Baccalauréat 2012 : Des résultats catastrophiques

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Baccalauréat 2012 : Des résultats catastrophiques
Baccalauréat 2012 : Des résultats catastrophiques
Les résultats du baccalauréat pour l’année 2012 ont été rendus publics, le 12 Juillet courant. Le
moins que l’on puisse dire est qu’ils sont catastrophiques. En Mauritanie, sur un total de 31281
candidats au baccalauréat, seulement 2848 ont été admis, soit un taux d’admission de 9%.
Des résultats catastrophiques qui illustrent la déliquescence du système éducatif national. Dire
que, parmi ces admis, 1433, soit 50,32% ont obtenu une moyenne strictement égale à 10. Et
que l’écrasante majorité, sinon la totalité de ces derniers, sont repêchés avec une moyenne
inférieure que le ministère a arrondie à 10, comme d’habitude.
Ainsi, le nombre réel d’admis serait autour de 1415, représentant un taux réel d’admission de
seulement 4,52%. 3118 autres candidats ont été retenus pour sur la session complémentaire.
De quoi donner des frissons à tous ceux qui sont réellement préoccupés de l’état de
putréfaction avancée du secteur de l’enseignement ! Au niveau de l’examen d’entrée en 6e du
Collège, les résultats publiés donnent aussi une idée de l’irresponsabilité qui caractérise les
responsables de l’éducation. Alors que près de 60 % d’élèves se savent même pas lire et
écrire, certains établissements affichent un taux d’admission de 100 %. C’est certainement de
là que viendrait le problème. Des élèves sont envoyés au collège sans avoir le bagage
nécessaire. Au finish, plus de la moitié se retrouvera dans la rue par le jeu de renvoi pour
redoublement répété, tant que le reste continuera sans vraiment espérer franchir la porte de
l’enseignement su supérieur, allant ainsi gonfler le nombre de chômeur sans qualification. Ces
résultats surviennent à un moment où l’on parle de la tenue prochaine des Etats généraux de
l’éducation. A ce sujet, beaucoup de voix s’élèvent pour dénoncer leur mauvaise préparation et
la mise à l’écart des vrais acteurs. Ce qui dénote une tentative de politisation de l’évènement,
alors que le pays a besoin de toutes ses compétences d’où qu’elles viennent pour sortir son
système éducatif de l’ornière. Il ne fut surtout pas laisser les bureaucrates responsables de
cette tragédie de l’éducation phagocyter la dynamique enclenchée visant à trouver des
solutions consensuelles pour le secteur. Aussi, le problème du système éducatif ne s’arrête
pas aux Etats généraux, il faut que les autorités publiques apprennent à écouter les acteurs, en
particulier les enseignants. Il ne sert à rien à jouer les muscles face aux grèves. Il faut que soit
fait appel à l’intelligence pour le traitement de ce genre de problèmes. Pourvu que les Etats
généraux soient porteurs d’inspiration et de bons conseils !
THIAM Mamadou pour GPS
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