Terrain vague et méconnu - ATE Association Transports et
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Terrain vague et méconnu - ATE Association Transports et
ATE mAGAZINE 4 / juillet 2011 LA MOBILITÉ NOUVELLE Dossier agglomérations Terrain vague et méconnu Randonnée A gagner Page 26 Page 41 La montagne est grande et belle Un vélo d’une valeur de 4000 francs © flyer.ch Inscrivez-vous dès maintenant ! 1re Course d’orientation à VAE de Suisse Dimanche 14 août 2011 dès 9 h 30 à Berthoud ( Burgdorf ) BE. A l’occasion du 30e anniversaire de la création de ses cartes cyclistes, l’ATE organise la 1re course d’orientation à vélo à assistance électrique de Suisse. La recherche des postes s’effectuera sur la base des cartes cyclistes de l’ATE. La course est ouverte à tous. Possibilité de louer des VAE sur place. Inscription jusqu’au 24 juillet 2011 par la carte réponse à la fin de ce cahier ou sur www.ate.ch/course. Inscriptions sur place possibles jusqu’à 8 h 30. 4-11df_Magazin_EBikeOL_196x132.indd 1 01.06.11 14:33 VELOPLUS Rendez-nous visite online ou passez dans l'un de nos cinq univers du vélo. 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Des solutions existent pour enrayer la dispersion des constructions. 18 en scène VOYAGES 26 RÉGIONS 34 PERSPECTIVES 22 25 interview Kurt Schär, directeur de Biketec SA, est convaincu que, bientôt, un vélo sur trois sera électrique. Portrait randonnées Au-dessus du tunnel de base du Gothard, la montagne n’est pas seulement grande, elle est grandiose. Nouvelles des régions romandes SERVICES 41 Concours Des îles érotiques et non explosives 42 Assurances Grande tombola d’anniversaire Page de couvertureMursanti-bruit,lotissementsetunefermeancienne:imagetypiquedesagglomérationssuisses.IciàOberwangenBE.Photo:PeterMosimann ATE Magazine la mobilité nouvelleLemagazinedel’ATEAssociationtransportsetenvironnement. Paraît6foisparan.Adresse de la rédaction:ATE,casepostale8676,3001Berne(tél.0848611613;e-mail:[email protected]).Rédaction:PeterKrebs(pk). Pagesrégionales:UrsGeiser,NoëllePetitdemange.Annonces:KatharinaRutishauser(tél.0586116254,fax0586116201;e-mail:[email protected]). Graphisme:www.muellerluetolf.ch,SusanneTroxler.Impression, distribution:ZieglerDruck,Winterthour.Papier: Charaktersilk,100%recyclé. Tirage:82 000(français16 000,allemand66 000).Prochaine édition: 12septembre2011.Remise des annonces:15août2011.Renseignements:tél.0848611613 ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 3 ACTUEL © Markus Forte/Ex-Press instantanés editorial La qualité plutôt que la quantité « Ronde annuelle des marteaux-piqueurs »: tel est le titre d‘un magnifique livre d‘images de Jörg Müller. Sept illustrations y montrent en détail l‘évolution effrayante d‘un paysage typiquement suisse. Il s‘agit du destin d‘un hameau de fer et d‘un étang, qui cèdent à la modernité au fur et à mesure des transformations. On commence par goudronner un chemin de terre, puis on rase un bois. Sur la dernière image, la maison et la nature ont fait place à une autoroute et un centre commercial. Le paysage est dénaturé. La dernière illustration date de 1973, année où la « crise pétrolière » a offert à la Suisse quelques dimanches sans voitures et un bref moment de réflexion. Mais, depuis, le développement a repris sans interruption. Malgré l‘entrée en vigueur en 1980 de la Loi fédérale sur l‘aménagement du territoire, visant à « une utilisation mesurée du sol », environ un mètre carré de terrain est aujourd‘hui grignoté chaque seconde en Suisse. Même le laboratoire d‘idées Avenir Suisse, proche du monde de l‘économie, critique la destruction inutile de nos paysages. Le pays s‘agglomère. On ne peut pas inverser la tendance, mais il est possible et nécessaire de changer de cap avant que les derniers espaces naturels aient disparu. Le Plateau a jadis été, lui aussi, un beau paysage, comme les Alpes. Alors que faire? En bien, au lieu de créer sans cesse des zones à bâtir, il faut densifier celles qui sont déjà construites. C‘est l‘occasion d‘améliorer des agglomérations souvent laides, en faisant passer la qualité avant la quantité. Les transports publics ont là un rôle majeur à jouer, en soulageant les routes et les places du trafic automobile, rendant ainsi des surfaces de circulation à d’autres fins. Effets secondaires positifs : cela permettra d‘économiser beaucoup d‘énergie, beaucoup d’argent en renonçant à l’aménagement de nouveaux terrains à bâtir, de réduire la pollution sonore et atmosphérique. Peter Krebs, rédacteur en chef 4 Projet de deuxième tunnel balayé Le souverain uranais s’est prononcé contre la construction d’un deuxième tunnel routier au Gothard. il a balayé les deux projets qui lui étaient soumis. Le 16 mai dernier, les citoyens uranais ont clairement rejeté, par 57 % de non, l’initiative des Jeunes UDC pour un deuxième tunnel routier à travers le Gothard. Le contre-projet du gouvernement qui prévoyait lui aussi une deuxième galerie – et la désaffectation de l’actuel tunnel – a même été rejeté par 67 % de non. Le souverain a ainsi réaffirmé sa volonté de protéger l’espace alpin du trafic de transit. La Confédération, à qui revient la décision finale, et les cantons alpins voisins ne peuvent plus ignorer qu’Uri s’accommodera d’une rénovation du tunnel du Gothard sans deuxième tunnel. Fort de son succès, le comité «2 x non au 2e tunnel», dont fait partie la section uranaise de l’ATE, invite la Confédération à optimiser son concept de ferroutage pendant la période de révision du tunnel du Gothard et de l’adapter aux besoins des cantons concernés. «Berne doit à présent proposer des solutions ferroviaires valables», a déclaré le Conseiller aux Etats uranais vert-libéral Markus Stadler. Les deux objets qui ont été rejetés prévoyaient chacun la construction d’une deuxième La population uranaise s’est déclarée en faveur d’un seul tube au Gothard. galerie sans augmentation de la capacité. Il est désormais plus que clair que l’entêtement à vouloir un deuxième tunnel va assurément contre la volonté du peuple. Ce dernier a préféré favoriser à long terme la politique de transfert du trafic, plutôt que de profiter d’apparents avan(com) tages à court terme. L’Ue veut davantage de transports par le rail La Commission européenne souhaite, sur les moyennes distances, accroître la part du train et du bateau pour les trans© adpic paisible, d‘une maison mauve au bord d‘une voie de chemin L’UE veut investir davantage dans le réseau ferré a fin de faciliter le transfert de la route au rail. ports de personnes et de marchandises. C’est ce qui ressort du Livre blanc publié par le Commissaire aux transports Siim Kallas. Cela devrait permettre de réduire la dépendance au pétrole et les émissions de CO2 de l’ordre de 70 % d’ici 2050. Ainsi, en 20 ans, 30 % du trafic marchanATE MAGAZINE / JUILLET 2011 ACTUEL instantanés Hausse des tarifs des transports publics Les transports publics augmenteront à nouveau leurs tarifs en décembre 2011. Une situation qui préoccupe l’ATe. L’augmentation des prix de 1,5 % en moyenne annoncée pour dé- Augmentation des prix de quelques titres de transport entre 2010 et 2012 Titre de transport Prix 2010 Prix actuel Prix dès le 11.12.11 Augmentation totale 150.– 165.– 165.– 10 % Abo. ½ tarif pour 1 an AG adultes, 1 classe 4850.– 5150.– 5350.– 10,3 % AG adultes, 2e classe 3100.– 3300.– 3350.– 8% 99.– 99.– 129.– 30 % re Voie 7 Carte journalière, 2 classe 64.– 68.– 68.– 6,3 % Tarif annuel cartes journalières des communes 9775.– 11 300.– 12 300.– 25,8 % e cembre est plutôt modérée. Cependant, comme les prix avaient déjà augmenté en moyenne de 5,9 % en décembre 2010, ces hausses sont nettement supérieures au renchérissement de ces dernières années. Certaines catégories de titres de transports sont particulièrement touchées. Alors que le prix des billets usuels ne bouge pas, l’abonnement général (AG) renchérit encore. En deux ans, l’AG pour adultes a augmenté de 10 % pour la 1re classe et de 8 % pour la 2e classe. Pour l’abonnement des jeunes Voie 7, la hausse est même de 30 %. Les CFF justifient cette politique par le mauvais rapport coûts-recettes de ces abonnements. L’ATE ne s’oppose pas à une hausse raisonnable et modérée des tarifs des transports publics, dans la mesure où ils restent accessibles à tous. En outre, les adaptations tarifaires ne doivent pas inciter les usagers à opter à nouveau pour la voiture. Ce risque est pourtant bien réel. Aux augmentations tarifaires ordinaires des entreprises de transports, s’ajoute le projet du Conseil fédéral d’augmenter les tarifs des sillons ferroviaires pour fi nancer l’infrastructure, ce qui conduirait à une hausse supplémentaire des tarifs de 10 à 12 %. L’ATE s’investit contre ce projet, notamment par une pétition adressée à la ministre des transports Doris Leuthard (voir le Magazine (pk) ATE 2/11). © CFF dises routier pourrait s’effectuer par train ou par bateau pour les distances au-delà de 300 km. Actuellement, dans l’UE, la part du trafic ferroviaire marchandises n’est que de 11 %. L’UE entend atteindre ces objectifs en triplant le réseau à grande vitesse et en développant celui des corridors marchandises. L’extension de l’infrastructure jusqu’en 2030 devrait coûter 1500 milliards d’euros. Cette stratégie sera-telle vraiment mise en œuvre – la question reste ouverte. L’UE n’en est pas à son premier Livre blanc de vœux pieux. Les transporteurs routiers s’opposent d’ores et déjà au projet, alors que le secteur du rail invite à passer de la parole aux actes. (pk) Les transports publics renchérissent de 1,5 % en décembre. Desserte du réseau ferroviaire européen C’est sur les 3139 km du réseau ferré des CFF que circulent, en moyenne, 150 Nombre moyen de trains par jour et par kilomètre 120 Trains de marchandises Trains de voyageurs 90 Prorail BDK DB AG CFL ÖBB sNCB NMBs Fs rFF sZDC ADiF 0 CFF Source: OFS 30 CH NL DK De LU AT Be iT Fr CZ es ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 JBV 60 le plus de trains en Europe, soit 140 trains voyageurs et marchandises par ligne et par jour. La compagnie néerlandaise Pro Rail talonne les CFF dans ce classement. Puis suivent, à distance respectable, les chemins de fer danois et allemands. Une forte utilisation du réseau révèle un bon rendement des infrastructures, mais implique également une usure plus rapide des installations et, dès lors, un besoin accru d’entretien et de remplacement du matériel. Les clients sont les premiers à en profiter. No 5 ACTUEL La voiture à 1l roule sur rails LeprinciperestevalableaprèsFukushima:quiveutéconomiserdel’énergie sedéplaceentrainplutôtqu’envoiture–ouàvélo,VAEcompris,pourles courtesdistances. e n Suisse également, l’accident nucléaire de Fukushima a relancé le débat sur l’énergie et en particulier sur la consommation d’électricité et la sortie du nucléaire. Les CFF sont eux aussi concernés par ce débat, puisqu’ils fonctionnent à hauteur de 25 % environ avec du courant d’origine atomique (75 % d’origine hydraulique). Dans l’intervalle, le directeur des CFF, Andreas Meyer, a annoncé que son entreprise renoncera au nucléaire à moyen terme, sans qu’un calendrier précis n’ait toutefois été fi xé. Il est certain qu’il est indispensable de trouver de nouvelles sources d’énergie. Mais dans le rail, il existe aussi un important potentiel d’économies, à même de faciliter le virage énergétique. En 2008 déjà, les CFF ont lancé un programme visant à réduire de 10 % la consommation de courant d’ici 2015. « Nous sommes sur la bonne voie » affirme Rémy Chrétien, chef du centre environ- Développement de l’efficacité de l’énergie: route/rail Litre d’essence équivalent par 100 voyageurs/kilomètres 8.00 7.00 route: -6.8 % 6.00 5.00 4.00 3.00 2.00 1.00 rail: -33 % 2007 Bien que le rail ait commencé à un niveau beaucoup plus bas, il a, depuis 1990, nettement plus amélioré son efficacité énergétique que la route. La forte croissance du nombre de passagers y contribue largement. 6 Source: CFF, OFEN 2005 2000 1995 1990 0 nemental des CFF. Un cours de formation « roulez feutré » pour mécaniciens de locomotives y a déjà largement contribué. energie de freinage: un atout Le nouveau matériel roulant y contribue également. En effet, les moteurs électriques ont ceci de particulier qu’ils peuvent produire de l’électricité au freinage. Cette récupération d’énergie est encore plus efficace avec les nouvelles motrices. Elle se produit principalement au freinage à vitesse élevée et dans les fortes descentes. Deux trains voyageurs qui descendent le Gothard fournissent suffisamment de courant pour permettre à un troisième de le gravir. Les nouveaux trains Intercity des CFF commandés à Bombardier devraient, grâce à de nouveaux moteurs, utiliser la moitié moins de courant. Au niveau de la consommation par passager également, les CFF s’améliorent encore. En 2010, elle équivalait à 0,96 litre d’essence par 100 km et par passager. D’après Rémy Chrétien, elle devrait baisser encore d’ici 2015. Ainsi, le véhicule à 1 l/100 existe déjà: il roule sur rails. Ce succès n’est pas dû aux seules mesures d’économie, mais aussi à l’augmentation du taux d’occupation des trains. Plus le nombre de voyageurs augmente, plus la consommation par voyageur baisse. Ces dernières années, la consommation d’énergie par passager/km a baissé malgré l’introduction de voitures climatisées et la mise en service de lignes à grande vitesse sur le réseau de Rail 2000 et dans le tunnel de base du Lötschberg. A vitesse élevée, les trains utilisent davantage de courant, puisque la résistance à l’air croît au carré de la vitesse. Les parois des tunnels augmentent encore cet effet. En conséquence, les trains voyageurs qui emprunteront le tunnel de base du Gothard dès 2016 consommeront plus de courant que par la voie sommitale, malgré le faible dénivelé et le tracé nettement plus court. Pour les trains marchandises, le CFF tablent par contre sur une réduction de 30 à 40 %. De même, l’augmentation du nombre de trains qui franchiront le Gothard accentuera encore la demande en énergie. Leur fonction est toutefois de transférer le trafic de la route au rail et de réduire ainsi la consommation d’énergie et les émissions de CO2 . En Suisse, à transport équivalent, les trains marchandises utilisent six fois moins d’énergie qu’un camion moyen. Le rail s’améliore plus vite Le fait que les chemins de fer – déjà très économes – aient bien davantage amélioré leur efficacité énergétique par rapport aux transports routiers ces dernières années mérite d’être souligné. Selon les chiff res de l’Office fédéral de l’énergie, la consommation des trains a diminué de 33 % entre 1990 et 2007, passant à l’équivalent de 0,98 l d’essence aux 100 km par personne. Durant la même période, la route ne s’est améliorée que de 6,8 %, la consommation moyenne passant de 7 l à 6,5 l (voir le graphique). ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 © CFF / Bombardier Politique ACTUEL Politique © CFF / Bombardier Les nouvelles doubles compositions des CFF devraient être plus économes encore. La besoin totale d’électricité du rail est certes en hausse. De 2000 à 2008, elle a augmenté de 16 %, passant à plus de 3000 GWh, soit l’équivalent de la centrale nucléaire de Mühleberg. En parallèle, le trafic ferroviaire a crû bien davantage, puisqu’il est passé à 20 milliards de personnes-km, en hausse de 39 %. Dans l’ensemble, les voyageurs en train utilisent moins d’énergie que les automobilistes. En 2010, le parc automobile suisse a brûlé en moyenne plus de 8 l d’essence aux 100 km. Sa- chant que le taux d’occupation moyen est de 1,4 voyageurs, on arrive à un résultat de 5,7 l pour 100 personnes-km. Toutefois, ces calculs sont basés sur un cycle de conduite standardisé. L’expérience prouve qu’au quotidien, la consommation effective est supérieure d’environ 20 %, soit de 6,9 l en moyenne: sept fois plus qu’en voyageant en train. En termes d’utilisation d’énergie, personne ne doit avoir mauvaise conscience de voyager en train. Bien au contraire, le transfert du transport des per- sonnes et des marchandises sur le rail et les transports publics est l’une des mesures d’économie les plus efficaces. Les statistiques de consommation d’énergie de la Suisse le prouvent: le train et les autres installations de transport (tram, trolleybus, téléphériques et autres remontées mécaniques) ont utilisé en 2009 environ 11 000 térajoules (TJ) de courant électrique, soit 5,3 % de la consommation d’électricité et 1,25 % de la consommation totale d’énergie de la Suisse. Dans le même temps, le trafic routier a econome sur de courtes distances S’il est une mobilité plus économe encore que le train, c’est bien la mobilité dite douce, autrement dit piétonne et cycliste. Sa consommation d’énergie est pratiquement nulle et elle remplace avantageusement la voiture sur de courtes distances. Mais pour cela, elle doit être développée d’une manière ciblée: par l’extension d’un réseau efficace et sûr. ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 Les vélos à assistance électrique (VAE) sont eux aussi économes. Selon Energie Suisse, un VAE consomme 1 kWh/100 km, soit l’équivalent de 1 dl d’essence et, par conséquent, 1/70 de la consommation d’une voiture. La raison principale est qu’un VAE pèse entre 20 et 30 kg et une voiture, en moyenne, 1,5 tonne. (voir l’interview en page 22) pk brûlé 293000 TJ de carburant: un tiers de l’énergie totale utilisée – une petite partie étant certes imputable aux transports publics routiers. La route représente 60 % de la consommation de pétrole, le principal facteur d’émission de CO2 , gaz nuisible au climat. rail: peu de Co2 Le bilan d’émissions de CO2 du train – qui fonctionne presque exclusivement à l’électricité – est bien meilleur encore que celui de la consommation d’énergie. Dans leur rapport annuel 2010, les CFF admettent rejeter 136 000 tonnes de CO2: principalement par les locomotives diesel, les véhicules routiers, le chauffage des bâtiments et la production d’électricité, soit 0.34 % des émissions totales. Peter Krebs 7 ACTUEL © Peter Krebs Dossier D o s s i e r L’agglomération – cette illustre in 8 ACTUEL Dossier LaSuisseestréputéepoursabeauté– agglomérationsexceptées.Ilexiste pourtantdessolutionspourlesrevaloriseretendiguerlemitagealarmant. Lestransportsyjouentunrôlecrucial. Maislapolitiqueestcontradictoire. P our expliquer à un visiteur découvrant notre pays la beauté de la Suisse, il faudra sans aucun doute parler de la montagne. Mais aussi du lac des Quatre-Cantons, des vignobles de Lavaux, du Tessin ou encore évoquer le Parc national – sans oublier évidemment les vieilles-villes de Bâle et de Berne. La banque de données d’images de Suisse Tourisme « Swiss-image » ne fait pas exception à la règle. En regardant tous ces sommets réunis ici, ces lacs scintillants et vieilles-villes pittoresques, on en viendrait à déduire que la Suisse est un vrai paradis. espaces sans visage Mais une chose cloche. Là où vit aujourd’hui la majorité de la population, c’est-à-dire dans les agglomérations, la réalité du pays alpin est bien plus prosaïque, pour le dire poliment. Benedikt Loderer, auteur d’ouvrages sur l’architecture, n’y va quant à lui pas de main morte: « La réalité quotidienne nous apprend une chose: la Suisse est insignifiante, banale, absurde. » La réalité? Des banlieues au centre-ville, on se fraie un chemin à travers un assemblage d’apparence aléatoire de quartiers locatifs, stations-service, bretelles d’autoroutes, installations d’épuration de l’eau, immeubles de bureaux et parkings où surgit parfois subrepticement un bout de verdure ou une ancienne ferme rénovée. Les quartiers résidentiels ont eux aussi quelque chose d’anémique, avec cet étonnant mélange des genres allant du pseudo-chalet préfabriqué à l’hacienda d’inspiration espagnole en passant par des constructions modernes en béton et en verre. Les rues proprettes du quartier sont le plus souvent désertes. De temps en temps, on voit passer une joggeuse et, aux heures des navettes, des voitures plutôt imposantes. Inutile de chercher un centre ou même un commerce, tout a été délocalisé. Même la vie semble se dérouler ailleurs. e inconnue ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 La Suisse pittoresque disparaît sous l’effet de la dispersion des constructions. De nombreuses vallées alpines sont déjà touchées par le boom de la construction. 9 ACTUEL Dossier C’est en vain que l’on y cherchera un centre: il a été délocalisé. il semble que la vie sociale s’épanouisse ailleurs qu’ici. On finira tout de même par arriver dans la vieille-ville avec ses zones piétonnières, par laquelle tous les touristes sont attirés. Elle est représentée sur maintes cartes postales bien qu’elle ne soit à peine plus grande que le centre commercial et son parking qui se trouvent à ses alentours. Mais il n’existe aucune carte postale de ce centre commercial, pas plus que des nombreux murs anti-bruit qui poussent comme des champignons. Pourquoi défigurons-nous notre environnement le plus proche avec des atrocités que nous n’avons nullement envie de regarder – avant de nous mettre à rêver des montagnes inviolées et des vieilles-villes sans voitures? pidement du terrain. Le mitage s’étend du Mittelland jusque dans les vallées alpines, comme le constate le programme national de recherche qui considère ce développement comme «alarmant». © Peter Krebs Perception divergente En recherchant le Cervin sur Swissimage, on tombe sur 186 photos – mais aucun résultat pour « Renens », « Glatttal» ou «Schönbühl». Ces agglomérations sont ignorées dans l’inventaire illustré officiel des attractions helvétiques. «A partir d’une seule Suisse, nous en faisons deux: la belle Suisse réelle et la Suisse refoulée vouée à être consommée», souligne Loderer. Cette perception divergente est non seulement le résultat de notre désir de vouloir préserver à tout prix une bonne vieille image idéale opposée aux contestations de la réalité, elle a aussi des raisons commerciales évidentes. Le paradis est mieux exploitable que l’enfer. Le Cervin et le Munot sont plus attrayants qu’un croisement d’autoroutes. Tandis qu’au XVIIIe et XIXe siècle, les poètes et peintres ont créé l’image d’une Suisse pittoresque, ce sont aujourd’hui les spécialistes de marketing qui mettent tout en œuvre pour soigner cette image. Paradoxalement, c’est précisément la foi inébranlable dans la beauté de la Suisse qui fraie la voie à la laideur. Celle-ci peut mieux se déployer si on l’ignore. Les agglomérations se sont développées «dans l’angle mort de la société», écrit Patrimoine Suisse. Dans un certain sens, cela fait penser au Réduit de la Seconde Guerre mondiale. L’armée voulait alors si nécessaire se retirer dans les fortifications des Alpes et livrer le Plateau aux envahisseurs. Aujourd’hui, les montagnes constituent une zone de repli de la «belle Suisse» tandis que le reste du pays est de plus en plus sacrifié à la «Suisse de consommation» qui gagne ra- Le quartier n’est plus perçu comme un espace de vie sociale. Commune de Lohn-Ammansegg SO: centre déserté. 10 Les agglomérations débordent L’Office fédéral de statistique rattache une commune sur trois à la zone d’agglomération définie par des critères précis. Cette zone a pratiquement quintuplé depuis 1950 : les agglomérations s’étendent aujourd’hui sur 9000 km2, soit 23 % du territoire national. Plus de 70 % de la population vivent dans ces 50 agglomérations réparties sur la Suisse comme un tapis tacheté. Elles se composent toutes d’une ville centrale et de communes avoisinantes étroitement liées à elle. Ces banlieues connaissent souvent la plus forte croissance. A partir d’un cœur typiquement villageois, elles se sont transformées en cités dortoirs majoritairement habitées par des navetteurs. S’ils ne sont plus aujourd’hui des villages (bien qu’ils aimeraient souvent le rester), ce ne sont pas non plus de vraies villes. La croissance se poursuit. On continue en Suisse à bâtir chaque année sur 27 km2: la surface du lac de Brienz. En pourcentage, les terrains construits augmentent même plus fortement que la population. Entrée en vigueur en 1980, la loi sur l’aménagement du territoire s’est fixé pour but une « exploitation économe » du sol. Il faut bien constater, 31 ans plus tard, que cet objectif a été nettement manqué. Même la séparation entre terrains constructibles et terrain inconstructibles n’a pas vraiment fonctionné. Environ cinq pour cent des nouveaux immeubles locatifs sont bâtis en dehors des zones constructibles. « Un certain désenchantement s’est propagé », conclut Maria Lezzi, directrice de l’Office fédéral de l’aménagement du territoire OFAT. Beaucoup de ratés Maria Lezzi résume les principaux facteurs de l’aménagement du territoire qui favorisent le mitage et le morcellement: «Les zones constructibles actuelles sont trop grandes ou mal situées.» Les réserves territoriales des communes pourraient contenir jusqu’à 2,1 millions d’haATE MAGAZINE / JUILLET 2011 © Y. Arcurs/adpic.de © R. Haid/adpic.de Optez pour l’assurance ATE ménage et responsabilité civile et . . . . . . économisez sur les primes grâce aux conditions préférentielles pour les membres. Accédez immédiatement à nos services : par tél. au 0848 811 813 ( tarif normal ) ou par internet à l’adresse www.assurance-ate.ch. 4-11df_Magazin_HH_196x268.indd 11 01.06.11 14:40 ACTUEL Dossier Le chemin de fer, le tram et même le vélo ont été les acteurs d’une première poussée de la croissance. bitants supplémentaires. C’est pourquoi il manque la pression pour faire ce que les experts disent depuis des décennies dans toutes sortes d’études et de dossiers: au lieu de s’étendre vers l’extérieur, plutôt se développer vers l’intérieur, vers les lotissements existants. Présenté conjointement en janvier par la Confédération, les cantons, les villes et les communes, le «Projet de territoire Suisse» exige que le besoin de terrains devrait être à l’avenir systématiquement orienté vers les zones déjà construites. Il y aurait en effet suffisamment de réserves. Selon une étude de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) de 2004, les zones industrielles non exploitées de Suisse offrent pas moins de 17 millions de mètres carrés en friche: suffisamment de place pour abriter 190 000 habitants et 140 000 emplois sur des périmètres le plus souvent déjà bien desservis et proches du centre. Zones constructibles trop grandes, manque de coordination entre les cantons et les communes, chiffres d’exploi- tation trop bas, chasse aux contribuables intéressants grâce à le création de zones résidentielles, terrains constructibles bon marché à la périphérie et thésaurisation spéculative au centre-ville de zones extensibles: toutes ces raisons de développement territorial favorisent le mitage. L’influence de la mobilité D’autres forces sont en jeu dans le mitage et la plus forte concerne les transports. Vers la fin du XIXe et au début du XXe siècle, le chemin de fer, le tram et même le vélo ont été les acteurs d’une première poussée de la croissance, les villes commençant alors à déborder de leurs frontières traditionnelles. A la périphérie des villes sont alors nés des sites industriels, quartiers d’ouvriers et zones résidentielles de la bourgeoisie. C’est à cette époque qu’a eu lieu la séparation entre domicile et lieu de travail. La croissance s’est toutefois limitée à une extension radiale et pour ainsi dire naturelle des centres existants alors encore relati- © Peter Krebs Près d’un tiers des zones d’habitation est réservé au trafic routier. Echangeurs autoroutiers près du tunnel du Gubrist ZH. 12 vement petits. C’est également de cette époque que datent de nombreux quartiers d’habitation planifiés et réalisés globalement et plutôt réussis. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, une colonisation chaotique aura été la conséquence directe du trafic routier. Elle s’est en effet déroulée parallèlement à la motorisation massive et à l’extension du réseau autoroutier. Seule la voiture de tourisme permettait de vivre à l’écart des centres urbains et des transports publics tout en travaillant en ville. Elle a également séparé les loisirs et les achats de l’habitat. Les centres commerciaux aux sorties d’autoroutes sont tout aussi axés sur le trafic individuel que les lotissements de chalets dans les lieux de vacances. L’automobile a ainsi non seulement créé de nouvelles structures spatiales, mais aussi des addictions. Les gens dépendaient soudain de leur propre véhicule motorisé pour évoluer dans une région se transformant à une vitesse fulgurante. route au lieu d’espace vital Inutile de préciser que le rapport des habitants avec leur environnement dans les agglomérations a lui aussi changé. Pour l’homme moderne, le plus souvent « automobile », le voisinage n’est plus un espace vital, mais uniquement une distance qu’il s’agit de parcourir. L’espace public est réduit à une voie de transport. Cela explique pour une grande part le manque d’ambition esthétique dont font preuve les habitants face à cette nouvelle Suisse des agglomérations ainsi que l’indifférence avec laquelle ils la perçoivent. Ils ne s’attendent pas à des places coquettes, allées, promenades et prouesses architecturales, mais juste à suffisamment de places de stationnement. Les agglomérations morcelées n’ont pas seulement des déficits esthétiques, elles gaspillent également beaucoup de terres cultivables, elles scindent la nature et privent la faune et la flore d’espaces vitaux; le sol bétonné a des conséquences négatives sur les ressources en eau. Il faut par ailleurs investir beaucoup d’argent dans les infrastructures nécessaires pour desservir les zones constructibles débordantes. Les raisons ne manquent donc pas pour passer à l’action. La qualité des aggloméATE MAGAZINE / JUILLET 2011 ACTUEL rations peut être améliorée, les recettes sont connues. La mesure essentielle est de stopper l’extension des zones urbanisées et de densifier en lieu et place les zones constructibles existantes. Cela peut permettre de revaloriser ces quartiers pour les rendre plus habitables. C’est précisément pour de tels efforts que le Prix Wakker de Patrimoine Suisse a été attribué cette année à neuf communes de l’ouest lausannois (voir page 17). Ailleurs aussi, certaines démarches montrent le bon exemple. Transfert indispensable Il est évident que les agglomérations occasionnent beaucoup de trafic privé. En dehors des centres, elles sont peuplées de manière non pas dense mais très disséminée, ce qui désavantage évidemment les transports publics. Dans les grandes villes, 65 % des ménages sont bien ou très bien raccordés aux réseaux de chemin de fer, de tram et de bus. Mais dans les agglomérations, ce taux oscille entre 18 et 34 % seulement, avec pour conséquence que seuls 18 % des distances sont encore parcourus à bord des transports en commun. Bruit, embouteillages, pollution de l’air et consommation massive d’énergie et de sol en sont les conséquences. Les rues et les parkings occupent à peu près un tiers de l’ensemble du périmètre habitable. Les transports publics ainsi que le trafic cycliste et piéton nécessitent beaucoup moins d’espace et d’énergie. Une réparation globale et aussi optique des agglomérations ne réussit qu’à condition d’attribuer à ces moyens de transport une part plus importante du gâteau de la mobilité. Alors seulement, l’espace public, les rues et les places seront de nouveau utilisables pour autre chose que seulement pour le trafic. C’est sur cela que doit se focaliser le secteur du bâtiment. «Il faut surtout © Peter Mosimann Dossier Au lieu d’étendre les zones de construction, il faudrait «densifier» les zones construites actuelles. Les transports publics sont essentiels à leur mise en valeur: tram du Glatttal à Opfikon. construire dans les régions déjà bien desservies par les transports publics», exige le Projet territoire Suisse. Avec un double avantage à la clé: les lignes existantes sont mieux occupées et il faut moins de rues vers les quartiers excentrés. Dans des régions mal desservies, de nouvelles lignes de RER et de tram ainsi que des pistes cyclables et voies piétonnes attractives peuvent désamorcer le problème des embouteillages et de l’environnement pour devenir un véritable catalyseur de revalorisation de quartiers ou de régions entières. Voilà ce que prouvent les exemples déjà réalisés à Genève et Bâle, dans la vallée de la Glatt, au nord de Zurich (voir page 16) ou encore les projets de tramway dans certaines villes françaises. Depuis 2008, la Confédération puise L’initiative pour le paysage et son contre-projet L’initiative pour le paysage, également soutenue par l’ATE, a été déposée en 2008. Elle veut mettre fin au morcellement et exige que la surface des zones à bâtir en Suisse ne soit pas augmentée dans les 20 prochaines années. Les Conseil fédéral est habilité à accorder des exceptions. Le Conseil fédéral s’oppose à l’initiative et a élaboré une contre-proposition qui est actuellement discutée au sein du parlement. Il veut lui aussi encourager le développement urbain vers l’intérieur et définir l’offre de zones constructibles avec plus de précision. (pk) www.initiative-pour-le-paysage.ch ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 dans son Fonds des agglomérations pour promouvoir des projets de ce type. Mais les 6 milliards de francs au total auront pratiquement déjà été répartis d’ici 2015. Si d’autres projets sensés doivent être mis en œuvre, il faudra réalimenter le Fonds. Politique contradictoire Les solutions existent. Mais le combat contre le mitage sera long. En effet, la politique est pleine de contradictions. Le canton de Zurich planche actuellement sur un nouveau plan directeur. Le gouvernement ne veut pas élargir globalement les zones habitables. Craignant pour leur « potentiel de développement », beaucoup de communes rurales protestent aujourd’hui contre ces plans. Quant au développement des voies de transport, la Confédération est tout sauf conséquente. Dans le cadre de son « programme d’élimination des goulots d’étranglement», L’Etat a en effet l’intention d’augmenter la capacité de nombreuses autoroutes dans les villes et les agglomérations. Cela favorise le mitage, concurrence les transports publics et coûte des milliards. Un «développement durable», tel que le préconise le Conseil fédéral depuis 1997, a un autre Peter Krebs visage. 13 présente sous son chapiteau Confignon Villars s/Glâne (À côté de la salle communale) (Centre sportif du Platy) 17 juin 18 juin 19 juin 21 juin 22 juin 24 juin 25 juin 28 juin 9 juillet 10 juillet 12 juillet 20h00 14h00 11h00 19h30 18h30 19h30 19h30 19h30 Orbe Plan de parution 2011 19h30 11h00 18h30 Edition Délai de remise Date de parution (remise à la poste) Romont (Place de la Perrausa) 5/2011 15.08.2011 12.09.2011 13 juillet 14 juillet 15 juillet 6/2011 07.11.2011 05.12.2011 19h30 18h30 19h30 (Place du Puisoir) ENTREE LIBRE chapeau à la sortie - pas de réservation spectacle tous publics 4 juillet 5 juillet 6 juillet 7 juillet * 8 juillet 19h30 18h30 18h30 19h30 18h30 Renseignements * Magazine ATE/Annonces Case postale 8676, 3001 Berne 30 ans du passeport vacances d’Orbe venez faire la fête avec nous ! 