Graffitis … Cacher l`histoire
Transcription
Graffitis … Cacher l`histoire
Graffitis … Cacher l’histoire ? Créé par Mélissa Duquette, chargée de projet à l’animation au Musée de société des Deux-Rives, en lien avec le Programme du ministère de l’Éducation du Québec. PRÉSENTATION DU PROGRAMME Le programme éducatif « Graffitis… cacher l’histoire ?» s’adresse aux élèves du deuxième et troisième cycle du primaire (3e, 4e, 5e et 6e années). Le projet éducatif est composé de trois étapes réalisables en visitant l’exposition virtuel « Salaberry-de-Valleyfield : au cœur de l’histoire industrielle canadienne ». Cette activité aborde le sujet en stimulant la curiosité de l’enfant, ce qui permet de bien situer l’action et le contexte de la thématique. Pour plus d’information sur les activités culturelles qu’offre la ville de Salaberry-de-Valleyfield, vous pouvez consulter le site Internet du Musée de société des Deux-Rives1. Afin d’amorcer l’activité, il est possible d’aller voir autour de l’école s’il y a des graffitis pour montrer aux enfants l’importance de ne pas en faire n’importe où. OBJECTIF GÉNÉRAL. Aborder le sujet avec une histoire et des éléments d’information qui permettent de bien situer l’action et le contexte chez l’enfant. Supporter le discours avec un visuel attrayant et facilement identifiable pour l’enfant. OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES. L’enseignant aura quelques photos de murs d’usines avec des graffitis. La discussion devra diriger les élèves vers une réflexion critique et une prise de conscience sur la richesse de l’histoire des différentes usines. Derrière ces graffitis 1 www.museedesdeuxrives.com 1 se trouve un trésor historique qui nous permet notamment de comprendre pourquoi ces usines se sont installées dans la région. La proximité de l’eau a encouragé leur construction pour plusieurs raisons. (Référence : Voir le document 1.1 en annexe) COMPÉTENCES. Compétences disciplinaires. Afin que les enseignants puissent adapter l’activité aux compétences recherchées, nous vous les présentons de la façon suivante2 : - Compétences dans le domaine de l’univers social. - Compétences dans le domaine des arts. Domaine de l’univers social. (Géographie, histoire, éducation à la citoyenneté) . Compétences : - Lire l’organisation d’une société sur son territoire. -- Interpréter le changement dans une société et sur son territoire. Ce domaine et ces compétences sont exploités par le sujet de l’industrialisation, accentuée par l’abondance des eaux au Québec. On fait également ici référence au patrimoine des villes et des usines ainsi qu’aux changements qu’elles ont apportés dans notre société. Domaine des arts. Compétence : - Réaliser des créations plastiques personnelles. Lors de l’activité, les élèves se familiariseront davantage avec le domaine des arts plastiques. Compétences transversales. Compétences d’ordre intellectuel. . - Exploiter l’information. - Exercer son jugement critique. - Mettre en œuvre sa pensée créatrice. . Compétences d’ordre méthodologique. - Exploiter les technologies de l’information et de la communication. 2 Ministère de l’éducation du Québec (MEQ), Programme de formation de l’école québécoise, Québec, 2001, pages 165 à 194. 2 Compétences d’ordre personnel et social. - Coopérer. Compétence de l’ordre de la communication. - Communiquer de façon appropriée. EXPÉRIENCES VISÉES ET COMPÉTENCES D’ORDRE PERSONNEL ET SOCIAL - Réalisation de recherches en lien avec l’histoire industrielle. - Réalisation d’illustrations. - Réalisation d’un travail d’équipe valorisé par la présentation publique des résultats. LA PLANIFICATION DU PROGRAMME. Le programme se déroule en trois étapes : La découverte. - L’histoire générale et les éléments d’information donnés par l’enseignant. - La découverte de l’exposition virtuelle. La recherche. - La recherche d’éléments significatifs pour les élèves. - La formation des équipes de 3 à 