Et le crédit??

Transcription

Et le crédit??
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Le dossier de crédit : à quoi ça sert au juste?
J O HANE ARN OU LD
Je vais vous raconter une anecdote qui
montre bien que ce n’est pas aussi simple
qu’on pourrait le croire.
Je suis arrivée au Québec il y a dix ans avec mon conjoint. À notre arrivée, nous avons ouvert un compte conjoint dans une grande
institution financière et nous avons cherché – et trouvé – du travail.
Après quelques mois, pour nous simplifier la vie, nous avons chacun
fait une demande de carte de crédit auprès de l’institution où nous
avions notre compte de chèques. Nous avions un emploi permanent et des salaires similaires. Précisons
aussi que les différents comptes, Bell, Hydro-Québec
et même le bail, étaient à mon nom. J’avais aussi une
carte VISA de mon pays d’origine. J’ai donc été pas
mal surprise lorsque, quelques semaines plus tard,
mon conjoint a reçu la carte demandée et moi, une
lettre de ma banque m’expliquant que, étant donné
mon absence d’historique de crédit, ils ne pouvaient
pas m’accorder de carte de crédit à ce moment-là! J’ai
donc appelé ma banque, car je ne comprenais pas vraiment pour
quels motifs ils me refusaient cette carte. Évidemment, je n’ai pas
obtenu de réponse logique, le plus gros argument de mon interlocuteur étant que c’était pour ma propre protection! Je vous passe les
difficultés que cette situation a engendrées, ce n’est pas là le propos!
Cependant, cette situation m’amène à me poser quelques questions,
notamment celle-ci : qu’est-ce qui fait que dans deux situations identiques, la décision de l’émetteur de crédit a été différente? De là à
penser que « le dossier de crédit » est sexiste, il n’y a qu’un pas!
Ça m’aura finalement pris quatre ans pour avoir ma première carte
de crédit, avec une limite de 300,00 $ (difficile d’acheter un billet
d’avion pour rendre visite à ma famille avec ça, mais bon…), après
quoi j’ai commencé à recevoir par la poste une quantité incroyable
de sollicitations en tous genres pour du crédit à la consommation :
cartes, marges, prêts personnels, etc.
Deuxième constat : le plus dur, c’est finalement d’avoir sa première
carte. Après ça, tout peut s’enchaîner bien vite à partir du moment
où on respecte les paiements minimums et que, comme on dit,
son dossier de crédit est « A1 ». Je peux cumuler les cartes, prêts
et autres financements de type « Achetez maintenant, payez plus
tard » sans vraiment que ma situation financière soit réellement
analysée. Tout à coup, l’intérêt des institutions financières à me
protéger est pas mal moins évident! Un exemple : malgré une perte
d’emploi, et alors qu’il recevait des prestations d’assurance-chô-
mage, la limite de crédit de la carte de mon conjoint a été augmentée considérablement! Sans aucune question et sans même qu’il
l’ait demandé! Ce qui, d’un côté, peut paraître comme une marge
de manœuvre dans un moment plus difficile peut aussi conduire
à un problème d’endettement. D’où une autre question : est-ce
que le dossier de crédit ne fonctionne pas un peu à l’envers? En
fait, si je n’ai pas de dettes et que je peux justifier d’un revenu
régulier, qu’est-ce qui motive un émetteur de crédit à refuser de
m’en octroyer? Alors que, si j’ai déjà du crédit et à partir du moment
où je rembourse le minimum, je pourrais en avoir davantage sans
analyse sérieuse de ma situation financière et de ma capacité à
absorber dans mon budget un paiement de plus.
Ce ne sont là que quelques-unes des questions que
je me pose à propos de ce fameux dossier de crédit.
