Rentrer seul de l`école
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Rentrer seul de l`école
Rentrer seul de l’école C'est entre 6 et 11 ans que votre enfant devra apprendre à maîtriser le monde dangereux de la rue. Pour le comprendre et l’aider, suivez le guide… Avant 7 ans, des capacités physiques réduites… « TOUS LES ENFANTS ont une particularité physiologique commune : avant 7-8 ans, ils évaluent mal la distance et la profondeur, et leur panorama visuel est limité par leur petite taille ; ils perçoivent bien les contrastes mais ont du mal à saisir les nuances » explique Paul Barré, responsable pédagogique de la Prévention routière. De plus, votre enfant fait difficilement la différence entre une voiture à l’arrêt et un véhicule roulant à faible vitesse. Il confond aussi voir et être vu. Autrement dit, quand il traverse et qu’il voit la voiture qui arrive, il est persuadé que le conducteur le voit aussi. Même si son champ visuel est identique au vôtre, il n’est pas encore capable de prendre en compte ce qui se passe sur les côtés. Son ouïe est plus fine que la vôtre, mais votre enfant n’identifie pas correctement la provenance des bruits. Dans 40 % des cas, il se trompe entre un bruit venant d’en face ou de derrière, et dans 80 % des cas si le bruit vient de côté. Conséquence : l’œil suit l’oreille dans une mauvaise direction. … Et une attitude de « bébé » OTRE ENFANT entre 6 et 9 ans se concentre V sur une seule chose à la fois. C’est bien pour son travail scolaire, mais cela 216 TSP4_p214-259.indd 216 peut poser problème dans la rue : s’il veut rejoindre un camarade ou rattraper un ballon, par exemple, il est capable de traverser sans penser aux voitures qui roulent : le reste du monde a disparu. Son comportement est dominé par ses émotions. En marchant sur le trottoir avec ses camarades, en traversant une rue pour dire bonjour à son voisin, votre petit étourdi ne pense qu’à sa joie ou à son inquiétude et ne prend plus en compte la voiture qu’il voit arriver. Par ailleurs, à cet âge-là, il hésite souvent trop longtemps avant de traverser. Il regarde, s’avance, recule, avance à nouveau… Il s'expose ainsi davantage aux dangers. De plus, dans une situation de frayeur, il panique et fait des choix incorrects. Enfin, en cas de grand stress, il peut ne pas reconnaître sa droite de sa gauche. Vers 7 ans, le jeune piéton devient plus autonome ST-CE L’ÂGE de raison ? Vers 7 ans, votre enfant est plus attentif à vos recommandations de sécurité. Il contrôle mieux E RENTRER SEUL DE L’ÉCOLE 26/05/08 13:19:09 • Montrez l’exemple. En matière d’éduEntre 8 et 9 ans, les premiers trajets sans vous a acquis en principe une bonne autonomie. Il connaît et peut anticiper les dangers de la route. À la fin du cycle 2, chaque enfant devrait être capable d’effectuer seul un trajet court et simple à pied, mais à deux conditions impératives : qu’il ne soit pas confronté à des traversées complexes de chaussée, en intersection notamment, et qu’il ait appris préalablement à maîtriser ce trajet avec l’adulte qui l’accompagne habituellement. Ce qui ne vous empêche pas évidemment de rester vigilant sur la longueur et la complexité des trajets à effectuer : nombre de traversées de chaussée, sorties de garage… Ce n’est que vers 10 - 11 ans, à la fin du cycle 3, que les enfants deviennent des piétons totalement autonomes capables non seulement de gérer leurs déplacements routiniers mais aussi de s’adapter à des environnements compliqués et nouveaux, comme ceux qu’ils vont rencontrer en entrant au collège. V OTRE ENFANT cation, on en revient toujours au même principe : c’est en vous imitant que votre enfant apprend. Ainsi, ne traversez pas n’importe où, n’importe comment, respectez les feux tricolores, partez suffisamment à l’avance pour ne pas avoir à vous presser et à le presser. Un enfant anxieux dans la rue est un enfant en danger, susceptible de commettre des imprudences… Bref, si vous voulez que votre enfant adopte les bonnes attitudes dans la rue, commencez par bien vous comporter. Programmes et apprentissages Vous, parent protecteur mais pas trop • Évitez les « sois prudent », « fais attention » : des notions trop vagues qui pourraient stresser inutilement votre petit anxieux. Montrez-lui plutôt des exemples précis d’endroits potentiellement dangereux, par exemple des sorties de garages ou une