Votre CDM va fermer
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Votre CDM va fermer
Tribune libre Votre CDM va fermer Votre CDM va fermer, vous allez devoir aller travailler plus loin et vous voulez savoir ce que cela va vous coûter ? Lisez ces quelques lignes, et à vos calculettes pour affiner cette estimation… Véhicule choisi : citadine diesel segment B ( citadine polyvalente ), ce type de véhicule correspond à l’usage considéré ici. 1) dépréciation du véhicule. Véhicule acheté neuf 13000 € Véhicule revendu 10 ans après, 200000 kms : 3000 €. 200 000 kms en 10 ans correspondent au kilométrage généré par une distance au lieu de travail 60 kms, 4 vacations par semaine. Coût au km : 0.05 € Source : site internet d’un journal très connu dans l’Ouest. 2) carburant. 5 l/100, 1.40 euro le litre, d’où 0.07 € / km. 3) entretien du véhicule. 1000 euros par cycle de 60000 km, d’où 0.02 € / km. Source : site internet d’un grand constructeur automobile ( le mien ). SPASMET-Solidaires METEO-INFO n°147 Juillet 2011 18 4) pneus. pneus de qualité correcte, train avant 30000 km, train arrière 60000 km, on arrive à 0.01 euro / km. Source : mes factures personnelles. On arrive donc à un coût kilométrique de 0.15 €, soit 3000 € par an. On pourra objecter qu’il n’est pas besoin d’acheter un véhicule neuf pour aller au travail. Oui mais un véhicule d’occasion acheté à 100 000 kms par exemple générera plus rapidement des pannes coûteuses… Dans mon exemple, le coût élevé du neuf est compensé par une revente très tardive. De plus, je pense que mon calcul est sous-estimé. N’y figurent ni les frais générés par des pannes ( sur 200000 km une ou plusieurs pannes sont plus qu’une éventualité ), ni le remplacement de pièces d’usure tels que amortisseurs, balais d’essuie-glace, ampoules, etc… Autant de petites dépenses qui en s’ajoutant font monter l’addition… Sans compter l’éventualité d’intérêts d’emprunt pour financer l’achat du véhicule. Et si le véhicule en question est un véhicule supplémentaire, dont l’achat est rendu obligatoire par l’éloignement du lieu de travail il faudrait aussi en toute honnêteté ajouter le coût de l’assurance… Et puis il y a l’incertitude concernant le prix du carburant, qui pourrait bien s’envoler dans les prochaines années. Voire même sur sa disponibilité… Quoiqu’il en soit, l’obligation qui va être faite à beaucoup de nos collègues de se déplacer pour aller travailler, du fait de la restructuration, constitue une baisse sensible de leur pouvoir d’achat (plus d’un mois de salaire) totalement inadmissible. Et toute solution alternative à ces déplacements routiers ou autoroutiers (abonnement SNCF, lorsque le trajet par train est possible, location d’un pied-à-terre ou déménagement ) a aussi son coût, égal ou supérieur. Inadmissible aussi car ces fermetures touchent en premier les techniciens, et non les ingénieurs des Ponts. Inégalitaire car elle touche l’un et aussi si l’on considère les risques d’accident ou la montée des arrêts maladie , générés par la fatigue de ces déplacements. Arnaud CALIXTE, CDM35 Vie syndicale Déclaration du 5ème congrès de l’Union syndicale Solidaires Union syndicale Solidaires – France. Confederacion General Del Trabajo CGT – Etat espagnol. Confederacion intersindical – Etat espagnol. Intersindical Alternativa de Catalunya IAC – Catalogne. Unione Sindicale di Base USB – Italie. Transnationale Information Exchange TIE – Allemagne. WZZ Sierpien 80 – Pologne. Syndicat national des infirmières et sages-femmes OZZ PiP – Pologne. Frente Popular Dario Santillan FPDS – Argentine. Central Sindical e Popular Conlutas – Brésil. Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal CNTS – Sénégal. Confédération des Syndicats Autonomes CSA – Sénégal. Union Générale des Travailleurs Tunisiens UGTT – Tunisie. Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique SNAPAP - Algérie. Solidarité Socialiste avec les Travailleurs d’Iran SSTI – Iran. Union nationale des syndicats indépendants - Egypte. Le système économique et politique actuel organise le pillage de nombreux pays, oblige des millions de personnes à quitter leur région d’origine pour survivre … et nie ensuite tous leurs droits sous prétexte qu’ils et elles sont immigré-e-s. Destruction des services publics, remise en cause de tous les droits sociaux, attaques envers les droits syndicaux, libertés syndicales bafouées, développement de la précarité et du chômage pour faire pression sur les populations … Ce sont les mêmes méthodes qui sont