Le relooking concerne aussi les hommes

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Le relooking concerne aussi les hommes
LA LIBERTÉ LUNDI 14 OCTOBRE 2013
AGIR
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Le relooking concerne aussi les hommes
COIFFURE • Dans son salon de Fribourg, Annelise Deillon propose un conseil en image «complet et professionnel»
pour les femmes et désormais aussi pour les hommes. Son concept: amener plus de bien-être à ses clients.
CHARLY VEUTHEY
Le relooking remplit les pages de magazines qui proposent à leurs lecteurs le fascinant spectacle d’hommes et de femmes,
avant et après. Nos contemporains aiment faire le nettoyage de printemps de
leur personne à un moment ou à un autre
de leur vie. Pourquoi? Annelise Deillon
est bien placée pour y répondre. Propriétaire du salon de coiffure Challenge Hairstyle, à la rue de la Banque, à Fribourg,
elle propose un conseil en image «complet et professionnel» pour les femmes et,
désormais, pour les hommes.
«J’ai senti, à force de parler avec les
clientes de mon salon, qu’il y avait une
réelle demande. Pour passer le cap
d’une décennie, pour aborder un nouveau travail, pour se renouveler après
une maladie, des femmes veulent changer d’image et cherchent des conseils
pour le faire.» Sur la porte du salon, on
peut lire «relooking», le terme à la mode,
mais Annelise Deillon insiste sur le fait
qu’elle pratique plutôt le conseil en
image: «Le but n’est vraiment pas de
changer une personne du tout au tout.»
Les magazines sont souvent moins regardants: il faut que ça frappe!
«En parlant avec les
clientes, j’ai senti
qu’il y avait une
réelle demande»
Annelise Deillon, dans son salon de coiffure à Fribourg. VINCENT MURITH
ANNELISE DEILLON
Annelise Deillon s’intéresse aussi à
la spiritualité. Son approche consiste à
amener plus de bien-être à ses clients:
«A mes yeux, le conseil en image n’est
pas lié à la coquetterie. On est bien sûr
dans un monde du paraître, où l’aspect
compte, par exemple dans le cadre de
ses fonctions, mais ce n’est pas ce qui
m’intéresse le plus. Je pense vraiment
qu’en améliorant leur image, les gens
peuvent améliorer leur bien-être. Avec
un tel service, on leur simplifie la vie et
on leur apporte de l’assurance.»
Depuis une année, Annelise Deillon
propose aussi ses services de conseil en
image aux hommes. Elle admet qu’il est
plus difficile de les convaincre que les
femmes: «Ils sont souvent très sceptiques. Mais j’ai convaincu des amis qui
sont ressortis très satisfaits de l’expérience.» Dans la pratique, elle commence par analyser avec ses clients, à
l’aide de foulards colorés, le ton de base
et les couleurs qui s’accordent avec leur
personnalité et leur morphologie. Elle
détermine ensuite avec eux les styles qui
les mettent en valeur. «Je me suis rendu
compte, dans mon expérience de
conseil aux femmes, qu’il fallait un minimum de théorie. Avec les hommes, il
en faut encore moins.»
Accompagnement
Après l’analyse de base, elle accompagne donc ses clients dans les magasins. «C’est ce qui marche le mieux. Les
hommes se rendent vite compte qu’ils
peuvent porter beaucoup plus de types
d’habits qu’ils ne le croyaient. Avec eux,
la première étape est souvent de leur
faire prendre conscience qu’ils peuvent
risquer un peu plus.»
Approche très pratique
Il faut compter 4 heures et 400 francs
pour un conseil en image complet. Annelise Deillon a une approche très pratique. Ses clients repartent avec un carnet d’échantillons de tissus colorés, qui
deviendra leur référence dans l’avenir.
