le coup de foudre
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le coup de foudre
technique Le coup de foudre La foudre et son cortège de dégâts font l’objet de bien des mythes et des croyances qui, une fois transposées au vrai problème donnent lieu à de fausses solutions. Elle cause de dramatiques des accidents quand ce n’est pas la (simple) ruine de l’électronique. Qu’en est-il exactement ? Si vous arrivez à concevoir que la foudre ne tombe pas du ciel vers le sol mais, au contraire, monte du sol vers le ciel, alors cet article vous est destiné. Photos © Pierre Lang Je n’en crois pas mes yeux ! 46 La durée d’un coup de foudre se mesure en centièmes de seconde qui se décomposent en plusieurs phases successives que l’on n’a pu mettre en évidence que grâce à des caméras haute vitesse et des équipements de laboratoires spécialisés. La persistance rétinienne est de l’ordre d’un dixième de seconde. L’oeil le mieux entraîné n’est donc pas capable d’observer la foudre de façon objective. Les phénomènes préliminaires qui ont lieu avant la décharge ne sont pas visibles par l’oeil humain. Il en découle quelques croyances erronées, car ce que l’oeil ne perçoit pas, le cerveau l’invente ! D’où un cortège d’idées préconçues. Si la décharge tombe sur un parafoudre (pas un paratonnerre, car le tonnerre ne menace que les cardiaques) l’esprit animal en déduit que le parafoudre attire la foudre. Faux ! L’intensité électrique mise en jeu incite ceux qui confondent intensité et quantité d’énergie à rêver d’en récupérer l’énergie. Fausse bonne idée ! La durée de l’éclair est si courte que le jeu n’en vaut pas la chandelle. Oublions tout et repartons d’une page blanche. Quelques chiffres La luminosité d’un éclair est 10.000.000 fois plus importante que celle d’une ampoule électrique de 100 Watts, mais dure seulement 1/1.000e de secondes. L’énergie totale de la décharge ne permettrait d’allumer cette ampoule que pendant 1 mois ou alimenter une maison entière pendant 1 jour. En Belgique, pays peu exposé, on dénombre 50.000 coups de foudre par an (1,2 coup de foudre par km2 et par an). Une tour isolée de 50 mètres de hauteur risque d’être frappée en moyenne tous les 16 ans. Une formule empirique montre que la fréquence de foudroiement d’une structure de moins de 100 mètres est proportionnelle au carré de sa hauteur. La tension électrique entre la base du nuage et le sol atteint 100.000.000 Volts (100 millions de Volts). L’intensité de l’éclair peut atteindre plusieurs fois 10.000 Ampères dans nos régions. La température dans l’éclair atteint 30.000 °C et la pression 1.000 atmosphères. Un coup de foudre est généralement constitué de plusieurs décharges successives dont les durées se mesurent en microsecondes et excèdent rarement la milliseconde. La durée totale de toutes les phases d’un long coup de foudre est de maximum 1 seconde. Les conditions géographiques influencent la fréquence des orages. Ils peuvent se canaliser dans certaines vallées, plus sur un versant que sur l’autre, etc. Il y en a moins en mer que sur terre, mais les zones littorales sont plus exposées. Au niveau global de la planète, on dénombre 45.000 orages par jour, qui provoquent 100 coups de foudre par seconde. Coups et effets La foudre frappe toujours de deux manières : directement, sur la struc- technique créer un chemin efficace conduisant la foudre le plus directement possible à la mer, plutôt que de la laisser passer n’importe où. Ils provoquent d’importantes surtensions dans les lignes d’alimentation et les réseaux de mise à la terre. À terre, on protège le réseau et les équipements électriques au moyen de parasurtenseurs limitant la surtension dans les lignes, les antennes, les raccordements aux circuits de données, etc. Les « coups distants » sont nettement plus fréquents que les coups directs. L’intensité d’un coup distant dépend de la distance à laquelle frappe la foudre, et de ce qu’il y a entre le point d’impact et le bateau (air, eau, câbles, etc.) Ils provoquent aussi des surtensions dans les lignes électriques, mais elles sont nettement plus faibles que celles induites par les coups directs. À terre, on protège les équipements au moyen de parasurtenseurs limitant les hausses de tensions dans les circuits électriques et aux bornes des équipements. Effets d’un coup de foudre ture qu’elle frappe et indirectement, quel que soit le point d’impact. Elle peut frapper à diverses distances de nous et avoir divers types d’effets sur nous et les équipements. C’est pourquoi il est nécessaire de clarifier le vocabulaire utilisé. Un coup direct de la foudre pouvant avoir des effets induits à une certaine distance, il ne faut pas confondre coup et effets. Les effets se réfèrent aux dégâts occasionnés par la foudre. Il y en de deux sortes. Les effets directs concernent les dommages provoqués par un coup de foudre direct. Ce sont principalement des dégâts physiques et/ou des accidents aux personnes. Un coup de foudre distant n’a pas d’effets directs. Les effets induits concernent les dom- mages provoqués à distance aux équipements électriques et électroniques. Ils se propagent soit à travers les réseaux électriques et lignes de mise à la terre, soit à travers l’espace, sous forme de champs électromagnétiques et électrostatiques à l’origine de surtensions électriques. Effets directs Les « effets directs » de la foudre se manifestent si la foudre tombe sur la structure. La décharge électrique de la foudre tombe sur le bateau lui-même ou est captée par son système de protection. Dans ce cas, on peut principalement s’attendre à des dégâts matériels (gréement, coque, girouette, antennes, etc.), des risques d’incendie ou d’explosion, des accidents aux personnes (morts ou blessures graves) et des dégâts aux circuits électriques et électroniques se trouvant sur le chemin du courant de foudre. Effets induits Des « effets induits » de la foudre peuvent se manifester quel que soit le point d’impact, même si la foudre tombe à distance. La différence, si la foudre tombe à distance, est que ses effets sont plus ou moins atténués. Le risque pour les personnes, sans être nul est cependant nettement moindre que celui dû aux coups de foudre directs. Le processus de propagation des effets induits dans les bateaux et sur terre est basé sur les mêmes principes. COUP EFFETS (où frappe la foudre) (ce que la foudre provoque) Coups directs et distants Le coup (de foudre) se réfère à la « localisation géographique » du point d’impact de la foudre. On parle de coup direct si la foudre frappe physiquement la structure ou le bateau et de coup distant si elle tombe à proximité. Les « coups directs » sont très dangereux pour les personnes. On ne peut donc pas prendre le risque de les ignorer. Ils occasionnent également des dégâts importants aux structures, par exemple à la coque, au gréement, au système de captage et de mise à la terre de la foudre, etc. Il est préférable de Coup direct ➜ Effets directs ➜ Effets induits (forte intensité) Coup distant ➜ Effets induits (faible intensité) Suite au prochain numéro... • Pierre Lang Journal et eBook sur Internet : www.thoe.be 47