Le relooking concerne aussi les hommes
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Le relooking concerne aussi les hommes
LA LIBERTÉ LUNDI 14 OCTOBRE 2013 AGIR 29 Le relooking concerne aussi les hommes COIFFURE • Dans son salon de Fribourg, Annelise Deillon propose un conseil en image «complet et professionnel» pour les femmes et désormais aussi pour les hommes. Son concept: amener plus de bien-être à ses clients. CHARLY VEUTHEY Le relooking remplit les pages de magazines qui proposent à leurs lecteurs le fascinant spectacle d’hommes et de femmes, avant et après. Nos contemporains aiment faire le nettoyage de printemps de leur personne à un moment ou à un autre de leur vie. Pourquoi? Annelise Deillon est bien placée pour y répondre. Propriétaire du salon de coiffure Challenge Hairstyle, à la rue de la Banque, à Fribourg, elle propose un conseil en image «complet et professionnel» pour les femmes et, désormais, pour les hommes. «J’ai senti, à force de parler avec les clientes de mon salon, qu’il y avait une réelle demande. Pour passer le cap d’une décennie, pour aborder un nouveau travail, pour se renouveler après une maladie, des femmes veulent changer d’image et cherchent des conseils pour le faire.» Sur la porte du salon, on peut lire «relooking», le terme à la mode, mais Annelise Deillon insiste sur le fait qu’elle pratique plutôt le conseil en image: «Le but n’est vraiment pas de changer une personne du tout au tout.» Les magazines sont souvent moins regardants: il faut que ça frappe! «En parlant avec les clientes, j’ai senti qu’il y avait une réelle demande» Annelise Deillon, dans son salon de coiffure à Fribourg. VINCENT MURITH ANNELISE DEILLON Annelise Deillon s’intéresse aussi à la spiritualité. Son approche consiste à amener plus de bien-être à ses clients: «A mes yeux, le conseil en image n’est pas lié à la coquetterie. On est bien sûr dans un monde du paraître, où l’aspect compte, par exemple dans le cadre de ses fonctions, mais ce n’est pas ce qui m’intéresse le plus. Je pense vraiment qu’en améliorant leur image, les gens peuvent améliorer leur bien-être. Avec un tel service, on leur simplifie la vie et on leur apporte de l’assurance.» Depuis une année, Annelise Deillon propose aussi ses services de conseil en image aux hommes. Elle admet qu’il est plus difficile de les convaincre que les femmes: «Ils sont souvent très sceptiques. Mais j’ai convaincu des amis qui sont ressortis très satisfaits de l’expérience.» Dans la pratique, elle commence par analyser avec ses clients, à l’aide de foulards colorés, le ton de base et les couleurs qui s’accordent avec leur personnalité et leur morphologie. Elle détermine ensuite avec eux les styles qui les mettent en valeur. «Je me suis rendu compte, dans mon expérience de conseil aux femmes, qu’il fallait un minimum de théorie. Avec les hommes, il en faut encore moins.» Accompagnement Après l’analyse de base, elle accompagne donc ses clients dans les magasins. «C’est ce qui marche le mieux. Les hommes se rendent vite compte qu’ils peuvent porter beaucoup plus de types d’habits qu’ils ne le croyaient. Avec eux, la première étape est souvent de leur faire prendre conscience qu’ils peuvent risquer un peu plus.» Approche très pratique Il faut compter 4 heures et 400 francs pour un conseil en image complet. Annelise Deillon a une approche très pratique. Ses clients repartent avec un carnet d’échantillons de tissus colorés, qui deviendra leur référence dans l’avenir. Elle fournit aussi un dossier complet qui contient des conseils pour le maquil- lage, la coiffure ou encore les lunettes et les accessoires. Annelise Deillon continue à assurer la plus grande partie de ses revenus avec son salon de coiffure. Le conseil en image est marginal. Il représente moins de 20% de son emploi du temps, mais il est significatif d’un état d’esprit: «Ça fait 16 ans que je suis indépendante, je fais du conseil en image depuis dix ans et je pense qu’il faut toujours innover.» Elle poursuit donc sa formation. A terme, elle souhaite obtenir son brevet de conseillère en image. I MORAT Sans sucre, il part à la conquête de l’Europe MARC-ROLAND ZOELLIG «Je viens d’avoir un contact avec les responsables d’une salle de grimpe, à la recherche de boissons énergétiques