utilisées dans tous les pays ! Le syndicalisme dont nous nous revendiquons ne saurait cautionner des pactes avec les pouvoirs en place pour valider de telles mesures antisociales. Le syndicalisme a la responsabilité d’organiser la résistance à l’échelle internationale, pour construire à travers les luttes la nécessaire transformation sociale de la société. Des organisations syndicales internationales existent ; des réseaux syndicaux ont été créés sur des champs professionnels ou géographiques. Il faut avancer dans la coordination du syndicalisme de lutte, au plan international. SPASMET-Solidaires METEO-INFO n°147 Juillet 2011 Pour sauver les profits des actionnaires et des patrons, pour assurer l’avenir des banques, les institutions mondiales (Banque mondiale, Fonds monétaire international, Organisation mondiale du commerce, etc.) et les gouvernements s’attaquent de plus en plus fortement aux droits des travailleurs/ses. 19 La crise du système capitaliste a des conséquences dans le monde entier. Les crises économiques, financières, écologiques et sociales s’entremêlent et s’autoalimentent. Cette crise globale du capitalisme montre l’impasse d’un développement basé sur un partage de plus en plus inégal de la richesse produite, la déréglementation financière, le libre échange généralisé et le mépris des impératifs écologiques. Nous nous engageons à soutenir ensemble : => Le développement du syndicalisme indépendant dans tous les pays, notamment ceux où ce droit, jusque là, était nié. => Les révoltes des populations du Maghreb et du Moyen-Orient, la lutte du peuple palestinien, les manifestations des indigné-e-s en Espagne. => Et bien sûr tous les militant-e-s syndicaux victimes de la répression. Nous décidons de travailler ensemble à l’échange d’informations, notamment sur les luttes sociales dans les différents pays car elles contribuent à la construction des mobilisations sociales internationales. Nous développons nos activités syndicales par secteurs professionnels ; des rencontres sont d’ores et déjà prévues pour la Santé, pour l’Education, pour les Centres d’appel, pour les Chemins de fer. Les questions interprofessionnelles, comme les droits des immigrée-s, les droits des femmes, sont aussi dans nos objectifs de travail commun, à court terme. Notre démarche est ouverte à toutes les forces syndicales qui se reconnaissent dans le syndicalisme de luttes, indépendant, agissant pour la transformation sociale. SPASMET-Solidaires METEO-INFO n°147 Juillet 2011 20 Une conférence internationale pour faire le bilan de ces engagements, pour y donner des suites nouvelles, se tiendra au printemps 2012, à l’occasion du congrès de Conlutas au Brésil. En septembre 2011, nous tiendrons une réunion de travail ouverte aux délégations de l’ensemble des continents, à l’occasion de la rencontre du réseau européen des syndicats alternatifs et de base, prévue en Suisse. Rencontre internationale Villefranche sur Saône le 8 juin 2011 Tour d’horizon : DIRNC Un directeur s’en va…un autre arrive... Un rapide bilan s’impose. Sa plus grosse déception a sans doute été l’échec de la refonte de la prévision. Rapide rappel des faits. La prévision avait, d’après le directeur sortant, besoin d’être réorganisée. En gros, on enlève les ingénieurs du tour de prévi et on donne tout le boulot (et les responsabilités qui vont avec, mais pas la paye, faudrait voir de ne pas exagérer !) aux techniciens. Bon, pour occuper les ingénieurs, ils seraient quand même venus chauffer la salle. Cette réforme a réussi à être stoppée avant son terme. Mais au vu de ce qui se trame en métropole, il ne serait pas étonnant qu’on en reparle un de ces jours... car ce n’était sans doute pas qu’une lubie de l’ancien directeur. En attendant d’entendre à nouveau parler de la prévision, espérons que le nouveau directeur soit plus sensible que son prédécesseur à tout ce qui concerne les ressources humaines. N’oublions pas que derrière ce terme alambiqué se cachent encore des gens ! En effet il faut savoir que l’ancien directeur n’a pas estimé utile d’assister au stage d’hygiène et sécurité, ne serait-ce au moins la dernière journée pour la conclusion, ou encore pour la visite des sites. Ca fait toujours plaisir de voir qu’un supérieur s’intéresse à votre environnement de travail ! Rien de vraiment étonnant de la part d’un directeur qui se propose de déterminer les situations professionnelles de certains des agents pouvant être considérés comme « à problème » en les jouant à pile