En effet, le dossier de crédit, son fonctionnement et
l’utilisation que peuvent en faire les institutions (et
toute autre compagnie ou même un propriétaire) qui
le consultent pour la « gestion du risque » restent
bien mystérieux pour moi! C’est pourtant un élément
important de nos vies financières, à un point tel que
certaines personnes font tout ce qu’elles peuvent
pour le garder intact, au détriment parfois de leur bien-être. Ne
dit-on pas « garder son nom »? C’est sans doute ce qui explique
l’apparition des nouveaux services qui fleurissent actuellement, sur
Internet notamment, et qui permettent de surveiller notre cote de
crédit ou notre pointage de crédit en temps réel! Moyennant de
vrais beaux dollars, bien entendu!
Dans ce numéro
6e campagne de prévention contre l’endettement sur les cartes de crédit
« J’en avais tellement besoin…
Mais là, j’suis DANS LA MARGE JUSQU’AU COU! » ................................ 2
Politique d’exactitude des prix :
Ayez votre carte en poche! ................................................ 3
DOSSIER
Tout ce qu’il faut savoir sur le dossier de crédit ................. 4
Réforme de la loi sur la protection du consommateur
Une cure de jouvence.............................................. 6
Des garanties prolongées...
mieux garanties....................................................... 7
6e campagne de prévention contre l’endettement sur les cartes de crédit
« J’en avais tellement besoin…
Mais là, j’suis DANS LA MARGE JUSQU’AU COU! »
Ces chiffres proviennent d’un sondage réalisé par la CACQ auprès
des jeunes âgés de 18 à 29 ans. Le
sondage révèle également le peu de
connaissance que ces jeunes ont du
fonctionnement du crédit : plus d’un
jeune sur trois ne connaît pas le taux
d’intérêt sur sa carte de crédit et plus
de six jeunes sur dix ne connaissent
pas le calcul de l’intérêt pour les
achats effectués par carte de crédit.
pubs placées dans des resto-bars
fréquentés par des jeunes à travers
le Québec et, pour la toute première
fois, une porte-parole de la campagne, soit la jeune comédienne Bianca
En novembre, l’ACEF a de nouveau Gervais.
participé à la campagne nationale
sur le crédit et l’endettement. Cette
année, la campagne avait comme
thème : « Les jeunes et la surconsommation à crédit ». Pour mieux rejoin- L’utilisation de la carte de crédit est
dre les jeunes, le comité organisateur une habitude bien ancrée chez les
de la Coalition des associations de jeunes adultes : la majorité possède
consommateurs du Québec (CACQ) a au moins une carte, et on ne
travaillé avec des étudiantEs en Art et parle pas de cartes avec des
technologie des médias du Cégep de limites de quelques centaiJonquière, qui ont conçu un plan de nes de dollars :
communication axé sur l’humour et s DES JEUNES ONT
l’exagération. Aussi, de nouvelles stratéune limite de crédit de
gies ont été expérimentées pour mieux
plus de 1 000 $
rejoindre les jeunes : un site Internet s LA LIMITE DE CRÏDIT MOYENNE DES
(www.danslamargejusquaucou.com)
jeunes est de 4 900 $
avec un look dynamique et interac- s DESJEUNESONTUNELIMITEDE
tif, qui a d’ailleurs « pogné fort », des
crédit de plus de 20 000 $.
GA B RIELE RO EH L
Cibler les jeunes
adultes
Faire l’épicerie
à crédit
Ce n’est donc pas surprenant que
l’endettement moyen
des jeunes consommateurs sur les cartes de
CRÏDIT SOIT DE et qu’il passe à 2 200 $
CHEZ LES ANS
Les jeunes utilisent
leur carte de crédit pour à peu près
tous les types de dépenses : le transport, les voyages et les vêtements. La
carte est aussi utilisée pour certains
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2
ACEF EXPRESS
tchemins
Amiante-Beauce-E
Ayez votre
carte en poche!
ACE F MO N T ÉRÉ GI E -E ST
besoins essentiels : près d’un jeune
sur quatre au Québec fait l’épicerie
à crédit!!
