Étude photographie - Bilan d`activité 2015

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Étude photographie - Bilan d`activité 2015
LES ÉTUDES
Région Basse-Normandie
Étude flash : Photographie
Charte Qualité Emploi Formation 2015
Région Basse-Normandie
SOMMAIRE
Introduction
Présentation
Définition du champ de l’étude
1 - Activités photographiques : un secteur, des métiers
Une activité nationale et régionale non négligeable…
Avec une forte représentation de l’artisanat
Forte d’une dynamique de création d’entreprises significative
2 - Un marché de professionnels faisant face à de
nombreux défis
Un marché à maturité…
Déterminé par les évolutions technologiques
De plus en plus concurrencé
3 - Formations et voies d’accès
Offre de formation
Conclusion et préconisations
3
Figures
Figure 1 : Nombre d’entreprises régionales d’activités photographiques en 2014.
Figure 2 : Evolution du nombre d’entreprises d’activités photographiques aux niveaux national et
régional entre 2010 et 2014.
Figure 3 : Evolution du nombre d’entreprises d’activités photographiques régionales.
Figure 4 : Evolution du nombre d’entreprises d’activité photographiques nationales.
Figure 5 : Evolution des créations d’entreprises d’activités photographiques aux niveaux national
et régional en base 100.
Figure 6 : Evolution des créations d’entreprises artisanales d’activités photographiques aux
niveaux national et régional entre 2010 et 2014 en base 100.
Figure 7 : Evolution des créations d’entreprises artisanales régionales d’activités photographiques
entre 2010 et 2014.
Figure 8 : Répartition des entreprises d’activités photographiques nationales par tranche
d’effectif au 01/01/2014.
Figure 9 : Répartition des entreprises d’activités photographiques bas-normandes par tranche de
salariés au 01/01/2014.
Figure 10 : Taux de pénétration des appareils photos numériques dans les foyers français.
Figure 11 : Evolution du marché des téléphones avec fonction photo (en millions d’unités).
Figure 12 : Evolution du marché des tirages numériques (en milliards de tirages équivalent 10 x 15
cm).
Figure 13 : Evolution du marché des objets personnalisés en France de 2008 à 2013, en million
d’euros.
Figure 14 : Evolution du marché en valeur des albums personnalisés, en millions d’euros.
Figure 15 : Répartition nationale des établissements dispensant le BP photographie en 2015.
Figure 16 : Répartition nationale des établissements dispensant le BTM photographie en 2015.
Figure 17 : Répartition nationale des établissements dispensant le BTS photographie en 2015.
Introduction
Présentation
Définition du champ de l’étude
Les activités photographiques englobent
un large panel de métiers : du studio photo
en passant par la photographie industrielle,
jusqu’aux portraits et reportages. Une brève
analyse du marché, fortement corrélé aux
progrès techniques, décrit un secteur en
phase de maturité, bercé par les innovations
technologiques et ou la concurrence avec le
e-commerce est intense.
Les objectifs liés à cette étude sont multiples.
Tout d’abord, il semble opportun de dresser
un diagnostic de la profession afin de
comprendre et mesurer le poids économique
du secteur ainsi que ses grandes tendances.
Ensuite, il apparaît nécessaire d’étudier le
marché des activités photographiques et
d’identifier les grandes évolutions (techniques
et commerciales) inhérentes au métier. Enfin,
référencer et comprendre les différentes
formations existantes afin d’agir en matière
de prospective.
A ces nombreux métiers s’ajoutent de
nombreuses formations, aussi bien privées
que publiques, débouchant sur une multitude
de qualifications, certifications, brevets. Dans
l’optique d’analyser en profondeur ce secteur
connus de tous mais malgré tout complexe,
s’inscrivant dans une démarche prospective
en terme de formations, la chambre de métier
et de l’artisanat de région Basse-Normandie,
via son observatoire régional de l’artisanat,
à souhaiter réaliser une étude sur les
activités photographiques. Cette publication
est destinée aux acteurs régionaux de
l’orientation, de l’emploi et de la formation.
