Grandes Villes Hebdo

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Grandes Villes Hebdo
Grandes Villes Hebdo
La Lettre des Maires de Grandes Villes de France
N° 911 - Mercredi 11 janvier 2012
> Sommaire
Actu
4 « Rôle économique des grandes villes et agglomérations »: une étude de l’AMGVF mesure, pour la première fois, le PIB des
grandes villes
p.5
4 « Politiques urbaines et biodiversité » : une rencontre à l’hôtel de ville de Paris le 24 janvier
p.5
> La une
Vœux 2012 de l’AMGVF
Croissance et territoires : se battre en faveur de l’emploi
D
ans le cadre de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, présidée par leur collègue, François de
Mazières, maire de Versailles, les Maires de Grandes Villes ont accueilli près de 300 personnes, le
mardi 10 janvier, pour la cérémonie de présentation des vœux.
A cette occasion, le président de l’AMGVF, Michel Destot et le secrétaire général, André Rossinot, ont
dressé le bilan de l’année passée et ont tracé la feuille de route pour 2012 : les relations entre croissance,
territoires et solidarité seront au cœur de l’action tout au long de l’année et seront placées au centre des
débats de la manifestation annuelle de l’Association, la « Conférence des Villes », dont la 12ème édition se
déroulera le 19 septembre à l’hôtel de ville de Paris.
GVH N° 911 - 11 janvier 2012
Un bilan 2011 marqué par une capacité à s’unir
Evoquant l’année passée, Michel Destot, député-maire de Grenoble, a insisté sur le fait qu’elle avait été marquée
« par une mobilisation et une coordination accrue des élus du monde urbain dans un contexte économique et financier préoccupant », entre réformes et difficultés d’emprunt et gel des dotations des collectivités locales qui, en réalité, se sont traduits par de nouvelles ponctions opérées sur les budgets des grandes villes et agglomérations.
Celles-ci ont remporté une bataille grâce à la capacité à s’unir a-t-il poursuivi, citant les avancées significatives
obtenues, notamment au sujet du Fonds de péréquation horizontale sur lequel le président de la commission
« Finances », Jean-Claude Boulard, maire du Mans, président de la communauté urbaine Le Mans Métropole,
a mené l’action en liaison avec l’ACUF et Ville et Banlieue : « prise en compte de l’effort fiscal, au regard de nos
spécificités, et prise en considération des villes bénéficiaires de la “DSU-cible“ parmi lesquelles, comble du paradoxe, plus de la moitié étaient initialement exclues du nouveau dispositif ».
Une même volonté a guidé les associations d’élus, réunies au sein du bloc local, dans l’élaboration du projet d’Agence de financement des collectivités locales destinée à faire face à l’assèchement du crédit et à son
renchérissement.
C’était l’un de nos vœux en 2011, a rappelé le président de l’AMGVF : « maintenir un haut niveau d’investissement
tout en assurant une gestion rigoureuse des deniers publics ».
La croissance dans le “fil rouge 2012“ de l’AMGVF
Michel Destot a placé la question de la croissance « au cœur des débats de 2012 », rappelant notamment « qu’en
dix ans, 800 000 emplois industriels ont disparu dans notre pays, que le chômage s’accroît et que la part de la
production manufacturière dans la composition du PIB français a régressé de 5 points » et, qu’indépendamment de
la crise économique qui frappe l’ensemble de l’Europe, la France connaît une crise structurelle de son industrie.
Pour réindustrialiser la France, il convient donc, tout à la fois, de rétablir la compétitivité de notre appareil productif
et développer des financements innovants et massifs. Il faudra également rétablir des liens de confiance entre
l’Etat et les acteurs publics locaux, au premier rang desquels figurent les élus des grands territoires urbains. Ce
sont les acteurs du développement économique de la France, comme en témoignent les résultats de l’étude que
l’AMGVF vient de réaliser en partenariat avec la Caisse d’Epargne.
Il s’agit d’une étude pionnière qui, pour la première fois, mesure le PIB des grandes villes et agglomérations : 50%
de la valeur ajoutée créée en France provient des territoires urbains. Indéniablement, les grandes villes sont les
lieux « où cela se passe ». Leur rôle est considérable et leur responsabilité est essentielle pour la redistribution
de la richesse créée et pour la vitalité de notre économie (voir sur cette étude la rubrique «Actu» de la présente
édition de Grandes Villes Hebdo).
