etant donné le contexte, les Français pourraient être les premiers visés. Elise Siegel Karen Lajon Irak : l’avancée de la conférence internationale ■ L’initiative vient de Bagdad. Elle plaît à la France. Samedi prochain, une conférence internationale exceptionnelle aura lieu dans la capitale irakienne, à la demande du Premier ministre, Nouri al-Maliki. Invitation surprise pour des invités non moins surprenants. En effet, parmi les convives, figurent les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, les six pays voisins de l’Irak, notamment la Syrie et l’Iran, ainsi que la Ligue arabe et enfin l’Organisation de la conférence islamique. Le but avoué de cette conférence est de faire avancer le processus politique et de favoriser une « réconciliation nationale » sur fond de chaos quotidien et spectaculaire. L’objectif non dit est de briser la glace entre les Etats-Unis d’un côté, l’Iran et la Syrie de l’autre. La France, favorable aux initiatives régionales, se félicite de cette décision irakienne et veut voir dans cette démarche une certaine inflexion de la politique américaine à l’égard de l’Irak. Paris sera représenté par l’ambassadeur français en poste à Bagdad. Si les discussions de cette réunion préparatoire se concrétisent, elles devraient conduire à une autre conférence qui aurait lieu aux alentours du 15 avril, cette fois à un niveau ministériel. Du côté américain, cette initiative diplomatique intervient moins de trois mois après la remise au président américain, George W. Bush, du rapport de la commission Baker sur l’Irak, dont l’une des recommandations était de « construire un consensus international en faveur de la stabilité en Irak et dans la région ». En ce qui concerne la Syrie et l’Iran, cette invitation pourrait leur permettre de s’imposer comme puissances incontournables dans la région. Une conférence qui ressemble à un appel au secours et à laquelle les grandes puissances ont répondu présent. La France a néanmoins tenu à rappeler, par le biais de son ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, que « les voisins peuvent aider et peuvent ne pas aider, mais les Irakiens doivent compter avant tout sur euxmêmes… » Chroniques 14/ 4 mars 2007 WOLINSKI Michèle Stouvenot Bayrou, la vache et « l’effet Malabar » Depuis que le centriste mou a sorti son disque dur, il est invité sur tous les plateaux capable de traire une vache ! » Mais nom d’un chien, bien sûr ! Au moment où s’ouvre le Salon de l’agriculture et où le toutpolitique se doit de caresser la croupe des Blondes d’Aquitaine, le candidat capable de traire une vache n’est pas un pis-aller, il rassure. Dans un monde qui s’écroule, le pis à lait est une valeur refuge. François Bayrou l’a parfaitement compris. Qu’a-t-il fait quand il était ministre de l’Education nationale ? Rien ! C’est très reposant. L’autre soir, dans Envoyé spécial, où l’ont filmé, à sa demande expresse, les cameramen ? Au côté d’un tracteur ! D’abord le coude négligemment posé sur l’engin, ensuite carrément juché dessus. Ce tracteur, avec la vache, l’autre mamelle nourricière de sa campagne, a remplacé le cheval blanc sur lequel il galopait autrefois, pour Paris Match et le bus à colza. Des erreurs de bleusaille ! Conduire un tracteur, labourer les sillons, a peut-être moins de panache, esthétiquement parlant, mais en campagne, c’est infiniment plus valorisant. Une image d’Epinal dont il faut quand même se méfier. Selon l’historien Jean-Pierre Roux, traiter François Bayrou de « roquet qui doit rentrer dans sa niche » ou accuser les électeurs potentiels du « très petit Béarnais » d’être des « inconséquents adeptes du vote de confort », des « beaufs sirotant leur p’tit rosé qui va avec tout », ou même des « benêts qui se mettent les doigts dans le nez » (Jack Lang) serait une grossière erreur. Les benêts sont capables de rébellion et « les roquets aussi savent mordre ». Nos bobos sont prévenus : voter Bayrou, c’est prendre le risque d’avoir bobo. FRANC-PARLER Mais que veulent donc les femmes ? Professeur de droit et de sciences politiques, romancière, elle publie Le droit des femmes che z Dalloz à l’occasion de la Jour née inter nationale de la femme, jeudi. Par Evelyne Pisier En France aujourd’hui, le partage des tâches familiales reste l’un des plus fins révélateurs des obstacles à l’égalité entre les sexes. C’est encore aux femmes que l’on demande de concilier vie professionnelle et vie familiale, sinon « qui garderait les enfants ? ». Les plus pessimistes en concluent que l’inégalité se recycle et perdure inéluctablement. Un point de vue contestable : en France, les femmes ont remporté des victoires décisives. Mais depuis si peu de temps ! En 1789, les hommes sont enfin censés naître libres et égaux en droits. Pas les femmes, beaucoup moins humaines qu’eux. Avec le Code civil, conforté par le Code pénal, et pendant plus d’un siècle, le droit français n’a pas donné de droits aux femmes, il les en a privées. A l’aide de preuves par l’utérus et le cerveau, théoriciens et politiques ont sanctionné une incapacité féminine aussi évidente que « naturelle ». A gauche comme à droite, le fantasme de l’indifférenciation des sexes servait d’alibi à l’injonction d’inégalité. L’ignorance était un gage de beauté et d’érotisme, de fidélité et de dévouement à l’homme. A l’incapacité naturelle s’ajoutait une assignation sociale : leur rôle de génitrices et de gardiennes de la famille imposait de les protéger. Instruite, une femme serait devenue monstrueuse : laide, visible, impudique, mauvaise mère et mauvaise épouse. Une rivale potentielle ? Dans la seconde partie du XXe siècle, elles sortent enfin des carcans qui les entravent. Confortées par la contraception et l’IVG, voici qu’elles se débarrassent de la punition pour adultère, que leur « obéissance » au chef de famille se transforme en respect réciproque et autorité parentale, qu’elles peuvent transmettre leur nom à leurs enfants ou divorcer par consentement mutuel… Et voici qu’elles peuvent choisir leur profession sans l’autorisation de leur mari et qu’après avoir bravé l’interdit de savoir et déjoué les stratagèmes de la non-mixité, elles accèdent aux mêmes écoles que les hommes. Certaines, à coups de petits trous dans les plafonds de verre, s’emparent de l’excellence académique ou réussissent des carrières fulgurantes. Les médias leur réservent alors un écho stupéfait : une femme qui « réussit » est-elle normale ? Mais que veulent donc les femmes ? Lorsqu’elles répondent : « Liberté, égalité », les hommes entendent : « Pouvoir ». Pour chaque droit concédé, pour chaque mesure de rattrapage, l’enjeu est le même : c’est le pouvoir que ne veulent pas perdre les hommes. Lorsqu’ils reconnaissent aux femmes les aptitudes à partager le même savoir, ils n’en supportent pas les effets de pouvoir. En témoigne en 1945 le débat ahurissant autour de la création de l’ENA : on leur en autorise l’accès mais on s’affole à les imaginer au Conseil d’Etat, à la Cour des comptes ou à l’Inspection des finances, dans les préfectures ou les ambassades ! D’où leur effroi lorsqu’elles s’avancent vers le pouvoir politique, sans même se contenter de l’octroi condescendant de quelque « ministère du tricot ». Et leur consternation lorsque, dans notre vieux pays salique et phallique, une femme brigue la présidence de la République. Au sein de la classe politique la plus sexiste d’Europe, gauche et droite confondues, s’élève un concert de barrissements : si l’élection présidentielle devient un « concours de beauté », mais qui donc « va garder les enfants ? ». INDISCRETS cente, incompatible avec le plein exercice de son métier. Ronaldinho est déjà le sujet d’un dessin animé de deux heures en préparation aux Etats-Unis. Ségolène dans le mille Niko Rivière/ Lorenvu/Sipa Ronaldinho acteur pour Woody Allen ■ L’attaquant vedette du FC Barcelone tiendra un petit rôle dans le prochain film de Woody Allen, dont le tournage débutera dans la ville catalane au second semestre de cette année. Le Brésilien y tiendra le rôle d’un sexsymbol, une seconde nature pour celui à qui sont prêtées d’innombrables conquêtes féminines… mais aussi une prise de poids ré- ■ A l’initiative de Fabienne Servan-Schreiber, productrice, de Jean-Pierre Mignard, avocat ami du couple Hollande-Royal, et de Jack Lang, conseiller spécial de la candidate socialiste, mille personnalités se réuniront le 12 mars au gymnase Japy à Paris pour apporter leur soutien à Ségolène Royal. Pas une réunion paillettes, prévient-on, mais une rencontre amicale, où se retrouveront pêle-mêle syndicalistes, associatifs, sportifs, intellectuels et « cultureux ». Histoire de montrer qu’ils ne sont pas tous partis chez Sarkozy ou Bayrou ! Le dîner de Delors ■ Jacques Delors et Ségolène Royal ont dîné mardi soir ensemble. Malgré la sympathie qu’il éprouve pour François Bayrou, l’ancien ministre de François Mitterrand, ancien président de la Commission européenne, « a rappelé son attachement aux valeurs que défend Ségolène Royal ». Il est vrai qu’avec François Hollande, Ségolène Royal a été membre du Club Témoin, le club de réflexion de Jacques Delors. La femme du ministre ■ Un juge ordinaire, dragueur et bon danseur, se trouve confronté au meurtre d’une journaliste. La jeune femme devait écrire une bio flatteuse du ministre de l’Intérieur avant la présidentielle. Mais la médiatisation de la fugue amoureuse de La femme du ministre fait capo- Sarkozy évite Argenteuil ■ Créée après les émeutes des banlieues, à l’initiative de Rachida Dati, porte-parole de Sarkozy, l’association Bleu Blanc Rouge a déjà reçu quelque 40.000 € de subventions, quand les autres associations ayant plus de quinze années d’ancienneté ne reçoivent qu’entre 300 et 1.000 €. Bleu Blanc Rouge devait faciliter le retour du ministre de l’Intérieur-candidat sur la dalle d’Argenteuil, mais sa venue semble toujours aussi peu désirée. A défaut d’Argenteuil, c’est non loin, à Cormeilles-en-Parisis, que Nicolas Sarkozy devrait se rendre mardi. Souloy Frédéric/Gamma recroquevillés dans leur coquille. L’un des serveurs du Flore, frotté pourtant à l’élite germanopratine – il a servi Sartre et le « Castor » –, en a convenu : cette fois, il votera Bayrou. Jean-Pierre Raffarin a bien essayé de contrer cette concurrence déloyale : – « On pouvait espérer, avec le retour des Eléphants, ne plus voir Jack Lang tous les soirs à la télévision, mais dans le carrosse Royal, c’est toujours la plus mauvaise roue qui fait le plus de bruit » –, la raffarinade, pourtant d’excellente tenue, n’a suscité qu’un sourire poli. Il faut se rendre à l’évidence : aujourd’hui, c’est François Bayrou qui est furieusement tendance. Patrick Sébastien lui apporte son soutien. Les sondages le créditent de 19 % d’intentions de vote. 58 % des Français souhaitent le voir figurer au second tour. S’il y parvient, il battrait Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Déjà fascinée par l’événement le plus marquant de la campagne présidentielle – la veste rouge que portait Ségolène à Villepinte –, la « bayroumania » gagne la presse étrangère. Surnommé successivement « le Béarnais », « l’ovni », « l’invité surprise », « le funambule » et enfin, ayant pris ses galons de star, « l’homme à abattre », le Guardian, quotidien britannique de gauche, prévient ses lecteurs : « Courez dare-dare chez le bookmaker le plus proche et pariez tout ce que vous pouvez sur François Bayrou : il sera le prochain président de la République française. » Le phénomène est d’autant plus étrange qu’hier encore Bayrou passait pour le dernier des ploucs, le crétin des Pyrénées, le neuneu des ni-ni – ni droite ni gauche –, le nanar des et-et – et la droite et la gauche –, le culbuto du centre. Le Guardian en convient : avec François Bayrou Président, c’est « Monsieur n’importe qui à l’Elysée » : « Il s’agit d’un homme dont vous ne savez pas grand-chose. Le pire, c’est que les bookmakers n’en savent pas davantage et refuseront probablement de prendre vos paris. » Une lacune regrettable mais compréhensible : « Il est encore moins charismatique que Gordon Brown, le prochain Premier ministre britannique », admet le Guardian. Juste mais hâtif. N’en déplaise au Guardian, un homme qui ose s’attaquer à Claire Chazal, deux fois de suite, et réussit à amener une ride soucieuse sur ce front lisse ne saurait être n’importe qui ! Claire n’était qu’une brebis expiatoire – Bayrou reprochait à TF1 de privilégier le duo stéréo Ségo-Sarko –, mais le résultat est là. Depuis que notre centriste mou a sorti son disque dur, il est invité sur tous les plateaux. A Canal +, où Michel Denisot lui a demandé : Grégoir Elodie/Gamma « Courez chez le bookmaker le plus proche et pariez tout ce que vous pouvez sur lui » « Vous vous souvenez comme on s’est moqué de vous ? » Sur TF1, où un Français lui a posé la question : « Pourquoi s’est-on moqué autant de vous ? » Jusqu’à cet ami qui dans Le Monde s’attendrit : « Tu te souviens comme on se foutait de ta gueule ? » Son irrésistible ascension agace d’autant plus nos candidats qu’elle est inattendue. A quoi sert, on vous le demande, que ceux-ci se décarcassent pour se voir voler la vedette par un homme qu’un tabloïd américain appelle « François qui ? ». « Il faut démystifier cette légende », clame Laurent Fabius. « Attention à l’effet Malabar », prévient Dominique Bussereau, ministre de l’Agriculture, qui rappelle le temps où, enfant, il mâchait des chewing-gums. « Nous les sucions pour faire un ballon, et quand ce ballon devenait trop gros, il éclatait ! » Bouté de sa troisième place par la nouvelle Jeanne d’Arc du PAF, Jean-Marie Le Pen en est à nous resservir ses vieilles vannes bourre-pifs, dont la dernière, « Dans le Marais, on chasse le chapon sans limitation de date », une délicate allusion aux gays qui n’a même pas fait rire ses hôtes, les chasseurs, pourtant bon public. Reste cet épineux problème : « Comment les Français pourraient-ils élire quelqu’un qu’ils jugent terne depuis si longtemps ? » Le Guardian pose la question, dont il a la solution : « La moitié du pays déteste Sarko, l’autre ne peut pas encadrer Ségo. » Simple. Pour ne pas dire simpliste. « Les centristes sont en général ronds, François Bayrou a l’avantage d’être un centriste carré », analyse un de nos éditorialistes. El Pais, le quotidien espagnol, croit avoir trouvé la clé de l’énigme : « François Bayrou est le seul candidat Images forum Les bobos, paraît-il, raffolent aujourd’hui de François Bayrou. Envoyée par Le Figaro sur le terrain des conflits politico-littéraires – le Flore –, Anne Fulda est catégorique : le boulevard Saint-Germain adore François, son accent, ce léger bégaiement attendrissant qu’il a su maîtriser, ses proverbes béarnais – « Le renard peut se couvrir de plumes, on ne le prendra jamais pour une poule » –, jusqu’à ses lobes avantageux qui font passer les grandes oreilles du prince Charles pour des bulots Alain Mounic ■ ter le projet. Le corps carbonisé de la journaliste est retrouvé dans le parc des Buttes-Chaumont… Rôle trouble des officines. Renseignements généraux et presse people en embuscade. Guerre des clans au sein de l’appareil d’Etat. Gérard Delteil, qui ne cache pas un engagement « très à gauche », évite pourtant la caricature pour servir un vrai roman à suspense librement inspiré des mésaventures conjugales de Nicolas Sarkozy. En vente le 14 mars, le nouvel opus de Delteil, publié aux éditions de l’Archipel, devrait faire grincer des dents Place Beauvau et Rue d’Enghien. 15/ 4 mars 2007 DR ECONOMIE Gastronomie. Les grands chefs saisis de nipponmania. Page 19 Hiroyuki Hiramatsu et Paul Bocuse Audiovisuel. Chaînes de télé et producteurs de films sont menacés par la vidéo à la demande Internet bouleverse la télé C’est l’événement qui agite le petit monde du cinéma et de la télévision. En avril ou mai prochain, Apple va lancer en Europe son vidéoclub virtuel, l’iTunes Video Store, qui fait un malheur aux Etats-Unis. Et selon une rumeur persistante, le patron d’Apple, Steve Jobs, s’apprêterait à dynamiter le marché. Fort de ses liens avec Disney, dont il est le premier actionnaire, Jobs aurait obtenu le droit de commercialiser des films via inter net trois mois après leur sortie en salles, soit trois mois avant leur sortie en DVD ! Apple envisagerait aussi de vendre des séries cultes (Lost, Desperate housewives) avant leur passage sur les petits écrans français, moyennant 1,99 € par épisode. « Je pense que la rumeur est fausse. Mais s’ils arrivaient à faire cela, ce serait très inquiétant », confie un cadre d’une grande chaîne de télé. Après la musique, le web est en train de révolutionner l’audiovisuel. Selon le cabinet NPA Conseil, 9 % des inter nautes français, soit près de trois millions de personnes, regardent déjà la télé… devant leur ordinateur. Les jeunes plébiscitent les sites de vidéo YouTube ou Dailymotion, et piratent films et séries à volonté sur eMule ou BitTorrent. « Cette génération veut consommer les programmes à la carte et sans contrainte. La télévision traditionnelle qui fédère des millions de personnes au même moment va progressivement décliner », pronostique Jean-Louis Missika, administrateur d’Iliad (la maison mère de Free) et auteur du livre La fin de la télévision. L’évolution devrait s’accélérer avec le développement de la vidéo à la demande (VOD). Outils de résistance au piratage et aux vidéos amateurs, les sites de VOD légaux se multiplient. On en dénombre plus de 25 en F rance (Fnac, Virgin, Glowria, Vodeo…). Ils proposent de visionner via l’ordinateur des films, séries, documentaires ou concerts, moyennant 1 à 5 € la séance. Surfant sur cette tendance, les fournisseurs d’accès à inter net (Orang eFrance Télécom, Free, Neuf) ont mis au point une formule encore plus conviviale : leurs abonnés dotés d’une « box » peuvent profiter de la VOD directement sur la télé du salon, d’une simple pression sur leur télécommande. Mais il y a un hic : le choix de programmes reste pauvre, et les prix souvent élevés (5 € pour un film récent qu’on peut louer 2,50 € au vidéoclub). « Nous avons besoin d’encore un peu de temps pour enrichir notre offre et trouver le bon modèle économique », explique Pascal Lechevallier, directeur de TF1 Vision. En réalité, les chaînes de télé sont confrontées à un dilemme. D’un côté, elles ont créé leurs services de VOD (CanalPlay, TF1 Vision, M6 Vidéo…) et raflé la plus grosse part de ce nouveau marché. De l’autre, elles protègent leurs programmes, de peur que l’internet ne les tue à petit feu. « S’il y a trop de contenus exclusifs en VOD, cela mettrait en péril l’économie du DVD, mais aussi les abonnements à Canal +. On assiste donc à un affrontement entre chaînes de télé, producteurs et opérateurs télécoms sur l’accès aux programmes », analyse Samir Ouachiti, consultant chez NPA Conseil. La bataille la plus r ude concerne le cinéma. Pour l’instant, les films sont disponibles en VOD sept mois et demi après leur sortie en salles, soit un mois et demi après leur sortie en DVD. Mais cet accord conclu fin 2005 a expiré en décembre dernier, et les négociations sont toujours au point mort. Les opérateurs télécoms veulent exploiter les films dès leur sortie DVD et proposer des forfaits (par exemple, cinq films par mois en échange d’un abonnement mensuel). Un marché inacceptable pour la majorité des producteurs français et les éditeurs de DVD, qui réclament au contraire le droit de vendre plus tôt. Même refus des chaînes, qui exigent que les films soient retirés du net lorsqu’ils sont diffusés sur leur antenne. « La VOD ne doit pas nuire aux modes d’exploitation traditionnels. N’oublions pas qu’elle n’a rapporté que 15 millions d’euros l’an dernier, alors que les recettes cumulées des salles, des DVD et des droits télé dépassent les 3 milliards », plaide Pascal Lechevallier, de TF1 Vision. Pour Hervé Payan, responsable des achats de pro g rammes che z France Télécom, il s’agit d’un combat d’arrière-garde. « Les studios américains ont tendance à aligner la VOD sur le DVD, explique-t-il. Et rien n’empêche de nouveaux acteurs comme Apple de contour ner les règles en vigueur en France. » Le prochain round se jouera sur les séries, l’autre vache à lait des chaînes. Aujourd’hui, seuls une poignée de succès (Lost, Desperate housewives, Prison break) sont disponibles, et uniquement sur les sites des chaînes où ils sont diffusés. TF1 et France Télécom veulent tous deux booster ce marché en proposant des formules d’abonnement donnant accès à toute une saison. Les chaînes parviendront-elles à conserver leur exclusivité ? « Je pense que nous allons essayer, mais ce sont les ayants droit qui décideront », explique Pascal Lechevallier. Pour l’instant, les champions français de l’audiovisuel sont en position de force : ils dépensent plus de 3 milliards d’euros par an pour acheter des programmes. Les petits opérateurs sont incapables de rivaliser : Free a choisi de commercialiser l’offre VOD de Canal +, TF1 et M6, tandis que Neuf s’appuie sur TF1 et le loueur de DVD Glowria. Mais la concurrence arrive. France Télécom a monté son propre service de VOD, et créé un pôle « contenus » de quarante personnes recrutées chez Warner Music ou Canal +. Fort de sa puissance financière (il est quatorze fois plus gros que Canal +), il a de sérieux arguments à faire valoir. « Lorsque Apple arrivera en France au printemps avec des séries cultes américaines, nous les aurons aussi », assure l’opérateur. France Télécom va également coproduire des films, et s’est porté candidat pour acquérir une partie des droits du rugby. D’autres mastodontes aux poches bien remplies, comme Google, Yahoo ! et Apple, se lancent eux aussi dans l’achat de prog rammes. Pour le plus g rand bonheur des producteurs américains, qui devraient se faire un malin plaisir de faire monter les enchères. Yann Philippin Innovation. Les créateurs de Skype et Kazaa inventent Joost, la TV interactive à la carte Eric Dessons/JDD J’ai testé la web-télé du futur Gratuit pour l’utilisateur, Joost sera financé par la publicité. Attention, Niklas Zennström et Janus Friis vont encore frapper. Ces deux génies scandinaves de l’internet ont mis à genoux les maisons de disques avec Kazaa, leur système d’échanges de fichiers musicaux. Ils ont ensuite fait trembler les opérateurs télécoms avec le logiciel de téléphonie gratuite Skype, revendu à eBay pour la bagatelle de 2,6 milliards de dollars. Du coup, lorsque les deux compères promettent aujourd’hui de « révolutionner la télévision », on les prend très au sérieux. Leur nouveau bébé, baptisé Joost, doit être lancé dans le monde entier à la fin du mois. Le JDD fait partie des 60.000 privilégiés qui testent le système en avant-première. Il s’agit d’un logiciel qui permet de regarder la télé à la carte sur son ordinateur. Sur Joost, il n’y a ni chaînes ni horaires de diffusion, mais des listes de programmes, accessibles gratuitement 24 heures sur 24. Il suffit d’un clic de souris pour visionner à sa guise ses émissions préférées. Contrairement aux sites vidéo actuels, l’image s’affiche en plein écran, avec une définition tout à fait correcte (inférieure toutefois à celle d’un DVD). Autre avantage : les web-téléspectateurs peuvent dialoguer en direct avec leurs amis pendant le visionnage. Ils peuvent également noter et commenter les programmes proposés. « Nous avons voulu marier le meilleur des deux mondes : la qualité de la télévision et l’interactivité d’internet », explique Eric Clémenceau, directeur commercial Europe de Joost. A l’inverse des sites de vidéos amateurs comme YouTube, les programmes seront exclusivement four nis par des producteurs ou des chaînes de télé. Et alors que Kazaa était un outil de piratage massif, les contenus de Joost sont entièrement verrouillés afin de protéger les ayants droit. Côté technique, Joost squatte les connexions à haut débit des internautes. Ce sont les web-spectateurs eux-mêmes qui émettent les programmes vers les autres utilisateurs. Résultat : un coût de diffusion quasiment nul. De quoi permettre d’offrir des programmes qui ne sont pas assez rentables pour la télé, comme des chaînes sportives entièrement consacrées au tennis ou à la voile. Reste à séduire les producteurs. Joost a frappé un grand coup en signant un accord la semaine dernière avec le géant américain Viacom, propriétaire de 130 chaînes dans le monde (MTV, Nickelodeon) et des studios de cinéma Paramount et Dreamworks. La société affir me également avoir conclu des accords avec « des producteurs et des chaînes de télé français ». TF1, M6 ou Canal + sont-elles vraiment prêtes à céder leurs séries et films à succès à ce nouveau concurrent ? « Elles y ont intérêt, car ces programmes sont déjà disponi- bles illégalement sur internet, répond Eric Clémenceau. Nous leur offrons un mode de diffusion et une rémunération complémentaire. » Joost sera financée par la publicité, dont les recettes seront partagées avec les producteurs. Il y en aura peu (une minute par heure maximum), mais elle sera personnalisée et interactive. Chaque web-spectateur visionnera des spots qui correspondent à son profil ou aux programmes qu’il regarde. Les annonceurs pourront également proposer des liens vers leur site internet. Joost a déjà convaincu IBM, les Caisses d’épargne, Perrier, Dove ou les hôtels Kyriad. Bref, Joost croit très fort en sa formule. L’entreprise n’aurait investi que quelques dizaines de millions d’euros et n’emploie que 150 personnes. Elle souhaite parvenir à l’équilibre dès 2008 et s’imposer comme un média de masse. Y.P. Economie 16/ Carrefour veut l’union sacrée Trop, c’est trop. Depuis presque un an, Carrefour subit le même scénario. Son concur rent MichelEdouard Leclerc joue à guichets fermés le rôle du chevalier anti-vie chère. Son ar me : quiestlemoinscher. com, un site qui compare les prix pratiqués en grande surface. Cette idée novatrice lui garantit une publicité illimitée, qui agace le camp d’en face. Guy Yraeta, directeur général des hypers Carrefour, propose d’élaborer un site arbitre pour que Leclerc, Carrefour, Auchan, Casino ou Système U soient logés à la même enseigne. « Un comparateur maison créé par un seul acteur n’est pas crédible et revient à se moquer du client. Le comparateur de Leclerc ne considère que 2.000 produits sur 70.000 vendus dans un hyper. Les relevés ne sont pas quotidiens, alors que les étiquettes changent régulièrement en rayon. Si on veut disposer d’un comparateur, il faut qu’il soit global. Ce serait très complexe et, le cas échéant, ce serait à la profession, aux pouvoirs publics, aux associations de consommateurs… de l’imaginer ensemble », argumente Guy Yraeta. Un appel saisi au vol par Auchan qui souhaite « des chiffres garantis par les pouvoirs publics ». Prudent, Bercy songerait à exploiter les relevés de prix utilisés pour son chariot-type, indice composé de 130 références. Le ministère du Commerce botte aussi en touche : « Un tel comparateur coûterait trop cher à construire. Les distributeurs devraient s’entendre pour divulguer de concert leurs tarifs. » C’est également l’avis de Michel-Edouard Leclerc : « Toute la profession achète des données à prix d’or. Paradoxalement, les seuls qui n’en profitent pas sont les consommateurs. » Pour que cesse cette « injustice », il accepterait de publier les panels avec ses concurrents… tout en maintenant son site actif. En attendant que l’union sacrée du grand commerce se réalise, Carrefour entame aujourd’hui une nouvelle campagne de pub en presse et radio. L’enseigne assure comparer 50.000 produits tous les mois pour rester compétitive. « Si malgré notre vigilance, un consommateur trouve moins cher ailleurs, il dispose d’une ligne gratuite pour nous alerter. Nous nous engageons à ajuster nos étiquettes sous 24 heures. Nous ne lâcherons rien sur les prix », jure Guy Yraeta. Marie Nicot Aéronautique. Les salariés français en grève contre la restructuration Un plan B est-il possible pour Airbus ? Le « feu d’artifice » promis par les syndicats d’Airbus s’est produit. Après la colère des salariés, les politiques se sont emparés du dossier. La crise de l’avionneur est devenue un des enjeux brûlants des élections. Avec ses 10.000 emplois supprimés (dont 4.300 dans l’Hexagone) et ses usines en voie de cession (Méaulte et Saint-Nazaire en France), le plan Power 8 présenté par le PDG Louis Gallois tombe au plus mauvais moment. Les syndicats français, allemands, espagnols et britanniques préparent une journée d’action commune pour la mi-mars. En France, les cinq syndicats organisent dès mardi des manifestations et une demi-journée de grève dans les quatre villes où l’avionneur est présent. Ils sont d’autant plus remontés qu’ils se sentent dépouillés par les Allemands. « Power 8 est complètement inéquitable. Nous n’avons pas été soutenus par les politiques et les actionnaires français, ce qui a forcé Louis Gallois à céder aux pressions allemandes », dénonce Jean-François Knepper, délégué central FO (majoritaire). Louis Gallois et Dominique de Villepin jurent, eux, que Power 8 était « équitable ». Ils ont d’autant plus de mal à convaincre que le gouvernement allemand a crié victoire. Le plan de restructuration qui sera présenté demain à Toulouse aux représentants syndicaux d’Eads lors d’un comité d’entreprise européen extraordinaire prévoit plus de suppressions d’emplois en France qu’en Allemagne. Une partie de la production des A320 va être transférée de Toulouse à Hambourg, avec à la clé des pertes d’emplois supplémentaires en France et des embauches outreRhin. Le successeur de l’A320 sera intégralement fabriqué en Allemagne, sans compensation pour Toulouse. Enfin, le fuselage et le câblage électrique d’Airbus vont passer sous contrôle allemand. « Mon job est de sauver Airbus et de lui donner un futur », déclarait hier Louis Gallois dans les colonnes du Financial Times en se disant surpris de voir les gouvernements des pays concernés se « disputer la meilleure part du gâteau », et s’immiscer dans la vie de l’entreprise. Si les petits actionnaires d’EADS regroupés au sein de l’Appac ont apporté leur soutien aux propos de Gallois, les syndicats ont, eux, pris à témoin les politiques. « Nous voulons renégocier. Si les politiques nous soutiennent, un plan B est possible pour Airbus », estime, Jean-François Knepper. L’intersyndicale a J.