Installation d`une chaufferie mobile multifonction au bois

Transcription

Installation d`une chaufferie mobile multifonction au bois
Chauffage au bois
Chaufferie mobile
multi-fonction au bois (38)
La chaufferie mobile
Bilan en chiffres
 L’installation évite le rejet
de 68 500 kg éq CO2 dans
l’atmosphère, soit l’équivalent
de 400 000 km en voiture ou de
la consommation moyenne de
27 voitures par an.
 5 t de gaz sont économisées
en moyenne pour le séchage des
noix.
 11 t de gaz sont économisées
pour le séchage du tabac.
 20 000 l de fioul sont
économisés pour le chauffage
des locaux de l’usine.
Les expériences de valorisation du bois pour le chauffage sont nombreuses en
agriculture. La filière bois est en plein développement. M. Cony concrétise une
belle initiative en investissant dans une chaufferie mobile multi-fonction pour
sécher des produits agricoles et chauffer des locaux d’usine, une première !
Le bois : énergie locale
et renouvelable
Naissance
d’une chaufferie nomade
Le chauffage est un poste important dans la
facture énergétique de l’agriculteur. Le bois,
ressource renouvelable, peut se substituer efficacement à des énergies fossiles (fioul, gaz)
pour combler les besoins de confort ou de
chauffage. Il peut être utilisé selon ses différentes formes : en plaquettes, en granulés, ou
en bûches, pour des rendements et des coûts
différents.
Avec cette valorisation du bois-énergie, les agriculteurs peuvent diversifier leurs revenus.
En Rhône-Alpes, la ressource forestière est
importante. Elle occupe plus de 1 600 000 ha
(soit 11 % des surfaces forestières nationales).
Pour les agriculteurs, l’entretien des parcelles
ou la taille des haies suffisent parfois pour leur
chauffage une année entière. En produisant
plus de stères de bois, ils peuvent devenir des
acteurs d’une filière locale
Producteur de noix AOC de Grenoble, M. Cony
a fait du bois un élément pivot de son exploitation. En 2002, il est déjà l’un des premiers
agriculteurs de la vallée de l’Isère à installer une
chaufferie automatique au bois pour son habitation. Convaincu par le gain économique de
ce projet, il décide en 2007 d’utiliser ce système
pour sécher ses noix, mais la problématique
est différente. En effet, les noix se récoltent
durant trois semaines, de septembre à octobre,
et sèchent durant la même période. Trop peu
utilisée, sa chaufferie n’est pas rentable. Il lui
cherche alors d’autres usages.
Une benne remorque sert à déplacer la chaufferie. Le poids et la taille de la structure ont
été pensés pour ne pas présenter trop de
contraintes. Une fois arrivée chez le client, la
chaufferie est raccordée aux canalisations d’eau
par le biais de deux tuyaux souples, les mêmes
qui sont utilisés en aspiration hydraulique pour
qu’ils résistent jusqu’à 125 °C. « En hiver, il faut
les isoler un peu » explique l’exploitant.
Pour être rentable, la chaudière est louée à deux
clients :
• un producteur de tabac qui utilise la structure
pour la période estivale pour sécher des feuilles
de tabac,
• une usine de construction métallique qui
utilise la chaufferie pour les mois d’hiver pour
chauffer des ateliers et des bureaux,
Cette technique innovante dont il est l’inventeur
permet à M. Cony de trouver une utilisation à
sa chaudière pratiquement sur l’année entière.
L’approvisionnement en bois vient des coupes
de son exploitation (noyers) mais il récupère
aussi du bois venant de parcelles de voisins qui
cherchent à s’en débarrasser.
L’ADEME et le bois énergie
Dans le cadre du Contrat de projet Étatrégion (État, ADEME, région), l’ADEME
soutient les projets de chaufferie boisénergie en agriculture afin de participer à
la structuration de cette filière. Ces projets
peuvent également bénéficier d’une aide
apportée par le Plan de performance
énergétique (PPE) des exploitations auprès
de la DRAAF.
Rhône-Alpes
Direction régionale Rhône-Alpes : 10, rue des Émeraudes • 69006 LYON
Tél. : 04 72 83 46 00 • Fax : 04 72 83 46 26 • www.ademe.fr
haudière de 300 kWh (marque VETO) ; silo
C
de 36 m3, avec une autonomie de 5 jours en
pleine puissance.
o Poids de la chaufferie : 7 t ; taille : 4 m de
large pour 6,50 m de long ; hauteur en déplacement : 4,35 m.
o Le tapis de livraison permet de livrer en hauteur jusqu’à 4 m avec un débit de 40 m3 / h.
o 2 tuyaux souples de 75 cm de diamètre et de
8 m de long permettent le raccordement.
o 1 000 l d’eau dans la chaudière.
o
Prudence !
Le transport se fait par « convoi
exceptionnel agricole » pour garantir la
sécurité lors du déplacement.
Les clients ne doivent pas être trop éloignés
du lieu d’habitation de M. Cony, au risque
de générer trop de contraintes logistiques.
Les panneaux de commande
de la chaufferie mobile
Une installation performante
pour l’exploitant et
l’environnement
’investissement de M. Cony est rentable
L
grâce au caractère mobile de la structure ;
o sa chaudière a des bonnes caractéristiques
(taille, poids) qui facilitent sa mobilité ;
o avec ce mode de séchage, l’exploitant observe
un meilleur rendement qu’avec le séchage au
gaz ;
o M. Cony diversifie son revenu avec la production, la livraison de bois et l’offre d’un
service mobile de chauffage. L’utilisation de
la chaudière pourra encore être optimisée
avec un autre client au printemps pour du
séchage de foin ou de maïs par exemple.
L’hiver prochain un autre bâtiment de l’usine
o
Pour aller plus loin
« Mise en place d’une chaufferie au
bois. Étude et installation d’une unité à
alimentation automatique » – éditions
ADEME et EDP Sciences (35 €)
de construction métallique sera raccordé à
la chaudière ce qui permettra de l’utiliser au
maximum de ses capacités ;
o la combustion du bois est neutre en termes
d’émissions de gaz à effet de serre. Par
ailleurs, le noyer produit beaucoup de cendres. M. Cony projette donc de proposer un
autre type de bois.
Un conseil de dimensionnement
Lors de la conception d’un projet de
chaudière au bois, le plus important est son
dimensionnement. Il est souvent nécessaire
de passer par une étude de faisabilité.
Les coûts en bref
Le coût d’investissement est important.
uu Investissements
 Montant total : 83 211 € HT
uu Aides financières
 Montant : 30 %
 Partenaires : région Rhône-Alpes
ADEME
 Rentabilité du projet : 8 ans
et
L’approvisionnement
Pour en savoir plus
Consultez le conseiller-énergie de
la chambre d’agriculture de votre
département ou le site POBE :
polebiomasseenergie.fr.
Avec le concours de :
Dans le cadre du CPER
Février 2010 – Rédaction, réalisation : T. Lapeyre, H. Bareau –Imprimeur : Imprim’Vert ; imprimé sur papier écolabélisé – Crédits photos ADEME
Quelques données techniques