4 élèves. La synthèse de la matière reçue par la création d’une présentation visuelle en groupe. - La discussion en groupe pour découvrir les préférences des autres. - La discussion pour produire une présentation de groupe. - La création de graffitis. L’ACTIVITÉ. La découverte. - L’histoire générale et les éléments d’information donnés par l’enseignant.3 3 Sources : Graffiti DataBase (2004) Graffiti database V.2.8 [ En ligne ] http://graffitidatabase.free.fr/historique.htm, Site consulté le 15 janvier 2008. Wikipédia (2008) Graffiti [En ligne] http://fr.wikipedia.org/wiki/Graffiti, Site consulté le 15 janvier 2008. 3 Note : Le texte suivant a été rédigé à partir de trois principales sources, soit Wikipédia, Graffiti Database et le Multi Dictionnaire. (Voir notice complète en note de bas de page.) Il a aussi été revu par un graffiteur professionnel. Historique. Un graffiti est un dessin ou de l’écriture sur un support qui n’est normalement pas prévu à cet effet, comme les murs de l’école, d’une usine, des bancs de parc ou tout autre bien public.4 Le nom graffiti vient du mot grec « graphein », qui veut dire écrire. Les auteurs des graffitis sont appelés graffiteurs ou graffiartistes dans d’autres pays. Les graffitis permettent aux gens de laisser leurs traces, de manifester, de transmettre un message. Pour ce faire, il existe plusieurs types de graffitis. Le Tag est simplement la signature des auteurs. Ces derniers utilisent des courts surnoms pour s’identifier. La pièce est quant à elle une œuvre qui peut être faite par un groupe ou par une seule personne, habituellement dans un lieu passant de la ville. La pièce est grosse et voyante. On y trouve un nom de groupe ou un tag et souvent des images peintes. Finalement, comme dernier type de graffiti, il y a les messages, la forme la plus courante de graffitis. Ils sont faits simplement d’écriture et ont pour but de transmettre le message du graffiteur. Peu importe le type de graffitis utilisés, le but est principalement d’attirer l’attention des gens sur les idées de l’auteur (ou sur son art quand il est réalisé sur un support légal). Le phénomène est né en Pennsylvanie, à Philadelphie, dans les années 60. Tout a commencé par ce qui était appelé « bombing ». Deux messagers, Cornbread et Cool Earth, écrivaient leur nom partout dans la ville pour attirer l’attention de la population et des médias locaux. Mais le premier graffiteur officiel vient de New York aux États-Unis. Son nom est TAKI 183. Il était surtout un taggeur, c’est-à-dire qu’il faisait des tags. Comme les graffitis étaient nouveaux pour la ville, tout le monde parlait de TAKI 183. Les jeunes ont donc voulu faire comme lui, le phénomène des graffitis a donc pris de l’ampleur. Aujourd’hui, les graffiteurs manifestent surtout contre le pouvoir en place. Il est donc possible de voir, au moment des campagnes électorales, des graffitis sur les pancartes. « Les graffitis ont une grande importance en archéologie : ils font partie […] des témoignages écrits aptes à nous révéler des aspects inédits des sociétés qui les ont produits. » (Wikipédia) Conséquences des graffitis. Les conséquences sont nombreuses pour les graffiteurs et pour la communauté. Tout d’abord, les graffiteurs peuvent être arrêtés par la police (le vandalisme est un acte criminel) et avoir à assumer les conséquences de leurs actes (amendes, travaux communautaires, etc.). À la suite de vandalisme, la communauté doit payer pour faire enlever les graffitis. De plus, les élus municipaux peuvent être plus réticents à aménager des parcs, des œuvres d’art publiques ou autre sachant qu’ils peuvent être graffités. 4 Adaptation libre provenant du Multi Dictionnaire. DE VILLERS. Marie-Éva (2003) Multi Dictionnaire de la langue française, Québec Amérique, quatrième édition, 1542 pages. 