Faire de la pression
politique
Tous les éléments sont donc réunis
pour que les jeunes d’aujourd’hui deviennent des adultes encore plus endettées que leurs parents. À l’ACEF
du Sud-Ouest, nous avons donc décidé d’aller voir cette année des députés sur notre territoire, question de
les sensibiliser aux problèmes vécus
par les jeunes et de demander leur
appui pour des mesures que nous
pensons urgentes : un meilleur encadrement de l’octroi du crédit, tenant
compte de la capacité de remboursement, et une interdiction de la sollicitation et de la publicité sur le crédit,
particulièrement auprès des jeunes
dans les lieux qu’ils fréquentent, notamment les établissements scolaires. En 2010, les articles touchant le
crédit dans la Loi sur la protection du
consommateur doivent être modernisés. Pas sûr que les associations de
consommateurs et les institutions financières vont voir le problème d’un
même œil… Nous aurons sûrement
besoin de tout le soutien possible.
Il n’est pas toujours facile de contester une erreur sur le prix
d’un article à la caisse, et les commis ne connaissent pas
toujours les règles de l’article 223 de la Loi de protection du
consommateur.
C’est dans ce but que
l’ACEF des BassesLaurentides a publié une
petite carte résumant la
politique d’exactitude des
prix. On peut facilement
la glisser dans son portemonnaie et la sortir
dès que l’occasion se
présente.
Cette politique s’applique
dans les commerces
qui utilisent des lecteurs
optiques et qui n’affichent pas de prix sur chaque produit
(les épiceries, par exemple).
Lorsque le prix d’un bien enregistré à la caisse est
supérieur au prix annoncé, c’est le prix le plus bas qui
prévaut. De plus, si le prix exact est de 10 $ ou moins, le
commerçant doit vous remettre gratuitement le produit.
Si le prix est supérieur à 10 $, le commerçant doit vous
accorder un rabais de 10 $ sur le prix corrigé.
Pour se procurer une carte, il suffit de passer au bureau
de l’ACEF du Sud-Ouest de Montréal.
Bon magasinage!
LE BULLETIN ACEF EXPRESS est publié trois fois par année par l’ACEF du Sud-Ouest de Montréal
"OUL-ONK-ONTRÏAL1UÏBEC(%*s4ÏLsACEFSOM SONCOMMATEURQCCAsWWWCONSOMMATEURQCCA
RÉDACTION*OHANE!RNOULD&RANCE"OISCLAIR.ICOLE#HAPDELAINE'ABRIELE2OEHL)SABELLE4HIBAULT!#%&-ONTÏRÏGIE%STsCORRECTION / REVISION :
!LAIN4HÏRIAULT!NNICK-C+ALE*ULIE$USSAULTET-ARIE#LAUDE$ESJARDINSsINFOGRAPHIE"RIGITTE"EAUDETsEXPÉDITION : France Boisclair
N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires à propos du bulletin, de vos expériences et opinions en tant que consommateur.
Février 2010
3
DOSSIER
DOSSIER DE CRÉDIT
Tout ce que vous devriez savoir
On vous a dernièrement
refusé une demande de
prêt? Pourtant, vous n’avez
pas d’autres dettes? Qu’estce qui se passe? Que
devriez-vous faire?!
Lisez ce qui suit...
ISA BELL E THIB E AULT
Toutes les informations concernant les
transactions de crédit sont compilées
par trois grandes entreprises en Amérique du Nord: Equifax Canada Inc., TransUnion Canada Inc. et Bureaux de Crédit
du Nord Inc. Ces agences de renseignements de crédit classent et conservent
cette information pour que l’on puisse y
référer dans l’avenir, avec votre consentement. Votre dossier renferme toute l’information concernant vos transactions
ou demande de crédit. Votre dossier de
crédit est créé lorsque vous empruntez
de l’argent une première fois ou que
vous faites une demande de crédit.
3. Information de dossiers publics
Renferme l’information sur les prêts
garantis, les faillites ou les jugements.
4. Agence de recouvrement de tierce
partie
Renferme de l’information sur toute
agence de recouvrement qui a participé au règlement d’une créance.
5. Information d’opération
commerciale
Offre les détails de vos opérations à
crédit et indique si les versements
sont effectués. Chacune de ces
opérations commerciales est évaluée par le fournisseur de crédit.
