Fiche th matique - Festival du Film et Forum International sur les

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Fiche th matique - Festival du Film et Forum International sur les
LE FILM
When The Levees Broke: A requiem in Four Acts, Act 1
De Spike Lee, USA, 2006, 60’
Un an après l'ouragan Katrina et l'inondation de La Nouvelle-Orléans, Spike Lee est le premier
artiste américain à revisiter les lieux de la catastrophe. Son documentaire aborde de front toutes
les controverses suscitées par l'absence de préparation à l'arrivée de Katrina, puis par l'inefficacité
des secours et des autorités locales et fédérales. Le réalisateur laisse parler la centaine de témoins
qu'il a rencontrés lors de ses voyages sur les lieux. Spike Lee livre un document épique d'une
beauté crue, un procès-verbal rigoureux du déluge et de ses conséquences.
LE SUJET
DROITS HUMAINS ET DEMOCRATIE AUX ETATS-UNIS,
L’EXEMPLE DE KATRINA
Co-organisé avec Sacha Goldman
En collaboration avec The Nation
LE DEBAT
Patricia Williams professeure de droit à l’Université de Columbia et écrivain, USA
Tom Hayden auteur, activiste pour la paix et les droits humains, USA
Reed Brody porte-parole de Human Rights Watch
William vanden Heuvel ambassadeur des Etats-Unis, président de l’Institut Roosevelt
Sacha Goldman producteur, réalisateur, secrétaire général du Collegium international
Modérateur: François Sergent, Libération
En info:
Interpreter de Sydney Pollack
Sydney Pollack plonge le spectateur au cœur d’un système dominé par la toute puissance de
l’intérêt économique. Et tout cela filmé dans les lieux mêmes où est censé se dessiner l’avenir du
monde, le siège de l’ONU à New York.
Jesus Camp de Heidi Ewing et Rachel Grady
Ce documentaire nous immerge dans les milieux religieux fondamentalistes américains, en
particulier celui du mouvement chrétien évangélique, en filmant les colonies de vacances de la
pasteure Becky Fisher.
DROITS HUMAINS ET DEMOCRATIE AUX ETATS-UNIS,
L’EXEMPLE DE KATRINA
Une image : le Président Bush regardant depuis le confort d'Air Force One, la Nouvelle Orléans
inondée. Une image accablante, symbole tout autant d'incompétence que d'indifférence. Alors
qu’à la Nouvelle Orléans, des milliers d'Américains attendaient les secours, enfermés dans un
stade. La chute de popularité de George Bush ne date pas de l'Irak mais de Katrina. Comme
l'écrivait Libération au lendemain du désastre - 1500 morts, des milliards de dollars de dégâts, «
le cyclone Katrina a tendu à l'Amérique un miroir dans lequel elle n'a pas aimé se voir, outre la
réaction déficiente de Bush, la catastrophe a montré l'envers du décor ».
Katrina a frappé d'une manière disproportionnée les plus pauvres et les noirs. La réaction des
Américains aurait-elle été la même si Katrina avait balayé les banlieues riches de Washington ou
la Silicon Valley et non les ghettos d'une ville du Sud ? Le monde a découvert un tiers-monde
américain. La reconstruction de la Nouvelle Orléans n'a fait que confirmer ces inégalités.
Seulement la moitié de la population de la ville est revenue. Les plus pauvres campent encore
alors que les quartiers centraux, blancs et touristiques sont privilégiés.
Il y a bien deux Amériques. Les huit ans de George Bush ont conforté cette fracture. A coup de
baisses des impôts pour les plus riches, de cadeaux au big business, au nom d'un capitalisme
ultra-libéral triomphant et arrogant. Katrina a donné un coup de projecteur sur cette Amérique
pauvre, sans couverture sociale ( 45 millions d'Américains dont huit millions d'enfants n'ont pas
de sécurité sociale), vivant dans la précarité, l'insécurité. Les noirs en Amérique ont toujours une
espérance de vie à la naissance moindre que les blancs.
Les démocrates vainqueurs aux dernières législatives et en ordre de bataille pour les
présidentielles sauront-ils trouver une réponse à ces disparités ? Pourront-ils répondre aux
attentes de ces exclus, les inciter à voter, les ramener dans le creuset américain ?