-S. Evrard/Sipa Exclusif. Offensive contre le comparateur de prix de Leclerc 4 mars 2007 Les salariés d’Airbus, le 28 février, sur le site de Saint-Nazaire. rencontré Ségolène Royal en visite à Pau vendredi soir, et sera reçue par Nicolas Sarkozy et François Bayrou demain. Les politiques français dénoncent la gestion désastreuse d’EADS et souhaitent la réforme de son actionnariat. Cette question est d’autant plus urgente qu’EADS va sans doute devoir procéder à une augmentation de capital pour lever des fonds. Or, les deux actionnaires privés, Lagardère (propriétaire du JDD) et le groupe automobile allemand Daimler, sont en train de se désengager d’EADS et ne veulent plus mettre au pot. « Une initiative pour sauver l’aéronautique » Ségolène Royal a accusé le « gouvernement de droite » et Lagardère d’être responsables de « ce désastre ». Elle propose « une initiative » pour « sauver l’aéronautique », estimant que c’est aux Etats européens de recapitaliser l’entreprise. Une position partagée par les syndicats. Et elle soutient le projet exprimé par huit régions françaises (dont la sienne) d’entrer au capital d’EADS, afin de faire contrepoids au rachat d’actions par les Länder allemands. La candidate socialiste évoquera ces questions mardi, à Berlin, lors de sa rencontre avec la chancelière Angela Merkel. S’il est bien décidé à « ne pas laisser tomber » Airbus, Nicolas Sarkozy a plaidé au contraire pour un désengagement de l’Etat français (qui détient 15 %), jugeant que celui-ci « n’est pas l’actionnaire le plus avisé ». « Tout cela souffre d’un manque de leadership d’un opérateur industriel qui serait actionnaire de l’ensemble », a-t-il précisé. Ces projets se heurtent au système de gouvernance d’EADS. Même s’ils ont réduit leurs parts, Daimler et Lagardère conservent la majorité des droits de vote, l’Etat français n’ayant théoriquement aucun pouvoir opérationnel. Une réforme d’envergure suppose la révision du pacte d’actionnaires franco-allemand conclu lors de la naissance d’EADS. Un chantier ultrasensible, que seul le nouveau président de la République pourrait négocier avec Berlin. Yann Philippin Grands magasins. La mode masculine au secours de l’enseigne de la rue de Rivoli Et le BHV créa l’homme Le rugbyman Fabien Galthié, ancien capitaine du XV de F rance, entraîneur du Stade Français, est attendu en guest star. Le maire de Paris Bertrand Delanoë devrait débarquer en voisin. Tout comme le styliste Jean Paul Gaultier, qui dévoilera pour l’occasion Fleur du Mâle, son der nier parfum. En tout, 3.000 VIP sont conviés à l’inauguration mercredi soir du nouveau BHV Homme, rue de la Verrerie à Paris, tout près du magasin historique de l’enseigne. Le BHV a investi 15 millions d’euros pour transformer ses réserves en un espace de 4.000 m² mi-loft, mi-jardin, doté d’une façade végétale signé du botaniste Patrick Blanc. Cent cinquante marques (Adidas, Burber ry, Paraboot…), un barbier, un opticien et un institut de soins attendent les hommes adeptes du « chic sans tapage ». Le magasin inaugure aussi à proximité un BHV Moto, pour les fans de deux-roues, et un BHV La Niche, spécialisé en accessoires pour animaux de compagnie. Campagne d’af fichage en Ile-de-France et distribution de 360.000 catalogues : l’enseigne veut frapper fort. « Grâce au bricolage, notre clientèle est déjà constituée pour moitié d’hommes. Nous allons leur simplifier la mode. Ils trouveront tout sous un même toit, de la chaussette noire à la chemise blanche », explique Paul Delaoutre, président du BHV. Et puis la clientèle masculine du Marais est si proche… Le BHV Homme se donne deux ans pour atteindre 30 millions d’euros de chiffre d’affaires. « Un pari audacieux, car la concurrence sur le prêt-à-porter homme est vive dans le quartier. Avec ses 4.000 m2 mi-loft, mi-jardin, le nouveau BHV Homme, sera inauguré mercredi soir. En plus, contrairement aux Galeries Lafayette, sa maison mère, le BHV n’attire guère les touristes », commente Jean Piquet, consultant au sein du cabinet Mercer Management. L’enseigne peut-elle se permettre un flop ? Sûrement pas. Paul Delaoutre a déjà investi 30 millions d’euros pour moderniser une chaîne en pleine déconfiture. Au printemps dernier, il inventait à Bordeaux le BHV Déco pour sortir du ghetto du bricolage. Les Français bichonnent leur maison, c’est effectivement le moment de leur proposer à la fois des idées et du design. Le lancement d’une seconde marque propre Le BHV Déco Pourtant, le bilan du BHV Déco est contrasté. Paul Delaoutre confirme détenir « une idée d’avenir, même si les résultats sont en dessous de l’objectif ». Les ventes devraient être dynamisées début avril par le lancement des Essentiels du BHV (vaisselle, mar teaux, peinture…), commercialisés à prix doux. Puis par le lancement d’une seconde marque propre Le BHV Déco (lampes, coussins…) à partir du second semestre. En cas de succès, Paul Delaoutre décidera de transformer la dizaine de BHV de province en BHV Déco. Ce ne sera toutefois pas le cas de Caen et de Strasbourg, qui ont mis la clé sous la porte l’an dernier. Il reste à céder les murs du magasin de Caen. « Et à reclasser ou à former une trentaine de salariés de ces deux magasins », affirme Jean-Louis Dauvet, secrétaire CGT du comité d’entreprise du BHV. L’année 2007 sera donc cruciale, car l’enseigne prévoit de revenir à l’équilibre, alors qu’elle est chroniquement déficitaire. Les résultats pour 2006 seront dévoilés le 22 mars, en même temps que ceux du groupe Galeries Lafayette. Paul Delaoutre devra aussi négocier une nouvelle enveloppe financière. A la fin de cette année, il aura dépensé les 30 millions d’euros consacrés à ce premier coup de fouet. « Le groupe a de l’avenir. Nous modernisons le sous-sol mythique du magasin de Rivoli, qui est réservé au bricolage. Et il reste 3.000 m² au cœur de Paris susceptibles d’être aménagés. » Pour les filles peut-être ? M. N. Tendances 4 mars 2007 /17 Services. Après la cantine et les salles de sport, des haltes-garderies pour les salariés Les bambins crèchent au bureau La crèche de l’aéroport de Lyon-SaintExupéry a ouvert le mois dernier. Jean-François Marin Avec ses berceaux, ses portemanteaux à hauteur d’enfant et ses jouets disséminés sur le sol, elle ressemble à n’importe quelle crèche. Mais aux Lavandières, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), tous les pensionnaires ont un point commun : leurs parents font partie du personnel du roi du soda CocaCola, du géant de l’ag roalimentaire Nestlé ou encore de la Direction générale de l’aviation civile. Travailler à moins de dix minutes à pied des Lavandières, tel est le critère que les parents doivent remplir pour pouvoir inscrire leur progéniture dans cet établissement. Une bonne façon pour leurs employeurs de fidéliser leurs troupes et de lutter contre l’absentéisme. En 2003, selon une étude réalisée par Bupa, une société anglaise spécialisée, 85 % des parents déclaraient que l’existence d’un tel dispositif au sein de leur entreprise les inciterait à y rester. En France, depuis trois ans, une quarantaine de ces crèches ont vu le jour, principalement en région parisienne. Près de 150 entreprises proposent ce genre de service, contre à peine une dizaine il y a deux ans. En déplacement dans un hyper avant Noël, le Premier ministre, Dominique de Villepin, s’était déclaré favorable à l’installation de crèches réservées aux employés des supermarchés pour « répondre aux problèmes posés par les horaires souvent décalés de ceux et celles qui travaillent à temps partiel ». A la Défense, une soixantaine de « bébés Total » sont accueillis depuis un an aux Petits Bonheurs. Ouverte jusqu’à 20 heures, contre 18 h 30 dans les établis- Luxe. Parfums d’élite Les mousquetaires des grands jus fre est abondante et inégale. Surtout, elle les fait à nouveau rêver », décrypte Gérard Delcour, président du Comité français du parfum. Une analyse que partage le président de Dior Parfums, Claude Martinez. Imaginée par le créateur John Galliano et le nez François Demachy (ex-Chanel), une collection très particulière de trois fragrances Dior sera présentée à l’occasion des défilés haute couture de juillet et commercialisée en septembre. « Elles porteront des noms liés à la couture et ne seront vendues que dans nos boutiques. Nous avons DR On n’en trouvera ni chez Sephora, ni chez Marionnaud, ni dans les Grands Magasins. Mais un parfum de qualité vaut bien un jeu de piste. C’est la dernière trouvaille des parfumeurs pour recréer du désir et du chif fre d’affaires autour d’un produit qui n’a cessé de se banaliser. Comment, en effet, émerger devant le raz de marée de nouveaux jus qui s’abat mois après mois sur un marché, qui plus est, submergé de marques ? Pour l’instant, ils sont quatre à avoir fait le pari de la rareté : Jacques Polge chez Chanel, John Galliano pour Dior, Tom Ford, feu monsieur Gucci aujourd’hui dans le giron de l’américain Estée Lauder, et Creed, l’ancien fournisseur attitré de la reine Victoria. Chanel a enclenché le mouvement le 12 février avec le lancement mondial de ses « Exclusifs ». Soit douze fragrances hautement concentrées. Pour en acheter, il faut se rendre dans l’une des 75 boutiques au double C sur les 230 que compte l’enseigne. Chaque parfum coûte 180 ¤ (pour un spray de 200 ml). « C’est une vraie collection. Elle démarre Jacques Polge, créateur des parfums Chanel. dans les années 1920 avec quatre parfums et notre nez, Jacques Polge, vient de la compléter en composant une colo gne et six eaux de toilette qui ressuscitent les lieux et les adresses emblématiques de la vie de Gabrielle », résume Sophie Vergès, directrice du service de presse parfums et beauté pour Chanel France. Cette bio olfactive a aussitôt emballé les médias. Enfin des histoires à raconter autour d’un produit. De Bel Respiro (le jardin de sa maison de Garches), à 28 la Pausa (sa résidence sur la Riviera) en passant par Coromandel (les paravents chinois de son appar tement), on a vite f ait d’exhumer un demi-siècle d’histoire et d’étourdir le lecteur de senteurs : iris de Florence, néroli, graine d’ambrette… « La démarche de l’hyperséléctif et de la collection devrait permettre de fidéliser des clientes actuellement noyées tant l’of- imaginé une thématique olfactive puissante pour chacune et de très beaux flacons », dévoile Claude Martinez. Ve n d u s e n t r e 2 5 0 e t 3 0 0 ¤ l’unité, les nouveaux jus de Dior seront mis sur le marché après la collection Private Label de Tom Ford. Ses douze parfums sont attendus pour avril, à l’occasion de l’ouverture de sa prem i è re b o u t i q u e s u r M a d i s o n Avenue, à New York. Le créateur veut limiter leur distribution à une dizaine de points de vente haut de gamme dans le monde et insiste sur le caractère volontairement élitiste et statutaire de ses jus unisexes et mélangeables. En fin d’année, le parfumeur anglais Creed fermera la boucle avec un coffret en cuir contenant trois parfums. Il en coûtera, toutefois, plus de 1.000 ¤. Cher pour un sent-bon, même très bon. Bruna Basini sement publics classiques, la crèche maison est un plus pour les parents qui l’utilisent. « C’est simple, ça m’a changé la vie, explique une cadre che z Total. Quand j’ai une réunion qui commence à 18 heures, je ne panique plus ! » Mais pourquoi donc un tel eng o u e m e n t ? D’abord parce que cet avanta g e social très apprécié ne coûte pas si cher aux entreprises. Le coût d’un enfant gardé dans le circuit habituel dépasse allèg rement les 15.000 € annuels. Or l’employeur peut réduire cette enveloppe à moins de 5.000 € en cumulant les différentes aides disponibles, soit l’équivalent de sa contribution annuelle pour un restaurant d’entreprise. Car pour inciter les sociétés à franchir le pas, la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf) subventionne depuis 2003 les dépenses d’aménagement à hauteur de 80 % (le plus gros investissement) et une partie des frais de fonctionnement. Depuis, le succès est au rendez-vous. A Lyon, l’aéroport Saint-Exupéry a ainsi franchi le pas le mois dernier et Renault Trucks, Sanofi ou PSA (crèche les Petits Pilotes) sont dans les starting-blocks. « L’entreprise de demain est celle qui optimise la qualité de vie de ses salariés », avance Bernard Chaffange, directeur des Aéroports de Lyon. Devant l’afflux des demandes de financement, la Cnaf a d’ailleurs resserré les boulons depuis l’an dernier. Désormais, elle soumet ses généreuses subventions à des critères géographiques ou de taux d’équipement. Les entreprises que la mise en place d’un tel projet fait hésiter peuvent recourir à des prestataires spécialisés comme BébéBiz’, Crèche Attitude ou People & Baby. Ils vont jusqu’à proposer de créer des établissements interentreprises « quand aucune de celles qui sont intéressées n’a assez de bébés pour que le projet soit tenable », explique Alexandre Henry, patron de Crèche Attitude. A Lyon, au centre médical Léon-Bérard, une structure a récemment vu le jour en face de l’établissement de lutte contre le cancer. Et pour répondre aux contraintes du personnel médical, elle est ouverte 24 heures sur 24. Jonathan Bouchet-Petersen Marchés 18/ 4 mars 2007 Liu Jianmin/Imagine China/Abacapress Marché. Partie de Shanghai et entretenue par Wall Street, la décrue des actions à marqué la semaine LE CHIFFRE Le temps des hausses rapides de loyers est-il terminé ? C’est ce qu’affirme l’association Clameur qui suit l’évolution des loyers du marché locatif en France. Après une hausse de 5,1 % en 2005, puis de 3,5 % en 2006, les loyers ne devraient progresser que de 2,5 % cette année. « En ces temps moroses, les locataires hésitent à bouger », explique le professeur d’économie Michel Mouillart, rédacteur du rapport qui recense plus de 600 villes. Or, les propriétaires profitent généralement d’un changement de locataire pour remonter les loyers. Certes, comparées à l’augmentation des prix à l’achat (+ de 100 % depuis 1998), ces hausses peuvent paraître modestes. Actuellement, le prix moyen à la location est de 11,30 € le mètre carré en France. Avec, toutefois, de belles disparités. Cela va de 24 € dans le Marais et à Saint Germain des Prés, à Paris, à 7 € en Franche Comté pour tomber à 5,80 € à Douai. A.d.T. + 2,5 % LA BOURSE Vendredi, la Bourse de Shangai avait repris des couleurs Les Bourses broient du noir Les marchés mondiaux ont connu cette semaine leur plus forte baisse depuis 5 ans. La Bourse de Paris a, elle, dégringolé de 5,9 % sur les quatre dernières séances à 5.424 points, effaçant la totalité des gains enregistrés depuis le début de l’année. En tout, quelque 1500 milliards de dollars de valeur boursière se sont ainsi volatilisés en quelques jours. C’est presque autant que le PNB de l’Italie ! Même s’il ne s’agit encore que d’une perte virtuelle. L’épicentre de cette débâcle généralisée se situe à Shanghai où la Bourse a chuté de 8,8 % mardi. Puis, comme des dominos, les places de Moscou, Francfort, Paris, Mexico et même New York… ont suivi, perdant toutes plus de 3 % à la clôture. Wall Street a même enregistré mardi sa plus forte baisse, en point, depuis les attentats du 11-Septembre. Presqu’un titre de gloire pour la petite Bourse chinoise, qui était jusqu’à mardi dernier, considérée comme une Bourse « exotique », donc sans influence… Shanghai a été pénalisée par la volonté des autorités chinoises de contenir la spéculation boursière. L’an dernier, elle a flambé de 130 % et elle affichait une progression de 14 % depuis le début de l’année. Néanmoins, il ne faudrait pas LES VALEURS surestimer l’influence du marché chinois qui affiche une valorisation boursière de 1.500 milliards de dollars, à comparer avec 2.000 milliards pour Paris et 17.000 milliards pour Wall Street, dix fois plus ! Ce « mardi noir » n’a été rendu possible que du fait des inquiétudes qui planent sur l’économie américaine. Lundi soir, depuis Hong-Kong, Alan Greenspan, l’ancien président de la Fed, a déclaré qu’une récession était possible d’ici la fin de l’année aux Etats-Unis. Les ventes de logements neufs ont dévissé de 16,6 % en janvier Plusieurs statistiques négatives abondent dans son sens. Mercredi, la croissance américaine a été révisée à la baisse au quatrième trimestre, de 3,5 % à 2,2 %. Les ventes de logements neufs ont dévissé de 16,6 % en janvier, le plus mauvais chiffre depuis treize ans. Et le marché immobi- lier tourne au ralenti entraînant plusieurs faillites d’organismes de crédit immobilier dit » subprime » (ceux qui prêtaient sans garantie). Autant de signaux négatifs qui ont incité les investisseurs à prendre quelques bénéfices après quatre années de hausse ininterrompue. Depuis le point bas de la Bourse de Paris, le 12 mars 2003, juste avant le début de la guerre en Irak, quand le CAC 40 était à 2.403 points, le CAC 40 avait plus que doublé. A 5.762 points lundi soir, la Bourse avait retrouvé son meilleur niveau depuis 6 ans. De son coté, Wall Street enchainait les records historiques. Mais, la poisse semblait s’être emparée des marchés cette semaine. Outre la chute contagieuse de Shanghai, Paris et New York ont été confrontés à de sérieux problèmes techniques. Mardi, l’afflux d’ordres de ventes a per turbé les ordinateurs de Wall Street pendant plus d’une heure. De même, le lendemain à Paris, les ordinateurs sont tombés en panne, peu de temps avant la clôture. Il faut dire que les jour nées de mardi et mercredi ont été marquées par une activité record, avec 12 milliards d’euros échangés à Paris, deux fois plus que d’habitude. Preuve de cette agitation, jeudi, les actions Lagardère et Arcelor se sont mystérieusement envolées de près de 7 %, et ce, semble-t-il, suite à une erreur de manipulation d’un trader. Enfin, pour couronner le tout, Wall Street a été rattrapé en fin de semaine par ses vieux démons : la triche. La SEC, le gendarme de la Bourse américaine, a inculpé quatorze responsables de grandes banques, accusés de délit d’initié. Ils auraient illégalement gagné 15 millions de dollars en profitant d’informations confidentielles. Axel de Tarlé Patrick Bonazza. Il publie Les goinfres, livre-enquête sur ces hauts dirigeants salariés aux revenus mirifiques Vous vous attaquez à un sujet tabou, l’argent des grands patrons français. Lorsqu’on épluche les rappor ts annuels des sociétés du CAC 40 ou de Wall Street, on découvre qu’en effet les grands patrons français sont aussi accros à l’argent qu’au pouvoir. On a cru un temps qu’après les excès d’un Jean-Marie Messier [l’ancien président de Vivendi] ou d’un Philippe Jaffré [à la tête du pétrolier Elf], les dirigeants de nos grands groupes s’étaient assagis. Un peu comme si le krach boursier des années 2000 avait fait un sort aux p at ro n s m e rc e n a i re s. Or l’année 2006 nous a prouvé qu’il n’en était rien. Coup sur coup, on a eu l’affaire Antoine Zacharias chez Vinci ; sa démission forcée a révélé au grand jour ses millions de stock-options, un salaire mirifique et une retraite dorée sur tranche. Un mois plus tard, les plus-values de 3,7 millions d’euros empochées par Noël Forgeard, coprésident d’EADS (la m a i s o n m è re d ’ A i r bu s ) , d é f r aya i e n t l a ch ro n i q u e. E t l e mois dernier, on apprenait que Laurence Danon, l’ancienne patronne du Printemps, aurait touché 2,5 millions d’euros d’indemnités de départ et prime de cession pour avoir facilité la vente de l’entreprise. Pour vous, c’est une caste qui fixe ses lois sans rendre de comptes à personne, et c’est cela qui la rend socialement inacceptable. Qu’il s’agisse du calcul des rémunérations, des bonus, de l’attribution de stock-options, du versement d’indemnités de départ ou d’une retraite, voilà des salariés qui se retranchent derrière leur conseil d’admnistration pour justifier de rémunérations d’exception en toutes circonstances. Même lorsqu’ils n’ont pas été perfor mants. Or, on sait qu’en pratique les administrateurs décident rarement de ces questions. Dans le même temps, leurs salariés sont soumis à un environnement de plus en plus dur. Ils vivent à l’heure des licenciements, des délocalisations, des gels de salaires, et sont soumis à des objectifs de ré- Arnaud Février « Reconnecter gains et performances » Patrick Bonazza sultats alors que le premier d’entre eux est incapable de montrer l’exemple. Comment, dans ces conditions, éviter le divorce entre ces deux univers ? Même s’ils font du bon travail, même s’ils sont compétents et ont de bonnes idées, ils sont devenu inaudibles pour l’opinion publique. Dans un pays où les questions d’argent restent taboues, est-ce qu’on ne diabolise pas à outrance les mœurs patronales françaises ? Sans doute. Mais il y a de vraies dérives. Même nos voisins britanniques n’ont pas hésité à dénoncer leurs patrons mercenaires, les fameux fat cats. Et aux Etats-Unis, le salaire des patrons est un sujet de polémique récurrent. Que préconisez-vous pour corriger ces excès ? Une nuit du 4-Août des privilèges patronaux. On ne doit plus récompenser l’échec. Dans ces cas-là, les golden parachutes, l’attribution de stock-options, d’actions gratuites ou de bonus sont des aberrations. On ne doit pas déconnecter les gains des dirigeants de leur travail. C’est particulièrement vrai pour les retraites que certains se font attribuer en quittant leur entreprise. Pourquoi ne pas se constituer un pécule sur la base de leur salaire et des cotisations qu’ils ont acquittées durant leur car rière ? De même qu’il ne faut pas surpayer le succès. Et pourquoi ne supprimerait-on pas les stock-options au profit d’un droit réservé sur les bénéfices ? Mais je demeure réaliste. Même si on élabore un nouveau code de bonne conduite, il n’y aura jamais de police des salaires pour les grands patrons. Interview Bruna Basini Les goinfres, Flammarion, 300 pages, 19,90 €. En librairie le 9 mars. LES INDICATEURS € Economie 4 mars 2007 /19 Gastronomie. Les Japonais craquent pour la cuisine française, et vice versa CONFIDENTIEL Les grands chefs saisis de nipponmania Le viaduc de Millau contourné par les camions Pierre Gagnaire, lors de l’inauguration de son restaurant à Tokyo, le 29 novembre 2005. Une gastronomie haut de gamme à environ 160 ¤ par personne. Tokyo Dans l’immense hall du Design Center Museum, tout juste inauguré à Roppongi, le quartier branché de Tokyo, les visiteurs contemplent une pyramide conique inversée. L’ovni abrite le dernier restaurant de Paul Bocuse, une brasserie accessible par une passerelle et fruit d’un partenariat entre le chef français et Hiroyuki Hiramatsu, propriétaire d’une vingtaine d’établissements au Japon et à Paris. Et ce n’est qu’un début. En 2007, ils ont prévu d’ouvrir au moins quatre brasseries, et huit d’ici fin 2008. Elles s’ajouteront aux quatorze boulangeries et aux comptoirs de vente labellisés Bocuse qui y prospèrent depuis des années. « Ils veulent faire du chiffre avec un maximum de couverts. Ils ne sont pas là pour plaisanter », commente un g rand chef français qui vient, lui aussi, de s’installer à Tokyo. On est bien loin du Château Taillevent de Joël Robuchon posé sur une dalle de type la Défense à Ebisu, en 1994. Robuchon faisait alors figure de pionnier parmi les Frenchies. Aujourd’hui, la déferlante des toques tricolores bat son plein. Certains sont encore discrets comme Alain Passard, qui investit deux semaines par an les cuisines du Brise verte, l’un des restaurants du Tokyo Prince Hotel. Mais la plupart des grands chefs français s’installent sur la durée. Il y a quelques semaines, le triple-étoilé de Roanne Michel Troisgros prenait ses quartiers au re z-de-chaussée de l’Hôtel Century Hyatt à Shinjuku. L’an dernier, Thierry Voisin, l’ancien chef des Crayères (trois étoiles à Reims), posait ses valises à l’Hô- Toru Yamanaka/Image Forum Envoyé spécial tel New Otani pour ne plus en partir. Le chocolatier Jean-Paul Hévin vient d’ouvrir une boutique, sa sixième au Japon, à Omotesando Hills, un centre commercial du dernier chic où sa petite échoppe bleu et or ne désemplit pas. Non loin de là, le pâtissier Pierre Hermé, considéré comme une star avec ses macarons, a installé l’un de ses quatre comptoirs. Le dernier a ouvert en décembre au sein du grand magasin Isetan Shinjuku. Véritable écrin de gastronomie haut de gamme (environ 160 € par personne), le « Pierre Gagnaire à Tokyo » se veut la réplique de sa table parisienne. Et Beige, le restaurant gastro d’Alain Ducasse, crèche au dernier étage de l’immeuble Chanel à Ginza, l’une des rues les plus chères du monde. Mais qu’est-ce qu’ils ont tous avec le Japon ? « La cuisine française traditionnelle a toujours été prisée à Tokyo », explique Michel Troisgros, qui entretient une longue histoire avec ce pays. « Ces der nières années, les Italiens avaient pris le dessus, mais les Japonais ont repris goût à notre cuisine dans une version plus contemporaine et allégée. » « Ici, il y a de la place pour tous les goûts » Sa brasserie tokyoïte marie les styles et les saveurs : portes anciennes, fer forgé, murs en terre à la japonaise, granit, moquette et parquet au sol. Dans les assiettes, les produits du cru apportent une touche fusion aux plats maison. Le matcha (thé vert en poudre) s’invite par touches tandis que le yuzu, un agrume local, aromatise certaines pâtisseries de Pierre Hermé. « Ici, il y a de la place pour tous les goûts, ceux qui veulent de la cuisine traditionnelle pur sucre, les amateurs de plats de brasserie ou d’of fres fusion », souligne Thierry Voisin. La ruée des toques vers l’Empire du Soleil-Levant traduit aussi une rivalité de plus en plus marquée entre g rands chefs. « Notre ambition est d’être le numéro quatre du groupe derrière Paris, Monaco et New York », explique Fabrice Renaud, le directeur général du Groupe Alain Ducasse au Japon. Insatiable, le chef a ouvert une seconde table dans la capitale nippone : Benoît. Au dixième étage d’un immeuble de verre et acier, en plein Shibuya, un quartier jeune et très animé, le restaurant est une version contemporaine du bistrot parisien du même nom. Comptoir en zinc, escalier en fonte parisien, parquet Versailles… on s’y croirait. On prête aussi à Ducasse le projet de racheter un ryokan, un hôtel traditionnel. Et l’eldorado japonais n’a visiblement pas fini d’attirer les ch a m p i o n s d e s fo u r n e a u x . « Nous comptons nous développer avec Be, notre Boulangépicerie, qui rencontre un grand succès », confirme Fabrice Renaud, qui ouvre une seconde boutique dans la capitale. En mars aussi, Gagnaire inaugurera un premier café-snack puis une pâtisserie. Ta n d i s q u e G u y M a r t i n , d u Grand Véfour, poursuit son repérage, tout comme les frères Delacourcelle (le Pré Verre). Le pouvoir d’achat des Japonais, dopé par la croissance, n’y est pas pour rien. Les déjeuners de copin e s, e n t re d e u x m a g a s i n s d e luxe, non plus. A Tokyo, les salles à manger privées et les cartes des vins avec des références à 10.000 € abondent. « Un de mes clients vient seul et commande t o u j o u r s u n e ro m a n é e - c o n t i , qu’il boit à chaque fois dans un verre dédié créé par Baccarat, raconte, amusé, Thierry Voisin. Lorsqu’il a terminé, il l’offre toujours au sommelier qui l’a servi. Aux Crayères, je n’avais jamais vu ça. » Aymeric Mantoux ■ Jacques Godfrain ne décolère pas : sa ville est envahie par des poids lourds qui préfèrent la traverser plutôt que d’acquitter le péage du viaduc de Millau (20,30 € été comme hiver). Ce pont avait pourtant été prévu pour désengorger la ville. En outre, celle-ci serait fréquentée tous les jours par un grand nombre de camions-citernes ravitaillant les stations-service de l’Aveyron. François Pinault de plus en plus vénitien ■ Presque un an après avoir ouvert son Palazzo Grassi à Venise, l’homme d’affaires François Pinault est au coude-à-coude avec la collection Pe gg y Guggenheim pour décrocher la concession de la Punta della Dogana. Mais un récent courrier de la municipalité précisant les critères de sélection joue en sa faveur. La mairie tiendra compte du montant total du budget alloué à ce nouvel espace et du nombre d’œuvres laissées en dépôt permanent dans le bâtiment des douanes. Or Pinault ne manque ni de moyens ni d’œuvres. Il vient d’investir dans un hôtel ultramoderne d’une quinzaine de chambres, le Palazzino Grassi, situé à deux pas de sa fondation et dont l’ouverture est imminente. Trop de PV chez les livreurs ■ Volkswagen, Peugeot, Citroën, Renault et les autres constructeurs de véhicules utilitaires dressent le même constat: leurs clients commandent désormais des fourgonnettes moins puissantes. Leur raison n’est pas uniquement dictée par une recherche d’économies. En fait, beaucoup de patrons se plaignent de payer les PV pour excès de vitesse que leurs salariés, pourtant prudents avec leur voiture personnelle, feraient passer en frais. Météo/Jeux 20/ La journée s’annonce très ensoleillée et douce au sud de Bordeaux-Nancy. Les températures s’affolent à Cognac, Auch et Biarritz : entre 22 et 24°. Le printemps aussi à Lyon (18°), Toulouse (19°) et Marseille (20°). La Franche-Comté gagne 6° en 24 heures avec 16° cet après-midi à Besançon. Soleil voilé, mais douceur à La Rochelle, Paris et Reims: entre 14 et 18°. Pluie de la Vendée au Cotentin. Vent violent sur le Finistère : 100 km/h. Demain: baisse générale des températures. Une perte de 3 à 6° sur l’ensemble des régions où les giboulées seront fréquentes. Neige sur les Alpes et le Jura vers 1.400 m. Mardi : pluies et vent fort au nord de la Loire et sur la moitié ouest. Soleil voilé dans le Sud et l’Est. Températures stationnaires. Thierry Fréret L’HOMMAGE À MAX 1 Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 guerre. – 51. En groupe, oblige à prendre la tête. – 52. Donne un coup de fer. – 54. Proche d’une région de Saintes. – 57. Ses chants exaltent-ils une partie de la jeunesse ? – 60. Le temps les amenuise. – 61. On ne peut lui confier de trop lourdes charges. – 63. A de quoi vous faire pleurer. – 65. On ne le trouve plus sous les balcons. – 67. Garnit souvent une vitrine. – 69. Un trou où l’on peut finir ses jours. – 70. Pronom. – 71. Un nomme du Levant. – 72. Sans bavures. – 73. En voilà qui font sans cesse des boulettes ! VERTICALEMENT. – 1. Ne peut se faire au ralenti. – 2. Est transporté sur place. – 3. Satisfont leur indiscrétion. – 4. Un jeton qu’on se payait quand on allait au théâtre. – 5. Changea dans la mauvais sens. – 6. Peut vous éviter bien des faux pas. – 7. Permet à de nombreux Espagnols de s’élever. – 8. Pronom. – 9. Exprimé avec moins de ferveur à soixante ans qu’à vingt. – 10. Abonde dans le domaine des sportifs. – 11. Fermé pour cause de clôture. – 12. 