Le beau métier de Patxi
Transcription
Le beau métier de Patxi
INTERVIEW Le beau métier de Patxi P ATXI, tu ne serais peut-être rien maintenant sans la téléréalité. Alors, vive la « Star Ac » ? ■ Oui, pourquoi pas. La Star Ac a été un vrai tremplin pour moi. Cela m’a permis de me faire connaître, de faire des chansons et de les sortir sur un album. Le problème, finalement, c’était de ne pas gagner la finale, histoire de ne pas être embarqué dans un truc qui n’était pas le tien… ■ Évidemment (rires). Plus sérieusement, mon objectif était simplement de bien me placer pour me faire remarquer, de faire des rencontres. Et donc celle avec Marc Thonon, le patron du label Atmosphériques, a été capitale. Il m’a permis de faire mon album tranquillement, de mettre deux ans pour l’écrire et l’enregistrer dans de très bonnes conditions. Si j’avais gagné la Star Ac, j’aurais effectivement été embarqué dans un tourbillon, j’aurais dû sortir un album très rapidement et je ne pense pas que j’aurais eu l’opportunité de l’écrire. Tes parents n’étaient pas spécialement heureux de ta participation à la « Star Ac »… ■ Oui, c’est vrai. Mes parents travaillent dans le secteur médical, donc tout cela, ce n’est pas vraiment leur truc. J’ai envoyé des maquettes sans rien leur dire. Et cela n’a pas été simple de leur annoncer la nouvelle de ma sélection, et aussi qu’une équipe de TF1 allait débarquer à la maison… Mais, petit à petit, ils se sont ha- bio 1981. Naissance, le 20 août, de Patxi Garat, à Saint-Jean-de-Luz, dans le Pays basque. 2002. Décroche un Deug de droit et d’économie à l’Université de Bordeaux. 2003. 30 août. Grands débuts dans la troisième saison de la Star Ac. 6 décembre, élimination au stade de la demi-finale garçons. 2004. Premier single, À l’anglaise, qui reste plusieurs semaines dans le Top 20. Quitte Mercury et signe avec le label Atmosphériques. bitués à l’idée que j’étais peut-être fait pour la chanson. passe-temps, un énorme plaisir, un compagnon de vie. concerts dans des petites salles. Tu as donné pas mal de concerts dans des petites salles avant de sortir cet album. C’était un exercice difficile… Tu développes un univers assez sombre dans tes textes… 2006. Première ■ C’était une bonne expérience et un véri- partie de la tournée de Martin Rappeneau. Premier album… table double combat. D’abord parce que j’étais forcément catalogué Star Ac et on m’attendait au tournant. De plus, personne ne connaissait mes chansons. Au début du concert, c’était assez difficile, les gens étaient très calmes. À la fin, ils se levaient souvent et avaient l’air heureux… 2005. Série de Merci à Olivia Ruiz ■ Devinez qui est en tête des hit-parades français ? L’album La Femme chocolat, d’une certaine Olivia Ruiz, belle personnalité révélée par la Star Ac et qui a pris ensuite le temps de sortir des rails pour concocter un « vrai » album, correspondant à son univers musical. Et voici que l’on associe maintenant le parcours de Patxi à celui de la jolie Olivia… « Je suis flatté, c’est sûr, sourit le jeune Basque. Mais elle, c’est déjà une pointure. Je la remercie d’avoir ouvert des brèches, d’avoir enfoncé des portes. » Patxi est donc un fan inconditionnel. Il cite aussi volontiers Raphaël, Jean-Louis Aubert, Cali, Oasis et Bob Dylan. Tout en précisant qu’il a son style à lui. Pop folk, gentiment désenchanté. Et très séduisant. TÉLÉKILA Un premier album, c’est déjà pas mal. Mais le plus dur reste à faire. ■ J’en suis très conscient, mais je ne me stresse pas outre mesure. Déjà parce que si cela ne marche pas, ce n’est jamais que de la musique. Il y a des choses beaucoup plus graves dans la vie. En même temps, je sais que mon label va travailler cet album sur la durée, qu’il ne va pas rester seulement un mois dans les bacs. Et puis, je me dis que, quoi qu’il arrive, je fais le plus beau métier du monde puisque je l’ai choisi. Ce n’est pas un métier, c’est un ■ Je préfère écrire sur des choses qui me blessent, qui me touchent, qui m’émeuvent. Mais, avec les guitares, j’essaie d’égayer tout cela, de rendre les chansons plus légères qu’elles ne le paraissent au départ. Tu es auteur et compositeur, mais Louis Chedid et Pierre Souchon ont quand même donné un petit coup de main… ■ J’ai croisé Louis Chedid une ou deux fois et puis je lui ai donné un texte. Il m’a ensuite recontacté en me disant qu’il avait écrit une musique. On a enregistré chez lui, puis en studio. En fait, je ne cherche pas une collaboration pour le principe d’en avoir une. Je cherche un rapport humain. Il faut qu’il se produise quelque chose. C’est la rencontre avant tout qui est importante. Interview : Jean-Marie ANTOINE ◗ Patxi, « S’embrasser », Atmosphériques/Bang ! | SAMEDI 2 SEPTEMBRE 2006 | PAGE 11 (c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840