La Lutine
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La Lutine
La Compagnie La Traverse présente Du 3 février au 7 mars 2010 au Théâtre de l'Opprimé La Lutine (La dama duende) Editions de l'Amandier Une comédie de Pedro Calderon de la Barca mise en scène et adaptation: Hervé Petit décor et costumes : Caroline Mexme lumières : Laurent Vérité avec : Karim Abdelaziz, Charlotte Adrien, Caterina Barone, Béatrice Laout, Christophe Mazel, Jean-Marc Menuge et Antoine Roux (durée du spectacle : 1h50) Du mercredi au samedi à 20h30 et le dimanche à 17h Représentations scolaires supplémentaires sur réservation les 4, 5 et 12 février Théâtre de l'Opprimé : 78 rue du Charolais 75012 (M° Dugommier, Reuilly-Diderot ou Gare de Lyon) Prix des places : 16 € ; tarif réduit (étudiants, retraités, habitants du 12ème, demandeurs d'emploi) 12 € ; Tarif groupes et scolaires : 10 € Informations et réservations : [email protected] - tél. 01 43 36 47 85 La compagnie La Traverse est conventionnée par la Région Ile-de-France au titre de la permanence artistique Amour, qui est peintre, met en jeu deux lumières que vous trouvez en moi. Vous me voyez aujourd'hui sous l'une et vous m'estimez pour cela ; peut-être demain en me voyant sous l'autre me fuirez-vous. Doña Angela dans La Lutine Après Le Chien du jardinier de Lope de Vega en 2002 et Le médecin de son honneur de Calderon en 2007, la compagnie La Traverse boucle sa trilogie du théâtre espagnol du Siècle d’Or avec : La Lutine, de Calderon, dans une nouvelle adaptation française. La Lutine, autrement dite La Dame fantôme, est l'une des comédies classiques espagnoles les plus renommées en Espagne et la plus connue de son auteur. C'est cette pièce qui au 17ème siècle en France a lancé la mode du théâtre espagnol à travers plusieurs belles adaptations, comme L'Esprit Folet ou La dame invisible. Calderon nous a davantage habitué en France à un univers sombre, avec La vie est un songe, Le Prince Constant ou Le médecin de son honneur. C'est oublier que cet homme de théâtre a écrit de magnifiques comédies de capa y espada, dont cette Lutine, la plus brillante d’entre elles, une Vie est un songe de fantaisie en quelque sorte. L'intrigue pourrait s'apparenter à celle d'une comédie policière, avec cependant la gravité toujours sous-jacente du sentiment amoureux et du désir de liberté et ce goût des clair-obscur cher au magicien qu'est Calderon. Il y a le rire que comme toute bonne comédie provoque cette pièce, mais c'est aussi le charme, la grâce qu'elle distille qui nous retiennent, à travers notamment sa malicieuse ambiance nocturne. Tout tourne autour d'une armoire à double fond qui permet à l'héroïne, doña Angela, de s'introduire subrepticement dans la chambre du gentilhomme qui l'a secourue et dont elle s'est éprise, don Manuel, et de s'échapper de cette chambre tout aussi "magiquement", pour la plus grande perplexité du jeune homme et l'encore plus grande frayeur de son valet, Cosme qui, lui, croit aux fantômes, plus précisément aux lutins. Mais à travers toutes les embûches, en particulier la vigilance jalouse des deux frères d'Angela, à travers duels, quiproquos, apparitions, déguisements et sincères confessions des sentiments, l'amour triomphera. Si la vie est un songe, l'amour est ici une fantaisie. L'enchantement de l'amour La Lutine, ou La dame fantôme, La farfadette, L'Esprit folet, La dame invisible …, au gré des adaptations françaises successives de La dama duende depuis l'époque contemporaine de sa composition en Espagne en 1629, jusqu'à nos jours (une jolie carrière, donc, de cette dame lutin en France qui installe la mode du théâtre espagnol au 17ème siècle dans notre pays). "Les femmes sont-elles magiques ?" demande, en voulant y croire, le personnage joué par JeanPierre Léaud dans La nuit américaine. L'incontournable valet comique de notre pièce (le gracioso), Cosme, lui, le croit, mais dans le sens médiéval de la femme issue du démon, de la femme-diable, et il ne se privera pas, avec sa réjouissante misogynie, de broder autour du thème. La pièce La Lutine, l'une des plus brillantes comédies du répertoire dramatique espagnol du Siècle d'or, n'en est-elle pas la plus gracieuse, la plus "charmante" ? Le charme justement, il s'exerce notamment dans ce jeu d'ombres et de lumières, cher à Calderon, mais au service cette fois de l'esprit de comédie (des "nuits américaines" aussi dans ce théâtre, mais créées ici non par la technique mais par le verbe. L'acteur du Siècle d'or, dans l'après-midi de la représentation en plein air du corral, dit "il fait nuit" et le spectateur imagine la nuit). Une fois dissipés les faux semblants, ce jeu nous conduira à la vérité toute nue du sentiment amoureux (et au choix résolu du protagoniste masculin principal, don Manuel, de défendre sa dame, quitte à égratigner les lois d'honneur de l'amitié). Là encore, la vie est un songe, mais un songe de fantaisie. Le jeu, l'illusion sont les parures de l'amour, mais aussi ses prémices. Ils pourraient nous dire qu'aimer serait d'abord une envie de jouer, de construire une fiction, pour moins souffrir en somme de ce sentiment qu'est