Qu’est-ce qu’une
« cote »?
Voici de façon générale, les différentes
sections qui composent un dossier de
crédit :
Votre pointage de crédit est un jugement
porté sur votre santé financière, à un
moment précis. Il révèle le risque que
vous représentez pour les prêteurs, par
rapport à d’autres consommateurs. Les
agences d’évaluation du crédit utilisent
une échelle variant de 300 à 900. Les
bons pointages sont représentés par
des chiffres élevés. Plus le chiffre est
élevé, moins le risque que vous représentez pour le prêteur est grand. Par
ailleurs, ils établissent le taux d’intérêt
que vous devrez payer en fonction de
votre pointage.
1. Identification personnelle
Renferme l’information clé d’identification comme vos nom, adresse,
date de naissance, numéro d’assurance sociale, etc.
2. Interrogations
Dresse la liste de toutes les personnes ou organisations qui ont demandé une copie de votre dossier
de crédit au cours des trois dernières années.
Certaines agences d’évaluation du crédit affichent l’évaluation que font les
prêteurs de chacun de vos antécédents
en matière de crédit au moyen d’une
échelle allant de 1 à 9. Une évaluation
de « 1 » signifie que vous payez vos
factures dans les 30 jours de la date
d’échéance. Une évaluation de « 9 » signifie que vous avez cessé de payer vos
factures ou que vous avez soumis une
proposition de remise de dette à une
Quelles informations
figurent dans votre
dossier de crédit?
4
ACEF EXPRESS
institution vous ayant consenti un prêt.
Une lettre apparaît également devant
le chiffre : par exemple I2, O2, R2. La
lettre correspond au type de crédit que
vous avez.
I signifie qu’on vous a consenti un
crédit à tempérament, comme un
prêt automobile; vous empruntez de l’argent une fois et vous le
remboursez par versements d’un
montant fixe, à intervalles réguliers, pendant une période préétablie, jusqu’à ce que le prêt soit
remboursé.
O signifie que vous avez un crédit
ouvert comme une marge de crédit; vous empruntez de l’argent,
au besoin, jusqu’à concurrence
d’une certaine limite, et dont le
solde total est exigible à la fin de
chaque période. Cette catégorie
peut également inclure les prêts
étudiants pour lesquels l’argent
n’est dû qu’une fois vos études
terminées.
R signifie que vous avez obtenu un
crédit « renouvelable »; vous remboursez de l’argent régulièrement
en versant des montants variables
selon le solde de votre compte, ce
qui vous permet alors d’emprunter d’autre argent jusqu’à concurrence de votre limite de crédit.
Les cartes de crédit sont de bons
exemples de crédit « renouvelable » 1.
Comment l’information
est-elle collectée et
qui l’utilise?
Régies par des lois fédérales et provinciales, ces agences conservent et
tiennent à jour de l’information sur les
transactions de crédit des particuliers
canadiens. Cette information sera utilisée par les membres de ces agences
de renseignements de crédit. Parmi ces
membres, on retrouve les banques, les
sociétés de financement, les sociétés de
location, les sociétés de cartes de crédit
et les détaillants.
Les membres paient des cotisations
annuelles pour consulter l’information
inscrite dans votre dossier de crédit.
Par contre, pour chaque inscription
faite dans le dossier par une institution
financière, cette dernière devra repayer
des frais supplémentaires. Dans la pratique, les créanciers qui ont à faire à des
mauvais payeurs n’hésiteront pas à repayer ces frais pour se protéger de ces
consommateurs à qui l’ont ne veut pas
avoir affaire deux fois. Par contre, si vous
êtes un bon payeur, il se peut qu’à la fin
du paiement du compte en question, on
ne prenne pas la peine d’aller inscrire
que tout est bien, ce qui peut laisser
croire que la dette est encore effective.
Il y a quelques années, un représentant
d’Équifax nous disait que, pour cette raiSON DES DOSSIERS DE CRÏDIT COMportaient des erreurs.
Pourquoi consulter
votre dossier de
crédit?
