Étude photographie - Bilan d`activité 2015
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Étude photographie - Bilan d`activité 2015
LES ÉTUDES Région Basse-Normandie Étude flash : Photographie Charte Qualité Emploi Formation 2015 Région Basse-Normandie SOMMAIRE Introduction Présentation Définition du champ de l’étude 1 - Activités photographiques : un secteur, des métiers Une activité nationale et régionale non négligeable… Avec une forte représentation de l’artisanat Forte d’une dynamique de création d’entreprises significative 2 - Un marché de professionnels faisant face à de nombreux défis Un marché à maturité… Déterminé par les évolutions technologiques De plus en plus concurrencé 3 - Formations et voies d’accès Offre de formation Conclusion et préconisations 3 Figures Figure 1 : Nombre d’entreprises régionales d’activités photographiques en 2014. Figure 2 : Evolution du nombre d’entreprises d’activités photographiques aux niveaux national et régional entre 2010 et 2014. Figure 3 : Evolution du nombre d’entreprises d’activités photographiques régionales. Figure 4 : Evolution du nombre d’entreprises d’activité photographiques nationales. Figure 5 : Evolution des créations d’entreprises d’activités photographiques aux niveaux national et régional en base 100. Figure 6 : Evolution des créations d’entreprises artisanales d’activités photographiques aux niveaux national et régional entre 2010 et 2014 en base 100. Figure 7 : Evolution des créations d’entreprises artisanales régionales d’activités photographiques entre 2010 et 2014. Figure 8 : Répartition des entreprises d’activités photographiques nationales par tranche d’effectif au 01/01/2014. Figure 9 : Répartition des entreprises d’activités photographiques bas-normandes par tranche de salariés au 01/01/2014. Figure 10 : Taux de pénétration des appareils photos numériques dans les foyers français. Figure 11 : Evolution du marché des téléphones avec fonction photo (en millions d’unités). Figure 12 : Evolution du marché des tirages numériques (en milliards de tirages équivalent 10 x 15 cm). Figure 13 : Evolution du marché des objets personnalisés en France de 2008 à 2013, en million d’euros. Figure 14 : Evolution du marché en valeur des albums personnalisés, en millions d’euros. Figure 15 : Répartition nationale des établissements dispensant le BP photographie en 2015. Figure 16 : Répartition nationale des établissements dispensant le BTM photographie en 2015. Figure 17 : Répartition nationale des établissements dispensant le BTS photographie en 2015. Introduction Présentation Définition du champ de l’étude Les activités photographiques englobent un large panel de métiers : du studio photo en passant par la photographie industrielle, jusqu’aux portraits et reportages. Une brève analyse du marché, fortement corrélé aux progrès techniques, décrit un secteur en phase de maturité, bercé par les innovations technologiques et ou la concurrence avec le e-commerce est intense. Les objectifs liés à cette étude sont multiples. Tout d’abord, il semble opportun de dresser un diagnostic de la profession afin de comprendre et mesurer le poids économique du secteur ainsi que ses grandes tendances. Ensuite, il apparaît nécessaire d’étudier le marché des activités photographiques et d’identifier les grandes évolutions (techniques et commerciales) inhérentes au métier. Enfin, référencer et comprendre les différentes formations existantes afin d’agir en matière de prospective. A ces nombreux métiers s’ajoutent de nombreuses formations, aussi bien privées que publiques, débouchant sur une multitude de qualifications, certifications, brevets. Dans l’optique d’analyser en profondeur ce secteur connus de tous mais malgré tout complexe, s’inscrivant dans une démarche prospective en terme de formations, la chambre de métier et de l’artisanat de région Basse-Normandie, via son observatoire régional de l’artisanat, à souhaiter réaliser une étude sur les activités photographiques. Cette publication est destinée aux acteurs régionaux de l’orientation, de l’emploi et de la formation. 