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Les urbanistes ont négligé de développer l’espace aux alentours de la gare. On continue donc imperturbablement de construire sur les prés verdoyants. La voiture y est forcément privilégiée: inaugurée il y a quelques années, la bretelle de raccordement de l’A5 près de Biberist ne se trouve qu’à 5 minutes. En 2007, le canton de Soleure a lancé un programme d’agglomération visant une politique durable en matière de transports et d’aménagement du territoire. Les principaux problèmes sont constitués par la forte charge du trafic et le mitage. Le Daniel Vonlanthen © Peter Krebs e village de Lohn est situé à 502 mètres d’altitude. Ceux qui connaissent le lieu apprécient la précision sur l’indicateur jaune de l’ancienne route de Berne. Celle-ci grimpe en effet de la gare de Lohn-Lüterkofen jusqu’à l’Ammannsegg. Les propriétaires de villas sur ces hauteurs jouissent d’une exposition ensoleillée et d’une superbe vue sur les Alpes. Mais la localité en soi est tout sauf une attraction: le vaste périmètre du lotissement est occupé par des résidences, immeubles collectifs, constructions commerciales et anciennes bâtisses agricoles. Le plus bel édifice du «village» est tapi derrière les immeubles locatifs, buissons et installations commerciales: la chapelle de Lohn. Construite en 1725, elle était autrefois un fier emblème visible de loin. Une fondation a initié en 1986 la restauration de l’objet historique. Mais aujourd’hui, il est là comme un corps étranger quelconque déposé sur le Kirchlifeldacker, une pelouse mutilée. La plus grande priorité revient ostensiblement ici à l’habitat individuel préservé d’éventuels dérangements. Lohn-Ammannsegg est le nom de la commune du district du Wasseramt. Elle fait partie de l’agglomération de Soleure et compte 2618 habitants et 765 postes de travail. Avec seulement huit pour cent, le taux d’étrangers est loin en dessous de la moyenne nationale. Comme l’est son taux d’imposition. Sauf qu’elle tire derrière elle une sinistre réputation de commune dortoir fiscalement intéressante. L’attractivité économique et l’autonomie de la commune passent avant tout. Le conseil communal, majoritairement radical-démocratique, a vendu au début de l’année le réseau électrique communal pour 4,05 millions de francs au plus offrant parmi les entreprises d’électricité. L’exécutif a ainsi réussi à éviter une hausse des impôts et à rembourser une partie des dettes. Les cinq kilomètres qui séparent Soleure de Lohn-Ammannsegg sont une groupe de planification régionale Repla Espace Solothurn a élaboré un concept de développement territorial pour le district du Wasseramt. L’association s’entend comme lien entre les communes et le canton a n’a aucun pouvoir décisionnel. Bien que l’on encourage également l’extension du réseau de pistes cyclables, beaucoup de membres accordent la priorité absolue à l’automobile. Banlieue de Soleure, Biberist souffre beaucoup du trafic routier. Rien qu’entre Lohn-Ammannsegg et Biberist, on dénombre chaque jour environ 11 000 voitures. Des solutions en béton ont toujours la cote, comme la construction d’un tunnel de désengorgement à hauteur de 70 millions de francs. En revanche, la commune solaire de LohnAmmannsegg, en plein essor, est plus ou moins épargnée de la pression: «Nous avons de la chance, la route principale contourne notre village», précise Stephan Richard, secrétaire communal. Les problèmes de trafic se posent ailleurs. Depuis l’ouverture de l’autoroute toute proche, le village de Lohn, dans le canton de Soleure, croît encore plus rapidement qu’auparavant. Elle mise sur les maisons gourmandes en terrain. 15 ACTUEL Dossier Glatttal Développement urbain en zone marécageuse Dans le Glatttal, entre Zurich et l’aéroport, la croissance est depuis longtemps plus forte qu’ailleurs en suisse. Le tram du Glatttal desservira bientôt cette zone de croissance débridée. D Tandis que l’espace habitable se rétrécit de plus en plus dans la City de Zurich, la vallée de Glatt s’impose comme une zone d’habitation attractive. Des dizaines de lotissements ont été érigés en très peu de temps, d’autres sont en construction ou à l’étude. Difficile de comprendre cependant à première vue pourquoi on veut entasser autant d’hommes et de femmes précisément ici, en plein couloir aérien, près des centres commerciaux, zones industrielles et autoroutes. Tout est nouveau près de la gare de Wallisellen: les quais de correspondance, les parkings de vélos, les quartiers commerciaux. La forme d’habitat temporel, telle que la propose la société Reloc, est elle aussi innovante: « L’alternative parfaite à l’hôtel – des appartements d’affaires dotés d’un certain cachet à des prix équitables. » L’offre touche ostensiblement le zeitgeist de la société mobile. « Nous affichons toujours complet », affirme la gérante Maya Fröhlich. Des draps de lit © Peter Krebs e A comme Allianz à Z comme Zurich: tout le monde est là. Les grands groupes nationaux et multinationaux s’installent le long de la nouvelle ligne 12 du Glatttalbahn. L’emplacement entre la métropole financière et l’aéroport ainsi que l’excellente desserte font de la vallée de la Glatt l’une des places économiques les plus dynamiques de Suisse. Le Glatttalbahn est le fil rouge de cet espace en plein essor qui compte aujourd’hui 140 000 habitants et 120 000 salariés et qui porte fièrement le nom de « Glatttalstadt ». C’est le 12 décembre 2010 qu’est entré en service le dernier tronçon du réseau ferré urbain qui relie l’aéroport et les studio TV avec le nord de la ville et la City. Les arrêts dans six stations de RER la raccordent à la zone de desserte de la Communauté tarifaire zurichoise ZVV. L’infrastructure ferroviaire et les mesures d’accompagnement auront coûté la coquette somme de 650 millions de francs – dont la part majeure aux frais du canton de Zurich. Le boom de la construction se poursuit dans la vallée de la Glatt malgré le bruit des avions. 16 au gril à raclette en passant par le peignoir – tout est compris dans le prix et le service. Le vélo lui aussi fait partie de l’équipement de l’appartement. Il y a près des zones marécageuses de la Glatt de nombreux espaces naturels. C’est là sans doute l’une des clés de la qualité de l’habitat: les urbanistes ont réussi à mettre en réseau les espaces naturels et d’aménager des passages attractifs entre le lotissement et le paysage. Le développement coordonné entre la ville et la campagne est le mérite du groupe zurichois de planification Glatttal ZPG. Le canton de Zurich avait reconnu à temps la nécessité d’un plan impliquant plusieurs communes et institué dès 1956 un groupe d’experts chargés de plancher sur les questions d’aménagement territorial régional. La vallée de la Glatt était alors soumise à une forte pression de la toute-puissante City qui souhaitait ardemment son développement. En 1958, treize communes ont constitué le ZPG. Le « développement spatial ordonné » reste à ce jour son souci majeur. Si la ville de Zurich possède bien à Opfikon de considérables réserves de terrains, elle n’a jamais adhéré à l’association d’utilité publique. Le boom dans la vallée de la Glatt ne semble pas près de s’essouffler, même si, ici ou là, l’évolution atteint les limites de la croissance. L’ordonnance sur les protections contre le bruit interdit de construire aux endroits exposés. Selon Adrian Schori, secrétaire du ZPG, le bruit des avions pose le principal problème: « Deux à trois mouvements aériens de plus ou de moins aux heures creuses peuvent être déterminantes pour la construction d’immeubles. » Et malgré les énormes investissements dans les transports publics, l’automobile reste clairement le facteur dominant. Le croisement de Brüttisellen est toujours à la une des bulletins de circulation routière. Quant au ZPG, il reste malheureusement persuadé qu’une nouvelle autoroute dans la vallée de la Glatt apportera une certaine décongestion du trafic. La confédération étudie actuellement sa possible utilité. Daniel Vonlanthen ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 © Peter Mosimann ACTUEL Dossier Suite à un moratoire édicté par le canton de Vaud, les communes de l’Ouest lausannois parviennent à améliorer la qualité de vie. La «Place du Marché» à Renens. ouest lausannois: terre de vie suite à un moratoire du canton de Vaud sur la construction, les communes de l’ouest lausannois, se sont entendues pour améliorer la qualité de vie dans l’agglomération, notamment en doublant la part des transports publics. s ous le couvert de la place du Marché, des badauds ont pris le temps de s’asseoir sur les bancs en bois – blocs erratiques d’une ère nouvelle – et d’y faire causette. Des enfants jouent au foot. La place accueille également une scène fixe, qui atteste que les musiciens de rue y sont les bienvenus. Elle est entourée de magasins et de bistrots. C’est sur la place du marché de Renens – zone sans voitures – que s’épanouit la vie sociale de son centre-ville. La zone piétonne s’étend à la rue Neuve. Celle-ci fait honneur à son nom, avec son nouveau revêtement et ses façades fraîchement rénovées. Mais avec elle, c’est la commune de Renens tout entière qui vit un renouveau. L’accent a été mis sur la dynamisation des transports publics. Les cantons de Vaud et de Genève et les CFF ont décidé en 2009 l’extension de la ligne régionale Genève-Lausanne, y compris la transformation de la gare de Renens. Il est prévu de construire une nouvelle passerelle nord-sud sur les voies, de remodeler la place de la Gare et d’y limiter le trafic motorisé. Une nouvelle ligne de tram devrait desservir le nord de Renens. En termes de fréquence horaire, Renens deviendra, ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 en 2020, le troisième nœud ferroviaire de Suisse romande, après Genève et Lausanne. Aujourd’hui déjà, le RER, le métro et les bus relient Renens à Lausanne. Un nouvel arrêt des CFF est prévu à mi-parcours, à Prilly-Malley. Outre Lausanne et Renens, sept autres communes de l’Ouest lausannois participent au mouvement de réorganisation urbaine. Les communes de l’agglomération, avec leurs 75 000 habitants et 50 000 places de travail constituent un poids économique non négligeable dans cette région du bassin lémanique. Bussigny, Chavannes, Crissier, Ecublens, Prilly, St-Sulpice, Villars-Ste-Croix, Renens et Lausanne se sont engagées contractuellement à mener les projets de construction de concert. C’est le Schéma directeur de l’Ouest lausannois (SDOL) qui sert de base à l’ensemble du projet. Il aura pourtant fallu que le gouvernement cantonal fasse pression en décrétant un moratoire sur les zones de construction communales: une mesure à la fois sévère et unique en Suisse. En conséquence, les communes se sont concertées pour mandater, en 2003, un bureau de six experts pour la mise en œuvre du plan directeur. Le moratoire a été « le déclencheur » de l’élaboration du plan directeur, précise Ariane Widmer, directrice de projet du SDOL. Il a un caractère contraignant pour les autorités et déploie déjà ses effets: les nouveaux centres commerciaux ne se construisent plus sur les espaces verts, comme le souhaiteraient les promoteurs, mais dans les quartiers d’habitations et les zones industrielles bien desservies. « Un choix qui permet de réduire sensiblement les places de parking et d’assurer ainsi une bonne intégration urbaine », ajoute Ariane Widmer. L’Ouest lausannois s’est développé d’une façon fulgurante et chaotique. L’agglomération s’étire entre les axes routiers, les lignes ferroviaires et les bâtiments industriels, formant des quartiers sans cohésion avec, pour corollaire, un trafic toujours plus congestionné et une détérioration de la qualité de vie. A présent, les communes entendent amorcer le virage ensemble. Ariane Widmer se déclare confiante: les mesures adoptées vont permettre aux gens de changer de mode de transport et de faire passer la proportion des transports publics de 20 % actuellement à 40 %. Ce projet urbanistique a reçu un éloge inattendu: Patrimoine Suisse a décerné le prix Wakker 2011, 40e du nom, aux neuf D. Vonlanthen communes participantes. 17 ACTUEL en scène A pied c’est le pied Lesenfantsontbesoindebouger.Maislatendanceestàlabaisse.Le22septembre seral’occasionderappelerlavaleuretl’importanceduchemindel’école. © Magali Girardin un tour de main, en bannière, en écharpe à colorier, en banderole ou même en couronne. Une façon ludique « d’habiller » les cortèges et de porter haut le slogan de la Journée tout en laissant les écoliers s’approprier les dessins de Tom Tirabosco. Enfin, ce qui donne toute son ampleur à cette manifestation, c’est l’ensemble des actions, des plus anecdotiques aux plus grandioses. En se rendant à pied à l’école, les enfants apprennent des notions importantes. L e chemin de l’école, au fil duquel les enfants, apprennent les rudiments de la sécurité routière, n’est pas banal. Ils sont 450 000 écoliers de 6 à 12 ans qui font un trajet de 1 à 1,6 km, trois fois par jour. Trente minutes de marche à pied en tout. La tendance est à la baisse en raison de l’offre croissante de places dans les restaurants scolaires. Un peu d’exercice Ces allers-retours vers l’école, permettent aux enfants de faire un peu d’exercice en s’amusant. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé OMS, le minimum quotidien d’activité physique recommandé pour tous est de 30 minutes, mais les enfants ont besoin de beaucoup plus de mouvement. 20 % d’entre eux sont en surcharge pondérale et 4 % sont 18 obèses. Par ailleurs, plus les enfants transportés en voiture sont nombreux, plus la confusion des véhicules stationnés devant les écoles accroît le risque d’accident. Si les routes constituent un réseau cohérent pour les automobilistes ce n’est pas le cas des piétons sans cesse interrompu par le trafic et dont les traversées font souvent défaut. Or, les enfants n’acquièrent que très progressivement les compétences permettant de faire face aux dangers. Les élèves à la fête Point de mire sur le chemin de l’école, la Journée internationale à pied à l’école, implique les écoliers et les parents de plus de 42 pays, plus de 200 écoles dans 110 communes de Romandie, de Suisse italienne, de l’Ain et de Haute-Savoie. Le 22 septembre, Journée internationale à pied à l’école, parents, enfants, autorités communales, tous sont appelés à rejoindre les rangs des cortèges festifs en marche vers l’école. C’est l’occasion d’interpeller les autorités pour améliorer l’espace piétonnier, de faire savoir à tous les usagers de la route, qu’ils doivent faire preuve d’une attention particulière à l’égard des enfants. C’est aussi la fête des très nombreuses lignes de Pédibus, dont on salue la constance et la détermination des parents qui se relayent toute l’année pour amener petit à petit les enfants sur le chemin de l’autonomie. Cette 11ème édition, fait la part belle au coloriage. En effet, le dépliant que tous les écoliers de Suisse romande recevront a l’avantage de se transformer en Un happening, clef en main Le Bureau-Conseil ATE qui est à l’initiative de cette action en Suisse romande met aussi à disposition gratuitement des ballons et des affichettes qui permettent aux Associations de parents d’élèves d’imprimer au verso leur propre programme ou lieu de rendez-vous. Une sorte de happening, clef en main, sera proposé aux écoliers en ville de Genève. Grâce au partenariat avec le Service des écoles et institutions pour l’enfance, des affiches à colorier au format mondial seront placardées devant les 53 écoles de la ville. Cette forme d’action sera reprise par d’autres cantons. De courts tronçons de rues seront fermés à la circulation de façon à ce que les rires des enfants reprennent le dessus, au moins pour un jour, sur le vacarme des voitures. Paola Nagel-Petrucci Contact: Journée internationale à pied à l’école, [email protected], Tél: 078 860 11 47. Pour participer er s’inscrire un formulaire est disponible à cette adresse www.ate.ch/ participer ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 Publicité Du tout jetable à l’économie circulaire l’économie du tout jetable nous mène droit dans le mur l’économie du tout jetable surexploite les précieuses ressources de la planète terre sans penser aux générations futures. Nous n’avons qu’une seule terre. Or nous vivons et produisons comme si les ressources naturelles étaient disponibles à l’infini. Nous rejetons quantité de matériaux polluants que notre environnement ne peut absorber. La Suisse vit sur un trop grand pied. Elle contribue de manière plus que proportionnelle à la destruction de l’environnement, aux changements climatiques et à l’épuisement des ressources. l’économie du tout jetable fonctionne sans se soucier du lendemain. L’économie du tout jetable ne se soucie guère de l’environnement. Elle est notamment responsable des changements climatiques, principale menace du 21e siècle. Elle génère des montagnes de déchets et empoisonne la biosphère avec des produits chimiques toxiques qui portent atteinte à notre santé. La surexploitation de la planète compromet l’avenir de l’humanité toute entière : les prochaines générations en paieront le prix. Le modèle économique actuel fonctionne selon le principe du selfservice: on se sert sans se préoccuper du renouvellement des stocks, alors que la pénurie se fait déjà sentir. En conséquence, les prix flambent. Des guerres éclatent pour le contrôle du pétrole et d’autres matières premières précieuses. Dans ces conditions, une répartition équitable des richesses n’est pas possible. Une économie qui dévore les ressources dont elle est dépendante ne peut pas assurer notre bien-être à long terme. C’est pourquoi la Suisse doit repenser son système économique, et le réorienter