21 SUDOKU I L I L L U L L E L E T A H V A R O M E E T E A L E S E L I L T E E R R R U I O E L N Z S C T I M O U T A R D I E R E N T E R R E M E N T N T I A E S S G E E N T E R A E S R I E I M C A N E H I E N O N E LES GAGNANTS DE LA GRILLE N° 894 ■ Recevront un exemplaire du Petit Larousse 2007 : Jérôme d’Antonio (Villeneuvelès-Avignon), François Bar tsch (Prechacq-les-Bains), Alain Bellon (Saint-Cloud), Jean-Paul Coulon (Pontault-Combault), Jean-Luc Lebaron (Le Havre), Marie Morganti (Marseille), Laetitia Chirouz e (Paris), Ophélie Richard (Paris), Philippe Lesaffre (Montreuil), Jean Soleil (Saint-Germain-en-Laye). Concours du 4 mars au 10 mars Découvrez les 3 chiffres dans les cases "grisées" 100 ¤ à gagner En envoyant SUDO par SMS au 71122 (0,50 € par envoi + prix d’un SMS. Trois SMS maximum) Remplissez la grille pour que chaque ligne, chaque colonne et chaque carré contiennent les chiffres de 1 à 9. Extrait du règlement : Jeu gratuit et sans obligation d’achat, valable du dimanche 4 mars minuit au samedi 10 mars 2007 minuit (hors DOM-TOM et Principauté de Monaco). 1 gagnant déterminé par tirage au sort parmi les bonnes réponses. Règlement déposé chez Maître Montané, huissier de justice à Toulouse, disponible à titre gratuit, sur simple demande écrite à HFA — Service Télématique Journal du Dimanche Concours « SUDOKU » Immeuble Delta — 124, rue Danton — 92538 LEVALLOIS-PERRET CEDEX. BRIDGE Jean-Paul Meyer [email protected] ♠ 543 ♥ 653 ♦ R98 ♣ 5432 N O E S ♠ ARDV10 ♥ AD42 ♦ AD ♣ AR Nous adorons tous relever une main forte. Nous pensons, ainsi, être maître de notre destin. Cela est, en partie, vrai mais ces mains recèlent un piège, il est souvent dif ficile de connaître les maigres ressources du partenaire. Si elles sont inexistantes, plus dure sera la chute ! La main de Sud est monstrueuse et l’ouverture de deux carreaux, forcing de manche, évidente. On pourrait rêver à un partenaire qui répondrait deux sans-atout pour montrer deux rois. Ici, Sud fera un pari osé en demandant six piques. Le contrat est bien médiocre, comment gagner sur entame à carreau ? Les internautes francophones disposent désormais d’un site pour jouer « en ligne », gratuitement 24 heures sur 24, en se connectant sur www.ffbridgenligne.com Solution des jeux page 26 22 26 29 38 34 40 41 44 47 49 55 50 56 60 63 67 BARBE DE PLUSIEURS JOURS BIEN AVANT TERME ESPAGNOL COURANT TOURNE EN COURANT R 68 71 Albert Varennes [email protected] FLOP AU FLIP E A A A A E PEUT FINIR EN MEURTRE POUSSE AU MEURTRE Y Y DU VIEUX AVEC DU NEUF E A SON HOMONYME MORCEAU DE POUR N° CHARBON D’ORDRE E E EST DU GOÛT L’EST MOINS ATTACHÉ À CASE NOTE FILE GALETTES À L’ANCIENNE AE DANS L’ÉDUCATION SENTIMENTALE OU LA VIE CONJUGALE E POUR LE GRAND SOUS LA BOULE ENTRE DEUX R COCHON DOMESTIQUE E S’EXPOSENT AVANT QUE D’ÊTRE PEINTS NE FILERAIENT PAS UN MAUVAIS COCON EXCLUSIVEMENT FÉMININ ICI, MASCULINS LÀ R BAT EN RETRAITE APRÈS LA DÉBÂCLE GROS DES TROUPES SOCIALISTES E ANIMAL DES FUTAIES A THÉORICIEN DE LA RÉVOLUTION EN TÊTE DE LA COMPÉTITION A E A EST INVARIABLE ÉTAT D’UN SUJET A ÉCOLE OU CONTRAT TRAITS DE PLUME E E L’ENNEMI Y EST TAILLÉ EN PIÈCES E POINT SEC ACCORDÉ EN RÉPARATION APPAREIL NÉCESSITANT DU COURANT UNITÉ COMMUN, BELGE, PROPRE, AFRICAIN E EFFAÇAIT L’ARDOISE A A CORNE POUR L’ÉCRITURE EN BÂTON AE A T ENVOYÉ AVEC UNE GROSSE BISE ENTRE 2 A SAUVÉ DES EAUX, SAUF À Y INSÉRER UN Y A A FAISANS ET MALFAISANTS DESSERT E E E UNE FACULTÉ QU’ON LES BELGES E AE GRAND DU SOUDAN GRAND DU CYCLISME POUR SE RASER ET AVOIR MEILLEURE MINE JOLI LOT GUÈRE ENRUBANNÉ À SON AISE COUPURES DU FIGARO A Y E PÉPIN EN BREF DONNANT LIEU POISON INFILTRANT LE CERVEAU E E E A DOTÉ RÉGIME BIEN D’APPÂTS PLUS POUR ANGLAIS PÉCHER QUE CRÉTOIS A E UNE HISTOIRE SANS QUEUE NI TÊTE SUBSISTE DE LA PREMIÈRE IMPRESSION T 64 73 SOUVENT LA ROUTE FONT DU ROUTE VAINQUEUR ENSEMBLE AU 1ER TOUR RETOUR POUR NE PAS PARLER CHIFFON 53 59 66 72 43 52 58 70 36 46 62 69 Les mots croisés de Max Favalelli font l’objet d’un concours permanent entre tous nos lecteurs. Parmi les auteurs de solutions exactes, dix tirés au sort le jeudi recevront un exemplaire du Petit Larousse 2007. Les solutions doivent parvenir par la poste avant jeudi prochain au JDD (mots croisés), 151, rue AnatoleFrance, 92534 LevalloisPerret Cedex. 27 35 51 57 61 12 31 42 45 48 65 30 33 39 11 23 25 32 E 10 16 MOTS FLÉCHÉS T 9 20 28 54 8 19 24 37 7 15 E R E B A I E R O N D E E N E P H A U E E N T B E C U O A T V U S A E T T E B I C E O R S N U C L 6 E N T A I R C I I C H R E O U C T A E I L O L U E N E 5 18 E E E X H I B I T I O N N I S T E 4 14 E HORIZONTALEMENT. – 1. Accorde le couvert, mais pas le gîte. – 10. Certain y va volontiers de sa larme. – 13. Fut neuf, il y a longtemps déjà. – 14. Suffisait à Diogène. – 15. Assombrit quand elle s’incruste. – 17. Essuie bien des revers. – 20. Observées par ceux qui donnent le change. – 21. N’encourage pas à prendre la pilule. – 22. Résultat d’un rejet. – 24. Peut se lire dans les cartes. – 26. Le dix mais pas le trente. – 28. Cherchez-la plutôt du côté des pairs. – 29. Contraint à l’attente. – 31. Fréquent chez Sacha aux dires de certains. – 32. Peut porter des voiles. – 34. Une mesure prise en dépit du bon sens – 36. Pronom. – 37. C’est au moment où il faisait le pont qu’il eut le plus de travail. – 40. Revint de Babylone avec une paire de moustaches. – 42. Spécialité de Lenôtre et de Boissier. – 44. Ce n’est pas sans nostalgie qu’on le ferme. – 45. Et rarement élégante. – 48. Fait référence. – 49. N’est pas irréversible en cas de Pour un enfant d’une extraction hors du commun. – 16. Buveur régulier. – 18. Petit frère. – 19. Connu de tous les amateurs de clichés. – 23. Ne garde pas toutes les recettes pour lui. – 25. Sans le savoir, M. Jourdain n’avait pas à s’en soucier. – 27. Il n’y a pas de quoi en faire un plat. – 30. Peut, à l’occasion, servir de poêle. – 33. Article. – 35. Cadichon. – 38. Pas toujours quotidienne. – 39. Atteinte à coups de canons. – 41. Fleuve. – 43. Il y manque une île pour aller jusqu’à terre. – 46. En les poursuivant, on est littéralement sur les genoux. – 47. On le trouve en maths’spé. – 50. On aurait pu l’ignorer si on avait su. – 53. A eu souvent l’occasion de sortir, cet hiver. – 55. Ne date probabalement pas d’aujourd’hui. – 56. Quelque chose de postérieur. – 58. Sortie. – 59. A tout pour plaire à l’écologiste. – 62. Gardez-la à droite, c’est préférable. – 64. Pour ceux qui n’ont pas pu se libérer. – 66. Facteur de multiplication. – 68. On voudrait s’arrêter quand ils passent. – 71. Préfixe. 3 E E Grille n° 895 (mars 1979) 2 E Le thermomètre grimpe 4 mars 2007 AE A /21 4 mars 2007 SPORT Boxe. Le nouveau pari de Mormeck. Page 27 Violences. Match interrompu à Saint-Etienne, affrontements entre supporters à Sedan Le foot français n’est pas guéri Jean-Baptiste Autissier/Panoramic SAINT-ETIENNE - LYON 1-3 Gomis (80e) pour Saint-Etienne Källström (28e), Tiago (37e), Fred (47e) pour Lyon Saint-Etienne Envoyé spécial Il n’aura donc pas été possible d’empêcher totalement la violence et la stupidité de s’inviter au derby. Une mi-temps durant, le match s’est déroulé sans incident majeur, même si les forces de sécurité avaient dû faire usage de lacrymogènes pour faciliter l’entrée du stade au bus lyonnais. Mis sur orbite par deux erreurs défensives (relances dans l’axe de Janot et Hognon sur Källström, laxisme général exploité par un lob de Tiago), les Lyonnais ont scellé le match sur un coup franc sublime de Fred. A noter que le carton jaune de Malouda lui vaut une suspension pour la réception de Nancy – et l’assure donc de disputer la finale de la Coupe de la Ligue la semaine suivante. « Ce carton, c’était un des objectifs de la soirée », a-t-il reconnu. C’est à 0-3 que les incidents ont débuté, provoquant l’interruption du match. Ils auraient pu avoir des conséquences plus graves dans le public. On jouait la 50e minute. Un fumigène part de la tribune des 1.700 supporters lyonnais, dirigé vers le kop nord de Saint-Etienne. Il provoque un mouvement de foule, contenu par les stadiers, et la réplique par deux fumigènes, avant que les Lyonnais n’en adressent un dernier en retour. Le match est interrompu dans la foulée (52e), la fumée des gaz lacrymogènes utilisés par les forces de l’ordre obligeant les joueurs à sortir du terrain. « J’avais la gorge qui grattait, les yeux qui piquaient. Je ne pouvais pas continuer », témoigne Sébastien Squillaci. La partie reprendra vingt minutes plus tard. Sans atteindre le niveau de violence récemment déploré en Italie et en Espagne (un policier tué autour de Catane-Palerme ; l’entraîneur Juande Ramos blessé lors de Betis-FC Séville), ces incidents ont rappelé que la Ligue 1 n’est à l’abri de rien. Deux heures plus tard, c’est le stade de Sedan qui a été touché (voir par ailleurs). En octobre der nier à Nice, un pompier volontaire de 20 ans avait eu deux doigts de la main arrachés par un pétard lancé des tribunes par un supporter marseillais. Et un supporter avait trouvé la mort à la sortie de PSG-Tel Aviv en novembre. « La violence bête et gratuite s’est à nouveau invitée dans un stade. Si elles ne sont pas circonscrites le plus rapidement possible, toutes ces exactions vont finir par transformer les jeux du stade en jeux du cirque », s’est inquiété le syndicat des joueurs (UNFP), qui demande « aux pousse-au-crime professionnels de se regarder en face » et à la Ligue de « prendre ses responsabilités » pour protéger les joueurs. « Personne ne sait, aujourd’hui, où cette escalade peut mener le foot français. » En attendant, les deux équipes devraient payer le prix de ces incidents, notamment l’ASSE qui a laissé entrer des fumigènes dans le stade. « Ça aurait pu être très, très grave. Je pense que les responsables de l’organisation seront sanctionnés », prédit Jean-Michel Aulas, le président lyonnais. Qui ne doit pas éluder sa part de responsabilité dans l’atmosphère délétère qui règne entre les deux équipes. Pas plus que son homologue stéphanois, Bernard Caïazzo. Ces dernières semaines, les polémiques entre dirigeants avaient contribué à raviver l’animosité entre les deux clubs. « Peut-être faudrait-il un peu d’apaisement dans les déclarations d’avant match de part et d’autre, estime Florent Malouda. Les deux parties sont coupables. Ça envenime les choses en contribuant à rendre l’atmosphère hostile. Nous, on a pu se réfugier au vestiaire. Mais je pense au public, aux gens qui viennent avec leurs enfants. Il y aurait pu y avoir des mouvements de panique. » « Je n’avais jamais connu ça au Brésil. C’est désolant », re g rette Fred. « Sur le terrain, on a essayé de donner l’exemple, note Govou. Mais on ne peut pas contrôler tout le monde : les déclarations des présidents, les articles de presse, les échanges entre supporters… » Les kops stéphanois ont rivalisé d’inventivité dans les bande- Grosses bagarres à Sedan Geoffroy-Guichard, 52e minute : les acteurs du derby quittent le terrain gagné par les gaz lacrymogènes. roles. « L’histoire du foot français ne s’écrit pas en cinq ans », disait l’une. A la mi-temps, le ton a changé : un défilé d’animaux sauvages (girafe, singe, hippopotame, hyène…) géants en cartonpâte aux noms des Lyonnais accompa gnait le messa g e « La chasse est ouverte… Tuez-les ! ». Govou conclut : « Les animaux, j’ai trouvé ça marrant. D’ailleurs, on en a rigolé entre nous. En revanche “Tue z-les !”, c’était de trop. Ce sont des choses comme ça qui font dégénérer un match. » Olivier Joly Nouvelle chronique du hooliganisme, hier, à Sedan. Des incidents entre supporteurs du PSG et d’Utrecht (Pays-Bas) ont eu lieu avant le début du match victorieux des Ardennais (2-0) face aux Parisiens. Des échauffourées ont d’abord éclaté en fin d’après-midi dans la ville, puis dans le stade, vers 19 h 15. Aucun blessé ne serait à déplorer. Les supporteurs d’Utrecht ont pris l’habitude d’assister aux « grandes » rencontres à Sedan depuis l’hommage rendu par le club ardennais à son ancien joueur David Di Tommaso, décédé d’une crise cardiaque en novembre 2005, alors qu’il était sous contrat avec le club batave. Trois-quarts d’heure avant le début de la rencontre, les supporteurs d’Utrecht se sont approchés de la tribune réservée aux 500 visiteurs parisiens et des coups ont été échangés à travers le grillage. Certains supporteurs d’Utrecht étaient armés de bâtons. Les incidents ont duré une vingtaine de Olivier Andrivon/Icon Sport (0-2). Temps doux. 35.201 spectateurs. Arbitre : M. Chapron. Avertissements : Malouda (39e), Cris (59e), Réveillère (63e), Toulalan (81e) à Lyon. minutes, jusqu’à ce que les CRS interviennent, provoquant la fuite des supporteurs d’Utrecht. Le président sedanais, Pascal Urano, est lui-même intervenu dans les tribunes pour tenter de mettre fin à ce triste spectacle. Gérard Houllier. L’entraîneur de l’OL est satisfait de son équipe avant la Ligue des champions « On a retrouvé la sérénité » Il intériorise sa satisfaction, comme à son habitude. Cette belle victoire ne donne pas un large sourire à Gérard Houllier. Juste des mots appuyés, pour saluer la renaissance de son équipe, à trois jours d’un match de Ligue des champions crucial face à l’AS Rome. Celle-ci (sans ses principaux titulaires) a été tenue en échec à Ascoli, bon dernier de la Série A, sur un score (1-1) qui la qualifierait à Gerland. Comment analysez-vous cette victoire ? Je regrette pour les Stéphanois et pour ceux qui avaient affiché l’invitation à la chasse, sinon pire… Ce ne sera pas pour ce coup-ci. Je regrette ces banderoles. Notre victoire ne souffre d’aucune contestation. On a été supérieurs, à la fois dans le jeu et dans le sang-froid, la maîtrise. On a vu une bonne équipe de Lyon, qui a marqué trois beaux buts et qui aurait même pu en marquer un ou deux de plus. Je regrette juste qu’on ait encaissé un but. Une petite inattention à la suite d’un coup franc… Comment avez-vous trouvé la prestation de votre équipe ? On a produit du jeu, du spectacle, ce qui n’était pas évident dans un contexte aussi hostile. On ne s’est pas dégonflé. Paradoxalement, en dépit des quatre cartons, on a répondu dans le sang-froid et la maîtrise. On a été collectif et efficace. On avait trois axes dans ce match. 1 : On devait récupérer une forme de solidité physique. On a eu ce répondant, en particulier dans les duels puisqu’on en a gagné plus qu’eux. 2 : Avoir une solidarité à toute épreuve : quand l’un était en difficulté, les autres ne l’ont pas regardé avec passivité, ils sont venus l’aider. 3. La rigueur et la discipline tactique. On a moins dézoné que d’habitude. On a été plus rigoureux dans notre placement. Ma grosse fierté, c’est d’avoir retrouvé la sérénité et la maturité qui faisaient notre force. Vous avez retrouvé votre équipe, en somme… C’est dans la continuité de notre deuxième mi-temps face à Sochaux. D’un seul coup, on était capable de répéter des vagues d’attaques. On monte en puissance. L’équipe doit avoir une grande confiance en ses moyens. On sait que les Italiens sont très costauds. Mais nous aussi, on est costaud. Avec le recul, peut-on dire que votre baisse de régime en début d’année était programmée ? Ce qui était programmé, c’est qu’on travaille pour la suite de la saison. Je ne paniquais pas. La seule chose, c’est qu’il y a parfois eu de trop mauvais résultats par rapport au jeu qu’on produisait. Pour moi, les critiques étaient dérisoires tant elles étaient excessives. On savait qu’on n’était pas imbattables. Il n’y avait pas de perte d’humilité. Ou peut-être une mitemps à Toulouse… Comment avez-vous vécu l’interruption de ce match ? Ça nous a coupé les jambes. On était à 3-0 et moi-même, je ne savais pas s’il fallait gérer le résultat ou continuer à attaquer. Ça devait être la même interrogation pour les joueurs. Ils n’étaient pas rassurés dans le vestiaire, ils craignaient que ça recommence. Un ou deux avaient mis de l’eau sur leurs yeux et c’était encore pire. Vous avez préparé au mieux votre match retour contre la Roma… Ce sera un autre match. On va s’en occuper à partir de maintenant. On a trois jours pour récupérer. Mais il y a plein de plus aujourd’hui, c’est vrai. On entend parfois dire que ce 0-0 à l’aller est surtout un bon résultat pour les Romains… Je vous dirai ça mardi. On l’entend surtout du côté de Rome, puisqu’ils ont dit qu’ils allaient passer. Mais sachant que la Roma gagne presque tous ses matches à domicile, qu’elle jouait devant 75.000 spectateurs dans une ambiance hostile, c’est en tout cas un meilleur résultat que d’avoir perdu. Saviez-vous que Fred était, tout comme Juninho, un excellent tireur de coup francs ? On le savait, oui. Mais ce n’est pas pareil. Lui, c’est plus en force. S’il y a un coup franc à vingt mètres face à la Roma, en principe il sera plutôt pour Juninho. Mais c’est bien d’avoir deux tireurs comme ça. Interview Olivier Joly Football 22/ 4 mars 2007 Ligue 1/27e journée LILLE - TROYES 4-0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Keita (16e, 34e), Dumont (19e, 46e) J G N P BP BC Diff. 61 45 42 42 40 40 39 38 36 36 35 35 35 34 30 30 29 28 25 23 27 26 27 27 26 27 27 26 27 27 27 27 27 27 27 27 27 27 27 26 19 12 11 12 10 12 11 11 9 9 8 8 9 9 7 7 8 6 5 4 4 9 9 6 10 4 6 5 9 9 11 11 8 7 9 9 5 10 10 11 4 5 7 9 6 11 10 10 9 9 8 8 10 11 11 11 14 11 12 11 50 40 36 30 30 28 42 31 23 25 31 30 25 31 24 27 26 27 35 20 22 29 25 28 28 29 36 27 23 29 32 33 29 28 26 38 39 34 44 32 28 11 11 2 2 -1 6 4 0 -4 -1 -3 -4 3 -2 -11 -13 -7 -9 -12 Dom. Ext. 22/11 22/13 21/9 18/11 13/10 19/11 23/17 19/10 15/12 17/13 19/13 16/12 13/10 17/14 19/13 20/15 14/11 15/19 17/16 13/19 28/11 18/16 15/16 12/17 17/18 9/18 19/19 12/17 8/11 8/16 12/19 14/21 12/19 14/14 5/13 7/23 12/28 12/15 18/28 7/13 Série PGGNG NGGNN NPPPG PGGGN NNPGN PGPGN PNPGP PNPNP NNGPP GNPNN PGPPN PNNNG GPPPN GPNGN GGGGN GPGGP PGPPN NGGPP GPNGG PNPNN Mansour Boutabout prend le meilleur sur Jérôme Rothen et Edouard Cissé. Il donnera un avantage définitif à son équipe en marquant le deuxième but sedanais. Paris en enfer (1-0). Temps frais. 15.851spectateurs. Arbitre : M. Poulat. Avertissements : Abdou (54e), Boutabout (62e) à Sedan ; E. Cissé (47e), Diané (64e) au PSG. Relégable. L’adjectif martèle les tempes des joueurs, du staff et des dirigeants parisiens depuis hier soir et leur triste défaite dans les Ardennes. Dix-huitième au classement, le PSG a glissé vers la fameuse zone rouge, cette grotte nauséabonde dont ils n’avaient plus franchi l’entrée depuis septembre 2004. Déjà battu sur le même score, dimanche dernier, au Parc, face à Saint-Etienne (2-0), le PSG se prépare à une fin de saison suffocante dans un exercice inhabituel pour lui. « Ce soir (hier), la saison aurait pu se terminer, cela nous permet d’espérer » a pu souffler José Pasqualetti, l’entraîneur sedanais, après la rencontre. Le club ardennais, 19e, revient à trois points de son adversaire et se remet à croire au maintien, après cette deuxième victoire consécutive sans prendre de but. Et Paris peut replonger dans une énième « crise », même si, vu la situation et les événements ayant émaillé sa saison, le mot a fini par perdre son sens. Après des débuts encourageants, Le Guen va devoir adapter ses méthodes à cette urgence. Et ses joueurs, retrouver un mental et une hargne absents sur le deuxième but. Après 28e journée Vendredi 9 mars : Bastia-Amiens ; Brest-Grenoble ; Dijon-Montpellier ; Gueugnon-Le Havre ; IstresCréteil ; Libourne/St-SeurinTours ; Metz-Niort ; Strasbourg-AC Ajaccio (20h) ; Caen-Guingamp ( 2 0 h 3 0 , E u r o s p o r t ) . Lundi 12 mars : Reims-Châteauroux (20 h 30, Eurosport). 56 52 51 46 44 41 39 39 38 37 35 34 31 29 28 28 25 25 24 20 Stade Bonal (18h, Canal+ Sport) un ballon perdu par Diané, Maurice-Belay a également pu pénétrer et frapper dans la surface devant quatre Parisiens, puis récupérer un ballon repoussé par Landreau pour servir Boutabout. Les joueurs de Le Guen avaient été surpris dès la 7è minute par une tête décroisée de Pujol, légèrement touchée et déviée sur le poteau par le gardien parisien… qui a vu le ballon lui rebondir sur l’extérieur du genou et rentrer dans sa cage. « Prendre un but d’entrée, ça fait mal, a commenté Rothen après la partie. Je suis vraiment triste. Il faut qu’on mette les couilles sur le terrain. On est en train de jouer avec l’avenir d’un grand club. » Un grand club au bord du gouffre, qui recevra Auxerre dimanche prochain pour un nouveau compte-à-rebours dramatique. Mais l’espoir, aussi, a horreur du vide : maintenant qu’il a si peur, le PSG va peut-être, enfin, trouver toutes les ressources et la fierté nécessaires à sa survie. Sedan : Trévisan -Ducourtioux (cap), Yahia, Sartre, Belhadj -Amalfitano, Ouadah (Abdou 54e), Maurice-Belay (A. Cissé 77e) -Boutabout, Pujol (Jau 69e), Job Paris SG : Landreau -Mendy, Rozehnal, Traoré, Armand -E. Cissé (cap), Rothen Diané, Rodriguez (Kalou 27e) -Frau (Ngog 81e), Luyindula (Pauleta 65e). National/26e journée Ligue 2/27e journée Metz Strasbourg Caen Le Havre Amiens Dijon Bastia Châteauroux Grenoble Reims Gueugnon Ajaccio Libourne/St-Seurin Montpellier Brest Guingamp Niort Istres Créteil Tours SOCHAUX - NANTES Landreau (7e csc), Boutabout (74e) (0-0). Temps doux. 7 863 spectateurs. Arbitre : M. Fautrel. Avertissements : Briand (29e), Faty (58e) à Rennes. Peu de monde en gradins… Le Bourguignon a du flair. Le temps a paru long pour les courageux de l’Abbé Deschamps. Benoît Cheyrou l’Auxerrois a fait la bise à Bruno Cheyrou le Rennais pour le seul fait marquant de ce début de match. Quelques frappes molles font patienter jusqu’à la rentrée de Jelen. Le Polonais, lancé comme un missile par Mignot, résiste aux défenseurs Bretons et trompe Pouplin d’une frappe tendue. « Je pense que, si on n’avait pas pris ce but, on aurait eu une ou deux occasions en fin de match. Malheureusement, ce but a tout gâché », analyse Pierre Dréossi, très ambitieux entraîneur rennais. « Ces trois points sont importants pour la suite du championnat et le maintien », s’est fendu de son côté Jean fernandez, digne héritier au micro de Guy Roux. Avec un peu d’ambition, les deux équipes peuvent encore espérer accrocher un bout d’Europe. Mais il va falloir montrer autre chose que la triste copie rendue hier. Auxerre : Sorin -Sagna, Kaboul, Grichting, Mignot -Pedretti, Thomas, Be. Cheyrou (cap) -Kahlenberg (Jelen 46 e), Niculae (Ba 66e), Akalé (Lejeune 76e). Rennes : Pouplin -Faty, Mensah, Borne, Edman (Esteban 87e) -Br. Cheyrou (cap), Mbia, Sorlin -Danzé (Sow 71e), Thomert (Utaka 62e) -Briand. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Temps doux. 12 461 spectateurs. Arbitre : M. Thual. Avertissement : Ewolo (26e) à Lorient. C’était un match difficile mais ils avaient à cœur de prendre au moins un point. Merlus et Aiglons repartent dos à dos. Les Bretons avaient pourtant enfilé le bleu de chauffe et faisaient cavalier seul mais sans jamais faire mouche. Le verdict tombe comme un couperet: on s’est bien ennuyé hier au Moustoir. Lorient : Riou -Jallet, Marchal (cap), Ciani, Moullec -Namouchi, Ewolo, Abriel, Le Pen (Taïder 62e) -Gignac (Bourhani 70e), Saïfi (Marlet 83e). Nice : Lloris -Fanni, Abardonado (cap), Kanté, Varrault Koné (Vahirua 40e, Scotto 93e), Diakite, Echouafni, Rool, Veigneau (Ederson 63e) -Laslandes. SEDAN - PSG 2-0 Jelen (65e) pour Auxerre PTS NANCY - LE MANS 1-1 LORIENT - NICE 0-0 AUXERRE - RENNES 1-0 Vendredi : AC Ajaccio-Grenoble 3-1 ; Amiens-Istres 2-1 ; Châteauroux-Libourne/St-Seurin 0-1 ; Créteil-Brest 0-2 ; Dijon-Gueugnon 1-0 ; Guingamp-Reims 1-0 ; Montpellier-Metz 1-1 ; Niort-Bastia 0-0 ; Le Havre-Strasbourg 0-1. Demain : Tours-Caen (20 h 30, Eurosport). Temps doux. 13 721 spectateurs. Arbitre: M. Moulin. Avertissement: Mathieu (90 e) à Toulouse. Expulsion: Elmander (85e) à Toulouse. Savigol d’un côté, Elmander de l’autre, sûrement les deux meilleurs buteurs de L1 ces derniers temps. Ca va faire des étincelles, c’est sûr. En fait, on n’a vu que Douchez, le gardien des Pitchouns qui grandit à chaque sortie. Un point, ça va pour VA qui ressort de la zone rouge. Valenciennes: Penneteau -Traoré (Dossévi 81 e), Flachez, Ouaddou, Rippert -Mater, Doumeng (Haddad 73e), Paauwe, Bezzaz -Dufresne (cap), Savidan. Toulouse: Douchez -Ebondo, Arribagé (cap), Congré, Mathieu -Dieuze, Sirieix -Paulo Cesar (Batlles 81e), Emana, Mansaré (Bergougnoux 91e) -Elmander. (1-0). Temps doux. 18 142 spectateurs. Arbitre : M. Duhamel. Avertissements : Hadji (62e), Curbelo (82e) à Nancy ; Cerdan (23e), Romaric (62e), Basa (83e) au Mans. Une entame de feu des Lorrains et une tête plongeante de Macaluso pour récompenser la belle domination. Derrière, la révolte mancelle. Il reste vingt minutes quand Grafite rentre. Il n’en reste plus que dix-huit quand il égalise. Nancy : Grégorini -Chrétien, Macaluso, Diakhaté (cap), Sauget -Nguemo, Gavanon (Bérenguer 89e), Brison (Hadji 46e) Fortuné (Andre Luiz Silva 68e), Curbelo, Dia. Le Mans : Pelé -Calvé, Basa (cap), Cerdan, Camara -Coutadeur (Grafite 71e), Romaric, Bangoura, Sessègnon - Samassa (Douillard 57e), De Melo. MONACO - BORDEAUX 0-0 Temps : doux. 11456 spectateurs. Arbitre : M. Kalt. Avertissement : Henrique (19e) pour Bordeaux. Deux énormes cylindrées de notre si chère L1 se sont neutralisées avec une étonnante maestria. Ramé s’est presque ennuyé. Roma et ses filets ont eux bien tremblé à la demiheure, mais le but de la tête de Chamakh est refusé pour une obstruction. A Jussiê la balle de match (74e) : son plat du pied à dix mètres trouve un panneau de pub. Choisissez bien, choisissez Louis-II où les fans s’offrent un second spectacle consécutif sans but. C’est mérité pour les locaux qui n’ont visé que les crânes du Pimp Piquionne et du King Koller qui se dirigent vers un bon gros ventre mou. Moins pour le char en débardeur de Ricardo plus méritant, offensif, emballant. Les Girondins restent à portée de podium mais reviennent logiquement déçus de la Principauté. « On n’a pas à rougir de ce nul. Il ne faut pas rêver. La saison est difficile depuis le début, et je ne me fais pas de film », a conclu Laurent Banide, l’entraîneur monégasque. Monaco : Roma -Modesto, Bolivar, Givet (cap), Dos Santos Perez, Monsoreau, Leko -Touré (Mériem 74e) -Piquionne, Koller (Plasil 74e). Bordeaux : Ramé (cap) -Jemmali, Henrique, Planus, Wendel (Marange 46e) -Fernando, Mavuba (Obertan 93e) -Alonso, Micoud, Jussiê -Chamakh (Perea 85e). VALENCIENNES - TOULOUSE 0-0 Macaluso (37e) pour Nancy Grafite (73e) pour Le Mans Alain Julien (3-0). Temps froid. 