Patxi en interview

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Patxi en interview
publié sur le site CHARTS IN FRANCE le 26 septembre 2006
Patxi, le jeune Basque de la troisième promo de « Star Academy », a sorti son premier album. Les
retours sont unanimements positifs : il semblerait qu'Olivia Ruiz ait trouvé son petit frère.
Rencontre avec un jeune artiste à fleur de peau.
Charts in France (Thierry Cadet, rédacteur) : Agur Patxi ! (NDLR : Agur signifie salut en basque)
Dans quel état d'esprit es-tu, trois semaines après la sortie de ton premier album ?
Patxi : Plutôt confiant. Les retours de la presse sont très encourageants.
C in F : Il est entré en 54e place. Quand on sait que le deuxième album d’Olivia Ruiz a stagné en
queue de classement pour devenir numéro 1 cet été, presqu'un an après sa sortie, on se dit que
tous les espoirs sont permis. Grâce à la scène notamment, qui va faire voyager tes chansons...
P : Oui, je suis ce mercredi 27 septembre sur la scène de l'Européen. Avant cela, je me suis pas mal rodé
avec les premières parties de Martin Rappeneau. Et puis, Europe 2 a déjà pas mal diffusé S’embrasser, le
premier extrait. On a depuis basculé sur un nouveau single, On peut toujours rêver, qui est un de mes
titres préférés.
C in F : Aimes-tu l'univers de Martin Rappeneau ?
P : Je reconnais son travail, mais je ne suis pas exactement de la même famille. Lui, c'est piano, Berger,
Elton John… Et moi, je suis plus folk, guitare et Bob Dylan. Mais il n'empêche que je garde des souvenirs
extraordinaires de cette tournée et que nous nous voyons de temps en temps avec Martin pour boire un
verre. Je préfère les sons roots. Je me bats pour éviter le perfectionnisme et la guitare me permet de
tendre vers ça. Tu sais, une bonne chanson n'a pas besoin d'être parfaite, il faut lui laisser une part de
spontanéité. Par exemple, récemment, j'ai eu la chance d'entendre Je suis venu te dire que je m'en vais
piste par piste... Beau cadeau déjà, non ? [Sourire] Eh bien, je t'assure qu'il y en a des pins ! [Rires] C'est
pourtant un chef-d'œuvre… Ça ne s'explique pas, l'être humain a besoin de failles pour être touché, la
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perfection n'existe pas.
C in F : Impatient de découvrir ton public j'imagine ? Celui qui a acheté ses places pour venir te
voir...
P : Oui très impatient, très excité, très touché. Je pense cependant par rapport aux premiers retours
trentaine.
Arc
depuis la sortie du disque savoir que mon public, essenciellement féminin, se trouve en majorité dans la
C in F : Comment va se présenter ton tour ?
P : Je serai à la guitare et à l'harmonica. Et avec moi, il y aura une basse, une contrebasse, un banjo, une
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mandoline, des percus… J'ai des musiciens extraordinaires !
C in F : Y aura-t-il des invités ?
P : Peut-être...
C in F : Y chanteras-tu ton premier single À l’anglaise (NDLR : paru juste après sa participation à
« Star Academy » et classé 21e au Top Singles en mars 2004) ?
P : Non, parce que je trouve qu'aujourd'hui, il y a un décalage avec les nouvelles chansons. Même si je
ne la renie pas. Mais elle correspond et appartient à une période, c'est tout.
C in F : Laquelle ?
P : À l'après « Star Ac » bien sûr, mais aussi à l'avant ! [Rrires] Car j'ai écrit cette chanson à Londres, où
j'ai vécu six mois avant ma participation au jeu. C'est d'ailleurs un texte que j'avais chanté au château
devant Raphaëlle Ricci. [Sourire]
C in F : Comment s'est passée la rencontre avec Louis Chédid, JP Nataf et Jean-Christophe Urbain
des Innocents (NDLR : L'autre Finistère, entre autres, dans les années 90), ou bien encore Pierre
Souchon ?
P : Louis Chédid, JP et Jean-Christophe, je les ai rencontré grâce à mon label, Atmosphériques. C'est,
cela dit, avec eux que je voulais travailler. Et je ne suis d'ailleurs pas arrivé par hasard chez Atmo : je suis
fan des artistes dont ils s'occupent, tels que Louise Attaque ou, plus récemment, Joseph D'Anvers.
C in F : C'est difficile de convaincre, quand on sort d'une émission comme « Star Academy » ?
P : C'est plus long… [Sourire]
C in F : Tu as posé des grattes sur le disque, as-tu participé au mixage, au mastering ?
