les animaux familiers ou fabuleux

Transcription

les animaux familiers ou fabuleux
Cycle 3
Patrimoine
LES ANIMAUX FAMILIERS OU
FABULEUX
Le règne animal dans l’iconographie chrétienne
On connaît l’amour que les enfants portent aux animaux. Guider leur regard vers leurs
représentations dans l’église voisine provoquera bien des surprises, des recherches et
sera l’occasion de découvrir la symbolique attachée aux animaux familiers ou fabuleux
représentés dans un lieu sacré.
A) MAMMIFERES ET REPTILES
L’AGNEAU est l’emblème de la victoire innocente, l’animal du sacrifice. Les Hébreux
en font leur repas pascal (Ex 12, 4-11). Isaïe avait prédit que le Messie serait conduit
comme un agneau à l’abattoir pour nos péchés (Is 53, 7). Jean Baptiste annonce Jésus
comme l’agneau de Dieu (Jn 1, 29-36).
L’agneau couché sur la croix et le livre aux 7 sceaux de l’Apocalypse (5, 6-14)
symbolise le Christ immolé, offert au Père.
L’agneau représente aussi le pécheur égaré que le Bon Pasteur ramène sus ses épaules
(Jn 10).
Le BELIER, sacrifié par Abraham à la place d’Isaac, désigne le Christ.
L’ANE est la monture biblique familière. Jésus fait son entrée à Jérusalem sur le dos
d’une ânesse (Mt 21, 1-5).
Dans la crèche, il représente les païens qui reconnaissent le Christ. En général, l’âne est
le type de l’obstination.
Le BŒUF est le symbole de l’évangéliste Luc. Il est parfois l’exécuteur de la volonté
divine. Dans la vie des saints celtiques on le voit tirer le char portant le corps des saints
au lieu de leur sépulture.
Dans la crèche, il représente les Juifs.
Le BOUC se charge des péchés du peuple.
Le CERF se désaltère aux fleuves du Paradis et illustre la démarche du croyant vers la
source d’eau vive du baptême. Portant une croix dressée entre ses bois, il appartient à la
légende de saint Hubert. Il révèle la force du saint qui le monte.
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Le CHEVAL. Elie fut emporté sur un char tiré par des coursiers de feu (2 R 2, 11). Dans
l’Apocalypse, des chevaux de couleurs différentes ont le pouvoir d’exterminer, mais le
cheval blanc porte le Vainqueur fidèle et vrai (Ap 19, 11).
L’HERMINE est l’emblème de la pureté en raison de sa fourrure blanche.
Le LION symbolise le pouvoir suprême et le privilège de rendre la justice. Aussi le siège
du roi, du juge royal et de l’évêque est-il orné de lions.
Le lion évoque aussi le Christ ressuscité.
Le LOUP, malfaisant, menace les brebis du troupeau. Il se déguise en berger pour
tromper sa proie (Jn 10, 12).
Le SERPENT est tantôt symbole de mort, tantôt symbole de vie. Il est l’emblème de la
prudence et de la sagesse, mais aussi de la séduction.
Le serpent d’airain érigé au désert annonce l’œuvre de vie du Christ qui sur la croix,
sauve ceux qui se tournent vers lui.
Au jardin de la Genèse, enroulé autour de l’arbre il fait œuvre de mort.
B) ANIMAUX VOLANTS
S’élevant vers le ciel il sont considérés comme les messagers de la divinité.
L’ABEILLE est le symbole de l’inspiration, mais aussi de la résurrection, et le miel
qu’elle produit passe pour un aliment d’immortalité.
L’AIGLE, qui plane au zénith, évoque la souveraineté de Dieu. Se régénérant dans l’eau
d’une fontaine, il fait penser au chrétien se relevant dans l’eau baptismale.
C’est aussi le symbole du contemplatif. Il représente l’évangéliste Jean.
La COLOMBE
- Dans le récit de Noé, elle annonce la fin du déluge et symbolise la paix offerte à
l’humanité (Gen 8, 8-12).
- A la place d’un agneau, les pauvres l’offraient en sacrifice d’expiation (Lc 2, 22-24)
d’où son évocation de la vertu d’humilité.
- La colombe aux ailes étendues sous la voûte céleste symbolise l’effusion de l’Esprit
sur les eaux de la création (Gn 1, 2) ou traduit le lien d’amour entre le Père et le Fils
au moment du baptême de Jésus (Mt 3, 16). C’est sous cette forme qu’est
représentée l’intervention de l’Esprit au dessus de Marie au moment de
l’Incarnation, au dessus des apôtres à la Pentecôte.
- Parfois aussi, cet oiseau représente l’âme rappelée à Dieu.