13 000 spectateurs. Arbitre : M. Malige. Avertissements : Barbosa (41e), Danic (54e), Faye (66e) à Troyes. Deux buts et une passe décisive chacun, Kader Keita et Stéphane Dumont se sont bien régalés. On a vu même Claude Puel exulter, lever un poing rageur comme pour exorciser les récents malheurs de ses troupes. Les Dogues avaient vraiment les crocs après trois défaites de rang. La solution ? Planter trois buts le plus rapidement possible et voir venir : Keita s’y colle dans un angle fermé puis sert Dumont pour une belle reprise avant l’ouverture magique de Makoun pour l’Ivoirien : contrôle, reprise sans toucher le sol, et c’est gol. Dumont en ajoute un quatrième après la pause et laisse Troyes bougonner sur sa 16 e place, deux points devant Paris. Maintenant, c’est opération Manchester pour le LOSC. Au moins s’est-il rassuré sur ses capacités offensives. « Mes joueurs ont été récompensés, a estimé Puel. Ils étaient à la recherche d’un match référence depuis le début de l’année. Cela leur fait du bien de vivre une telle soirée. Maintenant, à Manchester, ce sera complètement différent. » Lille : Sylva -Lichtsteiner (Youla 75 e), Franquart, Tavlaridis, Tafforeau (cap) -Keita (Debuchy 66e), Makoun, Dumont, Bastos -Obraniak (Chalmé 66e) -Odemwingie. Troyes : Le Crom -Berkak, Paisley, Faye, Enza Yamissi (Lachuer 46e) -Sanz, Barbosa, Nivet (cap), Matuidi, Bangoura (Danic 46e) -Gigliotti (Jaziri 66e). Lyon Lens Lille Toulouse Sochaux Bordeaux Saint-Etienne Marseille Rennes Nancy Le Mans Auxerre Lorient Monaco Nice Troyes Valenciennes Paris SG Sedan Nantes PTS J G N P BP BC Diff. 26 16 8 2 40 13 27 14 10 3 33 20 26 14 9 3 46 24 27 12 10 5 40 22 27 13 5 9 35 32 27 11 8 8 27 30 27 10 9 8 33 29 27 11 6 10 30 32 27 9 11 7 38 32 27 10 7 10 34 31 27 10 5 12 31 35 27 9 7 11 32 34 26 8 7 11 32 36 27 7 8 12 28 33 27 5 13 9 29 32 27 6 10 11 28 32 27 5 10 12 23 37 27 6 7 14 22 41 27 5 9 13 19 37 26 5 5 16 22 40 27 13 22 18 3 -3 4 -2 6 3 -4 -2 -4 -5 -3 -4 -14 -19 -18 -18 Entente SSG-Romorantin 6-1; Vannes-Yzeure 3-2; Raon-l'EtapeParis FC 1-2; Clermont-Pau 2-1; Cannes-Martigues 0-0; Sète-Laval 1-0; Angers-Nîmes 4-2. Vendredi: Louhans-Cuiseaux-Cherbourg 4-4; Boulogne/MerChâtellerault 1-0; Toulon-Beauvais 1-3. 27e journée Vendredi 9 mars: Yzeure-Cannes; Beauvais-Vannes; Chatellerault-Angers (20h). Samedi 10 mars: Paris FC-LouhansCuiseaux; Martigues-Raon L ' E t a p e ( 17 h ) ; C h e r b o u r g Entente SSG; Romorantin-Clermont Foot; Pau-Boulogne; Laval-Toulon; Nîmes-Sète (20h). PTS 1 Angers 2 Boulogne-mer 3 Clermont 4 Laval 5 Paris FC 6 Nîmes 7 Beauvais 8 Sète 9 Louhans 10 Cannes 11 Pau 12 Romorantin 13 Toulon 14 Entente SSG 15 Vannes 16 Cherbourg 17 Raon-l’Etape 18 Martigues 19 Châtellerault 20Yzeure 51 50 48 48 47 43 40 40 40 35 30 30 29 28 27 25 24 24 23 17 J Diff. 26 26 26 26 26 26 26 26 26 26 26 25 26 26 25 26 26 26 25 25 15 15 16 15 13 7 5 2 -1 -1 -5 -13 0 1 -13 -11 -6 -9 -11 -19 A l’heure du coup d’envoi et de Stade 2, Lorànt Deutsch dévissera quatre boules pour désigner les demi-finales de la Coupe de France. « Si le tirage au sort nous attribue Nantes, ce sera dans tous les cas un rendez-vous difficile » a très sobrement commenté Alain Perrin, qui tentera de garder le secret dans les vestiaires. A peine rassuré par la qualif ’face à Sedan, Nantes, lanterne rouge depuis hier soir, sera privé de Zaïri, Savinaud et Cubilier et, peut-être, de son Captain’Cetto. Un bon vieux 0-0, comme lors des deux derniers déplacements, serait presque inespéré pour des Canaris à deux doigts de tomber du nid. Les Lionceaux, eux, ont de l’appétit. Luis Fernandez parle du « Barça de la L1 », la 607 du Prez’ rutile, l’infirmerie est presque vide. La belle semaine sochalienne (nul homérique à Lyon, victoire en Coupe sur Paris) a confirmé des envies d’Europe de plus en plus légitimes. Meilleurs buteurs 13 buts: Savidan (Valenciennes). 10 buts: Dindane (Lens); Pauleta (Paris SG). 9 buts: Fred+1 (Lyon); Piquionne (Saint-Etienne, 6, puis Monaco, 3); Ilan (Saint-Etienne). 8 buts: Akalé (Auxerre); Bangoura (Le Mans); Keita (Lens); Bodmer (Lille); Juninho (Lyon); Pagis (Marseille); Ziani (Sochaux); Gigliotti (Troyes). 28e journée Samedi 10 mars : Toulouse-Monaco (17 h 10, Canal +); BordeauxSochaux ; Le Mans-Saint-Etienne ; Lorient-Lille ; Nantes-Nancy ; NiceRennes ; Troyes-Valenciennes (20h). Dimanche 11 mars : Paris SGAuxerre ; Lens-Sedan (18h, Canal + Sport) ; Lyon-Marseille (21h, Canal +). TELEX Pauleta raccrochera en 2008 ■ Dans un entretien paru hier dans le quotidien portugais Correio de Manha, Pauleta affirme vouloir arrêter sa carrière au terme de son contrat avec le PSG, en juin 2008. « J’ai un peu peur de voir arriver cette date car je prends toujours autant de plaisir », a déclaré l’attaquant. Il a déjà une idée de reconversion : « Je pourrais continuer à travailler à Paris, en tant qu’ambassadeur du club en Europe par exemple. » 4 mars 2007 Football 24/ 4 mars 2007 OM. « Je veux m’assurer que le football français reste propre », prévient Thiriez Kachkar et Marseille sous pression Stade Vélodrome (21h, Canal+) « Je ne le sens pas bien. Si j’étais Marseillais, je m’inquiéterais… » Voilà le sombre pressentiment d’un dirigeant du football français, devant le long feuilleton de la vente de l’OM. Plus le temps passe, plus les doutes s’accentuent sur la nature et l’étendue des capacités financières de Jack Kachkar, le candidat à la reprise, reparti hier pour les Etats-Unis à bord de son jet privé. Le prochain épisode de cette saga aura lieu mercredi, devant la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG). Le président Pape Diouf, l’actionnaire Robert Louis-Dreyfus et l’homme d’affaire canadien sont convoqués à Paris pour délivrer des garanties sur la pérennité financière du club. Et répondre, aussi, aux ques- tions que tout le monde se pose : d’où vient l’argent dont Kachkar a besoin pour racheter l’OM (115 M€) et a-t-il véritablement les moyens de ses ambitions pour le club, qu’il veut installer en Ligue des champions ? Côté RLD, on estime que la présence du milliardaire devant la DNCG n’a pas lieu d’être, puisqu’il a déjà apporté les garanties financières exigées jusqu’à la fin de saison. D’autre part, il ne s’est pas rendu devant l’instance depuis qu’il a quitté la présidence de l’OM, il y a six ans. Mais son absence serait très mal perçue par la commission. « Tout le monde a intérêt à venir. L’intérêt de LouisDreyfus, c’est qu’il vende le club dans des conditions convenables », appuie un responsable. Alors que la cession aurait dû intervenir lundi dernier, l’entourage de Jack Kachkar répète aujourd’hui que « l’opération sera finalisée dans les prochaines semaines ». Certes, Louis-Dreyfus et le candidat à la reprise ont signé, jeudi, un « accord définitif de vente » mais l’argent de Kachkar se fait toujours attendre. Si de tels reports font partie des « aléas de la vie des affaires », selon la formule consacrée, ils aiguisent aussi les questions sur les moyens dont dispose Kachkar. Pour acheter l’OM, le Canadien contracterait actuellement un prêt sur ses actifs immobiliers américains, une pratique courante aux Etats-Unis. Une hypothèse que son agence de communication ne pouvait commenter hier. « Il y a de la déstabilisation » Face à ces interrogations, la Ligue de football professionnel (LFP) dit avoir pris les devants Jack Kachkar Sipa Press MARSEILLE - LENS dès la mi-janvier. Son président, Frédéric Thiriez, n’a rencontré Kachkar qu’une seule fois mais s’intéresse de très près à son profil et sa crédibilité, sans se laisser éblouir par ses signes extérieurs de richesse. Via le ministère des Sports puis celui des Finances, Thiriez est à l’origine de l’en- Frédéric Kanouté. Meilleur buteur de Liga, l’ancien Lyonnais s’impose avec humilité Allemagne (24e journée) Schalke 04-Hambourg . . . . . . . . . . . . . . . .0-2 Francfort-Hanovre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2-0 Wolfsburg-Mönchengladbach . . . . . . . . .1-0 Berlin-Bayern Munich . . . . . . . . . . . . . . . .2-3 Bielefeld-Nuremberg . . . . . . . . . . . . . . . . .3-2 Werder Brême-Bochum . . . . . . . . . . . . . . .3-0 Bayer Leverkusen-Stuttgart . . . . . . . . . . .3-1 Aujourd’hui: Dortmund-Cottbus; Aix-laChapelle-Mayence. Classement: 1. Schalke 04 49 pts; 2. Werder Brême 46; 3. Stuttgart 45; 4. Bayern Munich 43; 5. Nuremberg 36; 6. Bayer Leverkusen 35; 7. Berlin 34; 8. Hanovre 33; 9. Wolfsburg 28; 10. Dortmund 28; 11. Hambourg 27; 12. Mayence 27; 13. Bielefeld 26; 14. Francfort 26; 15. Cottbus 25; 16. Aix-laChapelle 24; 17. Bochum 24; 18. Mönchengladbach 21. Angleterre (29e journée) sonnelle qu’aux noms ou aux titres. Au cours de ma carrière, je me suis senti progresser, sportivement et humainement. On peut débuter à l’OM et finir à Louhans-Cuiseaux : si on s’épanouit dans sa vie, où est le problème ? » me sens bien, ça se termine en général par un ou deux buts. Je ne joue pas forcément mieux qu’il y a un an, mais j’ai appris à mieux me placer et à finir les actions. Je fais un travail sur moi-même. Je regarde comment je joue : pourquoi j’ai loupé des actions, si je ne gaspille pas mes efforts dans des courses inutiles. » ■ Lyon et l’incompréhension « J’ai démarré à Lyon, à l’époque où le club commençait juste à émerger. L’année après mon départ, ils se sont mis à gagner des titres et ne se sont plus arrêtés. Il fallait que je parte pour qu’ils se lâchent ! Je me souviens que personne, en France, ne croyait vraiment au succès de l’OL. De l’intérieur, on voyait pourtant qu’il y avait un projet solide pour devenir un grand club. Il faut au moins accorder ça à Aulas. Quand je suis parti, beaucoup me prédisaient une carrière médiocre. Mais j’ai toujours cru en moi et ça s’est bien passé en Angleterre, puis en Espagne. Là encore, peu de personnes ont compris ce choix. Même si je partais dans l’inconnu, je sentais le truc. J’accorde plus d’importance à la réussite per- Largo/Paoramic ■ Rendez-vous raté avec les Bleus « Les Bleus, ce n’est pas un regret. J’ai joué en équipe de France Espoirs, mais quand j’ai eu vent du changement de règle (depuis 2004, les joueurs n’ayant connu aucune sélection en A peuvent représenter le pays de leur choix), je n’ai pas hésité. Depuis tout petit, j’avais envie de jouer pour le Mali. Les gens qui, comme moi, ont une double culture me comprennent. J’aurais sans doute eu ma chance en Bleu, mais cela restait incertain, alors qu’avec le Mali, je pouvais construire dans la durée et m’impliquer vraiment. Il y a un potentiel incroyable. Il manquait juste des gens qui s’investissent, qui amènent une meilleure organisation. J’ai aussi créé une association pour bâtir des villages d’enfants (voir www.kanoute.com). On a déjà acheté le terrain, la construction devrait commencer bientôt. Le plus dur commence. La dernière fois, j’ai rencontré Jean Tigana dans l’avion. On y allait pour s’occuper de nos projets respectifs. On a bien discuté. » Déjà 18 buts sous le maillot du FC Séville pour Frédéric Kanouté. ■ Soir de violence à Séville « Mercredi, on a senti que c’était tendu dès le début, on recevait plein d’objets lancés des tribunes. Mais sur le terrain, c’était bon esprit. Sur le moment, je n’ai pas vu que Juande Ramos avait reçu une bouteille pleine sur la tête. Je venais de marquer un but important pour la qualification (le match reprendra à la 57e sur terrain neutre le 20 mars, 1-0 pour le FC Séville). Je me souviendrai de ce but puisqu’il a aussi envoyé mon entraîneur à l’hôpital ! Heureusement, il s’en est sorti. Le lendemain, il a déclaré que les suppor ters n’étaient pas les seuls responsables de ce grave incident. Je suis d’accord avec lui : tout le monde, dirigeants et médias compris, a contribué à mettre de l’huile sur le feu avant le match. Après, il ne faut pas s’étonner des débordements. Le derby sévillan, c’est vraiment le truc le plus chaud que j’ai vécu. » ■ Pichichi devant Ronaldinho « Je m’attendais à quelque chose de bien, mais pas à me retrouver en tête du championnat un week-end sur trois. En début de saison, j’avais juste dit qu’on devait se classer le plus haut possible. Cela a été traduit par : “On veut gagner la Liga.” Je n’ai pas démenti, il faut toujours viser le top. Ce qui est sûr, c’est qu’on n’a rien à envier au Real ou au Barça. On est en course dans toutes les compétitions : Liga, Coupe du Roi et l’UEFA, où on défend notre titre… Il y en a pas mal qui doivent se demander comment j’ai pu marquer autant. L’efficacité, ce n’est pas ma qualité première. Mais dans le foot, il faut savoir s’adapter. Séville avait besoin d’un buteur, j’ai su jouer ce rôle. Je me retrouve pichichi sans y penser, ce n’est pas un objectif qui me motive. Mais quand je grement » dont il ferait l’objet. « Il ne s’est pas caché et il n’a pas été avare d’interviews. Et à présent, il y a de la déstabilisation. Alors à qui profite le crime ? » demande un de ses porte-parole. Pour la Ligue, il s’agit de garantir la probité revendiquée du business de son sport. Publiquement peu prolixe sur le sujet, Thiriez souhaite cependant montrer sa détermination dans cette affaire, qu’il considère comme un exemple, au vu de la popularité, de l’impact médiatique et de la place de l’OM dans le paysage national. « Je n’ai rien contre Rober t Louis-Dreyfus, bien au contraire, ou contre Jack Kachkar, nous explique-t-il. Mais je veux m’assurer que le foot français reste propre et que la pérennité économique de l’OM soit préservée. Et nous utiliserons tous les moyens légaux à notre disposition pour satisfaire ces deux exigences. » Alban Traquet ETRANGER « L’efficacité n’est pas ma qualité première… » La lecture du classement des buteurs de la Liga en interpelle plus d’un en Angleterre. Assez discret au cours de ses six années en Premier League (43 buts en 144 matches avec West Ham puis Tottenham), Frédéric Kanouté n’en finit plus de marquer avec le FC Séville cette saison : 18 buts en 23 rencontres de Liga. A 29 ans, l’attaquant franco-malien prend une nouvelle dimension. Mercredi, dans le derby sévillan en Coupe du Roi, sa réussite a eu des conséquences involontairement dramatiques : c’est son but qui a provoqué la colère lamentable des supporters du Betis, qui s’en sont pris à l’entraîneur du FC Séville, blessé à la tête par une bouteille lancée des tribunes. Hier soir, il disputait le choc au sommet contre le leader, Barcelone. quête menée par Tracfin (traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins). La cellule antiblanchiment de Bercy devra plancher de longues semaines sur un dossier dont les résultats dépendront du bon vouloir de leurs différents homologues. Les autorités russes, par exemple, se montrerontelles coopératives ? Parmi les zones d’ombre qui entourent le personnage et la constitution de sa fortune, son épouse russe, Viktoria, suscite un intérêt certain. C’est elle qui a permis au docteur Kachkar, il y a une douzaine d’années, de « démarrer » dans les affaires, alors que son ex-mari, Alexander Benkovitch, gravitait dans la galaxie du « parrain » Semion Moguilevitch. Un mafieux qualifié, dans les années 1990, de « gangster le plus dangereux de la planète ». Ces suspicions irritent les représentants français de Kachkar, qui pointent la « campagne de déni- ■ Quiproquo autour d’un logo Par rapport à mes convictions (religieuses), je ne voulais pas faire de pub pour le sponsor du FC Séville, un site de paris en ligne. J’étais décidé à cacher le logo toute la saison. C’était symbolique. Mes dirigeants l’ont compris, mais je n’ai pas voulu me marginaliser dans le groupe. Ça s’est donc arrêté là. Contrairement à ce qui a été écrit, on ne me donne pas d’argent en échange. Je n’ai pas non plus demandé à ce que le sponsor verse de l’argent à une œuvre caritative. Au-delà de cette histoire, le fait que je sois musulman ne me porte pas préjudice. Je n’ai jamais eu de remarques désobligeantes. Il y a parfois de l’incompréhension. Mais quand on explique, il n’y a aucun problème. Je n’ai pas honte de ma religion. Je la pratique parfaitement depuis l’âge de 21 ans, même en jouant au foot. Au contraire, ça me donne une force supplémentaire. » Solen Cherrier TELEX Liverpool-Manchester United . . . . . . . . . .0-1 Fulham-Aston Villa . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1-1 Newcastle-Middlesbrough . . . . . . . . . . . .0-0 Manchester City-Wigan . . . . . . . . . . . . . . .0-1 Watford-Charlton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2-2 Arsenal-Reading . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2-1 Sheffield United-Everton . . . . . . . . . . . . . .1-1 Portsmouth-Chelsea . . . . . . . . . . . . . . . . . .0-2 Aujourd’hui: Bolton-Blackburn; West HamTottenham. Classement: 1. Manchester United 72 pts; 2. Chelsea 63; 3. Liverpool 53; 4. Arsenal 52; 5. Bolton 47; 6. Everton 43; 7. Reading 43; 8. Portsmouth 41; 9. Tottenham 39; 10. Newcastle 37; 11. Blackburn 37; 12. Middlesbrough 36; 13. Aston Villa 33; 14. Fulham 33; 15. Wigan 32; 16. Sheffield United 31; 17. Manchester City 30; 18. Charlton 24; 19. Watford 20; 20. West Ham 20. Belgique (24e journée) Roulers-Zulte-Waregem . . . . . . . . . . . . . . .3-1 Beveren-RC Genk . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .0-5 La Gantoise-Lierse . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4-0 CS Bruges-Standard Liège . . . . . . . . . . . .0-2 St-Trond-Mouscron . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1-1 Mons-Lokeren . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1-0 Anderlecht-Charleroi . . . . . . . . . . . . . . . . .3-2 Westerlo-FC Brussels . . . . . . . . . . . . . . . . .1-1 Aujourd’hui: GB Anvers-FC Bruges. Classement: 1. RC Genk 56 pts; 2. Anderlecht 54; 3. Standard Liège 49; 4. La Gantoise 43; 5. FC Bruges 39; 6. Charleroi 39; 7. Westerlo 36; 8. Roulers 34; 9. GB Anvers 31; ... Ecosse (29e journée) Celtic-Dunfermline . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2-1 Falkirk-Aberdeen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1-2 Inverness CT-Dundee Utd . . . . . . . . . . . . .1-0 St Mirren-Kilmarnock . . . . . . . . . . . . . . . . .0-2 Aujourd’hui: Hibernian-Rangers. Demain: Motherwell-Hearts. Classement: 1. Celtic 74 pts; 2. Rangers 52; 3. Aberdeen 48; 4. Hearts 45; 5. Hibernian 40; 6. Kilmarnock 40; ... Espagne (25e journée) Valence-Celta Vigo . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1-0 FC Séville-FC Barcelone . . . . . . . . . . . . . . .n.p Auourd’hui: Espanyol Barcelone-Villarreal; Majorque-Levante; Saragosse-Real Sociedad; La Corogne-Betis Séville; Athletic Bilbao-Tarragone; Racing SantanderOsasuna Pampelune; Real Madrid-Getafe; Recreativo Huelva-Atletico Madrid. Classement: 1. FC Barcelone 49 pts; 2. FC Séville 47; 3. Valence CF 46; 4. Real Madrid 43; 5. Atletico Madrid 40; 6. Real Saragosse 39; 7. Huelva 37; 8. Getafe 36; 9. Espanyol Barcelone 35; 10. Santander 33; 11. Deportivo La Corogne 33; 12. Villarreal 32; 13. Osasuna 30; 14. Betis Séville 27; 15. Levante 27; 16. Celta Vigo 26; 17. Majorque 26; 18. Athletic Bilbao 25; 19. Real Sociedad 14; 20. Tarragone 14. Italie (27e journée) Ascoli-AS Rome . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1-1 Livourne-Inter Milan . . . . . . . . . . . . . . . . . .1-2 AC Milan-Chievo Vérone . . . . . . . . . . . . . .3-1 Aujourd’hui: Udinese-Empoli; Lazio RomeSampdoria Gênes; Catane-Sienne; Fiorentina-Torino; Cagliari-Bergame; MessinePalerme; Parme-Reggina. Classement: 1. Inter Milan 70 pts; 2. AS Rome 54; 3. Palerme 45; 4. Lazio Rome 40; 5. AC Milan 40; 6. Empoli 38; 7. Sampdoria Gênes 33; 8. Fiorentina 32; 9. Udinese 32; 10. Atalanta Bergame 31; 11. Catane 31; 12. Livourne 28; 13. Sienne 26; 14. Torino 25; 15. Chievo Vérone 23; 16. Cagliari 23; 17. Reggina 21; 18. Messine 20; 19. Parme 17; 20. Ascoli 16. Pays Bas (27e journée) Le rouge est mis Cissé avec des mots Très cher Euro Vidéo sur la ligne ■ Ultra-dominé toute la partie et réduit à dix lors des des ultimes minutes, Manchester a frappé un grand coup en battant (1-0) Liverpool à Anfield. Un coup franc de Cristiano Ronaldo repoussé dans les pieds d’O’Shea (91e), a permis aux Red Devils de conserver leur avance de neuf points sur Chelsea, vainqueur à Portsmouth (0-2). ■ « A Auxerre, c’était pire, et on n’en a jamais parlé. Arrêter de me faire chier. » Djibril Cissé a fait savoir sur Canal + qu’il n’y avait pas, d’affaire qui vaille autour de son comportement. Passes ratées, grande nervosité, coups de gueule, Cissé plaide noncoupable : « Pour l’instant, il n’y a pas eu de plainte (de ses coéquipiers). » ■ Le journal suisse Blick dénonce une forte hausse des prix des billets pour l’Euro 2008 (7-29 juin en Suisse et en Autriche) par rapport à la Coupe du monde, environ 25 % de hausse. Position de monopole de l’UEFA, sponsors largement favorisés, une association de consommateurs a envoyé une lettre à l’UEFA, demandant du « fair pay ». ■ L’international board (Ifab) s’est dit hier favorable à des tests permettant de juger si le ballon à franchi la ligne de but, sans fixer d’échéance, aucun système n’étant fiable à 100 %. « Un pas très important pour l’arbitrage de demain vient d’être franchi », a commenté Frédéric thiriez, le président de la LFP, promoteur de l’idée. NEC Nimègue-FC Twente . . . . . . . . . . . . . .0-3 PSV Eindhoven-RKC Waalwijk . . . . . . . . .2-0 Willem II Tilburg-Sparta Rotterdam . . . . .0-0 FC Groningue-NAC Breda . . . . . . . . . . . . .3-1 Vitesse Arnhem-Excelsior Rotterdam . . .2-3 Aujourd’hui: Ajax Amsterdam-SC Heerenveen; Feyenoord Rotterdam-Roda JC ; FC Utrecht-AZ Alkmaar; Heracles Almelo-ADO La Haye. Classement: 1. PSV Eindhoven 66 pts; 2. FC Twente 57; 3. Ajax Amsterdam 56; 4. AZ'67 Alkmaar 55; 5. Feyenoord 46; 6. NAC Breda 41; 7. Roda JC 40; 8. SC Heerenveen 38; 9. FC Groningue 38; ... Sport 4 mars 2007 /25 Rugby. Très convaincant face à l’Irlande et Galles, l’ailier toulousain se rapproche du Mondial Maintenant, c’est Clerc « Il n’est pas loin de devenir le numéro un » Première blessure dans une trajectoire jusqu’alors sans rature. « Il avait surfé sur une vague incroyable pendant dix-huit mois, lui qui était encore un junior anonyme en 2001. Mais il était décon- tracté, persuadé que le rêve allait s’arrêter », se souvient Pinotti. Anxieux malgré tout au moment de changer de vie, quand Toulouse l’a contacté à l’été 2002. « J’ai mis deux mois et quatre rencontres à me décider. J’ai une petite peur des changements, un Quels enseignements Bernard Laporte a-t-il bien pu tirer du très officieux sixième match du Tournoi? Sans surprise, l’Argentine a imposé sa loi (28-14) à une équipe de Barbarians français aux vrais airs de XV de France bis sur le papier. Sur la pelouse d’Aguiléra, ça ne ressemblait en revanche pas à grand-chose. Surtout lors d’une première demiheure où le travail fourni depuis cinq semaines à Marcoussis a pesé très lourd dans des jambes en manque de compétition. « Tu peux faire tout le physique que tu veux, ça ne remplace jamais le match », confirme Elvis Vermeulen, l’homme de la révolte des « Babaas ». Le Clermontois n’était pas le plus exposé des pensionnaires de Marcoussis. Il en a profité pour montrer plus de punch que face au Pays de Galles, marquer un essai (39e) et quasiment valider son billet pour le wagon mondialiste. Il fait partie des satisfac- g rand besoin de réflexion. Je n’avais pas envie de trahir mes formateurs », explique-t-il. Son manager à Toulouse, Guy Novès, y voit une qualité : « Ses attaches, ce sont des valeurs for tes. La preuve d’un individu équilibré. La suite nous a donné raison. Il Les Barbarians trop justes tions du jour avec, à un moindre niveau, les arrières Floch, Traille ou Messina, voire Beauxis en seconde période. Devant, la mêlée a souffert comme jamais. Même à 15 contre 13, le pack n’est jamais parvenu à vraiment déstabiliser son rival argentin. D’autres vont ressassant leurs erreurs personnelles, puisqu’on ne saurait vraiment parler de collectif. Elissalde a été le baromètre malheureux de la catastrophique entame (025, 24e), Dusautoir a enchaîné les fautes de main, Lamboley regrettera sans doute ses mauvais gestes. En fait, les plus en vue n’étaient pas en stage ce dernier mois: Pepito Elhorga ou Thomas Lièvremont ont été les meneurs d’une seconde période plus convain- « On m’a déjà proposé de me doper » Les temps changent, dans les cercles de lancer de poids. Hier encore, posséder un passeport d’Allemagne ou d’Europe de l’est assurait presque à coup sûr une place sous la lumière. Les Français observaient de loin, mienvieux mi-vexés. Ils bossaient dur, mais en pure perte. Au risque, parfois, de se laisser gagner par le dégoût et le découragement. A Birmingham, trois d’entre eux avaient transporté leur boule de plomb dans l’enceinte des championnats d’Europe en salle. Et, miracle, tous en repartiront lestés d’un diplôme de finaliste. Gaëtan Bucki a poussé la porte le premier, vendredi 2 mars. Huitième. Laurence Manfredi et Jessica Cerival s’y glisseront aujourd’hui. Trois sur trois. Du jamais vu. Pour la plus âgée des deux lanceuses, ce tour de force ne cache aucune forme d’exploit. « Le niveau baisse », lâche Laurence Manfredi, sans un sourire, comme on énonce le cours d’une action à la fermeture du marché. « Les Allemandes ne sont pas venues. Les Russes sombrent. A croire que le comité d’accueil préparé par les Anglais (une série de contrôles antidopage dès l’arrivée à l’hôtel, avant même la remise des clefs de chambre) en a effrayé quelques-unes. » Pour gagner sa place en finale, il lui a suffi d’un jet à 17,63 m. Jessica Cerival, elle, n’a fait trembler aucun record, pas même le sien, pour se glisser à la huitième place des qualifs. 