P : Évidemment, j'étais présent. Alors, après, c'est vrai que ça n'est pas mon travail et que j'ai fait
confiance à Jean-Christophe et JP, et puis le studio Ferber est extraordinaire pour ça. Mais je laissais
traîner mes oreilles... plus de voix, plus de guitares, etc. Par contre, le mastering c'est un peu abstrait
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pour moi, même si je sais que c'est important. J'étais moins attentif. (NDLR : le mastering permet
d'ajuster, de compresser les morceaux et de leur donner une unité et un niveau sonore identique.)
C in F : Jil Caplan a également participé au niveau des choeurs sur ton album. Connaissais-tu son
travail ?
Arc
P : Je connaissais Tout ce qui nous sépare, qui a été un gros tube en 1991. Et j'aime beaucoup son
travail, Jil a beaucoup de talent.
C in F : Tu es entouré de ta vraie famille musicale, non ?
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P : Tout à fait.
C in F : Qu'écoutes-tu à la maison ?
P : Je suis fan de Miossec, Aubert, Peter Von Poehl, Cali, Raphaël, Dylan, Chamfort, Maxime Le Forestier...
C in F : Ça reste très francophone...
P : Non, j'écoute aussi Coldplay, Oasis, Billie Holiday et même, tu sais, les compilations genre « Café de
Flore » ou « Paris Fétiche ». Elles sont géniales, tu y trouves à la fois un vieux titre de Nana Mouskouri
aux côtés d'Olivia Ruiz ou de Nougaro.
C in F : C'est très Rive-Gauche !
P : Oui, peut-être. Mais j'aime à la fois la folk et la chanson réaliste. L'un et l'autre ne sont pas
incompatibles ! [Sourire]
C in F : On est loin de l'univers de la « Star Ac » !
P : « Star Academy » était un jeu pour moi, simplement.
C in F : Tes fans te suivent dans tes choix musicaux ?
P : Oui, il y en a même qui ont découvert certains artistes parce que je les écoutais...
C in F : C'est un peu tirer les gens vers le haut...
P : Oui.
C in F : Les fans du début te suivent encore ?
P : Oui, c'est très impressionnant. Pour un public qu'on dit volatil ! [Sourire] Il y en a qui ont créé un site.
Qui s'appellent « lagunak », les amis en basque. Lles amis de Patxi, c'est très touchant…
C in F : On ressent pas mal l'influence de Raphaël, notamment sur le titre Mon vieil amour, très
proche de Et dans 150 ans dans le thème...
P : Ah non ! C'est pas vrai ! Faut pas pousser ! On me parle toujours de Raphaël, et je ne vois pas le
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rapport avec Et dans 150 ans...
C in F : Raphaël dit « On sera doucement dansant, deux oiseaux sur une croix » et toi tu te
demandes si ton vieil amour t'aimera encore à l'avenir...
P : Oui, je me pose des questions, c'est une interrogation. Raphaël, lui, affirme que dans 150 ans, on ne
Arc
s'en souviendra pas : ça n'est pas exactement la même chose. Mon vieil amour, sans aucune prétention,
est plus proche du thème de La chanson des vieux amants de Brel que de Et dans 150 ans qui parle de
la mort.
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C in F : Toi qui avais chanté Sur la route en duo avec lui sur le plateau de la « Star Ac », as-tu eu
des échos de sa part sur ton premier album ?
P : Pas encore, mais je l'ai déjà recroisé.
C in F : Les thèmes de tes chansons (NDLR : Je te hais, Mordu, Te revoilà...) ne sont pas souvent
heureux. Ils parlent d'histoires d'amour consumées, de la peur d'un nouvel engagement… C'est du
vécu ?
P : Oui. Tous les morceaux sont du vécu, chez moi ou chez les autres.
C in F : Des histoires d'amour antèrieures ou postérieures à la « Star Academy », à la
médiatisation ?
P : Postérieures.
C in F : Qui est Lilou, par exemple ?
P : Lilou est une petite fille. J'avais envie de parler de l'insouciance de ses cinq ans.
C in F : Et un titre comme La dernière berceuse, à qui le dédies-tu ?
P : Ce morceau traite de la mort, de la disparition...
C in F : Quelqu'un de proche ? Je ne voudrais pas être trop indiscret...
P : Tu l'es un petit peu, là...
C in F : Finalement tu traites peu l'amour heureux dans tes chansons, non ?
P : Il n'y a pas grand-chose à dire quand l'amour est heureux, tu sais...
C in F : À ma porte pourrait laisser penser que tu as peur de l'amour, finalement, par peur de
souffrir ?
P : Peut-être.
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C in F : Tu ne crois pas en l'amour éternel ?
P : Je crois en son évolution, c'est-à-dire qu'ensuite, il y a de la complicité, de la tendresse ou autre. Et
c'est très beau aussi. La folie, elle, s'estompe.
C in F : Es-tu amoureux actuellement ?