1 - ACTIVITÉS PHOTOGRAPHIQUES : UN SECTEUR, DES MÉTIERS Depuis toujours et encore plus avec la révolution technologique (qui a permis de démocratiser l’appareil photo numérique), les français ont un engouement certain pour la photographie. Preuve en est : le chiffre d’affaires des travaux photographiques a bondi de 50 % depuis 2008 jusqu’à atteindre 1 378 millions d’euros en 2011 (source Insee). Mais lorsque l’on parle d’activités photographiques, de quoi parle-t-on ? Référencées dans la NAF1 par le code 74.2, les activités photographiques se composent de 4 sous catégories, identifiées par les codes NAFA2 suivants : • 74.20Z-Q Studio de photographie : qui vendent des appareils et accessoires photo (comme des albums, cadres, cartes mémoires, etc…), développent des tirages aussi bien argentiques que numériques et proposent des prestations de photographie (photographies d’identité, portraits, etc.) • 74.20Z-R Portrait, reportages : en majorité des photographes indépendants, spécialisés par type de reportage (mariage, publicité, scolaire, etc…) • 74.20Z-S Photographie industrielle et publicitaire • 74.20Z-T Laboratoires techniques de développement et de tirage : qui ont pour principale activité le développement et l’agrandissement de photographies ou de films sur différents types de support. La vente d’appareils ou d’accessoires est aussi pratiquée par ces derniers. L’accès aux métiers n’est pas réglementé, contrairement à de nombreux métiers de l’artisanat3 .Néanmoins, plusieurs facteurs sont à prendre en compte avant de s’installer : L’ouverture d’un laboratoire photographique doit obligatoirement faire l’objet d’une déclaration ou d’une autorisation préfectorale 6 au titre des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). L’investissement initial, qui doit comprendre la location et l’agencement du local (espace commercial avec présentoirs et comptoirs, espace technique pour le développement des photos, souvent associé à un studio photo et/ou une cabine automatique type Photomaton) et le matériel : bains chimiques et chambre noire pour l’argentique, minilabs, imprimantes et lecteurs de carte pour le numérique, appareils photo, consommables, etc. L’investissement annuel moyen de l’ordre de 4,3 % du chiffre d’affaires HT réalisé à N-1. NB : Le chiffre d’affaires annuel moyen d’un studio photographique de 2 personnes est d’environ 111 000 euros (données 2011). En balayant les grands indicateurs d’activité , il nous est permis d’observer l’état de santé des entreprises exerçant dans le domaine photographiques, leurs caractéristiques propres et des grandes tendances en matière de développement. Une activité nationale et régionale non négligeable… Au 01/01/2014, la région compte 243 entreprises d’activités photographiques, soit 1,47 % du total national (16573 entreprises) à la même date. Le Calvados regroupe la majeure partie des entreprises régionales (58 %), suivi de la Manche (26 %) et de l’Orne (17 %). > Voir figure 1 Tant aux niveaux national que régional, l’évolution du nombre d’entreprises d’activités photographiques est positive. Les taux d’évolution sont respectivement aux niveaux national et régional entre 2010 et 2014 de +61,6 % et +36,6 %, démontrant un dynamisme certain dans le secteur, toutefois plus importante à l’échelle nationale qu’à l’échelle régionale. > Voir figure 2 Figure 1 : Nombre d’entreprises régionales d’activités photographiques en 2014. Figure 2 : Evolution du nombre d’entreprises d’activités photographiques aux niveaux national et régional entre 2010 et 2014. Source : Insee, stocks entreprises 2014. Source : Insee, stocks entreprises 2010-2014. 