vers une économie circulaire, équitable et respectueuse de l’environnement. réduire l’empreinte écologique grâce à l’économie circulaire le but de l’initiative pour une économie verte est de transformer l’économie du tout jetable en une économie circulaire. l’empreinte écologique pourra ainsi être réduite à une planète – la seule dont nous disposons ! L’économie circulaire préserve les ressources de la planète grâce à trois principes fondamentaux. Fermer les cycles La revalorisation des matériaux est au coeur de l’économie circulaire. Plutôt que de les jeter, on les recycle, on les répare ou on les transforme. économiser les matières premières Des procédés particulièrement efficients permettent de réduire drastiquement la quantité de matières premières utilisée. Les objets sont conçus pour durer plus longtemps et peuvent être réparés. Les sousproduits et les déchets sont réutilisés. La chaleur émise par les moteurs industriels est par exemple récupérée pour le chauffage. utiliser des matériaux renouvelables et biodégradables Les déchets biodégradables s’intègrent sans dommage aux cycles de la nature. Des matériaux renouvelables et écologiques remplacent les matériaux de synthèse et les produits chimiques polluants. Les substances particulièrement nocives pour l’environnement sont retirées du marché. Grâce à l’économie circulaire, l’empreinte écologique de la Suisse pourra être réduite à une seule planète à l’horizon de 2050. Pour atteindre ce but, la Suisse ne doit pas consommer plus de ressources que celles qui lui reviennent dans le bilan global. Des objectifs intermédiaires concrets Le texte de l’initiative exige que des objectifs intermédiaires concrets soient formulés pour mesurer la réduction progressive de l’empreinte écologique de la Suisse. La Confédération doit rendre régulièrement rapport des progrès accomplis. Si les objectifs intermédiaires ne sont pas atteints, la Confédération édicte des mesures supplémentaires. Les plus efficaces sont l’appui à la recherche et au développement, les prescriptions en matière de produits, processus de fabrication et marchés publics, les incitations financières pour les entreprises et les taxes sur l’utilisation des ressources naturelles. L’économie a ainsi tout intérêt à adopter des comportements écologiques, car ce sont les plus rentables. www.economieverte.ch ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 19 PERSPECTIVES solutions Quel système de transport pour l’avenir ? arolineBeglingerest C responsablepolitique del’ATE La place que nous accordons à la mobilité fait actuellement l’objet de discussions intenses. Les débats se portent surtout sur les infrastructures des transports. Outre leur extension, il faut aussi prendre en compte l’entretien des routes et des voies ferrées. Ce qui frappe le plus, c’est que le débat ne se focalise que sur l’aspect financier. Toute discussion à propos de sens et de non-sens est soigneusement évitée. Ce qui manque cruellement, c’est le questionnement sur les moyens de transport appropriés à nos structures territoriales et sociales. Personne ne remet en cause que les grands centres urbains de Suisse doivent être efficacement reliés entre eux. Nous aussi voulons continuer à pouvoir nous rendre pendant notre temps libre dans les Alpes ou dans le Jura. Face à la croissance de la population et les agglomérations en plein essor, les transports publics constituent la réponse adéquate aux besoins de la société en matière de transport – sans oublier le trafic piéton et cycliste pour les courtes distances. Après de nombreuses années de recul, les transports publics ont pour la première fois depuis longtemps repris des parts de marché au trafic routier: parce qu’ils sont pratiques, utilisables de manière flexible et qu’ils autorisent même à s’offrir une bière ou deux en fin de journée. Le chemin de fer, tram et bus sont des moyens de transport de masse. C’est particulièrement important dans un pays comme la Suisse où le sol devient de plus en plus rare alors qu’il y a dans le même temps de plus en plus d’habitants. Dans les mégapoles d’Asie, comme Hongkong ou Singapour, les chemins de fer et le métro obtiennent plus de deux tiers de parts de marché. Le trafic ferroviaire nécessite environ neuf fois moins de terrain par personne et par kilomètre parcouru que la route. De plus, un voyageur qui se déplace en train consomme nettement moins d’énergie. Nous sommes à un tournant historique où il s’agit de bien préparer le terrain pour nous détacher de l’automobile en tant que principal moyen de transport. Les transports publics servent d’épine dorsale d’un système de mobilité combinée: des hommes, des femmes et des enfants qui se rendent à pied, à vélo ou en voiture jusqu’au prochain arrêt pour y monter à bord des transports publics. Mais la décision pour un système de transport adéquat doit aller bien au-delà de considérations purement financières. Combinés avec le trafic cycliste et la marche à pied, les transports publics sont la bonne solution pour une Suisse à la fois mobile et vivable. Lu dans la presse Lu dans la presse Lu dans la presse Lu dans la presse Lu dans la presse Hausse «modérée» avant le coup de fusil La prochaine hausse du prix des billets de train qui interviendra en décembre prochain à l’entrée en vigueur du nouvel horaire sera étonnamment modérée : + 1,5 % en moyenne contre 6,4 % en décembre 2010. Mais il ne s’agira que d’un court répit avant les coups de fusil annoncés pour ces prochaines années : +10 à 20 % sur 10 ans selon les chiffres qui circulent à Berne. (…) « Une hausse de 10 % de l’AG en deux ans seulement est inacceptable », dénonce l’Association transports et environnement (ATE) qui la juge «parfaitement disproportionnée par rapport au renchérissement et très discutable en termes de poli20 tique environnementale» dans la mesure où elle risque d’encourager des usagers du train à reprendre leur voiture. La mobilité, facteur de croissance La mobilité est un facteur de croissance. L’affirmation a eu longtemps valeur de parole d’Evangile, mais elle est contestée par une partie de la gauche et par les écologistes. (…) «Il est temps de sensibiliser les gens aux conséquences néfastes de la mobilité en termes d’environnement et de coûts des équipements, estime Gerhard Tubandt de l’ATE. Les gens doivent réfléchir, se déplacer moins et recourir à des moyens de transport plus écologiques.» récital urbain en faveur de la mobilité douce Hier matin. le passage pour piétons à l’angle de l’avenue Pictetde-Rochemont et de la route de Chêne a été le théâtre d’une comédie musicale d’un genre nouveau. Une poignée de personnes à l’origine de l’initiative cantonale «Pour la mobilité douce» s’y est installée debout au milieu d’un îilot strié jaune et noir factice. Au rythme des djembés, la chaussée s’est ensuite animée de leurs pancartes et autres slogans prônant les vertus de la marche à pied et de la bicyclette. (…) Pour l’Association transports et environnement, un oui à l’initiative est le seul choix rationnel possible «Le vélo et la marche c’est ce qu’il y a de plus ra- pide en ville», indique son président Thomas Wenger. «Une nouvelle loi permettra d’adapter les infrastructures existantes.» Panneaux 50 km/h en sursis Des milliers de panneaux limitant la vitesse à 50 km/h à l’entrée des localités devraient disparaître. La nouvelle règle proposée par le Conseil fédéral se heurte à de fortes résistances : les communes craignent des coûts élevés, tandis que les professionnels de la prévention s’inquiètent pour la sécurité. (…) « Une vitesse non adaptée est la principale cause d’accidents mortels », écrit RoadCross, la fondation suisse des victimes de la route. (…) L’ATE exige des études et des essais pilotes. ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 PERSPECTIVES © Herbert Schweizer Agglomérations recettes de qualité de vie Les solutions de rechange à la voiture doivent être pratiques. Il s’agit de redonner de l’espace aux piétons, aux cyclistes, aux trams et aux bus. Les lieux de travail, d’habitation et de détente doivent être rapprochés. Il était à l’époque justifié que les industries polluantes et bruyantes s’éloignent des habitations. Ces dernières années, les grandes surfaces, les discos et les cinémas leur ont emboîté le pas. Les entreprises de services se sont elles aussi établies en périphérie pour une question de profits, puisque les coûts de la construction y sont moindres. La population des banlieues a aussi droit à l’air pur, à des places à faible trafic et à une meilleure qualité de vie. C’est pourquoi l’ATE lutte et s’investit pour que la plupart des services courants soient facilement accessibles à pied, à vélo ou avec les transports publics. Ainsi, nos agglomérations deviendront, elles aussi, plus écologiques et conviviales. © Svenn Torfinn/Panos.Co.Uk FranziskaTeuscher,présidentecentraledel’ATE En ville, toujours plus de jeunes renoncent à s’acheter une voiture. Si l’on en croit les analystes, cette tendance va s’accentuer, dès lors que la population des grandes agglomérations continue d’augmenter. Pour une simple question de place, il n’est déjà plus possible que chaque habitant conduise une voiture. Une extension de l’espace réservé à la circulation n’est pas davantage réalisable – à moins que nous détruisions les immeubles pour construire des routes. De nombreuses villes ont entrepris, il y a bien longtemps, de rendre la rue aux piétons. A Berne également. Quand j’étais enfant, les voitures traversaient encore la vieille ville et, jusqu’en 2004, la Place fédérale était un parking. Aujourd’hui, enfants et adultes se délectent des jeux de jets d’eau qui l’animent. C’est pour moi une preuve flagrante que la qualité de vie dans la ville augmente quand le nombre de voitures diminue. Atelier de pompes funèbres à Accra, capitale du Ghana. Ici, il est de bon ton d’offrir à ses morts des cercueils fantaisistes et colorés. Les véhicules de tous genres ont la cote, en particulier les avions, les camions, les limousines, mais aussi… les bouteilles de Coca-Cola. Soit dit en passant, le trafic routier est la principale cause de décès dans le monde des jeunes de 10 à 24 ans. Chaque année, plus de 400 000 personnes de moins de 25 ans perdent la vie dans des accidents de la route. ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 21 PERSPECTIVES entretien Ilyadixans,levéloàassistanceélectriqueétaitunproduitde niche.Aujourd’hui,cedeux-rouesreprésenteunefortepartde marché.KurtSchär,directeurdeBiketecSA,numérounenSuisse, estconvaincuquel’expansionvasepoursuivre. Kurt Schär « Le vélo doit nous simplifier la vie, pas nous dominer » ATE Magazine: L’an dernier, votre entreprise a vendu 42 000 vélos électriques. Comment s’annonce 2011 ? Kurt Schär: Nous prévoyons de construire entre 50 000 et 60 000 unités. C’est en bonne voie: à la mi-mai, nous avions déjà livré 30 000 vélos. Aujourd’hui, plus d’un vélo sur dix vendu en Suisse est électrique. Quelles sont les raisons de cet essor ? Est-ce d’abord le progrès technique ? Il y a plusieurs explications. Grâce aux progrès accomplis, les vélos électriques sont désormais fiables, atteignent une autonomie suffisante et sont faciles à utiliser. D’autre part, les gens considèrent le vélo électrique comme un élément important de la mobilité, et plus comme un véhicule pour personnes âgées ou handicapées. Le Flyer connaît un certain succès depuis le début, mais BKTech qui le produisait à l’époque a dû fermer en 2000. Pourquoi ? Ses objectifs de production étaient trop élevés et n’ont pu être atteints. Le Flyer F était un vélo génial, mais allait au-delà du besoin des utilisateurs. C’était un modèle jeune, élégant, destiné à un public urbain. Il y a dix ou douze ans, les banquiers préféraient s’acheter une Porsche Cayenne. Ce vélo n’attirait pas, par exemple, une femme âgée qui aurait eu des problèmes de genou ou une maman qui aurait dû tirer une remorque pour ses enfants. Était-il en avance sur son temps ? Oui, très en avance. Mais il n’était pas assez fiable, trop compliqué et trop lourd. 22 Vous avez ensuite choisi de racheter l’entreprise avec deux partenaires, pour fonder Biketec. Qu’avez-vous changé ? Il y a loin d’un vélo sorti de l’imagination d’un ingénieur à un modèle commercialisable. Nous n’avons pas voulu qu’il puisse tout faire, mais plutôt qu’il corresponde aux attentes de la clientèle. Notre premier modèle devait être très accessible, facile à utiliser, léger, fiable et offrir une bonne autonomie. Nous y sommes parvenus avec la série C, premier vélo électrique avec batterie au lithium. Cela a fonctionné jusqu’à maintenant. Quel est le secret de votre succès ? Nous restons fidèles à l’image du vélo. Si nous aimons ce moyen de transport, nous ne voulons pas nous trouver tout à coup sur un engin motorisé. Le vélo doit nous simplifier la vie, et non pas se mettre en scène et nous dominer. Voilà pourquoi nous ne travaillons pas dans la catégorie des motocycles, au contraire de certains concurrents. Le vélo électrique n’est pas seulement un véhicule rapide, mais un nouveau mode Qu’est-ce qui vous a convaincu que cela de transport. Comment a-t-il a changé les pouvait marcher ? habitudes en termes de mobilité ? Le risque était grand, bien sûr. Au quotidien, Nous avons réalisé un vaste sondage auprès les cyclistes rencontrent trois problèmes: le de la clientèle et analysé 20 000 réponses. vent de face, les pentes et la transpiration. Le Celles-ci montrent que dans 62 % des cas, le vélo électrique remplace surtout des kilomètres effectués en voiture. il y a dix ans, les banquiers préféraient Environ 30 % du nombre de kilomètres étaient auparavant parcous’acheter une Porsche Cayenne. rus avec un vélo normal. Il y a aussi quelques personnes qui ont abanvélo électrique est la bonne réponse dans les donné la moto ou les transports publics. Une trois cas. Quand un moyen de transport – qui partie de notre clientèle ne pédalait plus debénéficie déjà d’un a priori positif – propose puis longtemps et s’est remise en selle grâce de telles valeurs ajoutées, il ne peut qu’avoir au vélo électrique. du succès. Celui-ci ouvre-t-il de nouvelles perspectives Le vélo électrique était alors un produit de au vélo en général ? niche. Vos premiers modèles s’adressaient Oui, surtout pour les pendulaires. Le vélo aux gens d’un certain âge. électrique permet de circuler sur des parÀ ce moment-là, c’était surtout les personnes cours vallonnés. On peut ainsi faire de l’exerâgées avec des problèmes de santé qui avaient cice tous les jours. Il est aussi pratique pour besoin d’un vélo électrique. Notre stratégie a les jeunes familles qui préfèrent un Flyer avec consisté à lancer chaque année une nouvelle remorque plutôt qu’une deuxième voiture. gamme, toujours plus jeune et sportive. Mais la plus grande part revient aux loisirs ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 PERSPECTIVES entretien © mad Les premières batteries au lithium que nous avons lancées il y a huit ans contenaient six ampères-heures d’énergie. Aujourd’hui, elles atteignent les seize ampères-heures pour le même coût d’un millier de francs. L’autonomie a rapidement augmenté. À quelqu’un qui voudrait aller très loin, nous conseillerions d’emporter une seconde batterie. Elles sont aussi devenues bien plus légères. Votre entreprise est active aussi dans le domaine des excursions. Pourquoi cela ? En n’utilisant pas la voiture, mais le vélo pour ses loisirs, on respecte l’environnement, on ne fait presque pas de bruit et on économise beaucoup d’espace. De plus, on se fait du bien physiquement et mentalement. Nous constatons très souvent que les gens se mettent au vélo électrique pendant leurs loisirs, puis l’adoptent dans leur vie quotidienne. Le seigneur des vélos À46ans,KurtSchärestcopropriétaireetdirecteurgénéraldeBiketecSA,quiproduitlesvélos électriques Flyer. Il a fait partie, en 2001, de l’équipe qui a repris l’entreprise BKTech SA en sursisconcordataireetl’aremisesurpied.Endix ans,elleaconnuunecroissancerapide,passant d’une taille petite à moyenne, avec environ 150 collaboratrices et collaborateurs. Biketec est le principalfabricantdevélosélectriquesenSuisse. Lenombredepiècesproduitesestpasséde800 en2001à42000l’andernier.Plusdelamoitié de la production est exportée, principalement vers l’Allemagne et les Pays-Bas. Le nouveau siègedel’entrepriseàHuttwil(BE),oùelles’est installéeen2009,adéjàdûêtreagrandi.Avecla locationdevélos,desstationsderechargeetses propresexcursions,Biketecestégalementactive dansletourisme. et excursions cyclistes. On roule davantage à vélo, plus longtemps, et on voit davantage. Mais certains points, comme la consommation supplémentaire d’énergie par rapport au vélo classique, font l’objet de critiques. Le vélo électrique est d’une efficacité énergétique remarquable. Un kilowattheure permet de parcourir environ cent kilomètres. Cela représente un décilitre d’essence ou l’électricité nécessaire à trois minutes de douche chaude. Les batteries sont encore un point faible. Elles limitent l’autonomie. ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 Les vélos sont assemblés dans votre halle de montage, à Huttwil. Mais vous importez les cadres de Taïwan, les moteurs et les batteries du Japon. À quel point le Flyer est-il suisse ? La branche d’activité du vélo est très internationale. Les cadres de vélo en aluminium ne sont plus fabriqués en Europe depuis longtemps. Tous les cadres haut de gamme soudés main viennent aujourd’hui de Taiwan, où ils sont construits selon nos indications. Nous assurons le design, la conception et l’outillage. Nous montons donc tous les Flyer à Huttwil. Nous procédons à des contrôles sur place. Une entreprise partenaire surveille les lots de composants et de cadres. Nous nous rendons là-bas deux fois par an en général. Taiwan n’est pas un pays à bas salaires: le niveau de rémunération équivaut à celui des États-Unis. Et au chapitre de la sécurité ? Les vélos électriques les plus rapides atteignent facilement 30 km/h et plus. Y a-t-il là matière à amélioration ? Oui. Il existe deux catégories: l’une est limitée à 25 km/h, l’autre est plus rapide. Certains fabricants proposent aujourd’hui des vitesses de 55 km/h et au-delà. À mon avis, ça n’a pas de sens. Un vélo n’est pas conçu pour aller si vite, et les autres usagères et usagers de la route sous-estiment la vitesse des cyclistes. Nous sommes donc clairement d’avis qu’il faut fixer une limite à 45 km/h pour l’assistance électrique, ainsi que le suggère l’Office fédéral des routes. Que pensez-vous de l’obligation de porter un casque ? Nous recommandons le port du casque. Mais dans les catégories plus lentes, nous sommes contre une obligation, le casque ne convenant pas à tout le monde. Dans la catégorie la plus rapide, d’après notre sondage, 92 % des gens mettent toujours ou occasionnellement un casque; pour la plupart d’entre eux, l’obligation ne constituerait pas une atteinte à la liberté individuelle. Quand un million de vélos électriques circuleront en Suisse, les automobilistes sauront qu’il leur faudra tenir compte de la vitesse de ces deux-roues. Qu’en est-il des composants comme les vitesses et les freins ? Avec 150 000 unités, la Suisse en est encore Nos composants proviennent de nombreux loin. Comment le marché va-t-il va évoluer ? pays. Du Japon, mais également d’Allemagne, comme les transmissions Rohloff ou l’éclai- Dans la vie de tous les jours et pour les excurrage. Les rayons et les porte-bagages viennent sions, le vélo électrique présente de gros avande Suisse. La conception de l’assortiment est tages par rapport à un cycle normal. Son prix très helvétique, elle aussi. Les roues doivent plus élevé peut constituer un frein. Malgré cela, convenir aux terrains montagneux et à la location. Nos exigences sont donc très élevées. Il n’est plus pos- Le vélo électrique est d’une efficacité sible de tout produire en Suisse, énergétique remarquable: un kilo mais lorsque c’est le cas, nous le faisons. Avec plus de 150 employés, wattheure pour cent kilomètres. nous sommes aujourd’hui le plus grand fabricant de vélos du pays. Nous travaillons dans le respect du dévelop- je pense que d’ici trois ans, un tiers des vélos pement durable, dans un bâtiment Minergie. vendus seront électriques. D’ici dix ans, ce sera Nous tenons à être crédibles et sincères. un tiers des trois millions de cycles en circulation. Un million est donc un chiffre réaliste, à Quelles sont les conditions de travail chez mon avis. Propos recueillis par Peter Krebs vos fournisseurs en Extrême-Orient ? 23 PERSPECTIVES Courrier des lecteurs LaSuisseduvéloexiste L’enthousiasme de l’ATE pour le vélo à assistance électrique (VAE) me gêne aux entournures. Ce n’est, à mon avis, pas le rôle de l’ATE de faire aveuglement l’éloge d’un « dévoreur d’électricité ». Je n’ai rien contre les VAE utilisés par des gens dont la santé empêche de faire du vélo (les VAE redonnent une liberté de mouvement aux personnes souff rant d’affections cardiaques ou pulmonaires), des personnes âgées capables de circuler, mais dont les forces diminuent, des pendulaires qui aiment le vélo, mais qui ne souhaitent pas arriver tout transpirant au travail. Tous les autres devraient faire du vélo sans moteur – le seul moyen de transport absolument écologique et sain. Le VAE n’est pas un article de divertissement. Il utilise inutilement du courant et son rendement énergétique est médiocre. Malheureusement, le VAE bénéficie du capital de sympathie du vélo. On occulte le fait qu’il consomme du courant. à l’industrie du tourisme – en contradiction avec le concept d’aménagement du Gothard qui ne prévoit pourtant pas l’ouverture de nouveaux espaces au tourisme de masse. En outre, les télécabines prévues de Göschenen au Gütsch, détourneraient les touristes d’Andermatt. Les experts en aménagement alpin déconseillent de convertir le site en domaine skiable: impropre à la création de pistes de ski et très menacé par les avalanches. Il est de plus en plus clair que l’avenir du val d’Urseren se décidera à Altdorf et à l’étranger. La population locale a pourtant un précieux héritage à préserver: le val d’Urseren et l’Oberalp sont un paysage de culture alpine soigneusement entretenu pendant des siècles. Dr méd. Andreas v. Schulthess MagazineATE3/11 Carteferroviairedel’Europe © CFF MagasinATE2/2011 Ueli Nägeli, Bilten; médecin Nombreux sont les cyclistes (aînés) à opter pour le VAE. Celui-ci a cependant le désavantage de tomber, tôt ou tard, en panne d’accus lors de longues randonnées. Je propose à l’ATE d’inviter les gares et restaurants à s’équiper de stations de recharge. Les utilisateurs de VAE pourraient ainsi partir en randonnée en toute quiétude, sachant que les possibilités de recharge – tout en se restaurant – ne manquent pas sur le parcours. Leen Keesmaat (e-mail) MagasinATE2/2011 Dossier Les divers articles de ce numéro nous rappellent les arguments du lobby automobiliste, comme p.ex.: « De nombreux pendulaires dépendent des transports publics », au lieu de « De nombreux pendulaires dépendent de leur voiture ». La mobilité (automobile et train) est tout simplement trop bon marché. Il faut considérer que l’Abonnement général (AG) et d’autres off res, outre le fait qu’il ne faut plus acquérir un billet pour chaque trajet, présentent un grand désavantage: la mobilité à tarif zéro. Après avoir déboursé pour son AG, l’utilisateur parcourt tous les km qu’il souhaite, sans payer davantage. Il faut espérer que les technologies modernes off riront un système qui rende chaque km payant, sans devoir acquérir chaque fois un billet. Dans l’intervalle, il faut aussi espérer que le prix de l’essence grimpe aussi vite que celui des billets de train. Bruno Vogt, Lausen La carte omet l’importante liaison nocturne Berne-Barcelone (rien d’étonnant quand on connaît les difficultés de réservation!) et le direct de nuit Lunéa de Genève à Irùn via Toulouse. Il est particulièrement important de faire connaître cette liaison, puisque sa suppression a été envisagée. C’est pourtant la liaison la plus agréable depuis la Suisse vers le sud-ouest de la France et le Pays basque. Elisabeth Bäschlin, (e-mail) Remarque de la rédaction Un grand merci pour ces précisions complémentaires. Pour des raisons de place, il ne nous a pas été possible d’indiquer toutes les liaisons depuis les cinq villes suisses de référence. La carte sera naturellement complétée et en particulier par la liaison directe Berne-Paris, omise par erreur (Berne-Paris, durée 4h30, sans changement de train). Ce TGV s’arrête aussi à Neuchâtel. en bref 14 août 2011 Course d’orientation à VAe. SauvonsleLutersee A l’évidence, la cupidité de l’homme d’affaires Sawiri ne se limite pas à Andermatt. Il projette à présent de défigurer les merveilleux paysages alpins entre Gütsch et le Schneehühnerstock, et entre l’imposant Schijen et le pittoresque Lutersee: il envisage d’implanter un restaurant à skieurs sur ses rives paisibles. La réserve de faune du glacier Sankt-Anna au Gemsstock pourrait, elle aussi, être sacrifiée 24 Course d’orientation à VAe. Le dimanche 14 août, l’ATE organisera la première course d’orientation à vélo à assistance électrique (VAE) de Suisse. Elle est ouverte à tous dès 16 ans, ou 14 ans avec permis de cyclomoteur. Location de VAE sur place et divertissements au programme. Davantage d’infos à l’adresse www.ate.ch/course ou au 058 611 62 34. Voir aussi l’article en page 2 de ce magazine. ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 PERSPECTIVES Portrait Martin Graf On n’est jamais qu’un homme Economiste de métier, modeste, Martin Graf a été de tous les grands objets de transport en Suisse. Et quand il en dit moins, il faut en entendre plus. «L a question des transports m’a occupée toute ma vie. De la Poste, où je suis entré en 1953 après ma maturité professionnelle à Saint-Gall au projet genevois du CEVA, en passant par le transport du bauxite en Sierra Leone, la réorganisation logistique d’une mine australienne et l’importation des pierres précieuses en Europe pour ma propre entreprise, j’ai nemasse (F), nous en avons vite compris la nécessité. Mais personne n’y croyait en 1995; c’est un métro léger que l’on voulait mettre sur cette ligne, à l’époque, même l’ATE. Alors j’allais parfois un peu traîner à la buvette du Grand Conseil, pour bavarder... Parmi les défenseurs acharnés, l’actuel directeur des infrastructures des CFF, Philippe Gauderon, qui défend aujourd’hui le projet. Et les mêmes personnes qui me traiJ’aime la discussion avec taient de rêveur ont juré plus tard avoir touceux qui pensent autrement. jours été convaincues. Moi non plus, je n’ai eu à faire à tous. J’ai même dû pas toujours raison. Mais comme faire venir une girafe achetée à je ne fais pas de politique, ça se Vienne, quand je travaillais chez voit moins (sourire). Knie, en 1961, comme secrétaire Dans mon milieu profesde direction. Je n’y suis resté que sionnel, celui des mines ou des cinq ans, je n’étais pas un homme pierres précieuses, les gens ont de cirque, imaginez, je sortais de rarement partagé mes idées. J’ai la London School of Economics. été dans un milieu de droite, le Mais c’est du «common sense» cœur à gauche. Mais j’aime la qu’on me demandait, finale- discussion avec ceux qui pensent ment, et j’ai beaucoup appris avec autrement. Après l’adoption par Freddy Knie (senior). C’était un le peuple du projet du CEVA, en homme formidable. Quand les 2005*, sont venues les opposiemployés revendiquaient, il me tions. Alors j’allais dans les cafés disait: «Examinez un peu tout de Champel, d’où vient le recours ça. Si c’est justifié, augmentez- actuel – toujours en suspens au les!» Il m’a appris à parler avec Tribunal fédéral. Je me souviens les animaux, mais aussi avec les d’une dame qui avait soutenu hommes. financièrement les opposants, En politique aussi, il faut se parler. Avec Alp Rail, nous avons fait beaucoup de lobbying pour Martin Graf est très connu dans la gare de Genève où il donne volondéfendre le CEVA genevois. tiers des informations aux passants. Quand Sig Maxwell a esquissé Par contre, beaucoup de personnes l’idée de cette ligne ferroviaire ignorent son engagement tout au entre les Eaux-Vives (CH) et An- cours de sa vie. ATE MAGAZINE / JuIllET 2011 persuadés que les arrêts du train devant leur porte allaient dévaloriser leurs immeubles. Personnellement, je pense le contraire. Je crois qu’elle aussi a finalement regretté sa générosité. La politique des transports genevoise ? La reconstruction du réseau de tram avance très bien, l’initiative sur la mobilité douce vient d’être acceptée. Je suis beaucoup plus confiant aujourd’hui qu’il y a 10 ou 20 ans. Mais les moins forts doivent continuer à se battre. C’est pour cela que je me suis engagé, à l’ATE et surtout à l’Initiative des Alpes pour le respect de la loi sur le transfert des marchandises, notamment. Mais ma santé limite aujourd’hui mon engagement. Et, c’est vrai, j’ai du mal à m’engager pour les gens paresseux. Ma vie n’a pas toujours été facile et j’ai dû travailler dur, alors vous comprenez… D’autres choses me choquent, comme les salaires démesurés de certains dirigeants. On n’est jamais qu’un homme après tout. Ce qui me fait plaisir, c’est de pouvoir dépanner. Comme j’habite juste à côté, je passe souvent faire un petit tour à la gare de Genève: j’y trouve toujours des touristes perdus devant les distributeurs de billets ou les horaires. Propos recueillis par Dominique Hartmann © Philippe Pache 25 VOYAGE S randonnées Texte et photos: Peter Krebs Peut-ontraverserlesAlpesàpieddirectementau-dessusdufuturtunnel debaseduGothard?Oui,etl’ondécouvrealorspleindemontagnes,vallées, cascadesetcabanestoutesplusbelleslesunesquelesautres. Lamontagneestgrandeestbelle VOYAGE S randonnées L’ été dernier, peu avant que le monde entier fête la fin du percement du tunnel de base du Gothard et que le conseiller fédéral démissionnaire Moritz Leuenberger déclare dans la pénombre du tunnel: « la montagne est grande, nous sommes petits », je me suis mis en chemin pour parcourir et contempler moimême cette grande montagne de l’extérieur. Le Maderanertal est connu pour ses cascades qui rebondissent depuis la Golzernalp. ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 Outre la toute grande ligne, Uri en compte beaucoup de petites. Ce sont les téléphériques semi-publics qui desservent les versants abrupts des vallées et qu’on commande d’un coup de téléphone depuis la station inférieure. L’un d’eux, une belle cabine rouge, m’emmène d’Erstfeld à Ober Schwandi, où je dépose mon obole pour le survol des pentes rocheuses du Schwandiberg et me mets en marche dans un autre monde, supérieur pourrait-on dire. Pour le choix de mon itinéraire, je m’en tiens aux sentiers pédestres et aux sentiers de montagne qui vont vers le sud aussi directement que possible au-dessus du nouveau tunnel de base. Celui-ci est indiqué en traitillé sur la carte. Le point de départ est Erstfeld, car c’est là que se trouve le portail nord du tunnel de base. Erstfeld est, vu d’en bas, le dernier village de la partie plane de la vallée de la Reuss; le trajet devient ensuite de plus en plus raide. La rampe du Gothard commence, avec ses tunnels hélicoïdaux et ses 26 ‰ de pente maximale. C’est pourquoi les Le début du parcours suit trains qui empruntent la vieille le versant est de la vallée de la ligne de montagne sont tirés Reuss. Je traverse d’abruptes depuis Erstfeld par des locomo- prairies de foin sauvage et des tives supplémentaires et plus forêts de protection. Avec des puissantes. A l’époque des trains coups d’œil réguliers sur la valà vapeur, le chauffeur devait, lée, dans laquelle le large ruban jusqu’à Göschenen, enfourner de l’autoroute montre où les 50 kilos de charbon par minute choses se passent aujourd’hui. du tender dans le foyer. On l’entend aussi. Le tunnel de Après l’ouverture du tunnel du base doit servir un jour à décharGothard en 1882, le « village des ger les vallées de transit des deux cheminots », qui compta jusqu’à côtés du Gothard. 4000 âmes, s’est développé à ErstJusqu’à il y a deux ans, le Berfeld à côté du grand faisceau de ghaus Strengmatt, solitaire au voies. On construisit une école bord du chemin, accueillait les et même une église réformée. Dans les années 1970, le dé- AOberSchwandi,jedépose pôt employait enmonoboleetmemetsenmarche core 500 personnes. Quand, dans cinq dansunmondesupérieur. bonnes années, le tunnel de base entrera en service, le lieu perdra randonneurs. Maintenant il est de son importance pour les CFF. fermé, et « l’accès au terrain privé Les trains de voyageurs et de est strictement interdit». Oups. marchandises disparaîtront dans 720 ans après le coup décoché la montagne peu avant Erstfeld, par Tell à Gessler, la privatisapour ne revoir le jour que 57 km tion gagne le coin le plus perdu plus au sud, en Léventine. La même en Suisse primitive. Là où pente dans le nouveau tunnel at- naguère les hôtes savouraient sur teint au maximum 6,76 ‰: il n’y la terrasse la vue et le café fertig, aura plus besoin alors de locomo- plus personne désormais ne le tives supplémentaires. fait, la plupart du temps. 27 VOYAGE S randonnées Pont suspendu au-dessus d’un ravin surplombant Silenen avec le Bristen en arrière plan, détail floral, vue de l’hôtel Maderanertal depuis l’église (dans le sens des aiguilles d’une montre). Vers les Chilcherbergen, une plaque commémorative rappelle que ce tronçon du sentier pédestre est dû au guide de montagne, menuisier et hôtelier Hans Z’Graggen (1922–1991). De 1964 à 1990, il était propriétaire de l’Hôtel Maderanertal, où je vais passer la nuit prochaine. Je le remercie à titre posthume et me dis que les superbes sentiers de montagne d’Uri et d’ailleurs ne vont pas de soi, pas plus que les autoroutes, mais je préfère les premiers. Le sentier de Z’Graggen mène par monts et par vaux au Maderanertal. Le terrain est sensiblement plus en pente que la ligne à faible déclivité qui part 700 mètres plus bas du gneiss d’Erstfeld. Mais en contrepartie, il y a 28 plus à voir, à entendre et à humer. Je vois par exemple dans l’azur un aigle ou du moins un grand rapace noir décrire des cercles et, derrière, la pyramide du Bristen. Cette roche primitive uranaise forme l’angle entre le Maderanertal et la vallée de la Reuss. Puis, quelques heures plus tard, je sort de la forêt et aperçois le Maderanertal, qui s’étend vers l’est, où il se perd dans les rochers et les glaces du Hüfigletscher. Au-dessus de la face nord, sur laquelle j’arrive, trônent les Windgällen, au sud l’Oberalpstock, et ailleurs maints sommets encore. Tous sont beaux avec leurs têtes grises et leurs flancs vert foncé, plissés et entaillés par de nombreux torrents. Le Maderanertal tient son nom du sud. A l’origine, il s’appelait Kerstelental, du nom de son principal cours d’eau. Il doit son toponyme actuel à la famille Madran, qui a émigré au XVe siècle de la Léventine à Altdorf, où elle a rapidement accédé aux cercles supérieurs de la société. En 1576, Peter Madran obtint la concession de mine dans la commune de Silenen. Il fit extraire dans la région des Windgällen le minerai de fer qui était fondu à Hinterbristen. En 1843, une crue détruisit l’ouvrage, seul le fourneau a survécu. Il a même été restauré en 1966. Je descends maintenant par des prairies aromatiques jusqu’à Golzern, qui s’étale sur une terrasse ensoleillée. Le hameau n’est accessible aux touristes, depuis Bristen, qu’à pied ou en téléphérique. Dans l’atmosphère alpestre détendue et sans voitures, deux restaurants avec jardin rivalisent d’attrait. Je choisis le second et rejoins ensuite le Golzernsee tout proche, sur les rives duquel excursionnistes et randonneurs sont venus se baigner et paresser. L’eau est aussi chaude qu’à Rimini. Le garçon polyvalent, qui vient de m’apporter mon jus de pommes, trait maintenant deux vaches sur la rive. Les enfants blonds d’un couple de vacanciers allemands demandent poliment s’ils peuvent assister à cet événement. Ils peuvent. Un sentier fait le tour du lac. De l’autre côté, les courageux parmi les jeunes se jettent à l’eau du haut d’un rocher la tête la première en rugissant comme des lions. Après la baignade, je pénètre plus profondément dans le Maderanertal et m’éloigne de l’axe du tunnel de base. Le crochet est si pittoresque qu’il est presque obligatoire. Il monte par les Nossplatten jusqu’aux alpages de Golzern, puis franchit le Tritt et redescend jusqu’à la Balmenegg. Le sentier traverse, sans exagérer, l’un des plus ravissants paysages naturels loin à la ronde. Une demi-douzaine de ruisseaux jaillissent en cascade des rochers comme en Arcadie. L’un s’appelle Milchbach, le suivant Spritzbach. On pourrait les contempler des heures. Comme les vagues de la mer, ils sont toujours semblables et pourtant toujours différents. ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 VOYAGE S randonnées Les cascades ont déjà fait l’ad- aux fenêtres colorées. Pour les miration de nombreuses célébri- nombreux hôtes anglais, les ectés, par exemple la reine Sonja III clésiastiques y célébraient des des Pays-Bas, le poète Gerhart cultes anglicans. Il y avait dans Hauptmann, l’homme d’Etat ces bâtiments une boulangerie, Konrad Adenauer et le philo- un jeu de quilles et un bureau de sophe Friedrich Nietzsche. Tous Legarçonpolyvalent,quivientde se sont détendus à l’Hôtel C.A.S. tout m’apportermonjusdepommes, proche, construit en 1864 sur la Bal- traitmaintenantdeuxvaches. menegg: sur un éperon rocheux, avec vue sur la poste. L’ensemble, selon l’invenvallée comme de la proue d’un taire fédéral des sites construits à transatlantique. L’établissement protéger, est hautement digne de a eu au début un tel succès inter- protection, mais a aussi besoin national que ses premiers pro- d’être rénové. priétaires n’ont cessé de l’agrandir. C’est ainsi qu’est né, autour L’été, il sert toujours d’aud’une cour, tout un village hôte- berge. Il s’appelle aujourd’hui Hôlier dans un style simple et clas- tel Maderanertal. Il doit sa grande sique, avec une dépendance, une salle à manger accueillante et villa et, tout en haut, une église son jardin intime, où de simples tables de métal invitent à boire et à rêver sous les érables, au bâtisseur de sentiers Hans Z’Graggen. Les chambres sont sans eau courante. Elles n’ont guère changé depuis l’époque de Nietzsche. La nuit, avant de s’endormir, on entend la fontaine clapoter dans la cour, et on pense au poème de Hans Carossa : « Seul bruit de la vieille fontaine le clapotis qui ne dort jamais ». Le lendemain, je ressors de la vallée. Je choisis maintenant le côté sud et atteins par le Lungestutz le hameau de Herenlimi, à l’entrée de l’Etzlital, qui monte tout droit et raide vers le sud, où tout en haut le Piz Nair et le Chrützlistock font signe à la frontière des Grisons. L’Etzlital se trouve directement au-dessus de la NLFA, qui traverse la montagne plusieurs kilomètres à l’est de la ligne historique. Pour le percement de ce tronçon, une galerie d’accès a été creusée depuis Amsteg. Le début de son percement, le 4 novembre 1999, a marqué le lancement des travaux du tunnel de base, que les mineurs creusent, bétonnent et équipent de la technique nécessaire depuis maintenant douze ans : vingtquatre heures sur vingt-quatre, avec le système des trois-huit. 1500 mètres plus haut, devant l’entrée de la Etzlihütte, trône une grosse cuve ronde en bois que le gardien de la cabane chauffe au bois sur demande. Les hôtes peuvent ainsi prendre, à 2052 m d’altitude, un bain de vapeur dans l’eau que parfument les herbes: avec vue sur le Piz Nair tout proche, derrière lequel le soleil prend congé. Le rose En été, le Golzernsee situé à 1400 mètres, est un lieu balnéaire apprécié. ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 29 PETITES ANNONCES Riederalp/Bettmeralp (sans voiture): magnifique chalet très bien situé avec vue panoramique sur les Alpes valaisannes, jusqu’au Cervin. 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Mais, sur le Chrüzlipass, le soleil brille. Il éclaire aussi le Val Strem qui dort derrière le col. C’est encore une de ces hautes vallées ravissantes et pleines de contrastes. En haut se dressent les sommets sauvages, le plus haut est l’Oberalpstock, qui ici en Surselva s’appelle Piz Tgietschen; en bas serpente la Strem avec toutes ses veines à travers le tapis vert et tendre ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 du fond de la vallée, d’où s’élèvent des lambeaux de brume qui s’évanouissent aussitôt. Le Val Strem débouche près de Sedrun dans la vallée du Rhin antérieur. La station de ski est une des scènes principales de la construction du tunnel de base. Le couloir au-dessous du village est devenu un grand chantier plein de machines, de puissantes halles et de tapis roulants. De là, les ouvriers arrivent par une galerie horizontale jusqu’à deux puits profonds de près de 900 mètres qui conduisent aux tubes du tunnel. Ce système a servi pour une autre « attaque intermédiaire », raccourcissant ainsi la durée du percement. De puissants monte-charges ont ramené à la surface des milliers de tonnes de déblais. Ici, les mineurs ont creusé à la dynamite, car l’usage du tunnelier était impossible. A Sedrun, un centre d’information apprécié organise des visites guidées du chantier. Mais seulement cette année encore. Il faut donc se dépêcher, également parce que le projet d’une gare souterraine, la Porta Alpina, a été enterré. On ne construit que la « station multifonction ». Ici, les trains peuvent s’arrêter en cas d’urgence et les passagers être secourus de l’extérieur et évacués. Mais on peut toujours acheter en souvenir au centre d’information une « Porta-Alpina-Stein »: un gneiss à mica du dernier dynamitage, pour 21 francs. Depuis le portail nord, Sedrun est au kilomètre 22. Il reste encore 35 km jusqu’à la sortie sud. Sur la carte, j’ai découvert un itinéraire à ciel ouvert très prometteur. Je dois juste encore le faire sur le terrain. Mais il est déjà possible de tirer à Sedrun un bilan intermédiaire : la montagne n’est pas seulement grande, elle est belle. A suivre. informations sur la randonnée du tunnel de base Aller: En train jusqu’à Erstfeld (arrêt Interregio sur la ligne du Gothard). retour: En train via Coire et Zürich ou par le col de l’Oberalp jusqu’à Andermatt et Göschenen ou Brigue. Cartes: carte pédestre et cycliste du canton d’Uri, 1:25000, feuille Maderanertal (ISBN 3-906200-18-3). Meilleure saison: De fin juin à fin octobre. itinéraire exact: www.ate.ch/excursions. Hébergement: Hotel Maderanertal, tél. 041 883 02 94, www.hotel-maderanertal.ch; Etzlihütte: tél. 041 820 22 88, www.etzlihuette.ch Visite du tunnel de base: www.alptransit.ch 31 VOYAGE S randonnées © BN, collection Wehrli Vue historique du col du Stelvio avec l’hôtel Friedrichshöhe au premier plan et le pic des trois langues avec le refuge Garibaldi. Texte: Ursula Bauer, Jürg Frischknecht DucolduStelvio,unmagnifiquesentierdecrêtedescendjusqu’àlaville médiévaledeGlurns.L’occasiondedécouvrirlesWaale,commeonappelle lesbissesdanslevalVenosta. Sommetenmatièrededescente i l y a encore quelques années, les yeux des skieuses et skieurs brillaient à l’évocation du domaine skiable d’été au col du Stelvio. Aujourd’hui, le ski d’été est passé de mode, mais ce col reste très tendance. Des cyclistes à bout de forces s’accrochent à leur gourde d’Isostar; des motards avancent, les jambes raides et le pas lourd, vers les stands de saucisses et les présentoirs de cartes postales. C’est ici, à la frontière entre la province italienne de Sondrio et le Tyrol du Sud, que nous commençons notre randonnée estivale, avec la plus longue journée 32 de marche de la saison: il faut compter huit bonnes heures sur ce chemin de crête qui paraît sans fin. Il part à près de trois mille mètres d’altitude pour atteindre la petite ville médiévale de Glurns, pas loin de la frontière avec le val Müstair. Nous avons passé la nuit sur le Pic des trois langues, là où se rejoignent l’italien, le romanche et l’allemand. La vue sur le col du Stelvio y est imprenable. Au refuge Garibaldi, qui trône au sommet comme une petite forteresse, on se lève tôt et le petit déjeuner est italien, composé de délicieux café et de biscuits secs. Nous suivons pour commencer le sentier de Worms, un ancien chemin muletier qui reliait ce qui fut le comté grison Bormio au val Venosta (ou Vinschgau). Pour l’instant, on n’y croise guère de randonneurs: seuls quelques cyclistes savourent la vue et la route, que des panneaux interdisent strictement à la circulation. En face, l’Ortles – le plus haut sommet du Tyrol – étincelle de blancheur. C’est une belle journée de début d’été, paisible et claire. Quelques ruines et restes de tranchées rappellent la première guerre mondiale et le ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 VOYAGE S randonnées La vue s’ouvre sur le verdoyant val Venosta, sur les sommets des Alpes de l’Ötztal au-dessus de la vallée du Matschertal, puis sur l’impressionnant Malser Haide, cône alluvial qui s’étend du col du Rechenpass jusqu’en direction de Glurns. Première halte: le refuge Furkel, où s’arrête le télésiège. Si l’on passe la nuit à Trafoi, patrie du champion de ski Gustav Thöni, on peut rejoindre ici le chemin de crête. La deuxième halte est l’alpe du Stelvio, où l’on peut aussi dormir. Nous nous y contentons d’une soupe de quenelles au lard, d’une bière et d’un jus de pommes frais, hommage à la production locale. Le Tyrol du Sud est la plus grande région fruitière de l’UE. Une fois finies les pauses cassecroûte, même les marcheurs se font plus rares. On descend gentiment sur un chemin de pâturages à travers de claires forêts de mélèzes et des alpages. Les vaches se bousculent autour d’une pierre à sel enfoncée dans un tronc d’arbre. Puis le calme revient. Aujourd’hui, du moins. Car il © Photos: mad glorieux front de l’Ortles, où Italiens et Autrichiens se sont aff rontés accroupis dans la glace du sommet, dans une absurde guerre de position. L’empire austro-hongrois a certes pu tenir la frontière, mais l’Italie a gagné le Tyrol du Sud – Haut-Adige à la table des négociations. « Italien, mais allemand » : telle est depuis lors la devise du val Venosta, plus haute vallée de la province autonome de Bolzano. En été, l’activité est intense au sommet du col du Stelvio (à gauche). Un Waal en bois borde le sentier pédestre (à droite). s’en est passé des choses, sur l’alpe au-dessus de Lichtenberg, dans les années 1960. Surtout dans l’obscurité et à pas de loup. Les habitants de la région s’adonnaient volontiers à la contrebande: chaque homme emportait mille paquets de cigarettes dans sa hotte, du val Mustair au val Venosto, via le Rifair Scharte outre le Chavalatsch. Le matin, il fallait de nouveau être à l’étable. Les hommes gagnaient bien leur vie, et l’AVS suisse – à laquelle revenait l’impôt sur le tabac – encore mieux. Un étroit sentier alpin descend le long d’un canal qui mène son eau jusqu’à Glurns. Ce que l’on connaît sous le nom de «bisse» en Valais s’appelle «Waal» dans le val Venosta. Le chemin est agréable ; on a le temps de prêter attention au léger glouglou plus bas dans la forêt et de s’en rapprocher de quelques pas si l’on veut. Ainsi rencontre-t-on un petit Waal qui traverse la forêt escarpée dans de jolies conduites en bois, avant de disparaître dans les prairies dominant Lichtenberg. Dans le val Venosta, nous succomberons encore souvent au charme de ces veines d’eau artistiquement construites. Après le parking de Pazin, dans la forêt, nous nous retrouvons le Waal (sentier n° 20), qui perd 400 mètres d’altitude en quatre kilomètres pour arriver à Glurns. Son eau bouillonne dans des méandres étroits autour de sapins et de blocs rocheux, mais seulement jusqu’au 21 juillet à minuit. Ensuite, l’eau reste en haut, pour les besoins des pâturages et fermes de montagne. « Sans eau, pas de vie », dit Wolf l’aîné, qui contrôle le Waal avec son fi ls Gilbert. Et de décrire la vie en des temps plus pauvres: « D’abord, il y avait de l’eau pour le seigle, parce que sans seigle, pas de pain. En deuxième, il y avait de l’eau pour l’orge, pour la soupe. Ensuite venait le blé pour informations sur la randonnée des Waale Voyage (après-midi): Avec les chemins de fer rhétiques (RhB) jusqu’à Zernez, puis car postal jusqu’à Santa Maria, voire Umbrail et le col du Sternio (à partir du 10 juillet). randonnée: Du Pic des trois langues à l’alpage de Stilfs (chambres): 4 h 15. Du pâturage de Stilfs à Glurns: 4h. Carte: Tabacco n° 044 Vinschgau Sesevenna. Topo détaillé: Ursula Bauer, Jürg Frischknecht: Schüt- ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 telbrot und Wasserwosser, Wege und Geschichten zwischen Ortler und Meran, Wandern im Vinschgau. Éditions Rotpunktverlag, Zurich (en allemand). Informations en français sur www.vinschgau.tv/fr Hébergement: Au Pic des trois-langues (à 15 minutes du col du Stelvio): www.rifugiogaribaldi.it. À Glurns: www.hotel-post-glurns.com, ainsi que d’autres hôtels. les poules, puis l’avoine pour les chevaux. Et après seulement, les prairies. » Aujourd’hui encore, les anciens canaux de bois «portent» l’eau des vallées de montagne jusqu’aux prés et cultures, où des installations d’arrosage modernes prennent le relais pour la distribution fine. Avec ses murailles et ses chemins de ronde, la petite ville de Glurns donne l’impression que le temps s’est arrêté à ses portes. Sur le vieux pont de bois au-dessus de l’Adige (Etsch), Saint-Jean-Népomucène, patron des ponts, considère les événements avec un air légèrement soucieux. Il fait cela dans tout l’ancien empire austrohongrois, de Prague à Glurns en passant par Chiavenna. Le dernier car postal suisse pour Zernez passe difficilement l’étroite porte de la ville. Nous le laissons aller et demeurons là. L’hôtel « Grüner Baum » ? Ou le « Post », plus traditionnel? Architecture moderne contre hospitalité marquée? Assis sous le grand marronnier de la place du Marché, nous commençons par lécher une glace, regarder les hirondelles filer autour des toits, écouter les vieux messieurs sur le banc de bois voisin, histoire de faire gentiment la transition entre le murmure de l’eau dans les canaux de bois et le dialecte râpeux du val Venosta. 33 RÉGIONS Nouvelles des régions frais et dédommagements étaient facturés aux opposants. Jura Circuit automobile de Vendlincourt: victoire des opposants Les opposants au circuit automobile de Vendlincourt ont fêté la décision du Tribunal fédéral annulant le feu vert cantonal. Samedi 28 mai, toutes les personnes et représentants d’organisations qui avaient soutenu la lutte contre le projet de circuit automobile étaient invités à partager la joie des habitants de Vendlincourt opposés au projet. La fête s’est déroulée dans le cadre idyllique de la cabane forestière des Grisettes, un point de vue magnifique dominant les 15 ha de terres agricoles de première qualité qui auraient été perdues si le projet s’était réalisé. Le 18 mars dernier, le Tribunal fédéral (TF) acceptait le recours d’Helvetia Nostra. Il annulait ainsi le feu vert donné en juin 2009 par le Tribunal cantonal, dans une décision spécialement inique puisque plus de 42 000 francs de Les opposants se sont réunis à proximité du site prévu pour le projet, qui aurait sacrifié 15 ha de terres agricoles. © mad Fribourg Plans d’aménagement locaux: communes, à vous de jouer! D’ici mi-juin, l’ATE section Fribourg enverra une lettre de recommandation à toutes les communes qui ne sont pas légalement soumises à un concept de stationnement lors de la révision de leur Plan d’aménagement local (PAL). Le constat est simple: trop de communes adoptent des PAL qui ne tiennent pas assez compte des liens implicites entre l’aménagement et la mobilité. Notre missive a pour buts de les y sensibiliser et de fournir aux édiles une liste de points importants auxquels il faut penser. Par exemple, notre section propose de concentrer et de densifier qualitativement l’habitat en adéquation avec les possibilités de 34 4-11f_Magazin_S34-36.indd 34 développement des transports publics, afi n de les rendre plus efficaces et économiquement supportables. Des objectifs clairs L’ATE rappelle également que la mobilité douce permet de faire baisser de manière significative le trafic interne à l’intérieur des localités; qu’il est capital de mettre en place une politique de station- Pesée d’intérêts problématique Selon le TF, «il est insatisfaisant que le sort d’un projet d’une telle portée soit dans les mains d’une commune de 553 habitants et que l’ensemble de la population et des communes de la région, également concerné, ne soit pas appelé à participer». Le projet a aussi souffert d’un déficit sur le plan organisationnel. Un circuit d’une telle ampleur nécessite une coordination importante entre plusieurs intérêts divergents relevant notamment de la protection de la nature, de l’utilisation du sol et du développement