Or, la réforme de la fiscalité locale ne permet pas de conserver et développer l’industrie dans les territoires. Au
contraire, elle encourage la transformation des zones industrielles en véritables zones logistiques où transitent
des produits qui ont été fabriqués dans d’autres pays.
La suppression de la taxe professionnelle, laquelle, rappelons-le, avait pour objectif de lutter contre les délocalisations, a eu pour effet un transfert de ressources fiscales des territoires de production vers ceux qui accueillent des
activités de services, avec une conséquence : « les élus, aujourd’hui, ne sont plus incités à accueillir des industries
lourdes, celles qui permettent de créer de la richesse et de créer des emplois ».
Une relation forte entre croissance et territoires
L’AMGVF entend être un partenaire exigeant des pouvoirs publics afin que le rôle des grands territoires urbains
dans le développement économique et social soit pleinement reconnu. « Si l’Etat doit assurer sa mission d’aménageur, il doit faire confiance aux territoires et à leurs acteurs pour dynamiser la création de richesses : un développement dont la préoccupation majeure est celle de l’emploi » a insisté le président des Maires de Grandes Villes.
Il a fait part, dans cette optique, de la volonté de l’AMGVF de renforcer ses liens avec la Caisse des Dépôts, avec
laquelle se sont noués ces dernières années des relations constructives et privilégiées, afin de travailler ensemble
sur les questions propres aux investissements d’avenir (enseignement supérieur et formation, recherche, filières
industrielles, PME et ETI…), mais également sur celles propres aux pôles de compétitivité, au passage de la recherche fondamentale à la recherche appliquée et au soutien à la création et au développement des TPE, ainsi
qu’à l’économie sociale et solidaire.
GVH N° 911 - 11 janvier 2012
Par ailleurs, le travail sur les pôles métropolitains sera poursuivi (dans le cadre notamment du “Réseau des pôles
métropolitains“), outils au service des grandes agglomérations, en matière de développement économique, de
promotion de l’innovation, la recherche, l’enseignement supérieur, la culture et l’aménagement de l’espace.
Un triptyque : croissance, territoires et solidarité
Plus que jamais, les grandes villes et agglomérations doivent répondre aux problématiques de proximité : lutter
contre la disparition d’entreprises, la montée du chômage, les effets sociaux… « Si la ville est le lieu de l’innovation,
des savoirs, des échanges, elle est aussi celui des inégalités et de la pauvreté, la pire forme des violences », a
déclaré Michel Destot. Une tendance fortement ancrée est de croire que les grands centres urbains sont «riches»
parce qu’ils concentrent une part significative de la richesse, contrairement aux territoires plus petits qui sont
considérés comme «pauvres». Or, les données dont on dispose montrent clairement que la richesse du territoire
n’est pas celle des habitants : si la valeur ajoutée créée dans les grandes villes atteint jusqu’à 55 000 euros par
habitant, les revenus fiscaux ne dépassent jamais 15 000 euros (Etude sur le poids économique des grandes
villes). La grande ville est créatrice de richesse, pour partie conservée, mais très largement redistribuée. « Ce
constat doit nous conduire, ensemble, à de nouvelles réflexions sur la fiscalité locale, l’économie territoriale et
pose la question cruciale de la demande sociale qui, dans les grandes villes et dans le contexte actuel, prend une
dimension toute particulière », a souligné le président des Maires de Grandes Villes.
Création de « L’Observatoire de la France Urbaine »
Michel Destot a annoncé la création de « L’Observatoire de la France Urbaine », outil d’analyse, d’information, de
réflexions et d’échanges, destiné à étudier le rôle économique des grandes villes. Cet Observatoire se veut ouvert
et partagé, permettant de mobiliser expertises et connaissances autour de sujets propres aux services publics
locaux, « j’appelle l’ensemble des associations d’élus à rejoindre cette dynamique afin que cet outil puisse être un
véritable succès » a précisé le président de l’AMGVF.
Solidarité internationale également : la “diplomatie des villes“
S’agissant de solidarité, il a évoqué également les aspects internationaux avec la “diplomatie des villes“, coopération décentralisée complémentaire à celle de l’Etat, incarnée essentiellement par les grandes villes et
agglomérations.
Il a annoncé que des représentants de l’AMGVF seraient notamment présents :
- aux 3èmes Assises de la coopération décentralisée Franco-Palestienne qui se dérouleront à Hébron du 22 au 24
janvier ;
- au Forum Mondial de l’Eau en mars à Marseille ;
- au Forum Urbain Mondial en septembre à Naples ;
- au sommet mondial « Rio +20 » en juin prochain.