C’est justement à cause du grand
nombre d’erreur qu’il est important de vérifier que les données
inscrites dans votre dossier soient
à jour et vraies! La plupart de l’information de votre dossier de crédit
devrait faire l’objet d’une purge (retrait de l’information) tout les trois ans.
Par contre, comme ce n’est pas toujours le cas, il est de votre responsabilité
de vous assurer que l’information inscrite
soit la bonne, et que celle qui ne devrait
plus s’y trouver ne s’y trouve plus!
Plus votre dossier démontre que vous
acquittez vos dettes à temps, plus vous
devenez un client potentiel prisé. Il est
donc important que l’information dans
votre dossier soit la bonne! Votre dossier
de crédit permet donc d’évaluer votre
capacité à gérer vos dettes et non pas
votre solvabilité.
Comment puis-je établir
et conserver une bonne
cote de crédit?
s !CQUITTEZ VOS COMPTES PROMPTEment et respectez toujours les dates
d’échéance de paiement.
s .EMPRUNTEZ QUE DES SOMMES
que vous serez en mesure de rembourser. Établissez un budget pour
contrôler vos dépenses.
s %SSAYEZ DE MAINTENIR VOTRE SOLDE Ë
un niveau inférieur à la limite établie. Plus votre solde est élevé, plus
votre pointage de crédit en subira
les conséquences.
s 2ÏDUISEZ LE NOMBRE DE DEMANDES
de crédit que vous faites. Si un trop
grand nombre de prêteurs éventuels s’informent au sujet de votre
crédit sur une courte période, votre
pointage peut en souffrir.
s &AITES LES DEMANDES DE CORRECtions nécessaires pour assurer la
mise à jour des données de crédit.
Ceci peut-être long et ardu. Si vous
éprouvez des difficultés (les modifications tardent à être faites) plaignez-vous à la commission d’accès
à l’information.
s $EMANDEZ TOUJOURS AUX ÏMETTEURS
de crédit pourquoi on vous refuse
une demande de crédit. Ceci peut
vous aider à savoir d’où provient le
problème et comment corriger la situation.
Pour en savoir plus :
Équifax Canada Inc.
Division des relations avec les
consommateurs
C.P. 190, station Jean-Talon
Montréal (Québec) H1S 2Z2
ENTREHETH
https://www.econsumer.equifax.ca
TransUnion
0LACE,AVAL"UREAU
,AVAL1UÏBEC(.!
OU
HËHLUNDIAUJEUDI
8 h 30 à 16 h 30, vendredi
http://www.tuc.ca
1 Le Bureau de la consommation : Prenez vos dettes en main
Février 2010
5
Réforme de la Loi sur la protection du consommateur
Une cure de jouvence
en petites étapes
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GA BRIEL E RO EH L
La Loi sur la protection
du consommateur (LPC)
se modernise à petites
doses. Par le biais de la
Coalition des associations
de consommateurs du
Québec, l’ACEF du SudOuest participe à ce
processus.
Les cellulaires
Juste avant Noël, les changements
de la deuxième phase de la réforme
ont été adoptés. De bonnes nouvelles,
particulièrement pour les utilisateurs
de téléphones cellulaires : fini les frais
cachés! Dorénavant, les commerçants
devront annoncer le prix total des
biens et services offerts, incluant la
limite maximale d’utilisation, les frais
de dépassement d’utilisation, la durée
et la date d’expiration du contrat, etc.
Une nouvelle disposition viendra également limiter les frais de résiliation
de contrat, souvent décriés par les
consommateurs.
Cartes-cadeaux, etc.
Les autres nouveautés incluent l’interdiction de mettre des dates d’échéance sur les cartes-cadeaux et les cartes
de téléphonie prépayées ainsi que sur
LESGARANTIESPROLONGÏESVOIRPAGE
Une dernière innovation : désormais,
il sera possible pour un organisme de
défense des droits des consommateurs, dans certaines circonstances
6
ACEF EXPRESS
et à certaines conditions, d’intervenir devant les tribunaux pour obtenir
qu’une entreprise cesse une pratique
interdite par la LPC.