16,78 m. Modeste, presque anecdotique. « Quelques années plus tôt, je serais rentrée chez moi tout de suite avec une telle perfor mance, assure Laurence Manfredi. Aujourd’hui, je suis en finale. Aux derniers Jeux, à Athènes, la gagnante a été déclarée positive dès le lendemain. Moi, avec ma quinzième place, je suis restée dans mon coin, à écouter les gens dire que j’étais une nouvelle fois passée à côté. » Au bilan des dix meilleures lanceuses européennes de tous les temps, la dixième a dépassé 21 m. Cet hiver, la meilleure n’a pas atteint 20 m. La fin d’une époque ? La mort des années dopage ? Manfredi en doute. « Je suis ravie de la tournure que prennent les événements, glisse-t-elle d’abord. C’est plus motivant de savoir qu’on ne se bat plus contre des moulins. Mais je ne me fais guère d’illusions. Tant qu’il y aura un marché pour les produits dopants, on trouvera toujours des gens pour faire du trafic. Et ce marché, je peux vous assurer qu’il existe. Les prix ont baissé, Tahri déçu par l’argent ■ Avec sa deuxième place sur le 3000 m steeple (8’02’’85), il a apporté sa première médaille à la France aux championnats d’Europe indoor. Mais Bob Tahri est loin de s’en satisfaire. «Je suis déçu. Mon objectif, c’était d’attaquer à 500m. Ils sont partis à 600. J’étais bien mais je suis pris dans une bousculade à 200 m de l’arrivée», a raconté, amer, le médaillé de bronze à l’Euro de Göteborg. Il n’a rien fait pour accélérer une course lente, remportée par l’outsider italien Cosimo Caliandro en 8’02’’44. faire une cure devient abordable. Je suis sûre que certains athlètes empruntent à la banque pour s’en payer. Aujourd’hui, vendre des produits rapporte autant d’argent que dealer de la drogue, avec nettement moins de risques de finir en prison. Quant aux conséquences physiques, aux dangers pour la santé, ils comptent peu en comparaison des retombées d’une médaille. En 1999, j’ai raté la finale des Mondiaux pour quelques centimètres. Ma vie aurait beaucoup changé si je l’avais atteint. » A 32 ans, Laurence Manfredi parle plus souvent au passé qu’au présent. Et elle n’emploie guère le futur, sinon pour évoquer sa deuxième car rière, dans le bobsleigh, où elle caresse le projet de piloter pour la France aux Jeux de Vancouver, en 2010. Plus jeune de sept ans, Jessica Cerival s’y risque avec moins de retenue. « Pour moi, il n’est pas question de risquer ma santé, lâche-telle. L’athlétisme n’est pas tout dans ma vie. Je veux être attachée de presse. Et avoir des enfants. Mais, jusque-là, personne ne m’a proposé de me doper. » Laurence Manfredi ne peut en dire autant. « Moi si, j’ai déjà eu des propositions, avoue-t-elle. Plusieurs fois, notamment de la part d’athlètes français ». Elle jure avoir toujours refusé. Par principe. En s’accrochant à l’espoir, longtemps très mince, qu’il lui serait un jour possible de s’inviter dans une finale européenne sans peser le quintal, ni vider l’armoire à pharmacie. Alain Mercier Abaca Correspondance avait défié Jonah Lomu en un contre un, sur son premier ballon. » Aux reproches sur son manque de collectif et de jeu au pied, celui qui est naturellement un excellent finisseur a répondu par le travail. Ses progrès sautent aux yeux. Efficace en sélection (10 es- Jean-Baptiste Elissalde cède sous les assauts des Pumas. Athlétisme. Finaliste du poids à l’Euro, Laurence Manfredi est sans illusions Birmingham s’asseyait à côté des internationaux avec les yeux écarquillés. C’est un garçon très solide qu’il a fallu apprivoiser. » Entraîneur des lignes arrière du XV de France, Bernard Viviès l’a toujours connu téméraire : « Pour sa deuxième sélection, il Reuter A son poignet droit, un bracelet gris fuchsia aux allures de menottes, offert par sa belle. « Oui, je me suis fait cadenasser on dirait… » rigole-t-il. A 25 ans, Vincent Clerc n’a plus ce souci sur le terrain. Sa vie a basculé depuis sa saillie solitaire à Dublin : un essai de dernière minute, tout en vista et en vélocité, qui envoyait l’Irlande au sol sur une série de crochets (20-17). Avec ses yeux pastel, du muscle aux épaules et la voix douce, il tient le cocktail de la nouvelle star… sans en prendre l’attitude. « On est dans notre bulle à Marcoussis, alors pas d’emballement. Je suis vite passé à autre chose. L’objectif reste la Coupe du monde! » jure-t-il. Il a manqué la der nière, en 2003. Victime de la préférence accordée à Rougerie et Dominici, de la polyvalence de Garbajosa et d’Elhorga. Il n’a pas apprécié, lui qui avait disputé sept matches dans l’année avant le départ pour l’Australie. Même s’il prétend le contraire : « La Coupe du monde était arrivée à deux mille à l’heure après une saison folle, ma première au plus haut niveau. Ce n’était pas un objectif. » Yves Pinotti, son formateur à Grenoble, assure du contraire : « Ce fut un vrai coup d’arrêt. Il était au fond du gouffre : l’impression d’avoir été trahi avec des arguments qui ne tenaient pas la route. Il a eu du mal à rebondir. La saison suivante, il était redevenu un bon petit ailier de première division. » cante. « Cela va nous permettre de prendre les bonnes décisions pour les deux derniers matches du Tournoi », a jugé Bernard Laporte. Jo maso renchérit : « Personne n’a perdu de point sur ce match L’équipe de France n’est pas figée pour la Coupe du monde et les quarante joueurs de Marcoussis ne sont pas sûrs d’être dans la sélection. » R.M. sais en 18 matches), il peut désormais rêver de s’installer après avoir déjà scoré deux fois lors de la victoire (36-26) en Afrique du Sud, en juin 2006… et avoir disparu de la sélection pour les tests de l’automne suivant. « Au Cap, il s’était mis au diapason de l’équipe. A Dublin, il nous a tirés vers le haut, c’est différent », estime Viviès. « On médiatise un exploit de Dominici en oubliant de regarder son éventuel déchet. Vincent rend toujours une copie très propre, avec peu d’exploits et peu de déchets. Contre l’Irlande, je veux aussi retenir sa touche rapide et sa passe pour Ibanez, qui amènent le premier essai », rappelle Novès, qui garde son ailier sous contrat pour encore trois saisons. En attendant de connaître son sort à Twickenham dimanche prochain, Vincent se balade avec son iPod et un bouquin, « pour éviter de [m]’abrutir devant la télé ». Il garde en tête que, des quatre ailiers du Tour noi (Rougerie, Dominici, Heymans et lui), trois seulement pourraient partir à la conquête du trophée William Webb Ellis. Les choses vont si vite… Christophe Dominici l’avait adoubé après l’Irlande – « On disait que Vincent était quatrième dans la hiérarchie. Il est peut-être numéro un maintenant » –, avant de devenir luimême le héros face au pays de Galles. Ber nard Viviès, qui a l’oreille de Ber nard Lapor te, confirme à sa façon : « Vincent n’est pas loin de devenir rapidement numéro un. Il a encore été très bon contre Galles, à la fois sécurisant et tranchant quand il avait le ballon. Ce tournoi l’a fait changer de statut. Il a fait un grand pas vers le mondial. » Philippe Chassepot Courses 26/ Hier à Vincennes 1. Prix d'Alençon 1. (8) Onyx Du Relais 8 (Bezier M.) G. 8.10, P. 2.60 2. (7) Osiris De L'iton 7 (Abrivard M.)P. 2.00 - 3. (9) Otto Delta 9 (Prat G.)P. 1.50 - 4. (6) Ocean Indien 6 (Raffin E.) - 5. (5) Oro Barneuve 5 (Verva P. Y.) Tous Couru Temps : 3'24"01 - 3'24"05 - 3'24"75 Couple (8 - 7) G. 30.70 Pl. 8.60 (8 - 9) Pl. 5.80 (7 - 9) Pl. 4.10 2. Prix de Lorient 1. (8) Ocaprio 8 (Levesque P.) G. 1.70, P. 1.20 - 2. (16) Ouragan D'anjou 16 (Bezier M.)P. 5.80 - 3. (4) Only Boys 4 (Houel G.)P. 1.90 - 4. (17) Origan Du Bois 17 (David L. M.) - 5. (12) Othello De La Noe 12 (Vercruysse P.) Tous Couru Temps : 3'19"31 - 3'19"90 - 3'19"91 Couple (8 - 16) G. 47.60 Pl. 16.40 (8 - 4) Pl. 3.70 (16 - 4) Pl. 42.00 3. Prix de Montsoreau 1. (15) Medicis 15 (Levesque P.) G. 3.70, P. 1.80 - 2. (11) Regent Royal 11 (Bazire J. M.)P. 1.40 - 3. (7) Modjo Barbes 7 (Bigeon Ch.)P. 2.60 - 4. (8) My Winner 8 (Abrivard L. Cl.) - 5. (16) My Love Jet 16 (Vercruysse P.) Tous Couru Temps : 3'20"43 - 3'20"49 - 3'20"73 TIERCE : 15 - 11 - 7 (pour 1 ¤) Ordre : 57.00 ¤ Désordre : 11.40 ¤ QUARTE+ : 15 - 11 - 7 - 8 (pour 1,30 ¤) Ordre : 95,94 ¤ Désordre : 10,40 ¤ Bonus : 2,60 ¤ QUINTE+ : 15 - 11 - 7 - 8 - 16 (pour 2 ¤) Ordre : 570,00 ¤ Désordre : 11,40 ¤ Bonus 4/5 : 3,00 ¤ Bonus 4 : 3,00 ¤ Bonus 3 : 3,00 ¤ Numéro + : 0115 ¤ 2 sur 4 (pour 3 ¤) : 4,80 ¤ Multi : 15 - 11 - 7 - 8 (pour 3 ¤) en 4 : 63,00 ¤ en 5 : 12,60 ¤ en 6 : 4,20 ¤ en 7 : 3,15 ¤ 4. Prix Henri Desmontils 1. (3) Lynx De Bellouet 3 (Mollard L.) G. 8.30, P. 3.10 2. (1) Klassique D'oudon 1 (Raffin E.)P. 6.80 - 3. (6) King Prestige 6 (Abrivard L. Cl.)P. 4.00 - 4. (4) Litya De Bosens 4 (Abrivard M.) - 5. (9) Ludo De Castelle 9 (Gillot G.) Tous Couru Temps : 3'30"57 - 3'31"02 - 3'31"08 Couple (3 - 1) G. 86.40 Pl. 16.30 (3 - 6) Pl. 6.50 (1 - 6) Pl. 22.70 5. Prix de Sélection 1. (8) Pearl Queen 8 (Duvaldestin Th.) G. 1.60, P. 1.10 - 2. (4) Pirogue Jenilou 4 (Piton B.)P. 1.60 - 3. (6) Popinee De Timbia 6 (Delacour G.)P. 1.30 - 4. (7) Prince D'espace 7 (Bazire J. M.) - 5. (3) Phlegyas 3 (Baudron L.) Tous Couru Temps : 2'35"83 - 2'35"92 - 2'36"61 Couple (8 - 4) G. 13.20 Pl. 4.30 (8 - 6) Pl. 2.00 (4 - 6) Pl. 5.20 6. Prix du Bois de Vincennes 1. (11) Meaulnes Du Corta 11 (Vercruysse P.) G. 2.20, P. 1.50 - 2. (6) Lhassa 6 (Levesque P.)P. 1.70 - 3. (7) Nijinski Blue 7 (Dreux Y.)P. 3.00 - 4. (5) My Love Lady 5 (Nivard F.) - 5. (3) L'etoile Dry 3 (Bazire J. M.) Tous Couru Temps : 3'22"38 - 3'22"58 - 3'22"63 Couple (11 - 6) G. 5.90 Pl. 3.20 (11 - 7) Pl. 8.00 (6 - 7) Pl. 11.40 4 mars 2007 Reprenez Tiger Blitz! 8. Prix de Bourges 1. (6) Negre Du Digeon 6 (Abrivard M.) G. 5.10, P. 2.40 - 2. (14) Oregon Fromentro 14 (Gillot G.)P. 2.00 - 3. (11) Norma De La Frette 11 (Nivard F.)P. 2.60 - 4. (12) Noble De France 12 (Abrivard L. Cl.) - 5. (7) Origan De Godrel 7 (Gougeon R.) Tous Couru Temps : 3'20"70 3'21"49 - 3'21"71 Couple (6 - 14) G. 31.10 Pl. 13.20 (6 - 11) Pl. 8.20 (14 11) Pl. 8.80 9. Prix de Carhaix 1. (2) Quea Josselyn 2 (Vercruysse P.) G. 3.80, P. 1.60 - 2. (10) Queensbury 10 (Denechere R. W.)P. 1.60 - 3. (6) Quijong Jet 6 (Dubois J. Et.)P. 1.70 - 4. (11) Quita De La Cote 11 (Thevenet X.) - 5. (5) Quarina 5 (Piton B.) Tous Couru Temps : 2'43"07 - 2'43"27 - 2'43"32 Couple (2 - 10) G. 4.90 Pl. 3.00 (2 - 6) Pl. 3.80 (10 - 6) Pl 4.10 Hier à Marseille Vivaux 1. Prix d'Ouverture 1. (1) Rislew 1 (Blondel F.) G. 3.70, P. 1.90 - 2. (3) Howard Le Canard 3 (Benoist G.)P. 1.60 - 3. (5) Solo Tango 5 (Lemius G.) - 4. (2) Highest Ridge 2 (Foresi F.) - 5. (4) Good Luck Baby 4 (Richardot S.) Tous Couru Distance : CTE TETE - 1 L Couple (1 - 3) G. 10.30 2. Prix des Narcisses 1. (5) Mia Bionda 5 (Millet G.) G. 4.50, P. 1.80 - 2. (8) L'artaisienne 8 (Richardot S.)P. 5.00 - 3. (3) Tsitsio 3 (Blondel F.)P. 2.00 - 4. (1) Sagadou 1 (Benhamou M.) 5. (7) Rose Lou 7 (Caldero J.) Tous Couru Distance : 4 L - 1 L 1/2 Couple (5 - 8) G. 75.50 Pl. 19.80 (5 - 3) Pl. 4.90 (8 - 3) Pl. 15.40 3. Prix Lucien et Marcel Crémieux 1. (9) Belle Et Polie 9 (Blondel F.) G. 9.80, P. 2.80 - 2. (1) Auricamp 1 (Champier G.)P. 1.90 - 3. (4) Prospect Story 4 (Benoist G.)P. 2.80 - 4. (2) I Don't Care 2 (Pardon F.) - 5. (8) Rose De Tahiti 8 (Lefebvre F.) Non partant : 5 Distance : 1/2 L - 1/2 L Couple (9 - 1) G. 23.70 Pl. 8.00 (9 - 4) Pl. 11.50 (1 - 4) Pl. 6.20 4. Prix des Jonquilles 1. (1) Greenvador 1 (Lefebvre F.) G. 3.00, P. 1.50 - 2. (6) Prinsycios 6 (Mr Fonzo J.)P. 1.60 - 3. (3) Oncle Ka 3 (Ruis S.)P. 2.30 - 4. (2) Gaelic Tree 2 (Richardot S.) - 5. (4) Bois Maury 4 (Millet G.) Tous Couru Distance : ENCOLURE - 1/2 L Couple (1 - 6) G. 6.50 Pl. 3.20 (1 - 3) Pl. 6.70 (6 - 3) Pl. 8.50 5. Prix de l'Etoile Polaire 1. (3) Le Boss 3 (Benoist G.) G. 5.00, P. 2.50 - 2. (6) Sarito 6 (Millet G.)P. 3.80 - 3. (1) Saline D'orezza 1 (Tavignot G.)P. 5.80 - 4. (8) King Lionel 8 (Foresi F.) - 5. (10) High Zap 10 (Pardon F.) Tous Couru Distance : 1 L - 3/4 L Couple (3 - 6) G. 37.80 Pl. 11.60 (3 - 1) Pl. 16.60 (6 - 1) Pl. 27.10 6. Prix Manfred 1. (1) King's Mat 1 (Fradet R.) G. 4.90, P. 2.00 - 2. (8) Bullish 8 (Richardot S.)P. 4.20 - 3. (6) Grika 6 (Marion P.)P. 3.10 - 4. (10) Pussigny 10 (Lefebvre F.) - 5. (2) As My Guest 2 (Foresi F.) Tous Couru Distance : 1 L 1/2 - TETE Couple (1 - 8) G. 33.60 Pl. 12.00 (1 - 6) Pl. 9.80 (8 - 6) Pl. 18.50 7. Prix de Saint-Symphorien 1. (3) Russian Gold 3 (Blondel F.) G. 3.20, P. 1.60 - 2. (2) Mister Roque 2 (Pardon F.)P. 3.30 - 3. (5) Lunar Again 5 (Lemius G.)P. 3.80 - 4. (1) Lino Mio 1 (Benoist G.) - 5. (8) Oh Oui 8 (Richardot S.) Tous Couru Distance : 1 L - 1/2 L Couple (3 - 2) G. 24.90 Pl. 9.60 (3 - 5) Pl. 8.30 (2 - 5) Pl. 22.30 Bridge ♠ 543 ♥ 653 ♦ R98 ♣ 5432 AUTEUIL - 2e course - Prix du Cheval de l'Année - Courses et Elevage (Prix Beugnot) (Listed - Handicap divisé - Première épreuve - 5 ans et plus - Réf. : +1 ; +3 - 100.000 ¤ - 3.600 m) N° TIERCÉ SEXE AGE CHEVAUX 1 BERINGNEYEV (IRE) JOCKEYS H10 B. Chameraud POIDS GAINS 72 224.130 ¤ PROPRIÉTAIRES Jp. Raymond ENTRAINEURS J. Bertran De Balanda PERFORMANCES (06) To 5o 9o 7o 7p 2o 1o NOS ÉTOILES ★★ 2 KORRIGAN DE HOERDT H9 C. Santerne 71 100.985 ¤ P. Briard P. Briard (06) 0o 1o 5o 3o 7o 0o 2o 3 FOU DU ROY H10 C. Provot 70 143.335 ¤ Marc. Boudot Marc. Boudot 5o (06) 3o 1o 3o 1o 1o 2o ★★ 4 GOUIDAL BIHAN H7 Jl. Beaunez 69 125.710 ¤ F. Pereira P. Rago 6p (06) 1o 5o 7o 3o 0o 5p ★★ 5 MENEUR H5 C. Pieux 66 90.800 ¤ M. Denisot J. Bertran De Balanda (06) 2o 3o 1o 5o 2o 0o 5o ★ 6 MONTECATINI (AC) H7 J. Ricou 66 15.960 ¤ E. Soderberg B. Secly (06) 7o 4o 3o 8o 1o 2o 0o ★ 7 MAYEV H7 B. Delo 66 106.485 ¤ P. Cathelin C. Cardenne 2o 2o (06) Ao To 0o Ao 9o ★ 8 DOM FONTENAIL H8 Pa. Carberry 66 223.450 ¤ Ag. Kavanagh Fm. Cottin 5o 3o (06) 9o (05) Ao 3o Ao ★★★ Mwj. Smurfit F. Doumen (06) Ao 4o 2o 2p 3o 3o 3o ★★★ P. Lorain B. Barbier (06) 0o 2o 1o 7o 0o (05) 4o ★★★ 9 ONNIX (SF) H5 A. Duchene 65 40.662 ¤ 10 TIGER BLITZ H7 C. Gombeau 65 105.275 ¤ 11 ESPRIT D'ORTHE H8 M. Benhennou 63 65.975 ¤ Jm. Mortier Ml. Mortier 7o 6o (06) 1o 8o 3o 3o 3o 12 HOUSE MUSIC H8 J. Guiheneuf 63 11.850 ¤ W. Trichter Rob. Collet 4o 4o (06) 2o 0p (05) 0p 6p 13 BLUE SAX H7 R. Delozier 62.5 51.420 ¤ F. Mingat P. Boisgontier 2o 3o (06) 6o 0o To 3o 7o 14 LOLA DES ONGRAIS F8 D. Berra 62.5 17.785 ¤ P. Chemin P. Chemin (06) 5o 3o To 0o (05) 4o 5o 15 GOLD CAMILLO H6 S. Massinot 62.5 26.070 ¤ M. Bryant I. Pacault 6o (05) 1o (04) 8o 4o 0o 0o Le Prono JDD 10 9 8 3 4 1 5 7 TIGER BLITZ ONNIX DOM FONTENAIL FOU DU ROY GOUIDAL BIHAN BERINGNEYEV MENEUR MAYEV Probant deuxième d’un Quinté début décembre, malgré un lourd fardeau, Tiger Blitz mérite un très large crédit. Certes, ce hongre âgé de 7 ans a ensuite enregistré un faux pas mais c’était sur l’hippodrome de Cagnes-sur-Mer où il n’a pas le même rendement. Nettement plus à son affaire à Auteuil, il faudra compter avec lui pour la plus haute marche du podium. Notez qu’il est toujours à la recherche d’un premier succès dans les événements, où il compte cinq accessits. L’opposition directe est formée par Onnix, un sujet ménagé par son entraîneur. Celui-ci a d’ailleurs échoué de peu pour les lauriers dans un Quinté durant l’automne. Il a déçu ensuite mais cette tentative ne reflète pas sa valeur. Dom Fontenail n’a plus à faire ses preuves dans les gros handicaps. Absent des pistes durant un an, il a rapidement retrouvé le bon tempo et a conclu cinquième de la Grande Course de Haies de Pau. Il dispose d’une belle carte à jouer, d’autant que cette distance lui convient à merveille. En effet, il a été vu à l’arrivée de ses six dernières tentatives sur le parcours. Fou du Roy est un « dur à cuire ». Toujours redoutable lors de ses déplacements sur la butte Mortemart, il faudra compter avec lui. Gouidal Bihan a conclu l’année 2006 par un plaisant succès sur les gros obstacles. Egalement à son affaire sur les haies, il mérite crédit. En outre, une piste alourdie ne peut que l’avantager. Beringneyev court toujours bien à cette époque de l’année. Porter 72 kg n’est jamais une si- L’info turf A égalité 204 – Gouidal Bihan ■ Ce rejeton de Goldneyev a fait ses preuves à ce niveau. Il a notamment remporté un Quinté à pareille époque l’an dernier et a prouvé depuis qu’il demeurait compétitif malgré la pénalité pondérale infligée par le handicapeur. Très affûté pour cette rentrée, selon les dires de son entourage, mieux vaut ne pas le sous-estimer, d’autant que le terrain lourd va jouer en sa faveur. nécure, mais une place demeure dans ses cordes. M e n e u r reste sur une kyrielle de bonnes performances. Seul bémol, il va effectuer sa rentrée et peut manquer d’une course. Comme il aime le f aire, Mayev va probablement prendre la tête et tenter d’user ses adversaires au train. Il peut aller loin. Stéphane Lévêque 7. Prix de Monpazier 1. (9) Palanquin Du Vey 9 (Baudron L.) G. 8.10, P. 2.60 - 2. (1) Power Jiel 1 (Levesque P.)P. 2.80 - 3. (12) Palinois 12 (Nivard F.)P. 3.00 - 4. (3) Produit Fier 3 (Fribault M.) - 5. (6) Pralin Asa 6 (Bazire J. M.) Tous Couru Temps : 3'24"97 - 3'25"13 - 3'25"69 Couple (9 - 1) G. 23.10 Pl. 11.00 (9 - 12) Pl. 10.70 (1 - 12) Pl. 21.50 SOLUTIONS DES JEUX Les autres courses à Auteuil à Agen 1. Prix Rohan 1. Prix France Bleu Perigord 5 Princesse D'Anjou, 10 Malikhan, 3 Cybergenic. (Haies - 58.000 ¤ - 3.600 m) Notre choix : 6 Vert Helice, 9 Petit Tracy, 2 Saint Medard, 7 Belcantista, 5 Ouest. 5. Prix Robert de Clermont-Tonnerre 2. Prix du Cheval de l'Année Courses et Elevage (prix Beugnot) (Haies - 100.000 ¤ - 3.600 m) Voir le tableau du Quinté (Steeple-Chase - 150.000 ¤ - 4.300 m) Notre choix : 5 Or Noir De Somoza, 6 Moka De L'isle, 13 Sleeping Jack, 8 Kario De Sormain, 7 Doumaja. 6. Prix du Pont D'Iéna 3. Prix Oiseleur (Steeple-Chase - 21.000 ¤ - 3.500 m) Notre choix : 3 Pavillon Bleu, 2 Calistas, 5 Phantomas Turgot, 7 Pep's. 4. Prix Juigne (Haies - 130.000 ¤ - 3.600 m) Notre choix : 1 Zaiyad, 2 Le Plessis, (Steeple-Chase - 21.000 ¤ - 3.700 m) Notre choix : 7 Frere Lumiere, 4 Miss Steel, 1 Kadissou, 3 Jau Lee, 9 Sun Tour. 7. Prix Bougie (Haies - 40.000 ¤ - 3.600 m) Notre choix : 7 Boy, 4 Dolpo, 2 Free Montfort, 16 Astrakan, 1 Real Music. (Attelé - 22.000 ¤ - 2.050 m) Notre choix : 6 Question Grave, 7 Querido Peneme, 2 Quetzal De Narmont, 8 Quater Marjea, 5 Quick Decision. 2. Prix du Sifel (Attelé - 22.000 ¤ - 2.650 m) Notre choix : 14 Prince Charmant, 4 Previsto, 6 Pilar, 8 Poker De Banville, 12 Pauliano Bello. 3. Prix du conseil régional d'Aquitaine (Attelé - 19.000 ¤ - 2.650 m) Notre choix : 12 N'est Ce Pas, 3 Nigouden, 8 Nougat De Bussy, 13 Niack Du Ravary, 4 Nuit De Plainville. 4. Prix communauté d'agglomération d'Agen 08 92 02 03 24 L’audiotel hippique du JDD Retrouvez, tous les jours de la semaine, sur notre service Audiotel (0,34 €/min), les pronostics détaillés et expliqués du Quinté + ; les informations de dernière minute de nos journalistes en direct des champs de course ; les cotes, les résultats et les rapports de toutes les courses PMU, en temps réel. L’audiotel du Journal du Dimanche est une mine de renseignements pour gagner aux courses ! (Monté - 18.000 ¤ - 2.650 m) Notre choix : 7 Mathias Du Ravary, 6 Mon Favori, 4 Mourot, 13 Nurmi De Mael, 8 Loup De La Brume. 5. Prix d'hiver (Attelé - 21.000 ¤ - 2.575 m) Notre choix : 5 Negresco Turgot, 2 Major De Berniere, 8 Jostovisso, 14 Kifill De Moitot, 4 Lister Kin. 6. Grand Prix Midi-Pyrénées Aquitaine (Attelé - 38.000 ¤ - 2.650 m) Notre choix : 10 Leo Josselyn, 4 Atoll Plage, 11 Kaprice D'Ecajeul, 1 Orage Du Noyer, 6 L'epi D'Or. 7. Prix conseil général De Lot-etGaronne (Attelé - 22.000 ¤ - 2.650 m) Notre choix : 6 Original Charm, 15 Oubara, 13 Original, 8 Ouragan Du Boscail, 5 Osaka Du Bocage. 8. Prix du Restaurant de l'Hippodrome (Attelé - 6.000 ¤ - 2.650 m) Notre choix : 13 Morpion De Garonne, 16 Kefenia De Morvil, 14 Kola Tonic, 12 Krac De Perran, 6 Moteur Nay. ★ A Hong Kong, tout récemment, un jockey de galop vient d’écoper de trente mois de prison pour avoir donné des informations sur ses chevaux, moyennant finances. Vedette des pelotons britanniques et suspecté d’avoir eu les mêmes agissements, Kieren Fallon s’est vu interdire d’exercer son métier en Grande Bretagne. Au Japon, où quelques-uns des meilleurs « pilotes » français s’expatrient durant chaque hiver, à la condition qu’ils aient obtenu une « wild card », les jockeys sont carrément mis en quarantaine, l’avant-veille des courses, et privés de tout contact avec qui que ce soit. En Angleterre, les sites internet de paris en ligne sont surveillés et leurs flux financiers analysés avec minutie. Dans de nombreux pays au monde, les jockeys ou drivers empruntent d’ailleurs, les jours de courses, des circuits très balisés. Là encore, l’objectif est d’éviter d’éventuelles dérives, corruption ou tuyautages en tout genre, afin de mettre tous les turfistes sur un même pied d’égalité. En effet, avec l’apparition de sites d’échanges de paris, on peut tout autant miser sur les gagnants que sur les perdants, et ce, à presque tout moment de la course. Dès lors, c’est la porte ouverte à tous les dérives et délits d’initiés possibles. Il est en effet plus facile de perdre une course que de la gagner. En France, nous n’en sommes pas encore là, les sites de paris sur les courses de chevaux, ou d’échanges, étant interdits jusqu’à nouvel ordre, à l’exception des paris proposés par le PMU. Les dirigeants de l’institution n’hésitent pas, d’ailleurs, à utiliser cet argument dans leur croisade pour le maintien du monopole, avec aussi la lutte contre le blanchiment et surtout le financement original d’une filière cheval, générant plus de 50.000 emplois directs. En attendant, les turfistes français, sur la réserve en ce début d’année (le PMU affiche une baisse de 1,3 % de son chiffre d’affaires sur les deux premiers mois), sont conviés, aujourd’hui, à la réouverture dominicale d’un Auteuil en chantier. Une réunion du « tonnerre » leur est proposée. François Hallopé ♠ 62 ♥ V9 ♦ V1075 ♣ V9876 N O E S ♠ ARDV10 ♥ AD42 ♦ AD ♣ AR ♠ 987 ♥ R1087 ♦ 6432 ♣ D10 Certes, l’ouverture forcing de manche telle que nous la pratiquons en France a des avantages. Ainsi, connaît-on le nombre d’as détenus dans la ligne très rapidement. Ici, le renseignement est sans valeur pour Sud, mais par ce choix d’ouverture, il peut enchérir lentement, assuré que son partenaire ne rompra pas le dialogue intempestivement. D’autre part, si le partenaire possède deux rois – pas nécessaire de détenir huit points d’honneur – il répondra deux sans-atout et Sud comptera 13 levées. Dans le cas présent, la réponse est négative deux cœurs puis sur deux piques, Nord opte pour deux sansatout avant de déclarer quatre piques sur trois cœurs. Sud insiste à 4 sans-atout, apprend que Nord possède un roi et espère qu’il s’agit du roi de cœur. Contre six piques, Ouest entame carreau et Sud prend la précaution de réaliser la levée de l’as. Il joue un tour d’atout et un petit cœur de la main. L’adversaire rejoue carreau pour la dame prise du roi. Au mort, le déclarant tente l’indispensable impasse au roi de cœur, elle réussit mais il y a encore un cœur perdant si la couleur n’est pas partagée 3-3. Sud joue un deuxième tour d’atout avant d’encaisser l’as de cœur. Si les deux camps avaient fourni : c’était gagné. Si l’as de cœur était coupé : c’était perdu. Sur notre diagramme, Ouest ne four nit pas mais n’a plus d’atout il suffit donc de couper au mort le cœur perdant. La ligne de jeu du déclarant porte le nom de manœuvre du docteur Guillemard. Perte du Nord ! Nous avions perdu le sens de l’orientation la semaine dernière et omis de préciser que Sud ne prenait que le troisième tour de pique. Avec nos plus plates excuses. [email protected] Sudoku Mots fléchés C A B S T E A N T I O I N N I A S M E N A P O L E O N T U P A P E M I S E A T O N N I I L L O N L E E N T V A N D E G A M O M E T I E N C U N A B R T I R O X R I S C E S I S A E L E S G L I P L O N G E A N G O N C S N O E E R B A I T G E R E E L E E L T E P C H R A A N I T E T P S L E A U X I V Y I C O O S S P I E T I R E N L I E E C S S C E U R N O B I C I F S Boxe 4 mars 2007 /27 Jean-Marc Mormeck. Il veut redevenir champion du monde des lourds-légers face à Bell « Je suis plus serein » C’est une belle revanche. Una an après sa défaite, le 7 janvier 2006 à New York, Jean-Marc Mormeck tentera de reprendre ses ceintures WBA et WBC des lourds-légers au Jamaïcain O’Neil Bell, le 17 mars à Levallois-Perret. Le Guadeloupéen, qui retrouve les faveurs de Canal+, n’avait pas boxé en France depuis près de cinq ans. Quant à Bell (26 victoires, 1 défaite, 1 nul), il n’est plus remonté sur un ring depuis ce combat de réunification et il a été destitué de sa ceinture IBF. Le mois dernier, il a menacé avec une hache l’un de ses partenaires d’entraînement, lequel aurait accepté de retirer sa plainte pour permettre à Raging Bell de venir combattre en France. Pas de quoi impressionner Mormeck (32 victoires, 3 défaites). ne me faisait pas plaisir. Je rêvais d’autre chose. Pour moi, un champion va défendre ses ceintures à travers le monde. Jean-Marc Mormeck, boxeur et citoyen. « Cette fois, je vais voter. J’ai pris conscience de certaines choses. » C’est important de vous faire respecter ? Ce n’est pas parce que je sors d’une cité que je vais mettre ma dignité de côté pour une poignée de pièces. Je me suis fait respecter par mes actes. Mon parcours, c’est ce qui fait ce que je suis. Je le revendique. Je ne suis pas venu à la boxe pour subir. Aujourd’hui encore, il m’arrive de me prendre la tête avec mon entraîneur américain, Richie Giachetti. Je lui dis : “Ne crois pas que je suis là grâce à toi.” On travaille simplement ensemble, c’est une collaboration. Les entraîneurs aiment bien dire : “Le patron, c’est moi.” Non : le patron, c’est celui qui paie. Eric Dessons/JDD Comment appréhendez-vous ces retrouvailles ? Je me sens bien. Je voulais cette revanche. J’ai beaucoup travaillé pour cela. J’ai embêté Don King constamment. J’ai aussi sollicité Charles Biétry : il est intervenu auprès de Levallois en leur proposant d’organiser ce combat en partenariat avec Canal +. Tout est réuni pour que je puisse reprendre mes titres. Un an s’est écoulé. Mais c’est comme si c’était hier et que le temps s’était arrêté. Un combat en France retransmis par Canal+. C’est aussi une revanche ? Non, c’est du passé. Cette défaite m’a fait mal, mais elle m’a aussi fait du bien. Avant, je pensais qu’il fallait absolument que je gagne pour prouver que j’avais raison. Cela a sans doute joué contre moi. Je me disais : j’ai réussi parce qu’on était parvenu à organiser la réunification contre Bell. Je pensais réaliser un truc énorme. Boxer au Madison Square Garden, j’en rêvais. En fin de compte, cela a tourné au cauchemar. J’ai tout perdu en un seul soir. La boxe est en cela terrible. Au moment où je suis descendu du ring, j’ai vu le regard des gens, déjà différent: je n’étais plus le champion. Il ne peut rien m’arriver de pire. Et aujourd’hui ? Je me dis que ces promoteurs (les Acariès) qui ont beaucoup parlé n’ont pas réalisé ce que j’ai réussi à obtenir tout seul : unifier les titres WBA et WBC. J’ai eu des hauts et des bas. Négocier avec Don King, ce n’est pas facile. Mais j’ai réussi à m’en sortir. J’ai le sentiment d’avoir ouvert la voie. D’autres boxeurs se sont pris en mains. C’est pourquoi je suis plus serein malgré ces cinq années d’exil. Maintenant, je vais combattre de manière plus personnelle. Je veux bien terminer ma carrière. Il me reste encore trois ou qua- tre années. Elles sont pour moi, pour personne d’autre. Vous restez le premier Français à avoir unifié deux ceintures mondiales depuis Alphone Halimi en 1958… Les records sont faits pour tomber. Si Jesse Owens détenait encore celui du saut en longueur, on se dirait que quelque chose ne tourne pas rond. Nous, on parle encore d’Halimi. On a pourtant eu beaucoup de champions depuis. Mais rester en France pour défendre un titre contre des adversaires largement à ma portée, cela Vous êtes dur… Les promoteurs et les entraîneurs sont là pour gagner leur argent. Je fais comme eux. Giachetti, je le garde tant que j’ai besoin de lui. Comme il dit: “Il n’y a rien de personnel, c’est du business !” Don King a beau dire “je t’aime bien” ou crier “vive la France”, il n’oublie pas de prendre son argent. Personne ne travaille simplement pour la gloire et l’estime des autres. Le but, c’est d’être le moins lésé possible pour avoir un petit capital. Je n’ai pas envie de finir dans une mairie à raconter de vieilles histoires : “Tu te rappelles quand j’étais champion du monde ?”. Avant la présidentielle 2002, vous aviez reçu des petits mots de Jospin et de Chirac. Et cette année ? Nicolas Sarkozy m’a gentiment proposé de l’accompagner dans un de ses déplacements. Je lui ai expliqué que je préférais rester en dehors de la politique. Il l’a très bien compris. Cela ne l’a pas empêché de m’adresser ses encouragements et ses félicitations pour mon dernier combat. Il m’a dit que je portais haut les couleurs de la France. Pourquoi l’avoir rencontré ? Pourquoi pas? Il n’a pas la lèpre. De la même manière, si Ségolène m’appelait demain, j’accepterais de la voir. Mais je ne me prononcerai par pour un candidat. Chacun a des arguments. Sarkozy parle très bien, il a envie de faire des choses. Ségolène se défend aussi. En revanche, Le Pen, je refuserais de le rencontrer parce que je ne partage pas du tout ses idées. Vous avez votre carte d’électeur ? Oui. Et, contrairement aux années précédentes, je vais voter. Cette fois, je pense que c’est impor tant. J’ai pris conscience de certaines choses. On ne peut pas encourager les jeunes à aller voter et ne pas le faire soi-même. Quel sera selon vous le grand enjeu de la campagne ? A chaque élection, on ressort tout ce qui peut toucher les gens. On parle beaucoup du réchauffement de la planète. C’est comme un message subliminal. On nous fait voir des images en nous demandant de penser à ce qu’on n’aura plus demain. On parle aussi de détruire les cités. Effectivement, il faudrait que les gens aient un autre cadre de vie que ces grands bâtiments délabrés. Mais après?