1 - ACTIVITÉS PHOTOGRAPHIQUES :
UN SECTEUR, DES MÉTIERS
Depuis toujours et encore plus avec la
révolution technologique (qui a permis de
démocratiser l’appareil photo numérique), les
français ont un engouement certain pour la
photographie.
Preuve en est : le chiffre d’affaires des travaux
photographiques a bondi de 50 % depuis
2008 jusqu’à atteindre 1 378 millions d’euros
en 2011 (source Insee).
Mais lorsque l’on parle d’activités
photographiques, de quoi parle-t-on ?
Référencées dans la NAF1 par le code 74.2, les
activités photographiques se composent de
4 sous catégories, identifiées par les codes
NAFA2 suivants :
• 74.20Z-Q Studio de photographie : qui
vendent des appareils et accessoires photo
(comme des albums, cadres, cartes mémoires,
etc…), développent des tirages aussi bien
argentiques que numériques et proposent des
prestations de photographie (photographies
d’identité, portraits, etc.)
• 74.20Z-R Portrait, reportages : en majorité
des photographes indépendants, spécialisés
par type de reportage (mariage, publicité,
scolaire, etc…)
• 74.20Z-S Photographie industrielle et
publicitaire
• 74.20Z-T Laboratoires techniques de
développement et de tirage : qui ont pour
principale activité le développement et
l’agrandissement de photographies ou de
films sur différents types de support. La vente
d’appareils ou d’accessoires est aussi pratiquée
par ces derniers.
L’accès aux métiers n’est pas réglementé,
contrairement à de nombreux métiers de
l’artisanat3 .Néanmoins, plusieurs facteurs sont
à prendre en compte avant de s’installer :
L’ouverture d’un laboratoire photographique
doit obligatoirement faire l’objet d’une
déclaration ou d’une autorisation préfectorale
6
au titre des installations classées pour la
protection de l’environnement (ICPE).
L’investissement initial, qui doit comprendre
la location et l’agencement du local (espace
commercial avec présentoirs et comptoirs,
espace technique pour le développement
des photos, souvent associé à un studio
photo et/ou une cabine automatique type
Photomaton) et le matériel : bains chimiques
et chambre noire pour l’argentique, minilabs,
imprimantes et lecteurs de carte pour le
numérique, appareils photo, consommables, etc.
L’investissement annuel moyen de l’ordre de
4,3 % du chiffre d’affaires HT réalisé à N-1.
NB : Le chiffre d’affaires annuel moyen d’un
studio photographique de 2 personnes est
d’environ 111 000 euros (données 2011).
En balayant les grands indicateurs d’activité ,
il nous est permis d’observer l’état de santé
des entreprises exerçant dans le domaine
photographiques,
leurs
caractéristiques
propres et des grandes tendances en matière
de développement.
Une activité nationale et régionale non
négligeable…
Au 01/01/2014, la région compte 243
entreprises d’activités photographiques, soit
1,47 % du total national (16573 entreprises) à la
même date. Le Calvados regroupe la majeure
partie des entreprises régionales (58 %), suivi
de la Manche (26 %) et de l’Orne (17 %).
> Voir figure 1
Tant aux niveaux national que régional,
l’évolution du nombre d’entreprises d’activités
photographiques est positive.
Les taux d’évolution sont respectivement
aux niveaux national et régional entre 2010 et
2014 de +61,6 % et +36,6 %, démontrant un
dynamisme certain dans le secteur, toutefois
plus importante à l’échelle nationale qu’à
l’échelle régionale.
> Voir figure 2
Figure 1 : Nombre d’entreprises régionales
d’activités photographiques en 2014.
Figure 2 : Evolution du nombre d’entreprises
d’activités photographiques aux niveaux national
et régional entre 2010 et 2014.
Source : Insee, stocks entreprises 2014.
Source : Insee, stocks entreprises 2010-2014.
180
41
160
140
120
62
100
140
80
National
60
Régional 40
20
Calvados
Manche
0
Orne
Avec une forte représentation de l’artisanat
Entre 2010 et 2014 le statut d’artisans4 est
majoritaire, même si au cours de cette
période, la proportion se réduit sensiblement
(-3,44 %) passant de 74 % (132 artisans pour un
total de 178 entreprises) à 72 % (174 artisans
pour un total de 243 entreprises).