Et le crédit??
L’encre de la nouvelle loi était à peine
séchée que l’Office de la protection
du consommateur entamait déjà les
consultations pour la troisième phase
de la réforme. Cette fois-ci, on parlera
– enfin – des articles touchant le crédit, un champ où il y a grand besoin
d’un meilleur encadrement pour limiter l’endettement des consommateurs
devenu endémique. Deux de nos
chevaux de bataille : obliger les institutions financières à mieux évaluer
la capacité financière des consommateurs avant d’accorder du crédit et
interdire la publicité et la sollicitation
sur le crédit pour cesser de vendre le
crédit comme un bâton magique grâce auquel on peut réaliser des rêves.
La bataille promet d’être longue…
Des garanties prolongées mieux « garanties »
permettra au consommateur de vérifier si une garantie supplémentaire
comporte réellement un avantage.
N ICOL E C H A PDEL AINE
En décembre 2009,
la deuxième phase de
la réforme de la Loi
sur la protection du
consommateur (LPC) a
été adoptée. Avec ces
nouvelles mesures, on
s’est finalement attaqué
au fléau des garanties
prolongées!
Plusieurs fois, l’émission La facture
a diffusé des histoires de citoyens qui
ont été floués dans des affaires de
garanties prolongées : prix variant du
simple au triple d’un magasin à l’autre,
mensonges, pressions exercées par
les vendeurs faisant croire qu’après la
garantie d’un an du fabricant, il n’y a
plus rien pour vous protéger.
Dans une étude sur les garanties prolongées, l’Union des consommateurs
conclut qu’en achetant des garanties
supplémentaires, dont le coût peut
ATTEINDREJUSQUËDUPRIXDUPROduit, les consommateurs n’obtiennent
à peu près, sinon rien de plus que ce
qui est déjà couvert par la garantie légale de la LPC.
Afin de permettre aux consommateurs de faire des choix éclairés, les
associations de consommateurs ont
dénoncé le manque d’informations
sur les droits associés à la garantie légale et à la garantie du fabricant, sur
l’espérance de vie des produits, sur
les coûts de réparation, sur les garanties supplémentaires (prix élevé, portée limitée, restrictions nombreuses,
absence de clarté des documents).
0AR AILLEURS LARTICLE EMPÐCHE LE
commerçant ou le fabricant d’exiger
du consommateur qu’il fasse la preuve
que les précédents propriétaires du
bien ont respecté les conditions de la
garantie. Cet ajout facilitera sûrement
!INSI LARTICLE REMÏDIE AUX
l’exercice de recours pour les consomproblèmes que pose le fait pour le
mateurs.
consommateur d’ignorer l’existence
d’une garantie légale. Il oblige le comCependant, les consommateurs ont
merçant à informer le consommateur
souvent des difficultés à faire valoir leur
garantie car commerçants, fabricants
et distributeurs se renvoient la responsabilité les uns aux autres. La Coalition
des associations de consommateurs du
Québec (CACQ) avait proposé d’autres
mesures qui n’ont pas été retenues :
s OBLIGATION POUR LE COMMERÎANT
d’informer le consommateur sur
la possibilité d’intenter un recours
contre tout intervenant dans la
chaîne de distribution du bien
s CRÏATIONDUNREGISTREPUBLICINDIquant la durée de vie approximative de chaque type de biens, vendus à grande échelle. Dans une
optique de développement durable, ce registre donnerait ainsi un
message clair de fabriquer des
produits de qualité.
Les
consommateurs
n’obtiennent à
peu près, sinon
rien de plus que
ce qui est déjà
couvert par la
garantie légale
de la LPC
de façon écrite et orale de l’existence
et du contenu de la garantie légale,
à savoir que chaque bien vendu doit
servir à un usage normal pendant une
durée raisonnable et ce, au-delà de la
garantie souvent stipulée par le fabricant. Il doit aussi l’informer de l’exisLa Loi 60 a permis de résoudre cer- tence, de l’objet et de la durée de toutains de ces problèmes en ajoutant te garantie offerte gratuitement, dont
celle du fabricant. Cette information
deux articles à la LPC.