180 41 160 140 120 62 100 140 80 National 60 Régional 40 20 Calvados Manche 0 Orne Avec une forte représentation de l’artisanat Entre 2010 et 2014 le statut d’artisans4 est majoritaire, même si au cours de cette période, la proportion se réduit sensiblement (-3,44 %) passant de 74 % (132 artisans pour un total de 178 entreprises) à 72 % (174 artisans pour un total de 243 entreprises). Cette réduction apparait en 2012, lorsque le nombre d’entreprises augmente et que parallèlement, le nombre d’artisans décroît pour se stabiliser et enfin repartir à la hausse en 2013. Figure 3 : Evolution du nombre d’entreprises d’activités photographiques régionales. Source : Insee, stocks entreprises 2010-2014. 300 Total 2011 2012 2013 2014 Néanmoins, le nombre d’artisans a augmenté sur cette période, passant de 132 à 174, soit une augmentation de +32 %. Tout comme au niveau régional, le statut d’artisan est majoritaire. Néanmoins, a contrario du niveau régional, la proportion d’artisans au cours de la période augmente. En effet, la proportion d’artisans dans le total des entreprises d’activités photographiques passe de 67,3 % (6901 artisans pour 10256 entreprises) à 69 % (11445 artisans pour 16573 entreprises) sur la période considérée, soit une augmentation de +2,6 %. Figure 4 : Evolution du nombre d’entreprises d’activité photographiques nationales. Source : Insee, stocks entreprises 2010-2014. 18000 Artisans Total Artisans 16000 250 14000 200 12000 10000 150 8000 100 6000 4000 50 0 2010 2000 2010 2011 2012 2013 2014 0 2010 2011 2012 2013 2014 1 - Nomenclature d’activités française 2 - Nomenclature d’activités française Artisanale 3 - Décret n°98-246 du 2 avril 1998 relatif à la qualification professionnelle exigée pour l’exercice des activités prévues à l’article 16 de la loi n° 96-603 du 5 juillet 1996 relative au développement et à la promotion du commerce et de l’artisanat 4 - Le calcul inhérent aux statuts d’artisans s’appuie sur les bases de données de l’Insee. Sont référencés comme artisans les entreprises inscrites à la chambre des métiers. 7 ACTIVITÉS PHOTOGRAPHIQUES : UN SECTEUR, DES MÉTIERS Forte d’une dynamique d’entreprises significative de création Figure 5 : Evolution des créations d’entreprises d’activités photographiques aux niveaux national et régional en base 100. Source : Insee, stocks entreprises 2010-2014. Entre 2010 et 2014, le taux de création d’entreprises à l’échelle nationale est de 27,4 % et de 70,3 % à l’échelle régionale, en très forte croissance notamment en Basse-Normandie. 180 National 160 Régional 140 120 Entre 2010 et 2013, il était de 11 % et, entre 2013 et 2014, il atteint les 53 %. Le nombre de créations d’entreprises entre 2013 et 2014 a donc été multiplié par 1,53 au niveau régional. 100 80 60 40 Aussi bien au niveau national que régional, le nombre de créations d’entreprises artisanales est positif sur l’ensemble de la période. 20 0 2010 2011 2012 2013 2014 Figure 6 : Evolution des créations d’entreprises artisanales d’activités photographiques aux niveaux national et régional entre 2010 et 2014 en base 100. On constate en effet entre 2010 et 2014 une augmentation de +144 % à l’échelle régionale et +112 % au niveau national. Source : Insee, stocks entreprises 2010-2014. 300 Néanmoins, même si cette augmentation est relativement constante au niveau national, on observe des nuances en Basse-Normandie, avec une certaine stabilité entre 2011 et 2013, avant de connaître une forte attractivité en 2014. National 250 Régional 200 150 100 50 Figure 7 : Evolution des créations d’entreprises artisanales régionales d’activités photographiques entre 2010 et 2014. 0 2010 2011 2012 2013 2014 Source : Insee, création d’entreprises 2010-2014. Nombre de créations d’entreprises artisanales 7420Z 2010 2011 2012 2013 2014 34 50 50 44 83 Figure 8 : Répartition des entreprises d’activités photographiques nationales par tranche d’effectif au 01-01-2014. Source : Insee, stocks entreprises 2014. Tranche d’effectif 0 1à2 3à5 6à9 10 à 19 20 à 49 50 à 99 100 à 199 200 à 249 250 à 499 National 15106 1005 301 82 47 23 4 3 0 2 % 91,15% 6,06% 1,82% 0,49% 0,28% 0,14% 0,02% 0,02% 0,00% 0,01% 8 La taille des entreprises au niveau national est très disparate allant de 0 à 499 salariés, traduction de la diversité des typologies