4 Les graffitis qui cachent l’histoire. Il n’est pas rare de voir des graffitis sur les murs d’anciens bâtiments. Ces gestes ne sont pas sans conséquence puisqu’ils peuvent cacher l’histoire, comme dans le cas des usines. Ces traces de notre patrimoine industriel ont une importance pour notre culture puisque par elles, nous pouvons reconstruire l’histoire, parler de ceux qui étaient là avant nous. L’industrialisation a transformé la façon de vivre de nos ancêtres en les faisant passer d’un travail majoritairement rural, en campagne, à un travail à l’usine, en ville, notamment grâce à l’avènement du travail à la chaîne. Plusieurs monuments sont mis en place près des lieux historiques pour nous rappeler ces changements. Des lieux prévus pour les graffitis. À Salaberry-de-Valleyfield, il existe un événement spécial pour que les graffiteurs puissent partager leur art avec la population : le « graffit’art » leur permet de s’exprimer sans vandaliser les biens publics. Cette ville n’est pas la seule à avoir créée des mesures pour mettre en valeur le côté artistique du graffiti. Il est possible de s’informer auprès de sa municipalité afin de savoir si des endroits ont été aménagés pour les graffiteurs. - La découverte de l’exposition virtuelle. Après la présentation du résumé de l’histoire, les élèves sont prêts à découvrir l’exposition virtuelle. La recherche. Une fois la matière enseignée, l’enseignant donne un temps déterminé aux élèves afin qu’ils identifient en petits groupes à l’intérieur de la visite virtuelle, les éléments de l’histoire qu’ils voudraient représenter en graffitis. En plus de l’exposition virtuelle « Salaberry-de-Valleyfield : au cœur de l’histoire industrielle canadienne » l’élève pourra consulter l’exposition « Salaberry-deValleyfield, un héritage industriel et humain » disponible en inscrivant « Valleyfield » dans le moteur de recherche de la section Histoire de chez nous du Musée virtuel du canada (http://www.museevirtuel.ca/histoires.html) Étapes proposées - Parcourir les deux expositions virtuelles et le document 1.1 pour voir les photographies disponibles. - Toujours en petits groupes, choisir les éléments d’information qui intéressent le plus l’élève. - Donner des exemples de la présence de graffitis dans la ville. - Identifier les photographies relatives au thème choisi. - Former des équipes de 3 à 4 élèves. 5 La synthèse de la matière reçue par la création d’une présentation visuelle en groupe. En petits groupes, les élèves seront invités à suivre les étapes suivantes : - Discussion pour répartir les graffitis à faire. Discussion pour trouver un nom d’équipe. Réalisation des graffitis sur un carton posé au mur dans la classe. Ajout du nom de l’équipe aux graffitis sous forme de tag. Présentation des graffitis aux autres élèves de la classe. Discussion avec les autres élèves de la classe sur la signification des graffitis. 6 ANNEXE Vocabulaire5. Communauté, graffiti, vandalisme, campagne électorale, industrialisation, monument, biens publics Biens publics : Objets qui appartiennent à tous les habitants de la ville. Campagne électorale : Période de temps pendant laquelle des partis politiques tentent d’avoir le plus de votes possibles. Communauté : Groupe de personnes qui vivent ensemble. Par exemple, tous les habitants d’une ville. Graffiti : Dessins ou écritures faits dans un endroit qui n’est pas prévu pour ça, par exemple, un banc de parc ou un mur d’usine. Par extension, cela peut aussi signifier un style de création artistique. Industrialisation : Développement des industries dans un lieu. Monument : Oeuvre qui a pour but de conserver le souvenir de quelqu’un, de quelque chose ou d’un événement. Vandalisme : Action de détruire ce qui ne nous appartient pas. 5 Adaptations libres provenant du Multi Dictionnaire. DE VILLERS. Marie-Éva (2003) Multi Dictionnaire de la langue française, Québec Amérique, quatrième édition, 1542 pages. 7 Document 1.1 (Reproduire sur acétate ou projeter au mur pour faciliter la diffusion en classe des images).) 8