La Loi 60 est donc un pas de plus pour
rééquilibrer les droits et obligations entre consommateurs et commerçants,
en proposant des solutions à des pratiques répréhensibles de l’industrie
et aux abus dont sont victimes les
consommateurs. Ces mesures entreront en vigueur d’ici le 30 juin 2010.
RÉFÉRENCES :
- Union des consommateurs, Garanties prolongées : le consommateur en a-t-il pour son argent?2APPORTDERECHERCHE*UIN
- Coalition des associations de consommateurs du
Québec, Présentation dans le cadre des consultations sur le projet de loi 60, 20 octobre 2009.
Février 2010
7
en fête
L’ACEF du Sud-Ouest de Montréal
FR AN CE BOIS CL A IR
ANSETENCOREDU
mordant est le thème qui
SOULIGNELAe année
d’existence de l’ACEF.
Le Conseil d’administration voulait que
LONSOULIGNELESANSDIMPLICATION
de l’ACEF auprès de la population, et
le comité vie associative a préparé la
fête avec le soutien des travailleuses
de l’ACEF.
La fête a eu lieu le 11 septembre
2009, dans le parc Angrignon, sous la
forme d’une épluchette de blé d’inde.
Le temps était doux et près d’une quarantaine de personnes sont passées.
Annie Camus, notre présidente, était
l’animatrice de cette fête. Elle a fait
une très bonne animation et les jeux
choisis étaient originaux. L’encan a
été un succès ainsi que les objets qui
y ont été vendus (avec de l’argent de
Monopoly).
Toutes les personnes présentes ont
socialisé avec un petit verre de vin
et ont participé aux activités. Un bon
nombre de personnes sont restées
pour nous aider à nettoyer l’endroit
avec de grands éclats de rire.
Merci au comité de vie associative
ainsi qu’à tous d’être venus souligner
le mordant d’une association qui gardera ses dents longtemps!
10 ans parmi vous…
I SA B E LL E THI BE AU LT
10 ans à l’ACEF, 10 ans de vie. De ma
vie, mais de plein d’autres vies aussi.
Celles de mes collègues. Ces femmes
extraordinaires. Des femmes avec qui
on peut être vrai, avec lesquelles on
peut se tromper, discuter, travailler vraiment en collégialité, partager, apprendre et comprendre. Des femmes avec
qui on grandit à coup sûr, des personnes en qui on peut avoir confiance. En
somme, quelque chose de très rare.
C’est 10 ans dans un milieu qui a ses
défauts, certes, mais qui est rempli de
qualités et de gens de cœur.
C’est aussi 10 ans de rencontres. Rencontres de gens qui se questionnent
sur leurs finances, certes, mais aussi, inévitablement, sur eux-mêmes.
Sur leurs objectifs de vie. Des gens
qui viennent chercher du soutien,
des réponses, une accompagnatrice
pour un bout de chemin. Tout cela
dans l’échange. Oui, parce que ces
gens qui ont besoin d’aide ont aussi
beaucoup à donner. Leurs questions
et les carrefours auxquels ils se trouvent m’ont fait inévitablement grandir
puisqu’ils m’auront souvent servi à
me questionner moi-même et à faire
un bout de chemin.
10 ans à l’ACEF, c’est aussi 10 années
de lutte pour les droits des consommateurs. Dans mon cas, plus particulièrement pour l’accès à l’énergie.
C’est un véritable travail de Don Quichotte, le politique. Y’a vraiment des
moments où l’on se dit qu’on fait ce
qu’on fait par principe, parce qu’on
ne peut pas accepter de tomber sans
se battre, tout en sachant que la lutte
est parfaitement inégale. Je me rappelle souvent qu’entre David et Goliath, c’est David qui l’a emporté. Moi,
j’y crois encore.
Merci donc à ce milieu et à ces personnes qui me permettent d’évoluer
et de voir le monde avec plus d’indulgence.