Le COQ, symbole de vigilance au somment des clochers, annonce le soleil et invite à la
prière. Il est aussi symbole de résurrection.
Il surveille les allées et venues du démon et signale le reniement de Pierre.
Le PAON est emblème d’immortalité ; son plumage se refait à chaque printemps. Mais il
est aussi symbole de vanité.
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Le PELICAN, qui passait pour nourrir ses petits en s’ouvrant le flanc, est l’image du
Christ qui se donne en nourriture.
C) ANIMAUX MARINS
Le DAUPHIN. Les anciens croyaient que les dauphins portaient l’âme des défunts au lieu
du repos.
Annonçant la résurrection, un dauphin et une baleine engloutit Jonas et le rejeta vivant
sur la plage (Jn 2).
Les POISSONS
- Epargnés par le déluge, les poissons symbolisent la grâce accordée aux nouveaux
baptisés.
- Le Christ est symbolisé par le poisson.
- Les membres de l’Eglise sont comme des poissons rassemblés par les apôtres lors de
la pêche dite miraculeuse (Lc 5 ; Jn 21, 6).
- Jésus multiplie les poissons pour nourrir la foule au désert, annonçant l’Eucharistie
où il se donne lui-même…
D) ANIMAUX FABULEUX OU MONSTRES
L’ASPIC (serpent-dragon) colle une oreille au sol et se bouche l’autre avec sa queue. Il
symbolise le pécheur refusant d’entendre l’appel à la conversion.
Le BASILIC (poitrail de coq et queue de serpent) tue par son regard ou son haleine. On
peut s’en protéger par un écran de cristal.
La CHIMERE (hybride de lion, chèvre et dragon) crache le feu.
La SIRENE comporte une tête et un buste de femme sur un corps de poisson. C’est le
symbole de la tentation.
Dans les sablières, les gargouilles ou les engoulants des poutres, on trouve aussi des
serpents ailés et des monstres qui symbolisent le mal et le péché…
Le GRIFFON (lion à tête et ailes d’aigle) se présente comme le gardien d’une lieu saint.
Il annonce aussi les deux natures du Christ.
La LICORNE est représentée avec corps de cheval doté d’une longue corne rectiligne au
milieu du front. Elle ne pouvait être apprivoisée que par la présence d’une vierge.
Elle a été aussi symbole du Christ et plus tard de la Vierge.
Le PHENIX est un oiseau fabuleux empruntant au faisan et au héron. Du milieu des
flammes, il renaît de ses cendres, symbolisant la résurrection.
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 AVEC LES ENFANTS
Avant
Les munir du plan sommaire de l’église, de petites jumelles, de feuilles de dessin.
Prévoir éventuellement un éclairage directionnel (lampe-torche puissante).
Pendant
Par petits groupes (accompagnés d’un adulte), faire un tour complet pour prendre la
mesure de l’édifice (taille, élévation, disposition intérieure) et se mettre à l’unisson
de l’atmosphère et du silence de l’église.
Rechercher sur les retables, les sablières, les poutres, les statues les représentations
animales.
Identifier l’animal.
Décrire la scène où il figure.
Dessiner.
Tenter une explication symbolique.
Lire des extraits où l’on parle des animaux :
La Création (Genèse 1).
Le serpent du jardin d’Eden (Genèse 2).
La brebis d’Abel (Genèse 3).
La colombe et le déluge (Genèse 6 à 9).
La chèvre de Jacob (Genèse 27).
L’ânesse de Balaam (Nombres 22)
ou l’ânon de l’entrée de Jésus à Jérusalem (Mt 21).
Le lion de Daniel (Dn 6).
Le coq du reniement de Pierre (Mt 26).
Au retour
Rechercher dans des ouvrages d’art, dans les tableaux religieux des représentations
animales.
Comparer avec les croquis ébauchés lors de la visite.
En arts plastiques, réaliser des œuvres ayant l’animal comme thème… Exposer sans
oublier la représentation de l’œuvre observée dans l’église.
Bibliographie
Père Maurice Dilasser : Eglises et symboles, éd. du Signe, 1999.
J. Cabanot : Petit glossaire de l’iconographie chrétienne, tomes 1 et 2, AEAL, Dax,
1996.
R. J. Thibaud : Dictionnaire de l’art roman, éd. Deroy, 1996.
M. M. Davy : Initiation à la symbolique romane, éd. Champs/Flammarion, 1977.
Pour les enfants :
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J. Roberts : La Bible : les livres, les personnages, les lieux, Solar, 1991, p. 128.
L. Galli, L. Fischetto : Les animaux de la Bible, Centurion, 1990.
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