Elle fournit aussi un dossier complet qui
contient des conseils pour le maquil-
lage, la coiffure ou encore les lunettes et
les accessoires. Annelise Deillon continue à assurer la plus grande partie de ses
revenus avec son salon de coiffure. Le
conseil en image est marginal. Il représente moins de 20% de son emploi du
temps, mais il est significatif d’un état
d’esprit: «Ça fait 16 ans que je suis indépendante, je fais du conseil en image depuis dix ans et je pense qu’il faut toujours innover.» Elle poursuit donc sa
formation. A terme, elle souhaite obtenir
son brevet de conseillère en image. I
MORAT
Sans sucre, il part à la conquête de l’Europe
MARC-ROLAND ZOELLIG
«Je viens d’avoir un contact avec les responsables
d’une salle de grimpe, à la recherche de boissons
énergétiques pour leur clientèle», se réjouit Umberto Leonetti dans les bureaux moratois de Biodrinks SA. Le créneau de ce patron de PME employant actuellement six personnes: les boissons
bio, faibles en calories et sans sucres ajoutés. Sa
nouvelle gamme de jus de fruits protéinés, commercialisée sous le nom de Trezor, vient de réaliser une spectaculaire percée sur le marché autrichien, se réjouit-il. «Et nous sommes en train de
démarcher les grands distributeurs allemands»,
poursuit l’entrepreneur, par ailleurs pionnier
dans l’utilisation de la stévia, une plante originaire d’Amérique du Sud dont on extrait un puissant édulcorant pouvant remplacer avantageusement le sucre ou l’aspartame. A condition de
maîtriser le processus de fabrication lui ôtant ce
petit arrière-goût de réglisse.
Umberto Leonetti est fier de sa gamme de thé froid à
l’extrait de stévia. L’entrepreneur moratois veut sensibiliser
les consommateurs à une alimentation saine. DR
Depuis 2002 qu’il travaille avec la plante, Umberto Leonetti y est parvenu. Son thé froid à l’extrait de stévia s’écoule aujourd’hui par dizaines
de milliers de bouteilles. «Mais nous travaillons
surtout sur le marché international», concède le
patron de Biodrinks.
Sur ses terres, il est toujours en conflit avec le
chimiste cantonal fribourgeois, qui lui conteste le
droit d’utiliser l’appellation «bio» pour commercialiser son thé froid sans sucre. Le glycoside de
stéviol – autre appellation de l’extrait de stévia –
ne figure en effet pas (encore) sur la liste des
substances autorisées par l’ordonnance du Département fédéral de l’économie sur l’agriculture
biologique. Après avoir obtenu gain de cause devant le Tribunal du Lac au début de l’année, Umberto Leonetti attend le verdict du Tribunal cantonal, saisi d’un recours.
Avec la gamme Trezor, l’entrepreneur moratois
a évité cet écueil: ces jus de fruits pressés
(orange-ananas, pomme-framboise ou manguemaracuja), que Biodrinks fait produire à Bischofszell en Thurgovie, ne contiennent en effet
pas de stévia. «Nous travaillons avec des importateurs de fruits bio, tout en nous fournissant autant que possible sur le marché local», explique
Umberto Leonetti. Comme pour le thé froid, l’objectif est de vendre au consommateur une boisson saine, sans matières grasses ni sucre ajouté.
Un argument qui semble convaincre, malgré
le prix légèrement plus élevé des produits Biodrinks par rapport à ceux de la concurrence.
«Nous avons augmenté notre chiffre d’affaires de
30% par rapport à l’an dernier», se réjouit le patron de la PME moratoise. Après une récente
souscription d’actions, l’entreprise est actuellement en pleine croissance. «Pour mieux écouler
nos produits sur le marché européen, nous envisageons d’ailleurs d’ouvrir, avec un partenaire,
une filiale de distribution et de vente en Allemagne.» Umberto Leonetti, qui a quitté son poste
(bien rémunéré) de chef de projet informatique
pour se lancer, avec ses économies, dans la production de boissons bio, souligne que sa démarche relève aussi de la santé publique et du
développement durable. «Avec Biodrinks, notre
objectif a toujours été de produire des boissons
light, 100% naturelles et sans sucre.» Echaudés
par la progression de l’obésité dans la population
et par les polémiques liées aux édulcorants synthétiques, certains consommateurs semblent aujourd’hui prêts à mettre la main au porte-monnaie pour s’offrir mieux.
«Mais si l’on songe aux coûts astronomiques
pour la santé publique qu’engendrent la malbouffe et les boissons sucrées, s’alimenter sainement ne coûte pas si cher que ça», note Umberto
Leonetti. «Il nous faut comprendre que notre alimentation est notre première source d’énergie.
Elle doit donc être durable et propre.» L’entrepreneur moratois a développé son propre sigle bio
(«Playbio»), qu’il a pour l’heure déposé en tant
que marque. Il envisage, à plus long terme, d’en
faire un label à part entière. Et peut-être même
d’élargir la gamme Biodrinks à d’autres produits
alimentaires.
«Mais pour l’instant, il y a encore beaucoup
de travail à faire dans le domaine des boissons.»
Le sucre raffiné, dont nombre de breuvages inondant le marché contiennent des quantités souvent astronomiques, continue à saper le capital
santé de bien des consommateurs. I
> www.biodrinks24.com

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