…. Une cité a une âme. Ce n’est pas parce qu’on va changer l’environnement d’une personne que sa vie va changer. Ce que les jeunes demandent, c’est de l’emploi. Il est là le vrai boulot. Interview Christel De Taddeo Sport 28/ Poirée termine à fond ■ BIATHLON. Raphaël Poirée a remporté hier le sprint 10 km de Lahti, deux jours après un premier succès en Finlande, sur 20 km. Le Français signe son 42e succès et 99e podium. Il vise la bar re mythique des 100 et un globe de cristal en 20 km la semaine prochaine à Oslo, où il tirera sa révérence. Le magicien des airs ■ SAUT A SKIS. Adam Malysz a rempor té un quatrième titre mondial en rempor tant le concours sur le petit tremplin à Sapporo. Discret depuis trois ans, le Polonais revient en force, à l’image de son dauphin suisse Simon Amman, sacré sur g rand tremplin mais absent des podiums depuis ses titres olympiques à Salt Lake City en 2002. Wilkinson (encore) blessé ■ RUGBY. Le demi d’ouverture de l’équipe d’Angleterre Jonny Wilkinson, est incertain pour le match contre la France dimanche prochain. Une douleur musculaire derrière une cuisse l’a obligé à sortir prématurément lors de la défaite de Newcastle aux London Irish (12-38). Pozzatto comme une flèche ■ CYCLISME. Après le Tour du Haut-Var la semaine dernière, Filippo Po zzato a confir mé sa grande forme en remportant le Het Volk, épreuve d’ouverture de la saison belge. Le coureur de Liquigas a surpris Juan-Antonio Flecha, usé par son échappée, à deux cents mètres de l’arrivée, et Tom Bonnen, victime de crampes. Pat McQuaid. Avant la réunion pour sauver Paris-Nice, le patron de l’UCI met la pression Pat McQuaid. « Aux équipes de décider » Demain, ils se retrouveront à Bruxelles pour la réunion de la dernière chance. L’Association des équipes du ProTour a convoqué les organisateurs des grands tours et la fédération internationale (UCI) pour trouver enfin une solution au conflit qui les oppose. A une semaine du départ de Paris-Nice, chacun est campé sur ses positions : ASO refuse d’inviter l’équipe Unibet.com, site de paris en ligne, interdit en France à cause du monopole de la Française des Jeux ; casus belli pour l’UCI et son président Pat McQuaid, qui interdisent aux autres for mations du ProTour de prendre part à la course au soleil. Trouverez-vous un terrain d’entente demain ? Je l’espère sincèrement. Cela dépendra de la flexibilité des personnes qui se retrouveront autour de la table et de leur réelle volonté pour trouver un accord. J’ai bon espoir puisque les équipes seront représentées. En ce qui nous concerne, on peut être plus souple sur dif férents aspects : le calendrier du ProTour, les courses, le nombre d’équipes… La seule chose sur laquelle on ne peut pas fléchir, ce sont les règlements. ASO refuse de se soumettre au règlement. Mais en s’appuyant sur l’illégalité de Unibet en France… Il faut être honnête. Ce n’est pas le problème. L’an der nier, Unibet a couru en France sans position dans la hiérarchie mondiale. J’ai beaucoup de soutien par ailleurs. En ce qui concerne les coureurs et les sponsors je peux comprendre leur volonté de faire cette course. Cependant, ils doivent aussi comprendre que c’est leur ProTour. Pas le mien ou celui de l’UCI. Le Pro Tour a été pensé pour offrir stabilité et sécurité aux équipes et aux sponsors. Ils ne les auront plus s’ils choisissent une voie qui amène automatiquement à la destruction du ProTour. être inquiété. Auparavant, ils ont couru sous le nom de Mr Bookmaker. Sans souci. Et en début de saison, l’équipe a cour u en France (au GP La Marseillaise) avec un maillot neutre… C’est le but des organisateurs des grands Tours ? Il suffit de considérer leurs actions depuis deux ans… Ils ont sans doute peur que d’autres courses prennent de l’importance et remettent en cause leur hégémonie commerciale et économique. Avez-vous demandé une intervention du ministre des sports ? Je suis en contact avec M. Lamour. Nous avons échangé des courriers au cours des deux dernières semaines. J’espérais qu’il interviendrait de manière constructive. Maintenant, la situation est un peu différente. Je veux croire que tout le monde va se présenter à cette assemblée de Bruxelles dans les meilleures dispositions pour trouver une solution. Envisagez-vous de prendre des sanctions contre la Fédération française, sous l’égide de laquelle pourrait se disputer Paris-Nice ? Oui. La FFC a agi en toute mauvaise foi et en désaccord avec le règlement. Et en ce qui concerne l’organisation d’épreuves telles que des championnats du monde, il faut comprendre que nous préférons les attribuer à des fédérations qui ne bafouent pas l’intérêt et les règles de l’UCI… Et si aucun accord n’est trouvé et que les équipes s’alignent sur Paris-Nice ? J’espère sincèrement que nous trouverons un terrain d’entente et que Paris-Nice aura lieu normalement, parce que tout ceci n’est pas bon pour notre sport. Dans le cas contraire et si des équipes disputent la course malgré notre interdiction, des sanctions seront prises. Il paraît inconcevable de sanctionner toutes les équipes si elles prenaient le départ… C’est difficile à imaginer en effet. Mais si cela devait arriver, alors ce serait la fin du Pro Tour. C’est aux équipes de décider. Mais ce ne serait pas sans consé- DPPI TELEX 4 mars 2007 quences pour elles et leurs sponsors. Mieux vaut ne pas commettre d’erreur… Les équipes veulent disputer Paris-Nice, six fédérations (France, Espagne, Italie, Belgique, Autriche, Luxembourg) vous ont interpellé dans une lettre ouverte. Vous sentezvous isolé ? Non. Ce sont majoritairement les grandes nations de l’Europe de l’ouest qui refusent le développement du sport, sans doute par peur que cela fragilise leur Que reprochez-vous aux Français ? Je n’ai rien contre eux. La France a toujours été par tradition une des nations majeures de notre sport. Et le Tour de France est la plus g rande épreuve du monde. Mais les F rançais devraient prendre un peu plus en considération le reste du monde. Interview Christel De Taddeo RESULTATS Athlétisme Euro 2007 en salle (Birmingham) Hommes 400 m: 1. Gillick (Irl) 45''52; 2. Swillims (All) 45''62; 3. Tobin (GB) 46''15. 3000 m: 1. Caliandro (Ita) 8'02''44; 2. Tahri (Fra) 8'02''85; 3. Espana (Esp) 8'02''91. Perche: 1. Ecker (All) 5,71 m; 2. Yurchenko (Ukr) 5,71 m; 3. Otto (All) 5,71 m; ...; 6. Clavier (Fra) 5,41 m. Triple saut: 1. Idowu (GB) 17,56 m; 2. Douglas (GB) 17,47 m; 3. Sergeyev (Rus) 17,15 m. Dames 400 m: 1. Sanders (GB) 50''02; 2. Usovich (Blr) 51''00; 3. Zykina (Rus) 51''69. 1500 m: 1 Chojecka (Pol) 4'05''13; 2. Pantelyeva (Rus) 4'06''04; 3. Chumakova (Rus) 4'06''48. Longueur: 1. Gomes (Por) 6,89 m; 2. Montaner (Esp) 6,69 m; 3. Scerbova (Rtc) 6,64 m. Hauteur: 1. Hellebaut (Bel) 2,05 m; 2. di Martino (Ita) 1,96 m; 3. Veneva (Bul) 1,96 m; ...; 6. Skotnik (Fra) 1,92 m. Basket Pro A (23e journée) 83-109; Chicago-Nouvelle Orléans 104-93; Miami-Detroit 85-82; Phoenix-Indiana 115-90; LA Lakers-Sacramento 108-116; DenverHouston 97-108. Biathlon Lahti (Fin), coupe du monde Sprint hommes (10 km): 1. Poirée (Fra) 24'39''0; 2. Os (Nor) à 5''3; 3. Gjedrem (Nor) 10''2; ...; 5. 5. Greis (All) 16’’9; ... Coupe du monde générale: 1. Greis (All) 595 pts; 2. Björndalen (Nor) 528; 3. Poirée (Fra) 517; ... Cyclisme Circuit Het Volk Gand-Lokeren:1. Pozzato (Ita/Liquigas), les 210 km en 5h04'38''; 2. Flecha (Esp) à 2''; 3. Boonen (Bel); 4. Nuyens (Bel); 5. O'Grady (Aus) t.m.t; …; 28. Laurent (Fra) à 4'26''; …; 42. Guesdon (Fra) à 4'26''; … Tour de la Communauté de Valence 5e et dernière étape: 1. Bennati (Ita/Lampre), les 146,9 km en 3h15'49''; 2. Petacchi (Ita); 3. Corioni (Ita); 4. Valverde (Esp) t.m.t.; … Classement général final: 1. Vaverde (Esp/Caisse d'Epargne) 18h07'02''; 2. Valjavec (Slo) à 08''; 3. Schleck (Lux) 12''; … Dijon-Gravelines . . . . . . . . . . . . . . . . . . .88-83 Le Havre-Le Mans . . . . . . . . . . . . . . . . . .68-84 Chalon-sur-Saône-Clermont . . . . . . . . .68-65 Nancy-Bourg-en-Bresse . . . . . . . . . . . .76-60 Paris BR-Orléans . . . . . . . . . . . . . . . . . . .66-76 Cholet-Strasbourg . . . . . . . . . . . . . . . . . .69-50 Besançon-Reims . . . . . . . . . . . . . . . . . .101-91 Roanne-Hyères-Toulon . . . . . . . . . . . . .104-83 Aujourd’hui: Pau-Orthez-Villeurbanne. Classement: 1. Roanne 40 pts; 2. Chalon-surSaône 39; 3. Nancy 39; 4. Orléans 37; 5. Strasbourg 37; 6. Cholet 36; 7. Le Mans 36; 8. Dijon 35; 9. Gravelines 35; 10. Le Havre 35; 11. Paris BR 34; 12. Pau-Orthez 34; 13. Villeurbanne 34; 14. Besançon 31; 15. Clermont 31; 16. Hyères-Toulon 30; 17. Bourgen-Bresse 29; 18. Reims 26. Ski alpin Kranjska Gora, Géant hommes Classement: 1. Raich (Aut) 2'19''03; 2. Bourque (Can) 2'19''58; 3. Blardone (Ita) 2'19''60; 4. Svindal (Nor) 2'19''65; …; 10. Chenal (Fra) 2'20''63; …; 15. Fanara (Fra) 2'20''77; … Coupe du monde de géant: 1. Raich (Aut) 319 pts; 2. Svindal (Nor) 316; 3. Blardone (Ita) 300; …; 10. Chenal (Fra) 118; … Coupe du monde générale: 1. Svindal (Nor) 868 pts; 2. Raich (Aut) 865; 3. Cuche (Sui) 788; 4. Miller (EU) 663; 5. Fill (Ita) 601; …; 30. Dalcin (Fra) 253; … Tarvisio (Ita), descente dames Classement: 1. Mancuso (EU) 1'52''67; 2. Goetschl (Aut) 1'52''84; 3. Brydon (Can) 1'52''88; …; 7. Schild (Aut) 1'53''19; …; 11. Jacquemod (Fra) 1'53''71; …; 13. MarchandArvier (Fra) 1'53''85; … Coupe du monde de descente: 1. Goetschl (Aut) 605 pts (vainqueur du globe de descente); 2. Mancuso (EU) 491; 3. Kildow (EU) 390; …; 5. Jacquemod (Fra) 232; … Coupe du monde générale: 1. Schild (Aut) 1148 pts; 2. Mancuso (EU) 1139; 3. Hosp (Aut) 1103; 4. Goetschl (Aut) 1099; 5. Kildow (EU) 808; …; 10. titre Jacquemod (Fra) 480; … 41e pour Federer à Dubaï. Ligue Féminine (22e journée) Nice-Challes-les-Eaux . . . . . . . . . . . . . .81-90 Saint-Amand-Arras . . . . . . . . . . . . . . . . .50-72 Bourges-Valenciennes . . . . . . . . . . . . . .58-57 Aujourd’hui: Mourenx-Aix-Provence; Mondeville-Tarbes; Villeneuve-d'Ascq-Calais; Clermont-Ferrand-Montpellier. Classement: 1. Bourges 40 pts; 2. Valenciennes 40; 3. Villeneuve-d'Ascq 38; 4. Montpellier 35; 5. Challes-les-Eaux 34; 6. Aix-enProvence 33; 7. Mondeville 33; 8. Tarbes 32; 9. Arras 30; 10. Clermont-Ferrand 29; 11. SaintAmand 29; 12. Mourenx 28; 13. Calais 26; 14. Nice 23. NBA Toronto-Milwaukee 81-94; PhiladelphieMemphis 117-112 a.p; New York-Golden State 106-97; San Antonio-Orlando 98-74; Washington-Atlanta 93-92; Minnesota-Utah Championnats du monde, Sapporo (Jap) Ski de fond, 30 km classique dames: 1. Kuitunen (Fin) 1h29'47''1; 2. Steira (Nor) à 6''9; 3. Johaug (Nor) 1'22''8; ... Combiné nordique: 1. Ackermann (All) 38'35''6; 2. Demong (EU) à 8''5; 3. Koivuranta (Fin) 8''7; …; 15. Lamy-Chappuis (Fra) 2'59''4; …; 19. Laheurte (Fra) 3'40''0; … Saut, petit tremplin: 1. Malysz (Pol) 277,0 pts; 2. Ammann (Sui) 255,5; 3. Morgenstern (Aut) 254,5; ...; 32. Lazzaroni (Fra) 108,0; ...; 45. Descombes (Fra) 101,5; ... Pro B (23e journée) Nantes-Mulhouse . . . . . . . . . . . . . . . . . .81-75 Aix-Maurienne-Saint-Quentin . . . . . . . .76-60 Angers-Antibes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .84-68 Saint-Étienne-Nanterre . . . . . . . . . . . . .94-73 Châlons-Champagne-Rouen . . . . . . . . .79-70 Levallois-Perret-Limoges . . . . . . . . . . . .78-74 Brest-Boulazac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .79-71 Poitiers-Evreux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .64-75 Vichy-Quimper . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .77-56 Classement: 1. Vichy 41 pts; 2. Nanterre 39; 3. Levallois-Perret 38; 4. Châlons-enChampagne 37; 5. Saint-Quentin 37; 6. Quimper 36; 7. Saint-Étienne 35; 8. AixMaurienne 34; 9. Boulazac 34; 10. Brest 34; 11. Evreux 34; 12. Limoges 34; 13. Rouen 33; 14. Nantes 32; 15. Antibes 31; 16. Mulhouse 31; 17. Poitiers 31; 18. Angers 30. Ski Nordique Handball D1 (17 journée) e Tennis Dubaï, ATP, finale Federer (Sui) b. Youzhny (Rus) 6-4, 6-3. Toulouse-Villeurbanne . . . . . . . . . . . . . .24-25 Tremblay-en-France-Sélestat . . . . . . . .41-27 Istres-Chambéry . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32-20 Saint-Marcel-Vernon-Créteil . . . . . . . . .28-28 Ivry-Montpellier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27-24 Mercredi: Dunkerque-Pontault-Combault; Paris Handball-Nîmes. Classement: 1. Ivry 43 pts; 2. Montpellier 43; 3. Chambéry 41; 4. Dunkerque 38; 5. Nîmes 38; 6. Tremblay-en-France 38; 7. Paris Handball 34; 8. Créteil 33; 9. Istres 31; 10. Sélestat 28; 11. Toulouse 26; 12. PontaultCombault 25; 13. Saint-Marcel-Vernon 25; 14. Villeurbanne 25. Las Vegas, ATP, 1/4 de finale Rugby Volley Pro D2 (22e journée) Pro A (19e journée) Pau-Racing-Métro . . . . . . . . . . . . . . . . . .27-18 Oyonnax-Tarbes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13-9 Mont-de-Marsan-Colomiers . . . . . . . . . .19-9 Toulon-Auch . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17-9 La Rochelle-Lyon OU . . . . . . . . . . . . . . . . .15-9 Aujourd’hui: Bordeaux-Grenoble; GaillacLimoges; Béziers-Dax. Classement: 1. Auch 82 pts; 2. Toulon 68; 3. Dax 64; 4. La Rochelle 64; 5. Béziers 60; 6. Lyon OU 60; 7. Oyonnax 56; 8. Racing-Métro 46; 9. Gaillac 44; 10. Pau 43; 11. Tarbes 42; 12. Bordeaux 40; 13. Grenoble 40; 14. Mont-deMarsan 40; 15. Limoges 35; 16. Colomiers 24. Korolev (Rus) b. Querrey (EU) 6-4, 6-4; Safin (Rus) b. Verdasco (Esp) 6-1, 6-4; Melzer (Aut) b. Hernych (Rtc) 6-3, 3-6, 6-3; Hewitt (Aus) b. Lopez (Esp) 6-3, 6-2. Acapulco, ATP, 1/2 finales Moya (Esp) b. Ferrero (Esp) 6-2, 2-6, 6-3; Chela (Arg) b. Calleri (Arg) 4-6, 5-5 ab. Acapulco, WTA, 1/2 finales Loit (Fra) b. Schruff (All) 0-6, 6-2, 6-1; Pennetta (Ita) b. Errani (Ita) 6-2, 6-4. Doha, WTA, finale Hénin (Bel) b. Kuznetsova (Rus) 6-4, 6-2. Tours-Asnières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2-3 Sète-Rennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3-1 Tourcoing-Nice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3-1 Saint-Brieuc-Montpellier . . . . . . . . . . . . . .3-2 Avignon-Beauvais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3-1 Paris-Poitier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3-2 Aujourd’hui: Cannes-Toulouse. Classement: 1. Paris 46 pts; 2. Cannes 44; 3. Toulouse 36; 4. Poitiers 35; 5. Sète 31; 6. Rennes 29; 7. Montpellier 29; 8. Tours 29; 9. Tourcoing 27; 10. Beauvais 24; 11. Asnières 20; 12. Saint-Brieuc 19; 13. Avignon 16; 14. Nice 11. /29 4 mars 2007 Prod CULTURE Cinéma. L’autre Jean Dujardin. Page 30 Aérolite. Le duo électro versaillais est de retour avec un nouvel album entêtant Air sort sa symphonie de poche « Album fainéant », « mélodies chloroformées », « chants éthérés »… Certaines critiques sont d’ores et déjà tombées, pas très bienveillantes. Pocket symphony, le nouvel Air, ne fait pourtant qu’ar river dans les bacs. D’aucuns soupçonneraient JeanBenoît Dunckel et Nicolas Godin d’avoir mis trop d’énergie sur le séduisant 5:55, réalisé juste avant pour et avec Charlotte Gainsbourg ? Et de n’avoir su, du coup, faire surgir aucune audace capable de bluffer les fans et les mélomanes avec leur propre album ? Des re proches de bonne guerre. La cote dont jouissent les deux sorciers de l’électro tendance planante – forts de 6 millions d’albums vendus dans le monde depuis Premiers symptômes (1996) – peut sembler en effet disproportionnée. La moindre de leurs créations est systématiquement devancée par un marketing savant, et aussitôt glorifiée par une branchitude prête à tout pour se rouler dans un chic artificiel. Totalement imperméable aux doléances, le duo versaillais – autistes géniaux ou malins faiseurs ? – s’af fiche placide, peu diser t, content de lui. « On aime bien s’entourer d’un certain mystère. Mais question musique, on est grave accros… » Risque de pilotage automatique ? De sa petite voix nasale inimitable, flanqué d’un costume tiré à quatre épingles, Jean-Benoît Dunckel plaide non coupable. « Notre côté musique ambient ou dite “d’ambiance” n’est pas forcément péjoratif ou bon pour l’ascenseur. Nous revendiquons, nous signons. Mais on admet aussi qu’à un moment les gens aient besoin de décrocher. C’est une musique qui voyage, qui sert d’interface à un certain état mental. Nous aimons cette sensation de trou d’air agréable qu’on ressent en écoutant les œuvres qui nous ont inspirés ici, Furyo, de David Bowie, ou Dreamworld, de Brian Eno. On ne cherche pas à être ironiques ou prétentieux, mais plutôt légers, rigolos, mignons… En même temps, l’ambition symphonique est légitime ici, avec une intro, un corps, une fin. On aime que la musique soit tour à tour dense et légère, traînante et rapide. On n’est pas dans l’entertainment, du style “ce soir, on va danser”. Il faut éveiller d’autres curiosités. » Pour ce faire, avec la compli- Claude Gassian « Trouvailles essentielles » Pocket symphony est le dernier album du groupe Air formé par Nicolas Godin et Jean-Benoît Dunckel. Parmi leurs précédents disques figurent Moon safari (1998), 10.000 Hertz legend (2001) ou Talkie Walkie (2004) qui s'est vendu à plus de 800.000 exemplaires. Ils ont également composé en partie les BO des films de Sofia Coppola et participé à la réalisation de 5 : 55, le dernier album de Charlotte Gainsbourg. cité de Nigel Godrich, fameux producteur de Radiohead et de Beck, Air a choisi ici d’ouvrir sa palette sonique. Des instruments « tangibles », échappés du classique (harpe, clavecin, flûtes) et du Japon ancestral, confèrent au disque une dimension plus « organique » qu’à l’accoutumée. « Pendant six mois, explique Godin, j’ai été initié à la cithare koto et au luth shamisen par Shoko, une instrumentiste géniale qui sera sur scène avec nous sur les pro- chains concerts. » Dunckel, lui, reste fidèle aux claviers, au piano. « Je ne cesse de faire le tour de cet instrument mystérieux, impossible à dominer. » Il s’entraîne sur des partitions de Rachmaninov, Ravel, Messiaen. Il insiste sur Liszt. « C’est un génie de l’arrangement, un cap. Il est difficile à jouer, très expressif, rapide et lent, exigeant dans les volumes, les accents… » Deux voix invitées complètent cette moisson de bonnes intentions : celles des chan- teurs Neil Hannon et Jarvis Cocker, rencontrés sur l’enregistrement de l’album de Charlotte Gainsbourg. Ainsi, quelque part entre la chanson zen anglaise et des instrumentaux atemporels pensés à la façon de noctur nes électroniques, Air prend le goût de l’exploration de contrées sonores plus neuves qu’il n’y paraît. A l’image de deux voyageurs en suspens dans l’espace, motif qui fera l’événement de leur prochain spectacle, le bien nommé Aérolite, préparé avec le plasticien Xavier Veilhan. S’il garde l’image d’un couple collé et jaloux, Air ne s’est en fait jamais si bien porté qu’entouré de collaborateurs de tous horizons. « Fonctionner comme des artistes de commande pour Charlotte Gainsbourg nous permet d’avancer. Quand on fait les choses pour les autres, on est moins stressés, on lâche la bride. On se livre plus car on pense que ce sera moins personnel. A l’arrivée, pourtant, on aboutit parfois à des trouvailles essentielles. » De fait, passé les premières critiques légitimes, la Pocket symphony suscitera sans aucun doute, dans les jours et nuits à venir, de nouveaux engouements pour le moins symptomatiques, de nouvelles addictions… Alexis Campion Pocket symphony (sortie lundi 5 mars), en concert le 29 mars à la Cigale, les 6 et 7 avril à Beaubourg dans le cadre d’Aérolite. David Lynch. Le réalisateur expose son œuvre picturale à la Fondation Cartier à Paris « Un film terminé, je file dans mon atelier » que ce genre de manifestation peut être source d’inspiration : elle permet d’avoir une vue d’ensemble de son travail. Raymond Delalande/JDD Enfant, il se rêvait peintre, même s’il était persuadé que « ce n’était pas un métier pour adultes ». Au lieu de cela, David Lynch est devenu l’un des plus grands cinéastes contemporains dont les films comme Elephant man, Sailor et Lula ou Mulholland Drive sont des contributions majeures à l’histoire du septième art. « Je suis venu au cinéma par hasard, alors que j’étudiais à l’Académie des beaux-arts de Pennsylvanie, confie le réalisateur. Un soir, alors que je travaillais sur une toile, j’ai entendu le vent, j’ai senti mon tableau bouger et l’image s’animer. C’est comme ça que tout a commencé. » Cela ne l’a pas empêché de continuer à peindre, sculpter, photographier, graver, composer. En témoignent les centaines de dessins, tableaux, aquarelles ou installations présentés à la Fondation Cartier pour l’art contemporain à Paris, le temps d’une exposition intitulée The air is on fire. Un ensemble protéiforme porté par une mise en espace époustouflante imaginée par Lynch : un monde sombre, apocalyptique, éclairé par quelques touches d’humour, mais surtout une utilisation magistrale de la lumière. Certains y verront l’influence de Francis Bacon, notamment dans les photos de nus distordus. D’autres celle de Brassaï, lorsque le réalisateur photographie ses hiéroglyphes semblables à des graffitis. Mais le jeu des ressemblances s’épuise David Lynch, jeudi dernier, devant une de ses œuvres exposées à la Fondation Cartier à Paris. vite. Car l’œuvre picturale de Lynch se révèle d’une originalité et d’une complexité rares. Semblables à celles de ses films. C’est la première fois que vous dévoilez votre production autre que cinématographique. Certaines pièces ont déjà été montrées, mais pas dans le cadre d’une exposition d’une telle ampleur. Les œuvres présentées ici, je les ai réalisées sans aucun souci de les faire voir au public. Reste Quand trouvez-vous le moment de peindre ? Entre deux films. La réalisation demande beaucoup trop d’attention pour se concentrer sur autre chose. Je ne photographie d’ailleurs pratiquement pas les plateaux de tournage ou les décors. Mais une fois un film terminé, je file dans mon atelier. Y a-t-il une relation entre ces œuvres et vos films? Aucune. Cette exposition n’aide pas à comprendre mes films, elle présente juste une autre facette de mon travail. Tout ce que je fais naît d’une idée. Certaines se traduisent par un film, d’autres par un tableau, un morceau de musique ou un meuble. Disons que le point commun entre mes productions cinématographique et picturale, c’est l’idée de l’idée. J’essaie de la retranscrire dans le genre qui convient le mieux. Il m’arrive parfois d’utiliser une technique que je connais très peu, comme la gravure. Mais plus je l’approfondis, plus elle me parle. La comédienne Laura Dern raconte que vous avez travaillé au jour le jour sur votre dernier film, Inland Empire. A la manière d’un peintre ? Habituellement, je travaille à partir d’un script et non de fragments. Cette fois, chaque scène naissait d’une idée que je m’empressais de mettre sur papier avant de la filmer. Et rebelote pour la scène suivante, même si je ne savais pas vraiment en quoi elle était reliée à la précédente. Jusqu’à ce qu’une histoire commence à naître. Après avoir emmagasiné ces premières scènes, j’ai travaillé de manière beaucoup plus traditionnelle. On a l’impression que vous vous éloignez de plus en plus de la narration. Elle est pourtant très importante pour moi. Certes, Inland Empire est mon film le plus abstrait, mais cela permet de multiples interprétations. Il en va de même pour certains de mes tableaux ou de mes photos. S’il n’y a pour moi rien de narratif dans ces œuvres, quelqu’un peut se mettre à rêver en les regardant et y voir le début d’une histoire. Propos recueillis par Yasmine Youssi The air is on fire. Fondation Cartier pour l’art contemporain, 261, bd Raspail, Paris 14e. 01 42 18 56 50. Ouvert du mardi au dimanche de 12 à 20 h. Jusqu’au 27 mai. Catalogue : coédition Fondation Cartier pour l’art contemporain, éditions Xavier Barral, Actes Sud, 452 pages, 50 euros. Culture 30/ 4 mars 2007 ÇA SORT AUSSI MERCREDI Thriller. Il incarne un flic confronté au meurtre de sa fille dans Contre-enquête En voiture, Laure ! L’autre visage de Jean Dujardin Le 4e morceau de la femme coupée en 3 ★★ De et avec Laure Marsac, Denis Podalydès. 1 h 10. Les trois moments choisis de la vie de Louise tournent autour d’une automobile. Apprentie conductrice, elle tente d’abord d’apprivoiser son véhicule. Mais la rétive, plus tard, l’enferme « dehors », sur un parking d’hypermarché. Louise se souvient alors du cocon quasi fœtal que formait la voiture lorsqu’elle était enfant. « Il s’agit de mouvement et de liberté de mouvement », confie Laure Marsac à propos de ce film très graphique. Il esquisse aussi, à travers ces zooms successifs, une approche très subtile du réel. Les trois morceaux de vie de Louise ne sont nullement signifiants. Seul le quatrième, celui qui reste lorsque l’action s’est éteinte, comme un parfum dans le sillage d’une passante, permet de la deviner. « La réalité, c’est ce qu’on ne voit jamais. » J.-L. B. Du travail faisons table rase Volem rien foutre al païs ★★ Nuits de Chine Le voile des illusions ★ De John Curran, avec Edward Norton, Naomi Watts et Liev Schreiber. 2 h 04. Londres, 1920. Cédant à la pression familiale, Kitty épouse Walter, un bactériologiste de renom épris d’elle. Il l’emmène à Shanghai, où il doit mener des recherches. Lorsqu’il découvre qu’elle le trompe, Walter oblige Kitty à le suivre dans une région ravagée par une épidémie de choléra… Ce drame romantique étudie avec minutie la désagrégation du couple suite à la trahison, le poids de la culpabilité et l’apprentiss a g e d u p a rd o n , « l a p l u s b e l l e preuve d’amour » selon Edward Norton, interprète et producteur. Si la photographie est sublime, la lenteur de la narration plombe l’exaltation que l’on éprouve à découvrir des acteurs familiers dans un cadre inhabituel. Ici, la passion cède la place à la répression, un parti pris qui se révèle rapidement frustrant. Reste une vision réaliste de la Chine de l’époque, s’élevant contre le colonialisme. S. B. L’acteur habitué aux comédies a été séduit par ce rôle tout en sensibilité « d’un père détruit et déterminé ». Prod De Pierres Carles, Christophe Coello, Stéphane Goxe. 1 h 47. Déserteurs et fiers de l’être : squatters à Barcelone, bricoleurs de toilettes sèches ou constructeurs de murs en paille, ils se refusent à devenir des petits soldats de la guerre économique, condamnés à produire et consommer toujours plus pour soutenir la croissance. Alors ils inventent des moyens de survie. Ils travaillent à leur autonomie, s’évertuant aux combines non polluantes, non monnayables… On est loin de tout programme politique, comme en témoignent leurs débats pagailleux et obscurs. Le documentaire, volontairement, a pris le parti de refléter, y compris dans son montage, ces confusions pour exprimer en l’état cette contestation. J.-L. B. « Un contre-emploi dans ContreContre-enquête ★★ accepté Contre-enquête il y a deux ans. e n q u ê t e , vo t r e Tc h a o p a n t i n à « J’ai gagné en maturité, en confiance. De Franck Mancuso, avec Jean Dujardin et Laurent Lucas. 1 h 25. Sortie mercredi. vous… Je m’y attends, à toutes ces ■ Malinowski, capitaine à la brigade criminelle, est sans arrêt confronté aux faits divers A cause du succès, de la paternité et de conneries ! » S’il y a bien une chose les plus sordides. Quand il apprend le meurtre de sa fille de 10 ans, sa vie bascule. Pour soul’âge [bientôt 35 ans]. » Jean Dujardin que ne comprend pas Jean Dujardin, lager sa peine, ses collègues ne tardent pas à épingler un suspect, puis à le faire condamner. assume pleinement l’étiquette de coméc’est « la scission entre l’acteur comiMais, dans sa cellule, ce dernier clame son innocence. En proie au doute, Malinowski dédien « bankable ». « Pourtant, je suis q u e e t l ’ a c t e u r d r a m a t i q u e. E l l e cide de rouvrir le dossier… L’angoisse de la mauvaise rencontre, la pédophilie, les erreurs incapable de planifier sur quatre ans. n’existe pas. Un acteur doit pouvoir judiciaires, la surmédiatisation du crime : ce thriller fait référence à des sujets d’actualité Je laisse de la place pour une rencontout jouer. En réalité, les comiques qui provoquent une empathie immédiate. Ce premier long-métrage, réalisé par l’un des scétre, une surprise. Mon luxe à présent, sont jalousés par ceux qui ne savent naristes de 36, quai des Orfèvres, mise moins sur le suspense que sur le parcours psychologic’est de pouvoir choisir, de développer pas faire rire. Forcément, ça agace. que du personnage principal incarné par Jean Dujardin, convaincant. Si l’identité du coumes idées. Je n’ai pas changé mon J’ai la chance de vivre une vraie hispable est rapidement déflorée, le film tient néanmoins ses promesses grâce à la qualité de mode de vie. Ce serait tellement plus toire d’amour avec le public, qui n’est son interprétation (Laurent Lucas, ambigu) et à son rebondissement final. Efficace. S. B. simple de dire : “Dujardin a pété les ni calculateur ni cynique. Il suit un plombs, il est malheureux, il a le nez homme, pas des rôles ». Après avoir fait se gondoler la Mancuso, y a passé vingt ans. Il sait de quoi il parle. Je dans la coke.” Bah, non ! Je vis ma passion. Je ne sors France entière avec Brice de Nice et OSS 117, Jean Du- l’ai écouté pendant des heures. On a une image carica- pas, je n’ai pas envie de faire de la figuration dans un jardin s’essaie avec sobriété au thriller psychologique. turale du flic, en cuir, avec un brassard. Là, c’est le haut carré de singes à boire du champagne. Mon ego est réglé « J’ai trouvé le scénario très bien ficelé, dense, nerveux, du panier, des gars en costume-cravate qui réussissent à depuis longtemps. Si j’ai le malheur de déraper, j’ai trois brutal, sans concession. Surtout pas putassier, complai- laisser au bureau la souffrance qu’ils côtoient au quoti- frangins qui me tombent dessus et me dégonflent ilsant ni larmoyant, sans esbroufe ni pathos. C’était inté- dien. J’ai reniflé l’endroit, observé les habitudes, les au- lico. » ressant de tout garder en soi, de ne pas en faire des ton- tomatismes. » Jean Dujardin n’a d’ailleurs pas le temps de se repones. » Il a été troublé par la tragédie qui frappe Maliser sur ses lauriers. Bientôt à l’affiche de 99 francs de nowski, son personnage, un policier qui réclame justice « Je n’ai pas envie de faire de la figuration Jan Kounen d’après le roman de Beigbeder, il s’apprête à suite à l’assassinat de sa petite fille. « J’ai des enfants dans un carré de singes à boire du champagne » entamer le tournage d’OSS 2. « La sortie est prévue pour moi-même, alors forcément, il y a de l’écho. Mais on esLe désir de vengeance et l’absence de moralité de décembre 2007. Et je réfléchis avec James Huth (Brice de saie de ne pas trouver trop de correspondances, sinon Malinowski ne l’ont pas gêné outre mesure. « On ef- Nice) à une adaptation de la BD Lucky Luke. » Un petit on devient fou. Je suis un papa vigilant, encore plus fleure les plus bas instincts de l’être humain. Il s’agit de regret quand même de n’avoir pas remporté le César avec la notoriété. » la sensibilité d’un père détruit et déterminé. La mise en pour OSS 117 ? « J’ai eu ma médaille en chocolat ! Pour En guise de préparation, Jean Dujardin est allé visi- scène s’efface pour raconter les faits, au premier degré. François Cluzet, c’était le bon moment. Il l’a mérité. » ter le 36, quai des Orfèvres. « Le réalisateur, Franck C’est cette vérité qui m’a plu. » Il n’aurait peut-être pas Stéphanie Belpêche Eté 1984. André Téchiné signe un conte émotionnel sur l’irruption du virus du sida dans nos vies Les témoins ★★★ D’André Téchiné, avec Sami Bouajila, Michel Blanc, Emmanuelle Béart. 