d’entreprises. En général, les entreprises d’activités photographiques sont des sociétés de petite taille, principalement de 0, 1 à 2 et 3 à 5 salariés (elles représentent respectivement 91 %, 6 % et 1,8 % des entreprises nationales d’activités photographiques). Les grandes entreprises dans ce secteur sont très minoritaires, avec 5 grandes entreprises (entre 100 et 499 salariés), soit 0,03 % du total des entreprises d’activités photographiques françaises. représentativité de l’entreprise artisanale (en écho à l’analyse des graphiques 3 et 4) dans les activités photographiques. La taille des entreprises régionales concernées varie de 0 à 10-19 salariés. En comparaison par rapport à l’échelle nationale, il n’existe pas dans la région de « grande» entreprise d’activités photographiques. Une seule est répertoriée dans la tranche de 10 à 19 salariés. Ce sont donc pour la quasi-totalité des TPE et quelques PME. Effectivement, 90 % des entreprises n’ont pas de salariés et seulement 1,5 % dépassent les 5 salariés. La TPE à taille humaine (<10 salariés) est une des caractéristiques propres à l’artisanat5. La répartition des entreprises par tranche d’effectif vient corroborer la forte Figure 9 : Répartition des entreprises d’activités photographiques bas-normandes par tranche de salariés au 01-01-2014. Source : Insee, stocks entreprises 2010. Tranche d’effectif 0 1à2 3à5 6à9 10 à 19 National 216 18 6 2 1 % 88,89 % 7,41 % 2,47 % 0,82 % 0,41 % 5 - Selon la loi du 5 juillet 1996 relative au développement et à la promotion du commerce et de l’artisanat, « doivent être immatriculées au répertoire des métiers les personnes physiques et les personnes morales qui n’emploient pas plus de 10 salariés et qui exercent à titre principal ou secondaire une activité professionnelle indépendante de production, de transformation, de réparation ou de prestation de services relevant de l’artisanat et figurant sur une liste établie par décret en Conseil d’État ». Sous certaines conditions, les entreprises qui le souhaitent peuvent rester immatriculées au répertoire des métiers au-delà du seuil des 10 salariés (on parle de « droit de suite »). Seules les personnes ayant la qualification requise peuvent se prévaloir auprès de leur clientèle de la qualité d’artisan ou du titre de maître artisan. Le nombre d’entreprises artisanales ne coïncide pas avec celui des artisans, car plusieurs artisans peuvent être associés au sein d’une même entreprise. Source Insee. 9 2 - UN MARCHÉ DE PROFESSIONNELS FAISANT FACE À DE NOMBREUX DÉFIS Un marché à maturité… Le secteur a connu de fortes mutations structurelles : en 15 ans, la photographie amateur et son économie sont passés d’une norme patrimoniale (la photographie servait à documenter et conserver une trace des moments passés) à une norme conversationnelle (les photographies sont utilisées comme vecteur d’information et circulent sur internet via les réseaux connectés). A la suite d’une première phase de croissance (1995-2002) occupée par les pionniers du secteur, puis d’une seconde de prématurité (2003-2010) marquée par la consommation/ commercialisation de masse, le marché est entré dans sa phase de maturité en 2011, identifiée par un faible taux de croissance. su s’adapter et profiter de ce changement de norme (en 10 ans, les ventes annuelles d’appareils photo ont été multipliées par 2,5) malgré la forte concurrence des mobiles équipés d’un dispositif de prise de vue, qui gagnent de plus en plus de parts de marchés. Figure 10 : Taux de pénétration des appareils photos numériques dans les foyers français. Source : GFK, 3éme trimestre de chaque année. 