camionnette de livraison qui cache la visibilité… et prenez le temps d’expliquer les solutions pour contourner ces difficultés. Vérifiez ensuite qu’il a bien compris en lui demandant de répéter ce que vous lui avez appris. De même, accompagnezle puis laissez-le faire un bout de chemin seul, tout en gardant un œil sur lui. L’enfant après l’école son impulsivité. Marcher sans donner la main est certes un bon début, mais pas encore le signe qu’il peut se déplacer en permanence tout seul. FILLES / GARÇONS : QUELLES DIFFÉRENCES ? Pour Jean-Pascal Assailly, psychologue, il y a de grandes différences entre eux. « Sur la route, les garçons sont en effet beaucoup plus en danger. Sur dix enfants qui meurent sur la route, sept sont des garçons. Ces différences de comportement proviennent de causes sur lesquelles il est difficile d’agir comme, par exemple, des différences biologiques (testostérone...) entre les hommes et les femmes. Mais d’autres viennent de l’éducation qu’on leur donne. Nous avons trop tendance à pardonner les imprudences et les transgressions des garçons, en disant que c’est leur nature, alors que nous essayons de contrôler et de durcir l’éducation des filles. On voit les conséquences dramatiques de ces différences éducatives, quand on arrive dans la période à risque de 12-20 ans. Je pense qu’il serait important que chacun de nous revoie la façon dont il élève ses garçons et ses filles. » (Source : la Prévention routière) i RENTRER SEUL DE L’ÉCOLE TSP4_p214-259.indd 217 217 26/05/08 13:19:13 • Apprenez-lui à traverser la rue : mon- trez-lui où s’arrêter, avant de regarder à gauche puis à droite et encore à gauche, attendre qu’il n’y ait plus de voitures à proximité, traverser de préférence sur un passage pour piétons ou vérifier la présence du petit bonhomme vert sur le feu. N’hésitez pas à lui faire observer l’environnement dans lequel il se déplace (les bruits, les signaux lumineux, les marquages au sol…) et le comportement des autres (piétons, voitures, cyclistes, motards…). Signalezlui enfin les dangers des jours de pluie, de neige ou lorsque la nuit tombe. • … et à marcher en sécurité sur le trottoir. Certes, il doit marcher sur le trottoir pour être en sécurité mais pas n’importe comment : il doit se mettre de préférence au milieu du trottoir ; surveiller les voitures en stationnement : une portière peut s’ouvrir ; rester vigilant aux entrées/sorties de garages et de parkings ; ne pas jouer et ne pas courir. • Rendez votre enfant plus visible, sur- tout lorsqu’il fait nuit ou que la visibilité est mauvaise : utilisez des matières ou des bandes réfléchissantes sur ses vêtements. Faites-lui porter des vêtements clairs. • Un test à faire avant de le lâcher tout seul : demandez à votre enfant de vous emmener à l’école. Vous le suivrez à distance, deux mètres derrière. Ainsi vous vérifierez que toutes les consignes de prudence ont bien été acquises. LE PÉDIBUS, QUELLE BONNE IDÉE ! Le principe est simple : des parents volontaires encadrent à tour de rôle un « cortège » d’enfants pour effectuer à pied le trajet domicile-école. Les enfants effectuent ainsi un parcours sous surveillance, dans de bonnes conditions de sécurité. Ce peut être aussi un moment d’apprentissage de la rue. Une idée à mettre en place dans votre quartier ? On peut aussi inciter son enfant à rentrer de l’école avec un camarade qui habite dans la même rue que lui. Le SAVIEZ-vous? Des chiffres qui font froid dans le dos • 4 338 enfants de moins de 11 ans ont été victimes d’un accident de la route au cours de l’année 2006 : 76 ont été tués et 4 262 blessés. Les enfants entre 6 et 10 ans représentent près de la moitié de ces victimes (19 tués et 1 932 blessés, dont 751 hospitalisés). • 44 % de ces accidents ont lieu sur le trajet entre l’école et le domicile, particulièrement lors du retour à la maison en fin d’après-midi. • 35 % des accidents surviennent sur un passage pour piétons lorsque l’enfant traverse ! Parmi ces accidents, 65% se produisent à proximité du domicile. Et, chez les enfants de moins de 8 ans, l’accident se produit même, dans 25% des cas, devant le domicile ! • 27 % des accidents d’enfants ont lieu en présence d’un adulte, dont 10 % en traversant la chaussée pour rejoindre... un autre adulte. (Source : la Prévention routière.) 218 RENTRER SEUL DE L’ÉCOLE TSP4_p214-259.indd 218 26/05/08 13:19:15