LES INTERVENANTS
Tom Hayden activiste, homme politique et écrivain, il est engagé aujourd’hui contre la guerre
en Irak, les ateliers de confection clandestins en Californie où il habite ou les atteintes à
l’environnement. Fondateur dans les années soixante d'un groupe d'extrême-gauche Students for
a Democratic Society, militant contre la guerre du Viêt-nam, il a été plusieurs fois élu
congressman et sénateur démocrate au Parlement de Californie. Marié à l'actrice et chanteuse
canadienne Barbara Williams, il est père de deux enfants qu'il a eus avec Jane Fonda.
Reed Brody porte-parole de Human Rights Watch à Bruxelles. Juriste de formation, il s'est très
vite spécialisé dans les droits de l'homme. Il a travaillé avec l'ONU notamment au San Salvador.
Surnommé " le chasseur des dictateurs ", il a traqué le général Pinochet et Hissène Habré ancien
Président du Tchad. Il est l'auteur plus récemment de rapports sur les violations des droits de
l'homme par les Etats-Unis à Abou Ghraib et Guantanamo.
Patricia J. Williams professeure de droit à l’Université de Columbia, spécialiste des questions
de discriminations raciales. Elle rédige une rubrique mensuelle pour The Nation intitulée «
Diary of a Mad Law Professor». Elle a reçu la célèbre bourse MacArthur Fellowship, dite bourse
des génies. Son livre le plus récent s’intitule Open House: On Family Food, Friends, Piano
Lessons and the Search for a Room of My Own. Elle allie littérature et chronique juridique.
William vanden Heuvel avocat, ancien ambassadeur des Etats-Unis auprès des
Nations Unies. Très actif dans les campagnes présidentielles des deux frères Kennedy, il a été
assistant de Robert Kennedy au ministère de la Justice. Dans ce cadre, il a été l'artisan de la
déségrégation raciale en Virginie, une étape qui fera date dans la lutte contre le racisme aux
Etats-Unis. Très actif dans la réforme du système carcéral américain, il a mené campagne pour
réformer les prisons de l'Etat de New York. Diplomate sous la présidence Carter, il reste très
engagé pour promouvoir les Nations Unies dans son pays ainsi que l'Union européenne. Il est
l'auteur de nombreux ouvrages sur la diplomatie américaine.
Sacha Goldman a fait la majeure partie de sa carrière en tant que producteur dans divers
domaines de la création artistique et des médias, tout en s'impliquant parallèlement dans des
causes sociales et humanitaires. Depuis les années 70, il est gérant d'une société de production
cinématographique. Il a été vice–président du conseil de surveillance du quotidien Le Matin,
membre de la rédaction du journal Transversales et de Globe. Il a produit et réalisé des films,
publié de nombreux articles de presse, et a œuvré comme Conseiller Média de l’UNESCO. En
2002 il participe à la création du Collegium International, dont il est Secrétaire général.
POUR EN SAVOIR PLUS
The Nation: www.thenation.com
Human Rights Watch: www.hrw.org
Site de Tom Hayden: www.tomhayden.com
US Department of Justice (Patriot Act): www.lifeandliberty.gov
LE REALISATEUR
Spike Lee, de son vrai nom Shelton Lee, est scénariste, réalisateur et producteur américain né le
20 mars 1957 à Atlanta (Géorgie, Etats-Unis).
Elevé dans un milieu artistique et intellectuel, Spike Lee a été élève du prestigieux Morehouse
College, puis de la Tisch School of the Arts, école de cinéma la plus renommée de la côte est des
Etats-Unis. Son œuvre se focalise principalement mais pas exclusivement sur la communauté
noire américaine dont il est issu et plus généralement sur les problèmes sociaux et identitaires des
minorités. Spike Lee a révélé des acteurs aujourd'hui reconnus comme Denzel Washington, Halle
Berry ou Samuel L. Jackson. Son œuvre prolifique, souvent polémique par le regard qu'il porte
sur la société américaine avec des films comme She's Gotta Have It (1986), Mo' Better Blues
(1990), Malcolm X (1992) ou plus récemment La 25e heure (2002) et When The Levees Broke: A
Requiem in Four Acts (2006) en font un cinéaste américain incontournable.

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