Analyse de trois groupes médiatiques espagnols

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Analyse de trois groupes médiatiques espagnols
UNIVERSITÉ DE LIÈGE
Année Académique
2011-2012
Faculté d’Information & de
Communication,
1e Master.
Bouillet Gwennaëlle
Leroy Mélanie
Pesser Adrienne
Pichot Ann
Analyse de trois groupes médiatiques espagnols :
Unidad Editorial, Antena 3, Grupo Godó .
Travail réalisé dans le cadre du cours
de Socio-économie des groupes de communication.
1. Unidad Editorial
1.1. Fiche d’identité
Depuis 1990, Unidad Editorial fait partie à 96,48 % du groupe italien RCS
MediaGroup, une organisation internationale d’édition spécialisée dans des domaines tels
que les journaux, les périodiques, les livres, la radiodiffusion, les nouveaux médias, la
télévision numérique et satellite. Elle se trouve également parmi les principaux acteurs du
marché de la publicité et de la distribution.
Quant à Unidad Editorial, elle se décrit comme étant actuellement un grand groupe
média dans le secteur de la communication mondiale en Espagne. Ses valeurs sont la qualité,
la rigueur ou encore l’indépendance tout en accordant une attention particulière aux
nouveaux moyens de communication.
En quelques chiffres, RCS MediaGroup – dont fait partie Unidad Editorial – c’est un
effectif de 1800 employés, des recettes de plus de 511,8 millions d’euros 1 et d’environs 20
millions de fidèles.
1.2. Domaines d’activité
Quotidiens Télévision
El Mundo
Marca
Expansión
Diario Médico
Gaceta
Universitaria
Diario
Farmacéutico
Diario
Económico
1
VeoTV
Radio
Radio
Marca
Revues
Edition
Cinéma
Telva
MarcaMotor
Yo Dona
Arte
Historia
NBA
GolfDigest
Xbox 360
La Esfera de
los libros
ElMundoTV
Ces chiffres datent de 2009 : http://www.unidadeditorial.com/informacion-corporativa.html
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Autres
1.3. Dirigeants
1.3.1. PDG
 Antonio Fernandez Galiano
1.3.2. Administrateurs
 Giampaolo Zambeletti rossi
 Piergaetano Marchetti
 Antonello Perricone
 Riccardo Stilli
 Pedro José Ramírez
 Alejandro de Vicente
 Ignacio de la Rica
 Alceo Rapagna
 Monica Alessandra
 Possa
 Irene Lanzaco García
1.4.Commentaires
En analysant les parcours des membres du conseil d'administration du groupe Unidad
Editorial, quelques remarques s'imposent.
D'une façon générale, on peut observer que la majorité des mandats des membres
de ce conseil se situe dans le domaine économique. Hors de ce champ économique, les
mandats sont quasiment inexistants : aucun mandat politique et un seul lobby ; si ce n'est
dans la catégorie « autre » qui nous apprend que les conseillers ont des sièges dans des
universités (italiennes), des ONG et des ASBL. Cette présence nous a semblé intéressante
puisqu'elle met au jour une incursion des médias dans le milieu universitaire. En effet, si
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nous nous intéressons aux ASBL et ONG concernées, nous voyons qu'elles concernent toutes
la liberté de la presse et la liberté d'expression (ce qui nous a semblé paradoxal puisque le
degré de concentration2 observé dans ce groupe est en lui-même une restriction à la liberté
d'expression et qu'en plus, une des ASBL est contrôlée par le RSC Group, un très gros groupe
d'édition italien à qui appartient le groupe Unidad Editorial).
Il faut encore noter la forte présence d'entreprises italiennes dans les mandats
économiques. À y regarder de plus près, il est intéressant de constater qu'un membre
seulement fait partie d'un groupe de communication espagnol, mais que presque tous font
partie d'un groupe italien. Cela peut certainement s'expliquer par le rachat d'Unidad
Editorial par le RSC Group, comme nous l’avions mentionné précédemment. Tous ces
mandats peuvent être répartis en trois grandes catégories : les télécoms, les médias et la
presse.
Enfin, concernant les groupes de pression, il faut noter que ces groupes sont des
groupes de discussions et d'actions autour de domaines tels que la presse et l'information.
L'un de ces groupes a ceci de particulier qu'il n'accepte de membres que s'ils ne participent
d'aucune forme d'implication éditoriale. Or, c'est bien le président du CA d'Unidad Editorial
qui en fait partie !
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Nous y reviendrons dans un instant.
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2. Grupo Antena 3
2.1. Fiche d’identité
Grupo Antena 3 est un groupe audiovisiuel espagnol faisant partie du groupe Mère
Grupo Planeta. Leurs activités se situent dans des domaines tels que la télévision, la radio, la
publicité, Internet et la production audiovisuelle.
2.2. Dirigeants
2.2.1. PDG
 José Manuel Lara Bosch
2.2.2. Administrateurs
 Maurizio Carlotti
 Silvio José González Moreno
 Nicolas Bellet de Tavernost
 Mauricio Casals Aldama
 Aurora Cata Sala
 José Creuheras Margenat
 MARCO DRAGO
 Dña. María Entrecanales Franco
 D. Elmar Heggen
 D. Pedro Ramón y Cajal Agüeras
 D. Luis Gayo del Pozo
 D. Manuel de la Viuda Fernández de Heredia
2.3.Commentaires
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En analysant les parcours des membres du conseil d'administration du groupe Antena
3, quelques remarques s'imposent.