1 h 52. Sortie mercredi. ■ Eté 1984. Mauvais souvenir. L’apparition « Avant que je n’oublie » Un film qui évoque l’irruption du sida est-il fatalement grave et noir ? J’espère qu’il exprime le contraire, je l’ai voulu lumineux et solaire. Il commence par une naissance, c’est un hymne à la vie. Bien sûr, j’ai choisi de faire un devoir de mémoire sur cette période effectivement noire, mais dans le film il y a du rouge, du jaune, une fin salutaire qui dit le miracle d’être vivant. J’espère avoir été documenté plutôt que documentaire. Je ne cherche pas non plus à être subversif, ni théorique. Je reste instinctif, avec pour volonté de tout simplement transmettre. Par ailleurs, je ne considère pas que le sida est un sujet en soi. Le vrai sujet, c’est le sexe et la morale. Et on touche presque à la science-fiction car en 1984 on reliait ça à la culpabilité, à la honte, comme une punition. C’était Mars attacks ! Vous avez écrit en pensant aux acteurs… Béart et Blanc étaient clairement choisis. Bien sûr, je connais Emmanuelle, mais je ne me sers pas de ça. Je pars à l’aventure. Car le problème, ce n’est pas seulement quel acteur, mais avec qui, comment et quelles interactions. Dans un film, on peut se tromper sur les décors ou le découpage, mais pas sur le casting, car il faut de la matière vivante, un tremblement dynamique, des courts-circuits. Prod « Ses films ont tous quelque chose d’impalpable et de profondément juste. Ses personnages portent une incertitude d’eux-mêmes qui fait que, quand ils sont mis ensemble, tout devient électrique, dynamique… » Michel Blanc est en verve pour chanter le cinéma d’André Téchiné. Il l’admire. Il y fait aujourd’hui son entrée remarquée avec Adrien, le médecin homo des Témoins. Il enchaînera bientôt, au côté de Catherine Deneuve, un autre rôle imaginé par Téchiné, celui d’un marchand d’art. Embarrassé par les compliments de l’acteur avec qui il « désirait tourner depuis fort longtemps », le metteur en scène parle avec moins d’aplomb, mais tout autant de détermination, pour dire son engagement sur ce nouveau film, sans doute l’un de ses plus importants par sa dimension historique. Sami Bouajila, Emmanuelle Béart, Johan Libéreau et Michel Blanc. Pourquoi n’avez-vous pas réalisé ce film plus tôt ? J’aurais été incapable de le faire avant, ou alors sur un mode funèbre. Des proches sont partis, j’ai eu ce sentiment d’échapper à mon destin. Sans faire dans le pathos, j’aimerais citer Michel Béna, cinéaste, assistant et ami, auteur du très beau film Le ciel de Paris, mort en 1991. Le personnage qui disparaît dans le film lui doit beaucoup. Je n’ai pu faire le deuil qu’à partir du moment où j’ai su arrêter de me complaire dans le malheur pour transformer ça en fiction. On aurait pu reprendre ce titre américain, Before I forget, avant que je n’oublie… Propos recueillis par Alexis Campion soudaine d’un mal inconnu, pas encore nommé sida. Au bord d’un précipice dont il ne sait rien, un petit groupe d’amis. Sarah l’artiste et Mehdi le flic forment un couple libre, pas enchaîné ni jaloux. Leur ami Adrien en pince pour Manu, joli vaurien qui préfère draguer dans les jardins… Habité par une troupe hétéroclite de comédiens beaux et entiers, balisé par des confrontations d’une densité admirable, ce film a failli s’appeler La tempête. On ne s’en étonne pas tant cette histoire, traversée par un souffle fort et tenue par un tremblement permanent, prend le spectateur à bras-lecorps. Cette fébrilité persistante reflète les zigzags de la vie autant que le drame collectif. Les dialogues, frôlant l’effet ping-pong, accentuent cette impression de vivacité. Blanc se fait greffier de l’épidémie… Béart, dérangeante, devient inoubliable face à ce drôle de Sami Bouajila, immense acteur qui rend tout possible. De ces excès Téchiné tire profit : il offre les costumes du conte émotionnel à la grande Histoire, tisse les méandres du singulier et de l’universel dans un seul récit. Avec une acuité qui force le respect, le réalisateur affirme la complexité de la vie, la pureté des sentiments affolés, le prodige d’un cinéma qui remue d’autant plus qu’il témoigne. Al. C. Culture 4 mars 2007 Au nom de la liberté ★★ De Phillip Noyce, avec Tim Robbins, Derek Luke et Bonnie Henna. 1 h 44. ■ A travers l’histoire vraie d’un Noir qui rejoint les rangs de l’ANC après avoir été torturé, ce film raconte la fin de l’apartheid avec émotion et dignité. En fidèle du régime, Tim Robbins glace le sang. S. B. Africa paradis ★★★ De Sylvestre Amousssou. 1 h 26. ■ An 2033. L’Afrique est devenue très riche. Rattrapés par la misère, les Européens se bousculent pour y aller, avec ou sans visa. Malgré une réalisation bricolée et des situations prévisibles, cette farce d’une audace réjouissante jongle avec les clichés pour mieux leur faire la peau. Al. C. Entre adultes ★ De Stéphane Brizé. 1 h 20. ■ Suite de sketches déclinant tous les motifs du couple qui se griffe et qui se ment, tout en se racontant qu’il s’aime. Portraitiste d’une certaine laideur, Stéphane Brizé semble rattrapé par celle-ci dès lors que son dispositif, façon théâtre filmé, devient avilissant pour les personnages, lassant pour le spectateur. Al. C. Dreamgirls ★ De Bill Condon, avec Beyoncé Knowles, Jennifer Hudson. 2 h 11. ■ Le destin fabuleux de Diana Ross et des Supremes revu à la sauce hollywoodienne. Une succession de clips à la gloire de Beyoncé, elle-même sans grand talent. B. T. Michou d’Auber ★★ De Thomas Gilou, avec Nathalie Baye, Gérard Depardieu. 2 h 04. ■ En pleine guerre d’Algérie, le petit Messaoud est placé en famille d’accueil dans le Berry. Tirée d’une histoire vraie, cette chronique chaleureuse trouve son ton entre comédie et drame, grâce notamment à un Depardieu excellent dans la délicatesse comme dans le coup de poing. C. G. ▼ C’est tout vu ★ A vous de voir ★★ On peut voir ★★★ Bien vu ★★★★ Les yeux fermés Choc. Nathalie Baye bouleversante dans le rôle d’une mère qui maltraite son enfant Jamais sans mon fils Alors qu’un soir tard, Martial Fougeron est vissé devant son petit écran, il tombe par hasard sur un documentaire racontant les visites d’une sœur à son frère en prison. L’adolescent de 15 ans purge une peine pour avoir assassiné sa mère de 17 coups de couteau. Le réalisateur est sous le choc. « Elle battait ses deux enfants depuis longtemps. Mais le fait que l’on puisse tuer celle qui vous a donné la vie me semblait inconcevable. » Qu’est-ce qui peut donc pousser un enfant à commettre un tel geste ? La question taraude tellement Martial Fougeron qu’il décide d’en faire un film. Plutôt que de se focaliser sur les conséquences, il choisit de s’intéresser aux causes. Il rencontre des psychologues, des spécialistes de l’enfant, relit Dolto, qui explique qu’« une mère est fascinée par son fils car elle donne naissance à un bébé du même sexe que l’homme qu’elle aime ». « J’ai donc imaginé comment une maman, parce qu’elle ne supporte pas qu’à l’adolescence son fils devienne un homme et s’intéresse aux filles, en arrive à le maltraiter. Physiquement et psychologiquement. » La mère (Nathalie Baye) face au fils qu’elle refuse de voir grandir (Victor Sevaux) « Chaque jour, elle rentrait épuisée » Restait à trouver des producteurs qui aient le courage de financer un sujet aussi dur. « La plupart trouvaient le scénario fort et intéressant, mais sa mise en images leur semblait trop violente pour le spectateur. » Heureusement, Martial Fougeron avait dans son camp Nathalie Baye. « En écrivant le scénario, elle s’est Prod ACTUELLEMENT EN SALLES /31 imposée à moi comme une évidence. Elle dégage une grande douceur et je ne voulais pas d’une actrice ayant une image glaçante et autoritaire pour jouer la mère maltraitante, cela aurait été trop Mon fils à moi ★★★ De Martial Fougeron, avec Nathalie Baye, Olivier Gourmet, Victor Sevaux.1 h 30. Sortie mercredi. ■ Pour son premier long-métrage sobre et nerveux, Martial Fougeron frappe fort. Et droit au cœur. Une mère au foyer ne supporte pas l’idée que son fils de 13 ans quitte ses jupes. Cela commence par des réprimandes et des crises de jalousie, cela se transforme en gifles à l’école devant les copains. Avant d’aboutir au tabassage en règle. La tension monte, le malaise s’installe. Car cette maman adore son fils et ne semble pas réaliser le mal qu’elle lui fait. Et c’est parce qu’il aime sa mère que le garçon accepte trop longtemps les coups. Nathalie Baye joue à merveille l’ambiguïté, mélange de douceur et de cruauté. Ses affrontements avec le jeune Victor Sevaux sont d’une violence parfois difficilement soutenable. Un film qui laisse des marques. B. T. évident. Comme Mon fils à moi était mon premier long-métrage, je n’imaginais pas un instant qu’elle accepterait. » Mais parce que le cinéma est une histoire de magie et de hasards, le rêve de Martial Fougeron est devenu réalité. « Elle a adoré le scénario. Je crois qu’à cette époque, elle cherchait des partitions différentes à jouer. On l’a rarement vue dans un rôle aussi sombre et aussi violent. Et puis elle avait été, il y a quelques années, représentante d’une association contre la maltraitance. » L’actrice n’a pas ménagé sa peine. Maman abusive à l’écran, Nathalie Baye a été une Mère Courage sur le plateau. « Elle se montrait très protectrice avec le jeune Victor Sevaux, qui incar ne son fils. Comme pour se faire pardonner les sévices qu’elle lui infligeait devant la caméra ! Ce n’est pas une chose facile à jouer, quand on est mère dans la vraie vie. Elle me racontait que chaque jour elle rentrait épuisée chez elle. » Martial Fougeron se souvient encore que, plus d’une fois, elle n’a pas hésité à tourner sept ou huit prises. « Elles étaient toutes justes, chacune dans un registre différent. Je n’avais plus qu’à choisir, le rêve pour un réalisateur. Elle m’a bluffé par ses regards et ses intonations qui rendaient souvent les mots inutiles. Elle ne dit jamais non, elle est entièrement dévouée au film. » Nathalie Baye, une battante. Dans le bon sens du terme. Barbara Théate Culture 32/ 4 mars 2007 Tournage. Guillaume Canet et François Cluzet, le tandem de Ne le dis à personne, de nouveau réunis Théâtre de Chaillot. Il joue pour la première fois en France un texte longtemps interdit en Russie Philippe Torreton, acteur militant « Il y a toute une vie à user pour être populaire », dit Philippe Torreton. Simple, sûr de lui, gentil par politesse, il crée l’événement en revenant au théâtre. Car, à ses yeux, être acteur, ce n’est pas « se contenter de bien jouer, mais plutôt aller à la rencontre des gens ». Comme Ségolène Royal, qu’il soutient ? Oui, il y a de cela. « On pleure sur nos salles de théâtre qui se vident, dit-il. Mais il faut partir chercher le public en jouant longtemps et en acce ptant les tournées. C’est noble, pas putassier. » Voilà ce qu’est pour Torreton un acteur « populaire », à l’image du Théâtre national de Jean Vilar et de Gérard Philipe, avec qui il aurait rêvé « de boire un verre de bon vin ». tés. » Griboïedov s’attaquait de manière directe à des personnalités publiques existantes. « Aujourd’hui, le théâtre a perdu son côté coup de poing, regrette Torreton. On ne voit plus de pièce qui se moque d’un acteur connu ou d’un homme politique en vogue. Ce sont les one-man-show ou Les guignols de l’info qui font le boulot. » Comme son personnage, Philippe Torreton est un homme de convictions qu’il défend à l’occa- Les frères Papet, flic et truand Le cinéma français continue d’explorer le monde du grand banditisme. Si Jean-François Richet s’intéresse à Jacques Mesrine dans L’ennemi public n° 1, avec Vincent Cassel dans le rôletitre, le metteur en scène Jacques Maillot tourne en ce moment, au parc de Saint-Cloud, Les liens du sang, un film consacré à Bruno et Michel Papet, inspiré de leur autobiographie*. Les deux frères, fusionnels pendant l’enfance, ont rompu tout lien à la fin des années 1970, quand ils ont embrassé deux trajectoires diamétralement opposées : Bruno est devenu inspecteur à la P.J. de Lyon, tandis que Michel, l’aîné, s’est fait un nom dans le milieu du crime. Ce dernier a fini par passer dix ans derrière les barreaux pour meurtre, proxénétisme, cambriolage, fausse monnaie… L’action débute à la sortie de prison de Michel, rebaptisé Gabriel (François Cluzet). Les retrouvailles avec François (Guillaume Canet), son jeune frère, ne sont pas évidentes. Mais chacun y met du sien pour tirer un trait sur le passé. Malgré sa volonté de se réinsérer dans la société et ainsi de regagner la confiance de François, Gabriel est bientôt rattrapé par ses démons… « J’avais très envie de raconter une histoire de frangins, admet Jacques Maillot. Un jour, je suis tombé sur le bouquin de Bruno et Michel au Virgin Megastore. Les droits étaient libres, j’ai saisi l’opportunité. Je les ai interviewés pendant des heures. La première mouture du scénario faisait 800 pages, je pensais d’abord à une série de téléfilms, une sorte de Il était une fois en Amérique… à Lyon ! Mais je me suis aperçu que cette idée n’était pas réaliste. Le format du longmétrage s’est donc imposé. » « Un signe favorable du destin » Un choix qui n’est pas pour déplaire aux principaux intéressés. « Ce n’est pas donné à tout le monde de voir sa vie transposée sur grand écran, confie Michel Papet. Je suis bouleversé. » Bruno renchérit : « C’est le prolongement d’une thérapie libératrice entamée lors de la rédaction du livre. La clairvoyance de Jacques Maillot nous a interpellés. Fin psychologue, il a inséré des éléments de fiction, dont certains détails que nous ne lui avions pas révélés ! Je n’ai pas pu m’empêcher de vérifier le côté technique, le respect des procédures, mais je n’ai trouvé aucune faille. » Aujourd’hui paisible retraité de 65 ans, Michel se consacre à l’écriture. Quant à Bruno, commandant honoraire de police, il partage son expérience en donnant des cours. Le tandem de Ne le dis à personne est encore sous le choc de la cérémonie des César, qui a salué Guillaume Canet pour sa réalisation et François Cluzet pour son interprétation. « Déjà le succès public était un cadeau immense, affirme Guillaume Canet. Je suis conscient de ma chance, à 33 ans, d’avoir reçu une telle récompense, alors que des gens comme Alain Resnais figuraient dans la salle. » « J’étais très ému pour lui, souligne François Cluzet. Il le méritait : c’est un cinéaste exigeant et généreux. Moi, je n’y ai pas cru. Ça fait trente ans que je fais ce métier. C’est vrai que sur ce film tout le monde voulait se surpasser. Mais, comme dit Jean-François Balmer, il n’y a pas de grands acteurs, il n’y a que des grands rôles. » Suite au désistement de Clovis Cornillac, Guillaume Canet a rejoint le casting des Liens du sang, dont les prises de vues ont commencé il y a trois semaines. « Avec François, notre complicité A gauche au premier plan, Guillaume Canet qui incarne l’inspecteur de police Bruno Papet (debout derrière lui). A droite, François Cluzet joue, lui, le rôle du truand Michel Papet (assis devant lui). est telle qu’on n’a pas à se forcer pour jouer deux frères. Quand on a rencontré Bruno et Michel Papet, ils ont commencé à se chamailler, Michel s’amusant à provoquer Bruno en disant qu’il avait bien connu Mesrine ! Bruno a demandé sa mutation pour ne pas avoir à arrêter Michel. Ce couple atypique a mené une existence de dingues. Bruno ressemble à mon père et François, avec sa moustache, est le portrait craché de Michel jeune, c’est troublant. » « J’ai quinze ans d’écar t avec Guillaume, poursuit François Cluzet. Sur Ne le dis à personne, c’était lui le patron. Là, je suis content de récupérer le droit d’aînesse ! » « Leurs César sont un bonus, un signe favorable du destin, soupire Jacques Maillot. Je considère Les liens du sang comme un vrai polar sur la famille. L’enjeu, c’est de faire exister à égalité les deux personnages, de trouver un équilibre, d’alterner les points de vue pour expliquer la complexité humaine. Chaque action de l’un a des conséquences sur la vie de l’autre. Leurs destins sont liés jusqu’à la mort. » Stéphanie Belpêche * Deux frères, flic et truand. Flammarion. Starmag au Fouquet’s avec ■ La seule émission quotidienne de cinéma présentée par Sophie Soulignac avec le concours de Carlos Gomez (Le JDD), Mazarine Pingeot, Thierry Chèze et Annabelle Milot, depuis le Fouquet’s, tous les jours à 20 heures, en clair sur TPS Star. Production : T roisième œil. Cette semaine dans Starmag. Lundi : Mathilda May pour son livre Personne ne le saura. M a rd i : Je a n D u j a rd i n pour le film Contre-enquête. Mercredi : André Téchiné pour le film Les témoins. Jeudi : Elodie Bouchez pour le film Ma place au soleil. Vendredi : Guy Bedos pour son DVD En piste. www. Gratuit sur lejdd. fr : Bandes-annonces et extraits de Contre-enquête, Mon fils à moi, Les témoins. Les brèves de palace de Carlos Gomez avec Thomas Gilou, Rufus, Karl Zéro et Malik Zidi. C’est justement dans leur ancien lieu de création et de combat, à Chaillot, que Philippe Torreton va jouer Tchatski dans Du malheur d’avoir de l’esprit. Une pièce riche à l’intrigue simple : Tchatski quitte la femme qu’il aime depuis trois ans pour faire un tour du monde. Lorsqu’il revient, elle s’est entichée d’un autre, tout son contraire : aussi veule, mou et plein de compromissions que lui est intransigeant. La confrontation de ces deux personnages va vite être prétexte à dénoncer le fonctionnement de la société moscovite tsariste et de ses courtisans. Le texte d’Alexandre Griboïedov est joué en France pour la première fois. En Russie, il était interdit et se passait sous le manteau. « Aujourd’hui, la pièce est culte, précise Torreton. Etudiée dans nombre de pays, elle est l’œuvre unique d’un diplomate révolutionnaire qui ne se pliait à rien, et qui mourut assassiné à Téhéran, en 1829, pour l’exemple : on disposa des bouts de son cadavre dans la ville aux quatre points cardinaux. Ce texte, c’est presque son autoportrait. Son unique signature. Son personnage central est à l’image de son entièreté et de sa violence. Qui s’explique : il faut se rappeler jusqu’où les gens se ridiculisaient pour avoir de hauts postes. Par exemple, on raconte qu’un homme, en tombant, fit rire la Grande Catherine. Heureux d’avoir provoqué l’hilarité, il recommença, exprès cette fois. Et obtint un poste à responsabili- Raymond Delalande/JDD Raphaël Gaillarde/Gamma « On ne voit plus de pièce qui se moque d’un acteur connu » Philippe Torreton en répétition, jeudi, sur la scène de Chaillot où il jouera le personnage de Tchatski à partir du 9 mars. sion de la campagne présidentielle. « Pour un acteur, s’impliquer politiquement est naturel. Il ne fait que s’adresser au public et partager ses opinions. Pour moi, c’est la même chose de militer via le théâtre ou la politique. » Et comme son personnage, l’acteur est toujours au bord de la colère : « C’est affligeant d’avoir attaqué Ségolène Royal de manière aussi sexiste. Elle a un parcours des plus éloquent, elle a déjà prouvé ses compétences et on la ridiculise sur des faux pas que d’autres commettent vingt fois par jour. Peut-être que je m’exalte… Mais je ne crois pas. » Delphine de Malherbe Du malheur d’avoir de l’esprit, mise en scène Jean-Louis Benoît, avec Philippe Torreton, Roland Bertin, Ninon Brétécher, Jean-Paul Farré. Théâtre national de Chaillot, 1, place du Trocadéro, Paris 16e. 01 53 65 30 00. ON VOUS L’AURA DIT Un Louvre à Abou Dhabi, signature mardi ■ Après-demain, le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres se rendra aux Emirats arabes unis pour signer l’accord intergouvernemental sur le projet d’un musée du Louvre à Abou Dhabi. Cet accord prévoit « la création d’un musée universel » où seront exposées « des œuvres issues de tous les musées français ». Son nom ? Le Louvre-Abou Dhabi. Un projet qui a suscité une levée de boucliers en janvier dernier, ses détracteurs craignant un musée « Disneyland ». D’autres mettant en garde contre le risque de prêter des œuvres fragiles et la tentation d’en faire commerce. ECOUTER Bravo et merci ! Un CD de Michel Fugain (EMI), 16 euros. Un générique d’enfer, des collaborations tous azimuts… S’il a un aspect marketing qui n’a pas échappé à sa maison de disques, cet album éclectique n’en reste pas moins un événement artistique. Autour de l’ancien gourou du Big Bazar, qui fait mine ici de tirer sa révérence, c’est toute une flopée de « confrères » célèbres qui viennent apporter leurs textes finement choisis. Ouverture enjôleuse sur un galop lumineux dont Aznavour a signé le bel écrit Je parlerai de toi (« Qui donne un peu de joie à mes années d’automne »). Suivent des paroles de Lama, Chedid, Nougaro, Hardy, Leprest, Samson, Manset, Leforestier : que du très bon. Mélodiste expert et interprète tout en verve, Fugain honore ce bouquet de senteurs avec son style de toujours, juvénile et vivant, souriant, presque dansant, un poil brésilien, influencé aussi par les dérives manouches de Louis Winsberg et du groupe Jaléo. De quoi pardonner quelques automatismes propres à la variété francoDrucker des années 1970-1980, quand parfois les batteries se font lourdes et les chœurs dégoulinants, ou quelques fausses pistes, moins heureuses, comme celle ici empruntée avec Sardou. Le bel antan n’est pas toujours talent. Un disque généreux quoi qu’il en soit, plus inattendu qu’il n’y paraît, et qui pourrait bien relancer ce grand monsieur sur les routes de France et de Navarre ? A. C. Lire 4 mars 2007 /33 Jean-Christophe Grangé. Le serment des limbes, un polar religieux La frontière du Mal Jean-Christophe Grangé chez lui mercredi. cette différence-là. Le serment des limbes possède, avec son style cinématographique fait d’accélérations et de ralentissements, des moments forts. L’enquête au sein de la communauté africaine de Paris ; la visite au Vatican ; la drogue gabonaise nommée l’iboga noir ; les passages sur la NDE (Near Death Expérience). L’auteur réussit à tenir sa trame policière jusqu’au bout sans verser dans le g rand guignol comme dans certains de ses précédents romans. Jean-Christophe Grangé, ancien reporter né en 1961, tente à ch a q u e fo i s d e r é p o n d re à l a même question : pourquoi est-on fasciné par le Mal ? L’auteur de L’empire des loups (Albin Michel, 2003) saisit le Mal comme une Le bourreau de Paris et le vampire de Ropraz jourd'hui au couple avec le même juste et impitoyable regard. La phrase est toujours courte, serrée, le dialogue, fréquent, ciselé au mot près. Si un certain systématisme de l'aigreur corrompt parfois quelques textes, la plupar t sont d'une grande force. J'effraie et Train train sont à la fois drôles et angoissants. Une araignée au plafond est un petit chef-d'œuvre, parfaitement construit, exploitant à merveille une chute stupéfiante, digne des meilleurs textes de Fredric Brown. Ce recueil devait originellement s'appeler Infect. Il aurait pu. Ce qui n'empêche pas de l'aimer. Hubert Prolongeau On n'empêche pas un petit cœur d'aimer, de Claire Castillon, Fayard, 161 pages, 14 €. force originelle. « En matière de Diable, il n’y a pas de modernité, d’évolution. La Bête est à l’orig i n e, e t e l l e s e r a l à , à l a f i n , Un choix JDD-France Inter Esprit critique, du lundi au vendredi, 9 h 10 croyez-moi. Nous tentons seulement de la faire reculer. » Le serment des limbes est bien sûr saturé de références religieuses. Il se déroule entre monastères isolés, froids saisissants, corps torturés, questions eschatologiques, histoire d’amour, duel entre Bien e t M a l . L’ i d é e d u ro m a n e s t claire : il arrive un moment où les opposés, à force d’excès, risquent de se rejoindre. La singularité du Serment des limbes tient au personnage de Mathieu Durey. Les hommes de sa brigade le surnomment « l’aumônier ». Il se nour rit exclusivement de riz blanc et de thé vert. Il a fait vœu d’obéissance, de chasteté, de pauvreté, de solitude. « Je porte cette discipline comme une cotte de mailles. » Elle se révélera de moins en moins protectrice au fil des jours. On peut d’ailleurs résumer ainsi Le serment des limbes : Mathieu Durey tente de se maintenir du bon côté de la ligne. Marie-Laure Delorme Le serment des limbes, de JeanChristophe Grangé, Albin Michel, 660 pages, 23,90 €. « Donner la mort » : curieuse expression. Fausse, hypocrite. A quelques exceptions, la mort n’est pas un cadeau. On inflige la mort, on l’impose, elle est subie. Woody Allen : « Ce n’est pas que j’aie peur de la mort. Je veux seulement ne pas être là quand elle arrivera. » Pour Emile Préfaille, impossible de lui échapper. C’est un soldat belge qui, ayant tué deux femmes pour les voler, a été condamné à mort. Mais il ne bénéficie pas de la grâce coutumière du roi parce que nous sommes en 1918 et qu’il faut se montrer impitoyable quand la guerre fait rage. N’ayant plus de guillotine, la Belgique demande à la France de lui prêter la sienne, ainsi que le bourreau de Paris, Antoine Deibler. Celui-ci, taiseux, sans travail depuis 1914 – les condamnés sont envoyés se faire massacrer en première ligne –, n’aime guère « exercer son art » hors de la capitale. Chez lui, il prend les patins. Il a l’habitude d’accomplir sa tâche en paix, dans des conditions agréables, prévues par la loi, et non dans l’improvisation, dans le tumulte des armes, au bout d’une aventure risquée. Est-on sûr de revenir sain et sauf? Et la machine? Mais enfin, puisque la justice et l’armée lui demandent d’y aller, il y va. Où? A Furnes, ville des Flandres, occupée par les Allemands. Qui sont d’accord, mais oui, pour délivrer des saufconduits à l’escorte d’une dizaine de personnes chargées d’accompagner et de protéger « la veuve » et « l’exécuteur des hautes œuvres ». Il y a deux officiers, l’un au visage à moitié brûlé, l’autre manchot, des soldats, les aides du bourreau et les caisses qui contiennent la guillotine. En route, mauvaise troupe! Pour écrire L’obéissance, François Sureau s’est inspiré de faits réels. Ainsi l’absurdité de faire un voyage de plusieurs centaines de kilomètres et de franchir les lignes ennemies pour tuer un seul homme, alors que des milliers et des milliers mouraient chaque jour dans des mouchoirs de poche, a-t-elle échappé à la justice militaire. Une sinistre loufoquerie conduisait ces hommes – mais tous n’étaient pas dupes – à risquer leur vie pour aller « donner la mort » au seul soldat sur le front qui n’avait plus de fusil ! Antoine Deibler et sa guillotine ont-ils rempli leur mission ? Ma tête dans la lunette, je n’en dirai rien. Ce qui est sûr, c’est que François Sureau a ciselé avec la minutieuse élégance des diamantaires d’Anvers un bijou noir. Au raffinement d’une mort concertée, dans une époque où elle était soudaine, correspond un livre subtilement construit et écrit. S’il faut trouver une métaphore au roman encore plus noir de l’écrivain suisse Jacques Chessex, ce sera plutôt la truffe enfouie, le tubercule sombre, la tourbe. Nous sommes, en 1903, dans le Haut-Jorat vaudois, pays de loups, de superstition, de peur, de misère matérielle et morale, d’avarice, de violence. Jacques Chessex sait en quelques pages dresser un inventaire impitoyable des lieux – même s’ils sont très beaux – et des hommes. On connaît son talent à raconter le mal, à dire le péché, à plonger dans l’humus des âmes, à explorer l’ombre des notables, à écouter les cris de plaisir et d’effroi des assujettis de la chair et du diable. Avec Le vampire de François Sureau et Jacques Chessex nous offrent deux bijoux noirs magnifiquement ciselés Ropraz, il n’a peut-être jamais été aussi cursif, vif, incisif. Grâce au style de Chessex, que de plaisir à lire le récit de toutes ces horreurs dans le pays de Vaud ! Car le vampire de Ropraz, puis de Carrouge, puis de Ferlens, exhume les cadavres de jeunes filles enterrées la veille pour les violer, les mutiler, les découper, les manger. Horribles banquets qui jetèrent la panique et la suspicion dans ces montagnes où « on est durement protestants mais on se signe à l’apparition des monstres que dessine le brouillard ». Le vampire, ce serait Charles-Augustin Favez, yeux rougis, dents anormalement longues, masturbateur, agresseur de veuves. Qu’est-ce que la société a fait de ce pauvre bougre ? Il a été condamné à la prison à vie. En 1915, il s’est évadé. Il est entré dans la Légion. Il aurait pu être de l’escorte militaire qui accompagna le bourreau de Paris à Furnes, Belgique. Jacques Chessex lui a réservé une fin encore plus romanesque, c’est dire ! L’obéissance, de François Sureau, Gallimard, 156 pages, 11,90 € ; Le vampire de Ropraz, de Jacques Chessex, Grasset, 108 pages, 11,90 €. P.