ou face. Faut bien dire que prendre des décisions importantes, ce n’est pas facile. Comme dirait l’autre, « si j’aurais su, j’aurais pas voulu être DIR/D ! » Espérons également que l’isolement naturel de la Nouvelle-Calédonie ne favorisera pas à nouveau des réglementations spécifiques à la DIRNC (il paraît que c’est le contrecoup du décalage horaire). Ainsi pourra-t-on espérer retrouver un système ARTT légal de +12/-12h et non plus du +12/ 0h ? Bref, un directeur et ses méthodes (contestables ?) s’en va ; il nous reste à espérer en l’avenir et en une meilleure gestion humaine et fonctionnelle de la DIRNC. « On sait ce qu’on perd... » Tropico Histoire du mouvement ouvrier et du syndicalisme (troisième épisode) Vie syndicale Deuxième volet de la première partie intitulée « les corporations et la naissance du syndicalisme », avec notamment la commune de Paris … Toute ressemblance avec les commémorations de ce 140ème anniversaire est sans fondement Pour le SPASMET-Solidaires, l’histoire ne se résume pas à des dates qu’on récupère et détourne pour en faire un événement festif et « rassembleur ». 3. La Commune de Paris et ses conséquences La Commune de Paris (1871) Le gouvernement de Versailles, s’appuyant sur la France rurale, rassemble ses troupes pour écraser la révolution des « partageux » : 30 000 morts, 45 000 prisonniers. Le gouvernement Thiers va poursuivre la répression. Quelques femmes seront à la tête de la Résistance à Paris, Elisabeth Dimitriev (qui représente l’Internationale) et surtout Louise Michel (1). Quelques rares villes tenteront, sur le modèle parisien, de créer des « communes » éphémères (Lyon, Marseille, Toulouse, Le Creusot, Saint-Etienne). Sur Paris, les déportations et les exécutions liées à la chute de la Commune auront aussi pour conséquence de priver une partie des ateliers de leurs ouvriers qualifiés. La répression « versaillaise » contre les communards va priver pour dix ans le mouvement ouvrier d’une partie de ses dirigeants. La reconnaissance légale du fait syndical La condition ouvrière L’industrialisation se poursuit, entrecoupée de crises économiques provoquant le chômage. Entre 1875 et 1896 une misère très grande envahit le prolétariat de France en raison de la crise économique ; c’est la « Grande dépression ». La condition ouvrière s’aggrave dans les centres industriels ; elle est un peu meilleure sur le plan matériel quand le patron loge l’ouvrier. En contrepartie, il en résulte une dépendance totale (mines, textiles…) : institutions sociales, église, école. C’est, en cette fin du 19ème siècle, le début du « paternalisme » (2) (Godin, Meunier, Schneider, puis Michelin). Une loi de 1874 fixe à 12 ans l’entrée dans les ateliers, mais elle ne sera que progressivement appliquée et respectée. Les enfants sont, avec les femmes, l’armée industrielle de réserve. L’organisation de la classe ouvrière A partir de 1872 des chambres syndicales se reconstituent à Paris et en province. Mais il ne saurait être question pour ces syndicats, tolérés, de se rassembler, comme avant la Commune, dans l’Association internationale des travailleurs : une loi de mars 1872 frappe de prison l’affiliation à toute Internationale qui a pour but : SPASMET-Solidaires METEO-INFO n°147 Juillet 2011 La « Commune » est constituée. Durant sa courte vie de nombreuses mesures seront édictées : enseignement laïc et gratuit, séparation de l’Église et de l’État, contrôle des élus, confiscation des ateliers abandonnés qui seront remis à des associations ouvrières dépendant des chambres syndicales, limitation de la journée de travail à 10 heures, réduction des écarts de salaires, abolition du travail de nuit, droits de la femme, amélioration des conditions de travail, internationalisme… 21 Les échecs enregistrés dans la guerre contre l’Allemagne provoquent des manifestations, en province (Lyon, Marseille) puis à Paris en août et septembre 1870. Ces villes proclament la République et la déchéance de l’Empire. Un gouvernement de défense nationale s’installe à Paris. Pendant que les Prussiens font le siège de Paris un plébiscite renforce la validité de ce gouvernement. Fin janvier 1871 suite à un nouvel échec subi par la Garde nationale lors d’une sortie en masse pour forcer le blocus, les gardes nationaux des quartiers populaires marchent sur l’Hôtel de Ville. Le gouvernement signe l’armistice. L’Assemblée va à Versailles. A Paris, la « Fédération de la Garde nationale » dans laquelle se sont enrôlés des « citoyens soldats » prend