Cette réduction apparait en 2012, lorsque
le nombre d’entreprises augmente et que
parallèlement, le nombre d’artisans décroît
pour se stabiliser et enfin repartir à la hausse
en 2013.
Figure 3 : Evolution du nombre d’entreprises
d’activités photographiques régionales.
Source : Insee, stocks entreprises 2010-2014.
300
Total
2011
2012
2013
2014
Néanmoins, le nombre d’artisans a augmenté
sur cette période, passant de 132 à 174, soit
une augmentation de +32 %.
Tout comme au niveau régional, le statut
d’artisan est majoritaire. Néanmoins, a
contrario du niveau régional, la proportion
d’artisans au cours de la période augmente.
En effet, la proportion d’artisans dans le total
des entreprises d’activités photographiques
passe de 67,3 % (6901 artisans pour 10256
entreprises) à 69 % (11445 artisans pour 16573
entreprises) sur la période considérée, soit
une augmentation de +2,6 %.
Figure 4 : Evolution du nombre d’entreprises
d’activité photographiques nationales.
Source : Insee, stocks entreprises 2010-2014.
18000
Artisans Total
Artisans 16000
250
14000
200
12000
10000
150
8000
100
6000
4000
50
0
2010
2000
2010
2011
2012
2013
2014
0
2010
2011
2012
2013
2014
1 - Nomenclature d’activités française
2 - Nomenclature d’activités française Artisanale
3 - Décret n°98-246 du 2 avril 1998 relatif à la qualification professionnelle exigée pour l’exercice des activités prévues à l’article 16 de la loi n° 96-603 du 5
juillet 1996 relative au développement et à la promotion du commerce et de l’artisanat
4 - Le calcul inhérent aux statuts d’artisans s’appuie sur les bases de données de l’Insee. Sont référencés comme artisans les entreprises inscrites à la
chambre des métiers.
7
ACTIVITÉS PHOTOGRAPHIQUES :
UN SECTEUR, DES MÉTIERS
Forte d’une dynamique
d’entreprises significative
de
création
Figure 5 : Evolution des créations d’entreprises
d’activités photographiques aux niveaux national et
régional en base 100.
Source : Insee, stocks entreprises 2010-2014.
Entre 2010 et 2014, le taux de création
d’entreprises à l’échelle nationale est de 27,4 %
et de 70,3 % à l’échelle régionale, en très forte
croissance notamment en Basse-Normandie.
180
National
160
Régional 140
120
Entre 2010 et 2013, il était de 11 % et, entre
2013 et 2014, il atteint les 53 %. Le nombre de
créations d’entreprises entre 2013 et 2014 a
donc été multiplié par 1,53 au niveau régional.
100
80
60
40
Aussi bien au niveau national que régional, le
nombre de créations d’entreprises artisanales
est positif sur l’ensemble de la période.
20
0
2010
2011
2012
2013
2014
Figure 6 : Evolution des créations d’entreprises artisanales d’activités photographiques aux niveaux
national et régional entre 2010 et 2014 en base 100.
On constate en effet entre 2010 et 2014 une
augmentation de +144 % à l’échelle régionale
et +112 % au niveau national.
Source : Insee, stocks entreprises 2010-2014.
300
Néanmoins, même si cette augmentation est
relativement constante au niveau national, on
observe des nuances en Basse-Normandie,
avec une certaine stabilité entre 2011 et 2013,
avant de connaître une forte attractivité en
2014.
National
250
Régional 200
150
100
50
Figure 7 : Evolution des créations d’entreprises
artisanales régionales d’activités photographiques
entre 2010 et 2014.
0
2010
2011
2012
2013
2014
Source : Insee, création d’entreprises 2010-2014.
Nombre de créations
d’entreprises
artisanales 7420Z
2010
2011
2012
2013
2014
34
50
50
44
83
Figure 8 : Répartition des entreprises d’activités photographiques nationales
par tranche d’effectif au 01-01-2014.