En ce domaine, l’Association travaille en étroite collaboration avec Cités Unies France, présidée par Michel
Delebarre, ancien ministre d’Etat, sénateur-maire de Dunkerque, président de la communauté urbaine Dunkerque
Grand Littoral et avec le Comité 21, présidé par Gilles Berhault.
Le rapprochement de six associations d’élus en 2012
Enfin, dernier point, mais pas le moindre, Michel Destot a annoncé la concrétisation, en 2012, du rapprochement
de six associations d’élus et a rappelé son “historique “. « Le 11 janvier 2011, lors des vœux de l’AMGVF à l’Institut
du Monde Arabe, nous avons proposé aux associations d’élus du bloc urbain d’être plus intégrées dans l’action,
tant est préjudiciable la multiplication des initiatives en ordre dispersé. Cette année, ce travail en commun avec
les autres associations du bloc urbain va franchir une nouvelle étape et ouvrir une nouvelle page d’histoire ».
L’Association des Maires de Grandes Villes de France, l’Association des Communautés Urbaines de France, l’Association des Maires « Ville et Banlieue » de France, l’Assemblée des Communautés de France, le Groupement
des Autorités Responsables de Transport et la Fédération Nationale des Agences d’Urbanisme vont, en 2012,
emménager dans des locaux communs situés dans le 9ème arrondissement de Paris.
Ce rapprochement permettra de mettre en commun forces et expertises de chacun et « il constitue, trente ans
après les premières lois de décentralisation, un véritable projet politique », afin de mieux servir la question urbaine
et de promouvoir un partenariat plus performant avec les pouvoirs publics.
André Rossinot : « réunir la République des territoires et la République “d’en haut“ »
Le secrétaire général de l’AMGVF, André Rossinot, ancien ministre, maire de Nancy, président de la communauté
urbaine du Grand Nancy, a évoqué les divers sens que l’on devait donner au mot “déménagement“ en 2012,
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« il s’agit également de déménager dans nos esprits, par rapport à l’évolution du monde et des procédures
publiques », a-t-il déclaré.
Il a, par ailleurs, souligné toute l’importance à donner à un outil qui passe un peu inaperçu dans la problématique
territoriale, le Schéma de cohérence territoriale (SCOT), alors qu’il s’agit d’un outil qui permet une vision partagée
d’un territoire, au-delà des aspects historiques, et qui peut trouver tout son sens et une traduction très concrète
dans maintes politiques publiques, par exemple en matière de politiques locales de l’habitat.
Il a insisté sur l’importance à donner à la rencontre entre les grandes politiques nationales et les responsabilités
territoriales et sur le fait que l’Etat devait apprendre à travailler avec les territoires, avant de conclure sur le souhait
de réunir « la République des territoires et la République “d’en haut“ ».
* Etaient notamment présents :
Jacques Pélissard, président de l’AMF, député-maire de Lons-le-Saunier, Gérard Collomb, président de l’ACUF,
sénateur-maire de Lyon, président de la C.U. du Grand Lyon, Daniel Delaveau, président de l’AdCF, maire de
Rennes, président de la C.A. Rennes Métropole, André Rossinot, secrétaire général de l’AMGVF, maire de Nancy,
président de la C.U. du Grand Nancy, Dominique Baudis, Défenseur des droits, Eric Jalon, directeur général des
collectivités locales, Marc Baïetto, président de la C.A. Grenoble Alpes Métropole, François Cuillandre, maire de
Brest, président de la C.U. Brest Métropole Océane, Ronan Dantec, sénateur, adjoint au maire de Nantes, viceprésident de la C.U. Nantes Métropole, Philippe Duron, député-maire de Caen, président de la C.A. Caen-la-Mer,
Adeline Hazan, maire de Reims, présidente de la C.A. Reims Métropole, Dominique Lefebvre, président de la
C.A. de Cergy-Pontoise, Alain Maurice, président de la C.A. Valence Agglo-Sud Rhone-Alpes, Gérard Rongeot,
vice-président de la C.U. du Grand Nancy, Jean Rottner, maire de Mulhouse
Claude Milliot
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> Actu
« Rôle économique des grandes villes
et agglomérations »: une étude de
l’AMGVF mesure, pour la première fois,
le PIB des grandes villes
grande ville est créatrice de richesse, pour partie conservée,
mais très largement diffusée. Ces enseignements illustrent
la nécessité de trouver un équilibre entre une production
économique qui doit rester dynamique et la redistribution
territoriale des richesses.