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Des éléments exogènes au marché sont en outre venus impacter ce dernier en 2011 : le tsunami japonais de mars 2011 et les inondations en Thaïlande. Cela a eu pour conséquence l’arrêt de la production d’appareils photographiques au Japon et un ralentissement de l’activité en Thaïlande, conduisant à une pénurie partielle de nombreux modèles et à une baisse mondiale des ventes d’appareils photo (-3 % en 2011 alors que les prévisions laissaient penser une augmentation de +7 %), qui a notablement impacté le secteur des activités photographiques. Il aura fallu attendre le premier trimestre 2012 pour constater un retour à la normale des approvisionnements. Déterminé par les évolutions technologiques Depuis une dizaine d’années, le marché des appareils photos est porté par la profusion des usages, auxquels les fabricants répondent par l’innovation technologique. Le marché a 10 2007 2008 2009 2010 2011 Grâce à une technologie numérique de pointe, les reflex à vocation cinématographique et compact expert tirent leurs épingles du jeu auprès des professionnels. Ce segment de marché haut de gamme, suscitant l’engouement des professionnels, soutient le marché de la prise de vue et tire ce dernier vers le haut. Portés par le progrès technique et la révolution du numérique, les téléphones avec fonctions photographiques dynamisent aussi l’activité photographique. Les « camphones », c’est-à-dire les téléphones portables équipés d’équipements photographiques, très populaires chez les adolescents, contribuent à diffuser les habitudes de prises de vue, profitant de ce fait, au marché des appareils conventionnels. Entre 2009 et 2011, le taux de croissance du marché des « camphones » est de +16 %, passant de 18 à 21 millions d’appareils. > Voir figure 11 En 2011, le marché des services photographiques a généré en France un chiffre d’affaire de 427,7 millions d’euros (source : GFK). Ce dernier se réparti entre les tirages papiers (représentants 284 millions d’euros, soit 66 % du chiffre d’affaires global du secteur, principalement en magasin ou aux bornes d’impression), les albums personnalisés (87 millions d’euros) et les objets photographiques (56,7 millions d’euros). Figure 11 : Evolution du marché des téléphones avec fonction photo (en millions d’unités). Source : GFK. 30 25 20 15 10 De plus en plus concurrencé 5 La tendance est à la baisse en termes de tirages photos (environ -10 % par an). Entre 2010 et 2012, le taux de croissance des tirages est négatif (-18 %), tout mode d’impression confondu. On assiste de ce fait à un changement des usages : les consommateurs ont opéré un transfert vers les albums personnalisés pour les photos patrimoniales et préfèrent stocker/partager directement en ligne leurs photos créatives. Les tirages argentiques ont, quant à eux, subis une baisse de 26 % (représentant 167 millions de tirages équivalent 10x15cm). 0 2009 2010 211 Smartphones Téléphones avec photo Téléphones sans photo Figure 12 : Evolution du marché des tirages numériques (en milliards de tirages équivalent 10 x 15 cm). Source : Observatoire des professions de l’image, données Future Source Consulting. 100 80 60 Intrinsèquement à l’évolution du secteur vers une norme conversationnelle, le désir de « story-telling » se matérialise par l’augmentation de l’offre d’albums photos personnalisés. En 2011, selon Future Source Consulting, le taux de croissance en valeur du marché des albums photo s’élevait à 27 %. Le graphique suivant expose l’évolution du marché des objets personnalisés en France de 2008 à 2013. 40 20 0 2010 Bornes en magasin Commande en ligne, retour postal Impression personnelle Comptoir travaux 11 2011 Commande en ligne, retrait en magasin 2012 UN MARCHÉ DE PROFESSIONNELS FAISANT FACE À DE NOMBREUX DÉFIS Depuis 2008, le marché des objets personnalisés n’a cessé de croître, passant de 38,9 millions d’euros en 2008 à 63,2 millions d’euros estimés en 2013, soit un taux de croissance de +62%. Le dynamisme de ce marché est important et fortement corrélé à la facilité d’impression numérique. Cette caractéristique permet, entre autre, le lancement rapide de produits adaptés aux tendances du marché et répondant à la conjoncture saisonnière. Selon Future source consulting, les prévisions à moyen terme sont très favorables sur ce marché se développant silencieusement, qui représente 2/3 du CA du marché des albums photos. Figure 13 : Evolution du marché des objets personnalisés en France de 2008 à 2013, en million d’euros. Source : Future Source Consulting. 