l'amour, même si la petite douleur reste toujours là, mêlée à la joie. Et le jeu risqué qu'entreprend doña Angela, décidemment très vaillante, permet à cette amoureuse de contourner les lois de l'honneur sans les enfreindre (un peu comme la métaphore peut contourner la censure). Sans doute, à travers les quiproquos et les saillies du valet comique, la pièce déclenche le rire mais c'est surtout par la grâce et l'étrangeté des situations que le lecteur, ou le spectateur, est capté. L'artifice est pourtant simple : une armoire mobile qui dissimule une porte et par laquelle entre et sort un "esprit" pour séduire le maître et effrayer le valet. La Lutine est aussi une "comédie policière". Un esprit de fantaisie à la René Clair. L'écart -ou le lien- entre l'engagement des personnages dans leurs actions et leurs sentiments et l'ambiance de comédie a quelque chose de particulier qui fait le charme de la pièce. Comme dans L'illusion comique de Corneille, un esprit de théâtre habite et légitime tout cela. Il n'y avait pas de fantôme, tout n'était que faux semblant, il n'y a que la vérité du sentiment qui triomphe au bout du compte, mais parce qu'il a pris le chemin du jeu, de l'illusion. Extraits de presse Le Médecin de son honneur Pedro Calderon de la Barca Paris : Théâtre de l’Opprimé du 17 octobre au 17 novembre 2007 En tournée : Antony (Théâtre Firmin Gémier), Meudon (Centre d’Art et de Culture), Haguenau (Relais Culturel), Corbeil (Théâtre de Corbeil-Essonnes). Hervé Petit et ses comédiens restituent par le jeu seul, la candeur et la noblesse ombrageuse des caractères, la sévérité, l’effroi. Mais aussi le romanesque et la poésie. (...) C’est bien aussi, la sincérité, au théâtre. Le Point - Magie des mots et de la scène théâtrale. (...)Un moment aussi cruel que délicieux. Le Journal du Dimanche - (...) l’un des spectacles les plus beaux et les plus originaux de cette rentrée théâtrale (...) un texte magnifique, joué avec une belle conviction, une langue, une intrigue, une pensée également fascinantes. Marianne - La mise en scène d’Hervé Petit, toute en sobriété et retenue, dans une atmosphère de clair-obscur qui évoque certains tableaux de Velasquez ou du Greco, d’une beauté sans artifice, ne manque pas de laisser voir les insondables tourments qui agitent les personnages, les folles violences qui transforment les âmes. La Terrasse - A la manière d’un polar, la pièce nous tient en haleine jusqu’au dénouement final. (…) La mise en scène place les comédiens au cœur de la pièce. Et démontre avec brio qu’au théâtre un texte, le corps et la voix des acteurs suffisent à faire surgir la magie et à nous emporter. La vie - Dans un décor sobre, le metteur en scène Hervé Petit insuffle un traitement des plus toniques au texte de Calderon. Il lui donne même une sacrée modernité ! On est à la fois dans une sorte de polar lunaire, dans un zeste de réalisme social, et dans une poésie ténébreuse et lyrique. Le Mague - Le mélange de poésie, de sévérité, d’effroi, mais aussi d’humour, donne à cette tragédie domestique une richesse qui entraîne le spectateur dans les traces de ce destin dramatique. Dernières Nouvelles d’Alsace. Le chien du jardinier Lope de Vega Paris : Théâtre de l’Opprimé du 9 janvier au 10 février 2002 En tournée : Poitiers (A.T.P. Georges Baelde), Soissons (Centre culturel), Antony (Théâtre Firmin Gémier), Châtellerault (ACCORD), Festival International de Théâtre Classique d'Almagro (Espagne), Festival Charnie-Champagne (Le Mans), Fécamp (Scène Nationale), Le Perreux (Centre des Bords de Marne), Haguenau (Relais Culturel), Le Creusot (LARC Scène Nationale), Le Grau du Roi (A.T.P. Terres du Sud), Uzès (A.T.P.) Extraits de presse Les comédiens semblent proches, humains, fragiles. On écoute, on tremble pour eux, on est pris. Le Figaro - [...] un enchantement. La vie est un songe, allez rêver avec eux. France Soir - [...] des géniales variations sur les égarements du coeur et de l'esprit. L'Humanité - Un spectacle intelligent joué par des comédiens brillants. Zurban - Tout concourt à notre bonheur : costumes, musiques, lumières, finesse psychologique des personnages. A nous Paris ! - Le langage est drôle et imagé. On est en plein délire délicieux. France catholique - Mise en scène inventive, éclairages subtils, intermèdes musicaux pétillants, comédiens de talent [...] Un spectacle sobre, de haute tenue. Le Maine Libre La presse espagnole : Les acteurs français font un travail « viscéral », conduits de l'intérieur par une gestualité remarquable [...] - L'élégance s'est faite théâtre. La conception française de l'art de la scène est tout simplement admirable [...] Ces créations ont donné lieu à un ample et long travail en amont sur le répertoire dramatique du Siècle d’Or : adaptations et traductions, stages, lectures, mises en espace, sensibilisation du public au projet en cours et contacts et échanges avec le milieu artistique et culturel espagnol. Une activité d'animations, de manifestations, de rencontres, de séances de travail avec le public s'est poursuivie, à Paris, en banlieue et en province, autour de ces créations pendant l'exploitation des spectacles.