A l’occasion de la présentation des vœux 2012, le 10 janvier, l’Association des Maires de Grandes Villes de France a
rendu publique une étude pionnière sur le rôle économique
des grandes villes et agglomérations, réalisée en partenariat avec la Caisse d’Epargne et intitulée : « Rôle économique des grandes villes et agglomérations ».
Lors de cette présentation, Michel Destot, président de
l’AMGVF, député-maire de Grenoble, a réaffirmé que les
grandes villes de France «étaient déterminées à se battre
en faveur de l’emploi».
*L’étude est disponible sur le site de l’AMGVF : www.grandesvilles.org
Cette étude évalue, pour la première fois, leur PIB, dépassant les travaux de l’INSEE qui n’évaluait à ce jour que les
PIB régionaux. L’étude met également l’accent sur la redistribution de la richesse créée : si la ville est créatrice de richesse, elle la redistribue largement. Rendu possible grâce
aux simulations des pouvoirs publics réalisées dans le cadre de la réforme de la taxe professionnelle, ce document
fera date dans le champ de l’économie territoriale.
Amgvf
« Politiques urbaines et biodiversité » :
une rencontre à l’hôtel de ville de Paris
le 24 janvier
Près de 50 % de la valeur ajoutée (VA) en France est réalisée sur le territoire des grandes agglomérations. C’est le
principal enseignement de l’étude. Les VA par habitant des
territoires urbains sont comprises entre 20 000 et 55 000
euros (hors Paris, dont la VA est évaluée à 80 000 euros),
pour une moyenne de 37 600 euros, alors que la moyenne
France entière est évaluée à 30 600 euros par habitant.
La sauvegarde de la biodiversité s’affirme comme un enjeu
majeur de ce siècle. Les villes et leurs agglomérations ont un
rôle essentiel à jouer pour enrayer le recul de la biodiversité.
C’est ce qui sera évoqué lors de la rencontre «Politiques
urbaines et biodiversité – Pourquoi villes et agglomérations
doivent agir et comment ?»
La manifestation, fondée sur des échanges entre élus et
techniciens sur la base d’exemples et de bonnes pratiques,
organisée par la ville de Paris et Natureparif et dont l’AMGVF
est partenaire, aura lieu le 24 janvier à l’hôtel de ville.
Ces chiffres montrent que le rôle économique des grandes
villes est considérable. Il induit une double responsabilité :
assurer un développement vital pour l’ensemble de l’économie nationale et participer au processus de répartition de
la valeur créée, tant en termes de fiscalité nationale que
locale, de façon équitable eu égard à leurs charges.
Elle sera introduite par Anne Hidalgo, première adjointe au
maire de Paris et sera clôturée par la présentation d’une
déclaration portée par l’AMGVF, l’ACUF, l’AMF et l’AdCF.
Le deuxième enseignement porte sur la répartition de la richesse créée dans les grandes villes. La VA des territoires
n’induit nullement que les habitants de ces territoires ou leurs
collectivités arrivent à conserver l’essentiel des valeurs produites, car de nombreux et puissants transferts sont à l’œuvre. Il apparaît clairement que la richesse créée dans les
grandes villes ne reste pas dans les territoires émetteurs.
Le vecteur le plus important est représenté par les impôts
(impôt sur le revenu et fiscalité locale) qui sont supérieurs
dans les zones créatrices de richesse et viennent alimenter l’ensemble des budgets publics (Etat, sécurité sociale,
transferts vers toutes les collectivités). S’agissant de la fiscalité sur le revenu, on peut noter que la sur-imposition des
ménages dans les grandes villes est de l’ordre de 15 % en
moyenne. Pourtant, les revenus sont largement inférieurs
aux VA évaluées, montrant qu’ils ne sont pas complètement
localisés. Ces revenus sont très resserrés entre 10 000 et
12 000 euros. En d’autres termes, l’étude montre que la
Programme disponible sur : http://www.grandesvilles.org/
thematiques/developpement-urbain-durable
Anne Laborie
«GRANDES VILLES Hebdo» est éditée par
les Maires de Grandes Villes de France
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Elle peut être consultée sur : www.grandesvilles.org
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Une publication du pôle Information & Communication
GVH N° 911 - 11 janvier 2012

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