Source : Insee, stocks entreprises 2014.
Tranche
d’effectif
0
1à2
3à5
6à9
10 à 19
20 à
49
50 à
99
100 à
199
200 à
249
250 à
499
National
15106
1005
301
82
47
23
4
3
0
2
%
91,15%
6,06%
1,82%
0,49%
0,28%
0,14%
0,02%
0,02%
0,00%
0,01%
8
La taille des entreprises au niveau national
est très disparate allant de 0 à 499 salariés,
traduction de la diversité des typologies
d’entreprises. En général, les entreprises
d’activités photographiques sont des sociétés
de petite taille, principalement de 0, 1 à 2 et 3
à 5 salariés (elles représentent respectivement
91 %, 6 % et 1,8 % des entreprises nationales
d’activités photographiques). Les grandes
entreprises dans ce secteur sont très
minoritaires, avec 5 grandes entreprises (entre
100 et 499 salariés), soit 0,03 % du total des
entreprises d’activités photographiques
françaises.
représentativité de l’entreprise artisanale (en
écho à l’analyse des graphiques 3 et 4) dans
les activités photographiques.
La taille des entreprises régionales concernées
varie de 0 à 10-19 salariés. En comparaison
par rapport à l’échelle nationale, il n’existe
pas dans la région de « grande» entreprise
d’activités photographiques. Une seule est
répertoriée dans la tranche de 10 à 19 salariés.
Ce sont donc pour la quasi-totalité des TPE
et quelques PME. Effectivement, 90 % des
entreprises n’ont pas de salariés et seulement
1,5 % dépassent les 5 salariés.
La TPE à taille humaine (<10 salariés) est une
des caractéristiques propres à l’artisanat5.
La répartition des entreprises par tranche
d’effectif vient corroborer la forte
Figure 9 : Répartition des entreprises d’activités photographiques bas-normandes
par tranche de salariés au 01-01-2014.
Source : Insee, stocks entreprises 2010.
Tranche d’effectif
0
1à2
3à5
6à9
10 à 19
National
216
18
6
2
1
%
88,89 %
7,41 %
2,47 %
0,82 %
0,41 %
5 - Selon la loi du 5 juillet 1996 relative au développement et à la promotion du commerce et de l’artisanat, « doivent être immatriculées au répertoire
des métiers les personnes physiques et les personnes morales qui n’emploient pas plus de 10 salariés et qui exercent à titre principal ou secondaire une
activité professionnelle indépendante de production, de transformation, de réparation ou de prestation de services relevant de l’artisanat et figurant sur
une liste établie par décret en Conseil d’État ». Sous certaines conditions, les entreprises qui le souhaitent peuvent rester immatriculées au répertoire
des métiers au-delà du seuil des 10 salariés (on parle de « droit de suite »). Seules les personnes ayant la qualification requise peuvent se prévaloir auprès
de leur clientèle de la qualité d’artisan ou du titre de maître artisan. Le nombre d’entreprises artisanales ne coïncide pas avec celui des artisans, car
plusieurs artisans peuvent être associés au sein d’une même entreprise. Source Insee.
9
2 - UN MARCHÉ DE PROFESSIONNELS
FAISANT FACE À DE NOMBREUX DÉFIS
Un marché à maturité…
Le secteur a connu de fortes mutations
structurelles : en 15 ans, la photographie
amateur et son économie sont passés
d’une norme patrimoniale (la photographie
servait à documenter et conserver une
trace des moments passés) à une norme
conversationnelle (les photographies sont
utilisées comme vecteur d’information
et circulent sur internet via les réseaux
connectés).
A la suite d’une première phase de croissance
(1995-2002) occupée par les pionniers du
secteur, puis d’une seconde de prématurité
(2003-2010) marquée par la consommation/
commercialisation de masse, le marché est
entré dans sa phase de maturité en 2011,
identifiée par un faible taux de croissance.
su s’adapter et profiter de ce changement
de norme (en 10 ans, les ventes annuelles
d’appareils photo ont été multipliées par
2,5) malgré la forte concurrence des mobiles
équipés d’un dispositif de prise de vue, qui
gagnent de plus en plus de parts de marchés.