pour leur clientèle», se réjouit Umberto Leonetti dans les bureaux moratois de Biodrinks SA. Le créneau de ce patron de PME employant actuellement six personnes: les boissons bio, faibles en calories et sans sucres ajoutés. Sa nouvelle gamme de jus de fruits protéinés, commercialisée sous le nom de Trezor, vient de réaliser une spectaculaire percée sur le marché autrichien, se réjouit-il. «Et nous sommes en train de démarcher les grands distributeurs allemands», poursuit l’entrepreneur, par ailleurs pionnier dans l’utilisation de la stévia, une plante originaire d’Amérique du Sud dont on extrait un puissant édulcorant pouvant remplacer avantageusement le sucre ou l’aspartame. A condition de maîtriser le processus de fabrication lui ôtant ce petit arrière-goût de réglisse. Umberto Leonetti est fier de sa gamme de thé froid à l’extrait de stévia. L’entrepreneur moratois veut sensibiliser les consommateurs à une alimentation saine. DR Depuis 2002 qu’il travaille avec la plante, Umberto Leonetti y est parvenu. Son thé froid à l’extrait de stévia s’écoule aujourd’hui par dizaines de milliers de bouteilles. «Mais nous travaillons surtout sur le marché international», concède le patron de Biodrinks. Sur ses terres, il est toujours en conflit avec le chimiste cantonal fribourgeois, qui lui conteste le droit d’utiliser l’appellation «bio» pour commercialiser son thé froid sans sucre. Le glycoside de stéviol – autre appellation de l’extrait de stévia – ne figure en effet pas (encore) sur la liste des substances autorisées par l’ordonnance du Département fédéral de l’économie sur l’agriculture biologique. Après avoir obtenu gain de cause devant le Tribunal du Lac au début de l’année, Umberto Leonetti attend le verdict du Tribunal cantonal, saisi d’un recours. Avec la gamme Trezor, l’entrepreneur moratois a évité cet écueil: ces jus de fruits pressés (orange-ananas, pomme-framboise ou manguemaracuja), que Biodrinks fait produire à Bischofszell en Thurgovie, ne contiennent en effet pas de stévia. «Nous travaillons avec des importateurs de fruits bio, tout en nous fournissant autant que possible sur le marché local», explique Umberto Leonetti. Comme pour le thé froid, l’objectif est de vendre au consommateur une boisson saine, sans matières grasses ni sucre ajouté. Un argument qui semble convaincre, malgré le prix légèrement plus élevé des produits Biodrinks par rapport à ceux de la concurrence. «Nous avons augmenté notre chiffre d’affaires de 30% par rapport à l’an dernier», se réjouit le patron de la PME moratoise. Après une récente souscription d’actions, l’entreprise est actuellement en pleine croissance. «Pour mieux écouler nos produits sur le marché européen, nous envisageons d’ailleurs d’ouvrir, avec un partenaire, une filiale de distribution et de vente en Allemagne.» Umberto Leonetti, qui a quitté son poste (bien rémunéré) de chef de projet informatique pour se lancer, avec ses économies, dans la production de boissons bio, souligne que sa démarche relève aussi de la santé publique et du développement durable. «Avec Biodrinks, notre objectif a toujours été de produire des boissons light, 100% naturelles et sans sucre.» Echaudés par la progression de l’obésité dans la population et par les polémiques liées aux édulcorants synthétiques, certains consommateurs semblent aujourd’hui prêts à mettre la main au porte-monnaie pour s’offrir mieux. «Mais si l’on songe aux coûts astronomiques pour la santé publique qu’engendrent la malbouffe et les boissons sucrées, s’alimenter sainement ne coûte pas si cher que ça», note Umberto Leonetti. «Il nous faut comprendre que notre alimentation est notre première source d’énergie. Elle doit donc être durable et propre.» L’entrepreneur moratois a développé son propre sigle bio («Playbio»), qu’il a pour l’heure déposé en tant que marque. Il envisage, à plus long terme, d’en faire un label à part entière. Et peut-être même d’élargir la gamme Biodrinks à d’autres produits alimentaires. «Mais pour l’instant, il y a encore beaucoup de travail à faire dans le domaine des boissons.» Le sucre raffiné, dont nombre de breuvages inondant le marché contiennent des quantités souvent astronomiques, continue à saper le capital santé de bien des consommateurs. I > www.biodrinks24.com