touristique. Aux yeux des offices fédéraux qui se sont déterminés, rappelle le TF, la pesée des intérêts effectuée par le Service de l’aménagement du territoire du canton du Jura et du Tribunal cantonal est «insuffisante ou en tous les cas problématique». La Haute Cour relève que le site retenu par le promoteur jurassien se situe dans un environnenement; qu’il faut soumettre les entreprises de plus de 20 collaborateurs à un plan de mobilité d’entreprise; que favoriser la marche à pied ou l’usage du vélo pour se rendre à l’école doit aussi être un objectif à atteindre lors de la révision du PAL. L’ATE propose également un soutien concret par la mise à disposition gratuite de brochures liées à la sécurité routière. Pas si difficile La section fribourgeoise de l’ATE espère que les communes seront sensibles aux principes du développement durable et d’économie d’énergie qui sont liés indirectement à toute révision de PAL. Elle souhaite surtout pouvoir aider et convaincre les politiciens locaux qu’il n’est pas si difficile d’augmenter la qualité de vie et la sécurité routière. Et elle rappelle qu’il est capital de maintenir une affec- ment où se trouvent encore de très grandes surfaces préservées de toutes constructions, ce qui donne à la région un «caractère exceptionnel». Autorités désavouées La décision du TF n’est pas seulement un revers pour son promoteur, Florian Lachat. Elle constitue également un désaveu pour le Gouvernement jurassien, qui avait soutenu ce projet «d’intérêt cantonal». La section jurassienne de l’ATE se félicite de cette issue et de la stigmatisation par le TF du Gouvernement jurassien, de la justice jurassienne et des services cantonaux aux ordres, prêts à sacrifier nos meilleures terres agricoles et la quiétude de toute une région aux caprices d’un promoteur décidé à investir de l’argent dans la région. Le futur du canton est aussi possible dans le respect de la planification cantonale, du développement durable et à l’abri des pressions d’investisseurs-planificateurs. Pour l’ATE Jura: Jean-Arsène Jossen, Secrétaire politique tation du territoire adéquate et économe en terrains si précieux et utiles, tant pour la biodiversité que pour l’agriculture et … les loisirs. Pierre-Olivier Nobs Contact FR : www.ate-fr.ch Tél. 026 422 29 74 GE : www.ate-ge.ch Tél. 022 734 70 64 JU : www.ate-ju.ch Tél. 032 422 88 88 NE : www.ate-ne.ch Tél. 032 724 28 28 VS : www.ate-vs.ch Tél. 024 471 94 28 VD : www.ate-vd.ch Tél. 021 323 54 11 Groupe régional Bienne www.vcs-be.ch Tél. 032 341 75 34 Groupe régional Jura bernois S’adresser à la section de Berne : www.vcs-be.ch Tél. 031 318 54 55 ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 14.06.11 08:59 © mad RÉGIONS Nouvelles des régions Genève Depuis des années, Pierre Hofmann est un pilier de la section genevoise. Pierre précieuse de l’ATE Fondée en 1979, l’ATE Association transports et environnement repose sur la collaboration précieuse et avisée de nombreux bénévoles. En cette année européenne du bénévolat, notre magazine leur rend hommage, avec en tête le portrait d’un pilier de la section genevoise, Pierre Hofmann. Passionné par les transports publics depuis sa plus tendre enfance, Pierre a suivi une formation d’ingénieur civil EPFL avant de se tourner vers l’informatique, dans laquelle il a fait toute sa carrière en Suisse et au Canada – il a vécu 23 ans à Montréal. Après sa retraite, prise en 2004, Pierre est Que d’heures ! La section genevoise a estimé le temps consacré bénévolement à l’ATE depuis sa fondation: en additionnant les séances de comité, de bureau, de groupes de travail, la présence aux stands, le suivi des dossiers à la maison, la section bénéficie de 2260 heures de bénévolat chaque année. Soit 70 060 heures depuis 1979 ! retourné à ses premières amours: les transports publics en général et les transports sur rail en particulier (train ou tram). Il s’est ainsi engagé comme bénévole dans plusieurs associations: la CITraP (Communauté d’intérêts pour les transports publics), l’AGMT (Association genevoise du musée des tramways) où il est membre actif et accompagne les trams historiques qui circulent à travers Genève, et enfin … l’ATE ! Pierre est un véritable pilier de la section genevoise de l’ATE. Membre du comité, il en est le trésorier, anime le groupe de travail consacré aux transports publics et représente l’ATE dans diverses instances: le Conseil des déplacements (une commission consultative officielle sur les projets de mobilité), la Coordination transports et déplacements, qui regroupe les différentes associations engagées pour une mobilité durable, et le 2011, l’année des changements Lors de son assemblée générale du 23 mars dernier, la section genevoise de l’ATE a désigné un nouveau président, Thomas Wenger, pour succéder à Olivier Norer, qui avait occupé ce poste pendant quatre ans (merci à lui!). Âgé de 33 ans, Thomas Wenger est cadre supérieur à la Ville de Genève et actif depuis de nombreuses années dans le milieu associatif. Le comi- té a ensuite désigné en son sein une vice-présidente en la personne de Louise Kasser, 25 ans, chargée de projets à la Ville de Genève et élue à l’Assemblée constituante. Le secrétariat connaît lui aussi un renouvellement depuis le 1er juin, suite au départ d’Emilie Flamand et à l’arrivée de Valérie de Roguin, 29 ans, indépendante dans le domaine de la communication. Le Berghaus, une oasis à préserver Pour que le Berghaus demeure une oasis pour tous et ne devienne pas une zone réservée à quelques privilégiés, soutenez la pétition du groupe régional de l’ATE! Par décision populaire, la zone du Berghaus, à Bienne, a été désignée zone agricole en 1995. La partie nord a même été décrétée en 2006 zone de protection du paysage. Or, comme le montre son plan directeur d’agglomération, le Conseil municipal de Bienne aimerait maintenant utiliser cette zone comme futur pôle d’habitation. Pourtant, cette zone a un poATE MAGAZINE / JUILLET 2011 4-11f_Magazin_S34-36.indd 35 Conseil lémanique pour l’environnement, qui suit de près l’élaboration du projet d’agglomération franco-valdo-genevois. Disponible, compétent, motivé, Pierre est la perle dont rêve toute association. Il défend sans relâche les intérêts des usagers des transports publics et régale les membres du comité de ses expressions pleines d’humour – souvent importées du Québec. En cette année européenne du bénévolat, nous profitons de cet espace pour lui rendre hommage et lui dire un Emilie Flamand grand MERCI ! tentiel écologique élevé: sur sol biennois, il s’agit de la dernière surface ouverte au pied sud du Jura, entre la zone de forêt et l’implantation urbaine. C’est une des zone de détente très appréciée de la population biennoise et l’un des derniers paysages naturels de Bienne. C’est pourquoi, avec les résidents de la zone du Berghaus, le groupe régional de l’ATE lance Nouvel horaire de la permanence Du lundi au jeudi de 9 h à 12 h, toujours au 18, rue de Montbrillant, 1201 Genève Nouvelle adresse de courriel [email protected] Rendez-vous sur notre site pour faire connaissance avec la nouvelle équipe du Comité et du secrétariat: www.ate-ge.ch Groupe régional Bienne une pétition soutenue par les Verts et le Parti socialiste de Bienne, Passerelle Bienne et éventuellement Patrimoine suisse. Cette pétition demande notamment d’abandonner toute tentative de modifier l’affectation même partielle de la zone agricole du Berghaus, d’étendre la zone de protection du paysage à la partie sud, de renoncer à l’aménagement de résidences de luxe dans les bâtiments existants pour réaliser là un projet social ou écologique d’intérêt public. Mario Nobs Informations complémentaires www.berghaus-bienne.ch www.vcs-rgbielbienne.ch Séance de comité Les prochaines séances de comité du groupe régional de Bienne, comme toujours ouver tes à nos membres, auront lieu les mardi 26 juillet et 6 septembre 2011, à 18 h, à la «grüene Huus», Zionsweg 44, à Bienne-Madretsch. 35 14.06.11 08:59 RÉGIONS Nouvelles des régions prévue par la norme VSS (le projet en prévoit 299); la dotation en places pour vélo reste inférieure au minimum requis par la norme VSS; d’autres mesures dénotent plus la propension à soigner une image positive de l’entreprise qu’une réel le volonté de participer à un engagement collectif et responsable pour une mobilité durable. Vaud Un bel exemple de «greenwashing» L’ATE Vaud s’était opposée au projet d’extension du siège de l’entreprise Swissquote à Gland. Mais la commune a levé son opposition et ainsi rompu le dialogue. L’opposition était fondée sur plusieurs éléments non conformes au droit en vigueur: surcapacité du stationnement pour voitures sous-dotation du stationnement pour les vélos absence de plan de mobilité d’entreprise Or, après plusieurs entrevues avec la direction de la banque en ligne, le dialogue a été brusquement rompu par la levée de notre opposition par la commune. Cette décision est regrettable à plusieurs titres: l’ATE est restée ouverte au dialogue tant avec l’entreprise qu’avec les autorités locales ou cantonales et a espéré qu’un chemin vers une solution durable serait trouvé; aujourd’hui, et malgré l’affirmation de mise en place d’un plan de mobilité, les modifications proposées par l’entreprise à la commune ne sont pas suffisantes pour satisfaire tout ou partie des griefs légaux de l’ATE: même en démontrant un ratio employé/m² plus élevé que la moyenne, l’ATE estime que le parking ne doit pas dépasser 215 places de stationnement, soit la dotation maximum Au mépris du plan directeur N’ayant pas la qualité pour agir, l’ATE ne recourra pas contre cette décision, mais déplore vivement que le plan directeur soit resté ici lettre morte, au moment où les effets problématiques de la croissance sur les infrastructures, notamment de transport et de logement, deviennent préoccupants. Sans contester ni le développement économique du canton de Vaud, ni l’installation ou l’extension de telle ou telle entreprise, l’ATE se bat pour que la loi soit appliquée à toutes et tous de la même manière. Au surplus, et pour garantir un développement économique durable, les dotations doivent être calculées au plus juste afin d’éviter la paralysie et l’asphyxie de toute une région soumise à forte pression. Le bassin lémanique est aujourd’hui économiquement florissant. Ce genre de passe-droit accentue encore les effets néfastes de cette attractivité, tel l’engorgement du réseau routier, la péjoration de la qualité de l’air ou encore l’augmentation des nuisances sonores. L’ATE Vaud déplore l’attitude de la municipalité de Gland, qui a cédé aux exigences de l’entreprise; elle pense que cette dernière s’est tiré une balle dans le pied en autorisant une hausse de trafic qui risque – à terme – de porter atteinte à la qualité de vie et au développement futur de la commune et de la région. Plans de mobilité d’entreprise: la qualité fait toute la différence! © mad Bienvenue à la nouvelle présidente! A l’occasion de son assemblée générale ordinaire, la section vaudoise de l’ATE a élu à sa présidence Glenda Guillaume-Gentil, 32 ans, cheffe de projet dans le secteur public. L’assemblée a également élu deux nouveaux membres au comité, qui en compte maintenant quinze, dont un conseiller aux Etats, un conseiller national, deux députées et plusieurs conseillers communaux. Une équipe de grande qualité pour orienter la politique des transports dans le canton de Vaud! Valais en 1969, mariée et mère de 4 enfants, est interpellée par le thème de l’environnement. Elle se réjouit d’apporter sa pierre à l’édifice par l’intermédiaire de l’ATE. «J’espère que ma motivation continuera de nous faire avancer sur les chemins du succès!» sourit-elle. Au bénéfice d’une maturité fédérale en langues modernes, Jannick Badoux travaille depuis plus de 20 ans dans le même établissement touristique, mais a passé dans divers secteurs: la réception d’hôtel, l’administration du personnel, la comptabilité. Elle y apprécie le contact avec les gens et a suivi plusieurs cours en marge de sa formation de base. 36 4-11f_Magazin_S34-36.indd 36 © mad Nouvelle chargée d’affaires à la section ATE du Valais romand: Jannick Badoux, de Martigny, née L’exemple ci-dessus le montre: la qualité d’un plan de mobilité tient autant à l’adéquation des mesures avec les besoins spécifiques des collaborateurs qu’aux objectifs que se fi xe l’entreprise. Sans volonté de diminuer le trafic motorisé généré, un plan de mobilité se transforme rapidement en gadget marketing: comme cette entreprise qui avait, comme mesure phare, la mise aux enchères du loyer de ses places de parc! A l’inverse, des entreprises peuvent fièrement afficher un bilan impressionnant: ainsi, 53 % des collaborateurs de Jaeger-Lecoultre à la Vallée de Joux pratiquent le covoiturage et l’objectif de diminuer de 300 voitures la génération quotidienne de trafic a été aisément atteint dans une région pourtant mal desservie par les transports publics. Un plan de mobilité d’entreprise n’est pas une recette toute prête à appliquer telle quelle ou une «tracasserie administrative» de plus. Outil sur mesure, élaboré par des professionnels, c’est un processus en perpétuel mouvement qui implique l’engagement de tous les acteurs de l’entreprise. Si le projet est ambitieux, les bénéfices sont à la hauteur : responsabilité collective, économie de coûts, amélioration de l’efficacité, satisfaction des collaborateurs, positionnement de l’image de l’entreprise. Aujourd’hui, la mesure A25 du plan directeur cantonal institue ces plans comme outils de gestion du territoire. L’ATE Vaud a publié un guide à l’intention des entreprises (téléchargeable gratuitement sur www.ate-vd.ch). Elle met également ses conseils à disposition des firmes intéressées et s’assure – par le biais des mises à l’enquête – que les employeurs les plus importants du canton ont pris conscience de la nécessité d’un plan de mobilité. Valérie Schwaar, secrétaire générale ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 14.06.11 08:59 SERVICES En chemin Bonus ATE Location de camping-cars Au rythme des marées © mad © R. Eisele/Project Photos Partir à la découverte des grands espaces de scandinavie ou du sud de l’Europe sans jamais manquer de rien: voilà des vacances qui vous laissent un maximum de liber té. La journée, vous avez l’im pression de rouler dans un véhi cule spacieux; le soir, vous dispo sez d’un logement confortable où vous pouvez cuisiner, vous dou cher, dormir et séjourner à votre gré. Pour conduire un campingcar ou un mobile home de notre parte naire, un permis de conduire ordi naire (en suisse: de catégorie B) suffit. Tous les véhicules sont ré cents et parfaitement entretenus, entièrement aménagés et équipés tout confort. Prix de location: dès Fr. 1116.– pour les membres de l’ATE, 1750 kilomètres inclus, y c. toutes les assurances (sauf annu lation de voyage), place de parc pour sa propre voiture, initiation, batterie de cuisine et guide des campings. Un plus pour les membres de l’ATE: Vous bénéficierez de 10 % de rabais sur le prix pour une semaine (dès Fr. 1116.–, frais de nettoyage non compris). Détails sur www.bonus-ate.ch ou auprès de Carevasion SA, Renens/Lausanne, tél. 021 637 47 07. Grand tirage au sort Cette année, le partenariat conclu entre l’ATE et Zurich Connect fête ses 15 ans d’existence. Pour célé brer cet anniversaire, un grand tirage au sort est organisé pour les membres de l’ATE. Pour en savoir plus, rendezvous à la page 41. ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 4-11f_Magazin_S37.indd 37 L’été est la saison idéale pour se baigner. Mais à force de rester allongés sur la plage, beaucoup de gens finissent par s’ennuyer. La randonnée de huit jours à Majorque, dans les îles Baléares proposée par le partenaire voyagiste de l’ATE «voyages via verde» allie les joies de la mer au plaisir de se dépenser physiquement. Dès le sanctuaire de Lluc, enchâssé dans son écrin de montagne et serti de rocailles et de bois d’yeuses, à Puerto Soller, niché au fond d’une baie majestueuse entourée de hautes montagnes et constellée d’oliviers et d’orangers, l’île exalte une apaisante douceur de vivre. Au départ de l’hôtel idéalement situé, chaque journée permet d’exploiter les multiples atouts de l’île. Chez via verde, les amateurs de vacances balnéaires classiques dénicheront des destinations de rêve, accessibles avec les transports en commun, et une foule d’autres idées pour passer des vacances actives: voile, péniche, vélo ou lente progression en roulotte attelée. Vous trouverez une sélection d’offres de voyages sur le site internet et tous les détails dans le catalogue «chamina voyages – liberté 2011». www.voyages-via-verde.ch; tél. 0848 823 824 Plus d’infos en page 43; carte de commande dans le rabat de la couverture Mettre du mouvement dans son quotidien Les pendulaires apprécient le pliage simple et rapide ainsi que le confort de déplacement qu’offrent les vélos pliables Dahon. Ce vélo pliant permet d’emprunter les transports publics même aux heures de pointe. Train à l’aller, vélo pliable au retour: un peu de mouvement chaque jour! Plié dans sa housse, vous pouvez transporter votre vélo en train sans surtaxe. Qualité supérieure, housse fixée sous la selle: le modèle Vitesse D7 (à sept vitesses) existe en noir ou en blanc. Les membres de l’ATE peuvent s’offrir ce «Bestseller Bike» (titre décerné par une grande revue automobile anglaise) pour Fr. 725.– au lieu de Fr. 904.– frais de livraison compris. © mad D’autres nouveautés figurent dans ce magazine. Tout l’assortiment est présenté sur www.boutique-ate.ch. Vous pouvez aussi contacter la Boutique ATE par téléphone au 0848 612 612. 