-S. Toujours avec la mort pour sujet, signalons la première publication en livre d’un scénario de Louise de Vilmorin, Le violon de Crémone (Le Promeneur, illustrations de Christian Lacroix, 101 pages, 16,90 €). Dans la grande tradition romantique allemande, une histoire d’amours impossibles accompagnée d’un violon et de voix sublimes. « Ne la laissez pas chanter. Le chant, pour cette jeune fille, est un plaisir mortel… » Françoise Chandernagor. La famille, le silence, l’agonie Au chevet d’Olga Françoise Chandernagor possède une étonnante aptitude à empoigner les sujets les plus graves pour les traiter avec vigueur, et même avec une certaine allégresse d’écriture. La voyageuse de nuit – une expression empruntée à Chateaubriand – dépeint avec précision mais sans pathos les étapes de l’agonie d’une femme. Celle-ci désormais se tait, soupire et ferme les yeux. Et pendant ce temps, ceux de ses filles se dessillent. Depuis cinq ans, Katia, Vera, Sonia et Lisa rivalisent dans les soins incessants qu’elles prodiguent à leur mère au centre de soins palliatifs Louis-Pasteur. Olga, la mourante, reste encore à leurs yeux « un soleil dont elles redoutent la chaleur et craignent les brûlures ». Elle n’a pas été juste avec sa progéniture, cette femme forte, épouse du marin Yann le Gellec, qui ne voulait que des garçons. Elle a classé ses filles par rang de beauté, les a jugées, étiquetées. En outre, cette ancienne infirmière a exigé d’elles stoïcisme et mépris de la souffrance. Dans cette famille, on parle un peu de tout mais on tait l’essentiel. Silence sur l’alcoolisme de Sonia, les amants de Vera, les problèmes de Lisa, les escapades du père. Maman ne l’aurait pas permis. Cependant, à présent qu’elles sont devenues les mères de leur mère, les membres de ce gynécée se dévoilent tour à tour. Chacune d’elles découvre ces « lointaines proches » que sont ses sœurs, chacune réévalue sa place dans la famille et dévoile son histoire cachée. On suppose que l’auteur de L’allée du roi et de La chambre a mis beaucoup d’elle dans le personnage de Katia, l’aînée mal comprise, l’écrivain spécialiste des danses macabres. On va de surprise en surprise au fil d’un livre qui manifeste aussi dans sa construction élaborée la maîtrise d’une romancière à son apogée. C’est pourquoi l’on peut dire de La voyageuse de nuit que c’est un grand roman. Livre sur les vérités et les mensonges familiaux, il est aussi un pamphlet contre l’hypo- crisie de la société contemporaine f ace à l ’ i n é l u c t a b l e. L’écrivain moque le psychologisme qui prospère sur le terrain du palliatif (« on meur t si on se laisse aller »), raille l’attirail d’euphémismes qui entoure la mor t. Faute de pouvoir totalement apprivoiser ce destin commun, on peut au moins lui redonner son nom. Claire Julliard La voyageuse de nuit, de Françoise Chandernagor, Gallimard, 324 pages, 19 €. Stephan Gladieu/Opale Des nouvelles du couple Regardez bien la couverture de ce livre : pour une fois, elle a du sens. Une femme (c'est l'auteur, mais comme elle est de dos et floue, on s’en moque), les épaules nues, a la tête tirée en avant par une main d'homme qui semble la forcer. Semble seulement. Peut-être est-ce là de la tendresse, peut-être la contrainte à un geste refusé, peut-être le prélude à une violence… On ne sait. Mais il se passe quelque chose. Ce quelque chose, à la fois trouble et ambigu, sans doute cruel, les vingt-trois nouvelles de ce recueil s'essaient à le cerner. On ne saurait dire que le côté rose prédomine. Claire Castillon, qui l'an dernier avait ausculté les relations mère-fille dans le bienvenu Insecte, s'intéresse au- de l’académie Goncourt ■ Hélène Bamberger pour le JDD La fin du monde. Mathieu Durey marche dans les rues de Catane, en Sicile, pour les besoins de son enquête criminelle. L’état d’urgence a été actionné car l’Etna s’est réveillé. Les ondes sismiques puis les explosions de lave puis les pluies de cendres. On pensera à la fin du monde lorsque tout sera recouve r t d ’ u n e é p a i s s e p o u s s i è re noire. Jean-Christophe Grangé retrouve, dans Le serment des limbes, ses dif férentes obsessions. Paysages crépusculaires balayés par la solitude. Exploration du mal sous toutes ses formes. Personnages atypiques et ascétiques à la recherche d’euxmêmes. Un univers entre passé et avenir toujours au bord de l’implosion. On ne compare plus Jean-Christophe Grangé, comme à s e s d é bu t s, a u x m a î t re s d u thriller américain. Il peut réussir (Les rivières pourpres, Albin Michel, 1998) ou rater (Le concile de pierre, Albin Michel, 2000) ses romans. Il a su créer, même s’il continue à diviser la critique, son propre style visuel. Le cinéma adapte régulièrement ses romans. Mathieu Durey, commandant à la brig ade du crime, décide d’enquêter sur le suicide de son meilleur ami : Luc Soubeyras, commandant à la brigade des stupéfiants, a tenté de se noyer dans une rivière. Il est aujourd’hui dans un coma profond. Mathieu Durey ne croit pas à la thèse du suicide. Il va mettre ses pas dans ceux de son ami. Mais « rien de pire que de chasser un chasseur ». Il se retrouve confronté à une série de meurtres ou de meurtriers. Des crimes sont commis dans toute l’Europe selon un même rituel satanique. Des morsures, des insectes, du lichen, des langues tranchées, des acides. Les victimes sont des hommes, des enfants, des femmes. Elles ont un seul point commun. Elles ont vécu une expérience de mort imminente. Elles sont tombées dans un coma profond puis sont revenues à la vie contre toute attente. Qu’est-ce qu’elles ont vu ? C’est leur secret. Elles se meuvent dorénavant entre spirituel et matériel. Elles portent en elles le cœur vivant de leur voyage intérieur. C’est une histoire d’âme et de corps. L’Eglise veut contrôler l’affaire et la police connaître la vérité. Jean-Christophe Grangé poursuit, après La ligne noire (Albin Michel, 2004), sa généalogie du Mal. Le serment des limbes, roman policier à la fois ver tigineux, religieux, vénéneux, ambitieux, est construit sur un parallèle et un af frontement entre deux amis d’enfance. Mathieu Durey et Luc Soubeyras ont disséqué le problème du mal (études religieuses) ; ont vu le mal à l’œuvre (missions à Vukovar et à Kigali) ; ont appris à combattre le mal au quotidien (brig ade du crime et brigade des stupéfiants). Mais seul l’un des deux croit à la réalité de Satan. Le noyau dur de leur personnalité réside dans Bernard Pivot Médias 34/ 4 mars 2007 Victoires de la musique. Drucker et Nagui se racontent à travers des chansons Pour la troisième année consécutive, Michel Drucker et Nagui présentent les Victoires de la musique*. « Un machin qui est à la fois une cérémonie, un palmarès et le plus grand concert de l’année en direct, assure Gilles Bressand, président de l’association des Victoires. Nagui et Dr ucker seront seuls sur scène avec les artistes. Leur duo a pris du volume. » Mais s’y connaissent-ils vraiment en musique ? Blind-test, sur un air de... ■ L’award de Michel Sardou. Nagui : Nana Mouskouri ? Nougaro ? M. D. : Sardou ! Mais les prix (award en anglais), nada pour moi jusqu’à ce que je rentre à la télé. Mes seules récompenses, ce sont MM. Mitterrand et Chirac qui me les ont remises. [Il a été fait chevalier puis officier dans l’ordre de la Légion d’honneur]. Nagui : Sans cracher dans la soupe, je dois avoir cinq 7 d’or. Au début, ça me faisait rire mais à chaque fois j’ai eu un pincement au cœur au moment de les recevoir. Et puis, tous les matins, découvrir les audiences du jeu d e m i d i d e l a ve i l l e ( To u t l e m o n d e v e u t p re n d re s a p l a c e , France 2), c’est aussi une belle récompense du public. ■ Quelqu’un m’a dit de Carla Bruni. Nagui : Carla Bruni ! M.D. : Le dernier ragot du métier ? Que Nagui et moi, nous étions pacsés… Nagui : [Eclats de rire.] Je ne peux rien dire ! Plus sérieusement, la reconversion de Carla Bruni prouve que, quels que soient l’âge ou le genre, la nouvelle génération est faite d’artistes qui ne sont pas de simples interprètes devant leur micro. Abd Al Malik et Grand Corps Malade ont aussi une qualité de plume. Photo Raymond Delalande/JDD « Ne touchez pas au service public! » ■ Come away with me de Norah Jones. N a g u i : Norah Jones ! Nous pourrions traduire le titre de cette chanson par Partons ensem- A 19 ans, Nagui invitait Michel Drucker pour inaugurer un casino cannois. Vingt-six ans après, l’animateurble. producteur retrouve son aîné pour présenter avec lui leur troisième cérémonie des Victoires de la musique. M.D. : A chaque fois que je me suis retrouvé sur M.D. : On a rarement vu un M.D. : Mon héroïne à moi : la cle. C’est un personnage halluciscène avec Nagui, j’ai été heu- prompteur éternuer ou se mar- passion, l’amour, l’amitié, les nant. En ce moment, je ne fréreux. Je ne peux pas en dire au- rer ! Nagui est le plus légitime émotions. quente que des jeunes… Henri, tant de tous ceux avec qui j’ai des gens de télévision pour parNagui : Nous avons besoin Charles Aznavour, Roger Hanin, travaillé. ler de musique. Ce qui m’inté- de garder le contrôle de soi. Plus Guy Bedos, Alain Delon, tous Nagui : Il n’y a aucune ar- resse, c’est de prendre un peu sa les choses sont simples, saines et des têtes d’affiche. rière-pensée, aucun loup, aucune roue. efficaces, meilleures elles sont. Na gui : Etre toujours présuspicion. J’ai eu envie de faire C’est un marathon que nous cou- sent, dans l’air du temps, c’est le de la télé avec Michel. Mais ne ■ B row n s u ga r des Rolling rons, pas un 100 mètres. travail et le talent. Une carrière compte z pas sur nous samedi Stones. M.D. : J’ai beaucoup appris ça se construit, qu’on aime ou pour dire au mot près un texte Nagui : Les Rolling Stones… d u v é l o. U n s p o r t o ù l ’ o n e s t pas. Leurs parcours m’inspirent préparé par des auteurs. Quoi ?… Brown sugar ! obligé de partir doucement. Le beaucoup plus de respect que la candidat qui gagnera la prési- prétention et la suf fisance de dentielle sera celui qui en aura ceux qui arrivent en deux mois encore sous la pédale. par les émissions de télé-réalité… ■ On ira tous au paradis de ■ Je hais les dimanches d’Edith Michel Polnareff. M.D. : Michel Polnareff, nous Piaf. avons débuté ensemble. Quand M.D. : Piaf… J’ai haï les dije ferme les yeux, je vois Michel, manches de mon enfance. Leurs en janvier 1965, à Douai, il res- ciels gris, à regarder passer le semble à Françoise Sagan avec train Granville-Paris. Depuis sa coupe de cheveux. Il monte 4 0 a n s, c ’ e s t l e r ê ve. Je l i s l a sur scène, chante La poupée qui presse, je fais du sport, je redéfait non. Dutronc chantait Et moi couvre mon émission enregiset moi et moi. Et Johnny se de- trée le mercredi. Malheureusemandait s’il allait refaire sur- ment, à 19 heures, je ne peux face. A l’époque, nous nous de- plus m’entretenir avec ma mère mandions ce que nous allions de- ni mon frère Jean, comme nous venir. La Lettre à France de Pol- en avions l’habitude. nareff, ça fait longtemps qu’on Nagui : J’ai toujours aimé l’a reçue. Le talent ne meurt ja- les dimanches. Enfant à Cannes, mais. plage, foot, volley-ball, pizzas sur Nagui : Jamais vu, jamais le port, déjeuners de famille… rencontré, et pourtant beaucoup d’amis en commun. J’ai envie de ■ Tomorrow de Sean Lennon. lui consacrer un Taratata. C’est M.D. : … u n m é l o m a n e, u n a r t i s t e. E t Nagui : Sean Lennon ! question folie, il a tout apporté à M.D. : Etre le fils de, c’est Elton John. très compliqué. [Il sourit.] La nièce de..., aussi. Mais il aurait ■ Si j’étais un charpentier de fait carrière de toute façon. Johnny Hallyday. Nagui : Crosby, Stills, Nash ■ Message personnel de Franet Young… çoise Hardy. M.D. : Johnny ! Son paradis Nagui : Françoise Hardy ! Un n’ e s t p a s e n S u i s s e m a i s s u r message personnel ? Respectezscène. Si j’avais dû faire un au- vous, c’est le mot d’ordre dans la tre métier ? Médecin généraliste vie. ou sans frontières. J’aurais bien M.D. : A tous les candidats à voulu être Ber nard Kouchner. la présidentielle : ne touchez pas Mon père disait que j’étais un au service public ! médecin des âmes et que mes ordonnances étaient mes émis- ■ Comment ça va ? de Patrick sions. Bruel. Na gui : Mon père aurait Nagui : Bruel ! adoré que je sois médecin. Je M. D. : Ça va bien ! Je viens n’ai pas eu le courage de courir de faire un check-up, j’ai les arderrière la longueur de ces étu- tères d’un mec de 40 ans. des. Mais j’ai besoin d’échanger, d’avoir le sentiment d’être utile Bruel a la passion du poker. et d’apporter quelque chose. Et vous ? M.D. : Jacques Chirac m’a ■ La flûte enchantée de Mozart. dit l’autre jour qu’il y avait une M.D. : Wolfgang ? Amadeus… vie en dehors de la politique. En La der nière chose qui m’a en- ce qui me concerne, après plus chanté : Valérie Lemercier aux de quarante ans de métier, je n’y César. Les Oscars sont une petite crois pas du tout. Il n’y a pas de fête de quartier à côté. vie après la télé. Tous mes coN a g u i : L e s d é bu t s d e m a pains qui ont quitté ce métier f i l l e d e 2 a n s e t d e m i s u r d e s sont morts. skis. Nagui : Sans la télé, je serais extrêmement malheureux. ■ Chambre avec vue d’Henri Interview Salvador. Alexandre Dinin M.D. : Il était l’invité de Vive- * Les 22es Victoires de ment dimanche la semaine der- la musique, samedi, 20 h 50. nière. 89 ans, il a traversé le siè- France 2. EN KIOSQUE ■ Première fait sa (r)évolution. Trente ans après son lancement, « le magazine du cinéma dans tous ses états » de Lagardère Active Média (propriétaire du JDD) se refait une beauté. « Première rompt, et choisit de s’ouvrir aux autres disciplines culturelles – musique, littérature, expos, théâtre, etc. – pourvu qu’elles entretiennent un lien solide avec le cinéma », explique dans son édito Sophie Grassin, rédactrice en chef du journal. « Le cinéma est aujourd’hui partout, explique-t-elle. Pour que Première [actuellement diffusé à 155.421 exemplaires] continue à bien vivre, il nous a fallu revoir notre offre. La promotion est un rouleau compresseur auquel nous devons de plus en plus résister. Nous offrirons davantage de sujets d’investigation, de décryptages et de reportages. Nous renforcerons l’intimité et la proximité avec les vedettes. » A l’image des « quelques jours avec… » Guillaume Canet, du « grand entretien » accordé par Emmanuelle Béart, ou du « moi par moi » de Jean-Pierre Darroussin. Plus clair et lisible, « plus féminin et plus glamour » aussi, Première promet d’être « plus impertinent et polémique ». Histoire de séduire son cœur de cible, les 30-35 ans. Cette relance ne passe pas, comme en 2005, par une baisse de prix. Bien au contraire. Le magazine sera à 2,90 €. Et il investit la toile. A compter de demain, www.premiere.fr ambitionne de mieux répondre aux attentes des lecteurs et internautes. Il compte sur un million de visiteurs d’ici à la fin de l’année, pour 20 à 25 millions de pages vues. Côté papier, Bruno Lesouef, DGA des publications de LAM, a pour objectif de vendre 170.000 exemplaires. Cette relance passe par une campagne de promotion signée BETC-Euro RSCG, pour laquelle 1,5 million d’euros ont été investis. C’est à ce prix que Première entend renforcer sa position de leadership, en dévoilant « encore plus les dessous du cinéma ». ÇA S’AFFICHE ■ Chanel, avec Mépris. Quarante-quatre ans après la sortie en salles du film de Jean-Luc Godard, la charmante Suissesse Julie Ordon joue les aguicheuses sur un air de Georges Delerue. Nue sur un lit, elle demande à l’homme assis à ses côtés : « Et ma bouche, tu l’aimes ma bouche ? » De quoi vous laisser bouche bée, comme la réalisatrice Bettina Rheims durant le tournage de ce film pour un rouge à lèvres. Trois ans après avoir confié à Baz Luhrmann la réalisation d’un spot imprégné de l’univers de Moulin Rouge avec Nicole Kidman pour N° 5, la marque revient aujourd’hui sur tous les écrans hertziens avec un nouveau clin d’œil au septième art. Et ça ne manque pas d’allure. ■ EDF, Nicolas Hulot va adorer sa pub. « Comme vous, nous nous interrogeons sur l’avenir », convient à partir d’aujourd’hui – et pendant trois semaines – la voix off de la nouvelle campagne de l’électricien conçue par l’agence Euro RSCG C & O. EDF entend s’afficher « comme un acteur responsable, qui assume ses choix industriels en voulant les faire comprendre et les faire partager par tous », explique-t-on du côté de la filiale d’Havas. L’entreprise lance ce matin son manifeste « E = moins de CO2 », une prise de parole symbolique, avant une campagne d’affichage le 12 mars. Télévision 4 mars 2007 Trio de charme pour M6 Alain Guizard/Angelli NE RATEZ PAS N’y voyez rien de suspect. Quel mal y a-t-il à s’afficher dans la future minisérie de M6, deux ans après avoir été l’héroïne de Dolmen, la saga estivale de TF1 aux 12 millions de téléspectateurs ? Aucun. Tout cela peut-il être pure coïncidence ? « Honnêtement, nous n’aurions jamais pensé spontanément à Ingrid Chauvin, assure Roseline Brandford-Griffith, directrice de la fiction de la Six. Elle est arrivée sur le Elodie projet par le biais des scénaristes. Et nous avons eu un vrai coup de cœur. » Depuis deux mois, l’ancienne Femme(s) de loi tour ne au côté de la brune Karina Lombard (Les 4 400) et de la blonde Elodie Frenck (aperçue dans divers téléfilms). Elles forment le trio de charme de Suspectes, un thriller glamour (de 8 × 52 minutes) actuellement en tournage à Bordeaux. Mardi, la scène du jour permettait aux trois fem- Frenck, Ingrid Chauvin et Karina Lombard, cette semaine. sur le tournage de Suspectes. mes de se dévoiler un peu. « Je ne suis jamais restée plus de deux mois avec un mec, confie Juliette (Elodie Frenck). Je suis une vraie pompe à parasites ! » « Deux mois après notre rencontre, j’étais à l’église en robe blanche », se souvient, énamourée, Marina (Ingrid Chauvin). « Gérer trois pur-sang comme elles n’est jamais facile. Mais c’est dans la difficulté que les bonnes choses se font », sourit le réalisateur Laurent Dussaux. Ces trois personnages, qui n’ont apparemment rien en commun, se retrouvent mêlés à l’enquête sur la mort mystérieuse d’une autre femme. Leurs noms figurent sur une liste retrouvée dans les mains de la victime. Quel (terrible) secret cache leur vie sans histoires ? Réponse cet été. Jonathan Bouchet-Petersen Gilles Gustine En ter miner avec l’innommable. C’est ce qui a motivé Hervé Chabalier, patron de l’agence Capa, pour proposer à France 2 Le cancer sort de l’ombre*, une grande émission coproduite avec Jean-Luc Delarue, présentateur de cette soirée spéciale. Pourquoi un prime sur le cancer ? La médecine réalise de formidables progrès en la matière, mais on continue à jeter un voile pudique sur cette maladie. Pour les gens, le cancer signifie toujours la mort. Il faut libérer la parole, habituer la société à vivre avec. En 2020, en raison de l’allongement de la vie, un Français sur deux aura été touché, une femme sur trois. Par son ampleur et par son image, la maladie est un phénomène de société. Il est vital d’en parler. Que va apporter le fait d’en discuter ? D’abord éviter la double peine : malade et honteux de l’être. En expliquant leurs démarches, en rapportant leur vécu, les gens font un pas décisif dans la gestion de leur maladie et de son image. Ensuite, puisque aujourd’hui un malade sur deux atteint du cancer en guérit, il importe que les actes de prévention et le dépistage deviennent naturels. Sur le plateau, il y aura des anonymes et des personnalités qui parleront de leur cancer. On espère le plus de témoignages possible. 13.00 Journal. 13.20 Un dimanche de campagne. 13.50 Vivement dimanche. Spéciale « années 80 ». 15.50 Le grand zapping de l’humour. 17.00 DOS. 17.45 Stade 2. 19.00 Vivement dimanche prochain. Spéciale « années 80 ». 20.00 Journal. 20.50 20.50 Ah ! Si j'étais riche ** Ma meilleure ennemie * Quel est l’apport spécifique de Capa à l’émission ? Des reportages de deux types, mais toujours autour de la parole. Il y a un sujet sur la difficile annonce à un malade et à sa famille. Un autre sur une adolescente scolarisée en troisième conduite à faire un exposé en classe sur son propre cas. Plus réjouissant, on fait la connaissance de deux malades qui se sont rencontrés sur internet en parlant de leur cancer. Ils se sont mariés et ils ont eu un enfant. Interview Jean-Luc Bertet * Le cancer sort de l’ombre, demain, 20 h 50. France 2. 13.25 Inspecteur Barnaby. 15.15 Devenir un homme en Mélanésie. 16.15 Championnats d'Europe indoor. 17.55 Questions pour un super champion. 18.50 Le 19/20. 20.10 Tout le sport. 20.20 Les nouvelles aventures de Lucky Luke. 20.50 SOS 18 ■ Mères porteuses, le marché clandestin. Demain, Lundi investigation (23 h 55, Canal +) consacre son enquête aux couples en mal de progéniture, prêts à défier la loi française pour « vivre la plus belle expérience » de leur vie. Un marché clandestin qui touche entre 100 et 200 couples par an. L’enquête suit des femmes en mal d’argent prêtes à « louer » leur corps, mais aussi une mère altruiste au point de risquer son existence pour porter l’enfant d’une autre. Ce sujet dénonce les terribles conditions d’insémination à l’étranger, surtout dans les pays de l’Est. Un chef de service du CHU de Strasbourg estime, lui, que c’est son rôle d’« assister une femme qui ne peut obtenir en France de l’aide ». Le principe français d’indisponibilité du corps humain (qui ne peut ni se louer ni se vendre) risque de faire encore débat. ■ En deux mots décrypte les politiques. L'imitateur Didier Gustin analyse avec gourmandise les rictus de Nicolas Sarkozy. Il prend un malin plaisir à parodier la façon dont le président de l’UMP rythme ses discours. Des historiens, sociologues, politologues (comme Pascal Perrineau), psy et autres invités d’En deux mots (aujourd’hui, 20 h 40, France 5) passent avec lui au crible les thèmes, la rhétorique des candidats à la présidentielle. Nicolas Sarkozy et Marie-George Buf- Pascal Perrineau, politologue. fet sont ce soir leurs victimes. Ce multidécryptage permet de contourner les stratégies de communication pour mieux s'arrêter sur les idées, leurs contradictions, les postures des présidentiables. Une émission aux antipodes du jeu des petites phrases et de la politique spectacle. Dimanche prochain, deux mots sur Ségolène Royal et François Bayrou. ÇA S’EST VU Le cancer, ça se discute 12.05 Attention à la marche ! 13.00 Journal. 13.25 Walker, Texas Ranger. 14.15 Preuve à l'appui. 15.05 Close to Home. 1 6 . 0 0 N ew York Unité spéciale. 1 6 . 5 0 Vidéo g ag. 17.50 Le maillon faible. 18.50 Sept à huit. 20.00 Journal. /35 14.15 Brother & Brother. 14.20 Zapping. 14.35 La grande course. 15.05 Max Havoc. 16.30 How I met your mother. 16.50 Tex Avery. 17.00 Les chemins du possible. 18.00 Fanfan la Tulipe. 19.40 Ça Cartoon. 20.35 Le grand match. 21.00 Marseille-Lens ■ Sarko chez Denisot. Vendredi, rédacteur en chef du Grand journal, le ministre de l’Intérieur et candidat à l’élection présidentielle a permis à l’émission de Michel Denisot de battre « tous les records historiques » de Canal + sur cette tranche horaire. La seconde partie de l’émission a rassemblé 2.242.400 téléspectateurs avec un pic d’audience à 3,6 millions de personnes. Un nouveau record après la performance de François Bayrou le 6 février. Jeudi, Ségolène Royal tiendra les manettes de ce « grand » journal. ■ La Caravane des Enfoirés. Le concert des Enfoirés enregistré en janvier au Zénith de Nantes a rassemblé vendredi soir 11.716.540 téléspectateurs sur TF1. Avec des parts d’audience de 50,2 % sur les quatre ans et plus, de 56,6 % sur les femmes de moins de 50 ans, de 61,7 % sur les 15-24 ans, ce programme affiche ses meilleurs scores depuis sa création en 1995 sur la Une. 15.00 Superstructures. 16.00 Colonisation et décolonisation, le cas français. 16.55 Madame Monsieur bonsoir. 1 7 . 5 5 Ripostes. 1 9 . 0 0 Piaf. 19.45 Arte info. 20.00 Karambolage. 20.15 Le seigneur du château. 20.40 Thema: La mer. 9.30 M6 Kid. 11.10 Grand écran. 11.40 Turbo. 12.30 Chef, la recette ! 13.20 Kevin Hill. Sarah à tout prix. (14.10) La fin d'un rêve. 15.10 E = M6. 16.35 66 minutes. 17.40 5 ans avec... 18.55 D & CO. 19.50 Six'/Météo. 20.10 E = M6. 20.40 Sport 6. 20.45 20.50 Les aventuriers ** Capital H. Noguerra et J.-P. Darroussin Julia Roberts et Susan Sarandon Arnaud Bedouet Djibril Cissé (OM) L. Ventura, J. Shimkus et A. Delon Le L business des machines à café Film français de Gérard Bitton, Michel Munz (2002). Le sujet. Aldo Bonnard est le prototype du loser. Sa femme, Alice, veut le quitter à cause de son manque d’ambition. Elle plaît beaucoup au patron de son mari qui veut licencier dans son entreprise. Coup du sort, Aldo touche un très gros Loto. Avec Jean-Pierre Darroussin, Valeria Bruni-Tedeschi, Richard Berry. Opinion JDD. Malgré des ressorts classiques, cette comédie se révèle bien sympathique. JeanPierre Darroussin en perdant-né y fait sauter la banque. Film américain de Chris Columbus (1998). Le sujet. Luke a quitté Jackie, la mère de ses deux enfants, pour Isabel, une jeune photographe. Malgré sa bonne volonté, elle doit essuyer les critiques continuelles de Jackie. Jusqu'au jour où cette dernière apprend qu'elle est atteinte d'un cancer incurable. Avec Ju l i a Ro b e r t s , S u s a n Sarandon, Ed Harris. Opinion JDD. Les ficelles de ce mélo sont plutôt convenues. Heureusement, les interprétations de Julia Roberts et Susan Sarandon, tout en retenue, les font efficacement oublier. Série française de Dominique Baron. Droit de mort. Un père en instance de divorce enlève son fils de 9 ans, Benoît, l'entraîne sur la passerelle d'un immeuble et menace de sauter dans le vide avec l'enfant s'il n'obtient pas sa garde. Psychodrame (21.45). Après un incendie, deux pompiers consultent la psychologue. L'un d'eux en sort bouleversé. Peu après, il est agressé lors d'une fête qui réunit la brigade. Avec Arnaud Bedouet, Mohamed Hicham, Patrick Raynal, France Zobda. Fo o t b a l l . Championnat de France Ligue 1. 27e journée. Marseille, en chute libre au plan comptable, joue une partie capitale. C'est un véritable fossé, 7 points, qui sépare les Marseillais des Lensois. Les sang et or ne perdent quasiment plus en championnat, et n'ont plus quitté le trio de tête depuis treize journées. Les Phocéens n'ont picoré que 2 points lors des cinq dernières journées, pour plonger à la 8e place. Le défenseur Ronald Zubar a encore en mémoire le penalty concédé au match aller à ses adversaires, solides dauphins de Lyon. Film français de Robert Enrico (1967). Le sujet. Manu et Roland, deux amis de longue date, partent à la recherche d’un fabuleux trésor enfermé dans une épave engloutie au large du Congo. La jolie Laetitia, de laquelle ils sont tous deux secrètement amoureux, se joint à l’aventure. Avec Alain Delon, Lino Ventura, Joanna Shimkus. Opinion JDD. Delon et Ventura font merveille dans cette ode à l’aventure et à l’amitié dépourvue de toutes considérations adultes, amour compris. Il s’en exhale la nostalgie des rêves d’enfant. Magazine présenté par Guy Lagache. Thème : entreprises, espionnage, discrimination et privilèges. Vidéosurveillance, délations, filatures : quand votre patron vous espionne. Dans certaines sociétés américaines, on peut dénoncer les collègues qui ne respectent pas le code de conduite de l’entreprise. Handicapés : une entreprise sur deux hors la loi. Les handicapés victimes de discrimination. Inde : des entreprises de rêve ? Les efforts des entreprises indiennes pour attirer les diplômés d'informatique. Machines à café. Un business très chaud. 22.50 Soir 3. 23.22 Suivez l'artiste. 23.25 Tenue de soirée. Film français de Bertrand Blier (1986). 22.55 L'équipe du dimanche. 0.00 Garde rapprochée. Film américain de Stephen Herek (2005). 22.45 New York, section criminelle. Les blessures du passé (23.35). Science mortelle (0.20). Echec et mat. 1.15 L'empreinte du crime. 23.00 Un jour, une heure. 0.35 Journal de la nuit. 22.35 La mer. 0.05 Au royaume de Nemo. 0.35 Cœurs brûlés. SÉLECTION CÂBLE, SATELLITE ET TNT Cinéma 20.45 Rocky III - L’œil du tigre ** de et avec Sylvester Stallone (1982), avec Mister T. RTL 9 2 0 . 5 0 G r ey s t o ke , l a l é g e n d e de Tarzan *** de Hugh Hudson (1984), avec Christophe Lambert. TF6 20.50 Retour à Howards End *** de James Ivory (1981), avec Anthony Hopkins. Paris Première 20.50 Superman ** de Richard Donner (1978), avec Christopher Reeves. Téva 20.50 Sans motif apparent * de Bob Rafelson (2002), avec Samuel L. Jackson. 13e Rue 20.50 Mélodie pour un meurtre ** de Harold Becker (1989), avec Al Pacino. TV Breizh 20.50 The matador ** de Richard Shepard (2005), avec Pierce Brosnan. Canal + Décalé 20.45 L’ex-femme de ma vie * de Josiane Balasko (2004), avec Thierry Lhermitte. Ciné Cinéma Premier 20.45 Le plus beau des combats ** de Boaz Yakin (2000), avec Denzel 23.00 Enquête exclusive. Cayenne : le nouveau « Far West » français. 0.15 66 minutes. Retrouvez Washington. Ciné Cinéma Emotion 20.55 Le dernier des Mohicans ** de Michael Mann (1991), avec Daniel Day-Lewis. TPS Star 21.00 Saint-Jacques... La Mecque ** de Coline Serreau (2005), avec JeanPierre Darroussin. TPS Cinéstar 20.45 Vieilles canailles ** de Kirk Jones (1998), avec Ian Bannen. TPS Cinéfamily Documents 20.50 Mexique entre terre et ciel. Voyage Musique 20.00 Spécial Christina Aguilera. Fun TV 20.45 Spécial hip-hop français. MTV Séries 20.45 H. Comédie! 20.45 Dead like me. Jimmy Sport 20.30 Athlétisme. Eurosport 21.45 Basket. Phoenix Suns/Los Angeles Lakers. Sport + Elysée République, la première fiction BD réaliste sur la vie politique française, sur le site www.lejdd.fr 4 mars 2007