Figure 10 : Taux de pénétration des appareils
photos numériques dans les foyers français.
Source : GFK, 3éme trimestre de chaque année.
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Des éléments exogènes au marché sont en
outre venus impacter ce dernier en 2011 :
le tsunami japonais de mars 2011 et les
inondations en Thaïlande.
Cela a eu pour conséquence l’arrêt de la
production d’appareils photographiques au
Japon et un ralentissement de l’activité en
Thaïlande, conduisant à une pénurie partielle
de nombreux modèles et à une baisse
mondiale des ventes d’appareils photo (-3
% en 2011 alors que les prévisions laissaient
penser une augmentation de +7 %), qui a
notablement impacté le secteur des activités
photographiques. Il aura fallu attendre le
premier trimestre 2012 pour constater un
retour à la normale des approvisionnements.
Déterminé par les évolutions
technologiques
Depuis une dizaine d’années, le marché des
appareils photos est porté par la profusion
des usages, auxquels les fabricants répondent
par l’innovation technologique. Le marché a
10
2007
2008
2009
2010
2011
Grâce à une technologie numérique de pointe,
les reflex à vocation cinématographique
et compact expert tirent leurs épingles du
jeu auprès des professionnels. Ce segment
de marché haut de gamme, suscitant
l’engouement des professionnels, soutient le
marché de la prise de vue et tire ce dernier
vers le haut.
Portés par le progrès technique et la
révolution du numérique, les téléphones avec
fonctions photographiques dynamisent aussi
l’activité photographique.
Les « camphones », c’est-à-dire les
téléphones portables équipés d’équipements
photographiques, très populaires chez
les adolescents, contribuent à diffuser les
habitudes de prises de vue, profitant de ce
fait, au marché des appareils conventionnels.
Entre 2009 et 2011, le taux de croissance du
marché des « camphones » est de +16 %,
passant de 18 à 21 millions d’appareils.
> Voir figure 11
En 2011, le marché des services
photographiques a généré en France
un chiffre d’affaire de 427,7 millions
d’euros (source : GFK). Ce dernier
se réparti entre les tirages papiers
(représentants 284 millions d’euros,
soit 66 % du chiffre d’affaires global du
secteur, principalement en magasin ou
aux bornes d’impression), les albums
personnalisés (87 millions d’euros) et les
objets photographiques (56,7 millions
d’euros).
Figure 11 : Evolution du marché des téléphones avec
fonction photo (en millions d’unités).
Source : GFK.
30
25
20
15
10
De plus en plus concurrencé
5
La tendance est à la baisse en termes de
tirages photos (environ -10 % par an). Entre
2010 et 2012, le taux de croissance des
tirages est négatif (-18 %), tout mode
d’impression confondu. On assiste de
ce fait à un changement des usages :
les consommateurs ont opéré un
transfert vers les albums personnalisés
pour les photos patrimoniales et
préfèrent stocker/partager directement
en ligne leurs photos créatives. Les
tirages argentiques ont, quant à eux,
subis une baisse de 26 % (représentant
167 millions de tirages équivalent
10x15cm).
0
2009
2010
211
Smartphones
Téléphones avec photo
Téléphones sans photo
Figure 12 : Evolution du marché des tirages numériques (en
milliards de tirages équivalent 10 x 15 cm).
Source : Observatoire des professions de l’image, données Future Source Consulting.
100
80
60
Intrinsèquement à l’évolution du secteur
vers une norme conversationnelle, le
désir de « story-telling » se matérialise
par l’augmentation de l’offre d’albums
photos personnalisés. En 2011, selon
Future Source Consulting, le taux de
croissance en valeur du marché des
albums photo s’élevait à 27 %. Le
graphique suivant expose l’évolution
du marché des objets personnalisés
en France de 2008 à 2013.
40
20
0
2010
Bornes en magasin
Commande en ligne, retour postal
Impression personnelle
Comptoir travaux
11
2011
Commande en ligne, retrait en magasin
2012
UN MARCHÉ DE PROFESSIONNELS FAISANT FACE À DE NOMBREUX DÉFIS
Depuis 2008, le marché des objets
personnalisés n’a cessé de croître, passant de
38,9 millions d’euros en 2008 à 63,2 millions
d’euros estimés en 2013, soit un taux de
croissance de +62%.