37 14.06.11 11:08 SERVICES Offres spéciales © Suisse Mobile Equipement cartographique à discrétion pour la prochaine excursion. La nouvelle carte Suisse Mobile La carte Suisse Mobile permet de planifier ses excursions en toute décon- des dénivellations est établi. Les traction. Les cartes de randonnées pédestres ou cyclistes peuvent être excursions projetées sont ensuite créées en ligne et imprimées selon les besoins spécifiques de chacun. imprimées en couleur à l’échelle désirée, à la résolution souhaitée, En randonnée à pied, à vélo, en Internet. Le titulaire de la carte ou téléchargées sur son GPS. Tous VTT, en rollers ou en canoë: Suisse Suisse Mobile peut facilement tra- les arrêts et les horaires sont acMobile, le réseau national pour la cer et rapidement calculer le par- cessibles sur www.cff.ch. En quelmobilité douce destiné aux activi- cours de son choix sur la carte ques clics, vous connaîtrez toutes tés de tourisme et de loisirs, a en- Web. Durant la phase de dessin, les options envisageables. Qui core amélioré la fonction de plani- longueurs, durées et dénivelés plus est, la car te Suisse Mobile fication d’itinéraires de son site sont aussitôt calculés et un profil vous donne accès à d’attrayantes DÉLICES DE LA VIE © Monika Berdan 38 4-11f_Magazin_S38-39.indd 38 Un plus pour les membres de l’ATE: la carte Suisse Mobile ne coûte que Fr. 15.– au lieu de Fr. 30.–. Lors de la commande sur www.suissemobile.ch, indiquez le code 1010-6297-5098-1922. Détails: www.bonus-ate.ch ou auprès de Suisse Mobile, tél. 031 318 01 28. Rapport d’activités de l’ATE : rétrospective Profusion de baies ! «El oso y el madroño» signifie «L’ours et le fraisier». Sur les armes de la ville de Madrid, un ours est appuyé contre un fraisier! On est rassuré d’apprendre que même en Espagne, les fraisiers ne sont pas des arbres. Appartenant à la famille des rosacées, le fraisier est proche de la bruyère. En Suisse, les fraises sont à l’honneur bien après le début du printemps. A cette saison, elles bénéficient d’une aura particulière. En Espagne, elles sont déjà en vente au mois de mars. Toutefois, si tôt dans la saison, elles sont quelque peu déconsidérées et mises à l’étal comme un fruit quelconque. offres spéciales de vacances, de voyages et d’équipement. Parfait aux fraises Pour six moules à soufflé de 1,5 dl chacun Faire chauffer 100 g de sucre dans 2,5 dl d’eau jusqu’à obtenir un mélange sirupeux. Ajouter le jus d’un citron pressé, puis laisser tiédir. Incorporer 4 jaunes d’œuf au sirop. Battre le mélange au bain-marie jusqu’à ce que sa consistance soit crémeuse et laisser refroidir. Ajouter 500 g de fraises écrasées et 2 dl de crème fouettée. Découper des bandes d’aluminium d’environ 22×8 cm. Les disposer dans les moules à soufflé de manière à ce que l’alu dépasse la forme d’environ 2 cm. Remplir les formes avec la masse du parfait, puis mettre au congélateur et laisser reposer au moins 7 heures. Sortir du congélateur 30 minutes avant de servir. Ôter la feuille d’alu et dresser le parfait sur une assiette, dans son moule. La masse peut aussi être placée dans des verres (sans feuille d’alu). Recette : www.swissmilk.ch/rezepte En 2010, l’ATE et ses partenaires ont déposé l’initiative populaire «Pour les transports publics», munie de 140 000 signatures. Le classement des «autos sûres» réalisé par l’ATE a permis d’évaluer les cent voitures les plus vendues en fonction de leur niveau de sécurité. Gratuit, le nouveau guide «Ride & Glide» indique comment se rendre avec les transports publics dans 135 stations de ski et 90 stations de ski de fond. Disponible sur Internet, le rapport d’activités de l’ATE, accompagné du compte d’exploitation de l’association, renseigne en détail sur tous ces sujets. Ainsi, vous saurez tout ce que l’ATE a entrepris en 2010. www.ate.ch/rapportannuel ou commande par tél. 0848 611 613 ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 14.06.11 12:03 SERVICES Offres spéciales Formation en deux phases avantageuse pour les membres de l’ATE Offres pour les membres de l’ATE Assurances ATE Assurance dépannage ATE, dès Fr. 45.–/an Carnet d’entraide ATE Europe, dès Fr. 55.–/an Eco-assurance véhicules, évaluation des primes: www.eco-assurance.ch Protection juridique ATE, dès Fr. 90.–/an Assurance vélo ATE, dès Fr. 21.–/an Tél. 0848 611 613 (tarif normal) www.assurance-ate.ch Depuis décembre 2005, les nouveaux conducteurs obtiennent leur permis de conduire à l’essai pour trois ans après avoir passé l’examen de conduite. Durant cette période probatoire, ils doivent suivre deux journées de formation sur la conduite sûre et écologique. Vu son coût élevé (environ 700 francs), les jeunes conducteurs sont nombreux à remettre à plus tard cette formation obligatoire; après trois ans, ils risquent de se voir retirer leur permis de conduire à l’essai. Selon les chiffres fournis par l’Association des services des automobiles (ASA), un nouveau conducteur sur vingt sèche les cours obligatoires. Pourtant, le risque d’accident est le plus élevé chez les nouveaux conducteurs de moins de 25 ans. A lire © mad Le nouveau guide pédestre «Sentiers en liberté» propose vingt itinéraires de moyenne montagne à la portée de chacun, des Alpes valaisannes à la chaîne du Jura en passant par les Préalpes fribourgeoises et le bassin lémanique. Toutes ces randonnées sont accessibles par les transports publics en évitant les tronçons asphaltés et les approches fastidieuses. Certains buts d’excursion sont inédits, d’autres, plus connus, proposent un parcours en boucle original. Michael Pool: Sentiers en liberté. Fr. 12.–, port compris. Commandes par Internet à l’adresse http://randodouce.synthelme.net ou par téléphone au 024 435 15 79. ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 4-11f_Magazin_S38-39.indd 39 © Driving Center L’ATE propose à ses membres deux journées de cours de formation en deux phases à prix réduit. Le nouveau Centre de formation routière est situé à Savigny, près de Lausanne. Il s’ajoute à celui de Develier (JU) et complète ainsi l’offre en la matière en Suisse romande. Le cours d’évitement des accidents est obligatoire pour tous les nouveaux conducteurs. Les membres de l’ATE bénéficient d’une réduction pouvant aller jusqu’à Fr. 132.– sur ce cours. En 2009, le nombre de jeunes conducteurs accidentés s’est élevé à 2035, dont 31 ont perdu la vie. L’objectif de la formation est de stopper cette tendance. Durant ces cours organisés sur deux jours, les jeunes automobilistes apprennent à conduire dans le trafic de manière sûre et respectueuse de l’environnement. 1er jour de cours à Savigny Ce cours permet aux participants d’apprendre à éviter les situations dangereuses dans le trafic. Des notions théoriques et des exercices pratiques leur apprennent les interactions mécaniques et cinétiques de la conduite qui entrent en jeu au freinage et dans les virages, les stratégies à adopter pour respecter les distances minimales et à quel point une attitude de partenariat entre les usagers de la route permet d’accroître la sécurité routière. Des accidents de la circulation sont également passés en revue. 2e jour de cours à Neuchâtel, Oulens VD et Villeneuve VD* Lors de la seconde journée, les participants approfondissent leurs connaissances de leurs propres aptitudes. Un moniteur procède à une analyse de leur style de conduite. Ils s’entraînent à l’EcoDrive, une technique de conduite à la fois économique et respectueuse de l’environnement. Ils expérimentent des situations critiques et apprennent à détecter à temps les situations de danger et à les éviter. * dès septembre 2011 à Villeneuve VD Un plus pour les membres de l’ATE: Rabais de Fr. 60.– par jour de cours. Détails sur www.bonus-ate.ch –> catégorie voiture Offre spéciale pour jeunes conducteurs de moins de 25 ans: deux journées de cours pour Fr. 528.– au lieu de Fr. 660.–, y c. 2 ans d’adhésion à l’ATE comme membre junior. www.ate.ch/2phases Boutique ATE Assortiment d’articles de qualité pour le plein air, fabriqués de préférence à partir de matériaux écologiques. Les membres de l’ATE bénéficient de tarifs préférentiels. Tél. 0848 612 612 (tarif normal) www.boutique-ate.ch Voyages via verde Le partenaire voyagiste de l’ATE est un spécialiste des vacances écologiques. Toutes les destinations sont accessibles par les transports publics. Tél. 0848 823 824 (tarif normal) www.voyages-via-verde.ch Cours de conduite ATE Cours sur chaussées glissantes, Develier JU, Fr. 20.– de réduction. Formation en deux phases, Savigny et Develier, réduction de Fr. 60.– par journée de cours. Offre spéciale jeunes conducteurs de moins de 25 ans. www.ate.ch/cours Bonus ATE 40 offres promotionnelles pour nos membres: voitures de location; vélos, VAE et pliables; Camping Card International; hôtels écologiques; assurances complémentaires CPT. www.bonus-ate.ch 39 14.06.11 12:03 © Walter Imhof © Walter Imhof La protection juridique vous offre . . . . . . l’équité en cas de litiges. Grâce à l’assurance protection juridique privée et circulation de l’ATE, vous restez décontracté en cas de litiges. Vous bénéficiez de conseils juridiques professionnels et êtes défendu par un avocat si nécessaire. Commandes et davantage d’informations: par tél. au 0848 611 613 (tarif normal) ou par internet à l’adresse www.assurance-ate.ch. 4-11df_Magazin_RS_196x268.indd 1 01.06.11 14:47 © ST/Christof Sonderegger SERVICES Concours Vue de la rive du lac depuis l’île au jardin botanique. L’érotisme et les fleurs ont remplacé la dynamite N ous jouons à identifier deux îles. Elles portent le même nom et se trouvent dans le canton du Tessin qui en est le propriétaire (avec les communes environnantes). Ces îles sont situées dans un lac allongé. Habitées au temps des Romains déjà, elles ont ensuite été délaissées. Vers 1875, il était prévu d’y construire une fabrique de dynamite, à bonne distance de la terre ferme, pour le chantier du tunnel du Gothard. Mais il en alla autrement. La baronne germano-russe Antoinette de Saint Léger avait découvert là le petit paradis de ses rê- ves. Si l’on prétend que la dame était la fi lle illégitime du tsar de Russie Alexandre II, on est en tout cas sûr qu’elle aimait la vie. Quand elle acquit l’île en 1929, elle était déjà mère de trois enfants. Son troisième mari, le Britannique Richard Fleming, avait hérité d’une grande fortune et d’un titre de noblesse. Ainsi a commencé l’âge d’or de nos deux îles. La belle baronne fit rénover la villa et y reçut d’illustres hôtes, avec une prédilection pour les artistes comme Giuseppe Segantini et James Joyce, sans oublier ses admirateurs et amants. Elle fit également aménager un jardin botanique avec des fleurs de toutes les couleurs. Excédé par cette agitation, son époux finit par déménager à Naples. Mais le bonheur de la baronne prit fin lorsque des investissements risqués et des procès eurent usé sa fortune. Elle mourut en 1948, dans la pauvreté et dans une maison de retraite. Les îles ont ensuite appartenu dès 1928 à Max Emden, roi des grands magasins hambourgeois, qu’une crise de la cinquantaine a poussé à entamer une nouvelle vie. Il a fait construire une villa PROCHAIN NUMÉRO Concours : comment s’appellent ces deux îles ? Avant les élections Gagnez un vélo Simpel d’une valeur de 4000 francs Une fois encore, le Magazine ATE dote son concours d’un prix particulièrement attractif: un vélo de marque Simpel, d’une valeur de 4000 francs, accessoires compris. La personne qui le gagnera pourra le faire assembler selon ses vœux. Le fabricant suisse Simpel propose un intéressant Le 23 octobre 2011 auront lieu les élections au Conseil national et au Conseil des États. Elles donneront la couleur de nombreuses décisions importantes qui seront prises au cours des quatre prochaines années, parmi lesquelles le financement du chemin de fer et la politique énergétique. Le Magazine ATE vous informera sur les partis ainsi que sur les candidates et candidats, afin de vous aider dans vos choix. plus spacieuse, véritable palais qui existe encore aujourd’hui. À son tour, Max Emden s’est entouré de belles jeunes femmes jusqu’à en choisir une en particulier, qui ne se formalisait pas trop de la concurrence des autres. Max Emden est mort pendant la guerre, en 1940. Son fi ls, qui a émigré au Chili pour fuir les nazis, a vendu la propriété en 1949. Depuis 1950, la plus grande des deux îles est un jardin botanique appartenant au canton du Tessin, ouvert au public et, bien sûr, accessible seulement par le lac. Peter Krebs éventail de vélos et vélos électriques pour tous les besoins: quotidien, loisirs, voyages. Ils sont faciles d’entretien et équipés de systèmes de vitesses de qualités. Grâce à la vente directe, les clients bénéficient de prix intéressants. www.simpel.ch Veuillez adresser votre réponse d’ici au 22 juillet 2011 à: Magazine ATE, Concours, case postale 8676, 3001 Berne, [email protected] ou www.ate.ch/concours Solution du concours précédent: le Randen. Gagnant: Eduard Schaller, Baar. Bon pour deux personnes y compris dîner (valeur max. Fr. 150.–), nuitée et petit-déjeuner sur le Randen. Ce prix est offert par © simpel.ch © Peter Krebs ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 4-11f_Magazin_S41.indd 41 41 14.06.11 12:03 SERVICES Assurances Grande tombola Le partenariat entre l’ATE et l’assureur Zurich Connect fête cette année son 15e anniversaire. Une grande tombola est organisée à l’intention des membres de l’ATE. G s’est élargie à l’assurance ménage ATE, l’assurance responsabilité civile privée ATE et à l’assurance bâtiments ATE. Grande tombola La grande tombola d’anniversaire a valeur de remerciement pour la fidélité des assurés. C’est pourquoi les chances de gains augmentent avec l’ancienneté des polices d’assurances conclues auprès de l’ATE. Fin 2011, le sort désignera les heureux gagnants. Ils pourront choisir parmi les prix suivants: 1 iPad d’une valeur de Fr. 1049.–; 1 bon de voyages via verde d’une valeur de Fr. 1000.–; la gratuité des primes, pendant une année à concurrence de Fr. 1000.–, pour l’un des quatre produits d’assurances mentionnés ci-dessus. Conditions de participation La participation à la tombola est automatique pour toutes les per- sonnes qui ont conclu une police de l’un ou l’autre des quatre produits d’assurances mentionnés cidessus. Elle l’est également pour tous les membres de l’ATE qui demanderont une offre sans engagement. Bonne chance à tous! Conditions de participation: www.ate.ch/tirage Contact Assurances ATE: tél. 0848 811 813 (tarif normal), www.assurance-ate.ch © Adpic © Imagepoint.BIZ râce à une collaboration de longue date avec son partenaire en assurances Zurich Connect, l’ATE est en mesure de proposer à ses membres quatre produits d’assurances à des conditions préférentielles. Le plus connu est l’Ecoassurance véhicules qui fait bénéficier de primes réduites les automobilistes et les motards soucieux d’écologie. En 1996, l’ATE a fait œuvre de pionnier en lançant la première assurance véhicules à composante écologique. L’off re Assurance ménage ATE Les membres de l’ATE peuvent économiser jusqu’à 40 % de primes si leur véhicule est peu polluant. Le tarif à composante écologique se base à la fois sur la consommation et sur le kilométrage annuel. Elle couvre les dommages dus au feu, aux éléments naturels (inondations, tempêtes, grêle, avalanches, etc.), les dégâts d’eau et le vol. Contrat annuel, adaptable selon les besoins. © Adpic © iStockphoto Eco-assurance véhicules Assurance bâtiments ATE Assurance responsabilité civile privée ATE Elle couvre les dommages dus au feu (incendie, fumée, foudre, explosion, etc.), aux éléments naturels (inondations, tempêtes, grêle, avalanches, etc.) et les dégâts d’eau de conduites et d’installations. Elle porte sur les dommages subis par des tiers. Elle couvre les atteintes physiques aux personnes (mort, blessures, maladies) ou aux animaux (mort, blessures, disparition), ainsi que les dégâts matériels (partiels ou totaux). 42 4-11f_Magazin_S42.indd 42 ATE MAGAZINE / JUILLET 2011 14.06.11 11:05 Majorque, parfums secrets La Sierra de Tramuntana fait de Majorque une île aux décors variés, avec ses montagnes vertes et ocres qui plongent dans la mer en une côte déchiquetée, étonnant contraste avec l’ambiance suave des villages. Depuis le sanctuaire de Lluc, enchâssé dans son écrin de montagnes et serti de rocailles et de bois d’yeuses jusqu’à Puerto Soller, blotti dans sa baie montagneuse constellée d’oliviers et d’orangers, l’île exalte une apaisante douceur de vivre. Au départ d’un monastère de charme, puis d’un hôtel idéalement situé, chaque journée permettra d’embrasser les multiples atouts de l’île. Majorque, parfums secrets Prix par personne à partir de € 395.– © Sandra Lemasson 8 jours/7 nuits – 6 jours de rando Monastère blotti aux pieds des montagnes 4 nuits en hôtel de charme *** très confortable Réservations et conseils : tél. 0848 823 824, info @ voyages-via-verde.ch www.voyages-via-verde.ch En route vers la nature 4-11f_Magazin_VVR-Inserat.indd 51 Vous trouverez les descriptions détaillées de cette offre, d’autres suggestions ainsi que les prix dans le catalogue « Chamina voyages – liberté 2011 » auprès de voyages via verde, à commander par la carte de commande dans le rabat de la couverture, par courriel ou via internet. Le partenaire voyages de l’ATE 14.06.11 11:12 Vous en voulez encore plus ? Valorisez vos talents ! Master en Ingénierie du territoire (MIT) Géomatique avancée et appliquée Vous encore plus ? eau en voulez sols environnement droit et mensuration officielle construction et structures porteuses mobilité et transports territoire www.hes-so.ch/mit aménagements