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2008 2009 Avec une évolution, en valeur TTC, de +27 % en 2011, le marché des albums photos personnalisés se porte bien et selon Future Source Consulting, « ce marché restera bien orienté, au moins jusqu’en 2014, avec un renforcement sensible des parts de marché des sites de services en ligne ». Faisant appel à la mémoire, les albums personnalisés remettent au gout du jour la forme traditionnelle de préservation des souvenirs, comme elle existait au temps des photos argentiques, mais en mettant cette fois-ci plus l’accent sur le côté personnalisable et cela qu’importe le lieu (grâce notamment aux tablettes et mobiles). Le nombre d’intervenants stables présents sur le marché permet un bon maintien de la valeur. Ce secteur est de plus préservé d’une forte concurrence destructrice de valeur par le bon niveau d’investissement ainsi que la présence de savoir faire nécessaires. La prise de vue aérienne est aussi en forte mutation, avec un secteur en plein essor, grâce notamment au développement des drônes. Encore peu utilisés il y a quelques années (faute de matériel adapté), les nouveaux « multirotors » ou « multicoptéres » peuvent désormais supporter des charges 12 2010 2011 bjets personnalisés O Cadres photo 2012 2013 P hoto décoration Calendrier Figure 14 : Evolution du marché en valeur des albums personnalisés, en millions d’euros. Source : Future Source consulting (*) Prévisions (**) Estimations. 120 100 80 60 40 20 0 2009 2010 2011* 2012** 2013** plus importantes comme des compacts, caméscopes ou encore réflex numériques. Une passerelle entre les secteurs de la prise de vue et des drônes s’est rapidement mise en place, ouvrant de nouvelles possibilités de travail et provoquant le changement structurel de certains métiers (dans la photographie aérienne notamment). 3 - FORMATIONS ET VOIES D’ACCÈS Un panel important de formations existe dans le monde de la photographie, aussi bien dans des structures publiques que privées et cela à différents niveaux de diplômes. L’offre de formation s’étend du BEP aux grandes écoles. L’organigramme suivant représente les diplômes préparant au métier de photographe et les niveaux de qualification associés : NIVEAU V • Brevet d’étude professionnel (ancien CAP) photographie (BEP) NIVEAU IV Offre de formation • Bac pro photographie (BP) L’enseignement est dispensé en 3 ans, par des organismes aussi bien publics que privés (lycées, CFA, écoles spécialisées). Une partie de la formation se déroule en immersion dans le monde du travail. Ce diplôme forme des professionnels qualifiés dans les activités principales de prises de vue et traitement de l’image et permet l’accession à différents métiers tel que : − assistant photographe − technicien de laboratoire − opérateur en magasin photo Le diplômé peut ainsi être amené à travailler au sein : − d’agences de presses ou d’illustrations − de studios privés − de services photos de collectivités territoriales et d’institutions − de commerce de matériel ou de photographie − comme indépendant • Bac pro photographie (BP) • Brevet technique des métiers (BT) NIVEAU III • Brevet de Technicien Supérieur (BTS) NIVEAU II • Diplôme de niveau bac+3 ou 4 : licence, maîtrise ou équivalent NIVEAU I • Diplôme de niveau égal et supérieur à bac+4 ou 5 : master, doctorat, diplôme de grande école 13 Figure 15 : Répartition nationale des établissements dispensant le BP photographie en 2015. FORMATIONS ET VOIES D’ACCÈS • Brevet technique des métiers photographe (BTM) C’est un diplôme délivré par les chambres des métiers. Il s’agit d’une formation qualifiant des professionnels aptes à devenir des responsables de studio ou des chefs d’entreprises. La formation est axée sur la maîtrise de la production, les techniques commerciales, les techniques professionnelles (traitement numérique, diffusion, création). • Brevet de Technicien Supérieur Photographie (BTS) Le BTS photographie est accessible après le bac (professionnel ou général). Il s’agit d’une formation technique (technique photo, prises de vue, travail en laboratoire) et générale (physique, chimie, gestion, communication) donnant les bases nécessaires aux différents métiers liés à la photographie. Le titulaire du diplôme est capable d’assurer : − la prise de vue photographique (reportage, photo scientifique, travail en studio) − le développement et le tirage − l’élaboration et la retouche d’images numériques − la vente de produits et matériel photographique Figure 16 : Répartition nationale des établissements dispensant le BTM photographie en 2015 Traitement : CMAR-BN Figure 17 : Répartition nationale des établissements dispensant le BTS photographie en 2015. Une partie de la formation s’effectue en immersion dans le monde professionnel, à hauteur de 4 stages en entreprise sur 2 ans (6 mois au total). Traitement : CMAR-BN Le titulaire à ensuite la possibilité de s’installer en tant que : − artisan-commerçant − photographe indépendant − salarié dans une entreprise vendant/fabriquant du matériel En termes de débouchés, on peut notamment citer les métiers suivants : − laboratoires professionnels (mission pour les entreprises) − magasins spécialisés destinés au grand public (vente de matériel, développement) − service photo des entreprises 14 • Etudes supérieurs : universités, Ecoles Nationales Supérieures (ENS) Au plus haut niveau de qualification se trouvent les formations Bac+5. Ces dernières sont dispensées par l’université, et les écoles Nationales supérieurs. La sélection à l’entrée se fait généralement sur concours et dossiers. Dans la grande majorité des cas, les établissements formateurs jouissent d’une certaine renommée dans leurs domaines. On peut notamment citer : − ENS Louis Lumière. − ENS Photographie d’Arles. − ENS Arts décoratifs. − Université Paris 8. • Formations alternatives Des formations alternatives à celles cités précédemment, privées ou publiques, délivrant des diplômes reconnus par équivalence au niveau européen ou par la Commission Nationale de la Certification Professionnelle (CNCP : commission délivrant les enregistrements au répertoire des certifications professionnelles (RNCP)) sont également disponibles. On peut notamment citer : − Ecoles de Condé. − Spéos, école internationale de photographie Paris Londres (Niveau 2). − Gobelin l’école de l’image. On peut ajouter à cet important panel de formations, des stages proposés par les grandes écoles, professionnels et particuliers, venants compléter l’offre de formation existante, ainsi que des formations professionnelles et continues public (GRETA) ou privées. 15 Conclusion et préconisations Référencés dans la NAF par le code 74.2, les activités photographiques se déclinent en 4 sous catégories dans la NAFA : • 74.20Z-Q Studio de photographie • 74.20Z-R Portrait, reportages • 74.20Z-S Photographie industrielle et publicitaire • 74.20Z-T Laboratoires techniques de développement et de tirage L’accès au métier n’est pas réglementé en France. Néanmoins, certains pans de l’activité étant étroitement liée à des normes environnementales, l’ouverture d’un établissement peut-être soumis à déclaration auprès des autorités compétentes (c’est par exemple le cas des laboratoires photographiques, nécessitant une déclaration/autorisation préfectorale). L’étude des statuts et caractéristiques des entreprises nationales et régionales révèle un tissu entrepreneurial dynamique ou l’artisanat occupe une place prépondérante. Le stock d’entreprises, aussi bien national que régional, est en augmentation constante depuis 2010. Tant sur le plan national que régional, la tendance en termes de création d’entreprises d’activités photographiques est à la hausse : entre 2010 et 2014, le taux de croissance des créations d’entreprises à l’échelle nationale est de 27,4 % et de 70,3 % à l’échelle