Le dynamisme de ce marché est important
et fortement corrélé à la facilité d’impression
numérique. Cette caractéristique permet,
entre autre, le lancement rapide de produits
adaptés aux tendances du marché et
répondant à la conjoncture saisonnière.
Selon Future source consulting, les prévisions
à moyen terme sont très favorables sur ce
marché se développant silencieusement, qui
représente 2/3 du CA du marché des albums
photos.
Figure 13 : Evolution du marché des objets personnalisés en France de 2008 à 2013, en million d’euros.
Source : Future Source Consulting.
80
70
60
50
40
30
20
10
0
2008
2009
Avec une évolution, en valeur TTC, de +27 %
en 2011, le marché des albums photos
personnalisés se porte bien et selon Future
Source Consulting, « ce marché restera bien
orienté, au moins jusqu’en 2014, avec un
renforcement sensible des parts de marché
des sites de services en ligne ».
Faisant appel à la mémoire, les albums
personnalisés remettent au gout du jour la
forme traditionnelle de préservation des
souvenirs, comme elle existait au temps des
photos argentiques, mais en mettant cette
fois-ci plus l’accent sur le côté personnalisable
et cela qu’importe le lieu (grâce notamment
aux tablettes et mobiles). Le nombre
d’intervenants stables présents sur le marché
permet un bon maintien de la valeur. Ce
secteur est de plus préservé d’une forte
concurrence destructrice de valeur par le bon
niveau d’investissement ainsi que la présence
de savoir faire nécessaires.
La prise de vue aérienne est aussi en forte
mutation, avec un secteur en plein essor,
grâce notamment au développement des
drônes. Encore peu utilisés il y a quelques
années (faute de matériel adapté), les
nouveaux « multirotors » ou « multicoptéres »
peuvent désormais supporter des charges
12
2010
2011
bjets personnalisés
O
Cadres photo
2012
2013
P hoto décoration
Calendrier
Figure 14 : Evolution du marché en valeur des albums
personnalisés, en millions d’euros.
Source : Future Source consulting (*) Prévisions (**) Estimations.
120
100
80
60
40
20
0
2009
2010
2011*
2012**
2013**
plus importantes comme des compacts,
caméscopes ou encore réflex numériques.
Une passerelle entre les secteurs de la prise
de vue et des drônes s’est rapidement mise
en place, ouvrant de nouvelles possibilités de
travail et provoquant le changement structurel
de certains métiers (dans la photographie
aérienne notamment).
3 - FORMATIONS ET VOIES D’ACCÈS
Un panel important de formations existe dans
le monde de la photographie, aussi bien dans
des structures publiques que privées et cela
à différents niveaux de diplômes. L’offre de
formation s’étend du BEP aux grandes écoles.
L’organigramme suivant représente les
diplômes préparant au métier de photographe
et les niveaux de qualification associés :
NIVEAU V
• Brevet d’étude professionnel
(ancien CAP) photographie (BEP)
NIVEAU IV
Offre de formation
• Bac pro photographie (BP)
L’enseignement est dispensé en 3 ans, par
des organismes aussi bien publics que privés
(lycées, CFA, écoles spécialisées). Une partie
de la formation se déroule en immersion
dans le monde du travail. Ce diplôme forme
des professionnels qualifiés dans les activités
principales de prises de vue et traitement
de l’image et permet l’accession à différents
métiers tel que :
− assistant photographe
− technicien de laboratoire
− opérateur en magasin photo
Le diplômé peut ainsi être amené à travailler
au sein :
− d’agences de presses ou d’illustrations
− de studios privés
− de services photos de collectivités
territoriales et d’institutions
− de commerce de matériel ou de
photographie
− comme indépendant
• Bac pro photographie (BP)
• Brevet technique des métiers (BT)
NIVEAU III
• Brevet de Technicien Supérieur (BTS)
NIVEAU II
• Diplôme de niveau bac+3 ou 4 :
licence, maîtrise ou équivalent
NIVEAU I
• Diplôme de niveau égal et supérieur
à bac+4 ou 5 : master, doctorat,
diplôme de grande école
13
Figure 15 : Répartition nationale des établissements
dispensant le BP photographie en 2015.