de l’importance. Le 18 mars le gouvernement échoue dans sa tentative d’enlever de Montmartre les canons de la Garde nationale ; deux généraux sont exécutés et le gouvernement fuit à Versailles. Le pouvoir est vacant. Le Comité central de la Garde nationale organise des élections auxquelles ne participe que la moitié de la population parisienne, beaucoup de riches ayant fui la capitale. «de provoquer à la suspension du travail, à l’abolition du droit de propriété, de la famille, de la religion ou du libre exercice des cultes». SPASMET-Solidaires METEO-INFO n°147 Juillet 2011 22 En 1876 est organisé à Paris un congrès rassemblant 151 organisations représentant des métiers ou des professions : on y met l’accent sur l’association coopérative, on insiste sur l’apprentissage et l’enseignement professionnel, on est réticent sur la grève. A cet attachement à des conceptions anciennes va s’opposer un nouveau mouvement témoignant d’un renouvellement par la base des organisations ouvrières. Des « cercles d’études socialistes » se créent ; la doctrine marxiste y est diffusée. A l’occasion du congrès ouvrier de 1879 est créé à Marseille le « Parti ouvrier » (Jules Guesde). Les différentes motions adoptées montrent une prise de conscience nouvelle : «L’appropriation collective de tous les instruments de travail et force de production doit être poursuivie par tous les moyens possibles». «Tout en considérant que la grève n’est qu’un palliatif, mais n’ayant que cette seule arme pour résister aux exigences du capital, nous proposons aux travailleurs de se soutenir mutuellement dans les conflits qui peuvent exister entre le capital et le travail». Il n’est plus question des retraites ouvrières, des coopératives, du droit d’association, mais on remet en cause le droit de propriété, l’existence du salariat, et l’on prône le collectivisme. Dans le même temps, la syndicalisation progresse (3). Les congressistes, pour l’essentiel des délégués des chambres syndicales, décident de se constituer en parti politique. Pour Jules Guesde, le parti doit d’abord s’emparer du pouvoir politique ; le syndicat n’est qu’un moyen d’action au service du parti. De ce parti, vont naître des formations socialistes multiples et concurrentes. Chaque fraction socialiste ayant son idée sur les rapports entre parti et syndicat, toute inféodation du syndicat au parti a été une perte de force pour le mouvement syndical. L’amnistie totale des Communards est proclamée en 1880 et les exilés re-viennent ; beaucoup reprennent une activité politique. Les luttes ouvrières Les années 1878 à 1882 sont marquées par une poussée gréviste importante, notamment dans le textile et la région du Nord. La plupart de ces coalitions (4) sont inorganisées : elles sont souvent subites et accompagnées de manifestations frisant l’émeute. La grève la plus emblématique de la période est celle des mineurs de Decazeville (Aveyron) en 1886, qui tient 108 jours, voit l’intervention de la troupe et la défenestration de l’ingénieur Watrin. Le 21 mars 1884 le Parlement vote une loi légalisant les syndicats : en reconnaissant un état de fait on donne statut aux associations existantes. La nouvelle république mal assurée, veut se concilier la classe ouvrière ; elle pense aussi que cette légalisation permettra de mieux encadrer les conflits et les grèves. Les syndicats sont devenus des associations légales ; ils bénéficient d’un régime de liberté pour se constituer et ils peuvent se regrouper en unions de syndicats. 1 - Louise Michel, déportée avec de nombreux communards en Nouvelle-Calédonie, sera une des rares à se lier avec les autochtones Kanak, à les alphabétiser et à soutenir leur révolte menée par le chef Ataï en 1878 contre la colonisation française. 2 - Devant un personnel ouvrier instable qui retourne facilement aux travaux des champs quand il a gardé quelques lopins de terre, le paternalisme vise à fixer les ouvriers en les logeant de manière décente. En même temps l’encadrement social se traduit souvent par un régime clérical ou laïc qui s’apparente à la caserne. Ce système permet souvent d’éviter les grèves, de faire des économies de transport ouvrier, en fixant les salarié-e-s sur place avec des avantages sociaux indéniables pour l’époque. 3 - Il y avait 478 syndicats et 64 000 adhérents en 1880. En 1895 on en dénombre respectivement 2 314 et 436 000 syndiqués. 4 - Le terme « coalition », largement employé au dix-neuvième siècle, précède celui de « grève » qui ne sera utilisé que plus tard