régionale En ce qui concerne la répartition des entreprises par tranche d’effectif, elle apparaît semblable tant au niveau national que régional. En effet, en 2014, la grande majorité des entreprises (91 % au niveau national et 89 % au niveau régional) ne possèdent pas de salariés. On parle donc majoritairement de TPE et de quelques PME. Le marché des activités photographiques, en forte mutation du à une évolution des usages et des normes, voit son entrée dans la seconde décennie du XXIème siècle comme un défi. En l’espace de 15 ans, un changement de 16 norme a été observé : le marché de la photo, basé sur une norme patrimoniale, s’est transformé afin de répondre à une norme désormais conversationnelle. Vingt ans de conversion de la société française à l’encontre de l’internet et une décennie de remplacement du parc d’appareils photos argentiques ont transformé les modalités d’usages de la photographie. En 2011, 72,6 % des foyers français possédaient un appareil photo numérique (contre 55 % en 2007). Le segment de marché des appareils photos haut de gamme tire lui aussi son épingle du jeu avec les reflex à vocation cinématographiques et compact expert, qui viennent tirer vers le haut ce marché. Parallèlement à ce fort taux d’équipement, le nombre moyen de photographies prises stagne, ainsi qu’une baisse associée de la fréquence d’utilisation des appareils et camphones. A contrario, le pan social de la photographie se développe, avec une forte augmentation des usages connectés (partage des photographies sur internet, réseaux sociaux, etc…), portés notamment par les camphones ainsi que par les nouveaux appareils connectés proposés par les fabricants. Du fait du caractère non réglementé de l’activité, l’entrée sur le marché est assez simple mais néanmoins très concurrencé par de nombreux arrivants. Le tissu entrepreneurial étant composé dans sa grande majorité d’entreprises artisanales, la capitalisation des entreprises est assez faible, avec des entreprises de petites tailles, favorisant savoir-faire et proximité. Le marché est assez dynamique, malgré son entrée dans la phase de maturité, et comprend une concurrence forte entre ses acteurs. L’activité évolue donc plus lentement et tend à se stabiliser, avec une forte différenciation des produits, une concurrence intensive et un marché arrivant à saturation. Le secteur est empreint d’une forte dépendance aux progrès techniques et aux innovations technologiques. En cette période d’innovation explosive, beaucoup de possibilités s’offrent aux acteurs du marché, mais la concurrence de la sphère informelle et du e-commerce se fait de plus en plus pesante. L’offre de formation du secteur est assez complète et large, avec au moins 4 diplômes homologués et une multitude de formations privés et publiques corollaires. Du fait de l’évolution technologiques et des usages, les procédés et techniques ont évolués. Une révision des formations existantes et la mise en place de formations courtes traitant des nouveaux procédés et nouvelles technologies semblerait correspondre. De plus, du fait d’une activité nonréglementée, la création d’entreprise toujours croissante vient se heurter à un marché saturé, de plus en plus menacé par le e-commerce. Il semblerait opportun de sensibiliser les acteurs aux évolutions technologiques et d’adapter la réglementation pour certains pans de l’activité, notamment tout ce qui concerne la prise de vue aérienne et l’utilisation de drones. 17 Note 18 19 La CMAR-BN édite régulièrement des dossiers et des études. Retrouvez l’intégralité de nos publications sur notre site internet. Nous pouvons également réaliser des études sur demande. N’hésitez pas à nous contacter pour toute demande particulière. CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L’ARTISANAT DE RÉGION DE BASSE-NORMANDIE 2, rue Claude Bloch CS 25059 14077 CAEN Cedex 5 Tél : 02 31 53 25 00 [email protected] www.cma-basse-normandie.fr Conception graphique : KRIZALIS - www.krizalis.fr - 2015 Prestation sur devis.