D'une façon générale, on peut penser qu'Antena 3 est assez représentatif de la
logique que nous avons vue au cours, soit la présence des membres du CA sur tous les
fronts, qu’ils soient économiques, politiques ou de lobbies.
Au niveau économique, il y a un fort taux de représentation dans les banques, les
groupes de médias européens (italiens, français et portugais), dans l'immobilier, la
construction, le sport, le Loto italien, dans quelques entreprises de Private Equity et, enfin,
dans des entreprises de publicité-communication. Ils siègent en plus dans un bon nombre
d'entreprises utilisables pour mener à bien (ou pour compléter) leurs divers projets médias
et éditoriaux : des sociétés d'impressions, de papier, des musées mais aussi divers
travailleurs du droit (des avocats par exemple.)
Le cas d'Antena 3 doit être rapproché de celui d'Unidad Editorial, tout d'abord parce
que les conseillers de l'un et de l'autre siègent dans les mêmes groupes, ensuite parce qu'un
des conseillers d'Antena 3 siège directement dans une des succursales d'Unidad Editorial et
enfin, parce qu’on peut compter un grand nombre de mandats dans des entreprises
italiennes. Cela dit, ici, il faut observer que l'Italie n'est pas la seule privilégiée : il y a de gros
groupes français – M6 et des partenaires immobiliers – et belges (comme RTL.)
Du point de vue politique, il y a un ministre, des membres de partis et pas moins de
six récompenses sur l'ensemble des membres du conseil. Ces récompenses sont, selon nous,
à envisager comme « politiques » car elles sont remises (dans la majorité des cas) par des
personnes ayant précisément des activités politiques.
En ce qui concerne les lobbies, on peut dire que la situation n'est pas surprenante : il
y a un fort taux de présence dans des groupes de pression utiles à leurs activités : télévision,
presse et communication.
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Enfin, il faut encore observer les mandats extérieurs. Ils sont presque tous membres
d'universités (essentiellement espagnoles), d'écoles indépendantes ou d'écoles de
commerce ! Encore une fois, il faut faire remarquer le nombre de « mandats » dans des
fondations, et notamment dans des fondations pour la défense de la presse !
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3. Grupo Godó
3.1. Fiche d’identité
Le Grupo Godó, créé en 1998, est principalement contrôlé par la famille du même
nom. Si au départ il se consacre à l’audiovisuel, il s’impliquera plus tard dans des domaines
comme la radio, la télévision et les nouvelles technologies.
3.2. Domaines d’activité
Quotidiens Télévision Radio
Revues
Edition
Cinéma
Autres
La Vanguardia
Mundo
Deportivo
Avui (40%)
Playboy
Salud y Vida
Qué Fem
Historia
y
/
/
/
8TV
Canal Metro
(BCN)
Unión
Radio
(20%)
Antena 3
Radio
(50%)
RAC1
RAC105
Vida
3.3. Dirigeants
3.3.1. PDG
 Javier Godó Muntanola Conde de Godó
3.3.2. Administrateurs
 Carlos Godó Valls
 Antoni Cambredo
 Carlos Gutierrez
 Joaqim Forn
 Ana Godó
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3.4.Commentaires
En analysant les parcours des membres du conseil d'administration de Grupo Godó ,
nous remarquons d’emblée que ce dernier est moins révélateur que les deux premiers. Cela
dit, il a une forme familiale et ses mandats sont principalement nationaux : Téléfonica, tout
ce qui relève des médias (radio, télévision, communication), sport, banque et assurance.
Pour le reste des mandats, on peut voir une récompense et deux lobbies espagnols (une
association de presse ainsi qu’une association spécifique à Barcelone). Enfin, on retrouve
deux fondations et une université espagnole.
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4. Conclusion
Tout ce que nous avons relevé jusqu'ici nous permet de tirer trois grandes
conclusions proches de ce que nous avons vu tout au long du cours :
L'observation des deux premiers groupes nous confirme dans l'idée qu'il faut
relativiser les idées de libre concurrence et surtout de liberté de la presse. Cela est
fortement visible dans tous les rapports avec des entreprises italiennes et notamment
lorsque ces entreprises sont directement reliées à la personne de Silvio Berlusconi3. Cette
situation nous pose question : comment doit-on, dès lors, considérer le métier de journaliste
dans une telle situation de concentration ?
L'observation du troisième groupe est un peu particulière car elle diffère presque
totalement des précédentes. C'est un groupe familial, son conseil d'administration compte
une personne décédée et pour le reste, il n'a pas été possible de trouver des informations
sur ses membres. Mais malgré cela, lorsque nous analysons ces données, nous voyons que la
cible est différente, il est moins dans l'extension internationale du groupe que dans la
recherche continue d’inscrire le groupe au sein de son propre pays.
Enfin, l'observation de ces trois groupes nous amène à cette conclusion qu'il est
nécessaire, quel que soit l'objectif du groupe, que les membres des conseils aient des
activités diversifiées pour qu'elles puissent profiter à l'ensemble du groupe. À chaque fois,
on peut observer que chaque membre apporte sa petite pierre à l'édifice : tantôt il amène
une certaine notoriété, tantôt il siège chez les concurrents. Parfois, il participe plus à la vie
sociale du pays qu'il ne possède de mandats économiques et d'autres fois, il n'a que des
mandats économiques à faire valoir… Quoi qu'il en soit, les faits sont là, chacun doit garder
et consolider sa position et cela se révèle à travers les membres des conseils
d'administration.
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Est-il donc nécessaire de rappeler la situation des médias italiens ?
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