FORMATIONS ET VOIES D’ACCÈS
• Brevet technique des métiers photographe
(BTM)
C’est un diplôme délivré par les chambres des
métiers. Il s’agit d’une formation qualifiant des
professionnels aptes à devenir des responsables
de studio ou des chefs d’entreprises. La
formation est axée sur la maîtrise de la
production, les techniques commerciales,
les techniques professionnelles (traitement
numérique, diffusion, création).
• Brevet de Technicien Supérieur Photographie (BTS)
Le BTS photographie est accessible après le
bac (professionnel ou général). Il s’agit d’une
formation technique (technique photo, prises de
vue, travail en laboratoire) et générale (physique,
chimie, gestion, communication) donnant les
bases nécessaires aux différents métiers liés à la
photographie.
Le titulaire du diplôme est capable d’assurer :
− la prise de vue photographique (reportage,
photo scientifique, travail en studio)
− le développement et le tirage
− l’élaboration et la retouche d’images numériques
− la vente de produits et matériel photographique
Figure 16 : Répartition nationale des établissements
dispensant le BTM photographie en 2015
Traitement : CMAR-BN
Figure 17 : Répartition nationale des établissements
dispensant le BTS photographie en 2015.
Une partie de la formation s’effectue en
immersion dans le monde professionnel, à
hauteur de 4 stages en entreprise sur 2 ans (6
mois au total).
Traitement : CMAR-BN
Le titulaire à ensuite la possibilité de s’installer
en tant que :
− artisan-commerçant
− photographe indépendant
− salarié dans une entreprise vendant/fabriquant
du matériel
En termes de débouchés, on peut notamment
citer les métiers suivants :
− laboratoires professionnels (mission pour les
entreprises)
− magasins spécialisés destinés au grand public
(vente de matériel, développement)
− service photo des entreprises
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• Etudes supérieurs : universités, Ecoles
Nationales Supérieures (ENS)
Au plus haut niveau de qualification se
trouvent les formations Bac+5. Ces dernières
sont dispensées par l’université, et les
écoles Nationales supérieurs. La sélection
à l’entrée se fait généralement sur concours
et dossiers. Dans la grande majorité des cas,
les établissements formateurs jouissent d’une
certaine renommée dans leurs domaines. On
peut notamment citer :
− ENS Louis Lumière.
− ENS Photographie d’Arles.
− ENS Arts décoratifs.
− Université Paris 8.
• Formations alternatives
Des formations alternatives à celles cités
précédemment, privées ou publiques,
délivrant des diplômes reconnus par
équivalence au niveau européen ou par la
Commission Nationale de la Certification
Professionnelle (CNCP : commission délivrant
les enregistrements au répertoire des
certifications professionnelles (RNCP)) sont
également disponibles. On peut notamment
citer :
− Ecoles de Condé.
− Spéos, école internationale de photographie
Paris Londres (Niveau 2).
− Gobelin l’école de l’image.
On peut ajouter à cet important panel de
formations, des stages proposés par les grandes
écoles, professionnels et particuliers, venants
compléter l’offre de formation existante,
ainsi que des formations professionnelles et
continues public (GRETA) ou privées.
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Conclusion et
préconisations
Référencés dans la NAF par le code 74.2, les
activités photographiques se déclinent en 4
sous catégories dans la NAFA :
• 74.20Z-Q Studio de photographie
• 74.20Z-R Portrait, reportages
• 74.20Z-S Photographie industrielle et
publicitaire
• 74.20Z-T Laboratoires techniques de
développement et de tirage
L’accès au métier n’est pas réglementé
en France. Néanmoins, certains pans de
l’activité étant étroitement liée à des
normes environnementales, l’ouverture d’un
établissement peut-être soumis à déclaration
auprès des autorités compétentes (c’est
par exemple le cas des laboratoires
photographiques,
nécessitant
une
déclaration/autorisation préfectorale).