Arc
P : Disons qu'il y a quelqu'un qui m'intrigue... Mais je ne suis pas amoureux, pas encore.
C in F : Hegalekin est une des chansons les plus touchantes de ton album. Elle traite du Pays
Basque, ta terre, ta région. Que signifie le mot ?
P : « Avec les ailes », ce mot parle de l'envol.
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C in F : Ton pays Basque te manque-t-il ?
P : Bien sûr, mais j'aime Paris. Je m'y fais plutôt bien, et puis je n'ai pas le choix pour l'instant, même si
je fais souvent des allers/retours. Des amis basques sont venus s'installer ici aussi, je n'y suis pas seul.
[Sourire]
C in F : Hegalekin pourrait finalement être une chanson universelle sur le déracinement en général,
non ?
P : Elle l'est. Il y a par exemple un vent particulier partout, sur chaque terre, et puis le passage en
basque peut être traduit selon chacun. L'émotion permet d'y faire sa propre histoire. J'ai d'ailleurs une
anecdote : j'ai récemment rencontré un monsieur d'une cinquantaine d'années, très costaud, qui
paraissait intouchable. Eh bien, il m'a dit avoir été très sensibilisé par le titre, parce que c'est exactement
ce qu'il aurait pu dire. Qu'on soit jeune ou vieux, on peut s'identifier à cette chanson et en faire sa
propre histoire.
C in F : Pour finir, un petit mot sur la « Star Ac ». Pourquoi ne citer que Sofia Essaïdi, Élodié Frégé,
Michal et Morganne Matis dans les remerciements de l'album ? Et les autres : Lukas Delcourt, Pierre
Boulay, Édouard Algayon, Romain Billard (NDLR : ex-Premix pour les trois derniers cités) ?
P : Si, j'ai marqué : « et à tous mes compagnons de cette vie de château »’...
C in F : Oui, mais tu ne les cites pas...
P : C'est parce que je ne revois qu'Élo, Michal, Sofia et Morganne. Après, c'est aussi une question
d'affinités, c'est normal.
C in F : As-tu écouté leurs albums respectifs ?
P : Oui.
C in F : Et alors ?
P : J'aime bien celui d'Élodie. Je ne suis pas fan de l'univers de Sofia, par exemple, et je le lui ai dit.
Michal et Morganne, c'est un autre style de musique, ce n'est pas ce que j'écoute.
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C in F : Et qu'a pensé Sofia Essaïdi de ta franchise ?
P : Je crois que ça ne lui a pas plu... Mais, tu sais, elle sait ce que j'en pense : Sofia avait fait un
magnifique premier album en sortant de la tournée de la « Star Ac ». Très jazzy, soul, avec des musiciens
de jazz extraordinaires ! Elle avait la crème avec elle... Et puis, je ne sais pas pour quelles raisons, ils ont
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jeté le disque et ont fait quelque chose de plus pop, R'n'B, dans l'air du temps, avec Mon cabaret. C'est
vraiment dommage, parce qu'il y avait une vraie place à prendre et Sofia a loupé le coche. Après, ce
sont des choix de carrière, c'est tout. Ce ne sont pas les miens, mais je respecte.
C in F : On murmure qu'elle serait choisie par Kamel Ouali pour jouer le rôle de Cléopâtre dans sa
prochaine comédie musicale...
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P : Rien n'est signé, je crois.
C in F : Et le spectacle qui se monte sur Joe Dassin et auquel Aurélie Konaté, Ely, Mario
Barravacchia, Anne-Laure Sibon participeront en fin d'année au Cirque d'Hiver de Paris ? On te l'a
proposé à toi aussi ?
P : [Rires] Oh la la ! Si tu savais ! Je crois qu'on nous l'a proposé à tous...
C in F : Tu as refusé ?
P : J'ai mon album, un univers à défendre, tout ça ne me correspond pas.
C in F : Tu aurais pu t'autoproduire comme l'a fait Morganne avec son album Fille de l'ère si tu
n'avais pas eu de maison de disques ?
P : Peut-être... Je trouve que Morganne a beaucoup de courage.
C in F : Comment expliques-tu qu'on ne lui ait rien proposé ? Crois-tu que c'est par manque
d'univers ?
P : Je n'en sais rien. Peut-être faut-il savoir être patient, frapper aux bonnes portes. Il n'y a pas de règle,
il y a un facteur chance aussi. Personnellement, j'ai rompu mon contrat avec Universal pour reprendre
ma liberté, et c'est comme ça que j'ai rencontré Marc Thonon de chez Atmosphériques.
C in F : Te verra-t-on sur la grand-messe de TF1 cette année ?
P : Je vais aller y chanter mon dernier single, oui. (NDLR : visiblement vendredi soir.)
C in F : Merci Patxi de ta franchise et de ta sincèrité.
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P : Merci à toi et à Charts in France.

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