12. lecture gary gamblin

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12. lecture gary gamblin
CHÂTEAUVALLON
THEÂTRE / LECTURE
LA NUIT SERA CALME
DE ROMAIN GARY
UNE LECTURE DE JACQUES GAMBLIN
Régie générale, lumières et son : Pierre Marteau
Administration de tournée : Valérie Saliou
Samedi 19 janvier à 20h30
Théâtre couvert
Durée : 1h
Création au Festival des Correspondances de Manosque 2007
Les Productions du Dehors
www.chateauvallon.com
LA NUIT SERA CALME
« Le roman et la vie se confondent, ma vie est une narration tantôt vécue, tantôt imaginée et si un
journal américain m’a donné le nom de « collectionneur d’âmes », c’est que je ne cesse de faire mon
plein de je innombrables, par tous les pores de ma peau… »
Gary, auteur à la destinée incroyable : aviateur et résistant, diplomate iconoclaste et romancier de
génie, multiple et mystificateur, seul écrivain ayant reçu deux fois le prix Goncourt, publie en 1976 aux
éditions Gallimard un livre qui prend la forme d'un entretien fictif avec François Bondy, journaliste et
auteur suisse ami d'enfance de l'auteur.
François Bondy donna son accord pour à cette œuvre littéraire dont Gary fut intégralement l'auteur tant
pour les réponses que les questions.
Drôle et infiniment touchant, ce texte nous emmène au cœur du personnage.
Celui qui construit à la fois sa légende et son œuvre tout autant qu'il cherche à exprimer son exacte
vérité... Tout au long de ce faux dialogue, on est captivé par son humanisme puissant, sa sensibilité
jamais mièvre qui côtoie une « saine » colère, profondément engagé mais se riant de toutes les postures
idéologiques… On sort du texte bouleversé, amusé, presque rendu meilleur par ce contact avec une
telle force de vie. Et l'on regrette alors de ne pouvoir rencontrer cet homme-là. Restent ses mots. Et
Jacques Gamblin qui nous les confie...
POURQUOI LA NUIT SERA CALME ?
Parce que cette écriture a de la verve. Parce qu’elle a du ventre, de l’engagement et de la force. Et parce
que bien sûr elle a du charme et de l’humour, toujours de l’humour derrière la colère. Parce que c’est
une sorte de bible de la vie de Romain Gary dans laquelle tout est à prendre et à apprendre. Parce que
j’ai eu un mal fou à couper, à enlever, à sélectionner dans cette œuvre foisonnante et passionnée. Et
puis parce qu’il y a de l’oral dans cet écrit et aussi cette roublardise qui caractérise son auteur. Et parce
qu’il y a de la tripe et de l’humeur qui danse avec le plaisir des mots, des bons mots. Et qu’il nous a
encore bien eus avec cette fausse interview… Parce que… Parce que…
JACQUES GAMBLIN
Comédien talentueux et inclassable, auteur de Quincailleries, le toucher de la hanche, Entre courir et
voler il n’y a qu’un pas, papa et récemment de Tout est normal mon cœur scintille, Jacques Gamblin est
également un lecteur exceptionnel. Pour autant, ses lectures sont rares et il n'accepte l'exercice que
pour des textes dont la force et l'épaisseur se prêtent à la voix nue. Il propose ici sa lecture du texte de
Gary crée en 2007 au Festival des Correspondances de Manosque.
EXTRAITS DE PRESSE
La lecture publique est un exercice très particulier. Il y faut la puissance du texte et la force de
l’interprétation. Sans ces deux ingrédients, l’ennui est au bout de la soirée. Avec le couple Jacques
Gamblin/Romain Gary, il n’y a aucun risque de ce genre.
L’acteur est connu pour avoir une présence rare, et la faculté de se faire oublier pour faire vivre son
personnage. Quant à Romain Gary, s’il fut une énigme vivante jusqu’à son suicide, en 1980, il laisse une
aventure humaine dont le livre choisi par Gamblin, La nuit sera calme rend compte fort à propos (…)
De même que Serge Merlin était Thomas Bernhard quand il lisait Extinction, Jacques Gamblin devient
Gary. C’est ce qui fait le miracle d’une telle soirée qui se clôt par une salve d’applaudissements
destinée aux deux hommes : celui qui est lu et celui qui lit.
MARIANNE – décembre 2011
On pense un peu à la dernière bande de Samuel Beckett. Chemise noire, lunettes sur le nez, Jacques
Gamblin emprunte la voix de Romain Gary qui égrène ses souvenirs en s’interrogeant lui-même. « Je te
tutoies », observe-t-il. L’auteur de La Promesse de l’aube ressuscite ainsi sur le plateau.
Visiblement très proche de l’écrivain, sensible, Jacques Gamblin casse la baraque. Le public vient pour
l’applaudir comme il l’a déjà fait pour un autre spectacle personnel et merveilleux, Tout est normal, mon
cœur scintille (…) A lui seul le comédien vaut le déplacement. Et avec Romain Gary, cela fait deux
bonnes raisons.
LE FIGARO – décembre 2011
C’est assis à une table, face à un magnétophone, que la silhouette souple et musclée de Jacques
Gamblin apparaît lentement dans l’obscurité puis dans la lumière.
La voix est belle, posée, et ce grand acteur de cinéma (Chabrol, Guédiguian, Zabou Breitman et même
Shohei Imamura, excusez du peu) nous emporte plus d’une heure à la rencontre du grand Romain Gary.
Ce texte, condensé d’ouvrages et d’interviews de Romain Gary, a été créé en 2007 au Festival des
Correspondances de Manosque.
Le magnétophone sert à un dialogue fictif, comme une interview étonnante et amusante, sensible, à
laquelle François Bondy prête sa voix. Un faux échange plein de drôlerie et de tendresse.
Ici, on retrouve l’humanisme, la lucidité de l’auteur de La promesse de l’aube (ah, sa mère,
omniprésente, aimante et pudique, et tant aimée) mais aussi le combattant de la Seconde guerre
mondiale, l’admirateur de De Gaulle, le défenseur des opprimés.
Partout, l’humanisme de l’écrivain est palpable, sa sensibilité jamais mièvre et ridicule côtoie une
profonde et saine colère, une révolte, un engagement contre toutes les bêtises, les lâchetés et les
hypocrisies. Ce qui ne l’empêche nullement de se rire des postures idéologiques. Il lui arrive d’ailleurs
de ne pas voter, perplexe devant les lâchetés, les compromissions, les mensonges. Tout cela, Jacques
Gamblin, avec sa voix bien timbrée, son jeu juste et minimaliste à la fois, le retranscrit à merveille. Gary
est bien présent, avec nous, fragile et touchant, sage aussi, comme lorsqu’il parle de son amour pour
l’océan, qui l’apaise.
Gary est là et c’est la prouesse de Gamblin de nous faire oublier le désespoir de celui qui mit fin à ses
jours en 1980. Il y est à peine fait allusion mais l’écrivain, ici, est vivant, plus que jamais. Comme un
superbe pied de nez à la mort et l’oubli.
ETAT-CRITIQUE.COM – décembre 2011