L’étude des statuts et caractéristiques des
entreprises nationales et régionales révèle un
tissu entrepreneurial dynamique ou l’artisanat
occupe une place prépondérante.
Le stock d’entreprises, aussi bien national
que régional, est en augmentation constante
depuis 2010.
Tant sur le plan national que régional, la
tendance en termes de création d’entreprises
d’activités photographiques est à la hausse :
entre 2010 et 2014, le taux de croissance des
créations d’entreprises à l’échelle nationale
est de 27,4 % et de 70,3 % à l’échelle régionale
En ce qui concerne la répartition des
entreprises par tranche d’effectif, elle apparaît
semblable tant au niveau national que
régional. En effet, en 2014, la grande majorité
des entreprises (91 % au niveau national et 89
% au niveau régional) ne possèdent pas de
salariés. On parle donc majoritairement de
TPE et de quelques PME.
Le marché des activités photographiques,
en forte mutation du à une évolution des
usages et des normes, voit son entrée dans
la seconde décennie du XXIème siècle comme
un défi.
En l’espace de 15 ans, un changement de
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norme a été observé : le marché de la photo,
basé sur une norme patrimoniale, s’est
transformé afin de répondre à une norme
désormais conversationnelle.
Vingt ans de conversion de la société française
à l’encontre de l’internet et une décennie de
remplacement du parc d’appareils photos
argentiques ont transformé les modalités
d’usages de la photographie.
En 2011, 72,6 % des foyers français possédaient
un appareil photo numérique (contre 55 % en
2007). Le segment de marché des appareils
photos haut de gamme tire lui aussi son
épingle du jeu avec les reflex à vocation
cinématographiques et compact expert, qui
viennent tirer vers le haut ce marché.
Parallèlement à ce fort taux d’équipement,
le nombre moyen de photographies prises
stagne, ainsi qu’une baisse associée de la
fréquence d’utilisation des appareils et
camphones.
A contrario, le pan social de la photographie se
développe, avec une forte augmentation des
usages connectés (partage des photographies
sur internet, réseaux sociaux, etc…), portés
notamment par les camphones ainsi que par
les nouveaux appareils connectés proposés
par les fabricants.
Du fait du caractère non réglementé de
l’activité, l’entrée sur le marché est assez
simple mais néanmoins très concurrencé par
de nombreux arrivants.
Le tissu entrepreneurial étant composé dans
sa grande majorité d’entreprises artisanales,
la capitalisation des entreprises est assez
faible, avec des entreprises de petites tailles,
favorisant savoir-faire et proximité.
Le marché est assez dynamique, malgré son
entrée dans la phase de maturité, et comprend
une concurrence forte entre ses acteurs.
L’activité évolue donc plus lentement et tend
à se stabiliser, avec une forte différenciation
des produits, une concurrence intensive et un
marché arrivant à saturation.
Le secteur est empreint d’une forte
dépendance aux progrès techniques et
aux innovations technologiques. En cette
période d’innovation explosive, beaucoup de
possibilités s’offrent aux acteurs du marché,
mais la concurrence de la sphère informelle
et du e-commerce se fait de plus en plus
pesante.
L’offre de formation du secteur est assez
complète et large, avec au moins 4 diplômes
homologués et une multitude de formations
privés et publiques corollaires.
Du fait de l’évolution technologiques et
des usages, les procédés et techniques
ont évolués. Une révision des formations
existantes et la mise en place de formations
courtes traitant des nouveaux procédés
et nouvelles technologies semblerait
correspondre.
De plus, du fait d’une activité nonréglementée, la création d’entreprise toujours
croissante vient se heurter à un marché saturé,
de plus en plus menacé par le e-commerce. Il
semblerait opportun de sensibiliser les acteurs
aux évolutions technologiques et d’adapter
la réglementation pour certains pans de
l’activité, notamment tout ce qui concerne la
prise de vue aérienne et l’utilisation de drones.
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Note
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La CMAR-BN édite régulièrement des dossiers et des études.
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